UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

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Présenté par: RALOVAFENOSOA Jeremia Membres du jury Président :M eur RAMANDIMBIARISON Jean Claude ,Professeur Juge : M eur ETIENNE Stephano Raherimalala, Maitre de conférence Rapporteur : M me RAMANDIMBIARISON Noëline, Professeur

Date de soutenance : 21 Juin 2012

Année scolaire : 2010-2011

SOMMAIRE

Remerciement Introduction PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE Chapitre 1 : Bref aperçu historique de la commune Chapitre 2 : Caractéristiques de la commune Chapitre 3 : Cadre physique Chapitre 4 : Les ressources humaines Chapitre 5 : Activités économiques Chapitre 6 : Cadre théorique de l’étude PARTIE II : POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL ET ACTIVITES SOCIO- ECONOMIQUES DE LA COMMUNE Chapitre 1 : Définitions Chapitre 2 : Les apports des projets sur la riziculture Chapitre 3 : Le cadre des actions de développement et le MAP Chapitre 4 : Analyse des problèmes de la commune PARTIE III : DYNAMIQUE SOCIALE ET PERSPECTIVE D’AVENIR Chapitre 1 : Analyse des interactions entre les diverses logiques, leur évolution dans le processus du développement Chapitre 2 : La mobilité sociale et mouvement de la population Chapitre 3 : Recommandation et proposition de solutions Conclusion Bibliographie Table des matières Liste des tableaux Liste des abréviations Annexes

REMERCIEMENT Avant toute chose, nous remercions Dieu tout puissant : Il nous a donné le temps et la santé lors de la réalisation de notre mémoire. eur Nous remercions M RAMANDIMBIARISON Jean Claude président de jury et

eur M ETIENNE Stephano Raherimalala, Maître de conférence me Nous remercions aussi M RAMANDIMBIARISON Noëline notre encadreur. J’adresse aussi mes vifs remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

INTRODUCTION Pour espérer atteindre l’objectif du développement, l’idéal serait que tous les ruraux prennent part au processus de développement. Cependant, force est de reconnaître qu’un niveau de vie et de ressource trop faible interdit une participation réelle à la société. Afin d’obtenir le diplôme de Maîtrise universitaire, chaque étudiant doit effectuer une recherche sur terrain ; ici notre thème de recherche concerne le domaine spécifique qui se relie surtout à la vie sociale d’une collectivité déterminée « Développement socio- économique en milieu rural ». Actuellement, le développement durable est un terme communément adopté à Madagascar. Depuis la période coloniale jusqu’à la période postcoloniale, les pouvoirs successifs ont perçu la nécessité d’un développement qui était centré principalement sur une augmentation des cultures vivrières dans le but d’éviter la disette. La pratique de ce développement a donc connu diverses expériences, mais le résultat est clair depuis 1960, c’est l’échec de ce développement rural. Ainsi, la sociologie qui est un produit intellectuel doit intervenir non seulement pour mettre en place une véritable analyse plus profonde intégrée dans le programme économique et social, mais aussi de prouver d’une manière plus scientifique l’efficacité et l’utilité des diverses opérations de développement dont l’objectif a toujours été la recherche de l’amélioration de la population rurale. Le terme développement est devenu actuellement courant et langage de communication internationale. A l’époque actuelle, le développement est situé pour décrire le progrès, l’évolution ou le changement, surtout dans la vie économique et sociale d’une collectivité humaine. Le sous-développement ou la pauvreté engendre une forme d’exclusion, une mise à l’écart de la couche la moins défavorisée de la population surtout en milieu rural. Marx parlait d’une superstructure dominée et influencée par les propriétaires des moyens de production tandis que P. Bourdieu avance la notion de domination symbolique et de système de la reproduction sociale. La parole et l’initiative sont donc attribuées aux notables ruraux qui essayent de mettre en parallèle toute question relative au développement communautaire avec leurs intérêts propres afin de reproduire la stratification sociale en vigueur qui leur est favorable. Corollairement, la pauvreté s’enracine pour les « dominés » et revêt souvent la forme d’une fatalité finalement acceptée comme un état de fait. Cette réflexion sur la mobilité sociale à partir de deux théories classiques en sociologie nous incite à faire une investigation sur la participation des ruraux dans la mise en place et

1 la réalisation de la politique de développement rural. L’inégalité sociale en tant que réalité dans la société rurale malgache nous pousse vers une réflexion critique où nous nous focaliserons sur la prise en compte de l’approche participative dans la réalisation des actions et l’élaboration des plans et politique de développement rural. Problématique : Que peut-on faire pour développer la vie socio-économique dans les zones rurales ? Hypothèses : -La multiplication des techniciens supérieurs de l’agriculture et l’élevage pour dispenser des formations et donner des informations aux paysans. -Nécessité de faire appel à un processus participatif dans la conception et la réalisation des actions de développement en milieu rural pour valoriser le rôle du paysan en tant qu’acteur et finalité du développement. Objet de l’étude : L’étude sur le développement socio-économique de la commune est une occasion pour un Sociologue de mener un travail de recherche qui servira non seulement à l’obtention du diplôme de maîtrise mais aussi à contribuer au développement rural du pays. Objectif de l’étude : Objectifs globales : -Etude critique en vue de contribuer à l’amélioration des interventions en faveur du développement rural. -Une compréhension des réalités rurales ou une meilleure connaissance des conditions et problèmes de la population locale. Objectifs spécifiques : -Faire l’évaluation de la participation paysanne dans l’élaboration et la réalisation des plans et actions de développement mis en place dans la commune.

-Une stimulation de la participation de la population. -Une valorisation des connaissances et des savoirs de la population rurale et leur combinaison avec la connaissance scientifique. Choix du sujet : Nous avons choisi « Développement socio-économique en milieu rural » comme sujet d’étude car la question de développement durable est omniprésente dans les activités de la population locale.

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Choix de la zone d’étude : Nous avons choisi la commune rurale de comme zone d’étude pour les raisons suivantes : - les dépenses matérielles et financières pour l’étude sont réduites grâce à l’aide de personnes proches résident dans la zone. -c’est une commune qui vit quotidiennement avec le valeurs et les traditions spécifiques pouvant intéresser plus particulièrement les sociologues et les anthropologues . Méthodologie et recherche de terrain : Nous entendons ici par méthodologie, les diverses approches qui permettent de circonscrire la totalité du fait étudié. Pour collecter les informations de terrain, nous avons également utilisé des techniques que nous pensons appropriées au contexte de l’étude. Méthode d’approche : -Dans ce travail, nous procéderons à l’observation directe de cas pour récolter des données systématiques et préalablement planifiées. -Une approche holiste et globalisante pour insérer l’étude dans le contexte national, régional et local. -Une approche historique des politiques et des actions de développement rural dans la commune et à Madagascar. -La géographie humaine en vue de délimiter l’espace, de dresser son organisation : limites et ressources (humaines-culturelles-économiques et infrastructures) Les techniques : Nous avons formulé des questionnaires afin de mieux aborder le présent thème. Dans notre travail de terrain, nous avons travaillé avec un guide ; c’est une personne qui connait tous les riziculteurs de cette commune. Pour les paysans de cette commune, nous avons enquêté 50 paysans dont certains sont membres de la CECAM. La technique d’échantillonnage est de type probabiliste. Ce questionnaire comporte également une série de questions sur la CECAM, un organisme de micro- finance qui travail dans la commune de Tsarazaza. Nous voulons connaitre le rôle de cette institution, son apport au développement économique de ce milieu rural ainsi qu’à la vie des adhérents.

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De plus, nous avons interviewé le Maire de la commune et ses conseillers concernant le nombre de population et ses responsabilités face aux paysans, ensuite un grand parent pour l’histoire de la commune, enfin le délégué de la commune. Pour ce faire, nous présenterons dans la première partie le cadre théorique et géographique de l’étude, puis dans la deuxième partie les politiques de développement rural et activités socio-économiques de la population et la troisième partie portera sur les recommandations et propositions des solutions.

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PARTIE I: CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE

PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE La commune rurale de Tsarazaza est dans le District de . En effet, elle est située à 16km au Nord-Ouest du chef-lieu de district de Fandriana . Elle est composée de 35 Fokontany . La majorité des paysans dans cette commune sont des Betsileo. La commune rurale de Tsarazaza est la plus grande commune dans le District de Fandriana. Elle a une culture spécifique. La majorité des populations dans cette commune sont des agriculteurs et des éleveurs.

CHAPITRE I : BREF APERCU HISTORIQUE DE LA COMMUNE A. ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE Le village s’appelait autrefois Ambala. Le roi RIVOEKEMBAHOAKA avait installé un bataillon à Kiririoka. Le chef de ce bataillon avait deux filles jumelles. En route pour Ikala ce chef de guerre a été rappelé à Kiririoka car ses filles sont en train de mourir. En passant par le village d’ Ambala , il pleurait la mort de ses enfants en répétant sans cesse : « Tsara anie ireo zaza ireo e ! (comme elles étaient belles ces enfants). D’où l’appellation de l’endroit « Tsarazaza ». B. COMPOSITION ETHNIQUE ET HISTOIRE DE LA MIGRATION. La population de Tsarazaza est originaire de Fandriana et du Vakinakaratra. Elle est composée de 92% de Betsileo originaires de Fandriana et de différentes communes et de 8% de Merina originaires de la région Vakinakaratra (Antsirabe I, Antsirabe II et Betafo). Nous avons fait auparavant un bref aperçu historique de la commune et nous allons voir maintenant les caractéristiques de la commune. CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNE 1. SITUATION GEOGRAPHIQUE La commune rurale de Tsarazaza est située à 16 km au Nord – Ouest du chef-lieu du District de Fandriana. Elle est constituée au : • Nord : par la commune d’Ambohitsimanova (Antsirabe II) et Tsarahonenana (Antsirabe II) • Sud : par la commune rurale de (Fandriana) et Ilaka () • Est : par la commune Urbaine de Fandriana • Ouest : par la commune rurale de Sahatsiho (Ambositra), Ambohimanjaka (Antsirabe II ) et Sahanivotry (Antsirabe II).

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Elle s’étend sur 36 893,777 ha et est composée de 35 Fokontany. La commune rurale de Tsarazaza appartenait à l’ancienne Province autonome de Fianarantsoa. Elle fait actuellement partie de la région Amoron’i Mania , dans le district de Fandriana. Elle est classée commune rurale de 2 éme classe. 2. SITUATION SOCIALE DE LA COMMUNE Sans ambigüité, on peut affirmer que la majorité de la population travaillent dans le secteur primaire. En général, 70% de la population sont de cultivateurs et 25% de la population sont des éleveurs .

3. ADMINISTRATION DE LA COMMUNE ET FONCTIONNEMENT. Le tableau ci-dessous présente l’entité administrative au niveau de la commune. Tableau n°1 : Les postes administratifs existants et l’effectif par poste.

Entités ou services Compositions Effectifs Conseil communal Président, rapporteur, conseillers. 14 Comité exécutifs Maire et Adjoints 05 Comité de Développement Président, vice Président et Trésoriers 25 Communal (CDC) Délégué d’arrondissement Délégué 01 Chef Fokontany Chefs Fokontany 35 Service technique Enseignement Chefs ZAP (Zone d’Administration 04 Pédagogique) Santé • Personnels paramédicaux 06 • Aide sanitaires 01 • Dispensateurs 07 • Servante 01 Poste • Receveur 01 • Facteur 01 Source : enquête personnelle, octobre 2011. D’après ce tableau, la commune rurale de Tsarazaza a plusieurs Fokontany. Elle a 35 Fokontany, c’est-à dire 35 chefs Fokontany et elle est divisée en 04 Zones d’Administration Pédagogiques (ZAP). C’est la plus grande commune dans le district de Fandriana. Elle a 04 chefs des Zones d’Administration Pédagogiques.

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a. Tableau n°2 : les Fokontany et leur distance par rapport au chef-lieu de la commune. Le tableau ci-dessous indique la distance de ce s fokontany par rapport au chef- lieu de la commune. Fokontany Distance par rapport au chef- Orientation par rapport au lieu de la commune en (km) chef-lieu de la commune Alakamisy 05 Au Sud Ambohinierana 12 Au Nord Ambalamilolona 16 Sud- Ouest Ambatovaventy 10 Au Nord Amboaroy 18 Au Sud- Ouest Amboatavo 06 A Est Ambodifiakarana 05 Au Sud-est Ambohibary 05 Au Sud- Ouest Ambohidravaka 05 A Est Ambohimiray 07 Au Nord- Ouest Ambohipinony 08 Au Sud- Ouest Amby 13 A Ouest Ampitamidy 14 A Ouest Andafiatsimo 06 A Est Andranonasia 07 Au Sud Andriankely 17 Au Sud Ankazondrano 22 Au Nord Aniso 19 Au Nord Antanambao 05 Au Sud-est Antanety 10 A Est Antanetilehibe 12 Au Sud Bemasoandro 14 Au Nord Boba 05 Au Nord –Ouest Fandriankely 07 Au Nord –Ouest Mahazoarivo 08 Au Nord –Ouest Manjakandriana 23 Au Nord –Ouest Mpanjakarivo 02 Au Nord Ranomainty Bemasoandro 14 A Ouest Ranomainty Vohibe 18 Au Nord –Ouest Sarodroa 16 Au Nord Tsarazaza 0 Au centre Tsarazaza kely 13 A Ouest Vohidoaka 10 Au Nord –Ouest Zanakandrianjaka 07 Au Nord Source : Commune rurale de Tsarazaza, Octobre 2011. D’après ce tableau, on constate que le fokontany de Bemasoandro est le plus éloigné par rapport au chef- lieu de la commune situé à 24 km au Sud-est de Tsarazaza ville. Mpanjakarivo est le Fokontany le plus proche par rapport au chef-lieu de la commune situé à 2 km au Nord-Ouest. Presque la majorité des noms des Fokontany commencent par la lettre « A ». Nous pouvons citer à titre d’exemple : Aniso, Ambohipinoana et Ampitamby.

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b. Les communes limitrophes La commune rurale de Tsarazaza est entourée de 08 Communes rurales dont la superficie est inférieure à celle de Tsarazaza . La commune rurale de Tsarazaza est limitée au : • Nord : par la commune rurale d’Ambohitsimanova district d’Antsirabe II dans la région de Vakinakaratra d’une superficie de 15519,54 ha et située à 22 km par rapport au chef-lieu de la commune ; • Ouest : par la commune rurale d’ Antanambao I, district d’Antsirabe II dans la région de Vakinakaratra : 30113,855 ha située à 47 km par rapport au chef-lieu de la commune. • Est : par la commune urbaine de Fandriana, district de Fandriana dans la région Amoron’i Mania : 25204,541 ha située à 16 km par rapport au chef-lieu de la commune ; • Sud : par la commune rurale de Sandrandahy, district de Fandriana et Ilaka district d’ Ambositra. Ces deux districts sont dans la région d’ Amoron’i Mania. La commune rurale de Sandrandahy s’étend sur 19005,905 ha et située à 25 km par rapport au chef-lieu de la commune ; Ilaka s’étend sur 17787,732 ha située à 27 km par rapport au chef- lieu de la commune ; • Ouest : par la commune de Sahatsiho Ambohimanjaka et la commune de Sahanivotry. Sahatsiho Ambohimanjaka est dans le district d’ Ambositra dans la région Amoron’i Mania qui s’étend sur 1921, 343ha à 37 Km par rapport au chef- lieu de la commune. Sahanivotry est une commune dans le district d’Antsirabe II dans la région de Vakinakaratra qui s’étend sur 15951, 896 ha et à 32 Km par rapport au chef-lieu de la commune. La commune rurale de Tsarazaza est très particulière par sa structure géographique. Nous allons voir maintenant le cadre physique de la commune. CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE 1. Climat Le climat comporte deux périodes bien distinctes. Une période chaude et humide, qui va de Novembre à Avril et une saison fraîche avec des pluies fines d’hiver de Mai à Septembre

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2 . Relief Situé entre une altitude de 1200 m à 1600 m, le relief est accidenté et parsemé de roches dures constituées de granites et de quartzite ; les vallées sont étroites. A partir de Tsarazaza , la montée de Mahory mène jusqu’au plateau de Ranomainty , qui fait partie du plateau de Vakinakaratra. 3.Hydrographie Les principales rivières qui traversent la commune du Nord au Sud sont Ambatomanana, Behena et Sahatorendrika. 4.Ressources forestières Tableau n°03 : Le tableau ci-dessous concerne les caractéristiques des ressources naturelles. Type des Caractéristiques Superficie Lieu Utilisation forêts (Ha) Naturelle Forêt Zone Centre 25 Bois d’œuvre et secondaire 03 Ha bois de chauffage Zone Ouest 10 Ha Naturelle Isandra FKT Consommation des Forêt de Tapia 05 d’Ankazondrano fruits et collecte de cocon Artificielle Boisement 35 Eparpillé dans la Bois d’œuvre et d’eucalyptus et commune bois de chauffage de minus

Source : Commune rurale de Tsasarazaza, Octobre 2011 D’après le tableau ci-dessus, on peut noter que dans la commune rurale de Tsarazaza, 03 Ha de superficies sont couverts de forêts secondaires. Ces forêts sont utilisées par les ménages. Dans cette commune 05 Ha de terrains sont couverts de forêts de Tapia dans les FKT d’ Isandra et Ankazondrano . Les forêts de Tapia sont des forêts naturelles mais très intéressantes pour les gens parce qu’ils peuvent consommer leurs fruits et 35Ha sont de forêts artificielles. Cette forêt artificielle est très importante dans cette commune. Les hommes utilisent cette forêt pour faire cuire leurs aliments et pour fabriquer des maisons. Les sols dans la partie du Nord sont volcaniques, noirs et fertiles. Dans la partie Sud on voit une association des sols ferralitiques rouge et jaune/ rouge, riches en concrétions et en résidus d’altération 1gibbsitique.

1 Commune rurale de Tsarazaza 9

5. Problématique environnementale Tableau n°4 : Le tableau ci-dessous montre les pressions sur les ressources Types des Tarissement des Feux de brousse Ensablement Pollution/ pressions sur les ressources d’inondation infection de ressources l’eau naturelles Milieu récepteur Source d’eau en Savane, sol forêt Bas fond, Cours d’eau (sol, végétation, hauteur de Tapie et de rizière, rivière hydrographie) reboisement Cause Absence de Renouvellement Erosion de Rejet couverture de pâturage, colline domestique végétale feux chauffage Erosion Surface ravagée • 3600 • • annuelle (Ha) Mesure déjà Aucune Mise en place de Reboisement • prise KASTI

Source : commune rurale de Tsarazaza , Octobre 2011 D’après ce tableau, 3600 Ha de sols sont ravagés par les feux des brousses annuels. On trouve plusieurs types des pressions sur les ressources naturelles : • tarissement des ressources ; • feux de brousse ; • ensablement et inondation ; • pollution. Ces phénomènes engendrent de mauvaises conséquences sur les ressources comme : • absence des couvertures végétales ; • érosion des collines ; • destructions des éléments fertilisateurs du sol. Concernant le climat dans le district de Fandriana, il comporte deux périodes bien distinctes. Une période chaude et humide, qui va de Novembre à Avril et une saison fraîche avec des pluies fines d’hiver de Mai à Septembre. On va voir d’après le tableau ci-après ce qui concerne les ressources humaines.

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CHAPITRE IV : LES RESSOURCES HUMAINES 1. Démographie En 2011, la commune compte 18 778 habitants contre 17 905 en 2007. Elle a une densité de population de 50 Habitants/ Km 2. La taille moyenne des ménages en général est de 7 personnes. Tableau n°05 : Répartition de la population par Fokontany Sexe et classe d’âge. [0-5[ [6-10[ [11-17[ [18-60[ 60et plus totaux

Fokontany H F H F H F H F H F H F Alakamisy 42 40 46 40 71 65 150 146 14 22 323 313 Ambohimerana 37 39 33 40 49 44 110 116 23 28 262 267 Ambalamilolona 35 32 48 31 36 25 59 48 05 06 183 142 Ambatovaventy 11 13 14 16 25 28 76 78 21 24 147 149 Amboatavo 40 52 57 65 136 190 77 100 06 05 346 412 Ambodifiakarana 13 08 08 17 10 16 65 73 39 56 135 169 Ambohibary 51 59 84 100 23 117 145 158 12 18 315 452 Ambohidravaka 146 151 149 142 112 125 201 231 20 25 628 674 Ambohimiray 32 27 42 34 57 39 123 108 32 22 286 230 Ambohipinony 134 94 45 50 40 45 131 125 45 56 395 370 Amby 20 40 30 50 30 40 60 73 07 10 147 213 Ampitamidy 22 40 50 75 30 33 80 150 10 10 192 308 Andafiatsimo 46 49 39 45 49 46 69 69 48 49 251 258 Andranonasia 14 12 16 08 17 23 42 36 07 05 96 84 Andriankely 28 27 25 46 49 39 109 130 14 17 225 195 Ankazondrano 50 37 10 15 35 40 89 93 07 10 191 341 Aniso 62 72 67 72 76 67 107 98 32 29 344 170 Antanambao 19 22 39 32 22 27 76 81 15 08 171 130 Antanety 18 20 30 28 22 30 40 31 11 21 121 456 Antanetilehibe 70 65 45 32 87 70 314 232 89 57 605 242 Bemasoandro 58 82 43 37 35 30 72 87 11 06 220 259 Boba 29 32 42 35 18 01 35 33 17 16 140 117 Fandriankely 12 07 02 04 14 10 42 30 04 08 74 59 Mahazoarivo 45 39 72 81 46 51 112 78 16 17 291 266 Manjakandriana 58 76 22 23 22 22 114 121 114 122 330 364 Majakarivo 65 70 33 30 34 29 54 50 55 51 241 230 Ranomainty 24 18 56 63 108 94 111 134 16 10 313 318 Vohibe 45 60 62 45 50 37 70 92 15 12 242 247

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Sarodroa 113 109 130 120 80 90 307 257 37 42 667 618 Tatabe 30 32 30 26 35 30 79 92 17 16 191 232 Tatalava 38 70 35 35 47 43 76 76 06 08 202 769 Tsarazaza 27 111 172 195 200 154 268 201 152 108 819 769 Tsarazazakely 18 22 19 18 27 32 35 51 06 04 105 127 Vohidoaka 25 37 35 55 47 39 77 65 18 12 202 208 Zanakandrianjaka 22 39 23 26 27 28 89 80 08 11 169 84 Total 1509 1706 1652 1731 1764 1798 3665 3623 949 921 9539 9779

Source : commune rurale de Tsarazaza , Octobre 2011 D’après ce tableau, on peut noter que les populations dans le fokontany au chef-lieu de la commune sont plus nombreuses par rapport aux autres : • 819 hommes ; • 769 femmes. La population dans le Fokontany de Boba est moins nombreuse par rapport aux autres : • 74 hommes ; • 59 femmes. L’effectif de la population est classé par l’intervalle suivant :] 60 – plus] <] 0- 5 ans] ; <] 6 – 10 ans] <] 11 – 17 ans] <] 18- 60 ans] C’est un ordre croissant. En général, le nombre des femmes est supérieur à celui des hommes. Ce tableau montre que la population dans la commune de Tsarazaza est jeune, c’est –à- dire que la majorité de la population sont des jeunes âgés de 18 à 25ans.

En 2011, la commune compte 18 778 habitants contre 17 905 en 2007. Elle a une densité de population de 50 Habitants/ Km 2. Nous allons voir maintenant les activités économiques dans la commune.

CHAPITRE V: ACTIVITES ECONOMIQUES 1. Agriculture. Dès 1975, s’opère un tournant dans la politique sociale et économique de Madagascar. Le socialisme s’est traduit par la mise en place de la Charte de la révolution socialiste malgache et une nouvelle politique économique qui doit devenir la base d’un nouveau projet de société.

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De plus, le socialisme malgache a choisi l’agriculture comme base économique de développement. L’agriculture est considérée comme la principale activité économique surtout dans le monde rural car elle concerne la majeure partie de la population. On distingue plusieurs variétés de cultures dans cette région. La culture de riz, manioc, pomme de terre, maïs, haricot, arachide, patate douce, « saonjo », brèdes, carotte, banane et pommes. La culture du riz et la pomme de terre restent les premières occupations des gens car ce sont à la fois une culture vivrière et une spéculation monétaire. Les autres restent toujours des sources d’alimentation et une base de la nourriture pour les animaux et ou les produits d’élevage. Ainsi, l’agriculture tient une place importante pour les Malgaches car elle assure la sécurité alimentaire et aussi les sources des revenus pour les paysans ruraux. Les 80% de la population malgache actuelle vivent de ces activités. Cela veut dire que la majorité de la population malgache sont paysans. Les forces productives utilisées par les paysans de cette région sont les forces physiques, c'est-à-dire l’utilisation des bêches. Les bêches constituent les premiers instruments agricoles les plus employés par les paysans. La plupart des ménages en possèdent deux au moins. Tableau n° 06 : Le tableau ci-dessous montre les différents types des produits agricoles. a- Les différents types de produits agricoles Production Rendement Typologie Produit Superficie (Ha) (tonne) par hectare Paddy 5100 2100 2,43 Céréales Maïs 2560 1000 2,56 Haricot 7000 10000 0,70 Légumineuses Arachide - - - Pomme de terre 2823 1500 1,88 Manioc 51000 850 60,00 Tuberculeuses Patate douce 54000 900 60,00 racines Saonjo 42 600 0,07 Légumes Brèdes 75 15 5,00 Cultures industrielles Carotte 10 2 5,00 Permanant Banane - - - Fruits Pomme 187 30 6,23 Source : Diagnostic SDC/ CDC ; DRDR Amoron’i Mania ; Mairie Octobre 2011. A partir de ce tableau, nous voyons que la population dans la commune de Tsarazaza pratique la culture vivrière. Dans cette commune, il n’y a pas de culture

13 d’exportation. Le haricot sec produit 7000 tonnes à moins de 0,70 Tonne par hectare (0,70/ha). Le haricot sec occupe une superficie de 10000 ha. Les cultures industrielles permanentes sont les carottes. Elles occupent une superficie de 2 ha seulement. Ces cultures produisent 5 tonnes par hectare (5 t/ ha). Les fruits occupent 30 ha ; les pommes produisent 6,23 tonnes par hectare (6,23 t/ ha). • Superficie totale cultivée : 16977 ha ; • Superficie totale irriguée : 2100 ha ; • Superficie aménageable : ND ; dont superficie cultivée en riz : 2100 ha

b- Mode de culture Tableau n° 07 : L’adoption de l’intensification agricole

Pourcentage d’agriculteurs adoptant la Technique technique Adoption de SRI / SRA 8% Utilisation d’engrais 15% Emploi de fumier organique 99% Utilisation de semence améliorée 5% Traitements phytosanitaires 5% Culture attelée 1500 Ménages Zéro labour 0% Jachère 0% Association de culture 80%

Sources : Enquête CDC, Octobre 2011 A partir de ce tableau, nous voyons que 80% de la population pratiquent l’association des cultures. Les agriculteurs ne s’intéressent pas à la pratique de la méthode moderne SRI/ SRA. • 8% des agriculteurs pratiquent les SRI/ SRA. • 99% des agriculteurs utilisent les fumures des zébus et les composts. Les agriculteurs ne s’intéressent pas à l’utilisation des semences améliorées, 5% des agriculteurs adoptent l’utilisation des semences améliorées. Aucun agriculteur ne pratique le zéro labour et la jachère.

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c- Semence utilisée et caractéristiques Les semences sont très importantes pour les agriculteurs. Il y a les semences d’origine locale et il y a aussi les semences apportées par les projets comme l’ADRA. • Le X 265 et le X 220 sont apportés par l’ADRA : Adventist of Developpement Relief and Agency pour le cas du riz. Il y a aussi le « varilava » et le « vary botra » d’origine locale. • Pour le cas de maïs, il y a le maïs blanc et le maïs rouge. • Pour le cas des haricots, les semences utilisées par les agriculteurs sont les « soafianarana » et le « menakely ». Ces semences sont d’origine locale. • Les légumineuses et les tuberculeuses comme le manioc, l’arachide et le « saonjo » sont d’origine locale. • Les pommes « golden, vert, blanc, besaritaka » et les pommes de terre (scoutant, garana, fotsy) sont originaires du Vakinakaratra. d- Moyen de production La commune rurale de Tsarazaza est une commune rurale située à 16 km de Fandriana ville. Elle est classée en tant que zone enclavée. Les moyens de production traditionnels sont très dominants dans cette commune. Nous allons classer ci-dessous les types et le nombre de moyens de production : • Tracteur 01 • Charrette 1325 • Charrue 1500 • Herse 5000 • Moto pompe 04 • Pulvérisateurs 72 • Fossile foyer • Coupe- coupe par foyer • Zébus de traction 5120. Source : enquête auprès des chefs Fokontany Octobre 2011. e- Destinations des produits agricoles de la commune. • L’agriculture de transition C’est une activité qui est à la fois une agriculture de substance, autoconsommation et une partie doit être vendue sur le marché. On peut classer l’agriculture de transition selon le schéma ci-dessous.

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Cultures Autoconsommation Exportés Riz (100%) 30% 70% Maïs (100%) 80% 20% Haricots (100%) 70% 30% Voanjo (100%) 70% 30% Légumes (100%) 50% 50% Arachides (100%) 70% 30% Pommes (100%) 10% 90% Pommes de terre (100%) 5% 15%

Source : Enquête Comité de Développement Communal (CDC), Octobre 2011 A partir de ce schéma, 5% de la culture de pommes de terre sont autoconsommés mais 95% sont exportés au chef-lieu de la commune et à Fandriana ville. • 10% des pommes sont autoconsommés mais 90% sont exportés à Fandriana et au chef-lieu de la commune. Les Fokontany qui produisent sont le Fokontany de Ranomainty et le Fokontany de Zanakandrianjaka.

f- Prix des produits agricoles Le prix des produits agricoles fluctue en fonction de la saison. On peut illustrer ci-dessous la variation saisonnière des prix des produits agricoles : • Les prix du riz varient de 200 Ar /kapoaka à 350 Ar /kapoaka ; de 200 Ar/kapoaka en saison haute et de 350 Ar/kapoaka en basse saison. • Les prix du maïs varient de 200 à 350 Ar/kapoaka ; de 200 Ar/kapoaka en saison haute et de 350 Ar/kapoaka en basse saison. • Les prix du manioc varient de 100 à 300/ kg ; de 100 Ar/kg en saison haute et de 300 Ar/kg en basse saison. • Les prix des patates douces varient de 100 à 300Ar/ kg ; de 100 Ar/kg en saison haute et de 300 Ar/kg en basse saison. • Les prix du café varient de 250 à 300 Ar/ kapoaka ; de 250 Ar/kg en saison haute et de 300 Ar/kg en basse saison. • Les prix des haricots varient de 200 à 400 Ar/ kapoaka ; de 200 Ar/kg en saison haute et de 400 Ar/kg en basse saison. • Les prix des pommes varient de 500 à 1200 Ar/kg ; de 500 Ar/kg en saison haute et de 1200 Ar/kg en basse saison. 16

g- Encadrement agricole Service d’appui et encadrement. On trouve dans la commune de Tsarazaza les organismes d’appui : Adventist of Developpement and Relief Agency (ADRA), Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR) et Direction Générale du Développement Rural (DRDR). L’ADRA est dans le domaine d’intervention de l’élevage et de l’agriculture. Il s’appuie sur la formation technique de riziculture SRI/SRA, culture de pommes, formation technique sur l’élevage porcin, de canard et approvisionnement en intrants et semence. Grâce à l’ADRA, plusieurs Fokontany sont bénéficiaires : Tsarazaza, Amboaroy, Mpanjakarivo, Ambohimerana, Boba, Ranomainty, Bemasoandro, Andafiatsimo, Mahazoarivo et Ampany. Le PSDR intervient dans le domaine de l’agriculture et l’élevage. Il s’appuie sur la formation technique des agriculteurs et des éleveurs. Grace à l’intervention de PSDR, plusieurs Fokontany sont bénéficiaires : le Fokontany de Ranomainty, Fandriankely, Boba, Andafiatsimo, Amboaroy, Ambohibary et Mahazina. La DRDR insiste sur le développement rural. Il aide les agriculteurs et les éleveurs. Tous les FKT sont bénéficiaires à l’aide de la formation, conseil et la facilitation de l’accès à l’engrais. 2. Elevage L’élevage est la seconde activité effectuée par les paysans après l’agriculture. Il prend une forme traditionnelle. On trouve plusieurs types d’élevage effectués par les paysans comme l’élevage bovin, l’élevage porcin et l’élevage des volailles. a- Bovin L’élevage bovin est l’activité majeure dans la région d’Amoron’i Mania. Il occupe une très grande place dans le développement économique de la commune rurale. Les bœufs ont pour rôle de piétiner les rizières pour le labour et le transport (engrais, les produits, …). Une famille a au moins deux zébus. Dans cette région, l’élevage bovin est semi- intensif, car la majorité des collines sont cultivées. Donc, un membre de la famille doit garder les bœufs aux champs. Ces bœufs représentent un signe de richesse pour les propriétaires. Mais ils ne sont pas sources de revenus car ils sont élevés pour un long temps. Le nombre dépend de la puissance économique de chaque famille.

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Le nombre des bovins dans la commune rurale de Tsarazaza est représenté par le code ci-dessous : 204. code de District de FANDRIANA 09 : code de la commune rurale de Tsarazaza 01 : bovin masculin 02 : bovin féminin 204 09 02 118 53 : bovin féminin 204 09 01 110 54 : bovin masculin Les lieux de commercialisation des bovins dans la région Amoron’i Mania sont : Fandriana, Ambositra et Sandrandahy. • Samedi pour Fandriana : le nombre des animaux amenés s’élève à 15 têtes de bovins environ chaque samedi. • Lundi pour Ambositra : le nombre des animaux amenés est de 50 têtes de bovins environ chaque lundi. • Mercredi pour Sandrandahy : le nombre des animaux amenés est de 25 têtes de bovins chaque mercredi. La consommation locale de zébus s’élève à 10% et 90% de zébus sont exportés à Ambositra et à Sandrandahy. Le prix du cheptel varie de 320 000Ar en haute saison et 350 000Ar en basse saison. La ristourne pour la commune est 500 Ar/tête pendant le jour de marché. b- Porcin L’élevage des porcs constitue une activité complémentaire à petite échelle. En général, quelques ménages élèvent ces animaux. Un ménage a au plus deux porcs. L’effectif des porcins dans la commune rurale de Tsarazaza est de 663 (têtes). Fandriana, Sahanivotry et Sandrandahy sont les lieux des marchés. Le samedi à Fandriana : le nombre des animaux amenés est de 25 têtes environ pour chaque marché ; les animaux vendus sont de 25 têtes, le lundi à Sahanivotry : le nombre des animaux amenés est de 25têtes ; les animaux vendus sont de 25têtes et le Mercredi à Sandrandahy : les animaux amenés comptent 30 têtes ; 30 têtes sont vendues. Flux des porcins au niveau de la commune : - 10% pour la consommation locale et 90% exportés à Fandriana et Ambositra • Le prix de cheptel varie de 180 000 à 300 000 Ar/tête ; 1800 00 Ar en haute saison et 300 000 Ar en basse saison.

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c. De volaille. Le type d’élevage le plus pratiqué dans cette commune et presque dans toutes les régions rurales est celui des volailles (poules, canards). Les dindons sont très rares dans cette commune. Toutes les familles possèdent des volailles qui leur servent de nourritures, en cas de sensation de fatigue. Les volailles constituent aussi des sources monétaires pour les éleveurs, car ils auront à vendre au marché avec bon prix. Ambalamahatsara et Nierana Vohidahy sont les lieux de commercialisation (marché) : le mercredi à Ambalamahatsara et le jeudi à Nierana Vohidahy. L’effectif des volailles est de 10 340 têtes. Le nombre des volailles au marché est de 250 têtes pour chaque marché et 250 têtes des volailles sont vendues. Flux des volailles au niveau de la commune : - 50% pour la consommation locale ; - 50% exportés à Fandriana et à Ambositra ; Les prix du cheptel varient de 6 000 à 8 000Ar/tête ; 6 000 en haute saison et 8 000 en basse saison. Les acteurs de la filière sont les producteurs, les collecteurs, et les boucheurs. Le prix de la viande au niveau du marché varie de 4 000 à 5000 Ar/kg : - Viande de porc : 5000Ar/kg - Viande de zébu : 4000Ar/kg - Viande de volailles : 4500Ar/kg 3. Activités artisanales Ces activités ne sont plus majeures chez les habitants de cette localité. Elles se réalisent selon le mode traditionnel. Nous pouvons citer quelques types d’activités artisanales existant dans cette commune comme la menuiserie, la vannerie, la forge, la briqueterie et le tissage du rabane.

Tableau n°08 : Les types d’artisanat d’art dans cette commune Artisanat d’art Production annuelle Recette annuelle (Ar) Nombre d’artisans Menuiserie 7 050 30 000 000 105 Vannerie 6 068 70 105 000 150 Forge 4 000 8 560 000 21 Briqueterie 6 000 000 120 000 000 60 Tissage rabane 9 000 9 000 000 700 Source : Commune rurale de Tsarazaza, Octobre 2011.

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Ce tableau montre que70% des artisans pratiquent le tissage de rabane. On trouve cinq types d’artisanat d’art dans cette commune. Les personnes qui pratiquent le tissage de rabane sont plus nombreuses et les personnes qui pratiquent les forges le sont moins. 4. Exploitation minière Nombre d’exploitations : ND (Non Disponible) Ristourne : 0 Ar Les principaux produits miniers sont : Or, Corridor, Quartzite, Anjamanga et Cristal. L’or se trouve dans les Fokontany de Sahatorendrika. Le Corridor, Quartzite, Anjamanga et Cristal se trouvent dans le Fokontany d’Andriankely . Tous les exploitants n’ont pas de « Visa ». 5. Infrastructures de base

5. 1- Infrastructures sociale et administrative. Le type d’infrastructures dans la commune rurale de Tsarazaza : - AEP : 45 d’infrastructures en l’état ; - EPP : 44 d’infrastructures en l’état; - CEG : 05 de bon état ; - EPC : 01en état fonctionnel ; - CSB I : 05 en l’état ; - CSB II : 01en l’état; 5. 2- Infrastructures de transport.

• Les états des infrastructures de transport au niveau de la commune : On trouve les routes de piste inter-communale qui relient la commune rurale de Tsarazaza et la commune urbaine de Fandriana. Cette route mesure 16 Km de type carrossable et en mauvais état. Nous avons vu aussi les routes inter-Fokontany qui relient les différents fokontany dans cette commune. La distance entre Ranomainty- Bemasoandro est de 14 Km . Tsarazaza- Ambodifiakarana est de 04 Km et Tsarazaza- Mahazoarivo Antanety est de16 Km. • Les moyens de transports. Les moyens de transport dans cette commune sont : - Les voitures - Les charrettes

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On utilise les voitures pour transporter les personnes et les marchandises. Les voitures circulent de Tsarazaza-Fandriana et Tsarazaza-Antananarivo. On utilise les charrettes pour transporter les marchandises dans cette commune de Tsarazaza.

5. 3- Infrastructures et les moyens de communication Les moyens de communication interne sont : -Quartier mobile -Agent de communication de la commune -Chef Fokontany -Le« Iraka »

Tableau n°09 : Les caractéristiques des moyens des communications externes de la commune Moyens Opérateurs Téléphone Mobile : Airtel, Orange Fixe : 0 Bande Latérale 0 Unique (BLU) Radio locale RNM, FM 104, 105, RFF, RTF Taxi- brousse Coopérative KOFIAM et AFA Express : Tsarazaza- Fandriana- Antananarivo. Jours : Mercredi et Dimanche

Source : Commune rurale de Tsarazaza , Octobre 2011. A partir de ce tableau, on trouve divers types de Radio dans cette commune. Le RNM : Radio Nationale Malgache, FM 104 : Radio Feon’i Mania à Ambositra. FM 105 : Radio Diocèse à Ambositra, RFF FM 108 : Radio Feon’ny Fisakana Fandriana et le RTF FM 102 : Radio Taratr’i Fandriana.

5. 4- Infrastructures sociales . Eglise Les églises jouent un rôle important en matière de mobilisation sociale. Deux grandes religions existent dans la commune rurale de Tsarazaza. Celle de la religion chrétienne : - Catholique (ECAR : Eglise Catholique Romaine) : Elle est subdivisée en deux paroisses ou « Fiadidiana », celle de la paroisse de Tsarazaza. L’église est construite en dur au centre du village pour les chrétiens qui résident au nord et à l’ouest de la commune et celle d’ Andriakely pour les chrétiens qui résident à l’Est et au Sud de la commune. Plus de 50% de la population sont catholiques et 21

c’est pour cela que la religion chrétienne fait appel à une large participation sociale. - Protestante (FJKM : Eglise de Jésus Christ à Madagascar et le FLM : Fiangonana Loterana Malagasy) Le FJKM se subdivise en deux synodes« Fileovana » : Andrefana et Antsinanana et le FLM est un seul « Fileovana » c'est-à-dire Fileovana de Tsarazaza. Elle se subdivise en quatre « Fitandremana » : Fitandremana Tsarazaza, Andriakely, Antenanomby et Vohidoaka. Dans cette commune, il y a aussi la religion traditionnelle et les sectes. Les religions sectes existantes dans cette commune sont l’église adventiste, la Jesosy Famonjena et la Jesosy Mamonjy. Une partie de la population pratique aussi la religion traditionnelle. La pratique de la religion traditionnelle est un des héritages historiques de cette population et se rencontre surtout dans la montagne, c'est-à-dire que la montagne est sacrée. La religion a un rôle important dans l’éducation de tous les citoyens. Les habitants, surtout les femmes et les enfants aiment aller à l’église chaque dimanche. Les hommes y vont seulement pour un événement dans la vie chrétienne comme le baptême et les premières communions célébrées par toutes les familles. . Ecole Dans l’ensemble, l’éducation à l’école est considérée comme l’agent de socialisation par excellence. La sociologie de l’éducation occupe une position importante au sein de la discipline, dans la mesure où elle prend pour objet la première instance de reproduction de structure sociale et des groupes dans les sociétés contemporaines. L’école a pour rôle de sélectionner les meilleurs, les doués et dispensent des connaissances aux enfants socialisés. Dans la commune étudiée, les Zones Administratives Pédagogiques (ZAP), les écoles primaires sont divisées en deux : celle de ZAP de Tsarazaza I et Tsarazaza II. Dans la première ZAP, il y a dix (10) Ecoles Primaires Publiques (EPP) et deux (02) Ecoles Primaires Catholiques (EPC). Les EPP sont : Tsarazaza I, Tsarazaza II, Vohidoaka, Fandriankely, Andriankely, Amby, Amboaroy , Ambohibary , Mpanjakarivo et Ambodifiakarana . Comme suit les EPC : Andriankely est au chef-lieu de la commune (Tsarazaza I). Au niveau secondaire, on trouve trois (03) Collèges D’enseignement Général (CEG). Ce sont le CEG de Tsarazaza, Andriankely et Alakamisy . On trouve aussi deux (02) collèges

22 privées : ce sont le collège S t Ignace de Loyola ( Alakamisy) et le collège S t André (Tsarazaza). Actuellement, il y a un Lycée d’enseignement Général créé en 2009- 2010. On peut donner les renseignements concernant le taux de scolarisation au sein de la commune rurale de Tsarazaza : - Population d’âge scolaire : 6990 - Taux brut de scolarisation : 84,78% - Taux d’alphabétisation des adultes : 78% : o dont femmes 35% o dont hommes 48% Nombre de centres d’accueil : - Nombre de cantines : 00 - Nombre de bibliothèques : 03 - Nombre de bacheliers dans la commune : 29 - Nombre de diplômés universitaires dans la commune : 24 Tableau n° 10 : Performance scolaire au niveau primaire et secondaire de la commune.

Etablissement Taux de Taux d’abandon Taux de Taux de scolarisation redoublement réussite H F EPP 85 80 03- 07 07 92 CEG 80 65 12 10 85

Source : Chef ZAP : Octobre 2011. D’après ce tableau, on constate que le taux de réussite en CEPE est 92% et le taux de redoublement de 7% donc 92% des élèves sont admis au CEPE. La chance de réussite en matière d’éducation scolaire est étroitement liée à l’économie, à la culture et à la caractéristique de la population en général. Le taux de réussite au BEPC est de 85%. Ce qui nous amène à citer K. Marx pour lequel c’est l’infrastructure qui détermine et conditionne la superstructure. A la campagne, la famille n’investit pas trop à la scolarisation de leurs enfants. Les frais scolaires n’occupent pas trop de place dans le budget familial. L’insuffisance économique engendre les éléments qui vont créer à leur tour la déperdition scolaire de l’enfant. Ces éléments sont la malnutrition, le manque l’hygiène, le manque de fourniture scolaire et le travail infantile. Le taux d’abandon scolaire au CEG est de 12%. En milieu rural, la famille a besoin d’aide à titre de manœuvre. Les enfants à cause de leur âge, ne sont pas aptes à travailler, 23 participant massivement aux travaux domestiques. Ils apportent une contribution importante à l’économie familiale. Pour illustrer le travail des enfants à la campagne, nous allons présenter quelques exemples précis concernant les différents types de travail d’enfant à titre d’aide familiale comme le ramassage des bois, le coupage d’herbe pour le bétail et le soin des volailles.

. Hôpital L’hôpital est l’établissement où se soignent les malades. Il est apte à recevoir en consultation et à soigner les personnes nécessitant des soins ou une intervention chirurgicale. Dans la commune, il y a un centre hospitalier, tel que le Centre de Santé de Base II (CSB II) de Tsarazaza et six Centres de Santé de Base I (CSBI) : Andriankely, Ranomainty , Vohibe, Ambohibary , Alakamisy et Manjakandriana .

Tableau n° 11 : Infrastructures sanitaires et personnels au sein de la commune. Fokontany Formations Nombre Nombre de paramédicaux Nombre sanitaires de de lits médecins Sages- Aides Types Nombre femmes Infirmiers sanitaires Tsarazaza CSB II 01 00 01 00 00 14 Fandriankely CSB I 01 00 00 00 00 07 Ranomainty CSB I 01 00 00 01 00 05 Vohibe CSB I 01 00 00 01 00 07 Ambohibary CSB I 01 00 00 01 00 06 Alakamisy CSB I 01 00 00 01 00 07 Manjakandriana CSB I 01 00 00 01 00 07

Source : Enquête personnelle, Octobre 2011. A partir de ce tableau, nous constatons que tous les CSB au niveau de la commune n’ont pas de médecin. Donc, la population rencontre des problèmes sur le plan sanitaire par l’absence de médecins ou d’aides soignants ou de sages femmes. Dans tous les hôpitaux CSB II et CSB I dans cette commune, il n’y a qu’une sage femme et quatre infirmiers. D’où les hôpitaux n’ont pas d’aide sanitaire. Le CSB II au chef- lieu de la commune dispose de 14 lits.

En général, les activités principales des paysans dans la commune rurale de Tsarazaza s’articulent autour de l’agriculture et de l’élevage. La fabrication des briques et celle de charbon ne sont que des activités secondaires. Nous allons passer maintenant au cadre théorique de l’étude.

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CHAPITRE VI : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE 1- PRESENTATION DU THEME Cette première partie du travail sera consacrée à la délimitation du cadre théorique. Nous évoquerons aussi des grandes lignes de la politique de développement au niveau mondial, au niveau national, régional et local. Nous allons nous intéresser au concept de développement ainsi qu’aux différents plans de développement qui ont encadré les actions de développement à Madagascar depuis la fin du socialisme au début de l’année 1990. On aura également des éléments géographiques, économiques et sociaux concernant la commune rurale de Tsarazaza . Une investigation sur la politique de développement rural relève du domaine de la sociologie de développement. L’idée maîtresse est que tout projet doit viser la population d’ensemble. La connaissance sociologique est ici utilisée pour appuyer les processus de développement rural. On doit souligner le fonctionnement de la société rurale face à l’introduction de projets et l’organisme de micro finance. 2- LES CONSIDERATIONS THEORIQUE ET EPISTEMOLOGIQUE Dans le présent travail, nous abordons les domaines « de la sociologie rurale » et de la sociologie de développement. On parlera de la place de la paysannerie dans les stratégies de développement à travers la logique de la société rurale. A signaler également la prise de position en faveur de développement, autrement dit « une sociologie qui se veut acteur à travers une recherche- action ». 3- CADRE THEORIQUE a. L’interactionnisme symbolique Lors de notre enquête, nous avons pu remarquer que les habitants de cette commune sont très rattachés aux valeurs traditionnelles. Il existe un fond commun d’organisation et de valeur pour tous les villageois, il s’agit de la solidarité familiale, c’est-à-dire une solidarité mécanique. Elle est basée sur le « Fihavanana », le respect du pouvoir des parents « Raiamandreny » ou bien l’aîné ou les anciens. Comme disait DURKHEIM (E), la « solidarité mécanique » rend l’ordre social stable. Nous avons pu distinguer que la vie collective des habitants provient de deux sources : « la similitude des consciences et la complémentarité des tâches dans cette société. » b. L’individualisme méthodologique WEBER (M), BOUDON (R) affirment qu’on ne peut expliquer les phénomènes sociaux qu’à la condition de partir des individus dans leurs motivations 25

et de leurs motivations. C’est-à-dire que les individus sont motivés, dynamiques au développement. Les sociologues croient d’abord étudier les actions individuelles qui constituent l’élément de base du social puis montrer comment ces actions ont interféré et donnent naissance à un phénomène social. Il y a une interaction effectuée par deux individus ou plusieurs individus. Cette action est appelée « action sociale » et « action rationnelle », c’est-à-dire qu’il y a de bonnes raisons d’agir. WEBER (M) estime qu’une action est rationnelle pour peu qu’elle soit orientée par un intérêt, une valeur ou même la tradition.

c. Une approche matérialiste de MARX (K) Le matérialisme explique la conscience par l’être. Appliquée à la société humaine, cette doctrine exige qu’on explique la conscience sociale par l’être social. D’où le matérialisme historique ou l’application du matérialisme au domaine des phénomènes sociaux. L’évolution des sociétés résulte de l’évolution des conditions matérielles de la vie. Les paysans possèdent leurs moyens de production qui sont constitués par les forces productives (ce sont les instruments et les techniques de production, forces de travail des hommes et objets auxquels s’applique ce travail) et les rapports de production (ce sont les rapports que les individus nouent entre eux à l’occasion de la production : rapport de propriété, distribution du travail, répartition de la production). Ce mode de production est essentiel à connaître, car une société est déterminée à la fois par le niveau des forces productives et par l’état des rapports de production.

Dans la commune rurale de Tsarazaza , l’agriculture tient une place importante pour les paysans car elles assurent la sécurité alimentaire et aussi les sources des revenus pour les paysans ruraux. 50% des paysans dans cette commune sont des agriculteurs. Les bêches constituent les premiers instruments agricoles les plus employés par les paysans dans cette commune. Outre l’agriculture, il y a aussi l’élevage qui occupe aussi une très grande place dans le développement économique de la commune. En effet, 40% des paysans sont des éleveurs. Concernant l’élevage des bovins en particulier, les bœufs ont pour rôles de piétiner les rizières et ils représentent un signe de richesse pour leurs propriétaires.

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PARTIE II: POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL ET ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION

PARTIE II : POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL ET ACTIVITES SOCIO- ECONOMIQUES DE LA POPULATION Après le cadre théorique de l’étude, nous expliquerons les apports des projets sur la riziculture, le cadre des actions de développement et l’analyse des problèmes au sein de la commune. La CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel) est un apport des projets sur la riziculture. Nous allons parler aussi du cadre des actions de développement au niveau national, régional, communal mais également au contexte international.

CHAPITRE I : DEFINITIONS 1. Le développement Dans le monde actuel, le terme « Développement »est utilisé pour décrire le progrès, l’évolution ou le changement, surtout dans le domaine social et économique d’une vie collective. Une définition nous est donnée dans le Rapport mondial sur le développement humain de 1991 : « Le principal objectif du développement humain est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d’accéder au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la communauté et jouir des libertés humaines, économiques et politiques. » La sociologie du développement étudie la dynamique qui affecte des sociétés des pays les moins « avancés » économiquement. La sociologie du développement a commencé par prendre pour objet les spécificités des sociétés rurales traditionnelles par opposition aux sociétés capitalistes. La place et la nature de l’État dans le processus de développement, après les indépendances nationales, ont été l’objet de diverses recherches. La sociologie du développement met l’accent sur les facteurs tels que le cadre institutionnel, la cohésion sociale et le capital social. Elle s’intéresse notamment aux facteurs multidimensionnels du bien-être. Le développement s’embrouille souvent avec les progrès scientifiques et technologiques. Or, c’est un processus qui vise à chercher en permanence, dans un milieu donné l’équilibre entre les besoins et les ressources pour jouir d’un niveau de vie 27 convenable. Lorsqu’on parle de développement, on s’attend souvent à des réponses variées telles que : - le niveau de vie élevé, c’est à dire, le revenu par habitant est supérieur au seuil d’existence. - l’élimination de la pauvreté, c’est à dire la satisfaction des besoins alimentaires. - la réduction des disparités avec les pays industriels en matière de technologie, de richesse, de pouvoir, de statut,... - l’indépendance économique et l’autosuffisance alimentaire. Les facteurs sociologiques qui doivent permettre de jeter les bases d’un développement humain et durable reposent sur le corpus de la société malgache, à travers cet élément historique et sociologique. L’objectif final de cette étude est de voir comment ce facteur sociologique que nous formulons dans nos recommandations, permet d’assurer un développement humain et durable à long terme et par voie de conséquence de diminuer la pauvreté. Une analyse approfondie des modes de fonctionnement nous a permis de mettre l’accent sur une catégorie d’acteur, celle qui est la première concernée par toute forme de développement. Nous avons pris en considération les acteurs de base que nous retrouvons en général dans le Fokonolona , une structure sociale qui a évolué dans le temps et dans l’espace surtout à partir de la formation du « Royaume de Madagascar au XIX ème siècle et de l’impulsion qu’elle a donnée dans tous les pays, pour ensuite être prise par la colonisation puis par les trois Républiques jusqu’à aujourd’hui. A travers le Fokontany , nous avons relevé plusieurs facteurs sociologiques qui caractérisent la société malgache. Nous avons pris en considération les facteurs suivants : - les capacités de résistance et/où d’adaptation de la population face aux « innovations » de développement impulsé du haut par l’Etat ; - l’attachement profond aux valeurs traditionnelles de la société malgache, qui repose sur la trilogie : Fokonolona, Tanindrazana et Fihavanana, base essentielle sur laquelle doit se faire toute action de développement ; - le respect du Fihavanana qui conforte l’existence du fokonolona à travers lequel se reconstruisent les liens sociaux ; - le respect des aînés et de hiérarchie sociale qui a permis jusqu’à aujourd’hui l’équilibre social. C’est ainsi que la logique du développement doit tenir compte de principes de bases qui déterminent les logiques communautaires et socioculturelles. L’une ne va pas sans 28 l’autre, elles sont étroitement liées et sont en constante interaction. On peut croire que le paramètre de la logique socioculturelle constitue un blocage au développement, ce qui n’est pas le cas. Les ambitions dans le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) pour un développement humain et durable en symbiose avec les objectifs du millénaire dans la réduction en moitié dans dix ans de la pauvreté à Madagascar sont des enjeux majeurs et font partie du défi que l’ensemble des acteurs du développement (Etat, Secteur privé, Société civile et acteur de la base) doit définir. Partant des analyses de ces facteurs sociologique et historique, nous proposons les indicateurs suivants qui tiendront compte des éléments vitaux de la société malgache pour un développement à long terme : - mettre en synergie tous les acteurs concernés par une action de développement ; - tenir compte de la spécificité et de l’originalité de chaque groupe socio-ethnique ; - prendre en considération la trilogie Fokonolona , Tanindrazana et Fihavanana ; - utiliser selon les situations la capacité de résistance et la faculté d’adoption de la population ; - mettre en exergue l’articulation ville- campagne, campagne- ville ; - exploiter la potentialité de travail effectué par les femmes ; - mettre en harmonie l’institutionnalisation du Fokonolona par l’Etat avec les aspirations des communautés locales ; - exploiter les variables de l’économie populaire dans le processus de développement ; - gérer les patrimoines et les ressources. 2. Le développement économique Madagascar est classé parmi les pays moins avancés à faible revenu et à déficit vivrier. Plus de 70% de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté (soit moins de 1$/jour) et 80% de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Dans la commune de Tsarazaza , plus de 60% des ménages vivent avec moins de 10 000 francs (soit moins de 2000ar/jour). Dans la catégorie des pauvres, de nombreuses familles n’arrivent pas à gagner plus de 3 500 fmg/ jour. Les conséquences parmi ces démunis sont très graves : malnutrition, maladie de la peau, tuberculose, analphabétisme, etc. Les gouvernements malgaches, sous la pression des institutions internationales ont été amenés à formuler un plan national de lutte contre la pauvreté qui deviendra le plan stratégique de lutte contre la pauvreté : Document Stratégique pour la Réduction de la

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Pauvreté (DSRP) en 2001 du développement du pays en lieu et place du Document Cadre du Politique Economique (DCPE) élaboré en 1997. Nous sommes en présence d’une situation paradoxale car on connaît le potentiel des ressources de ce pays : cultures d’exportation, ressources minérales, ressources halieutiques, écotourisme qui fait de Madagascar une destination privilégiée. Ajoutons à ce constat une dégradation de l’environnement et de réserves forestières. La dégradation de l’environnement à Madagascar est étroitement liée à l’aggravation de la pauvreté en milieu : « si les tendances des vingt dernières années se poursuivent jusqu’en 2020, l’expansion des terres agricoles se fera au détriment de 500 000 Ha des forêts, juste pour maintenir la production de riz au niveau de 1995.» C’est ainsi que le DSRP a pour ambition d’atteindre les neuf objectifs de la déclaration du millénaire pour 2015 : (1) - réduire de moitié la proportion de la population vivant dans la pauvreté extrême, (2) - réduire de moitié les proportions des personnes souffrant de la faim, (3)- réduire de deux tiers la moitié des enfants de moins de cinq ans, (4)- réduire de trois quart le taux de mortalité maternel, (5)- scolariser tous les enfants dans le primaire, (6)- réduire de moitié la proportion de personnes privées d’accès à l’eau potable, (7)- promouvoir l’autorisation des femmes éliminant les inégalités entre garçons et filles dans l’enseignement primaire et secondaire, (8) – mettre en œuvre, d’ici 2005, des stratégies nationales de développement durable afin de pouvoir inverser dès 2015 la tendance à la dégradation des ressources écologiques d’ici 2015, (9)- arrêter la progression du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance. Ces objectifs, pour fiables qu’ils soient dans leurs perspectives, certains pouvant être atteints, d’autres non, doivent s’appuyer sur des « facteurs historiques et sociologiques » afin d’assurer avec pertinence un développement humain et durable du pays. L’objectif de développement économique est l’autosuffisance alimentaire dans une localité. Augmentation du niveau de vie des masses populaires.

3. Le développement social « Le développement social peut être caractérisé par l’élévation du niveau de vie général, la satisfaction des besoins matériels croissants de la population, la réduction des inégalités et la promotion des groupes dévalorisés. » Les habitants d’une collectivité unissent leurs efforts à ceux des pouvoirs publics pour améliorer leur situation économique, sociale, culturelle en vue d’associer plus étroitement à la vie de la nation et contribuer ainsi plus largement aux progrès de leur région ou de leur village.

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4. Le développement rural Les 80% de la population malgache sont constitués de paysans (vivant dans le monde rural). Une grande proportion de cette population vit malheureusement dans des conditions précaires et difficiles. En milieu rural, la production agricole est supposée être l’activité principale. Comme dans beaucoup de pays du tiers monde, Madagascar ne dispose pas encore de moyens politiques, sociaux, économiques et surtout culturels adéquats pour la gestion de la vie rurale. Cela peut être expliqué par une scolarisation très faible, un niveau de vie très bas. Ainsi, le domaine de la production reste le problème majeur dans le milieu rural. Selon les marxistes, le développement rural se faisait par le passage plus ou moins d’un système de production. C’est-à dire, prenons l’exemple de la riziculture : passer de la production de 3t/Ha à un niveau considérable comme 6t/Ha. En second lieu, ils parlent d’un passage d’une transformation sociale à une autre. Ainsi l’Etat malgache lui même avance que le développement rural réside plutôt dans la réalisation des plans de développement tels que le Plan Communal de Développement (PCD) 2010, le Plan Rural de Développement (PRD), et le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) pour que la population rurale soit elle-même impliquée dans son propre développement. Il y a aussi le Madagascar Action Plan (MAP) qui a succédé au DSRP qui s’est vu inefficace.

Nous avons vu auparavant les définitions de développement selon les conceptions nationale et internationale. Nous allons assister maintenant aux apports des projets à la riziculture au sein de la commune.

CHAPITRE II: LES APPORTS DES PROJETS SUR LA RIZICULTURE 1. CECAM : CAISSE D’EPARGNE et de CREDIT AGRICOLE MUTUEL 1- 1 : Définitions : CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel. Dans la commune rurale de Tsarazaza , la CECAM est l’unique organisme de micro finance qui travaille sur place. Elle est connue par les ruraux à travers quelques offres : Epargne- Emprunt et Crédit. Notre réflexion s’oriente plus sur la notion de « culture de crédits et de participation rurale différenciée » par rapport à l’accès à cette institution.

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En théorie, la présence d’un tel organisme signifie un appui et un soutien aux diverses activités économiques du monde rural en vue d’augmenter le revenu par la possibilité de s’octroyer « un fond d’investissement ». Pour les paysans, elle peut soutenir les activités agricoles, en amont et en aval, et même des activités extra-agricoles à travers les AGR (Activités Génératrices de Revenu) en vue de réduire la pauvreté rurale qui commence par le manque d’investissement. Nous n’avons pas pu avoir plus de données quantitatives car les responsables de la CECAM ont évoqué le « secret bancaire » afin de préserver la confidentialité de certaines informations.

1.2 : La culture de crédit : Que ce soit par des usiniers, des créanciers ou encore par le système du « vary maintso » et actuellement l’arrivée des organismes de micro-finance, la notion de crédit n’est pas une nouveauté pour beaucoup de ruraux. L’obligation de s’endetter s’accentue notamment lors de la période de soudure et touche tous les agriculteurs non autosuffisants sur plan alimentaire. Pour l’année 2011, la « CECAM » de Tsarazaza compte 355 adhérents avec 200 membres actifs dont 95% créditeurs contre 05% épargnants » ; ce fait témoigne déjà de la réalité d’un problème socio-économique dans ce milieu. 1- 3: La famille dans le système : Pour le gérant de la CECAM, quelques problèmes d’ordre organisationnel ont renforcé cette difficulté d’implantation. Au tout début, elle a été prise par défaut à cause de quelques clients qui ont souscrit des « hypothèques fictifs » à l’exemple de faux papiers de bœuf « bokin’omby sandoka ». Leur insolvabilité a conduit au recours à la puissance publique / la gendarmerie afin de les obliger à honorer l’engagement pris, matérialisé par un contrat. La démarche est donc tout à fait légale. Par conséquent, beaucoup de ruraux sont devenus sceptiques lorsqu’ on leur parle de la CECAM. Lors de notre passage, le 20 octobre 2011, nous étions témoin du cas d’une femme qui après avoir contracté un emprunt n’a pas pu rembourser après échéance. Après avertissement, le responsable de le CECAM l’avait amenée au poste de la gendarmerie à FANDRIANA pour un compromis qui lui donnait 48h pour tout rembourser, sans quoi, elle risque la détention. En une demi-journée, la cliente s’est débrouillée pour ramener la moitié de la somme due ; et elle était renvoyée pour trouver l’argent sous peine de voir s’exécuter la menace qui pesait sur elle. Un tel cas nuit à l’évaluation de la micro-

32 finance sans que la responsabilité du problème ne soit attribuée. En règle générale, les ruraux évitent de s’embarquer dans des problèmes de ce genre. La CECAM a rectifié les méthodes en constituant les dossiers d’adhésion au domicile des clients afin de statuer sur leur solvabilité en vérifiant les biens qui seront mis en hypothèque. Malgré tout, on peut dire que ces mesures arrivent trop tard car les premières impressions sont déterminantes dans les contacts avec les ruraux. Enfin, on peut citer également le cas de retard de l’octroi des prêts.

1. 4: L’accès au financement de la CECAM : Avec un taux cumulé mensuel de 3% et un délai minimum de 05 mois, les agriculteurs n’arriveront pas à tout rembourser sans un investissement fructueux. La clé de cette réussite réside dans la capacité des prêteurs à rentabiliser un prêt pour investissements. Cette certitude nous amène à considérer un point important : la capacité à gérer. Largement admis par les ruraux (enquête par questionnaire), le besoin d’un minimum de connaissance et de savoir-faire en gestion est une des conditions primordiales pour y réussir alors que le niveau d’instruction en milieu rural laisse à désirer. Par conséquent, on peut déduire que le cas d’échec que cet organisme a rencontré provient du fait que les emprunts n’ont pas été utilisés dans le bon sens. Souvent, les ruraux empruntent par nécessité et non pour investir. Dans un tel cas de figure, les dettes vont augmenter et le client perdra logiquement son bien mis en hypothèque. Selon le gérant, « 1,3% des prêteurs n’ont pas pu rembourser dans l’échéance sous prétexte de maladie, de mort dans la famille ou de cataclysme ». Pour réussir à rentabiliser un emprunt avec l’intérêt que cela comporte, il faut en plus d’un bon projet, un minimum de notion de gestion et de comptabilité. Ces conditions font défaut dans les milieux ruraux. Il y a aussi une condition première : avoir des biens à mettre en hypothèque .Tous ces paramètres font que l’accès à la micro-finance se fait par « sélection naturelle » ; ces conditions ne sont remplies que par une petite frange de la population rurale comme nos récits de vie en témoignent. Finalement, le fait que ce sont les mêmes personnes qui reviennent au sein de la CECAM est assez logique. 1- 5 : Le GCV/CECAM : Le Grenier communautaire Villageois de la CECAM GCV, « Sopitra Iombonana ou Grenier Commun », ou encore « Manidy Vary ou stockage de paddy » le système offre aux riziculteurs, une possibilité d’obtenir un prêt qui équivaut à la valeur de leur paddy stocké dans un lieu co-surveillé par la CECAM et les membres. Ces derniers pourraient rembourser leur prêt s’ils le souhaitent, moyennant un taux de 02 à 03% mensuel, un délai de 06 mois et prendre le paddy qui servait de garantir.

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L’avantage reste l’argent liquide que l’on peut investir sans forcément perdre la production rizicole. Pour pouvoir y prendre part, le riziculteur doit être un membre actif de la CECAM (moins de 60 ans). Dans la réalité, le GCV/CECAM. Tsarazaza n’attire pas beaucoup de riziculteurs. Il y a eu « 30 personnes membres en 2010, 40 en 2011 et un taux qui sera revu à la baisse pour l’année 2011, suite à la stabilité relative du prix du riz en 2010 ». En ce qui concerne les adhérents, la majorité est constituée par les « Mpanjifa vary » ou collecteurs/ revendeurs des riz, c'est-à-dire les commerçants locaux. Pour résumer, on peut affirmer que la réussite du GCV/ CECAM dépend entièrement de la fluctuation du prix du riz sur le marché. Sans une tendance à la hausse, les clients ne pourraient faire des bénéfices une fois le paddy récupéré. En plus, il faudrait un projet fiable pour faire fructifier l’argent obtenu. Il profite en particulier, à la bourgeoise locale soucieuse d’investir et de dominer la filière riziculture : production, collecte et vente. Si les conditions sont favorables, ces personnes en tirent un double avantage : de l’argent liquide à investir, une garantie et une sécurité pour leur stock. Pour les paysans riziculteurs, leur capacité pour mener à terme un investissement est la seule condition pour pouvoir reprendre le paddy. Sur l’instauration d’un organisme de micro-finance en milieu rural, quelques réflexions sont à considérer. L’un des facteurs qui handicape les paysans se situe au niveau du « taux régressif » qu’on y pratique. Un petit retard sur l’échéance suffit pour qu’ils y laissent leurs biens mis en hypothèque. En réalité, on ajoutera en plus du montant du prêt, la valeur de l’intérêt (multipliée par la durée du retard sur l’échéance) et les pénalités incluses dans les clauses. Le montant final à rembourser augmentera de ce fait d’une manière considérable. De même, le taux d’intérêt de 03% que la CECAM pratique dans le milieu rural est largement supérieur à celui pratiqué par la Banque centrale de Madagascar qui est de 15% annuels même si cela reste encore légal.

2. Participation des ruraux à la CECAM Le tableau ci-après présente l’adhésion des ruraux à cet organisme de micro- finance. Tableau n° 12 : Les adhérents de la CECAM Adhérents OUI NON Total Effectif 14 22 36 Pourcentage 38,8% 61,2% 100%

Source : Enquête personnelle sur terrain, Octobre 2011

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- 61% des enquêtés ne sont pas membres de la CECAM. - 38,8% des enquêtés sont membres de la CECAM. Ils sont soit des épargnants, soit des emprunteurs. La CECAM met à la disposition des emprunteurs un « crédit famokarana » ou crédit de production, un produit de construction, un crédit social et enfin, le GCV / CECAM. D’après les résultats ci-dessus, les ruraux ne semblent pas être très attirés par cette institution. Nous avons choisi de faire le « récit de vie » de quatre membres que nous avons enquêtés. 2.1- Ceux qui sont membres de la CECAM. a. Récit n° 1 : Un homme résidant à Tsarazaza, fonctionnaire et agriculteur qui a une surface de 24 ares. Nous avons fait appel à la mesure habituelle des ruraux pour recueillir les informations sur ce point. Dans les milieux ruraux des Hautes terres, une rizière se mesure à partir du nombre de femmes pour la repiquer (repiquage traditionnel : « ketsa saritaka ») en une journée. Le montant des emprunts est de 600 000 Ar. - Type de crédit : construction. - Intérêt mensuel prélevé par la CECAM : 30% - Biens mis en hypothèque : une télévision et trois charrettes. - Echéance : dix (10) mois - Remboursement : mensuel - Utilisation (projet) : achat et vente de paddy. - Montant total à rembourser : 900 000 Ar b. Récit n° 2 : Fonctionnaire, agriculteur et éleveur résidant à Tsarazaza, membre actif au sein de la CECAM : épargnant et emprunteur membre du GCV. - Type de crédit : crédit « famokarana » ou de production - Utilisation : achat et vente de paddy, achat de matériel agricole - Remboursement mensuel avec 03% d’intérêt - Surface de rizières cultivées : 86 ares - Montant de l’emprunt : 800 000Ar c. Récit n° 3 : - Commerçant, agriculteur, membre actif au sein de la CECAM - Montant de l’emprunt : 600 000 Ar - Type de crédit : production 35

- Utilisation : achat et vente de paddy achat d’intrants et de semences - Remboursement : mensuel - Surface des rizières cultivées : 25 ares d. Récit n° 4 - Fonctionnaire, agriculteur et éleveur - Montant de l’emprunt : 300 000 Ar - Type de crédit : production - Utilisation : financement de l’exercice de production, achat d’intrants chimiques - Remboursement : mensuel avec 03% d’intérêt - Surface des rizières cultivées : 03 hectares Les hypothèses suivantes se sont dégagées de notre entretien : Le taux d’intérêt fixé à 03% ne pose trop de difficulté pour le remboursement si le projet fonctionne comme prévu. Ici, l’aspect de la « gestion » apparaît très clairement : conception, évaluation des coûts, mise en œuvre. Il faut noter le fait que même s’ils arrivent à rembourser avant échéance, les clients sont obligés de payer la totalité des intérêts fixés selon l’échéance. Pour les ruraux, un emprunt auprès de la CECAM devient risqué car souvent ils empruntent pour pouvoir rembourser une quelconque dette ou pour renflouer un manque. En général, deux conditions primordiales devront être remplies avant de demander du crédit : une maîtrise de la notion de « gestion » et un emprunt qui va dans le sens de l’investissement. Lorsque l’emprunteur n’arrive pas honorer son contrat, à l’exemple d’un retard de paiement, l’intérêt fixé mensuellement devient hebdomadaire. Dans ce cas, il perdra son bien mis en hypothèque. Souvent les deux conditions citées ci-dessous ne sont pas remplies ; ce qui entraîne des complications. Enfin notre enquêté pense que ce n’est pas loyal d’engager dans un prêt des paysans dont le niveau d’instruction laisse souvent à désirer. Deux points essentiels résument les idées de l’intéressé : - la mentalité paysanne en général dont l’absence d’un esprit « rationnel » qui va dans le sens d’un investissement fait que les conditions matérielles de vie de la majorité des paysans n’évolue pas souvent, c’est le faible niveau d’instruction qui en est la cause ; - sur l’attitude de certains fonctionnaires locaux qui perpétuent la pratique du « vary maitso » ». Ces personnes sont des usiriers biens trempés, insensibles aux problèmes des paysans. En effet, ce système constitue un véritable fléau qui nuit à la vie des paysans les plus pauvres. 36

. Durant la période de soudure, c’est- à-dire du mois de Novembre jusqu’au mois de Février, au moment où le riz n’est pas encore arrivé à maturité, un grand nombre de riziculteurs sont obligés de s’endetter et mettent leur future production en hypothèque pour acquérir de l’argent liquide. Le prix sera fixé à partir du marché et le débiteur recevra son paddy au moment de la récolte. Avec un tel système, des paysans riziculteurs se voient sans récolte car elle sera confisquée par le débiteur qui viendra avec ses charrettes ou son camion aux rizières pour s’emparer de la récolte. De cette façon, un manque perpétuel s’installe car chaque année, le cycle reprendra de plus belle, l’emprunt va augmenter et suivra la quantité de riz à mettre en hypothèque. Un tel fait se perpétue car les paysans ne veulent pas innover et cela profite à une petite couche de la population rurale. La période de soudure est très critique pour beaucoup des ménages ruraux : production insuffisante, augmentation du prix de Produit de Première Nécessité (PPN) et diminution de l’offre de salariat agricole, qui par déduction signifie diminution des revenus. Ils sont poussés à emprunter même jusqu’à contracter auprès d’une institution de crédit comme la CECAM. Or, ce projet va échouer dans ce contexte. 2.2- Pour ceux qui ne sont pas membres de la CECAM. - 61,1% des paysans enquêtés sont concernés par cette question. Ils ne sont pas membres de la CECAM. - Les réponses obtenues sont des plus variées et de l’ordre qualitatif. Nous les classerons selon la fréquence à laquelle les enquêtés les citent : - 05 individus affirment qu’ils ne veulent pas s’endetter, - 03 ont avancé leur réticence à signer un contrat, - 02 ont répondu ne pas posséder de biens à mettre en hypothèque, - 02 d’entre eux affirment être incapables de gérer - Pas intéressé, - Limité par son âge avancé, - La CECAM profite des paysans, - Le taux d’intérêt est trop élevé - Privilégier l’indépendance, - Non informé de l’existence des produits offerts par la CECAM. Trois idées semblent sortir du lot quant à la raison pour laquelle les paysans n’adhérent pas à la CECAM. D’abord, l’envie de rester indépendant les pousse à fuir l’endettement pour quelque raison que ce soit. Ensuite, toujours dans ce même fil d’idée, la réticence à signer un contrat. Ils ont connaissance de l’implication et de l’engagement que l’on prend avec un 37 tel acte. Enfin, en affirmant ne pas avoir de biens à mettre en hypothèque, les paysans n’aime nt pas tout simplement prend

3-Le Système simple de Riziculture Intensif (SRI) et le Système Riziculture Amélioré (SRA) Le choix de la riziculture est relatif aux informations de la sociographie qui la place au premier rang des cultures les plus pratiquées par les paysans. De plus, le riz est à la base de l’alimentation des Malgaches. C’est le principal produit de nécessité ; par conséquent, la riziculture est la base de l’agriculture dans le milieu rural. A Madagascar, « 75% des ménages ruraux sont agriculteurs pour l’année 2010 ; pour cette même année, 63% des ruraux ont cultivé le riz ». La pratique de la riziculture reste traditionnelle (Ketsa saritaka ). L’habitude des riziculteurs reste le repiquage en foule et l’utilisation de pépinières de plus de deux mois. Le fertilisant naturel ou « Zezi-pahitra » fait encore l’unanimité auprès des riziculteurs contre l’utilisation des engrais et fertilisants chimiques (NPK et Urée). De même, les nouvelles techniques rizicoles telle le « SRI et le SRA » ne sont pas très répandues. En ce qui concerne les moyens de production, la bêche est plus utilisée que les autres outils considérés comme plus modernes : motoculteur, tracteur agricole. Tableau n°13 : L’attachement des riziculteurs aux techniques de production. SRI SRA Moderne/Tradition Traditionnelle Total Effectif 07 04 03 11 25 28% 16% 12% 44% 100%

Source : Enquête personnelle sur terrain, commune rurale de Tsarazaza , Octobre 2011. - 44% des enquêtés ne pratiquent pas encore les nouvelles techniques rizicoles. - 28% pratiquent le système riziculture Intensif, - 16% optent pour le système de riziculture Amélioré, - Seul 12% cumulent la technique moderne et Technique en matière de riziculture. Pour ceux qui n’ont pas choisi les techniques rizicoles modernes, quelques raisons ont été évoquées. Par ordre d’importance : manque et cherté du prix des intrants, manque de semence appropriée, rizières toujours inondées, technique mal assimilée, besoin exorbitant en moyens humains. Pour ceux qui pratiquent à la fois les techniques moderne et traditionnelle, il y a des rizières sans maîtrise d’eau (asséchées en Octobre/ Novembre, inondée vers le mois de Décembre /Janvier), et enfin, un choix traditionnel pour un changement progressif. En 38 général, une pratique des rizières qui sont cultivées de façon traditionnelle et une autre avec les techniques moderne et traditionnelle. Ceux qui ont opté pour les techniques modernes sont convaincues du changement positif qu’elle apporte : augmentation voire doublement de la production, diminution de semence. Dans la pratique, les nouvelles techniques rizicoles ont été favorablement accueillies par les paysans enquêtés. La meilleure augmentation est le fait que 70% des riziculteurs enquêtés sont convaincus que les SRI et SRA sont de bonnes solutions dans la lutte contre l’insuffisance alimentaire en milieu rural. De même, les grandes lignes de ce projet correspondent plus ou moins aux attentes des paysans : fournitures en intrants, en semence, en outil de production, amélioration de réseau d’irrigation, formation et sensibilisation par l’envoi de technicien. Dans ce cas, « la faible participation des paysans » incite à la réflexion. C’est au niveau de la mise en œuvre que le projet perd toute sa pertinence. Il y a par exemple les cohérences entre la date de réalisation du projet et les calendriers culturaux. Il en résulte une certaine « frustration » qui s’exprime par une non participation. Après un essai de définition du concept de développement, nous nous concentrerons à présent, sur le cadre officiel des différentes actions de développement au niveau national, régional, communal mais également dans le contexte international.

CHAPITRE III : LE CADRE DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT 1. L’encadrement étatique. Comme la majorité des pays en développement, Madagascar s’est engagé dans la lutte contre la pauvreté, visant par la même occasion le développement durable. Dans cette lutte, la question du développement rural occupe un rôle capital. En effet, « 80% des pauvres se trouvent en milieu rural ». On peut dire que ces ambitions s’inscrivent dans un contexte international, elles sont dictées par l’OMD (Objectif du Millénaire pour le Développement) dont l’objectif n°1 consiste à réduire l’extrême pauvreté et la faim dans le monde. Les cibles n°1 et n°2 visent une réduction de moitié de 1990 à 2015, de la proportion de la population dont le revenu est inférieur de 1$ / jour et de la proportion de la population souffrant de la faim. Après une esquisse dans le DCPE (Document Cadre de Politique Economique), ces ambitions sont traduites dans le DSRP (Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté) et reprises dans le MAP. 2. Le MAP ou Plan d’Action pour Madagascar 2007- 2012 La question du développement rural est comprise dans l’engagement n°4. 39

La réduction de la pauvreté à travers une révolution verte pour une augmentation de la production agricole constitue la grande ligne du défi n°3. On y parle de mécanisations, d’augmentation de surfaces cultivées. Le défi n°2 nous intéresse tout spécialement. On y parle d’une amélioration de l’accès aux financements ruraux afin de permettre aux paysans pauvres d’entreprendre des AGR (Activités Génératrices de Revenu.) Sur le plan national, des hiérarchies administratives ont été placées pour mettre en œuvre et réaliser des actions en faveur du développement rural. Tous les programmes sont initiés au niveau du PARD (ou Plan d’Action pour le Développement Rural) et sont sous la tutelle du MAEP (Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche). - Au niveau provincial, la DGDR ou Direction Générale du Développement Régional, - Au niveau régional, la DRDR ou Direction Régionale du Développement Rural, - Au niveau communal, le CRD ou Conseil de Développement Rural. Comme nous l’avons cité ci- dessus, des campagnes ont été classées pour améliorer la vie en milieu rural. La lutte contre la sécurité alimentaire et l’insécurité foncière est la plus répandue. L’agriculture était un secteur clé de ces ambitions. 3. Bonne gouvernance et Etat de droit L’expression de gouvernance dérive de l’anglais « good gouvernance ». Il s’agit d’une méthode de gestion s’appliquant à la fois aux services publics et aux entreprises privées. C’est une technique de gestion des affaires mises en œuvre. Elle s’applique aussi à la gestion des entreprises et à l’Etat ou d’une organisation internationale. A partir des années 1980, les grands organismes internationaux tels que l’ONU (Organisation des Nations Unies), le FMI (Fonds Monétaire International) ou la Banque Mondiale se font les ardents promoteurs de la bonne gouvernance et de gouvernance globale. La bonne gouvernance implique un Etat de droit, une bonne administration, des dirigeants politiques responsables de leurs actes et rendant compte de leurs actions et à l’application ainsi qu’une transparence garantie par une libre circulation de l’information. Il convient de souligner que la bonne gouvernance constitue une de conditionnalités importantes avancées par les bailleurs de fond internationaux. C’est l’octroi de crédit d’aide au développement (cf. Consensus de Washington) A titre d’exemple, on peut évoquer le MCA (Millénium Challenge Account) lancé en 2004 par les Etats- Unis afin d’aider les pays pauvres. Madagascar faisait partie des pays éligibles pour cette initiative, mais dans la sélection des dossiers qui est faite par le Millénium Challenge Coopération, la bonne gouvernance est un critère d’éligibilité mais maintenant après l’avènement de la HAT (Haute Autorité de la Transition) considérée 40 comme démocratique par les Etats-Unis, Madagascar ne plus être éligible depuis Mai 2009. Il est vrai qu’après la crise sociopolitique 2009, le MAP n’est plus dans le programme de transition. La sortie de crise négociée avec la communauté internationale, avec les mouvances ne parle que des accords de Maputo et d’Addis-Abeba. Le concept de la mondialisation est devenu incontournable. Cette pensée unique est véhiculée par le paradigme dominant marqué par la priorité accordée à la libéralisation et à la privatisation. D’autres applications furent également lancées comme « convergence universelle » ou « consensus sur le monde unique ». La globalisation en tant que nouvelle manifestation de l’économie mondiale caractérisée par le triomphe du libéralisme n’est pas incolore sur le plan sociopolitique, car elle se traduit par la domination des pays riches sur les pays pauvres. Par ailleurs, la globalisation a entraîné de conséquences sociales vivement récentes par les populations surtout au niveau de Tiers monde. La question du développement rural figure dans l’engagement n°4 de la MAP. La réduction de la pauvreté à travers une révolution verte pour une augmentation de la production agricole constitue la grande ligne du défi n°3. Face à ces ambitions, nous allons d’abord analyser les problèmes au sein de la commune.

CHAPITRE IV : ANALYSE DES PROBLEMES DE LA COMMUNE 1 .Identification des problèmes par secteur 1.1- Gouvernance Responsable Tableau n° 14 : La gouvernance responsable au sein de la commune. Domaines Problèmes Causes Effets Solutions Service Service -Absence de bureau pour Participation Amélioration communal communal ne la plupart des Fokontany. limitée de la du service satisfait pas le -Retard de la population au communal. tribunal régularisation des papiers développement. administratifs.

-Existence de sans copie Sécurité des Recrudescence -Absence de forces de Baisse de la Réduction des biens et des de vol sur pied l’ordre. production vols personnes -Quartiers mobiles mal encadrés Administrat Taux de -Absence de recensement Capacité de la Amélioration ion et recouvrement fiscal. commune à du taux de gestion fiscal très -La majorité des s’investir recouvrement communale faible. propriétés foncières non limitée. fiscal. titrées. Source : Commune de Tsarazaza , Octobre 2011. 41

La gouvernance locale n’est pas une nouveauté pour la société malgache. Nous avons vu les problèmes au niveau de la sécurité des biens et des personnes. Nous illustrons à titre d’exemple par la recrudescence de vol sur pied. 1.2- Infrastructures. Tableau n° 15 Les infrastructures au sein de la commune. Domaines Problèmes Causes Effets Solutions Non exploitation de Peu de sources hydro développement des électriques industries. Energie existantes. 100% de la Peu d’exploitation population n’ont pas Accès difficile à de l’énergie accès à l’électricité. Améliorer l’énergie alternative : solaire, Non informatisation l’accès à éolienne, de services l’énergie. biocarburant. communaux Diminution de la couverture forestière. Insuffisance de Absence d’agence Retard de la prise de Amélioration de la postale. décisions. la communication Inexistence de Non acquisition sur communication Information, avec l’extérieur. centres le marché. avec l’extérieur. communication, d’information Peu de télécommunication. technique et développement du économique. secteur privé. Difficulté de Peu d’échange entre captage du TVM la population Enclavement de Dégradation de la Difficulté de la commune. piste Tsarazaza- transports de Route et transport Fandriana. produits vers le Absence de piste et marché. pont reliant le chef Très peu de transport lieu avec le en commun fokontany . desservit la Défaillance de commune. Désenclaver la l’entretien Accès difficile au commune. service socioéconomique et administratif, surtout pendant la période de pluie. Eau potable et 81% de la 5/35 Fokontany Diarrhée. Approvisionner hygiène population n’ont dispose de bornes Manque d’hygiène en eau potable pas accès à l’eau fontaines. corporelle. de la population. potable et à Mauvaise gestion Les femmes perdent l’hygiène. des AEP. beaucoup de temps Très peu de gens pour chercher de utilisent la latrine. l’eau. Source : Enquête personnelle, commune rurale de Tsarazaza , Octrobre 2011.

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Les atouts et potentialités : Concernant les infrastructures : on trouve dans cette commune l’énergie scolaire, des produits à évacuer et des sources d’eau potable et chute d’eau. L’existence des femmes au niveau de l’instance de décision est limitée. La plupart des principaux responsables de l’administration sont des hommes. Il n’y a qu’une femme dans le bureau exécutif. 1.3- L’éducation. Tableau n° 16 : Les transformations de l’éducation au sein de la commune rurale de Tsarazaza . Domaines Problèmes Causes Effets Solutions Education Taux de -Insuffisance des _Analphabétisme. Augmentation Primaire scolarisation salles de classe à -Délinquance de taux de inférieur à Tsarazaza, -Mariage ou scolarisation. 80% Alakamisy et grossesse précoce. Ambohibary . -Insuffisance de la sensibilisation des parents dans les FKT enclavés et insuffisance des enseignants. Education Fort -Insuffisance de Fort taux Diminuer le Secondaire taux de l’encadrement : d’abandon et de taux de redoubleme bibliothèque déperdition redoublement nt -Mariage précoce. scolaire Alphabétisatio 75% de la -Taux d’abandon Chômage Alphabétisatio n population élevé Vulnérabilité et n des adultes. sont -Insuffisance des exclusion sociale. analphabètes actions d’alphabétisation. Sport, Loisir Insuffisance -Absence de -Acte de vol Réduire la et Jeunesse de la prise divertissement et -Oisiveté délinquance en charge infrastructure -Délinquance juvénile. des jeunes culturelle. Juvénile --Inexistence d’infrastructure sportive -Défaillance de l’encadrement des jeunes. Source : Enquête personnelle, commune rurale de Tsarazaza, Octobre 2011 . Au niveau de l’éducation, le taux de scolarisation des filles est voisin de celui de garçons, soit au niveau de l’école primaire publique «(EPP) soit au niveau de collège d’enseignement général (CEG). Les garçons abandonnent l’école pour s’adonner à des

43 activités économiques. En matière de santé de la population, ce sont les femmes et les enfants qui sont vulnérables aux maladies diverses. 90% des hommes ne sont pas favorables à l’utilisation de préservatif.

2. Développement rural Tableau n° 17 Les problèmes rencontrés par les paysans Domaines Problèmes Causes Effets Solutions Foncier Insécurité -Insuffisance de l’opération de -Conflit foncier. Sécuriser la foncière titrage. -Réticence pour propriété -Guichet foncier non encore l’investissement foncière. fonctionnel -Eloignement du service de domaine. Financem Capacité Très peu de paysans ont adhéré à -Production limitée. Améliorer ent d’investissem la CECAM -Non extension de la capacité ent des Réticence envers les crédits et surfaces cultivées d’investisse producteurs mauvaise gestion du crédit -ment des limitée producteurs Agricultur Faible -Faible adoption de -Production limitée à Accroitre la e productivité technologies : semence l’autoconsommation. productivité de améliorée, fertilisation. -Insuffisance des de l’agriculture -Insuffisance de l’encadrement revenus de la l’agriculture -Non maîtrise de maladies et population. . ravage des cultures -Sur endettement des -Insuffisance et mauvaise pays gestion de barrages hydro- agricoles. -Défaillance de la gestion de l’organisation des producteurs. -Evacuation difficile de la production. Elevage Productivité -Absence d’encadrement. -Baisse du revenu Accroître la stagnante de -Eloignement du poste des éleveurs. productivité l’élevage. vétérinaire. du secteur -Producteurs non organisés. élevage. -Dégradation du pâturage. Activités Flux -Inexistence d’infrastructures -Stagnation de la Augmenter orientés d’exportation d’exportation : stockage, production. l’exportatio vers le hors de la abattoir, unité de transformation, -Valeur ajoutée de n des marché commune vétusté du marché enclavement. produits très faible produits limitée hors de la commune.

Source : Enquête personnelle, commune rurale de Tsarazaza, Octobre 2011. Les filières potentielles dans la commune rurale de Tsarazaza sont : le riz, le maïs, la pomme et la pomme de terre.

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Plusieurs réseaux hydrographiques exploitables pour l’irrigation et l’adduction d’eau potable. 3. Santé, planning familial et lutte contre le VIH/ SIDA. Tableau n° 18 : La santé publique, planning familial et lutte contre le VIH/ SIDA. Domaine Problèmes Causes Effets Solutions Service de Qualité de -Insuffisance de -Peu de femmes Améliorer la santé l’encadrement personnel sanitaire accouchées au CSB. qualité de sanitaire -Difficulté de -Consultation des service insuffisante l’évacuation sanitaire. matrones. sanitaire. -Bâtiment ne suivant pas les normes et sous- équipement Nutrition et Malnutrition -Insuffisance de la prise -Mortalité infantile. Renforcer la sécurité chronique en charge des enfants -Insuffisance lutte contre la alimentaire atteints de la malnutrition pondérale des enfants mal nutrition. et retard de croissance -Prolifération des maladies. Lutte contre Non -Insuffisance de Risque Internationali le VIH et internationalisa dépistage. d’augmentation du sation du SIDA tion du plan de -Faible taux d’utilisation taux de prévalence de plan de lutte lutte contre le du taux de préservatif. SIDA. contre le SIDA SIDA

Source : Enquête personnelle, commune rurale de Tsarazaza, Octobre 2011. Dans cette commune rurale de Tsarazaza, on trouve six CSBI et un CSB II. Le CSB II se trouve au chef-lieu de la commune, c'est-à-dire au Fkt de Tsarazaza ville. Les CSB1 sont dans les Fokontany de Fandriankely, Ranomainty, Vohibe, Ambohibary, Alakamisy et Manjakandriana.

L’existence des apports des projets au sein de la commune comme la CECAM exige la notion de gestion et d’évaluation. Après l’emploi de l’argent auprès de la CECAM, deux situations peuvent se produire : soit la situation économique des ménages bénéficiaires évolue, soit ils s’enlisent dans la logique de la pauvreté. L’enclavement de la commune, l’insuffisance de la communication avec l’extérieur et l’accès difficile à l’énergie touchent la majorité de la population dans la commune rurale de Tsarazaza.

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PARTIE III- DYNAMIQUE SOCIALE ET PERSPECTIVE D’AVENIR

PARTIE III : DYNAMIQUE SOCIALE ET PERSPECTIVE D’AVENIR Après la politique économique de développement rural et les activités socio- économiques de la population, nous allons voir maintenant la dynamique sociale et la perspective d’avenir. Ainsi, nous allons voir en premier lieu l’analyse des interactions entre les diverses logiques, leur évolution dans le processus du développement et en second lieu la mobilité sociale et le mouvement de la population puis en troisième lieu les recommandations et la proposition des solutions.

CHAPITRE I : ANALYSE DES INTERACTIONS ENTRE LES DIVERSES LOGIQUES, LEUR EVOLUTION DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT Pour élucider les problèmes qui persistent devant l'incompréhension des comportements de la population face à l'exécution des programmes élaborés pour le développement, il est impératif de mettre l'accent sur tout ce qui touche de près les acteurs, aussi bien ceux de la ville que ceux de la campagne, avant de voir quels sont les impacts directs ou indirects de ces programmes au niveau de la population. La population fonctionne selon ses logiques et si l'on constate des échecs dans la réalisation des projets de développement, il faut se demander si les projets convenaient aux logiques de cette population concernée. Il en est de même pour les programmes nationaux de développement qui prennent une ampleur de plus en plus importante. Depuis trente ans, le bilan de ces programmes de développement est plutôt maigre, car ces politiques et les programmes ne correspondent pas aux logiques de la population. Loin des données statistiques, il existe d'autres éléments qui ne sont pas à négliger. Il s'agit des données qualitatives tirées des enquêtes, des réalités des personnes concernées qui relatent de manière concrète les faits et leur vécu. A travers ces données, on a pu constater qu'il existe d'autres logiques, en dehors des logiques économiques normatives, qui ont permis à la masse de la population de vivre ou de survivre. Ces logiques qui sont des logiques économiques, logiques communautaires et logiques socioculturelles, relèvent de longues expériences vécues depuis des générations. C'est l'image d'une longue trajectoire historique. Ces logiques s'interpénètrent et sont en interaction étroite. Pour comprendre le comportement de la

46 population dans le contexte actuel, ces trois logiques ne peuvent pas être étudiées de façon isolée. On les retrouve toujours agir ensemble dans la vie quotidienne des gens aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Ce n'est pas une attitude adaptée selon les contextes mais des comportements mûris de longue date.

> • La logique économique qui tient compte des pratiques économiques qui se retrouvent dans l'économie populaire sont complexes et se mettent en interaction. A partir des pratiques économiques y compris le vadin'asa, le social et le culturel, perceptibles à travers le rôle du fîhavanana , l'attachement au tanindrazana et aux coutumes ancestrales, les fomba, le tout dans le cadre institutionnel du fokonolona qui joue un rôle central dans l'évolution. La première chose à prendre en considération est que les paysans des années 80 et 90 ne correspondent en rien, pas plus qu'avant, aux clichés qui les représentent comme passifs, incapables de comprendre les normes du monde moderne. Il ne s'agit pas pour eux de résoudre des problèmes économiques et sociaux connus depuis les années soixante- dix et quatre vingt. Il s'agit plutôt de logiques séculaires de développement qui se sont construites à travers le temps et à travers l'espace et qui sont entrées dans les pratiques économiques, sociales et culturelles ainsi que les us et coutumes de la société malgache. Toutes les activités de la grande majorité des paysans sont intimement liées aux croyances véhiculées par le respect des fomban-drazana. La majorité de leurs activités (construction des maisons, des tombeaux, famadihana, travaux des champs, recherche d'un travail) sont soumises aux fomba, conformes aux normes sociales locales et générales établies depuis des générations, et qui se sont transmises aux descendants par les traditions orales et les lovan-tsofïna. Ces trois logiques, qui doivent s'intégrer dans une dynamique de développement sont un atout pour la société à Madagascar, dans la mesure où elles sont à même de faire prendre conscience aux Malgaches des nouveaux enjeux socio-économiques et des opportunités issus de la « mondialisation ». Si certaines d'entre elles ont permis à la population de faire face à tous les problèmes que Madagascar a connus jusqu'à aujourd'hui, les potentialités que l'on peut tirer de l'interaction des trois logiques permettent d'éviter toute sorte de dérapage. La condition essentielle est que Madagascar doit « sauvegarder » son identité, à travers ses coutumes et ses traditions.

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C'est dans ce sens que toute stratégie pour la lutte contre la pauvreté doit partir. C'est d'ailleurs à travers ce respect fondamental de 1' « âme malgache » que les diverses stratégies de développement, que ce soit au niveau de l'environnement, de la lutte contre la malnutrition, de la scolarisation, de la santé et de la lutte contre le sida, pourront mieux s'intégrer dans le mental des gens. Et certainement que le milieu rural est plus à même de saisir ces « opportunités du développement» que le milieu urbain, qui, lui, est plus sensible aux sollicitations externes et donc sujet à des dérapages certains. C'est, pensons-nous, à travers le respect de valeur de la « malgachitude » que les stratégies de développement doivent passer. Pour la grande majorité des paysans dans la commune rurale de Tsarazaza , la lutte contre la pauvreté signifie trois choses importantes dans leur existence : posséder une terre qui constitue leur point d'ancrage ( tanindrazana), assurer l'avenir de leur progéniture en leur transmettant le savoir-vivre, la sagesse et le respect des anciens et des ancêtres dans le cadre, de la communauté ou du fokonolona. C'est préserver le fihavanana au niveau le plus restreint jusqu'au niveau plus général et global, c'est-à- dire au niveau même de la nation, et pouvoir accomplir leurs obligations à travers toutes les pratiques culturelles et traditionnelles qui représentent leur identité et leur existence.

1- Respect des fomban-drazana (coutumes), ses impacts sur l'économie locale Dans le cadre des politiques du développement économique, les fomban- drazana ne trouvent pas leur place. Ces derniers sont considérés comme faisant partie des facteurs de blocage du développement économique. Il s'agit uniquement des phénomènes folkloriques d'un monde à part, qui intéressent les touristes étrangers. Tous les investissements dans ce domaine représentent une perte financière, énergétique et temporelle importante. C'est ainsi que dans beaucoup de programmes et planification de développement, la rubrique socioculturelle ne figure quasi nulle part. Si elle y est présente, ce n'est que de manière superficielle de la société. Dans la vie quotidienne, sa place et son rôle ne sont pas négligeables car ils se trouvent dans les faits, gestes et surtout dans la pensée. Ils sont ancrés dans le mode de vie et de pensée de la société. Les différentes ethnies vivant à Madagascar respectent chacune dans sa région ses fomba et y consacrent une grande partie de leurs biens et de leur temps pour pouvoir satisfaire leurs objectifs. 48

La commune rurale de tsarazaza dans la région Amoron’i Mania a des cultures spécifiques. Ces cultures reproduisent les liens sociaux, c'est aussi une forme de dynamisme social et économique. C'est pourquoi les fomban-drazana touchent à la fois le social et l'économique. Ils témoignent clairement de l'interdépendance entre la logique socioculturelle, la logique communautaire et la logique économique. Par exemple, le famadihana et la construction de fasana ou tombeau sont une des manifestations socioculturelles. Ces pratiques culturelles engendrent des activités marchandes et non marchandes qui font vivre des centaines de familles. C'est un investissement à long terme avec une large participation financière et humaine. La construction des tombeaux est devenue un métier à part entière et au XIXe siècle, elle exigeait la contribution de tout le fokonolona. Le tombeau renvoie toujours à un effort collectif, car les techniques traditionnelles, toujours les mêmes jusqu'à nos jours, exigent le concours d'une foule de gens qu'il faut pouvoir réunir et nourrir pendant le temps de travail. Ainsi, la construction des tombeaux pendant la saison sèche rapporte de l'argent aux maçons et fait travailler un certain nombre de personnes, aussi bien des hommes et des femmes. Ceux-ci s'entraident à casser et à tailler les pierres pour en faire des moellons. Le travail peut aller de trois à six mois, selon la distance entre la carrière de pierres et l'endroit et le nombre de personnes qui y travaillent. Il dépend également de la disponibilité d'argent des familles qui font construire le tombeau. Pour cette société, la fondation d'un nouveau tombeau est une des bases de la conception populaire du développement ou, fandrosoana, parce qu'elle assure la reproduction du lien familial et du lien social dans le long terme. C'est une des bases du développement durable dans la conception populaire. Rien n'est plus important que d'assurer la reproduction du lien avec la famille et le fokonolona, et c'est ce qui assure la sécurité de ce dernier, et chacun dans ce dernier. Le développement qu'on évoque ici n'a rien à voir avec la logique purement économique connue dans les pays industrialisés. Il s'agit en fait d'une étape de l'ascension sociale, accessible à tous. Cela veut dire que la personne en question et sa famille sont un exemple de réussite sociale car ce qui lui semble essentiel est réalisé. La construction du tombeau, de la maison d'habitation ainsi que celle du temple impliquent un même enjeu de légitimation.

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Ces fomban-drazana sont en fait reconnus comme des besoins et entrent bien dans la logique socioculturelle de la grande majorité de la société malgache qui les pratique sans faire la distinction entre la société rurale et la société urbaine. C'est pourquoi, il n'est point difficile de trouver les mains-d'œuvre disponibles et rassembler l'argent nécessaire par tous les moyens : le travail principal et les vadin 'asa.

2- L'attachement au tanindrazana, préservation du patrimoine et des ressources : Dans la commune rurale de Tsarazaza, les paysans respectent au fond tout ce qui est lié aux ancêtres, soit la terre, soit la maison ou autres héritages. C'est ainsi que le tanindrazana est une des bases sociales pour les paysans. Il existe dans tous paysans une volonté d'attachement à la terre des ancêtres, ce qui est loin d'être le cas pour les Européens, voire les Africains. Donc, cette culture liée au tanindrazana a certainement une incidence sur le renforcement et la permanence du f ihavanana. L'attachement populaire aux valeurs morales et culturelles renvoie au respect du f ihavanana. La population paysanne attache beaucoup d'importance aux valeurs morales basées sur la solidarité de tous les membres de la société qui aspirent à un même idéal. La sagesse qui repose sur ces valeurs morales tire l'essentiel du maintien des bonnes relations parentales ou familiales par le respect du fihavanana, une bonne harmonisation entre les individus, les familles et les groupes statutaires. L'attachement au tanindrazana et le renforcement du fihavanana dans le cadre socio-économique du fokonolona, que ce soit en ville ou en milieu rural, permet de mieux cerner la dynamique de la société malgache. Cette relation étroite entre ces trois concepts, qui constituent les fondements de la société malgache a permis de résoudre les différends pouvant se manifester entre familles, groupes et clans au cours des crises politiques de 1991, 2002 et 2009 : au nom du fîhavanana, il y a des limites à ne pas dépasser. Nous avons vu auparavant dans la commune rurale de Tsarazaza l’attachement des paysans au tanindrazana ainsi que le respect des fombandrazana . Le fokonolona prend une grande place au sein de la commune. Nous allons voir maintenant la mobilité sociale et les mouvements de la population au sein de la commune.

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CHAPITREII. LA MOBILITE SOCIALE ET MOUVEMENT DE LA POPULATION 1- Les rapports sociaux 1. 1 : Importance de l’identité des groupes Un déterminisme social propre à la société malgache peut influencer les stratégies éducatives familiales. A Madagascar les caractéristiques régionales et des antécédents historiques conditionnent des pratiques socio-économiques d’un groupe. Chaque groupe social semble être classifié selon des types d’activités bien précis. Réalités ou simples représentations, l’appartenance à un groupe s’identifie parfois dans la connaissance ou la pratique d’une activité précise. Les populations betsileo de Tsarazaza sont traditionnellement des cultivateurs. On connait l’importance du rôle de la famille dans les sociétés malgaches, qui a été plusieurs fois démontrée par les recherches. Par rapport à l’éducation de l’enfant, la famille va agir en véhiculant des normes, des valeurs et tout un système de représentations qu’elle juge caractéristiques de son groupe. Les particularités et les systèmes de représentation vont donc être transmis et reproduits au sein des familles ou de façon plus étendue au sein des membres d’un lignage qui composent les groupes sociaux. Or, selon ces particularités et selon les perceptions, il semble y avoir plus de prédispositions liées à des facteurs historiques dans le domaine du savoir (lecture et écriture), qui sont la base de système éducatif moderne, chez certains groupes (en particulier les Merina et les Betsileo) par rapport à d’autres. Ce genre de déterminisme influence les stratégies éducatives familiales et peut expliquer les inégalités constatées en matière d’accès à l’éducation dans l’île. Mais ce déterminisme social semble être rompu provisoirement ou définitivement pour ceux qui transitent dans la capitale. En effet, l’analyse des stratégies éducatives dans la capitale ne montre pas de différences d’accès à l’école suivant les ethnies.

1. 2 : Réussite d’une gouvernance locale La gouvernance ne peut se comprendre sans prendre en compte le rôle du « Fokonolona », que l’on peut considérer comme un acteur collectif qui, à travers toutes les vicissitudes de l’histoire, a construit les institutions de sécurisation requise par ses membres pour vivre ensemble. Le Fokonolon a a transmis de génération en génération des modes de vie qui ont su s’adapter aux difficultés socio-économiques rencontrées par 51

la population tout au long de l’histoire du pays, depuis le temps des royaumes malgaches, de la période coloniale et post coloniale jusqu’à aujourd’hui. En ce sens, le Fokonolona est un exemple très concret de gouvernance historique. Cette logique de gouvernance se révèle être en opposition depuis un siècle avec les tentatives de construction successives d’un Etat moderne. Concrètement, la gouvernance locale n’est pas une nouveauté pour la société malgache. Les tentatives de l’Etat de soumettre le fokonolona à plusieurs reprises, depuis le royaume merina jusqu’à la troisième république, en passant par le système colonial, ont été vouées à l’échec. L’Etat a toujours voulu dominer et instrumentaliser le Fokonolona pour le soumettre à ses objectifs. Cet échec politique s’est accompagné d’un échec économique, puisque l’Etat a montré son incapacité de contrôler les activités économiques du Fokonolona.

Les tentatives de rapprochement de l’Etat avec le Fokonolona ont toujours été tournées vers une logique de soumission et d’exploitation au détriment des acteurs locaux. On peut dire que l’écart qui sépare le Fokonolona de l’Etat subsiste depuis le temps de la monarchie jusqu’à présent écart, difficile à combler à cause des objectifs étatiques qui ne correspondent pas aux attentes des populations.

1. 3: Logique communautaire (réseaux, famille, solidarité) Cette logique fonctionne quand il s'agit de conforter et de renforcer les liens sociaux notamment au niveau des réseaux familiaux pour l'intérêt des familles qui sont liées par des liens de sang. Ces familles composent les habitants de la communauté villageoise. Mais il est difficile d'inventer cette logique communautaire, ou encore d'imposer une vue d'ensemble dont l'objectif ne correspond pas aux besoins de l'ensemble des familles. La difficulté de mettre en pratique les collectivités autochtones rurales et les collectivités rurales autochtones modernisées du temps de la colonisation ainsi que la mise en place des différentes sortes d'organisation paysanne repose sur la manière de voir des paysans concernés qui n'acceptent pas ces moyens. Cette logique communautaire entre dans un système d'échange non gratuit. Si la solidarité se maintient, c'est parce qu'il y a toujours des contreparties. Le fokonolona n'a jamais été historiquement une communauté de paysans égaux. La période coloniale a renforcé les tendances à la différenciation sociale, déjà accélérée 52

sous la royauté. Mais en même temps, elle a élargi les bases d'une communauté liée à un territoire (le fokontany) et intégrée dans un réseau complexe de réciprocité, d'échanges divers, de dépendances, de redistribution, de clientélisme unissant des couches sociales qui ont souvent l'apparence de castes, mais qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes règles de comportement historiquement codées. L’approche historico-théorique permet ainsi de connaître le passé des acteurs populaires, acteurs qui sont loin d'être homogènes, leurs pratiques complexes mettent en interaction l'économique à partir du vadin'asa, le social et le culturel qui sont perceptibles à travers le rôle du fihavanana, l'attachement au tanindrazana et aux coutumes ancestrales, les fomba, le tout dans un cadre institutionnel du fokonolona qui joue un rôle central dans l'évolution. Les relations entre groupes sociaux sont très complexes dans le fokonolona en voie de recomposition. Ce dernier n'a rien d'une communauté statique, figée dans la tradition. La population participe aux travaux courants si ces travaux contribuent directement à l'amélioration des moyens de production de la population. Les travaux d'intérêt public ont été effectués car ils entrent dans les obligations même si les travaux sont bénéfiques pour l'adduction d'eau des rizières ou dans les champs de culture. 1. 4 : Logique socioculturelle : (mode de pensée, valeurs morales, respect du fihavanana ) Les pratiques culturelles traditionnelles mettent en valeur l'identité culturelle et l'attachement au tanindrazana. Les aspects culturels sont inséparables des deux autres aspects. En dehors du cadre économique et de la vie communautaire, les pratiques culturelles entrent pleinement dans la vie de tous les jours. Elles occupent une place non négligeable dans les préoccupations des gens. Une partie assez conséquente du revenu est préservée d'avance, sinon il faut absolument trouver les moyens financiers ou autres pour pouvoir préparer toutes les Festivités ou rites qui sont annoncées généralement quelques années auparavant. La culture occidentale, adoptée par une minorité de la société malgache met les pratiques culturelles et traditionnelles en dernière position, car pour elle, les pratiques culturelles sont des facteurs de blocage au développement. Cette vision est largement partagée dans les milieux intellectuels et persiste à être acceptée comme telle jusqu'à nos jours. Pour eux, au lieu d'investir dans l'économie afin d'améliorer les conditions de vie, les gens investissent dans les rites coutumiers qui ne leur 53

permettent pas de se développer économiquement. En général, la commune rurale de Tsarazaza possède des caractéristiques particulières comme le famadihan- drazana (exhumation), le fora zaza (circoncision), famangiana tera-bao et le fididirana an-tranovao. Concernant le fidirana an-tranovao , on abat le bœuf et on verse quelques gouttes de sang sur les quatre murs extérieurs de la maison inaugurée. Or des épargnes sont faites mais elles sont partagées dans deux voies différentes : la première partie assurera les investissements à subvenir aux besoins, à savoir l'achat d'un fond de commerce ou d'un terrain, à payer les travailleurs journaliers des champs de culture et des rizières, etc., et la deuxième partie consistera à financer les pratiques culturelles et les préparatifs aux événements et aux rituels.

Après la descente sur terrain, le développement socio-économique dans la commune rurale de Tsarazaza a besoin des techniciens supérieurs professionnels. La commune rencontre beaucoup des problèmes face au développement surtout économique. Alors, nous allons formuler des recommandations face aux problèmes précités.

CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS 1- RECOMMANDATIONS Les recommandations que nous faisons ci-dessous doivent permettre de réfléchir sur les facteurs sociologiques d'un développement humain et durable, dans la mesure où nous considérons que ces indicateurs peuvent évoluer dans le temps ou bien se transformer en fonction de l'espace dans lequel ils se situent. . Ce n'est qu'à ce prix que la pauvreté arrivera à s'éliminer progressivement .d'elle- même. Cela nécessite donc de mettre en place des stratégies de développement « acceptables et acceptées par toutes les catégories sociales où que l'on se trouve ». Donc, cela demande à être à l'écoute des divers groupes sociaux et pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place des stratégies de développement qui reposent sur les dynamiques sociales qui ont caractérisé et qui continuent de caractériser la société malgache dans la commune rurale de Tsazaza . Nous présentons ci-dessous 10 indicateurs de base.

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1. 1 : Mettre en synergie tous les acteurs concernés par une action de développement. Les acteurs tels que nous les entendons dans cette étude doivent être consultés à tout moment. On ne doit pas calquer le mode de développement des pays industrialisés sur celui qu'on voudrait impulser à Madagascar. Les sociétés occidentales ont connu une autre trajectoire qui est l'image et la référence même de ce que ces sociétés ont vécu, avec tous leurs travers et débordements que nous connaissons aujourd'hui. Cela implique dans un pays comme Madagascar que chaque collectivité décentralisée, à savoir la commune et ses subdivisions, arrive à s'impliquer dans son processus de développement, grâce à une sensibilisation au niveau de la formation des cadres communaux, à l'appui d'associations locales et d'ONG régionales ou nationales, avec le concours de l'Etat. 1. 2 : Tenir compte des spécificités et de l'originalité de chaque groupe socio- ethnique. Chacune des régions de Madagascar a ses spécificités et son originalité. Chacune d'entre elles a aussi son histoire, ses coutumes et ses traditions. Les stratégies de développement doivent tenir compte de ces variantes régionales pour ne pas se retrouver dans une situation de rupture tant au niveau des pratiques que des dynamiques socioculturelles. Il existe à Madagascar un soubassement culturel et social commun, mais avec des différenciations importantes selon les régions. Cela implique de respecter les modes de fonctionnement des communautés rurales suivant leur degré d'ouverture sur l'extérieur, comme fonctionnent les communautés de pêcheurs du Sud-ouest, la mer étant ouverte sur les opérateurs économiques, alors que d'autres communautés sont plus repliées sur elles-mêmes. En outre, nous savons très bien que beaucoup de sociétés rurales fonctionnent sur des bases sociales plus « traditionnelles » que d'autres. Cela demande de la part des scientifiques et des praticiens du développement une bonne connaissance du milieu. C’est certainement un des principes de base d'un développement durable en milieu rural, qui est pratiqué d'ailleurs dans un grand nombre de projets ruraux, dont l'objectif final est de réduire la pauvreté. 1. 3 : Prendre en considération la trilogie fokonolona, tanindrazana et fihavanana. Les Malgaches raisonnent toujours en fonction de trois éléments en interaction permanente : la communauté (fokonolona), le territoire (tanindrazana) et les liens 55

sociaux ( fïhavanana et ses dérivés). Il est ainsi difficile de parler de développement à long terme sans tenir compte de cette trilogie. Cela pourrait paraître utopique dans la mesure où il est difficile pour un étranger de comprendre rapidement les modes de fonctionnement d'une société aussi complexe que celle de Madagascar. Il suffit de se rappeler certains comportements qui se sont manifestés au cours des crises de 1972, 1991, 2002 et 2009 pour comprendre que les objectifs des dirigeants oscillent souvent dans le cadre d'une ambivalence entre la modernité, d'une part, et le traditionnalisme d'autre part. 1. 4 : Utiliser selon les situations la capacité de résistance et la faculté d'adaptation de la population, non pas pour échapper au dépérissement ou à l’étouffement qui notamment se traduit par la diversification des activités et des sources de revenus, mais encore pour sauvegarder son potentiel culturel et social. De fait, le paysan accepte très bien une action de développement, s'il y trouve un «intérêt». On peut également évoquer le même comportement pour les gens de la ville. On sait très bien que rien n'est gratuit et le paysan connaît cet adage depuis qu'il existe, dans le sens qu’il peut accepter de ne plus pratiquer la culture sur brûlis à condition qu'il trouve un autre moyen de subsistance, même si la pratique du « tavy » fait partie du substrat culturel d'un grand nombre de groupes sociaux. 1. 5 : Mettre en exergue l'articulation villes-campagnes, campagnes-villes. Cette articulation relève d'une part, de l'attachement au tanindrazana, et d'autre part, valorise l'espace rural par ses apports économiques. Une des conséquences de cette articulation serait de réduire les disparités régionales, pour ne pas parler d'inégalités régionales surtout au niveau de la création des infrastructures de base (santé, école, routes). 1. 6 : Revenir au système traditionnel de la gouvernance locale afin de l'adapter aux contextes sociopolitiques et socio-économiques actuels. Il n'est pas nécessaire de parler de « démocratie », de « droits de l'homme », etc. ... Il est surtout souhaitable de mettre l'accent sur la sensibilisation de la gestion des ressources naturelles auprès des communautés rurales en considérant bien qu'elles doivent satisfaire leurs besoins « sans compromettre pour autant la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » Un des objectifs de cette stratégie qui repose sur la décentralisation est la réduction de la pauvreté en milieu rural au niveau des communes, afin d'arriver à plus

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ou moins long terme à ce que les populations agissent suivant leurs motivations et leurs intérêts. 1. 7 : Exploiter la potentialité de travail effectué par les femmes en milieu rural afin de la rendre rentable, en éliminant toutes formes de discrimination entre les hommes et les femmes. 1.8 : Mettre en harmonie 1' «institutionnalisation» du fokonolona par l'Etat avec les aspirations des communautés locales : ce qui ne signifie pas que l'Etat doit contrôler les activités du fokonolona , mais plutôt qu'il doit lui donner les moyens d'intervenir dans les entreprises et les décisions concernant 1es communautés locales. Cela ne peut se faire que dans un véritable esprit de décentralisation. L'Etat doit avoir un rôle de régulateur dans les activités économiques et sociales des communautés de base, à travers ses représentants institutionnels, sans oublier les «autorités traditionnelles». 1. 9 : Tenir compte des variables dans la hiérarchie sociale d'un groupe, d'une communauté: les jeunes envers les aînés, les aînés envers les jeunes, les jeunes intellectuels ayant des connaissances et les aînés ayant vécu les expériences, mettre les deux compétences en synergie, afin d'éviter certains dérapages tels que nous les connaissons dans les sociétés industrialisées du Nord. 1. 10 : Exploiter les variables de l'économie populaire dans le processus de développement en tenant compte des initiatives prises par des individus dans le cadre du groupe, de la famille ou du clan . Nous sommes convaincus que beaucoup de petites gens sont parvenues à s'assurer un mieux-être suivant leurs normes mais en s'adaptant à la modernité, grâce à un esprit d'initiative et peut-être d'entreprenariat, que l'on peut voir dans les quartiers populaires de la capitale et dans les communes rurales qui sont « aidées » par la nature, telle que la commune rurale de Ranohira , grâce aux rentrées financières en provenance du parc national de l'Isalo et de l'exploitation du saphir dans la zone d 'Ilakaka . Il existe d'autres cas similaires à Madagascar.

2. PROPOSITIONS DE SOLUTIONS A chaque problème existe nécessairement une solution. Nous allons partir des obstacles au développement rencontrés par les paysans dans la commune rurale de Tsarazaza. Pour que le monde rural puisse participer pleinement au développement du pays, il est nécessaire d’améliorer les conditions de vie et les qualités de la santé dans ce milieu, car les

57 gens sont forts physiquement, moralement mais ont des faibles capacités intellectuelles. Nous allons poser plusieurs critères pour développer le monde rural. Critère de participation : il faudrait une forte concertation avec les instances compétentes, les pouvoirs publics nationaux et locaux, les ONG, les syndicats, les agences de coopération et les bailleurs ainsi que l’organisme de recherche. En outre, il faudrait une mise en place de dispositifs pour informer, débattre, évaluer ensemble, adaptés aux objectifs de l’appropriation, aux contextes socioculturels, à l’intégration d’acteurs économiques, politiques et culturels selon le contexte. Critères environnementaux : l’empreinte écologique de l’action au niveau local, global et rural. Ils concernent la mesure des préventions, précaution, réparation, articulation avec les politiques globales, avec les conventions sur l’environnement et les plans locaux, la gestion de risque et des catastrophes, l’anticipation et la prévention des risques naturels et industriels , le mode de production et de consommation durables, le transport, l’énergie, l’agriculture, l’habitat, l’éducation à l’environnement et à la consommation durable dans la commune. Critères sociaux et droits humains : ils touchent l’utilité sociale et sociétale de l’action. Cette utilité contribue à réduire la pauvreté et les inégalités, à promouvoir le travail décent, à renforcer les initiatives locales. Elle contribue aussi au respect et exercices des droits humains : celui au travail, à la santé, à la sécurité sociale, à l’éducation, au logement et à l’alimentation saine. Ce respect concerne également le droit à l’environnement sain, l’application des principes des précautions, de répartition, l’accès aux ressources, l’accès à l’information, l’exercice de la citoyenneté, l’appui aux processus de paix : la participation, le renforcement de capacités et le droit de population marginalisée. Critères économiques : ils concernent la viabilité économique, l’utilité, l’efficacité, la rentabilité, l’intégration des externalités environnementales et sociales, les effets démultiplicateurs, les impacts favorables sur les modes de production et de consommation durables : les emplois décents, l’accès aux crédits et la sécurité alimentaire. Critères culturels : quant à eux, ils concernent le respect des libertés et des droits culturels : ceux aux spécificités, aux langues, aux modes de participation, de gestion de milieux, l’inclusion des minorités, le développement des partenaires culturels : migrant, médiateur, association, universités, valorisation de ressources locales et du patrimoine (l’architecture, les matériaux, les produits culturels, les entreprises locales ; la stratégie de formation et d’éducation)

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-Concernant le domaine social, il serait envisageable de fortifier les connaissances de la population sur le planning familial en vue d’améliorer leurs conditions de vie en équilibrant les charges familiales avec les revenus de chaque ménage. -La multiplication des techniciens supérieurs de l’agriculture et l’élevage pour dispenser des formations et donner des informations aux paysans. -Concernant l’engagement de la part de l’Etat, il doit aider les paysans avec des moyens financiers, matériels et semenciers. L’analyse des interactions entre les diverses logiques au sein de cette commune a pu noter les facteurs qui attachent au développement de la commune rurale de Tsarazaza. On a vu l’attachement des paysans au tanindrazana avec des différents rites spécifiques dans cette commune. On a connu aussi la notion de fihavanana et l’existence des fonkonolona. Le développement de cette commune est la complémentarité avec ces trilogies.

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CONCLUSION GENERALE En guise de conclusion, nous avons vu que les aspects socio-économiques sont les bases fondamentales de développement d’un pays. La population est le principal acteur de ce développement. Le développement rural est la somme d’actions programmées, organisées et décidées visant à satisfaire les besoins essentiels et à améliorer relativement les conditions d’existence de la masse rurale et des paysans en général. La base de vie des populations qui vivent dans les zones rurales est généralement la terre. Nous avons pu voir tout au long de cette recherche que le milieu rural malgache vit dans une situation de détresse économique et sociale totale. Jusqu’à maintenant, ce sont des paysans pauvres, sans argent, sans terre pour cultiver, et surtout caractérisés par l’inexistence d’infrastructure et de techniciens dans tous les domaines, que l’on voit. Tout d’abord, le développement d’un pays consiste à faire le développement du pays tout entier. C'est-à-dire la population dans tout son ensemble, tous les milieux existant à l’intérieur du territoire national. Dans le milieu rural, la vie paysanne est basée sur l’agriculture et l’élevage. Cela veut dire que ceux-ci sont les principales activités effectuées par la majorité de la population habitant dans cette localité. Mais ces activités rencontrent plusieurs problèmes. Pour l’agriculture, on a vu la faible adoption des technologies, c'est-à-dire la semence améliorée et la fertilisation de la terre. On a vu aussi l’insuffisance de l’encadrement de l’agriculteur, non maîtrise des maladies et des ravageurs de culture, insuffisance et mauvaise gestion des barrages hydro-agricoles, défaillance de la gestion des producteurs, insuffisance des informations et évacuation difficile de la production. Pour l’élevage, celui-ci n’obtient pas des traitements pour lutter contre les maladies, absence d’encadrement, producteurs non organisés et dégradation du pâturage. L’insuffisance des techniciens supérieurs constitue un problème commun aux deux activités. Ce sont de facteurs qui freinent le développement dans les zones rurales. Face à ce blocage, les Etats-nations ne cessent de trouver des solutions pour dynamiser la vie des paysans afin de satisfaire ces besoins. Pour terminer, il convient de noter que le développement suppose la prédisposition mentale au niveau de toutes les entités concernées. Un changement de mentalité est donc nécessaire, et non seulement venant de la population rurale, mais aussi des analystes, des élus, des politiciens, des initiateurs des projets, et même de la population urbaine, d’où de tout le monde. 60

Un déterminisme social propre à la société malgache peut influencer les stratégies éducatives familiales. A Madagascar, les caractéristiques régionales et les antécédents historiques conditionnent des pratiques socio-économiques d’un groupe. Chaque groupe social semble être classifié selon des types d’activités bien précis. L’appartenance à un groupe s’identifie parfois dans la connaissance ou la pratique d’une activité précise. Les populations betsileo de tsarazaza sont traditionnellement des cultivateurs. On savait l’importance du rôle de la famille dans la commune rurale de Tsarazaza , qui a été plusieurs fois démontrée par les recherches. Par rapport à l’éducation de l’enfant, la famille va agir en véhiculant des normes, des valeurs et tout un système de représentations qu’elle juge caractéristiques de son groupe. Les particularités et les systèmes de représentation vont donc être transmis et reproduits au sein des familles ou de façon plus étendue au sein des membres d’un lignage qui composent les groupes sociaux. Or, selon ces particularités et selon les perceptions, il semble y avoir plus de prédispositions liées à des facteurs historiques dans le domaine du savoir (lecture et écriture), qui sont la base du système éducatif moderne, chez certains groupes (en particulier les merina et le betsileo) par rapport à d’autres. Ce genre de déterminisme influence les stratégies éducatives familiales et peut expliquer les inégalités constatées en matière d’accès à l’éducation. Alors, on a pu noter que la base de développement à Madagascar est le milieu rural. Notre pays a besoin d’un vrai leader. La commune rurale de Tsarazaza pratique deux activités principales. En ce qui concerne l’agriculture, les agriculteurs rencontrent de difficultés dont l’insuffisance de l’encadrement, l’insuffisance et la mauvaise gestion des barrages hydro-agricoles ainsi que l’évacuation difficile de la production. En effet, l’agriculture au sein de la commune connait une faible productivité. Concernant l’élevage, la productivité est stagnante à cause de l’absence d’encadrement, l’éloignement du poste de vétérinaire, la dégradation du pâturage ainsi que de l’absence d’organisation au sein des producteurs. Les hypothèses sont presque vérifiées parce que nous avons vu sur terrain les réponses à la problématique que nous avons citée au départ.

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BIBLIOGRAPHIE I-Ouvrage Généraux : 1-Boudon (R) : « L’individualisme méthodologique », in 100 fiches pour comprendre la Sociologie, Collection Breal. 2-Bourdieu (P) :(1964), Les héritiers, édition de Minuit. 3-Durkheim (E) : (1912) De la division du travail sociale Paris, PUF, 4- Halbwachs (M) :(1972), Classe sociales et morphologie, Ed de Minuit.

II-Ouvrage spécifiques : 5-Balandier (G) :(1983) « L’Afrique ambigüe », Collection terre humaine, plan, 6-Bourdieu (P) : (1970), La reproduction, édition de Minuit. 7-Chambers(R), « Développement Rural, La pauvreté cachée » Edition Karthala.

8- Goffman (E) : (1973), La mise en scène de la vie quotidienne, Minuit, Paris. 9-Guichaoua (A) :(1993),Goussault (Y), « Sciences sociales et développement » Edition Armand Colin, Paris, 10-Mauss (M) :(1923), Essai sur le don, p23. 11-Mehring (F), Marx (K) :(1983), Histoire de sa vie, Edition sociales. 12-Prigogine (I) :(1996), La fin des certitudes, Paris, Odile Jacob, chapitre 4. 13-Razafimpahanana(B) : (1972), Les paysans malagasy TPL, Tananarive .14-Thomas Robert (M) :(1970), Essai sur le principe de population, Paris Armand Colin, chapitre17.

III-Document officiels : -MAP ou Madagascar Action Plan Par l’ancien président Marc Ravalomanana (2006-2012) -Rapport national de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), 2007

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Table des matières

INTRODUCTION ...... 1

PARTIE I CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE

CHAPITRE I : BREF APERCU HISTORIQUE DE LA COMMUNE ...... 5

A. ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE ...... 5

B. COMPOSITION ETHNIQUE ET HISTOIRE DE LA MIGRATION...... 5

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNE ...... 5

1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 5

2. SITUATION SOCIALE DE LA COMMUNE ...... 6

3. ADMINISTRATION DE LA COMMUNE ET FONCTIONNEMENT...... 6

CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE ...... 8

1. Climat ...... 8

2. Relief ...... 9

3. Hydrographie ...... 9

4. Ressources forestières ...... 9

5. Problématique environnementale ...... 10

CHAPITRE IV : LES RESSOURCES HUMAINES ...... 11

1. Démographie ...... 11

CHAPITRE V: ACTIVITES ECONOMIQUES ...... 12

1. Agriculture...... 12 a- Les différents types de produits agricoles ...... 13 b- Mode de culture ...... 14 c- Semence utilisée et caractéristiques ...... 15 d- Moyen de production ...... 15 e- Destinations des produits agricoles de la commune...... 15 f- Prix des produits agricoles ...... 16 g- Encadrement agricole ...... 17

2. Elevage ...... 17 a- Bovin ...... 17 b- Porcin ...... 18 c. De volaille...... 19

3. Activités artisanales ...... 19 63

4. Exploitation minière ...... 20

5. Infrastructures de base ...... 20 5. 1- Infrastructures sociale et administrative...... 20 5. 2- Infrastructures de transport...... 20 5. 3- Infrastructures et les moyens de communication ...... 21 5. 4- Infrastructures sociales ...... 21

CHAPITRE VI : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ...... 25

1- PRESENTATION DU THEME ...... 25

2- LES CONSIDERATIONS THEORIQUE ET EPISTEMOLOGIQUE ...... 25

3- CADRE THEORIQUE ...... 25 a. L’interactionnisme symbolique ...... 25 b. L’individualisme méthodologique ...... 25 c. Une approche matérialiste de MARX (K) ...... 26

PARTIE II POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL ET ACTIVITES SOCIO- ECONOMIQUE DE LA COMMUNE

CHAPITRE I : DEFINITIONS ...... 27

1. Le développement ...... 27

2. Le développement économique ...... 29

3. Le développement social ...... 30

4. Le développement rural ...... 31

CHAPITRE II: LES APPORTS DES PROJETS SUR LA RIZICULTURE ...... 31

1. CECAM : CAISSE D’EPARGNE et de CREDIT AGRICOLE MUTUEL ...... 31 1- 1 : Définitions : ...... 31 1.2 : La culture de crédit : ...... 32 1- 3: La famille dans le système : ...... 32 1. 4: L’accès au financement de la CECAM : ...... 33 1- 5 : Le GCV/CECAM : Le Grenier communautaire Villageois de la CECAM ...... 33

2. Participation des ruraux à la CECAM ...... 34 2.1- Ceux qui sont membres de la CECAM...... 35 a. Récit n° 1 : ...... 35 b. Récit n° 2 : ...... 35 c. Récit n° 3 : ...... 35 d. Récit n° 4 ...... 36 2.2- Pour ceux qui ne sont pas membres de la CECAM...... 37

3. Le Système simple de Riziculture Intensif (SRI) et le Système Riziculture ...... 38

Amélioré (SRA) ...... 38

CHAPITRE III : LE CADRE DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT ...... 39

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1. L’encadrement étatique...... 39

2. Le MAP ou Plan d’Action pour Madagascar 2007- 2012 ...... 39

3. Bonne gouvernance et Etat de droit ...... 40

CHAPITRE IV : ANALYSE DES PROBLEMES DE LA COMMUNE ...... 41

1 .Identification des problèmes par secteur ...... 41 1.1- Gouvernance Responsable ...... 41 1.2- Infrastructures...... 42 1.3- L’éducation...... 43

2. Développement rural ...... 44

3. Santé, planning familial et lutte contre le VIH/ SIDA...... 45

PARTIE III DYNAMIQUE SOCIALE ET PERSPECTIVE D'AVENIR

CHAPITRE I : ANALYSE DES INTERACTIONS ENTRE LES DIVERSES LOGIQUES, LEUR EVOLUTION DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ...... 46

1- Respect des fomban-drazana (coutumes), ses impacts sur l'économie locale ...... 48 2- L'attachement au tanindrazana, préservation du patrimoine et des ressources : ...... 50

CHAPITREII. LA MOBILITE SOCIALE ET MOUVEMENT DE LA POPULATION ...... 51

1- Les rapports sociaux ...... 51 1. 1 : Importance de l’identité des groupes ...... 51 1. 2 : Réussite d’une gouvernance locale ...... 51 1. 3: Logique communautaire (réseaux, famille, solidarité) ...... 52 1. 4 : Logique socioculturelle : (mode de pensée, valeurs morales, respect du fihavanana ) ...... 53

CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS .... 54

1- RECOMMANDATIONS ...... 54

2. PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ...... 57

CONCLUSION GENERALE ...... 60

BIBLIOGRAPHIE ...... 62

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Les postes administratifs existants ……………………………………...….5. Tableau n°2 : Les fokontany et leurs distances par rapports au chef-lieu de la commune…6 Tableau n°3 : Les caractéristiques des ressources naturelles…………………...…..……...8 Tableau n°4 : Les pressions sur les ressources…………………………………...……..….9 Tableau n°5 : Répartition de la population par fokontany……………………….……….10 Tableau n°6 : Les différents types des produits agricoles .………………………………..12 Tableau n°7 : L’adoption de l’intensification agricole………………………..…………..13 Tableau n°8 : Les types d’artisanat d’art dans cette commune …………………..…………...18 Tableau n°9 : Les caractéristiques des moyens des communications externes de la commune…20 Tableau n°10 : Performance scolaire au niveau primaire et secondaire de la commune. ……...22 Tableau n°11 : Infrastructures sanitaires et personnels au sein de la commune. ……….…..23 Tableau n°12 : Les adhérents de la CECAM………………………………………..….…33 Tableau n°13 : L’attachement des riziculteurs aux techniques de production.………..….37 Tableau n°14 : La gouvernance responsable au sein de la commune…………………….40 Tableau n°15 : Les infrastructures au sein de la commune………………………..……...41 Tableau n°16 : Les transformations de l’éducation au sein de la commune rurale de Tsarazaza ………………………………………………………..………………...………42 Tableau n°17 : Les problèmes rencontrés par les paysans …………………………….....43 Tableau n°18 : La santé publique, planning familial et lutte contre le VIH/SIDA…...…..44

Liste des abréviations. ADRA: Adventist of Developpement Relief and Agency. AGR : Activités Génératrices de Revenu BLU : Bande Latérale Unique CDC : Comité de Développement Communal CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel CEG : Collège d’Enseignement Général CSB : Centre de Santé de Base CRD : Conseil de Développement Rural DCPE : Document Cadre du Politique Economique DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté DRDR : Direction Régionale du Développement Rural ECAR : Eglise Catholique Romaine EPP : Ecole Primaire Publique EPC : Ecole Primaire Catholique FMI: Fonds Monétaire International FLM: Fiangonana Loterana Malagasy (Eglise Luthérienne Malgache) FJKM: Fiangonan’i Jesosy Kristy eto Madagasikara (Eglise de Jésus-Christ à Madagascar) GVC : Grenier Communautaire Villageois HAT : Haute Autorité de la Transition MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement PARD : Plan d’Action pour le Développement Rural MAP : Madagascar Action Plan ND : Non Disponible RNM : Radio Nationale Malgache SRI : Système de riziculture Intensif ZAP : Zone d’Administration Pédagogique

ANNEXE Guide d’entretien Destiné au Maire de la commune : -Pourriez-vous nous présenter la commune rurale de Tsarazaza ? -Qu’en est –il du niveau d’instruction de la population ? -Pour vous, quels sont les rôles de la population dans le actions de développement ? -Quels sont en général les principaux problèmes dans ces activités ? -Quelle est votre priorité, en tant que Maire face à tous ces problèmes ? -La population participe-t-elle pleinement au projet que vous faites jusqu’à maintenant ? -Est-ce les fady ont des rôles significatifs ? Destinés aux membres de la CECAM : -Qu’est ce que la CECAM ? -Quels sont les acteurs de la CECAM ? -Quelles sont les activités de la CECAM ? -Quel est l’objectif de la CECAM ? Destiné au responsable de la CECAM : -Quels sont les membres de CECAM dans cette commune aujourd’hui ? - Cette institution peut-elle contribuer au développement ? -Quels sont les types des crédits obtenus auprès de CECAM ? -Quelle méthode adoptez-vous ? -Les membres sont-ils motivés ? -Les paysans s’intéressent-ils à la CECAM ?si oui pourquoi ? si non pourquoi ? -Comment évoluent vos membres depuis l’année de l’instauration jusqu’à maintenant ? Auprès de responsable de la sécurité : -Que pensez-vous de la sécurité dans votre commune ? -Quels sont en général les principaux problèmes de l’insécurité dans votre commune ? -Quelle est votre responsabilité face à ces problèmes en tant que responsable de la sécurité ?

-Quelles solutions proposez-vous ? Questionnaire : Aux paysans: Renseignements généraux : -Sexe : Masculin : Féminin : -Age : -Activités principales : -Activités secondaires : -Lieu de résidence : -Statut :- propriétaire : -métayer : - Quelle est la distance entre le lieu d’activité et votre lieu de domicile ? -Quelles sont les activités que vous avez effectuées aujourd’hui ? -Pourquoi faites-vous ces activités aujourd’hui ? -Quelle sont les activités qui prennent le plus du temps ? -Etes-vous propriétaire des terrains cultivables ou non ? -Quel est le rendement net de cette activité ? -Vous avez besoin des techniciens en matière de l’agriculture et de vétérinaire en matière d’élevage ou non ? - Avez-vous rencontré des problèmes face à ces activités ? -Etes-vous satisfait de ce que vous recevez ? -Quelles sont les solutions que vous avez appliquées ? -Pourquoi avez-vous effectué ces activités ?

Nom : RALOVAFENOSOA Prénom : Jeremia Date et lieu de naissance : 21 décembre 1983 à Tsarazaza –Fandriana Rubrique épistémologique : Sociologie du monde rural Titre : Développement socio-économique en milieu rural

Nombre de pages : 65 Nombre de tableaux : 18 En général, les paysans dans la commune rurale de Tsarazaza pratiquent l’agriculture et l’élevage comme activités principales. En ce qui concerne l’agriculture, les agriculteurs rencontrent des difficultés par l’insuffisance de l’encadrement et la mauvaise gestion des barrages hydro-agricoles qui ne permettent pas d’atteindre une bonne productivité. Par ailleurs, l’évacuation de la production est difficile à cause du mauvais état de la route. Ainsi, les agriculteurs ont besoin des techniciens supérieurs pour leur encadrement technique en vue d’améliorer la production agricole. Ils ont aussi besoin de l’Etat pour réduire les coûts des semences et pour réhabiliter la route en vue d’une facilité de circulation des personnes et des produits ainsi que d’un meilleur prix de ceux- ci. En outre, face à l’accroissement de la population, il convient de prendre des mesures adéquates pour garantir un équilibre entre les ressources et le volume démographique de la région. Directeur de recherche : Mme RAMANDIMBIARISON Noëline, Professeur