Maurice Thorez
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CAHIERS DE L’INSTITUT MAURICE THOREZ 2, Juillet-Septeinbre 1966 EN COUVERTURE: MAURICE THOREZ, DESSIN DE PABLO PICASSD MAOUETTE DE DANIEL MARTY L’INSTITUT MAURICE THOREZ CONSEIL D ADMINISTOATION WALJDECK ROCHCT PIERRE JUQUIN JEANNETTE THOREZ-VERMEERSCH Dr IIP. KLOIV. JACQUES DUCLOS PAUL LABERENNE BENOIT FRACHON HELENE LANGEVIN-JOLIOT FRANÇOIS BILLOUX JEAN PAUL LE Q-IANOIS ROGER GARAUDY NADIA LEGER LOUIS ARAGON JEAN LODS EUGENE AUBEL JEAN LURÇATt GEORGES BAUQUIER HENRI MARTEL ANDRE BERTHELOT PIERRE MEUNIER GUY BESSE VICTOR MICHAUT Il.ORIMOND BONTL; JE.XNNE MOUSSINAC RAOUL CALAS JEAN ORCEL JACQUES CHAMBAZ Gcncrnl PITIT HENRI CL.\UDE PABLO PICASSO GEORGES COGNIOT GABRIEL PIORO AUGUSTE CORNU CoK h .cI ROL-TANGLT PIERRE COT JEAN SURET-CANALE PAUL COURTIEU EMILE TERSEN JACQUES DENIS ELSA TRIOLET FERNAND DUPUY MARIE CLAUDE VAILLANT-COUTURIER JEAN FREVILLE FERNANDE VALIGNAT GEORGES GOSNAT CLAUDE WILLARD EUGENE HENAn- MARCEI. ZAIDNER VICTOR JOANNES f’RESlDENCL GEORGES COGNIOT JEAN ORCEL président délégué JEAN SURET-CANALE MARIE CLAUDE VAIULXNT-COimiRIER JEAN FREVILLE GEORGES GOSNAT presidents CAHIERS DE L’INSTITUT MAURICE THOREZ Revue trimestrielle 61. Boulevard Aut;icsle-Blaiiq[ii Paris-13“ - Tel. 402-23-41 C.C.P. Paris 3 363 26 Abonnement I an : France : 20 F Etranger : 28 F I directeur ; Georges COGNIOT Comité de rédaction : \ ictor JOANNES. Jacques DENIS. Victor MICFIAUT. Claude WIFLARD. .\dministrateur : André MOINE N" 2 - Juillet-Septembre 1066 t” Année SOMM AIRE liDirOIilAL. \ ICTOR MICIIAIT 1 «‘xporicnie (lu Front popu- laîrc ....................................................... 5 TEMOIGNAGES. IAa)UES IOL'CL.OS Sur les origines el la vidoire (lu I ront populaire............................... 11 MAURICE THOREZ - El-ON BLUM Uetlres el dossier ; le Dr Seliaelil. Ministre de Hitler, à Paris en aoi'il lOjO ........................................ 25 ETI 'DES. N'ICrOR lOANNES .^lauri('e J lierez el la lutte pour In d(>moernlie.................................... 55 PIERRE HENTC'.ES Maurice 1 liorez et la tradition nationale............................................. -15 CRITIQUE MAURICE THOREZ ET BIBLIOGRAPHIE. à AUGUSTE CORNU. GEORGES COGNIOT A propos du 1 orne 111 de « Karl Marx et Friedrich Engels. Leur Une nouvelle édition du chapitre vie et leur œuvre » ...................... 113 premier de « L’Idéologie alle mande > de Karl Marx et F. ERNST THALMANN Engels .................................................. 38 Notes inédites. Sur la proposition de grève géné JACQUES CUAMBAZ rale du 30 janvier 1033 ............ 116 Le Mouvement Socialiste en France (1893-1905) «Les Gues- SOUVENIRS distes > de Claude Willard .... ()9 DE MILITANTS. VIRGILE BAREL JEAN GACON La victoire de mai 1936 à Nice . 123 « Aux origines tlu communisme français » ........................................... 97 MAURICE Hl fSSON De r école des frères au mar DOCUMENTS xisme militant.................................... 133 POUR L HISTOIRE. PIERRE MEUNIER RAYMOND LEFEBX'RE Maurice Thore/, homme d Etat. 130 La France et la révolution com muniste (article posthume. 1920) 104 INSTITl ’TS MARXISTES. Documents de la Conférence du HORS TEXTE. trentième anniversaire du VIL Congrès de I Internationale Com Portrait de Raymond I.efebvrk muniste. (Moscou 1966.) ............ 133 1920. 1. hJne Conférence théorique sur la Manuscrit de Raymond Lefeb politique d'union du S.E.D. vre 1920. 11. (Berlin avril 1066.) ..................... 137 Lettre de Maurice Thorez à Informations de l'inslitut Mau- Auguste Cornu 1962. 111 et 1\’. rice-Thorez ........................................ 159 DE L’EXPÉRIENCE DU ERONT POPULAIRE Vidor MICHAUT Evoquer le Eront populaire, c est jeter de 1 huile sur le feu des passions, des luttes politiques actuelles. On garde un cuisant souvenir, dans les milieux de la réaction, de la défaite infligée aux forces du grand capital et du fascisme. Dans le peuple, on retient surtout de 1036 I exemple qui peut inspirer de nouveau, bien qu autrement, la marche vers une réelle démocratie. Sans s’attarder à de fausses comparaisons, il est permis de dégager de I expérience faite, \oici trente ans, des enseignements valables. Ce sera I un des buts de la Conférence scientifique internationale, réunie en octobre prochain à 1 initiative de notre Institut, sur le thème : « Le Front populaire de 1036 et l action de Maurice Thorez. » A la tète du Parti communiste français, son secrétaire général a effectivement joué un rôle initial de premier plan pour définir et pro mouvoir l’idée du Front populaire. Jacques Duclos le rappelle plus loin par son témoignage et il suffit de se reporter aux Œuvres de Maurice Thorez pour constater que « la formule sublime » et son contenu [jolitique et social furent au centre des travaux du dirigeant du Parti entre la Conférence nationale d Ivry (juin 1954) et le Congrès d ’Arles (décembre 1937). Parmi les plus courantes déformations de l’iiistoire de cette période, relevons celle qui découvre, dans le Front populaire un effet aussi éphémère que miraculeux du mouvement spontané des masses. Ou bien, tout aussi dénuée de fondement, la thèse qui ramène le bront populaire à la seule existence du gouvernement Blum et à ses initiatives parlementaires. Jacques Chambaz a montré avec raison que le Front populaire fut le résultat d une orientation politique délibérée et l’aboutissement de longues luttes : « Non, juin 1936 n’est pas une explosion spontanée. C est I aboutissement d un processus historique complexe, qui com mence au début des années 1930. Les conditions des victoires de 1 été 1936 furent créées par la semaine décisive de février 1954, la signature du pacte d unité d action socialiste-communiste, le mot d ’ordre du Front populaire et l’adhésion qu’y donnèrent les masses le 15 juil let 1955, 1 unité syndicale et la signature du programme du Rassem blement populaire. D une étape à l’autre, du mot d ’ordre de front unique antifasciste à celui de Tout pour le Front populaire, tout par le Front populaire, le Parti communiste français approfondit les justifications théoriques de cette ligne politique dont il est l initiateur incontestable et qui traduit en clair les aspirations des masses telles qu elles se dégagent de leurs luttes. » L historique du Front populaire fait 1 objet de conférences publi ques tenues dans diverses villes universitaires avec la participation d historiens et de membres du Conseil d Administration de l lnstitut Maurice Thorez (1) Jacques ( Immba*. Fronl populaire pour le pain, la liborié et la paix, (l'xliiions Sociales. Paris. 1961.) (2) A 1 heure où nous niellons sous presse, de ielles Conférences ont été assurét\s ou sont annoncées avec la participation de Georges Cogniot. Victor Joannes, Jacques Cliarnhaz, Paul Courlieu, lacqiies Denis. Georges Gosnat, Raoul Calas, Jean Gacon. Victor Michaut, André Moine. Claude WMÎnrd. Sans reprendre cet Instorique ni préjuger d éludes plus complètes, on se bornera ici à l’énoncé de quelques enseignements du Front populaire dégagés à l’occasion de ces conférences. En considérant, tout d abord, avec Maurice Tborez, que « le Front populaire, c est une étroite et solide alliance de la classe ouvrière et des couclies moyennes de la population ». Une telle alliance est aussi indispensable aujourd bui qu bier dans toute lutte pour le progrès, la démocratie et la paix. Ni les bases, ni les contours de 1 alliance ne peuvent être les mêmes qu au temps du Front populaire. Mais à l’époque où l’un des traits de r impérialisme est la domination du capitalisme monopoliste d Etat, il reste indispensable, face à 1 énorme concentration du capital et du pouvoir, de réaliser 1 union de tous les exploités, de tous les spoliés, de toutes les victimes des monopoles. Le mérite du Front populaire fut d aboutir à celle union. Par là, il n assura pas seulement la défense victorieuse de la République contre les menaces du fascisme, il contribua aussi à l extension des conquêtes sociales et à I élargissement des libertés. Et désormais, pour en finir avec le pouvoir personnel, il faut que les démocrates s accordent sur des solutions à proposer ensemble et s unissent dans l action pour promou voir une majorité et un gouvernement qui les appliqueront. Nous tirons également du bront populaire la leçon que la classe ouvrière est, à notre époque, la seule force sociale capable d entre prendre efficacement le rassemblement de toutes les forces anlimonopo- listes. Ceci pour des raisons de classe et non par un choix subjectif. Ce qui place la classe ouvrière en tête du front antimonopoliste, ce sont les rapports de production de la société actuelle et les conflits sociaux, les batailles politiques qu ils engendrent. I .a puissance d attraction de la classe ouvrière sur les autres frac tions de la population n est certes pas automatique, elle dépend gran dement de sa propre unité. Le Front populaire n’aurait jamais vu le jour sans la réalisation préalable du I ront unique enire communistes et socialistes. Base du Front populaire, l’unité d action de la classe ouvrière est toujours obli gatoire dans la bataille pour venir à bout du pouvoir personnel et édifier la démocratie. En son temps, Maurice 1 horez a combattu avec vigueur la confusion établie par certains entre Cartel des gauches et Front po|3ulaire. I .e rapport au Congrès de Villeurbanne précisait à ce propos : « Le Cartel des gauches, c’était une partie de la classe ouvrière entraînée par la pratique de la collaboration des classes derrière un clan de la bourgeoisie pour le profit du capital. Le Front populaire, c est la classe ouvrière influençant par son activité les travailleurs des classes moyennes et les entraînant à la hille contre la bourgeoisie, contre le capital et le fascisme. » De fait, loin de nuire au rapprochement avec les catégories sociales hésitantes, généralement ballotées entre bourgeoisie et prolétariat, l imité d action ouvrière a permis d influencer heureusement une partie des classes moyennes puis de faire pencher la balance du côté de la démo cratie. Le front unique prolétarien favorise 1 union démocratique et natio nale la plus large.