«Contribution À L'analyse Financière Des Budgets Communaux De La
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, GESTION ET SCIENCES COMMERCIALES DEPARTEMENT : SCIENCES ECOMOMIQUES MEMOIRE DE MAGISTER En Sciences Economiques Option:Economie publique locale et gestion des collectivités locales Thème: «Contribution à l’Analyse Financière des Budgets Communaux de la wilaya de Tizi-Ouzou : Un instrument de maîtrise et de rationalisation des Finances Locales». Travail présenté par AMARI Rezika Ep SOUKI. Devant le Jury composé de : Mme BOURAS Zohra, Professeur à l'ENA, Présidente du Jury. Mme AHMED ZAID Malika, Professeur à l'U.M.M.T.O, Rapporteur. Mr. CHAIB Baghdad, Maître de Conférences A à l’université de Tlemcen . Mr. KABRI Khelika, Chargé de Recherches à l’U.M.M.T.O, Examinateur. Année universitaire : 2009-2010 Introduction générale Introduction de la partie : Introduction de la partie : Les années 80, sont frappées par une crise socio-économique, qui s’est manifestée par le désengagement de l'Etat sur le plan économique et la demande de démocratisation sur le plan politique. L’intervention et le rôle1de l’Etat est justifié ainsi, par la nécessité d’un ensemble de règles de droit et de conditions de sécurité que seul le souverain est capable de déterminer pour garantir un ordre naturel où la liberté individuelle est une condition au fonctionnement du marché2. Pour moins d'Etat, pour mieux d'Etat ou Etat modeste3, l'Etat d'une manière générale et l'Etat Unitaire en particulier se trouve dans l’incapacité de continuer à gérer à lui seul les affaires publiques. Il s’agit donc de chercher les voies et moyens pour un autre mode de gestion des celles- ci où serait faite une répartition des missions entre les différents niveaux des gouvernements pour mieux atteindre l’objectif d’efficacité allocative et d’équité territoriale. C’est dans ce contexte que la théorie du fédéralisme financier a fait la transposition des trois fonctions de l’Etat, telles que conçues par R.Musgrave4, afin d’arriver à un meilleur partage des tâches et des moyens de financement entre celui-ci et ses démembrements au niveau local. Avec le mouvement de décentralisation, l’Etat se départit d'un certain nombre de ses compétences à des entités locales infra étatique. Cet état de fait a permet l'émergence d'un pouvoir local par opposition au pouvoir central dans le cadre de la démocratie locale. Il en résulte, donc une distinction entre des activités relevant de la compétence de l'Etat et celles des collectivités territoriales qui sont des personnes morales de droit public. Dans l'exercice de leurs compétences, ces édifices institutionnels de chaque pays obéissent au principe de libre administration qui leur permet une existence juridique et politique. Après l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, l’Etat voulait légitimement, s’acquitter de son devoir historique en s’impliquant pleinement et activement dans tous les secteurs pour relever le défi de l’après indépendance. Celui-ci a été relevé grâce, entre autre, à la constitution d’un vaste secteur public qui a été le moteur de l’économie nationale. Mais très vite, la vocation de 1 WEBER (L), « L’Etat acteur économique », 3 eme Edition Economica, Paris, 1997, p 10. 2 MOUGOUT (M), « Economie du secteur public », Edition Economica, Paris, 1989, p 6. 3 FONTANEL. (J), « Evaluation des politiques publiques », Edition O.P.U, 2005, p 10. 4 Musgrave (R), « The theory of public finance », Marc Graw Hill, New York, 1959. 11 Introduction de la partie : ce secteur a été dévoyée. Au lieu d’être le centre naturel de création de richesses, il est devenu, un instrument complémentaire de la politique sociale5, n’obéissant à aucune rationalité économique. Devant cette situation, l’Algérie ne peut rester en marge des mutations de son économie. Pour cela, elle s’est engagée dans un ambitieux processus de réformes économiques, politiques, sociales et culturelles dont la finalité est double : instaurer le marché comme régulateur et insérer l’économie nationale dans la mondialisation. La réduction des dysfonctionnements, la maîtrise de l’inflation et la relance de la croissance, sur des bases saines et durables sont les objectifs fondamentaux du programme de réformes imposé par le F.M.I (fonds monétaire international), afin de répondre aux aspirations de bien être et de justice sociale. Dans ce contexte, la question des réformes structurelles des finances publiques locales est devenue incontournable. Parmi ces réformes, l’instauration de la loi N°90-08 et la loi N°90-09 relatives respectivement à la commune et à la wilaya. Dans ce cadre, un nouveau dispositif juridique, de ressources financières et humaines, a été enregistré. L’objet de cette première partie est de faire un état des lieux des finances publiques locales en théorie et dans la pratique algérienne. Elle contient deux chapitres : le premier, sera focalisé sur la genèse et le développement des finances locales dans un mouvement de désengagement de l’Etat central. Nous nous focalisons sur l’étude du cadre global de la décentralisation, les mécanismes de sa mise en œuvre et les limites qu’elle présente. Nous procéderons par la suite à l’étude de la problématique de partage des ressources financières entre l’Etat et les collectivités territoriales, en accordant plus d’importance à la décentralisation financière, aux mécanismes et moyens financiers qui sont mis en œuvre pour permettre à celles-ci de prendre en charge les missions et les responsabilités qui sont mises à leur charge. Dans le deuxième chapitre, nous nous intéressons au diagnostic de la gestion des finances des C.T algériennes (Wilaya et communes) résultantes du processus de décentralisation. Nous tâcherons à l’étude des différents textes juridiques inhérents à leur organisation et leur fonctionnement, les domaines de leur intervention, ainsi que le dispositif de financement des compétences qui leur sont attribuées. Nous mettons également l’accent sur leur niveau d’encadrement humain. Nous étudierons enfin, le processus de solidarité financière mis en œuvre par l’Etat, en vue de réduire les inégalités financières intercommunales qui ne cessent de prendre de plus en plus d’ampleur, constituant ainsi une surcharge pour le F.C.C.L. 5 MOUHOUBI (S) «L’Algérie à l’Epreuve des Réformes Economiques», Edition O.P.U, 1997, p 53. 12 Chapitre I: L’essor des finances publiques locales dans un contexte de désengagement de l’Etat Introduction du chapitre : Après la défaillance de l'Etat unitaire centralisé en matière d'offre de services publics d'intérêt général, l'Etat s'oriente vers une plus ou moins décentralisation qu'est imposée, notamment, dans le cadre du processus de mondialisation, ayant pour conséquence le désengagement de l'Etat et la montée en puissance politique, mais aussi économique, des collectivités territoriales, dotées de moyens humains et financiers1. Ceci ne signifie nullement un désengagement de l’Etat, ou l’absence de son contrôle. Pour atteindre l’efficacité de gestion et l’allocation optimale des ressources, l’Etat intervient par des mécanismes de contrôles qui ne doivent pas enfreindre la libre administration des collectivités territoriales. Actuellement, l’intérêt des finances locales perçues comme le moteur du développement économique et l’aménagement du territoire devient de plus en plus grandissant, particulièrement avec l’avènement de l’économie de marché. Son ampleur se manifeste également à travers les initiatives et les prérogatives de plus en plus larges accordées aux C.T, notamment avec le mouvement de décentralisation et de déconcentration enclenché à partir des années 1980, eu égard à la part importante des dépenses publiques locales, qui transitent dans le canal budgétaire des dépenses de l’Etat. A priori, nous avons jugé nécessaire de présenter dans la première section de ce chapitre, l’évolution du rôle de l’Etat à travers les pensées économiques, sa remise en cause pour marquer le passage d’une action centralisée à une action décentralisée. Nous nous focalisons sur l’étude du cadre global de la décentralisation, les mécanismes de sa mise en œuvre et les limites qu’elle présente, en donnant plus d’importance à la décentralisation financière. A posteriori, nous présenterons dans la deuxième section, la problématique de partage des compétences et des moyens de financement entre les deux niveaux du gouvernement. Nous mettons l’accent également sur la problématique de la raréfaction des ressources financières qui a engendré une crise des finances locales1vers les années quatre vingt, à laquelle il fallait y remédier impérativement par l’introduction progressive des techniques de gestion modernes et qui ont fait preuve dans le secteur des entreprises. 1 BARKA (Z) et BOUMEDIENE (H), Op.Cit. 13 Chapitre I: L’essor des finances publiques locales dans un contexte de désengagement de l’Etat Section 1 : Genèse et développement des finances locales Avec le désengagement de l’Etat et la libéralisation de l’économie, les finances locales prennent une part de plus en plus importante dans la vie économique et sociale.Ceci ne peut être avancé sans qu’on ne face un bref aperçu sur l’évolution générale des finances publiques et la transformation du rôle de l’Etat, à travers les différents courants de pensées économiques. Sous Section (1): Evolution générale des finances publiques et du rôle de l’Etat Les finances publiques ont connu de profondes évolutions depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale. Elles sont essentiellement liées à la notion d’Etat-libéral et gendarme et qui avait pour principes : laisser faire, laisser passer, faire confiance à l’individu, à sa vertu, à son travail à son ingéniosité. Ces finances concernent à la fois les moyens, les conceptions ainsi que les procédés techniques utilisés dans l’administration des deniers publics.