Approvisionnement En Riz D'antananarivo À Madagascar Stratégies D'acteurs Et Compétitivité Des Filières
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PCP Systèmes de Culture et Riziculture Durable (SCRID) FOFIFA/ Université d’Antananarivo / CIRAD Approvisionnement en riz d’Antananarivo à Madagascar Stratégies d’acteurs et compétitivité des filières Par Boris Bouteau DESS Economie Rurale et Gestion des Entreprises Agro-Alimentaires Université Montpellier I / Faculté de Sciences économiques Sous la direction de Marie-Hélène Dabat CIRAD CA / Programme Cultures alimentaires / PCP SCRID Novembre 2002 Remerciements : M.H. DABAT : Ma directrice de stage au CIRAD, pour son encadrement, sa compréhension, sa confiance et sans qui ce voyage à Madagascar serait resté lettre morte. N. AHMADI : Responsable Equipe Productions Paysannes, premier contact au sein du CIRAD, pour m’avoir fait confiance dans la réalisation de l’enquête qu’il voulait effectuer sur Madagascar mais qui a malheureusement été annulée. H. ANDRIANARIVELO : Etudiante stagiaire en 5ème année Histoire-Géographie (ENS), pour m’avoir accompagné un mois durant lors des enquêtes dans la ville d’Antananarivo. D. RALAIMIHOATRA et A. RAMAROSON : Interprètes et amis malgaches, pour m’avoir accompagné dans différentes enquêtes terrain. Remerciements également à : L’ensemble du personnel CIRAD Madagascar et C. CANALES, secrétaire au CIRAD Montpellier, L’ensemble des administrations qui m’ont reçu et aidé dans cette étude, L’ensemble des opérateurs de la filière et les consommateurs qui ont eu la patience de répondre à mes questions, Toutes les personnes qui ont cru en moi et m’ont soutenu pour la réalisation de ce stage. 2 Plan : Préface. P 5 Introduction. P 7 ère 1 partie : Les acteurs de la filière. P 9 I/ De la production à la collecte. P 9 A/ La production. P 9 B/ La collecte. P 14 C/ Le cas du Lac Alaotra. P 20 II/ Du lieu de production à Antananarivo. P 25 A/ La transformation du paddy. P 25 B/ Le transport. P 30 C/ Le cas du Lac Alaotra. P 31 III/ De la distribution à la consommation. P 35 A/ Les grossistes/semi-grossistes. P 35 B/ Les détaillants et autres intervenants. P 36 C/ Les consommateurs. P 38 2ème partie : Les sous-filières riz dans l’approvisionnement d’Antananarivo. P 46 I/ Les sous-filières riz. P 46 A/ Les différentes variétés et qualités de riz. P 46 B/ Les différents circuits de commercialisation. P 50 II/ La couverture des besoins. P 55 A/ Estimation de la demande urbaine. P 55 B/ Zones d’approvisionnement et flux vers la capitale. P 57 C/ La saisonnalité de l’approvisionnement. P 60 III/ La concurrence entre les sous-filières. P 64 A/ La concurrence entre les riz. P 65 B/ La concurrence entre les circuits commerciaux. P 70 C/ Le cas du Lac Alaotra. P 75 Suggestions pour une meilleure performance de la filière. P 79 Conclusion. P 83 Bibliographie. P 85 Liste des tableaux et graphiques. P 86 Annexes. P 87 3 L’approvisionnement en riz d’Antananarivo. Plaine de Marovoay Lac Alaotra Moyen-Ouest Antananarivo Importations et les environs Vakinankaratra Betsileo > 50 000 tonnes de riz < 15 000 tonnes de riz < 3 000 tonnes de riz Source des données : ministère du commerce. 4 Préface. Depuis son indépendance, Madagascar est en quête d’une politique de riz la plus efficace possible. Le riz est un élément stratégique de la politique économique car il est la première source alimentaire du pays, celui-ci se doit donc de mener sur ce sujet une politique exemplaire. Si au début le choix était fait de garder l’ancienne structure coloniale où la filière était contrôlée par de grands riziers privés, le pays opta ensuite pour la nationalisation, puis pour la libéralisation. Cependant, aucune des voix n’a réellement satisfait le pays, la population a augmenté plus rapidement que la production, respectivement de 2.8% et 1.2% en moyenne par an durant ces trente dernières années, et le recours aux importations est devenu inévitable. Dans ce contexte, l’objectif de l’étude sera d’analyser comment l’approvisionnement d’Antananarivo, principal marché rizicole à Madagascar, se déroule. Tout d’abord il s’agira de mesurer l’importance de la riziculture urbaine et péri-urbaine ; celle-ci est insuffisante, on tâchera alors d’identifier les principales sources d’approvisionnement de la ville. L’importation de riz étant incontournable, nous présenterons également comment se positionne le riz importé sur les marchés de la capitale. De plus, le marché étant libéralisé, nous montrerons comment les différents opérateurs s’organisent, se complémentent ou se concurrencent, pour former différentes chaînes de commercialisation. Cependant, l’étude d’une filière à Madagascar n’est pas chose facile ; les opérateurs ne tiennent pas en général de compte détaillé de leurs opérations et mènent une gestion à très court terme de leur activité. Pour beaucoup, ils vivent au jour le jour, profitant des opportunités qui s’offrent à eux, seul les plus gros opérateurs, notamment les riziers, mènent une gestion plus poussée de leur activité. Les bilans annuels des opérateurs seront donc très variables et il est difficile d’obtenir des réponses précises à nos interrogations, il s’agira alors, pour la plupart des cas, d’estimations. De plus, l’étude ne s’est pas déroulée dans les meilleures conditions possibles ; on se situe dans le courant de mai à juillet 2002, période d’instabilité politique où les circuits commerciaux sont perturbés par de multiples barrages dans le pays et notamment le blocage du principal port où est débarqué le riz d’importation. Les variétés et les prix du marché ont donc été modifiés par rapport à la situation normale ; les opérateurs agissant à court terme, cela a rendu la collecte de données que plus aléatoire. Enfin, l’étude a été réalisée dans le cadre d’un stage avec toutes les conditions que cela implique, temps et moyens limités. Dans de telles conditions, le choix a été fait de mener une enquête à questions ouvertes (annexe 1), sans questionnaires à remplir, afin de relever uniquement les tendances et les idées fortes plutôt que des résultats statistiques qui n’auraient pu dans aucun cas être représentatifs de l’activité. L’étude a été réalisée principalement dans la ville d’Antananarivo et son agglomération, sur les grands marchés de la ville (Anosibe, Ambodivona- Andravoahangy, Besarety, Isotry et Mahamasina) et sur des quartiers ciblés (quartiers plus ou moins populaires, communes péri-urbaines), ainsi que sur la région du Lac Alaotra, zone de riziculture et source importante d’approvisionnement de la capitale. 5 L’échantillon était constitué de 306 individus, apportant ainsi une certaine crédibilité et était réparti de la manière suivante : ANTANANARIVO LAC ALAOTRA TOTAL Intra-urbaine Péri-urbaine Collecteur 21 - 10 31 Décortiqueur 1 10 - 11 Rizier 2 4 8 18 Grossiste 35 - - 35 Détaillant 53 12 - 65 Consommateur 105 41 - 146 Il a fallu raisonner en période normale, on se réfère donc à l’exercice 2001. On n’a pas tenu compte non plus de la distinction entre secteurs formel et informel dans la distribution, ce dernier étant difficile à déceler, mais il est pourtant bien présent et constitue une concurrence illégale (cependant les charges non payées par les acteurs opérants dans le secteur informel sont en partie compensées par les « dons » aux autorités compétentes). Cette étude aura donc notamment pour but de donner des lignes directrices sur la filière et non une image exacte de celle-ci. 6 Introduction : Antananarivo est la capitale malgache, elle se situe au centre de l’île, sur les Hauts Plateaux dans la plaine du Betsimatatatra. Son passé rizicole est très ancien et les Hauts Plateaux ont toujours constitué les régions dominantes en terme de techniques culturales et d’irrigation. Malgré son altitude, la province est la première productrice de riz sur l’île cela pour une raison simple, la population y est plus nombreuse ici qu’ailleurs. La population malgache, de par leurs origines asiatiques, est une civilisation du riz, sa consommation est importante et sa culture impérative. Antananarivo comprend aujourd’hui plus d’un million d’habitants, avec une consommation annuelle individuelle de 125 kilos, la consommation urbaine est estimée à 480 tonnes de riz par jour ; l’approvisionnement en riz est donc un enjeu considérable. Actuellement le riz provient de zones de production de plus en plus éloignées ; depuis longtemps la plaine du Betsimatatatra ne suffit plus à alimenter la population de la capitale ; les Hauts Plateaux non plus ne s’autosuffisent plus. Avec le temps la culture rizicole s’est alors étendue ; on met en valeur de nouvelles terres, on exporte les techniques culturales performantes, on spécialise des régions dans la riziculture. Mais la production n’arrive pas à suivre la progression de la population, désormais le pays doit se procurer du riz à l’extérieur même de l’île ; depuis une trentaine d’année le pays importe régulièrement pour compléter la production nationale. La commercialisation du riz demande donc une organisation de plus en plus performante et cela est d’autant plus vrai dans les zones urbaines où la demande est par définition forte et la production rizicole très faible. Antananarivo, en tant que capitale de Madagascar est la plus grande ville et donc la plus difficile à satisfaire. De plus, le riz, bien qu’il puisse apparaître comme une simple céréale, n’est pas un produit standard, la demande est diversifiée, il devient donc plus complexe pour les opérateurs de la filière riz de satisfaire la demande urbaine. La filière riz se complexifie donc avec le temps, les rapports entre producteurs et consommateurs deviennent inexistants alors que les exigences de ces derniers sont de plus en plus nombreuses. La filière constitue donc une organisation d’acteurs sollicités par un marché, qui tentent de le structurer, corriger les écarts de l’offre et satisfaire une demande en mutation permanente.