Projections Démographiques
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REPUBLIQUE DU SENEGAL ------------ MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN Direction des Statistiques Démographiques et Sociales Division du Recensement et des Statistiques Démographiques Bureau Etat Civil et Projections Démographiques 2013-2063 ANSD-FEVRIER 2016 Projection de la population du Sénégal/MEFP/ANSD-Février 1 2016 INTRODUCTION Les présentes projections démographiques ont été élaborées par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie au cours d’un atelier tenu en mai 2015. Ces projections sont issues d’un large consensus. Elles ont été réalisées avec la participation de techniciens issus d’horizon divers (Ministères de l’Economie des Finances et du Plan, Emploi, Travail, Education, Famille, Agriculture, Elevage, Santé, Jeunes) et UNFPA. Les hypothèses ont été formulées par rapport à une évolution probable des différents facteurs de la dynamique de la population, notamment: La structure de la population, par sexe et par âge ; La structure de la population selon le milieu de résidence (urbaine ou rurale) ; L’Indice synthétique de fécondité comme indicateur de fécondité ; L’espérance de vie ; La structure de la mortalité (à travers l’emploi d’une table‐type de mortalité, celle de Coale & Demeny Nord) ; Le solde migratoire ; Le niveau d’urbanisation. Pour renseigner ces indicateurs, il a fallu recourir à différentes sources de données (RGP 1976 ; RGPH 1988 ; RGPH 2002 et RGPHAE 2013 ; EDS I ; II ; III ; IV et EDS‐MICS 2010‐11) et à des documents de référence en matière de planification sectorielle pour finaliser le travail. Les travaux ont été essentiellement réalisés à l’aide du logiciel SPECTRUM qui est un système de modélisation consolidant différentes composantes dont le modèle DemProj développé par « The Futures Group International ». Le DemProj est un programme permettant de réaliser des projections démographiques en fonction de la population actuelle et des taux de fécondité, de mortalité et de migrations pour un pays ou une région donnée. Ce module DemProj est utilisé pour faire les projections de population selon la méthode des composantes. Ainsi, pour produire les projections, les données d’entrées utilisées portent sur les éléments suivants: . L’effectif de la population de l’année de base, réparti par sexe et par groupe d’âge quinquennal (0‐4, 5‐9, 10‐14, etc.) jusqu’au dernier groupe des 80+ ; . L’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) ; . Les Taux de fécondité par groupe d’âge (TFGA) ; . Le rapport de masculinité à la naissance (RM); . L’espérance de vie à la naissance par sexe ; . La table type de mortalité (Coal‐Demeny Nord); . Le solde migratoire ; . Le taux d’urbanisation. Projection de la population du Sénégal/MEFP/ANSD-Février 1 2016 I. Méthode de projection nationale Pour la production des projections démographiques surtout nationales, on utilise souvent la méthode des composantes qui a comme avantage de prévoir non seulement l'effectif de la population, mais aussi sa structure par âge et par sexe. Elle permet d'inscrire dans un cadre, les changements attendus dans la mortalité, la fécondité, la migration et les facteurs qui les influencent. L’approche méthodologique retenue est de partir des projections régionales au terme desquelles le module « AGGREGATE » de Demproj sera utilisé pour générer les projections nationales. II. POPULATION DE DEPART Le point de départ de ces projections démographiques est la population issue du RGPHAE‐2013. Cependant, du fait des erreurs dans la déclaration de l’âge, il est impératif de procéder au préalable à l’évaluation de la structure brute issue du recensement. Ainsi, de l’évaluation de la structure par âge et par sexe des données des 14 régions issues du RGPHAE 2013, il est ressorti l’existence d’irrégularités dans la répartition de la population selon les groupes d’âges. En effet, l’analyse de la régularité du rapport sexe‐âge faite à travers l’observation de la valeur de l’Indice Combiné des Nations Unies (ICNU), des indices de Myers, Bachi et Whipple et de l’allure de la pyramide des âge avec respectivement l’aide du tableur « AGESEXE » et de « SINGAGE » du PAS (Population Analysis Spreadsheet) du Census Bureau, a montré l’existence d’irrégularités dans la déclaration des âges. C’est ainsi que les structures des 14 régions ont ajustés avec « AGESMTH ». En définitive, la population de départ pour les projections 2013‐2063 est la structure par âge et par sexe issue du RGPHAE 2013 et lissée à cause des mauvaises déclarations d’âge. Cette structure lissée devrait être décalée au 1er Juillet 2013, avec l’aide du tableur « MOVEPOP » du Census Bureau, afin d’obtenir la population en milieu de période, sous l’hypothèse d’une répartition uniforme des décès, des naissances et des migrations, car la population change de façon continue durant toute l’année. Pour ce faire, les données d’entrée utilisées sont : La structure par âge et par sexe du RGPHAE obtenue après ajustement. Les taux de mortalité par âge et par sexe issus de la table de mortalité. Les ASFRs (taux de fécondité par âge) pour les femmes âgées de 15‐49 ans. Les CEB (enfants nés vivants) pour les femmes âgées de 15‐49 ans. L’effectif annuel net masculin et féminin du nombre de migrants issus de recensement. Projection de la population du Sénégal/MEFP/ANSD-Février 2 2016 III. DUREE DES PROJECTIONS Les projections démographiques débutent une année de base et se poursuivent sur un certain nombre d’années dans l’avenir. L’année de base est souvent choisie en fonction de la disponibilité des données. Il s’agit en général de l’année du recensement le plus récent ou d’une enquête à grande échelle. Le nombre d’années couvert par la projection est déterminé par son utilisation. Les activités de planification se concentrent généralement sur des projections à court terme (cinq ans) alors que les projections utilisées pour le dialogue en matière de politiques s’étalent souvent sur un horizon plus lointain (10‐30 ans). Les projections de population sur une longue durée ont deux fonctions complémentaires : une fonction d’estimation « raisonnable » du futur proche (en l’absence d’événements exceptionnels de nature imprévisible) et une fonction d’aide à la prise de décision pour le futur lointain. Cependant, du fait de l’inertie des phénomènes démographiques, les résultats obtenus dans le court terme (2013‐2025) sont en effet rarement différents quel que soit le scénario considéré. Par conséquent, ces résultats peuvent être considérés, toute chose étant égale par ailleurs, comme des estimations démographiques raisonnables du futur proche et qui s’écartent très peu de la réalité. Par contre, les résultats obtenus dans le plus long terme, entre 2025 et 2063 relèvent des prévisions ou des perspectives. A ce sujet, il convient de mentionner que le fait de réaliser des projections dans le long terme est de nature à modifier l’évolution projetée de la population, car en mettant en relief des tendances jugées peu favorables au développement, ces projections peuvent conduire à l’adoption de politiques publiques et programmes de développement visant à modifier (le plus souvent à réduire) les niveaux de fécondité et de mortalité initialement projetés ; ce qui entrave la réalisation des projections. Il faut également noter que l’idée que l’on peut se faire du futur ne doit pas être figée par les projections. En effet, les projections doivent impérativement être actualisées périodiquement, en particulier, chaque fois que de nouvelles données ou de nouvelles analyses sont disponibles. Malgré ce constat, la durée retenue pour les projections est de 50 ans, soit une période de projection qui va de 2013 à 2063. Toutefois, durant cette période, il est nécessaire d’actualiser les projections tous les 5 ans selon la disponibilité de nouvelles données. Au demeurant, divers scénarios (combinaison d’hypothèses sur l’évolution future) sont élaborés pour la durée des projections nationales sur la période 2013‐2063. Cependant, à terme un seul scénario a été utilisé à la suite des travaux de simulation. Projection de la population du Sénégal/MEFP/ANSD-Février 3 2016 IV. SCENARIO UTILISE POUR LES PROJECTIONS Dans la méthodologie des projections démographiques, il est nécessaire de construire des scénarios. Ainsi, pour l’élaboration des projections 2013‐2063, le scénario tendanciel a été retenu. Ainsi, les projections de l’ANSD sont fondées sur ce scénario tendanciel. Les hypothèses de projection sont « tendancielles » au sens où elles prolongent les évolutions passées. Elles incluent donc implicitement les facteurs qui conditionnent le prolongement des tendances, supposant que les facteurs qui sont à l’origine des niveaux et des évolutions dans le passé vont exercer à l’avenir les mêmes effets sur les composantes des projections. La construction de ce scénario tendanciel tient compte de l’évolution passée des phénomènes démographiques, notée au cours des 20 à 30 dernières années au Sénégal. Les tendances observées font état d’un accroissement important de la population de 1976 à 1988 (2,7%), d’un léger fléchissement de la croissance démographique de 1988 à 2002 (2,5 %), d’une légère hausse de 2002 à 2013 (2,7%) et d’une évolution assez remarquable au niveau de certains comportements démographiques (baisse continue de la fécondité et du niveau de mortalité). Ce scénario reflète les résultats des efforts assez importants que l’Etat a consentis dans la mise en œuvre des politiques et programmes de santé. Par conséquent, ce scénario signifie que les résultats obtenus dans leur mise en œuvre ont des effets assez significatifs sur les changements démographiques. Il s’agit d’un scénario assez important, car il est le reflet de la situation actuelle. En effet, ce scénario se traduit par un léger relèvement du taux de croissance démographique sur la période (2002‐2013). Néanmoins, ce taux tend vers le maintien à son niveau actuel au cours des prochaines décennies, au regard des tendances observées dans le passé et de l’évolution latente de l’ISF due à la rigidité de la structure de la fécondité ; cela implique la pérennisation et le renforcement des différentes politiques et programmes de santé en cours d’exécution.