Diabelli – Samedi 19 novembre 2016

Orchestres en fête : Ludwig van (2)

Le mythe Beethoven commença d’être élaboré dès avant sa mort. Un enterrement en grande pompe plus tard, les générations à venir pouvaient continuer de bâtir une légende où chacun allait puiser. Ce parcours où s’entrecroisent la musique, la vie et la postérité de Beethoven est au cœur de l’exposition Ludwig van. Le mythe Beethoven, et il trouve son prolon- gement dans deux cycles de concerts.

Après un premier cycle « tout Beethoven » (ou presque), le week-end « Orchestres en fête » est l’occasion de proposer aux auditeurs une nouvelle expérience Beethoven. Cette fois, l’accent est mis sur la descendance musi- cale du compositeur, en une démarche d’aller-retour entre œuvres originales et échos artistiques. On y entend ainsi des symphonies (la Neuvième par l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, la Septième par l’Orchestre de Picardie), des concertos (le Triple Concerto par Tugan Sokhiev et l’Orchestre du Capitole de Toulouse, le Concerto pour piano n° 5 par Enrique Mazzola, Louis Lortie et l’Orchestre National d’Île-de-France – un spectacle avec vidéo destiné aux familles – ou par Paul Daniel, Nicholas Angelich et l’Orchestre National Bordeaux-Aquitaine, le Concerto pour piano n° 0 par Alexandre Bloch, Alexei Lubimov et l’Orchestre du Conservatoire de Paris) ou des pièces orchestrales diverses. Contemporains ou successeurs de Beethoven y prennent leur place, tel Brahms dont le XIXe siècle finissant voulut absolument faire l’héritier du compositeur en matière symphonique (Symphonie n° 4 par l’Orchestre du Capitole et Tugan Sokhiev).

Mais ce week-end qui réunit la fine fleur des orchestres français est aussi l’occasion de montrer comment Beethoven nourrit les expériences de la modernité. Le monument des Variations Diabelli continue d’inspirer les musiciens du XXIe siècle : Jean-François Heisser le montre en interprétant les Veränderungen de Philippe Manoury et les 33 Variations sur 33 variations de . Dutilleux, lui, rebondit – après Milan Kundera – sur la fameuse question « Muss es sein? » posée par le Quatuor n° 16 pour une courte pièce orchestrale, tandis que la Symphonie « Eroica », qui « incarne une nouvelle époque de l’esprit du monde » selon Hugues Dufourt, se reflète dans l’Ur-Geräusch du compositeur spectral. Bernard Cavanna, Takashi Niigaki ou Brett Dean complètent le panorama, sans oublier bien sûr Mauricio Kagel et sa « promenade dans la tête de Beethoven » de 1969, Ludwig van.

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SAMEDI 19 NOVEMBRE 2016 – 14H30 AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE

Diabelli

Ludwig van Beethoven Variations Diabelli

Philippe Manoury Veränderungen

Jean-François Heisser, piano

Ce concert s'inscrit dans le cadre d’Orchestres en fête, une initiative de l’Association Française des Orchestres.

ASSOCIATION FRANÇAISE DES ORCHESTRES AFO

FIN DU CONCERT VERS 16H.

5 6 Ludwig van Beethoven (1770-1827) Trente-trois variations sur un thème de valse d’Anton Diabelli en ut majeur op. 120

Thème. Vivace Var. 1. Alla Marcia maestoso Var. 2. Poco allegro Var. 3. L’istesso tempo Var. 4. Un poco più vivace Var. 5. Allegro vivace Var. 6. Allegro, ma non troppo e serioso Var. 7. Un poco più allegro Var. 8. Poco vivace Var. 9. Allegro pesante e risoluto Var. 10. Presto Var. 11. Allegretto Var. 12. Un poco più moto Var. 13. Vivace Var. 14. Grave e maestoso Var. 15. Presto scherzando Var. 16. Allegro Var. 17. L’istesso tempo Var. 18. Poco moderato Var. 19. Presto Var. 20. Andante Var. 21. Allegro con brio – Meno allegro Var. 22. Allegro molto alla « Notte e giorno faticar » di Mozart Var. 23. Allegro assai Var. 24. Fughetta. Andante Var. 25. Allegro Var. 26. Allegretto Var. 27. Vivace Var. 28. Allegro Var. 29. Adagio ma non troppo Var. 30. Andante sempre cantabile Var. 31. Largo, molto espressivo Var. 32. Fuga. Allegro Var. 33. Tempo di Menuetto, moderato (ma non tirar si dietro)

7 Composition : commencée en 1819 (23 variations) ; achevée fin 1822-début 1823, après une interruption de trois ans. Dédicace : Antonie Brentano. Création : pas de création publique connue du vivant du compositeur. Première publication : 1823, sous le titre Veränderungen über einen Walzer für das Pianoforte. Durée : environ 60 minutes.

Commencé en 1819 pour être terminé en 1823, le cycle des Variations Diabelli fut – avec les Bagatelles op. 126 – la dernière œuvre de Beethoven consacrée au piano. Les proportions monumentales de ce cycle étaient imprévisibles puisque, quand l’éditeur Anton Diabelli proposa à plusieurs compositeurs un thème de valse à varier, Beethoven refusa tout d’abord cette idée, pour ensuite se laisser aller à griffonner quelques esquisses, puis de véritables variations. Les deux tiers de celles-ci furent esquissées dès 1819, mais l’auteur s’interrompit brutalement, en 1821, pour terminer la Missa Solemnis, ses trois dernières sonates pour piano et l’ouverture La Consécration de la maison. Il revient à son cycle de variations au cours de l’hiver 1822-1823. Les Trente-trois variations effraient tout d’abord Diabelli, mais celui-ci perçoit vite l’importance de l’œuvre qu’il compare aux Variations Goldberg de Bach. Il se décide alors à les publier en 1823 en même temps que les variations rendues par les autres compositeurs. Dans son édition, une partie rassemble les variations de compositeurs comme Schubert, Czerny, Liszt, Hummel, Kalkbrenner, Moschelès, Mozart fils, tandis que l’autre demeure entièrement consacrée à celles de Beethoven...

Ces dernières se présentent sous forme de cycle, mais ressemblent davantage à une succession de facettes contrastées dont la logique ne répond pas à l’amplification habituelle d’un thème initial. L’aspect constructif de la variation (ajouts, ornementation) laisse plutôt la priorité à la déconstruction. La première variation en est un parfait exemple puisqu’elle lamine littéralement le thème de Diabelli au lieu de l’orner ou de le paraphraser. Après le coup d’éponge jeté sur ce qui n’était en fait qu’un prétexte, la logique des enchaînements tient de l’opposition (des styles, du tempo ou des tonalités) plus que de l’unité. Les variations 2 à 10 forment une première phase où les recherches rythmiques alternent avec l’isolement de figures librement développées. Les variations 11 à 23 enchaînent ensuite des séquences lyriques (var. 11-12) à d’autres, qui morcellent le discours par une déstabilisation des harmonies du thème (var. 18). Le thème voit même son contour mélodique entrer en concurrence avec un nouveau thème, celui du premier air de Leporello dans

8 le Don Giovanni de Mozart, cité dans la variation 22 de manière reconnais- sable et franchement parodique. Les variations 24 à 28 sont, quant à elles, d’une écriture légère et virtuose, en contraste avec le dernier groupe de variations (29 à 33) qui introduit le mode mineur, le contrepoint savant (double fugue de la variation 32) et même un ultime hommage au classicisme de Mozart et Haydn (variation 33). Le cycle se termine en laissant l’impression d’un immense kaléidoscope d’états contrastés, mêlés quelques fois contre leur gré, et dégageant des frottements une tension typiquement beethovénienne qui s’ingénie à détourner le prévisible et à se distancer des modèles. Mais fallait-il s’en étonner alors que le titre portait déjà la mention de Veränderungen, c’est-à-dire d’« altération », autant dans le sens de « note altérée » que celui de « thème altéré » ? La variation prend donc, dans ce cycle, une dimension particulière qui tend à souligner les liens qui unissent chez Beethoven l’acte de création et l’acte de destruction. Comme si créer devait forcément passer par une lutte contre un élément donné, lutte dont l’auditeur pourrait sentir toute la distance prise pour s’en éloigner et tirer de cette tension une émotion.

Emmanuel Hondré

9 Philippe Manoury (1952-) Veränderungen

Commande : Musée du Louvre. Composition : 2006. Dédicace : à Christian Labrande. Création : le 7 mars 2007 à l’Auditorium du Musée du Louvre par Jean-François Heisser. Editeur : Durand. Durée : environ 20 minutes.

Veränderungen est une commande du Musée du Louvre, écrite pour une série de manifestations consacrées aux Variations Diabelli de Beethoven. Le titre se réfère directement à celui que Beethoven inscrivit en tête de sa partition lors de sa première édition. Car si ce monumental cycle pour piano est connu sous le nom de Variations Diabelli, Beethoven lui donna celui de Drei-und-dressig Veränderungen über ein Walz von Anton Diabelli opus 120. Sans doute conscient du pas gigantesque qu’il venait de franchir dans cette forme de composition, fidèle aussi à sa volonté d’exprimer ses indications musicales dans sa propre langue et non plus dans l’italien de convention, et peut-être aussi voulant se démarquer nettement des petites piécettes qui devaient être composées sur ce même thème, Beethoven décida de ne pas les appeler « variations », mais « Veränderungen » qui signifie « transfor- mations » ou « modifications ». Mais le commun des mortels, toujours prompt à la classification et aux rangements d’étagères, en faisant la sourde oreille à cette nuance, a continué (et continue toujours) à lui donner une magistrale leçon de surdité !

En me confrontant aux « Diabelli » de Beethoven, mon intention n’était bien sûr pas de reprendre ce qui fait la géniale singularité de cette œuvre, quand bien même on pourrait la définir. Certes, à l’analyse, on peut suivre l’incroyable pensée déductive qui l’a amenée à imaginer tant de formes d’expressions, de caractères, de complexité structurelle, de richesses harmoniques et polyphoniques à partir d’une simple petite valse. Beethoven annonce tout à la fois Chopin, Schumann, Brahms, Liszt, Wagner, et même Schönberg et Webern dans ses « Diabelli ». Toutes ces catégories sont cependant chargées d’un poids historique tel qu’elles ne sont d’aucune utilité pour la création, à moins de tomber dans une posture post-moderne,

10 ce que je me suis toujours refusé à adopter. Il ne faut donc pas s’attendre à y trouver beaucoup de citations, et si citations il y a, elles apparaissent plus comme des fantômes qui viennent visiter l’œuvre que comme des figures identifiables en tant que telles. Ce n’est pas du langage Beethovenien dont je me suis servi mais plutôt de ses gestes : un profil rythmique particulier, une conception temporelle, une répartition des voix, un caractère, une obstination. Les « Diabelli » seront en quelques sortes en filigrane derrière l’œuvre, elles sont un paysage qui se trouve en arrière-plan. Si les « Diabelli » ont bel et bien été à l’origine de la plupart des moments de cette œuvre, j’ai cherché à en atténuer leurs présences et, suivant en cela le précepte de Beethoven, leur faire subir de profondes « transformations » plutôt que des « variations ».

Philippe Manoury

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SAMEDI 19 NOVEMBRE 2016 – 17H30 SALLE DES CONCERTS – CITE DE LA MUSIQUE

Diabelli

Ludwig van Beethoven / Hans Zender 33 Variations sur 33 variations - Interprétation composée sur les Variations Diabelli de Beethoven

Orchestre Poitou-Charentes Jean-François Heisser, direction

Ce concert s'inscrit dans le cadre d’Orchestres en fête, une initiative de l’Association Française des Orchestres.

ASSOCIATION FRANÇAISE DES ORCHESTRES AFO

FIN DU CONCERT VERS 18H30.

13 14 Hans Zender (1936-) 33 Veränderungen über 33 Veränderungen – 33 Variations sur 33 variations « Une interprétation composée sur les Variations Diabelli de Ludwig van Beethoven, pour orchestre de chambre ».

Commande : , Konzerthaus Berlin, Alte Oper . Composition : 2011. Création : le 9 novembre 2011 au Konzerthaus Berlin par l’Ensemble Modern placé sous la direction de . Editeur : Breitkopf. Durée : environ 60 minutes.

Schubert rendit un dernier hommage à Beethoven en portant une torche au sein de l’escorte de son cercueil, Liszt puis Schumann en érigeant un monument au cœur de la ville natale du maître, Mahler en inscrivant ses œuvres au programme de ses concerts, au côté de ses propres symphonies auxquelles elles avaient servi de modèle. Prophète pour beaucoup, Beethoven en intimida d’autres, Brahms ayant longuement hésité à l’idée de s’engager dans la voie symphonique, entendant sans cesse « les lourds pas du géant » derrière lui. Aujourd’hui, Hans Zender s’empare des Trente-trois variations sur un thème de Diabelli. Après avoir exploré le potentiel du sérialisme, il s’est tourné vers une pluralité nouvelle, au croisement des pensées et des styles, des continents et des époques. Sans doute a-t-il cultivé l’ouverture, à la tête de l’Orchestre symphonique de la radio de Sarrebruck comme au Conservatoire de Francfort où il a enseigné la composition. Après avoir renoué avec Haydn, Schubert et Debussy, il a donc inventé le principe d’interprétation composée, sur le Voyage d’hiver de Schubert tout d’abord, sur la Fantaisie pour piano de Schumann et les Trente-trois variations de Beethoven ensuite.

Et c’est une curieuse mise en abyme que nous proposent ces variations. Pour point de départ, un thème adressé à une cinquantaine de musiciens. Beethoven ne semble guère enthousiasmé jusqu’au moment où, en 1823, il retourne à l’éditeur un véritable cycle. Initialement déconcerté par ce « rapiéçage », sans doute Diabelli a-t-il entrevu la richesse du matériau proposé. Il en exploite successivement chaque particularité, ici le départ en levée et sa broderie, là les motifs de basse, les accords répétés ou les marches harmoniques. Mais plutôt que de varier Diabelli, Beethoven attaque aussitôt

15 le thème au plus profond de lui-même, efface son caractère de valse et le fait définitivement sien sous l’aspect inattendu d’une marche. Le commanditaire exclu, voici soudainement Leporello se plaignant de Don Giovanni (var. 22), traduisant à la fois la lassitude de Beethoven au service de Diabelli et sa prétention de transformer le plomb (Diabelli) en or (Mozart). Dans la variation suivante, c’est Czerny qui entre. Hans Zender s’invite à son tour, non sans avoir hésité car lui aussi a été impressionné par la modernité beethovénienne :

« Mon interprétation du Winterreise de Schubert a parfois été mal comprise. D’aucuns ont affirmé qu’un tel arrangement ne pouvait être que nostalgique ; à l’inverse, pour certains traditionnalistes, il ne respectait nullement l’original. Ni les uns ni les autres n’ont raison, car mon interprétation se trouve à équi- distance de ces deux possibilités… J’ai eu envie de tenter une nouvelle fois cet exercice d’équilibriste. Nietzsche dit en substance ceci : la relation entre l’ancien et le nouveau est toujours telle que le nouveau finira par détruire l’ancien. Il n’y a qu’une seule manière d’éviter cet écueil : “planer sans crainte” au-dessus de l’abîme de l’histoire. Le fait de planer ainsi entre différents styles qui nous sont familiers induit un stimulus particulier, à même de générer de nouvelles expériences, non seulement chez le compositeur, mais aussi chez l’auditeur. »

Plusieurs niveaux de réécriture sont perceptibles, à commencer par l’ins- trumentation qui échappe aux canons classiques, incluant notamment un accordéon, une harpe et un piano. Ponctuant la délicate galanterie de curieuses interventions de percussions, l’ensemble plonge bientôt l’auditeur dans un monde sonore inouï. Loin de se contenter de troquer les timbres, il développe des masses et dessine de nouvelles lignes de force, ajoute des objets plus ou moins rapportés, instaure des contrastes inédits dont l’effet dramatique dépasse rapidement l’ironie que Beethoven aurait pu montrer à l’égard de la suggestion diabellienne. Hans Zender est ainsi plus que jamais fidèle à Beethoven qui, recourant au terme de Veränderung, jouait déjà sur la « transformation » autant que sur la « variation ». Chez l’un comme chez l’autre, on retrouve ce mélange d’unité et d’hétérogénéité, de continuité et de fragmentation qui est la double garantie d’une cohérence et d’une distance suffisantes.

Hans Zender insiste sur le respect du sens. S’appuyant sur des dimensions structurelles, il découvre dans le thème une conduite mélodique qui doit l’aider à définir un « ordre intérieur », puis se libère de son modèle en n’en

16 préservant qu’une trajectoire ou un squelette rythmique. Il explique que Beethoven, à travers la dialectique de l’un et du multiple, « pose en ce début de xixe siècle une question habituellement associée au xxe, à travers la littérature de ou de Luigi Pirandello ». Défiant les lois du temps en convoquant le commandeur auprès du valet de Don Juan, Hans Zender ne propose pas trente-trois visions d’un même monde, mais selon ses propres mots et suivant l’exemple de Beethoven, nous ouvre les portes de trente-trois mondes différents.

François-Gildas Tual

17 18 Ludwig van Beethoven virtuose, et la Première Symphonie, créés Compositeur allemand (Bonn, 15 ou tous deux en avril 1800 à Vienne. Alors 16 décembre 1770-Vienne, 26 mars 1827). que Beethoven est promis à un brillant Les dons musicaux du petit Ludwig van avenir, il souffre des premières attaques Beethoven inspirent rapidement à son de la surdité. La crise psychologique père, ténor à la cour du prince-électeur qui en résulte culmine en 1802, lorsqu’il de Cologne, le désir d’en faire un nouveau écrit le « Testament de Heiligenstadt », Mozart ; ainsi, il planifie dès 1778 diverses lettre à ses frères jamais envoyée et tournées… qui ne lui apportent pas le suc- retrouvée après sa mort, où il exprime cès escompté. Au début des années 1780, sa douleur et affirme sa foi profonde l’enfant devient l’élève de l’organiste et en l’art. La période est extrêmement compositeur Christian Gottlob Neefe, féconde sur le plan compositionnel, des qui lui fait notamment découvrir Bach. œuvres comme la Sonate pour violon et Titulaire du poste d’organiste adjoint à piano « À Kreutzer » faisant suite à une la cour du nouveau prince-électeur, importante moisson de pièces pour Beethoven rencontre le comte Ferdinand piano (Sonates n° 12 à 17 : « Quasi una von Waldstein, qui l’introduit auprès fantasia », « Pastorale », « La Tempête »…). de Haydn en 1792. Le jeune homme Le Concerto pour piano n° 3 en ut mineur quitte alors définitivement les rives inaugure la période « héroïque » de du Rhin pour s’établir à Vienne ; il suit Beethoven dont la Troisième Symphonie, un temps des leçons avec Haydn, qui créée en avril 1805, apporte une illustration reconnaît immédiatement son talent (et éclatante. L’opéra attire également son son caractère difficile), mais aussi avec attention : Fidelio, commencé en 1803, Albrechtsberger ou Salieri, et s’illustre est représenté sans succès en 1805 ; il sera essentiellement en tant que virtuose, remanié à plusieurs reprises pour finalement éclipsant la plupart des autres pianistes. connaître une création heureuse en 1814. Il rencontre à cette occasion bon nombre La fin des années 1810 abonde en œuvres de ceux qui deviendront ses protecteurs, de premier plan, qu’il s’agisse des Quatuors tels le prince Karl Lichnowski, le comte « Razoumovski » op. 59 ou des Cinquième Razoumovski ou le prince Franz Joseph et Sixième Symphonies, élaborées conjoin- Lobkowitz. La fin du siècle voit Beethoven tement et créées lors d’un concert fleuve coucher sur le papier ses premières com- en décembre 1808. Cette période s’achève positions d’envergure : ce sont ainsi les sur une note plus sombre, due aux dif- Six Quatuors à cordes op. 18, par lesquels ficultés financières et aux déceptions il prend le genre en main, et les pre- amoureuses. Peu après l’écriture, en mières sonates pour piano, dont la n° 8 juillet 1812, de la fameuse « Lettre à « Pathétique », mais aussi le Concerto l’immortelle bien-aimée », dont l’identité pour piano n° 1, parfaite vitrine pour le n’est pas connue avec certitude, Beethoven

19 traverse une période d’infertilité créatrice. soixante-dix, il s’engage définitivement Malgré le succès de certaines de ses dans la voie de la composition sur les créations, malgré l’hommage qui lui conseils de Gérard Condé qui l’introduit est rendu à l’occasion du Congrès de auprès de Max Deutsch à l’École normale Vienne (1814), le compositeur se heurte de musique de Paris. Il étudie ensuite la de plus en plus souvent à l’incompré- composition également auprès de Michel hension du public. Sa surdité dorénavant Philippot et Ivo Malec au Conservatoire totale et les procès à répétition qui national supérieur de musique et de l’opposent à sa belle-sœur pour la danse de Paris, où il suit aussi la classe tutelle de son neveu Karl achèvent de d’analyse de Claude Ballif. En 1975, il l’épuiser. La composition de la Sonate entreprend des études de composition « Hammerklavier », en 1817, marque le musicale assistée par ordinateur avec retour de l’inspiration. La décennie qu’il Pierre Barbaud. Les œuvres de Karlheinz reste à vivre au compositeur est jalonnée Stockhausen, Pierre Boulez et Iannis de chefs-d’œuvre visionnaires que ses Xenakis forment les premières références contemporains ne comprendront en de Philippe Manoury. Pour lui, l’acte de général pas. Les grandes œuvres du composition consiste à mettre en œuvre début des années 1820 (la Missa solemnis, des capacités de transformation tant du qui demanda à Beethoven un travail matériau musical que de la perception. acharné, et la Neuvième Symphonie, qui Certaines œuvres peuvent s’organiser allait marquer de son empreinte tout le en un vaste cycle dont chaque pièce xixe siècle et les suivants) cèdent ensuite la se nourrit, en le métamorphosant, du place aux derniers quatuors et à la Grande matériau des précédentes, à l’image Fugue pour le même effectif, ultimes pro- de la confrontation avec l’ordinateur, ductions d’un esprit génial. Après plu- de l’instrument seul d’abord (Jupiter, sieurs mois de maladie, le compositeur Prix de la meilleure réalisation musicale s’éteint à Vienne en mars 1827 ; parmi de la SACEM en 1988, Pluton), puis de l’important cortège qui l’accompagne l’ensemble de percussions (Neptune) à sa dernière demeure, un de ses admi- et enfin des solistes et de l’orchestre rateurs de longue date, . (La Partition du ciel et de l’enfer) dans le vaste cycle Sonvs ex machina. Présent Philippe Manoury dans les principaux festivals et concerts Philippe Manoury commence la musique de musique contemporaine dès l’âge à l’âge de neuf ans. Très vite, il compose de dix-neuf ans, c’est avec la création en autodidacte. Il suit des études de de Cryptophonos, par le pianiste Claude piano avec Pierre Sancan, d’harmonie Helffer au Festival de Metz en 1974, et de contrepoint à l’École normale de qu’il se fait véritablement connaître du musique de Paris. Au début des années public. En 1978, il s’installe au Brésil et y

20 donne des cours et des conférences sur il est compositeur en résidence à l’Orchestre la musique contemporaine dans diffé- de Paris et, de 2001 à 2003, à la Scène rentes universités. En 1981, de retour en nationale d’Orléans. Entre 2004 et 2012, France, il est invité à l’Ircam en qualité il enseigne la composition à l’Université de chercheur. Depuis cette époque, il ne de Californie San Diego (UCSD). En 2013, cesse de participer, comme compositeur il est nommé professeur de composition ou professeur, aux activités de l’Institut. au Conservatoire de Strasbourg et est en Des recherches entreprises à cette époque, résidence à l’Orchestre de chambre de naîtra Zeitlauf, pour chœur mixte, Paris. Son œuvre couvre tous les genres : ensemble instrumental, synthétiseurs pièces solistes, musiques électronique et bande magnétique créé en 1982. mixtes (en 2006, On-Iron pour chœur, En étroite collaboration avec Miller vidéo et électronique et Partita I pour Puckette, il travaille ensuite plus préci- alto et électronique), musiques de sément dans le domaine de l’interaction chambre, œuvres pour chœur et pour instrument-machine, avec pour but grand orchestre. Parmi celles-ci, on peut principal le développement de systèmes citer Sound and Fury qui a été créée par permettant la simulation et le suivi en Pierre Boulez avec les orchestres de Chicago temps réel des comportements ins- et de Cleveland. Philippe Manoury a trumentaux, et donc l’intégration des également composé quatre opéras : phénomènes d’interprétation à la com- 60e Parallèle, créé en 1998 au Théâtre position musicale même et à l’électro- du Châtelet, K…, d’après Le Procès de acoustique. Le cycle de pièces interactives Kafka, créé en 2001 à l’Opéra-Bastille Sonus ex Machina, pour différents instru- (Grand prix de la SACD, Prix de la critique ments et électronique, reste comme l’un musicale en 2001 et Prix Pierre Ier de des jalons importants de cette histoire, Monaco en 2002), La Frontière en 2003, tout comme En écho, pour et dans le cadre de sa résidence à la Scène électronique. De 1983 à 1987, Philippe Nationale d’Orléans et La nuit de Manoury est responsable de la pédagogie Gutenberg,créé à l’Opéra du Rhin au sein de l’Ensemble intercontemporain. de Strasbourg dans le cadre du Il est ensuite professeur de composition Festival Musica 2011. Pour ce dernier et de musique électronique au Conser- opéra, Philippe Manoury est nommé vatoire national supérieur de musique et Compositeur de l’année aux Victoires de danse de Lyon (1987-1997). De 1998 à de la musique 2012. Parmi les der- 2000, il est responsable de l’Académie nières œuvres de Philippe Manoury européenne de musique du festival on peut noter Terra Ignota pour piano d’Aix-en-Provence. Il anime également et orchestre dirigé du piano (2007), de nombreux séminaires de composition Abgrund pour grand orchestre (2007), en France et à l’étranger. De 1995 à 2001, Gesänge-Gedanken, cycle de mélodies

21 sur des textes de Nietzsche pour de l’Opéra de Bonn. Il occupe ce poste et petit ensemble (2009), Instants pluriels pendant quatre ans, avant de séjourner pour deux groupes instrumentaux (2008), de nouveau à Rome en 1968-1969. Il est Synapse pour violon et orchestre ensuite sollicité par l’Opéra de , puis (2010), les deux quatuors à cordes de 1971 à 1984, dirige l’orchestre sym- de 2010, Tensio avec électronique et phonique de la radio sarroise avant de Stringendo, et Hypothèses du sextuor, devenir directeur général de la musique créé par l’ensemble Accroche Note à l’Opéra de Hambourg entre 1984 au Festival Musica 2011. En juin 2012 et 1987. Il a participé aux festivals de un concerto pour piano, électronique Bayreuth, Salzbourg, Berlin et Vienne. et orchestre, Echo-daimónon, com- Parallèlement à cette brillante carrière mande de l’Orchestre de Paris, est de chef d’orchestre, qu’il poursuit avec créé lors du ManiFeste 2012 de l’Ircam l’Orchestre de la Radio néerlandaise et et, en juillet 2012, Partita II pour violon le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, et électronique, lors du Festival Messiaen et, depuis 1999, comme invité permanent au Pays de la Meije. Il travaille actuellement et membre de la direction artistique de sur la Trilogie Köln, pour orchestre spatialisé l’Orchestre Symphonique de Baden-Baden pour le Festival de Donaueschingen, ainsi et de la Südwestrundfunk de Freiburg, que sur Kein Licht, une œuvre lyrique et Hans Zender mène une importante théâtrale en collaboration avec le metteur activité pédagogique. Il enseigne la en scène Nicolas Stemann (création à la composition de 1988 à 2000 à la Ruhrtriennale et à l’Opéra-Comique en Musikhochschule de Francfort. En 1999, 2017). Philippe Manoury a été nommé il est invité d’honneur à la Villa Massimo Officier des Arts et des Lettres en 2014 à Rome ; en 2005, associé à l’Institut des et est membre de l’Académie des Arts sciences de Berlin ; et en 2013, composi- de Berlin depuis 2012. teur en résidence au festival Klangspuren de Schwaz. Zender s’est imposé depuis Hans Zender les années 1960 comme un compositeur Hans Zender a fait ses études de piano, majeur à travers notamment sa production de direction d’orchestre et de com- vocale (la série des huit Canti pour dif- position (avec ) dans férentes formations vocales et instru- le cadre des Musikhochschulen de mentales) et scénique – Don Quijote de Francfort et Fribourg-en-Brisgau de la Mancha, (1989-1991), 1956 à 1963. Après un premier séjour (1979-1984) – ainsi que par des adapta- comme boursier à la Villa Massimo tions ou orchestrations : Cinq Préludes de Rome durant l’année 1963-1964, de Claude Debussy (1991), Schuberts il commence une carrière de chef d’or- Winterreise (1993). D’abord influencé par chestre en tant que directeur musical Bernd Alois Zimmermann et par Pierre

22 Boulez, il s’éloigne de la musique sérielle Parmi ses disciples on peut citer Bertrand dont il refuse les aspects trop dog- Chamayou et Jean-Frédéric Neuburger matiques, et se tourne vers la spiritua- avec lesquels il entretient une relation de lité, l’art et les philosophies asiatiques. grande complicité musicale. Son activité est De nombreuses pièces sont inspirées de aujourd’hui partagée entre une carrière de la calligraphie et de poèmes orientaux, soliste, de directeur musical de l’Orchestre notamment japonais : cycle pour orchestre Poitou-Charentes (depuis 2001), de chef Kalligraphie (1997-2004), Muji no kyo (1974), invité, et aussi de directeur artistique pour Fûrin No Kyô (1989). Chantée ou non différentes structures et programmations – comme dans le cycle de musique de premier plan. Sa discographie compte de chambre Hölderlin lesen (« Lire plus de 40 enregistrements : après le grand Hölderlin » : 1979-1991) – l’œuvre de succès des œuvres de Paul Dukas Zender est aussi ancrée dans la littérature (Diapason d’or de l’année), il collabore et la pensée occidentale : Héraclite, la avec Erato (Coffret de 6 CD consacrés Bible, Maître Eckhart (Kantate nach au répertoire espagnol, Schumann, Worten von Meister Eckhart, 1980), Saint Brahms, Saint Saëns, Debussy, Jean de la Croix (Tres canciones, 2005). etc.) puis Naïve (Beethoven, Brahms) et Praga Il a été récompensé à plusieurs reprises : Records (Weber, Berg, Manoury, Bartok…). membre de l’Académie des Arts de Berlin Il enregistre aujourd’hui essentiellement en 1989 puis de l’Académie bavaroise pour Mirare avec l’Orchestre Poitou- des beaux-arts à Munich en 1994, il reçoit Charentes (Falla, Wien 1925, Dubois, notamment le prix Goethe de la ville de American Journey) et les Musicales Actes Francfort en 1997, le Prix de la culture de Sud (Albéniz, Mompou). Soliste, il Hesse (Hessischer Kulturpreis) en 2002 et joue sous la direction des plus grands le prix de la musique sacrée européenne chefs tels que Janowski, Tilson-Thomas, (Preis der Europäischen Kirchenmusik) Segerstam, Krivine, Mehta, Plasson, en 2011. Roth, etc. avec, entre autres, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre Jean-François Heisser Philharmonique de Radio France, le Royal « Artiste complet », l’expression prend Philharmonic Orchestra, l’Orchestre tout son sens avec Jean-François Heisser, de Paris, le , pianiste, chef d’orchestre, pédagogue à la l’Orchestre National de France, Les vaste culture et à la curiosité sans cesse en Siècles... Il se produit beaucoup en éveil. Né à Saint-Etienne, il est l’héritier de récital avec une prédilection pour Vlado Perlemuter, Henriette Puig-Roget Beethoven (Sonates, Variations Diabelli, et Maria Curcio. Il a lui-même enseigné etc.), Brahms, Chopin, le répertoire le piano de 1991 à 2016 au Conservatoire espagnol (Albéniz, Falla, Granados, Mom- National Supérieur de Musique de Paris. pou) et bien sûr les grands compositeurs

23 français d’hier et aujourd’hui. Outre les Poitou-Charentes qu’il a hissé au plus grands concertos et les pièces majeures du haut niveau des formations de chambre répertoire pianistique, il a beaucoup défendu françaises, ainsi qu’en attestent les les œuvres du xxe siècle et la création enregistrements réalisés pour le label contemporaine : Turangalilâ-Symphonie Mirare : la version primitive de L’Amour et Des Canyons aux étoiles d’Olivier sorcier de Falla et le Kammerkonzert Messiaen sous la direction de Mehta, de Berg, salués unanimement par la Janowski ou Segerstam ; Klavierstucke, presse, sont désormais des références. Mantra et Kontakte de Karlheinz L’intégrale des concertos de Beethoven Stockhausen ; création, entre autres, des dirigés du piano est à paraître en 2017. Concertos pour piano de Gilbert Amy et Directeur artistique, sa complicité avec de Nguyen Thien Dao, ainsi que de trois les Editions Actes Sud l’a conduit à assurer œuvres majeures de Philippe Manoury : la programmation des Soirées Musicales La Ville, Veränderungen pour piano seul d’Arles. À partir de 2015, il est conseiller et Terra Ignota pour piano et 22 musiciens. artistique du Festival de l’Orangerie de Son exigence d’interprète le conduit à Sceaux. Enfin, pour perpétuer l’œuvre et le jouer régulièrement sur pianos historiques souvenir de son maître Vlado Perlemuter, (Weber : les quatre sonates / Praga Records, interprète « historique » des grands compo- Konzertstuck / Mirare). Avec le chef François- siteurs français, Jean-François Heisser est Xavier Roth et son orchestre Les Siècles, il Président de l’Académie internationale alterne claviers modernes (les trois concertos Maurice Ravel, haut lieu de formation de de Bartók) et instruments d’époque (Saint- jeunes talents. Son ambition est d’assurer Saëns et Brahms). Chambriste, Jean-François à ces rencontres une dimension interna- Heisser a bien évidemment parcouru tout tionale. Il est rejoint depuis 2015 par la le répertoire avec des partenaires tels que fondation Palazzetto Bru Zane – Centre les Quatuors Ysaÿe, Lindsay et Pražák. de musique romantique française. Si son enregistrement des sonates de Bartók avec Peter Csaba (Praga) demeure Orchestre Poitou-Charentes aujourd’hui incontournable, il a aussi L’Orchestre Poitou-Charentes est une beaucoup défendu le répertoire à 4 mains formation créée en 1981 et composée et 2 pianos, avec notamment Georges d’une quarantaine de musiciens, qui Pludermacher, Marie-Josèphe Jude et sont pour la plupart enseignants des Jean-Frédéric Neuburger, n’hésitant pas conservatoires de la région. Sa qualité à réaliser de magnifiques transcriptions musicale reconnue lui permet d’inviter pour deux pianos dont celle du Sacre du régulièrement des chefs et des solistes printemps ou encore de la Symphonie tels que François-Xavier Roth, Arie van fantastique. Directeur musical, il développe Beek, Jurjen Hempel, Xu Zhong, Adrien depuis 2001 le projet de l’Orchestre Perruchon, Mireille Delunsch, Nemanja

24 Radulovic, Gilles Apap, Tedi Papavrami, Violons I Xavier de Maistre, Gaëlle Arquez, etc. François-Marie Drieux Présente dans les grandes villes du Clara Abou Poitou-Charentes comme dans les plus Mathieu Kasolter petites communes, la formation distille Tomoko Katsura l’émotion en allant à la rencontre du Cécile Mardikian public. L’itinérance prend alors tout Fabien Valenchon son sens et les rendez-vous réguliers Anne-Lise Journeaux-Nallet de cet orchestre à géométrie variable Grâce de Morgan deviennent incontournables. Le chef et pianiste Jean-François Heisser est le Violons II directeur artistique de l’OPC depuis 2000, Gilles Henry cet artiste éclectique et polyvalent éla- Hélène Lenglart bore des programmes singuliers, associant Matthias Tranchant le grand répertoire à des œuvres plus Laurence Bailly rares, jusqu’à la musique contemporaine. Danielle Beguier Sous son impulsion, l’OPC est invité sur Sylvie Foucher les scènes les plus prestigieuses et à de Emmanuel Pesme nombreux festivals : Opéra-Comique, Festival Berlioz, Festival de La Roque- Altos d’Anthéron, Festival de l’Epau… Au total : Vincent de Bruyne une quarantaine de concerts par an. Jean-Pierre Raillat Toujours à la recherche d’innovation et Christine Tessier de nouvelles formes, l’Orchestre Poitou- Aline Gasparini Charentes fourmille de projets. Après le Marie-Pierre Jacques disque L’Amour sorcier de Falla encensé Isabelle Langlet Marillot par les critiques ou plus récemment l’au- dacieux American Journey, il entreprend Violoncelles l’enregistrement des cinq concertos de Jean-Michel Groud Beethoven dirigés par Jean-François Yaëlle Quincarlet Heisser depuis son piano. L’Orchestre Emmanuelle Benyahia Kouider Poitou-Charentes est subventionné Jacques Nicolas par la Région Nouvelle-Aquitaine, Jean-Baptiste Goraieb le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC), la Ville de Contrebasses

Poitiers et reçoit le soutien de la MACIF, Philippe Blard E.S. n°1-1083294, E.S. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547 - Imprimeur : Impro le Fonds MAIF pour l’Education, la Solon Douligeris SPEDIDAM et le Crédit Mutuel. Michel Fouquet

25 Flûtes Accordéon Gionata Sgambaro Elodie Soulard Catherine Ribrault (piccolo) Hautbois Piano Paul-Edouard Hindley Orlando Cyrille Gaultier (cor anglais)

Clarinettes Alain Laloge François-Xavier Bouton

Bassons Thomas Dubos François Blot (contrebasson)

Cors Frédéric Mulet Zheng-Qi Wei

Trompettes Philippe Robert Stéphane Beguier

Trombone Michel Zakrzewski

Tuba Olivier Galmant

Percussions Thierry Briard Thierry Le Cacheux Hans Loirs Jean-Baptiste Bonnard

Harpe Anne Le Roy-Petit

26 oliviero toscani (néen1942) Roll over Beethoven II 2016 et Marie-Pauline Martin sous ladirection deColinLemoine BEETHOVEN MYTHE LE VAN LUDWIG « historique»etsondevenir imaginaire. questionnant l’adéquation, ouaucontraireentre ladistorsion, leBeethoven que cet ouvrage restitue, à travers unriche parcours iconographique, tout en mirelequel se constammentnotre humanité.Telle est l’identité musiciendu imaginaire collectif, àla fois populaire et savant, politique et artistique, dans objet d’étude qu’un historique oumusicologiqueplus il tient avant ; tout d’un d’électriser le regard, l’oreille et l’esprit. Beethoven désigneaujourd’hui bien objet artistes : celui etson nemanquejamais et Kubrick, l’aura beethovénienne hante les Henry, en passant par Hartung, Basquiat Gide à Haneke, de Burne-Jones àPierre richesse prodigieuse. DeKlimt àBeuys, de imaginaire littéraire, visuelet musical d’une bientôt deux siècles,a façonné,depuis un parangon delaDouleursublimée, Beethoven delaCréation enfiévrée ou incarnation républicaine,inspirée, modèledelapuissance hérospour lesautres, chantre delaliberté Monstre démiurgeuns,les pour figure du entre le entre distorsion,lacontraire au l’adéquation,ou nant imaginaire. icono riche parcours du musicien que cet ouvrage constamment notre humanité. Telle est l’identité et politique imaginaire collectif, à la fois musicologique ou rique histo objetd’étude qu’un plusbien aujourd’hui l’esprit.l’oreille et regard, le objet son jamais manque ne et Kubrick, l’aura beethovénienne hante les artistes à Pierre Henry Burne-Jones en passant de par Haneke, Klimt à Gide de De Beuys, à prodigieuse. richesse d’une musical et visuel littéraire, imaginaire un siècles, deux depuis façonné, a Beethoven sublimée, Créationla enfiévréeparangonla oude puissanceinspirée,la incarnationdemodèle de pour les autres, chantre de la liberté républicaine, héros du figure uns, les pourdémiurge Monstre LES ÉDITIONSDELAPHILHARMONIE

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» et son devenirson et » Douleur bientôt - Gallimard LUDWIG VAN LE MYTHE BEETHOVEN LUDWIG VAN BEETHOVEN ISBN 978-2-07-019735-4•OCTOBRE2016 LE MYTHE Gallimard 184 pages•21x28cm35€

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Cité de lamusique -P Coédition GallimardCoédition hilharmonie de Paris de hilharmonie

© John Baldessari, Beethoven’s Trumpet (with Ear), opus 131, 2007, Los Angeles, Los Angeles County Museum of Art, Gi of Margo Leavin © courtesy of John Baldessari. - Ludwig Van, Le Mythe Beethoven - Gallimard À l’occasiondel’exposition« Ludwig van. Lemythe Beethoven », montrant lavigueur, auprésent, del’imaginaire beethovénien. la Cité deParis delamusique -Philharmonie acommandé au photographe Oliviero Toscani untravail oliviero toscani (néen1942) Roll over Beethoven I 2016 LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS REMERCIE

— SON GRAND MÉCÈNE —

— LES MÉCÈNES ET PARTENAIRES DE LA PROGRAMMATION ET DES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES —

LOGO AIRFRANCE Partenaire Officiel P296C Nº dossier : 2009065E Date : 12/03/09 P032C V:alidation DA/DC Validation Client

Champagne Deutz, Fondation PSA Peugeot Citroën, Fondation KMPG Farrow & Ball, Fonds Handicap et Société, Demory, Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances

Philippe Stroobant, les Amis de la Philharmonie de Paris, Cabinet Otto et Associés, Africinvest Les 1095 donateurs de la campagne « Donnons pour Démos »

— LES MEMBRES DU CERCLE D’ENTREPRISES — — LE CERCLE DES GRANDS DONATEURS — PRIMA LA MUSICA Patricia Barbizet, Éric Coutts, Jean Bouquot, Xavier Marin, Xavier Moreno et Marie-Joséphine de Bodinat-Moreno, Jay Nirsimloo, Intel Corporation, Rise Conseil, Renault Raoul Salomon, Philippe Stroobant, François-Xavier Villemin Gecina, IMCD Angeris, À Table, Batyom, Dron Location, Groupe Balas, Groupe Imestia, Linkbynet, UTB Et les réseaux partenaires : le Medef de Paris et le Medef de l’Est parisien — LA FONDATION PHILHARMONIE DE PARIS —

— LES MÉCÈNES DE L’ACQUISITION DE « SAINTE CÉCILE JOUANT DU VIOLON » DE W. P. CRABETH — — LES AMIS DE LA PHILHARMONIE DE PARIS — Paris Aéroport Angeris, Batyom, Groupe Balas, Groupe Imestia

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Remerciements donateurs_ 2016.indd 1 20/07/2016 17:41