REPUBLIQUE DU Un Peuple – Un But – Une Foi ------Ministère de l’Environnement et du Développement Durable ------DIRECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES ETABLISSEMENTS CLASSES

CADRE DE POLITIQUE DE REINSTALLATION (CPR) ACTUALISE DU PROJET DE ZONE DE TRANSFORMATION AGRO-INDUSTRIELLE DANS LA ZONE SUD DU SENEGAL (PZTA-SUD)

Version finale - Novembre 2020

BRL ingénierie

1105 Av Pierre Mendès-France BP 94001 30001 NIMES CEDEX 5

Date du document Octobre 2020 Contact [email protected]

Titre du document Cadre de Politique de Réinstallation Référence du document : a00453_Rapport _CPR_IndA Indice : A

Date émission Indice Observation Dressé par Octobre 2020 A Rapport provisoire Abdoulaye NDIAYE Novembre 2020 B Rapport final Abdoulaye NDIAYE

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES ...... 2 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... 5 SIGLES ET ABREVIATIONS ...... 6 RESUME EXECUTIF ...... 8 1 INTRODUCTION ET CONTEXTE GENERAL ...... 23 1.1. CONTEXTE GÉNÉRAL ...... 23 1.2. OBJECTIFS DU CPR ...... 24 1.3. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ...... 24 1.4. DÉFINITION DES TERMES LIÉS À LA RÉINSTALLATION ...... 24 2. DESCRIPTION DU PROJET AGROPOLE SUD ...... 25 2.1. LE PROJET AGROPOLE SUD ET SES COMPOSANTES...... 25 2.1.1. Objectifs du Projet ...... 26 2.1.2. Les composantes du Projet ...... 26 2.1.3. Mise en relation entre l’agropole et les petits exploitants ...... 28 2.2. PROMOTEUR DU PROJET AGROPOLE SUD ...... 29 2.3. GROUPES CIBLES ET PARTIES PRENANTES DU PROJET AGROPOLE SUD ...... 29 2.4. GOUVERNANCE DU PROJET AGROPOLE SUD ...... 30 2.5. LE CHOIX DES FILIÈRES ...... 30 2.6. FINANCEMENT DU PROJET AGROPOLE SUD ...... 30 3. ENVIRONNEMENT ADMINISTRATIF, DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DU PZTA-SUD ...... 31 3.1. RÉGION DE ZIGUINCHOR...... 31 3.1.1. Situation administrative et démographique ...... 31 3.1.2. Activités socio-économiques ...... 32 3.2. RÉGION DE SÉDHIOU ...... 33 3.2.1. Situation administrative et démographique ...... 33 3.2.2. Activités socio-économiques ...... 34 3.3. RÉGION DE KOLDA ...... 35 3.3.1. Situation administrative et démographique ...... 35 3.3.2. Activités socio-économiques ...... 36 4. IMPACTS POTENTIELS, PERSONNES ET BIENS AFFECTES...... 39 4.1. ACTIVITÉS SOURCES POTENTIELLES DE RÉINSTALLATION ...... 39 4.2. IMPACTS POTENTIELS DU PZTA-SUD SUR LES PERSONNES, LES BIENS ET LES MOYENS D’EXISTENCE ...... 42 4.3. ESTIMATION DU NOMBRE DE PERSONNES AFFECTÉES ET BESOINS ESTIMATIFS DE TERRES ...... 42 4.4. CATÉGORIES DES PERSONNES AFFECTÉES ...... 44 5. CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLTION ...... 44 5.1. LE RÉGIME FONCIER AU SÉNÉGAL ...... 44 5.1.1. Le statut des différentes terres ...... 45 5.2. CADRE LÉGAL ET RÈGLEMENTAIRE DE LA RÉINSTALLATION AU SÉNÉGAL ...... 46 5.2.1. Procédures nationales visant à mettre les terres à la disposition du Projet ...... 46 5.2.2. Procédures selon la catégorie foncière ...... 47 5.3. SAUVEGARDE OPÉRATIONNELLE SO 2 DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT ...... 48 5.4. COMPARAISON ENTRE LA LEGISLATION SENEGALAISE ET LES DIRECTIVES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT ...... 49 5.5. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA RÉINSTALLATION AU SÉNÉGAL ...... 57 5.5.1. Acteurs institutionnels responsables ...... 57

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5.5.2. Évaluation des capacités des acteurs institutionnels en matière de réinstallation ...... 58 5.6. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DANS LE CADRE DE L’AGROPOLE ...... 58 5.6.1. Responsabilités ...... 58 5.6.2. Ressources, soutien technique et renforcement de capacités ...... 59 6. PROCESSUS DE LA REINSTALLATION ...... 59 6.1. PRINCIPES ET OBJECTIFS DE LA RÉINSTALLATION ...... 59 6.2. PRINCIPES D’INDEMNISATION ET MESURES D’ATTÉNUATION ...... 60 6.3. PROCESSUS DE LA RÉINSTALLATION ...... 60 7. ELIGIBILITE DES PERSONNES AFFECTEES ...... 61 7.1. CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ A LA COMPENSATION ...... 61 7.2. DATE LIMITE D’ÉLIGIBILITÉ ...... 63 7.3. CATÉGORIES SUSCEPTIBLES D’ETRE AFFECTÉES DANS LA ZONE ...... 63 7.4. CAS PARTICULIERS DES GROUPES VULNÉRABLES ET MÉNAGES VULNÉRABLES ...... 64 7.4.1. Identification des groupes vulnérables ...... 64 7.4.2. Assistance aux groupes vulnérables et dispositions à prévoir dans le PAR ...... 64 8. PROCESSUS DE PREPARATION DU PAR ...... 65 8.1. LA SELECTION SOCIALE ...... 65 8.1.1. Étapes de la sélection sociale des activités de l’agropole ...... 65 8.1.2. La consultation publique ...... 66 8.1.3. Le Plan de réinstallation (PAR)...... 66 9. EVALUATION DES BIENS ET TAUX DE COMPENSATION ...... 67 9.1. MÉTHODES D’ÉVALUATION DES COMPENSATIONS ...... 67 9.2. COMPENSATION DES PERTES DE TERRES ...... 68 9.3. COMPENSATION DES RESSOURCES FORESTIÈRES ...... 69 9.4. COMPENSATION DES CULTURES ET ARBRES FRUITIERS ...... 69 9.5. COMPENSATION POUR LES BÂTIMENTS ET INFRASTRUCTURES ...... 70 9.6. COMPENSATION POUR PERTE DE REVENU POUR LES ACTIVITÉS FORMELLES ET INFORMELLES ...... 70 9.7. COMPENSATION POUR LES SITES CULTURELS OU SACRÉS ...... 70 10. MECANISME DE GESTION DES PLAINTES ET DES CONFLITS ...... 71 11. PARTICIPATION DU PUBLIC ET DIFFUSION DE L’INFORMATION ...... 72 11.1. DÉTAIL DES RÉSULTATS DE LA CONSULTATION DU PUBLIC DANS LA ZONE DE L’AGROPOLE ...... 72 11.2. DÉTAIL DE LA CONSULTATION PUBLIQUE DANS LES VILLAGES DE BAGHAGHA ET ADÉANE (DÉPARTEMENT DE ZIGUINCHOR) ...... 83 11.3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS DE LA CONSULTATION DU PUBLIC ...... 84 11.3.1. Les attentes sur l’agropole Sud ...... 84 11.3.2. Les préoccupations des acteurs ...... 84 11.3.3. Cas particuliers des conflits potentiels liés au foncier identifiés par les acteurs ...... 86 11.3.4. Diffusion de l’information au public ...... 87 12. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE DU CPR ...... 87 12.1. RESPONSABILITÉS DE LA CELLULE D’EXÉCUTION DU PROJET (CEP) ...... 87 12.2. EXÉCUTION DES PAR ...... 88 12.3. RESSOURCES, APPUI TECHNIQUE ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ...... 88 12.4. DISPOSITIF ORGANISATIONNEL ...... 88 13. SUIVI ET EVALUATION PARTICIPATIF...... 89 13.1. LE SUIVI ...... 89 13.2. EVALUATION ...... 90 13.3. INDICATEURS ...... 90

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14. BUDGET ESTIMATIF DU CPR ET SOURCES DE FINANCEMENT ...... 91 14.1. ESTIMATION DES COÛTS POUR LES BESOINS EN TERRES ...... 91 14.2. ESTIMATION DES COÛTS POUR LA PRÉPARATION DES PAR ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ...... 92 14.3. COÛTS GLOBAUX DU CPR ...... 93 ANNEXES ...... 95 ANNEXE 1. TDR POUR LA PRÉPARATION DES PLANS DE RECASEMENT (PAR) ...... 97 ANNEXE 2. FORMULAIRE DE SÉLECTION SOCIALE ...... 99 ANNEXE 3. FICHE D’ANALYSE DES ACTIVITÉS POUR L’IDENTIFICATION DES CAS DE RÉINSTALLATIONS INVOLONTAIRES 101 ANNEXE 4. FICHE DE PLAINTE ...... 103 ANNEXE 5. PLAN-TYPE D’UN PLAN DE RÉINSTALLATION (PAR) ...... 105 ANNEXE 6. PERSONNES ET INSTITUTIONS RENCONTRÉES ...... 108 ANNEXE 7. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE ...... 117

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Principales composantes du PZTA-Sud...... 26 Tableau 2 : Risques sociaux négatifs liés aux activités du PZTA-Sud ...... 40 Tableau 3 : Etat actuel du statut foncier des différents sites identifiés pour accueillir les modules du PZTA-Sud ...... 41 Tableau 4 : Détail du nombre de personnes potentiellement impactées et les besoins en terres ...... 43 Tableau 5 : Analyse comparée de la législation nationale et de la Sauvegarde opérationnelle 2 de la BAD ...... 51 Tableau 6 : Proposition d'arrangement institutionnel pour l'agropole ...... 58 Tableau 7 : Description du processus de préparation du Plan d'Action de Réinstallation ...... 60 Tableau 8 : Types d'impacts et critères d'éligibilité ...... 61 Tableau 9 : Présentation des différentes formes de compensation ...... 67 Tableau 10 : Détail de la consultation publique dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda ...... 73 Tableau 11 : Dispositif de mise en œuvre de la réinstallation ...... 88 Tableau 12 : Indicateurs de suivi ...... 91 Tableau 13 : Estimation des coûts pour les besoins en terres ...... 91 Tableau 14 : Coûts globaux de la réinstallation ...... 93 LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Photos illustratives du focus group de Baghagha ...... 85

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie APAD : Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable ARD : Agence Régionale de Développement BAD : Banque Africaine de Développement BFR : Big Fast Results BID : Banque Islamique de Développement BM : Banque Mondiale BOS/PSE Bureau Opérationnel / Plan Sénégal Émergent CADL : Centre d’Appui au Développement Local CASADES : Comité d’Appui et de Soutien au Développement Économique et Social CCIA : Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture CEDEAO : Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEP : Cellule d’Exécution du Projet CPR : Cadre de Politique de Réinstallation CRCR : Conseil Régional pour la Concertation des Ruraux CRSE : Comité Régional de Suivi Environnemental DEEC : Division de l’Environnement et des Établissements Classés DPV : Direction de la Protection des Végétaux DRDR : Direction Régionale du Développement Rural DREEC : Division Régionale de l’Environnement et des Établissements Classés DTR : Direction des Travaux Routiers FONSIS : Fonds Souverains d’Investissements Stratégiques FVC : Fonds Vert Climat HOADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires IREF : Inspection Régionale des Eaux et Forêts IRTSS : Inspection Régionale du Travail et de Sécurité Sociale ISID : Initiative pour un Développement Inclusif et Durable LOASP : Loi d’Orientation Agro-sylvo-pastorale LPSEDD : Lettre de Politique Sectorielle pour l’Environnement et le Développement Durable MAER : Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement Rural MDIPMI : Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries MEED : Ministère de l’Environnement et du Développement Durable MITTD : Ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement MPEM : Ministère de la Pêche et de l’Économie Maritime ONAPE : Organisation Nationale des Producteurs exportateurs de fruits et légumes ONG : Organisation Non Gouvernementale ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel PADEC : Projet d’Appui au Développement Économique de la Casamance PADERCA : Projet d’Appui au Développement Rural en Casamance PAIS : Programme Agricole Italie Sénégal PAN/LCD : Programme National d’Action de Lutte Contre la Désertification PAPEJF : Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi des Jeunes et des Femmes PAPSEN : Programme d’Appui au Programme National d’Investissement Agricole PAR : Plan d’Action de Réinstallation PASA : Projet Anacarde Sénégalo-allemand PNAE : Plan National d’Action pour l’Environnement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement PPDC : Projet Pôle de Développement de la Casamance PRODAC : Programme des Domaines Agricoles Communautaires PSE : Plan Sénégal Émergent

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PZTA : Programme de Zone de Transformation Agro-industrielle RGPHAE : Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture SCE : Société de Construction et d’Exploitation SEPAS : Syndicat des Exportateurs de Produits Agricoles du Sénégal SRMG : Service Régional des Mines et de la Géologie SRUH : Service Régional de l’Urbanisme et de l’Habitat UE : Union Européenne UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine UJCRA : Union des Jeunes pour un Changement Rationnel

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RESUME EXECUTIF

1. CONTEXTE DE L’AGROPOLE

Le Sénégal qui couvre une superficie de 196 712 Km2, est situé à l’extrême ouest de l’Afrique occidentale. La population du pays est estimée à 14 799 859 personnes en 2016 (ANSD, Situation économique et sociale du Sénégal, 2016). Avec sa façade maritime de plus de 700 km sur l’océan atlantique qui le limite à l’Ouest, le Sénégal est un pays sahélien qui possède d’immenses ressources naturelles, une grande diversité de faune et de flore et des écosystèmes d’importance particulière. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du Sud au Nord du pays, en passant de 1.200 mm au Sud à 300 mm au Nord, avec des variations d’une année à l’autre.

Le secteur de l’environnement demeure confronté aux actions anthropiques (déforestation, dégradation des sols, etc.) accentuées par le phénomène des changements climatiques. Ces phénomènes ont pour conséquence la réduction de la biodiversité et la dégradation des sols. Ce processus de dégradation continue des ressources naturelles risque de saper à plus ou moins long terme les bases d’un développement durable dans le pays.

La Casamance, située le long du fleuve du même nom, regroupe les régions administratives de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, dans le sud-ouest du Sénégal, et représente 14,4% du territoire national. Le développement social et économique de la Casamance a souffert ces trois dernières décennies des conditions conflictuelles particulières de la région. A cette situation conflictuelle se sont superposés les graves effets de la baisse de la pluviométrie enregistrée depuis le début des années 1970, traduits notamment par la salinisation croissante des vallées rizicoles, l’érosion des terres de plateaux et des versants, l’ensablement des vallées et bas-fonds, et une forte pression sur le milieu naturel (forêts, mangroves, ressources halieutiques, etc.). Les conséquences de cette dégradation ont conduit à une baisse générale de la fertilité des terres, et à l’improductivité de milliers d’hectares de vallées salinisées ou acidifiées. Cette détérioration des conditions climatiques, conjuguée aux effets dévastateurs de la situation conflictuelle prévalant en Casamance, a entraîné une détérioration du capital productif eaux-sols-forêts, un abaissement des productions et des revenus, une insécurité alimentaire, et une détérioration globale des conditions de vie des populations rurales désormais de plus en plus à la recherche d’alternatives de survie.

Cependant, depuis 2012, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée, laissant aujourd’hui entrevoir des perspectives encourageantes pour l’instauration d’une paix et d’un développement durables en Casamance.

Dans ce contexte favorable, porteur de nombreux espoirs pour les populations casamançaises, la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Islamique de Développement (BID) et le Fonds Vert Climat ont marqué leur volonté d’apporter un appui déterminant dans le processus de relance des activités économiques en Casamance à travers la mise en place d’un programme de Zone de Transformation Agro-industrielle dans la partie Sud du Sénégal. Le PZTA- Sud vise plus particulièrement des perspectives durables dans le secteur rural qui occupe la plus grande partie de la population casamançaise et qui offre à court et moyen termes des possibilités de développement de la région. Ce secteur dispose de potentiels importants ainsi que des capacités à mettre en synergie d’autres branches de l’économie, notamment les industries agroalimentaires, et à servir de leviers pour d’autres secteurs tels que le transport et le commerce.

Tel est le contexte dans lequel va s’implanter le PZTA-Sud, dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

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2. OBJECTIFS DU CPR

L’expérience montre que, s’ils ne sont pas bien organisés, le déplacement et la réinstallation des populations peuvent engendrer souvent de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux dans la mesure où : (i) les systèmes de production peuvent être démantelés ; (ii) les populations peuvent subir des réductions ou des pertes de revenus ; (iii) la réinstallation peut se faire dans des zones qui ne pourront pas supporter l’affluence des populations à réinstaller; (iv) les structures communautaires et les réseaux sociaux pourront être affaiblis ; (v) les groupes de parenté risquent d’être dispersés ; (vi) l’identité culturelle, l’autorité traditionnelle et les possibilités d’entraide pourront être affaiblies. L’objectif du Plan de réinstallation vise à répondre à ces risques d’appauvrissement et les atténuer sur le long terme, de manière à intégrer de façon harmonieuse la mise en œuvre des programmes et les aspects sociaux et environnementaux. La planification des activités de déplacement et de réinstallation devra faire partie intégrante de la préparation des programmes afin de s’assurer que les personnes déplacées sont réinstallées dans les meilleures conditions possibles pouvant leur permettre d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie. Les principes généraux du Plan de déplacement et de réinstallation des populations font référence à la sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui est déclenchée dans le contexte de l’agropole.

C’est pour cette raison que le CPR a été préparé conformément aux exigences de la SO2, dont les objectifs spécifiques sont les suivants : • éviter autant que possible la réinstallation involontaire ou réduire au minimum ses impacts lorsqu’elle est inévitable, après examen de toutes possibilités de conception du projet ; • veiller à ce que les personnes déplacées soient véritablement consultées et aient la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ; • s’assurer que les personnes déplacées reçoivent une aide substantielle à la réinstallation pour que leur niveau de vie, leur capacité de génération de revenus, leurs capacités de production et leurs moyens de subsistance soient améliorés globalement par rapport au niveau d’avant le projet ; • fournir des orientations claires aux emprunteurs sur les conditions à remplir en lien avec les questions de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque, afin d’atténuer les effets négatifs du déplacement et de la réinstallation, de faciliter activement le développement social et de bâtir une économie et une société viables.

3. LES CATÉGORIES DE PERSONNES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE IMPACTÉES

Les critères d’éligibilité à la compensation sont (a) les détenteurs d'un droit formel et légal sur les terres, dont les droits coutumiers reconnus par les lois du pays ; (b) ceux qui n'ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui ont des titres ou autres reconnus ou susceptibles de l’être par les lois du pays ; (c) les occupants irréguliers qui n’ont pas de droits ou de titres formels. Il faut préciser que les personnes entrant dans la catégorie (c) n’ont pas droit à des compensations pour pertes de terre ; ils perçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de la compensation pour les terres qu’elles occupent. L'ayant droit ou le bénéficiaire d'un programme de réinstallation est toute PAP qui de ce fait a droit à une compensation, avec une attention particulière sur les femmes, les pauvres et groupes les plus vulnérables ; mais aussi à la population hôte en cas de déplacement physique de personnes dans une autre localité. La date limite d’éligibilité correspond à la fin effective des opérations de recensement. Un dédommagement juste et équitable sera assuré pour toutes les pertes ainsi subies, en référence au taux du marché en vigueur.

4. ESTIMATION DES PERSONNES ET ACTIVITÉS AFFECTÉES

L’estimation précise du nombre de personnes ou d’activités qui seront affectées, est difficile à ce stade de l’étude. En effet, le nombre et la localisation exacte des sous projets ne sont pas encore totalement définis. Seule la localisation de l’unité centrale d’Adéane et des modules régionaux est connue. Sur cette base, une estimation approximative est faite en fonction du nombre de modules prévus (central, régionaux, et plateformes départementales) et leur taille.

Les activités du projet pouvant induire une réinstallation importante sont : (i) la construction des modules de l’agropole (module principal, modules régionaux et plateformes départementales) ; (ii) l’aménagement de pistes pour faciliter l’accès à ces modules ainsi qu’aux zones de production ; (iii) l’aménagement de forêts communautaires ; (iv) l’aménagement de parcelles pour l’installation du système goutte à goutte ; (v) la construction d’infrastructures post- récoltes ; (vi) l’aménagement des sites d’implantation des centrales solaires

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Le tableau ci-après présente l’estimation des personnes affectées et les besoins en terres.

Tableau : Estimation des personnes affectées par le projet et les besoins en terres SOUS-PROJET NOMBRE POTENTIEL DE BESOINS EN TERRES POUVANT NOMBRE DE SOUS-PROJET POUR LES NECESSITER UNE MENAGES 3 REGIONS REINSTALLATION AFFECTES ESTIME

Implantation du module central à Adéane 01 Surface occupée : 50 ha 8 Besoins en terres (30%) : 15 Ha

Implantation des modules régionaux 3 modules de 10 ha chacun Surface occupée 30 ha On estime 6 les besoins à 40%, soit 12 ha à déplacer

Implantation des plateformes départementales 5 plateformes Surface occupée : 25 ha 4 départementales de 5 ha Besoins en terres de compensation chacune (30%) : 7,5 ha

Aménagement/Construction des pistes d'accès aux 350 Km Superficie occupée : 350 ha 55 modules Besoins estimés de compensation (3O%) : 105 ha

Construction d’infrastructures post-récolte, de 15 Superficie occupée : 5 ha 3 stockage, de séchage, de conditionnement et de Besoins estimés de transformation compensation (100%) : 5 ha Réalisation de systèmes d’irrigation goutte à goutte Superficie occupée : 11 940 ha 60 équipés des forages munis de pompes Besoins estimés (10%) : 120 ha solaires pour promouvoir l’horticulture et le maraîchage et les cultures de rente pour une superficie de 11 940 ha Installation d’une centrale solaire de 2 834 kW Superficie occupée : 5 ha 3 d'énergie solaire pour l'éclairage, le traitement, le Besoins estimés (100%) : 5 ha séchage et le conditionnement des cultures vivrières de base Installation de digesteurs pour la production de Superficie occupée : 5 ha 3 biogaz à partir des effluents d'élevage et autres Besoins estimés (100%) : 5 ha déchets pour le chauffage, la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité (3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 sont attendus) TOTAL 274,5 ha 142

Les besoins en terres pour la réalisation de l’agropole sont estimés à 274,5 ha et 142 ménages (soit environ 1280 personnes) potentiellement affectés par le projet. Il est cependant important de souligner que le nombre exact de personnes réellement affectées par le projet (PAP) ne sera connue de façon exacte que lors des enquêtes de terrain par un recensement au moment de la préparation des Plans d’action de réinstallation (PAR).

5. CADRE LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE DE LA RÉINSTALLATION AU SÉNÉGAL

La Constitution garantie le droit de propriété et détermine dans des cas exceptionnels, la possibilité de l’expropriation pour cause d’utilité publique. La loi 76–67 du 02 juillet 1976 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique constitue la base légale pour les procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique (ECUP) : décret prononçant le retrait des titres d’occupation et qui fixe en même temps le montant des indemnités de retrait, en ordonne le paiement ou la consignation, fixe la date à laquelle les occupants devront libérer les terrains, autorise, à compter de cette date, la prise de possession desdits terrains et fixe en cas de nécessité, les modalités d’exécution du programme de réinstallation de la population (article 35) ; décret fixant l’utilité publique et le délai pendant lequel l’expropriation doit avoir lieu. La déclaration d’utilité publique doit être précédée d’une enquête dont l’ouverture est annoncée publiquement afin que les populations puissent faire des observations (Quotidien à grande diffusion). Mais en cas d’urgence et s’il est nécessaire de procéder à la réalisation immédiate du projet, un décret pris après enquête et avis favorable de la CCOD déclare l’opération d’utilité publique et urgente, désigne les immeubles nécessaires à sa réalisation et donne l’autorisation au maître d’ouvrage de prendre possession desdits immeubles (article 21).

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En ce qui concerne les terres du domaine des particuliers, un décret désigne la zone concernée et il est procédé à l'estimation des indemnités à verser aux occupants par la commission prévue en matière d'expropriation. L'article 38 du décret n°64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions d'application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national dans sa version modifiée par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous les occupants d'être indemnisés. L’indemnisation à octroyer se fera en nature ou en espèce.

L’Etat peut décider de récupérer des terres du domaine national situées en zone urbaine pour des opérations d’utilité publique.

Concernant les terrains du domaine public naturel ou artificiel de l'Etat, l'indemnisation n'est pas prévue en cas de retrait du terrain par l'Etat. L'article 13 de la loi n° 76-66 du 02 juillet portant Code du domaine de l'Etat précise « les autorisations d'occuper le domaine public naturel ou artificiel sont accordées à titre personnel, précaire et révocable ».

En cas d’échange, l'Administration des Domaines, fait une instruction qui commence par une consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme dont les avis sont recueillis avant la présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). La CCOD doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions financières des acquisitions d’immeubles de droits immobiliers. L'avis favorable de cette dernière permet la rédaction d'un acte portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié.

Pour les terres du domaine national situées en zone de terroirs, les conseils ruraux sont les organes compétents au niveau local non seulement pour affecter les terres, mais aussi pour procéder à leur désaffectation. Dans le cadre des activités de l’agropole, le conseil municipal est en principe habilité à désaffecter « lorsque l’intérêt général de la collectivité exige que les terres intéressées reçoivent une autre affectation. Dans cette hypothèse, l’affectataire reçoit une parcelle équivalente à titre de compensation.».

6. SAUVEGARDE OPÉRATIONNELLE 2 « RÉINSTALLATION INVOLONTAIRE : ACQUISITION DE TERRES, DÉPLACEMENTS DE POPULATIONS ET INDEMNISATION » DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

La Banque Africaine de Développement (BAD) constitue le principal bailleur de fonds de l’agropole. Il est accompagné de la Banque Islamique de Développement (BID) et du Fonds Vert Climat (FVC). Pour cette raison, toutes les activités du projet doivent être conformes à ses politiques de sauvegarde environnementale et sociale. Etant déclenchée par le projet, la sauvegarde opérationnelle 2 "Réinstallation involontaire : acquisition de terres, déplacements de populations et indemnisation " est analysée dans le cadre du présent CPR.

En effet, dans le cadre des politiques de sauvegarde environnementale et sociale, la Sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) "Réinstallation involontaire : acquisition de terres, déplacements de populations et indemnisation" est déclenchée lorsqu’un projet est susceptible d'entraîner un déplacement involontaire, des impacts ou manque à gagner sur les moyens d'existence, l'acquisition de terre ou des restrictions d'accès à des ressources naturelles. Les principales exigences introduites par cette politique sont les suivantes : • La réinstallation involontaire doit autant que possible être évitée ou minimisée, en envisageant des variantes dans la conception du projet ; • Lorsqu'il est impossible d'éviter la réinstallation, les actions de réinstallation doivent être conçues et mises en œuvre en tant que programmes de développement durable, en mettant en place des ressources suffisantes pour que les personnes déplacées par le projet puissent profiter des avantages de celui-ci. Les personnes déplacées doivent être consultées et doivent participer à la planification et à l'exécution des programmes de réinstallation. • Les personnes déplacées doivent être assistées dans leurs efforts pour améliorer leur niveau de vie, ou au moins pour le restaurer à son niveau d'avant le déplacement.

Il faut noter que la SO 2 exige une pleine information et participation de la communauté concernée, en tenant pleinement compte de l'inclusion des pauvres, des populations vulnérables et/ou marginalisées dans une communauté, y compris celle hôte, particulièrement lorsqu’il y’a besoin de déplacements physiques. La raison ici n'est pas seulement que les gens ont un droit d’être informés sur les investissements et projets entrepris, mais la forte voix qu’ils ont dans la réalisation de ces choix. Ceci est d’autant plus important que les segments défavorisés d'une communauté peuvent ne pas se sentir concernés ou assez confiants pour participer. De ce point de vue, des efforts spéciaux doivent être déployés pour impliquer la communauté entière, pour que chacun comprenne, approuve et soutienne ainsi l'initiative.

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Concernant l'acquisition des terres et de l’évaluation des revenus, la SO 2 souligne l'importance de la compensation complète et à temps, pour tous les biens perdus à cause de l'acquisition pour un développement financé par la BAD. Cela se justifie par le fait que les gens qui laissent place au projet ou à l'investissement ne devraient pas aussi être forcés à supporter le coût du projet. Autrement, cela va probablement appauvrir davantage non seulement la population affectée par le projet, mais surtout contredit le principe même de développement compris comme étant l'amélioration économique de tous.

L'autre exigence importante de la SO 2 est de rétablir tout au moins les niveaux de vie des PAP, à défaut de pouvoir les améliorer. Le principe de base ici est de garantir que ceux-là qui renoncent le plus pour le projet (par ex., leur terrain, leurs maisons, leurs activités socioéconomiques) soient assistés aussi pleinement que possible pour rétablir leurs moyens d'existence pour qu'ils puissent maintenir ou améliorer leurs niveaux de vie.

7. ANALYSE DES GAPS DU SYSTÈME NATIONAL DE LA RÉINSTALLATION PAR RAPPORT À LA SAUVEGARDE SO2 DE LA BAD

Le tableau ci-après fait l’analyse comparative des procédures légales sénégalaises et de la sauvegarde opérationnelle 2 de la Banque Africaine de Développement

Tableau : Analyse des gaps entre la législation nationale et la sauvegarde opérationnelle 2 de la BAD PRINCIPES ET CADRE JURIDIQUE EXIGENCES DE LA BANQUE GAPS OU DISPOSITION AD OBJECTIFS DE NATIONAL AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CONTRADICTION HOC/DECISION LA PAR RAPPORT REINSTALLATION AUX EXIGENCES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT La loi n° 76 – 67 du 2 juillet Elle considère les détenteurs d’un Le droit sénégalais Application de la 1976 relative à l’ECUP précise droit formel ; les personnes qui n’ont est plus restrictif Sauvegarde que les personnes qui peuvent pas de droit formel sur les terres au dans la mesure où opérationnelle 2 de être déplacées sont celles qui moment où le recensement il met l’accent en la BAD. Personnes pouvant sont propriétaires d’immeubles commence, mais qui ont des titres particulier sur les être déplacées et / ou de droits réels fonciers ou autres… et celles qui détenteurs de droits immobiliers quel que soit le n’ont ni droit formel ni titres formels, alors que statut ou la protection dont susceptibles d’être reconnus sur les la SO 2 ne fait pas bénéficie le bien terres qu’elles occupent. cette distinction. Exclut du droit à la compensation et Application de la Article 20 de la loi n° 76-67 du à l’aide les personnes qui s’installent législation 2 juillet 1976 : indemnité dans la zone après la décision de nationale Date limite établie à partir du procès- réaliser le projet et l’élaboration du Similitude. d’éligibilité verbal de constat d’état des recensement des personnes éligibles lieux. à la réinstallation et autres compensations. Une divergence Application de la Le décret n° 91 – 938 du 22 existe entre la Sauvegarde août 1991 qui modifie l’article Ils reçoivent une aide à la politique de la opérationnelle 2 de 38 du décret n° 64 – 573 du réinstallation en lieu et place de la Banque Mondiale et la BAD. 30 juillet 1964 fixant les compensation pour les terres la législation conditions d’application de la qu’elles occupent, et toute autre sénégalaise. En loi relative au domaine aide, en tant que de besoin, aux fins effet, aucune aide national permet à tout d’atteindre les objectifs de la SO 2, à ou indemnisation Occupants occupant même irrégulier la condition qu’elles aient occupé les n’est prévue en cas irréguliers faisant l’objet de déplacement terres dans la zone du projet avant de retrait de terre d’être indemnisé. La loi n° 76 une date limite fixée. Si une du domaine public – 66 du 2 juillet 1976 portant relocalisation physique est de l’État. En code du Domaine de l’État ne nécessaire, les personnes déplacées revanche, les prévoit pas d’indemnisation ou doivent bénéficier d’une aide telle procédures de la d’aide quelconque en cas de que des indemnités de déplacement SO 2 de la BAD retrait des terres du domaine durant la réinstallation. prévoient une public de l’État. indemnisation ou l’octroi d’une aide. Article 14 loi relative à l’ECUP La compensation en espèces pour La SO 2 et la Application de la Compensation en : La compensation en espèces perte de biens est acceptable dans législation législation espèces est le principe dans la les cas où : a) les moyens sénégalaise se nationale

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PRINCIPES ET CADRE JURIDIQUE EXIGENCES DE LA BANQUE GAPS OU DISPOSITION AD OBJECTIFS DE NATIONAL AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CONTRADICTION HOC/DECISION LA PAR RAPPORT REINSTALLATION AUX EXIGENCES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT législation sénégalaise quand d’existence étant tirés des rejoignent sur le il s’agit d’une ECUP ou de ressources foncières, les terres principe de l’équité retrait d’une terre du domaine prises par le projet ne représentent en matière de national. Les indemnités qu’une faible fraction de l’actif affecté compensation en proposées doivent être et le reste de l’actif est espèces. suffisantes pour permettre de économiquement viable ; b) des Cependant la SO 2 compenser l’intégralité du marchés actifs existent pour les est plus soucieuse préjudice subi terres, les logements et le travail, les de l’impact de ce personnes déplacées utilisent de tels mode de marchés et il y a une offre disponible compensation sur suffisante de terres et d’habitations ; la personne ou c) les moyens d’existence ne sont déplacée. pas fondés sur les ressources foncières. Les niveaux de compensation en espèces devront être suffisants pour financer le remplacement des terrains perdus et autres actifs au coût intégral de remplacement sur les marchés locaux. Les stratégies de réinstallation sur Application de la des terres devront être privilégiées Sauvegarde Certaines en ce qui concerne des populations opérationnelle 2 de Le Décret n° 64 – 573 du 30 dispositions de la déplacées dont les moyens la BAD. juillet 1964 fixant les législation d’existence sont tirés de la terre. A conditions d’application de la sénégalaise chaque fois que des terres de loi relative au domaine prévoient substitution sont proposées, les national prévoit que la l’affectation de terres fournies aux personnes personne victime de nouvelles terres en réinstallées doivent avoir une désaffectation reçoive une lieu et place de combinaison de potentiel productif, Compensation en parcelle équivalente à titre de celles retirées. des avantages géographiques et nature – Critères compensation. La loi n° 76 – D’autres d’autres facteurs au moins de qualité 66 du 02 juillet 1966 portant dispositions en équivalents aux avantages des code du domaine de l’État ne revanche ne terres soustraites. Pour la donne aucune possibilité aux prévoient ni terrain compensation des terrains en zone titulaires d’autorisations de substitution ni urbaine, il faut prendre la valeur d’occuper le domaine public des indemnités marchande avant le déplacement naturel ou artificiel de recevoir compensatrices. Ce d’un terrain de taille et utilisé de des terres de compensation ou qui n’est pas en manière identique, situé dans le même d’indemnités. accord avec la SO voisinage des terrains concernés, en 2. plus du coût des frais d’enregistrement et de cession. L’article 35 de la loi n° 76-67 Le programme de Application de la du 2 juillet 1967 précise qu’un réinstallation est Sauvegarde La SO 2 est exclusivement motivée programme de réinstallation une faculté dans le opérationnelle 2 de par la réinstallation et en fait une Réinstallation de la population peut être droit national, alors la BAD. obligation dans les conditions prévu en cas de retrait des qu’il s’agit d’une définies. titres d’occupation des terrains obligation dans la domaniaux SO 2. Payer la valeur selon les Application de la barèmes établis ; normalement Différence Sauvegarde Remplacer ou payer la valeur au prix Compensation augmentés par la pratique en importante, mais en opérationnelle 2 de du marché actuel (coût de Infrastructure se fondant sur les prix du accord sur la la BAD. remplacement) marché en incluant les plus- pratique values La législation sénégalaise ne Si les personnes déplacées La perspective Application de la prévoit pas, en dehors des choisissent une autre option que d’emploi ou de Sauvegarde Alternatives de indemnisations et / ou l’attribution de terres …, ou s’il n’y a travail indépendant opérationnelle 2 de compensation l’attribution de nouvelles pas suffisamment de terres n’est pas prise en la BAD. terres, l’octroi d’emploi ou de disponibles à un coût raisonnable, il compte par la

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PRINCIPES ET CADRE JURIDIQUE EXIGENCES DE LA BANQUE GAPS OU DISPOSITION AD OBJECTIFS DE NATIONAL AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CONTRADICTION HOC/DECISION LA PAR RAPPORT REINSTALLATION AUX EXIGENCES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT travail à titre d’alternatives de faudra proposer des options non législation compensation. foncières fondées sur des nationale. perspectives d’emploi ou de travail indépendant qui s’ajouteront à une indemnisation en espèces pour la terre et autres moyens de production perdus. Différence, mais Application de la Remplacer à base de barèmes dans la pratique les Sauvegarde selon la qualité par m². En différents opérationnelle 2 de principe, si la compensation Remplacer à base des prix du programmes de la BAD. Evaluation terres porte sur les terres du marché par m² réinstallation domaine national, seules les permettent une impenses sont évaluées et évaluation remboursées. identique. Remplacer à base de barèmes Application de la Evaluation– Remplacer à base des prix du Accord sur la par m² selon matériaux de législation structures marché par m² pratique construction. nationale Une enquête est annoncée au Application de la public par moyen de publicités législation Dans la procédure habituelles. Toute personne nationale Les populations déplacées doivent sénégalaise, pour intéressée peut formuler des être consultées de manière plusieurs raisons, il observations ; après Participation constructive et avoir la possibilité de est possible que les notification de l’acte de participer à tout le processus de intéressés ignorent cessibilité de l’immeuble, un réinstallation l’existence de délai de quinze jours est l’enquête. observé pour recueillir des observations La législation sénégalaise n’a Application de la Les groupes pas prévu de dispositions Sauvegarde vulnérables spéciales concernant les Prescrit une attention particulière à opérationnelle 2 de spécifiés dans la Groupes groupes vulnérables. Mais elle porter aux groupes vulnérables au la BAD. SO 2 ne sont pas vulnérables prévoit que les biens de sein des populations déplacées et protégés réellement mineurs ou autres incapables caractérise ces groupes. par la législation soient compromis dans l’acte nationale. de cessibilité... Négociation à travers la Application de la commission de conciliation ; législation Deux modalités les négociations au niveau Recommande de prévoir les nationale différentes sur le local sont généralement de procédures judiciaires avec des plan des principes, mise ; saisine des tribunaux et délais raisonnables, un coût mais dans la réalité, du Médiateur de la abordable et à la portée de tous en Litiges le mécanisme de République. A défaut d’accord favorisant les mécanismes alternatifs résolution des amiable, l’expropriation est tels que la conciliation, la médiation conflits au plan prononcée par le juge. ou le recours à certaines autorités national rejoint celui L’ordonnance d’expropriation coutumières. de la BAD. peut être attaquée devant le juge. Un nouvel affectataire a La SO 2 et la Application de la Population dont les moyens l’obligation de verser à son législation législation d’existence sont tirés de la terre : prédécesseur ou à ses sénégalaise se nationale préférence en nature avec des héritiers, une indemnité égale rejoignent sur le options non foncières (paiement en à la valeur des améliorations principe de la espèces, paiement en espèces Type de paiement apportées à l’immeuble et, le compensation en combiné à des perspectives d’emploi cas échéant, des récoltes espèces ; mais la ou de travail indépendant. pendantes, estimée au jour où SO 2 va au-delà et Perte de biens : payement en la nouvelle affectation est à la faveur des espèces acceptable selon trois cas prononcée (paiement en personnes bien définis argent) déplacées.

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PRINCIPES ET CADRE JURIDIQUE EXIGENCES DE LA BANQUE GAPS OU DISPOSITION AD OBJECTIFS DE NATIONAL AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CONTRADICTION HOC/DECISION LA PAR RAPPORT REINSTALLATION AUX EXIGENCES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT Article 14 loi n° 76-67 du 2 Application de la juillet 1976 : Après paiement Sauvegarde ou consignation de l’indemnité opérationnelle 2 de Déménagement provisoire prévue par le juge Après le paiement et le début des la BAD. Différence des PAP des expropriations ou dans un travaux délai de 8 jours après le transport sur les lieux ordonné par le juge. Application de la Coûts de Non mentionné dans la Sauvegarde Payable par le projet Différence réinstallation législation opérationnelle 2 de la BAD. Nécessaire dans les cas où les Application de la Réhabilitation Non mentionné dans la revenus sont touchés ; les mesures Sauvegarde Différence économique législation introduites dépendent de la sévérité opérationnelle 2 de de l’impact négatif la BAD. Application de la Non mentionné dans la Sauvegarde Suivi et évaluation Nécessaire Différence haute législation opérationnelle 2 de la BAD.

8. RÉSUMÉ DES CONSULTATIONS PUBLIQUES

8.1. Les attentes

Le PZTA-Sud suscite beaucoup d’espoirs chez les acteurs et populations rencontrés du fait qu’elle peut leur permettre de sortir de la précarité et se hisser à un niveau de développement plus élevé et plus stable. Elle constitue une réponse pertinente aux défis de la transformation des produits locaux qui ne profitent pas suffisamment aux producteurs du fait des problèmes d’évacuation, de débouchés (par exemple beaucoup de mangues pourrissent par faute de débouchés). L’agropole viendra ainsi contribuer à la résolution de la problématique de la gestion post récolte.

L’autre aspect est que la mangue et l’anacarde ne profitent pas suffisamment à l’État parce que, vendues à l’état brut à l’étranger notamment vers l’Inde pour ce qui est de l’anacarde. Cela signifie que l’essentiel des richesses tirées de ces produits profite aux étrangers. Alors que, une fois transformés, ces produits peuvent générer plus de revenus qu’à l’état brut. Par exemple, la campagne 2018 de l’anacarde a permis d’enregistrer plus de 20 milliards FCFA et plus de trente mille tonnes ont transité par le port de Ziguinchor. Ces statistiques ont été obtenues grâce à la mesure prise par l’État d’interdire l’exportation par voie terrestre, ce qui révèle le poids de ce produit sur l’économie régionale. La valeur ajoutée pourrait désormais profiter aux producteurs de la Casamance grâce à l’agropole.

L’agropole va répondre à un besoin maintes fois exprimé par les producteurs de la région. Il s’agit de la mise en place d’une industrie de transformation de grande envergure qui permettrait de transformer les produits à très grande échelle. Par ailleurs, l’agropole pourrait constituer un instrument structurant qui va favoriser le développement d’autres activités économiques telles que le transport, la création d’autres unités industrielles notamment une usine d’emballage, etc., et ainsi booster le développement de la Casamance.

L’agropole Sud est un projet pertinent en ce sens qu’il permet le développement des filières, et améliore la production, la commercialisation et la transformation des produits. Il va également contribuer à la création d’emplois notamment chez les jeunes. Il contribuera ainsi au renforcement de la résilience des populations.

Un problème qui s’est toujours posé et qui est lié à la productivité est le renforcement des activités agricoles, de logistiques et de périmètres maraichers à mettre en place. Pour les groupements de femmes, leurs principaux problèmes concernent le stockage des produits et leur transformation. Sur ce plan, l’implantation d’une agropole devrait aider à la résolution du problème de pertes post récolte (pourrissement de certains produits) par le conditionnement des produits et leur acheminement vers les lieux d’écoulement.

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L’intervention du Fonds Vert Climat a été fortement appréciée du fait qu’elle contribue à dissiper certaines préoccupations liées à la dégradation de l’environnement. C’est ainsi que l’utilisation des énergies propres (énergie solaire, biogaz) dans différents domaines d’activités du projet (éclairage, transformation, conditionnement des produits), l’utilisation du goutte à goutte pour le maraîchage, la promotion des emplois verts à travers la foresterie communautaire, ont été fortement soulignées.

8.2. Les préoccupations des parties prenantes Les nombreux espoirs exprimés par les acteurs rencontrés ne cachent cependant pas certaines préoccupations qui méritent d’être prises en charge pour la réussite de l’agropole. Elles concernent essentiellement : • La délicate question foncière liée à l’implantation des modules dans les régions et départements (disponibilité de terres, expropriation forcée ou indemnisation inéquitable et injuste, absence de consensus sur le choix du site, etc.), mais aussi la ruée vers les terres pour l’expansion attendue de champs d’anacardiers et de manguiers avec l’avènement de l’agropole (valorisation des filières mangue et anacarde qui peut susciter un intérêt vers ces cultures). Ces sources potentielles de conflits sociaux peuvent être exacerbées par des conflits entre agriculteurs et éleveurs par l’empiètement ou la réduction des espaces pastoraux consécutivement à l’extension des champs d’anacardiers et de manguiers. • La déforestation et les problèmes connexes inquiètent également les acteurs rencontrés. En effet, l’implantation des modules dans les régions et département va nécessiter un déboisement relativement important dans une région marquée par une dégradation progressive de ses ressources naturelles. L’expansion de vergers agricoles fait aussi craindre des incursions dans les espaces forestiers pour la recherche de terres fertiles. • La fourniture en toute saison de matières premières à l’agropole constitue une autre préoccupation. En effet, les deux filières retenues (mangue et anacarde) ont des productions saisonnières (5 mois environ sur 12). Par ailleurs, les productions annuelles de la Casamance ne semblent pas suffire pour un bon fonctionnement de l’agropole. • Les maladies des fruitiers qui sévissent dans la région et qui causent de nombreux dégâts au niveau des manguiers et des anacardiers. Elles constituent des facteurs de réduction des rendements et des productions chez le manguier notamment avec la mouche blanche. • Certains acteurs craignent la « disparition » des petits exploitants et des transformateurs de la région avec la mise en place de l’agropole compte tenu de leurs moyens dérisoires par rapport au projet. • L’absence d’harmonisation des interventions des projets et programmes ; • La non-implication des jeunes dans les différentes filières de production. D’autres préoccupations non moins importantes ont été exprimées sous forme de manque d’implication de tous les acteurs surtout à la base, le vieillissement des manguiers et des anacardiers avec comme conséquences la baisse des rendements, la mise en rade des autochtones au profit des étrangers en ce qui concerne l’emploi, les aspects sanitaires liés à afflux massif de migrants à la recherche d’emplois, la dégradation des mœurs, la gestion des déchets industriels, etc.

8.3. Les suggestions et recommandations Sur la base des attentes et des préoccupations ci-dessus présentées, les acteurs ont formulé plusieurs recommandations dont les plus importantes sont synthétisées ci-après. • Prendre toutes les dispositions pour prendre en charge la question foncière, notamment une indemnisation juste et équitable des personnes concernées par la réinstallation liée à l’implantation des modules dans les régions ; • Impliquer tous les acteurs dans tout le processus de mise en place et de gestion de l’agropole à travers la mise en place d’un cadre de concertation inclusif et d’un plan de communication et de sensibilisation utilisant des supports et canaux adaptés à toutes les catégories d’intervenants et parties prenantes de l’agropole ;

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• Renforcer les capacités et l’organisation des petits producteurs et transformateurs locaux en vue d’améliorer les conditions de production et de transformation des produits pour une intégration harmonieuse des acteurs locaux à l’agropole, et booster l’économie locale ; • Hâter le démarrage du projet qui fait l’objet de beaucoup d’attentes chez les populations ; • Appuyer, en relation avec l’Université de Ziguinchor et les institutions de recherche, un programme de recherche-développement en vue de l’éradication de la mouche blanche véritable fléau pour la culture de la mangue en Casamance.

9. PROCESSUS DE PRÉPARATION D’UN PLAN D’ACTION DE RÉINSTALLATION (PAR)

Dans le processus de préparation du PAR, les principes généraux qui serviront de guide à toutes les opérations de réinstallation tiendront compte des quatre étapes suivantes : • information des populations locales, des organisations de base ; • détermination des sites d'implantation des sous-projets et des activités affectées ; • Enquêtes socio-économiques et élaboration d’un PAR ; • approbation du PAR par un Comité interministériel mis en place par le Ministère de tutelle.

Le tableau ci-dessous indique le processus de préparation du PAR. Tableau : Processus de préparation des PAR Activité/Tâche Acteur Stratégie Période Information des • CEP • Affichage Au début du populations et • Collectivités • Radio locale processus organisations de base locales • Assemblée de quartier/Causeries-débats Détermination du (des) • CEP • Sélection sociale ou screening Avant sous projet(s) à l’élaboration financer des PAR Elaboration d’un PAR • CEP • Recrutement d’un consultant pour : Après les • Commission • la réalisation de l’étude socio-économique résultats de la d’expropriation • la négociation des barèmes de sélection compensations/indemnisations sociale • la planification Approbation du PAR • Comité • Restitution des résultats de l’étude socio- A la fin de interministériel économique aux PAPs, l’élaboration • Collectivités locales, des PAR • CEP • Transmission du document validé à la BAD et autres bailleurs Mise en œuvre du • CEP • Convocation des PAP Avant le PAR • Commission • Indemnisation des PAP démarrage des d’indemnisation • Accompagnement socioéconomique travaux de • ONG pose des sous projets

10. IMPACTS ET CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ

Les personnes détentrices d’un droit formel sur les terres (y compris les droits coutumiers et traditionnels reconnus) et celles qui n’ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence mais qui ont des titres ou autres, reçoivent une compensation pour les terres et biens qu'elles perdent. Les personnes relevant de l’alinéa (c) reçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de la compensation pour les terres qu'elles occupent et biens qu’elles perdent, et toute autre aide permettant d'atteindre les objectifs énoncés dans le présent CPR, à la condition qu'elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite fixée. Le tableau 2 ci-après présente les types d’impact et les critères d’éligibilité.

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Tableau : Types d’impacts et critères d’éligibilité Impact Eligibilité Droit à compensation ou réinstallation Perte de terrain titré Être le titulaire d’un titre foncier • Compensation de la parcelle à la valeur intégrale de valide et enregistré remplacement appliqué au taux marché en vigueur • Réinstallation sur une parcelle similaire si le titulaire du titre foncier est également résident sur place • Accompagnement de la PAP pour l’obtention d’un nouveau titre foncier Perte de terrain Être l’occupant reconnu d’une • Pas de compensation monétaire pour la parcelle cultivable et cultivé parcelle cultivable et cultivée • Les occupants reconnus de terres cultivables et non titré (reconnu par les chefs coutumiers, cultivées sont éligibles à la réinstallation. Une option notables et voisins) de réinstallation leur est offerte, comportant : Les « propriétaires » coutumiers ✓ Le remplacement des bâtiments si applicable sont considérés comme des calqués sur la valeur des taux du marché en occupants de bonne foi de la terre, vigueur ; et sont éligibles aux mesures ✓ Le remplacement des parcelles agricoles par des décrites ci-contre terres de potentielle valeur agricole équivalente Ils ne sont pas éligibles à une situées à une distance acceptable de la résidence compensation monétaire pour un de la personne concernée calqués sur la valeur terrain non titré, car celui-ci est des taux du marché en vigueur ; automatiquement considéré ✓ Les mises en valeur réalisées sur les terrains sont comme appartenant à l’Etat éligibles à une compensation à la valeur intégrale de remplacement, en prenant en compte les valeurs du marché pour les structures et matériaux, ou au remplacement sur un terrain de réinstallation ; ✓ Mesures d’accompagnement telles que l’aide/l’assistance à la relocation ; mise à la disposition de la PAP d’un titre de jouissance permanent sur les terres de compensation ; formation/renforcement des capacités dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des PAP Perte de terrain non Communautés locales Compensation au niveau communautaire cultivé Perte de cultures Être reconnu comme ayant établi la Cultures pérennes : compensation à la valeur intégrale de culture (exploitants agricoles) remplacement de la culture considérée (prenant en considération la valeur du plant, le travail nécessaire au ré- établissement de la culture, et la perte de revenu pendant la période nécessaire à son ré-établissement à la valeur du marché en vigueur du produit considéré) Cultures annuelles : si la culture est détruite avant d’avoir pu être moissonnée, compensation à la valeur actuelle du marché du produit perdu, et pendant la durée de la perturbation nécessaire au rétablissement des revenus de la PAP. Perte de bâtiment Cas 1 Propriétaire résident, Cas 1 Compensation du bâtiment à la valeur intégrale justifiant d’un titre ou reconnu de remplacement (valeur courante du marché s’il est comme tel par le voisinage possible de se référer à des transactions pour ce type de bâtiment, plus indemnité de déménagement) OU BIEN Réinstallation dans un bâtiment de caractéristiques et de surface équivalentes ou supérieures plus indemnité de déménagement

Cas 2 Propriétaire non Cas 2 Compensation du bâtiment à la valeur intégrale résident, justifiant d’un titre ou de remplacement (valeur courante du marché s’il est reconnu comme tel par le possible de se référer à des transactions pour ce type de voisinage bâtiment)

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Impact Eligibilité Droit à compensation ou réinstallation Cas 3 Locataire, reconnu Cas 3- Compensation du coût du déplacement, comme locataire par le voisinage comprenant (i) les frais encourus pour louer un logement (ou hébergé gratuitement par le similaire (trois mois de loyer de dépôt de garantie) et (ii) propriétaire) indemnité de déménagement. Déménagement Être résident et éligible à la Prise en charge du coût du déménagement, de préférence réinstallation en nature (mise à disposition d’un véhicule pour transporter les effets personnels, y compris du cheptel) Perte d’activité Être reconnu par le voisinage et les Compensation de la perte de revenu encourue durant la commerciale et/ou autorités comme l’exploitant de période nécessaire pour ré-établir l’activité sur un autre artisanale l’activité (cas des vendeurs à l’étal) site, plus appui en vue de l’adaptation à ces nouveaux sites. Si la perte est définitive, la compensation est alors plus consistante, et des mesures d’accompagnement plus sereines proposées (aide à la recherche d’un autre site plus idoine, appui à la formation visant notamment une reconversion professionnelle). Changement dans Vendeurs à l’étale implantés sur la Appuis structurels (formation visant notamment une les conditions voie publique reconversion professionnelle, crédit) durant une période d’exercice de la suffisante pour que ces professionnels puissent s’adapter à profession leur nouvel environnement et compensation de la perte de revenu pendant la période nécessaire à leur adaptation Perte d’emploi Personnes disposant d'un emploi Compensation de six mois de salaire et appui à la permanent sur le site du projet réinsertion

11. INFORMATION ET CONSULTATION DU PUBLIC

La CEP prendra les dispositions pour informer, consulter et donner l’opportunité aux PAP de pouvoir participer de manière constructive à toutes les étapes du processus de réinstallation. Les personnes qui sont touchées par la mesure de réinstallation auront à leur disposition un mécanisme clair et transparent de gestion des plaintes et des conflits éventuels : (i) mécanismes locaux de résolution à l’amiable ; (ii) saisine des instances locales ; (iii) saisine de la justice en dernier recours.

12. PRINCIPES GÉNÉRAUX ET PROCÉDURES DE LA RÉINSTALLATION

Les principes généraux qui serviront de guides à toutes les opérations de réinstallation tiendront compte des quatre étapes suivantes : (i) information des collectivités locales et de l'ensemble des parties prenantes ; (ii) détermination du ou (des) sous projet(s) à financer ; (iii) en cas de nécessité, définir un PAR ou un PSR; (iv) approbation du PAR. La procédure d'expropriation comprend : (i) une requête en expropriation ; (ii) un plan d'expropriation et un arrêté fixant le contenu ; (iii) une enquête immobilière et des biens ; et, (iv) une déclaration d'utilité publique.

13. RESPONSABILITÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’EXPROPRIATION

La mise en place d’une structure organisationnelle efficace et efficiente (pour assurer la coordination et la cohérence de l’ensemble des activités de réinstallation, centraliser les flux d’information et réaliser le suivi et évaluation), revêt toute l’importance requise pour réussir la mise en œuvre de l’opération de réinstallation. De ce point de vue, le dispositif d'exécution présenté dans le tableau ci-après est préconisé.

Tableau : Dispositif de la mise en œuvre de la réinstallation Acteurs institutionnels Responsabilités Ministère du Développement • Diffusion du CPR industriel et des PMI • Approbation et diffusion des PAR • Initiation de la procédure de déclaration d’utilité publique Etat (Ministère chargé des • Financement du budget des compensations Finances) Collectivités territoriales • Diffusion du CPR • Approbation et diffusion des PAR • Financement des études, de la sensibilisation et du suivi

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Acteurs institutionnels Responsabilités • Travaille en étroite collaboration avec les autres organes d’exécution (services techniques régionaux) • Assistance aux organisations, Collectivités locales, ONG • Désignation des Experts Social chargé de la coordination de la mise en œuvre des PAR • Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socio-économiques, les PAR et le suivi/évaluation • Supervision des indemnisations des personnes affectée • Suivi de la procédure d’expropriation et d’indemnisation • Soumission des rapports d’activités à la BAD Ministère chargé des finances, • Déclaration d’utilité publique Autorités administratives • Mise en place des commissions régionales d’évaluation et d’indemnisation (Gouverneurs des Régions) Commission régionale • Evaluation des impenses et des personnes affectées d’évaluation et d’indemnisation • Gestion des ressources financières allouées des impenses • Indemnisation des ayants-droits • Libération des emprises Collectivités Locales (ville, • Enregistrement des plaintes et réclamations Commune territoriale) • Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation • Suivi de la réinstallation et des indemnisations • Diffusion des PAR • Traitement selon la procédure de résolution des conflits • Participation au suivi de proximité Consultants en sciences • Etudes socioéconomiques sociales, ONG et Associations • Réalisation des PAR de la Société civiles • Renforcement de capacités • Evaluation d’étape, à mi-parcours et finale Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord à l’amiable)

14. MÉCANISMES DE COMPENSATION

Les mécanismes de compensation seront en nature d’abord, ensuite en espèces à la demande du bénéficiaire, en plus des mesures d’accompagnement sous forme d'appui. Dans le cadre de l’agropole, la SO 2 privilégie plutôt la compensation en nature. Le suivi et l’évaluation seront effectués pour s’assurer que toutes les PAP sont indemnisées, déménagées et réinstallées dans le délai le plus court possible et sans impact négatif. L'estimation du coût global de la réinstallation et de la compensation sera déterminée durant les études socio-économiques dans le cadre de l’établissement des PAR. Toutefois, une estimation sommaire a été faite dans le cadre du présent CPR pour permettre de provisionner le financement éventuel lié à la réinstallation.

15. GESTION DES PLAINTES

Lors de l’implantation de l’agropole, plusieurs types de conflits peuvent survenir en cas de réinstallation. Pour prendre en charge les griefs, les réclamations et les conflits, un mécanisme de gestion des plaintes devra être mis en place. Parmi les problèmes susceptibles d’apparaître, figurent : (i) des erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ; (ii) des désaccords sur des limites de parcelles ; (iii) des conflits sur la propriété d'un bien ; (iv) des désaccords sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ; (v) les successions, divorces, et autres problèmes familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété, ou sur les parts, d'un bien donné ; (vi) des désaccords sur les mesures de réinstallation (emplacement du site de réinstallation ; caractéristiques de la parcelle de réinstallation, etc.) ; (vii) conflits sur le partage de l'indemnisation).

Le mécanisme de gestion des plaintes s’articulera autour des étapes ci-après.

Etape 1 : information des PAP sur le mécanisme de gestion des plaintes

L’information des PAP sur le mécanisme de gestion de plaintes se fera à travers les registres de doléances mises en place auprès des autorités locales (mairie) de la localité concernée. Ensuite, le projet informera les PAP sur la procédure à suivre pour pouvoir se plaindre.

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Etape 2 : Enregistrement des plaintes

Au niveau de chaque collectivité locale concernée par les activités de l’agropole, il sera déposé un registre de plainte au niveau de la mairie. Ces institutions recevront toutes les plaintes et réclamations liés au processus de réinstallation, et les transmettront au niveau de l’agropole. Un modèle d’enregistrement des plaintes est annexé au présent CPR.

Etape 3 : Mécanisme de résolution à l’amiable des griefs

Dans la zone du projet, le recours au règlement des conflits à l’amiable est souvent privilégié. Ce mode de règlement fait intervenir d'abord les chefs de villages et autorités coutumières et religieuses, ensuite les autorités locales et administratives.

Dans le cadre des PAR qui seront préparés, les mécanismes suivants sont proposés pour résoudre les conflits qui peuvent naître en raison du déplacement des populations : • Toute personne se sentant lésée par le processus d’évaluation/indemnisation devra déposer, dans sa localité, une requête auprès de la mairie qui analysera les faits en relation avec la CEP, et statuera. • Si le litige n’est pas réglé, il est fait recours à l’Autorité Administrative de la localité. Cette voie de recours (recours gracieux préalable) est à encourager et à soutenir très fortement.

Si le requérant n’est pas satisfait, il peut saisir la justice à travers le tribunal régional.

Etape 4 : Dispositions administratives et recours à la justice

Le recours à la justice est possible en cas de l’échec de la voie amiable. Cette voie n’est cependant pas à privilégier car elle peut être source de blocage du projet.

16. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

Les institutions chargées de la mise en œuvre des PAR devront être renforcées en capacités. Pour cela, les besoins en renforcement des capacités porteront sur la sélection sociale des activités, la préparation des TDR pour faire les PAR, les procédures d’enquêtes socio-économiques, la mise en œuvre de la réinstallation et le suivi/évaluation de la mise en œuvre.

17. BUDGET DE LA RÉINSTALLATION

Les coûts globaux de la réinstallation ainsi que les sources de financement, sont présentés dans le tableau 4 ci-après.

Tableau : Coûts globaux du CPR Activité Coût (FCFA) Répartition Etat Agropole Besoins en terre et compensation des Pertes de terres 333 000 000 agricoles Compensation des pertes d’arbres fruitiers (5 ans) 1 750 000 000 Recrutement consultants et réalisation des PAR 45 000 000 Formation et renforcement des capacités des acteurs 30 000 000 Groupes vulnérables 15 000 000 Sensibilisation sur le CPR et les PAR 25 000 000 Suivi et évaluation 30 000 000 TOTAL 2 228 000 000 2 083 000 000 145 000 000

Le coût global de la réinstallation est estimé à Deux milliards Deux-cent Vingt-huit millions (2 228 000 000) de francs CFA dont Deux-milliards Quatre-vingt-trois millions (2 083 000 000) francs CFA pour les besoins en terres et en compensation des arbres fruitiers à prendre en charge par l’Etat et Cent Quarante-cinq millions (145 000 000) francs CFA à intégrer dans le budget de l’agropole.

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En effet, le Gouvernement du Sénégal, à travers le ministère chargé des finances, aura à financer la compensation due à la réinstallation des populations affectées par la réalisation des activités de l’agropole et l’assistance à la réinstallation y compris les mesures d’assistance à destination des groupes vulnérables. La Banque Africaine de Développement (budget de l’agropole) financera le renforcement des capacités, de préparation des PAR et le suivi/évaluation.

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1 INTRODUCTION ET CONTEXTE GENERAL 1.1. CONTEXTE GENERAL

Le Sénégal qui couvre une superficie de 196 712 Km2, est situé à l’extrême ouest de l’Afrique occidentale. La population du pays est estimée à 14 799 859 personnes en 2016 (ANSD, Situation économique et sociale du Sénégal, 2016). Avec sa façade maritime de plus de 700 km sur l’océan atlantique qui le limite à l’Ouest, le Sénégal est un pays sahélien qui possède d’immenses ressources naturelles, une grande diversité de faune et de flore et des écosystèmes d’importance particulière. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du Sud au Nord du pays, en passant de 1 200 mm au Sud à 300 mm au Nord, avec des variations d’une année à l’autre.

Le secteur de l’environnement demeure confronté aux actions anthropiques (déforestation, dégradation des sols, etc.) accentuées par le phénomène des changements climatiques. Ces phénomènes ont pour conséquence la réduction de la biodiversité et la dégradation des sols. Ce processus de dégradation continue des ressources naturelles risque de saper à plus ou moins long terme les bases d’un développement durable dans le pays.

La Casamance, située le long du fleuve du même nom, regroupe les régions administratives de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, dans le sud-ouest du Sénégal, et représente 14,4% du territoire national. Le développement social et économique de la Casamance a souffert ces trois dernières décennies des conditions conflictuelles particulières de la région. A cette situation conflictuelle se sont superposés les graves effets de la baisse de la pluviométrie enregistrée depuis le début des années 1970, traduits notamment par la salinisation croissante des vallées rizicoles, l’érosion des terres de plateaux et des versants, l’ensablement des vallées et bas-fonds, et une forte pression sur le milieu naturel (forêts, mangroves, ressources halieutiques, etc.). Les conséquences de cette dégradation ont conduit à une baisse générale de la fertilité des terres, et à l’improductivité de milliers d’hectares de vallées salinisées ou acidifiées. Cette détérioration des conditions climatiques, conjuguée aux effets dévastateurs de la situation conflictuelle prévalant en Casamance, a entraîné une détérioration du capital productif eaux-sols-forêts, un abaissement des productions et des revenus, une insécurité alimentaire, et une détérioration globale des conditions de vie des populations rurales désormais de plus en plus à la recherche d’alternatives de survie.

Cependant, depuis 2012, la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée, laissant aujourd’hui entrevoir des perspectives encourageantes pour l’instauration d’une paix et d’un développement durables en Casamance.

Dans ce contexte favorable, porteur de nombreux espoirs pour les populations casamançaises, l’ONUDI a marqué sa volonté d’apporter un appui déterminant dans le processus de relance des activités économiques en Casamance à travers la mise en place d’une agropole dans cette partie Sud du Sénégal. Il vise plus particulièrement des perspectives durables dans le secteur rural qui occupe la plus grande partie de la population casamançaise et qui offre à court et moyen termes des possibilités de développement de la région. Ce secteur dispose de potentiels importants ainsi que des capacités à mettre en synergie d’autres branches de l’économie, notamment les industries agroalimentaires, et à servir de leviers pour d’autres secteurs tels que le transport et le commerce.

Tel est le contexte dans lequel va s’implanter le projet agropole Sud, dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

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1.2. OBJECTIFS DU CPR

L’expérience montre que, s’ils ne sont pas bien organisés, le déplacement et la réinstallation des populations peuvent engendrer souvent de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux dans la mesure où : (i) les systèmes de production peuvent être démantelés ; (ii) les populations peuvent subir des réductions ou des pertes de revenus ; (iii) la réinstallation peut se faire dans des zones qui ne pourront pas supporter l’affluence des populations à réinstaller ; (iv) les structures communautaires et les réseaux sociaux pourront être affaiblis ; (v) les groupes de parenté risquent d’être dispersés ; (vi) l’identité culturelle, l’autorité traditionnelle et les possibilités d’entraide pourront être affaiblies. L’objectif du Plan de réinstallation vise à répondre à ces risques d’appauvrissement et les atténuer sur le long terme, de manière à intégrer de façon harmonieuse la mise en œuvre des programmes et les aspects sociaux et environnementaux. La planification des activités de déplacement et de réinstallation devra faire partie intégrante de la préparation des programmes afin de s’assurer que les personnes déplacées sont réinstallées dans les meilleures conditions possibles pouvant leur permettre d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie. Les principes généraux du Plan de déplacement et de réinstallation des populations font référence à la sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui est déclenchée dans le contexte de l’agropole.

C’est pour cette raison que le CPR a été préparé conformément aux exigences de la SO2, dont les objectifs spécifiques sont les suivants : • éviter autant que possible la réinstallation involontaire ou réduire au minimum ses impacts lorsqu’elle est inévitable, après examen de toutes possibilités de conception du projet ; • veiller à ce que les personnes déplacées soient véritablement consultées et aient la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ; • s’assurer que les personnes déplacées reçoivent une aide substantielle à la réinstallation pour que leur niveau de vie, leur capacité de génération de revenus, leurs capacités de production et leurs moyens de subsistance soient améliorés globalement par rapport au niveau d’avant le projet ; • fournir des orientations claires aux emprunteurs sur les conditions à remplir en lien avec les questions de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque, afin d’atténuer les effets négatifs du déplacement et de la réinstallation, de faciliter activement le développement social et de bâtir une économie et une société viables. 1.3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

L’élaboration du CPR a privilégié l’approche participative et interactive. Elle a fait appel à l’ensemble des acteurs susceptibles d’être impliqués dans la mise en œuvre de l’agropole Sud au niveau local. Il s’agit en particulier des autorités administratives (Gouverneurs, Préfets), des Collectivités locales (Maires, Conseil départemental, etc.), des Services techniques régionaux et départementaux (DREEC, Cadastre, Urbanisme et Habitat, Assainissement et cadre de vie, développement rural, Appui au Développement social, Eaux et Forêts, etc.), des agences, projets et programmes (ARD, ANCAR, PPDC, PAPSEN, etc.), des associations de la société civile, des organisations de producteurs, des populations notamment celles des villages à proximité du module principal (Adéane et Baghagha).

La démarche adoptée a permis d’instaurer une compréhension commune de la problématique environnementale et sociale de l’agropole Sud. Elle a également permis de cerner les attentes et les inquiétudes des populations sur l’éventualité d’expropriation de terres pour l’implantation des modules de l’agropole Sud.

Les deux axes d’intervention pour la recherche de l’information et des données ont concerné : (i) la collecte et l’analyse des documents du projet et d’autres documents stratégiques et de planification ; et, (ii) la rencontre avec les acteurs principaux concernés par le projet. 1.4. DEFINITION DES TERMES LIES A LA REINSTALLATION

Acquisition (forcée ou involontaire) de terre : Processus par lequel l’Etat peut retirer une terre aux particuliers ou aux collectivités territoriales pour raison d’utilité publique. La politique de réinstallation involontaire est déclenchée parce que l’activité envisagée a nécessité une acquisition par l’Etat à travers une déclaration d’utilité publique de terres occupées ou exploitées par des personnes pour divers besoins ou activités.

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Aide ou assistance à la réinstallation : Mesures prises pour garantir que les personnes affectées par le projet reçoivent une aide sous forme de terre, d’argent ou d’acquisition de matériaux pour la reconstruction des habitations, de transport des personnes et leurs biens du lieu de déplacement au nouveau site d’accueil, d’appui à l’accès au micro-crédit, de renforcement des capacités de production, etc.

Bénéficiaires : Toute personne affectée par le projet et qui, de ce seul fait, a droit à une compensation.

Compensation : Paiement en espèces ou en nature pour un bien ou une ressource, acquis ou affectés par le Projet.

Date limite, date butoir (cut-off date) : Date d'achèvement du recensement et de l'inventaire des personnes et des biens affectés par les différents projets. Les personnes occupant la zone du Projet après la date butoir ne peuvent pas faire l’objet d’une indemnisation ni demander une assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers) mis en place après la date limite ne sont pas concernés.

Groupes vulnérables : Personnes qui, à cause de leur sexe, de leur ethnie, de leur âge, de leurs handicaps physiques ou mentaux, ou de facteurs économiques ou sociaux, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le processus de déplacement et de réinstallation, ou dont la capacité à réclamer ou à bénéficier de l'assistance à la réinstallation et autres avantages peut se trouver limitée.

Impenses : Evaluation des biens immeubles affectés par le projet.

Plan d’Action de Réinstallation (PAR) : Plan détaillé qui décrit et définit tout le processus de réinstallation de personnes à la suite d’un déplacement forcé.

Plan simplifié de Réinstallation (PSR) : Plan qui s’applique lorsque le nombre de PAP ne dépasse pas 200.

Personne Affectée par le Projet (PAP) : Toute personne affectée de manière négative par le projet. Des personnes perdent des droits de propriété, d'usage, ou d'autres droits sur un bâtiment, des terres (résidentielles, agricoles ou de pâturage), des cultures annuelles ou pérennes, ou tout autre bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire. Les PAP ne sont pas forcément toutes déplacées du fait du projet. Parmi les PAP, certaines sont des Personnes Physiquement Déplacées tandis que d'autres sont des Personnes Economiquement Déplacées.

Réinstallation involontaire : Ensemble des mesures entreprises de façon concertée et consensuelle en vue de procéder à la relocalisation physique des personnes déplacées.

Valeur intégrale de remplacement ou coût intégral de remplacement : Pour les biens perdus, c’est la valeur intégrale de remplacement ou le coût réel actuel du bien perdu. Pour les terres, cultures, arbres, pâturages et autres biens, le coût de remplacement est la valeur actuelle du marché.

Populations hôtes : Ce sont les populations qui accueillent de façon temporaire ou définitive les activités ou personnes qui sont affectées par la mise en œuvre d’un projet.

2. DESCRIPTION DU PROJET AGROPOLE SUD 2.1. LE PROJET AGROPOLE SUD ET SES COMPOSANTES

L’agropole Sud se présente comme une force motrice de développement et d’industrialisation régionale à travers notamment l’amélioration de la valeur ajoutée agricole créée au niveau local.

Le Projet a été conçu, sur la base de l’étude de faisabilité financée par l’Etat avec l’appui de l’ONUDI, selon les principes suivants: (i) le ciblage de filières ayant un potentiel de marché national ou international qui a abouti au choix de 2 filières prioritaires (mangues et anacarde) et 3 complémentaires (maïs, banane et produits forestiers non-ligneux) ; (ii) la présence d’un bassin de production agricole à haut potentiel ; (iii) l’intérêt du secteur privé à investir, confirmé lors des journées de concertation (Labs) et avec la création de la SOCAAS (Société Coopérative des Acteurs de l’Agropole Sud).

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Dans son document d’analyse des chaines de valeur pour la mise en place des agropoles Nord, Centre et Sud, l’ONUDI décrit l’agropole Sud comme étant une « solution multidimensionnelle et modulaire avec des zones et modules spécifiques et à structure flexible pouvant évoluer en fonction des besoins ». Cette description a été étayée avec une structuration et localisation de l’agropole Sud avec un module central basé à Ziguinchor et trois modules régionaux basés respectivement à Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, ainsi que cinq plateformes départementales situées à Oussouye, Bounkiling, Goudomp, Medina Yéro Foulah et Vélingara. 2.1.1. Objectifs du Projet

L’objectif général du projet est de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations (y compris des jeunes et femmes) à travers la création de valeur ajoutée sur les produits agricoles et l’augmentation durable de la productivité des filières agro-industrielles prioritaires (mangue et anacarde). De façon spécifiques, le Projet vise à : (i) créer les conditions favorables à l’investissement privé dans la transformation industrielle des produits agricoles, ainsi que dans la fourniture d’intrants et de services ; (ii) renforcer les capacités des acteurs des filières prioritaires à accroitre durablement la productivité agricole.

Le PZTA-Sud est un projet d’investissement public qui vise à créer les conditions requises pour accroître l’investissement privé dans les filières ciblées, notamment en matière de transformation des produits agricoles, de fourniture d’intrants et de prestataires de services. 2.1.2. Les composantes du Projet

Le PZTA-Sud (ou Agropole Sud) financera : i) un module central pour la transformation industrielle des productions des filières ciblées, leur packaging et la mise en marché, pour une superficie en phase 1 de 40 ha extensible à 85 ha ; ii) trois modules régionaux pour le conditionnement secondaire et la transformation primaire (marché local et régional), d’une superficie à viabiliser de 5 ha extensible à 10 ha ; iii) cinq plateformes départementales d’agrégation, nettoyage, tri et conditionnement primaire d’une superficie unitaire de 3 à 5 ha ; et iv) des points de collecte dans les villages (magasins de stockage primaire). Des ressources sont aussi prévues pour garantir l’accès des modules et plateformes aux réseaux régionaux (routes, électricité, ICT, etc.). L’immatriculation du foncier de l’agropole, qui a été sécurisé selon les exigences des procédures nationales et de la Banque, se fera au nom de la SCE.

Le projet tire profit de quatre sources de financement : Gouvernement du Sénégal (11 milliards FCFA), Banque Africaine de Développement (28,3 milliards FCFA), Banque Islamique de Développement (18,3 milliards FCFA) et le Fonds Vert Climat (16,66 milliards FCFA).

Les différentes composantes et activités financées par la Gouvernement du Sénégal, de la BAD et de la BID sont présentées dans le tableau ci-après.

Tableau 1 : Principales composantes du PZTA-Sud COMPOSANTE DESCRIPTION DESCRIPTION A1 : Amélioration Appui au Comité de Pilotage des Agropoles-COPIL (réunions et missions) et du cadre au BOS/PSE (enquêtes de référence, RMP et de fin de projet, études réglementaire et spécifiques). A : Appui à la mise institutionnel en Mise en place de la SCE par le FONSIS, et du guichet unique par l’APIX en place d’un faveur de l’IP écosystème Renforcement des capacités des structures de l’Etat en charge de la qualité, favorable à normalisation, certification et promotion des exports (équipements, l’investissement formations, études ponctuelles, etc.) : MDIPMI, ASEPEX, ASN, DPMI, privé (IP) dans ADPME etc. l’agro-industrie Convention avec l’Institut de Technologies Alimentaire du Sénégal (ITA) pour la mise en place et la gestion du Centre d’Excellence du module central (labo)

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COMPOSANTE DESCRIPTION DESCRIPTION Convention d’AT avec le Bureau de Mise à Niveau (BMN) pour l’appui technique et assistance aux PME/PMI de l’agropole A2 : Mise en Construction du module central (Adéane) : (i) voiries & réseaux divers-VRD place de la (eau potable, électricité, assainissement, etc.) ; (ii) un bloc administratif superstructure (bureaux, salle de conférence, etc.) ; (iii) un bloc espace social (crèche, industrielle centre médical, salle de sport, restaurants, etc.) ; (iv) un bloc de services (centre de formation, centre de gestion, pépinière d’entreprises, etc.) ; (v) un bloc logistique (quai de chargement/déchargement, plateforme pesage, hangars stockage/conditionnement, etc.) ; (vi) 4 blocs d’Entreprise (parcelles viabilisées, parkings, etc.) ; (vii) un bloc technique (forage, château d’eau, groupe électrogène, etc.) Construction de 3 modules régionaux (Kolda, Sédhiou et Bignona) de 10 ha chacun, comprenant : i) un site viabilisé (terrassement, VRD, etc.) ; ii) bloc logistique & services (bâtiments administratif, centre de gestion, services financiers, parcelles viabilisées pour IP, place de marché, quai chargement/déchargement, pont-bascule, hangar stockage/conditionnement, etc.) ; iii) un bloc technique (château d’eau, forage, groupe électrogène, traitement déchets, etc.) Construction de plateformes d’agrégation et services (5 sites de 5 ha) avec : (i) viabilisation du site ; (ii) un bloc de services (bâtiment administratif, pont- bascule, quai chargement/déchargement, etc.) ; (iii) un bloc technique (tri, stockage Ia, etc.) Etudes techniques complémentaires (APD, DCE, etc.) et Contrôle et surveillance des travaux d’infrastructures dans l’agropole (cabinets) B1 : Amélioration de l’offre de services non-financiers : (i) Appui aux structures de Renforcement formation et d’appui-conseils aux OP/PME (équipements, formations, des capacités des missions, etc.) ; iii) Renforcement des capacités (techniques, managériales, producteurs des etc.) des OP/PME des filières (mangue, cajou, maïs, etc.) par un cabinet ; iv) filières agro- Convention avec l’ISRA (production de prébase de maïs, de plants de industrielles manguiers & anacardiers et appui au sur-greffage de manguiers et d’anacardiers) Amélioration de l’offre de services financiers : (i) Renforcement capacités des IFs : dvpt de produits financiers adaptés aux besoins du secteur, formation du personnel, équipements ; (ii) Accès à l’assurance indicielle agricole ; (iii) B : Amélioration Ligne de crédit à moyen-long terme (guichet privé BAD) en faveur de 2 IFs durable de la productivité des filières agro- Appui à la mise en œuvre d'une plateforme numérique d'accès aux services industrielles A-I (mécanisation, stockage, intrants, financements, informations, etc.)

B2 : Renforcement des capacités des communautés sur l’approche, le marketing Renforcement social et la prévention/gestion des conflits, le PPP et la fragilité/résilience des capacités de Réhabilitation de 350 km de pistes d’accès aux modules et plateformes résilience des d’agréation, et zones de productions agricoles, etc.) communautés Mise en œuvre du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES), du Plan d’Action pour la Réinstallation (PAR), du volet ‘nutrition et santé’ et du Plan d’actions face aux changements climatiques Appui au 3 Task-force régionaux de suivi de l’Agropole Sud (réunions)

Coordination et gestion, et suivi-évaluation C : Coordination et gestion Passation des marchés, gestion financière et comptable, et audit Pilotage et supervision

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Pour mieux prendre en compte les aspects environnementaux, améliorer la résilience climatique, renforcer l’efficacité énergétique des PME-PMI agricoles, développer l’agriculture irriguée et l’industrialisation verte, une requête de financement additionnelle a été soumise avec succès au Fonds Climat Vert (FVC). Les principales activités financées par le FVC s’inscrivent dans les composantes A et B du PZTA-Sud. Ainsi, dans la composante A, le financement du FVC soutiendra deux principales activités : (i) soutenir l’accès des petits exploitants agricoles à la technologie d’un système d’irrigation goutte à goutte alimenté par des pompes solaires (capacité installée de 788,04 KW) pour promouvoir l’horticulture et le maraîchage et les cultures de rente pour une superficie d’au moins 11 940 ha ; (ii) investir dans l'amélioration des infrastructure post-récolte en renforçant la capacité des sociétés coopératives agricoles, des associations agricoles et des entreprises agro-industrielles dirigées notamment par des femmes et des ménages agricoles à transformer, sécher, stocker et emballer les productions des cultures vivrières de base en vue d’améliorer leur compétitivité. Cela impliquera l'installation de 2 834 kW d'énergie solaire pour l'éclairage, le traitement, le séchage et le conditionnement des cultures vivrières de base. Pour la composante B du PZTA-Sud, la contribution du FVC portera sur : (i) un investissement dans les pratiques agricoles qui renforcent la résilience au changement climatique dans la zone du Projet. Plus précisément, cela comprendra des investissements dans la promotion et l'utilisation de semences améliorées et résilientes au climat notamment en ce qui concerne les variétés de riz, de maïs, de pomme de terre, de mangue. Un partenariat sera établi avec l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) pour la production et la multiplication de semences améliorées. Le programme appuiera également les ménages agricoles à créer des forêts communautaires gérées de manière durable pour une superficie globale d’environ 20 000 ha pour la séquestration du carbone et pour générer des revenus à partir du bois, de noix de cajou, de manguiers et de caféiers ; (ii) résoudre les problèmes liés aux déchets alimentaires et agricoles (déchets solides et liquides) qui sont susceptibles de poser des problèmes d'assainissement et de gestion des déchets. L'objectif de cette activité est de réduire les émissions de GES dans les chaînes de valeur agricole, grâce à l'utilisation de sources d'énergie à faible émission de carbone. Cela impliquera l'installation de 3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 de digesteur de biogaz intégrés dans les exploitations familiales pour traiter les effluents d'élevage et autres déchets et produire du biogaz pour le chauffage, la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité. D’une manière générale, la contribution du FVC portera sur : • l'adoption de pratiques agricoles résilientes au climat, de technologies et d'innovation pour les petits exploitants agricoles ; • le déploiement des technologies énergétiques à faible émission de carbone ; • l'utilisation de la technologie et de l'innovation telles que le travail minimum du sol, l'utilisation de la résistance à la sécheresse et l'amélioration des semences à rendement, la rotation des cultures, la gestion intégrée des nutriments, les cultures mixtes, les pratiques d'agroforesterie durables, et la gestion du bétail, ainsi que l'utilisation des technologies d'irrigation solaire, d'énergie solaire hors réseau et de biogaz pour améliorer la diversification, la valeur ajoutée, la productivité et la rentabilité tout au long de la chaîne de valeur agricole ; • les pratiques agricoles qui améliorent la résilience au changement climatique. 2.1.3. Mise en relation entre l’agropole et les petits exploitants

Pour assurer une parfaite collaboration entre l’agropole et les petits exploitants de la Casamance, il est prévu un mécanisme de mise en relation. En effet, les liens avec les petits exploitants agricoles sont une caractéristique clé des agropoles et des modules satellites au niveau des régions. En regroupant les produits de plusieurs fermes en un seul endroit, les plateformes départementales et les modules externes seront en mesure de relier les petits exploitants agricoles aux grandes chaînes de valeur agricole. Ces liens remplissent deux fonctions clés : (i) intégrer efficacement les fournisseurs de matières premières (petits exploitants agricoles) à la demande de la chaîne alimentaire ; et (ii) fournir les matières premières appropriées aux agro-industries. Cela est essentiel pour la réduction de la pauvreté dans les zones rurales et pour la transformation structurelle de l'économie.

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L'infrastructure physique liée à l’agropole (modules et plateformes) est complétée par une incitation à l'agriculture contractuelle. Très peu de petits exploitants agricoles ont actuellement des liens contractuels avec les transformateurs agroalimentaires. Cela contribue à un système agro-industriel axé sur l'offre, caractérisé par l'incertitude et des coûts élevés de transaction, et n'incite pas les petits exploitants agricoles à produire la qualité ou la quantité de matières premières dont les agro-industries ont besoin. Avec le développement de l'agriculture contractuelle, les producteurs agricoles devront conclure avec les transformateurs des accords portant sur les méthodes et les technologies de production, la quantité, la qualité et les prix de la production, ainsi que le soutien technique et financier. Cela réduit les coûts de transaction pour les deux parties.

Tant les transformateurs que les producteurs devraient bénéficier de meilleurs liens entre les agriculteurs et les agro- industries. Les transformateurs bénéficient d'une livraison garantie des produits, tandis que les producteurs bénéficient d'intrants et de services essentiels (semences, engrais, équipement, financement et conseils techniques) et d'un accès à des marchés stables et plus prévisibles, ce qui permet une meilleure planification des dépenses et des économies. 2.2. PROMOTEUR DU PROJET AGROPOLE SUD

Suite aux études de préfaisabilité et du Lab, le Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries (MDIPMI) a été désigné comme maître d’œuvre du projet avec l’appui du Bureau de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS) qui participe au suivi des investissements dans le cadre du PSE.

Le Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries a pour mission, entre autres, de préparer et mettre en œuvre les stratégies de développement industriel. Il favorise le déploiement de nouvelles industries et veille à leur répartition harmonieuse sur l’ensemble du territoire. Il encourage l’implantation de domaines industriels dans les collectivités locales, et accompagne la restructuration des entreprises industrielles et promeut la création de PMI.

En outre, il élabore et met en œuvre des stratégies pour le développement de programmes de promotion de la qualité à travers la diffusion de la culture de la qualité et de la certification au sein des entreprises industrielles. Il encourage et soutient les efforts de compétitivité ainsi que les politiques de promotion et d’exportation des produits industriels.

Le MDIPMI est responsable de la mise en œuvre des politiques et activités de normalisation, de protection de la propriété industrielle et d’innovation technologique. Il veille, en relation avec le ministère chargé de l’environnement, à la surveillance des installations industrielles classées.

Le Bureau Opérationnel de Suivi du PSE (BOS/PSE) quant à lui est considéré comme une administration de mission, et répond au besoin de contribuer, avec toute l’efficacité qui sied, à la réalisation des programmes, projets et réformes déclinés dans le PSE, les actions phares en particulier, ainsi qu’à la nécessité de fournir en permanence aux autorités, des outils appropriés de décision et de suivi. Ainsi, le BOS/PSE a pour mission de suivre, avec les départements ministériels et autres structures concernées, l’exécution des projets et réformes phares du PSE, d’évaluer périodiquement leur état d’avancement, d’apporter un appui technique aux structures d’exécution et de soumettre au Président de la République des propositions de décisions. 2.3. GROUPES CIBLES ET PARTIES PRENANTES DU PROJET AGROPOLE SUD

Les principaux groupes cibles sont constitués du Gouvernement du Sénégal (notamment le Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries, le Ministère de l’Agriculture et Équipement Rural, le Ministère de l’Élevage et des Productions animales et le Ministère de la Pêche et de l’Économie maritime), les partenaires de mise en œuvre et investisseurs potentiels, les producteurs et transformateurs, les distributeurs, etc.

Les parties prenantes quant à elles sont constituées du Gouvernement du Sénégal, du Secteur privé, des collectivités locales, des partenaires au développement.

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2.4. GOUVERNANCE DU PROJET AGROPOLE SUD

Pour la gouvernance de l’agropole Sud, le Lab avait proposé et analysé diverses modalités de gestion et de gouvernance du projet. Il a été recommandé à la suite de ces analyses la création d’une Société de Construction et d’Exploitation (SCE). Cette SCE sera conçue comme une société de droit privé par actions avec un conseil d’administration régi par la loi HOADA chargé de la gestion de l’agropole. Dans le cadre de la présente étude, une analyse des options institutionnelles du LAB a été réalisée (chapitre 7 du rapport de faisabilité), et des recommandations ont été faites notamment concernant la filialisation de la SCE en une « SCE maison mère » qui coordonnerait au niveau national les 3 agropoles et des filiales exploitation (SCE exploitation) qui seraient en charge de l’exploitation des sites associés aux trois agropoles. Une filiale spécifique de la SCE serait donc en charge de l’exploitation des 4 modules et des 5 plateformes qui composent l’agropole Sud. Ainsi, six acteurs clés ont été identifiés par le Lab avec chacun son rôle et ses responsabilités. Il s’agit de l’Etat, des collectivités locales, de la SCE, des entreprises locataires, les interprofessions de la mangue et de l’anacarde et les actionnaires fondateurs.

Les sources de revenus de la SCE sont : (i) les charges locatives ; (ii) les redevances forfaitaires ; et, (iii) les prestations de services fournies par la recherche-développement.

Le capital de la SCE devrait comprendre une participation aussi bien du secteur privé que du secteur public, le secteur privé détenant au moins 50% du capital. Dans cette configuration du capital, l’Etat et les collectivités locales seraient minoritaires (maximum 49%). 2.5. LE CHOIX DES FILIERES

Dans la phase pilote de l’agropole Sud, les filières mangue et anacarde ont été choisies du fait des conditions agro- écologiques favorables de la Casamance et de la valeur ajoutée qu’elles peuvent procurer. Ce choix est le fruit des travaux de l’atelier du Lab qui a regroupé tous les acteurs à travers la méthode dite du « Big Fast Results ». A cette occasion, l’analyse précédente des chaînes de valeurs pour la mise en place des agropoles, a été revue. Ce travail de réflexion et de partage a permis d’approfondir et de prioriser les chaînes de valeur. La région Sud qui polarise les 3 régions administratives qui ont jadis composé la région naturelle de Casamance : Ziguinchor, Kolda et Sédhiou a été retenue comme pilote pour accueillir la première agropole. Eu égard au potentiel de production de mangue (55% de la production nationale) et d’anacarde (80% de la production nationale) de la région Sud, aux opportunités de valorisation des deux produits avec des gains de 933 milliards de FCFA pour l’anacarde et 42 milliards de francs CFA pour la mangue, de création de richesse et d’emplois (4 154 en 2013), les deux spéculations ont été valablement mises en avant pour la phase pilote de l’agropole. 2.6. FINANCEMENT DU PROJET AGROPOLE SUD

Pour réaliser son objectif de transformer 42 000 tonnes de mangues (58% de la production de la Casamance) et 14 000 tonnes d’anacarde (23% de la production en zone sud), l’agropole Sud a besoin de 81,6 milliards de francs CFA dont 43 milliards de francs du Privé (SCE, interprofessions, entreprises, investisseurs financiers dont les banques, les fonds d’investissements et les particuliers) et 38,6 milliards de francs CFA de l’Etat (Caisse de dépôt et consignations, COSEC, IPRES, Collectivités territoriales). La Banque Africaine de Développement (BAD) se positionne pour le financement de l’agropole Sud.

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3. ENVIRONNEMENT ADMINISTRATIF, DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DU PZTA-SUD 3.1. REGION DE ZIGUINCHOR 3.1.1. Situation administrative et démographique

Située entre la République de Gambie au Nord, la République de Guinée Bissau au Sud, la région de Sédhiou à l’Est et l’Océan Atlantique à l’Ouest, la région de Ziguinchor couvre une superficie de 7.339 km2. Sur le plan administratif, elle est découpée en 3 départements (Bignona, Oussouye et Ziguinchor), 8 arrondissements, 25 communes territoriales et environ 502 villages.

Les résultats du Rapport 2013 du RGPHAE font ressortir une population résidente de 549.151 personnes (51,1% d‘hommes et 48,9% de femmes) majoritairement composée de Diolas (57,8%), Mandingues (11,10%), Pulaars (10,5%), Wolofs (3,9%), Manjacques (3,5%), Balantes (2,9%), Sérères (2,7%) et Mancagnes (2,4%). Cependant, une projection ANSD 2015 estime cette population à 583.525 habitants soit 4,1% de la population nationale. En 2013, la population active est estimée à 145.490 d’individus constitués majoritairement d’hommes (65,7%), expliquant le niveau de chômage déclaré relativement élevé dans la région (26,5%) par rapport au niveau national (25,5% en 2013). Selon le Rapport régional 2017 du RGPHAE, 78% de cette population est musulmane, 18% de chrétiens et une forte présence d’animistes et de païens notamment dans le département d’Oussouye (32,7%). En 2018, les projections de la population de la région est estimée à 621.171 habitants dont 318.925 hommes et 302.246 femmes (ANSD, mars 2018).

La population est typique des régions en développement où la fécondité est élevée et relativement constante, et la mortalité en baisse. Il est également noté que les personnes de 65 ans et plus constituent 5% et les jeunes de moins de 15 ans 40% de la population, tandis que les enfants de moins de 5 ans représentent 13% de l’effectif total. La population est aussi marquée par une disparité entre les départements. En effet, Bignona qui regroupe 46% de la population régionale et une densité de 48 hbts/km2 est le pôle démographique le plus important de la région, suivi de Ziguinchor qui compte 45,2% et du département d’Oussouye 8,8% seulement. Le taux d’urbanisation de la région est de 45,94% en 2013 (qui est au-dessus de la moyenne nationale qui est de 45,2%). Le département de Ziguinchor tire la moyenne régionale vers le haut avec un taux d’urbanisation de 37,38 % tandis que ceux de Bignona et Oussouye sont respectivement de 7,67% et 0,88%.

Le taux d’activité est de 52,9% chez les hommes et de 32,0% chez les femmes. Selon la résidence, il est de 42,6 % en milieu urbain et 60,2 % en milieu rural.

Le taux de chômage observé en 2013 était de 26,5 % dans la région, dont 18,4% chez les hommes et 42,1% chez les femmes.

Sur le plan de la migration, l’indice de sortie est de 25,3 contre un indice d’entrée de 12,2. Ainsi, la région de Ziguinchor est plus une région d’émigration que d’immigration. Quant à la migration internationale, elle est de 6,1 dans la région et demeure la plus importante des régions de la Casamance. Le phénomène migratoire concerne principalement la classe composée de jeunes entre 15 et 24 ans et celle des hommes.

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3.1.2. Activités socio-économiques

L’AGRICULTURE

Selon le Rapport RGPHAE 2013 de l’ANSD, 24.601 ménages agricoles pratiquent la culture pluviale contre 738 qui sont dans la culture irriguée et 263 qui font de la culture de décrue. Dans le domaine de l’arboriculture, 53,8% des ménages agricoles s’adonnent à la culture de manguiers, 30,3% au bananier, 39,7% aux agrumes.

Les principales céréales cultivées concernent le riz, le maïs, le mil et le sorgho. Selon le rapport 2018 de la DRDR de Ziguinchor, on note une augmentation des productions de céréales dans la région entre 2013 et 2017. Ainsi, la production de riz est passée de 33.107 T en 2013 à 141.205 T en 2017. À la même période, la production de maïs est passée de 378 T à 2.697 7, le mil de 4.630 T à 3.282 T, et le sorgho de 243 T à 515 T.

Dans le même rapport, on note que pour la période 2013-2017, des productions remarquables ont été enregistrées ces dernières années grâce aux investissements conséquents de l’État à travers les programmes intégrés structurants que sont le PRACAS, le PNAR, le PPDC, le P2RS, ANCAR, etc., (mise en place de matériels agricoles et de semences de qualité, encadrement efficient, etc.). En outre, une bonne pluviométrie a été notée dans la région ainsi qu’une mise à disposition à temps des intrants. En effet, en 2017, les volumes de productions de riz et des autres céréales ont connu une augmentation respectivement 47.769 tonnes et 37.272 par rapport à 2016. Cependant, en dehors du sorgho qui a enregistré une augmentation, les autres spéculations (mil et maïs) ont sensiblement baissé, sous les effets conjugués de la baisse des superficies emblavées et des rendements.

Cependant, deux contraintes majeures demeurent. Le premier, d’ordre édaphique concerne la salinisation, l’acidification des terres, l’ensablement des vallées qui réduisent les superficies cultivables et baissent les rendements. La deuxième contrainte et non des moindres, correspond à la baisse de la main-d’œuvre juvénile dans certaines localités due à l’exode rural par manque d’attractivité du secteur agricole chez les jeunes.

L’ÉLEVAGE

Dans le domaine de l’élevage, un des faits marquants est que l’un des rôles principaux assignés aux ressources génétiques animales est de constituer une épargne mobilisable en cas de besoins (achat de vivres, de vêtement, de médicaments, etc.). Ceci se reflète dans la structure des troupeaux de bovins et de petits ruminants caractérisés par une forte présence de mâles adultes. En termes de productions, la région s’est distinguée en 2017 avec 5,55 T de viandes et d’abats, 112.500 unités de peaux et cuirs, 220.020 litres de lait et 47.000 œufs de consommation. Les quantités produites en 2013 étaient respectivement de 1.060 T de viandes et abats, 11.659 œufs de consommation. Les productions concernant les peaux et cuirs et le lait ne sont pas fournies par le RAC 2018 de la région de Ziguinchor.

LA PÊCHE

En ce qui concerne la pêche et l’aquaculture, Ziguinchor constitue l’une des zones les plus poissonneuses au Sénégal avec comme principaux points de débarquement Ziguinchor, Elinkine, Diogué, Kafountine, Cap-Skirring. Ainsi, selon les sources du service régional des pêches de Ziguinchor, les débarquements de poissons sont passés de 55.454 T à 64.430 tonnes pour la pêche artisanale entre 2013 et 2017. Pour la pêche industrielle, les quantités sont passées pour les mêmes dates de 116 T à 196 T. Pendant cette même période, le volume de production aquacole est passé de 263 T à 179 T. Cette performance générale est à relier avec les importants investissements consentis par l’État entre 2015 et 2016, et qui ont eu comme conséquence une augmentation du nombre de pirogues et des engins de pêche, mais aussi un important mouvement de pêcheurs en provenance du Nord du pays.

Les principales contraintes dans ce secteur au niveau de la région de Ziguinchor peuvent se résumer ainsi qu’il suit : • L’absence à Ziguinchor de Terminal à hydrocarbures pour ravitailler les bateaux de pêche industrielle en gasoil ; • Les nombreux arrêts de pêche observés dans la pêche artisanale, à cause de l’état de la mer régulièrement agitée ; • Les conséquences des changements climatiques sur les écosystèmes aquatiques et la migration des bancs de poissons de surface (petits pélagiques) ; • Les difficultés d’accès à des financements adaptés (Banque, Fonds d’Appui au Fonctionnement) ;

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• L’absence d’aires aménagées de transformation artisanale de produits de pêche à Elinkine, Diogué, au Cap- Skirring, à Kafountine et à Boudody ; • Les mauvaises pratiques de pêche. 3.2. REGION DE SEDHIOU 3.2.1. Situation administrative et démographique

La région de Sédhiou quant à elle est créée par la loi 2008-14 du 18 mars 2008 et correspond à la Moyenne Casamance. Elle s’étend sur une superficie de 7.330 km2, soit 3,7 % du territoire national. Elle est limitée, au Nord, par la République de Gambie, au Sud par la République de Guinée-Bissau, à l’Est par la région de Kolda et à l’Ouest par la région de Ziguinchor. Cette position, à la fois frontalière et centrale à la Casamance, confère à la région un potentiel géostratégique énorme dans les dynamiques économiques, sociales et culturelles dans la sous-région (ANSD, Rapport régional définitif, Rapport de Sédhiou, 2017).

Sur le plan de l’organisation administrative, le décret 2008-747 du 10 juillet 2008 précise le découpage administratif de la région en 03 départements (Bounkiling, Goudomp et Sédhiou) et 09 arrondissements. Le nombre de collectivités locales est de 46 dont 3 conseils de départements, 4 communes urbaines et 39 communes rurales. Le nombre de villages officiels est estimé à 957

Le recensement en 2013 estime la population de la région à 452.994 habitants, soit 3,35% de la population nationale, avec une densité de 62 habitants par km2. La population est estimée en 2018 à 517.016 habitants dont 261.713 hommes et 255.303 femmes (ANSD, mars 2018).

Composée essentiellement de Mandingues, Peuls, Balantes, Diolas, Mandiacks, Mancagnes, Wolof et Sérère, les 2/3 de cette population ont moins de 25 ans, et 50,7% sont des hommes. 60,2 % de l’effectif ont moins de 20 ans et 4,8 % seulement ont 60 ans et plus.

Le taux d’activité de la population de la région, plus élevé en milieu rural (60,2%) qu’en milieu urbain (42,6%) est de 56,5%. Ce taux d’activité est pratiquement le même dans les départements de Sédhiou et de Goudomp avec respectivement 53,7% et 53,1%, Bounkiling enregistrant le taux d’activité le plus élevé de la région avec 63%.

Le chômage dans la région est assez élevé avec un taux de 21,7% dont 16,5% chez les hommes et 12,1% chez les femmes, et représente un phénomène assez fréquent. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (22,6%) qu’en milieu urbain (18,3%). En outre, le taux de chômage est plus élevé dans le département de Goudomp (27,3%), suivi de celui de Sédhiou (20,10) et de Bounkiling (17,4%).

Dans la région de Sédhiou, l’indice de sortie est de 14,3 contre un indice d’entrée de 5,5. Ceci montre que Sédhiou est plus une région d’émigration que d’immigration. Néanmoins, elle accueille des populations provenant essentiellement des régions de Ziguinchor, Dakar, Kolda et Kaolack. Quant à la migration internationale, elle demeure faible dans la région.

Dans les 10 dernières années, on note une forte intensité des mouvements migratoires entre 15 et 24 ans avec 4.294 immigrés et 8.651 émigrés. Ce phénomène s’atténue lorsque l’on remonte vers les classes d’âges supérieures.

Durant ces périodes, la migration est plus observée chez les hommes que chez les femmes avec 11.533 émigrés hommes contre 10.916 émigrés femmes.

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3.2.2. Activités socio-économiques

L’AGRICULTURE

L’économie régionale est pour l’essentiel une économie à vocation agricole. D’après le RGPHAE 2013, plus de 4/5 des ménages pratiquent l’agriculture. Les spéculations dominantes restent l’arachide et le mil. La production céréalière est passée de 310.467 T en 2016 à 278.658 T en 2017. La production arachidière quant à elle est passée de 87.289 T en 2016 à 47.562 T, soit une baisse de 45,51%. L’exploitation forestière et l’arboriculture, notamment fruitière constitue un secteur d’espoir pour les populations.

L’agriculture pluviale est la principale grande culture pratiquée dans la région (27.520 ménages). Le maraichage est pratiqué par 1.690 ménages et l’arboriculture fruitière par 4.702 ménages. La région dispose d’énorme cours d’eaux et de bas- fonds. Ainsi, sur l’ensemble des ménages, 1.447 pratiquent la pêche ou l’aquaculture. La floriculture et la culture de décrue ne sont pratiquées que par une infime partie des ménages de la région.

En ce qui concerne l’élevage majoritairement de type extensif, il constitue une activité essentielle dans l’économie régionale. Les espèces élevées sont généralement des bovins. En termes de productions selon le RAC 2018 de Sédhiou, la région a enregistré en 2016, 707.589 T de viande et d’abats, 9.957 unités de peaux et cuirs, 46.000 litres de lait, 261.000 œufs de consommation et 25.500 litres de miel contre respectivement 466.732 T, 8.011, 4.400, 966.000 et 22.000 en 2013.

L’ÉLEVAGE

La production de viande et d’abats a augmenté entre 2013 et 2016, au moment où on note des baisses significatives dans la production d'œuf de consommation pour la même période (966.000 œufs en 2013 et 261.000 œufs en 2016). La production de volaille a grandement chuté entre 2013 et 2014 avant de revenir et dépasser son niveau en 2015 et 2016. Ce résultat s'explique par la faillite d’une entreprise avicole à Sédhiou.

LA PÊCHE

Dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, la région développe d’importantes activités piscicoles. Les principales espèces rencontrées sont les carpes, les mulets et les crustacées. Il faut cependant noter la raréfaction de plus en plus accrue de la ressource halieutique. En 2016, 3.227 T de débarquements de pêche artisanale dont 1.784 T de crustacés et 1.443 T de poissons ont été enregistrés contre respectivement 410 T et 1.453 T en 2013.

Le fait majeur est le très fort taux de croissance de la production de crustacé de 61,45 % et la forte baisse de la production de poisson de 29,06%. Les captures en poissons (surtout constituées de tilapia) sont destinées à la consommation locale alors que les crustacés (crevettes), de par leur forte valeur commerciale, sont essentiellement destinées à l’exportation et contribuent ainsi de façon significative à l’amélioration des revenus des pêcheurs et à la création de nombreux emplois temporaires. Par contre, on note peu d’infrastructures réalisées (quais de débarquement et d’infrastructures frigorifiques ainsi que l’absence de quais de débarquement de la pêche industrielle) au niveau de la région. En outre, la diminution de la taille des espèces capturées est constatée.

Par ailleurs, le volume de la production aquacole est passé de 16 tonnes en 2015 à 13 tonnes en 2016, soit une baisse de 18,75%. Cette baisse de production est due à plusieurs constats au niveau des fermes aquacoles : • la vétusté des infrastructures aquacoles ; • le manque d’organisation ; • les promoteurs ne s’investissent pas énormément, et attendent toujours l’appui de l’état (appui en aliment, en alevins et en infrastructures).

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3.3. REGION DE KOLDA 3.3.1. Situation administrative et démographique La région de Kolda a acquis sa configuration actuelle par la Loi 2008-14 du 18 mars 2008 modifiant les articles 1 et 2 de la loi 72-02 du 1er février 1972 portant organisation administrative. Elle occupe une superficie de 13.721 km2 (7% du territoire national), et est délimitée au Nord par la République de Gambie, à l’Est par la région de Tambacounda, à l’Ouest par la région de Sédhiou et au Sud par la République de Guinée Conakry et celle de la Guinée Bissau. Cette position lui confère un potentiel géostratégique important aussi bien dans les dynamiques économiques, sociales que culturelles dans la sous-région.

Sur le plan du découpage administratif, la région compte trois départements (Kolda, Médina Yoro Foula et Vélingara), 3 conseils de département et 40 communes dont 3 communes et 37 communes rurales. Le nombre de villages officiels est estimé à 1.589 villages (Présentation de la région de Kolda, ANSD, 2014).

En 2013, la population résidente de la région de Kolda est évaluée à 662.455 par l’ANSD. Les projections de l’ANSD ont estimé cette population à environ 703.779 habitants soit 4,9% de la population nationale avec une densité moyenne régionale de 51 habitants au km². En 2018, cette population est estimée à 748.451 habitants dont 378.190 hommes et 370.261 femmes (ANSD, mars 2018). Les Peulhs sont largement majoritaires. Néanmoins, le caractère cosmopolite de la région demeure avec la présence des Mandings, des Wolofs, des Sarakolés, des Diolas, des Serer et d’autres minorités ethniques et nationalités. Cette population se caractérise par une proportion importante d’enfants et de jeunes, mais aussi par un faible pourcentage de personnes âgées. Les enfants de moins de cinq ans représentent 17% de la population de la région, les moins de 15 ans (y compris les moins de 5 ans) représentent 48% tandis que les 65 ans et plus représentent 3% de la population régionale. Le RGPHAE de 2013 montre que le département de Vélingara regroupe le plus grand nombre en termes d’effectifs de populations. Il est suivi du département de Kolda qui vient en second rang et enfin du département de Médina Yoro Foula qui ne compte qu’un cinquième de la population régionale. Ces résultats laissent apparaitre une répartition inégale de la population régionale entre les trois départements.

L’autre caractéristique de cette population est son inégale répartition entre le milieu rural et le milieu urbain et ses avancées dans le processus d’urbanisation. En effet, près des trois quarts de la population réside en milieu rural (74% de la population totale) et seulement 26% en milieu urbain. Tandis qu’en 2002, la population rurale représentait 84% de la population totale et celle urbaine seulement 16%. Le taux d’urbanisation de la région de Kolda est passé à 26% en 2013. La même année, la population d’âge actif de la région est de 329.421 personnes soit 49,7% de l’effectif total de la région. En termes de répartition par sexe, on note une légère domination des femmes (51% de l’effectif total des femmes) sur les hommes soit respectivement 166.428 contre 162.993. Le taux d’activité est de 55,6% chez les hommes et de 60,0% chez les femmes. Selon la résidence, il est de 42,5 % en milieu urbain et 46,5 % en milieu rural.

Le taux de chômage observé lors du recensement de 2013 est globalement de 38,8% dans la région de Kolda. Il est de 30,6% chez les hommes et de 53,7% chez les femmes. L’indice de sortie de la région est de 8,5 contre un indice d’entrée de 6,8. Kolda est plus une région d’émigration que d’immigration. Quant à la migration internationale, elle est de 6,1 dans la région et demeure la plus importante après celle de la région de Ziguinchor. Le phénomène migratoire concerne principalement la classe composée de jeunes entre 15 et 24 ans et celle des hommes.

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3.3.2. Activités socio-économiques

L’AGRICULTURE

Dans le domaine de l’agriculture, la superficie des terres cultivables est estimée à 2 millions d’hectares, et les activités agricoles mobilisent environ 80 % des actifs de la région sur une période de 8 à 9 mois de l’année. L’agriculture pluviale est la principale grande culture pratiquée par les ménages dans la région (52% des ménages). 8% des ménages pratiquent le maraichage et seulement 2% pratiquent l’arboriculture fruitière. Les cultures irriguées hors maraîchage sont faiblement pratiquées (1% des ménages). Pour ce qui est de la sylviculture, sa pratique par les ménages est très faible (1% des ménages). La floriculture et la culture de décrue ne sont pratiquées que par une infime partie des ménages de la région (1%). Les principales spéculations sont, pour les cultures vivrières, le mil, le maïs, le sorgho, le riz, le fonio. Les cultures de rentes sont représentées par l’arachide, le coton, le niébé, le manioc et le sésame. Ainsi, selon les statistiques 2018 de la DRDR de Sédhiou, les productions enregistrées pour les céréales en 2017 sont 33.668 T, 26.966 T, 47.562 T et 192.505 T pour respectivement le mil, le sorgho, le maïs et le riz. Les productions en 2013 de ces mêmes céréales étaient respectivement de 18.863 T, 17.249 T, 44.449 T et 22.724 T.

La plupart des ménages de la région pratique à la fois l’agriculture pluviale et l’élevage. L’activité pastorale au sein de la région de Kolda implique 36% des ménages. Sur l’ensemble des ménages, seuls 166 pratiquent la pêche ou l’aquaculture.

Dans la région, les contraintes observées sont d’ordre physique (ensablement des vallées, érosion hydrique sur les sols de plateau), organisationnel et logistique (absence quasi générale de semences certifiées, difficultés d’accès au crédit, sous-équipement des exploitations, difficultés de commercialisation, déficit de formation des acteurs), et conjoncturel (déficit de main-d’œuvre lié à l’exode rural).

L’ÉLEVAGE

L’élevage occupe dans la région la deuxième place du secteur primaire après l’agriculture. Cette activité jouit de conditions favorables dues à la richesse des parcours naturels, la longue expérience des éleveurs et un encadrement rapproché très dynamique. Le système d’élevage est de type extensif et traditionnel, et constitue une source de revenus et de protéine à travers la vente et la consommation des produits animaux comme la viande et le lait. Les espèces présentes sont les bovins, ovins, les caprins, les équins, les asins, les porcins et la volaille. L’élevage est une activité peu pratiquée par les femmes. Ces dernières interviennent plutôt dans l’élevage de volaille ou celui des petits ruminants.

En 2017, la région a produit 5.500 T de viande et abats, 46.500 peaux et cuirs, 112.000 litres de lait et 220.020 œufs de consommation. En 2013, la production était de 1.060,45 T de viande et abats, 11.659 peaux et cuirs (RAC Kolda, 2018).

Même si les productions ne cessent d’augmenter, l’absence de projets d’envergure dans le sous-secteur reste la principale contrainte.

LA PÊCHE Dans le secteur de la pêche qui emploie 3.200 personnes, la production régionale est évaluée à 7.529 tonnes en 2018 dont 930 tonnes de production locale et 6.599 tonnes d’apport extérieur (Rapport Service région des Pêches, 2019) de produits halieutiques. La valeur commerciale totale de ces débarquements est estimée à 7 milliards 946 millions de francs CFA. Concernant la pisciculture, la région capitalise une écloserie et 10 fermes privées assurant une production annuelle de 2,5 Tonnes en 2017. Si la majeure partie du poisson consommée dans la région provient du mareyage avec la sardinelle comme variété la plus fréquente, le tilapia demeure le poisson le plus pêché dans les eaux continentales. L’une des contraintes majeures au développement de la pêche dans la région correspond au tarissement précoce du fleuve Casamance au niveau de la station de Kolda.

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Carte 1 : Limites administratives de la Casamance

Sources : BRLi, GADM, Février 2019

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Carte 2 : Carte représentative de la démographie de la Casamance

Sources : BRLi, World Imagery, Février 2019

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4. IMPACTS POTENTIELS, PERSONNES ET BIENS AFFECTES

Le PZTA-Sud est susceptible de générer des impacts sur les personnes, les biens et les moyens physiques. Concernant ces impacts, la mise en œuvre des activités du projet sera soumise aux principes de base de la réinstallation indiquant que celle-ci sera évitée ou minimisée en utilisant toutes les alternatives possibles au moment de l’étude environnementale et technique du projet.

Les impacts négatifs potentiels qui résulteraient de la mise en œuvre de certaines activités du PZTA-Sud seront limités et porteront notamment sur l’acquisition de terres, la perte de sources de revenus ou de moyens d’existence.

Dans ces conditions, les dispositions juridiques du Sénégal et de la BAD en matière de réinstallation devront s’appliquer pour éviter aux personnes affectées les conséquences socio-économiques négatives qui en découleraient. Parmi les exigences de la BAD en matière de réinstallation, il y’a la nécessité de minimiser dans la mesure du possible la réinstallation involontaire et l’expropriation de terres, en étudiant les alternatives viables lors de la conception du projet. Il s’agira notamment de renforcer la collaboration entre les différents intervenants (populations et communautés concernées, administration, collectivités territoriales, autorités coutumières, services techniques etc.) dès la phase d’identification du site afin que les aspects sociaux et environnementaux soient pris en considération lors de la conception des activités du projet. 4.1. ACTIVITES SOURCES POTENTIELLES DE REINSTALLATION

Dans le cadre de l’agropole, les activités qui peuvent engendrer la réinstallation concernent l’implantation des différents modules et la construction/réhabilitation des pistes d’accès aux modules et aux zones de production. Ces impacts se manifesteront sous forme de perte potentielle terres. Il s’agit de : • l’implantation du module principal implanté à Adéane sur une superfie de 85 ha qui est situé sur la National N6 à 30 km de Ziguinchor, dans le département de Ziguinchor. Il abritera des activités et services spécialisés dans les domaines de l'administration, le commerce et la logistique, les compétences et la formation, l’énergie et l’environnement, le financement et les communications, l'entretien et les services sociaux de base. • l’implantation des modules régionaux consistant en des infrastructures de transformation et de services qui vont s’y développer progressivement dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et de Kolda. Chacun des modules occupera une superficie de 10 ha. • l’implantation des plateformes départementales dotées d’infrastructures de collecte et de conditionnement des matières premières qui serviront de centres de regroupement et éventuellement de prétraitement avant l’acheminement des produits vers le module principal à Adéane et/ou les modules régionaux. Il s’agira de Cinq plateformes couvrant chacune 5 ha ; • la construction d’infrastructures post-récolte, de stockage, de séchage, de conditionnement et de transformation ; • la réalisation des systèmes d’irrigation goutte à goutte équipés des forages munis de pompes solaires pour promouvoir l’horticulture et le maraîchage et les cultures de rente pour une superficie de 11 940 ha ; • l'installation de d’une centrale solaire de 2 834 kW d'énergie solaire pour l'éclairage, le traitement, le séchage et le conditionnement des cultures vivrières de base ; • aménagement de forêts communautaires pour les ménages gérées de manière durable pour une superficie globale d’environ 20 000 ha pour la séquestration du carbone et pour générer des revenus à partir du bois, de noix de cajou, de manguiers et de caféiers ; • l'installation de digesteurs dans les exploitations familiales pour la production de biogaz à partir des effluents d'élevage et autres déchets pour le chauffage, la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité (3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 sont attendus) ;

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• la construction/réhabilitation de pistes d’accès aux modules, aux infrastructures et zones de production pour un linéaire de 230 km.

A ce stade, seuls les sites devant abriter les modules sont identifiés et localisés.

Les risques sociaux négatifs liés aux activités du Projets sont synthétisés ci-après.

Tableau 2 : Risques sociaux négatifs liés aux activités du PZTA-Sud Activité Sources Impacts négatifs potentiels pouvant donner lieu à la réinstallation

Implantation du module central à Adéane sur une Activités de construction Acquisition de terres et déboisement superficie de 85 ha comprenant divers bâtiments et services (administration, commerce et la logistique, Pertes d’habitat compétences et formation, énergie et environnement, financement et communications, entretien et services sociaux de base) Implantation des modules régionaux consistant en des Activités de construction Acquisition de terres et déboisement infrastructures de transformation et de services dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et de Kolda. Chacun Pertes d’habitat des modules occupera une superficie de 10 ha

Implantation des plateformes départementales dotées Activités de construction Acquisition de terres et déboisement d’infrastructures de collecte et de conditionnement des matières premières qui serviront de centres de Pertes d’habitat regroupement et éventuellement de prétraitement avant l’acheminement des produits vers le module principal et/ou les modules régionaux. Il s’agira de Cinq plateformes couvrant chacune 5 ha Construction d’infrastructures post-récolte, de Activités de construction Acquisition de terres et déboisement stockage, de séchage, de conditionnement et de transformation Réalisation de systèmes d’irrigation goutte à goutte Activités d’aménagement des Risques de prolifération de maladies équipés des forages munis de pompes solaires pour terres promouvoir l’horticulture et le maraîchage et les cultures Acquisition de terres et déboisement de rente pour une superficie de 11 940 ha Pertes probables d’habitats Installation d’une centrale solaire de 2 834 kW d'énergie Occupation d’emprise (terrain Acquisition de terres et déboisement solaire pour l'éclairage, le traitement, le séchage et le occupé) conditionnement des cultures vivrières de base Aménagement de forêts communautaires pour les Aménagement des terres Pertes de terres et déboisement ménages gérées de manière durable pour une superficie globale d’environ 20 000 ha pour la Pertes probables d’habitat séquestration du carbone et pour générer des revenus à partir du bois, de noix de cajou, de manguiers et de caféiers Installation de digesteurs dans les exploitations Occupation d’emprise (terrain Pertes de terres et de déboisement familiales pour la production de biogaz à partir des occupé) effluents d'élevage et autres déchets pour le chauffage, Pertes probables d’habitats la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité (3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 sont attendus) Construction/réhabilitation de pistes d’accès aux Activités de construction Pertes de terres et déboisement modules, aux infrastructures et zones de production pour un linéaire de 350 km Pertes probables d’habitats

Toutes ces activités pourraient engendrer des impacts sociaux négatifs sur les biens, les activités socio-économiques et les personnes dans les zones de mise en œuvre. Le choix définitif des sites qui vont abriter les activités de l’agropole sera une question cruciale, car il va déterminer les enjeux sociaux liés à la mise en œuvre du projet.

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La Politique de la BAD suggère que la réinstallation soit évitée autant que possible, et quand elle est inévitable, de réduire au minimum l'ampleur et les contraintes liées à l'acquisition de terre, à la réinstallation des personnes et à la restauration des sources de revenus des personnes affectées (PAP). Les études à effectuer ultérieurement, notamment celles liées à la localisation des sites d’intervention devront déterminer la nécessité de l’élaboration de PAR ou de Plans de Réinstallation Simplifiés.

Le tableau ci-après établit l’état actuel du statut foncier des différents sites identifiés pour les modules

Tableau 3 : Etat actuel du statut foncier des différents sites identifiés pour accueillir les modules du PZTA-Sud TYPE DE REGION/DEPARTEME COMMUN TAILLE STATUT AVANCEME OBSERVATIO RECOMMANDATI MODULE NT E PARCELL JURIDIQU NT NS ON POUR UN E E PAR Module Ziguinchor/Ziguinchor Adéane 85 ha 35 Délibératio Relevé de Des familles PAR central a 28 ca n du décision du identifiées sur Adéane Conseil plan le site municipal cadastral de Adéane disponible ; du 30 avril bornage 2019 effectif Module Ziguinchor/Bignona Bignona 3 ha Plateforme Dans une Les familles Pas de PAR dans régional Economiq zone impactées ont le cadre de Ziguinchor ue industrielle été l’agropole Intégrée compensées de par la Mairie Bignona de Bignona

Module Sédhiou/Sédhiou Sédhiou 10 ha Dans une Plan Familles Pas de PAR régional de zone cadastral identifiées sur Sédhiou industrielle disponible et le site bornage effectif Module Kolda/Kolda Kolda 10 ha Domaine Plan Aucune famille Pas de PAR régional de de l'ISRA cadastral déclarée sur le Kolda disponible et site bornage effectif Module Ziguinchor/Oussouye Oussouy 5 ha Pas de Non Non Le choix du site département e décision disponible disponible devrait suivre les al définitive recommandations d'Oussouye sur le de l’EES de choix du l’agropole pour site éviter le déplacement ou la réinstallation de personnes Module Sédhiou/Goudomp Samine 5 ha Pas de Plan Familles PAR département délibératio cadastral identifiées sur al de n disponible et le site Goudomp bornage effectif Module Sédhiou/Bounkiling Madina 5 ha Délibératio Coordonnée Familles PAR département Wandifa n du s GPS mais mènent des al de Conseil de plan activités Bounkiling municipal cadastral agricoles sur disponible le site Module Kolda/Vélingara Vélingara 5 ha Pas de Plan Aucune famille PAR département décision cadastral et identifiée sur le al de définitive délibération site Vélingara sur le non choix du disponible site Module Kolda/Médina Yéro Médina 5 ha Délibératio Plan Aucune famille Pas de PAR département Foula Yéro n du cadastral identifiée sur le al de Foula Conseil disponible et site Médina municipal bornage Yéro Foula disponible effectif

Les acteurs et familles identifiés au niveau des zones d’emprises des modules ont été consultés. Dans la plupart des cas, des pourparlers ont eu lieu entre ces personnes et les autorités locales (maires des communes concernées) et des

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accords seraient en train d’être trouvés. Les études ultérieures permettront d’approfondir le niveau d’impact des personnes autour des modules de l’agropole. 4.2. IMPACTS POTENTIELS DU PZTA-SUD SUR LES PERSONNES, LES BIENS ET LES MOYENS D’EXISTENCE

La mise en place de l’agropole va générer des impacts sociaux négatifs qui seront essentiellement liés à : • La perte potentielle de terres agricoles. La mise en œuvre du projet entraînera une perte permanente de terres agricoles là où les modules vont être implantés ; • La perte d’habitats et infrastructures connexes ; • Les pertes d’infrastructures communautaires ou publiques ; • Les pertes d’infrastructures et/ou d’activités économiques ; • La perte d’arbres ayant une valeur économique. La mise en œuvre du projet entraînera une perte permanente d’arbres ayant une valeur économique. En effet, les arbres situés dans l’emprise du site seront coupés pendant la phase de construction ; • La perte de cultures. La mise en œuvre du projet peut entraîner la perte de cultures si l’acquisition de terres a lieu avant la saison des récoltes, car les terres devront être défrichées au cours de la phase de construction ; • L’impact sur les femmes. Compte tenu du contexte local, le projet devrait avoir un impact disproportionné sur les femmes et les filles. La relocalisation de parcelles de labourage, si elle n’est pas suffisamment prise en compte, risque d’avoir une incidence sur la distance. Le rallongement du temps d’accès à ces parcelles de labourage pénalise généralement bien plus les femmes et les filles auxquelles la plupart des corvées ménagères sont dévolues. Il importe par conséquent de tenir compte des normes et des rôles sexospécifiques qui prévalent. La phase de construction risque également d’altérer provisoirement la dynamique socioéconomique dans les zones touchées. • Impact sur les personnes vulnérables. Lors d’une réinstallation, les personnes vulnérables sont celles qui ressentent le plus l’impact du processus, car il peut leur falloir plus de temps pour reprendre leurs activités de subsistance.

Les impacts sociaux négatifs que ces activités pourraient engendrer sur les personnes et les biens peuvent être la fragilisation de leurs moyens d'existence, l'accroissement de la vulnérabilité et le renforcement de l'exclusion sociale.

Cependant, ces impacts peuvent être minimisés ou éliminés à travers des choix techniques pour l'atténuation des effets du projet (réduction des emprises pour ne considérer que l’emprise utile, favoriser une inclusion des personnes affectées aux bénéfices du projet, discussion avec les populations et les élus locaux). 4.3. ESTIMATION DU NOMBRE DE PERSONNES AFFECTEES ET BESOINS ESTIMATIFS DE TERRES

L’estimation précise du nombre de personnes ou d’activités qui seront affectées, ne peut être définie à ce stade de l’étude. Sur cette base, une estimation approximative est faite en fonction du nombre de modules prévus (central, régionaux, et plateformes départementales) et leur taille, et le linéaire de pistes à construire ou réhabiliter.

L’estimation des besoins en terres et des personnes impactées est basée sur les prévisions de superficies nécessaires pour chaque module d’une part et des caractéristiques des ménages en Casamance, d’autre part.

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En ce qui concerne les superficies nécessaires pour l’implantation de l’agropole, 85 ha sont prévus pour le module central à Adéane, 10 ha pour chaque module régional (soit 30 ha pour les 3 régions) et 5 ha pour chaque plateforme départementale (soit 25 ha pour les départements de Oussouye, Bounkiling, Goudomp, Médina Yoro Foula, Vélingara). La superficie globale pour l’implantation des modules est de 140 ha. Les besoins en terres liés à l’aménagement/réhabilitation de 350 km de pistes d’accès aux modules et zones de production sont estimés à 350 ha (1 km de piste nécessite 1 ha, soit 10 m pour une largeur standard de la piste en considérant 1,5 m de part et d’autre d’une chaussée de 7 m). Les besoins en terres sont estimés globalement à 490 ha.

La taille moyenne des ménages par région se présente comme suit : Ziguinchor 7, Kolda 9 et Sédhiou 11 (ANSD, Plaquette/Le Sénégal en chiffres, RGPHAE 2013) soit une moyenne de 9 individus par ménage pour la Casamance. La superficie moyenne cultivée par ménage est de 3,2 ha, 1,6 ha et 1 ha pour respectivement les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor (DAPSA : Présentation des principaux résultats de l’enquête agricole 2017-2018). Cela donne une moyenne de 1,9 ha par ménage pour la Casamance. Sur cette base, le nombre de personnes impactées est estimé à 819. Le détail du nombre de personnes potentiellement impactées et les besoins potentiels en terres est présenté dans le tableau 6 ci-après.

Tableau 4 : Détail du nombre de personnes potentiellement impactées et les besoins en terres SOUS-PROJET NOMBRE POTENTIEL DE BESOINS EN TERRES POUVANT NOMBRE DE MENAGES SOUS-PROJET POUR LES 3 NECESSITER UNE AFFECTES ESTIMÉ REGIONS REINSTALLATION

Implantation du module central à Adéane 01 Surface occupée : 50 ha 8 Besoins en terres (30%) : 15 Ha

Implantation des modules régionaux 3 modules de 10 ha chacun Surface occupée 30 ha On estime les 6 besoins à 40%, soit 12 ha à déplacer

Implantation des plateformes 5 plateformes départementales Surface occupée : 25 ha 4 départementales de 5 ha chacune Besoins en terres de compensation (30%) : 7,5 ha

Aménagement/Construction des pistes 350 Km Superficie occupée : 350 ha 55 d'accès aux modules Besoins estimés de compensation (3O%) : 105 ha

Construction d’infrastructures post- 15 Superficie occupée : 5 ha 3 récolte, de stockage, de séchage, de Besoins estimés de conditionnement et de transformation compensation (100%) : 5 ha Réalisation de systèmes d’irrigation Superficie occupée : 11 940 ha 60 goutte à goutte équipés des forages Besoins estimés (10%) : 120 ha munis de pompes solaires pour promouvoir l’horticulture et le maraîchage et les cultures de rente pour une superficie de 11 940 ha Installation d’une centrale solaire de 2 Superficie occupée : 5 ha 3 834 kW d'énergie solaire pour Besoins estimés (100%) : 5 ha l'éclairage, le traitement, le séchage et le conditionnement des cultures vivrières de base Installation de digesteurs pour la Superficie occupée : 5 ha 3 production de biogaz à partir des Besoins estimés (100%) : 5 ha effluents d'élevage et autres déchets pour le chauffage, la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité (3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 sont attendus) TOTAL 274,5 ha 142

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Les besoins en terres pour la réalisation de l’agropole sont estimés à 274,5 ha et 142 ménages (soit environ 1280 personnes) potentiellement affectés par le projet. 4.4. CATEGORIES DES PERSONNES AFFECTEES

La mise en place de l’agropole peut affecter quatre catégories de personnes. Il s’agit des individus, des ménages, et certaines catégories de personnes vulnérables.

Individu affecté : Les travaux de construction de l’agropole ainsi que ceux des pistes d’accès à ces infrastructures peuvent engendre des dommages susceptibles de remettre en cause les intérêts matériels de certains individus. C’est le cas d’un propriétaire terrien, d’un exploitant de verger, d’un agriculteur qui cultive une parcelle agricole dans l’emprise du projet. De même, un apiculteur peut se voir contraint de laisser ou déplacer ses activités en raison de la réalisation du projet. Ces sujets constituent donc des Personnes Affectées par le Projet (PAP).

Ménage affecté : Un dommage causé à un membre de la famille par le projet peut porter préjudice à tout le ménage. Un agriculteur qui cultive une parcelle agricole dans l’emprise des activités du projet, éprouvera des peines et des difficultés pour répondre aux mêmes besoins s’il en vient à subir négativement l’impact de ce projet.

Ménages vulnérables : ce sont ceux dont la vulnérabilité risque de s’accroître du fait du processus de réinstallation. Il s'agit de ménages nécessitant de bénéficier des mesures de compensation ou de mesures additionnelles d’atténuation. Les catégories de personnes suivantes ont été identifiées lors de la consultation avec les acteurs comme personnes vulnérables : les déplacés de guerre, les personnes sans terre, les femmes chefs de ménage, les orphelins victimes de la guerre, les jeunes sans emplois, les filles sans soutien, les personnes âgées et les personnes vivant avec un handicap.

Communauté affectée : Ce cas de figure s’applique lorsque une infrastructure ou un bien appartenant à une communauté ou entité publique, est affecté par le Projet. C’est le cas d’un forage, d’un lieu de culte entre autres.

5. CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLTION

Cette section a trait au contexte légal et institutionnel du CPR. Il s’agit de la législation foncière (les textes applicables au foncier, le statut des terres), la participation du public au Sénégal, les mécanismes d’acquisition de terrain, de réinstallation et de restructuration économique. Elle est complétée par une analyse comparée de la législation nationale et de la Sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) de la Banque Africaine de Développement. 5.1. LE REGIME FONCIER AU SENEGAL

Au Sénégal, le cadre légal est composé des textes nationaux traitant du sujet, de la politique et des procédures qui encadrent la réinstallation involontaire et les indemnisations qui y sont associées.

Les terres du Sénégal sont divisées en trois catégories :

• le domaine national constitué par les terres non classées dans le domaine public, non immatriculées ou dont la propriété n’a pas été transcrite à la conservation des hypothèques. Le domaine national est régi par la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 et ses différents textes d’application. Les terres du domaine national sont divisées en quatre zones : les zones pionnières ; les zones urbaines ; les zones classées qui sont des espaces protégés ; les zones de terroirs qui sont les zones les plus importantes et sont relatives à l’agriculture, à l’élevage et au parcours du bétail. L’espace nécessaire aux ouvrages et aménagements de l’agropole relève à la fois des zones péri-urbaines et des zones des terroirs. Le conseil municipal dispose de compétences importantes dans ces zones.

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• le domaine de l’Etat qui comprend le domaine public et le domaine privé qui sont les biens et droits immobiliers qui appartiennent à l’Etat. Il est organisé par la loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de l’Etat (CDE). Une indemnisation est prévue en cas de servitude d’utilité publique, si notamment la construction de forages entraîne une modification de l’état des lieux occasionnant un dommage actuel, direct et certain (article 7 CDE). C’est le cas d’une personne dont le terrain est entièrement occupé par les forages ou un autre ouvrage hydraulique. L’Etat peut accorder sur son domaine différents titres d’occupation (autorisation d’occuper à titre précaire et révocable ; bail ordinaire ; concession du droit de superficie). Le domaine maritime fait partie intégrante du domaine de l’Etat. Au plan strictement juridique, le déplacement des personnes ou d’infrastructures qui occupent le domaine public ne donne en principe lieu à aucune indemnisation, sous réserve des dispositions de l’article 7 du CDE. • le domaine des particuliers qui est constitué par les terres immatriculées appartenant aux particuliers. Il est organisé par le Code civil et le décret du 26 juillet 1932 réorganisant le régime de la propriété en Afrique occidentale française.

Dans le cadre du projet du PZTA_Sud, l’essentielle des terres ciblées relève du Domaine Public qui fait partie intégrante du domaine de l’Etat. Au plan strictement juridique, le déplacement des personnes ou d’infrastructures, qui occupent le domaine public, ne donne en principe lieu à aucune indemnisation, sous réserve des dispositions de l’article 7 du CDE. 5.1.1. Le statut des différentes terres

Les terres sur lesquelles va s’ériger l’agropole sont soit domaniales, soit appartiennent aux particuliers ou sont encore régies par les coutumes des communautés locales.

LES TERRES DU DOMAINE DE L’ETAT

Les terres du domaine de l’Etat sont toutes les terres en dehors de celles réservées au domaine public. Ces terres peuvent faire l’objet d’une concession perpétuelle, d’une concession ordinaire ou d’une servitude foncière. Les terres du domaine privé de l’État sont soit urbaines, c’est-à-dire celles comprissent dans les limites des entités administratives déclarées urbaines par les lois ou les règlements en vigueur, soit rurales c’est-à-dire celles restant des terres agricoles. Quelles soient urbaines ou rurales, les terres sont destinées à un usage résidentiel, industriel, agricole ou pastorale. Le Projet intervient en zones urbaines et rurales.

LES TERRES DES PARTICULIERS

Ces terres sont occupées en vertu d’un certificat d’enregistrement, d’un contrat de location, d’un contrat d’occupation provisoire ou livret de logeur ou titre équivalent (art. 144, 156 et 219 de la loi foncière). C’est le certificat d’enregistrement qui permet d’établir le droit de jouissance sur une terre.

LES TERRES DES COMMUNAUTÉS LOCALES

La loi foncière a eu pour objet d’unifier le droit foncier. C’est ainsi que l’article 387 précise que « les terres occupées par les communautés locales sont celles que ces communautés habitent, cultivent ou exploitent d’une manière quelconque, individuelle ou collective, conformément aux coutumes et usages locaux ». L’essentiel des modules de l’agropole sera implanté sur ces terres des communautés locales.

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5.2. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE DE LA REINSTALLATION AU SENEGAL 5.2.1. Procédures nationales visant à mettre les terres à la disposition du Projet

A. EXPROPRIATION DES BIENS PRIVÉS

La Constitution de la République du Sénégal du 22 janvier 2001 garantit le droit de propriété et détermine, dans des cas exceptionnels, la possibilité de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

La loi 76–67 du 02 juillet 1976 relative à l'expropriation, pour cause d'utilité publique, constitue la base légale pour les procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique (ECUP).

Le décret d’application 77.563 du 3 juillet 1997 fixe les modalités d’application de la loi n°7667. Il développe principalement les procédures d’expropriation.

La procédure est généralement déclenchée par une requête en expropriation, émanant d’un Ministère, d’un Etablissement public ou d’une Mairie qui souhaite entreprendre l’expropriation. La requête est transmise au Ministre chargé des domaines qui, s’il juge le projet d’utilité publique, prend un arrêté en ce sens.

Un décret permet de prononcer le retrait des titres d’occupation et fixer, en même temps, le montant des indemnités de retrait. Il ordonne également le paiement ou la consignation, fixe la date à laquelle les occupants devront libérer les terrains. Il autorise, à compter de cette date, la prise de possession desdits terrains et fixer, en cas de nécessité, les modalités d’exécution du programme de réinstallation de la population (article 35).

Le décret qui déclare l’utilité publique, le délai pendant lequel l’expropriation doit avoir lieu doit être précédé d’une enquête, dont l’ouverture est annoncée publiquement, afin que les populations puissent faire des observations (Quotidiens à grande diffusion). En cas d’urgence et s’il est nécessaire de procéder à la réalisation immédiate du projet, un décret, pris après enquête et avis favorable de la CCOD, déclare l’opération d’utilité publique urgente, désigne les immeubles nécessaires à sa réalisation et donne l’autorisation au maître d’ouvrage de prendre possession desdits immeubles (article 21).

B. EXPROPRIATION ET INDEMNISATION DES TERRAINS DU DOMAINE NATIONAL SITUÉS EN ZONES URBAINES

Dans certaines circonstances, l’Etat peut décider de récupérer des terres du domaine national situées en zone urbaine, pour des opérations d’utilité publique. Pour ces terres, un décret désigne la zone concernée et il est ensuite procédé à l'estimation des indemnités à verser aux occupants, par la commission prévue en matière d'expropriation. L'article 38 du décret n°64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions d'application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national, dans sa version modifiée, par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous les occupants d'être indemnisés. L’indemnisation à octroyer se fera en nature ou en espèce.

C. EXPROPRIATION ET INDEMNISATION DES TERRAINS DU DOMAINE DE L’ETAT

En ce qui concerne les terrains du domaine public naturel ou artificiel de l'Etat, l'indemnisation n'est pas prévue, en cas de retrait du terrain par l'Etat. L'article 13 de la loi n° 76-66 du 02 juillet portant Code du domaine de l'Etat précise « les autorisations d'occuper le domaine public naturel ou artificiel sont accordées à titre personnel, précaire et révocable ».

En cas d’échange, l'Administration des Domaines fait une instruction qui commence par une consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme, dont les avis sont recueillis avant la présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). La CCOD doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions financières des acquisitions d’immeubles de droits immobiliers. L'avis favorable de cette dernière permet la rédaction d'un acte portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié.

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D. RETRAIT DES TERRAINS DU DOMAINE NATIONAL SITUÉS EN ZONE DES TERROIRS

Les conseils municipaux sont les organes compétents au niveau local, non seulement pour affecter les terres, mais aussi pour procéder à leur désaffectation (article 81 de la loi n° 2013- 10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales). Dans le cadre des activités du projet, le conseil municipal est en principe habilité à désaffecter « lorsque l’intérêt général de la collectivité exige que les terres intéressées reçoivent une autre affectation. Dans cette hypothèse, l’affectataire reçoit une parcelle équivalente à titre de compensation. ». 5.2.2. Procédures selon la catégorie foncière

A. EXPROPRIATION ET INDEMNISATION DES TERRAINS DU DOMAINE NATIONAL SITUÉS EN ZONES URBAINES

Lorsque l’Etat décide de récupérer des terres du domaine national situées en zone urbaine pour des opérations d’utilité publique, telle que la construction d’une autoroute, il immatricule les terres en son nom selon les règles suivantes :

• Acte déclaratif d’utilité publique pris conformément aux règles applicables en matière d’expropriation pour désigner la zone nécessaire à la réalisation du projet ; • Estimation des indemnités à verser par une commission en tenant compte exclusivement des constructions, aménagements, plantations et cultures existant dans la zone atteinte et réalisés par les bénéficiaires ; • Procès-verbal des opérations dressé par la Commission faisant apparaître les informations nécessaires et faisant ressortir le cas échéant toute mesure nécessaire à la réinstallation de la population déplacée. • Décret pris au vu du procès-verbal prononçant la désaffectation de la zone atteinte, ordonne le paiement de l’indemnité et s’il y a lieu arrête un programme de réinstallation de la zone.

C’est la procédure en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique qui est utilisée pour l’indemnisation.

B. EXPROPRIATION ET INDEMNISATION DES TERRAINS DU DOMAINE DE L’ETAT

Pour ce qui concerne le domaine public naturel ou artificiel de l'Etat, l'indemnisation n'est pas prévue en cas de retrait du terrain par l'Etat. L'article 13 de la loi n° 76-66 du 02 juillet portant Code du domaine de l'Etat précise « les autorisations d'occuper le domaine public naturel ou artificiel sont accordées à titre personnel, précaire et révocable »

L'Administration des Domaines peut être amenée à procéder à des échanges de terrains si elle est saisie dans ce sens par les propriétaires ou les titulaires de droits réels immobiliers dont les biens ont fait l'objet d'une expropriation pour cause d'utilité publique et qui ont choisi d'être indemnisés en nature. Dans ce cas, l'instruction commence par une consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme dont les avis sont recueillis avant la présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). La CCOD doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions financières des acquisitions d’immeubles de droits immobiliers. L'avis favorable de cette dernière permet la rédaction d'un acte portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié. La procédure d'expropriation aboutit à une prise de possession du bien par l'Etat ou la personne morale concernée et implique, en termes de compensation, le désintéressement du propriétaire ou du titulaire du droit réel immobilier en numéraire.

Pour les terrains à mettre en valeur, ils peuvent faire l'objet d'autorisations d'occuper à titre précaire et révocable, de baux ordinaires ou emphytéotiques. L'autorisation d'occuper peut être retirée à tout moment, sans indemnité (art. 37 de la loi 76-66 du 02 juillet portant code du domaine de l'Etat). Le bail peut être résilié par l'Etat, sans indemnité (art. 38 de la loi 76-66 du 02 juillet portant code du domaine de l'Etat). Le bail emphytéotique peut aussi être résilié par l'Etat sans indemnité (art. 39 de la loi 76-66 du 02 juillet portant code du domaine de l'Etat).

Pour les terrains mis en valeur et dont le bénéficiaire a un bail ordinaire ou un bail emphytéotique, leur reprise totale ou partielle pour cause d'utilité publique, avant l'expiration du bail a lieu dans les formes déterminées en matière d'expropriation moyennant une indemnité établie en tenant compte exclusivement de la valeur des constructions et aménagements existants réalisés conformément aux dispositions du contrat passé avec l'Etat.

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C. EXPROPRIATION ET INDEMNISATION DES TERRAINS DU DOMAINE DES PRIVÉS

Concernant les terrains du domaine des privés, un décret désigne la zone concernée et il est procédé à des indemnités à verser aux occupants par la commission prévue en matière d'expropriation. L'art. 38 du décret n°64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions d'application de la loi 64- 46 du 17 juin 1964 relative au domaine national dans sa version modifiée par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous occupants d'être indemnisés. En effet ce dernier décret a supprimé de l'article originel (du décret de 1964) l'alinéa suivant « il n'est dû aucune indemnité aux occupants qui se sont installés malgré défense faite par l'administration ou en contravention aux lois et règlements ». 5.3. SAUVEGARDE OPERATIONNELLE SO 2 DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

Dans le cadre des politiques de sauvegarde environnementale et sociale, la Sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) "Réinstallation involontaire : acquisition de terres, déplacements de populations et indemnisation" est déclenchée lorsqu’un projet est susceptible d'entraîner un déplacement involontaire, des impacts ou manque à gagner sur les moyens d'existence, l'acquisition de terre ou des restrictions d'accès à des ressources naturelles. Les principales exigences introduites par cette politique sont les suivantes : • La réinstallation involontaire doit autant que possible être évitée ou minimisée, en envisageant des variantes dans la conception du projet ; • Lorsqu'il est impossible d'éviter la réinstallation, les actions de réinstallation doivent être conçues et mises en œuvre en tant que programmes de développement durable, en mettant en place des ressources suffisantes pour que les personnes déplacées par le projet puissent profiter des avantages de celui-ci. Les personnes déplacées doivent être consultées et doivent participer à la planification et à l'exécution des programmes de réinstallation. • Les personnes déplacées doivent être assistées dans leurs efforts pour améliorer leur niveau de vie, ou au moins pour le restaurer à son niveau d'avant le déplacement.

Il faut noter que la SO 2 exige une pleine information et participation de la communauté concernée, en tenant pleinement compte de l'inclusion des pauvres, des populations vulnérables et/ou marginalisées dans une communauté, y compris celle hôte, particulièrement lorsqu’il y’a besoin de déplacements physiques. La raison ici n'est pas seulement que les gens ont un droit de savoir sur les investissements et projets entrepris, mais la forte voix qu’ils ont dans la réalisation de ces choix. Ceci est d’autant plus important que les segments défavorisés d'une communauté peuvent ne pas se sentir concernés ou assez confiants pour participer. De ce point de vue, des efforts spéciaux doivent être déployés pour impliquer la communauté entière, pour que chacun comprenne, approuve et soutienne ainsi l'initiative.

Concernant l'acquisition des terres et de l’évaluation des revenus, la SO 2 souligne l'importance de la compensation complète et à temps, pour tous les biens perdus à cause de l'acquisition pour un développement financé par la BAD. Cela se justifie par le fait que les gens qui laissent place au projet ou à l'investissement ne devraient pas aussi être forcés à supporter le coût du projet. Autrement, cela va probablement appauvrir davantage non seulement la population affectée par le projet, mais surtout contredit le principe même de développement compris comme étant l'amélioration économique de tous.

L'autre exigence importante de la SO 2 est de restituer tout au moins les niveaux de vie des PAP, à défaut de pouvoir les améliorer. Le principe de base ici est de garantir que ceux-là qui renoncent le plus pour le projet (par ex., leur terrain, leurs maisons, leurs activités socioéconomiques) soient assistés aussi pleinement que possible pour restituer leurs moyens d'existence pour qu'ils puissent maintenir ou améliorer leurs niveaux de vie.

Pour s’assurer que l'indemnisation et la réhabilitation économique surviennent comme planifié, la SO 2 exige aussi un programme de suivi/évaluation pour contrôler l’évolution du projet

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5.4. COMPARAISON ENTRE LA LEGISLATION SENEGALAISE ET LES DIRECTIVES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

L’analyse comparée de la législation sénégalaise applicable aux cas d’expropriation et de compensation afférente à la Sauvegarde opérationnelle de la BAD met en exergue aussi bien des points de convergences que des points de divergences entre les deux procédures. Celle-ci stipulerait que lorsqu’il y a conflit d’interprétation entre les deux procédures, c’est de facto celle de la BAD (SO 2) qui s’appliquera.

Les critères pris en compte dans cette analyse sont les suivants : • Les personnes pouvant être déplacées ; • La date limite d’éligibilité ; • Les occupants irréguliers ; • Le mode de compensation (en espèces ; en nature) ; • La réinstallation en tant qu’outil ; • La compensation des infrastructures ; • Les alternatives de compensation ; • L’évaluation des terres ; • L’évaluation des structures ; • La participation ; • Les groupes vulnérables ; • Les litiges ; • Le type de paiement ; • Le déménagement des PAP ; • Les coûts de réinstallation ; • La réhabilitation économique ; et • Le suivi et évaluation.

Le tableau 7 ci-après présente l’analyse comparée entre la législation nationale et la Sauvegarde opérationnelle 2 " Réinstallation involontaire : acquisition de terres, déplacements de populations et indemnisation " de la BAD.

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Tableau 5 : Analyse comparée de la législation nationale et de la Sauvegarde opérationnelle 2 de la BAD GAPS OU DISPOSITION CONTRADICTION AD PRINCIPES ET EXIGENCES DE LA BANQUE PAR RAPPORT HOC/DECISION CADRE JURIDIQUE OBJECTIFS DE LA AFRICAINE DE AUX EXIGENCES NATIONAL REINSTALLATION DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT La loi n° 76 – 67 du 2 Application de la Elle considère les détenteurs juillet 1976 relative à Sauvegarde d’un droit formel ; les Le droit sénégalais l’ECUP précise que les opérationnelle 2 personnes qui n’ont pas de est plus restrictif personnes qui peuvent de la BAD. droit formel sur les terres au dans la mesure où il être déplacées sont moment où le recensement met l’accent en Personnes pouvant celles qui sont commence, mais qui ont des particulier sur les être déplacées propriétaires titres fonciers ou autres… et détenteurs de droits d’immeubles et / ou de celles qui n’ont ni droit formel formels, alors que la droits réels immobiliers ni titres susceptibles d’être SO 2 ne fait pas quel que soit le statut ou reconnus sur les terres cette distinction. la protection dont qu’elles occupent. bénéficie le bien Exclut du droit à la Application de la compensation et à l’aide les législation Article 20 de la loi n° 76- personnes qui s’installent nationale 67 du 2 juillet 1976 : dans la zone après la décision Date limite indemnité établie à partir de réaliser le projet et Similitude. d’éligibilité du procès-verbal de l’élaboration du recensement constat d’état des lieux. des personnes éligibles à la réinstallation et autres compensations. Le décret n° 91 – 938 du Application de la 22 août 1991 qui modifie Sauvegarde l’article 38 du décret n° Ils reçoivent une aide à la Une divergence opérationnelle 2 64 – 573 du 30 juillet réinstallation en lieu et place existe entre la de la BAD. 1964 fixant les de la compensation pour les politique de la conditions d’application terres qu’elles occupent, et Banque Mondiale et de la loi relative au toute autre aide, en tant que la législation domaine national permet de besoin, aux fins d’atteindre sénégalaise. En à tout occupant même les objectifs de la SO 2, à la effet, aucune aide ou irrégulier faisant l’objet condition qu’elles aient indemnisation n’est Occupants de déplacement d’être occupé les terres dans la zone prévue en cas de irréguliers indemnisé. La loi n° 76 – du projet avant une date limite retrait de terre du 66 du 2 juillet 1976 fixée. Si une relocalisation domaine public de portant code du physique est nécessaire, les l’État. En revanche, Domaine de l’État ne personnes déplacées doivent les procédures de la prévoit pas bénéficier d’une aide telle que SO 2 de la BAD d’indemnisation ou des indemnités de prévoient une d’aide quelconque en déplacement durant la indemnisation ou cas de retrait des terres réinstallation. l’octroi d’une aide. du domaine public de l’État. Article 14 loi relative à La compensation en espèces La SO 2 et la Application de la l’ECUP : La pour perte de biens est législation législation compensation en acceptable dans les cas où : sénégalaise se nationale Compensation en espèces est le principe a) les moyens d’existence rejoignent sur le espèces dans la législation étant tirés des ressources principe de l’équité sénégalaise quand il foncières, les terres prises par en matière de s’agit d’une ECUP ou de le projet ne représentent compensation en retrait d’une terre du qu’une faible fraction de l’actif espèces. Cependant

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GAPS OU DISPOSITION CONTRADICTION AD PRINCIPES ET EXIGENCES DE LA BANQUE PAR RAPPORT HOC/DECISION CADRE JURIDIQUE OBJECTIFS DE LA AFRICAINE DE AUX EXIGENCES NATIONAL REINSTALLATION DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT domaine national. Les affecté et le reste de l’actif est la SO 2 est plus indemnités proposées économiquement viable ; b) soucieuse de doivent être suffisantes des marchés actifs existent l’impact de ce mode pour permettre de pour les terres, les logements de compensation sur compenser l’intégralité et le travail, les personnes la personne du préjudice subi déplacées utilisent de tels déplacée. marchés et il y a une offre disponible suffisante de terres et d’habitations ; ou c) les moyens d’existence ne sont pas fondés sur les ressources foncières. Les niveaux de compensation en espèces devront être suffisants pour financer le remplacement des terrains perdus et autres actifs au coût intégral de remplacement sur les marchés locaux. Les stratégies de réinstallation Application de la sur des terres devront être Sauvegarde privilégiées en ce qui opérationnelle 2 Le Décret n° 64 – 573 concerne des populations de la BAD. du 30 juillet 1964 fixant déplacées dont les moyens les conditions Certaines d’existence sont tirés de la d’application de la loi dispositions de la terre. A chaque fois que des relative au domaine législation terres de substitution sont national prévoit que la sénégalaise proposées, les terres fournies personne victime de prévoient aux personnes réinstallées désaffectation reçoive l’affectation de doivent avoir une combinaison une parcelle équivalente nouvelles terres en de potentiel productif, des Compensation en à titre de compensation. lieu et place de avantages géographiques et nature – Critères de La loi n° 76 – 66 du 02 celles retirées. d’autres facteurs au moins qualité juillet 1966 portant code D’autres dispositions équivalents aux avantages du domaine de l’État ne en revanche ne des terres soustraites. Pour la donne aucune possibilité prévoient ni terrain compensation des terrains en aux titulaires de substitution ni zone urbaine, il faut prendre la d’autorisations d’occuper des indemnités valeur marchande avant le le domaine public compensatrices. Ce déplacement d’un terrain de naturel ou artificiel de qui n’est pas en taille et utilisé de manière recevoir des terres de accord avec la SO 2. identique, situé dans le compensation ou même voisinage des terrains d’indemnités. concernés, en plus du coût des frais d’enregistrement et de cession. L’article 35 de la loi n° Le programme de Application de la 76-67 du 2 juillet 1967 réinstallation est une Sauvegarde La SO 2 est exclusivement précise qu’un faculté dans le droit opérationnelle 2 motivée par la réinstallation et Réinstallation programme de national, alors qu’il de la BAD. en fait une obligation dans les réinstallation de la s’agit d’une conditions définies. population peut être obligation dans la prévu en cas de retrait SO 2.

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GAPS OU DISPOSITION CONTRADICTION AD PRINCIPES ET EXIGENCES DE LA BANQUE PAR RAPPORT HOC/DECISION CADRE JURIDIQUE OBJECTIFS DE LA AFRICAINE DE AUX EXIGENCES NATIONAL REINSTALLATION DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT des titres d’occupation des terrains domaniaux Payer la valeur selon les Application de la barèmes établis ; Sauvegarde Différence normalement augmentés Remplacer ou payer la valeur opérationnelle 2 Compensation importante, mais en par la pratique en se au prix du marché actuel (coût de la BAD. Infrastructure accord sur la fondant sur les prix du de remplacement) pratique marché en incluant les plus-values Si les personnes déplacées Application de la choisissent une autre option Sauvegarde que l’attribution de terres …, opérationnelle 2 La législation ou s’il n’y a pas suffisamment de la BAD. sénégalaise ne prévoit de terres disponibles à un La perspective pas, en dehors des coût raisonnable, il faudra d’emploi ou de indemnisations et / ou Alternatives de proposer des options non travail indépendant l’attribution de nouvelles compensation foncières fondées sur des n’est pas prise en terres, l’octroi d’emploi perspectives d’emploi ou de compte par la ou de travail à titre travail indépendant qui législation nationale. d’alternatives de s’ajouteront à une compensation. indemnisation en espèces pour la terre et autres moyens de production perdus. Remplacer à base de Application de la Différence, mais barèmes selon la qualité Sauvegarde dans la pratique les par m². En principe, si la opérationnelle 2 différents compensation porte sur Remplacer à base des prix du de la BAD. Evaluation terres programmes de les terres du domaine marché par m² réinstallation national, seules les permettent une impenses sont évaluées évaluation identique. et remboursées. Remplacer à base de Application de la Evaluation– barèmes par m² selon Remplacer à base des prix du Accord sur la législation structures matériaux de marché par m² pratique nationale construction. Une enquête est Application de la annoncée au public par législation moyen de publicités nationale habituelles. Toute Dans la procédure Les populations déplacées personne intéressée sénégalaise, pour doivent être consultées de peut formuler des plusieurs raisons, il manière constructive et avoir Participation observations ; après est possible que les la possibilité de participer à notification de l’acte de intéressés ignorent tout le processus de cessibilité de l’immeuble, l’existence de réinstallation un délai de quinze jours l’enquête. est observé pour recueillir des observations La législation Prescrit une attention Application de la Les groupes sénégalaise n’a pas particulière à porter aux Sauvegarde Groupes vulnérables spécifiés prévu de dispositions groupes vulnérables au sein opérationnelle 2 vulnérables dans la SO 2 ne sont spéciales concernant les des populations déplacées et de la BAD. pas protégés groupes vulnérables. caractérise ces groupes.

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GAPS OU DISPOSITION CONTRADICTION AD PRINCIPES ET EXIGENCES DE LA BANQUE PAR RAPPORT HOC/DECISION CADRE JURIDIQUE OBJECTIFS DE LA AFRICAINE DE AUX EXIGENCES NATIONAL REINSTALLATION DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT Mais elle prévoit que les réellement par la biens de mineurs ou législation nationale. autres incapables soient compromis dans l’acte de cessibilité... Négociation à travers la Application de la commission de législation conciliation ; les nationale Recommande de prévoir les négociations au niveau Deux modalités procédures judiciaires avec local sont généralement différentes sur le des délais raisonnables, un de mise ; saisine des plan des principes, coût abordable et à la portée tribunaux et du mais dans la réalité, de tous en favorisant les Litiges Médiateur de la le mécanisme de mécanismes alternatifs tels République. A défaut résolution des que la conciliation, la d’accord amiable, conflits au plan médiation ou le recours à l’expropriation est national rejoint celui certaines autorités prononcée par le juge. de la BAD. coutumières. L’ordonnance d’expropriation peut être attaquée devant le juge. Un nouvel affectataire a Application de la Population dont les moyens l’obligation de verser à La SO 2 et la législation d’existence sont tirés de la son prédécesseur ou à législation nationale terre : préférence en nature ses héritiers, une sénégalaise se avec des options non indemnité égale à la rejoignent sur le foncières (paiement en valeur des améliorations principe de la espèces, paiement en Type de paiement apportées à l’immeuble compensation en espèces combiné à des et, le cas échéant, des espèces ; mais la perspectives d’emploi ou de récoltes pendantes, SO 2 va au-delà et à travail indépendant. estimée au jour où la la faveur des Perte de biens : payement en nouvelle affectation est personnes espèces acceptable selon prononcée (paiement en déplacées. trois cas bien définis argent) Article 14 loi n° 76-67 du Application de la 2 juillet 1976 : Après Sauvegarde paiement ou opérationnelle 2 consignation de de la BAD. Déménagement des l’indemnité provisoire Après le paiement et le début Différence PAP prévue par le juge des des travaux expropriations ou dans un délai de 8 jours après le transport sur les lieux ordonné par le juge. Application de la Coûts de Non mentionné dans la Sauvegarde Payable par le projet Différence réinstallation législation opérationnelle 2 de la BAD. Nécessaire dans les cas où Application de la les revenus sont touchés ; les Sauvegarde Réhabilitation Non mentionné dans la mesures introduites Différence opérationnelle 2 économique législation dépendent de la sévérité de de la BAD. l’impact négatif

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GAPS OU DISPOSITION CONTRADICTION AD PRINCIPES ET EXIGENCES DE LA BANQUE PAR RAPPORT HOC/DECISION CADRE JURIDIQUE OBJECTIFS DE LA AFRICAINE DE AUX EXIGENCES NATIONAL REINSTALLATION DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT Application de la Non mentionné dans la Sauvegarde Suivi et évaluation Nécessaire Différence haute législation opérationnelle 2 de la BAD.

A la lumière de l’analyse comparée de la législation sénégalaise et les directives de la BAD en matière de réinstallation et de compensation, il existe un certain nombre de points sur lesquels la Banque exige d’aller au-delà des procédures nationales. Ces principaux points sont listés ci-après :

• Priorité à la compensation en nature sur la compensation en espèces, en particulier pour les terres où l’option de remplacement « terre contre terre » doit être privilégiée partout où cela est possible ; • Indemnisation à la valeur intégrale de remplacement, là où la compensation en espèces doit être appliquée (arbres fruitiers, habitations) ; • Assistance à la restauration des revenus et moyens de subsistance (agriculture, pêche, élevage, hôtellerie, artisanat) ; • Compensation pour les activités commerciales et artisanales qui sont en permanence ou temporairement perturbées en raison des travaux de génie civil financés par le projet ; • Participation des personnes affectées à tout le processus de réinstallation ; • Suivi et évaluation avec des mesures d’accompagnement (formation, appui technique, etc.) ; • Assistance spécifique aux personnes vulnérables.

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5.5. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLATION AU SENEGAL 5.5.1. Acteurs institutionnels responsables

La procédure de réinstallation des populations affectées par un projet de développement fait intervenir plusieurs institutions au Sénégal. Pour l’agropole, les principales institutions interpellées sont présentées dans les sections qui suivent.

A. LES INSTITUTIONS DE L’ADMINISTRATION CENTRALE • la Direction de l’enregistrement des domaines et du timbre qui est chargée de prescrire l’ouverture de l’enquête d’utilité publique pour commencer la phase de l’expropriation. Le receveur des domaines tient le dossier d’enquête ; • la Direction du cadastre qui est compétente pour tout ce qui touche à la délimitation du foncier et le cadastre ; • la Direction de l'urbanisme et de l'architecture supervise et valide les plans d'urbanisme et de lotissement et veille au respect de la réglementation de l'occupation des sols sur l'ensemble du territoire national ; • la Commission de contrôle des Opérations Domaniales (CCOD) prévue à l’article 55 du Code du domaine de l’Etat ; • la Commission Nationale d’Evaluation des Sols, chargée d’évaluer les propositions des commissions régionales d’évaluation des sols ; • la Commission de conciliation chargée de fixer à l’amiable, le montant des indemnités à verser aux personnes expropriées.

B. LES STRUCTURES DE L’ADMINISTRATION DÉCONCENTRÉES • la Commission régionale d’évaluation des sols instituée dans chaque région. Elle est chargée de proposer les valeurs en mètre carré à assigner aux terrains immatriculés ; • la Commission Départementale de Recensement et d’Evaluation des Impenses (CDREI) instituée dans chaque département et qui a pour objet de recenser et de déterminer la valeur des biens touchés dans toute opération de récupération de terre à des personnes physiques ou morales. Elle est composée par : le préfet du département qui en assure la présidence ; le chef de service de l’urbanisme ; le chef de service du cadastre ; le chef de service de l’agriculture ; le chef de services des travaux publics ; le représentant de la structure expropriante ; le représentant de la collectivité locale concernée. • La Fondation Droit à la Ville (FDV) qui est régie par la loi N° 95-11 du 07 avril 1995. C'est une structure de l'Etat investie d'une mission de service public. Elle est sous la tutelle technique du ministère chargé de l'urbanisme et sous la tutelle financière du ministère de l'économie et des finances. Elle travaille dans la restructuration et la régularisation foncières des quartiers irréguliers. Elle dispose d'une expérience pertinente en matière de réinstallation et d'ingénierie sociale. • Les Collectivités territoriales concernées par les opérations de déplacement et de réinstallation des personnes affectées par le projet. Elles sont chargées de l'identification des sites impactés, de l'information des PAP, de l'identification des sites de recasement et du suivi/évaluation participatif de la réinstallation. • Le Juge chargé des expropriations est désigné au niveau du Tribunal régional pour statuer sur les cas de contentieux qui n’ont pas trouvé de solution à l’amiable entre l’Etat et une personne affectée.

C. LA SOCIÉTÉ CIVILE

Au niveau national comme régional, il existe des Organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent dans le processus de réinstallation pour appuyer les PAP pour la défense de leurs intérêts ou bien dans le cadre de l’intermédiation sociale pour les besoins de la réinstallation.

Ces ONG devront être identifiées et impliquées en cas de réinstallation des populations dans le cadre du PZTA-Sud.

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Dans le souci d’assurer la transparence des opérations de réinstallation et conformément à la SO 2, les PAP devront être représentées lors de l’évaluation effectuée par la commission départementale, convoquée par le préfet du département concerné par les activités de réinstallation.

Sur les questions de réinstallation, le cadrage institutionnel de l’agropole s’appuiera aussi sur les services techniques régionaux de l’agriculture (évaluation des impenses agricoles), des eaux et forêts (évaluation des impenses des essences forestières), de l’urbanisme et de l'habitat (évaluation des terres), des Préfets et des Juges. 5.5.2. Évaluation des capacités des acteurs institutionnels en matière de réinstallation

Dans la zone d’intervention du projet, les institutions locales (mairies, cadastre, urbanisme, domaine, agriculture), ont certes une expérience en matière d'indemnisation et de déplacement de populations mais, ces activités ont été menées dans le cadre d’opérations classiques qui ont fait appel uniquement à la procédure nationale à savoir l'évaluation du bien affecté par la commission départementale de recensement et d'évaluation des impenses (CDREI) et la fixation de la valeur de celui-ci et les paiement des impenses. Récemment, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de plateforme économique intégrée de Bignona (PEIB) dans le cadre du PPDC, la CDREI a préparé et mis en œuvre le plan de réinstallation. Ainsi, dans le cadre de l’agropole, ces acteurs devront être capacités sur les procédures de la Sauvegarde opérationnelle 2 de la Banque et la gestion sociale pour bien assurer la prise en compte des aspects sociaux dans les activités du projet, particulièrement en ce qui concerne les procédures d’enquêtes, de recensement, d’évaluation des biens, de mise en œuvre et de suivi des PAR et d’accompagnement social des personnes affectées par le projet (PAP) conformément aux exigences de la SO 2. 5.6. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DANS LE CADRE DE L’AGROPOLE 5.6.1. Responsabilités

La réussite de la procédure d'indemnisation dépendra, dans une large mesure, de l'organisation qui sera mise en place et de la définition du rôle et des responsabilités des institutions impliquées. En tant que maître d'ouvrage, la mise en œuvre du plan d'indemnisation sera sous l'autorité du Ministère du Développement industriel et des PMI qui assure la tutelle de l’agropole en rapport avec la Cellule d’Exécution du Projet (CEP) et ses démembrements dans chaque région. Le ministère chargé des finances assure la tutelle des directions du cadastre et des domaines et celui de l'urbanisme est responsable des questions d'urbanisme et d'habitat. Toutes ces structures seront représentées au niveau local par les services régionaux. Les différents arrangements institutionnels sont sommairement décrits dans le tableau ci-après.

Tableau 6 : Proposition d'arrangement institutionnel pour l'agropole Acteurs institutionnels Responsabilités Ministère du Développement • Diffusion du CPR industriel et des PMI • Approbation et diffusion des PAR par la mise en place d’un Comité interministériel • Initiation de la procédure de déclaration d’utilité publique • Diffusion du CPR • Diffusion des PAR • Financement des études, de la sensibilisation et du suivi • Travaille en étroite collaboration avec les autres organes d’exécution (services techniques régionaux) CEP • Assistance aux organisations, Collectivités locales, ONG • Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socio-économiques, les PAR et le suivi/évaluation • Supervision des indemnisations des personnes affectée • Suivi de la procédure d’expropriation et d’indemnisation

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Acteurs institutionnels Responsabilités • Soumission des rapports d’activités à la BAD Etat (Ministère chargé des • Déclaration d’utilité publique finances) Autorités administratives (Préfets • Mise en place des commissions régionales d’évaluation et d’indemnisation des Département) Commission Départementales de • Evaluation des impenses et des personnes affectées Recensement et d’évaluation et • Gestion des ressources financières allouées d’indemnisation des impenses • Indemnisation des ayants-droits • Libération des emprises Collectivités Locales (ville, • Enregistrement des plaintes et réclamations commune, Communes • Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation territoriales • Suivi de la réinstallation et des indemnisations • Diffusion des PAR • Traitement selon la procédure de résolution des conflits • Participation au suivi de proximité Consultants en sciences sociales • Etudes socioéconomiques ONG et Associations de la Société • Réalisation des PAR civiles • Renforcement de capacités/information et sensibilisation • Evaluation d’étape, à mi-parcours et finale Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord a l’amiable) 5.6.2. Ressources, soutien technique et renforcement de capacités

Pour la réussite de la mise en œuvre de l’agropole, il est nécessaire que tous les acteurs institutionnels interpellés par la réinstallation soient renforcés en capacités à travers des sessions de formation sur la SO 2 et sur les outils, procédures et contenu de la réinstallation (CPR, PAR, etc.). Il s’agira d’organiser un atelier de formation regroupant toutes les structures techniques impliquées dans la mise en œuvre du CPR et des PAR au niveau régional. La formation pourra être assurée par des consultants en sciences sociales, avec l’appui d’experts en sauvegarde sociale de la BAD.

6. PROCESSUS DE LA REINSTALLATION 6.1. PRINCIPES ET OBJECTIFS DE LA REINSTALLATION

Les activités qui seront financées dans le cadre de l’agropole ne vont pas créer à priori de déplacements massifs de populations car toutes les mesures seront prises pour les minimiser. Toutefois, il y aura surtout des déplacements en termes de pertes de terres (temporaires ou définitives), notamment lors des travaux de construction des modules ou des travaux d’aménagement des pistes d’accès auxdits modules ainsi qu’aux zones de production. Dans ces cas de figure, les personnes physiques ou morales qui perdent des droits, ne serait-ce que de manière temporaire, doivent être indemnisées et assistées au moment opportun. Mais, la réinstallation involontaire de populations devra être la dernière alternative dans le cadre du PZTA-Sud. Le projet devra s’inscrire dans une logique de perturber le moins possible d’activités socioéconomiques.

Dans le cadre des principes et objectifs du processus de réinstallation, les règles suivantes sont à appliquer : • Eviter ou minimiser les déplacements ; • Fournir une assistance aux personnes déplacées pour leur permettre d’améliorer leurs revenus, et leurs niveaux de vie, ou, au minimum, de les reconstituer ; • Traiter les réinstallations comme des programmes de développement ; • Fournir aux personnes touchées des opportunités de participation et de choix parmi les options réalisables ; • Fournir une assistance aux personnes déplacées quelle que soit leur légitimité par rapport à l’occupation foncière ;

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• Payer les compensations relatives aux actifs affectés à leur valeur de remplacement ; • Les personnes vulnérables (veuves, orphelins, handicapés physiques et mentaux, vieilles personnes sans ressources et sans enfants) doivent être assistées dans un processus d’expropriation quelle que soit son ampleur ; • Le projet doit veiller, informer, consulter ou donner l’opportunité à ce que les PAPs participent à toutes les étapes (planification, exécution et suivi-évaluation de la réinstallation). 6.2. PRINCIPES D’INDEMNISATION ET MESURES D’ATTENUATION

L’indemnisation va reposer sur les deux principes suivants : (i) le règlement intégral des indemnisations avant le déplacement ou l’occupation des terres ; (ii) le paiement de l’indemnisation à la valeur intégrale de remplacement.

La réinstallation repose sur les principes de minimisation des impacts négatifs. Cependant, l’agropole ne prévoit pas à priori l’acquisition de terrains. Si un tel cas de figure devait arriver, en plus des mesures de minimisation des impacts mentionnées ci-dessus, des mesures additionnelles d’atténuation pourraient également être nécessaires pour réduire les effets négatifs du projet. 6.3. PROCESSUS DE LA REINSTALLATION

La réinstallation nécessite la préparation d’un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) dont les principes généraux qui serviront de guide à toutes les opérations devront tenir compte des quatre étapes ci-après : • information des populations locales, des organisations de base ; • détermination des sites d'implantation des sous-projets et des activités affectées ; • élaborer un PAR ou un Plan Simplifié de Réinstallation ; • approbation du PAR par un Comité interministériel mis en place à cet effet

Le processus de préparation du PAR est décrit dans le tableau 9 ci-après.

Tableau 7 : Description du processus de préparation du Plan d'Action de Réinstallation Activité/Tâche Acteur Stratégie Période Information des • CEP • Affichage Au début du populations et • Collectivités • Radio locale processus organisations de base locales • Assemblée de quartier/Causeries- débats Détermination du (des) • CEP • Sélection sociale ou screening Avant l’élaboration sous projet(s) à des PAR financer Elaboration d’un PAR • CEP • Recrutement d’un consultant pour : Après les résultats • Commission • la réalisation de l’étude socio- de la sélection d’expropriation économique sociale • la négociation des barèmes de compensations/indemnisations • la planification Approbation du PAR • PAP • Restitution des résultats de l’étude A la fin de • CEP socio-économique aux PAP, l’élaboration des • BAD • Collectivités locales, PAR • SCE • Transmission du document validé à la BAD Mise en œuvre du • CEP • Convocation des PAP Avant le PAR • Commission • Indemnisation des PAP démarrage des d’indemnisation • Accompagnement socioéconomique travaux de pose • ONG des sous projets

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Le présent CPR présente les principes généraux qui serviront de guides à toutes les opérations de réinstallation. Il sera développé un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) en quatre étapes principales qui s’ordonneront comme suit : (i) information aux collectivités territoriales ; (ii) définition des sous-composantes et détermination de la possibilité de réinstallation ; (iii) définition du PAR si nécessaire ; (iv) approbation du PAR par un Comité interministériel mis en place à et effet par le Ministère de tutelle.

Le PAR devra être réalisé en même temps que toutes les autres études (techniques, génie civil, études économiques de rentabilité, études environnementales, etc.) de façon à ce que les considérations sociales soient bien mises en évidence. Une fois que la sous-composante proposée est acceptée dans le portefeuille de financement de l’agropole, les responsables du projet peuvent passer à l’étape de la contractualisation des études techniques.

7. ELIGIBILITE DES PERSONNES AFFECTEES 7.1. CRITERES D’ELIGIBILITE A LA COMPENSATION

Pour prétendre à une compensation dans le cadre de la réinstallation, la personne physique ou morale doit être éligible. Ainsi, sont éligibles à la compensation, toutes les personnes physiques ou morales qui sont installées sur les sites devant faire l’objet de déplacement et dont les biens seront partiellement ou totalement affectés par les travaux et qui auraient été recensées lors de l’enquête socio-économique. Les trois catégories suivantes sont éligibles aux bénéfices de la politique de réinstallation du Projet : (a) Les détenteurs d'un droit formel sur les terres (y compris les droits coutumiers et traditionnels reconnus) ; (b) Les personnes qui n'ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui ont des titres ou autres ; (c) Les personnes qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles d'être reconnus sur les terres qu'elles occupent.

Les personnes relevant des alinéas (a) et (b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les terres et biens qu'elles perdent. Les personnes relevant de l’alinéa (c) reçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de la compensation pour les terres qu'elles occupent et biens qu’elles perdent, et toute autre aide permettant d'atteindre les objectifs énoncés dans le présent CPR, à la condition qu'elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite fixée. Le tableau ci-après présente les types d’impact et les critères d’éligibilité.

Tableau 8 : Types d'impacts et critères d'éligibilité

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Impact Eligibilité Droit à compensation ou réinstallation Perte de terrain titré Être le titulaire d’un titre foncier • Compensation de la parcelle à la valeur intégrale de valide et enregistré remplacement appliqué au taux marché en vigueur • Réinstallation sur une parcelle similaire si le titulaire du titre foncier est également résident sur place • Mesures d’accompagnement additionnels (aide a la relocation, apprêtement du terrain pour les cultures de la prochaine saison, ou tout autre investissement y afférent) Perte de terrain Être l’occupant reconnu d’une • Pas de compensation monétaire pour la parcelle cultivable et cultivé parcelle cultivable et cultivée • Les occupants reconnus de terres cultivables et non titré (reconnu par les chefs coutumiers, cultivées sont éligibles à la réinstallation. Une option notables et voisins) de réinstallation leur est offerte, comportant : Les « propriétaires » coutumiers • Le remplacement des bâtiments si applicable calqués sont considérés comme des sur la valeur des taux du marché en vigueur ; occupants de bonne foi de la terre, • Le remplacement des parcelles agricoles par des et sont éligibles aux mesures terres de potentielle valeur agricole équivalente décrites ci-contre situées à une distance acceptable de la résidence de Ils ne sont pas éligibles à une la personne concernée calqués sur la valeur des taux compensation monétaire pour un du marché en vigueur ; terrain non titré, car celui-ci est • Les mises en valeur réalisées sur les terrains sont automatiquement considéré éligibles à une compensation à la valeur intégrale de comme appartenant à l’Etat remplacement, en prenant en compte les valeurs du marché pour les structures et matériaux, ou au remplacement sur un terrain de réinstallation ; • Mesures d’accompagnement telles que l’aide/l’assistance à la relocation, formation/renforcement des capacités dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des PAP Perte de terrain non Communautés locales Compensation au niveau communautaire cultivé Perte de cultures Être reconnu comme ayant établi la Cultures pérennes : compensation à la valeur intégrale de culture (exploitants agricoles) remplacement de la culture considérée (prenant en considération la valeur du plant, le travail nécessaire au ré- établissement de la culture, et la perte de revenu pendant la période nécessaire au ré-établissement à la valeur du marché en vigueur du produit considéré) Cultures annuelles : si la culture est détruite avant d’avoir pu être moissonnée, compensation à la valeur actuelle du marché du produit perdu. Perte de bâtiment Cas 1 Propriétaire résident, Cas 1 Compensation du bâtiment à la valeur intégrale reconnu comme propriétaire par le de remplacement (valeur courante du marché s’il est voisinage possible de se référer à des transactions pour ce type de bâtiment, plus indemnité de déménagement) OU BIEN Réinstallation dans un bâtiment de caractéristiques et de surface équivalentes ou supérieures et indemnité de déménagement Appui à la formation visant à maximiser leurs chances d’améliorer leurs conditions de vie. Cas 2 Propriétaire non Cas 2 Compensation du bâtiment à la valeur intégrale résident, reconnu comme de remplacement (valeur courante du marché s’il est propriétaire par le voisinage possible de se référer à des transactions pour ce type de bâtiment) Appui à la formation visant à maximiser leurs chances d’améliorer leurs conditions de vie.

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Cas 3 Locataire, reconnu Cas 3- Compensation du coût du déplacement, comme locataire par le voisinage comprenant (i) les frais encourus pour louer un logement (hébergé gratuitement par le similaire (trois mois de loyer de dépôt de garantie) et (ii) propriétaire ou le locataire indemnité de déménagement. Appui à la formation visant à maximiser leurs chances d’améliorer leurs conditions de vie. Déménagement Être résident et éligible à la Prise en charge du coût du déménagement, de préférence réinstallation en nature (mise à disposition d’un véhicule pour transporter les effets personnels, y compris du cheptel) Perte d’activité Être reconnu par le voisinage et les Compensation de la perte de revenu encourue durant la commerciale et/ou autorités comme l’exploitant de période nécessaire pour ré-établir l’activité sur un autre artisanale l’activité (cas des vendeurs à site, plus appui en vue de l’adaptation à ces nouveaux l’étale) sites. Si la perte est définitive, la compensation est alors plus consistante, et des mesures d’accompagnement plus sereines proposées (aide à la recherche d’un autre site plus idoine). Changement dans Vendeurs à l’étale implantés sur la Appuis structurels (formation, crédit) durant une période les conditions voie publique suffisante pour que ces professionnels puissent s’adapter à d’exercice de la leur nouvel environnement et compensation de la perte de profession revenu pendant la période nécessaire à leur adaptation Perte d’emploi Personnes disposant d'un emploi Compensation de six mois de salaire et appui à la permanent sur le site du projet réinsertion 7.2. DATE LIMITE D’ELIGIBILITE Pour chacune des activités de l’agropole qui comportera des actions de réinstallation ou de compensation significatives, une date limite devra être déterminée, sur la base du calendrier d'exécution probable du projet. La date limite est celle : • de la fin des opérations de recensement destinées à déterminer les ménages et les biens éligibles à compensation, à laquelle les ménages et les biens observés dans les emprises à déplacer sont éligibles à compensation ; cette activité sera réalisée par l’expertise locale via la commission départementale de recensement et d'évaluation des impenses ; • après laquelle les ménages qui arriveraient pour occuper les emprises ne seront pas éligibles pour la compensation. Toutefois, une dérogation pourra être autorisée exceptionnellement concernant les cas d’omission ou d’erreur du fait d’un déficit du processus de recensement. 7.3. CATEGORIES SUSCEPTIBLES D’ETRE AFFECTEES DANS LA ZONE

Les activités du projet qui vont avoir un impact sur les catégories d’acteurs présents dans la zone du projet et susceptibles d’être affectées par l’agropole sont les individus, les ménages, les communautés, etc..

LES INDIVIDUS AFFECTÉS

Les individus sont les personnes dont les moyens de production ou d’existence seront négativement affectés pour cause de déplacement involontaire ou de limitation d’accès aux ressources naturelles. Ils peuvent être des commerçants, des agriculteurs, des artisans, des exploitants forestiers etc. Dans cette même catégorie, les personnes vulnérables (femmes chef de ménage, veuves, personnes handicapées, réfugiés, enfants, vieillards, etc.) doivent être traitées de façon particulière dans la mesure où leur existence peut être fortement compromise sans une aide ou une assistance lors de la réinstallation.

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MÉNAGES AFFECTÉS

Un ménage affecté un ménage où un ou plusieurs membres (homme, femme, enfant, autre dépendant) subit un préjudice causé par les activités du projet (perte de propriété, de terres ou perte d'accès à des ressources naturelles ou à des sources de revenus, etc.) et qui a une répercussion sur tout le ménage. Dans cette catégorie, il faut accorder une attention particulière aux ménages vulnérables (dirigés par des femmes veuves ou comptant plus de dix personnes en charge).

Lors de l’élaboration du PAR, l’enquête socio-économique déterminera de façon plus précise les catégories, le nombre exact de personnes ainsi que la nature et la quantité de biens concernées par un déplacement. 7.4. CAS PARTICULIERS DES GROUPES VULNERABLES ET MENAGES VULNERABLES 7.4.1. Identification des groupes vulnérables

Lors des enquêtes de terrain dans la zone de l’agropole, les acteurs ont identifié différentes catégories comme groupes vulnérables. Il s’agit des hommes déplacés par la guerre, les femmes déplacés par le conflit, les enfants orphelins, les personnes âgées, les femmes chef de ménage, les veuves chef de famille, les handicapés, les jeunes hommes et les jeunes filles sans-emplois. Ces personnes doivent faire l’objet d’une attention toute particulière dans les cas d’expropriation à des fins de mise en œuvre de projet ou programme financé par la Banque Africaine de Développement. 7.4.2. Assistance aux groupes vulnérables et dispositions à prévoir dans le PAR

Pour les groupes vulnérables devant faire l’objet d’une attention particulière, leur assistance dans le cadre de la réinstallation et/ou indemnisation comprend les éléments suivants : • identification des groupes et des personnes vulnérables et identification des causes et conséquences de leur vulnérabilité. Cette identification sera réalisée lors de l’étude socio-économique des PAR. Cette étape est essentielle car souvent, les personnes vulnérables ne participent pas aux réunions d'information/partage et de sensibilisation avec le projet, et leur existence peut demeurer inconnue si le projet n'adopte pas une démarche très active d'identification. • identification des mesures nécessaires d'assistance aux différentes étapes du processus dont la négociation, la compensation, le déplacement. • mise en œuvre des mesures d'assistance et suivi.

Les dispositions à prévoir dans les PAR concernent surtout le suivi et la poursuite de l'assistance après le déplacement et l’identification d'institutions susceptibles de prendre le relais à la fin des interventions du projet. L'assistance apportée peut prendre les formes suivantes, selon les besoins et demandes des personnes vulnérables concernées : • assistance dans la procédure d'indemnisation (par exemple procéder à des explications supplémentaires sur le processus, veiller à ce que les documents soient bien compris, accompagner la personne à la banque pour l'aider à percevoir le chèque d'indemnisation) ; • assistance au cours de la période suivant le paiement afin que l'indemnité soit sécurisée ; • assistance dans la reconstruction des équipements affectés ; • assistance durant la période suivant le déplacement ; • assistance médicale si nécessaire à des périodes critiques, notamment durant le déménagement et la transition qui vient immédiatement après.

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8. PROCESSUS DE PREPARATION DU PAR 8.1. LA SELECTION SOCIALE

Le CPR constitue le cadre général qui sert de guide à toutes les opérations de réinstallation dans le cadre de l’exécution des activités du projet. Si une composante du projet exige une ou des opérations de réinstallation, un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) est élaboré par un consultant spécialisé recruté par l’agropole. L’élaboration du PAR devra se faire en étroite collaboration avec la CEP et les Collectivités Locales, les Services techniques de l’Etat et les populations affectées.

La préparation de la réinstallation devra suivre les étapes ci-après : (i) consultation/information des parties prenantes, notamment les populations affectées et les Collectivités locales ; (ii) définition du ou des sous-projets ; (iii) définition d’un PAR ou d’un PSR en cas de nécessité ; (iv) approbation du PAR par la CEP en collaboration avec les collectivités locales, les PAP et la BAD. 8.1.1. Étapes de la sélection sociale des activités de l’agropole

La sélection sociale des sous-projets sera effectuée lors de leur identification et avant leur mise en œuvre par l’agropole (voir fiche de sélection sociale en annexe). Les principales étapes de la sélection sociales sont décrites ci-après.

PREMIÈRE ÉTAPE : IDENTIFICATION ET SÉLECTION SOCIALE DU SOUS-PROJET

La première étape du processus de sélection porte sur l’identification et le classement de l’activité à réaliser dans le cadre du projet, pour pouvoir apprécier ses impacts au plan social, notamment en termes de déplacement de population et de réinstallation. La sélection sociale est effectuée par un Consultant en Sciences Sociales qui sera recruté par la CEP. Le formulaire de sélection sociale comprend les éléments d’appréciation contenus dans le formulaire décrit en annexe au présent document.

DEUXIÈME ÉTAPE : DÉTERMINATION DE L’ÉVALUATION SOCIALE À RÉALISER

Après l’analyse des informations contenues dans les résultats de la sélection et après avoir déterminé l’ampleur des impacts sociaux potentiels, le Consultant en Sciences Sociales fera une recommandation pour dire si une évaluation sociale sera ou non nécessaire et/ou si l'élaboration d’un PAR ou d’un PRS est requise ou pas.

LA SÉLECTION SOCIALE DANS LE PROCESSUS D’APPROBATION DU SOUS PROJET

La sélection se fait dans les cas suivants : • Si le processus de sélection sociale révèle qu’une évaluation sociale n’est pas nécessaire, le projet déjà identifié pourra être approuvé et exécuté sans réserve ; • Si le processus de sélection sociale révèle qu’une évaluation sociale est nécessaire, le projet ne pourra être approuvé et mis en œuvre qu’après avoir réalisé un PAR ou un PSR.

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8.1.2. La consultation publique

La consultation et la participation de l’ensemble des parties prenantes au projet devront être réalisées au cours du cycle du projet à différents niveaux. • Au niveau national : consultation et information des Ministères concernés par le projet (Ministère en charge des finances, les Ministères en charge de l'industrie et des PMI, de l'Environnement et du développement durable, de l’Agriculture, de l’Action sociale, de la Décentralisation et des collectivités locales, de l’Aménagement du territoire, etc.). • Au niveau régional : les Autorités administratives (gouverneurs) et politiques, les services régionaux (cadastre, urbanisme, agriculture, ARD, Conseil départemental, Planification, Action sociale, Environnement, Eaux et forêts, etc.) ; • Au niveau communal : les Autorités administratives et politiques (Maires et Préfet), Services techniques déconcentrés, les ONG et organisations communautaires locales, les organisations de producteurs, les GIE, les GPF etc. • Au niveau quartier ou des villages : Autorités coutumières et religieuses, notables, organisation de quartier, chefs de villages etc.

En plus de la consultation des parties prenantes, les populations affectées devant faire l’objet de réinstallation involontaire et celles des sites potentiels d’accueil des déplacés seront particulièrement informées à travers des campagnes d’information/sensibilisation. Pour l’élaboration du PAR, l’enquête socio-économique sera une occasion d’information et de consultation des populations affectées.

La CEP, aura aussi dans ses missions la diffusion de l’information auprès des collectivités locales (commune, chefferie traditionnelle, délégué de quartier, chef de village) en ce qui concerne les aspects sociaux, notamment les questions de réinstallation. La CEP s’occupera également de la vérification du niveau de réinstallation pour chaque composante du projet, la définition du Plan de réinstallation par collectivité locale, les ménages ou les individus concernés, le suivi et l’évaluation. Les campagnes d’informations devront aborder des thèmes relatifs à la Sauvegarde SO2 de la BAD, le contenu d’un PAR, les étapes de l’élaboration d’un PAR, la prise en charge des groupes vulnérables, le cadre juridique de la réinstallation, la responsabilité organisationnelle, etc. Elle contribuera également à une large diffusion du présent CPR au niveau des Collectivités locales, aux Chefs de quartiers et chefs de villages, aux organisations de producteurs, aux ONG et aux PAP pour une meilleure connaissance des principes qui régissent la réinstallation. 8.1.3. Le Plan de réinstallation (PAR)

Si l’évaluation sociale révèle la nécessité d’un PAR, celui-ci devra être réalisé dans le cadre des évaluations environnementales et sociales, concomitamment à toutes les autres études (techniques, génie civil, études économiques de rentabilité), de façon à ce que les considérations sociales soient bien mises en évidence. Le PAR devra être défini sur la même base de données et suivant le même processus, et sous-tendu par des enquêtes détaillées auprès des individus ou groupes potentiellement affectés par les sous-projets prévus. Cela devra passer par : • faire un recensement exhaustif de la population (sexe, âge, nombre d’enfants, niveau d’instruction ; activité, nombre de personnes dans le ménage, groupes vulnérables, etc.) ; • inventorier les impacts physiques et socio-économiques du projet en termes de déplacement involontaires d’habitat ou de pertes d’autres infrastructures, de terres ou d’activités productives, de pertes de revenus ou de moyens d’existence ; et • dresser un profil socio-économique des PAP (groupe d’appartenance ethnique, religieux, culturel ou social, occupation principale, sources de revenus et moyens de subsistance, statut foncier, liens temporels et sociaux avec le territoire concerné, niveau d’accessibilité aux infrastructures et services).

Si la réinstallation est envisagée, l’expropriation et l’acquisition des terres et autres biens, le déménagement des personnes affectées par le projet (PAP) et leur réinstallation (soit provisoire ou permanente), et toute assistance de réhabilitation économique, doivent être achevés dans leur totalité avant le démarrage des travaux du projet.

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Le déplacement des populations affectées interviendra après une phase de vérification des biens et des personnes affectés, le recueil et l’examen des plaintes. C’est au terme de la vérification et l’examen des plaintes, que les compensations aux personnes vont se réaliser. Lorsque toutes les personnes affectées auront été indemnisées, on procédera à leur déplacement et à leur installation conformément au plan de réinstallation.

9. EVALUATION DES BIENS ET TAUX DE COMPENSATION

La réinstallation fait appel à l’évaluation des biens mais également au taux de compensation. Cette évaluation se fera sur la base de la valeur acquise correspondant à la valeur actualisée. La valeur actualisée prend en compte la valeur intrinsèque du bien considéré, mais aussi la plus-value qui s'y est incorporée (correspondant au renchérissement général du coût des biens).

En règle générale, la compensation peut se faire soit en argent liquide, en nature et/ou sous forme d’assistance ou d’aide. Le type de compensation qui sera retenu dépendra de la concertation avec toutes les parties prenantes. Les formules de compensation sont présentées dans le tableau ci-après.

Tableau 9 : Présentation des différentes formes de compensation Type de compensation Modalités de compensation Paiement en espèces • L’indemnité sera calculée et payée en monnaie locale. Les taux seront ajustés pour l'inflation ; • La valorisation du terrain occupé (avec ou sans droits formels) prendra aussi en compte le coût des investissements/aménagements effectués pour rendre le terrain viable ou productif • Les indemnités de désagrément, les frais de transport, les pertes de revenus et cout de la main-d’œuvre peuvent aussi être évalués en espèces si nécessaire Compensation en nature • La compensation peut inclure des objets tels que les terrains, les maisons, puits, autres bâtiments et structures, matériaux de construction, jeunes plants, intrants agricoles et crédits financiers d’équipements Assistance ou aide aux • L'assistance peut comporter les primes de compensation, aide alimentaire, transport et PAP la main- d'œuvre, ou matériaux de construction. 9.1. METHODES D’EVALUATION DES COMPENSATIONS

L’estimation des coûts des biens touchés, suite à une opération de retrait de terres et de biens, est assurée par les services de l’Etat, à travers la commission départementale de recensement et d’évaluation des impenses (CDREI), conformément aux barèmes officiels ajustés au prix du marché.

Les services des Domaines déterminent la valeur des terres, ceux de l’urbanisme fixent les valeurs des bâtiments et infrastructures ; ceux de l’Agriculture déterminent les valeurs des cultures et des arbres fruitiers cultivées, et le service des Eaux et Forêts détermine les valeurs des arbres forestiers.

Des barèmes de prix existent, pour le prix du loyer pour occupation du domaine privé de l’Etat, les produits agricoles et forestiers mais, dans la réalité la détermination des coûts d’expropriation et indemnisations se fait au niveau des CDREI, plus en phase avec les réalités locales. Il convient de rappeler que pour l’estimation des biens et des taux de compensation, c’est le coût du remplacement à neuf qui est appliqué et cela doit être porté à la connaissance de la CDREI.

Les CDREI regroupent les autorités administratives et municipales ainsi les services techniques de l’Etat. Les opérations de recensement se déroulent en présence des PAP. Ainsi, les décisions prises à ce niveau sont, généralement, bien acceptées par les parties prenantes.

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En effet, il est nécessaire de tenir compte de la valeur intrinsèque du bien qui incorpore sa plus-value. La méthode utilisée pour la plus-value indemnisable tient compte du renchérissement général du coût des biens et des services consécutifs à la dépréciation monétaire.

La compensation touche plusieurs domaines : la terre, les cultures, les bâtiments, les ressources forestières, les sites culturels et/ou sacrés et les pertes de revenus.

Plusieurs types de mesures compensatoires sont envisageables. En effet, la compensation des individus et des ménages ainsi que les personnes morales de droit privé sera effectuée en argent liquide, en nature, ou la combinaison des deux et/ou par une assistance. Le type de compensation sera retenu en concertation avec toutes les parties prenantes. 9.2. COMPENSATION DES PERTES DE TERRES

En matière de compensation, les terres affectées par l'exécution de l’agropole, cultivables ou incultes, seront remplacées par des terres de même type. Cette compensation peut également se faire en espèces au prix du marché. La législation nationale fixe des barèmes par mètre carré par département et par zone dans chaque région concernée par le projet conformément au décret 2010-439 abrogeant et remplaçant le décret n°88-74 du 18 janvier fixant le barème des prix des terrains nus et des terrains bâtis applicable en matière de loyer et de calcul de l'indemnité d'expropriation pour cause d'utilité publique.

A chaque type d’occupation correspond une méthode d’évaluation des indemnisations. En effet, la législation sénégalaise évalue le taux d’indemnisation d’un terrain selon la nature des droits conférés au « propriétaire ». C’est ainsi que l’on distingue :

Les Terrains des particuliers (titre foncier) : l’indemnité d’expropriation est fixée de la manière suivante :

• Fixer l’indemnité en fonction de la consistance des biens • Appliquer le montant de l’indemnité à la propriété du sol ou aux droits qui s’exercent sur la terre • L’estimation doit tenir compte du coût de la construction.

En effet, le bénéficiaire du titre foncier bénéficie d’une indemnisation la plus importante, c'est-à-dire, il est payé suivant la valeur actuelle de la parcelle sur le marché.

Le bail emphytéotique. Le bénéficiaire du bail emphytéotique a des droits plus importants et il est mieux protégé que le preneur d’un bail ordinaire. Par exemple, le titulaire du bail emphytéotique peut hypothéquer contrairement au titulaire du bail ordinaire. Pour ces raisons, il est indemnisé moins que le détenteur d’un titre foncier mais plus que le bénéficiaire d’un bail ordinaire, c'est-à-dire 70 - 80 pourcent de la valeur actuelle de la parcelle sur le marché.

Le bail ordinaire. Le titulaire du bail ordinaire a moins de droits et est moins bien protégé qu’un titulaire du bail emphytéotique. L’indemnité due par l’Etat est égale à la valeur résiduelle des aménagements, constructions et installations existant ». Pour ces raisons, il est indemnisé moins que le preneur d’un bail emphytéotique, c'est-à-dire 50 pourcent de la valeur actuelle de la parcelle sur le marché.

Droit de superficie. Le droit de superficie n’est pas beaucoup utilisé au Sénégal. Ces droits sont équivalents à ceux de bail ordinaire : par exemple, la durée de l’occupation est de 25 ans au minimum et 50 ans au maximum avec possibilité de renouvellement. Pour cette raison, le droit de superficie est traité de la même manière que celui de bail ordinaire.

L’autorisation d’occuper. Juridiquement, le titulaire de l’autorisation d’occuper n’est pas indemnisé. Il en est de même du permissionnaire de voirie et de ceux qui bénéficient de concessions et d’autorisation d’exploitation.

Pour être conforme à la politique de sauvegarde opérationnelle 2 (SO 2) de la Banque Africaine de Développement, l’évaluation des terres, et de tout bien affecté, doit se faire au prix du marché et doit tenir compte des frais de transaction.

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Dans le contexte sénégalais, le prix du marché serait plus avantageux pour les PAP malgré l’existence du Décret n° 2010-439 du 6 avril 2010.

En effet, la législation nationale fixe des barèmes par mètre-carré par département et par zone dans tous les secteurs concernés par le projet conformément au Décret n° 2010-439 du 6 avril 2010 abrogeant et remplaçant le décret n° 88- 74 du 18 janvier 1988 fixant le barème des prix des terrains nus et des terrains bâtis applicable en matière loyer et de calcul de l'indemnité d'expropriation pour cause d'utilité publique.

Cependant, le législateur a prévu que ledit décret fasse l’objet d’une révision tous les deux (2) ans. Ce qui n’est pas le cas depuis 2010.

Toutefois, dans le cas des propriétaires qui ont un titre foncier, l'indemnisation reconnaît le statut juridique du terrain, et la propriété est indemnisée au prix du mètre-carré (FCFA / m2) des barèmes révisés du décret n° 2010-439 du 6 avril 2010.

Dans le cas des propriétaires qui ont un bail emphytéotique ou un bail ordinaire, l'indemnisation pour les droits sur le terrain sera traitée de la même manière, c'est-à-dire, au taux d'un mètre-carré basé sur le décret n° 2010-439 du 6 avril 2010.

Toutefois, il faut rappeler qu’il n’est envisagé l'indemnisation des occupants irréguliers. Il en est de même pour les détenteurs d’autorisation d'occuper le domaine public ou le domaine privé, de permission de voirie et de concessions et autorisation d'exploitation. 9.3. COMPENSATION DES RESSOURCES FORESTIERES

La destruction de ressources forestières pour l’implantation des modules de l’agropole ou l’aménagement de pistes d’accès à ces modules, doit faire l'objet d'une compensation. Celle-ci se fera par transfert à la Direction des Eaux et Forêts conformément au décret n°96-572 du 9 juillet 1996 modifié, fixant les taxes et redevances en matière d’exploitation forestière. La compensation se fera sur la base d’un taux par hectare à définir pour chaque zone et qui devra faire l’objet de concertations franches entre les administrations ayant la gestion des forêts dans leurs attributions pour l’intérêt des communautés qui y sont attachées. 9.4. COMPENSATION DES CULTURES ET ARBRES FRUITIERS

Les impacts de l’agropole peuvent également concerner la destruction des cultures et d’arbres fruitiers. Toute destruction d’arbres fruitiers ou de cultures vivrières maraîchères ou industrielles se trouvant sur les sites d'intervention de l’agropole devra donner lieu à une indemnisation. Pour les cultures annuelles (vivrières maraîchères), l’indemnisation tient compte du prix d’achat au producteur et de la densité des cultures. S’agissant des cultures pluriannuelles, ce sont les premières années de production, les années de croissances et la période de déclin qui sont considérées. L’indemnité est calculée par pied ou par unité de superficie suivant le cas. La détermination de la valeur intégrale de remplacement exige que soient pris en compte non seulement le produit de la culture sur une année, mais aussi et surtout le coût d’installation de la plantation ainsi que le revenu perdu pendant les années nécessaires à l’installation et non productives de la plantation qui varie suivant l’espèce.

Ainsi, pour les cultures vivrières, le coût est ajusté aux taux courants du jour, et représente le coût pendant une récolte. La valeur de compensation des cultures est estimée sur la base de : • la valeur d’une production annuelle à partir du rendement estimé de la culture actuelle et discutée avec la PAP concernée : • valeur de la production = superficie (m²) * rendement (kg/m²) * prix unitaire du produit (FCFA/kg), le coût de mise en valeur du terrain pour que la PAP puisse reproduire les mêmes plantations à leur âge actuel (le " coût de mise en valeur = coût unitaire de mise en valeur (FCFA/m²) *superficie (m²) si c’est une culture annuelle" ou bien coût de mise en valeur = coût unitaire de mise en valeur (FCFA/pds) * nombre de pieds si c’est une culture pérenne ou des arbres). Ainsi, le coût de compensation comprend :

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• pour les cultures annuelles : la valeur de la production d’une culture pendant la dernière campagne et le coût de la mise en valeur Coût de compensation = valeur de production + coût de mise en valeur. • pour les cultures pérennes (arbres fruitiers et bois d’œuvre) : la valeur de la production perdue jusqu’à ce que l’arbre atteigne sa phase de production et le coût de la mise en œuvre : • Coût de compensation = valeur de production * nombre d’année jusqu’à phase de production + coût de mise en valeur. • Les prix unitaires sont les prix du marché de collecte. Le coût de la mise en œuvre correspond au coût des investissements pour l’aménagement et la fertilisation du terrain pour atteindre son niveau actuel de production (mains d’œuvre, semence, fertilisation naturelle avec de la bouse de vache, etc.). L’évaluation des coûts sera basée sur les méthodes de calcul du Ministère de l’Agriculture et du développement rural. Il arrive souvent que des plantations arrivent à leur maturité, mais avec le manque d’entretien, leur rendement reste très faible.

En ce qui concerne les arbres fruitiers productifs, la compensation est évaluée en tenant compte de la production moyenne annuelle des différentes espèces et des prix du marché pour les récoltes des arbres adultes. Le coût de remplacement intègre les coûts d'aménagement, de plantation et d'entretien, jusqu'à la maturité des plants.

Pour ce qui est des arbres fruitiers non encore productifs, le dédommagement concerne le coût d’acquisition et de remplacement des jeunes pousses, y compris les coûts d'aménagement. 9.5. COMPENSATION POUR LES BATIMENTS ET INFRASTRUCTURES

Bien que la destruction ou l’acquisition de bâtiments existants ne soient pas, à priori, envisagées par l’agropole, les modalités de compensations sont exposées dans le cadre du présent CPR. L'évaluation des indemnités de compensation des bâtiments est effectuée par les Commissions d’évaluation ad-hoc, mises en place par les autorités administratives, en rapport avec les collectivités locales. La compensation se fait sur la base des coûts de remplacement des immeubles qui seront affectés par le projet. Elle comprend les bâtiments et les infrastructures comme les immeubles, les maisons, les cases, les latrines, les clôtures, les poulaillers, les puits, etc. S’il est envisagé des compensations en nature des infrastructures perdues, de nouvelles structures de même superficie et de même qualité que les infrastructures détruites, devront être reconstruites sur des terres de remplacement qui sont elle-même acquises. Les prix du marché déterminent les valeurs. Le calcul des indemnités prend également en compte le coût du transport et la livraison des matériaux au site de remplacement ainsi que le coût de la main d'œuvre requise pour la construction de nouveaux bâtiments. 9.6. COMPENSATION POUR PERTE DE REVENU POUR LES ACTIVITES FORMELLES ET INFORMELLES

D’une manière générale, les personnes déplacées sont obligatoirement privées de leurs sources de revenu pendant un certain temps. Même si l'infrastructure qu'elles doivent occuper est achevée avant le déménagement, il leur faut nécessairement du temps pour avoir une nouvelle clientèle, pour s'adapter au milieu et au type de concurrence en cours sur le nouveau site. Sur la base de l'enquête socio-économique, une compensation pour perte de revenu doit être prise en compte. Elle couvrira toute la période de transition et sera calculée sur la base du revenu journalier de la catégorie socioprofessionnelle, qu’elle soit dans le secteur formel ou informel. Les pertes de revenus suite au déplacement involontaire d’un ménage dans le cadre des activités du projet devra faire l’objet d’une compensation après évaluation sur la base du revenu antérieur et devra également faire l’objet d’une compensation comprenant au minimum trois mois de revenus et le paiement de trois mois de salaire. 9.7. COMPENSATION POUR LES SITES CULTURELS OU SACRES

En Casamance, il existe plusieurs sites sacrés ou culturels au niveau de chaque région. Cela concerne notamment les forêts sacrées, les autels, les centres d’initiation, les sites rituels, les tombes et cimetières ou d’espaces qui ont un intérêt spirituel pour les populations locales, etc.

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Sont considérés comme sites sacrés les sites ou lieux ou structures caractéristiques qui sont acceptés comme étant sacrés par les lois locales ou les populations locales, en particulier la pratique coutumière, la tradition et la culture.

Pour éviter tout conflit entre les personnes et/ou les communautés liés à la profanation de sites sacrés par les activités des sous-projet de l’agropole, les structures de mise en œuvre ne devraient pas autoriser l'exécution de ces activités. Un effort particulier devra être fait pour que les activités de construction des modules et des pistes d’accès aux modules, évitent d'empiéter sur ces sites culturels et/ou sacrés.

Dans le cas de sites sacrés, la compensation sera déterminée par des négociations avec les parties concernées.

10. MECANISME DE GESTION DES PLAINTES ET DES CONFLITS

Lors de l’implantation de l’agropole, plusieurs types de conflits peuvent survenir en cas de réinstallation. Pour prendre en charge les griefs, les réclamations et les conflits, un mécanisme de gestion des plaintes devra être mis en place. Parmi les problèmes susceptibles d’apparaître, figurent : (i) des erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ; (ii) des désaccords sur des limites de parcelles ; (iii) des conflits sur la propriété d'un bien ; (iv) des désaccords sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ; (v) les successions, divorces, et autres problèmes familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété, ou sur les parts, d'un bien donné ; (vi) des désaccords sur les mesures de réinstallation (emplacement du site de réinstallation ; type d'habitat proposé ; caractéristiques de la parcelle de réinstallation, etc.) ; (vii) des conflits sur la propriété d'une activité artisanale/commerciale (propriétaire du fonds et exploitant différents, donc conflits sur le partage de l'indemnisation).

Le mécanisme de gestion des plaintes s’articulera autour des étapes ci-dessous présentées.

ETAPE 1 : L’INFORMATION DES PAP SUR LE MÉCANISME DE GESTION DES PLAINTES

L’information des PAP sur le mécanisme de gestion de plaintes se fera à travers les registres de doléances mises en place auprès des autorités locales (mairie) de la localité concernée. Ensuite, le projet informera les PAP sur la procédure à suivre pour pouvoir se plaindre.

ETAPE 2 : ENREGISTREMENT DES PLAINTES

Au niveau de chaque collectivité locale concernée par les activités de l’agropole, il sera déposé un registre de plainte au niveau de la mairie. Ces institutions recevront toutes les plaintes et réclamations liés au processus de réinstallation, et les transmettront au niveau de l’agropole. Un modèle d’enregistrement des plaintes est annexé au présent CPR.

ETAPE 3 : MÉCANISME DE RÉSOLUTION À L'AMIABLE DES GRIEFS

Dans la zone du projet, le recours au règlement des conflits à l’amiable est souvent privilégié. Ce mode de règlement fait intervenir d'abord les chefs de villages et autorités coutumières et religieuses, ensuite les autorités locales et administratives.

Dans le cadre des PAR qui seront préparés, les mécanismes suivants sont proposés pour résoudre les conflits qui peuvent naître en raison du déplacement des populations : • Toute personne se sentant lésée par le processus d’évaluation/indemnisation devra déposer, dans sa localité, une requête auprès de la mairie qui analysera les faits en relation avec la CEP, et statuera. • Si le litige n’est pas réglé, il est fait recours à l’Autorité Administrative de la localité. Cette voie de recours (recours gracieux préalable) est à encourager et à soutenir très fortement.

Si le requérant n’est pas satisfait, il peut saisir la justice à travers le tribunal régional.

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ÉTAPE 4 : DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES ET RECOURS À LA JUSTICE

Le recours à la justice est possible en cas de l’échec de la voie amiable. Cette voie n’est cependant pas à privilégier car elle peut être source de blocage du projet.

11. PARTICIPATION DU PUBLIC ET DIFFUSION DE L’INFORMATION

La consultation du public a permis la prise en compte des perceptions, attentes et préoccupations des parties prenantes du projet dans le processus d’élaboration du CPR. Elle s’est déroulée du 12 mars au 12 juin 2019 selon plusieurs séquences dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Elle s’inscrit dans une logique d’implication des principaux acteurs institutionnels et locaux dans la conception du projet afin de mettre en exergue les enjeux environnementaux et sociaux et contribuer efficacement à la durabilité du projet.

L’approche participative a été privilégiée, en impliquant toutes les catégories d’acteurs de la zone du projet (autorités administratives et collectivités locales, services techniques, projets et programmes, organisations de producteurs, société civile, ONG etc.). Des consultations collectives et individuelles ont été réalisées avec les acteurs impliqués dans le processus de mise en œuvre de l’agropole. Cette démarche a permis aux différents acteurs de donner leur point de vue et leurs préoccupations sur les activités prévues et de contribuer à la formulation de recommandations pour assoir les bases d'une mise en œuvre concertée du projet.

La participation et la consultation publique se sont déroulées sous formes de focus group et de rencontres individuelles qui ont réuni tous les acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans le domaine du développement rural en général au niveau de chaque région. Ces rencontres ont permis d'analyser le niveau d'acceptabilité sociale du projet, d'appréhender les préoccupations et craintes autour du programme et de capitaliser les diverses expériences dans le suivi et la mise en œuvre des sous-projets. 11.1. DETAIL DES RESULTATS DE LA CONSULTATION DU PUBLIC DANS LA ZONE DE L’AGROPOLE

Le tableau 12 ci-après présente le détail des résultats de la consultation publique réalisée dans la zone de l’agropole.

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Tableau 10 : Détail de la consultation publique dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et DE DE SEDHIOU REGION DE KOLDA AUTORITES ADMINISTRATIVES PRÉOCCUPATIONS LES PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS ■ Le déboisement de plusieurs hectares qui contribuerait à la réduction des ■ Déficit d’implication des collectivités territoriales pour le choix ■ La prise des décisions au niveau central sans surfaces forestières et l’érosion de la diversité biologique avec des des sites devant accueillir les modules de l’agropole ; l’implication du niveau local est peut constituer conséquences écologiques qui peuvent être énormes à plus ou moins long ■ Accessibilité d’Adéane, module central par rapport aux un facteur de risque par rapport à la réussite ; terme ; départements de Bounkiling et Sédhiou ; ■ Le manque de rigueur dans le choix des filières ■ Les risques d’accident avec la densification du transport notamment au ■ Déficit de communication entre niveaux central et et la non prise en compte de la dimension niveau des sites ciblés pour accueillir les différents modules de l’agropole ; déconcentré qui ne facilite pas une bonne coordination pour la environnementale et la main-d’œuvre locale ■ La sécurité des personnes et des biens eu égard au conflit latent dans la mise en œuvre de l’agropole ; peuvent être sources d’échec de l’agropole ; zone ; ■ Le non-respect des engagements des parties prenantes qui ■ Les tensions qui peuvent survenir de ■ La non appropriation du projet par les communautés qui peut constituer une pourrait anéantir tous les efforts et engloutir les espoirs des l’expropriation des terres, de pertes d’actifs ou entrave à son appropriation ; populations de la Casamance. d’activités chez les populations dans le cadre de ■ La disponibilité foncière qui peut faire défaut notamment dans la région de l’implantation des modules ; Ziguinchor ; LES ATTENTES ■ La non implication des populations en amont et ■ Le déficit éventuel de main-d’œuvre de qualifié eu égard à l’insuffisance ■ la valorisation des filières mangue et anacarde, un impact en aval du processus de mise en place de d’écoles de formation professionnelle surtout en ce qui concerne les usines économique et social sur les populations à travers l’agropole Sud d’autant plus que le projet leur de transformation de produits agricoles ; l’encadrement de la chaine de valeur (du producteur au est destiné pour la création d’emplois et ■ La pollution des eaux et des sols par la production attendue de beaucoup marché national et international pour permettre à chaque l’installation d’unités de production ; de déchets solides et liquides issus des processus de transformation par les acteur d’y trouver son compte) ; ■ La prise en compte des aspects de santé en usines qui seront implantées dans l’agropole ; ■ le développement d’une stratégie pour appuyer la production rapport avec le flux de travailleurs venus ■ Marginalisation des familles dont les terres ont été impactées par le projet ; (semences, intrants, espèces améliorés) en relation avec les d’ailleurs. ■ Contraintes techniques : organisation des filières, intégration des marchés institutions de recherche (ISRA, université de Ziguinchor) pour ATTENTES internationaux, etc. ; améliorer la qualité de la production et réduire les pertes de ■ Le décloisonnement de la zone et amélioration ■ La dégradation des meurs chez les populations autochtones (prostitution, production au niveau de la filière mangue ; de la situation économique en termes d’offres usage de stupéfiants, etc.) du fait d’un afflux massif attendu de personnes ■ le renforcement des capacités des organisations des d’emplois dans les différents maillons des pour la recherche de travail. producteurs et d’actions des PME ; chaînes de valeurs (production, transformation, LES ATTENTES ■ La valorisation du potentiel agricole de la zone sud par la transport, etc.) ; ■ L’augmentation de la valeur ajoutée et l’opportunité de débouchés pour les création de chaines de valeurs pour la promotion d’une valeur ■ L’amélioration de la situation nutritionnelle ou produits locaux et l’augmentation de la richesse des populations ; ajoutée et la consolidation des performances dans toutes les alimentaire de la population si une bonne partie ■ La préservation des intérêts des communautés à travers en particulier la filières surtout le riz ; des produits transformés est commercialisée sur création d’emplois et de richesse chez les jeunes et les femmes, ce qui ■ La mise en place des infrastructures socioéconomiques pour place ; pourrait contribuer à la lutte contre l’émigration clandestine dans la région, promouvoir le développement des activités génératrices de ■ Le renforcement de la pertinence du maillage et la construction d’infrastructures sociales (écoles, structures sanitaires, revenus, la création d’emplois et la lutte contre le chômage et énergétique que le gouvernement du Sénégal etc.) la précarité de la vie ; est en train d’installer notamment là travers la

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA ■ Le levier pour le développement économique de la commune d’Adéane à ■ Le renforcement de la compétitivité et de l’attractivité des ligne de 225 KW entre Kédougou et Ziguinchor, travers l’accroissement des recettes fiscales pour la commune. territoires ainsi que le développement du secteur secondaire à traversant ainsi toutes les localités du Fouladou. RECOMMANDATIONS travers l’industrialisation. La fourniture d’électricité à travers cette ligne, à ■ Choisir les sites d’implantation des modules de l’agropole sur des bases LES RECOMMANDATIONS terme permettra à beaucoup d’entreprises de concertées et légales, et mettre en place des cadres de concertation ■ Prôner l’approche participative en impliquant tous les acteurs, sortir de Dakar et s’installer en Casamance par pérennes garantissant la participation et l’inclusion de tous les acteurs des autorités décentralisés aux autorités déconcentrés tout en exemple. L’agropole pourra s’aligner à cette concernés ; définissant clairement le rôle et les responsabilités de chacun, dynamique en rendant efficient l’investissement ■ Impliquer davantage les services techniques et procéder à la signature de et instaurer la tenue régulière de comités départementaux de du transport de l’électricité haute tension et la convention entre ces derniers et l’agropole en vue d’un accompagnement développement (CDD) pour partager les informations à connexion au réseau des futures entreprises qui dans les domaines de leurs compétences ; chaque étape du processus de mise en place de l’agropole ; vont s’installer sur place. ■ Respecter les délais de mise en place de l’agropole, et accompagner les ■ Indemniser les populations impactées par l’agropole (terres RECOMMANDATIONS producteurs notamment dans les activités transformation des produits ; agricoles, maisons) de façon juste, et veiller à la ■ Impliquer tous les acteurs (population, task ■ Sur la base de la réussite de la phase test sur la mangue et l’anacarde, représentation équitable des familles d’acteurs dans les force, autorités, etc.) dans le processus de étendre les activités de l’agropole vers d’autres produits comme le madd, le organes de pilotage du projet. création, de mise en œuvre et d’exploitation de toll, etc., et créer des plateformes secondaires au niveau des ■ Créer des plateformes secondaires au niveau des l’agropole en s’appuyant sur un programme arrondissements pour faciliter la collecte des productions. arrondissements pour faciliter la collecte des productions ; concerté de communication ; ■ Créer une unité de traitements des déchets qui pourra être ■ Veiller à ce que toute la production ne soit pas réutilisée dans le cadre de l’agropole ; exportée, et faciliter l’accès de la population ■ Veiller au respect des engagements par les différentes parties locale aux produits transformés ; prenantes, la transparence dans la gestion du projet, et à la ■ Favoriser l'emploi des jeunes notamment locaux rigueur dans le choix des entreprises devant conduire les ; travaux notamment en ce qui concerne leurs capacités ■ Travailler en étroite collaboration avec l’autorité logistiques, financières et techniques ; administrative dans tout le processus d’implantation de l’agropole, et veiller à ce que les services techniques soient bien impliqués dans les activités du projet ; ■ Veiller à la préservation de l’environnement dans tout le processus d’implantation et d’exploitation de l’agropole. ELUS LOCAUX PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS ■ Le fait que Adéane ait été choisi comme site d’accueil du module central de ■ Les risques environnementaux et sociaux, les différentes ■ L’insécurité qui sévit dans la zone depuis l’agropole Sud au détriment d’autres localités concurrentes de pathologies des plantes (mouches des fruits, les attaques des plusieurs décennies qui constitue un facteur de l’arrondissement peut être source de frustration qui peut être à l’origine de insectes) constituent une menace sérieuse sur la viabilité du risque pour le développement de l’agropole ; sabotage avec comme conséquences le découragement de potentiels projet agropole ; ■ La déforestation liée au défrichement des sites bailleurs de fonds ; ■ Les risques de rupture de matières premières étant donné la ciblés dans chaque région qui va contribuer au ■ L’insécurité du fait que le village de Baghagha qui abrite le module central saisonnalité des productions des filières ciblées ; processus de dégradation des ressources

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA soit attaqué chaque année par des malfaiteurs ; ■ La question foncière (disponibilité des terres) liée à forestières ; ■ La recrudescence de maladies (IST VIH/SIDA par exemple) avec l’arrivée l’implantation des modules et les conséquences qu’elle peut ATTENTES d’étrangers à la recherche de travail avec l’avènement de l’agropole ; générer au niveau du projet en termes d’acceptabilité par les ■ L’agropole peut contribuer à l’harmonisation des ■ Le défrichement pour l’implantation des modules peut être source de populations ; activités dans les trois régions, au destruction de la flore et des produits forestiers non ligneux (nérés, maad, ■ L’accessibilité du module central (Adéane) qui peut constituer désenclavement des sites ciblés, et au toll, etc.) qui prennent du temps à se régénérer ; un problème pour l’acheminement des productions en développement des secteurs économiques ; ■ La délicatesse de la question foncière en Casamance, et la nécessité de provenance des départements de Sédhiou et de Goudomp ■ Le renforcement des capacités de ceux qui vont bien sensibiliser les populations concernées dans le choix des sites devant vers ce lieu ; travailler dans l’agropole, la valorisation des abriter les modules ; ■ Le déficit de route et de pistes de production dans la région produits forestiers, la lutte contre le sous-emploi, ■ Un risque commercial (vente des produits) en raison de l’absence de qui peut avoir un impact négatif sur le transport des produits et l’autonomisation des femmes favorisée par marchés pour leur écoulement ; vers les modules satellites ; les activités économiques. ■ La préservation des intérêts des communautés pour qu’elles puissent se ■ La non implication des structures, des collectivités RECOMMANDATIONS sentir inclues dans le projet notamment en termes d’emplois ; territoriales, des populations et de la main-d’œuvre locale qui ■ Impliquer tous les acteurs notamment à la base ■ Les bana-bana peuvent constituer une menace en ce sens qu’ils peuvent peut être source de frustration et de contrainte pour pour réussir l’appropriation et la durabilité de court-circuiter le système de façon à ce que les producteurs n’amènent pas l’acceptabilité sociale du projet ; l’agropole ; leurs produits au niveau des modules/plateformes si une bonne ■ Le changement des mœurs au niveau local avec l’arrivée de ■ Renforcer les capacités des acteurs notamment organisation n’est pas instaurée entre les producteurs et l’agropole ; travailleurs en provenance d’autres localités ; dans les domaines des nouvelles technologies ■ La menace réelle que constitue la mouche blanche au niveau de la ATTENTES et de l’entreprenariat. production de mangue malgré l’intervention de l’ISRA dans ce domaine. ■ Le développement des unités satellites qui doivent être ATTENTES fonctionnelles et jouer leur véritable rôle pour le prétraitement ■ Opportunité pour les jeunes de rester dans leurs terroirs avec la création des produits ; d’emplois ce qui pourrait atténuer l’émigration clandestine vers l’Europe et ■ Le renforcement des capacités des femmes en matière de la Gambie et l’exode rural vers Dakar ; transformation des produits agricoles ; ■ Opportunités pour la réalisation d’infrastructures sociales de base surtout ■ L’agropole va révolutionner la transformation de la mangue et pour la santé et l’éducation, l’amélioration des conditions de vie des les produits transformés peuvent être exportés, et concourir populations (création de nouvelles sources de revenus, amélioration des au développement durable de la zone ; conditions d’existence, augmentation du pouvoir d’achat) ainsi que le ■ Établir des textes réglementaires qui vont définir les rôles et développement socio-économique de la Casamance à travers la responsabilités de chaque acteur (conseils départementaux, valorisation des ressources naturelles ; Maries, services techniques décentralisés, population, ■ Contribution à l’augmentation de la visibilité de la région grâce aux produits partenaires) ; « made in Casamance » qui seront vendus à travers le Sénégal et le ■ Écoulement facilité de toutes les productions (fruits, produits monde. agricoles, forestières, etc.) issues des pôles communautaires, RECOMMANDATIONS des pôles aquacoles. ■ Faire en sorte que la collectivité et la population puissent se retrouver dans RECOMMANDATIONS ce projet d’abord à travers la main d’œuvre et les investissements (écoles, ■ Renforcer les unités satellites ainsi que la formation des postes de santé, ambulance) que la responsabilité sociétale des entreprises producteurs, tout en privilégiant la main d’œuvre locale ; devrait prendre en compte ; ■ Concevoir et mettre en œuvre un programme de

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA ■ Faire en sorte que la Commune d’Adéane puisse bénéficier de retombées communication notamment en direction des populations, et un notamment en ce qui concerne les taxes ; programme de renforcement des capacités et ■ Procéder à l’extension du lotissement du village de Baghagha c’est-à-dire d’accompagnement des producteurs ; lui accorder un espace pour pourvoir loger les étrangers qui vont venir étant ■ Réfléchir sur l’opportunité de faire bénéficier de retombées donné le manque actuel d’espace habitable dans le village ; financières au conseil départemental ; ■ Augmenter la capacité électrique et l’accès à l’eau pour améliorer les ■ Veiller au respecter des mœurs et cultures des autochtones ; conditions de vie des populations dans la commune d’Adéane et en ■ Prendre toutes les dispositions pour améliorer les particulier à Baghagha village qui accueille le module central ; infrastructures routières pour faciliter la circulation des ■ Concevoir et mettre en œuvre un programme d’information et de personnes et des biens notamment en érigeant un pont sur sensibilisation des populations sur le projet agropole afin de leur permettre Témento, à Bambaly ou y transférer plus tard le bac de de mieux comprendre le projet ; Marsassoum, réhabiliter le barrage de Diopcounda et bitumer ■ Trouver des marchés en amont pour la commercialisation des produits finis la route reliant Saré Téning à la RN6 ; afin d’éviter le risque commercial. ■ Procéder à une discrimination positive pour le recrutement de la main d’œuvre.

SERVICES TECHNIQUES PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS ■ La difficulté de trouver une assiette de 250 ha au risque d’empiéter sur les ■ Le respect des mesures d’accompagnement sociales et les ■ La question foncière liée à l’implantation des zones classées ou les établissements humains ; normes environnementales, et l’implication de l’ensemble des modules régionaux qui peut générer des conflits ■ La mise à disposition de fonds pour la prise en charge du plan cadre de acteurs dans la mise en œuvre du projet agropole ; au niveau des villages polarisés ; gestion environnementale et sociale, d’études complémentaires (étude ■ Les risques liés au changement climatique (l’irrégularité des ■ L’enclavement des sites pour sortir les produits d’impact approfondie ou une analyse environnementale initiale ou autre, pluies qui peut impacter négativement la production dans certaines localités comme dans le l’appui institutionnel aux services techniques, le renforcement des capacités d’anacarde et de mangue dans la région), les maladies dues département de Médina Yoro Foula ; des acteurs tels que les services techniques, le commandement territorial, aux attaques par exemple des mouches des fruits et des ■ L’agropole risque de ne bénéficier qu’aux les acteurs locaux, etc.) ; insectes qui peuvent impacter la production (mauvais multinationales au détriment des petits ■ L’accessibilité de Adéane à partir des départements de Goudomp et de rendement) ; producteurs de la région et peut être source Sédhiou sans un pont à Goudomp ; ■ La dégradation de l’environnement avec la production de d’exploitation des ressources forestières et ■ Les risques de pathologies respiratoires avec le soulèvement de poussières déchets et la pollution de toute nature aussi bien pendant la minières de la Casamance ; par les entreprises lors des travaux de construction des modules de phase des travaux que pendant celle de l’exploitation de ■ La salinisation des terres qui est entrain de l’agropole ; l’agropole ; progresser dans la région avec une pollution des ■ L’absence d’une situation de référence sur les filières ciblées (mangue et ■ Emergence de nouvelles maladies liées à l’afflux de sols qui constitue une réelle contrainte à anacarde) par l’agropole notamment en ce qui concerne l’occupation de sol personnes venues d’ailleurs pour les besoins d’emplois ; l’agriculture ; à partir de laquelle on pourra évaluer la progression de ces cultures en ■ La question foncière notamment l’expropriation des terres et ■ La faiblesse du niveau de formation termes de défrichement ; la question des indemnisations des personnes impactées y professionnelle des jeunes qui peut être un frein ■ La destruction du couvert végétal lors de la mise en place des modules de afférentes, la non implication effective des populations, qui pour l’emploi de cette catégorie d’acteurs dans l’agropole avec comme conséquences l’érosion des sols, la destruction de peuvent être des facteurs négatifs pour l’acceptabilité du la région, et favoriser les jeunes des autres la faune et de la flore, le déséquilibre écologique dans la zone ; projet par les populations ; régions du pays ;

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA ■ La pression sur les terres qui peut être source de conflits de même que ■ Les risques de marginalisation des cultures céréalières au ■ Les charges récurrentes à la mise en place celle exercée sur les produits forestiers (fruits forestiers et ressources profit des cultures d’anacarde et de mangue dans la région ; d’une usine en Casamance peuvent être source ligneuses) et les forêts du fait d’une course effrénée vers les terres pour ■ La difficulté d’écoulement des produits transformés qui est de découragement pour les investisseurs ; l’augmentation des superficies emblavées pour la mangue et l’anacarde ; une question cruciale qu’il faut gérer dès le départ du ■ La domination des aspects économiques sur les ■ une mauvaise gestion des déchets issus de l’agropole (eaux usées, projet tout en pensant à la conservation (magasins de aspects sociaux (statut, mode de recrutement, déchets solides) qui peut être source de pollution du milieu aquatique ; stockage et conservation) ; type de contrat, etc.) ; ■ le risque que l’agropole soit à l’origine du développement d’une ■ L’insécurité qui qui sévit en Casamance qui peut constituer ■ La Guinée Bissau produisant de grandes monoculture d’anacarde et de mangue en mettant l’accent sur ces deux une entrave à la bonne marche de l’agropole ; quantités d’anacarde pourrait concurrencer le cultures ; ■ La salinisation des terres et l’ensablement des vallées ; Sénégal si les bonnes mesures ne sont pas ■ L’insécurité qui sévit encore dans la zone avec un risque potentiel de ■ Les risques de rupture de matières premières du fait de la prises pour parer à cette éventualité par la mise conflits ; saisonnalité des productions des deux filières ciblées ; en place d’un bon cadre de concertation et de ■ Les conséquences des changements climatiques, le développement des ■ Le vieillissement des manguiers avec comme conséquence la coopération entre les deux pays ; maladies et le parasitisme des fruitiers, qui peuvent être un risque pour la baisse de la production ; ■ Le manque de matières premières pendant une diminution des quantités de productions de fruits (matières premières) en ■ L’enclavement de certaines zones de production. certaine période de l’année du fait de la Casamance ; ATTENTE saisonnalité des productions d’anacarde et de ■ Les risques d’expropriation des terres et disparition des petites unités de ■ Appui au comité de suivi environnemental (appui mangue, situation qui peut être exacerbée par le transformation au profit des multinationales qui vont s’installer avec institutionnel, renforcement de capacités) qui lui permettra de phénomène des changements climatiques ; l’avènement de l’agropole ; faire le suivi convenablement ; ■ Le manque de données fiables sur les filières ■ Le fonctionnement de l’agropole sur toute l’année étant donné que la ■ Le développement de la région de Sédhiou à travers le projet retenues ; mangue et l’anacarde sont des produits saisonniers (plusieurs unités qui va apporter un plus à la communauté de Sédhiou, et faire ■ Les maladies et attaques au niveau des ferment faute de matières premières à une certaine période de l’année) ; en sorte que les populations en bénéficient par les emplois plantations de manguiers (mouche des fruits) et ■ Le risque de dégradation rapide des pistes de production par les gros créés, le développement des infrastructures, et les mesures d’anacarde, et le manque de données fiables porteurs d’accompagnement (santé, éducation, etc.) ; sur ces deux cultures ; ■ La concurrence qui peut exister entre l’’agropole et les unités de ■ La promotion de la valeur ajoutée aux produits locaux ■ Le retour de la paix définitive en Casamance ; transformation existantes qui peut anéantir les activités des femmes transformés, et un profit pour les femmes qui sont le maillon ■ L’extension des superficies des champs transformatrices de fruits si une coordination horizontale n’est pas établie. central de la transformation des fruits et légumes ; d’anacarde et de manguiers au détriment des ATTENTES ■ Une intégration des différentes filières ciblées et l’implication forêts et des autres cultures ; ■ L’implication effective des services techniques pour leur permettre de jouer des acteurs de ces secteurs ; ■ Le développement des cultures d’anacarde et pleinement leurs rôles dans la mise en place et l’exploitation de l’agropole ; ■ la présence de projets structurants pour mettre en place des de mangue au détriment des autres cultures qui ■ La contribution au développement socio-économique de la région par la Centres d’impulsion pour la modernisation de pourrait installer la Casamance dans le création de beaucoup d’emplois qui peut réduire l’émigration clandestine, le l’Elevage(CIMEL) pour booster la production, mais également développement de monocultures, et développement des activités génératrices de revenus, et la réduction de la la mise en place de laboratoire régional de contrôle de qualité les maladies qui pourraient ravager les pauvreté à travers la mise en place d’infrastructures économiques ; des Denrées alimentaires d’origine animale(DAOA). productions. ■ La possibilité chez les producteurs de vendre leurs produits aux industriels ■ Un équipement adapté à une industrialisation qui permet de ATTENTES à des prix homologués pour la mangue et l’anacarde, ce qui peut leur transformer sur place les DAOA (les produits laitiers, les ■ Un véritable levier de développement procurer des revenus et des retombées conséquentes ; œufs, la cire, les viandes, les cuirs et peaux etc.) est économique et social de la région naturelle de la ■ La valorisation et l’augmentation de la valeur ajoutée des produits telle que également attendue. Casamance à travers l’amélioration de la qualité

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA l’anacarde. ■ Développement de l’aquaculture ; et la valorisation des produits horticoles et ■ Le renforcement de la fonctionnalité des centres de formation ■ La création de centres de formation équipés au sein de agricoles, la création d’emplois qui réduit le professionnels qui sont censés former les futurs employés de l’agropole à l’agropole pour renforcer les capacités des producteurs ; chômage et l’émigration clandestine, et travers l’élargissement de leurs capacités d’accueil, leur équipement et la ■ L’accueil des élèves de l’enseignement général pour leur l’accroissement général du pouvoir d’achat des capacitation des formateurs notamment dans les domaines de la permettre de découvrir le monde du travail, ce qui peut populations de la zone Sud ; transformation des fruits, des légumes et des céréales. susciter des vocations mais et surtout changer la conception ■ Des investissements conséquents pour RECOMMANDATIONS erronée que les élèves ont de la formation professionnelle et l’aquaculture dans la région qui font souvent ■ Accélérer la réalisation du projet parce que cela suscite beaucoup d’espoirs technique, qui consiste à croire qu’elle n’est là que pour défaut étant donné l’importance du poisson dans au niveau des producteurs des trois régions avec des prix homologués. accueillir les « déchets » du système. la région par rapport à la mangue et à Même si la filière anacarde est plus organisée, les producteurs n’y voient RECOMMANDATIONS l’anacarde ; pas encore leurs comptes. Avec cette agropole, les agriculteurs auront plus ■ Se rapprocher des services techniques et de les impliquer ■ La réduction des pertes post-récolte à gagner avec des prix stables ; étroitement dans le projet ; (pourrissement de la mangue), et promotion de ■ Mettre en place un comité pluridisciplinaire impliquant tous les services pour ■ Veiller au respect des normes environnementales et de la la consommation locale des produits trouver des solutions à tout problème ; réglementation d’une manière générale ; transformés de la Casamance ; ■ Faire un recensement des unités de transformations fonctionnelles afin ■ Que les rôles et responsabilités des acteurs institutionnels ■ L’organisation du secteur et les organisations d’éviter d’installer au niveau de la plateforme des unités déjà existantes ; soient clairement identifiés et définies dans le cadre de cette socio-professionnelles, i les accompagner, les ■ Inscrire l’agropole dans le schéma global de développement de la étude ; organiser et les former ; Casamance ; ■ Élaborer et mettre en œuvre un programme de ■ L’amélioration de la production à travers la ■ Stopper l’exportation des noix brutes de cajou, et faire en sorte qu’une communication jusqu’au niveau des villages en utilisant les recherche, l’organisation du secteur et les bonne partie des producteurs puissent avoir des contrats et des radios locales, et mettre en place un mécanisme de organisations socio-professionnelles et la conventions de commercialisation avec l’agropole au moins pour sécuriser renforcement permanent des capacités des différents acteurs préservation des intérêts des producteurs. l’activité de transformation ; concernés par les filières ciblées ; RECOMMANDATIONS ■ Procéder à un recensement exhaustif des vergers de manguiers et ■ Organiser des visites d’échanges dans des localités au ■ Développer l’aquaculture dans l’agropole avec d’anacardiers ainsi que les producteurs pour évaluer la capacité de Sénégal, Afrique ou ailleurs si c’est possible, des zones où les notamment la mise en place de cages ou production de la région, encadrer les producteurs, et créer une synergie populations ont accepté de libérer leur assiette foncière pour bassins piscicoles qui nécessitent des entre les petites unités de transformation et l’agropole pour au moins la réussite d’un grand projet ; investissements lourds ; garantir la survie et la bonne marche du projet ; ■ Promouvoir le label Casamance et créer des connexions entre ■ Mettre en en place des infrastructures ■ Préserver les ressources forestières de l’extension des champs d’anacarde l’agropole et les fermes existantes ; socioéconomiques et de mangue, et au besoin, affecter une partie des recettes à un fonds de ■ Faire régulièrement des évaluations sur la mise en œuvre du ■ Mettre en œuvre un programme d’information et sécurisation des ressources forestières à travers un mécanisme à définir. projet pour en mesurer les performances et apporter les de sensibilisation pour montrer l’importance du ■ Instaurer des taxes sur la collecte des noix, et obliger les opérateurs corrections nécessaires ; projet et éviter de la frustration des populations économiques à soutenir la production et les Eaux et Forêts pour la ■ Construire des ponts pour relier Sédhiou et Goudomp et et les autres acteurs ; production permanente des plants d’anacarde de bonne qualité ; faciliter ainsi la circulation des produits et l’accès au module ■ Veiller à corriger, autant que possible, le ■ Développer un axe de collaboration entre l’agropole et l’Université de central à Adéane ; déséquilibre économique qui existe entre les Ziguinchor pour former des étudiants et développer des filières de formation ■ Renforcer la paix ; trois régions ; en vue de leur insertion dans l’agropole. ■ Faire en sorte que les travailleurs soient dans de bonnes ■ Impliquer effectivement tous les acteurs de la conditions, et favoriser la main-d’œuvre locale région notamment les services techniques dans

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA le processus d’implantation de l’agropole ; ■ Veiller à ce que l’EES soit bien conduite en insistant l’analyser les variantes, et faire une description exhaustive des différentes composantes pour faire un bon choix des technologies, sur le plan de la faisabilité sociale, économique, environnementale, les conditions environnementales de base c’est-à-dire faire une situation de référence des trois régions, les conditions d’un bon suivi environnemental à travers une bonne définition de la stratégie à adopter, et mettre à disposition les ressources financières pour la mise en œuvre du CGES ; ■ Veiller à l’inclusion des clauses environnementales et sociales dans les dossiers d’appel d’offres pour la sélection des entreprises devant réaliser les travaux de l’agropole ; ■ Créer les conditions de la pérennisation des acquis du projet et de son extension dans d’autres contrées du pays ; ■ Mettre en place des stratégies qui permettront d’avoir des données fiables sur les filières retenues pour l’agropole ■ Inclure la recherche dans le développement de l’agropole Sud ; ■ Prévoir une bonne maîtrise de l’eau ; ■ Diversifier les filières à développer dans l’agropole.

LES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS ■ Le manque de communication sur l’agropole ; ■ La participation de l’ensemble des acteurs dans le processus ■ L’avenir incertain des unités de transformation ■ La déforestation liée à l’implantation des différents modules de l’agropole et de mise en place de l’agropole ; existantes avec l’avènement de l’agropole ; les impacts environnementaux et sociaux importants (pollution, ■ Baisse de la production d’anacarde qui peut compromettre le ■ Disponibilité de la matière première en toute déforestation, déchets, etc.) ; bon fonctionnement de l’agropole ; saison étant donné la saisonnalité de la ■ Disparition des unités locales de transformation du fait d’une concurrence ■ Le manque d’organisation des producteurs et absence de production des filières retenues (mangue et déloyale entre les petites unités de transformation et l’agropole, et partenaires pour la commercialisation de la production ; anacarde) ;

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA exportation de tous les produits transformés au détriment du marché local. ■ L’extension prévue des champs de manguiers et ■ Les maladies et les attaques aux plantes ATTENTES d’anacardiers qui peut contribuer à la déforestation et même (mouche des fruits par exemple) qui peuvent ■ De nombreuses opportunités pour la Casamance : accroissement de la des feux de brousse qui peuvent détruire le patrimoine impacter sur la production notamment la production de mangue et d’anacarde et augmentation de leurs valeurs forestier de la région ; mangue ; ajoutées, création d’emplois, augmentation des revenus, amélioration du ■ L’enclavement des sites de production ; ■ La non implication des différents acteurs et cadre de vie et renforcement du tissu social ; ■ Manque de communication qui peut conduire à une mauvaise l’absence de dialogue dans les décisions ■ Une bonne organisation des producteurs qui permettra de viabiliser les perception des objectifs de l’agropole d’où une non prises ; vergers et les champs de mangue et d’anacarde et la cueillette ; appropriation du projet par les populations. ATTENTES ■ Réduction significative des pertes de production des deux produits et le ■ La présence des prédateurs et le développement de maladies ■ Appui aux producteurs sur les plans développement d’autres activités économiques autour de la mangue et des fruits (mouche blanche) qui ont un impact réel sur la organisationnels et de formation pour davantage l’anacarde. production de mangues et d’anacardes ; valoriser les filières mangue et anacarde au RECOMMANDATIONS ■ les changements climatiques qui impactent le développement profit de tous les producteurs, et la création ■ Démarrer très tôt le projet pour éviter les suspicions, et mettre en place un des cultures de manguiers et d’anacardiers ; d’emplois pour les jeunes ; cadre de concertation au sein duquel les acteurs locaux seront parties ATTENTES ■ Appui aux unités de transformation locales prenantes ; ■ Un accompagnement des producteurs sur l’amélioration de la (machine décorticage électrique, fonds de ■ Mettre en place un pôle communication pour l’agropole et sensibiliser les capacité de production, de la collecte des noix d’anacarde, le roulement pour achat de plus de matières populations pour une meilleure acceptabilité sociale de l’agropole ; stockage et l’écoulement des produits et le développement premières) afin de leur permettre de créer plus ■ Améliorer la qualité des matières premières avec l’appui des services des infrastructures (magasins de stockage) ; d’emplois au niveau local et d’augmenter les techniques compétents ; ■ Une autonomie financièrement des producteurs à travers la productions. ■ Veiller à la mobilisation à temps des moyens humains, financiers et mise en place des plateformes qui permettront de regrouper RECOMMANDATIONS matériels pour la réalisation du projet dans les meilleures conditions les produits et de les vendre facilement avec un prix ■ Visiter les unités locales existantes et voir possibles ; acceptable. comment travailler avec leurs propriétaires pour ■ Faciliter l’accès à l’agropole par la mise en place d’une ligne de transport ■ Une autosuffisance alimentaire ; que le module central à Ziguinchor puisse adéquat. ■ Appui aux organisations (GIE, coopérative) à devenir des fonctionner comme il le faut ; unions, de bonnes organisations afin de pourvoir intégrer les ■ Discuter avec l’ensemble des acteurs sur tout ce fédérations nationales. qui est prévu au niveau de l’agropole c’est-à-dire ■ Fixation des jeunes dans leurs terroirs ; des producteurs jusqu’aux transformateurs en ■ Accroissement des richesses au niveau local et amélioration passant par les collecteurs, les commerçants, des conditions sanitaires et d’éducation. les transporteurs, etc. Échanger avec eux sur RECOMMANDATIONS toutes les étapes du projet et éviter de venir à ■ Doter les producteurs de moyens adéquats notamment des chaque fois partager des idées déjà définies ; moyens de transport pendant l’hivernage pour la récolte des ■ Financer et appuyer d’abord ceux qui s’activent produits ; dans la filière c’est-à-dire les acteurs directs au ■ Informer et sensibiliser davantage les producteurs qui lieu de financer de nouveaux acteurs ; s’activent dans les filières mangue et anacarde pour mieux ■ Procéder progressivement au renouvellement intégrer l’agropole ; des vieux sujets d’anacardiers et de manguiers ■ Impliquer tous les acteurs dans le processus de mise en place par des variétés améliorées à haut rendement.

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA de l’agropole et de son exploitation ; ■ Bien identifier les vrais acteurs au niveau du terrain (producteurs, commerçants, transformateurs. Ne pas faire seulement un travail de bureau ; ■ Un accompagnement des producteurs dans tous les domaines (semences, engrais, équipements, etc.) pour une production de bonne qualité ; AGENCES, PROJETS ET PROGRAMMES PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS PRÉOCCUPATIONS ■ La reprise du conflit qui peut compromettre l’avenir du projet ; ■ Les risques environnementaux notamment la déforestation ■ Le manque d’appropriation du projet par les ■ La logistique d’exportation qui peut se poser en termes de bateaux liée à l’extension des champs d’anacardiers et de manguiers, acteurs locaux ; capables de transporter les produits eu égard aux quantités attendues ; la salinisation des terres et les questions sécuritaires ; ■ Les maladies des fruits notamment la mouche autrement, il faut faire recours aux petits bateaux qui viennent au port de ■ Risques d’anéantissement des petits producteurs par des fruits ; Ziguinchor, et une fois à Dakar, utiliser les bateaux River pour l’exportation l’agropole. ■ La concurrence sous régionale dans la ce qui peut alourdir les charges ; ATTENTES production d’anacarde ; ■ La saisonnalité des productions pour les deux filières retenues (mangue et ■ Le développer de l’emploi au niveau local et la fixation des ■ Le vieillissement des plantations qui a des anacarde) qui peut impacter le fonctionnement 12 mois sur 12 de l’agropole jeunes dans leurs terroirs ; conséquences notoires sur la productivité et la ; ■ L’harmonisation et la recherche de synergie avec les projets production ; ■ L’organisation des exploitations à l’image de ce qui se passe dans les et programmes tels que PPDC, PAPSEN/PAIS, PAPEJ, ■ Le risque de rupture du fonctionnement de Niayes, et renforcer les capacités des producteurs pour qu’ils deviennent de PRODAC, ANIDA, etc. l’agropole par manque de matières premières du vrais planteurs et pas simplement des exploitants de vergers ; RECOMMANDATIONS fait que les filières ciblées ont des productions ■ Faire appel à la recherche à travers l’ISRA, l’Université de Ziguinchor ■ Impliquer les acteurs locaux dans la mise en œuvre de saisonnières. (département Agro-foresterie) et le lycée agricole de Bignona) pour l’agropole et faire une discrimination positive en faveur de la ATTENTES améliorer les variétés de mangue et d’anacarde et booster la production ; région en ce qui concerne l’emploi ; ■ L’intégration des petites unités de transformation ■ Avec l’insuffisance des terres cultivables en Casamance, s’il n’y a pas un ■ Mettre à contribution des écoles de formation de Sédhiou pour dans le dispositif de l’agropole (fédérer les retour des investissements (terres données par les populations), on peut le renforcement des capacités des jeunes pour intégrer efforts de transformation) et booster l’économie s’attendre à des réactions très négatives de la part des populations ; l’agropole ; de la région ; ■ L’absence de mécanismes de concertation ; ■ Harmoniser les interventions des différents acteurs. ■ Désenclaver les zones de production ; ATTENTES ■ Renforcer les capacités des acteurs qui vont ■ L’implication des entrepreneurs locaux, une meilleure structuration des travailler dans l’agropole surtout dans le secteur chaînes de valeurs au profit de tous les acteurs, la création d’emplois artisanal pour qu’ils puissent répondre aux durables, le développement d’autres infrastructures telles que les pistes de besoins et aux normes qui sont exigées dans production et l’amélioration des conditions d’existence des populations ; cette plateforme. ■ Faciliter le retour des immigrés (cadres) qui sont en Europe, aux USA (mise RECOMMANDATIONS en place des plateformes d’échanges entre les associations de la diaspora, ■ Pour l’anacarde, tenir compte de la continuité de la Casamance) qui peuvent trouver à travers l’agropole des opportunités territoriale entre le Sénégal et la Guinée Bissau de retour en collaboration avec d’autres partenaires dans le module central notamment en ce qui concerne la concurrence

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REGION DE ZIGUINCHOR REGION DE SEDHIOU REGION DE KOLDA comme dans les modules secondaires. Il existe des lignes de crédit sur les prix aux producteurs ; d’incitation au retour. Ces lignes peuvent être renforcées par des ■ Impliquer tous les acteurs dans le processus de financements bilatéraux ; mise en place et d’exploitation de l’agropole et ■ La mise en place des cycles de formation (spécialistes qualité, réfléchir sur les autres filières porteuses (miel, apprentissage en entreprise, etc.), des laboratoires qui permettent aux lait, riz, etc.) de la région ; jeunes d’avoir un tremplin pour accéder à l’agropole à travers des ■ Développer un programme d’information et de applications très pratiques ; sensibilisation de tous les acteurs pour une ■ La gestion de l’environnement et la gestion des déchets à travers la mise en bonne acceptabilité du projet ; place d’une batterie de mesures (une exploitation propre, transférer des ■ Développer et financer un programme de technologies) pour éviter les pollutions de toutes natures. recherche à travers l’ISRA et la DPV sur les RECOMMANDATIONS maladies des fruits. ■ Impliquer toutes les catégories d’acteurs, partager l’information avec les populations et veiller à ce que l’agropole n’entrave pas les activités agro- pastorales de la zone ; ■ Veiller à ce qu’il y’ait un bon plan de gestion environnementale et sociale et que l’emprise du site d’Adéane n’impacte pas les espaces de villages déplacés pour ne pas entraver le retour des populations dans ces localités ; ■ Travailler avec les services techniques notamment dans la gestion environnementale, et conforter le rôle de l’administration surtout territorial (Gouverneur, préfet, sous – préfet, etc.) ; Mettre en place des comités de pilotages regroupant l’ensemble des acteurs pour prendre en comptes les décisions de chaque acteur, les attentes des populations et la gestion des conflits.

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11.2. DETAIL DE LA CONSULTATION PUBLIQUE DANS LES VILLAGES DE BAGHAGHA ET ADEANE (DEPARTEMENT DE ZIGUINCHOR)

Le village de Baghagha se situe dans la commune d’Adéane qui va accueillir le module central de l’agropole. C’est pourquoi, un focus y a été organisé pour recueillir les préoccupations, les attentes et les recommandations pour l’agropole. Les principales conclusions de ce focus group sont présentées ci-après.

PRÉOCCUPATIONS • Privilégier l'emploi des étrangers au lieu des locaux ; • L’impact négatif sur la vie des jeunes du village, les changements de mœurs, la débauche des jeunes filles et garçons avec la venue des étrangers comme le cas de la zone aurifère de Sabodola ; • La gestion des déchets qui peuvent avoir des impacts négatifs sur les champs et le fleuve ; • La non indemnisation des propriétaires terriens du site d’accueil ; • La baisse du prix d’achat de l’anacarde.

ATTENTES • La réduction du taux de chômage notamment chez les jeunes diplômés et le retour des jeunes vers leurs terroirs ; • Une amélioration du cadre de vie des populations de la commune avec la construction des voies d’accès, des infrastructures éducatives et sanitaires, l’augmentation de la capacité électrique ; • L’instauration d’une paix définitive en Casamance et une stabilité dans tous les villages avec la création d’emplois et le cadre de vie des populations ; • La construction de centres de formation professionnelle pour appuyer et accompagner la qualification des jeunes afin de constituer une main d’œuvre qualifiante pour l’agropole ; • Apport de plus-value et relance de l’agriculture en Casamance.

RECOMMANDATIONS • Hâter la réalisation du projet, et prendre en compte les aspects sécuritaires sous toutes leurs formes ; • Construire dans l’usine un centre de formation professionnelle pour former la population sur les métiers agricoles et sur les techniques d’exploitation des produits agricoles ; • Trouver les créneaux d’échanges et les marchés d’écoulement des produits transformés ; • Former, encadrer, accompagner les producteurs sur la plantation des variétés productives de bonne qualité surtout pour la mangue et à cultiver sur de grands espaces afin de permettre la disponibilité d’une matière première de bonne qualité ; • Renforcer l’aspect sanitaire dans la commune par la mise en place d’une structure sanitaire digne de ce nom capable de faire face aux besoins avec l’arrivée massive de travailleurs et des personnels de l’agropole à Baghagha ; • Développer d’autres filières basées sur les agrumes, les pommes, le raisin, etc. étant donné le potentiel agricole de la Casamance pour diversifier les ressources arboricoles et financières ; • Fixer un prix homologué pour les produits d’anacarde et de la mangue.

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11.3. SYNTHESE DES RESULTATS DE LA CONSULTATION DU PUBLIC 11.3.1. Les attentes sur l’agropole Sud

L’agropole Sud suscite beaucoup d’espoir chez pratiquement tous les acteurs et populations rencontrés car il peut leur permettre de sortir de la précarité et se hisser à un niveau d’un développement plus stable. Il constitue une réponse pertinente aux défis de la transformation des produits locaux qui ne profitent pas suffisamment aux producteurs du fait des problèmes d’évacuation, de débouchés (beaucoup de mangues pourrissent par faute de débouchés). L’agropole viendra ainsi contribuer à la résolution de la problématique de la gestion post récolte.

L’autre aspect est que ces deux produits ne profitent pas suffisamment à l’Etat parce que vendus à l’état brut à l’étranger notamment vers l’Inde en ce qui concerne l’anacarde. Cela signifie que l’essentiel des richesses tirées de ces produits profitent aux étrangers. Alors que, une fois transformé, ce produit peut générer énormément de revenus. La campagne 2018 de l’anacarde a permis d’enregistrer plus de 20 milliards FCFA et plus de trente mille tonnes ont transité par le port de Ziguinchor. Ces statistiques ont été obtenues grâce à la mesure prise par l’Etat d’interdire l’exportation par voie terrestre et qui révèlent le poids de ce produit sur l’économie régionale. La valeur ajoutée pourrait désormais profiter aux producteurs de la Casamance grâce à l’agropole.

L’agropole va répondre à un besoin maintes fois exprimé par les producteurs de la région. Il s’agit de de la mise en place d’une industrie de transformation de grande envergure qui permettrait de transformer les produits à très grande échelle. Par ailleurs, l’agropole pourrait constituer un instrument structurant qui va favoriser le développement d’autres activités économiques telles que le transport, la création d’autres unités industrielles notamment une usine d’emballage, etc., et ainsi booster le développement de la Casamance.

L’agropole Sud est un projet pertinent en ce sens qu’il permet le développement des filières, et améliore la production, la commercialisation et la transformation des produits. Il va également contribuer à la création d’emplois notamment chez les jeunes.

En effet, le problème qui s’est toujours posé et qui est lié à la productivité, est le renforcement des activités agricoles, de logistiques et de périmètres maraîchers à mettre en place. Pour les groupements de femmes, leurs principaux problèmes concernent le stockage des produits et leur transformation. Sur ce plan, l’implantation d’une agropole devrait aider à la résolution du problème de pertes post récolte (pourrissement de certains produits) par le conditionnement des produits et leur acheminement vers les lieux d’écoulement. 11.3.2. Les préoccupations des acteurs

Les nombreux espoirs exprimés par les acteurs rencontrés ne cachent cependant pas certaines préoccupations qui méritent d’être prises en charge pour la réussite de l’agropole. Les principales préoccupations concernent : • La délicate question foncière liée à l’implantation des modules dans les régions et départements (disponibilité de terres, expropriation forcée ou indemnisation inéquitable et injuste, absence de consensus sur le choix du site, etc.), mais aussi la ruée vers les terres pour l’expansion attendue de champs d’anacardiers et de manguiers avec l’avènement de l’agropole (valorisation des filières mangue et anacarde qui peut susciter un intérêt vers ces cultures). Ces sources potentielles de conflits sociaux peuvent être exacerbées par des conflits entre agriculteurs et éleveurs par l’empiètement ou la réduction des espaces pastoraux consécutivement à l’extension des champs d’anacardiers et de manguiers. • La déforestation et les problèmes connexes inquiètent également les acteurs rencontrés. En effet, l’implantation des modules dans les régions et département va nécessiter un déboisement relativement important dans une région marquée par une dégradation progressive de ses ressources naturelles. L’expansion de vergers agricoles fait aussi craindre des incursions dans les espaces forestiers pour la recherche de terres fertiles. • La fourniture en toute saison de matières premières à l’agropole constitue une autre préoccupation. En effet, les deux filières retenues (mangue et anacarde) ont des productions saisonnières (5 mois environ sur 12). Par ailleurs, les productions annuelles de la Casamance ne semblent pas suffire pour un bon fonctionnement de l’agropole.

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• Les maladies des fruitiers qui sévissent dans la région et qui causent de nombreux dégâts au niveau des manguiers et des anacardiers. Elles constituent des facteurs de réduction des rendements et des productions chez le manguier notamment avec la mouche blanche. • Certains acteurs craignent la disparition des petits exploitants et transformateurs de la région avec la mise en place de l’agropole compte tenu de leurs moyens dérisoires par rapport au projet. • L’absence d’harmonisation des interventions des projets et programmes ; • La non implication des jeunes dans les différentes filières de production • D’autres préoccupations non moins importantes ont été également exprimées sous forme de manque d’implication de tous les acteurs surtout à la base, le vieillissement des manguiers et des anacardiers et la nécessité de leur remplacement, la mise en rade des autochtones par rapport à l’emplois en privilégiant les étrangers, les aspects sanitaires liés à l’afflux massif de migrants à la recherche d’emplois, la dégradation des mœurs, la gestion des déchets industriels, etc.

Photo 1 : Photos illustratives du focus group de Baghagha

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11.3.3. Cas particuliers des conflits potentiels liés au foncier identifiés par les acteurs

Dans la perspective de créer les conditions d’une bonne mise en œuvre de l’agropole, un certain nombre d'enjeux sociaux cruciaux concernant les réalités socioculturelles qui tournent autour du foncier à travers la zone du projet, ont été mis en exergue par les acteurs. Il s’agit de :

CONFLIT ENTRE AGRICULTEURS ET PASTEURS

Ce type de conflit le plus fréquent sur l'ensemble des trois régions, résulte de la divagation du bétail qui occasionne des dégâts aussi bien au niveau des rizières qu'au niveau des périmètres maraîchers. Il est lié au rétrécissement des zones de pâturage et à la non prise en compte du foncier pastoral dans les aménagements.

CONFLITS FONCIERS ENTRE COMMUNAUTÉS

Ils résultent le plus souvent d'un problème de limites entre villages voisins qui partage la même vallée ou entre communautés territoriales frontalières. Ce sont des conflits insidieux qui aboutissent à une radicalisation des communautés et peuvent bloquer toutes perspectives de valorisation des espaces agricoles.

CONFLITS FONCIERS ENTRE PERSONNES DÉPLACÉES ET POPULATIONS RESTÉES SUR PLACE

Le retour des populations déplacées par le conflit armé dans leur village d'origine est souvent source de tension. En effet, après le départ des familles, celles restées exploitent leurs terres. Au leur retour, les familles résidentes refusent souvent de restituer les terres.

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CONFLITS AUTOUR DES VALLÉES ABANDONNÉES

La mise en valeur des vallées abandonnées suite à la salinisation ou à la guerre constitue également un motif récurrent de conflit dans la région. En effet, il est apparu que dès qu'il y’a une valorisation par aménagement d'une vallée abandonnée, les populations se positionnent pour reprendre leurs parcelles et contester la gestion qui en est faite.

CONFLITS AUTOUR DES SITES SACRÉS

Certains villages ont par endroit des sites sacrés qui ont une valeur mystico-religieuse pour les populations locales. La valorisation de ces espaces a souvent été source de résistance et de tension. En effet, les populations considèrent que l'intervention constitue une profanation de la sacralité des sites.

L'ACCÈS À LA TERRE

L'autre enjeu majeur à côté des conflits est l'accès à la terre. Dans les trois régions, le mode de tenure foncière est quasi identique. La terre est la propriété de la famille. Toute exploitation de la terre se fait sous la permission de la famille. Cela fait que les femmes et les jeunes, même s’ils ont accès à la terre, il n’en demeure pas moins que cet accès reste circonscrit dans le cadre familial. La propriété reste donc quelque chose de rare et renforce la vulnérabilité des femmes et des jeunes qui éprouvent beaucoup de difficultés à accéder à la propriété. 11.3.4. Diffusion de l’information au public

Après approbation par le gouvernement du Sénégal et par la Banque Africaine de Développement, le présent CPR sera publié dans le journal officiel de la République du Sénégal et au niveau de la BAD.

Par ailleurs, le rapport sera disponible pour consultation publique dans les collectivités locales directement concernées par les activités de l’agropole et au niveau de la CEP.

12. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE DU CPR 12.1. RESPONSABILITES DE LA CELLULE D’EXECUTION DU PROJET (CEP)

La CEP, en relation avec les collectivités territoriales a la responsabilité de la coordination de l'ensemble des actions de réinstallation. Pour cela, l’Expert en sauvegardes sociales sera mis à profit. En pratique, cela inclut les tâches et responsabilités suivantes : • Sélectionner et recruter le consultant en charge de la préparation des PAR ; • Assurer que l'exigence de minimisation du déplacement et de la réinstallation est prise en compte dans la conception du projet au niveau de la zone de l’agropole ; • Evaluer les impacts de chaque activité en termes de déplacement, et pré-identifier les activités qui doivent faire l'objet de PAR ; • Faire en sorte que les procédures d'expropriation soient lancées là où besoin sera (préparation des plans d'expropriation, et élaboration par les autorités compétentes des arrêtés de requête en expropriation) ; • Assurer le respect des termes de référence, des délais et de la qualité par ces consultants ; • Veiller à ce que la consultation et l'information aient lieu au moment opportun et aux lieux indiqués, en liaison avec toutes les parties prenantes telles que les Autorités régionales et locales, les comités locaux de suivi, les représentants des populations, les ONG et les organisations communautaires ;

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• Superviser la mise en œuvre des actions de suivi et d'évaluation. 12.2. EXECUTION DES PAR

La responsabilité de l’exécution des PAR revient à la CEP en relation avec les collectivités territoriales qui devront solliciter à cet effet un Expert spécialisé (Consultant, ONG,) qui agira sous la supervision de ces dernières. Le Consultant spécialisé pourrait être sélectionné pour l’exécution d’un ou de plusieurs PAR, suivant la consistance des activités et leur impact en termes de réinstallation. Il aura pour tâches de : • mener en relation avec toutes les parties prenantes, des enquêtes pour identifier les occupants, évaluer les biens touchés et déterminer leur valeur ; • préparer la déclaration d'utilité publique qui intégrera la liste des biens et des personnes affectés ainsi que les propositions d'indemnisation ; • exécuter les mesures de réinstallation et/ou de compensation. 12.3. RESSOURCES, APPUI TECHNIQUE ET RENFORCEMENT DES CAPACITES

Une Assistance Technique est nécessaire pour renforcer les capacités existantes des structures de mise en œuvre des PAR de l’agropole (les Commissions départementales d’évaluation des impenses, les services des domaines, du cadastre, de l’urbanisme, de l’agriculture, des eaux et forêts etc. et les collectivités locales) en matière de réinstallation, notamment par le recrutement d’experts en sciences sociales pour appuyer la coordination des activités liées à la réinstallation. En plus, il est nécessaire que tous les acteurs institutionnels impliqués dans la mise en œuvre de la réinstallation soient renforcés en capacités à travers des sessions de formation sur la Sauvegarde opérationnelle 2, et sur les outils, procédures et contenu de la réinstallation (CPR, PAR, etc.). Il s’agira d’organiser un atelier de formation regroupant les diverses structures techniques impliquées dans la mise en œuvre du CPR et des PAR au niveau régional. La formation devra être assurée par des personnes ressources appropriées.

Les institutions chargées de la mise en œuvre des PAR devront être renforcées en capacités. Pour cela, les besoins en renforcement des capacités porteront sur la sélection sociale des activités, la préparation des TDR pour faire les PAR, les procédures d’enquêtes socio-économiques, la mise en œuvre de la réinstallation et le suivi/évaluation de la mise en œuvre. 12.4. DISPOSITIF ORGANISATIONNEL

La mise en place d’une structure organisationnelle efficace et efficiente pour assurer la coordination et la cohérence de l’ensemble des activités de réinstallation, centraliser les flux d’information et réaliser le suivi et évaluation, revêt toute l’importance requise pour réussir la mise en œuvre de l’opération de réinstallation. De ce point de vue, le dispositif d'exécution présenté dans le tableau ci-après est préconisé.

Tableau 11 : Dispositif de mise en œuvre de la réinstallation Acteurs institutionnels Responsabilités Ministère du Développement • Diffusion du CPR industriel et des PMI • Approbation et diffusion des PAR • Initiation de la procédure de déclaration d’utilité publique Etat (Ministère chargé des • Financement du budget des compensations Finances) Collectivités territoriales • Diffusion du CPR • Approbation et diffusion des PAR • Financement des études, de la sensibilisation et du suivi • Travaille en étroite collaboration avec les autres organes d’exécution (services techniques régionaux)

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Acteurs institutionnels Responsabilités • Assistance aux organisations, Collectivités locales, ONG • Désignation des Experts Social chargé de la coordination de la mise en œuvre des PAR • Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socio-économiques, les PAR et le suivi/évaluation • Supervision des indemnisations des personnes affectée • Suivi de la procédure d’expropriation et d’indemnisation • Soumission des rapports d’activités à la BAD Ministère chargé des • Déclaration d’utilité publique finances, Autorités administratives • Mise en place des commissions régionales d’évaluation et d’indemnisation (Gouverneurs des Régions) Commission régionale • Evaluation des impenses et des personnes affectées d’évaluation et • Gestion des ressources financières allouées d’indemnisation des impenses • Indemnisation des ayants-droits • Libération des emprises Collectivités Locales (ville, • Enregistrement des plaintes et réclamations Commune territoriale) • Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation • Suivi de la réinstallation et des indemnisations • Diffusion des PAR • Traitement selon la procédure de résolution des conflits • Participation au suivi de proximité Consultants en sciences • Etudes socioéconomiques sociales, ONG et Associations • Réalisation des PAR de la Société civiles • Renforcement de capacités • Evaluation d’étape, à mi-parcours et finale Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord à l’amiable)

13. SUIVI ET EVALUATION PARTICIPATIF

Le suivi et l’évaluation de la réinstallation sont fondamentaux. En fait, il s’agit de deux étapes complémentaires. Si le suivi a pour objectif de corriger « en temps réel » les méthodes de mise en œuvre durant l'exécution du projet, l'évaluation quant à elle vise : (i) le respect des recommandations à suivre ; (ii) le respect des objectifs généraux de la réinstallation ; et, (iii) à tirer les enseignements de l'opération pour modifier les stratégies et la mise en œuvre dans une perspective de plus long terme. Le suivi sera interne, et l'évaluation externe. 13.1. LE SUIVI

L’objectif général du suivi est de s’assurer que toutes les PAP sont indemnisées, déménagées et réinstallées dans le délai le plus court possible et sans impact négatif. Le suivi traite essentiellement des aspects suivants : (i) suivi social et économique (suivi de la situation des déplacés et réinstallés, évolution éventuelle du coût du foncier dans la zone de déplacement et dans celle de réinstallation, état de l'environnement et de l'hygiène, restauration des moyens d'existence, notamment l'agriculture, le commerce et l'artisanat, l'emploi salarié, et les autres activités) ; (ii) suivi des personnes vulnérables ; (iii) suivi des aspects techniques (supervision et contrôle des travaux de construction ou d'aménagement de terrains, réception des composantes techniques des actions de réinstallation) ; (iv) suivi du système de traitement des plaintes et conflits ; (v) assistance à la restauration des moyens d'existence.

Les indicateurs de suivi concernent : • nombre de ménages et de personnes affectés par les activités du projet ;

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• nombre de ménages et de personnes physiquement déplacés par les activités du projet ; • nombre de ménages compensés par le projet ; • nombre de ménages et de personnes réinstallés par le projet ; • montant total des compensations payées.

Les groupes vulnérables (personnes âgées sans soutien, enfants, femmes chefs de ménage, veuves, réfugiés, etc.) font l’objet d’un suivi spécifique.

Le suivi de proximité sera assuré par des Consultants en Sciences Sociales, avec l’appui des Services régionaux d’urbanisme et d’habitat. Ces Consultants veilleront à : (i) l’établissement de rapports de suivi de la mise en œuvre des activités ; (ii) l’organisation et la supervision des études transversales ; (iii) la contribution à l’évaluation rétrospective des sous-composantes du projet. Dans chaque localité concernée, le suivi de proximité va impliquer le délégué de quartier (qui comprendra aussi le représentant des notables, le représentant de la population affectée), les représentants des personnes vulnérables et le représentant d’une ONG ou OCB locale active sur les questions de développement local. 13.2. EVALUATION

Le présent CPR, les PAR qui seront éventuellement préparés dans le cadre du projet, constituent les documents de référence pour servir à l'évaluation.

L’évaluation se fixe les objectifs suivants : • évaluation générale de la conformité de l'exécution avec les objectifs et méthodes précisés dans le cadre de politique de réinstallation, les PAR ; • évaluation de la conformité de l'exécution avec les lois et règlements nationaux, ainsi qu'avec la sauvegarde opération 2 de la Banque Africaine de Développement ; • évaluation des procédures mises en œuvre pour les indemnisations, le déplacement, la réinstallation ; • évaluation de l'adéquation des indemnisations et des mesures de réinstallation par rapport aux pertes subies ; • évaluation de l'impact des programmes de réinstallation sur les revenus, les niveaux de vie, et les moyens d'existence, en particulier par rapport à l'exigence de la SO 2 sur le maintien des niveaux de vie à leur niveau précédent ; • évaluation des actions correctives à prendre éventuellement dans le cadre du suivi.

L'évaluation utilise les documents et matériaux issus du suivi interne, et en supplément, les évaluateurs procéderont à leurs propres analyses de terrain par enquêtes auprès des intervenants et des personnes affectées par le projet. L'évaluation des actions de compensation et éventuellement de réinstallation est menée par des auditeurs compétents choisis sur la base de critères objectifs. Cette évaluation est entreprise après l'achèvement des opérations de réinstallation, à la fin du projet.

Les évaluations immédiatement après l'achèvement des opérations de réinstallation seront effectuées par des consultants en sciences sociales, nationaux (ou internationaux). 13.3. INDICATEURS

Les indicateurs consignés dans le tableau 14 ci-dessous seront utilisés pour suivre et évaluer la mise en pratique des plans de réinstallation involontaire.

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Tableau 12 : Indicateurs de suivi Indicateur / paramètres de suivi Type de données à collecter Négociation d’indemnisation • Besoins en terre affectés • Nombre de garages, ateliers, kiosques • Nombre et âge de pieds d’arbres détruits • Superficie de champs détruits • Nature et montant des compensations • PV d’accords signés Identification du nouveau site • Nature du choix • PAP impliquées • PV d’accords signés Processus de déménagement • Nombre PAP sensibilisés • Type d’appui accord Processus e réinstallation • Nombre PAP sensibilisés • Type d’appui accordé Résolution de toutes les plaintes • Nombre de conflits • Type de conflits • PV résolutions (accords) Satisfaction de la PAP • Nombre PAP sensibilisés • Type d’appui accordé • Type d’appui accordé • Niveau d’insertion et de reprise des activités

14. BUDGET ESTIMATIF DU CPR ET SOURCES DE FINANCEMENT 14.1. ESTIMATION DES COUTS POUR LES BESOINS EN TERRES

Le coût global de la réinstallation et de la compensation sera déterminé à la suite des études socio-économiques. Cette estimation comptabilisera les différentes modalités de compensation à savoir : en espèces, en nature ou sous forme d'assistance. Un budget concerté et détaillé pour la mise en œuvre du plan sera établi comme partie intégrante du CPR. L’agropole aura à financer la compensation due à la réinstallation. Les coûts globaux de la réinstallation comprendront : (i) les coûts d’acquisition des terres ; (ii) les coûts de compensation des pertes (agricoles, fruitières, etc.) ; (iii) les coûts de réalisation des PAR ; (iv) les coûts de sensibilisation et de consultation publique ; (v) les coûts de suivi/évaluation.

L’estimation des coûts estimatifs pour les besoins en terres est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 13 : Estimation des coûts pour les besoins en terres SOUS-PROJET NOMBRE BESOINS EN TERRES NOMBRE DE PAP COUT ESTIME POTENTIEL DE POUVANT NECESSITER ESTIME (FCFA) SOUS-PROJET UNE REINSTALLATION POUR LES 3 REGIONS Implantation du module central à 01 Surface occupée : 50 ha 8 30 000 000 Adéane Besoins en terres (30%) : 15 Ha Implantation des modules régionaux 3 modules de 10 Surface occupée 30 ha On 6 24 000 000 ha chacun estime les besoins à 40%, soit 12 ha à déplacer

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SOUS-PROJET NOMBRE BESOINS EN TERRES NOMBRE DE PAP COUT ESTIME POTENTIEL DE POUVANT NECESSITER ESTIME (FCFA) SOUS-PROJET UNE REINSTALLATION POUR LES 3 REGIONS Implantation des plateformes 5 plateformes Surface occupée : 25 ha 4 15 000 000 départementales départementales Besoins en terres de de 5 ha chacune compensation (30%) : 7,5 ha Aménagement/Construction des 350 Km Superficie occupée : 350 ha 55 210 000 000 pistes d'accès aux modules Besoins estimés de compensation (3O%) : 105 ha Construction d’infrastructures post- 15 Superficie occupée : 5 ha 3 10 000 000 récolte, de stockage, de séchage, de Besoins estimés de conditionnement et de transformation compensation (100%) : 5 ha Réalisation de systèmes d’irrigation Superficie occupée : 11 940 60 24 000 000 goutte à goutte équipés des forages ha munis de pompes solaires pour Besoins estimés (10%) : 120 promouvoir l’horticulture et le ha maraîchage et les cultures de rente pour une superficie de 11 940 ha Installation d’une centrale solaire de 2 Superficie occupée : 5 ha 3 10 000 000 834 kW d'énergie solaire pour Besoins estimés (100%) : 5 l'éclairage, le traitement, le séchage ha et le conditionnement des cultures vivrières de base Installation de digesteurs pour la Superficie occupée : 5 ha 3 10 000 000 production de biogaz à partir des Besoins estimés (100%) : 5 effluents d'élevage et autres déchets ha pour le chauffage, la cuisson, le refroidissement ou la production d'électricité (3 MW d'énergie renouvelable provenant de la production de biogaz ou d'environ 6 682,2 m3 sont attendus) TOTAL 274,5 ha 142 333 000 000

Les besoins en terres sont estimés à Trois-cent Trente-trois millions (333 000 000) francs CFA. L’évaluation s’est basée sur les impacts potentiels et l’estimation des populations qui risquent d’être affectées et les superficies nécessaires pour l’implantation des sous-projets. Les besoins pour la compensation en perte d’arbres fruitiers (anacardiers, manguiers, etc.) sont estimés à Trois-cent Cinquante millions (350 000 000) francs CFA pour une année soit Un milliard Sept-cent cinquante millions FCFA pour 5 ans.

Globalement les besoins en compensation pour les pertes de terres et les pertes économiques s’élèvent à 2 083 000 000 FCFA. 14.2. ESTIMATION DES COUTS POUR LA PREPARATION DES PAR ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES

La mise en œuvre du CPR et la préparation des éventuels PAR et le renforcement des capacités des acteurs nécessitent des coûts qui devront être pris en charge par le projet. Estimés à 145 millions, ces coûts sont répartis comme suit : • Coûts de réalisation des PAR : 45 000 000 FCFA • Formation et renforcement des capacités : 30 000 000 FCFA • Sensibilisation sur le CPR et les PAR : 25 000 000 FCFA • Paiement des compensations (comité, suivi, réclamation) : 25 000 000 FCFA • Appui aux groupes vulnérables : 15 000 000 FCFA

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• Suivi et évaluation de la réinstallation : 30 000 000 FCFA • Audit de clôture des PAR : 15 000 000 FCFA 14.3. COUTS GLOBAUX DU CPR

Les coûts globaux de la réinstallation ainsi que les sources de financement, sont présentés dans le tableau ci-après.

Tableau 14 : Coûts globaux de la réinstallation Activité Coût (FCFA) Répartition Etat Agropole Besoins en terre et compensation des Pertes de terres 333 000 000 agricoles Compensation des pertes d’arbres fruitiers (5 ans) 1 750 000 000 Recrutement consultants et réalisation des PAR 45 000 000 Formation et renforcement des capacités des acteurs 30 000 000 Groupes vulnérables 15 000 000 Sensibilisation sur le CPR et les PAR 25 000 000 Suivi et évaluation 30 000 000 TOTAL 2 228 000 000 2 083 000 000 145 000 000

Le coût global de la réinstallation est estimé à Deux milliards Deux-cent Vingt-huit millions (2 228 000 000) de francs CFA dont Deux-milliards Quatre-vingt-trois millions (2 083 000 000) francs CFA pour les besoins en terres et en compensation des arbres fruitiers à prendre en charge par l’Etat et Cent Quarante-cinq millions (145 000 000) francs CFA à intégrer dans le budget de l’agropole.

En effet, le Gouvernement du Sénégal, à travers le ministère chargé des finances, aura à financer la compensation due à la réinstallation des populations affectées par la réalisation des activités de l’agropole et l’assistance à la réinstallation y compris les mesures d’assistance à destination des groupes vulnérables. La Banque Africaine de Développement (budget de l’agropole) financera le renforcement des capacités, de préparation des PAR et le suivi/évaluation.

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ANNEXES

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Annexe 1. TDR pour la préparation des plans de recasement (PAR)

1. Description du projet et de ses impacts éventuels sur les terres 1.1 Description générale du Projet et identification de la zone d'intervention 1.2. Impacts : Identification 1.2.1. De la composante ou les actions du projet qui vont occasionner le déplacement 1.2.2. De la zone d'impact de ces composantes ou actions 1.2.3 Des alternatives envisagées pour éviter ou minimiser le déplacement 1.2.4 des mécanismes mis en place au cours de la mise en œuvre pour minimiser dans la mesure du possible le déplacement

2. Objectifs. Principaux objectifs du programme de réinstallation

3. Etudes socio-économiques et recensement des personnes, des biens et des moyens d'existence affectés. Les conclusions des études et du recensement doivent comprendre les points suivants : 3.1. Résultats d'un recensement couvrant les occupants actuels de la zone affectée, pour établir la base de la conception du programme de réinstallation et pour exclure les personnes qui arriveraient après le recensement de l'éligibilité aux bénéfices du programme de réinstallation. 3.2. Caractéristiques des ménages déplacés : description des systèmes de production, de l'organisation des ménages, comprenant les niveaux de production et de revenus issus des activités formelles et informelles, et les niveaux de vie (notamment sur le plan de la santé) de la population déplacée 3.3. Ampleur des pertes (totales ou partielles) de biens, et ampleur du déplacement physique et économique. 3.4. Information sur les groupes ou personnes vulnérables pour lesquels des dispositions spécifiques doivent être prises. 3.5. Dispositions relatives à l'actualisation de l'information sur les personnes déplacées, notamment leurs moyens d'existence et leur niveau de vie, de sorte que des informations actuelles soient disponibles lors du déplacement 3.6. Autres études décrivant les points suivants : 3.6.1 Système foncier et transactions foncières, comprenant notamment l'inventaire des ressources naturelles communautaires utilisées par les personnes affectées, les droits d'usage ne faisant pas l'objet de titres écrits (notamment la pêche, le pâturage, ou l'utilisation de la forêt) et gouvernés par des systèmes traditionnels, et toute autre question relative au système foncier dans la zone 3.6.2 Interaction sociale dans les communautés affectées, comprenant les réseaux sociaux et de solidarité, et comment ils seront affectés par le déplacement 3.6.3 Infrastructures et services publics susceptibles d'être affectés 3.6.4 Caractéristiques sociales et culturelles des communautés déplacées, dont la description des institutions formelles et informelles (organisations communautaires, groupes religieux, ONG), qui peuvent être associés à la stratégie de consultation et de participation à la conception des actions de réinstallation

4. Contexte légal et institutionnel 4.1 Résumé des informations continues dans le présent Cadre de Politique de Réinstallation 4.2 Particularités locales éventuelles 4.3 Spécificités locales en matière institutionnelle et organisationnelle 4.3.1 Identification des organismes responsables de la réinstallation et des ONG qui pourraient avoir un rôle dans la mise en œuvre 4.3.2 Evaluation de la capacité institutionnelle de ces organismes et ONG

5. Eligibilité et droits à indemnisation / réinstallation. Sur la base des définitions et des catégories présentées dans ce Cadre de Politique de Réinstallation, définition des personnes déplacées éligibles, règles de détermination de l'éligibilité à l'indemnisation ou autre assistance à la réinstallation, dont notamment la règle de fixation de la date limite

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6. Evaluation et compensation des pertes. Méthodologies d'évaluation destinées à déterminer le coût intégral de remplacement, description des méthodes et niveaux de compensation prévus par la législation locale, et mesures nécessaires pour parvenir à l'indemnisation au coût intégral de remplacement

7. Mesures de réinstallation : 7.1 Description des mesures prévues (indemnisation et/ou réinstallation) pour assister chacune des catégories de personnes affectées 7.2 Sélection des sites de réinstallation, préparation des sites, et réinstallation, en incluant la description des alternatives 7.3 Mécanismes légaux d'attribution et de régularisation foncière pour les réinstallés 7.4 Habitat, infrastructure, et services sociaux 7.5 Protection et gestion de l'environnement 7.6 Participation communautaire, participation des déplacés, participation des communautés hôtes 7.7 Intégration des réinstallés avec les populations hôtes. Mesures destinées à alléger l'impact de la réinstallation sur les communautés hôtes 7.8 Mesures spécifiques d'assistance destinées aux personnes et groupes vulnérables

8. Procédures de gestion des plaintes et conflits. Sur la base des principes présentés dans le présent Cadre de Politique de Réinstallation, description de mécanismes simples et abordables pour l'arbitrage et le règlement par des tierces parties des litiges et conflits relatifs à la réinstallation. Ces mécanismes doivent prendre en compte les recours judiciaires effectivement possibles et les mécanismes traditionnels de règlement des conflits.

9. Responsabilités organisationnelles. Le cadre organisationnel pour la mise en œuvre de la réinstallation, notamment l'identification des organismes responsables des mesures de réinstallation, les mécanismes de coordination des actions, et les mesures de renforcement de capacités, ainsi que les dispositions relatives au transfert aux autorités locales ou aux réinstallés eux-mêmes de la responsabilité des équipements ou services créés par le Projet, etc.

10. Calendrier de mise en œuvre, couvrant toutes les actions depuis la préparation jusqu'à la fin de la mise en œuvre, y compris les dates pour la délivrance aux réinstallés des actions du projet et des diverses formes d'assistance prévues. Le calendrier doit indiquer comment les actions de réinstallation sont liées au calendrier d'exécution de l'ensemble du projet

11. Coût et budget. Tableaux des coûts par action pour toutes les activités prévues pour la réinstallation, y compris les provisions pour inflation, croissance de la population, et autres imprévus. Prévisions de dépense, source de financement et mécanismes de mise à disposition des fonds.

12. Suivi et évaluation. Organisation du suivi des actions de réinstallation par l'organisme chargé de la mise en œuvre, intervention d'agences externes pour le suivi, informations collectées, notamment indicateurs de performance et mesure des résultats, ainsi que de la participation des personnes déplacées au processus de réinstallation.

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Annexe 2. Formulaire de sélection sociale

Le présent formulaire de sélection a été conçu pour aider dans la sélection initiale des activités de l’agropole. Il contient des informations qui permettront d’évaluer les impacts sociaux potentiels du projet sur le milieu.

Nom du Village ou Commune où le projet sera réalisé Nom, titre de la fonction, et détails sur la personne chargée de remplir le présent formulaire.

PARTIE A : Brève description du sous projet • Type et les dimensions de l’activité de l’agropole (superficie, terrain nécessaire,) • Construction et fonctionnement (ressources, matériaux, personnel, etc.)

Partie B : Brève description du milieu social et identification des impacts sociaux

1. L’environnement naturel (a) Décrire la formation du sol, la topographie, la végétation de l’endroit/adjacente à la zone du projet ______(b) Faire une estimation et indiquer la végétation qui pourrait être dégagée ______

2. Compensation et ou acquisition des terres L’acquisition de terres ou la perte, le déni ou la restriction d’accès au terrain ou aux autres ressources économiques seront-ils le fait de la réalisation du projet ? Oui______Non______

3. Perte de terre : La réalisation du projet provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de terre ? Oui___ Non_____

4. Perte de bâtiment : La réalisation du projet provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de bâtiment ? Oui___ Non_____

5. Pertes d’infrastructures domestiques : La réalisation du projet provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire d’infrastructures domestiques ? Oui___ Non_____

6. Perte de revenus : La réalisation du projet provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de revenus ? Oui___ Non_____

7. Perte de récoltes ou d’arbres fruitiers : La réalisation du projet provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de récoltes ou d’arbres fruitiers ? Oui___ Non_____

Partie C : évaluation sociale nécessaire • Pas de travail social à faire

• PAR

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Annexe 3. Fiche d’analyse des activités pour L’identification des cas de réinstallations involontaires

Date : ______Nom de projet : ______Région de ______Préfecture de ______Collectivité______Type de projet :______

Localisation du projet : Quartier/village : ______Dimensions : ______m2 x ______m2 Superficie : ______(m2) Propriétaire(s) du (des) terrain(s) : ______Nombre total des PAP Nombre de résidences Pour chaque résidence : Nombre de familles : ______Total : ____ Nombre de personnes : ______Total : ____ Nombre d’entreprises Pour chaque entreprise ; Nombre d’employées salaries : ______Salaire de c/u par semaine : ______Revenu net de l’entreprise/semaine ______Nombre de vendeurs : ______

Sites de relocalisation à identifier (nombre) : ______Sites de relocalisation déjà identifie (nombre et ou) : ______

Considérations environnementales : ______

Commentaires______

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Annexe 4. Fiche de plainte

Date :______

Localité…………………. Mairie de …………… Préfecture de …………… Dossier N°…………..

PLAINTE Nom du plaignant : ______Adresse : ______Quartier : ______Nature du bien affecté : ______

DESCRIPTION DE LA PLAINTE : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le……………….. ______Signature du plaignant

OBSERVATIONS DU CHEF DE VILLAGE / DELEGUE DE QUARTIER / MAIRE : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le……………….. ______(Signature du Délégué de quartier, Chef de village ou du Maire)

RÉPONSE DU PLAIGNANT : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le……………….. ______Signature du plaignant

RESOLUTION ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le……………….. ______

(Signature du Délégué de quartier, Chef de village ou du Maire) (Signature du plaignant)

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Annexe 5. Plan-type d’un Plan de Réinstallation (PAR)

a) Description du projet La description générale du projet et l’identification de la zone d’implantation du projet. b) Impacts potentiels. Identification : • de la composante ou des activités du projet qui sont à l’origine de la réinstallation ; • de la zone d’impact de la composante ou des activités ; • des mécanismes mis en place pour minimiser la réinstallation, autant que faire se peut, pendant la mise en œuvre du projet. c) Objectifs Définir les objectifs principaux du programme de réinstallation. d) Etudes socio-économiques Ces études comprennent : i) une enquête destinée : • à recenser les occupants actuels de la zone affectée pour établir une base pour la conception du programme de réinstallation et pour éviter que d’autres personnes non concernées ne revendiquent ultérieurement la compensation due au déplacement involontaire ; • à définir les caractéristiques générales des ménages à déplacer, y compris une description des systèmes de production, du travail et de l’organisation des ménages, l’information de base sur les besoins d’existence comprenant les niveaux de production et les revenus issus des activités économiques formelles et informelles ainsi que le niveau de vie en général y compris la situation sanitaire de la population à déplacer ; • à faire l’inventaire des biens des ménages déplacés, à évaluer l’importance de la perte prévue - totale ou partielle – de l’individu ou du groupe et l’ampleur du déplacement, physique ou économique ; • à collecter l’information sur les groupes ou les personnes vulnérables pour qui des dispositions spéciales peuvent être prises ; • à prévoir des dispositions pour mettre à jour l’information sur les besoins d’existence et les normes de vie des personnes déplacées de sorte que la dernière information soit disponible au moment de leur déplacement. ii) d’autres études décrivant : • le statut de la terre et les systèmes de transfert y compris l’inventaire des ressources naturelles communautaires dont les populations tirent leurs subsistances, les propriétés non enregistrées basées sur les systèmes d’usufruitier (comprenant les zones de pêche, les zones de pâturages, les forêts) et régis par les systèmes traditionnels d’attribution de terre, et toutes questions relatives aux différents statuts fonciers dans la zone du projet ; • les systèmes d’interaction sociale dans les communautés affectée, y compris les réseaux sociaux et les systèmes de soutien social ainsi que les conséquences qu’ils auront à subir du projet ; • les infrastructures publiques et services sociaux qui seront affectés ; • les caractéristiques sociales et culturelles des communautés déplacées, y compris une description des établissements formels et informels (par exemple, organisations communautaires, groupes rituels, ONGs pouvant être consultées, concevoir et mettre en œuvre les activités de réinstallation. e) cadre juridique L’analyse du cadre légal doit couvrir les aspects suivants : i) le champ d’application du droit d’expropriation et la nature de l’indemnisation qui lui est associée, à la fois en termes de méthode d’estimation et de calendrier de paiement ; ii) les procédures juridiques et administratives applicables, y compris la description des recours disponibles pouvant être mis en œuvre par les personnes déplacées dans une procédure judiciaire ainsi que les délais normaux pour de telles

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procédures ; tout mécanisme alternatif de règlement des différends existant qui pourrait être utilisé pour résoudre les problèmes de réinstallation dans le cadre du projet ; iii) la législation pertinente (y compris les droits coutumier et traditionnel) régissant le régime foncier, l’estimation des actifs et des pertes, celle de la compensation et les droits d’usage des ressources naturelles ; le droit coutumier sur les personnes relatif au déplacement ; ainsi que les lois sur l’environnement et la législation sur le bien-être social ; iv) les lois et règlements applicables aux organismes responsables de la mise en œuvre des activités de réinstallation ; v) les différences ou divergences, s’il en est, entre la politique de la Banque en matière de réinstallation, les lois régissant l’expropriation et la réinstallation, de même que les mécanismes permettant de résoudre les conséquences de telles différences ou divergences ; vi) toute disposition légale nécessaire à assurer la mise en œuvre effective des activités de réinstallation dans le cadre du projet, y compris, si c’est approprié, un mécanisme d’enregistrement des doléances sur les droits fonciers – incluant les doléances dérivant du droit coutumier et de l’usage traditionnel. f) Cadre institutionnel L’analyse du cadre institutionnel doit couvrir les aspects suivants : i) l’identification des organismes responsables des activités de réinstallation et des ONGs qui peuvent jouer un rôle dans la mise en œuvre du projet ; ii) une évaluation des capacités institutionnelles de tels organismes et ONGs ; et iii) toutes les dispositions proposées pour améliorer les capacités institutionnelles des organismes et ONGs responsables de la mise en œuvre de la réinstallation. g) Eligibilité Il s’agit d’un recensement de la population déplacée et critères permettant de déterminer l’éligibilité à une compensation et toute autre forme d’aide à la réinstallation, y compris les dates appropriées d’interruption de l’aide. h) Estimation des pertes et de leur indemnisation Il s’agit de la méthodologie d’évaluation des pertes à utiliser pour déterminer le coût de remplacement de celles-ci ; ainsi qu’une description des types et niveaux proposés de compensation proposés dans le cadre du droit local, de même que toutes les mesures supplémentaires nécessaires pour parvenir au coût de remplacement des éléments d’actif perdus. i) Mesures de réinstallation Description des programmes d’indemnisation et autres mesures de réinstallation qui permettront à chaque catégorie des personnes déplacées éligibles d’atteindre les objectifs de la politique de réinstallation. En plus d’une faisabilité technique et économique, les programmes de réinstallation devront être compatibles avec les priorités culturelles des populations déplacées, et préparés en consultation avec celles-ci. j) Sélection, préparation du site, et relocalisation • Prendre les dispositions institutionnelles et techniques nécessaires pour identifier et préparer les terrains – ruraux ou urbains – de réinstallation dont la combinaison du potentiel productif, des avantages d’emplacement et d’autres facteurs, est au moins comparable aux avantages des anciens terrains, avec une estimation du temps nécessaire pour acquérir et transférer la terre et les ressources y afférentes • Prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les spéculations sur la terre ou l’afflux des personnes non éligibles aux terrains choisis • Prévoir les procédures pour la réinstallation physique ainsi que le calendrier pour la préparation des terrains • Voir les dispositions légales pour régulariser l’enregistrement et l’octroi des titres de propriété aux personnes réinstallées k) Logement, infrastructures et services sociaux • Etablir des plans pour fournir aux personnes réinstallées ou pour financer l’acquisition de logement, d’infrastructures (par exemple l’approvisionnement en eau, routes d’accès), et les services sociaux (par exemple, écoles, services de santé) • Etablir des plans pour assurer des services comparables à ceux de la population d’accueil et si nécessaire assurer l’ingénierie et conceptions architecturales pour les équipements

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l) Protection et gestion de l’environnement • Une description des limites de la zone de réinstallation • Evaluation des impacts environnementaux liés à la réinstallation proposée et les mesures pour atténuer et contrôler ces impacts (coordonnée avec l’évaluation environnementale de l’investissement principal exigeant la réinstallation) m) Participation de la Communauté Il s’agit de la participation des personnes réinstallées et des communautés hôtes qui exige de : • Faire une description de la stratégie pour la consultation et la participation des personnes réinstallées et des communautés hôtes dans la conception et la mise en œuvre des activités de réinstallation • Faire un sommaire des opinions exprimées et montrer comment les points de vue ont été pris en considération lors de la préparation du plan de réinstallation • Examiner les autres possibilités de réinstallation présentées et les choix faits par les personnes déplacées concernant des options qui leur seront disponibles, y compris des choix sur les formes de compensation et aide à la réinstallation pour les ménages ou pour des parties des communautés préexistantes ou pour des groupes de parenté, afin de maintenir le modèle existant d’organisation du groupe et de sauvegarder la propriété culturelle (par exemple endroits du culte, lieux de pèlerinage, cimetières, etc.) • Prévoir les dispositions institutionnalisées par lesquelles les personnes déplacées peuvent communiquer leurs soucis aux autorités du projet durant toute la période de la planification et de la mise en place, et les mesures pour s’assurer que des groupes vulnérables tels que les peuples indigènes, les minorités ethniques, les sans terre, et les femmes ont été convenablement représentés n) Intégration avec des populations hôtes Il s’agit des mesures d’atténuer l’impact de réinstallation sur toutes les communautés hôtes, incluant : • Des consultations avec les communautés hôtes et des autorités locales • Des arrangements pour le règlement rapide de tout payement aux Populations hôtes pour l’acquisition des terres ou autres biens fournis aux Populations réinstallées • Toutes les mesures nécessaires pour augmenter les services (par exemple, dans le domaine de l’éducation, eau, santé, et services de production) dans les communautés hôtes pour les rendre au moins comparables aux services disponibles aux personnes réinstallées l) Procédures de recours • Procédures raisonnables et accessibles aux tierces personnes pour le règlement des conflits résultant de la réinstallation, de tels mécanismes de recours devraient tenir compte des possibilités de recours judiciaire de la communauté et des mécanismes traditionnels de contestation de règlement o) Responsabilités d’organisation • Le cadre d’organisation pour mettre en application la réinstallation, y compris l’identification des agences responsables de la mise en œuvre des mesures de réinstallation et des prestations • Les arrangements pour assurer la coordination appropriée entre les agences et les juridictions qui sont impliquées dans l’exécution, et toutes les mesures (assistance technique y compris) nécessaires pour renforcer la capacité de l’organisme d’exécution pour concevoir et effectuer des activités de réinstallation • Les dispositions pour le transfert si nécessaire, des agences d’exécution aux autorités locales ou aux personnes réinstallées elles-mêmes la responsabilité de gérer des équipements et des services fournis pendant le projet et de transférer toutes autres responsabilités p) Programme d’exécution • Un programme d’exécution couvrant toutes les activités de réinstallation, de la préparation à l’exécution, y compris les dates prévues pour l’accomplissement des avantages prévus pour les personnes réinstallées et les populations hôtes et pour terminer les diverses formes d’aide q) Coûts et budget • Des tableaux montrant des estimations des coûts de toutes les activités de réinstallation y compris les prévisions dues à l’inflation, à la croissance démographique et d’autres imprévus, les calendriers pour les dépenses, les sources de financement, etc.

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r) Suivi et évaluation Des dispositions pour le suivi de la mise en œuvre des activités de réinstallation par l’agence d’exécution, appuyée par des auditeurs indépendants, afin de fournir l’information complète et objective, les indicateurs de suivi de la performance pour mesurer les forces et faiblesses, et les résultats des activités de réinstallation, l’évaluation de l’impact de la réinstallation après une période raisonnable après que toutes les activités de réinstallation et celles relatives au projet soient terminées

Annexe 6. Personnes et institutions rencontrées

LISTE DES PERSONNES ET INSTITUTIONS CONSULTÉES DANS LA RÉGION DE ZIGUINCHOR

N° PRENOM ET NOM FONCTION STRUCTURE/INSTITUTION CONTACT 1 Babacar NIANG Adjoint au Développement Gouvernance 77 529 06 27 2 Ibra FALL Préfet Préfecture 77 529 05 92 3 Basamba DIEDHIOU Secrétaire général Chambre de Commerce et d’Industrie de Ziguinchor (CCIAZ) 77 551 06 56 4 Donacien KANFANY Chef de service Cadastre 77 630 00 70 5 Mamadou GOUDIABY Chef de service Inspection des Eaux et Forêts 77 646 56 12 6 Cheikh NIANG Chef de service Service Régional Planification 77 046 57 91 7 Moussa NDAO Adjoint Service régional Planification 77 786 71 44 8 Baboucar DIEME Chef de service Division régionale Hydraulique 77 654 44 10 9 Evariste BASSENE Chef de service Service régional Elevage et Production animale 77 371 34 74 10 Abdoulaye BADJI Chef de service Service régional Urbanisme 77 370 03 27 11 Baba AIDARA Chef de service Service régional Mines et Géologie 77 556 35 30 12 Sanoussy FOFANA Chef de service Service régional Développement communautaire 77 624 73 79 13 Ibrahima BADIANE Directeur Zone ANCAR BMZ 77 572 70 64 14 Youssouph BADJI Coordonnateur Projet Pôle Développement Casamance 77 358 70 65 15 Moussa DIEDHIOU Chef de service Agence nationale Aquaculture 77 557 87 58 16 Alassane SOW Chef de service Service régional Assainissement 77 575 39 53 17 Ousmane KA Chef de service Service régional Commerce 77 165 13 64 18 Marie Louise FAYE Chef de service Service régional Tourisme 77 539 87 95 19 Youssouf SIDIBE Régional Zone sud Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANPEJ) 77 542 32 75 20 Famara NIASSY Chef de service Service régional des Pêches 77 712 11 35 21 Abdou Hadji BADJI Président Cadre régional de concertation des ruraux (CRCR) 77 657 55 20 22 Boubacar Seydi Président IAMS/SOCAAS 77 658 41 57 23 Simon SAMBOU Secrétaire général Chambre des métiers 77 645 34 43 24 Ousmane SAMBOU Directeur programmes CASADEV 77 570 32 33 25 Issa Karim SANE Directeur marketing et commercial CASADEV 77 905 42 84 26 Enie Joël COLY Inspecteur régional Inspection régionale du Travail et de la sécurité sociale 77 551 55 36 27 Jean Eude CARDOZ Chef de service Service régional d’appui au développement local 77 455 57 30 28 Maurice Ndéné NDIONE Assistant Service régional d’appui au développement local 77 180 54 23 29 Casimir A SAMBOU Directeur Direction régionale du Développement rural 77 577 50 08 30 Kadialy GASSAMA Secrétaire général Conseil départemental Ziguinchor 77 901 40 64 31 Khadim NIASS Chef de Division Division régionale de l’Environnement et des Etablissements 77 632 74 80 classés 32 Alassane AW Adjoint Agence nationale Statistique et Démographie 77 208 50 09 33 Ibrahima DIEDHIOU Maire Commune Adéane 77 564 54 99 34 Philippe DIEDHIOU Président UJCRA 77 641 92 81 35 Joachim COLY 1er Adjoint Mairie Bignona 77 441 05 73

Liste des Institutions et personnes consultées dans la Commune de Ziguinchor - 5 – 20 octobre 2020

N° Prénom et Nom Fonction Structure Contact 1 Patherne Diatta Directeur CRAZ/ISRA 775412388

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2 Malick Ndour Inspecteur régional Inspection du travail 774243259 3 Guillaume A. Coly BNSP/41ème CIS Commandant de cie 775291438 4 Baboucar Diémé Hydraulique Chef division 776544610 5 Pr Alassane Diatta Vice-recteur UASZ 776457130 6 Fihcre Coly Président Conseil départemental 775571082

7 Ahmadou T. Barry Assistant technique DREEC 776515143 8 Boubacar Dione Inspecteur IREF 775643701 9 Mme Soukarou Camara Chef bureau DPV 775219143 10 Boubacar Badji Adjoint chef service DRDR 774394985 11 Abdoul Aziz Badji Coordonnateur CNCR 776575520 12 Jean Rodrigue Malou Chef service ANSD 774191322 13 Donacien Kanfany Chef de service Cadastre 776300070 14 Charles lamine Diabone Coordonnateur OTC 774068899 15 Mamadou moustapha Niang Chef service ANAM 776498805

16 Ibrahima Badiane Directeur ANCAR 775727064 17 Dr. Evariste Bassene Chef de service Elevage 773713474 18 El hadji Oumar Dioum Adjoint de service SR planification 774198312 19 Assane M. Ndoye Chef division S&E ARD 779515458 20 Oumar Ndiaye Chef BFPA IA/Ziguinchor 775410027 21 Babacar Ndiaye Préfet Préfecture Bignona 775290593

22 Moussa Diédhiou Chef de service ANA 775578758 23 Famara Niassy Chef de service SR pêche 777121135 24 Bakary Sidy Ndiaye Directeur Développement 776152982 communautaire 25 Youssouf Sidibé Chef d’antenne zone sud ANPEJ 771427544

LISTE DES PERSONNES CONSULTÉES À BAGHAGHA-ADÉANE, DÉPARTEMENT DE ZIGUINCHOR

N° PRENOM ET NOM FONCTION CONTACT 1 Djibril SANE Chef de village 77 518 58 81 2 Mamadou SARR Pêcheur 77 903 29 17 3 Abdoulaye MARIO Cultivateur 77 405 83 17 4 Aliou DIEDHIOU Pêcheur crevettes 77 944 90 10 5 Adama DIEDHIOU Soudeur 77 067 19 43 6 Ousmane P CISSE Cultivateur 77 133 31 00 7 Fatou SOUARE Ménagère 77 270 81 24 8 Baba SANE Menuisier 78 630 49 97 9 Lamine SIGHATE Cultivateur 77 670 07 29 10 Lamine SANE Enseignant 77 269 69 18 11 Lamine DABO Agent santé communautaire 77 679 69 18 12 Abou DIA Pêcheur 77 329 94 45 13 Thierno CAMARA Cultivateur 77 625 69 43 14 Souleymane DIALLO Pêcheur 77 838 63 13 15 Mamadou DIEDHIOU Cultivateur 77 202 86 96 16 Samba TOURE Mécanicien 17 Moussa DABO Agent santé communautaire 77 203 48 30 18 Sidou GAYE Pêcheur 77 527 80 21 19 Mama DIA Pêcheur 77 151 21 88 20 Abdoulaye DIALLO Cultivateur 77 634 77 32 21 El Hadji DABO Cultivateur 77 191 94 28 22 El Hadji M L SANE Enseignant retraité 77 150 13 51 23 Younouss BALDE Cultivateur 77 036 17 65 24 Amidou DIEDHIOU Cultivateur 77 673 17 84 25 Kalidou BA Dépositaire 77 012 42 64

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N° PRENOM ET NOM FONCTION CONTACT 26 Aminata MBOUP GPF 78 213 59 74 27 Mamadou BADJI Cultivateur 77 041 45 65 28 Bintou BALDE GPF 78 213 59 74 29 Sana THIABOU Cultivateur 77 242 83 98 30 Ousmane MANKALY Cultivateur 77 946 63 82 31 Alassane GAYE Pêcheur 77 159 06 82 32 Youssouph SANE Cultivateur 77 623 40 89 33 Mamadou Lamine Pêcheur 77 275 76 17 34 Ibrahima SARR Pêcheur 78 369 68 04 35 Haby MANE Cultivateur 36 Amy DANFA Cultivateur 37 Abdourahmane SAGNA Cultivateur 77 233 17 50 38 Aliou SALL Enseignant 77 904 59 62 39 Ansoumana KONTE Cultivateur 78 181 32 21 40 Amadou BARRY Imam 77 270 20 54 41 Harouna CAMARA Menuisier 77 625 81 44 42 Dafing SANE Imam 77 024 11 36 43 Ousmane DIA PDKP 77 443 18 56 44 Mamadou Amadou LY Pêcheur 45 Souleymane SARR Pêcheur 77 549 42 69 46 Souleymane SARR Pêcheur 77 271 12 33 47 Seydou LY Pêcheur 77 429 84 62 48 Moussa NIASS Pêcheur 77 054 26 13 49 Moussa SARR Pêcheur 50 Souleymane CAMARA Cultivateur 77 203 20 34 51 Lamine BOIRO Pêcheur 77 395 53 19 52 Abdoulatyf MANDAFA Maçon 77 447 14 45 53 Mady SANE Cultivateur 77 029 49 15 54 Mamadou DIEDHIOU Étudiant 77 971 50 01 55 Seydou SARR Chauffeur 78 527 23 33 56 Sékou MANE Mareyeur 77 022 56 26 57 Omar CISSE Commerçant 77 267 12 20 58 Souleymane BADJI Elève 77 986 62 15 59 Lamine MANE Elève 78 499 88 47 60 Boubacar CAMARA Etudiant 77 032 74 45 61 Bouly DABO Chauffeur 78 391 36 94 62 Yaya Mané Boulanger 77 284 91 62 63 El Hadji DABO Ferrailleur 77 360 34 89 64 Mamadou Saliou DIALLO Etudiant 77 010 42 82 65 Ansoumana DABO Commerçant 66 Lansana SANO Cultivateur 78 610 17 47 67 Ibrahima FATY Cultivateur 78 560 01 97 68 Lansana K SEYDI Commerçant 77 736 39 87 69 Lansana KEBE Cultivateur 77 678 80 65 70 Ibrahima BA Boulanger 77 999 35 48 71 Mamadou Diallo BARRY Commerçant 77 040 06 06 72 Boubacar BARRY Chauffeur 77 716 24 44 73 Ibrahima MANDIANG Chauffeur 77 229 07 86 74 Mamadou NIANG Pêcheur 78 499 75 22 75 Lamine MANDIANG Tailleur 77 269 58 77 76 Omar SARR Commerçant 77 828 54 11 77 Cécile Marie DIEME Commerçante 77 029 28 08 78 Alfousseyni DAFFE Etudiant 77 993 80 14 79 Boubacar MANKALY Commerçant 77 068 75 20 80 Abdoulaye BA Commerçant 77 019 97 51 81 Ibrahima KA Enseignant 77 504 09 08 82 Alassane DIEDHIOU Maçon 77 085 45 69 83 Lamine SEYDI Maçon 78 229 93 18 84 Amadou DABO Chauffeur 77 044 16 28 85 Kéba KONTE Commerçant 78 016 10 54 86 Mountaga GAYE Boulanger 77 066 23 02 87 Lamine SOLY Enseignant 77 878 12 93 88 Souleymane DABO Enseignant 77 611 45 52

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N° PRENOM ET NOM FONCTION CONTACT 89 Yaya MANE Pêcheur 77 713 97 54 90 Mbemba MANKALY Cultivateur 77 613 59 18 91 Daro Moussa SARR Pêcheur 92 Mamadou LY Pêcheur 77 673 27 56 93 Younouss KANE Photographe 77 265 94 86 94 Mamadou BARRY Commerçant 77 323 89 00 95 Lamine TOURE Cultivateur 77 064 83 11 96 Bacary MANDIANG Ferrailleur 78 320 73 09 97 Issa CAMARA Chauffeur 77 970 11 56 98 Samba DJIBA Chauffeur 77 011 36 61 99 Sékou DIEDHIOU Opérateur économique 78 217 41 65 100 Souleymane SANE Opérateur économique 77 431 74 19 101 Pape Abdoulaye BADIANE Menuisier 77 984 15 02 102 Malang DIEDHIOU Opérateur économique 77 036 10 16 103 Mola Yancouba DIEDHIOU Opérateur économique 77 066 01 84 104 Omar DIEDHIOU Pêcheur 77 080 74 13 105 Famara DIASSY Pêcheur 78 555 93 07 106 Pape Lamine KONTE Cultivateur 77 089 72 08 107 Moussa SALL Pêcheur 78 492 53 79 108 Aliou SARR Pêcheur 77 202 76 39

LISTE DES PERSONNES ET INSTITUIONS CONSULTÉES DANS LA RÉGION DE SÉDHIOU

N° PRENOM ET NOM FONCTION STRUCTURE/INSTITUTION CONTACT 1 Ibrahima FALL Préfet Préfecture 77 529 05 82 2 Abdoulaye COLY 1er Adjoint Maire Mairie Sédhiou 77 518 88 62 3 Siaka GOUDIABY Inspecteur d’Académie Inspection Académie 77 652 06 06 4 Papa Diogomaye DIOUF Chef Division Protection forêts Inspection régionale Eaux et Forêts 77 362 53 98 5 Hamady DIA Chef Division reboisement Inspection régionale Eaux et Forêts 77 232 78 07 6 Aliou DIALLO 2ème Vice-président Conseil département Sédhiou 77 540 11 08 7 Boubacar BA Secrétaire général Conseil départemental Sédhiou 77 575 46 30 8 Assane DIOP Chef de Division Divion régionale de l’Environnement et Etablissement 77 650 01 83 Classés 9 Youssouph DIA Chef Division Agence régionale de Développement 77 542 76 50 10 Moussa CAMARA Assistant Suivi-évaluation Agence régionale de Développement 77 511 90 49 11 Oumar MBENGUE Directeur Direction régionale Développement rural 77 417 90 52 12 Amadou Mamadou THIAM Chef de service Service régional d’Appui au Développement Local 77 566 44 35 13 Zoubairou DICKO Chef de service Direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat 77 100 60 47 14 Charles Waly BASSE Chef de service Service régional Planification 77 551 12 88 15 Boubacar DIALLO Adjoint Service régional Planification 77 324 68 18 16 Mouhamadou Sansouna DIALLO Inspecteur du Travail Inspection régionale du Travail et de la Sécurité sociale 77 290 78 79 17 Ablaye FAYE Chef de service Service régional Mines et Géologie 77 908 05 40 18 Ibrahima DIOUF Chef de service Service régional Statistique et Démographie 77 253 24 13 19 Mamadou DIOUF Chef de service Service régional Développement communautaire 77 538 50 07 20 Sana SAGNA Chef de service Service départemental Développement rural 77 577 99 95 21 Amadou BALDE Coordonnateur régional PAPSEN 77 632 39 85 22 Ousmane DIAWARA Chef de service Service régional Pêches 77 348 75 91 23 Moussa MANDIANG Gérant central COOPAD/DIENDE 77 362 98 36 24 Cheikh Ahmeth Tidiane NDIAYE Président GIE Producteurs d’anacarde 77 506 64 55 25 Boubacar DIENG Président URCOMS 77 706 26 97 26 El Hadji Malick LY Opérateur économique URCOMS 77 341 53 38 27 Abdoulaye SOUANE Gérant bureau de Sédhiou ASSOLUCER 77 273 73 90 28 Diamanty SOUANE Président Coopérative SocoSandinéry 77 327 29 09 29 Ndiaye SYLLA PCA Coopérative Fankanta Marsassoum 77 645 38 14 30 Samba Moussa BALDE Point focal PADESS 77 418 16 08 31 Emmanuel DIATTA Chef de service Service régional Assainissement 77 538 61 94 32 Dahamed AIDARA Chef de Division Division régionale Hydraulique 77 709 44 21 33 Mady DANFAKHA Chef de service Service régional Commerce 77 613 83 50 34 Cheikh FAYE Inspecteur d’Académie Inspection d’Académie Sédhiou 77 236 30 48

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LISTE DES PERSONNES ET INSTITUIONS CONSULTÉES DANS LA RÉGION DE KOLDA PRENOM ET NOM FONCTION STRUCTURE/INSTITUTION CONTACT 1 Maurice Latyre DIONE Adjoint développement Gouvernance 77 529 06 11 2 Mactar DIOP Préfet Préfecture Kolda 77 529 05 67 3 Malick SIDIBE Chef de service Service régional Planification 77 554 44 81 4 Ismaïla NDIAYE Chef de service Service régional Pêches 77 159 92 18 5 Amadou Pauline DIAGNE Chef Division Division régionale Environnement et Etablissements Classés 77 556 56 32 6 Pape Lénime DIATTA Chef de service Service régional Développement communautaire 77 807 64 54 7 Abdou NDOUR Chef de service Service régional Urbanisme et Habitat 77 642 56 61 8 Mamadou CISSE Chef de service Service régional Mines et Géologies 77 540 31 40 9 Mamadou GOUDIABY Inspecteur d’Académie Inspection d’Académie de Kolda 77 516 86 50 10 Amadou BA Adjoint Inspection régionale Eaux et Forêts 11 Moustapha THIAM Chef Division Division régionale Hydraulique 12 Thierno Ibrahima BARRY Chef de service Agence nationale Statistique et Démographie 77 303 05 69 13 Amine GUEYE Chef de service Agence nationale Aquaculture 77 468 83 92 14 Samsoudine DRAME Secrétaire général Chambre des métiers 77 445 55 19 15 Massar GAYE Inspecteur du Travail Inspection du Travail et Sécurité sociale 77 231 65 39 16 Ibrahima Solo KONTA Coordonnateur ANIDA 77 278 89 55 17 Abdoul ANNE Directeur Agence régionale de Développement 77 515 29 51 18 Doro BA Gérant Crédit Mutuel du Sénégal 77 605 87 95 19 Sagare NDIAYE Chef d’agence CNCAS 77 333 24 90 20 Moussa BOIRO Secrétaire général Conseil départemental Kolda 77 550 49 98 21 Serigne Abdou GUEYE Chef d’antenne Agence de régulation des marchés 77 517 61 55 22 Gagnado DIALLO Assistant aux entreprises Chambre de commerce 77 358 09 28 23 Dr. Mouhamed M SARR Chef de service Service régional Elevage et productions animale 77 150 67 80 24 Bourahima DIAW Secrétaire général Mairie Kolda 77 645 61 34 25 Mamadou CAMARA Transformateur anacarde GIE Camaracounda 77 422 85 83 26 Boubacar CAMARA Transformateur anacarde GIE Camaracounda 78 338 40 57 27 Famara KOITA Président GIE Mangue Fantasou 77659 53 58

Liste des institutions et personnes rencontrées dans les régions de Dakar, Kolda et Sédhiou entre le 5 et le 20 octobre 2020 Prénom et Nom Fonction Structure Localité Contact Emile Victor COLY Directeur DPV/Dakar Dakar 77 632 98 97 Mme Waly Binta FALL Chef B.L.C.P/D.LQ DPV Dakar 78 186 10 06 Marie Ndao SARR Responsable Unité CERES - Locustox Dakar 77 565 33 21 Chimie Ousmane KANE Gouverneur Gouvernance de Kolda Kolda 77 529 05 05 Caty Sarr Faye Adjointe au préfet Préfecture Kolda 77 529 07 90 Cheikh NDIAYE Chef de service Service Régional de Kolda 77 531 56 74 Planification (SRP) Direction Régionale de Amadou Pauline NDIAYE Chef de service l’Environnement et des Kolda 77 556 56 32 Établissements classés Ismaila NDIAYE Chef de service Kolda 77 159 92 18 Service Régional des Pêches Amine GUEYE Chef de service Agence Nationale Kolda 77 468 83 92 d’Aquaculture (ANA) Moussa DIALLO Chef de service Service Régional de la Kolda 77 500 55 87 Jeunesse Alphousseyni BA 1ier Vice-président Conseil départemental de Kolda 77 563 04 77 Kolda Ibrahima DIAO Secrétaire Général Mairie de Kolda Kolda 77 645 61 34

Babacar DIOUF Chef de bureau Service du Cadastre Kolda 77 925 08 76 Brahima M. BA Chef de service Direction régionale du Kolda 77 545 63 90 développement rural (DRDR)

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Prénom et Nom Fonction Structure Localité Contact Abdoul ANNE Directeur Agence régionale de Kolda 77 515 29 51 développement (ARD) Mamadou Mansour SENE Président CRCR Cadre Régional de Kolda 77 572 10 82 Concertation des Ruraux Kolda (CRCR) Younous CAMARA Directeur CRZ Kolda Centre de Recherche Kolda 77 535 91 22 Zootechnique (CRZ) Mamadou Ousseynou LY Chercheur Centre de Recherche Kolda 77 216 91 74 Zootechnique (CRZ) Georges Gabriel DIARRA Adjoint Sous-Préfet Sous-Préfecture de Ndorna Ndorna 77 529 08 70 (Médina Yoro Foulah) Mamadou GOUDIABY Inspecteur Inspection d’Académie Kolda 77 516 86 50 d’académie Amadou DIAO Maire Mairie de Koulinto Koulinto 77 422 16 42 (Médina Yoro Foulah Chérif Younouss Diédhiou Chef de service Service Régional de Kolda 77 572 43 30 Commerce Bounama GNINGUE Adjoint au chef Service Régional de la Kolda Statistiques et de la Démographie (SRSD) Yaya CAMARA Secrétaire Général Chambre de Commerce Kolda 77 517 18 44 Babacar Sy Inspecteur régional Inspection Régionale du Kolda 77 520 32 90 de l’IRTSS Kolda Travail et de la Sécurité Sociale (IRTSS) Abdoulaye FAYE Chef de service Service Régional des Mines et Kolda 77 908 05 40 Géologie (SRMG) Moussa SABALY Président de la Plateforme initiative de la Kolda 77 908 05 40 plateforme filière filière mangue mangue Mamadou CAMARA Président de la Kolda 77 422 85 83 plateforme filière Plateforme filière anacarde Anacarde et du GIE Camaracounda Boubacar CAMARA Transformateur Kolda 78 338 40 57 d’anacarde, Gérant GIE Camaracounda GIE Dr Mohamed Moustapha SARR Chef de service Service Régional Elevage Kolda 77 150 67 80 Moustapha THIAM Chef de division Direction Régionale de Kolda 77 636 83 19 l’Hydraulique Mamadou BALDE Maire Commune de Saré Coly Sallé Saré Coly 77 658 91 32 Sallé (Vélingara) Ibrahima Solo KONTA Coordonnateur ANIDA Kolda 77 278 89 55 Mar SECK Chef de service Service Régional d’Appui au Kolda 77 715 20 42 Développement Local (SRADL) Maurice Léon DIONE Adjoint à Gouvernance Sédhiou Sédhiou 77 529 06 20 l’administration (AA) Modou GUEYE Adjoint au Gouvernance Sédhiou Sédhiou 77 529 06 21 Développement (AD) Ibrahima FALL Préfet Préfecture de Sédhiou Sédhiou 77 529 05 82 Emmanuel DIATTA Chef de service Direction régionale de Sédhiou 77 538 61 94 l’assainissement

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Prénom et Nom Fonction Structure Localité Contact Ismaïla NIANG Chef d’inspection Inspection Régionale des Eaux Sédhiou 77 521 30 00 et Forêts Sana SAGNA Chef de Service Service départemental du Sédhiou 77 577 99 93 Développement Rural (SDDR) Ousseynou DIAGNE Secrétaire General Chambre de Commerce Sédhiou 77 658 08 29 Nfaly BADJI Directeur de l’ARDS Agence Régionale de Sédhiou 77 645 19 51 Développement de Sédhiou (ARDS) Malick SENE Chef de service Service régional de pêche Sédhiou 77 641 27 84 Mouhamadou FALL Chef de division Direction régionale de Sédhiou 77 362 72 66 l’hydraulique Omar MBENGUE Directeur de la DRDR Direction régionale du Sédhiou 77 417 90 52 Développement Rural (DRDR) Zoubairou DICKO Chef de service Direction Régional de Sédhiou 77 100 00 47 l’Urbanisme et de l’Habitat (DRUH) Ibrahima DIOUF Chef de service Service Régional des Sédhiou 77 253 24 13 Statistiques et de la Démographie Kadry BARRO Président Chambre Chambre de métiers de Sédhiou 77 510 46 60 Sédhiou de métiers Balla SAO Secrétaire Général Chambre de métiers de Sédhiou 77 548 90 10 Sédhiou Boubacar DIALLO Adjoint au Chef de Service Régional de la Sédhiou 77 324 68 18 Planification (SRP) service Mafouze AÏDARA Président plateforme Plateforme filière mangue Sédhiou 77 511 13 43 Sédhiou mangue Dr Abdou SANE Chef de service Service Régional d’Élevage et Sédhiou 77 413 65 95 de la Protection des Animaux Méxdoune SAMB Chef d’antenne Sud Agence Nationale Sédhiou 77 226 06 40 d’Aquaculture (ANA) Aliou DIALLO 2ième Vice-président Conseil départemental Sédhiou 77 540 11 80 Babou SANE Chargé des projets Conseil départemental Sédhiou 77 357 79 02 Cheikh Tidiane SOCE Chef de service Service Régional Jeunesse Sédhiou 77 430 13 25 Saliou FAYE Chef de Bureau Cadastre Sédhiou 77 939 63 75 Babacar BIAYE Secrétaiare municipal Commune de Sédhiou Sédhiou 77 684 52 51 Papa Gorgui NDIAYE Inspecteur Inspection d’Académie Sédhiou 77 575 23 14 d’académie Adama DABO Responsable suivi- FIF Kawolor Sédhiou 77 097 80 90 évaluation régional Mouhamadou Moustapha Chef de service Service Régional du Sédhiou 77 218 87 95 Commerce NDIAYE Khadim DIALLO Chef de division Direction Régionale de Sédhiou 77 652 38 60 l’Environnement et des Établissements classés Mouhamadou S. DIALLO Inspecteur Régional Inspection Régionale du Sédhiou 77 290 78 79 Travail et de la Sécurité Sociale (IRTSS)

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Prénom et Nom Fonction Structure Localité Contact Samba DIOP Chef de bureau PROVALE-CV Sédhiou 77 21951 46 Sédhiou Ibrahima Khalil SAGNA Président du CRCOA Cadre Régional de Sédhiou 77 658 22 39 Concertation des Opérateurs de la filière Anacarde Sédhiou Mbassa SENE Préfet Préfecture Bounkiling Bounkiling 77 529 05 84 Baba VILANE Adjoint au préfet Préfecture de Goudomp Goudomp 77 529 08 06 El hadji Malick Wone Secrétaire Général Conseil départemental Bounkiling 77 576 10 51 Khady CISSE Présidente GIE GIE Fass Diom Madina 77 411 81 48 Wandifa Mansour BADIANE Sécrétaire Municipal Mairie Madina Wandifa Madina 77 609 77 55 Wandifa Yaya DIAO Maire de Samine Mairie/commune Samine Samine 77 605 70 55 (Goudomp) Richard Biram FAYE Sous-préfet Sous-préfecture Niaguiss Niaguiss 77 529 07 64 Djibril SANE Chef de village Village Baghagha Baghagha 77 518 58 81 (Adéane) Baghagha Abdoul Aziz M. SAGNA Notable village Village Baghagha Baghagha 77 555 84 79 (Adéane) Lamine SANE Enseignant Village Baghagha Baghagha 77 269 69 18 (Adéane) Ibrahima DIEDHIOU Maire commune Commune Adéane Adéane 77 564 54 99 Adéane

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Annexe 7. Liste bibliographique

• Décret du 26 juillet 1932 réorganisant le régime de la propriété foncière en AOF • Loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national • Loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de l’Etat • Loi n° 76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et aux autres opérations foncières • Loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune (Partie législative) • Loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant Codes des collectivités locales modifié • Loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales • Loi n° 98-03 du 8 janvier 1988 portant Code forestier (Partie législative) • Loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant Code de l’urbanisme (Partie législative) • Décret n° 64-573 du 30 juillet 1964 portant application de la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national • Décret n° 72-1288 du 27 octobre 1972 fixant les conditions d’affectation et de désaffectation des terres du domaine national situées en zone de terroirs • Décret n° 77-563 du 3 juillet 1977 portant application de la loi n° 76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique • Décret n° 80-268 du 10 mars 1980 portant organisation des parcours de bétail et fixant les conditions d’utilisation des pâturages • Décret n° 81-557 du 21 mai 1981 portant application du Code du domaine de l’Etat en ce qui concerne le domaine privé • Décret n° 86-844 du 14 juillet 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune (Partie réglementaire) • Décret n° 88-074 du 18 janvier 1988 abrogeant et remplaçant le décret n° 85-906 du 28 août 1985 portant barèmes du prix des terrains nus et des terrains bâtis applicable en matière de loyer et d’expropriation pour cause d’utilité publique • Décret n° 98-164 du 20 février 1998 portant Code forestier (Partie réglementaire) • Décret n° 2008-31 du 25 janvier 2008 relatif aux attributions du Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hygiène Publique et de l’Assainissement • Banque Africaine de Développement, Procédures d’évaluation Environnementale et sociale, Version 1, Publication 4, novembre 2015 • Système de Sauvegarde intégrée de la Banque Africaine de Développement, Déclaration de politique et sauvegarde opérationnelles, Volume 1, N° 1, Décembre 2013

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