Sur Europe 1, Benjamin Petrover et Héléna Morna délivrent les premières infos dans la première tranche d’infos du matin entre 4h30 et 6h30, celle qui précède Marc-Olivier Fogiel. Installé depuis plus d’un an à l’antenne, le duo semble avoir trouvé rapidement ses marques et enregistre de belles progressions d’audience. Benjamin et Héléna sont nos invités. Ils nous parlent de leur défi, de leur style, de leurs diffé- rences et de leur passion pour le média radio.

Benjamin Petrover et Héléna Morna à la première heure ! Coulissesmédias : Et pourquoi, selon cette heure là. Mais, RTL et Europe 1 vous ? sont deux entités très différentes et Benjamin donc, nous ne proposons pas la Héléna Morna : Parce que nous même chose. Si on est passé à 4h30, Petrover sommes exceptionnels ! (rires) Plus c’est parce qu’il y avait une véritable sérieusement, on est venu parce qu’il attente. Et ça se vérifie par le nombre y a une certaine forme de rigueur et d’auditeurs qui progresse. Je ne sais Héléna une voix très accompagnante en ce pas à qui on les prend mais je com- qui concerne Benjamin. Et pour moi, prends qu’il y ait quelques tremble- Morna c’est peut-être pour ce côté qui ments en face ! & pétille. Je suis le petit plus de Benja- à la première heure ! min qui, lui, est le maître de cérémo- Benjamin Petrover : Si on regarde les nie. Et ensemble, nous essayons courbes, l’audience de notre émis- d’être au plus près de ce qu’attendent sion est en progression constante les auditeurs. depuis un an.

Coulissesmédias : Que pouvons- Coulissesmédias : C’est une tranche Coulissesmédias : Commercialement, nous entendre chaque matin dans qui a beaucoup bougé ces dernières tout se joue le matin en radio et en votre émission entre 4h30 et 6h30 sur années sur Europe 1. Est-ce un plus vous êtes la « locomotive » de Europe 1 ? rendez-vous qui est si difficile à instal- Marc-Olivier Fogiel… Ressentez- ler ? vous de la pression ? Héléna Morna : L’essentiel ! Hélène Morna : En tous les cas, il Benjamin Petrover : Nous n’avons Benjamin Petrover : Nous présentons s’installe actuellement. C’est la pas une pression, nous avons une deux émissions en une. La première première année où effectivement, il confiance. Et c’est la chose la plus heure est une émission n’y a pas trop de changements. importante pour nous. Nous d’accompagnement composée de Visiblement, nous avons trouvé un savons que nous avons des objectifs chroniques et de musique. Nos audi- rythme de croisière qui semble mais on nous a laissé le temps de teurs de cette tranche sont, soit des correspondre aux attentes des audi- nous installer. C’est également très insomniaques, soit des gens qui se teurs puisque nous avons été renou- motivant d’ouvrir l’antenne pour la lèvent extrêmement tôt. Et la velés. Il y a une vraie alchimie avec passer à Marc-Olivier Fogiel à 6h30. deuxième heure d’émission, dès les gens qui sont derrière le poste. 5h30, est davantage ancrée dans l’actualité pour amorcer la matinale Benjamin Petrover : Il y a un lien de Marc-Olivier Fogiel qui commence très particulier qui se créé avec les à 6h30. Nous avons des grands auditeurs. Et, c’est une grande journaux d’information, des invités fierté pour nous. C’est un peu un pour commenter l’actualité, « Bonjour privilège d’être devenus leurs compa- Mr Le maire » etc… Dans cette gnons du petit matin. tranche, nos auditeurs ne sont plus les mêmes. Cette fois-ci, ce sont les Héléna Morna : La fierté, c’est surtout gens qui se lèvent tôt et qui vont au de savoir qu’il y en a de plus en plus. travail. Coulissesmédias : Votre concurrente Héléna Morna : Ces deux heures RTL déclarait lors de sa conférence sont riches en information mais pas de rentrée « on ne compte pas les seulement parce qu’il y a aussi de la changements d’animateurs en face et musique, des petites infos un peu les efforts qu’ils doivent faire pour décalées et des petits moments être de plus en plus tôt à l’antenne. sympathiques. En vain puisque RTL surplace toute la concurrence à cette heure-ci ». Coulissesmédias : Votre audience ? Coulissesmédias : Quel a été le Votre réaction ? déclic pour prendre les commandes Benjamin Petrover : L’auditoire de cette tranche ? On est venu vous Héléna Morna : RTL commence à d’Europe 1 est extrêmement large chercher ? 4h30 aussi ! Je sens une petite très tôt le matin. Tout ce que je peux pointe d’agressivité dans ce qui a été vous dire, c’est que nous avons Benjamin Petrover : Oui. dit. J’aime beaucoup ce que font gagné plus de 100 000 auditeurs sur Denis Girolami et Valérie Quintin à certaines tranches.

DECEMBRE 2010 2 aucune limite. Il y a toujours le ou Inter. Nous avons environ Benjamin respect de l’auditeur. 20% d’auditeurs franciliens. Héléna Morna : Et une certaine Coulissesmédias : Votre vie est Petrover rigueur qui est celle des journalistes conditionnée par cette matinale. si bien que ces limites que la Direc- Beaucoup de vos confrères disent tion ne nous impose pas, nous, nous que la radio, le matin, c’est usant. Héléna les fixons. Vous confirmez ? Morna Coulissesmédias : Dans les ingré- Héléna Morna : Ils ont raison. Je suis & dients, il y a donc ce rendez-vous mariée et j’ai des enfants. J’ai failli à la première heure ! mythique « Bonjour Mr le Maire » qui arrêter cette matinale car il est fait son retour. N’était-ce pas pour difficile de mener de front sa vie de éviter de faire une radio « trop famille et cette vie professionnelle. parisienne » ? Mais, ce rendez-vous m’apporte beaucoup. J’ai l’impression d’être Coulissesmédias : Vous êtes libres à Benjamin Petrover : C’est un rendez- utile. Je fais des sacrifices au même l’antenne ? vous que l’on doit à Pierre Bonte et à titre que ma famille. Nous sommes Laurent Cabrol. Pour nous, Laurent, un peu en décalage. C’est un univers Héléna Morna : Chacun a son ton. c’est une oreille particulière parce particulier et je pense qu’il me man- Sur la forme, je pense sincèrement qu’il connaît l’ADN d’Europe 1. « quera le jour où je le quitterai. que nous avons une très grande Bonjour Mr le Maire », c’est simple- liberté. Je me permets des choses ment le retour d’un rendez-vous qui Benjamin Petrover : Il y a une que Benjamin ne se permettrait pas n’aurait jamais du être supprimé. ambiance particulière le matin. C’est parce qu’il est quand même là pour un rythme de vie extrêmement tenir l’émission. Nous avons nos Héléna Morna : On a eu contraignant parce qu’il faut être propres limites mais rien n’est imposé l’impression que les médias ont debout à deux heures du matin, faire par la Direction. voulu montrer du doigt Europe 1 des siestes etc… mais quand le comme étant la radio parisienne rouge s’allume à 4h30, il y a une Coulissesmédias : Est-il facile de alors qu’elle ne l’a jamais vraiment espèce de magie qui se créée. passer de journaliste à animateur ? été. La proximité d’Europe 1 avec les Il y a un plaisir fou et nous oublions régions a toujours été bien présente. tous nos soucis pendant les deux Benjamin Petrover : Je dois dire que On le voit notamment avec les nom- heures. ce n’est pas un exercice facile. Il faut breuses délocalisations de l’antenne à la fois être dans l’accompagnement, que nous organisons. Héléna Morna : Il y a une différence savoir plaisanter à l’antenne, être de sentiment quand le réveil sonne et souriant mais aussi jongler entre le Benjamin Petrover : D’ailleurs, des quand le rouge s’allume ! sérieux de l’info et une chronique plus études prouvent que le pourcentage légère. Ce jonglage est très délicat à d’auditeurs parisiens d’Europe 1 est Coulissesmédias : Vous pensez faire mais nous ne dépassons sensiblement le même que pour RTL pouvoir assurer cette tranche pendant combien de temps ?

Benjamin Petrover : Nous n’allons pas parler d’avenir. Si les audiences nous sont favorables, nous verrons ce qui se passera à la fin de l’année…

Coulissesmédias : Votre rencontre est née comment ? C’est la Direction qui a créé ce duo ?

Benjamin Petrover : Je présentais les journaux du week-end et Héléna présentait la météo. Donc, nous nous sommes simplement retrouvés à un autre rythme et nous sommes très heureux.

DECEMBRE 2010 3 Coulissesmédias : Et le fait de garder Benjamin Petrover : C’est un appren- la météo, c’est une sécurité ? tissage au quotidien. L’émission est Benjamin écrite mais il y a une grande part Héléna Morna : C’est un choix et c’est d’improvisation. Il y a énormément Petrover quelque chose que je souhaite de jeux de regards. Avec le temps, garder. nous arrivons à savoir à quel moment l’autre a envie d’intervenir ou pas. Héléna Coulissesmédias : C’était votre condition en acceptant la tranche ? Héléna Morna : Il y a un respect à Morna avoir du travail de l’un et l’autre. Il & Héléna Morna : J’ai eu des proposi- faut savoir quand on doit intervenir et à la première heure ! tions à Europe et ailleurs pour quand on doit se taire travailler seule mais je ne souhaite pas quitter la météo. Oui, il y a Coulissesmédias : Pour cette deuxième quelque chose de sécuritaire mais saison, qu’est ce qui a changé ? cela va au-delà. J’ai présenté des Coulissesmédias : Héléna, la météo, journaux, j’ai fait des commentaires Benjamin Petrover : Il y a eu des c’était un tremplin pour passer à autre sur images notamment sur LCI mais réajustements et depuis la rentrée, chose ? ça ne m’intéresse pas parce que je cette émission correspond davan- n’ai pas autant d’espace de liberté tage à ce que nous avions envie de Héléna Morna : Non, ça a été un que lorsque je présente la météo. donner aux auditeurs. Nous avons choix. J’ai été journaliste auparavant lancé les « Pourquoi de la vie quoti- à RFI, chez Capa et puis, j’avais « Nous n’avons pas une pression, dienne » présentés par Sandrine présenté la météo sur LCI. J’ai quitté nous avons une con ance. » Prioul. Stanislas Grenapin propose « la chaîne parce que j’avais d’autres Histoire d’un jour sur Europe 1 », un envies à cette époque là. Mais le jour Coulissesmédias : Cette liberté a rendez-vous dans lequel il revisite les où j’ai quitté la météo, elle m’a peut-être permis de découvrir archives de la station chaque matin. toujours manquée. J’ai eu cette d’autres facettes de votre personna- Cela permet aux auditeurs de revivre opportunité d’y revenir sur Europe 1 lité … l’antenne telle qu’ils l’avaient connue et je ne regrette vraiment pas. il y a des années et d’être en lien Héléna Morna : Sans doute. Ce côté avec l’actualité du jour. La nouveauté Coulissesmédias : Vous n’étiez pas pétillant n’est pas que professionnel, de la rentrée, ce sont aussi les un peu à l’étroit dans la présentation je suis comme ça dans la vie. Je suis news-médias que présente Emma- de la météo justement ? une personne extrêmement naturelle. nuel Maubert. Nous sommes les Je suis à l’antenne comme dans la seuls à les proposer dès le petit Héléna Morna : Est-ce que quand vie. Je suis franche, parfois un peu matin. Enfin, certaines chroniques vous écoutez Europe 1, vous avez cash. comme la santé de Damien Mascré l’impression que je suis à l’étroit dans ont été déplacées pour être davan- la météo ? Coulissesmédias : Un duo, ça se tage mises en valeur. travaille beaucoup ? Coulissesmédias : Imaginons qu’on ne vous propose rien d’autre que la météo, seriez-vous toujours aussi motivée ?

Héléna Morna : J’y ai pensé au moment où je faisais des reportages et des documentaires. Faire la météo ne m’empêche pas de développer à mon rythme d’autres projets qu’il s’agisse de documentaires ou de petits programmes. J’ai une société de productions avec qui je travaille sur des envies que je peux avoir et qu’on ne m’impose pas. Donc, je me sens libre.

DECEMBRE 2010 4 Coulissesmédias : En terme Coulissesmédias : Un retour à la télé d’évolution professionnelle, est-ce peut-être ? Benjamin que vous avez l’impression de vous Petrover dépêcher ? Benjamin Petrover : Pas dans l’immédiat. Héléna Morna : Je vis au jour le jour. Coulissesmédias : Vous avez fait de Je n’ai pas envie de me prendre la la télé avant la radio. Quelle Héléna tête avec mon travail. Je suis différence faites vous entre les deux heureuse parce que j’ai une vie médias ? Morna personnelle épanouie à laquelle vient & s’ajouter ma vie professionnelle. Je Héléna Morna : On est bien à la à la première heure ! fais un métier que j’ai choisi et que radio. Il y a une liberté et le langage j’aime. J’essaie de le faire le mieux radio n’est pas le même. A la radio, il possible. Après… Les choses se y a une rigueur qu’on ne doit pas présentent les unes après les autres forcément avoir en télé. C’est un Coulissesmédias : A propos des « et j’y vais « step by step ». Je connais média exceptionnel. Pourquoi », est-ce que vous avez mes limites mais je n’ai pas reçu un jour un appel d’un certain l’impression d’aller très vite. Benjamin Petrover : Quand je Philippe Vandel ? présentais les infos sur i-Télé, ma Benjamin Petrover : Il y a cinq ans je famille ou mes amis me faisaient Héléna Morna : On aimerait bien qu’il présentais les journaux sur i>télé, régulièrement des commentaires sur nous appelle ! S’il nous demande aujourd’hui c’est sur Europe 1. Je n’ai mes tenues vestimentaires. C’était pourquoi, on lui dirait qu’on a eu l’idée pas l’impression d’aller trop vite. terriblement frustrant car nous avant et on lui demanderait pourquoi faisons un travail d’écriture avant une très bonne idée ne peut pas être Coulissesmédias : Vous vous êtes tout. A la radio, les commentaires ne reprise par tout le monde. fixé un objectif? portent que sur nos propos. C’est beaucoup plus honnête. Benjamin Petrover : D’autres ont eu Benjamin Petrover : Nous avons tous l’idée avant lui. Il y a beaucoup des envies mais il faut se donner le Propos recueillis par Mickaël ROIX. d’ouvrages sur les « pourquoi » dont temps pour y arriver. Là où je suis Photos : Corentin PFEIFFER. un qui s’appelle « Pourquoi les man- aujourd’hui, je suis heureux. chots n’ont pas froid aux pieds ? » qui s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. « On est bien à la radio »

DECEMBRE 2010 5 Vos points communs car je sais qu’elle n’ira jamais trop loin. C’est une journaliste à la base. Benjamin Héléna : Nous sommes bruns. Elle sait donc ce qu’il faut dire et ne pas dire à l’antenne. Petrover Benjamin : Un amour pour le micro, un respect de l’auditeur. C’est dans Héléna : Je me repose beaucoup sur notre ADN. Benjamin qui est directement respon- Héléna sable de cette émission. Il a un peu Héléna : En fait, nous sommes très moins de liberté que moi. Morna différents tous les deux mais il y a & cette même ambition de servir Si vous deviez vous décrire à la première heure ! l’auditeur. Il y a une harmonie à l’antenne. Héléna : A nous deux, nous sommes un concentré du jury de la nouvelle L’autre interview... La pire de ses vannes star. Lui a un petit côté Manoukian, voire Dove Attia et moi j’ai un peu de Coulissesmédias a proposé à Benja- Héléna : Il ne fait pas tellement de et de Philippe min Petrover et Héléna Morna une vannes… Je ne vois pas. Mais moi, il Manœuvre ! « autre interview » où ils testent leur y en a une pourrie tous les jours ! complicité. Les confidences ne man- quent pas… « Systématiquement, elle dévisse son thé, elle se le verse pendant que je parle… » Ce qui vous plus chez l’autre ? Ce que tu voudrais lui dire Benjamin : Donc nous lançons un Héléna : Son calme. Benjamin ne appel via Coulissesmédias, si vous s’énerve pas trop. Il est plutôt calme Héléna : Oh bah ça, il me le dit !!! On songez à reprendre « », et tempéré. s’est dit le pire et le meilleur ! nous sommes prêts.

Benjamin : Sa spontanéité. Avantages et inconvénients de la vie Héléna : Mais si Alexandre Bompard à deux au micro veut lancer un radio-crochet, nous Ce qui t’agace le plus chez l’autre ? sommes prêts aussi ! Héléna : Comme je ne suis pas Héléna : Ce qui m’agace le plus chez anchorwoman de cette émission, j’ai Benjamin : Ou pourquoi pas X-Factor ! lui, c’est ce qui m’agace le plus chez beaucoup plus de liberté que Benja- moi en fait. On a tous les deux min. Héléna : Vous pouvez leur demander parfois, un défaut de prononciation. Il de notre part ? nous arrive de ne pas être bien Benjamin : Héléna sait parfaitement réveillés, on savonne un peu et si ce qu’elle fait. C’est un côté rassurant M.R. Benjamin n’est pas dans le truc en même temps que moi, ça m’énerve !

Benjamin : Quand elle ouvre son micro alors qu’on est en retard. C’est un peu une vie de couple mais c’est aussi pour cela qu’on s’apprécie parce qu’on devine l’autre.

Ses tics et ses manies

Benjamin : Elle amène sa théière tous les matins. Systématiquement, elle dévisse son thé, elle se le verse pendant que je parle… Héléna : Mais il sait que je suis toujours à l’écoute ! Mais je peux dire la même chose sur son chocolat et son Coca-light ! C’est son petit pêché mignon.

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