Abbayes Et Couvents D'origine Médiévale
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ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE III LES DYNAMIQUES DE L’OCCUPATION DU SOL Croire, prier, assister ___________________________________________________________________________________________ $EED\HVHWFRXYHQWVG¶RULJLQHPpGLpYDOH ___________________________________________________________________________________________ Élisabeth Lorans 8QLYHUVLWpGH7RXUV805&,7(5(6/$7 En Touraine, les monastères et leurs dépendances (Q¿Q VHSW IRQGDWLRQV YRLHQW OH MRXU HQWUH OD ¿Q GX ont beaucoup souffert des destructions post- eVHWOHVDQQpHV%RXUJXHLOTXLDSSDUWHQDLWDX révolutionnaires et peu d’entre eux offrent encore une GLRFqVH G¶$QJHUV 3UHXLOO\ %HDXPRQW emprise topographique bien lisible et des bâtiments OqV7RXUV DEED\H IpPLQLQH %HDXOLHXOqV bien préservés. /RFKHV pWDEOLSDUOHFRPWHG¶$QMRX)RXOTXH 1HUUDIDFHjVRQFKkWHDX1R\HUV SXLV6HXLOO\ On peut distinguer deux grandes familles de monastères G¶DERUG VLPSOH SULHXUp HQ¿Q 7XUSHQD\ HQ d’origine médiévale : les abbayes bénédictines et les IRUrWGH&KLQRQ PDLVRQVGHVRUGUHVIRQGpVDX[eHWe s. (VAUCHEZ, CABY 2003). /¶pPHUJHQFHGHVRUGUHVQRXYHDX[DX[e et 13e s. FDUWH /HVYDJXHVGHIRQGDWLRQGHVDEED\HVEpQpGLFWLQHV La réforme conduite par Citeaux pour un retour à la Ces établissements ont été créés en trois périodes règle bénédictine stricte se traduit en Touraine par quatre fondations dans des lieux reculés favorables au distinctes (CHEVALIER FDUWH '¶DERUG les premiers siècles de la christianisation voient ³GpVHUW´PRQDVWLTXH)RQWDLQHOHV%ODQFKHV la fondation d’un grand nombre de communautés %DXJHUDLV YHUV 0RQFp DEED\H GH IHPPHV HW/D&ODUWp'LHX d’importance variable dont très peu ont perduré sous une forme monastique : ce fut le cas de Marmoutier, Aux abbayes cisterciennes, s’ajoutent les fondations deuxième monastère de l’Occident chrétien établi GHFKDQRLQHVUpJXOLHUV$LJXHV9LYHV *DVWLQHV SDUVDLQW0DUWLQYHUVHWGH6DLQW-XOLHQIRQGpj %RLV$XEUL DQFLHQ SULHXUp GH 7LURQ 7RXUVDXGpEXWGHO¶pSLVFRSDWGH*UpJRLUH (Q¿Q OHV &KDUWUHX[ VRQW pWDEOLV DX /LJHW HQ IRUrW Mais d’autres communautés attestées par les œuvres GH /RFKHV SDU +HQUL ,, 3ODQWDJHQrW HW VL[ SULHXUpV GHO¶pYrTXHRQWGLVSDUXFRUSVHWELHQVDYDQWO¶DQPLO relevant de l’ordre limousin de Grandmont sont fondés, (à Sennevières ou Saint-Senoch, dans le Lochois, par également en milieu forestier : Clairfeuille, Hauterives, exemple) ou ont survécu sous forme de communautés Notre-Dame-de-Bois-Rahier (soit Grandmont à Tours), canoniales, comme Saint-Mexme de Chinon ou de 0RQWDXVVDQW 3RPPLHU$LJUH HW 9LOOLHUV $X e s. simples églises paroissiales, comme Saint-Ours de aussi, est créée une dizaine de commanderies relevant Loches (LORANS &HOD PDQLIHVWH OD du Temple et de Saint-Jean-de-Jérusalem. vivacité du mouvement monastique des premiers siècles mais aussi son caractère très instable. /H e s. quant à lui est caractérisé par l’apparition des ordres mendiants qui, à l’inverse de leurs Une deuxième vague du haut Moyen Âge voit la prédécesseurs, recherchent la proximité du monde FUpDWLRQHQGH&RUPHU\VXUOHVERUGVGHO¶,QGUH séculier et s’installent donc en ville : Franciscains, par la communauté de Saint-Martin de Tours qui Dominicains, Carmes et Augustins ont chacun une GHYLQW HOOHPrPH FDQRQLDOH SHX DSUqV HW &RUPHU\ maison à Tours (GALINIÉGALINIÉ IRQGD j VRQ WRXU9LOOHORLQ HQ VXU OHV ERUGV GH MABIRE LA CAILLE HW OHV SUHPLHUV VRQW l’Indrois (LORANS DXVVLLPSODQWpVj/RFKHVFHFLDYDQW Pour citer cette notice : LORANSe$EED\HVHWFRXYHQWVGҋRULJLQHPpGLpYDOH in =DGRUD5LRe GLU Atlas Archéologique de Touraine, e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, )(5$&)7RXUV KWWSDWXQLYWRXUVIUQRWLFHSKS"LG 2 ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE 7RSRJUDSKLHPRQDVWLTXH manière partielle, comme à Saint-Julien ou Cormery (document 5). En milieu bénédictin, les mauristes La clôture est la première caractéristique d’un ont largement reconstruit les bâtiments claustraux, PRQDVWqUHD¿QGHPDWpULDOLVHUOHVOLPLWHVGHFHWHVSDFH VRXYHQWHQ\LQFOXDQWO¶K{WHOOHULHHWO¶LQ¿UPHULHDLQVL consacré et d’en contrôler l’accès. Aujourd’hui, que le logis abbatial, et ce en adoptant le parti de OHV SODQV FDGDVWUDX[ GX e s. plus souvent que les constructions vastes et lumineuses (BUGNER YHVWLJHV HX[PrPHV SHUPHWWHQW GH UHVWLWXHU FHV emprises de taille très variable : parfois très vastes Des quatre maisons cisterciennes, Notre-Dame de La pour les fondations les plus anciennes en milieu rural &ODUWp'LHXDX[FRQ¿QVGHOD7RXUDLQHHWGX0DLQH RXXUEDLQ GRFXPHQWVHW pYLGHPPHQWEHDXFRXS est la mieux conservée bien que l’église ait été arasée plus réduites pour les maisons des Mendiants établies (TOURNADRE 2005). Le bâtiment des convers présente HQYLOOHDXe s., qui sont de petites communautés. à l’étage un dortoir couvert d’une charpente datée par GHQGURFKURQRORJLHGHDORUVTXHOHORJLVDEEDWLDO À l’intérieur de ces enceintes, l’organisation de DpWpUHFRQVWUXLWYHUV GRFXPHQW l’espace s’est peu à peu rationalisée. Le tracé régulier des principaux bâtiments monastiques centrés autour ¬O¶H[FHSWLRQGHVUXLQHVGHO¶pJOLVHpGL¿pHYHUV du cloître a été élaboré dans la seconde moitié du La Chartreuse du Liget témoigne de l’ampleur des eVHWDXGpEXWGXe s. et s’est peu à peu imposé en UHFRQVWUXFWLRQV GX e s. avec sa vaste enceinte, le Europe. Les sources écrites comme les vues cavalières FORvWUHHWOHORJLVDEEDWLDO GRFXPHQW (QFRQWUHEDV HWOHVSODQVDQFLHQVQRWDPPHQWFHX[H[pFXWpVDXe s. de la Chartreuse, la Corroirie, qui accueillait les pour tous les monastères bénédictins réformés par la IUqUHV FRQYHUV SUpVHQWH XQH pJOLVH GHV DQQpHV congrégation de Saint-Maur-des-Fossés, permettent de et des bâtiments civils dont la construction et les restituer cette organisation médiévale et d’appréhender WUDQVIRUPDWLRQV V¶pFKHORQQHQW GH OD ¿Q GX e s. à l’architecture de bâtiments aujourd’hui disparus ou O¶pSRTXH PRGHUQH HW TXL IXUHQW QRWDPPHQW IRUWL¿pV très remaniés (MALOCHET 2000 ; PALACIOS SHQGDQWOHV*XHUUHVGH5HOLJLRQ GRFXPHQW TOURNADRE GRFXPHQW (Q7RXUDLQHWRXVOHV établissements masculins de l’ordre bénédictin furent Parmi les prieurés grandmontains, Villiers est le seul réformés par les mauristes, hormis Seuilly. à avoir préservé une grande partie des bâtiments médiévaux, dont l’église, le seul aussi à maintenir vivant En général, accolé au nord ou au sud de l’église abbatiale, l’ordre de Grandmont dans la France contemporaine le cloître compte trois ailes : la première, le plus souvent GRFXPHQW %RLV$XEULIRQGpFRPPHSULHXUpGH située à l’est, abrite la salle du chapitre surmontée du l’ordre de Tiron, présente encore une église, tronquée, dortoir, la deuxième le réfectoire (documents 4 et 5) HWXQHEHOOHVDOOHFDSLWXODLUH GRFXPHQW HWODWURLVLqPHOHFKDXIIRLUOHFHOOLHUHWRXOHYHVWLDLUH D’autres constructions sont nécessaires à la vie de la Des fouilles extensives, telles celles qui sont FRPPXQDXWpHWjVHVIRQFWLRQVG¶DFFXHLOO¶LQ¿UPHULH menées à Marmoutier (LORANS, CREISSEN dotée de son propre lieu de culte et située à l’écart pourraient seules révéler les états successifs de ces du cloître pour des raisons sanitaires ; l’hôtellerie, en ensembles architecturaux souvent complexes et, général près de l’accès principal, mais aussi la maison pour les fondations les plus anciennes, les formes de l’abbé, installé à l’écart des moines. S’ajoutent des d’organisation ayant précédé l’adoption du carré dépendances diverses (cuisines, grange, écuries), des claustral qui s’impose au plus tard vers l’an mil. espaces funéraires, qui peuvent accueillir religieux et laïcs – en particulier les bienfaiteurs du monastère – Les sites les mieux préservés sont pour la plupart ainsi que des jardins et des vergers (document 3). ouverts à la visite, qu’ils relèvent du domaine public ou privé. $UFKLWHFWXUH %LEOLRJUDSKLH /DJUDQGHPDMRULWpGHVpGL¿FHVPRQDVWLTXHVSUpVHUYpV HQ 7RXUDLQH DSSDUWLHQW VRLW DX[ ee s., soit aux BUGNER ee s. Les seules églises abbatiales intégralement Bugner M. - Cadre architectural et vie monastique conservées sont celles de Saint-Julien de Tours et des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, de Preuilly-sur-Claise (document 6) mais certaines Librairie des Arts et Médiers - Éditions, Nogent-le-Roi. ont laissé des vestiges remarquables comme la tour- porche de Saint-Paul de Cormery. Presque tous les CHEVALIER cloîtres à galeries ont disparu ou ne subsistent que de Chevalier B. - Aux origines du département d’Indre- KWWSDWXQLYWRXUVIUQRWLFHSKS"LG e/,6$%(7+/25$16$%%$<(6(7&289(176'¶25,*,1(0e',e9$/( 3 et-Loire : l’ancien diocèse de Tours, in : Atlas de la Société Archéologique de Touraine6$77RXUV Région Centre7RXUV3ODQFKH FLEURY MABIRE LA CAILLE Fleury G. - L’église de la Corroirie du Liget, Bulletin Mabire La Caille C. - Évolution des enclos conventuels des Amis du Pays Lochois des Mendiants à Tours (XIIIe-XVIIIe s.), in : Recherches sur Tours /DERUDWRLUH G¶DUFKpRORJLH XUEDLQH GH FLEURY 7RXUV7RXUV Fleury G. - Observations et hypothèses complémentaires sur les celliers de la Corroirie du MALOCHET 2000 Liget, Bulletin des Amis du Pays Lochois Malochet M. - Evolution topographique de l’abbaye Saint-Julien de Tours du XIe au XIXe siècle, Mémoire de GALINIÉ maîtrise d’Histoire de l’Art du Moyen Âge, Université Galinié H. - Les villes, les agglomérations secondaires de Tours. et les couvents mendiants, XIIIe-XVe siècle, in : Galinié H., Royo M. (dir) - Atlas des villes et réseaux MAURET-CRIBELLIER de villes en Région Centre, ARCHEA, Tours. Mauret-Cribellier V. - L’abbaye bénédictine Saint-Paul de Cormery (Indre-et-Loire), Bulletin de la Société GALINIÉD Archéologique de Touraine6$77RXUV Galinié H. (dir.) - Tours antique et médiéval, lieux de vie, temps de la ville, Supplément à la Revue PALACIOS Archéologique