École Supérieure des Sciences Agronomiques Département AGRO-MANAGEMENT Formation Doctorale

ÉDUCATION SCOLAIRE ET DÉVELOPPEMENT EN MILIEU RURAL : CAS DE LA COMMUNE D’, DISTRICT D’ Mémoire de DEA

Présenté par : RAZAFINDRAKOTO VELONJANAHARY RATOANDRONIRINA Herizo

Président de Jury

Professeur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY

Rapporteur

Professeur Romaine RAMANANARIVO

Examinateurs

Professeur Bernard Sylvain RAMANANARIVO Docteur Havoson RAKOTOARIVELO

Date de Soutenance : 19 juillet 2008 REMERCIEMENT

La réalisation de ce mémoire a vu le concours de plusieurs personnes envers qui nous adressons nos profondes reconnaissances.

Nous avons bénéficié de la direction scientifique du Professeur Romaine RAMANANARIVO, Enseignant Chercheur et responsable de la Formation Doctorale au Département Agro-Management. Malgré ses préoccupations, elle a bien voulu accepter de diriger nos recherches.

Nous retenons les conseils du Professeur Sylvain RAMANANARIVO, Chef du Département Agro Management. Il a vraiment contribué à l’achèvement de ce travail.

Nous sommes sensibles à la sympathie de Monsieur TSIMIHEVO, Chef de la Circonscription du développement rural d’Anjozorobe. Il nous a fourni les renseignements dont il dispose sur les activités agricoles dans le District d’Anjozorobe et dans la Commune d’Antanetibe Anativolo.

Nous ne pouvons pas omettre ici les habitants de la commune d’Antanetibe Anativolo, en particulier Monsieur Jeannot ANDRIAMIZANASOA, Maire, Monsieur Besa RAKOTOALISOA, Président du Conseil Communal et Chef ZAP, ainsi que Monsieur Albertin Jean Dénis RAKOTOMAROLAHY, Chef ZAP de mais originaire d’Antanetibe Anativolo.

Que toutes personnes ayant participé à l’élaboration de cet ouvrage et qui ne sont pas cités, retrouvent ici nos vifs remerciements. SOMMAIRE

INTRODUCTION I. MÉTHODOLOGIE 1.Études exploratoires 12. Choix de la zone d’études 13. Recherche bibliographique 14. Reconnaissance de terrain 2. Enquêtes formelles 21. Choix des échantillons 22. Enquêtes sur terrain 3. Traitement et analyse des données 31. Saisie et dépouillement 32. Exploitation des données 4. Limites de la méthodologie II – RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS 1. Diagnostic du système scolaire local 11. Les atouts du système 12. Les faiblesses internes 13. La désapprobation des parents d’élèves 2. Situations du développement rural 21. Le faible rapport Niveau d’études/Développement rural 22. Des pratiques agricoles à l’ancienne III – DISCUSSION ET RECOMMANDATION 1. L’inefficacité du système éducatif 11. Aperçu historique des problèmes de l’éducation 12. Réflexion sur la situation actuelle 2. Le « cercle vicieux » de pauvreté 3. Quelques issues envisageables 31. Aborder sérieusement la question des réformes du système éducatif 32. Intégrer la population dans les stratégies de réforme 33. Créer un environnement économique favorable au développement CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

i LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Fokontany et École Primaire dans la commune d’Antanetibe Anativolo------6

Tableau 2 : Check List pour entretiens libres------7

Tableau 3 : Nombre de Salle de classe dans six EPP à effectif pléthorique------16

Tableau 4 : Ratio élève-enseignant des EPP à Antanetibe Anativolo------17

Tableau 5 : Ordre d'importance des variables étudiées pour l’analyse des discours des parents------22

Tableau 6 : Domaines de cultures------27

Tableau 7 : Nombre d’association paysanne par projet------32

Tableau 8 : Données Ménage------50

Tableau 9 : Données Ménage apurées------51

Tableau 10 : Superficies agricoles de la commune d’Antanetibe Anativolo------51

Tableau 11 : Animaux d’élevage de la commune d’Antanetibe Anativolo------51

Tableau 12 : Principales cultures de la commune d’Antanetibe Anativolo------52

Tableau 13 : Résultat de l’évaluation des enseignants Titulaires------52

Tableau 14 : Résultat de l’évaluation des enseignants suppléants------52

Tableau 15 : Taux de flux de l’EF1 de la ZAP d’Antanetibe Anativolo (Année 2006-2007) ------53

Tableau 16 : Taux de flux de l’EF2 de la ZAP d’Antanetibe Anativolo (Année 2006-2007) ------53

Tableau 17 : Ratio Élève-salle (Année 2006-2007) ------54

Tableau 18 : Ratio Élève-Maître (Année 2006-2007) ------54

Tableau 19 : Performance du cycle primaire (Année 2006-2007) ------54

Tableau 20 : Formules pour le calcul des indicateurs de performance scolaire------55

ii LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Pourcentages des enseignants suppléants et titulaires------18

Graphique 2 : Aptitudes pédagogiques des enseignant------18

Graphique 3 : Taux d’accès et d’achèvement de l’Éducation Fondamentale ------23

Graphique 4 : Catégories de ménages et thèmes de caractérisation ------24

Graphique 5 : Catégories de ménages et plantation d’Ails-Oignons------26

Graphique 6 : Répartition de l’espace aménageable ------27

Graphique 7 : Superficies cultivée------28

Graphique 8 : Répartition par type de culture------28

Graphique 9 : Rendement agricole------29

Graphique 10 : Nombre d’animal par type d’élevage------30

Graphique 11 : Schéma de la pauvreté------36

iii LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Fiche d’enquête ménage------44

Annexe II : Fiche d’observation de classe------47

Annexe III : Résultats statistiques des enquêtes « ménage »------49

Annexe IV : Statistiques agricoles------51

Annexe V : Statistiques sur le système éducatif------52

iv ACRONYMES

APC : Approche Par les Compétences AUE : Association des Usagers de l'Eau BEPC : Brevet d'Études du Premier Cycle CDR : Conseil de Développement Rural CEG : Collège d'Enseignement Général CEPE : Certificat d'Études Primaires et Élémentaires CIRDR : Circonscription du Développement Rural CISCO : Circonscription Scolaire CONFENMEN : Conférence des Ministres de l'Éducation des Pays ayant le Français en Partage DIRESEB : Direction Inter Régionale de l'Enseignement secondaire et de l'Éducation de Base DRDR : Direction Régionale du Développement rural EF1 : Éducation Fondamentale du 1er Cycle EF2 : Éducation Fondamentale du 2ème Cycle EPP : École Primaire Publique FAF : Fiaraha-miombon'Antoka ho Fampandrosoana ny sekoly FFMOM : Fanabeazana sy Fampivelarana ny Maha-Olo-Mendrika FPI : Formation Professionnelle Initiale FRAM : Fikambanan'ny Ray Aman-drenin'ny Mpianatra IMATEP : Institut Malgache des Techniques de Planification MADERE : École de la Réussite MAP : Madagascar Action Plan ODA : Opération de Développement Rural ODADE : Opération D’Appui pour le Développement Environnemental OFMATA : Office Malgache du Tabac OIT : Organisation Internationale du Travail PAOMA : Paositra Malagasy PASEC : Programme d'Analyse des Systèmes Éducatifs PRD : Plan Régional de Développement PROCOPS : Promotion des Coopératives Socialistes SOGEDIS : Société Générale de Distribution UNESCO : United Nations Educational Scientific and Cultural Organization ZAP : Zone Administrative et Pédagogique

v RÉSUMÉ

La présente recherche a pour objectif de mettre en évidence les impacts réels de l’éducation scolaire sur le développement rural, à travers le cas de la Commune d’Antanetibe Anativolo dans le district d'Anjozorobe. Cette étude tente d'analyser les situations de terrain à partir d’observations de classe ainsi que des enquêtes et entretiens, en particuliers avec les exploitants agricoles et parents d’élèves. L’existence de dispositifs d’enseignement, l’application de la pédagogie de l’intégration, les dotations en fournitures ou manuels pédagogiques et la prise en charge par l’État des dépenses scolaires devraient favoriser la scolarisation et la qualité de l'éducation. Les réalités sur place font montre, en dépit de tout cela, d’un système scolaire qui souffre d’insuffisance matérielle et de mauvaise pratique de classe. Le faible rapport Niveau d’étude-Développement rural révèle la limite du système d’enseignement, incapable de susciter un comportement favorable à la modernisation des pratiques agricoles. La paysannerie se contente de méthodes traditionnelles à rendement médiocre d’autant plus que les encadrements techniques sont faibles. Un cercle vicieux de pauvreté s’installe tant que le système éducatif répond mal aux besoins de la vie active. Des nouvelles stratégies de réforme de l’éducation intégrant la population rurale, conjuguées à la création d’un environnement favorable au développement rural, conduirait à des changements en faveur des conditions de vie économiques et sociales.

Mots clés : Éducation scolaire, Éducation Pour Tous, Approche Par les Compétences, Développement rural, Agriculture, Modernisation

ABSTRACT

Present research aims to highlight the real impacts of school education on the rural development, through the case of the Commune of Antanetibe Anativolo in the district of Anjozorobe. This study tries to analyze the situations of ground starting from observation of class as well as investigations and talks, as private individuals with the farmers and parents of pupils. The existence of device of teaching, application of the pedagogy of integration, the equipments in supplies or handbooks teaching and the catch of load by the Statement school expenditures should support the schooling and the quality of education. However, realities on the spot make watch a school system that suffers from material insufficiency and bad practice of class. The weak relation educational level and rural-Development reveal the limit of the educational system, incompetent to cause a behavior favorable to the modernization of husbandries. The farming community is satisfied with traditional methods with poor output more especially as the technical framings are weak. A vicious circle of poverty settles as much as the education system meets the needs for the active life badly. New strategies of reform of education, integrating the rural population, combined into the creation of an environment favorable to the rural development, would lead to changes in favor of the economic and social living conditions.

Key words: School education, Education for All, Approach by Competence, rural Development, Agriculture, Modernization vi INTRODUCTION

L'éducation scolaire figure parmi les moyens de lutte contre la pauvreté à moyen et à long terme ; elle est l’une des conditions d'un développement socio-économique soutenu. Ainsi, en relançant le plan national d'Éducation Pour Tous (EPT), la Politique Générale de l’État entend réaliser une réforme radicale du système éducatif. L'objectif de plus de 90% d'enfants d'âge scolaire scolarisés est actuellement atteint malgré les disparités à la fois régionales et à l'intérieur même d'une région. Le Ministère chargé de l'enseignement déploie un effort considérable pour réduire ces disparités en adoptant des mesures visant à diminuer le ratio élève-enseignant dans les zones rurales. Le Gouvernement est en effet conscient de l'importance du monde rural où vivent plus de 80% de la population. Pour soutenir un «développement rural dynamique et durable», l'État mise sur la qualité de l'éducation pour faire des actifs ruraux de véritables acteurs de développement et donner à l'école le rôle de vitrine de progrès social dans le milieu où elle est implantée. Comme il est partout reconnu que l'Éducation Fondamentale est la base du développement individuel et social, c'est l'école qui est considérée comme un dispositif incontournable de l'acquisition de savoirs essentiels. Dans l'espoir de vaincre ainsi la pauvreté rurale, le pays investit beaucoup dans la promotion de l'éducation primaire.

En prenant l’exemple du District d’Anjozorobe, Madagascar a en quelque sorte réussie sa promotion de l’éducation primaire. Tous les fokontany sont presque pourvus d’école primaire. Le taux d’accès en première année dépasse les 100% à cause de l’importance des entrées tardives et précoces. Pour cette région essentiellement rurale, le taux de scolarisation du premier cycle de l’Éducation Fondamentale est de 100%.

Les efforts envisagés dans le sens de l'amélioration des conditions scolaires et pédagogiques ont pour but de soutenir le développement économique et humain tant recherché par le pays depuis son indépendance. Force est pourtant de reconnaître que la pauvreté sous toutes ses formes demeure toujours importante dans les zones rurales et que la traditionnalité caractérise toujours le système de production. La question se pose ainsi si l’école offre vraiment une opportunité pour le développement rural pour que la paysannerie locale y confie l’éducation de leurs enfants. Les paysans en reçoivent-ils exactement des moyens pratiques pour résoudre leurs problèmes par rapport à la production agricole ? Le fait d’envoyer les enfants à l’école répondrait-il autrement à d’autres exigences qui ne sont pas d’ordre matériel ? Si telle est la problématique, l’objectif global de cette étude est de rechercher les impacts réels des instructions scolaires sur le développement rural. Quant aux objectifs spécifiques, il s’agit de :

1. réaliser un diagnostic de ce système éducatif en faisant ressortir les points forts et les points faibles,

2. montrer les états des lieux du développement rural en essayant de mettre en évidence les rapports entre Niveau d’étude et Activités rurales.

Il est considéré la situation de la commune rurale d’Antanetibe Anativolo, dans la partie occidentale d’Anjozorobe, au nord est de la Région , sur les Hautes Terres Centrales de Madagascar. Pour conduire les recherches, il a été formulé les hypothèses suivantes :

1. L’organisation du système éducatif actuel démontre l’intention de faire contribuer l’école au développement rural.

2. la persistance, dans le mode de vie générale, des pratiques anciennes trahit pourtant, l’incapacité du système scolaire à bouleverser de manière significative le système traditionnel,

Les résultats attendus au regard de ces théories sont les suivants :

1. Un bilan général du fonctionnement du système éducatif de la Commune d’Antanetibe Anativolo sera donné. Les efforts remarquables en matière de scolarisation seront mis en exergue. Les faiblesses internes du système scolaire sur place seront identifiées ;

2. Par rapport au développement rural, cette étude mettra en évidence la faible contribution des éducations scolaires dans les activités de productions agricoles. Il sera montré que le mode de vie paysan est très marqué par la traditionnalité. L’achèvement des études sur terrain mène à la production de ce document qui comprend trois parties :

2 1. la méthodologie présente les approches pour la préparation de terrain, les enquêtes et l’exploitation des données obtenues des enquêtes,

2. les résultats montrent les différentes réalités de terrain concernant l’éducation scolaire et ses impacts sur le développement en milieu rural,

3. les discussions sont axées sur des réflexions concernant l’inefficacité du système éducatif en tant qu’appui au développement en milieu rural. Des propositions pour l’amélioration des réformes en matière d’éducations scolaires et au développement économique local sont avancées.

3 I : MÉTHODOLOGIE

Les travaux de recherche ont été menés sur la base de méthodes qui tiennent compte des particularités relatives du système éducatif et de la zone d’étude. Les démarches ont suivi trois étapes :

- Études exploratoires, - Enquêtes formelles, - Traitement et interprétation des données de terrain.

1. Études exploratoires 12. Choix de la zone d’étude

Les études exploratoires ont débuté avec le choix de terrain, vu les diversités régionales et du monde rural. L'intérêt que présente la Commune d’Antanetibe Anativolo vient surtout du fait qu’elle constitue une zone de grande activité agricole, dans une région généralement loin des grands axes routiers. La prise en compte du paramètre «enclavement» est importante dans ce choix vu qu'il a des impacts certains dans le calcul de coût ou la priorisation même des projets éducatifs. Il a été aussi considéré d’autres critères tels que la connaissance de la région, l’accès facile aux documents relatifs au système éducatif ou les relations avec les différents acteurs locaux de développement : exploitants agricoles, agents des services publiques, membres d’Association paysanne.

13. Recherche bibliographique

La recherche bibliographique s'ensuit pour recueillir des informations concernant le milieu d'étude, la scolarisation, les résultats scolaires, les activités pédagogiques, et les projets relatifs à l'enseignement. Des documents ont été consultés au niveau des Ministères chargé de l’Éducation et de l’Agriculture et auprès de leurs services déconcentrés respectifs, la Circonscription Scolaire (CISCO) et la Circonscription du Développement Rural (CIRDR) d’Anjozorobe. Les bibliothèques de l’Université d’ disposent en outre des résultats de recherches riches en réflexions et éclaircissements nécessaires dans la réalisation de la présente étude. Des sites Internet locaux ou internationaux ont enfin permis de

4 s’informer davantage sur le sujet traité. Les données obtenues ont servi à la fois à la préparation du terrain et à l’interprétation des renseignements obtenus des enquêtes.

14. Reconnaissance de terrain

La connaissance du terrain1 a facilité la réalisation des enquêtes informelles auprès des autorités locales : maires, chefs ZAP, chefs de Fokontany, chefs d'établissements scolaires (publics et privés), Présidents des Associations de parents d'élèves (FRAM) et des FAF2. Les entretiens menés avec les personnalités citées ci-dessus présentent un caractère capital en raison de leur statut local par rapport à la communauté toute entière en général et à la communauté scolaire en particulier. Ce sont en effet les principaux informateurs crédibles, connaissant les aspects techniques, institutionnels et sociologiques des questions relatives à l'éducation et au développement local. Ce sont les personnes ressources capables de fournir des informations pertinentes. Aux prises avec des difficultés matérielles de tout genre, ils ont donné leur point de vue des situations sociale et économique, voire politique. Un climat de confiance mutuelle s'est même instauré entre les interlocuteurs aux dépens des discours de complaisance durant les discussions. Le grand intérêt de cette première phase de terrain est finalement de pouvoir s’imprégner des réalités, des points de vue physique et humaine. C’est en les connaissant qu’a été préparé l’échantillonnage, en vue des enquêtes formelles.

2. Enquêtes formelles 21. Choix des échantillons 211. Critères géographiques

La Commune d’Antanetibe Anativolo est constitué administrativement de 11 Fokontany et de 36 villages hameaux. Pour le choix de fokontany, il a été retenu deux critères : le nombre de ménage et la distance entre le village et les établissements scolaires, les écoles primaires au centre du Fokontany et les collèges au chef lieu de la Commune.

1 Il est considéré ici le statut (le nôtre) d’ancien enseignant en poste dans la zone d’études. 2 FAF (Fiaraha-miombon’ Antoka ho Fampandrosoana ny sekoly) est un organisme créé officiellement en octobre 2002 pour gérer les ressources financières des écoles primaires. Il regroupe les parents d’élèves, le fokonolona, les partenaires de l’école et les éducateurs. Le FRAM est, quant à lui, une association des parents d’élève. 5 Tableau 1 : Fokontany et École Primaire dans la commune d’Antanetibe Anativolo

DISTANCE DISTANCE MÉNAGE NOMBRE MOYENNE MOYENNE FOKONTANY D’ÉCOLE VILLAGE VILLAGE PRIMAIRE ÉCOLES COLLÈGES POURCENTAGE NOMBRE (%) 1 Mahamaintiomby 1 3 8 123 4,7 2 Andranomadio 3 2,5 5 401 15,3 3 Ambohibarikely 0 1,5 0,5 121 4,6 4 Antanetibe 4 0,8 0 720 27,4 5 Ambohimasina 0 4 4 82 3,1 6 Ambohimitsinjorano 1 5 9 234 8,9 7 Merinavaratra 1 0 3 103 3,9 8 Andranovelona 1 3 6 192 7,3 9 Ambohijavona 1 4 9 242 9,2 10 Mahatsinjo 1 3 7 146 5,6 11 Ambatoasana 2 3 12 255 9,7 ENSEMBLE 15 2,71 5,77 2619 100 Source : enquête Auteur (2008)

Deux fokontany sont sélectionnés suivant ces critères : Ambohibarikely et Ambohimitsinjorano. C’est à leur niveau que sont réalisées les enquêtes formelles par ménage.

212. Critères socio-économiques

Les investigations auprès des chefs de ménages ont été réalisées sur un échantillon de 60 ménages pris au hasard au niveau des hameaux choisis, à partir de la liste exhaustive des ménages ruraux et des renseignements obtenus des collaborations avec les chefs de fokontany. Cinq variables ont été choisis pour la constitution de l’échantillon : âge, sexe, niveau d’étude du chef de ménage et taille du ménage ainsi que taille d’exploitation du ménage.

213. Critères techniques

L’étude sur le système éducatif s’est cantonnée au niveau des Écoles Primaires Publiques (EPP) de la Commune d’Antanetibe Anativolo3. C’est que la plus grande partie des scolarisés se trouve dans le 1er Cycle public. Des observations particulières ont été effectuées

3 La Commune d’Antanetibe Anativolo et la Commune de Belanitra qui sont voisines, constituent la Zone Administrative et Pédagogique (ZAP) d’Antanetibe Anativolo. La raison en est que Belanitra n’a qu’un seul fokontany, deux écoles primaires (publique et privée) et un collège communautaire. 6 auprès de deux groupes caractéristiques des enseignants : les enseignants suppléants qui sont pris en charge par les FRAM et les enseignants fonctionnaires. Il a été sélectionné à cet effet dix enseignants par groupe.

22. Enquêtes sur terrain 221. Élaboration de fiches d’enquête

L’objectif des enquêtes est de recueillir les maximums de données quantitatives et qualitatives en ce qui concerne l’éducation scolaire et ses impacts sur le développement rural. Il a été élaboré pour cela un guide d’entretien (Check List) et une fiche pour l’enquête ménage. Le guide est destiné à conduire les entretiens avec les personnes ressources qui sont différentes suivant les sujets traités (Tableau 2).

Tableau 2 : Check List pour entretiens libres SUJETS PERSONNES RESSOURCES INFORMATIONS RECHERCHÉES - Conseiller Pédagogique CISCO, - Chef de Zone Administrative et - Statistiques scolaires, Pédagogique (ZAP), - Gestion pédagogique, - Chef d’établissement scolaire, - Contenu des programmes scolaires - Système éducatif - enseignent - Réalisation des programmes scolaires - Président de FRAM, - Conduite des cours par le maître - Président de FAF - Situation des environnements scolaires - Maire - Comportement des élèves - Chef de fokontany - Système de cultures - Chef de fokontany - Mode de faire valoir - Maire - Dynamique du paysage agricole - Responsable d’organisme de - Organisation des filières agricoles micro-finances - Accès aux micro-finances - Développement rural - Délégué régional du Ministère - Mode de production de l’Agriculture - Innovations introduites en matière de - Représentant du « Tranoben’ny production agricole Tantsaha » - Productions agricoles - Rôle des associations paysannes - Chef de fokontany - Perception du développement - Vie sociale - Maire - Poids du traditionalisme - Président des FRAM et FAF Source : Auteur (2008)

Ces informations sont effectivement très nécessaires dans la mesure où cette étude cherche à montrer et à analyser l'absence ou la présence de relations objectives entre le développement rural et le rôle éducatif des établissements scolaires. Des entretiens libres avec d'autres personnes non figurées sur la liste des échantillons et les observations directes, discrètes ont permis de cadrer la fiabilité des propos recueillis dans le cadre des enquêtes formelles par ménage.

7 Au niveau des ménages, les informations recherchées concernent principalement le chef de ménage et ses activités professionnelles. L’objectif en est de caractériser les ménages en appréciant leur aptitude technique, leur niveau d’ouverture à l’environnement économique moderne, leur niveau intellectuel et, leurs valeurs culturelles. Les renseignements à recueillir concernent à cet effet, le ménage, les activités agricoles et les autres activités rurales telles que l’exploitation forestière et l’artisanat des outils agricoles. La fiche d’enquête (Cf. Annexe I) a été ainsi élaborée de façon à obtenir le maximum de données pour déterminer les avancées techniques et culturelles des chefs de ménages.

Pour les investigations auprès des maîtres d’école, les fiches d’observations de classe utilisées par l’équipe pédagogique de la CISCO4 ont été modifiées de manière à fournir les informations nécessaires dans le cadre de cette étude. Les fiches ainsi élaborées (Cf. Annexe II) ont permis d’apprécier de façon identique les deux groupes d’enseignants choisis, sur la base de neuf thématiques d’évaluation :

1) Tenue du maître, 2) Préparation de classe, 3) Temps apprentissage, 4) Gestion de classe multigrade, 5) Application de l’APC (Approche Par les Compétence)5 6) Conduite de la séance d’apprentissage par le maître 7) Analyse de la pratique de classe par le maître 8) Implication du maître dans la communauté scolaire 9) Qualité des travaux des élèves

222 . Réalisation des enquêtes

Il s’agit d’enquêtes individuelles, réalisées sous formes d’interview semi-directives. Les informateurs sont tous connus de la sorte que les données proviennent de différentes sources choisies parmi les divers points de vue et les différents groupes sociaux : les chefs de ménages, les entités administratives et sociales, les acteurs du système éducatif.

4 L’équipe pédagogique de la CISCO est composée du chef CISCO, du Chef de Division Pédagogie à la CISCO, des Conseillers Pédagogiques auprès de la CISCO et des Chefs ZAP. 5 Approche Par les Compétence (APC) : nouvelle méthode pédagogique appliquée actuellement au niveau de l’Éducation fondamentale du 1er Cycle (Cf. RÉSULTATS). 8 L’utilisation de guide a permis de limiter la durée des entretiens aussi bien auprès des chefs de ménage qu’avec les autres personnes ressources, étant donné que la gestion du temps a été la plus difficile dans cette étude. Il a été effectivement programmé dix-huit jours pour réaliser observations directes et investigations sur terrain.

3. Traitement et analyses des données

Les données quantitatives et qualitatives, obtenues des enquêtes sont d’abord des données brutes. Ils feront alors l’objet de traitement et d’interprétation avec les moyens appropriés. Il s’agit de saisir les données sur microordinateur, de les dépouiller et de les traiter.

31. Saisie et dépouillement

Le tableur Excel a été utilisé pour la saisie des informations chiffrées inscrites sur les fiches d’enquêtes. Le dépouillement a consisté à regrouper les renseignements par niveau d’enquêtes : chef de ménage, responsables d’entités administratives ou socio-économiques à l’échelle communal ; et par thème considéré : agriculture, niveau d’études. L’objectif en est de réunir toutes les données numériques pour être exploitées.

32. Exploitation des données

L’étape précédente a été réalisée afin d’obtenir des informations assez structurées pour être traitées et analysées. Ce sont des données statistiques : effectif, pourcentage, et moyenne arithmétique. Elles sont produites de façon à rendre beaucoup plus explicites les états de lieux, et afin de permettre une confrontation des données ou un rapport entre les caractères, par exemple niveau d’instruction du chef de ménage et rendement rizicole. Le rapprochement entre éducation scolaire et développement rural amène effectivement à définir cinq thématiques de caractérisation des ménages :

- « Niveau d’étude » : informe sur la capacité du chef de ménage à adopter les innovations à introduire dans le cadre des différents appuis techniques. Le pourcentage par niveau est un indicateur de développement intellectuel des habitants des localités étudiées.

9 - « Accès à la microfinance » : indique le recours ou non au système de crédit non traditionnel sur place. L’accès à ce système de crédit formel peut révéler à la fois un certain niveau de connaissance et un souci d’investir plus pour avoir un meilleur rendement agricole.

- « matériel agricole » : renseigne sur les moyens dont dispose le chef de ménage pour réaliser ses activités de production agricole. Le degré d’intensification des activités agricoles peut se mesurer à travers le type et le nombre d’outils à la disposition de l’exploitant agricole.

- « Intrant agricole » : fait état de l’utilisation ou non de fertilisants chimiques ou de produits phytosanitaires. Le recours à des produits plus élaborés pourrait traduire une certaine avancée technique, l’intensification de la production ou la recherche de meilleur rendement agricole.

- « rendement rizicole » : permet de mesurer la performance de chaque ménage en matière de production de riz, laquelle constitue sa principale activité.

Chaque ménage est noté concernant chaque thématique afin de les discriminer. La note attribuée varie de zéro (0) à trois (3), selon l’exploit de chaque ménage (sans résultat : 0 ; mauvais résultat : 1 ; résultat moyen : 2 ; bon résultat : 3). La notation débouche sur le regroupement des ménages qui ont eu la même note (Cf. Annexe III, Tableau N°9, page 51). Pour mettre en évidence les relations entre développement rural et système éducatif, la comparaison se fera notamment entre la thématique « Niveau d’études » du chef de ménage et les quatre autres thématiques relatives aux activités agricoles.

Le souci de présenter des résultats scientifiques a fait que les analyses n’ont pu se passer des données mathématiques. L’importance des informations qualitatives relatives au système éducatif, découlant des entretiens avec les parents d’élèves, force pourtant à déterminer une liste de variables compréhensibles, en vue cette fois ci de l’analyse des discours. Cinq variables sont retenues après la classification des mots de chaque enquêté :

- «Enfants» : élèves, enfants scolarisés ou non scolarisés, équipements matériels,

10 - «État» : CISCO, Commune, - «Écoles» : bâtiments scolaires et annexes, mobiliers, fournitures, enseignants, - «Population» : parents d'élèves, population, conditions de vie, comportement et mentalité, - « Étude » : classe d'étude, résultats scolaires,

Les informations quantitatives relatives au système scolaire local font valoir deux ensembles de données statistiques : les notes attribuées aux enseignants observés suivant les neuf thématiques d’évaluation citées plus haut (Cf. 221, p8) et les données de la carte scolaire telles que effectif, ratio et taux de flux.

Les statistiques scolaires résultent de l’exploitation des Fiches d’Enquête CISCO sur les années 2007 et 20086. Le calcul des taux relatifs à la scolarisation a été réalisé à partir des données démographiques, obtenues d’un recensement réalisé en 2005 par la CISCO d’Anjozorobe. Les effectifs de population de l’année 2008 sont des projections basées sur une croissance naturelle estimée à 2,9%. Les autres indicateurs ont été déterminés suivant des méthodes de calcul établies par l’IMATEP pour la réalisation, en 2004, du Plan Triennal de Développement des Circonscriptions scolaires (Cf. Annexe V, Tableau N°20, p56).

4. Limites de la méthodologie

La démarche adoptée pour la réalisation de ce travail de recherche a vu successivement la problématisation du sujet, les études préliminaires comprenant travaux bibliographiques et exploration du terrain, les enquêtes programmées pour vérifier ou infirmer les hypothèses, ainsi que le traitement et analyse des données recueillies. Ce procédé peut être jugé commode pour assurer à terme la scientificité des réflexions et conclusions émises dans le cadre de cette étude. Les problèmes rencontrés se trouvent dans la limitation inévitable du délai de travail. Le sujet concerne deux thématiques bien distinctes par leur existence : éducation scolaire et développement rural. La connaissance de l’une comme de l’autre implique la prospection de

6 - Il s’agit des Fiches de fin d’Année (FFA), des Fiches d’Enquête Rapide (FER) et des Fiches Primaires d’Enquête (FPE), utilisées annuellement par le Ministère de l’Éducation pour recueillir auprès des ZAP et des écoles les renseignements nécessaires à la planification scolaire. 11 deux pistes de recherche. La première, par rapport à la problématique de l’éducation, devrait amener à approfondir longuement la question de la politique éducative, à travers des documents officiels, des réflexions écrites ou des déclarations d’intention des responsables de décision. La seconde qui est relative au développement rural devrait s’étendre sur la compréhension du comportement paysan et du contexte rural ainsi que de la politique nationale. L’enquête programmée pour cette étude permet une analyse des situations sur le terrain. Cette analyse doit rester superficielle faute de pouvoir examiner en profondeur les deux thématiques évoquées plus haut.

Le chronogramme d’exécution donne une vue d’ensemble des activités réalisées dans un délai de quatre mois :

Temps Février Mars Avril Mai Activités 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Choix de la zone x Recherches bibliographiques x x Reconnaissance de terrain x Choix des échantillons x Enquêtes sur Terrains x x x x Saisie et dépouillement x x Traitement et analyse des x x X x données Rédaction x x x x

12 II : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS

1. Diagnostic du système scolaire local

11. Les atouts su système

111 . L’infrastructure scolaire

Antanetibe Anativolo figure parmi les communes les plus pourvues d’école primaire dans le District d’Anjozorobe. Pour 11 fokontany et 2 802 enfants scolarisables (année 2008), il existe 18 écoles primaires publiques et privées. Il y a en théorie 2 écoles pour un fokontany et chaque école peut recevoir 156 élèves, soit environ 31 élèves par niveau. Avec une distance village-école moyenne de 2,7 km, l’accès à l’éducation scolaire n’attend plus que la détermination de la population. La Commune dispose également de trois collèges d’enseignement général dont deux sont privés. Un lycée public, situé à -une commune voisine-, distant d’environ 30 km reçoit les admis aux concours officiels d’entrée en classe de seconde.

L’importance en nombre des établissements scolaires privés caractérise la localité étudiée. L’État doit trouver en cela un partenariat en faveur du Programme Éducation pour Tous (EPT) qui est d’assurer l’atteinte de l’objectif de 100% d’enfants scolarisés. Une partie des parents d’élèves peut aussi se réjouir d’une possibilité de choisir, pour ses enfants, entre l’enseignement public qui n’admet que les 6 ans et plus, et l’enseignement privée qui offre le cycle préscolaire pour les moins de 6 ans. Ce sont à 78% des écoles confessionnelles d’obédience catholique romaine. Ce devrait être déjà un avantage pour ceux qui ont du souci pour l’éducation morale. Plus de 2/3 des scolarisés sont pourtant dans le secteur public.

Une autre particularité d’Antanetibe Anativolo est l’absence d’école communautaire. Ce type d’établissement scolaire existe dans tout le District et dans presque toutes les régions rurales du pays. Il est créé, équipé et géré par le fokonolona. C’est que la collectivité locale est souvent à l’origine de la création d’école qui reste « communautaire » jusqu’à ce que l’État s’en occupe. Par l’octroi d’Autorisation d’ouverture, la CISCO l’officialise7. Elle

7 Le processus d’ouverture d’école officielle commence généralement par une demande faite par le Fokonolona et les Autorités locales (fokontany et commune). Ces derniers constituent un dossier comprenant, outre ladite demande, les plans de repérage et des infrastructures. La CISCO, destinataire du dossier, étudie la faisabilité sur la base de la Carte scolaire, et des normes exigés pour la construction de salle de classe. En cas d’accord, la CISCO délivre aux demandeurs une Autorisation de Construire. 13 obtient par la suite un code d’identification et se verra bénéficier de la dotation d’enseignants fonctionnaires, d’équipement divers : matériels didactiques, mobiliers scolaires, fournitures scolaires et de bureau ; de financement ou de subventions.

112 . Le soutien de l’État

La participation de l’État est très importante actuellement dans la recherche de meilleures conditions de scolarisation. Le crédit réservé au fonctionnement des écoles publiques (EPP et CEG) constitue annuellement plus de 85% du budget alloué à la CISCO d’Anjozorobe. L’effort dans l’augmentation des taux d’accès et d’achèvement du cycle primaire pousse l’État à délester de façon remarquable les dépenses des parents liées à la scolarisation. Le FAF reçoit chaque année des subventions financières pour suppléer les droits d’entrée et frais généraux autrefois payés par les parents d’élève. Ces derniers peuvent ne plus payer les enseignants qu’ils ont recrutés. Ceux-ci sont également subventionnés par l’État, toujours à titre d’allègement des charges parentales. De même, les enseignants privés bénéficient de supplément financier de la part du pouvoir public. A cette liste d’aide de l’État, il faut ajouter l’équipement en tenue et de kits scolaires des élèves de la première année des écoles primaires. Il est enfin important de noter la participation de la Commune, bénéficiaire de subventions destinées aux écoles publiques, partenaire par sa contribution dans la réalisation des projets d’établissement.

113 . La théorie pédagogique

L’école n’est pas seulement les infrastructures, les matériels divers ou encore les instituteurs, elle est aussi constituée d’environnement physique comme les jardins et les terrains de reboisement scolaires8. Les élèves en participant à la plantation de légumes ou d’arbres fruitiers s’initient en quelque sorte aux techniques agricoles améliorées de par les instructions données par les enseignants. La place donnée à l’éducation environnementale est importante. L’écopédagogie entrant dans l’emploi du temps hebdomadaire des élèves et comme chaque école possède son aire de reboisement, elle contribue largement à l’initiation à la préservation de l’environnement naturel dans une zone telle qu’Antanetibe Anativolo où l’érosion des bassins versants est extrêmement menaçante pour les activités agricoles.

8Chaque école a une superficie moyenne reboisée de 3 ha. Il n’y a pourtant que cinq écoles à jardin scolaire dont l’étendue moyenne est de 50 ares. Il y est surtout cultivé le haricot, le concombre et le manioc. 14 Les programmes scolaires sont conçus de façon à ce que, à la fin des cycles fondamentaux, les savoirs dispensés à l’école puissent servir aux apprenants dans leur vie active, dans l’immédiat ou dans un temps ultérieur. Le retour à l’illettrisme n’est plus à craindre ; au contraire, l’accès à des connaissances beaucoup plus élargies est possible. Si toutes les conditions d’apprentissage normales sont réunies, les écoles devraient assurer la formation d’une nouvelle génération, instruite et apte à prendre pleinement en main le développement de l’économie locale. Depuis cinq ans, l’application dans l’enseignement de l’Approche Par les Compétences (APC) réoriente les apprentissages scolaires vers le développement de la compétence, c'est-à-dire de la faculté de mobiliser les acquis scolaire pour résoudre des problèmes. Tous les enseignants sont formés pour mettre en œuvre cette nouvelle méthode. Il est attendu d’eux, non seulement de transmettre des savoirs, savoir faire et savoir être, mais aussi d’apprendre à leurs élèves de les utiliser dans la vie quotidienne.

A partir de la troisième année (Cours moyen) de l’EF1, les programmes scolaires prévoient des leçons qui peuvent influer sur l’avenir d’agriculteur des élèves. Outre les cours théoriques de connaissances générales comme la géographie qui fait connaître les activités agricoles dans le monde, le « Fanabeazana hetsika aman-tsapa »9 ou Éducation sensori- motrice propose des cours pratiques sur les cultures et élevage. L’objectif principal en est de développer les capacités sensori-motrices des élèves afin qu’ils puissent facilement réalisés des petites actions faisables telles que la préparation des sols, la plantation de légumes ou la construction de poulailler, avec leur parents ou sur les jardins scolaires évoqués plus haut. L’État est effectivement conscient de l’importance du secteur agricole dans la vie nationale. L’agriculture est un thème qui revient fréquemment dans les différentes matières enseignées (français, FFMOM10, géographie, connaissances usuelles).

Le temps réglementaire d’apprentissage est de 27 heures 30 minutes par semaine, pendant 10 mois. Tout ce qui est donné comme enseignement et éducation en classe doit normalement profiter à l’élève et au développement en général. La plupart des habitants d’Antanetibe Anativolo semblent avoir pris conscience des effets néfastes de l’analphabétisme en envoyant à l’école leurs enfants. En 2006-2007, le taux net de scolarisation de 96% est remarquable pour cette zone rurale semi-enclavée.

9 Dans le Programme officiel 10 FFMOM (Fanabeazana sy Fampivelarana ny Maha-Olo-mendrika) ou Développement chez les enfants d’un comportement responsable inclut aussi bien l’Éducation Civique que l’Éducation morale. Il entre dans l’emploi du temps journalier de toutes les classes primaires. 15 12. Les faiblesses internes

121 . Insuffisance de salles de classe et d’enseignants

Actuellement, le monde rural ne profite pas entièrement des gros efforts déployés pour améliorer l’efficacité du système éducatif. Au niveau des Écoles primaires publics, les conditions d’études ne sont pas toujours aux normes requis pour permettre une conduite normale des activités pédagogiques. A Antanetibe Anativolo, le ratio élève salle est de 66 alors qu’il est de 49 pour l’ensemble de la CISCO d’Anjozorobe. La meilleure condition est un ratio de 40 pour une salle de classe de 50,4m2. Ce qui est rare parce que la plupart des constructions ont été réalisées par les parents d’élèves. Dans six des neuf EPP de la commune (tableau suivant), les apprentissages scolaires s’effectuent dans des situations les plus déplorables : salles de classe exiguës, très mal faites et mal aérées.

Tableau 3 : Nombre de Salle de classe dans six EPP à effectif pléthorique

EFFECTIF NOMBRE DE RATIO NOM DE L'ÉTABLISSEMENT ÉLÈVE SALLES DE ÉLÈVE/SALLE (2007-2008) CLASSE

EPP Andranomadio 442 4 111 EPP Ambohimitsinjorano 329 3 110 EPP Merinavaratra 172 2 86 EPP Ambohijavona 281 4 70 EPP Ambatoasana 333 5 67 EPP Mahamaintiomby 175 3 58 Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Aux mauvais états des salles s’ajoutent la vétusté et l’insuffisance des mobiliers scolaires tels que les tables bancs, tellement surchargées que l’attention des élèves s’amenuise très vite pendant les cours. Tant la promiscuité est importante, il est difficile aux enseignants d’atteindre totalement ses objectifs pédagogiques, et aux élèves d’assimiler complètement les leçons.

Le manque d’enseignant qualifié constitue un autre handicap pour réussir le défi de mettre en place un enseignement de qualité. Les écoles publiques où sont scolarisées la majorité des enfants doivent compter sur des suppléants dont le recrutement ne se base sur

16 aucune qualification technique par leurs employeurs, les parents d’élèves11. Le ratio élève- maître est sans conteste un indicateur de performance du système éducatif. Le MAP se fixe comme objectif d’atteindre en 2012 un ratio élève-maître de 30 à 40 pour assurer la création d’un « système d’éducation primaire performant »12. Le District d’Anjozorobe a atteint dès 2007 le ratio de 40 avec le poids numérique non négligeable des enseignants non fonctionnaires. Au niveau de la commune d’Antanetibe Anativolo, les écoles privées sont les meilleures avec un ratio égal à 40, en revanche chez les publiques, ce ratio est de 54. C’est un mauvais ratio, mais c’est pire encore si les suppléants ne sont pas comptabilisés car il s’élèverait à 117.

Tableau 4 : Ratio élève-enseignant des EPP à Antanetibe Anativolo

Effectif Élève Effectif Enseignants Ratio Ratio Établissement (2007-2008) Titul. Suppl. TOTAL (1) (2) EPP Antanetibe Anativolo 985 7 11 18 55 141 EPP Andranomadio 442 3 8 11 40 147 EPP Ambatoasana 333 3 4 7 48 111 EPP Ambohimitsinjorano 329 2 4 6 55 165 EPP Ambohijavona 281 2 4 6 47 141 EPP Andranovelona 278 2 4 6 46 139 EPP Mahamaintiomby 175 2 2 4 44 88 EPP Merinavaratra 172 2 2 4 43 86 Note : -Ratio 1 : avec enseignants suppléants (suppl.),-Ratio 2 : enseignants titulaires (Titul.) seulement Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Les enseignants suppléants tiennent une place importante dans ce sens qu’ils constituent pour le moment un complément d’effectif nécessaire pour l’obtention d’un niveau de performance acceptable et pour permettre le cours normal des activités pédagogiques. Pour la Commune d’Antanetibe Anativolo, ils forment la majorité des enseignants publics (voir graphique N°7).

Les enseignants suppléants prennent part entièrement à la réalisation des programmes scolaires aux côtés de ses collègues fonctionnaires beaucoup mieux rémunérés qu’eux. Les motivations ne seraient certainement pas la même face aux difficultés matérielles telles que le sureffectif d’une classe.

11 Le diplôme du BEPC est au moins exigé pour enseigner dans le Primaire. La plupart des maîtres suppléants le possède sans pour autant pouvoir faire preuve d’aptitude à enseigner dans la règle de l’art. 12 Plan d’Action Madagascar 2007-2012. 17 Graphique N°1 : Pourcentages des enseignants suppléants et titulaires

Source : CISCO Anjozorobe (2008)

122 . Mauvaise pratique de classe

L’observation effectuée auprès des enseignants a permis pourtant de constater vraiment les faiblesses du système éducatif par rapport à neuf thématiques d’évaluation évoquées dans la partie méthodologie (Graphique 2).

Graphique 2 : Aptitudes pédagogiques des enseignants

Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Chaque enseignant de l’échantillon a été noté de zéro (0) à vingt (20) pour chaque thématique. La synthèse des résultats porte à distinguer deux plans d’appréciation : l’une qui est horizontale fait ressortir les situations de chaque thématique pour l’ensemble de l’échantillon, tandis que l’autre qui est verticale, mène à apprécier carrément l’aptitude 18 pédagogique de chaque enseignant de l’échantillon. Le premier constat est surprenant ; les deux groupes d’enseignants présentent tous de faible niveau professionnel : la note moyenne est respectivement égale à 9 et 8 pour les titulaires et les suppléants. Les enseignants fonctionnaires se distinguent à peine des non fonctionnaires.

Les thématiques sont présentées sur l’axe horizontal par ordre d’importance suivant les notes obtenues par chaque échantillon. Les notes attribuées déterminent le niveau de performance de chaque enseignant pour chaque thématique. Elles permettent en conséquence d’établir le diagnostic de l’éducation scolaire proprement dite :

1221 . Niveau acceptable du temps d’apprentissage

Il est remarqué le respect de l’emploi du temps, mais le temps de réalisation des cours est réduit, l’enseignant s’occupe de deux ou trois classes (classes multigrades) en une demi- journée. En général, un enseignant perd annuellement 30 à 40% des heures de cours pour des raisons diverses13 : organisation pédagogique liée aux ratios élève-salle et élève-maître élevées, absence de l’enseignant (maladie, évènement familial, perception de salaire14, évènement social). A Antanetibe, le lundi, jour de marché, les classes sont systématiquement vaquées. En compensation, les élèves reviennent à l’école le samedi matin. La diminution des heures de cours réduit inévitablement en quantité et en qualité le volume de savoirs que les élèves devraient essentiellement obtenir en classe.

1222 . Implication modérée du maître dans la vie communautaire

L’enseignant participe très rarement à la réunion du FRAM. L’assemblée du FAF n’intéresse souvent que le chef d’établissement membre de droit en tant que secrétaire. Dans la vie de l’école, il est constaté un très faible taux de réalisation du Conseil de Maîtres pourtant à caractère obligatoire. Les enseignants se mobilisent différemment pour les activités péri et parascolaires (« famokarana », reboisements, sport scolaire, …). Pour les relations avec la communauté (le fokonolona), soit ils sont trop intégrés, soit ils sont trop indifférents. Dans les deux cas, ils ne peuvent pas jouer pleinement leur rôle de « leader »

13 Estimation à partir d’une étude sur les heures de cours réalisée en 2004 par Roux Pierre Yves du projet MADERE, réalisé pour la Direction Régional de l’Enseignement Secondaire et de l’Éducation de Base (DIRESEB) d’Antananarivo. 14 Pour les fonctionnaires, La perception de salaire à Anjozorobe (Bon de Caisse) ou à Antananarivo (virement bancaire) entraine une absence de deux ou trois jours par mois. Pour les suppléants, Le paiement de la subvention est bimestriel et ne doit pas prendre plus d’une demi-journée car il est effectué sur place au guichet du PAOMA (Paositra malagasy). 19 local.

1223 . Médiocre « tenue du maître »

Les enseignants soignent mal leur paraître en classe comme au village. Pour gagner la confiance des élèves et des parents, ils doivent adopter un comportement exemplaire ne serait ce que dans l’apparence.

1224 . Mauvaise préparation de classe

Les négligences sont trop importantes, en particulier chez les enseignants fonctionnaires15 : fiche de préparation et journal de classe mal soignés voire inexistants, guides du maître ou manuel pédagogique non utilisés ou mal exploités, matériel mal préparé ou manquant. Il est difficile de dire que dans de conditions pareilles, il y a eu vraiment transmission de savoirs de la part des enseignants. C’est ainsi que les résultats scolaires ne sont pas les meilleurs pour les écoles publiques. En 2007, le taux de redoublement est de 22% dans le Cycle primaire tandis que le taux de réussite à l’examen du CEPE est de l’ordre de 50%. Le taux d’abandon de classe s’élève à 3% pendant que le taux d’achèvement est de 72%. Cette faible performance avait duré plusieurs années. Les jeunes ruraux gagnaient seulement en savoir lire et écrire. Cela peut expliquer en partie l’absence d’influence évidente de l’éducation scolaire sur le système de production agricole.

1225 . Mauvaise gestion de classe multigrade

Le fonctionnement simultané de deux ou trois classes et l’adaptation de l’emploi du temps que cela impose, requiert beaucoup plus d’effort et d’attention de la part de l’enseignant. Le niveau est inévitablement faible comme il l’est pour la préparation de classe. Tenir à la fois deux classes est certes déjà une situation anormale, mais c’est en la surmontant que le professionnalisme des enseignants devrait être mis en valeur.

1226. Mauvaise qualité des travaux des élèves

Le manque de suivi des élèves pendant les heures de cours est manifeste. Il a été

15 L’étude du CONFENMEN/PASEC (2007) a soulevé notamment « la problématique de l’efficacité de la formation professionnelle initiale des enseignants », c'est-à-dire des fonctionnaires qui font montre ici de négligence dans l’exercice de leur métier. Le PASEC (2007) remarque que « le recrutement d’enseignants sans FPI [Formation Professionnelle Initiale] ne diminue pas le rendement des élèves » et souligne même que « la FPI [(…)] affecte négativement […] l’apprentissage scolaire en 2ème année et en 5ème année. De plus, l’effet négatif croit avec la durée de la FPI ». 20 constaté que les enseignants ne corrigent pas systématiquement les fautes des élèves et vérifient rarement leur cahier. C’est un manquement grave au devoir d’enseignant. Leur capacité professionnelle est mise en cause car corriger est le réflexe caractéristique du bon éducateur.

1227 . Conduite bâclée de la séance d’apprentissage

Le faible niveau des deux précédentes thématiques justifie une note déficiente pour la « conduite de la séance d’apprentissage ». Il a été remarqué la non maîtrise des savoirs par les enseignants, la non maîtrise de la langue d’enseignement, en particulier le français recommandé dans les matières scientifiques telles que les mathématiques ou les connaissances usuelles. Ce sont pourtant des matières fondamentales par rapport aux avenirs d’agriculteur des jeunes ruraux.

1228. Non maîtrise de l’Approche Par les Compétence

Tous les enseignants ont été formés pour l’application de l’APC, comme nouvelle méthode d’enseignement. Actuellement, l’utilisation de la méthode est généralisée dans le premier Cycle de l’Éducation Fondamentale. Mais, c’est encore au stade du commencement où la plupart des enseignants donnent l’impression de ne pas la maîtriser totalement. Les outils conçus pour faciliter sa mis en œuvre tardent même de venir au niveau des établissements scolaires.

1229 . Manque d’analyse de la pratique de classe

Les instituteurs doivent se plier de temps en temps à des exercices d’auto-évaluation. Ils ne le font toutefois qu’à la suite des observations des responsables d’encadrement pédagogique de la CISCO. En enseignant sans préparation, c'est-à-dire sans objectif précis, ils ne peuvent pas déceler les problèmes et ils ne sont pas en mesure d’avancer des propositions d’amélioration de leur pratique de classe.

Les problèmes du système éducatif ne se trouvent pas toujours dans les programmes scolaires ou dans les méthodologies d’approche ; ils sont aussi dans les conditions de leur mise en œuvre. Un taux de scolarisation de 100% peut être atteint au niveau de l’Éducation de base, mais les infrastructures d’accueil et les ressources humaines ne satisfont pas les besoins, en qualité comme en quantité.

21 13. La désapprobation des parents d’élèves

Les problèmes du système éducatif sont également perceptibles à travers les discours paysans. Le classement des variables étudiés (Tableau N°5) est assez révélateur de la place de l’éducation scolaire dans la pensée et le vécu quotidien de la population rurale, en particulier les parents d’élèves.

Tableau 5 : Ordre d'importance des variables étudiées pour l’analyse des discours des parents

Importance Variables 1er École 2è Enfant 3è État 4è Étude 5è Population Source : enquête auteur 2007

Les parents d’élèves ont leur propre perception de la situation du système éducatif. L’analyse de leurs discours a permis de constater la forte fréquence des mots «Enfant» et «École». C’est qu’ils perçoivent des changements en cours, à travers les enfants et l’école16, avec les dotations de kits scolaires, de blouses, de manuels scolaires, de cahiers pédagogiques et des subventions financières pour l’allègement des charges parentales. Des moyens financiers considérables sont utilisés pour soutenir le système éducatif, mais cela semble encore insuffisant pour que les conditions normales d’apprentissage soient atteintes. La faible reconnaissance du « fanjakana » (les gouvernants) bienfaiteurs explique la troisième place de la variable « État ». Les autorités locales n’incarnent pas complètement l’État tant attendu pour résoudre tous les problèmes actuels.

C’est au niveau des variables «Étude» et «Population» que le développement est le moins ressenti. Autrement dit, les parents ne sont pas du tout satisfaits des résultats scolaires. Les parents d’élèves reconnaissent, malgré tout, la valeur de l’école comme source inéluctable de savoirs, mais ils ne la voient pas comme outil au service de leurs besoins matériels. En plus, la satisfaction des autres besoins quotidiens devait prévaloir avant ceux de l'éducation, secteur considéré par une partie non négligeable de la population comme non rentable dans l'immédiat ou à court terme. L'éducation est seulement considérée comme un simple atout et non une potentialité à moyen et à long terme. Les parents attendent tout simplement que leurs

16 Dans le cadre du Programme EPT, l’EPP d’Antanetibe Anativolo a bénéficié, en 2004, de la construction de 11 nouvelles salles, dotées de nouveaux tables bancs, fabriqués dans les normes, importés de l’Afrique du Sud. Il suffisait la présence des bâtiments flambant neuf pour « illuminer » le village longtemps marqué par des habitations faites de terres battues, aux murs jamais propres. 22 enfants sachent lire, écrire et maîtriser les quatre opérations de calcul. Finir le cycle de l'enseignement primaire leur est suffisant. La déscolarisation précoce des enfants et le faible accès aux collèges et lycées traduit la non confiance totale en l’école (Graphique 3).

Graphique 3 : Taux d’accès et d’achèvement de l’Éducation Fondamentale

Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Malgré leur insatisfaction, les paysans veulent reconnaitre l'utilité de l’enseignement, comme ils savent au moins que ceci les sauve de l'analphabétisme. C'est malheureusement le seul changement positif que la majorité des ruraux attendent à travers l’engouement pour l'envoi à l'école des enfants en bas âge (taux d’accès en CP1 élevé). Continuer plus loin ne leur semble plus nécessaire car hormis la force physique, les enfants associés très jeunes aux travaux des champs sont capables d'effectuer les activités de production, surtout lorsque ceux- ci ne se montrent pas assez doués pour suivre les classes. Les enfants deviennent ainsi des forces productives supplémentaires non comptabilisés mais participant à l'amélioration de la production. Les questions économiques dominent ainsi la vie quotidienne des paysans et relèguent au dernier rang des préoccupations familiales la scolarité des enfants. C'est ainsi que le taux d'achèvement du premier cycle scolaire est de 72%, et que le taux d'accès en première année du second cycle de l'Éducation fondamentale est autour de 36% tandis que le taux d'achèvement est seulement de 14%.

23 2. Situation du développement rural

21. Le faible rapport Niveau d’études/ Développement rural

Pour une commune de 14 888 habitants17 , le pourcentage des scolarisables est de 41%. Le taux de scolarisation diminue avec l’âge des enfants. S’il est de 96% pour les 6 à 10 ans, il n’est que de 18% pour les 11 à 14 ans et 3% pour les 15 à 17 ans. Parmi les chefs de ménage, 21% ont leur diplôme du CEPE18 et 3% leur diplôme du BEPC19. Comme la moyenne d’âge des chefs de ménage est de 43 ans, la plupart ont fait leurs études primaires dans la première moitié des années 1970, pendant laquelle les établissements scolaires des zones rurales se situent au niveau des gros villages tels que Antanetibe Anativolo. L’éloignement constitue alors, comme c’est toujours le cas actuellement, une cause importante d’entrée tardive et d’abandon de classe. Si le taux d’alphabétisation des chefs de ménage est pourtant de 70%, c’est l’école qui doit son mérite pour avoir joué en quelque sorte son rôle de dispensatrice de savoirs.

Il y a en définitive deux catégories de chefs de ménages : ceux qui ont au moins le diplôme du CEPE (CATÉGORIE 1) et ceux qui ont suivi au maximum toutes les classes primaires (CATÉGORIE 2). Les chefs de ménages sont tout de même loin de se distinguer par leur niveau d’étude. La comparaison entre le niveau d’étude et les capacités productives et techniques des ménages laisse paraître l’absence d’impact évident de l’éducation scolaire sur les situations économiques des ménages (Graphique 4).

Graphique N°4 : Catégories de ménages et thèmes de caractérisation

Source : enquête Auteur (2008)

17 Dernier recensement disponible en 2005 18 Certificat d’Études Primaires et Élémentaires : diplôme qui sanctionne la fin du 1er cycle de l’Éducation Fondamentale. 19 Brevet d’Études du Premier Cycle : diplôme attestant l’achèvement du 2ème cycle de l’Éducation Fondamentale (anciennement 1er Cycle de l’enseignement secondaire). 24 - L’accès à la microfinance concerne surtout les chefs de ménage sans diplôme. Le fait de posséder un certain niveau académique semble ne pas inciter à la recherche de financement pour l’amélioration de la production agricole.

- L’usage d’intrants agricoles tels que les engrais chimiques ou les divers produits d’entretien concerne moins les chefs de ménages de la catégorie 1, jugés plus éclairés pour avoir resté plus longtemps à l’école. Les acquis scolaires paraissent sans impact sur la capacité des chefs de ménage à innover leur mode de production.

- La mécanisation est plus fréquente chez les chefs de ménage de la catégorie 2. Comme dans le cas précédent, la technicité des activités de production ne dépendrait pas obligatoirement du niveau d’étude.

- Les meilleurs rendements rizicoles se rencontrent certes chez tous les chefs de ménage, mais ils sont plus typiques de la catégorie 2. Il serait ainsi toujours possible d’obtenir de résultats satisfaisants en matière de production rizicole quelque soit le niveau d’étude.

La production rizicole bénéficie à la fois des conditions physiques particulièrement favorables et de l’attention remarquable accordée par la paysannerie malgache au riz, base alimentaire et source de revenu. L’introduction des plantes commerciales, accompagnée d’encadrements techniques, par le biais de différents projets à financement important, n’a pas perturbé l’attachement aux pratiques culturales traditionnelles. Il y a pourtant une exception avec les plantes légumières, en particulier les oignons et ails. Ils intéressent les ménages de la catégorie 1 comme si, pour une fois, les instructions scolaires influencent positivement sur les activités paysannes. Les ménages exploitants rapportent un surplus non négligeable de revenu par la commercialisation de ces produits dont la plantation reste interdite pour bon nombre de paysans fidèles aux coutumes ancestrales20.

20 Pendant la période royale, les « mpimasy » (sorte de devin) détiennent les « ody » (sorte d’amulettes) qui serviraient à se protéger contre de fréquentes razzias dans la région d’Antanetibe Anativolo où sont en pâture les bovins royaux. Actuellement, les sept « mpimasy » de la commune sont très influents et entretiennent les tabous liés à la possession d’ « ody » comme la plantation d’ails et d’oignons. 25 Graphique 5 : Catégories de ménages et plantation d’Ails-Oignons

Source : enquête Auteur (2008)

La culture de soja commence en ce moment à intéresser les paysans, mais elle reste loin d’égaler la place des ails et oignons plantés depuis les années 197021. Leur réussite s’explique plus par les avantages financiers qu’ils procurent à leurs exploitants que par d’éventuels impacts des instructions scolaires.

22. Des pratiques agricoles à l’ancienne

221 . Faibles exploitation des ressources naturelles

2211. Espace aménagé à moitié

Antanetibe Anativolo est considérée comme une zone très favorable aux pratiques agricoles grâce à des conditions géographiques assez particulières par rapport à l’ensemble du District d’Anjozorobe. Elle se situe en effet dans une dépression d’origine tectonique d’altitude relativement faible, cause d’un microclimat chaud22. La superficie aménageable de la Commune est de 8 314 ha23 dont 58%, soit 4 824 ha, sont actuellement aménagés (Graphique 6). Il existe en plus un espace de 312 ha qui sont occupés par des espaces boisés, des plans d’eau24 et des versants difficilement aménageables parce que trop pentus ou taillés par l’érosion25.

21 Françoise Le Bourdiec (1974) 22 L’altitude moyenne de la région d’Antanetibe Anativolo est entre les 930m et 1300m alors que pour les restes du District d’Anjozorobe, elle est de l’ordre de 1400m. Le climat est caractérisé par trois mois de pluies abondantes et neuf mois de temps relativement sec. La chaleur est présente toute l’année. 23 La superficie totale de la Commune est estimée à 86,26 Km2. 24 L’existence de deux lacs, l’Ankarakaraka et l’Andranofotsy, marque le paysage d’Antanetibe Anativolo. 25 Le lavaka est par endroit présent ; il témoigne de l’intensité de l’érosion des tanety par la pauvreté des couvertures végétales, aggravée sans cesse par les feux de brousse. 26 Graphique 6 : Répartition de l’espace aménageable

Source : enquête Auteur (2008)

2212. Domination des cultures vivrières

Les terrains prêts à l’aménagement agricole semblent être favorisés par des sols riches constitués de dépôts d’alluvion et de colluvion26. Par rapport aux sols, les terrains de cultures sont répartis en trois domaines bien distincts :

Tableau 6 : Domaines de cultures DOMAINES CULTURES DOMINANTES Les bas fonds, - Riz - Oignon - Ail - Concombre Les terrasses (« baiboho », « sakamaina ») - Poivron - Taro - Tomate - Riz - Manioc Les versants. - Maïs - Haricot - Arachide Source : Auteur(2008)

Les versants ferralitiques portent les cultures pluviales. Il s’agit des parties élevées aménageables, appelées communément « tanety », lequel inclut les terrasses. Les bas fonds rizicoles dominent pourtant le paysage agricole en occupant plus de la moitié des

26 RAVOSON Alice, 1988. 27 terrains aménagés. Le riz occupe 59% des superficies cultivées s’il faut ajouter aux rizières irriguées, les 228 ha de riz pluvial (Graphique 7).

Graphique 7 : Superficies cultivée

Source : enquête Auteur (2008)

Le riz domine de loin toutes les autres cultures dont le pourcentage d’occupation de terrain est généralement faible. Le Graphique 8 montre les principales cultures et leur part respective par rapport à la totalité des surfaces aménagées en 2007. Il n’est pas considéré la double occupation de terrain dans les cas des cultures de contre saison et d’association de culture. Graphique 8 : Répartition par type de culture

Source : enquête Auteur (2008),-CIRDR d’Anjozorobe(2007)

Un ménage possède en moyenne 1,77 ha de terrain rizicole et 0,75 ha d’espace qui sont réservés pour les autres cultures. Le riz subvient aux différents besoins du ménage. Il vend chaque année le tiers de ses productions. La vente de riz constitue aussi une source sûre 28 de revenu à l’instar des produits tels que l’oignon, le haricot, l’arachide, le concombre ou le poivron dont la production et la commercialisation sur le marché d’Andravoahangy font la célébrité de la région. Cette situation montre la place importante donnée à la production vivrière malgré l’opportunité financière offerte par les cultures commerciales. Les paysans d’Antanetibe Anativolo investissent pour satisfaire à la fois leurs besoins alimentaires et les exigences des cultures destinées au commerce. L’amélioration effective de la technique agricole se limite pourtant au niveau de quelques ménages seulement. Le recours aux prêts proposés par les institutions de microfinance sur place ne concerne que 6% des ménages enquêtés. Le même pourcentage est noté pour ceux qui font usage d’engrais chimiques ou de produits phytosanitaires. La mécanisation s’effectue essentiellement avec la charrue et l’herse que chaque ménage en possède respectivement une. Un seul exploitant utilise un motoculteur « kubota ». Vu la forte potentialité agricole de la zone, le niveau d’amélioration des techniques de production peut toujours être considéré comme insuffisant. Antanetibe Anativolo est par conséquent classée parmi les communes à « taux moyen d’activité du secteur primaire »27. En revanche, le niveau de production est relativement satisfaisant pour qu’elle atteigne un fort « indice de suffisance alimentaire de base » et un fort « indice de couverture des besoins en riz »28. Graphique 9 : Rendement agricole

Source : enquête Auteur (2008),-CIRDR d’Anjozorobe(2007)

27 Information tirées des « données thématiques par commune » du District d’Anjozorobe dans le PRD ou Plan Régional de Développement (2005) de la Région Analamanga. 28 PRD Analamanga(2005). 29 Un rendement rizicole moyen de 2,5 t/ha est une performance médiocre, en comparaison avec le rendement moyen de 3,4 t/ha (CIRDR d’Anjozorobe, 2007) de la commune d’Ambatomanoina qui a les mêmes conditions géographiques qu’Antanetibe Anativolo29. Des exploitants réalisent sur rizière irriguée, un rendement de l’ordre de 4 à 5 t/ha, en investissant suffisamment dans la préparation des sols et le soin des plantes. Les autres se contenteraient de la faveur des conditions agroécologiques et des procédés traditionnels, sans se soucier des différents facteurs de dégradation comme l’ensablement des bas fonds, la forte intensité de « cultivation » ou les aléas climatiques.

Les rizières sont rarement cultivées en contre saison, mais elles sont menacées par l’importante érosion des tanety. L’utilisation de calendrier agricole est une réussite de la vulgarisation agricole, mais il suffit un retard de la venue des premières pluies en novembre- décembre pour créer beaucoup de perturbation, faute de maîtrise d’eau. Les trois barrages en dur existants sont inutilisables si bien que plusieurs barrages traditionnels sont construits par ci et par là ; ce qui reflète en quelque sorte une anarchie dans la gestion de l’eau malgré l’existence d’associations des usagers de l’eau (AUE).

2213. Élevage traditionnel

Antanetibe Anativolo fait partie historiquement des « valabe » ou zone de pâturage de bovin des hauts dignitaires de la période royale de l’Imerina. L’élevage bovin tient de ce fait une place importante à cause, non seulement, de son ancienneté mais aussi de ses valeurs sociales et de son utilité dans la production agricole.

Graphique 10 : Nombre d’animal par type d’élevage

Source : CIRDR d’Anjozorobe(2007)

29 Il y a lieu de noter que le District d’Anjozorobe est le premier dans la Région Analamanga pour la production rizicole (Ibid.). 30 Un ménage a en moyenne deux bœufs. Ce sont surtout des animaux de trait, utilisés pour les travaux au champ. L’amélioration est très peu : pas de vache laitière mais des bœufs d’embouche de 15 têtes appartenant à une association composée de 15 membres. Les porcins commencent à gagner du terrain. Ils sont engraissés et revendus pour donner aux éleveurs un surplus de revenu. Chèvres et moutons sont aussi recensés au niveau d’un petit nombre de famille rurale. La volaille, quant à elle, est élevée en basse cour à la façon traditionnelle. Bref, l’élevage est extensif et ne recours que très rarement à des soins particuliers. La prévalence des maladies n’est pas négligeable toujours est-il que deux docteurs vétérinaires s’exercent sur place.

222 . Difficile accès à la modernisation

Actuellement, L’État assure mal l’encadrement technique des paysans. La CIRDR est la structure locale pour la mise en œuvre de la politique de développement rurale, avec seulement quatre (04) techniciens appelés Conseillers de Développement Rural (CDR), ayant en charge l’ensemble du District. Pour remédier à ce manque de personnel, il est mis en place un système d’encadrement de proximité, réalisé par des Animateurs villageois recrutés parmi les paysans eux même au niveau des fokontany. Ils sont deux animateurs par fokontany qui reçoivent des CDR des formations techniques relatives aux activités agricoles.

L’offre actuelle de vulgarisation agricole est trop insuffisante par rapport aux besoins d’appui qu’exigent normalement les potentialités économiques de la zone. Reconnu pour ces potentialités, Antanetibe a été dans le temps le théâtre de succession de projets éphémères d’exploitation agricole d’initiatives publiques ou privées30 . Il est remarqué récemment la présence de ressortissants mauriciens venus spécialement pour la plantation d’oignon mais qui ont échoué, faute de maîtrise des procédés culturales, et se reconvertissent définitivement dans l’élevage de poules pondeuses.

30 Selon Ravoson Alice (1988) : - L’Ifagraria qui est italienne, - L’Opération de Développement Rural (ODA), - L’Opération café, - L’Office Malgache du Tabac (OFMATA), - Le SOGEDIS ou Société Général de Distribution, - La PROCOOPS ou Promotion des Coopératives Socialiste - Une mission nord-coréenne et, - La 107ème Compagnie [du 1er Régiment Militaire]. 31 La présence des projets ou des compagnies d’exploitation agricole devrait contribuer à relever le niveau technique des paysans par les innovations qu’ils apportent en cherchant à obtenir les meilleurs rendements ou à rentabiliser leurs investissements. Les projets n’ont pourtant pas pu vécu longtemps. Ils n’ont servi à rien pour le développement économique de la commune, à part quelques infrastructures en partie conservées, des routes goudronnées ou des maisons de stockages, laissées par les italiens de l’IFRAGRARIA arrivés vers la fin des années 1960 et partis à la suite des évènement de mai 1972.

Il n’existe pour le moment de grande exploitation agricole privée. Les paysans riches font de la collecte de produits sans jamais songer à créer de véritables entreprises de productions agricoles. Les paysans les plus dynamiques sont dépourvus de moyens encore qu’ils soient acquis à l’idée de se regrouper dans une association afin de bénéficier d’appuis matériels pour la réalisation de projets productifs.

Tableau 7 : Nombre d’association paysanne par projet NOMBRE PROJETS LOCAUX PARTENAIRES STRATÉGIQUES D’ASSOCIATION Rizicultures irriguées 25 DRDR Analamanga Construction de MPI* 3 DRDR Analamanga Culture de soja 3 DRDR Analamanga Culture d’oignon 1 ODADE Embouche bovine 1 ODADE Pisciculture 1 TARATRA TOTAL : 34

Note :*- MPI = Micro Périmètre Irrigué Source : CIRDR d’Anjozorobe(2007)

Les membres de chaque association sont limités au nombre de 15 personnes. Ils sont très peu nombreux par rapport à l’effectif total des exploitants par activité agricole31. Le projet de riziculture irriguée rassemble les 2/3 des associations, mais il ne touche que 0,6% des riziculteurs de la Commune. Ce constat prouve que la majorité de la population reste à l’écart des accès aux techniques culturales modernes.

31 Les associations considérées ici sont celles qui ont un récépissé de constitution dûment délivrée par la Commune. Il existe trente autres groupes informels en quête de financement pour leur projet respectif. 32 PARTIE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS

1. L’inefficacité du système éducatif

11. Aperçu historique des problèmes de l’éducation

Un bref aperçu historique du système éducatif malgache permet une compréhension globale de ses faiblesses actuelles. En effet, il y a lieu de noter une succession de période de gloire et de déboire de l’enseignement, de la Colonisation à l’indépendance. La période française (1896-1960) a vu la priorité pour l’«enseignement pratique»32, entre autres avec la création de l’École de l’Agriculture du temps de Gallieni et des ateliers scolaires33. L’Administration française a mis en place le « jardin scolaire », vitrine des techniques agricoles améliorées pour la population rurale34. Le souci des français est compréhensible, il fallait à l’époque former les autochtones pour mieux servir à leurs intérêts. La pédagogie adoptée a satisfait les exigences de la colonisation, et il faut reconnaître son efficacité par les résultats qu’elle a apportés au profit, non seulement des colonisateurs mais aussi des malgaches minoritaires ayant eu accès aux instructions scolaires. Les écoles sont implantées à vrai dire là où il y a de l’intérêt pour l’Administration coloniale, par exemple dans les centres urbains, près des grands axes de communication ou dans les zones à forte potentialité économiques35.

Le mérite de l’Administration française est d’avoir pu orienter leur politique éducative dans le sens exact de l’adéquation formation-besoin. Les exigences ont pourtant changé avec l’indépendance en 1960 où le pays se voit doter de nouveaux programmes et de nouvelles priorités. Les infrastructures et organisations mise en place par les colonisateurs ne peuvent plus suffire aux nouvelles demandes liées à la croissance démographique, à la politique du gouvernement et aux conjonctures socio-économiques mondiales. Les rares collèges et lycées agricoles existants sont inaccessibles tant la demande est forte. A cela s'ajoute la culture de supériorité de l’enseignement général jusqu'à la fin de l'éducation de base. Cette lacune explique l'actuelle insuffisance de techniciens agricoles. Les cadres intermédiaires font défaut

32 Labatut et Raharinarivonirina, (1968) 33 Chapus et Dandouau, (1961) 34 Ibid. 35 La région d’Anjozorobe possède un certain nombre d’écoles dont la création date de la Colonisation, par exemple les EPP de , d’Anjozorobe, de Marotsipoy, d’Andranomiantra (dans le Vohilena), d’Ambatomanoina et d’Antanetibe Anativolo, des lieux tous réputés pour leurs potentialités agricoles. 33 encore que les gouvernements successifs s’efforcent à trouver de nouvelles formules efficaces pour l’adéquation des formations scolaires aux besoins du pays réel.

Le durcissement des situations de pauvreté vécues par le pays, depuis les années 1970, remet au tapis les questions du système éducatif malgache. Les programmes scolaires sont critiqués pour ne pas avoir considéré la priorité qu’il faudrait accorder au secteur agricole rassemblant les 80% de la population active, ou pour n’avoir favorisé que des formations théoriques inopérantes. Dans ce cas, les efforts de l'État et les participations effectives de la paysannerie dans la création d'école primaire n’ont pas donné à l'éducation son rôle d'appui ou de moteur au développement économique.

12. Réflexion sur la situation actuelle

Presque toutes les mesures visant à améliorer le système éducatif n'ont pas tenu compte de l'évolution des besoins du pays. En effet, les réformes des programmes scolaires successives n'ont pas considéré la structure par secteurs d'activité de la population. Dans un pays comme Madagascar où le secteur agricole domine, des programmes adaptés aux activités liées à ce secteur devraient être privilégiés contrairement à ce qui existe actuellement où c'est toujours l'enseignement général qui prime. L'inexistence d'école ou de collège de formation professionnelle de base pour le métier d’agriculteur constitue une des raisons de la perte de confiance à l'école par les parents ruraux.

L'adoption de 1' « Approche Par les Compétence » cherche à canaliser l'enseignement vers l'épanouissement des « savoirs faire» et «savoir être» des apprenants. Cette approche vise à inculquer chez l'enfant des réflexes de recherche de solutions face à une situation à problème. Ainsi, dans la vie courante, l'enfant devrait toujours adopter un comportement « débrouillard » face aux rapides changements des techniques ou des situations. Cependant, suivre à la lettre les instructions relatives à l’application de cette approche n'est pas suffisant pour faire acquérir aux enfants de 6 à 14 ans une bonne conduite morale ou un état d'esprit quelconque nécessaire à les rendre directement opérationnels après les études scolaires. Il a été prouvé que la plupart des enseignants ne disposent pas assez de bases professionnelles ni de bagages intellectuels suffisants pour apprendre vraiment à apprendre. Alors, ils ne maîtrisent même pas les savoirs qu'ils s'attèlent à transmettre en classe. C'est encore pire lorsqu'ils étaient obligés d'utiliser le français - jamais maîtrisé - pour enseigner les matières scientifiques. La conséquence en est que les élèves sont incapables de s'approprier des connaissances transmises à l'école. Ils 34 dépassent rarement le cap des savoir lire et écrire à l'instar de leurs parents instruits, estimés parmi la communauté rurale analphabète. Les éducations en matière de civisme et de protection environnementale sont souvent des efforts vains ; la population n'a pas encore le sens du bien commun. La mise à feu fréquente des tanety en est un exemple.

A ce niveau là, les instruits du monde rural ne contribuent à rien pour le développement rural. Ils ont toujours la méfiance caractéristique de la paysannerie vis-à-vis des nouveautés introduites. Ils sont loin de pouvoir se transformer en promoteurs d'entreprise agricole, aptes à exploiter les potentialités locales et à intégrer dans le marché les activités paysannes. Il est difficile pour le pays, dans ce cas, de projeter un développement rapide pour le secteur agricole tant que les actifs ne sont pas assez instruits pour recevoir les innovations ou pour pouvoir rompre le cercle vicieux de pauvreté, en abandonnant le mode de production ancien moins productif pour passer à des pratiques agricoles plus techniques et professionnelles intégrés dans le marché. La « Révolution verte » du MAP doit impérativement passer par un véritable « révolution culturelle » que devrait enclencher une « transformation de l’éducation », c'est-à- dire la mise en place d’un système éducatif adapté aux besoins particuliers du monde rural et plaçant les paysans dans la logique du développement, annoncée dans les politiques gouvernementales.

2. Le « cercle vicieux » de pauvreté

Le cas de la Commune d’Antanetibe Anativolo, par rapport au développement des activités agricoles, reflète finalement la situation du monde rurale malgache ou de tous les pays sous-développés de la Planète : prédominance de l’agriculture de subsistance, très faible niveau de technicité, insuffisance voire absence d’infrastructures rurales, rareté des services d’équipement et d’encadrement techniques, accès difficile aux services financiers, faibles production et productivité, intégration quasi-nulle dans le système de marché. Cette agriculture est faiblement génératrice de revenus pour les ménages ruraux. La Commune demeure dépendante des subventions de l’État pour ses fonctionnements ou pour la réalisation de petits projets de développement local. Les fonctionnaires communales peinent à faire respecter le paiement de ristournes sur les produits agricoles collectés sur place. Les paysans riches monopolisent les collectes de produits locaux et occupent ainsi des positions sociale et économique très dominantes que la plupart des dirigeants politiques sont issus de leur rang.

Les paysans sont en majorité pauvres. Vu à travers les enfants scolarisés, cette pauvreté se manifeste surtout durant la période de soudure qui s’étend généralement d’octobre 35 à mai, par la fréquence ou l’étalement en plusieurs jours des absences, ou par l’abandon définitif. La pauvreté inhérente de la population priorise en effet dans une certaine mesure la satisfaction des besoins biologiques « vitaux » d'où la «négligence» en quelque sorte de l'éducation des enfants. Pour un certain nombre de parents, l’insuffisance des moyens financiers a une répercussion souvent négative sur la décision de scolariser ainsi que de respecter l'assiduité de leurs enfants. Un cercle vicieux de pauvreté s'installe : au faible niveau intellectuel correspond la faible capacité technique, donc le rendement agricole médiocre et le faible revenu, sources de pauvreté immanente.

Graphique 11 : Schéma de la pauvreté

IGNORANCE

ABANDON DE CLASSE OU FAIBLE CAPACITÉ DÉSCOLARISATION TECHNIQUE

MORBIDITÉ FAIBLE FAIBLE RENDEMENT ÉLEVÉE CAPACITÉ AGRICOLE DE TRAVAIL

SOUS-ALIMENTATION FAIBLE REVENU

PAUVRETÉ

Source : Auteur (2008)

3. Quelques issues envisageables

31 .Aborder sérieusement la question des réformes du système éducatif

- Parvenir à améliorer la qualité de l'éducation, pour un développement durable et soutenu, nécessite une politique mettant en jeu la coordination d'activités liées directement ou indirectement à l'éducation. La réussite de cette amélioration repose aussi sur la reconnaissance de l'utilité des changements et des réformes du secteur éducatif. La politique de l'éducation doit tout d'abord relever le défi de la qualité et de s'intéresser plus aux questions d'équité entre les centres urbains et les milieux ruraux souvent enclavées et victimes d'insuffisances de toute nature.

36 - II faut également tenir compte des expériences précédentes ou des leçons de l'histoire pour une réforme du système et des programmes scolaires. En effet, après un demi siècle d'indépendance, le pays ne peut se targuer d'avoir mis en place une véritable politique d'éducation pour soutenir le développement du pays. Au contraire, force est de constater l'inadaptation ou l'essoufflement des « retombées de l'éducation » face à l'évolution rapide de l'économie mondiale à laquelle le pays ne peut pas se soustraire. C'est la raison pour laquelle certains parents d'élèves ont perdu la confiance dans l'école par rapport à la période coloniale et aux premières heures de l'indépendance. En effet, durant ces périodes, l'éducation des enfants était considérée vraiment comme la meilleure manière de préparer les futures « forces de travail » à l'évolution des besoins. C'est de cette inadéquation formation-besoins qui explique l'actuel décalage entre les théories et les réalités sur terrain du développement rural. Il est temps de penser sérieusement à la mise en place de système permettant cette adéquation de formation-emploi au niveau du monde rural. Il s'agit par exemple de la création d'écoles de métier de base, des collèges ou lycées agricoles. Il est proposé la conversion dans les techniques agricoles du lycée d'enseignement général d’Ambatomanoina fournissant chaque année un certain nombre de bacheliers qui ne peuvent pas tous intégrer l'université mais qui ne peuvent pas non plus apporter de changement positif dans les pratiques agricoles. Des jeunes paysans qui, après douze années d'investissement dans les études, vont revenir dans les activités agricoles sans pouvoir servir à grande chose dans le développement rural.

- Il faut aussi revoir une fois pour toute, le statut des enseignants qui, sans qualification professionnelle et mal motivés, ne peuvent pas jouer pleinement leur rôle d'éducateurs. Depuis la mise en œuvre de l'Éducation Pour Tous, la situation des enseignants n'a jamais fait l'objet d'attention des décideurs politiques. Cependant, la Déclaration mondiale sur l'Éducation Pour Tous de 1990 stipule dans son article 6 « le rôle crucial joué par les familles comme par les enseignants » et le fait qu' « il est urgent que les conditions de service et le statut des enseignants, qui constituent un facteur déterminant de la mise en œuvre de l'éducation pour tous, soient améliorés dans tous les pays conformément à la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant (1966) »36. La colonisation a réussi car les colonisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens pour la conception des programmes scolaires et pour la formation des enseignants.

36 Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous à la Conférence mondiale sur l'Éducation Pour Tous de Jomtien, (Thaïlande), du 5 au 9 mars 1990.

37 - Il faut aussi améliorer l'efficacité interne du système. Les ressources matérielles, financières et humaines allouées à l'éducation sont énormes mais une mauvaise efficience est encore constatée. En effet, en termes d'efficacité interne, les résultats ne sont pas encore satisfaisants malgré les performances enregistrées. Une partie non négligeable des ressources publiques est «gaspillée » dans la mesure où elle est utilisée pour les années redoublées. Pour la population rurale, l'achèvement du Primaire constitue la seule garante de chances d'alphabétisation irréversible. L'initiative gouvernementale de prolonger jusqu'à sept ans est plus que louable, mais elle suppose dès maintenant de nouvelles infrastructures au niveau des écoles primaires, des nouveaux équipements mobiliers, un programme scolaire adapté et, surtout une équipe enseignante suffisamment qualifiée.

32 .Intégrer la population dans les stratégies de réforme

Il s’agit d’ « Approche participative » qui favorise l'adhésion active et responsable de la population en tant que premier bénéficiaire des avantages tirés de l'éducation. L'expérience montre que les investissements matériels, financiers et humains ne sont pas efficaces tant qu'il n'y a pas adhésion de la communauté toute entière dans l'exécution des projets de développement de l'éducation. Cette adhésion se traduit par un échange, un dialogue permanent entre population, services déconcentrés, élus et autres partenaires. L'approche favorise donc dans une certaine mesure la prise en charge progressive et concertée des actions de développement au niveau des écoles. La réussite des quelques expériences sur les cantines, jardins et reboisements scolaires institués avec les parents d'élèves et le Fokontany démontre l'efficacité de cette approche, tant sur le plan de fonctionnement que sur l'impact sur l'éducation des enfants et de la communauté toute entière. D'une manière générale, l'approche participative doit comporter cinq étapes :

 identification des problèmes,  sensibilisation de la population sur les enjeux présents et futurs de l'éducation,  recherche des solutions possibles,  organisation de la prise en charge des actions à entreprendre pour chaque entité,  suivi - évaluation périodique des actions.

38 Ces étapes sont théoriques mais avec les réalités sur terrain, des modifications peuvent être apportées en tenant compte des conditions du milieu physique, socio-économiques et de l'organisation sociale.

Cette approche se traduit par une stratégie de mobilisation de la communauté autour de la scolarisation des enfants. Les communes construisent des salles de classe, tandis que les parents d'élève s'organisent en association - le FRAM - pour participer activement aux entretiens du domaine scolaire et pour prendre en charge le salaire des enseignants hors Fonction Publique. Au niveau des écoles primaires, cette approche participative de la gestion de l’établissement scolaire va jusqu'à imposer au fokonolona une structure administrative formelle - le FAF- destinée à gérer le budget alloué presque exclusivement par l'État pour le fonctionnement de l'école. Le FAF et le FRAM sont même les groupements les plus actifs dans les campagnes vu qu'il n'est que très peu d'association paysanne de production et que le « Tranoben'ny Tantsaha », n'attire pas encore l'intérêt de la masse agricole. Chaque fokontany possède au moins une école publique ou une école communautaire. Une école reste communautaire en attendant une autorisation d'ouverture officielle, conditionnée par l'arrivée sur place d'enseignant de la Fonction publique. Ce type d'école caractérise le secteur de l'éducation en milieu rural. Elle témoigne indubitablement de l'intérêt que les paysans ont pour la scolarisation de ses progénitures. Mais elle est aussi révélatrice d'un système éducatif peu performant et géographiquement déséquilibrée en termes de qualité.

33 .Créer un environnement économique favorable au développement

Face à cette situation, le développement rural ne peut pas, pour le moment compter, sur les seules ressources humaines pourtant nombreuses. Il est possible malgré tout de segmenter la population par rapport à un certain nombre de critères subjectifs de caractérisation tels que valeur acceptée, rationalité de la perception ou capacité de réception des innovations. Le segment le plus ouvert aux innovations correspondra à un groupe de paysans que les décideurs doivent cibler pour la mise en œuvre des actions de développement. Dans ce cas il n’est pas forcement question de niveau d’études, mais plutôt de capacité technique, sans influence directe des éducations scolaires. L'évolution positive du comportement vis-à-vis des réformes résultera des actions concrètes au niveau des encadrements techniques, des recherches de financement et, surtout de la mise en place d’infrastructures économiques de base. L’avènement de paysans entrepreneurs dépend finalement de la création d’un environnement favorable à l’entreprenariat agricole : 39 - construction de route pour intensifier les échanges et mettre fin aux abus des collecteurs. Il est envisageable de créer la « routes de l’oignons » reliant Antanetibe Anativolo et () en passant par Androvakely (Anjozorobe), Ambato et (Ambohidratrimo) qui sont toutes des communes grandes productrices d’oignon, - construction de micro-barrages hydroagricoles pour une meilleure maîtrise d’eau et facilitation des accès au microcrédit pour l’acquisition de matériels et d’intrants nécessaires, s’il faut vraiment améliorer les productions agricoles, - renforcement des encadrements techniques.

40 CONCLUSION

Il ne peut pas y avoir de progrès socio-économiques sans qu’une partie importante de la population active soit suffisamment instruite et cultivée pour décider de moderniser ses modes de vie. Madagascar met en défi une politique éducative qui vise de faire de l’enseignement un moyen de sortir du sous développement. Le pouvoir public n’a jamais été aussi décidé de promouvoir le système éducatif en y réservant annuellement un budget assez important, en augmentant le nombre d’infrastructures scolaires, en procédant à des réformes structurelles radicales. Le but de l’État en est de donner à toute la population l’opportunité de s’instruire, et d’essayer de diminuer les disparités entre milieu urbain et monde rural enclavé. L’exemple d’Antanetibe Anativolo montre un certain avancement quant à l’accessibilité à l’éducation primaire.

L’effort actuel laisse penser que l’objectif de scolarisation universelle pourrait bien être atteint, mais il reste beaucoup de travail à faire pour obtenir les normes requis à un enseignement de qualité. Il n’est pas sûr que les enfants de 10 à 12 ans, abandonnant l’école après 5 ans d’études primaires, aient pu s’approprier de nouveau comportement favorable à la modernisation. La conservation de pratiques agricoles anciennes témoigne de l’inefficacité du système scolaire à faciliter l’adoption des innovations techniques actuelles par la population rurale. Par la faiblesse du niveau de connaissance de la population active, la traditionnalité caractérise l’agriculture de la commune d’Antanetibe Anativolo.

Force est pourtant de reconnaitre que le système éducatif actuel est en pleine mutation. La « transformation de l’éducation » dictée par le MAP devait aboutir à des nouvelles conditions favorables à la réduction des disparités régionales, en matière de qualité d’enseignement. L’Éducation devrait jouer un rôle prépondérant dans la réalisation de la « Révolution verte ». La stratégie de mise en œuvre du MAP est déjà en place, les changements sont en cours.

41 BIBLIOGRAPHIE

Chapus et Dandouau, 1961, Manuel d’histoire de Madagascar, Éditions LAROSE, Paris. Daniel J., 2003, Éducation Pour Tous : L’Afrique est-elle sur la bonne voie ?, La lettre de l’ADEA2-3 (vol 15) : 5-7. Groupe Chadule, 1987, Initiation aux pratiques statistiques en géographie, MASSON, Paris. IMATEP, 2004, Manuel de procédures d’élaboration de plan triennal de développement de Circonscription scolaire, Antananarivo. Labatut et Raharinarivonirina, 1969, Histoire de Madagascar, Nathan, Paris. Le Bourdiec, F., 1974, Homme et paysage du riz à Madagascar, FTM, Antananarivo. Mamadou N., 2003, Éducation Pour Tous : réformer pour vaincre, La lettre de l’ADEA2-3 (vol 15) : 1-2. Ministère d’État à l’Agriculture et au Développement Rural, 1994, Politique pour le développement rural, MEADR, Antananarivo. Ministère de l’Éducation Nationale et de la Recherche Scientifique, 2004, Pédagogie de groupe à Madagascar, MENRS, Antananarivo. Ministère de l’Éducation Nationale et de la Recherche Scientifique, 2007, Plan Éducation Pour Tous, MENRS, Antananarivo. Ministère de l’Éducation Nationale et de la Recherche Scientifique, 2004, Plan Triennal de Développement de la CISCO d’Anjozorobe, MENRS, Antananarivo. Ministère de la Coopération, 1993, Mémento de l’Agronome, Ministère de la Coopération. Réimpression, Paris. Ramananarivo R, 2004, « Groupes de compétence et service de proximité pour le développement rural », Thèse de Doctorat d’État es Sciences physiques, ESPA, Antananarivo. Ravoson, A., 1988, La cuvette d’Antanetibe Anativolo, un face à face entre système agraire et encadrement paysannal, Mémoire de CAPEN, École Normale Niveau III, Antananarivo. Région Analamanga, 2005, Plan Régional de Développement, Région Analamanga, Antananarivo. Roegiers X., 2006, L’APC qu’est ce que c’est ? Approche par les compétences et pédagogie de l’intégration expliquées aux enseignants, EDICEF, Paris. Roux P. Y. et DIRESEB Antananarivo, 2004, Nombre d’heures de cours élèves annuelles, Projet MADERE, Antananarivo. STP CONFEMEN et PASEC, 2007, Quelques pistes de réflexion pour une éducation primaire de qualité pour tous : Rapport Madagascar, CONFEMEN-MENRS, Dakar. WWF, Le Programme cadre de l’éducation environnementale 2005-2008, 2005, Secteur ÉDUCATION, Antananarivo.

42 TABLE DES MATIÈRES

Sommaire ------i Liste des tableaux ------ii Liste des graphiques ------iii Liste des annexes------iv Résumé------v INTRODUCTION------1 I. MÉTHODOLOGIE ------4 1.Études exploratoires ------4 12. Choix de la zone d’études------4 13. Recherche bibliographique ------4 14. Reconnaissance de terrain ------5 2. Enquêtes formelles ------5 21. Choix des échantillons ------5 211. Critères géographiques ------5 212. Critères socio-économiques ------6 213. Critères techniques ------6 22. Enquêtes sur terrain ------7 221.Élaboration des fiches d’enquêtes ------7 222. Réalisation des enquêtes ------8 3. Traitement et analyse des données ------9 31. Saisie et dépouillement ------9 32. Exploitation des données ------9 4. Limites de la méthodologie ------11 II – RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS------13 1. Diagnostic du système scolaire local------13 11. Les atouts du système------13 111. L’Infrastructure scolaire------13 112. Le soutien de l’État------14 113. La théorie pédagogique------14 12. Les faiblesses internes------16 121. Insuffisance de salle de classe et d’enseignant------16 122. Mauvaise pratique de classe------18 13. La désapprobation des parents d’élèves------22 2. Situations du développement rural------24 21. Le faible rapport Niveau d’études/Développement rural------24 22. Des pratiques agricoles à l’ancienne------26 221. Faible exploitation des ressources naturelles------26 222. Difficile accès à la modernisation------31 III – DISCUSSION ET RECOMMANDATION------33 1. L’inefficacité du système éducatif------33 11. Aperçu historique des problèmes de l’éducation------33 12. Réflexion sur la situation actuelle------34 2. Le « cercle vicieux » de pauvreté------35 3. Quelques issues envisageables------36 31. Aborder sérieusement la question des réformes du système éducatif------36 32. Intégrer la population dans les stratégies de réforme------38 33. Créer un environnement économique favorable au développement------39 CONCLUSION------41 BIBLIOGRAPHIE------42 TABLE DES MATIÈRES------43 ANNEXES------44

43 ANNEXES Annexe I : Fiche d’enquête ménage

A-ENQUÊTE MÉNAGE I-LOHAM-PIANAKAVIANA -Anarana -Taona Lahy/vavy -Kilasy farany ambony -Diplôma ambony indrindra -Isan’ny zanaka : Lahy Vavy Mbola mianatra : Lahy Vavy -Kilasiny avy : Lahy Vavy -Tsy minatra intsony : Lahy Vavy -Antony tsy nianarana -Asa ataon’ny tsy mianatra II-ASA AMAN-DRAHARAHA 1.Fambolena -Tany ananana (refiny):  Tanety …………………………….Voavoly…………………………….  Tanimbary…………………………Voavoly……………………………  Ala………………………………… -Fitrandrahana:  Tanety: mivantana…………………Tsy mivantana………….  Tanimbary : mivantana…………………Tsy mivantana…. -Vokatra TANIMBARY TANETY VARY VARY MANGAHAZO KATSAKA TONGOLOBE TONGOLOGASY VELARANA VOKATRA (Kg) VOKATRA AMIDY TANETY TSARAMASO VOATABIA POIVRON VELARANA VOKATRA (Kg) VOKATRA AMIDY -Fomba fiasa  Fiasana ny TANIMBARY : Isan’ny olona manampy amin’ny asa Isan’ny olona karamaina Faharetan’ny asa (andro) Karama(andro) Fanampin-karama sakafo Fitaovam-piasana  Fandaminana :valintanana, findramana, fikambanana,  Fikarakarana tany sy voly : Zezika .zezi-pahitra .zezi-bazaha .compost Fanafody .amin’ny ahidratsy .amin’ny bibikely  Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA  Olana misy  Fanatsarana azo atao  Teti-andro  Fandaniam-bary Faharetan’ny sakafo : Fandaniana ny amidy : Fiasana ny TONGOLO :

44 Isan’ny olona manampy amin’ny asa Isan’ny olona karamaina Faharetan’ny asa (andro) Karama(andro) Fanampin-karama sakafo Fitaovam-piasana Fandaminana :valintanana, findramana, fikambanana, Fikarakarana tany sy voly : Zezika .zezi-pahitra .zezi-bazaha .compost Fanafody Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA Olana misy Fanatsarana azo atao Teti-andro Fandaniana Fandaniana ny amidy :

Fiasana ny VOLY ANTANETY : Isan’ny olona manampy amin’ny asa Isan’ny olona karamaina Faharetan’ny asa (andro) Karama(andro) Fanampin-karama sakafo Fitaovam-piasana Fandaminana :valintanana, findramana, fikambanana, Fikarakarana tany sy voly : Zezika .zezi-pahitra .zezi-bazaha .compost Fanafody Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA Olana misy Fanatsarana azo atao Teti-andro Fandaniana Fandaniana ny amidy :

2.Fiompiana -OMBY : Karazany : Isany : Toerana firaofana : Mamboly vilona : Eny/Tsia Fonenana voavoatra :Eny/Tsia Omby miasa tany : Omby afaha : Fikarakarana manokana : Vakisiny Fanafody vazaha Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA -KISOA : Karazany : Isany : Fonenana voavoatra :Eny/Tsia Kisoa afaha : Karazan-tsakafo : Fikarakarana manokana : Vakisiny Fanafody vazaha Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA 45 -AKOHO AMAM-BORONA : Fonenana voavoatra :Eny/Tsia Vorona afaha : Karazan-tsakafo : Fikarakarana manokana : Vakisiny Fanafody vazaha Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA

-TRONDRO : Karazany : Fiompiana :Eny/Tsia Sakafo manokana :Eny/Tsia Jono :Eny/Tsia Fitaovana ampiasaina Faampiasana ny vokatra Findramam-bola :OTIV/SECAM HAFA

III-MOMBAN’NY SEKOLY SY NY FANABEAZANA

-Fahitana ny sekoly: mahafapo/tsy mahafapo -Fahitana ny mpampianatra:mahafapo/tsy mahafapo -Fitondran-tenan’ny mpianatra:mahafapo/tsy mahafapo -Tombotsoa entin’ny mpianatra eo amin’ny famokarana:betsaka/eo ho eo ihany/kely/tsy misy -Ny ilàna ny sekoly eny ambanivohitra

B-GUIDE D’ENTRETIEN 1.LOHAM-PIANAKAVIANA  Izy  Ny zanany  Ny fianarany 2.ASA AMAN-DRAHARAHA  Ny fambolena - Karazany - Haben’ny tany - Fananan-tany - Vokatra - Fitaovam-piasana - Fampiasam-bola - Fikarakarana - Olana sy vaha-olana fanatsarana  Ny fiompiana - Karazany - Fikarakarana - Fampiasam-bola - Olana sy vaha-olana fanatsarana  Trandrakala  Jono  Fandrafetana fitaovam-pamokarana 3.FANANANTANY 4.TETIANDROM-PAMBOLENA 5.FIFEHEZANA NY RANO 6.FIHINDRAMAM-BOLA 7.FIKAMBANANA TANTSAHA 8.FANENTANANA SY TANTSOROKA HO AN’NY FAMOKARANA 9.FOMBA FIJERY NY SEKOLY

46 Annexe II : Fiche d’observation de classe

FICHE D’OBSERVATION DE CLASSE

Ecole:…………………………………………………….. Classe :………………………………………………….. Enseignant :…………………………………………… Statut : Fonction : FRAM Diplôme professionnel Académique :…………………………………………………… Corps et grade :…………………………………………………………………………...

TENUE DU MAÎTRE : + -

A- TEMPS EFFECTIF D’ENSEIGNEMENT APPRENTISSAGE

Appréciables oui non Observations Emploi du temps Horaire complet (27 h 30) Horaire réduit Classes échelonnées Emploi du temps respecté Nombre de jours de classe non effectués (jours vaqués, absence de l’enseignant) Bimestre1 Bimestre2 Bimestre3 Bimestre4 Bimestre5

Fréquentation scolaire des élèves Taux mensuel de fréquentation le plus G : % bas F : % Taux mensuel de fréquentation le plus G : % haut F : % -2- B-PRÉPARATION DE LA CLASSE PAR LE MAÎTRE

Appréciables ++ + - -- Observations Affichages réglementaires Registre d’appel Répartitions bimestrielles Journal de classe Fiches de préparation Utilisation des guides-maîtres Préparation du matériel Ordre et propreté de la classe

C-QUALITÉ DES TRAVAUX DES ÉLÈVES

Appréciables ++ + - -- Observations Tenue et soin des cahiers de devoirs journaliers Tenue et soin des cahiers de laçons Corrections par le maître Corrections par les élèves Régularité des travaux écrits Utilisation des exercices des manuels Cahier de composition Cahier de roulement Affichages de travaux d’élèves Cahier d’encadrement

47 D-SPÉCIFICITÉS D’UNE CLASSE MULTIGRADE

Appréciables ++ + - -- Observations Fonctionnement simultané des différentes classes Emploi du temps adapté Gestion de l’espace classe Autonomie d’apprentissage des élèves Élaboration de matériels adaptés

E-SPÉCIFICITÉS D’UNE CLASSE APC

Appréciables ++ + - -- Observations Effectivité des phases d’intégration Exploitation des cahiers de situations Respect des différentes phases des Activités d’intégration Mise en œuvre des stratégies de remédiations suite aux évaluations

F-CONDUITE DE LA SÉANCE D’APPRENTISSAGE PAR LE MAÎTRE

Appréciables ++ + - -- Observations Précision des objectifs annoncés Précision consignes, interventions adaptées Mise en pratique de la méthode active Alternance des travaux collectifs, de groupes, individuelles Utilisation des manuels élèves Maîtrise des savoirs par l’enseignant Prise en compte des interventions des élèves Gestion des erreurs des élèves Évaluation des acquis des élèves Gestion du temps Maîtrise de la langue d’enseignement de la discipline

G-ANALYSE DE LA PRATIQUE DE CLASSE PAR LE MAÎTRE, AU COURS DE L’ENTRETIEN

Appréciables ++ + - -- Observations Auto-évaluation du maître Pistes d’amélioration de la pratique Proposées par le maître

H-IMPLICATION DU MAÎTRE DANS LA COMMUNAUTÉ SCOLAIRE

Appréciables ++ + - -- Observations Participation aux conseils des maîtres Participation aux réunions FRAM Participation aux réunions FAF Relation avec la communauté et les autorités locales Implication dans des activités péri et para- scolaires

48 Annexe III: Résultats statistiques des enquêtes « Ménage »

Tableau 8 : Données Ménage

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t d r D n d â b s c C S v o a g p r s E a a A O b n i t a m o t t a c R I h p T C o N b N

1 46 1 1 6 1 8 6 3 3 3 1 2 5 2,50 0,25 0 0 0 0 0 2 0 2 4

2 56 1 0 8 8 10 5 3 2 2,5 1 1,5 0,75 0,50 0,6 0 0 0 0 0 2 0 2 1

3 38 1 1 3 1 5 1,5 1 0,5 1 0,5 0,5 0,5 1,00 0 0 0 0 0 0 2 0 2 0

4 29 1 0 4 1 6 4 2 2 2,5 0,5 2 6 3,00 0,03 0 0 0 0 0 2 0 2 2

5 49 1 0 5 2 7 3 2 1 2 1 1 2,3 2,30 0,03 0 0 0 0 0 1 0 2 0

6 48 1 1 5 3 7 1,5 1 0,5 1 0,5 0,5 0,7 1,40 0,02 0 0 0 0 0 0 0 0 0

7 61 1 2 10 8 12 1 0,5 0,5 1 0,5 0,5 1,5 3,00 0,25 0,25 0 0,01 0 1 3 1 2 1

8 49 1 1 7 6 9 2 1 1 1 0 1 3 3,00 0 0,4 0 0 0 0 0 0 0 0

9 49 1 0 3 1 5 3 1 2 2,5 0,5 2 5 2,50 0,2 0,2 0 0 0 0 0 1 0 3

10 49 1 0 8 3 10 4 3 1 4 3 1 2,5 2,50 0,5 1 0 0,5 0 1 2 1 5 0

11 27 1 0 1 0 3 1 0,5 0,5 1 0,5 0,5 1 2,00 0 0,5 0 0 0 1 2 0 2 0

12 36 1 1 3 1 5 5 2 3 3 0 3 5 1,67 0 0 0 0 0 0 1 0 2 1

13 38 1 2 3 1 5 3,75 3 0,75 1,75 1 0,75 1,7 2,27 0,2 0,3 0 0 0 0 0 0 0 1

14 55 1 1 12 5 14 10 5 5 10 5 5 15 3,00 0 0 0 0 0 0 2 0 9 0

15 31 1 0 3 1 5 2 1 1 2 1 1 2 2,00 0 0 0 0 0 0 1 0 4 1

44 1 5 3 7 3,52 1,93 1,58 2,55 1,07 1,48 3,46 2,33 0,14 0,18 0 0,03 0 0,20 1,33 0,20 2 1 Source : enquête Auteur (2008).

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t d r d D n â b a s c C S o v g r p s E a a A O b n i t a m o t t a c h R I p T C o N b N

16 23 2 1 1 0 3 1,6 1 0,6 1,6 1 0,6 0,5 0,83 0,25 0,4 0 0 0 0 2 0 2 2

17 43 1 0 3 0 5 5,5 3,5 2 4 2 2 4 2,00 0,2 0 0 0 0 0 2 0 2 1

18 35 1 1 2 0 4 3,5 2 1,5 3 1,5 1,5 4 2,67 0 0 0 0,05 0 1 2 0 2 1

19 21 2 1 2 0 4 2 1 1 1,5 0,5 1 2 2,00 0,05 0 0 0 0 0 2 0 2 2

20 45 1 0 5 2 7 4,5 3 1,5 3,5 2 1,5 3 2,00 0,03 0,25 0 0,06 0 0 1 0 2 0

21 56 1 1 7 5 9 6 3 3 4 1 3 7 2,33 0,02 0 0 0 0 1 0 0 2 3

22 46 1 0 4 1 6 3 2 1 3 2 1 2 2,00 0,05 0,34 0 0 0 1 3 1 2 1

23 37 1 1 7 6 9 3 2 1 2,7 1,7 1 2 2,00 0,25 0,4 0 0 0 0 0 0 2 0

24 54 1 0 6 3 8 3 2 1 2 1 1 2 2,00 0,5 0,5 0 0 0 0 0 1 2 2

25 44 2 0 4 0 6 5 3 2 4 3 1 2,5 2,50 0,07 0,3 0 0,17 0 1 2 0 5 0

26 23 1 3 2 0 4 1,5 1 0,5 1,5 1 0,5 1 2,00 0,2 0 0 0 0 1 2 0 2 0

27 57 1 0 7 5 9 5 3 2 3 2 1 2 2,00 0,2 0 0 0 0 0 1 0 2 1

28 51 2 0 4 1 6 3,5 2,5 1 2,5 1,5 1 1,7 1,70 0,3 0,04 0 0,03 0 0 0 0 2 1

29 44 2 0 6 3 8 5 3 2 3 2 1 1,7 1,70 0,5 0,08 0 0,07 0 0 2 0 2 2

30 56 1 0 8 3 10 7 4 3 6 3 3 8 2,67 0,06 0,13 0 0,12 0 1 1 1 2 3

42 1 5 2 7 3,94 2,40 1,54 3,02 1,68 1,34 2,89 2,16 0,18 0,16 0 0,03 0 0,40 1,33 0,20 2 1 Source : enquête Auteur (2008).

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t d r d D n â b a s c C S o v g p r s E a a A O b n i t a m o t t a c h R I p T C o N b N 1

3 56 1 0 7 4 9 6 3 3 3 2 3 7 2,33 0,06 0,4 0 0 0 0 2 0 2 0 2

3 23 1 1 2 1 4 3 2 1 2,5 1 1 2 2,00 0,5 0,05 0 0 0 0 2 0 2 0 3

3 26 1 2 3 1 5 2 1 1 1 1 1 2 2,00 0,25 0,05 0 0 0 0 2 0 2 0 4

3 34 1 1 4 2 6 2 1 1 2,5 1 1 2 2,00 0,03 0 0 0 0 0 1 0 2 2 5

3 22 1 0 2 2 4 3 2 1 3 2 1 5 5,00 0,03 0 0 0 0 0 1 0 2 0 6

3 38 1 0 5 1 7 3 2 1 2 1 1 2 2,00 0,02 0 0 0 0 0 0 0 0 0 7

3 24 1 0 2 2 4 2 1,5 0,5 1,5 1 0,5 1,5 3,00 0 0,25 0 0 0 1 1 1 2 3 8

3 53 1 1 8 5 10 6 4 2 6 4 2 5 2,50 0,8 0,3 0,03 0,04 0 1 2 1 2 1 9

3 24 1 0 3 0 5 4 2 2 3 2 1 2 2,00 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0

4 35 1 1 5 1 7 4 2 2 4 2 2 4 2,00 0,07 0,09 0 0,5 0 1 2 1 5 0 1

4 44 1 1 6 1 8 2 1 1 2 1 1 2 2,00 0 0 0 0 0 1 0 0 2 1 2

4 38 1 0 4 1 6 2,5 1 1,5 2 1 1 2 2,00 0 0 0 0 0 0 1 0 2 1 3

4 41 1 1 4 1 6 3,75 3 0,75 1,75 1 0,75 2 2,67 0,75 0,06 0 0 0 0 0 0 0 0 4

4 27 1 1 2 2 4 3 2 1 3 2 1 2 2,00 0,5 0,4 0 0 0 0 2 0 2 0 5

4 45 1 2 6 1 8 9 5 4 8 4 4 8 2,00 0,04 0,67 0,04 0,04 0 1 2 1 6 5

35 1 3 2 6 3,68 2,17 1,52 3,02 1,73 1,42 3,23 2,28 0,20 0,15 0,00 0,04 0 0,33 1,20 0,33 2 1 Source : enquête Auteur (2008).

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46 45 1 0 5 1 7 5 3 2 3 3 2 5 2,50 0,5 0,04 0 0 0 0 2 0 2 0

47 24 1 0 2 2 4 4 2 2 2,5 2 2 4 2,00 0,2 0,05 0 0,05 0 1 2 0 2 2

48 43 1 0 7 2 9 4 3 1 1 1 0,5 1 2,00 0,04 0 0 0 0 0 2 0 0 0

49 52 1 0 8 5 10 6 4 2 2,5 3 2 5 2,50 0,75 0 0 0 0 0 2 0 2 1

50 51 1 1 9 7 11 5 3 2 5 3 2 4 2,00 0,04 0,2 0 0 0 0 1 0 2 0

51 29 1 1 4 2 6 2 1 1 1 0,5 0,5 0,7 1,40 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

52 34 1 1 3 1 5 1,5 1 0,5 1 0,5 0,5 1,5 3,00 0 0 0 0 0 0 0 1 2 1

53 33 1 1 3 2 5 2 1 1 2 1 1 3 3,00 0,05 0,5 0 0 0 0 1 0 2 0

54 47 1 0 7 3 9 4 2 2 3 1 2 5 2,50 0 0 0 0 0 0 0 1 2 0

55 51 1 0 8 6 10 6,5 3,5 3 5 3 2 4,5 2,25 0,2 0,07 0 0 0 1 2 1 2 0

56 23 1 0 2 2 4 2 1 1 1 0,5 0,5 1 2,00 0 0 0 0 0 1 2 0 2 0

57 25 1 1 2 2 4 2 1 1 4 1 3 7 2,33 0,04 0,04 0 0 0 1 1 0 2 1

58 30 1 2 2 2 4 4 3 1 1,75 1 0,75 1,7 2,27 0,75 0,04 0 0 0 1 2 1 0 2

59 22 1 1 2 2 4 3 2 1 3 2 1 2 2,00 0,02 0 0 0 0 0 2 0 2 0 60 56 3 3 6 2,00 0,5 0,2 0 0 0 0 1 0 4 1 2 0 7 5 9 7 4 3 6 38 1 5 3 7 3,87 2,30 1,57 2,78 1,70 1,52 3,43 2,26 0,21 0,08 0 0,00 0 0,33 1,33 0,27 2 1 Source : enquête Auteur (2008).

50 Tableau 9 : Données Ménage apurées

Usage Niveau Accès à la Rendement Plantation Code Ménage d'intrants Mécanisation d'Étude microfinance rizicole d'oignon agricoles M12 1 0 0 0 2 0 M6 1 1 1 2 3 0 M1 1 0 0 2 3 2 M2 1 0 0 2 1 2 M5 1 0 0 0 1 2 M7 1 0 0 0 3 2 M11 1 0 0 1 2 0 M13 1 0 0 2 3 2 M3 0 0 0 2 3 0 M4 0 0 0 1 2 0 M8 0 1 1 1 3 0 M9 0 1 1 2 3 0 M10 0 0 1 2 2 0 M14 0 0 0 1 2 2 Source : enquête Auteur (2008).

Annexe IV : Statistiques Agricoles

Tableau 10 : Superficies agricoles de la commune d’Antanetibe Anativolo

DÉSIGNATION SUPERFICIE en Ha Superficie non cultivée 3490 Bas fonds rizicultivé 2640 Tanety cultivés 2184 Riz total 2780 Manioc 650 Haricot 304 Oignon 236 Arachide 198 Maïs 172 Taro 107 Tomate 90 Ail 80 Concombre 50 Poivron 45 AUTRES 24 Source : Commune Antanetibe Anativolo (2007), CIRDR Anjozorobe (2007)

Tableau 11 : Animaux d’élevage de la commune d’Antanetibe Anativolo

BOVIN PORCIN CAPRIN/OVIN VOLAILLE NOMBRE DE TÊTE 3703 1124 51 15201 Source : CIRDR Anjozorobe (2007) 51 Tableau 12 : Principales cultures de la commune d’Antanetibe Anativolo

Riz Irrigué Riz Pluvial Manioc Haricot Oignon /Ail Maïs Tomate Poivron Surface en Hectare 2640,00 228,00 420,00 205,00 316,00 95,00 24,00 5,00 Production en tonne 6575 365 6600 210 3605 210 600 60 Rendement en t/ha 2,49 1,60 15,71 1,02 11,41 2,21 25,00 12,00 Source : CIRDR Anjozorobe (2007)

Annexe V : Statistiques sur le système éducatif

Tableau 13 : Résultat de l’évaluation des enseignants Titulaires

ENS. TITULAIRES T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 NOTES THÉMATIQUES 1 Tenue du maître 10 11 14 13 15 10 11 9 10 11 11,4

2 Temps apprentissage 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12

3 Préparation de classe 10 12 9 8 11 7 6 10 6 12 9,1 4 Qualité des travaux des élèves 8 10 5 7 9 8 9 6 9 9 8 5 Spécificités d’une classe multigrade 10 9 11 11 9 9 8 10 10 10 9,7 6 Spécificités d’une classe APC 5 6 7 4 6 8 6 7 9 8 6,6 Conduite de la séance d’apprentissage par le 7 9 9 8 7 8 9 6 9 6 10 8,1 maître

8 Analyse de la pratique de classe par le maître 3 5 6 6 5 7 4 5 6 5 5,2

Implication du maître dans la communauté 9 13 12 13 15 12 14 12 10 12 15 12,8 scolaire NOTES 8,7 9,2 9,3 8,9 9,2 9,2 8,3 8,7 8,7 9,8 9 Source : Auteur (2008)

Tableau 14 : Résultat de l’évaluation des enseignants suppléants

ENS. SUPPLÉANTS S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 NOTES THÉMATIQUES 1 Tenue du maître 9 10 10 11 10 12 9 10 10 11 10,2

2 Temps apprentissage 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12,0

3 Préparation de classe 9 12 11 6 9 15 9 10 10 13 10,4 4 Qualité des travaux des élèves 9 8 7 6 8 9 7 7 6 7 7,4 5 Spécificités d’une classe multigrade 10 9 10 8 10 8 9 10 8 9 9,1 6 Spécificités d’une classe APC 4 3 6 5 7 8 5 4 5 4 5,1 Conduite de la séance d’apprentissage par le 7 8 9 5 4 6 7 8 9 5 7 6,8 maître

8 Analyse de la pratique de classe par le maître 3 2 4 3 5 2 3 5 3 3 3,3

Implication du maître dans la communauté 9 12 10 11 12 9 10 11 11 10 11 10,7 scolaire NOTES 8,3 8,1 8,2 7,4 8,5 9 7,9 8,3 7,4 8,2 8,1 Source : Auteur (2008)

52 Tableau 15 : Taux de flux de l’EF1 de la ZAP d’Antanetibe Anativolo (Année 2006-2007)

EFFECTIFS TAUX EF1 Total Redoublants Promus TRdb Tpro Tabd SECTEUR PUBLIC : EPP Ambatoasana 316 65 251 18,68 72,13 9,20 EPP Mahamaintiomby 196 26 170 14,05 91,89 -5,95 EPP Andranovelona 276 86 190 30,94 68,35 0,72 EPP Belanitra 290 40 250 13,70 85,62 0,68 EPP Merinavaratra 197 42 155 22,22 82,01 -4,23 EPP Antanetibe Anativolo 1011 309 702 30,03 68,22 1,75 EPP Ambohimitsinjorano 315 61 254 22,10 92,03 -14,13 EPP Andranomadio 532 81 451 13,82 76,96 9,22 EPP Ambohijavona 246 40 206 12,82 66,03 21,15 Sous-Total Public 3379 750 2629 21,46 75,22 3,32 SECTEUR PRIVÉ : EPC St Vincent de Paul Belanitra 50 3 47 3,33 52,22 44,44 EPC St Joseph Mandritsara 142 23 119 21,30 110,19 -31,48 Ec.Privée Fanavotana Mandritsara 97 17 80 15,45 72,73 11,82 EPC F.M.Jesoa Antanetibe/Anativolo 52 2 50 5,13 128,21 -33,33 E.P.Iavontsoa Antanetibe/Anativolo 100 15 85 11,28 63,91 24,81 C.I.M. Antanetibe/Anativolo 195 21 174 11,86 98,31 -10,17 EPC St Jean Baptiste Ambohibary 93 20 73 22,22 81,11 -3,33 EPC St Bienvenu Soanierana 90 8 82 9,88 101,23 -11,11 Sekoly Katolika Md Josefa Mahatsinjo 107 0 107 0,00 124,42 -24,42 EPC St Joseph Amparihivola 52 11 41 23,40 87,23 -10,64 EPC St François-Xavier Ikotovola 167 40 127 47,06 149,41 -96,47 EP Manohisoa Belanitra 62 9 53 Sous-Total Privé 1207 169 1038 16,16 99,24 -15,39 TOTAL DE LA ZAP 4586 919 3667 20,24 80,75 -0,99 -TRdb : Taux de redoublement,-Tpro : Taux de promotion,-Tabd : Taux d’abandon Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Tableau 16 : Taux de flux de l’EF2 de la ZAP d’Antanetibe Anativolo (Année 2006-2007)

EFFECTIF TAUX EF2 Total Redoublants Promus TRdb Tpro Tabd CEG ANTANETIBE ANATIVOLO 485 23 462 5,26 105,72 -10,98 École Privée Fanavotana MANDRITSARA 23 0 23 nc nc nc

Collège C.I.M. ANTANETIBE ANATIVOLO 217 42 175 nc nc nc TOTAL DE LA ZAP 725 65 660 5,26 105,72 -10,98 -TRdb : Taux de redoublement,-Tpro : Taux de promotion,-Tabd : Taux d’abandon,-nc : non calculé Source : CISCO Anjozorobe (2008)

53 Tableau 17 : Ratio Élève-salle (Année 2006-2007)

NB ÉCOLES NB ÉLÈVES NB SALLES RATIO ÉLÈVE SALLE Pub Com Pri Tot Pub Com Pri Tot Pub Com Pri Tot Pub Com Pri Tot ZAP 9 0 12 21 3379 0 1194 4573 51 0 31 82 66 0 39 56

CISCO 201 54 74 329 29750 3328 6840 39918 603 93 192 888 49 36 36 45

Pub : public,-Com : communautaire,-Pri : privé,-Tot : total

Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Tableau 18 : Ratio Élève-Maître (Année 2006-2007)

NB ÉLÈVES NB ENSEIGNANTS RATIO ÉLÈVE MAITRE pub Pub Pub Pub Com + Pri Tot Pri Tot Tit Pub Pri Tot com Tit sup Tot Tit + sup ZAP 3379 0 3379 1194 4573 29 34 63 30 93 117 54 54 40 49

CISCO 29750 3328 33078 6840 39918 354 476 830 180 1010 84 36 40 38 40

Tit : Titulaires,-Sup : Suppléants Source : CISCO Anjozorobe (2008)

Tableau 19 : Performance du premier cycle (Année 2006-2007)

EFFECTIFS TAUX ZAP CISCO

Population de 6 ans 711 6082

Nouveaux inscrits en CP1 663 7428

TAUX D'ACCÈS EN CP1 93,24 122,12

Population de 10 ans 592 5318

Effectif CM2 589 5199

Redoublants CM2 162 1042

TAUX D'ACHÈVEMENT 72,17 78,17

Population de 6 à 10 ans 3222 28373

Effectif EF1 4573 39918

TAUX BRUT DE SCOLARISATION 141,94 140,69

Effectif EF1 6 à 10 ans 3108 28586

TAUX NET DE SCOLARISATION 96,47 100,00

Source : CISCO Anjozorobe (2008)

54 Tableau 20 : Formules pour le calcul des indicateurs de performance scolaire

INDICATEURS PROCÉDÉS

Effectif Élèves EF1 Taux Brut de Scolarisation (TBS) TBS = ————————— x 100 Population 6 à 10 ans Effectif Élèves EF1 6 à 10ans Taux Net de Scolarisation (TBS) TBS = ————————— x 100 Population 6 à 10 ans Effectif Élèves CP1 Taux d’accès (TAcc) TAcc = ———————— x 100 Population 6 ans Effectif Élèves CM2 Taux d’Achèvement (TAch) TAcc = ———————— x 100 Population 10 ans Effectif Redoublants N Taux de redoublement (TRdb) TRdb = ————————— x 100 Effectif Elèves N-1 (Eff N-1)-Promus N- Rdb N Taux d’abandon (TAbd) TAbd = ——————————x 100 Effectif Elèves N-1 Effectif admis CEPE Taux de réussite (TR) TR = ———————— x 100 Effectif Présents CEPE Effectif Elèves Ratio Élève Salle(RES) RES = ——————————— Eff. Salles fonctionnelles Effectif Élèves Ratio Élève maître(REM) REM = —————————— Eff. Enseignants en salle Source : IMATEP(2004).

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