Gouvernement du Sénégal

Rapport d’évaluation de la sécurité alimentaire dans les zones à risque Campagne agricole 2011-2012

Février 2012

1 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Remerciements

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) remercie tous les Présidents des conseils Ruraux (PCR), les chefs de villages et les chefs de ménages des zones visitées pour leur disponibilité lors de cette évaluation. Ces remerciements vont également à l’endroit des autorités administratives régionales (gouverneurs des régions), départementales (préfets) et aux responsables techniques régionaux qui ont bien voulu accueillir la mission et mettre à sa disposition toutes les informations nécessaires au bon déroulement de l’enquête sur le terrain. A l’endroit des responsables départementaux de l’agriculture (SDDR) notamment, le PAM exprime toute sa reconnaissance pour leur participation active dans la collecte des données lors des focus group organisés dans les villages et de l’enquête auprès des ménages dans leurs entités administratives respectives. Le PAM tient également à remercier le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, OXFAM AMERICA et WORD VISION pour avoir bien voulu prendre part à tout le processus de cette évaluation. Enfin, nous remercions très sincèrement toutes les personnes qui ont bien voulu répondre à nos questions car, sans leur collaboration et la disponibilité dont ils ont fait montre, ce document n’aurait pas vu le jour. Puissent-ils se reconnaître dans cet ouvrage et savoir qu’il y a dans ces écrits plus du leur que du nôtre.

2 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 SIGLES ET ABREVIATIONS

AGVSAN Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition BCV Banque Céréalière Villageoise CR Communauté Rurale DGV Distribution Générale de Vivres DRDR Direction Régionale du Développement Rural FAO Food and Agriculture Organization FCS Food Consumption Score MAG Malnutrition Aiguë Globale OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale PAM Programme Alimentaire Mondial PCR Président du Conseil Rural PDA Personal Digital Assistant SDA Score de Diversité Alimentaire SDDR Service Départemental du Développement Rural SMART Standardised Monitoring and Assessment for Relief and Transition UNICEF United Nations International Children's Emergency Fund ZAR Zone à Risque

3 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS ...... 3 RESUME EXECUTIF ...... 5 1. CONTEXTE ...... 8 2. OBJECTIFS DE L’EVALUATION ...... 9 3. METHODOLOGIE ...... 9

3.1 ECHANTILLONNAGE ...... 10 3.2 COLLECTE , SAISIE , ANALYSE DE RESULTATS ET REDACTION DU RAPPORT ...... 11 3.3 LIMITES DE L ’ENQUETE ...... 11 4. RESULTATS DE L’EVALUATION ...... 11

4.1 ANALYSE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ...... 11 4.1.1 Disponibilité alimentaire ...... 11 4.1.2 Evolution des prix des denrées de base ...... 13 4.1.3 Evolution du prix du bétail dans les marchés ...... 14 4.1.4 Moyens d’existence ...... 15 4.1.5 Niveau d’insécurité alimentaire...... 15 4.2 ANALYSE DE LA VULNERABILITE ...... 17 4.2.1 Stratégies d’adaptation actuelles des ménages ...... 17 4.2.2 Profil des ménages vulnérables ...... 19 4.2.3 Estimation de l’effectif des ménages en insécurité alimentaire ...... 19 4.2.4 Cartographie de la situation alimentaire ...... 20 4.3 EVOLUTION DE LA SITUATION ALIMENTAIRE DANS LES PROCHAINS MOIS ...... 21 4.4 BESOINS D ’ASSISTANCE EXPRIMES PAR LES POPULATIONS ...... 22 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 23 ANNEXE ...... 24

4 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Résumé exécutif

Où se trouvent les personnes en insécurité alimentaire ?

Les ménages en insécurité alimentaire se trouvent principalement dans les poches de déficit de production agricole suite à la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies pendant l’hivernage 2011. La proportion de ménages en insécurité alimentaire est plus élevée en Casamance que dans le reste du pays. En effet, la totalité (100%) des ménages visités dans les ZAR de la région de Ziguinchor sont en insécurité alimentaire dont près de trois quarts (71,4%) en phase sévère. Les régions de Kolda et Sédhiou ont respectivement des prévalences de 87,5% et 84,4%. Outre la Casamance, certaines régions comme Kédougou, Fatick (CR de Tattaguine), Kaolack et Saint Louis ont des prévalences d’au moins 50%.

Qui sont les personnes en insécurité alimentaires ?

Les profils des ménages en insécurité alimentaire sont les suivants :

• Ménages de grande taille (plus de 10 personnes) et ayant au moins trois (3) enfants de moins de 5 ans ; • Ménages dirigés par des veuves ; • Ménages ne disposant pas de bétail, surtout des zones de la Casamance, du Sénégal oriental et du Bassin arachidier ; • Ménages ayant comme moyens d’existence principalement l’agriculture vivrière et l’agriculture de rente fortement affectées par la forte baisse de production enregistrée cette campagne.

Combien de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire ?

Dans l’ensemble des zones, l’analyse de l’insécurité alimentaire appréciée à travers le score de consommation alimentaire 1 montre une prévalence de 51% dont 22,3% en phase sévère . Cette prévalence analysée à l’échelle des ZAR concerne un effectif estimé à 739.251 personnes réparties sur l’ensemble du territoire (cf. tableau 1 en annexe).

1 La prévalence de l’insécurité est calculée à travers le score de consommation alimentaire (SCA). Le SCA est un indicateur proxy de la sécurité alimentaire qui est basé sur le décompte des groupes d’aliments consommés par les ménages au cours des 7 jours précédant l’enquête. Les ménages sont classés selon la diversité alimentaire (nombre d’aliments des différents groupes consommés pondérés selon leur valeur nutritionnelle et la fréquence de consommation de ces aliments au cours des 7 jours précédant l’enquête.

5 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 On note toutefois de fortes disparités entre les ZAR modéré 2 et le reste des zones. En effet, les ménages vivant dans les ZAR très élevé et élevé ont le même niveau d’insécurité alimentaire, 59% alors que dans les ZAR modéré , l’insécurité alimentaire touche un ménage sur trois, soit 33% .

Dans cet effectif de 739.251 personnes en insécurité alimentaire, 282.007 personnes se trouvent dans les ZAR très élevé , 259.471 dans les ZAR élevé et 197.773 dans les ZAR modéré.

Pourquoi ces personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et de vulnérabilité ?

Du fait du déficit céréalier quasiment structurel au Sénégal, les ménages sont fortement dépendants des marchés. En effet, d’après les résultats de l’AGVSAN-2010, 85% des ménages ruraux dépendent des marchés.

Au moment de l’enquête, la situation d’insécurité alimentaire des ménages est caractérisée par une combinaison de trois facteurs : (i) une disponibilité alimentaire très faible, (ii) un pouvoir d’achat très bas et (iii) une hausse généralisée des prix des principales denrées alimentaires de base . En effet, les résultats de l’enquête indiquent un faible niveau de stocks alimentaires des ménages dans l’ensemble des zones (trois semaines en moyenne de couverture des besoins alimentaires), des sources de revenus quasi inexistantes du fait de la mauvaise production des cultures de rente (arachide et coton notamment). Ce déficit de production agricole a engendré une faible disponibilité des produits agricoles locaux sur les marchés, d’où la hausse généralisée de leurs prix par rapport à l’année passée à la même période.

Comment la situation devrait- elle évoluer dans les prochains mois ?

Des mécanismes d’adaptation négatifs ayant trait à la gestion de nourriture sont mis en place par les ménages en insécurité alimentaire. Ces comportements qui ont été analysés à travers l’indice de stratégies d’adaptation 3 laissent entrevoir une dégradation de la situation

2 ZAR modéré : Pour les besoins de l’orthographe, il s’agit de Zones à Risque Modéré. Ainsi, à l’issue de la mission de novembre 2011, une classification à trois niveaux des ZAR a été faite : les ZAR très élevé, les ZAR élevé et les ZAR modéré.

3 L’indice réduit des stratégies d’adaptation est un indice allégé qui permet de comparer la sécurité alimentaire dans différents contextes. Il s’agit d’un sous ensemble de l’indice contextuel des stratégies de survie, qui est calculé à partir d’un groupe donné de comportement associés chacun à une pondération universelle de leur

6 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 alimentaire dans les prochains mois. Ainsi, pour faire face aux difficultés alimentaires, les ménages dans les différentes zones à risque comptent adopter davantage les mécanismes suivants :

• Consommation des aliments de pénurie car coûtant moins chers : 69,4% des ménages ; • Diminution des quantités de repas : 60,4% des ménages ; • Achat des aliments à crédit plus que d’habitude : 58,3% des ménages ; • Emprunt de produits alimentaires : 54,9% des ménages • Réduction du nombre de repas : 45,6% des ménages ; • Réduction de la quantité d’aliments consommés, notamment par les adultes au profit des enfants : 39,9% des ménages .

Que peut-on faire pour sauver la vie et les moyens d’existence des ménages de ces zones?

Les besoins prioritaires exprimés par les populations lors de l’évaluation s’articulent autour de deux préoccupations :

• une assistance alimentaire sous forme (i) de distribution générale de vivres, (ii) de création de BCV, (iii) de renforcement des stocks des BCV existantes et (iv) de cash transfert ; • un appui en intrants agricoles (semences, engrais et matériel agricole) pour garantir la réussite de la campagne agricole 2012-2013.

gravité. Les comportements mesurés au moyen de l’indice simplifié sont : (1) utilisation d’aliments moins préférés et moins chers, (2) emprunt de vivres ou sollicitation de l’aide d’un ami ou d’un parent, (3) limitation de la taille des parts pendant les repas, (4) réduction de la consommation des adultes pour nourrir les enfants et (5) diminution du nombre de repas par jour.

7 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 1. Contexte

La production de la campagne agricole 2011/2012 a connu de fortes baisses par endroits à cause de l’installation tardive de l’hivernage, des pauses pluviométriques, de l’arrêt précoce des pluies et de la mise en place tardive des intrants, notamment l’urée. Ainsi, la production nationale de céréales accuse une baisse de 36% et celle de l’arachide de 59% par rapport à la campagne précédente et respectivement de 20% et 31% par rapport à la moyenne des 5 dernières années 4.

Au cours du mois de novembre 2011, la FAO et le PAM en collaboration avec le Gouvernement ont conduit une enquête pour identifier les zones à risque d’insécurité alimentaire. A l’issue de cette mission 85 zones à risques (ZAR) ont été identifiées et ont été classées en fonction du degré de la baisse de la production estimée lors des focus group, des types de moyens d’existence, des niveaux d’insécurité alimentaire et de la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) de la région ou du département dont elles relèvent. Trente et une (31) zones étaient classées à risque d’insécurité alimentaire très élevé, trente (30) à risque élevé et vingt quatre (24) à risque modéré.

L’enquête SMART conduite par le Gouvernement, la FAO, le PAM et l’UNICEF en novembre- décembre 2011 dans les régions de Diourbel, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint Louis, Tambacounda et Thiès, a montré une prévalence moyenne de la malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants âgés de 6 et 59 mois. Cette prévalence, qui oscille entre 6,1% à Tambacounda et 14,1% à Matam, se situe en dessous du seuil d’alerte de 15% fixé par l’OMS. Cependant au regard de l’examen de l’intervalle de confiance de cette prévalence, la situation est préoccupante pour la région de Matam où la borne supérieure est de 16,2% mais aussi dans les régions de Diourbel, Kolda, Louga, Saint Louis et Thiès où cette borne se situe entre 10% et 14,9%.

L’enquête sur l’évaluation des marchés de décembre 2011 conduite par le Gouvernement et le PAM a ressorti un niveau d’approvisionnement actuel des marchés globalement satisfaisant malgré le contexte du déficit de production de l’année. En effet, malgré le niveau de déficit annoncé, les populations vendent une partie de leurs productions pour satisfaire

4 Chiffres publiés par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et de la Statistique du Ministère de l’Agriculture.

8 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 leurs besoins les plus urgents. Toutefois, les prix de tous ces produits sont élevés par rapport à 2011 à la même période.

Afin d’évaluer la sécurité alimentaire des ménages des 85 ZAR identifiées, le Gouvernement et le PAM en collaboration avec certaines ONG (OXFAM America, Word Vision) ont entrepris une mission à l’intérieur du pays en février 2012.

2. Objectifs de l’évaluation Les objectifs de la mission sont : • Mettre à jour la liste des ZAR ; • identifier les populations les plus affectées par l’insécurité alimentaire (niveau village) ; • Déterminer les types de réponses à apporter en fonction des besoins et des spécificités des zones ; • Identifier les partenaires de mise en œuvre des interventions (ONG, Services décentralisés de l’Etat, etc.).

3. Méthodologie La mission a été programmée pour une durée maximum de 9 jours (du 9 au 17 février 2012). Auparavant, des séances de travail ont regroupé à Dakar les différents participants à cette évaluation en vue de valider les différents outils méthodologiques élaborés par le PAM. Ces rencontres ont également permis de constituer six (6) équipes selon des axes bien définis et chaque équipe avait un certain nombre de ZAR à visiter pour collecter les données entrant dans le cadre de l’évaluation.

Sur le terrain, des séances de travail ont eu lieu avec les principaux acteurs de la sécurité alimentaire (responsables des services techniques, des ONG et des associations de producteurs) au niveau des chefs lieu des régions. Au cours de ces rencontres, la situation des ZAR a été mises à jour en tenant compte de l’évolution de la sécurité alimentaire des ménages qui y vivent depuis la mission de novembre 2011.

Après la réunion au niveau régional, les équipes se sont rendues dans les différentes zones et ont organisé des focus group au niveau du chef lieu de la communauté rurale (CR) ou d’un

9 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 village centre de la CR dont relève la ZAR. Ces rencontres ont regroupé les autorités locales et coutumières (tous les chefs de village de la zone étaient conviés à la rencontre), les agents des projets, services techniques d’appui, des ONG et des organisations de producteurs présents au niveau local. Ces focus group ont eu pour objectif de cibler les villages les plus affectés par la conjoncture actuelle, apprécier le niveau d’approvisionnement des marchés et des prix des céréales, de l’arachide et du niébé, et discuter avec les participants des modalités de réponses les mieux appropriées à apporter face à la situation.

Chaque équipe s‘est rendue par la suite dans quelques villages affectés par le déficit de production agricole et choisis au hasard afin d’administrer un questionnaire auprès de 6 ménages par village. Le questionnaire a été préalablement développé sous PDA (Personal Digital Assistant) afin de faciliter l’exploitation des données et de minimiser le temps d’analyse. Les informations suivantes ont été collectées au niveau ménage: (i) Caractéristiques socio-démographiques des ménages, (ii) niveau des stocks alimentaires des ménages, (iii) sources de revenus des ménages, (iv) score de consommation alimentaire des ménages et (v) indice de stratégies d’adaptation actuelles et évolution de la situation dans les prochains mois.

3.1 Echantillonnage Le champ de l’enquête est constitué des zones à risques d’insécurité alimentaire. Au niveau de chaque ZAR, il a été prévu d’organiser un focus group par ZAR. Il est également prévu d’enquêter 6 ménages tirés au hasard dans un village relevant de la ZAR, soit 552 ménages à enquêter (tableau ci-dessous).

Tableau n° 1 : Echantillon de l’enquête

Type de ZAR Nombre total Nombre focus Nombre ménages zones à risques group échantillons Modéré 24 24 144 Elevé 31 31 186 Très élevé 30 30 180 Nouvelles zones 7 7 42 Total 92 92 552

10 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 3.2 Collecte, saisie, analyse de résultats et rédaction du rapport La collecte des données a été faite par les membres de la mission qui auparavant ont bénéficié de deux (2) jours de formation au PAM au cours d’une séance d’harmonisation. Ils sont constitués du personnel du PAM, de la partie gouvernementale (CSA) et des ONG (OXFAM AMERICA et WORLD VISION). Sur le terrain, les équipes ont été appuyées dans chaque département par les responsables des Services Départementaux du Développement Rural SDDR. Les réponses des ménages enquêtés ont été enregistrées directement dans les PDA. Les informations collectées lors des focus group ont été quant à elles enregistrées dans des questionnaires papier et saisies au PAM par un opérateur de saisie recruté à cet effet. L’analyse des résultats a eu lieu au PAM et un résumé exécutif de l’enquête a été produit avant la publication du présent rapport.

3.3 Limites de l’enquête La taille de l’échantillon (6 ménages par ZAR) ne permet pas d’extrapoler les résultats de l’enquête à la ZAR concernée, ni de comparer statistiquement les données avec celles de l’AGVSAN. Cependant les résultats sont représentatifs au niveau des types de ZAR : ZAR en insécurité alimentaire « très élevée », « élevée » et « modérée ».

4. Résultats de l’évaluation

4.1 Analyse de la sécurité alimentaire

4.1.1 Disponibilité alimentaire Du fait du déficit céréalier quasiment structurel au Sénégal, les ménages sont fortement dépendants des marchés. En effet, d’après les résultats de l’AGVSAN-2010, 85% des ménages ruraux dépendent des marchés. Cette dépendance particulièrement accentuée par la mauvaise campagne agricole 2011/2012 qu’a connue le pays accentue cette dépendance dans un contexte de hausse généralisée des prix des principales céréales locales comparée à l’année passée.

En effet la campagne agricole a connu une baisse au niveau nationale de 36% pour les céréales et 59% pour l’arachide comparée à l’année passée. Par rapport à la moyenne de 5

11 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 dernières années , les baisses sont respectivement de 20 et 31% pour les céréales et l’arachide.

L’enquête a ainsi révélé que les stocks actuels de nourriture (céréales) des ménages sont à des niveaux très bas. Au moment de l’enquête s euls 6 ménages sur dix (60%) dans l’ensemble des zones dispos aient encore de stocks de céréales issus de la campagne agricole 2011-2012 (voir graphique ci -dessous).

Graphique n° 1: Disponibilité des stocks alimentaires dans les ménages

70,0 66,4 Disponibilité des stocks 59,6 60,1 60,0 54,2 50,0

40,0

30,0

20,0 Proportionménéges(%) 10,0

,0 Modéré Elevé Très élevé Ensemble Type de ZAR

Dans les zones à risque d’insécurité alimentaire modéré, 66,4% des ménages ont déclaré disposer de stocks alimentaires au moment de l’enquête. Cette proportion est de 59,6% dans les zones à risques élevé et de 54,2% dans les zones à risque très élevé.

Les proportions de ménages disposant de stocks sont plus importantes à Kaolack (100%), Diourbel (84,9%), Kaffrine (73,3%). En revanche, ces ménages ne sont que de 28,6% à Zigu inchor, 34,9% à Matam et 37,8% à Louga.

Par rapport à la couverture des besoins céréaliers des ménages, ces stocks s’avèrent dérisoires car la durée moyenne est de 3 semaines, à compter de la deuxième quinzaine du mois de février. De ce fait, les stocks d e nourriture de beaucoup de ménages seront entièrement épuisés au courant de la première semaine de mars 2012.

12 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Graphique n° 2 : Couverture des besoins en céréales

5 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 1 Nombresemaines 1 0 Modéré Elevé Très élevé Ensemble Type de ZAR

Globalement, la couverture moyenne des besoins céréaliers des ménages d ans les zones à risque alimentaire modéré est de 4 semaines . Elle est de 3 et 2 semaines seulement respectivement dans les zones à risque élevé et très élevé. Au sein des régions, cette couverture moyenne des besoins céréaliers d es ménages est variable. Elle est en effet de 7 semaines dans la région de Kaolack et de 6 semaines dans celles de Diourbel et de Kaffrine . Dans les régions de Fatick, Ziguinchor , Sédhiou, Matam, Louga et Diourbel, elle n’est que d’une (1) semaine.

L’analyse montre que la situ ation d’insécurité alimentaire des ménages est caractérisée par une combinaison de deux facteurs : (i) une disponibilité alimentaire très faible et (ii) un pouvoir d’achat très bas . Ainsi, les ménages en insécurité alimentaire au moment de l’enquête étaient caractérisés par une disponibilité alimentaire de moins de deux semaines sur la base de leurs propres productions issues de la campagne agricole 2011 -2012, une forte dépendance du marché (la principale source de nourriture étant l’achat) et une baisse drastique de revenus.

4.1.2 Evolution des prix des denrées de base On note une disponibilité moyenne des denrées de base sur tous les marchés. Toutefois, les prix de ces denrées sont en hausse dans tous les marchés. Dans leur totalité (100%), les participants au x focus group ont déclaré que les prix des denrées de base, hormis pour le riz importé (avec 94% des participants), le riz local (96,6%) et le sorgho (95,1%), ont connu une hausse dans toutes les zones par rapport à l’année passée à la même période. Ces

13 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 informations sont corroborées par les relevés des prix des produits effectués par le CSA au cours du mois de février 2012 sur une dizaine de marchés du pays (tableau ci-dessous).

Tableau n°2 : Evolution des prix des principales denrées Prix réels au détail du mois de février 2012 -moyennes nationales- Comparaison avec moyenne 5 Comparaison avec campagne Produit années (2006 – 2011) agricole 2010/2011 Mil +14% +21% Sorgho +19% +21% Mais +17% +18% Riz Importé +8% +9% Niébé +28% +17% Arachide décortiquée +24% +52% Source : Bulletin Marsé CSA-PAM n° 4 de février 2012

4.1.3 Evolution du prix du bétail dans les marchés Contrairement aux prix des denrées alimentaires, celui du bétail est en baisse dans toutes les zones, comparé à l’année passée à la même période.

Les termes de l’échange bétail/céréales se sont détériorés au détriment du vendeur du bétail car à 95% de l’ensemble des ménages des zones ont affirmé que la vente d’un même animal procure moins de céréales cette année que l’année passée. Dans certaines régions (Louga) une présence inhabituelle du bétail d’origine mauritanienne est vendue dans les marchés avec un prix

En outre, il a été signalé la présence de jeunes reproductrices sur les marchés. Ainsi 80,6% des personnes interrogées lors des focus group ont affirmé qu’il ya une présence inhabituelle de cette catégorie de bétail sur les marchés, ce qui traduit un niveau assez élevé des difficultés rencontrées par les populations pour se procurer la nourriture à cette période de l’année. Ce pourcentage varie de 73,9% dans les zones à risque modéré à 94,4% dans celles où le risque est très élevé (tableau ci-dessous).

14 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Tableau n° 3 : Situation de la présence inhabituelle de jeunes reproductrices sur les marchés

Présence inhabituelle de Type de ZAR jeunes reproductrices sur les Modéré 73,9% Elevé 76,9% Très élevé 94,4% Ensemble 80,6% Source : Données de l’enquête focus group

4.1.4 Moyens d’existence Les quatre principales sources de revenus des ménages de l’ensemble des zones sont : (i) agriculture vivrière (65,4%), (ii) l’ agriculture de rente (11,4%), (iii) l’ élevage (11,4%) et (iv) le petit commerce (12,3%). Cependant, le poids de ces sources de revenus varie d’un type de zones à l’autre. Les ménages des zones à risque modéré tirent l’essentiel de leurs revenus de l’agriculture vivrière (62,6%), de l’élevage (18,7%) et du petit commerce (10,2%). Ceux des zones à risque très élevé ont comme principales sources de revenus, l’agriculture vivrière (70,3%), l’agriculture de rente (16,9%) et le petit commerce (14,4%).

Graphique n° 3 : Principales sources de revenus des ménages

Agriculture vivirière Agriculture de rente Elevage Petit commerce

Modéré 62,6% 2,4% 18,7% 10,2%

Elevé 63,7% 14,4% 6,8% 12,7%

Très élevé 70,3% 16,9% 9,3% 14,4% Type deType ZAR

Ensemble 65,4% 11,4% 11,4% 12,3%

Poids des principales sources de revenus

4.1.5 Niveau d’insécurité alimentaire

Dans l’ensemble des zones, l’analyse de l’insécurité alimentaire appréciée à travers le score de con sommation alimentaire montre une prévalence de 50,8% (sévère et modéré) dont 22,3% d’insécurité alimentaire sévère . On note toutefois de fortes disparités entre les ZAR modéré et le reste des zones. En effet, les ménages vivant dans les ZAR en insécurité

15 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 alimentaire très élevé et élevé ont le même niveau d’insécurité alimentaire, 5 8,5% alors que dans les ZAR modéré, l’insécurité alimentaire touche environ un ménage sur trois, soit

32,8% (graphique ci-dessous) .

Graphique n° 4 : Prévalence de l’insécurité ali mentaire par classe de ZAR

Modéré 9,8 23,0 67,2

Sévère Elevé 28,1 31,5 40,4 Modéré Acceptable Très élevé 28,0 30,5 41,5 Type deType ZAR

Ensemble 22,3 28,5 49,2

Prévalence de l'insécurité alimentaire (%)

La prévalence de l’insécurité alimentaire est plus élevée en Casamance que dans le reste du pays. En effet tous les ménages visités dans les ZAR de la région de Ziguinchor sont en insécurité alimentaire dont près de trois quar ts (71,4%) en phase sévère. Les régions de Kolda et Sédhiou ont respectivement des prévalences de 87,5% et 84,4%. Outre la Casamance, certaines régions comme Kédougou, Fatick (CR de Tattaguine), Kaolack et Saint Louis ont des prévalences d’au moins 50% (gr aphique ci-dessous).

Graphique n° 5 : Prévalence de l’insécurité alimentaire des ZAR par région (%)

120,0 100,0 100,0 84,4 87,5 80,0 60,0 63,3 54,2 % 60,0 50,0 43,3 45,2 40,0 35,6 37,0 20,0 15,1 0,0 ZAR_ ZAR_ ZAR_ ZAR_ Louis Kédougou Ziguinchor ZAR_ SaintZAR_ ZAR_ Kolda ZAR_ ZAR_ Fatick ZAR_ ZAR_ Louga ZAR_ ZAR_ Tamba ZAR_ ZAR_ Matam ZAR_ ZAR_Sédhiou ZAR_Sédhiou ZAR_ Kaolack ZAR_ ZAR_ Kaffrine ZAR_ ZAR_Diourbel

16 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 4.2 Analyse de la vulnérabilité

4.2.1 Stratégies d’adaptation actuelles des ménages L’indice réduit de stratégie d’adaptation dans l’ensemble des zones à risque est de 15. Il est relativement élevé en comparaison à la valeur de 3,3 obtenue lors de l’AGVSAN 2010 (avril et juin 2010) ce qui sign ifie que les ménages éprouvent actuellement d’énormes difficultés économiques pour se procurer de la nourriture.

Dans les ZAR t rès élevé, l’indice de stratégie d’adaptation est de 19 contre 11 et 14 pour les deux autres types de zones à risque. Les ménages de ces zones u tilisent en effet plus de stratégies d’adaptation dans la recherche de moyens pour une nourriture en quantité et en qualité (tableau ci-dessous).

Tableau n° 4 : Indice moyen de stratégie d’adaptation par type de zones Indice réduit de stratégie Type de zones à risque en insécurité alimentaire d'adaptation Moyenne Zones à risque en insécurité alimentaire modéré 11 Zones à risque en insécurité alimentaire élevé 14 Zones à risque en insécurité alimentaire très élevé 19 Ensemble 15

Au regard de la valeur de l’indice dans les différentes régions, il ressort que les ménages des ZAR de Fatick, Kolda, Kédougou, Kaff rine et Sédhiou rencontrent plus de difficultés économiques pour accéder à la nourriture que ceux des autres régions (graphique n° ci- dessous).

Graphique n° 6 : CSI moyen par ZAR dans les régions

30 27 CSI moyen 25 21 20 19 19 19 17 17 15 14 14 14 15 10 10 5 Valeur de l'indice deValeur 5 0 Fatick Kolda Louga Sédhiou Ziguinchor Diourbel Kaffrine Kaolack Kédougou Tambacou Matam Saint Louis Ensemble nda

Régions

17 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Les différentes stratégies adoptées par les ménages pour subvenir actuellement à leurs besoins alimentaires sont les suivantes :

• La consommation « d’aliments moins préférés » ; il s’agit pour le ménage, à cause de son faible pouvoir d’achat, de préparer des mets à bas prix et très souvent de moindre valeur nutritive. Dans l’ensemble des zones à risque, les ménages ont consommé durant 3 jours sur 7 jours en moyenne des aliments moins préférés. • La diminution des quantités préparées est aussi adoptée par une grande partie des ménages. En moyenne, les ménages ont eu à diminuer les quantités consommées pendant 3 jours en moyenne sur les 7. • L’achat des aliments à crédit plus que d’habitude constitue également une alternative afin de disposer des aliments. En moyenne, durant 2 jours sur 7, les ménages ont eu recours au crédit pour accéder aux aliments ; cette voie serait plus fréquente n’eut été la faible capacité financière des commerçants ou des boutiquiers dans les villages. • L’emprunt des produits alimentaires ou les dons et aides des parents, amis ou voisins. Cette pratique est importante car les ménages l’ont adopté en moyenne durant 2 jours sur 7 dans l’ensemble des zones. En effet, en milieu, la parenté demeure un levier de solidarité encore vivace dans les situations difficiles. En dehors du cercle familial et de la boutique, les gens en milieu rural ont beaucoup de fierté pour demander une aide sous forme de prêt surtout alimentaire à un tiers. • La réduction du nombre de repas pris par jour a également été relevée par certains ménages. Ainsi, au lieu des 3 repas habituellement pris dans la journée, les ménages sont réduits à en prendre 1 ou 2 au maximum. Cette pratique a été signalée en moyenne 2 jours sur 7 dans l’ensemble des ZAR (graphique ci-dessous).

18 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 Graphique n° 7 : Stratégies d’adaptation actuelles des ménages

Modéré 3 1 2 1 1 1 Consommation d'aliments moins préférés car moins chers

Emprunter des produits alimentaires ou dépendre des aides Elevé 2 1 2 1 2 1 Diminution de la quantité des repas

Réduction des quantités consommées par les Très élevé 3 2 4 2 2 adultes/mères Type deType ZAR 2 Réduction du nombre de repas par jour

Achat des aliments à crédit Ensemble 3 2 3 2 2 2

Nombre de jours

4.2.2 Profil des ménages vulnérables

Sur la base des focus groups , les profils des ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire sont les suivants :

• Ménages de grande taille (plus de 10 personnes) et ayant au moins trois (3) enfa nts de moins de 5 ans ; • Ménages dirigés par des veuves ; • Ménages ne disposant pas de bétail, surtout des zones de la Casamance, du Sénégal oriental et du Bassin arachidier.

• Ménages ayant comme moyens d’existence principalement l’agriculture vivrière ou l’agriculture de rente . En effet ces 2 secteurs de l’économie des ménages en milieu rural ont été fortement affectés par la baisse de production de cette campagne agricole.

4.2.3 Estimation de l’effectif des ménages en insécurité alimentaire

La prévalence de l’insécurité alimentaire est de 51% analysée à l’échelle des ZAR et elle concerne un effectif estimé à 739.251 personnes réparties sur l’ensemble du territoire .

Dans cet effectif de 739.251 personnes en insécurité alimentaire, 282.007 personnes se trouv ent dans les ZAR très élevé , 259.471 dans les ZAR élevé et 197.773 dans les ZAR modéré.

19 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 L’estimation de la population a été faite en appliquant le taux d’insécurité alimentaire à la population totale de chaque type de zones à risque.

Tableau n° 5 : estimation de la population dans l’insécurité alimentaire dans les zones à risque

Types de zones Taux d’insécurité Population Estimation de la population vivant alimentaire (%) totale en insécurité alimentaire Zones à risque d’insécurité 32,8 810 847 259 471 alimentaire modéré Zones à risque d’insécurité 59,6 335 208 197 773 alimentaire élevé zones à risque d’insécurité 58,5 477 978 282 007 alimentaire très élevé Ensemble 50,6 1 624 033 739 251

4.2.4 Cartographie de la situation alimentaire La situation de la sécurité alimentaire dans les zones à risques en février 2012 se présente comme suit :

Carte 1 : situation alimentaire dans les ZAR

20 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 4.3 Evolution de la situation alimentaire dans les prochains mois L’analyse des stratégies d’adaptation en cours laisse présager une dégradation de la situation de sécurité alimentaire de la majorité des ménages dans les prochains mois , bien avant le début de la période de soudure (mois de juillet).

Pour faire face aux difficultés alimentaires, les ménages d es différentes zones co mptent adopter davantage les mécanismes suivants au cours des deux (2) prochains mois:

• Consommation des aliments de pénurie car coûtant moins chers : 69,4% des ménages ; • Diminution des quantités de repas : 60,4% des ménages ; • Achat des aliments à crédit pl us que d’habitude : 58,3 % des ménages ; • Emprunt de produits alimentaires : 54,9% des ménages • Réduction du nombre de repas : 45,6% des ménages ; • Réduction de la quantité d’aliments consommés, notamment par les adultes au profi t des enfants : 39,9% des ménag es . Ces stratégies varient d’un type de zones à l’autre. Ainsi on note que dans les zones en insécurité alimentaire très élevé, c’est un plus grand nombre de ménages qui adoptent des stratégies de survie telles que la diminution de la quantité des repas ( 76,3%), la consommation d’aliments moins préférés (73,7%), l’achat à crédit des aliments (71 ,2%), l’emprunt des produits alimentaires (67,8%), la réduction du nombre de repas (6 1,9%) , contre respectivement 50%, 67,2%, 50,8%, 47,5%, 31,1 % chez les ménages des zones en insécurité alimentaire modéré (graphique ci-dessous). Graphique n° 8 : Principales stratégies d’adaptation envisagées par les ménages au cours des prochains mois

Consommation d'aliments moins préférés Modéré 67,2 47,5 50,0 43,4 31,1 50,8 car moins chers Emprunter des produits alimentaires ou dépendre des aides Elevé 67,8 50,7 56,2 32,2 44,5 54,1 Diminution de la quantité des repas

Très élevé 73,7 67,8 76,3 45,8 61,9 71,2 Réduction des quantités consommées par les adultes/mères Type deType ZAR Réduction du nombre de repas par jour Ensemble 69,4 54,9 60,4 39,9 45,6 58,3 Achat d'aliments à crédit % ménages concernés

21 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 4.4 Besoins d’assistance exprimés par les populations Les besoins prioritaires exprimés par les populations dans les différentes zones visitées visent d’une part à faire face au problème de l’insécurité alimentaire dans l’immédiat et d’autre part à garantir la réussite de la prochaine campagne agricole 2012-2013.

Il s’agit essentiellement (i) de la distribution générale des vivres (DGV) , (ii) de l’ appui en aliments de bétail compte tenu du déficit fourrage de cette année dans certaines zones, (iii) de l’ appui en intrants agricoles (notamment les semences de qualité car la situation actuelle ne laisse aucune possibilité aux ménages de ces zones de constituer des stocks de semences par leur propre production) et (iv) d’une assistance en matériel agricole .

La situation des besoins prioritaires exprimés par les populations des différentes zones se présentent comme suit :

Tableau n° 6 : Proportion de ménages par type d’assistance

Distribution Matériel Fourrage, Type de ZAR Semences (%) BCV (%) générale de vivres agricole (%) aliments de (%) bétail (%) Modéré 78,3% 78,3% 13,0% 43,5% 30,4% Elevé 92,3% 76,9% 46,2% 11,5% 7,7% Très élevé 77,8% 61,1% 38,9% 33,3% 33,3% Ensemble 83,6% 73,1% 32,8% 28,4% 22,4%

Il ressort de ce tableau que deux (2) besoins prioritaires sont communs à la majorité des ménages des ZAR. Il s’agit de la DGV et de l’appui en semences.

22 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012 5. Conclusions et recommandations

La situation alimentaire des ménages est préoccupante dans la quasi-totalité des zones visitées. En effet, la hausse graduelle des prix des denrées de base conjuguée à une raréfaction des sources de revenus de ces ménages ne leur permet guère aujourd’hui un accès à une alimentation adéquate. Afin de réduire le degré de vulnérabilité des populations affectées et sécuriser leurs moyens d’existence, les mesures suivantes doivent être mises en œuvre à leur profit:

• Cash transfert dans les zones où les marchés sont fonctionnels ; • Création de banques céréalières et renforcement des stocks de celles qui existent. Des banques avec des stocks de légumineuses pourraient être également mises en place dans les zones de production de niébé ; • Distribution générale de vivres partout où l’urgence de la situation l’exige ; • Mise en place des activités de vivres contre travail ou renforcement de ces dernières où possible ; • Appui et mise en place à temps des semences, engrais et matériel agricole pour un bon déroulement de la campagne agricole 2012-2013.

L’efficacité et la rapidité de ces mesures requièrent quant à elles la synergie d’actions des principaux acteurs (structures gouvernementales décentralisées, agences onusiennes, ONG).

23 Rapport d’Evaluation de la sécurité alimentaire dans les Zones à risques d’insécurité alimentaire 2011-2012

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Priorité

962 962 099 780

8 8 707 3 103 5 544 6 236 3 465 5 457 8 922 6 978 7 727 8 898 7 049 5 375 9 589 4 924 3 941 5 222 3 323 1 861 9 023 15 289 15 289 11 742 14 974 57 369 14 181 34 069 11 143 20 306 15 168 27 11

Population affectée 2012

-2012

ari

anto Scale

ANNEXE ANNEXE s les risques à alimentaire Zones d’insécurité 2011 Communautés Rurales/villages illages (CR de Bokiladji) illages (CR de Aouré) illages (CR de Ndendory) CR de CR Pakour (11) (11) v (7) (7) v (7) v ept

Toute Toute la de CR Diokoul Mbelbouck Toute la de CR Toute la de CR Toute la de CR Médina Sabakh Toute la de CR Ngayène Toute la de CR Médina Baffé Tout l’arrondissement Toute la Toute la de CR Wassadou Toute la de CR Paroumba Toute la de CR Coumbacara Toute la de CR Tank Toute la de CR Médina El Hadj Toute la de CR Coki Toute la de CR Ngourane Woloff Toute la de CR Ouarkhokh Toute la de CR Thiargny Onze S Sept Commune de Diannah Mal Toute la de CR Diannah Ba Toute la de CR Samé Kanta peulh Toute la de CR Oudoucar

Arrondissement

Katakel Mabo Sagna Dakatély Pakour Mampatim Dioulacolon Coki Sagatta Guett Dodji Barkédji Bokiladji Orkadiéré Ouro Sidi Diendé

Rapport d’Evaluation de sécurité la alimentaire dan

Département

Kaffrine Birkelane Malen Hodar Saraya Salémata Vélingara Kolda Louga Kébémer Linguère Sédhiou Liste des zones à insécurité alimentaire par région région par alimentaire à insécurité zones des Liste Régions

Annexe 1 : Annexe Kaffrine Kaolack Kédougou Nioro Kolda Médina Sabakh Louga Matam Sédhiou Kanel

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 Priorité

659 659 607 569 1 278 1 278 1 032 1 529 1 465 7 623 8 778 8 627 7 912 6 889 1 764 3 250 2 210 3 059 4 116 4 288 1 089 7 7 224 39 650 39 650 14 984 17 121 77 430 11 999 29 864 10 775 34 203 10 547 13 086 25 639 11 11 675

1 128

007 282

Population affectée 2012

-2012 Aly)

s les risques à alimentaire Zones d’insécurité 2011 Communautés Rurales/villages Tout l’arrondissement Toute la de CR Koussanar Toute la de CR Médina Foulbé Toute la de CR Bala Toute la de CR Boynguel Toute la de CR Sinthou Mamadou Boubou Bantanani, Kothiéde Bani-Israel)(CR Sinthiou bocar aly, Dindédji de Sinthiou(CR Bocar Toute la de CR Bamba Thialène Toute la de CR Djibidionne Toute la de CR Suelle Toute la de CR Sindian Toute la de CR Kataba 1 Toute la de CR Touré Bondé Toute la de CR Ndoulo Toute la de CR Sadio Toute la de CR Taïf Toute la de CR Dianké Souf Toute la de CR Ndiognick Toute la de CR Ndiébel Toute la de CR Diya Toute la de CR Thiomby Toute la de CR Dimboli Toute la de CR Bandafassi Toute la de CR Bembou Toute la de CR Missirah Sirimana Toute la de CR Oubadji Arrondissement Sidian Bala Bembou Fongolembi Missirah Koussanar Boynguel Bamba Dianké-Makham Kataba 1 Ngothié Bandafassi Sabadola

Rapport d’Evaluation de sécurité la alimentaire dan Département Tamba Bakel Goudiry Kéniéba Koumpentoun Bamba Thialène Mbacké Birkilène Taïf Kaolack Mabo Saraya Salémata Dar Salam Diourbel Ndoulo Malène Hodar Sagna Kédougou Régions Tamba Ziguinchor Total priorité 1 Bignona Diourbel Kaffrine Kaolack Kédougou

2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 Priorité

8 8 188 188 815 634 280 224 143

6 6 312 6 577 6 577 6 745 6 745 9 715 6 348 6 537 5 559 4 118 8 725 5 598 8 656 7 949 1 407 1 237 1 416

18 788 18 788 25 365 16 063 11 560 11 560 11 286 36 225 37 246

2 38

Population affectée 2012

-2012 ianké- ara) mbéry, iry) , Gourel

s les risques à alimentaire Zones d’insécurité 2011 Communautés Rurales/villages Toute Toute la de CR Toute la de CR Toute la de CR Kamb Onze (11) (CRvillages de Ouro Sidi) Orkadiéré, Sinthiane Dioudé, Wendou Bosséabé, Gasse Polel Diaoudé (CR de Orkadiéré) Toute la de CR Boki Dialloubé Toute la de CR Kaour Toute la de CR Niagha Toute la de CR Toute la de CR Inor Toute la de CR Tanko Toute la de CR Pass Koto Toute la de CR Kahène Toute la de CR Méréto Koar Tabanding de Koar)(CR Balanboulou, Boké de Goumbayel(CR ) Tallibadji toucouleur, Dieyelani de Dougué)(CR Fergo, Sinthiou lélékone, Douléyabé, Sinthiou Moussa Baïdy, Goudiry de (CR foulbés Koussan) Dianké Makhan, Belly Poury,Madina Kondiolon de D (CR Makhan) Komoti, Samé, Cebbé (CR de Komoti ) Boutoufoucara, Ngonghonya,Kayan de Boutoucouf(CR Rabia Sibiworo (CR de Koulor) Association Naangodiral, de GPF Goudiry de Goud(CR de GPF Kothiary de (CR Kothiary) Toute la de CR Niani Toucouleur

Arrondissement Ndorna Bona Bala Kouthiaba Woloff Niaming Ouro Sidi Orkadiéré Saldé Djibanar Simbandi Brassour Boghal Bamba Thialène Boynguel Bamba Dianké-Makhan Koulor

Rapport d’Evaluation de sécurité la alimentaire dan Département Bounkiling Goudiry Tamba Makacoulibantang Goudomp Koumpentoun Régions Kolda Louga Médina Yoro Foulah Matam Linguère Saint Louis Kanel Yang Yang Podor Sédhiou Tamba

2 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 Priorité

8 8 235

entaire de 60% à plus. 4 427 4 427 3 297 5 313 2 831 5 87 6 320 2 315 2 437 4 838 5 465 4 163 1 920 4 008 2 007 2 840 3 3 235 3 18 386 18 386 13 272 47 526 16 950 10 794 10 794 22 872 28 610 65 948 18 782 29 557 42 078 26 211 68 68 289 259 471 471 259 251 739 197 773 197

Population

affectée 2012

-2012

de Dabia.

llages de

% à% 59%. Niveau d’insécurité alim

Sinthiou Bamambé

ntine

s les risques à alimentaire Zones d’insécurité 2011 Communautés Rurales/villages CR de CR Tattaguine e lae Commune de Semmé out l’arrondissement

Toute Toute la de CR Kafou Toute la de CR Adéane Toute la de CR Enampor Toute la de CR Niassia Toute la de CR Oukout Toute la de CR Santabia manjack Toute la de CR Ndindy Toute la de CR Baba Garage Toute la de CR Kaël Toute la de CR Missirah Toute la Toute la de CR Dodji Toute la de CR Thiamène Djoloff Toute la de CR Boulal Tout l’arrondissement Tout l’arrondissment les Tous villages de l’arrondissement lessauf vi Kobilo1, Kobilo 2, Kobilo 3 et de Dabia dans la CR de Village Dondou (CR de Bokidiawé) Toute la Commune de Kanel Tout Toute la Commune de Banadji Tout l’arrondissement T Cuvette de Fola Boula

Niveau d’insécurité alimentaire de 40

Cas

- Arrondissement Kaël Ndame Tattaguine Baba Garage Kataba 1 Niaguis Niassia Dodji Sagatta Djoloff Sagatta Guett Ndande Agnam Civol Gamadji Saré Cas Commune de Bakel

Rapport d’Evaluation de sécurité la alimentaire dan

Département

Bignona Ziguinchor Oussouye Oussouye Fatick Kébémer Matam Kanel Podor Bakel Linguère

Niveau d’insécurité alimentaire de 30 à 39%.

Régions

Fatick

Zinguinchor Total priorité 2 Diourbel Bambèye Louga Matam Saint Louis Tamba Total priorité 3 TOTAL 2,(1, 3)

10,4 8,7 11,5 11,1 10,4 Autre 1,1 assistance 19,1 Autre

Autre assistance

4,3 5,6 19,2 10,4 l’eau l’eau Accès à 10,4 potable

l’eau l’eau 15,8 Accès à potable d'argent 0 0 Transfert

8,7 7,7 6,0 Petite 6,0 7 7 19,2 11,5 irrigation

on 8,7 4,3 8,7 Petite irrigati e

30,1 26,8 21,1 28,7 petit 43,5 11,5 33,3 28,4 commerc aliments 28,4 de bétail Fourrage,

,1 28,8 10,3 18,5 aliments de bétail Fourrage, 3,6 13,0 46,2 38,9 32,8 nnaire /pensio Retraite agricole Matériel

-2012 1,7 27,1 11,0 17,8 32,8 e 3,9 0 0 0 0 0 Salair agricole Matériel

0 Pesticides

é 25,1 7,7 Travail 21,7 27,8 17,9 spécialis Engrais

Pesticides

78,3 76,9 61,1 73,1 17,9 12,4 Semences Engrais forestières Ressources

7,7 73,1 BCV 30,4 33,3 22,4 2,1

miniers s les risques à alimentaire Zones d’insécurité 2011 Produits Semences

22,4 BCV 2,6 Pêche 8,7 7,7 5,6 7,5

Transferts 7,5 s s er monétaires/voucher ge ge 5,2

Transfert monétair es/vouch Maraicha e de e ZAR (%)

(%) 0 0 7,7 5,6 4,5 4,5 Vivre Vivre travail contre Vivre Vivre travail contre ,5 ure

Arboricult 83,6 78,3 92,3 77,8 83,6 (DGV) en pour le général Aliments (DGV) pour le ménage en général ménage Aliments Rapport d’Evaluation de sécurité la alimentaire dan

14,0 0 Elevage

0 0 0 0 0 de jeunes pour les les jeunesles Aliments 7,0 souffrant de malnutrition malnutrition nts souffrant enfants/enfa Aliments pour enfants/enfants Agricultur e de rente

1,5 0 0 0 77,8 5,6 5,6 33,3 61,1 27,8 0 38,9 33,3 0 5,6 1 0 0 0 4,3 1,5 25,3 scolaire n scolaire e vivrière Agricultur Alimentatio Alimentation

Principales sources de revenus des ménages par typ Stratégies d’adaptation envisagées par les ménages Besoins exprimés par populations les (%) ZAR ZAR Types de Types de Modéré Elevé Très élevé 14,6 Ensemble 32,2 28,8 1,6 11,9 7,5 13,0 13,6 15,1 0 0,8 0,7 6,5 2,5 6,2 3,3 0 4,1 0,8 0 4,8 4,1 13,0 20,3 22,0 28,8 23,7 7,3 3,4 0,8 7,3 2 Modérée Elevée Très 4,3 élevée Ensemble 0 0 0 78,3 0 92,3 7,7 8,7 7,7 30,4 78,3 7,7 21,7 76,9 7,7 0 0 13,0 43,5 46,2 11,5 7, Annexe 2 : Annexe 3 : Annexe 4 : Types de ZAR Modérée Elevée Très élevée Ensemble