UNIVERSITE D’ DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS SOCIETE ET AMENAGEMENT

LA DIMENSION GEOGRAPHIQUE DE LA PAUVRETE AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE DE ,DISTRICT DE

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master II Présenté par: RABENATOANDRO Eulie Miora

Sous la direction de M. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de conférences.

Date de soutenance : 16 Décembre 2016

1 2 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS 2 : SOCIETE ET AMENAGEMENT Grade : MASTER 2

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La dimension géographique de la pauvreté au sein de la Commune Rurale de Sadabe District de Manjakandriana

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master II

Elaboré par :

RABENATOANDRO Eulie Miora

Sous la direction de

M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

Membres du jury :

Président : Mr. James RAVALISON, Professeur Rapporteur : Mr. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de conférences Juge : Mr. Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences

Décembre 2016 Date de soutenance : 16 Décembre 2016 Année Universitaire : 2015-2016 3 REMERCIEMENTS

L`élaboration du présent document n`aurait pas été réalisée sans la bienveillance de notre Seigneur et l`appui appréciable de diverses personnes, que nous tenons à remercier vivement. Ces quelques lignes leurs sont dédiées, en expression de ma reconnaissance ; Tout d`abord, à Dieu Tout Puissant, pour la santé, la force, la sagesse, le savoir et la précieuse bénédiction qu`il a eu la bonté de m’accorder afin de me permettre de mener à terme ce travail. Je tiens à adresser mes sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cet ouvrage Ensuite, j’exprime ma profonde gratitude à l’endroit de : • Monsieur James RAVALISON, Professeur titulaire qui a donné de son précieux temps pour présider la soutenance de ce mémoire ; • Monsieur Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences qui a accepté d’apporter son appréciation au présent travail ;

• Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, par sa patience et sa compréhension, à diriger ce travail de recherche pour que je réussisse jusqu’au bout et qui n’a pas aussi ménagé ses expériences et ses connaissances pour rendre cette œuvre digne d’un travail scientifique. • Tous les enseignants au département de Géographie qui m’a donné de nombreuses connaissances et savoirs. • Toutes les personnes ressources dans la commune rurale de Sadabe, y compris la maire de la commune de Sadabe ainsi que les habitants dans les villages enquêté, qui m’ont dirigée dans mes recherches, • Ma famille qui n`a pas cessé de m’encourager tout au long de mon cursus et surtout pour leurs soutiens affectueux et généreux ; en particulier à mes Parents qui m’a sans cesse soutenu tout au long de mes études. • Mes nombreux amis et amies pour leurs aides morales et financières. • Et surtout aux anonymes qui m’ont aidé de près ou de loin dans ma recherche.

4 SOMMAIRE

REMERCIEMENTS SOMMAIRE ...... i RESUME...... ii Liste des acronymes ...... iii Liste de tableau...... iv Liste des CARTES ...... iv Liste des photos...... iv Liste des figures ...... iv INTRODUCTION GENERALE...... 1 Partie I : « CONCEPTS ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE » CHAPITRE I: CONCEPTUALISATION DE LA PAUVRETE...... 4 CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE ...... 13

Partie I : « AMPLEUR DE LA PAUVRETE ET SON ETENDUE DANS LA COMMUNE RURALE DE SADABE» CHAPITRE III : LES CONTEXTES DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE SADABE...... 21 CHAPITRE IV : LES ASPECTS DE LA PAUVRETE A SADABE ...... 29

Partie I : « PERSPECTIVES DE LA PAUVRETE AU NIVEAU LOCAL ET NATIONAL » CHAPITRE V : LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL...... 46 CHAPITRE VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVE D’AVENIR ...... 53 CONCLUSION GENERALE ...... 63 BIBLIOGRAPHIE ...... 65 LISTE DES ANNEXES...... i TABLE DES MATIERES ...... vi

i RESUME

La pauvreté est un phénomène qui touche le monde entier, elle reste remarquablement un phénomène rural. Ce phénomène peut approcher à des différentes manières car elle prend aussi des différentes formes. Le phénomène de pauvreté dans les zones rurales des pays en développement est profond (près de trois pauvres sur quatre à l'échelon mondial vivent dans des zones rurales) et reste un thème particulièrement discuté. La commune rurale de Sadabe est l’une des 25 communes composant le district de Manjakandriana dans la région , Province Autonome d’Antananarivo. Cette commune est constituée par 24 « Fokontany » qui couvrent une superficie de 230,92km2. Elle est traversée par la RIP n° 19. Elle se situe à 53km de la capitale, à 23 km de Talatanivolonondry et à 70 km du chef-lieu du district de Manjakandriana. Malgré les différentes potentialités en son sein, on assiste à l’enracinement profond du phénomène de pauvreté au sein de la commune. En général, les problèmes sont basés sur les obstacles au niveau de la croissance économique, et aussi le problème de mise en valeur de l’espace géographique qui est liée aux techniques rudimentaires adoptées par les ancêtres. Alors on peut également exprimer le problème de mentalité : utilisation de système de production dévastatrice pour l’environnement et la destruction dans la forêt. De plus, le problème de voie de communication entraîne une grande difficulté pour l’écoulement des produits surtout pendant et juste après la période de pluie. Même s’il y a eu l’instauration d’un poste avancé de la gendarmerie dans cette commune, l’insécurité sociale persiste encore. Le problème d’accès en eau potable est aussi une contrainte sociale pour la commune. La paupérisation en zone rurale constitue également un obstacle au développement de cette zone. Du fait de ces problèmes d’insécurité sociale, l’analphabétisme devient aussi un obstacle au développement du capital humain dans la commune. Enfin, cette commune ne bénéficie pas jusqu’à maintenant d’électricité, ni d’installation de réseau de communication. Pour la réalisation de ce dossier, les démarches de recherche se basent sur la capitalisation de sources documentaires sur la pauvreté, les collectes des informations sur terrain et enfin les travaux cartographiques et la rédaction.

Mots clés : Sadabe, pauvreté rurale, développement local, développement rural, pauvreté

ii Liste des acronymes

Ar : Ariary CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel CR : Commune Rural CSB : Centre de Santé de base DCPE : Document Cadre de Politique Economique DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté EPM : Enquête Périodique des Ménages ENSOMD : Enquête Nationale sur le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement FAO : Food and Agriculture Organisation FID : Fonds d’Intervention pour le Développement IDH : Indicateur de Développement Humaine INSTAT : Institut National de la Statistique IPH : Indicateur de Pauvreté Humaine MAP : Action Plan ODD : Objectifs du Développement Durable OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement ONG : Organisme Non Gouvernementale OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola PK : Points Kilométriques PADR : Plan d'Action pour le Développement Rural PAS : Programme d’Ajustement Structurel PCD : Plan Communal de Développement PDC : Projet de Développement Communautaire PGE : Politique Générale de l’Etat PND : Politique National de Développement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural PSSA : Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire RIP : Route d’Intérêt Provinciale SAFAFIM : Sampan’asa Fampivoarana Fanilon’iMadagasikara

iii SAHAFANILO : L’association Fanilon’i Madagasikara SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière d’Alimentation et de Nutrition Elargie SONUB : Soins Obstétricaux et Néonatales d’Urgence de Base SNDR : Stratégies Nationales de Relance pour le Développement

Liste de tableau

Tableau n°01 Répartition de la population de la commune rurale de Sadabe Tableau n°02: Principaux indicateurs concernant la population de la commune de Sadabe. Tableau n°03: Les personnels de service sanitaire Tableau n°04: utilisation des principaux produits (en %)

Liste des CARTES

Carte n°01: Localisation de la commune de Sadabe Carte n°02: Carte routière de la commune rurale de Sadabe Carte n°03: Occupation du sol dans la commune rurale de Sadabe Carte n°04: Densité de la population au sein de la commune rurale de Sadabe Carte n°05: Accès à l’éducation au sein de la commune rurale de Sadabe Carte n°06: Infrastructures de base au sein de la commune rurale de Sadabe Carte n°07: Couverture spatiale d’adduction en eau potable

Liste des photos

Photo n°01: Marché hebdomadaire dans la commune de Sadabe Photo n°02: Type de maison rurale au sein de la commune de Sadabe Photo n°03: Exemple d’une famille nombreuse dans la commune de Sadabe Photo n°04: Dégradation de l’environnement au sein de la commune de Sadabe

iv Liste des figures

Figure n°01:Diagramme de la répartition de population par tranche d’âge Figure n°02: Diagramme de la répartition de population par secteur d’activité Figure n°03 : Diagramme des surfaces cultivées Figure n°04: diagramme des productions annuelles

v INTRODUCTION GENERALE

Le monde actuel est exposé à des plus grands nombres des problèmes. L’un d’entre eux est le phénomène de pauvreté. Au cours de dernières décennies, ce concept de pauvreté constitue un phénomène complexe ; et qui fait donc l’objet de nombreux débats. Le mot pauvreté est multidimensionnel et ses conséquences sont multiples et complexes suivant les pays considérés. Elle est un phénomène qui touche le monde entier, qui est remarquablement un phénomène rural, car le taux de pauvreté en milieu rural est plus élevé. Dans le monde, les pays les plus pauvres se trouvent principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. On les appelle les « pays du Sud » ou « Tiers-monde ». Madagascar compte parmi les pays les plus pauvres du monde, 2 /3 de la population Malgache vivent dans la pauvreté1. Selon le PNUD, Madagascar est classé à la 135e place sur 169 pays en 2010, avec un indice de Développement Humain (IDH) de 0,435 ; et de 135 e sur 192 pays avec 0,498 en 20132. Selon l’estimation de l’INSTAT (2013), environ 85%3 des pauvres à Madagascar vivaient en zone rurale4. Dans la région Analamanga, district de Manjakandriana, Sadabe est une commune rurale où le phénomène de pauvreté se fait sentir sur le quotidien de la population. La commune d’études est située sur la coordonnée géographique entre la latitude Sud 18°31 et 18°38 ainsi que la longitude Est entre 47°38 et 47°46 (cf.carte n°1) .Dans cette commune rurale la pauvreté se présente par des nombreuses dimensions qui sont liée par l’insuffisance ou l’absence quasi-totale de toutes les infrastructures sociales qui constitue un frein au développement économique et sociale de la commune. Mais cette localité d’études dispose de vastes espaces et possède également diverses potentialités agricoles. Ce Mémoire s’intitule : « Les dimensions géographique de la pauvreté au sein de la commune rurale de Sadabe, district de Manjakandriana » (Région ANALAMANGA). Pour traiter ce thème, nous allons répondre à la problématique qui s’articule sur la question principale suivante : « Quelles sont les enjeux géographiques de la pauvreté rurale au sein de la Commune Rurale de Sadabe ? ». Pour mieux connaître ces éléments, nous allons répondre aux questions suivantes : d’abord, analyses des origines géographiques de la pauvreté dans la commune rurale? Ensuite quels sont les éléments ou les différentes formes

1 http://guide.toutmada.com/la-pauvrete-a-madagascar/decouvrir223.html 2 Source : Idem 3 PND, 2015-2019 :83% des populations Malgache vit en milieu rural 4 http://instat.mg/statistiques/structure-et-facteurs-determinants-de-la-pauvrete-a-madagascar/

1 ainsi que les aspects majeurs et les manifestations de la pauvreté au sein de la commune rurale de Sadabe? Enfin, Dans quelles mesures les infrastructures socio-économiques contribuent-elles au développement de la CR Sadabe et quelques pistes de solution ? Les objectifs de cette étude consistent à interpréter l’enracinement de la pauvreté en milieu rural à l’exemple de la Commune Rurale de Sadabe, et à fournir les éléments essentiels permettant de comprendre la dimension géographique de pauvreté dans cette Commune Rurale. L’étude permettra également de faire connaître les avantages socio-économiques des paysans en valorisant leur vaste espace, ensuite l’importance des infrastructures sociales, puis évoquer les contraintes au développement de la commune rurale de Sadabe. Enfin, elle contribuera à l’amélioration des conditions et des cadres de vie de la population rurale. En tant qu’originaire de cette zone, nous avons la connaissance fine de la zone d’études et on connaît les problèmes qui se posent dans cette zone. Pour la réalisation de ce mémoire, nous avons suivi une démarche simple qui se divise en trois grandes phases : la documentation ou l’exploration bibliographique, puis les travaux sur terrains et enfin le traitement des données recueillies et la rédaction du mémoire D’abord, nous avons procédé à la documentation sur le thème et la zone d’étude auprès des divers endroits : auprès de nombreux bibliothèques et instituts en se référant aux ouvrages généraux, spécifiques, revues et articles, cartes. Ce qui nous a permis de recueillir toutes les données nécessaires. Ces informations nous ont servi ensuite d’appui et de renseignement afin de mieux connaitre le thème choisi. Pour bien cerner l’intérêt spatial, des travaux cartographiques ont été entrepris, plus particulièrement, sur la localisation de la zone d’études et sur la dimension géographique de la pauvreté. Ensuite, la deuxième étape est marquée par les travaux sur terrains se traduisant par des enquêtes auprès des ménages et des personnes ressources du Fokontany et de la Commune. Pour réaliser ce travail de mémoire, la structure de la rédaction se subdivise en trois grandes parties : • En première partie, nous parlerons de la conceptualisation de la pauvreté ainsi que de la méthodologie de la recherche • En deuxième partie, nous aborderons les ampleurs de la pauvreté et son étendue dans la commune rurale de Sadabe. • En troisième partie les problèmes majeurs de la commune et des perspectives de la pauvreté au niveau locale et nationale.

2 Première partie :

CONCEPTS ET METHODOLOGIES DE LA RECHERCE

3 CHAPITRE I: CONCEPTUALISATION DE LA PAUVRETE A- Définitions Pour définir la pauvreté 5 , les idées sont divergentes car ils existent plusieurs définitions ; ce qui caractérise ainsi le caractère multidimensionnel de la pauvreté : Selon l'usage le plus courant6, la pauvreté caractérise la situation d'un individu qui ne dispose pas des ressources réputées suffisantes pour vivre dignement dans une société. Elle peut définir l'insuffisance de ressources qui peuvent être des ressources matérielles (la nourriture, l’accès à l'eau potable, les vêtements, le logement, ou les conditions de vie), mais aussi des ressources non matérielles (éducation, respect,…). Une personne qui vit dans la pauvreté, c’est une personne qui ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins essentiels alimentaires et non alimentaires Selon la Commission Européenne, la pauvreté est un phénomène couvrant dans son acception non seulement l'absence de revenus et de ressources financières, mais inclut aussi la notion de vulnérabilité, ainsi que des facteurs tels que l'absence d'accès à une alimentation adéquate, à l'éducation et à la santé, aux ressources naturelles et à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au crédit, à l'information et à la participation politique, aux services et aux infrastructures7. Selon la banque mondiale, la pauvreté a des « dimensions multiples » et de « nombreuses facettes » et qu’elle est la résultat des processus économique, politique, et sociaux interagissant entre eux dans des sens qui exacerbent l’état d’indigence dans lequel vivent les personne pauvres8. Selon le PNUD, la pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel 9. C’est un manque de revenus qui pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s’agit d’un problème multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectorielles intégrés. La population pauvre désigne l’ensemble des personnes vivant dans un pays ou un milieu désigné qui connaissent l’état de pauvreté. La pauvreté peut être définie comme le non

5 5Pauvreté : Pour mieux cerner la pauvreté, il est intéressant de se référer à l'étymologie du terme. En effet la pauvreté tire son origine du mot latin « pauper » (peu ou petit) qui est elle-même proche du grec « peina » (la faim). La traduction grecque du mot « pauvreté » est « aporia » qui signifie absence de chemin. Nous constatons qu'en rapprochant les deux origines, nous aboutissons à une double conception de la pauvreté : c'est une notion à la fois quantitative en ce sens qu'elle traduit, le manque de nourriture et qualitative en ce sens qu'elle traduit la condition psychologique de celui ou celle qui ne peut trouver son chemin. 6 Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvreté(cours gouvernance rurale en M1) 7 http://economierurale.revues.org/2315 8 La pauvreté selon le PNUD et la Banque mondiale, Emmanuelle Benicourt, disponible Sur :https://etudesrurales.revues.org/68 9Idem

4 satisfaction des besoins fondamentaux : nourriture, habillement, logement10. Mais la pauvreté soulève des situations plus complexes dont les ampleurs sont mesurées par des indicateurs : taux de mortalité infantile, taux d’analphabétisation, taux d’accès à l’eau potable… La statistique qualifie une personne pauvre par le niveau de son revenu lorsque ce dernier est inférieur au seuil indiqué sur le plan national. En d’autres termes, les populations pauvres manquent de moyens par rapport aux autres. Leur situation économique est difficile (elles manquent d’argent), elles ne peuvent pas satisfaire leurs besoins essentiels comme se nourrir, avoir accès à l’eau potable et aux soins, s’habiller, se loger correctement et aller à l’école... La pauvreté est un état de cumul de désavantage ou lacune : les situations de la pauvreté peuvent combiner un triple déficit des individus au niveau de leur intégration dans la vie communautaire et de leur ressource économique mais aussi sur le plan de leur capital culturel. La pauvreté est un phénomène complexe, il change selon les circonstances des lieux et de temps. Donc la pauvreté, c’est l’état d’une personne qui est privée des ressources nécessaires pour vivre décemment dans son environnement mais le mot pauvreté peut se définir par plusieurs termes.

1) Dimensions de la pauvreté Plusieurs définitions ont été avancées dans le but de caractériser et de mesurer la pauvreté. Ce qui caractérise ainsi les caractères multidimensionnel de la pauvreté. On rencontre plusieurs dimensions dans la façon de considérer la pauvreté. D’une part elle a des dimensions économiques11 et d’autre part des dimensions non économiques ou dimensions humaines12. 1-1) Les dimensions économiques de la pauvreté Concernant les dimensions économiques de la pauvreté, on peut distinguer 3 formes des pauvretés : pauvreté monétaire, pauvreté des conditions de vie, pauvreté des potentialités. a) Pauvreté monétaire : La pauvreté monétaire ou de revenu résulte l’insuffisance des ressources qui engendrent une consommation très faible. Elle est retracée par un revenu insuffisant ou par une trop faible consommation. Initialement, elle s’appuie sur la notion de minimum vital ou à l’accès aux emplois.

10 RAVALLION M. (1996),Etude sur la mesure des niveaux de vie 11 COUDOUEL A., JESKO S.H. QUENTIN T.W.,(2002),Mesure et analyse de la pauvreté ; avril 2002 ;p4 12https://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvreté

5 b) Pauvreté des conditions de vie : La pauvreté des conditions de vie s’exprime par l’insuffisance de satisfaction des besoins essentiels comme l’alimentation, la santé, l’éducation… 13 Elle s’appuie sur des besoins essentiels, elle met l’accent sur le manque des produits indispensable comme la difficulté d’accès à certains services.

c) Pauvreté des potentialités : La pauvreté des potentialités ou de capacité se traduit par l’insuffisance des dotations permettant de développer les potentialités individuelles. Elle retrace l’insuffisance de capital financier (crédit), capital humains (éducation, santé), capital sociale (accès à un revenu). Elle fait référence aux aspects de droit, d’obligation et des responsabilités. La pauvreté peut considères non seulement comme un manque particulier mais aussi une impossibilité de réalisation afin que la vie fonctionne au mieux.

1-2) Les dimensions non- économiques de la pauvreté La dimension non-économique de la pauvreté s’inscrive dans le concept de « pauvreté humaine » qui permet d’intégrer toutes les dimensions et formes de pauvreté que l’humanité peut rencontrer. On peut citer la dimension sociale, dimension politique, dimension culturelle, dimension éthique. a) La dimension sociale Il s’agit de l’exclusion sociale c’est-à-dire la solitude résultant d’un affaiblissement des liens sociaux. b) La dimension politique Se traduit par l’absence de pouvoir de décision ou de participation à la décision14. c) La dimension culturelle Absence de reconnaissance d’une identité spécifique ou de ses modes d’expression. d) La dimension éthique Se présentent comme une perte de valeurs communes, situation de violence, délinquance, corruption…

13 RAVALLION M.;(1996),Etude sur la mesure des niveaux de vie 14 PNUD, Vers le Renforcement du Système de Suivi de la Pauvreté à Madagascar

6 2) Concept de la pauvreté 2-1) Approche objective et approche subjective Dans une approche objective de la pauvreté on peut voir la liste qui indique les besoins fondamentaux de tout être humain comme l'alimentation, l'habillement, l'habitation, l'instruction et la santé. Le non satisfaction de ces besoins fondamentaux à un niveau admissible est qualifié de « pauvreté objective ». La pauvreté objective se définit alors comme l'impossibilité d'utiliser le paquet de ces biens ou de ces services à un degré acceptable sur le niveau de vie de l'ensemble de la population. Par ailleurs, dans une approche subjective la pauvreté ne peut pas être ressentie comme un état de pénurie par la population dans la mesure où elle n’est pas nécessairement liée aux besoins fondamentaux, alors qu’elle limite l’élargissement des capacités des individus. La pauvreté correspond à un cumul des handicaps socio-économiques et culturels. Elle ne traduit pas seulement un manque de ressources mais également une série de désavantages comme sur le plan de l'emploi, de la formation, du statut social. On peut citer le cas des handicapés, des veufs et veuves, des orphelins, des paysans sans terre, des travailleurs sans contrat formel, des enfants ne pouvant pas aller à l’école faute de moyen des parents, de la limitation de la liberté d’expression. Le pauvre est généralement en état de « non-avoir », «non-savoir », «non-tout» ou bien, le pauvre qui se trouve dans une situation pour lesquelles ses conditions de vie sont incertaines, risque de tomber dans le dénuement et le cumul des handicaps. En quelque sorte, elle dépend de ce que les personnes pensent de leurs propres niveaux de vie

2-2) Critères de classification de la pauvreté a) Pauvreté absolues et pauvreté relative. La satisfaction des besoins au plan quantitatif ne signifie pas la satisfaction au plan qualitatif. Un ménage qui ne peut pas scolariser ses enfants, vit dans la pauvreté absolue mais celui qui les envoie dans une école de qualité médiocre, vit dans la pauvreté relative. Comme notre domaine d'étude est consacré au milieu rural, la définition de la pauvreté est centrée essentiellement sur la pauvreté absolue. Elle se réfère à un minimum vital non satisfait ou à la privation totale de certains articles de première nécessité. Les pauvres sont définis comme les personnes qui n'ont pas les ressources suffisantes pour accéder à un panier de biens et de services indispensables dont le plus évident est la nourriture15.

15 https://fr.wikipedia.org/wiki/Seuil-de-pauvreté

7 Toutefois, la pauvreté absolue diffère de la pauvreté relative puisque la pauvreté dépend de l'espace dans lequel on vit et des modes de consommations dominants.

b) Pauvreté conjoncturelle ou pauvreté structurelle. Si le facteur temps n’est pas en lui-même un critère de pauvreté, la durée plus ou moins longue de la situation détermine si elle est de type conjoncturel ou structurel une catastrophe naturelle crée des situations de pénurie qui provoquent un état de pauvreté temporaire de la population sinistrée, alors qu’un dysfonctionnement de la structure de production d’une économie entretient une pauvreté chronique d’une frange plus ou moins grade de la population. La pauvreté conjoncturelle16 affirme un état de pauvreté temporaire de' la population. « La pauvreté varie dans le temps et cela peut se présenter comme apparition d'un phénomène occasionnel lié à l'irrégularité dans la perception des revenus pour les ménages, ensuite comme l'apparition d'une situation non permanente occasionnée par la régression du niveau de consommation des ménages attribués à un état de manque de biens ou de services sur le marché ou à un processus inflationniste de la monnaie ». Concernant la pauvreté structurelle, cela se présente comme la transmission de la pauvreté d'une génération à une autre. Ici, on parie d'une pauvreté persistante. En général, les personnes concernées sont connues par les services sociaux et sont concentrées dans les quartiers défavorisés (les mendiants, les sans-logis, etc.). Sur ce point, le dysfonctionnement dans la structure de production de l'économie et des responsabilités des gouvernants sont mis en cause.

Dans tout ce qu'on a vu, on peut affirmer que la pauvreté est pluridimensionnelle. 11 y a plusieurs types de pauvreté tels sont pauvreté absolue ou relative, pauvreté objective ou subjective, pauvreté conjoncturelle ou structurelle, correspondant chacune à des situations différentes. La pauvreté est une notion doublement relative, c'est-à-dire on est pauvre par rapport à d'autres personnes et aussi on est pauvre dans des contextes sociaux, économiques, culturels, historiques et géographiques donnés. Donc, la mesure de la pauvreté nécessite des critères de classification au niveau de la consommation de biens, tant alimentaires que non alimentaires. Ensuite, la pauvreté comprend plusieurs types dans la vie quotidienne.

16 ANDRIANIRINAB.E., (2010), Rôle de l’Etat dans la réduction de la pauvreté à Madagascar,p10

8 c) Pauvreté rurale Selon les résultats de EPM 2010, un peu plus de la moitie, 56 ,5 % de la population malgache vivent dans la pauvreté extrême. C’est en milieu rurale que l’on observe un ratio de pauvreté extrême plus élevé, avec un taux de 61%17. Dans les pays en voie de développement, le monde rural constitue encore la base de la société et de l’économie en générale. L’économie malgache demeure donc basée sur le secteur primaire ou l’agriculture tient une place non négligeable18. Dans le monde rural la pauvreté se caractérise comme suit : chaque ménage peut ainsi percevoir des revenus provenant de plusieurs sources : activités agricoles, activités informelles, salaires formels, dividendes du capital formel, revenus du métayage, une partie du revenu total est épargnée. En effet, les ménages ruraux sont tous des ménages agricoles. Ces derniers sont définis comme tous ceux qui tirent un revenu de l'exploitation de la terre. • La malnutrition : Qui reste encore un fléau qui frappe particulièrement les enfants de moins de 5 ans19. • Le niveau d’instruction : La pauvreté est fortement reliée au niveau d’éducation. ; Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation précaire dans le domaine de l’éducation: la faiblesse du niveau de revenu ou de moyen de la majorité de la population, des problèmes d’infrastructures, et aussi l’enclavement des communes suite à la dégradation des routes et pistes rurales. Prenant l’exemple de Madagascar : En 2001, 48 % de la population malgache sont analphabètes dont 61 % vivent en milieu rural. En effet, 60 % des enfants en milieu urbain ont une scolarité complète contre seulement 12 % en milieu rural. En 2005, 66% de la population malgache ont atteint au moins le niveau d’instruction primaire. Si un individu sur quatre est classé « sans instruction » en milieu urbain, ce taux est de plus d’un individu sur trois en milieu rural. Près de 63% des individus de 15 ans et plus savent « lire, écrire et faire un petit calcul ». Si ce taux d’alphabétisation est de 76% en milieu urbain, il n’est que de 59% en milieu rural. Cependant, il existe un déséquilibre aux dépens des zones rurales. • La santé : L’état de la pauvreté est également perceptible à partir des conditions de la santé publique. En effet, la prévalence des maladies transmissibles telles que la fièvre, les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires, le VIH/sida et le paludisme accentuent la pauvreté.

17 INSTAT, (2001),Etat de la pauvreté à Madagascar ; 2001 18 https://etudesrurales.revues.org/68 19 PNUD, (2010)

9 • L’accès à l’eau potable : L’accès à l’eau protégée demeure très faible en milieu rurale, l’accès à l’eau potable reste très limité donc la population utilise l’eau d’une source non protégée ; alors que le taux d’accès aux robinets publics y est également faible.

B- Pauvreté à Madagascar Madagascar est un des pays en voie de développement dans le monde, il est dans un état de grande pauvreté quel que soit les indicateurs utilisés 20 . Selon l’échelle du développement humain mondial, le pays occupe le 135ème rang sur 192 pays en termes d’IDH (Indicateur du développement humain du PNUD) avec 0,435 en 2010 et 0,498 en 2013. La pauvreté à Madagascar affecte 71% de la population selon les dernières enquêtes de l’Institut National de la Statistique. L’institut s’est basé sur un seuil de pauvreté de 535 603AR par an par habitant, soit 167€. Mais en tenant compte du seuil international de pauvreté fixé à 2€ par jour, c’est 92%de la population qui est concerné21. Dans le dernier rapport publié en mars par la Banque Mondiale« Visages de la pauvreté à Madagascar », le plus haut niveau de pauvreté est enregistré dans la province de Fianarantsoa 76,6% vivant dans l’extrême pauvreté contre 47,2% dans la province d’Antananarivo, le plus bas. Près de 80% de la population vit en milieu rural où la misère est presque deux fois plus élevée qu’en secteur urbain22. Les ruraux qui travaillent généralement dans le secteur agricole possèdent moins de terre pour pouvoir développer leurs activités et n’ont pas accès aux technologies et aux intrants modernes. Conséquences : insuffisance alimentaire, santé précaire des paysans, baisse de capacité à travailler et insuffisance du revenu. La pauvreté reste remarquablement un phénomène rural. Multiples sont les raisons de cette pauvreté à Madagascar 23 , citons le contexte sociopolitique : Madagascar a connu quatre crises sociopolitiques depuis l’indépendance : en 1972, 1991, 2002 et 2009. Ces crises ont engendré des bouleversements dans la société malgache aussi bien au niveau économique que social24. À la fin de chaque crise, on assiste entre autres à l’appauvrissement général de la population dû en grande partie au ralentissement des activités économiques et à la montée générale de l’insécurité, et on observe aussi la montée de la corruption. Ces crises ont eu pour effet immédiat une forte perte

20 http://instat.mg/statistiques/structure-et-facteurs-determinants-de-la-pauvrete-a-madagascar/ 21 http://les-enfants-du-soleil-madagascar.org/regard-pauvrete-madagascar/ 22 http://instat.mg/statistiques/structure-et-facteurs-determinants-de-la-pauvrete-a-madagascar/ 23 http://www.ilo.cornell.edu/polbrief/devcf03/etat-pauv 24 http://guide.toutmada.com/la-pauvrete-a-madagascar/decouvrir223.html

10 d’emplois formels, elle est à la source de la destruction de beaucoup d’entreprises et à la perte de plusieurs milliers d’emplois, la montée du coût de la vie, le ralentissement des activités des unités de production, l’arrêt ou la réduction des services publiques notamment les services sociaux (santé et éducation). Ainsi que l’augmentation du chômage et du sous-emploi, surtout, une explosion du secteur informel de subsistance. Pour l’année 2009, la crise a été marquée par une perte d’emploi considérable due à la destruction ou à la faillite des unités de production familiale et des entreprises .Ce sont les femmes qui sont les plus touchées par la perte d’emplois .Des chômages techniques ou des diminutions de salaires sont également constatées dans le domaine du tourisme. A court terme, les crises ont engendré l’augmentation de la vulnérabilité donc de la pauvreté des ménages, la communauté des bailleurs a suspendu les aides extérieurs ; à plus long terme, les programmes de développement sont compromis à chaque crise. L’enseignement a été perturbé et des écoles ont dû fermer leurs portes à chaque période d’insécurité voir même pendant toute la crise, les formations sanitaires n’ont délivré qu’un service minimum. L’on a également observé une insécurité grandissante, les coupures des routes, la pénurie des principaux produits tels le carburant, les médicaments et d’autres intrants nécessaires au fonctionnement du secteur privé, le traitement et la prise en charge des malades. Les différentes crises politiques, y compris celle de 2009, ont engendré une désorganisation économique et sociale, caractérisée par une aggravation du phénomène de pauvreté et de vulnérabilité25. En 2010, le pays a été classé à la 135e place sur 169 pays, avec un indice de Développement Humain (IDH) de 0,435 et de 135e sur 192 pays avec 0,498 en 2013 selon le (PNUD)26. Tout laisse croire que les répercussions de ces différents chocs ont entraîné l’émergence d’une nouvelle catégorie de pauvres en milieu urbain qu’en milieu rural comme la capitale et toutes sortes de déficits, notamment en termes d’alimentation, de revenu, d’emploi, de sécurité et de sérénité.

C) Contexte au niveau mondial et en Afrique Les inégalités de richesses sont importantes dans le monde et l’écart de développement entre les pays riches et pauvres augmente27. Les pays les plus riches sont presque tous situés

25 http://www.ilo.cornell.edu/polbrief/devcf03/etat-pauv 26 http://les-enfants-du-soleil-madagascar.org/regard-pauvrete-madagascar/ 27 http://www.ac grenoble.fr/college/cotte.st vallier/hg/file/BMarin/5egeographie/La_pauvrete_dans_le_monde- resume.pdf

11 dans l’hémisphère Nord, avec notamment l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et le Japon : on les appelle les « pays du Nord ». Les pays les plus pauvres se trouvent principalement en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique du Sud : on les appelle les « pays du Sud » ou « Tiers-monde ». Il regroupe la majorité des PMA (pays les moins avancés), dont fait partie la majorité des pays Africains. La plupart des pays africains vivent dans la pauvreté avec un IDH inférieur à 0.5. Il est même inférieur à 0.4 dans les pays du Sahel. Or la moyenne mondiale est de 0.728. L’IDH est un indicateur de mesure de développement humain au travers trois éléments dont le revenu par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’instruction. La pauvreté affecte la vie quotidienne d’un grand nombre d’Africains. Au Mali, 90% de la population ne disposent que de moins de deux euros pars jour pour vivre, en Côte d’ivoire c’est le cas de la moitié de la population et d’un tiers en Afrique du sud, le pays le plus riche d’Afrique. La pauvreté est responsable de graves problèmes de sous-alimentation et de malnutrition. Au Niger, près de 90 % des femmes et 80 % des hommes adultes sont analphabètes. En Gambie, ils sont respectivement 70 et 40 %. Par contre, l’analphabétisme est inférieur à 40 % (tous sexes confondus) en Afrique du sud et en Afrique du nord. Si le taux de scolarisation dans l’enseignement élémentaire est de plus de 60 % en Afrique subsaharienne, seul un tiers des enfants terminent le cycle élémentaire. L’effort éducatif est surtout concentré dans les villes, la population des compagnes est défavorisée. Le manque d’instruction pénalise la promotion professionnelle individuelle, mais aussi gêne le développement général des pays, faute d’une main d’œuvre suffisamment qualifiée29. Le nombre de médecins pour 10 000 habitants est inférieur à 1 au Mali, de 7 en Tunisie et en Afrique du Sud (il est 30 en France). La population doit donc recourir aux médecins traditionnels qui sont souvent inefficaces contre les maladies graves. Elle doit aussi acheter des médicaments vendus sans prescriptions d’un médecin sur les marchés, médicaments qui sont sans aucune garantie de qualité et d’efficacité sanitaires. Au Niger, moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable, et la situation est pire au Liberia. Par contre, en Egypte ou au Zimbabwe, c’est plus de 80 % et même plus de 90 % en Algérie. Dans beaucoup de régions, la corvée d’eau mobilise une bonne partie de la journée des femmes ou des enfants30.

28 http://www.inegalites.fr/spip.php?article381 29 Idem 30 Idem

12 CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE A) Localisation 1) Situation administrative La commune de Sadabe se situe à 53 km de la capitale, au Nord-Ouest. Elle appartient administrativement au district de Manjakandriana, Région d’Analamanga. Manjakandriana est limité au nord par , au sud par , à l’est par Moramanga et à l’ouest par Antananarivo Avaradrano. Le district comporte 25 communes, dont Sadabe qui est classée parmi les plus vastes. Le chef-lieu de la commune se situe à 23 km au Nord de la ville de TalataVolonondry, en passant par la RN 3 et la route secondaire. Se situant à un peu moins de trois heures de la capitale, la commune rurale de Sadabe ne peut pas être classée parmi les régions les plus reculées. Au contraire, elle bénéficie d’un avantage de proximité.

• Situation géographique La commune rurale de Sadabe se trouve entre 3 districts : Anjozorobe, Manjakandriana et . Elle est limitée : - au Nord par la commune rurale d’, district d’Anjozorobe ; - au Sud par les communes rurales d’ et d’, district de Manjakandriana ; - à l’ouest par la commune rurale d’, district d’Ambohidratrimo ; et - à l’Est par la commune rurale de Mangamila, district d’Anjozorobe. Sadabe compte 24 fokontany : Sadabe, Ambatofisaorana, Antanetibe VI, Ankerana, Amboanemba,Ambonilakandrona, Antamponala, Ambodivonikely, , MangatanyAtsimo, Amboarakely, Ambatomainty, Ambatofotsy, Ambohitrandriamomba, Anjozorofady, Talatakely, Ampanazava, Antanetyavaratra, Andranomalaza, MangatanyAvaratra,Antanetilava, Andranovelona, , et Andriakely.(cf carte n°1)

13 Carte n°01 : localisation de la Commune Rurale de Sadabe

Source : BD 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

14 La commune est reliée à la capitale par une route d’intérêt provinciale (R.I.P.N°19) reliant Antananarivo et . On y accède en suivant la route nationale (R.N.N°3) jusqu’à la commune rurale de Talatavolonondry, puis au P.K.27. En bifurquant à gauche et en prenant la R.I.P.N°19, Sadabe se trouve à 23 Km, soit à 50 Km de la capitale. S’étendant sur une superficie de 230,92 km2 (cf. carte n° 02), c’est la commune la plus vaste dans le district de Manjakandriana. Elle est distante de 70km du chef-lieu du district (Manjakandriana).

Carte n°02 : Infrastructures routières dans la commune rurale de Sadabe

Source : BD 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

15 B) Historique et contexte de la zone d’étude 1) Historique de la commune de Sadabe Historiquement, il existe différentes versions sur l’origine de l’appellation « Sadabe »31. On raconte par exemple qu’il y avait un marchand de bœufs qui est habillé avec du tissu « sada » (c’est-à-dire non uniforme ; non authentique), les bœufs qu’ils allaient vendre étaient aussi de couleurs « sada ». Le plus probable est que l’appellation « Sadabe » date du temps de la colonisation. A l’époque, le village s’appelait « Ambatomitsangana » (là ou une pierre est dressée), des étrangers ou « vazaha » ont campé dans le village et comme ils étaient habillés avec du tissu « sada », on a alors appelé le village « Sadabe ». Avant 1938, Ambatomainty, actuellement un des 24 fokontany composant la commune rurale de Sadabe, était le chef-lieu de canton. Après 1938, on a transféré le chef- lieu à Sadabe pour des raisons techniques : Sadabe est le plus au centre des 24 fokontany. De plus, elle est traversée par la RIP n°19 reliant Antananarivo –Ambatomanoina –Antanetibe. Et selon l’histoire, Andrianampoinimerina est né à Ikaloy : fokontany d’Andriankely, Commune Rurale de Sadabe.

2) Contexte de la zone d’étude En tant que Commune Rurale, Sadabe possède une population d’agriculteurs. Néanmoins, il existe d’autres activités telles que l’artisanat, le commerce et le fonctionnariat, mais à moindre échelle. Huit (8) fokontany sur vingt-quatre (24) ne possèdent ni commerçant ni épicerie. A cet effet, la population est obligée de se déplacer au marché chaque lundi pour s’approvisionner en produits de premières nécessités. L’artisanat est moins pratiqué dans la commune. La commune de Sadabe compte 24 fokontany (cf carte n°1). Ce nombre élevé de fokontany présente parfois des inconvénients. En effet, ils sont éloignés les uns des autres, certains sont mêmes à 5 heures de marche, à partir du chef-lieu de la commune. Certains d’entre eux ne sont pas accessibles en voiture, ce qui réduit considérablement les marges de manœuvre des responsables et des élus locaux. L’accessibilité dans les différents fokontany demeure difficile. On retrouve ces problèmes liés à l’éloignement dans les sections traitant la situation économique et la situation sociale de la commune, conduisant à la pauvreté de la population.

31 PCD CR Sadabe 2006, CR Sadabe octobre 2016

16 C) Démarche de la recherche Pour la réalisation de ce mémoire, la démarche méthodologique adoptée se déroule en trois phases : - Dans un premier temps, la phase préliminaire - Dans un deuxième temps, la phase recherche sur terrain - Et la phase de synthèse de traitement des informations et de données et la rédaction Dans cette démarche méthodologique, on a franchi 5 étapes .Chaque étape représente bien un ensemble de travail, elles sont liées les uns aux autres et interdépendantes : 1- Choix du sujet 2- Documentation 3- Travaux de terrain 4- Traitement des données recueillies 5- Rédaction de mémoire

1) Phase préliminaire : exploration et analyse documentaire En premier étape, c’est le choix du sujet : elle consiste à voir le thème du mémoire avec la précision de la zone d’étude. La deuxième étape, c’est la documentation. La documentation s’est effectuée auprès de nombreuses bibliothèques et institut, ce qui nous a permis de recueillir toutes les informations nécessaires, des documents précis qui servent comme guide pendant la recherche sur terrain. Ces informations nous ont servi aussi d’appui et de renseignement afin de mieux connaître le thème choisi. Puis, la lecture d’ouvrages sur la zone d’études et sur le thème nous a aidées à comprendre le fondement de la problématique et les notions et la dimension géographique de la pauvreté. Pour bien cerner l’intérêt spatial, des travaux cartographiques ont été entrepris, plus particulièrement, sur la localisation de la zone d’études et sur la dimension géographique de la pauvreté. Mais la recherche bibliographique ne peut être exhaustive, l’impossibilité d’accéder à certains documents, surtout sur la pauvreté rurale au sein de la commune de Sadabe. Cette étape est très importante car elle permet déjà de justifier les hypothèses sur le sujet.

17 2) La phase terrain : approche de collecte des données sur terrain En troisième étape, les travaux sur terrain. Cette étape est divisée en deux phases : d’abord, une visite de pré-enquête auprès de la commune rurale de Sadabe qui a pour objet la prise de contact avec la Maire et pour avoir l’autorisation pour accéder les enquêtes au sein de la commune rurale. Durant cette étape, des difficultés ont été rencontrées car la commune ne dispose que de très peu de données chiffrées, notamment les données statistiques. Puis le déroulement de travaux sur terrain s’est effectué dans 07 sur 24 Fokontany dans la commune rurale qui a visé à avoir les réalités et de faire un état des lieux de la zone d’étude.

Après les enquêtes auprès des ménages, des responsables a diffèrent niveau et des personnes ressources sont enquêtées pour compléter les informations. En effet, on a pu enquêter que Sept sur vingt-quatre Fokontany (7 /24) vu les problèmes rencontré sur terrains : d’abord l’éloignement entre les Fokontany qui est entre 8 à 25 km (un Fokontany enquêté par jour au lieu de 02 Fokontany comme objectif initial) puis le manque de temps. Ensuite les problèmes de communication et de mobilité (tous les taxis-brousse sont déjà remplis à Ambodivona et ils ne prennent plus des voyageurs à destination de Sadabe alors on est obligé de prendre un camion de transport de marchandise). Puis la fatigue après des voyages en camion sur les pistes sont en très mauvaise état .Et enfin la majorité des Fokontany dans la commune sont considérées comme des zones rouges à cause de la recrudescence des actes de « dahalo » et le kidnapping.

Comme on a déjà mentionné, sept sur vingt-quatre fokontany qui se partagent la commune rurale ont été choisies, à savoir : Ambaonemba, Ankerana, Mangatanyavaratra, Ambanilakandrano, Ambatofisaorana, Sadabe, Antanetibefaha VI. Le choix de ces Fokontany se base sur le discours et les conseils donnés par la Maire de la commune qui est aussi une géographe. La commune a pu catégoriser les Fokontany à enquêter selon les niveaux de vie des populations locales. Cette catégorisation se traduit comme suit : les plus vulnérable, en difficulté, en émergence ou en voie d’épanouissement, les moyens, c’est-à-dire, ceux qui ne sont pas pauvres ni en difficulté mais ils n’acceptent pas aussi qu’ils sont riches. On a pu constater que le taux d’échantillonnage est souple car les questions sont variées à chaque catégorie des enquêtes.

Dans toutes les enquêtes, on a utilisé l’entretien directif ou questionnaire fermé. C’est une enquête individuelle et les questionnaires sont déjà définis à l’avance et qui sont ordonnée de manière logique. On a utilisé l’approche qualitative pour la manière d’enquêter les gens car les donnes sont difficilement quantifiables et les questionnaires varient selon les enquêtes.

18 3) Phase de synthèse et rédaction La quatrième étape est consacrée par la phase de dépouillement : les informations récoltées lors de la documentation et des séjours sur le terrain ont été classés selon les catégories pour faciliter la phase de la rédaction. Et enfin, les travaux de dépouillement des données recueillies ont conduit à la rédaction du mémoire.

CONCLUSION DE LA Iére PARTIE

La première partie de ce travail porte sur le contexte général de la Commune Rurale de Sadabe et la méthodologie de la recherche. Elle relate la présentation de la zone de recherche ainsi que l’historique de cette zone. Il se trouve que la Commune Rurale de Sadabe a un avantage comparatif basé sur la proximité géographique à la capitale nationale (distance de 53 km). Mais elle est handicapée quand même au niveau de problème d’accessibilité à cause du mauvais état de la RIP 19 qui assure la liaison avec Antananarivo en passant par Talata- Volonondry. Parallèlement, la zone d’étude est un sous-espace très vaste car elle est la Commune qui possède une superficie la plus vaste avec près de 231 km² au sein du district de Manjakandriana.

Cette première partie fait une analyse des différents concepts concernant la pauvreté ainsi que ses différentes dimensions : dimension humaine et dimension économique. Pour définir la pauvreté, les idées sont divergentes car ils existent plusieurs définitions. C’est un phénomène qui touche le monde entier mais elle reste remarquablement un phénomène rural surtout dans les pays en développement. Quel que soit les indicateur utilisé Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvre.

19 Deuxième partie :

« AMPLEUR DE LA PAUVRETE ET SON ETENDUE DANS LA COMMUNE RURALE DE SADABE»

20 CHAPITRE III : LES CONTEXTES DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE SADABE

A) Conditions géographiques du milieu 1) Le relief La commune de Sadabe appartient aux hautes terres centrales 32. Elle connaît des reliefs faiblement accidentés. L’altitude avoisine les 1 500m sur les plaines. Le milieu est caractérisé par des collines alternantes avec des prairies ou de petites plaines. Partout sur les flancs des collines apparaissent des cavités plus ou moins importantes. Elle est constituée par des plaines au centre et encadrée par des montagnes et des collines à l’Est et à l’Ouest. Le relief de cette région est identique à celui de la province d’Antananarivo, caractérisée par une topographie généralement tourmentée. En général, des plaines et des vallées dominent et forment le relief.

2) La végétation Les couvertures végétales sont identiques sur la haute terre : des savanes herbeuses, des eucalyptus et pin. La végétation de la commune est caractérisée par la disparition de forêt primaire. Sur les « tanety », la végétation dominante est constituée par des graminées, plus particulièrement des « aristidarufescens » (horona) et des « cynodondactylon » (fandrorotana). Les surfaces boisées sont essentiellement des reboisements d’eucalyptus, en particulier l’eucalyptus robusta. La commune de Sadabe est encore une des communes rurales les mieux boisés du district Manjakandriana, et on n’y trouve aucune trace de forêt primaire.

3) L’hydrologie La commune est traversée par deux rivières principales : la rivière d’Andranobe qui part de l’Ouest vers le Nord et la rivière de Sahasarotra allant de l’Est vers le Nord. Ces deux rivières confluent dans la rivière de Jabo, au niveau du fokontanyAndriankely, laquelle se jette dans le fleuve de Betsiboka.

32 UPDR,Monographie de la région d’Antananarivo

21 4) Les sols Les sols sont dominés par les sols ferralitiques rouges, riches en fer et en aluminium. Ce sont des sols généralement acides. Mais on trouve aussi d’autres types de sols : • les sols hydromorphes qui sont généralement favorables à la riziculture ; • les sols tourbeux : sols acides et riches en matières organiques, favorables aussi à la riziculture et à la culture de contre saison. 5) Le climat et les saisons Le climat de la commune rurale de Sadabe est semblable à celui des Hautes Terres : un climat tropical d’altitude marqué par deux saisons bien distinctes : - une saison pluvieuse et chaude s’étalant de Novembre à Avril. La saison chaude et sèche dure trois mois : de septembre à novembre et la saison de pluie dure quatre mois : de décembre à mars. La pluviométrie annuelle est comprise entre 1 000mm et 2 000mm et la température moyenne est de 20°C à 25°C33. - une saison fraîche et relativement sèche pour le reste de l’année suivie de crachins, qui différencie la sous-préfecture de Manjakandriana. Cette saison se situe pendant le mois d’avril à août. B) Manifestation de la pauvreté au niveau local : Concernant le cas de la commune rurale de Sadabe, cette commune compte 24 Fokontany, Ce nombre élevé des fokontany présente parfois des inconvénients. Les fokontany sont éloignés les uns des autres, certains sont à 5 heures de marche à partir du chef-lieu de la commune. Certains fokontany ne sont pas accessibles en voiture, ce qui réduit considérablement les marges de manœuvre des responsables et élus locaux. L’accessibilité dans les différents fokontany demeure difficile. On retrouve ces problèmes liés à l’éloignement dans les sections traitant la situation économique et situation sociale de la commune qui conduit à la pauvreté de la population.

1) Les voies de communication : La Commune de Sadabe est reliée à la ville par une route d’intérêt provinciale (R.I.P N°19) (Route d’intérêt provincial), elle est reliée aux autre communes rurales voisines et aux autres Chef-lieu de District par des routes secondaires accessibles uniquement pendant la saison sèche, et qui sont actuellement en très mauvais état, sans entretien ni réhabilitation. Il

33 CR Sadabe, octobre 2016

22 est nécessaire de mentionner qu’il n’y a pas d’autres moyens de communication telle que la voie aérienne ou la voie ferroviaire. Ce problème de voie de communication entraîne une grande difficulté pour l’écoulement des produits et pour le déplacement pendant et juste après la période de pluie. Elle entraine aussi l’augmentation des prix dans chaque fokontany. Seulement quelques personnes possédant de moyens de transport rigides peuvent procéder aux collectes, ce qui crée une situation d’oligopsone (marché caractérise par un petit nombre d’acheteurs face à un grand nombre de vendeurs), favorisant les collecteurs au détriment des paysans producteurs. Les problèmes liés aux infrastructures routières conduisent à l’isolement de la commune durant et après la période des pluies.

2) Infrastructure  Routière : non goudronné très peu praticable surtout pendant la saison des pluies Concernant les moyens de transport, la coopérative KOFILA assure la liaison entre la commune de Sadabe et Antananarivo. Deux voitures assurent le transport vers Sadabe et une vers Mangatany Atsimo. Par ailleurs, les transports conduisant vers les régions environnantes (Antanetibe et Ambatomaniona) assurent également le relais. On peut affirmer que la commune rurale souffre d’une déserte en taxi brousse car les deux voitures n’arrivent pas à répondre les besoins de la population en terme de déplacement. Une dizaine de camions assurent le transport des marchandises. Les transporteurs sont dans la plupart des cas des collecteurs.

 Electricité : pas d’électricité mais actuellement on utilise les panneaux solaire ou groupe électrogène  Adduction en eau potable : la commune essaye tant bien que mal de faire rentrer l’eau potables dans chaque fokontany pourtant il existe encore quelques fokontany dépourvus de borne fontaine alors la population est obligée de puiser de l’eau dans des puits au bien carrément boire l’eau des rivières environnantes.

3) Education: On recense vingt-cinq (25) Ecole Primaire Publique, six (06) écoles privés, deux (02) collèges publiques et un lycée (cf carte n°6) et ils se répartissent dans les Fokontany.

23 4) Santé: On rencontre un centre de santé de base I (CSBI) et un centre de santé de base II (CSBII). (cf carte n°6)

5) Réseaux téléphoniques: C’est seulement dans les grands villages qu’on trouve des points d’appel.

6) Marché: Il y a un marché hebdomadaire dans la commune de Sadabe, chaque Lundi mais pendant les autres jours, des petites et moyennes épiceries offrent quand même des services pour les PPN (produit de première nécessité)

Photo n° 01 : Marché hebdomadaire dans la commune de Sadabe. Les infrastrucures de transaction ont une place prépondérante pour la luttre contre la pauvreté puisque ce sont des lieux qui vont améliorer les sources de revenus de la paysannerie locale.

Source : cliché de l’auteur, octobre 2016 Les activités de production de cette zone sont :  L’agriculture : la riziculture, la culture contre saison et l’arbre fruitier.  L’élevage : l’élevage bovin, porcin et la pisciculture 

24 Photo n° 02 : Type de maison rurale au sein de la commune de Sadabe

Source : Cliché de l’auteur, octobre 2016 La plupart des maisons sont construites en brique non cuite (en terre rouge) et l’utilisation des toits en chaumes sont très répandues dans la Commune Rurale de Sadabe. Donc leurs habitations sont faites par des matériaux non durables et ils n’ont pas des infrastructures d’assainissement. Il y a eu l’instauration d’un poste avancé de la gendarmerie dans cette commune, mais l’insécurité sociale persiste encore. Du fait de ces problèmes d’insécurité sociale, l’analphabétisme devient un obstacle au développement humain dans cette commune .Sadabe ne bénéficie pas d’électricité et d’installation de réseau de communication. Ce qui limite considérablement les activités de développement dans la commune. Alors, c’est une zone enclavée, mais elle est parmi les régions productrices en matière de produit agricole. Le fonctionnement de la vie économique d’une localité doit être soutenu par des infrastructures « Économiques ». Ces infrastructures peuvent être considérées comme les piliers ou le moteur du développement économique. En d’autres termes, les infrastructures sont des éléments susceptibles d’influer sur le déroulement de la vie active de la population.

25 C) Les causes de la pauvreté à Sadabe 1) Des atouts mal valorisés La Commune Rurale de Sadabe possède des vastes espaces en terrain cultivable. Elle possède une opportunité d’extension des activités. La majorité des Fokontany se rencontres à proximité des cours d’eau où se concentrent les rizières et le mosaîques de culture, et se localise dans la partie centrale et méridionale de la Commune. La partie septentrionale est dominnée par des savanes herbeuses mais également des cours d’eau et constitue une zone d’extension à mettre en valeur et à valoriszer tels que les Fokontany Andranovelona, Antanetilava et Andriakely. Carte n° 03 : Occupation du sol au sein de la commune rurale de Sadabe

Source : BDM 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

26 Les cultures de rentes sur le « tanety » tiennent une place très importante dans la commune car ils complètent l’alimentation des paysans. Elles constituent des substituts au riz essentiellement pendant les périodes de soudure. Cette commune est très productive grâce à la fertilité du sol34 mais aussi par la capacité de système de diversification des culture (l’existence des produits agricoles variés). Elle est parmi les zones qui assurent le ravitaillement de la ville en matière de produit agricole, tel que le riz, les haricots, manioc, pomme de terre, l’ail, les fruits… les produits apicoles et les autres malgré le mauvais état de la route, car le fait est qu'une plus grande diversification des sources de revenu peut provoquer une croissance plus rapide des revenus et de la consommation. Cette zone est très connue parmi les grands fournisseurs de la ville en matière de charbon et de bois de chauffe. Cette activité constitue une source de revenu non négligeable pour la population. La commune rurale de Sadabe ne peut être classée parmi les régions les plus reculée, au contraire, elle bénéficie d’un avantage de proximité. Mais cet atout est mal valorisé à cause de la rigidité endogène (enclavement, exiguïté de parcelle de culture, non professionnalisation de la paysannerie, etc.) et des autres contraintes géographiques et sociaux. Donc, ce paramètre constitue un élément non négligeable et qui sont considérés comme l’une des causes majeures de l’enracinement du phénomène de la pauvreté au niveau de la zone d’études.

2) Difficultés d’accès aux infrastructures communautaires de base Les obstacles dans cette zone sont marqués par l’insuffisance des infrastructures socio- économique. Or le fonctionnement de la vie économique d’une localité doit être soutenu par des infrastructures économiques. En d’autre terme, les infrastructures sont des éléments susceptibles d’influer sur le déroulement de la vie active de la population. Ces infrastructures peuvent être considérées comme les piliers ou le moteur du développement économique au sein de la Commune, mais l’accès à certaines infrastructures est relativement faible. Dans le domaine de l’éducation, les problèmes se traduisent par l’insuffisance des infrastructures scolaires (salle de classe et matérielle scolaire) ; insuffisance des personnelles enseignantes, ainsi que du suivi pédagogique, le taux élevé d’analphabétisation chez les adultes entrainent la baisse du niveau de la population. L’éloignement des EPP par rapport au

34 PCD CR Sadabe

27 village et aussi l’éloignement des EPP par rapport au CEG et au Lycée sont aussi des contrainte pour l’éducation. La situation sanitaire de la population de Sadabe n’est pas très satisfaisante. La commune est dotée d’un CSB II, situé à Sadabe et un CSB I à Andranomalaza. Le nombre de personnel médical est très faible par rapport au nombre total de la population : 1 médecin pour plus de 20 884 personnes réparties sur 24 Fokontany35. La situation de la maternité n’est pas meilleure : une sage-femme pour toute la population Le mauvais état des routes complique les transports et conduit à l’enclavement de la région. En résumé, c’est une zone enclavée mais parmi les régions productrices en matière de produit. Donc, les populations dans la commune de Sadabe connaissent des problèmes qui méritent des interventions Mise à part l’’insuffisance des infrastructures socio- économiques, les problèmes d’insécurité sociale, et l’analphabétisme sont aussi des contraintes au développement dans cette commune.

35 Source : CSBII Sadabe, Octobre 2016

28 CHAPITRE IV : LES ASPECTS DE LA PAUVRETE A SADABE A) La dimension humaine de la pauvreté 1) La pression démographique La Commune Rurale de Sadabe compte environ 20 884 habitants (recensement 2015)36. Elle est caractérisée par la prédominance d’une population jeune. A travers la carte ci-dessous, nous pouvons constater que la concentration de la population se fait soit le long de la RIP et des pistes, soit à proximité des cours d’eau et des rivières. La zone de forte densité se concentre dans la partie méridionale et le Fokontany Andranomalaza présente la plus forte concentration de population, suivi du Fokontany Sadabe et Mangatany Avaratra. Carte n° 04 : Densité de la population au sein de la commune rurale de Sadabe

Source : BDM 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

Le tableau suivant montre les principales données concernant la population de la commune.

36 Source : CR Sadabe, Octobre 2016

29 Tableau n°01 : Répartition de la population par tranche d’âge et par sexe FOKONTANY 0 à 5 ans 5 à 17 ans 18à60 ans 61 et + TOTAL M F M F M F M F AMBOHIJANAKA 41 48 163 149 213 198 26 39 877 TALATAKELY 65 45 205 250 170 230 50 40 1.055 ANTAMPONALA 71 53 178 172 150 148 75 92 939 SADABE 88 99 238 218 354 369 46 42 1.454 ANKERANA 34 51 150 148 200 183 11 10 787 AMPANAZANA 32 48 120 130 80 89 15 16 530 SOAVINA 57 54 165 142 192 185 21 21 837 ANTANETIBE VI 57 63 150 155 170 195 12 08 810 ANDRIANKELY 20 19 58 71 90 70 07 03 338 ANDRANOMALAZA 288 196 458 450 728 663 659 370 3.812 ANTANETIBE NORD 38 50 82 102 153 180 28 17 659 MANGATANY NORD 79 110 294 172 342 365 44 28 1.434 AMBATOFISAORANA 24 25 68 69 78 81 09 12 366 AMBOANEMBA 45 44 107 110 159 160 25 22 672 AMBOHITRANDRIAMAMBA 37 37 69 90 96 93 12 19 453 ANTANETILAVA 77 69 189 211 193 201 37 35 1012 ANDRANOVELONA 37 34 68 64 79 87 19 17 405 AMBATOMAINTY 41 48 136 149 213 198 26 39 850 AMBANILAKANDRANO 21 09 40 44 95 79 07 18 313 ANJOZOROFADY 14 09 112 76 124 115 16 15 481 AMBODIVONKELY 54 72 193 185 187 170 18 15 894 AMBATOFOTSY EST 37 40 97 111 152 139 18 10 604 AMBOARAKELY 60 65 119 99 193 172 34 30 772 MANGATANY SUD 32 41 58 79 145 156 18 10 539 TOTAL 1349 1329 3517 3446 4556 4526 1233 928 20.884 Source : Commune Rurale de Sadabe, Septembre 2016

La commune rurale de Sadabe compte en 2015 près de 20 884 habitants. Elle présente une population jeune : ce qui caractérise les pays en développements37. Ces population jeunes compte plus de 46.2% des jeunes de moins de 18 ans. La marge des populations active entres 18 à 60 ans a une proportion de 43.5%. Par contre, les populations atteignant les 60 ans représentent 10.3% de la population. Sur les 24 Fokontany, celui d’Andranomalaza est le plus peuplé avec 3.812 habitants car il est constitué de 24 villages, et le moins peuplé c’est le Fokontany d’Ambanilakandrano avec 313 habitants.

37 ENSOMD ,2012

30 Figure n°01: Diagramme de la répartition de population par tranche d’âge

10,3 13,8

0-5ans 06-17ans 18-60ans 33,4 43,5 61 ans et plus

Source : Commune Rurale Sadabe, septembre 2016

Tableau n° 02 : Principaux indicateurs concernant la population de la Commune de Sadabe Indicateurs Valeurs

Nombre total de la population 20.884

Taux de croissance 5.34%

Taux de natalité 2.05%

Taux de mortalité 0.50%

Nombre des ménages 4213

Taille moyenne des ménages 05

Population active 47,39%

Source : Commune Rurale Sadabe, Septembre 2016

31 Avec un taux de croissance de plus de 5.34 %, la population croît avec un rythme assez élevé. Si la croissance économique de la localité n’est pas significative, la pauvreté risque de s’amplifier dans le milieu. Le taux de natalité se situe à un niveau sensiblement inférieur à celui de la croissance de la population. La différence entre le taux de natalité, ajusté par le taux de mortalité, et le taux de croissance de la population montre l’existence d’un phénomène d’immigration. La plupart des immigrés sont des fonctionnaires affectés à travailler dans la commune. La population inactive est plus importante que la population active, conduisant à un rapport de dépendance plus élevé. Ceci explique, en partie l’état de pauvreté de la population. Les habitants de la commune sont principalement des populations autochtones. Chaque village conserve les empreintes d’une histoire passée. La population est largement dominée par l’ethnie Merina mais le phénomène de migration commence à gagner du terrain. La population tend à se mélanger à d’autres populations venues d’autres villages. On constate quelques individus issus d’autres ethnies : betsileo, Antemoro et Antanala. Les aînés du village demeurent respectés des jeunes et les coutumes et les traditions restent fortement ancrées dans l’esprit de la population.

Photo n°03 : Exemple d’une famille nombreuse dans la Commune de Sadabe

Source : Cliché de l’auteur, octobre 2016

32 En général, les ménages sont constitués de familles nombreuses. « Les ménages ruraux pauvres ont des plus grandes familles, plus d’enfants et des personnes âgées »38. Les enfants sont considérés comme les premières richesses de la famille. La taille moyenne des ménages est composée de 5 à 6 personnes par ménages. Vu qu’une famille nombreuse nécessite de quantité et de qualité des produits alimentaires indispensables pour avoir le minimum nécessaire d’entretenir une vie normale et active, le cas de la population dans la Commune est loin de suivre le ratio alimentaire de 2.133 calories par personne par jour. Au terme de cette étude démographique, on constate que les habitants de la commune de Sadabe présentent les caractéristiques d’une population vulnérable à la pauvreté : elle concentre une part importante de population inactive, de familles nombreuses, et également une population jeune.

2) Dimension sociale La communication est cependant handicapée par l’absence d’électrification. Cette situation implique des effets négatifs, non seulement pour la communication mais également pour la production ce qui limite considérablement les activités de développement qu’on peut y pratiquer. Le délabrement de la route constitue un problème capital pour les populations. Les pistes rurales sont en très mauvais état. Les problèmes liés aux infrastructures routières conduisent à l’isolement de la Commune durant la période pluvieuse. Ce mauvais état des routes entraine également une difficulté de la circulation des biens et des personnes. Concernant l’écoulement des produits, seulement quelques personnes possédant de moyens de transport rigides peuvent procéder aux collectes. Ce qui crée une situation d’oligopsone, favorisant les collecteurs au détriment des paysans producteurs. En effet, le problème de voie de communication entraîne une grande difficulté pour l’écoulement des produits et incitent l’enclavement de la commune. La population de Sadabe est constituée en grande partie de jeunes et enfants. Les jeunes connaissent des problèmes dans la poursuite de leurs études. L’éloignement des EPP par rapport au village et aussi l’éloignement des EPP par rapport au CEG et au Lycée proche (cf carte n°6) qui se situe à plusieurs heures de marche, constitue un affaiblissement du taux de scolarisation. L’insuffisance des écoles surtout les CEG et les lycées ainsi que les personnels constitue un obstacle concernant l’éducation.

38 BART-MINTEN.,(2006), Riz et pauvreté à Madagascar

33 Carte n°05 : Accès à l’éducation dans la commune rurale de Sadabe

Source : BD 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

34 Les jeunes connaissent des problèmes dans la poursuite de leurs études. Le lycée le plus proche se situe à plusieurs heures de marche de la commune, ce qui oblige les parents à louer des maisons dans les périphéries pour abriter les enfants pendant les périodes scolaires. Certes, par rapport au nombre de jeunes de 11.463, seulement 5.832 de ces jeunes sont scolarisée39. Concernant l’adduction en eau potable ,19 parmi les 24 fokontany qui composent la commune rurale Sadabe dispose d’eau potable de borne fontaine. Il y a près de 100 bornes fontaines sur toute la commune avec un taux de couverture est de 61% (cf carte n°7). La commune essaye tant bien que mal de faire rentrer l’eau potables dans chaque fokontany pourtant il existe encore quelques fokontany dépourvus de borne fontaine. Alors, la population est obligée de puiser de l’eau dans des puits et des rivières environnantes. La zone Nord-Ouest se traduit par l’absence des infrastructures en eau potable ainsi la zone Nord-Est. Par contre c’est dans la zone Sud que l’essentiel des infrastructures se concentre. Ce taux de couverture des infrastructures en eau potable reste très insuffisant par rapport aux besoins de la population. Prenons le cas du fokontany de Sadabe : il possède 15 bornes fontaines pour 1454 habitants, ces 15 bornes ne suffisent pas à satisfaire les besoins en eau de la population. Or, durant les périodes scolaires, environs 1.000 étudiants se déplacent vers les centres éducatifs très éloignés des villages et des Fokontany40 (cf tableau n°1 et carte n°5). Les CSB rencontrent également le problème d’eau potable. La commune rurale de Sadabe ne possède que deux centres de santé de base. Ces deux (CSB) ne suffisent pas pour les 24 fokontany. La situation sanitaire de la population de Sadabe n’est pas très satisfaisante. La commune est dotée d’un CSB II, situé à Sadabe et un CSB I à Andranomalaza (cf carte n°6). Le nombre de personnel médical est très faible par rapport au nombre total de la population : 1 médecin pour plus de 20.884 personnes réparties sur 24 fokontany. La situation de la maternité n’est pas meilleure : une sage-femme pour toute la population.

39 Chef ZAP Sadabe, Octobre 2016 40 Source : Chef fokontany Sadabe

35 Tableau n° 03 : Les personnels de service sanitaire Nombre Lieu et Personnel Infrastructure Médecins Sage-Femme Infirmiers D’appui CSB I 00 00 00 01 Andranomalaza CSB II 01 01 01 01 Sadabe Source : CSB II Sadabe ; Septembre 2016

Les problèmes concernant la Santé Public au sein de la Commune se traduit par : insuffisance de CSB, des personnels sanitaires (médecin, sage-femme, infirmier, …). De plus les conditions hygiéniques sont précaires avec coût élevé des médicaments et l’inexistence d’ambulance. Tout cela entraine la prolifération des maladies (comme le paludisme et la diarrhée …) L’éloignement du marché génère une perte de temps énorme pour la population, surtout pour ceux qui viennent de loin. Des gens marchent des heures entières (parfois jusqu’à cinq heures de marche) pour atteindre le marché. Tout le monde peut emmener quelque chose à vendre, même de petite quantité. Les activités productives se trouvent parfois suspendues pendant le jour de marché. La collecte et la fixation des prix des produits se font de manière informelle et spontanée. Les paysans, pris dans la pression du manque de revenu, se trouvent souvent lésé dans les négociations. Dans la plupart des situations, les prix ne satisfont pas les producteurs et tout cela limite l’échange commercial. L’insuffisance de l’effectif de la gendarmerie mais aussi l’existence de phénomène « dahalo » et le « kidnapping » engendrent l’insécurité dans la commune. Cette dernière est dotée d’un poste de gendarmerie mais les forces de sécurité semblent « incapables d’assurer » la veille dans tous les territoires. Le non maitrise de l’exploitation forestière, l’exploitation irrationnelle des forêts ainsi que l’insuffisance de reboisement entraine la diminution de la forêt. Le manque de ressource est le problème central des habitants dont les activités productives demeurent dépendantes de l’agriculture. Le système productif reste traditionnel et l’économie est qualifiée d’une économie de subsistance L’insécurité alimentaire est l’une des phénomènes qui touchent les populations rurales, y compris la commune rurale de Sadabe. A Sadabe la plupart des habitants ne mangent que

36 deux fois par jours. Ils n’ont pas les moyens nécessaires pour satisfaire à leur besoin alimentaire car certains ne mangent qu’un ou deux fois par jours le riz et ils le complètent avec les maniocs, les maïs et les patates….

B) Dimension économique L’économie de la commune de Sadabe est une économie traditionnelle, basée principalement sur l’agriculture. Les conditions de travail dans la commune restent difficiles. Le manque des ressources sont les principaux problèmes qui pèsent sur les paysans. On considère comme pauvres les individus ou ménages dont le revenu est insuffisant pour accéder à un certain minimum de biens et services. L’étude de la situation de la Commune a permis d’avoir une idée sur l’état de l’économie au niveau de cette zone. En effet, l’économie la commune possède une économie traditionnelle, basée sur l’agriculture. Or il existe des liens étroits entre la pauvreté et l’agriculture41. L’insuffisance des ressources et d’infrastructure sont les principaux problèmes qui pèsent sur les paysans. Le travail humain reste le principal facteur de production. Les conditions de travail sont ainsi rudes et la productivité faible. Les moyens de production les plus utilisés sont les bêches et les arrosoirs. Les plus fortunés disposent des charrues et des herses. Ceux qui sont membres de groupements ont parfois accès à d’autres matériels, comme les pulvérisateurs et les herses. Ce phénomène induit à la pauvreté. Le graphique n°2 suivants présente la répartition des ménages selon le groupe socio- économique pour l’ensemble de la commune. La répartition marque la domination des agriculteurs au sein de la population et les autres activités sont faiblement représentées les artisans les commerçants et les enseignants.

41 BART-MINTEN ;(2003), Agriculture, pauvreté et politique économique à Madagascar

37 Figure n°2 : Diagramme de la répartition de population par secteur d’activité

0.95 0.6 5.6

Agricultueurs Artisants Enseignants Commerçants

92.7

Source : Commune Rurale Sadabe, Septembre 2016

La riziculture irriguée occupe plus de la moitié des terres cultivées, viennent ensuite les cultures de manioc, de taro, de haricot et de patate douce. Le reste occupe moins de 4% des surfaces cultivées pour chaque spéculation. La plantation de riz couvre la grande majorité des surfaces exploitées. Cette prédominance de la culture rizicole est expliquée par l’importance du riz dans la vie quotidienne des familles, toutefois elle reste une culture de substance. A part le riz, les maniocs et les patates douces sont les cultures qui occupent les plus grandes surfaces. Ces deux cultures complètent l’alimentation des paysans. Elles constituent des substituts au riz essentiellement pendant les périodes de soudure. Elles sont donc tout aussi importantes que le riz. La culture de riz couvre plus de 50% des surfaces exploitées. Le riz, constituant l’alimentation de base, n’assure pour autant pas la sécurité alimentaire de la population.

38 Figure n°03 : Diagramme des surfaces cultivées

Source : Commune Rurale de Sadabe, Septembre 2016

L’agriculture dans la commune se concentre surtout sur les cultures vivrières comme : riz, manioc, le taro, maïs, pomme de terre, haricot, patate douce… Le rendement est très faible, presque la totalité de la production vivrière est destinée à l’autoconsommation. Le travail humain reste le principal facteur de production. Les conditions de travail sont ainsi rudes et la productivité faible. Ce phénomène est dû à la médiocrité des moyens de production qui constitue un facteur majeur de blocage du développement rural, les agriculteurs sont démunis des moyens techniques financiers car ils utilisent encore des outils très archaïques. Le mode de culture est traditionnel. Les matériels et les équipements agricoles utilisés sont des bêches et des charrues tirées par les zébus. Ces obstacles auront des impacts négatifs sur le taux de production. Le problème principal de l’agriculture c’est la faiblesse du rendement agricole. Vient ajouter à tout cela, le problème foncier qui constitue une entrave considérable pour les paysans.

39 Figure n°04 : Diagramme des productions annuelles

Source : Commune Rurale de Sadabe, Septembre 2016

La production rizicole ne représente que 10% de la production totale malgré le fait que la riziculture couvre 51.5% des surfaces totales cultivés. Par contre, le manioc occupe presque 60% de la production totale. Il peut jouer alors un rôle fondamental dans la sécurisation alimentaire42. La somme des productions annuelles pour les cultures de rente ne donne que moins de 10% de cette totalité. Les productions les plus exploitées par les ménages sont celles qui engagent plus de surfaces. Le riz, le manioc et les patates douces sont les productions dominantes. Par ailleurs, cette figure permet de constater que l’agriculture ne présente que de faibles variétés de production. Ce qui laisse supposer que les sources de revenu agricole sont insuffisantes. Les cultures sont d’autant plus importantes que lorsqu’elles peuvent contribuer aux ressources monétaires du ménage. Tandis qu’une dominance à grande échelle de l’autoconsommation

42 RABEZANAHARY A.N., (2003),

40 traduit le caractère traditionnel du système agricole. Il est ainsi important de connaître l’affectation des produits. Tableau n°04 : Utilisation des principaux produits (en %) Produits Riz Maniocs Maïs Patates Haricots Taro Vente 10,26% 5,32% 27,4% 11,36% 22,81% 2,31% Autoconsommation 89,74% 94,68% 72,6% 88,64% 77,19% 97,69% TOTAL 100% 100% 100% 100% 100% 100%

Source : Commune Rurale Sadabe, septembre 2016 Ce tableau décrit de manière évidente que les produits sont dans la quasi-totalité des cas gardés pour l’autoconsommation. L’exploitation agricole reste donc dans le cadre d’une économie de subsistance 43 pour la majorité des ménages. Cette situation rejoint les conclusions tirées précédemment à propos du manque des ressources monétaires au niveau des ménages. Concernant le revenu rural, il existe deux grandes catégories pour décrire le revenu des ménages ruraux : les revenus agricoles et extra-agricoles. La valeur de production agricole des ménages y compris l’autoconsommation, les ventes et les autres usages de la récolte compose le revenu agricole. Les revenus extra-agricoles sont : le salaire ouvrier des activités agricoles et non-agricoles, ainsi que des entreprises non agricoles. Les populations n’ont pas des revenus par mois mais il obtient de l’argent grâce au salarier journalière et aux ventes des produits agricole comme des breds, des oignons, des légumes ainsi qu’au ventes des produits de l’élevage. Concernant les salariés, le revenu moyen de la plupart des ménages reste 2.500 Ar par jour pour les hommes et 2.000 Ar pour les femmes. Le problème se pose aussi au non qualification des mains d’œuvre et de sous- emploi. Pour combler ce vide, ils font du charbonnage qui constitue une source de revenu non négligeable pour eux. Le prix du sac d’un charbon s’élève à 5.000 Ar sur le lieu de fabrication, et à 6.000 Ar sur le lieu de vente. Presque les ménages de la Commune font l’exploitation du charbon. Un ménage vend en moyenne 3 à 4 sacs de charbon par semaine, ceci avec une somme de 15.000 Ar à 20.000 Ar. Cette source de revenu reste une compensation pour le revenu des ménages car elle dépend de la saison et l’accès aux forêts. Alors les ménages qui font du charbonnage, ont plus de revenu que ceux qui ne le pratiquent

43 L’économie de substance est une économie choisie ou subie, relativement ou totalement à l’écart des flux économiques, où règne essentiellement l’autoconsommation. Les productions des biens alimentaires, mobiliers ou immobiliers nécessaires à l’existence reposent sur la famille ou un groupe restreint sans qu’il y ait d’échanges commerciaux ou de manière très limitée.

41 pas. Ainsi, le budget d’un ménage d’agriculteur dans la commune est difficile à quantifier puisque le revenu reste aléatoire et dépend de la récolte, du rendement et des activités journalières ainsi que de la production de charbonnage. Mais ceux des ménages ayant un revenu fixe comme les enseignants (pour la plupart des maîtres FRAM), les responsables administratifs, les travailleurs salariés des deux institutions sont quantifiables. Deux institutions financières mutualistes sont installées dans la commune : l’OTIV et le CECAM. Ces deux institutions, réputées dans le financement rural accompagnent les paysans dans le financement des dépenses courantes d’exploitation et l’investissement. La présence de ces organes permet d’épargner et de prévoir d’autres projets. Cependant, l’accès de la population aux services de ces institutions reste limité : il s’avère difficile sinon impossible, pour un paysan sans ressource et sans fortune de fournir des garanties. Par ailleurs, selon les responsables de ces institutions, les paysans ont du mal à assurer leur dette et ils sont obligés de vendre leurs biens. Ainsi, la population rurale a beaucoup de mal à accéder aux ressources du système financier institutionnel. La plupart des ménages ruraux recourent à l'auto financement lorsqu'ils ont besoin de démarrer ou de renforcer leurs activités. Pour prévoir l'avenir, la famille rurale fait une épargne en dépensant presque toute la moitié de son argent à élever des bétails et en mettant des stocks de céréales dans des greniers céréalières. Trouver un moyen de financement adapté aux paysans reste un problème central dans le monde du financement local.

C) Dimension environnementale L’environnement naturel dans la commune de Sadabe est caractérisé par la dégradation poussée de la couverture végétale ainsi qu’un début du phénomène de lavakisation. Le phénomène de lavakisation et de l’érosion se voient partout dans la commune, ceci causés par la dénudation du sol et la disparition progressive de la couverture végétale. La commune souffre aussi d’une intensification des feux de brousse principalement dans les parties Nord et Ouest. Mais ce sont de feux non maîtrisés venant de l’extérieur qui se propagent dans la commune. Nombreux sont les ménages qui pratiquent l’exploitation des bois pour les transformer en charbon. La commune est riche en eucalyptus et ce sont principalement ces bois qui sont exploités. Pour illustrer l’importance de cette activité, parmi les ménages enquêtés dans les trois villages (Ambatofisaorana, Ankerana et Mangatany), la majorité des ménages exerçant au moins une activité secondaire et se livrent à l’exploitation de charbon de bois.

42 Actuellement, les jeunes plantes sont intensément exploités, vu que les vielles plantes se font de plus en plus rares. Les exploitants n’attendent pas l’âge limite des plantes pour les couper (au minimum quatre ou cinq ans), ils les exploitent très jeunes. Cette exploitation abusive des forêts entraîne une régression rapide de la couverture forestière de la commune. Malgré ses menaces sur l’environnement, cette activité constitue une source de revenu non négligeable pour la population. Elle se présente comme un véritable enjeu économique, social et environnemental.

Photo n° 04 : Dégradation de l’environnement .

Source : Cliché de l’auteur, octobre 2016.

Le premier cliché du haut gauche montre la régression de la couverture végétale de la Commune et laisse place à un vaste espace dénudé. Pendant la saison pluvieuse, ce vaste espace dénudé subit l’action de l’érosion et d’eau du ruissellement qui emportent tous les éléments nutritifs du sol. Et après, il laisse place au lavaka (cliché du haut droite). Et pour ce dernier cliché du bas, il nous montre un paysage après le passage de feux de brousse. La production de charbon et de bois de chauffage, sont considérés comme une des activités principales qui est source de la dégradation de l’environnement. Elle constitue une source de revenu pour une centaine de familles. La pratique de la coupe se fait tous les 2 à 3

43 ans. Cette zone très connue parmi les grands fournisseurs de la ville en matière de charbon et de bois de chauffe. Cette méthode d’exploitation entraîne l’épuisement total de la richesse forestière de cette zone car il n’y a aucun aspect de gestion à long terme de cette ressource. On peut dire que sans risque de se tromper que la dégradation végétale est en plein essor pour cette région. Les paysans de cette commune pratique aussi la culture d’oignon une fois par an et la récolte se fait tous les mois de Novembre. Toutefois, cette culture présente une source de régression de la couverture végétale ainsi qu’à la dégradation de l’environnement. Car le système de culture appliqué par les paysans se traduit comme suit : d’abord, les paysans labourent la rizière une fois la récolte du riz faite. Puis, ils vont chercher des branches d’arbre dans les forêts, mais avec la diminution progressive de cette dernière, ils coupent maintenant des arbres fruitiers tels que les manguiers, les goyaviers, …Après, ils vont les placer sur le terrain déjà labouré et ensuite les bruler, ceci pour en constituer des engrais. Or, en supplément de cet engrais, ils achètent quand même des engrais chimiques afin d’améliorer le rendement. Selon les paysans enquêter, cette pratique induit à une amélioration de la qualité du sol. Mais le fait de brûler ces branches d’arbre sur le sol l’appauvrit de ses éléments nutritifs.

44 CONCLUSION DE LA IIème partie

La pauvreté sociale est très répondue dans la Commune rurale Sadabe. La société vit dans l’extrême pauvreté, toutes les infrastructures sociales sont insuffisantes et qui ne répondent pas aux besoins de la société ou même qui ne satisfont pas aux besoins de la Commune. Le manque de ressource est le problème principal des habitants dont les activités productives demeurent dépendantes de l’agriculture. Le système productif reste traditionnel et l’économie est qualifiée d’une économie de subsistance. La Commune rurale de Sadabe possède une très forte population d’agriculteurs avec un taux plus de 92,7% ; or il y a des liens étroits qui existent entre l’agriculture et la pauvreté. La plupart des pauvres dans le monde tirent leur revenu de l’agriculture. A Sadabe c’est l’agriculture qui est la principale activité économique de la Commune, la répartition des ménages selon le groupe socio-économique pour l’ensemble de la commune est marque la domination des agriculteurs au sein de la population et les autres activités sont faiblement représentées les artisans, les commerçants et les enseignants. A part le riz, les cultures de rentes complètent l’alimentation des paysans. Elles constituent des substituts au riz essentiellement pendant les périodes de soudure. Elles sont donc aussi importantes que le riz car elle joue un rôle fondamental dans la sécurisation alimentaire. La dégradation de l'environnement dans la Commune est causée par les mauvais actes inconscients de l’homme et elle s’aggrave de jour en jour. Les causes principales de cette dégradation est la surexploitation forestière. Ce bilan de la situation s’achève sur des points de réflexion : la situation générale de la population est caractérisée par une zone rurale pauvre mais qui possède des atouts pour se développer. La commune de Sadabe présente les caractéristiques d’une population galopante, à prédominance jeune, un faible niveau d’éducation et d’accès aux soins médicaux. L’insuffisance des infrastructures sociales et économique a des impacts considérables sur la production et la qualité de vie de la population, qui engendre et amplifie la pauvreté.

45 Troisième partie :

« PERSPECTIVES DE LA PAUVRETE AU NIVEAU LOCAL ET NATIONAL »

46 CHAPITRE V : LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL A) Développement local : facteurs de développement rural Le développement local est une branche dans le concept de développement. D’une part, le terme « développement » se définit généralement comme l’action de développer, de se développer, ou le résultat de cette action. Dans une autre vision, le développement est devenu l'un des objectifs de toutes les sociétés. Le concept de développement local est également appelé développement à la base ou développement économique communautaire. En matière de développement local, l’espace ou la nature devient facteur de production qui sert d’accueil des activités économiques. L’espace devient un territoire qui contient des potentialités naturelles. Alors, les activités économiques doivent s’adapter à ces conditions naturelles. Le fondement du développement local est donc la prise de conscience des habitants de la localité. Les étapes d’un développement local peuvent être schématisées comme suit :

PRISE DE CONSIENCE DES HABITANTS

SOLIDARITE

ACTION

DEVELOPPEMENT LOCAL

La solidarité est l’élément clé de la réussite d’un développement local. Les populations doivent croire fortement à l'aide mutuelle qu'ils peuvent s'apporter les uns aux autres. Une aide qui peut améliorer leur les conditions de vie dans les campagnes, et qui peuvent faciliter leur vie. Le Fihavanana est une valeur qui reste ancrée profondément dans l’âme du peuple malagasy et met la solidarité et le respect mutuel entre Malgaches au-dessus de toute autre considération et / ou autres types de richesse. Cette solidarité locale se manifeste par la création d’un réseau d’entraide communautaire dans lequel se tissent des relations, de protection sociale pour les ruraux surtout en période de difficultés économiques qui aboutissent plus tard à la réalisation d’une activité productive. Les habitants dans la zone rurale doivent se réunir et établir un bureau d'organisation paysanne. Les membres du bureau doivent connaitre les problèmes des habitants à l'aide des analyses dans la vie quotidienne.

47 Donc, le développement local peut être défini comme l’expression de la solidarité locale des habitants d’une zone qui unissent leur force afin de valoriser les ressources locales dans l’objectif de développement 44 pour la localité. La notion de solidarité crée de nouvelles formes de relations entre les habitants qui prennent l’initiative d’entreprendre ensemble des actions. Par le développement local, ils doivent être capables d’exploiter les richesses de la localité : richesses matérielles et naturelles.

B) Les secteurs les plus dynamiques au niveau local 1) Le rôle des organismes au sein de la commune Pour élaborer le développement dans la Commune rurale de Sadabe, des organismes, et des associations ont mis en place des stratégies de lutte qui a pour but d’améliorer les conditions de vie des populations rural tendant vers le développement rural. On recense 38 associations qui sont à majorité intervenant dans le secteur d’activités agricoles. Presque la totalité de la population se regroupe en association. En outre, la Commune bénéficie des différentes partenaires techniques et financières (OTIV et CECAM) ainsi que des ONG qui travaillent en collaboration avec le projet SEECALINE (ou Surveillance et Education des Ecoles et des Communauté en matière d’alimentation et de Nutrition Elargie) ; et le domaine SAHAFANILO (l’association Fanilon’i Madagasikara) ; FIFITAVESA (ou Fivondronan’ny Fikambanana tantsaha Vehivavy miara miasa amin’ny Sahafanilo ato amin’ny Commune Sadabe) Deux institutions financières sont installées dans la commune : OTIV et CECAM. L’OTIV est installé depuis 1998 tandis que le CECAM est installé depuis 2005. Ces deux institutions, réputées dans le financement rural, accompagnent les paysans dans le financement des dépenses courantes d’exploitation et l’investissement. Ces institutions ont pour mission de soutenir les paysans dans le développement des secteurs potentiels tels que la construction de grenier communautaire, l’investissement dans les cultures commerciales, l’aménagement des sols, …Les groupements sont les plus intéressés à adhérer au sein de ces institutions. La présence de ces organes permet d’épargner et de prévoir d’autres projets pour les paysans.

44 Source : Commune Rural de Sadabe, Octobre 2016

48 Le projet SEECALINE (ou Surveillance et Education des Ecoles et des Communauté en matière d’alimentation et de Nutrition Elargie) est un projet ayant pour objectif d’amélioration la santé : - Des enfants de moins de trois ans - Enfants entre trois ans à 14ans - Femmes enceintes - Femmes allaitants Le projet enseigne à chaque ménage la cuisson des aliments nutritionnels pour toute la famille avec les produits locaux à bas prix à chaque saison. Le centre SAHAFANILO tire son nom de l’association Fanilon’i Madagasikara. Étymologiquement « fanilo » veut dire Guide- lumière- flambeau ; et « saha » veut dire : domaine, lieu d’action. Le centre a pour objectifs : - de contribuer au développement de la Commune rurale de Sadabe, pour que cette commune devienne un pôle de dynamisme économique et social, d’une façon, à augmenter le niveau de vie des familles et amener un changement progressif des mentalités de façon à oeuvrer ensemble pour s’en sortir à la pauvreté. - d’instaurer un centre financièrement autonome. Dans le secteur de développement, ce centre est organisé par le Sampan’asa Fampivoarana Fanilon’i Madagasikara (SA.FA.FIM), qui s’occupe de la promotion du milieu rural, avec comme lieu d’action le centre SAHAFANILO. Cette formation a pour objectif : - d’améliorer le niveau de vie des ruraux en diversifiant leurs activités ; - d’améliorant leur technique et leur gestion d’exploitation.

LA FIFITAVESA ou Fivondronan’ny Fikambanana tantsaha Vehivavy miaramiasa amin’ny Sahafanilo ato amin’ny Commune Sadabe est une association ayant pour but de réunir les forces d’Amour sous le guide de Dieu. Ceci pour améliorere la vie des membres et commbattre la pauvreté ; épanouir la personnalité des membres et améliorer la société. Cette association a pour Objectif : - faire exister la fraternité, l’entraide et l’évolution au sein des membres ; - s’occuper des projets de développements ; - essayer d’assister à des programmes d’échanges et à des formations ; - rechercher ensemble des projets susceptibles de faire entrer des fonds ; - réunir les forces pour la préparation des papiers nécessaires pour le projet et pour la

49 Commercialisation des produits, ainsi que la recherche d’un meilleur rendement ; - faciliter les relations et l’échange avec les responsables étatiques ; - être porte-parole des Femmes et de plaidoyer pour les droits de la femme ; - faciliter les relations entre les associations ; - développer plus rapidement les associations ;

Tous les organismes ont des rôles très important dans le développement de la Commune Rural de Sadabe. Leurs actions et leurs objectifs se concentrent sur l’amélioration des niveaux de vie de la population rurale qui touche directement la condition de vie des paysans. Ce qui conduit peu à peu les paysans à lutter contre la pauvreté rurale45. Pour intégrer ces populations pauvres dans le processus de développement local, il faut commencer par la compréhension de la situation de ces populations. La commune devrait disposer d’un cadre d’analyse de la situation de pauvreté. Les caractères de la pauvreté doivent être redéfinis pour que les actions répondent effectivement aux besoins. Il est donc nécessaire de mettre en place un diagnostic et un système d’information locale.

2) Le rôle de l’Etat : niveau de prise de décision  Au niveau national : Depuis quelque décennie, la réduction de la pauvreté est devenue une préoccupation majeure pour la plupart des pays en voie de développement46. En effet, plusieurs politiques économiques ou programmes de développement ont été adoptés pour réduire cette pauvreté. D'un côté, le secteur public qui est représenté par l'Etat et de l'autre le secteur privé qui est représenté par les ONG et le secteur privé. Pour éradiquer la pauvreté, le gouvernement avec les partenaires financiers, ont élaboré des programmes nationaux de développement rural47 comme le Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR), le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), le Projet de Développement Communautaire ( PDC), la Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière d’Alimentation et de Nutrition Elargie (SEECALINE), Appui aux Communes et Organisations Rurales pour le Développement du Sud (ACORDS), le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA)… et aussi des politiques économiques comme : le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), le Document Cadre de

45 PCD CR Sadabe, 2006 46 PNUD, Vers le Renforcement du Système de Suivi de la Pauvreté à Madagascar 47 ANDRIANIRINAB.E., (2010),

50 Politique Economique (DCPE), les Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), le Madagascar Action Plan (MAP), l’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui est remplacé par l’ODD. Leur mis en œuvre ont pour but d’obtenir une croissance soutenue et équitable sur le plan social et local, et de réduire la pauvreté, particulièrement dans le monde rural. A part tous cela, y a aussi des actions des autres intervenants tels que les Nations Unies, l'Union Européenne, la Banque Mondiale, le PNUD, l'UNICEF et le PAM par l'intermédiaire des différents programmes mis en œuvre dans plusieurs pays en voie de développement. Des projets existent également dans le cadre des accords bilatéraux (États- Unis, Japon, France, Allemagne, Suisse, etc.).

A l’heure actuelle, le gouvernement Malgache à élaborer des programmes pour réduire la pauvreté au niveau nationale. Prenons comme exemple le PGE et le PND ; pour eux la réduction de la pauvreté est l’une de ses objectifs .Le PND fixe les objectifs spécifiques cohérents avec la PGE48 ; selon eux : le combat contre la pauvreté, la vulnérabilité et la précarité est la priorité des priorités. L’objectif de Politique Générale de l’Etat est d’asseoir un développement inclusif et durable fondé sur une croissance inclusive pour combattre la pauvreté49. Cette politique a pour ambition de rebâtir une société malgache inclusive basée sur les principes fondamentaux de respect, de travail et de dialogue pour faire de nos diversités une richesse et une opportunité réelle. La volonté de changement à laquelle aspire la majorité du peuple malgache devra être matérialisée par des résultats concrets et tangibles à l’échelon de l’administration centrale et de ses démembrements. Elle devra déboucher sur une croissance et un développement inclusif et durable en tenant compte des priorités des régions pour éradiquer le déséquilibre régional. Préalablement, il est nécessaire de rendre effectifs la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la Démocratie, la gestion axée sur les résultats pour un retour à l’autorité de l’Etat et garantissant, entre autres50:

- Le renforcement de la sécurité des biens, des personnes et des investissements privé et public ; - L’impartialité de la justice ; - La libre entreprise par le secteur privé ; - Un emploi décent pour subvenir aux besoins de chaque ménage ; - L’effectivité de la lutte contre la corruption ;

48 PND, 2015-2019 49 PGE ,2014 50 PGE ,2014

51 - Le droit à la santé et à l’éducation ; - Le développement rural afin d’assurer l’autonomie alimentaire ; - La croissance économique par une politique des grands travaux d’infrastructures, et la relance des secteurs porteurs ; - La transparence dans la gestion des finances publiques comme des ressources naturelles ; - La stabilité macroéconomique et sociale ; Les thématiques prioritaires touchent :  Le renforcement de la Gouvernance, de l’Etat de droit et l’instauration d’une justice équitable  La reprise économique à travers l’instauration d’un environnement social et politique stable, le maintien de la stabilité macroéconomique et le rétablissement d’un climat des affaires attrayant  L’élargissement de l’accès aux services sociaux de base de qualité. Ces choix intègrent les dimensions genre, humanitaire, sociale, environnementale, territoriale et la nouvelle technologie pour combattre la pauvreté.

Dans le cadre de mise en œuvre du Plan National du Développement, il y a quelques actions concrètes qui ont été priorisées par le Gouvernement et qui figurent dans les stratégies nationales de relance pour le développement (SNRD, 2014). Certaines de ces actions prioritaires pour toucher le processus de lutte contre la pauvreté au niveau local à l’instar du cas de Sadabe : - Procéder à la réouverture d’au moins 113 CSB fermés en y affectant des personnels de santé ; - Augmenter le nombre des CSB offrant les SONUB (Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence de Base) d’au moins 5 à 10% par an, dans les zones enclavées ; - Promouvoir les activités génératrices de revenus pour les petits producteurs vulnérables ruraux : activités agricoles à impact rapide, activités non agricoles de proximité, activités utilisant le concept HIMO, etc. ; - Mettre à l’échelle les sites de nutrition communautaires et de prise en charge de la malnutrition en ciblant en premier lieu les districts ayant un taux de malnutrition chronique des enfants de moins de 5 ans au-dessus de la moyenne nationale ;

52 - Intégrer les programmes de sécurité alimentaire des ménages avec ceux de la nutrition permettant de couvrir les besoins nutritionnels du jeune enfant au niveau des districts dont le taux de malnutrition dépasse la moyenne nationale ; - Augmenter l’accès à l’eau potable dans les communes prioritaires tout en respectant les normes et les plans directeurs communaux : adduction, points d’eau ; - Continuer à construire des points d’eau et latrines institutionnelles respectant les normes dans les lieux publics à forte fréquentation (marchés, CSB, écoles, …) ; - Doter de cantines scolaires subventionnées, les zones prioritaires ; - Construire 2 000 salles de classe par an et équiper les établissements scolaires dans les zones nécessiteuses ; - Réhabiliter ou construire des barrages et digues de protection en fonction des réalités climatiques ; - Rendre effective la décentralisation des compétences notamment dans les domaines ci- après : l’énergie, l’eau, la fiscalité, le budget, l’administration ; - Multiplier et accompagner des guichets fonciers pour atteindre l’objectif de 125000 titres et 125000 certificats délivrés.

CHAPITRE VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVE D’AVENIR A) Problèmes dans la commune rurale de Sadabe La situation sociale dans la Commune Rurale de Sadabe est généralement reflétée par des situations géographiques, démographiques et économiques. En général, les conditions de vie de la population sont assez difficiles, traduisant leur état de pauvreté. Ainsi, plusieurs éléments entrent dans l’analyse de la situation sociale des populations : la santé, l’éducation, l’environnement, la sécurité… Les réalités physiques d’un milieu déterminent les conditions de production, spécialement pour les activités agricoles. La Commune de Sadabe est une Commune rurale dont les conditions géographiques sont en grande partie caractéristiques des Hautes Terres. La commune de Sadabe compte 24 fokontany. Ce nombre élevé des fokontany dans une commune aussi vaste que Sadabe présente parfois des inconvénients. Les fokontany sont éloignés les uns des autres, certains sont à 5 heures de marche à partir du chef-lieu de la commune. Le climat tropical d’altitude a 2 saisons bien distinctes. Ces deux saisons conditionnent les activités économiques de la population. La saison de culture attend,

53 généralement l’arrivée des premières pluies. En conséquence, la période des hautes saisons est la seconde période de l’année qui coïncide avec la saison pluvieuse. Et lorsque les pluies sont insuffisantes, les productions sont mauvaises. L’insuffisance de ressources et l’insuffisance des moyens de production sont les problèmes centraux des habitants dont les activités productives de la population de Sadabe sont essentiellement agricoles, plus de 90% de la population sont des agriculteurs. Les produits sont destinés à la consommation. La production de riz reste dominante tant en termes de surface exploitée qu’en terme de niveau de production. Le système productif reste traditionnel et l’économie est qualifiée d’une économie de subsistance. Le fonctionnement de la vie économique d’une localité doit être soutenu par des infrastructures « économiques ». Ces infrastructures peuvent être considérées comme les piliers. En d’autres termes, les infrastructures sont des éléments susceptibles d’influer sur le déroulement de la vie active de la population. Or l’insuffisance des infrastructures socio- économiques constitue un grand problème dans la commune rurale de Sadabe. La population de Sadabe est constituée en grande partie de jeunes et enfants. Les jeunes connaissent des problèmes dans la poursuite de leurs études. L’éloignement des EPP par rapport au village et aussi l’éloignement des EPP par rapport au CEG et au Lycée proche se situe à plusieurs heures de marche, sont des problèmes provoquant de manière inquiétante à l’augmentation du taux d’abandon scolaire et du taux de scolarisation même.

54 Carte n°06 : Infrastructures de base au sein de la Commune rurale de Sadabe

Source : BD 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

55 La situation sanitaire de la population de Sadabe n’est pas très satisfaisante (cf. cartes n° 06). L’éloignement des centres de santé compte parmi les problèmes majeurs liés à la santé de la population. Les malades et les femmes sur le point d’accoucher doivent marcher plusieurs heures entières pour atteindre les centres de santé. Certains Fokontany ne sont pas accessibles en voiture. Ce qui réduit considérablement les marges de manœuvre des responsables et élus locaux. Même si la commune de Sadabe dispose d’un avantage de proximité, l’accessibilité dans les différents Fokontany demeure difficile. On retrouve ces problèmes liés à l’éloignement dans les sections traitant la situation économique et situation sociale de la Commune ; qui est l’un des facteurs de la pauvreté dans la commune. Concernant le domaine foncier : la majeure partie de la population sont consciente de la nécessité de titrer et de borner leurs terres51. Mais les problèmes de sécurisation foncière est un grand obstacle pour les paysans agricole. Ce problème est représenté par l’inexistence de titres fonciers causé par : • Eloignement des services du domaine ; • Insuffisance de moyen de financier pour les régularisations foncières ; • Lenteur de la régularisation ; • Ignorance de lois sur la sécurisation foncière ; • Cherté de l’acte de bornage ; • Inexistence de testament écrit ; Et tout cela engendre des effets néfastes pour les paysans tels que : • Difficulté de vente de terrain ; • Les terres sont monopolisées par les riches ; • Existence d’abus de confiance ; • Existence du litige foncier ; • Eclatement du Fihavanana Or l’éclatement du Fihavanana est un blocage pour le développement local et qui renforce la pauvreté au sein de la Commune. Concernant les questions d’hygiène, 19 fokontany parmi les 24 sont dotés d’eau potable et 100 bornes fontaines sont recensées dans la Commune et se concentrent pour la plupart dans la partie méridionale de la Commune. Néanmoins, chaque chef-lieu de

51 Ou la sécurisation de leurs terrains familiaux par un document légal et officiel.

56 Fokontany dispose d’une borne fontaine sauf pour les Fokontany Andranovelona et Antanetilava. Ainsi, l’eau des rivières demeure la principale source d’eau pour la population.

Carte n°07 : couverture spatiale d’adduction en eau potable

Source : BDM 500 FTM, Confection de l’auteur, octobre 2016.

57 L’éloignement du marché génère une perte de temps énorme pour la population, surtout pour ceux qui viennent de loin car ils marchent des heures pour atteindre le marché. Il n’y a pas de structure de marché qui règle l’écoulement des principaux produits dans la Commune. Les collectes et la fixation des prix des produits se font de manière informelle et spontanée, et les prix ne satisfont pas les producteurs. L’installation des deux institutions financières dans la Commune ne fait qu’engendrer la pauvreté dans la Commune, vu qu’un paysan sans ressource et sans fortune pour fournir des garanties contre les prêts à du mal à assurer leur dette. La dégradation de l'environnement de la Commune est causée par les mauvais actes inconscients de l'homme sur la nature comme la pratique des feux de brousse, la surexploitation forestière et aussi par l’insuffisance des revenues. Ce mode d’exploitation entraîne l’épuisement total de la richesse forestière de cette zone car il n’y a aucun aspect de gestion à long terme de cette ressource. Malgré les menaces sur l’environnement, l’exploitation de charbon de bois constitue une source de revenu non négligeable pour la population. Elle se présente alors comme un véritable enjeu économique, social et environnemental.

B) Perspectives et solutions 1) Perspective au niveau local Pour promouvoir le développement au sein de la Commune et pour réduire la pauvreté, la Commune a pour vision52 de : • Moderniser les modes de travail afin d’accroitre les récoltes, par la formation des paysans et la fourniture d’équipements ; • Extension des surfaces cultivées tout en préservant la protection de l’environnement ; • Faciliter la sécurisation foncière afin d’améliorer la production ; • Réhabiliter les routes et les ponts ; • Optimiser les compétences des enseignants par l’amélioration de leurs conditions de travail ; • Offrir à tous un accès moins cher au soin, par la fourniture d’équipements et de médicaments au centre de soins de base I et II ; • Mettre en place des postes volants de la gendarmerie dans tous les villages ; • Mettre en place une police communale ;

52 Commune Rurale de Sadabe, Octobre 2016

58 • Mettre en place de la bonne gouvernance tant au niveau de la commune qu’au niveau des fokontany. Les axes stratégiques et les objectifs spécifiques de la commune se résument dans le tableau suivant : Tableau n°05 : Tableau des axes stratégiques et objectifs spécifique53 Axe stratégique I : Amélioration de Objectif spécifique 1 : Améliorer la santé public la condition sociale Objectif spécifique 2 : Améliorer le système éducatif Objectif spécifique 1 : Développer les échanges commerciaux Axe stratégique II : contribution à l’amélioration des conditions Objectif spécifique 2 : Réhabiliter les routes et ponts socio-économiques Objectif spécifique 3 : Protéger et conserver l’environnement et les forêts Objectif spécifique 1 : Renforcer la sécurité Objectif spécifique 2 : Améliorer et augmenter la Axe stratégique III : Renforcement production et augmentation de la productivité Objectif spécifique 3 : Promouvoir l’élevage Objectif spécifique 4 : Sécuriser les propriétés foncières Objectif spécifique 1 : Améliorer la collaboration entre les dirigeants de la commune, les responsables et la Axe stratégique IV : Renforcement et appui à la gestion de la population commune Objectif spécifique 2 : Indemniser les responsables des Fokontany Source : PCD 2006, Commune Rurale de Sadabe, octobre 2016

2) Quelque piste des solutions La pauvreté est une réalité concrète dans la vie socio-économique de Madagascar. Pour pouvoir résoudre ce problème de la pauvreté, il faut connaitre l’ampleur cette pauvreté dans le pays. Le Gouvernement doit être convaincu du rôle primordial que doit jouer le secteur rural dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. Il assurera une relance de l'agriculture et fournira aux pauvres les moyens d'avoir des emplois. Il facilitera les facteurs de production afin de

53 PCD CR Sadabe 2006

59 réduire le coût des intrants ; augmenter leur revenu, d'accéder à la terre et au crédit et de leur assurer la sécurisation foncière54. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement rural, les actions ci-après relèvent de la responsabilité de l’Etat et de ses démembrements : - l’élaboration ou l’actualisation des stratégies opérationnelles sous-sectorielles en cohérence avec les orientations stratégiques définies ; - l’organisation de la concertation avec les différents acteurs intervenant dans le développement du secteur rural ; - la création d’un environnement favorable, par l’amélioration du cadre législatif, réglementaire et institutionnel et la promotion de la bonne gouvernance ; - la mobilisation des ressources (financières, matérielles et humaines) nécessaires à la réalisation des programmes opérationnels et des programmes d’investissement ; - le suivi-évaluation du processus. Pour réduire la pauvreté à Madagascar le rôle de l’Etat est de promouvoir la croissance économique très forte (durable). Pour y arriver, il faut augmenter la productivité c'est-à-dire augmenté la production par tête, améliorer le niveau de vie matériel de la population et de dégager les ressources nécessaires pour améliorer ou fournir les services publics afin de créer les emplois et diminuer le chômage et les inégalités sociales. Dans ce cas, il faut professionnaliser les activités agricoles en vue d’accroître leur productivité car être professionnel c’est être capable de fournir des produits destinés au marché. L’économie de la Commune de Sadabe demeure une économie de subsistance. La mise en place d’une économie de marché peut ainsi créer des réformes à grande échelle. Pour la commune rurale de Sadabe, il est temps de penser à développer les activités non agricoles. Vue l’augmentation rapide de la population, les ressources agricoles finiront par s’épuiser et il ne sera plus possible de satisfaire le besoin de la population ou de nourrir toute la population. Il est donc nécessaire de trouver, dès à présent, les moyens de survivre sans dépendre de l’agriculture. Trouver des activités non agricoles permettant d’assurer des ressources saisonnières ou permanentes. Cela constitue un défi, mais la population locale n’y arriverait pas sans l’aide des partenaires et sans l’intervention de l’Etat.

54 http://economierurale.revues.org/2315

60 Intégrer les populations pauvres dans le processus de développement local est une des perspectives à atteindre. Alors, pour intégrer ces populations, il faut commencer par la compréhension de la situation de ces populations et de valoriser les ressources humaines. La Commune devrait disposer d’un cadre d’analyse de la situation de pauvreté. Les caractères de la pauvreté doivent être redéfinis pour que les actions répondent effectivement aux besoins de la population. Il est donc nécessaire de mettre en place un diagnostic et un système d’information locale. L’Etat doit prendre sa responsabilité en créant ou en renforçant des projets d’appuis pour l’amélioration de niveau de population ou en éradiquant la pauvreté rurale. En effet, il nous parait important que la dimension de la ruralité soit intégrée dans toutes les politiques publiques sociales, sanitaires et d’emploi et que les objectifs de lutte contre la pauvreté en milieu rural soient intégrés dans les politiques de développement territorial et d’aménagement du territoire. Ainsi, il ne s’agit pas d’en faire une catégorie spécifique mais un objectif transversal à toutes les politiques publiques.

61 CONCLUSION DE LA 3ème PARTIE

Cette troisième partie a essayé de mettre en exergue le rôle, la responsabilité et le degré d’engagement de l’Etat central sur la lutte contre la pauvreté. Il a été évoqué donc quels sont les politiques et stratégies ? Quels sont les cadres et documents de référence et les outils de mise en œuvre dès cette politique (DCPE, PND, PGE, SNRD, etc.) qui pourrait influencer l’ampleur de la pauvreté au niveau local comme le cas de la Commune Rurale de Sadabe. Mais d’après de l’enseignement de cette étude, la pauvreté est un phénomène complexe et multidimensionnel qui a besoin une approche transversal et multisectoriel pour être efficace. C’est vraiment une action qui a besoin d’une adhésion de toutes les forces vives de la nation. Visiblement, toutes les préoccupations locales dans le cas de la Commune Rurale de Sadabe (accès aux soins de base, accès à l’éducation, problème d’accessibilité, dégradation de l’environnement, archaïsme des moyens et systèmes de production, problème foncier, etc.) sont déjà évoquées au niveau de l’Etat central par le biais de différents stratégies et programmes. Il reste donc la mise en œuvre pour qu’il effet tangible au niveau local. Depuis quelques décennies, Madagascar n'a cessé de combattre la pauvreté par tous les moyens mais les résultats demeurent mitigés. Plusieurs politiques économiques ont été mises en œuvre par les gouvernements en place et avec le partenariat des bailleurs de fonds et Madagascar a été un champ d’application de différents programmes. Malgré tous les efforts effectués par les différents acteurs économiques, le taux de pauvreté a tendance à s'accentuer et la situation de pauvreté semble persister pour la grande île. L'Etat malgache a-t-il la volonté réelle de lutter contre ce phénomène ?

62 CONCLUSION GENERALE

La pauvreté est un problème auquel fait face divers sociétés surtout dans les pays en développement. Au cours des dernières décennies, le concept de pauvreté constitue un phénomène complexe. Ce phénomène peut aborder a des différentes manières car elle prend aussi des différentes formes ; alors on peut dire que la pauvreté est un phénomène à caractère multidimensionnel. Elle touche toutes les dimensions humaines comme les dimensions sociales, politique, culturelle et éthique, et la dimension économique qui comprend l’aspect monétaire, condition de vie de la population, la potentialité.

Madagascar est une grande île dotée d’une richesse naturelle, mais elle est encore classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Par ailleurs la réduction de la pauvreté figure parmi les défis que notre pays doit relever. A Madagascar, la pauvreté est un phénomène rural car la majorité des pauvres vivent en zone rurale. Pour le concept de la pauvreté les idées sont divergentes car ils existent plusieurs définitions. Ce qui caractérise aussi le caractère multidimensionnel de la pauvreté. Mais d'une manière générale, on peut déterminer que la pauvreté c’est l’impossibilité de satisfaire un ensemble de besoins essentiels ou les besoins fondamentaux dans la vie. Les pauvres vivants dans cette zone représentent plusieurs caractéristiques communes, dont un faible niveau d'instruction, un nombre élevé d'enfants et un accès relativement limité aux ressources matérielles et immatérielles. Cette pauvreté persiste et handicape presque le 4/5ème de la population.

En prenant le cas de la Commune rural de Sadabe, la pauvreté dans cette zone se caractérise par l’insuffisance des revenus. En réalité, les majeures parties des revenus proviennent des activités liées à l’agriculture. Or les paysans ne se rend pas compte sur l’opportunité que leurs vastes espaces peuvent l’offrir s’ils les mettent en valeur. Il y a le problème d’accès à l’eau potable, le niveau d’instruction faible ou l’analphabétisme, et l’insuffisance des infrastructures communautaires de base comme la route, l’hôpital, l’école et aussi l’insuffisance des personnels de la santé … Sans parler de l’insécurité et l’isolement de la commune surtout pendant la saison de pluie qui constitue une contrainte majeure au développement local. Dans cette zone, la pauvreté est fortement liée aux problèmes des infrastructures surtout la route, au niveau de l’éducation et à la mentalité des paysans. Donc, améliorer les pistes rurales, l’éducation, la santé et la nutrition sont des actions prioritaires pour s’attaquer directement aux pires conséquences de la pauvreté. Mais toute porte à croire que les investissements pour l’amélioration du capital humain, surtout pour

63 l’éducation constituent également des actions efficaces pour lutter contre la pauvreté. Les services sociaux sont donc une part essentielle de toute stratégie à long terme qui vise à faire reculer la pauvreté. Les contextes sociopolitiques constituent aussi les causes majeures de la pauvreté à Madagascar.

De ce fait, lutter contre la pauvreté est un défi pour tout le monde. La réduction de la pauvreté en milieu rural passe par une grande sensibilisation des mondes ruraux : pour la mise en valeur de l’espace et la pratique de technique moderne, puis par l’augmentation des moyens et des revenus dont disposent les pauvres eux-mêmes. La mise en place des programmes nationaux de développement rural et l’application des politiques économiques à Madagascar aident beaucoup le gouvernement à réduire la pauvreté dans le monde rural. Les organismes, au niveau local, tiennent également sa place dans l’amélioration du niveau de vie de la population. Ils contribuent à la réduction de la pauvreté au sein de la commune rurale. Alors, pour avoir le développement dans la commune rurale de Sadabe, tous les acteurs sont responsables : la population, les différents organismes, les ONG et association, les représentants du gouvernement au niveau local et surtout le gouvernement malgache.

En premier lieu, la population rurale doit mettre en priorité la prise de conscience en améliorant leur solidarité, avant de faire leur preuve par des actions locales. En second lieu, les organismes comme les ONG, les différentes associations et les représentants de l’Etat doivent s’appuyer et renforcer toutes les actions, les politiques et les programmes qui visent à améliorer le niveau de vie de la population rurale. Les actions devraient se concentrer sur la création de nouvelles opportunités dans ces zones, surtout dans le secteur non-agricole, sur l’augmentation de la productivité agricole et sur l’amélioration de toutes les infrastructures de base. A travers cet essai d’analyse, on constate que la pauvreté en milieu rural a un aspect multifacétique qui touche presque tous les domaines. Malgré toutes les actions destinées à réduire la pauvreté à Madagascar, elle tend à persister ; donc il faut des actions multisectorielles pour mener une lutte efficace contre la pauvreté. Mais définir une politique de lutte contre la pauvreté efficace et adapté dans notre pays apparaît comme une démarche toute aussi complexe compte tenu de la diversité de la situation observée, des conditions économiques viables et des influences extérieures. Ainsi la question majeure s’impose : est-ce que le gouvernement possède les moyens nécessaires pour mettre en œuvre une action multi acteurs ? Existe-t-il une politique économique adéquate pour réduire la pauvreté à Madagascar ?

64 BIBLIOGRAPHIE

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65 Les travaux universitaires -ANDRIANIRINAB.E., (2010), Rôle de l’Etat dans la réduction de la pauvreté à Madagascar, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Economie ; Novembre 2010, 52p, pp1-17. -ANDRIATSALAMA F.H., (2009), Les problèmes sanitaires et le sous-développement a l’exemple de la commune urbaine Ambatondrazaka, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Géographie, 78p, pp23-45. -RABEZANAHARY A.N., (2003), Cause de la pauvreté dans le monde rurale cas de la commune rurale de betsimisotra sous-préfecture de fandriana, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Economie 59p pp26,37-38, -RAKOTOASIMBOLA P.R., (2010), Dynamique de la pauvreté en milieu rural Malgache,

Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département d’économie ; Mars2010, 39p, pp1-6 ; 29 -RAKOTONIRINA M.M., (2004), Rôle de l'état dans la réduction de la pauvreté à Madagascar, Mémoire de Master I, Université Toamasina, Département d’économie ; 2014, 113p, pp11-22 ; 57-60. -RASOANARIVO H., (2003), Environnement et pauvreté dans la ville basse d’Antananarivo, Mémoire de D.E.A, Université d’Antananarivo, Département Géographie, 87p, pp20-30. -RAVAOHARIMALALA V.N., (2010), Sous-développement et organisation paysanne dans la commune rurale de Mahabo, District d’Ambohidratrimo, Région Analamanga, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Géographie ; Février 2010, 96p, pp8-27. -RAZAFINANDRIANA F.N., Contribution du développement local dans la réduction du phénomène de sous-emplois, Mémoire de D.E.A, Université d’Antananarivo, Département Economie ; juillet 2007,107p, pp21-39

66 • OUVRAGES SPECIFIQUES -ANDRIARIMALALA M.T., (2005), Projet de création d’une unité de décortiquerie dans la commune rurale de Sadabe, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Gestion ; Aout 2005, p78, pp10-15. -RAHARIMANANA M.N., (2009), Leadership, le genre et le développement rural, cas du centre de sahafanilo dans la Commune rurale de Sadabe, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, Département Sociologie ; Décembre 2009, 109p, pp23-24, 40-63 -RANDRIANARISON F., (2008), Les problèmes et perspectives de développement de la commune rurale de Manjakandriana, Mémoire de Maitrise, Université d’Antananarivo, CAPEN ; Juillet 2008, 96p, pp1, 10-12,55-57,69. -RAZAFINDRABE A.J.A., Contribution à l’étude de conformité du système d’adduction d’eau potable par gravitaire du fokontanyAnonoka commune rurale Sadabe district Manjakandriana région Analamanga, Mémoire de licence, Université d’Antananarivo, Département de Chimie Minérale et Chimie Physique ; Novembre 2014, 38p, pp7-10.

• DOCUMENTS TECHNIQUES -BANQUE MONDIALE, (1990), Rapport sur le développement dans le monde : la pauvreté, 1990, 227p, pp.34 :64-65 ; 86 ; 119 ; 140 ; 150. -BANQUE MONDIAL, département du développement humain, (2011), éducation et formation à Madagascar vers une politique nouvelle pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Un résumé des principaux défis Washington DL (VS) ; Banque Mondial pp Viii 24p -BURKINA FASO, (2004), Document de Stratégies de Développement Rural à l’horizon 2015, Janvier 2004, 99p, pp24-26 ; 42-43 ; 58-59. -CENTRE DE RECHERCHES, D’ETUDES ET D’APPUI A L’ANALYSE ECONOMIQUE A MADAGASCAR, (2013), Monographie Région Analamanga, Février 2013, 304P, pp23-46. -CINQUIEME RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN, Micro entreprise emploi et développement, 2010, 131p pp 15-36 -DOCUMENT DE LA BANQUE MONDIALE, (1996), Madagascar évaluation de la pauvreté, volume II, Rapport N° 14044-MAG ; 26 juin 1996, 185p, pp2-3 ; 11-14 ; 65-68 ; 110-118.

67 -GOUVERNEMENT MALGACHE, (2004), Lettre de Politique de Développement Rural ; 24 septembre 2004, 34p, pp2-5 ; 12-14. -PLAN COMMUNALE DE DEVELPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE SADABE présente par le comité communal de développement de Sadabe, 2006, 51p -PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT (PND), 2015-2019,75p -POLITIQUE GENERALE DE L’ETAT (PGE), Mai 2014,14p -PROGRAMME FIDA MADAGASCAR, programme de soutien aux pôles de micro entreprises rurales et aux économies régionales ; Mars 2010, 17p, pp1-4 ; 15-17 -UNITE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL ;(2003), Monographie de la région d’Antananarivo, juin2003 ,135p, pp14-22 ; 122-124. - SNRD (2014), Stratégies Nationales de Relance pour le Développement, document de référence élaborée avec la collaboration du PNUD et la PRIMATURE ; 102p.

. Documents statistiques : -INSTAT, (2001), Etat de la pauvreté à Madagascar ; 2001, pp1-4 -INSTAT, (1998), Structure et facteur déterminant de la pauvreté à Madagascar ; Avril 1998, 87p. -INSTAT, (2010), Rapport principale de l’Enquête Périodique auprès des Ménages ; Août 2011, 372p, pp221-252 -INSTAT, (2012-2013), Enquête Nationale sur les Suivit des Objectifs du Millénaires pour le Développement à Madagascar 2010 OMD ; 2013 ,372p, pp221-252. -PNUD, (2010), Rapport National sur le développement humain : genre développement humain et pauvreté, PNUD Madagascar ; 2010, 138p. -PNUD, Madagascar en Action, Bulletin d’information ; N°002, Octobre 2013, lutte contre la pauvreté, 28p -PNUD, Vers le Renforcement du Système de Suivi de la Pauvreté à Madagascar ; PNUD Madagascar ; Avril 2002,87p, pp25-37

. Webographie -Madagascar : données, disponible sur : donnees.banquemondiale.org -La pauvreté baisse dans le monde mais de fortes inégalités persistent entre territoires, article, disponible sur : http://www.inegalites.fr/spip.php?article381 -Structure et facteurs déterminants La pauvreté selon le PNUD et la Banque mondiale, Emmanuelle Benicourt, disponible sur : http://etudesrurales.revues.org/68

68 -Regard sur la pauvreté à Madagascar, Roger Thivoyon, disponible sur : http://les-enfants-du- soleil-madagascar.org/regard-pauvrete-madagascar/ -Qu'est-ce que la pauvreté ? Disponible sur : http://www.assistancescolaire.com/eleve/5e/geographie/reviser-une-notion/qu-est-ce-que-la- pauvrete-5-geo-11 -Pauvreté, disponible sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvreté -Etat de la pauvreté à Madagascar en 2001, disponible sur : http://www.ilo.cornell.edu/polbrief/devcf03/etat-pauv -La pauvreté à Madagascar, Christian Jean Francis Ravoahangilalao, disponible sur : http://instat.mg/statistiques/structure-et-facteurs-determinants-de-la-pauvrete-a-madagascar/ -Spécificités des dynamiques de pauvretés dans deux régions rurales de Madagascar ; écrit par Claire Gondard-Delcroix, disponible sur : http://economierurale.revues.org/2315 -Structure et facteurs déterminants de la pauvreté à Madagascar, disponible sur : http://instat.mg/statistiques/structure-et-facteurs-determinants-de-la-pauvrete-a-madagascar/ -La pauvreté dans le monde, disponible sur : http://www.ac grenoble.fr/college/cotte.st vallier/hg/file/BMarin/5egeographie/La_pauvrete_dans_le_monde-resume.pdf -Banque Mondiale: Stratégie de Développement Rural, disponible sur : http://www.fao.org/worldfoodsummit/sideevents/papers/y6839f.htm

-Banque Mondiale : Pour un dialogue sur les enjeux de développement, disponible sur : http://www.banquemondiale.org/Madagascar

-La pauvreté à Madagascar, disponible sur : http://guide.toutmada.com/la-pauvrete-a- madagascar/decouvrir223.html -Seuil de pauvreté, disponible sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Seuil-de-pauvreté -Indice de développement humain, disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humain -Indicateur de pauvreté, disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_de_pauvrete -Note d’analyse: la pauvreté en milieu rurale, disponible sur : https://www.cnle.gouv.fr/img/pdf/note_de_cadrage_gt_fnars_pauvrete_en_milieu_rural.pdf -Lettre de Politique de Développement Rural, disponible sur : http://www.maep.gov.mg/lpdr.html -Développement local et représentations, disponible sur : http://madarevues.recherches.gov.mg/IMG/pdf/Seradika_00_p17-27.pdf -Thèses malgache en ligne, disponible sur : http://theses.recherches.gov.mg/

69 LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Questionnaires pour les ménages ANNEXES II : Questionnaires pour les autorités publiques

ANNEXES I I. Questionnaires pour les ménages - Nom du fokontany : - Nom du village : - Rôle dans la famille : - Marié : - Age : sexe : - Profession - Nombre d’enfants à charge : 1) Les indicateurs démographiques de la pauvreté - Taille des ménages - Taux de natalité - Taux de fertilité - Age médiane de la population - Taux d’accroissement démographique (croissance naturelle)

2) Les indicateurs sur l’accès à l’éducation - Est- ce que vous envoyez vos enfants à l’école ? OUI Classe - Age - école -

NON Pourquoi

3) Les indicateurs sur la pauvreté alimentaire - Etes-vous originaire de la commune ? - ou migrant ? - vous venez d’où ? - Concernant la propriété foncière : est-ce que vous êtes la propriétaire de terre ou de métayers ? - A peu près vous utilisez combien d’ares ou ha ?

i - Taux de production : - Rendement à l’hectare : - Est-ce que c’est suffisant ou insuffisant pour subvenir les besoins de la famille ? - Parlez de l’agriculture - Concernant les produits : - C’est pour nourrir la famille ou à vendre (destinée au marché) ? - Est-ce que c’est suffisant ou insuffisant pour subvenir les besoins de la famille ? - Les taux de production, est-ce que c’est la même durant ses 10 dernières années ? - Pourquoi ? - Parlez de l’élevage - Concernant les produits : - C’est pour nourrir la famille ou à vendre (destinée au marché) ? - Est-ce que c’est suffisant ou insuffisant pour subvenir les besoins de la famille ? - A par l’agriculture et l’élevage est ce que vous avez d’autre source de revenus ? - Apport en calories des aliments quotidiens - Qualité nutritionnelle quotidienne - Habitude alimentaire - Fréquence de l’alimentation

4) Les indicateurs sur la pauvreté monétaire - Bilan du budget de ménage - Très pauvres - Pauvres - Moyennement riches - Riches - Le rôle des usuriers au village : dettes, emprunts, etc. - Selon le budget de votre ménage pensez-vous vivre aisément, ou vivre moyennement, ou vivre d’une façon modérée, ou vivre en difficulté - Votre revenus vous permet-il de faire des épargnes ou est-il le même niveau de dépense ou est-il insuffisant et oblige à puiser sur les épargnes, ou insuffisant et à oblige à emprunter - Accès au micro-crédit ou micro finance

ii 5) Les indicateurs sur la pauvreté matérielle - Environnement sur l’habitat - Matériaux de construction : toiture, mur, etc. - Equipement de la maison : réseaux d’assainissement, existence de WC - Est ce que vous utilisez de l’électricité - Niveau de confort

6) Les dimensions géographiques de la pauvreté -Vulnérabilité face aux risques et catastrophique - Surcoût dû au problème de l’accessibilité et à l’enclavement : surcoût des prix des PPN - Possession du capital foncier - Erosion des sols, etc. - Quelles sont les causes de la destruction du foret ? - Est-ce que vous faites charbon ? - Pourquoi ? - Quelles sont les problèmes majeurs de votre fokontany ? - Quelles sont les infrastructures existantes ou qui manquent dans votre fokontany ? (Accès aux loisirs)

7) Les indicateurs sur l’accès à l’eau potable - Est ce que vous avez de l’eau potable - Est-ce que vos besoins en eau sont –ils satisfaisants pour le fokontany ?

8) Les indicateurs sur l’accès aux soins - Quels sont les maladies qui sont fréquents ? - y a-t-il des hôpitaux ? - combien des médecins ? - A votre avis la population dans votre fokontany sont-ils ? - Très pauvres -pauvres -moyennement riches -riches - Quels sont les raisons ? - Quels solutions proposez-vous pour améliorer cette pauvreté ? - quels sont les stratégies paysannes pour la survie face à l’ampleur de la pauvreté à Sadabe - Est-ce que vous voulez parler d’autre chose ?

iii ANNEXES II

II. Questionnaire pour les autorités publiques : Responsables au niveau de la Commune ou Fokontany 1) Les indicateurs démographiques - Population totale - Taux de natalité - Taux de mortalité - Age médiane de la population - Taux d’accroissement démographique (croissance naturelle) - Taux de fertilités

2) Concernant l’économie - L’agriculture ? - L’élevage ? - L’artisanat ? - Le moyen de transport ? - Le commerce ? - L’industrie ? - Le tourisme ? - Le moyen de communication ?

3) Les indicateurs sur l’accès à l’éducation - Le taux d’alphabétisation ? - Est ce que Les filles et les garçons sont égales au niveau alphabétisation ? - Le taux de réussite ? - Le taux de rejets ? - Quels sont les raisons - Il y a combien d’école primaire ? - Il y a combien d’école secondaire ? - Il y a combien de Lycée ? - Est ce qu’il y a des écoles professionnalisant?

iv 4) Les indicateurs sur l’accès aux soins - Concernant la santé ? - Quels sont les maladies qui sont fréquents ? - y a-t-il combien d’hôpital ? - combien des médecins dans chaque hôpital ?

5) Les indicateurs sur la pauvreté matérielle Loisir et sports - Quel est le loisir le mieux pratiqué ? - Qu’est ce qui doit être amélioré ? - Quel est le sport le plus pratiqué ? Sécurité interne - Comment est la sécurité de la Commune ? - Il y a combien de poste de police et/ou de gendarmerie ? - Quels sont les problèmes les plus fréquents ?

Concernant l’eau et l’électricité - Est ce qu’il a de l’eau potable ? - Est ce qu’il de l’électricité ?

La propriété foncière - Il y a combien de propriétaire de terre et de métayers ?

La tradition - Quels sont les traditions qui sont encore respectés jusqu’à maintenant ? -A votre avis la population dans votre Commune sont-ils : -Très pauvres -pauvres -moyennement riches -riches - Quels sont les raisons ? -quels sont les stratégies, les actions et les projets envisagés au sein de la commune pour la lutte contre la pauvreté ! Et quels sont les organismes de développement (Projets, ONG, Institution) qui œuvrent pour la lutte contre la pauvreté ? - Quels sont les stratégies paysannes pour la survie face à l’ampleur de la pauvreté à Sadabe. - Quelles solutions proposez-vous pour améliorer cette pauvreté ? - Est-ce que vous voulez parler d’autre chose ?

v TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS SOMMAIRE ...... i RESUME...... ii Liste des acronymes ...... iii Liste de tableau...... iv Liste des CARTES ...... iv Liste des photos...... iv Liste des figures ...... iv INTRODUCTION GENERALE...... 1 CHAPITRE I: CONCEPTUALISATION DE LA PAUVRETE ...... 4 A) Définitions ...... 4 1) Dimensions de la pauvreté ...... 5 1-1) Les dimensions économiques de la pauvreté...... 5 a) Pauvreté monétaire : ...... 5 b) Pauvreté des conditions de vie :...... 5 c) Pauvreté des potentialités :...... 6 1-2) Les dimensions non- économiques de la pauvreté ...... 6 a) La dimension sociale...... 6 b) La dimension politique ...... 6 c) La dimension culturelle...... 6 d) La dimension éthique...... 6 2) Concept de la pauvreté...... 6 2-1) Approche objective et approche subjective ...... 7 2-2) Critères de classification de la pauvreté...... 7 a) Pauvreté absolues et pauvreté relative...... 7 b) Pauvreté conjoncturelle ou pauvreté structurelle...... 8 c) Pauvreté rurale ...... 8 B) Pauvreté à Madagascar ...... 10 C) Contexte au niveau mondial et en Afrique ...... 11 CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE DE RECHERCHE...... 13 A) Localisation ...... 13

vi 1) Situation administrative ...... 13 2) Situation géographique ...... 13 B) Historique et contexte de la zone d’étude...... 16 1) Historique de la commune de Sadabe...... 16 2) Contexte de la zone d’étude...... 16 C) Démarche de la recherche...... 17 1) Phase préliminaire : exploration et analyse documentaire...... 17 2) La phase terrain : approche de collecte des données sur terrain ...... 18 3) Phase de synthèse et rédaction...... 19 CHAPITRE III : LES CONTEXTES DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE SADABE ...... 21 A) Conditions géographiques du milieu ...... 21 1) Le relief...... 21 2) La végétation...... 21 3) L’hydrologie ...... 21 4) Les sols...... 22 5) Le climat et les saisons ...... 22 B) Manifestation de la pauvreté au niveau local : ...... 22 1) Les voies de communication :...... 22 2) Infrastructure...... 23 3) Education: ...... 23 4) Santé:...... 23 5) Réseaux téléphoniques:...... 24 6) Marché: ...... 24 C) Les causes de la pauvreté à sadabe...... 26 1) Des atouts mal valorisés...... 26 2) Difficultés d’accès aux infrastructures communautaires de base ...... 27 CHAPITRE IV : LES ASPECTS DE LA PAUVRETE A SADABE...... 29 A) La dimension humaine de la pauvreté ...... 29 1) La pression démographique ...... 29 2) Dimension sociale...... 33 B) Dimension économique ...... 37 C) Dimension environnementale ...... 42 CHAPITRE V : LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 46

vii A) Développement local : facteurs de développement rural...... 47 B) Les secteurs les plus dynamiques au niveau local...... 48 1) Le rôle des organismes au sein de la commune ...... 48 2) Le rôle de l’Etat : niveau de prise de décision ...... 50  Au niveau national : ...... 50 CHAPITRE VI : PROBLEMES ET PERSPECTIVE D’AVENIR...... 53 A) Problèmes dans la commune rurale de Sadabe...... 53 B) Perspectives et solutions...... 58 1) Perspective au niveau local...... 58 2) Quelque piste des solutions...... 59 CONCLUSION GENERALE ...... 63 BIBLIOGRAPHIE ...... 65 LISTE DES ANNEXES...... i TABLE DES MATIERES ...... vi

viii