UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

- DEPARTEMENT ECONOMIE ------

MEMOIRE DE DESS

(Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées)

OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL ET GESTION DE PROJET

STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT REGIONAL PAR L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE. CAS DU SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE L’AMORON’I MANIA (SRAT AIM).

Impétrant : M. FANOMEZANTSOA Herilala Axel

Encadreur : M. RANDRIANALIJAONA Tiana Mahefasoa

18 Juillet 2013

I

R emerciements ******************* A Dieu Tout Puissant.

L a série d’analyses présentée dans ce mémoire est rendue possible grâce au concours d’un certain nombre de personnes. Je tiens à exprimer mes sincères remerciements :

A Monsieur RANDRIANALIJAONA Tiana Mahefasoa, qui m’a accompagné le long de la réalisation de ce travail en offrant ses conseils à tout moment et sans relâche ;

A Monsieur le Président du jury , pour l’honneur qu’il me f ait de dir ig er la soutenance ;

A Monsieur l’examinateur qui a bien voulu apporter sa contribution en tant que juge ;

A tous les personnels enseignants et administra tif s du département économie qui ont fait preuve de dévouement durant notre passage dans cet établissement;

A Monsieur Thierry RAKOTOARISON, pour m’avoir intégré de manière conviviale au sein de son bureau d’étude ATW GEOSYSTEM ;

Ma reconnaissance va également à toute l’équipe de la société pour leur remarquable accueil et l’ambiance amicale qu’ils ont su me donner ;

A ma famille et tous mes amis pour leur soutien sans faille.

« Misaotra Tompoko. » II

GLOSSAIRE

Aménagement du Territoire/ Urbanisme

L’aménagement du territoire se ramène à une volonté politique d’inscrire les actions, qu’elles soient nationales, régionales ou locales, dans un cadre de cohérence spatiale. C’est surtout une politique volontaire de la part des pouvoirs publics, pour tenter d’agir sur l’organisation de l’espace, c’est-à-dire sur les rapports existant entre le fonctionnement de l’économie ou la vie des hommes et la structure de l’espace dans laquelle s’exerce le système économique et social. (Cas général)

L’urbanisme n’est autre qu’un aménagement du territoire en agglomération. Il est à la fois un champ disciplinaire et un champ professionnel recouvrant l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de la ville et de ses territoires. (Cas particulier).

Développement territorial

La naissance de la notion de "développement territorial" est délicate car liée à de multiples acceptations possibles du "développement" et fonction de diverses définitions possibles du "territoire". Cependant, il est maintenant admis qu'elle élargit celle de "développement local", voire la dépasse. En effet, le développement territorial vise à rendre les territoires attractifs et compétitifs. C’est une nouvelle manière de concevoir et d’organiser le devenir des territoires par la valorisation de leurs ressources, à la rencontre du développement local et régional, de l’aménagement et de la gestion territoriale. Dans les mutations à l’œuvre, l’intégration communautaire et la décentralisation jouent un rôle essentiel, obligeant à une gouvernance multiniveaux.

Diagnostic

Le diagnostic est le raisonnement menant à l'identification de la cause (l'origine) d'une défaillance ou d'un problème, à partir des caractères relevés par des observations ou des contrôles. Un diagnostic régional a pour objet de présenter notamment les résultats : du diagnostic des principaux domaines, secteurs et thèmes intéressant les développements économiques et social d’une région ; de l’analyse de la structure globale du territoire de la région ; de l’analyse des tendances générales constatées, et de l’identification des principaux enjeux du développement d’une région en général et de l’aménagement du territoire en particulier. III

PCDR

Le Plan Cadre de Développement Régional (PCDR) est un document stratégique d’orientation qui fixe les objectifs et priorités de développement d’une Région, requis par les besoins économiques, sociaux, de déplacement et d’environnement ; tout en proposant les moyens pour atteindre ces objectifs. Il devrait être un véritable élément fondateur d’une région selon une vision concertée et en répondant à de multiples interrogations : la place du logement, la revitalisation des noyaux commerciaux, l’exode rural, etc. Dans un pays en constante mutation, l'anticipation est un facteur de réussite. Aussi, un PCDR conçu dans cette direction est un engagement fort vers la réussite régionale.

Potentialité

Caractère de ce qui est potentiel, de ce qui existe en puissance, mais non en réalité. C'est une notion à la fois qualitative et quantitative constituant l’un des points essentiels sur lesquels devraient s’appuyer toutes les politiques d’aménagement du territoire. Dans ce sens, elle caractérise à la fois : le degré potentiel ou probable des atouts d'un territoire, le potentiel d'expression de ces atouts (présente ou potentiellement présente ou qui serait théoriquement présente si des facteurs l'affectant négativement étaient supprimés ou réduits), la valeur de ce territoire au regard de ses pairs, et l'intérêt socio-économique pour chaque élément fonctionnel du paysage. Autrement dit, les potentialités d’un espace traduisent l’importance que cet espace est susceptible d’avoir pour la valorisation des ressources à l’échelle du territoire considéré.

Prospective

La prospective est la démarche qui vise, dans une perspective à la fois déterministe et holistique, à se préparer aujourd'hui à demain. Elle ne consiste pas à prévoir l'avenir (ce qui relevait de la divination et relève aujourd'hui de la futurologie) mais à élaborer des scénarios possibles sur la base de l'analyse des données disponibles (états des lieux, tendances lourdes, phénomènes d'émergences). Sa fonction première est de synthétiser les tendances et d'offrir des visions (scénarios) temporels en tant qu'aide à la décision stratégique, qui engage un individu ou un groupe et affecte des ressources (naturelles ou non) plus ou moins renouvelables ou coûteuses sur une longue durée. Elle acquiert ainsi une double fonction de réduction des incertitudes face à l'avenir, et de priorisation ou légitimation des actions.

La prospective, dans le cas du territoire régional, est l’étude des avenirs possibles de la région, pouvant servir de base à la réflexion sur les stratégies d’aménagement du territoire. Dans le IV

cadre de l’élaboration d’un schéma d’aménagement, la démarche prospective aboutirait à une représentation schématisée de l’espace régional qui consiste à identifier les composantes essentielles du fonctionnement du territoire régional et constituer une base de représentation cartographique pour les scénarios d’aménagement.

SIG

Un système d'information géographique (SIG) est un système d'information permettant de créer, d'organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées, autrement dit « géoréférencées », ainsi que de produire des plans et des cartes. La représentation est généralement en deux dimensions, mais un rendu 3D ou une animation présentant des variations temporelles sur un territoire sont possibles. Beaucoup de personnes assimilent (à tort) un SIG à un logiciel alors que ce n'est que l'une des composantes d'un ensemble incluant le matériel, l’immatériel, les acteurs, les objets et l’environnement, l’espace et la spatialité. Le logiciel offre les fonctions utiles à l'exploitation d'un SIG.

Selon, l'économiste Michel Didier (1990), un SIG est un "ensemble de données repérées dans l'espace, structuré de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision". Il s’agit par exemple de mettre en évidence les relations existent entre les objets et les phénomènes pour pouvoir modéliser un scénario d’évolution dans l’espace et le temps.

SNAT/SRAT

Dans le cadre de la mise en œuvre du processus de développement le Gouvernement Malagasy à travers le Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire a mis en place la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire. La PNAT définit la vision nationale en matière de gestion du territoire. Elle prévoit la mise en place du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) sur lequel devrait s’articuler les « Schéma Régional d’Aménagement du Territoire » (SRAT). Le SNAT définit l’orientation générale de la gestion du territoire à . Par la suite, chaque Région devrait prendre en compte les grands axes définis dans ce document cadre dans l’élaboration du SRAT. Le SRAT est un document de planification fixant les orientations à moyen et long terme du développement du territoire régional, comme élément principal de référence de l’action régionale. Il sera question d’embrasser les champs sociaux, économiques et environnementaux dans le but d’une meilleure mise en valeur optimale du territoire.

V

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

AIM Amoron'I Mania AP Aire Protégée AFOMA AFOkasika Malagasy ANGAP Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées BD Base des Données CRIF Centre de Ressource et Information Foncière CSB Centre de Santé de Base CHRR Centre Hospitalier de Référence Régional CHD Centre Hospitalier du District CIP Chemin d’Intérêt Provincial COFAM Corridor Marolambo CMP Comité Multi-local de Planification CRAT Comité Régional d’Aménagement du Territoire CR Commune Rurale CTD Collectivité Territoriale Décentralisée DGEF Direction Générale des Eaux et Forêts DREN Direction Régionale de l'Education Nationale EPP Ecole Primaire Publique FAO (Food and Agriculture Organisation) Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FDL Fond pour le Développement Local FTM Foiben-Taosarintanin’i Madagascar FID Fonds d'Intervention pour le Développement FOFIFA FOibem-pirenena ho an’ny FIkarohana ampiharina ho Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra FS Formation Sanitaire GRC Gestion des Risques et des Catastrophes IDH Indices de Développement Humain INSTAT Institut National des STATistiques VI

JIRAFI Jiro sy Rano Fianarantsoa JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy LT Long Terme MAP Madagascar Action Plan MAGRAMA Marbre et GRAnite de Madagascar MATD Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation MHL Micro HydrauLique MCA Millenium Challenge Account MAEP Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et des Pêches NAP Nouvelle Aire Protégée NTIC Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication ONE Office Nationale pour l'Environnement OPCI Organisme Publique de Coopération Intercommunale PPI Petit Périmètre Irrigué PCD Plan Communal de Développement PLOF Plan Local d'Occupation Foncière PNAT Politique Nationale d’Aménagement du Territoire PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPN Produits de Première Nécessité PLB Produit Local Brut PGRM Projet de Gouvernance des Ressources Minérales à Madagascar PCDR Programme Cadre de Développement Régional PN2D Programme National de Décentralisation et de Déconcentration PNUEH Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains PRD Programme Régional de Développement PTPA Plan de Travail Pluri Annuelle PTF Pôle Territorial de Formation RGPH Recensement Général des Populations et de l'Habitat RPF Route Provinciale de Fianarantsoa VII

RN Route Nationale RNP Route Nationale Primaire RNS Route Nationale Secondaire RNT Route Nationale Tertiaire SAPM Système d'Aires Protégées de Madagascar SIG Système d’Information Géographique SNAT Schéma National d’Aménagement du Territoire SRAT Schéma Régional d’Aménagement du Territoire SRA Système de riziculture amélioré SRI Système de riziculture intensif SRTM Shuttle Radar Topography Mission SSS Service de Statistique Sanitaire STD Services Techniques Déconcentrés TBE Tableau de Bord Environnemental TBER Tableau de Bord Environnemental Régional UGIR Unité de Gestion de l'Information Régionale

VPDAT Vice-Primature en charge du Développement et de l’Aménagement du Territoire

VIII

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Chronogramme des activités ...... 23

Tableau 2 : Principales contraintes et difficultés rencontrées ...... 24

Tableau 3 : Estimation des réserves minières de l’Amoron’i Mania ...... 31

Tableau 4 : Nombre d’habitants et taux d’Accroissement annuel par District ...... 33

Tableau 5: Les démarches de l’analyse prospective ...... 49

Tableau 6: Les enjeux locaux et régionaux ...... 51

Tableau 7: Les orientations strategiques et axes d’intervention de la pnat ...... 56

Tableau 8 : Les options environnementales désirées de l’AIM ...... 82

Tableau 9 : Les options environnementales rattachées à la ville durable dans l’AIM ...... 83

Tableau 10 : Les principes d’aménagement du territoire correspondant aux orientations de développement de l’AIM...... 86

Tableau 11 : Effectif de la population des années considérées par district ...... 112

Tableau 12 : Taux d’accroissement global (TAG) de la population d’Amoron’i Mania ...... 113

Tableau 13 : Taux d’accroissement naturel annuel ...... 113

Tableau 14 : Les années de référence et le temps de doublement de la population ...... 114

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Cartographie issue de la méthode ZADA ...... 21

Photo 2 : Rizière de versant en terrasses ou « Kipahy » ...... 30

Photo 3 : Habitat Zafimaniry ...... 41

IX

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Surface disponible par habitant ...... 34

Graphique 2: Répartition des secteurs d’activités ...... 36

Graphique 3 : La projection démographique la plus probable ...... 59

Graphique 4 : Hypothèse basse d’évolution de la population ...... 115

Graphique 5 : Hypothèse haute d’évolution de la population ...... 115

Graphique 6 : Hypothèse la plus probable d’évolution de la population ...... 116

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Les étapes de realisation du mémoire ...... 25

Figure 2 : Schématisation de l’analyse SWOT de l’Amoron’i Mania ...... 53

Figure 3 : L’Amoron’i Mania dans le SNAT ...... 55

Figure 5 : Schéma à choisir pour le scénario économique ...... 64

Figure 6 : L’Amoron’i Mania redouté en 2030 ...... 74

Figure 7 : L’armature territoriale désirée « Territoire multipolaire équilibré » ...... 78

Figure 8 : L’Amoron’i Mania désiré en 2030 ...... 85

LISTE DES ENCADRES

Encadré 1: Vision de la region selon le PCDR ...... 6

Encadré 2 : Principes d’orientation d’aménagement spatial de l’AIM ...... 75

Encadré 3: Principes d’orientation d’aménagement economique de l’AIM ...... 79

Encadré 4: Principes d’orientation de l’aménagement environnemental de l’AIM ...... 82

Encadré 5: Notre vision d’aménagement du territoire de l’Amoron’i Mania ...... 84

Encadré 6: Les quatre raisons d'être du SRAT AIM ...... 89

X

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 1

CHAPITRE I. LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE ...... 3

I.1. Contexte ...... 3

I.2. Concepts clés...... 11

I.3. Méthodologie ...... 17

CHAPITRE II. DIAGNOSTIC TERRITORIAL ...... 26

II.1. Une diversité des contrastes naturels ...... 26

II.2. Une dynamique sociale tributaire de la disposition naturelle ...... 33

II.3. Une économie dominée par le secteur primaire ...... 36

II.4. Flux : l’effervescence d’un territoire ...... 42

CHAPITRE III : ANALYSE PROSPECTIVE ...... 47

III.1. La démarche d’analyse prospective ...... 47

III.2. Les facteurs déterminants ...... 50

III.3. Les prospectives territoriales ...... 58

CHAPITRE IV : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS ...... 68

IV.1. Les Scénarios d’aménagement du territoire ...... 68

IV.2. Vision d’aménagement du territoire ...... 84

IV.3. Validité des hypothèses ...... 88

CONCLUSION GENERALE ...... 91

Bibliographie ...... 93

Annexe ...... 96

Table des matières ...... 118 1

INTRODUCTION

'aménagement du territoire est une expérience ancienne. « L'Homme a toujours aménagé l'espace au gré de ses besoins. Au début, il s'agissait de domestiquer la L nature et de la dominer. La répartition des activités sur le territoire était perçue comme un phénomène naturel. »1 A Madagascar, comme dans la plupart des Pays en Voie de Développement, la distribution spatiale des activités continue à se faire dans la plus grande spontanéité. Les incidences de ces pratiques souffrent d’une vision à long terme. « C’est pourquoi la place de l’aménagement dans les politiques de développement économique et social mérite d’être mieux prise en compte par un engagement accru de l’État, des collectivités locales, des acteurs nationaux, locaux et internationaux afin de faire jouer à ce secteur son véritable rôle de promotion du développement. »2 Les États modernes ont senti le besoin de procéder à l'aménagement conscient et réfléchi du territoire en tant qu'acte volontariste et non plus spontané. Dès lors, il convient d’élaborer des outils de planification territoriale pour le pays en général et ses subdivisions en particulier, à l’instar du Schéma National d’Aménagement du Territoire de Madagascar et les Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire de l’Amoron’i Mania.

Dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de l’Amoron’i Mania, nous allons identifier une stratégie de développement de ladite région. L’élaboration d’une stratégie de développement selon un SRAT a la particularité d’interpréter les faits, souvent déjà connus, afin que leurs problématiques soient abordées selon la dimension « spatiale » essayant ainsi de répondre aux questionnements soulevés par l’aménagement. Dans cette optique, dans quelle mesure l’élaboration d’un SRAT constitue-t-elle un outil pour le développement régional de l’Amoron’i Mania ? Face à cette problématique, nous avons avancé les hypothèses suivantes :

1 Atelier sur la "Problématique et les enjeux de l'aménagement du territoire au Niger" Niamey, 2008. Exposé Introductif sur les notions fondamentales de l'Aménagement du Territoire présenté par Dr HASSANE IDE Adamou Expert Gestion Stratégique du Développement.

2 Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (PNUEH), 2004. « Étude sur la sécurité de l’occupation foncière et immobilière et la bonne gouvernance. », Rapport final, p. 6. 2

 Le SRAT reflète les besoins locaux en termes de développement régional ;

 Le SRAT est un outil permettant le pilotage du développement régional.

Au fait, notre travail cherche à cerner les points spécifiques sur lesquels devrait s’appuyer la politique d’aménagement du territoire de la Région Amoron’i Mania. C’est l’ultime objectif de ce travail qui comporte trois objectifs spécifiques :

 Établir l’état des lieux de l’espace régional en tant que support de toutes les activités de la population locale ;

 Faire une analyse prospective de la région en termes d’évolution socio-économique et environnementale ;

 Définir des suggestions en matière d’aménagement du territoire pour servir tous les acteurs du développement de la région.

A cet effet, il convient d’adopter une démarche pour atteindre les résultats attendus suivants :  Diagnostic spatialisé de la région en faisant ressortir les potentialités et atouts, les contraintes et faiblesses ;

 Simulation de l’évolution de la région sur un horizon temporel de 20 ans ;

 Formulation de principes d’aménagement du territoire comme traduction des orientations de développement de la Région.

Telles sont les lignes directrices de ce mémoire que nous allons traiter selon une approche chapitre. Dans un premier temps, nous allons tracer le cadre général de notre l’étude. Ensuite, nous présenteront une analyse diagnostique de la région. Puis, sera développée une analyse prospective de l’Amoron’i Mania. L’étape finale revient à une discussion et des suggestions sur les enjeux territoriaux de la région.

3

CHAPITRE I. LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE

Pour une meilleure compréhension du présent mémoire, un aperçu du contexte et des concepts clés liés à notre étude s’avère indispensable avant la description du cadre méthodologique. En effet, que ce soit à Madagascar ou dans d’autres pays, l’aménagement du territoire s’inscrit dans un repère contextuel et conceptuel bien déterminé. De par sa nature, il est empreint d’une valeur transversale que les différents acteurs du développement tant au niveau national que régional doivent absolument maîtriser pour l’effectivité spatiale de leurs actions.

I.1. Contexte

Le contexte actuel qui prévaut dans le pays et la région Amoron’i Mania constitue la motivation première du choix de notre sujet. D’emblée, le rapprochement des Départements chargés du développement, et de l’aménagement du territoire au sein d’un même Ministère depuis peu érigé en Vice-Primature témoigne de la volonté de l’État malagasy à reconnaître ces deux missions comme étant à la fois complémentaires et intégrées. En outre, les réalités régionales de l’Amoron’i Mania nous amène a porté une attention particulière à l’utilisation efficace et efficiente de l’espace au bénéfice de la population locale.

I.1.1. Contexte national et politique Dans le cadre de la mise en œuvre du processus de la « Bonne gouvernance »3, le Gouvernement malagasy à travers le Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire depuis peu érigé en Vice-Primature chargée du Développement, a mis en place la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire. La PNAT définit la vision nationale en matière de gestion du territoire. Elle prévoit la mise en place du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) sur lequel devrait s’articuler les « Schéma Régional

3 La « Bonne gouvernance » constitue le premier engagement du Madagascar Action Plan (2007-2012). On parlait de la « gouvernance territoriale » effective au moyen des différents outils modernes d’Aménagement du territoire. Le régime qui a succédé, suivant le principe de la continuité de l’État, n’a pas voulu dévier de cette priorité dans sa politique gouvernementale et continue d’œuvrer dans ce sens. 4

d’Aménagement du Territoire » (SRAT). Le SNAT définit l’orientation générale de la gestion du territoire à Madagascar. Par la suite, chaque Région devrait prendre en compte les grands axes définis dans ce document cadre dans l’élaboration du SRAT. Le SRAT est un document de planification fixant les orientations à moyen et long terme du développement du territoire régional, comme élément principal de référence de l’action régionale. Il sera question d’embrasser les champs sociaux, économiques et environnementaux dans le but d’une meilleure mise en valeur optimale du territoire.

A travers des débats régionaux et nationaux, la PNAT, en cohérence avec le Programme National de Décentralisation et de Déconcentration (PN2D), propose les orientations stratégiques de développements suivants :

 Efficience territoriale ;

 Développement des régions et développement rural ;

 Promotion des zones significatives (création des pôles de croissance et des pôles urbains, mise en valeur des potentialités) ;

 Gestion durable des ressources naturelles.

Cette démarche s’inscrit dans un contexte de décentralisation qui répond à un souci de bonne gestion. « Elle implique de ce fait l’administration des affaires locales par des personnes issues du milieu, se trouvant sur place et étant au courant de la situation locale. »4 Actuellement, le processus de mise en place du SRAT est en train de se réaliser sur tout le territoire national.

I.1.2. Contexte juridique et institutionnel La loi n°2004-001 du17 juin 2004 relative aux régions stipule dans son article 2 que « les régions dirigent, dynamisent, coordonnent et harmonisent le développement économique et social de l’ensemble de leur ressort territorial et assurent à ce titre, la planification, l’aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes les actions de développement ».

4 Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (PNUEH), 2004. Op. Cit., p. 7. 5

Aussi, les régions interviennent en matière d’affectation du territoire et de planification à travers l’élaboration d’outils de planification.

Sur le plan institutionnel et réglementaire, le SRAT relève à la fois de l’État représenté par les Régions et le Ministère chargé de l’Aménagement du territoire.

La politique de développement basée sur le principe du partenariat public-privé conforte la contribution des partenaires techniques et financiers dans le processus de la décentralisation de l’administration. Plusieurs organismes internationaux œuvrent dans ce sens notamment le PNUD, le GTZ, la Coopération suisse, l’Union Européenne, etc. Le maitre d’ouvrage (la région concernée) et le maitre d’œuvre (le VPDAT) trouveront auprès d’eux un appui nécessaire dans l’élaboration et la mise en œuvre des outils de planification comme le SRAT.

I.1.3. Contexte régional La région Amoron’i Mania dispose depuis 2005 d’un plan cadre de développement régional (PCDR) d’horizon de 10 ans et un plan de travail pluri annuelle (PTPA), un premier pour la tranche 2005 – 2007, un deuxième pour 2008 à 2011 et un troisième en cours d’élaboration. Le PTPA traduit les grandes lignes opérationnelles tracées dans le PCDR. L’implication des acteurs de développement au niveau de la région Amoron’i Mania est un processus déjà entamé.

La démarche d’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) de la Région Amoron’i Mania s’inscrit dans un processus global de planification stratégique. Lequel processus consiste à développer une Vision claire et intégrée du développement régional pour un horizon de 10 à 20 ans. Pour être efficace, il doit être en parfaite cohérence avec les cadres stratégiques nationaux tout en tenant compte des réalités et spécificités régionales5. Ainsi, les différents acteurs de développement (publics, privés), tant au niveau central que régional, devront saisir les potentialités et les contraintes de leur

5 Il s’agit entre autres de la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire (PNAT), du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), etc. 6

territoire afin de mieux orienter leurs décisions politiques, économiques, sociales et environnementales. ENCADRÉ 1: VISION DE LA REGION SELON LE PCDR

Vision de la Région selon le PCDR

« En 2020, la Région Amoron’i Mania dispose d’un cadre institutionnel bien gouverné, d’infrastructures physiques, d’un environnement économique et socioculturel favorables à la gestion rationnelle et durable de ses ressources naturelles et à la valorisation de ses potentialités riches et diversifiées au profit de l’amélioration de la qualité de la vie et du bien-être social de sa population. Le développement équilibré et harmonieux de la Région devient une réalité grâce à la participation plus accrue et dynamique de tous les citoyens – de plus en plus motivés et engagés - dans les actions de développement. »

Source : Région AIM, 2012

Afin d’assurer les fonctions de coordination des actions de développement de la région et des communes, les fonctions d’interface permettant la synergie des appuis au niveau des acteurs communaux/ régionaux et au niveau des partenaires techniques et financiers, les fonctions de marketing de la région, l’exécutif régional utilise les trois dispositifs suivants :

 Dispositif d’accompagnement constituant le carrefour d’idée entre le staff régional et les acteurs régionaux dans la mise en œuvre des plans de travail pluri annuels ;

 Dispositif de concertations/ réflexions/ actions étant une structure multi représentative des acteurs pilote par le Conseil régional ;

 Dispositif technique en l’occurrence l’unité pour la gestion des informations régionales (UGIR) qui est bien fonctionnelle.

7

I.1.4. Contexte géographique et historique Le contexte géographique et historique fait en grande partie l’originalité de la Région Amoron’i Mania. Amoron’i Mania : Le Betsileo Nord La Région Amoron’i Mania se trouve au nord de l’ex-Province autonome de Fianarantsoa. Elle est délimitée entre 45°7’ et 47°7’ longitude Est et 19°8’ et 21°0’ latitude Sud. La région couvre une superficie totale de 16.499 km², compte environ 889.065 habitants (projection de l’auteur pour l’année 2010), et comprend quatre districts, une commune urbaine et 54 communes rurales.6 Les quatre districts sont : (10.283 km², 9 communes rurales), (2.940 km², 1 commune urbaine et 22 communes rurales), Fandriana (2.351 km², 13 communes rurales, et Manandriana (925 km², 10 communes rurales). Hormis la ville d’Ambositra qui a une vocation urbaine, la région présente dans son ensemble un caractère général de ruralité.

FIGURE 1 : LOCALISATION DE LA RÉGION AMORON’I MANIA ET SES QUATRE DISTRICTS

Source : BD 100 FTM, 2012

6 RAVALISON J.S., 2003. « Les alvéoles du bassin supérieur de la Mania : Unités morphologiques et cadres de vie, sur les hautes terres centrales à Madagascar », Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Université d’Antananarivo, décembre, pp 30-52. 8

Une position géographique relativement stratégique La géographie met Amoron’i Mania très proche des deux grands pôles économiques : Antananarivo et Antsirabe. Ce positionnement renforce la fluidité de ses échanges entre les régions au nord à savoir le Vakinankaratra ; fluidité qui est d’ailleurs accentuée par le rôle de la Route Nationale 7. Cette dernière est parmi les axes les plus stratégiques constituant l’ossature du Territoire National.

Le passage obligé de tout déplacement vers le Sud (Haute Matsiatra, Ihorombe, Vatovavy- Fitovinany et Atsimo Atsinanana, Menabe, Anosy, Atsimo Andrefana et Androy) entretient la dynamique que connaissent les villes ainsi que les localités implantées le long de cet axe. En d’autres termes, la région constitue une « zone relais » grâce à l’axe grand Sud. L’Amoron’i Mania est en quelque sorte un espace d’interface du Nord au Sud entre les Hauts Terres Centrales des Merina et le Sud des Betsileo, de même, entre les pays de l’Est traditionnellement forestier et le No man’s Land du Moyen Ouest à l’Ouest, cette zone étant une zone de parcours pastoral durant la royauté. D’emblée, le positionnement géographique de la Région Amoron’i Mania, entourée de Vakinankaratra, Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Haute Matsiatra, Menabe et Atsimo Andrefana, la condamne à entrer en symbiose avec ses voisins, mais surtout à assurer une synergie positive afin d’optimiser les interactions naturelles et anthropiques avec les Régions limitrophes

Toutes ces spécificités lui confèrent des rôles qu’elle devra jouer et mettre en valeur dans le cadre de l’aménagement de son territoire.

Une longue histoire de peuplement Le peuplement de la région est dominé par les betsileo, donnant à cette dernière une identité éthique particulièrement forte. Certains s’avancent même à préciser les habitants de cette région comme les « Betsileo Avaratra ». 7

La région du Betsileo a toujours été fortement peuplée, comme l’indique le nom de l’ethnie qui la peuple. En effet, déjà à l’époque royale les visiteurs qui ont parcourus cette région

7 RAVALISON J.S., 2003. Op. Cit., pp 70-84. 9

des Hautes Terres Centrales ont été fascinés par le fait de rencontrer « plein de gens partout » (d’où « Betsileo » : nombreux qu’on n’épuise pas).

L’ethnie majoritaire, par sa tradition agricole fait montre d’un attachement fort et privilégié à la terre. Le concept d’Anaran-dray ou encore du « lova tsy mifindra » le démontre parfaitement. Ce concept explique en partie les phénomènes de migrations. En effet, ce concept oblige les habitants de la région à toujours entretenir le rapport avec sa terre natale et à y maintenir une présence forte pour pouvoir continuer à jouir de l’estime de la communauté.

On pourrait assimiler d’une certaine façon cette pratique à celle du droit d’aînesses en Angleterre qui ont forcé les primogénitures à reprendre et entretenir le domaine familial et perpétué le nom de la lignée. Les cadets se voulaient contraints, sur la base du seul nom de leurs illustres ancêtres, à conquérir le monde.

Comme les premiers foyers de populations de la région se trouvent majoritaire à l’Est, ce phénomène explique, en partie, le peu d’intérêt des gens de la région à se fixer, à long terme, dans les territoires de l’Ouest.

Peuple travailleur et docile, les Betsileo sont de grands migrants avec les Merina, les Antandroy et les Antesaka ; on les retrouve dans toutes les régions du pays. Cette prétendue « docilité » a fortement facilité leurs intégrations au sein des autres ethnies du pays. Expliquant ainsi le peu de conflits et l’acceptation de cette ethnie « ambivalente » par les autres tribus. Bien que les statistiques ne soient pas disponibles, les Betsileo, paradoxalement à leur attachement à la terre, sont sans doute le peuple qui conclut le plus de mariage interethnique à Madagascar. Dans certains cas, le fait de « rapporter » au pays « du sang neuf » est valorisant.

Cette histoire de peuplement longue et riche explique partiellement la manière dont elle est organisée actuellement.

10

De grandes opérations d’aménagement ancien Les étapes de développement du réseau routier sur tout le territoire national est un des principaux facteurs expliquant l’organisation actuelle du territoire. L’ère coloniale a nécessairement développé les axes « stratégiques » du point de vue économique. La liaison vers l’Est fut ainsi la mieux tracée. Les axes desservant les larges régions du Sud et de l’Ouest sont les plus tardives.

Jusqu’en 1914, sous la direction de Gallieni, les liaisons sont assurées entre la capitale et les ports de Tamatave et Majunga, entre Tananarive et Fianarantsoa (chef lieu du Betsileo) et Mananjary, de Farafangana sur la côte Est à Ivohibe. 8

La route centrale de Fianarantsoa dite du Sud fut commencée en 1898 sans plan d’ensemble bien établi, c’est en 1925 que la route du sud assura la liaison sous forme de piste avec Toliara et Fort Dauphin. Ambositra fut alors un point d’halte entre Antananarivo, Antsirabe et Fianarantsoa.

Par ailleurs, la première grande ville qui a eu de l’envergure est Fianarantsoa. Il en découle que presque tous les équipements économiques et sociaux partaient de ce centre pour atteindre peu à peu les localités « stratégiques » qui l’entouraient.

8 RAVALISON J.S., 2003. Op. Cit., pp 150-181. 11

I.2. Concepts clés

Le présent travail s’articule autour de plusieurs concepts issus de la science économique mais aussi d’autres domaines liés à l’aménagement du territoire traduisant à cet effet la transversalité de notre sujet d’étude. De surcroît, nombreux auteurs ont traités ces concepts mais nous allons présenter par la suite seulement ceux que nous avons jugés les plus pertinents à notre étude.

I.2.1. Aménagement du Territoire et Urbanisme : définitions D’une part, l’aménagement du territoire est une volonté politique d’inscrire les actions, qu’elles soient nationales, régionales ou locales, dans un cadre de cohérence spatiale. C’est surtout une politique volontaire de la part des pouvoirs publics, pour tenter d’agir sur l’organisation de l’espace, c’est-à-dire sur les rapports existant entre le fonctionnement de l’économie ou la vie des hommes et la structure de l’espace dans laquelle s’exerce le système économique et social. Plusieurs auteurs ont essayé d’avancer une définition de ce que l’on entend par Aménagement du Territoire9 :

Selon Eugène Claudius Petit « l'aménagement du territoire, est la recherche dans le cadre géographique d'une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de l'activité économique ». Dans le même ordre d'idée Delaubadère (1993) disait que « l'aménagement de territoire est la recherche de la meilleure répartition géographique des Hommes en fonction des conditions économiques territoriales ».

De son côté, Michel Migeot (1975) avance aussi que « L'aménagement du territoire est une affirmation du développement harmonieux de l'ensemble des régions en fonction de leur vocation propre. L'aménagement de l'espace est rarement fondé sur un calcul d'efficacité économique. La politique d'aménagement du territoire conserve sa vocation à réduire les inégalités entre les territoires. Elle place par exemple parmi ses objectifs l'accès de la plus grande partie possible du territoire national à des réseaux haut débit ».

9 DEBARBIEUX B., 2003. « Territoire » in Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, LEVY J. et al., Belin, Paris, pp. 910-912 12

Pour HASSANE IDE Adamou (1994), l'Aménagement du Territoire « est un système d'actions cohérentes volontaires multidisciplinaires par lequel une organisation vise une meilleure répartition spatiale des activités économiques. Mais cette politique, peut ne pas prendre la même forme, aussi bien dans les pays développés que dans les pays sous- développés en l'occurrence dans les pays du Sahel, où elle est avant tout un instrument de rétablissement des équilibres socio-économique et environnemental avant d'être un outil de correction des disparités régionales dues à une quelconque croissance ».

En outre, on peut aussi dire que dans le contexte de la décentralisation (pratique moderne de la gouvernance territoriale), la politique d'aménagement du territoire doit constituer un levier de la « compétitivité » des territoires. Il s'agit ainsi de développer des pôles de compétitivité qui permettraient à des territoires bien identifiés d'acquérir un rôle central dans un domaine particulier à l'échelle nationale, voire mondiale. Les pôles d'excellence régionaux ou locaux doivent favoriser le développement régional et local.

D’autre part, l’urbanisme est à la fois un champ disciplinaire et un champ professionnel recouvrant l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de la ville et de ses territoires.10 Selon les traditions académiques, cette discipline est associée tantôt à l'architecture, tantôt à la géographie, selon l'aspect mis en avant : intervention urbaine ou étude théorique.

Pendant longtemps, les villes n'ont pas été considérées comme des agglomérations d'hommes, mais comme des cités. C’étaient les institutions, les équipements et les voies de communications qui prévalaient. Les Romains organisaient leurs villes géométriquement en fonction de deux voies principales perpendiculaires dont on retrouve encore les traces dans les plans de nombreuses villes européennes.

En Afrique, s'il est vrai que l'existence de villes est un phénomène très ancien, c’est néanmoins la colonisation qui lui a imprimé le caractère qu'elle connaît encore de nos jours. Les grandes villes actuelles ont été fondées dans des sites choisis en fonction de

10 Le mot urbanisme prend sa racine dans le latin urbs qui signifie la ville. Le mot est crée en 1867 par un ingénieur espagnol nommé Ildefons Cerdá (1815-1876). 13

considérations liées aux besoins de la colonisation. Les ports maritimes ont généralement été favorisés : Dakar, Abidjan, Lagos, Luanda, etc. ; à l’exception de Madagascar où le colonisateur a privilégié une position stratégique centrée pour mieux gouverner toute l’île. Dès cette époque, les investissements ont été concentrés dans des capitales où résidaient l'essentiel des cadres dirigeants de l'Administration coloniale. Comme le fait remarquer Cathérine Coquery, «le choc colonial a constitué un élément décisif de l'urbanisme africain contemporain par la juxtaposition et l'inévitable interpénétration de deux modèles apparemment contradictoires: le (ou plutôt les) modèle(s) autochtone(s) ancien(s), et le modèle spécifique colonial/blanc/métropolitain»11. Le modèle colonial, sous prétexte d'hygiénisme, a accentué le caractère ségrégatif de l'habitat et des quartiers des villes africaines et il a imposé sa trame qui persiste aujourd'hui dans la plupart des agglomérations.

Michel LAFERRERE (1963) propose de définir l’urbanisme comme « l'art de localiser et de coordonner les équipements nécessaires à la vie d'une cité. La société qui construit un immeuble résidentiel, la municipalité qui ouvre une voie nouvelle, l'entreprise qui rénove une usine, ne font pas de l'urbanisme simplement parce qu'elles travaillent dans un périmètre urbain. L'urbanisme apparaît avec le développement de ces mêmes initiatives sur des espaces réservés, c'est-à-dire construction d'un ensemble résidentiel au moment où se multiplient les emplois offerts par l'usine, ces deux ensembles résidentiels et industriels étant réunis par une voirie convenable qui assure aux habitants un transport rapide entre le lieu de travail et le lieu de résidence, un accès commode à tous les services qui se rassemblent ordinairement dans le centre des villes. »12

De nos jours, la tendance va vers le concept de « ville durable » désignant une ville ou une unité urbaine respectant les principes du développement durable et de l'urbanisme écologique, qui cherche à prendre en compte simultanément les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l'urbanisme pour et avec les habitants.

11 Catherine C., 1988. « Villes coloniales et histoire des Africains », Paris, p. 49. 12 www.persee.fr 14

Leur gouvernance se fait généralement suivant le principe de l'Agenda 2113, incluant des modes de démocratie participative et parfois un objectif d'autarcie énergétique voire alimentaire. Le concept est soutenu par l'ONU et l'Europe qui ont, via le PNUE et le Comité des Régions d'Europe en 2012 dans le cadre « Rio + 20 », signé un accord de partenariat pour des villes et des régions durables.

Bref, la notion d'aménagement du territoire et urbanisme couvrent des réalités diverses. Leurs définitions dépendent du contexte et des problèmes à résoudre.

I.2.2. Schéma d’aménagement du territoire Un schéma d’aménagement du territoire est un cadre de référence politique, administratif, juridique, technique et de planification spatiale multisectorielle des investissements physiques à réaliser dans un territoire, destinés à permettre le développement économique durable tout en préservant la capacité productive du milieu.

Les stratégies d’un schéma d’aménagement du territoire dépendent de la situation du cadre géographique, notamment, les problèmes socio-économiques à résoudre. On distingue en général trois types de stratégies14 : i) les stratégies de relance ou de stimulation des régions où la croissance économique est insuffisante. Dans ce cas, sont mises en œuvre des mesures incitatives, des actions indirectes pour orienter les investissements, l'implantation des entreprises privées vers les régions défavorisées. Bref, il crée un environnement favorable pour attirer les investisseurs. La décentralisation et la déconcentration administrative et technique peuvent aussi utilisées. ii) Les stratégies de maintien pour des régions à croissance équilibrée. Dans ce cas les

13 L'Agenda 21 (ou Action 21) est comme l'indique son nom, un plan d'action pour le XXIe siècle. Adopté par 173 chefs d'État lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, en 1992. Avec ses 40 chapitres, ce plan d'action décrit les secteurs où le développement durable doit s’appliquer dans le cadre des collectivités territoriales. Il formule des recommandations dans des domaines aussi variés que la pauvreté, la santé, le logement, etc.

14 HASSANE IE A., 1994. « Analyse de la Stratégie du Développement Rural par l'Approche Aménagement et Gestion des Terroirs dans les pays du Sahel : Cas du Burkina Faso et du Niger », Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Université de Ouagadougou, pp 55-89. 15

mesures entreprises visent à stabiliser et à consolider la situation. iii) Les stratégies de freinage dans les régions où la croissance économique est excessive, créant des déséquilibres susceptibles de déstabiliser le pays tout entier. Les mesures prises visent à réorienter les investissements vers des zones attardées.

En somme, ces stratégies tiennent compte des conditions concrètes des régions notamment de leurs potentialités et de leurs contraintes.

I.2.3. Aménagement du territoire et développement territorial Selon Rist (1996), le développement est assimilé à la théorie de l’évolution naturelle. Il apparaît comme un processus de changement ininterrompu, ayant des effets cumulatifs irréversibles et dirigés vers une finalité précise.15 Pendant longtemps, les principes de l’économie élaborés par les premiers théoriciens de l’économie classique ont servi de base aux théories du développement général et aux théories du développement économique en particulier, puisqu’à cette époque les deux notions sont confondues.

Ces principes voient leur consécration pendant la révolution industrielle avec la mise en place d’un système organisé de production économique. C’est à l’intérieur de ce cadre que s’établissent le fordisme et le keynésianisme qui sont à la base de la croissance économique ème du XX siècle. Différentes crises économiques successives remettent en cause ces modèles et donnent naissance aux approches territoriales du développement, on parle également des théories du développement dans l’espace. Celles-ci se sont multipliées en raison de l’hétérogénéité des situations propres à chaque espace pour former aujourd’hui le « corpus des théories du développement régional », corpus encore flou puisque « qu’aucune théorie générale du développement régional n’est encore disponible » (Boisvert, 1996).16

Pendant la période des 30 glorieuses, l’aménagement du territoire est basé sur la théorie des pôles de croissance (Perroux, 1955 ; Boudeville, 1963) : « La croissance n’apparaît pas

15 DEBARBIEUX B. et VANIER M., 2002. « Ces territorialités qui se dessinent », La Tour d’Aigues : Éd. de l’Aube / DATAR, pp 211-295. 16 www.persee.fr 16

partout à la fois ; elle se manifeste en des points ou des pôles de croissance, avec des intensités variables ; elle se répand par divers canaux et avec des effets terminaux variables pour l’ensemble de l’économie »17. La croissance n’apparaît pas uniformément dans l’espace, les politiques interventionnistes doivent donc se centrer sur quelques points géographiques ou secteurs d’activité qui auraient des effets d’entraînements sur d’autres secteurs, villes ou régions. Il s’agit en ce sens d’un processus de diffusion d’un centre vers les périphéries. Mais ces politiques ont un effet pervers puisque la polarisation du développement dans un espace délimité contribue à créer des espaces marginalisés autour du pôle de développement. De plus ce modèle perd de sa puissance opérationnelle en cas de crise car la croissance n’est plus diffusable en raison de sa raréfaction.

Aujourd’hui, la mondialisation de l’économie ne permet pas un développement territorial homogène. Il apparaît alors nécessaire de freiner ces inégalités de développement dans l’espace. Selon la notion du développement endogène le territoire est à la base du développement, il s’incarne dans un espace particulier et y prend sa source. Il est le fruit de chacune des composantes territoriales d’un espace, c'est- à-dire les composantes naturelles, culturelles, économiques et sociales. Il est communautaire puisqu’il fait appel à la participation de la population, et démocratique puisqu’il suppose des structures démocratiques pour sa mise en place.18 En ce sens, il se rapporte à des actions territoriales qui influencent l’émergence ou la localisation d’activités économiques.

Le développement endogène est basé sur les besoins fondamentaux des personnes (alimentation, logement, éducation, travail, etc.) et non sur les besoins de la croissance du marché. Il est axé sur la valorisation des ressources naturelles, sur sa culture et ses savoir- faire locaux. Selon ces principes, un territoire peut chercher à transformer les caractéristiques qui sont les siennes et à créer un certain nombre d’avantages qui lui sont spécifiques. Cette démarche volontaire est susceptible de renforcer l’attractivité d’un territoire.

17 www.horizon.documentation.ird.fr

18 Garofoli G., 1994. « Développement endogène et rôle des acteurs locaux : un défi pour la théorie du développement », in Nouveaux dynamismes industriels et économie du développement, Grenoble, p.493- 499. 17

I.3. Méthodologie

La méthodologie s’entend comme un processus utilisant une certaine démarche pour aborder un thème et asseoir des approches de collecte de données avec des outils appropriés. Ce qui permettra d’établir un programme d’activités qui se heurte sur terrain à des contraintes plus ou moins imprévisibles.

I.3.1. Démarche La progression vers notre ultime objectif défini précédemment19 nécessite un cheminement logique bien déterminé. Mais, elle est précédée d’une étape préparatoire qui se rapporte au cadrage opérationnel de notre travail.

a) Une démarche à trois niveaux

Notre travail porte sur un cadre d’activités impliquant différents acteurs. Il convient alors d’adopter une démarche qui se base sur la participation, l’incitation et l’intégration dans un programme donné des parties prenantes.

La démarche participative se fonde sur la perception locale du concept de développement et la volonté de toutes les parties prenantes d’être les acteurs de cette vision de développement. Le maître d’ouvrage (Chef de Région) doit en premier être convaincu de l’importance du SRAT.

La démarche incitative est précédée par l’information, l’éducation, la communication et la sensibilisation portant sur l’importance du SRAT dans le développement régional.

Selon la démarche programme, une intégration multisectorielle est une condition de la réussite de toute planification stratégique pour un développement local. Ce dernier étant « une approche intégrée, multisectorielle et décentralisée de gestion et d’exécution des actions, dont l’enjeu principal demeure la décentralisation des pouvoirs et budgets du haut vers la base, en toute harmonie avec le reste de son environnement. Développer un langage

19 Cf. Introduction 18

commun, miser sur les forces en place et maximiser les interventions de réseautage et de jumelage sont des éléments essentiels afin d’obtenir une meilleure mobilisation du milieu. »20 b) L’étape préparatoire

Cette étape se rapporte au cadrage de notre SRAT suivant ses concepts théoriques ainsi qu’à sa phase de lancement et de sensibilisation.

Dans un premier temps, Il y a lieu d’effectuer une revue de littérature et une recherche documentaire ciblée à partir de mots clés pour conforter notre connaissance générale sur notre thème. Cette recherche concerne la collecte des données relatives aux thèmes généraux et spécifiques.

Dans un second temps, le maître d’ouvrage (la Région AIM) procède à la création du Comité Régional d’Aménagement du Territoire ou CRAT21 avec l’aide du STD/MATD, pour assurer le pilotage de l’élaboration du SRAT (orientation, coordination et suivi). Ce CRAT crée une plateforme thématique de discussion-débats pour faciliter l’élaboration du SRAT. L’objectif étant d’intégrer toutes les parties prenantes dans le processus et de les sensibiliser de la nécessité du SRAT pour le développement régional.

I.3.2. Approche Dans le cadre de ce travail, nous avons adopté, dans notre analyse, une approche systémique22. Celle-ci nous amène à considérer l’économie et l’aménagement du territoire comme deux sous-systèmes, parmi d’autres, qui évoluent au sein d’un système global : le développement régional. Les deux premiers sont en constante interaction pour produire des effets et impacts que subit l’espace de l’Amoron’i Mania.

20Sommet de Montreal, 2002. « Le développement local », p. 1.

21La création du Comité Régional d’Aménagement du Territoire et la nomination de ses membres sont définies par arrêté régional.

22L’approche systémique est relative à l’étude scientifique d’objets dans leur complexité. L’approche systémique analyse tous les éléments d’un système dans sa globalité, mais n’analyse pas tous les éléments d’un système dans sa totalité. L’approche systémique s’applique à révéler la configuration spécifique du système à considérer dans le but d’accompagner le changement. 19

Pour le cas spécifique de notre sujet, notre approche consiste à mettre en perspective certaines tendances structurelles, à croiser différentes hypothèses d’évolution, à imaginer collectivement les futurs possibles pour la région afin de parvenir à une stratégie, en anticipant à la fois sur les occupations spatiales et le choix de mobilité des habitants et sur le devenir des lieux d’implantations économiques et leurs mutations.

Pour ce faire, on a exploité à la fois des données primaires recueillis sur terrain par nos soins et des données secondaires issues d’autres études connexes.

a) Collecte de données sur terrain

La démarche participative se trouvant au cœur de l’élaboration du SRAT, la consultation doit être la plus large possible par la conduite de plusieurs ateliers et focus-groups. L’objectif étant de saisir tous les enjeux de l’aménagement du territoire de la région. Ce qui garantira la facilitation de la validation des orientations à proposer et surtout l’appropriation du SRAT par les acteurs locaux. Toutefois, le temps et le budget ne permettent pas d’avoir des regroupements périodiques de tous les acteurs éparpillés dans toute la région et qu’en plus les sujets de consultation peuvent être très variés. Pour pallier à ces problèmes, nous avons adopté un système de consultation en cascade. Il permet la concertation inclusive de toutes les parties prenantes selon leurs niveaux géographiques, sectoriels et administratifs. Ce système est basé sur trois groupes de consultations : . Ateliers au Chef lieu de Région pour la restitution des rapports d’études, la concertation à la base des rapports d’études et la validation ou l’approbation des orientations ; . Focus-groups au niveau des tous les Districts qui constituent de cadre de consultations et de concertation pour les acteurs locaux et aussi pour des débats thématiques concernant des zones précises dans chaque district ; . Consultation directe auprès des « personnes ressources » par rapport à des besoins précis sur un thème donné. 23

23 Les personnes ressources sont principalement formées par nos interlocuteurs auprès des institutions étatiques, le Chef de Région, les quatre Chefs de District, les Maires présents dans la région et leurs équipes respectives. 20

b) Capitalisation des données secondaires

Pour avoir plus de cohérence entre la présente étude et la planification socio-économique déjà entreprise par la Région, nous avons travaillé avec les mêmes données que cette dernière utilise. Mais, cette fois-ci, elles sont abordées selon la dimension spatiale.

Plusieurs enquêtes ont été déjà menées et des bases de données ont été mises en place dans la région. On note particulièrement l’ « enquête communale FID » réalisée en 2007 qui constituent un panel d’informations riches et récemment celles du Programme SAHA. Les sources de données se trouvent au niveau central (institutions basées à Antananarivo) et au niveau local (STDs, CTDs, organismes régionales, etc.). Ces données sont vérifiées sur terrain, éventuellement scannées et spatialisées en vue de former notre propre base de données. I.3.3. Outils Notre étude présente la particularité de manipuler des données ayant des attributs spatiaux. Dans ce sens, au cours des consultations en cascade évoquées plus haut, nous avons utilisé le ZADA ou zonage à dire d’acteurs et des logiciels modernes d’analyse spatiale comme étant des méthodes appropriées à nos besoins d’analyses territoriales. Ce qui facilite grandement la définition de notre plan d’action malgré certaines contraintes inévitables.

a) Le ZADA (Zonage A Dire d’Acteur)

C’est une méthode qui permet de réaliser des diagnostics du territoire. La méthode de zonage proposée s'appuie sur les connaissances que les acteurs locaux et régionaux ont de leur territoire. Il s'agit de formaliser ces connaissances afin de créer les meilleures conditions pour un débat sur l'aménagement concerté de leur territoire. Tandis que le focus- group est une réunion formelle d’un groupe de personnes, le ZADA est une démarche « informelle » par laquelle on va directement vers les personnes ressources pour recueillir des informations sur la région et sur la zone (district, commune). Les personnes ressources dessineront sur un fond de carte vierge leur connaissance, d’où le zonage qui dégage les facteurs essentiels et rend compte des structures et dynamiques spatiales. Cette démarche valorise les « savoirs profanes » et se donne pour perspectives de connaissance pertinente et l’amélioration des capacités collectives de gestions des espaces ruraux et des ressources. 21

Néanmoins, le temps imparti étant court, le ZADA est plus approprié pour des résultats qualitatifs ainsi que des connaissances et informations sur la région. La méthode ZADA requiert l’utilisation du support cartographique aussi bien comme une base de dialogue que comme une représentation des connaissances. PHOTO 1 : CARTOGRAPHIE ISSUE DE LA MÉTHODE ZADA

Source : Cliché de l’auteur, 2012

b) Un traitement moderne des données

Pour mieux manipuler les données ayant un attribut spatial, la technologie actuelle nous offre des outils d’analyse et de prise de décision tels les logiciels de Système d’ Information Géographique (SIG). Aussi, la technologie nous permet également l’acquisition visuelle et substantielle d’informations par des images en hauteur via des satellites et/ou prise de vues aériennes. Cela en passant par des traitements de télédétection et/ou de photogrammétrie. D’emblée, l’utilisation d’un SIG requiert l’obtention des données qu’on y intègre et qu’on analyse par la suite. Le SIG étant un ensemble d’informations rattachées à l’espace localisées à la surface du globe terrestre et intégrées au sein d’un système informatisé pour pouvoir être exploitées. Dans la mesure où ces outils et procédés modernes offrent un gain considérable en termes de temps de traitements, nous en avons eu recours. Ainsi, nous avons procédé à l’acquisition :

. de fond de carte numérique : les limites administratives, la toponymie des localités habitées, l’hydrographie, le relief représenté par la classification de pente et des 22

points côtés, les infrastructures linéaires comportant les réseaux de voies de communication ; . d’images satellites consignant les informations sur l’occupation du sol : couverture végétale, agglomération, etc. ; . des données GPS référençant spatialement les infrastructures socio-économiques dans chaque localité. Ces données forment notre base de données brutes qui seront complétées et/ou corrigées par des travaux complémentaires sur terrain et des différents statistiques disponibles. Côté logiciel, nous avons choisi de travailler sur ArcGis 9.2 pour la mise en place d’une base de données spatiale. Elle renferme toutes les informations géographiques intéressant notre étude. A noter que les images satellites ainsi que toutes les données saisies au cours de cette étude sont de multi dates pour pouvoir saisir du « dynamisme » spatio-temporel d’un thème donné.

Toutefois, il faut souligner que le SIG n’est qu’un outil qui assiste à l’analyse et à la synthèse des renseignements fournies par le territoire par le biais de l’automatisation informatique ; l’interprétation exige un certain réalisme et un cadrage intellectuel de la part de l’utilisateur. D’où, l’affirmation de Da VINCI (1996) : « un SIG peut se définir comme un ensemble organisé de matériel, de données géographiques, de personnel compétent et toutes procédures permettant la saisie, la gestion, la manipulation, l’analyse, la modélisation et la visualisation des informations référenciées spatialement grâce à la combinaison d’information cartographique et de base de données. »

En outre, les documents classiques comme les plans et cartes en version papier sont toujours à notre disposition pour étoffer notre catalogue de données.

23

c) Plan d’actions et contraintes

La mise en œuvre de notre démarche en un programme d’activités optimum dans le temps se traduit de la façon suivante : TABLEAU 1 : CHRONOGRAMME DES ACTIVITÉS

Période (unité de temps : semaine) N° Activités S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13

1 Préparation de la mission

2 Collecte de données

Mise en place de bases de données 3 informatiques

4 Elaboration des cartes thématiques

5 Mise en œuvre de la méthode ZADA

6 Finalisation de la mission

Source : Auteur, 2013

24

Les principales contraintes et difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de cette étude ainsi que les mesures qui s’imposent se présentent comme suit :

TABLEAU 2 : PRINCIPALES CONTRAINTES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Domaine Contraintes / Difficultés Mesures prises

Non disponibilité des - Recours à d’autres Responsables des STD et de alternatives de sources certaines Communes lors des d’informations ou de Institutionnel travaux de terrain données en application du principe de la circularité de l’information

Non fiabilité des sources et des - Projection selon des données (distorsion, incohérence méthodes scientifiques à et manque de logique dans les partir des dernières données chiffres et les tendances) officielles jugées fiables (ou Technique les plus vraisemblables). Exemple : évolution démographique

Absence d’une réunion technique - Cette séance peut être préalable avec les Autorités et intégrée dans l’agenda de Responsables régionaux pour la l’Atelier de présentation et Organisationnel restitution et la pré-validation des de validation du Rapport de données et informations collectée. Diagnostic

Source: Auteur, 2013

25

L’organigramme qui suit reprend les différentes étapes de notre recherche : FIGURE 1: LES ETAPES DE REALISATION DU MÉMOIRE

Ouvrages généraux

Sujet Cadrage Fiches de documentaire lecture

Ouvrages spécifiques

Collecte de données statistiques

Opérationn Observation : Construction alisation lecture du des Bases de paysage données

Focus-group, atelier, ZADA

Traitement des Production données sous cartes, tableaux SIG

Travaux de synthèse

Rédaction Correction

Produit final : MEMOIRE

Source : Auteur, 2013 26

+ CHAPITRE II. DIAGNOS TIC TERRITORIAL

Amoron’i Mania présente certains traits significatifs qui se rapportent à quatre points essentiels. D’abord, la région présente une diversité des potentialités physiques à l’origine du façonnement du paysage de la région. Ensuite, la dynamique sociale est tributaire de la disposition naturelle de la région. Puis, l’économie est dominée par le secteur primaire. Enfin, cette région entretient des mouvements particuliers faisant d’elle une zone relais.

II.1. Une diversité des contrastes naturels

Toute réflexion en aménagement de territoire repose sur l’analyse des composantes physiques qui supportent toutes activités de développement. Cette analyse porte sur le cadre physique, l’occupation du sol, et les ressources naturelles présentes.

II.1.1. Cadre physique : le support de l’aménagement Ce volet s’intéresse aux éléments géographiques de base à savoir le relief, le climat et l’hydrographie. Un nombre important de travaux ont été réalisés pour caractériser le milieu physique de Madagascar, et en particulier l’Amoron’i Mania. Ces travaux relatent qu’ « une opposition existe entre la partie occidentale de la région, au regard de la partie centrale et orientale. » Notre analyse n’entend nullement nourrir des hypothétiques oppositions entre ces sous territoires, mais tente de dégager une image synthétique englobant des caractéristiques physiques de la région Amoron’i Mania.

a) Amoron’i Mania : Une région à deux niveaux

La région fait partie intégrante de la zone méridionale des Hautes terres centrales. L’ensemble se présente comme un assortiment de collines, sillonnées par des cuvettes plus ou moins étroites, d’où émergent par endroits des massifs isolés. Une analyse plus approfondie nous montre que la partie occidentale est moins heurtée, marquée par des vastes plateaux et de paysage de lourds massifs. 24 Ces lourds massifs se situent à un niveau

24 HOERNER J. M. et al., 1986. « Géographie de Madagascar, EDICEF, Paris Vème, pp 140-171. 27

sensiblement concordant et dominent localement les dépressions par de véritable escarpement de 300 à 400 mètres de dénivellation.

Par contre, dans la partie orientale, plusieurs types de reliefs se dégagent dont l’altitude va en décroissant du nord au sud. La bordure orientale est marquée par l’alignement des massifs d’Ankilahila, Malakialina suivant une direction majeure méridienne. Comme la montre la topographie (Cf. annexe 1), l’altitude des parties centrale et orientale de la Région variant de 1.200 à 1.500 mètres, avec des massifs vigoureux, pouvant atteindre les 2.000 mètres. Les plaines d’altitude de l’Ouest culminent en moyenne de 700 à 1.000 mètres. b) Chaleur et humidité relative comme ingrédients permanents

L’opposition morphologique, évoquée précédemment, influe beaucoup sur le cadre naturel de la région. La partie orientale, situé à la proximité de l’escarpement de l’est reçoit des pluies abondantes dues aux effets conjugués du flux humide de l’alizé et de l’orographie. La saison sèche est quasiment absente. La précipitation annuelle atteint jusqu’à 1.800 mm.25 L’humidité de cette partie orientale entraine une domination végétale dense phytogéographiquement appartenant au domaine de l’est. Il s’agit du Corridor forestier et de la forêt de Zafimaniry.26

La partie occidentale, pour sa part, est soumise au domaine climatique tel que la saison se divise en deux parties bien distinctes : une saison pluvieuse et une saison sèche. Dans cette partie, la forêt sclérophylle recouvre la colline et on remarque que, tout comme la pluie, le taux de boisement décroît de l’Est vers l’Ouest. On y relève principalement de la forêt naturelle de Tapia27 (Uapaca-bojeri) qui couvre environ 100.000 ha aux environs d’Ambatofinandrahana dans la partie occidentale du bassin supérieur de la Mania et au Nord de l’alvéole d’Ilaka-centre dans la partie centrale. Cette formation végétale constitue une niche écologique où abrite la soie sauvage.

25 BATTISTINI, HOERNER J. M., 1986. Op.cit., pp 180-192. 26 Les Zafimaniry sont un peuple de Madagascar occupant la partie sud des terres centrales de l'île. Certains les considèrent comme un sous-groupe des Betsileos, mais eux-mêmes ne se disent « ni Betsileo ni Tanala ». 27 Le Tapia appartient à la famille des Euphorbiacées et résiste bien aux feux de brousse. 28

c) Hydrographie : le corridor forestier comme réservoir de la région et ses environs

La Région Amoron’i Mania alimente à la fois la Région du Menabe (vers l’Ouest), et celle de Vatovavy Fitovinany (vers l’Est). Les principales sources d’eau prennent naissance au sein du corridor forestier oriental qui constitue un réservoir d’eau important pour la région et les territoires juxtaposés. De ce fait, la partie centrale et orientale et également la partie occidentale du bassin versant de la Mania, s’avèrent suffisamment irriguées avec un réseau hydrographique relativement dense. L’Ouest et le Sud, intégrant le grand bassin versant de Matsiatra, affiche une densité hydrique moins importante.

II.1.2. Occupation du sol28 « L’occupation du sol peut être succinctement définie comme la couverture (bio-)physique de la surface des terres émergées ».29 L’occupation du sol est modifiée selon différents processus naturels et anthropiques. La description de la couverture de la surface terrestre est alors utile pour la connaissance des différents états et dynamiques des écosystèmes, des agro-systèmes et des territoires, ainsi que pour la gestion des ressources naturelles et l’aménagement du territoire : zones artificialisées, espaces agricoles, forêts ou landes, zones humides, surfaces en eaux etc.

a) Territoire constitué à plus de 90% de zones naturelles

Près de 93% de la superficie totale de la région est occupée par des formations naturelles, c’est-à-dire ni agricole ni urbaine. Les prairies, les savanes, et les pseudo steppes en sont les plus importantes couvrant près de 87% du territoire. La portion restante, c'est-à- dire les espaces mis en valeur n’ont d’emprise que sur 7% de tout le territoire régional (rizière et mosaïque de culture). En termes de superficie occupée, viennent par la suite les autres occupations naturelles : les forêts denses naturelles ainsi que les espaces envahis par les peuplements de pins qui sont les plus importants et tiennent respectivement 4% et 1% du territoire régional.

28 Cf. Annexe 2

29 Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), 2008 29

b) Territoire contraignant mais finalement intensivement mis en valeur

Pour tous les SRATs du pays, un seuil en termes de valeur de pente a été admis dans le SNAT, qui détermine en partie le « degré d’aménageabilité » de la zone. Ces valeurs se déclinent comme suivant :

 Pente de moins de 4% : zone facilement aménageable ;

 Pente entre 4 et 12% : zone moyennement aménageable ;

 Pente au-delà de 12% : zone difficilement aménageable car trop abrupte.

Ces seuils ont été classés en sachant, que du point de vue agronomique, le seuil de 15% est classé comme le minimum au-dessus duquel, toute forme d’aménagement engendrerait des formes d’érosion importantes qui nuiraient à l’équilibre environnemental de la zone.

Toutefois, force est de constater que compte tenu de cette définition qui est plutôt issue des théories de l’agronomie, la « zone aménageable » ici sous entend « une zone techniquement cultivable ». Cela ne limite pas les possibilités d’aménagement si les outils et technicités adaptés sont disponibles, pour réduire les risques liés à cette érosion. Ce classement est donc à relativiser.

Le rapport entre les superficies de chaque élément occupant le sol et la classe des pentes de la région fait ressortir des constats suivants : seulement 8% du territoire est classé facilement aménageable selon le critère pente. La région est essentiellement caractérisée par des reliefs accidentés (>12%) qui occupe 62% du territoire.

Paradoxalement, les espaces facilement aménageables du point de vue de la topographie ne sont pas aussi intensivement mis en valeur par rapport aux espaces classés très difficilement aménageables. La logique serait que tous les espaces à faible pente et facilement aménageables soient mis en valeur (entre 0 à 4%), pourtant sur les quelques 95 000 ha de rizières près d’un peu moins de la moitié sont situées sur les surfaces ayant plus de 12% de pente (39 688 ha) tandis que seulement un peu plus du quart se retrouve sur les espaces à faible pente (<2%). 30

Ceci signifierait que les Betsileo mettent en valeur, même les reliefs les plus accidentés, d’ailleurs ceci est très visible dans le paysage de la région. L’exiguïté des terres en serait la principale raison. PHOTO 2 : RIZIÈRE DE VERSANT EN TERRASSES OU « KIPAHY »

Source : Cliché de l’auteur, 2012

II.1.3. Ressources naturelles diversifiées Les ressources naturelles de l’Amoron’i Mania sont en premier lieu le sous-sol, ensuite la biodiversité, sans oublier le principal capital de cette zone : la terre agricole.

a) Un sous-sol à très haute potentialité, mais des retombées économiques non ressenties.

L’analyse des caractéristiques géologiques de la région contribue à renseigner sur la nature du sous sol. La région est essentiellement caractérisée par des systèmes formés de roches cristallines. D’une manière générale, l’identification des réserves minières relève des initiatives des promoteurs miniers. Néanmoins, les travaux exceptionnels d’exploration diligentés par la Direction des Mines et le Programme de Réforme du Secteur Mine de Madagascar (PGRM) ayant pris fin en 2005 - 2006 ont donné les premières estimations consignées dans le Tableau 3.

31

TABLEAU 3 : ESTIMATION DES RÉSERVES MINIÈRES DE L’AMORON’I MANIA

NOM Substance Localité Géométrie Estimation Tonnage Chalcopyrite, Cubanite, Cu, Mo AMBATOVARAHINA Lentille 10.000 t métaux Molybdénite Filons lenticulaires, Béryl Be AMBATOFOTSY Amas 13 t BeO

Galène Pb ANTANETIBE Shear-zone 20 t métaux 315 t fonte, 22,2 t Quartz SiO2 ANTAMBOHOLEHILAHY Filons piezo Filons lenticulaires, Be AMBATOFOTSY Amas 37 t BeO Béryl Filons lenticulaires, Béryl Be MARIVOLANITRA Amas 39 t BeO

Béryl, Columbite Be, Nb, Ta AMPANDRAMAIKA Filons 5 t Nb2O5

Source : Direction des mines, 2008

Seul le marbre d’Ambatofinandrahana fait l’objet d’exploitation industrielle. Les pierres industrielles et les pierres fines (quartz, béryl, tourmaline, etc.) sont soumises à des extractions plus ou moins illicites à en juger aux types de permis minier. Globalement, les droits miniers sur les opérations minières autorisées dans la région sont essentiellement pour la recherche et non l’exploitation.

Cela relève de l’exploitation non durable mais que peut-on dire des ressources renouvelables présentes dans cette zone ?

b) Des biodiversités riches : argument d’attractivité de la région

La Région Amoron’i Mania renferme une flore et faune unique surtout dans sa partie orientale. Environ 95% des espèces du corridor forestier Marolambo – Fandriana sont endémiques de Madagascar. Des actions de préservation de cet écosystème sont en cours de 32

mise en œuvre à travers la mise en place des systèmes des aires protégées de Madagascar. La Région Amoron’i Mania présente trois principaux types de formation forestière30 :

- Les forêts de Tapia qui sont localisées dans les Districts d’Ambatofinandrahana, de Manandriana et d’Ambositra ; - Les forêts naturelles qui prédominent à Ambositra, constituées essentiellement par le corridor oriental, réservoirs d’eau pour la région et ses voisines de Menabe et de Vatovavy fitovinany.; - La forêt relique d’Ankazomivady au sud d’Ambositra ; - Les anciens reboisements de pinus dont la variété keshya sont surtout concentrés à Fandriana et le patula à Ambositra.

De telles formations constituent non seulement de ressources ligneuses mais aussi pour d’utilisations diverses allant de l’artisanat (Zafimaniry) à l’extraction de principe actif pour la médecine douce. Cependant, cette « niche écologique » ne concerne que 9% du territoire.

c) L’étendue de terre agricole non aménagée de l’Ouest constitue-t-elle une solution à la saturation de la partie centrale et orientale ?

L’aménageabilité est en partie conditionnée par la nature des pentes pour l’ensemble de la région. Il s’avère que la partie orientale la région est dominée par des formations présentant des pentes de plus de 12%. Par ailleurs, la partie Nord-Ouest dispose d’étendues à pente ne dépassant pas les 4%. Actuellement, l’appauvrissement généralisé du sol à vocation agricole devient alarmant. L’érosion hydrique constitue la principale cause de l’appauvrissement du sol notamment par l’ensablement des rizières situées dans les bas- fonds. De son côté, le statut foncier des terres agricoles et agropastorales, caractérisé par l’absence de titre foncier des exploitants sur son principal capital, ne favorise guère les pratiques durables. Environ 75% des communes de la région Amoron’i Mania enregistre un très faible taux (moins de 10%) de propriété titrée (FOFIFA / INSTAT / Cornell – 2001).

Après avoir traité le cadre naturel nous allons maintenant traiter les dimensions sociales de l’Amoron’i Mania.

30 BATTISTINI, HOERNER J. M., 1986. « Géographie de Madagascar, EDICEF, Paris Vème, p. 71. 33

II.2. Une dynamique sociale tributaire de la disposition naturelle

La population ainsi que les infrastructures sociales de la région se répartissent de façon irrégulière sur certaines zones restreintes de la région.

II.2.1. Démographie L’étude de la population et de la démographie est particulièrement difficile dans la mesure où les données disponibles sont peu fiable (le dernier recensement officiel du RGPH remonte à 1993). Les données ont été consolidées à partir de l’année 2004 avec les données provenant des Districts, de l’enquête auprès des communes en 2007, et les monographies régionales et communales actuelles. En 1960, l’ensemble de l’ancienne province de Fianarantsoa regroupait près du quart de la population nationale. Les Districts représentatifs de l’actuelle Région Amoron’i Mania regroupaient à cette époque 4% de la population nationale.

TABLEAU 4 : NOMBRE D’HABITANTS ET TAUX D’ACCROISSEMENT ANNUEL PAR DISTRICT

Source : Région AIM, 2012

L’opposition physique constatée à différents points dans la région, se retrouve également au niveau de la démographie. Au niveau district, les trois Districts de l’Est (Ambositra, Manandriana, et Fandriana) regroupent 82% de la population sur 34% de la surface de la région. Cette tendance est constatée entre 2003 et 2004.

On a observé d’autre part que le District de Manandriana, l’un des derniers district créé à Madagascar est le plus densément peuplé des quatre. Les habitants sont les plus à l’étroit car ils ont chacun moins de 1 Ha en 2004 (1,4 Ha en 1993). A leur opposé, chaque habitant 34

du District d’Ambatofinandrahana dispose de plus de 5,5 ha même si cet espace a quasiment fondu de moitié en moins de 15 ans. Les habitants d’Ambositra et de Fandriana, continuent pour leur part à pouvoir prétendre à une surface aux alentours de 1 Ha chacun malgré le taux d’urbanisation plus élevés de ces deux Districts.

GRAPHIQUE 1: SURFACE DISPONIBLE PAR HABITANT

Source : Analyse de l’auteur, 2013

La forte disparité de l’occupation de l’espace justifie le taux de densité régional qui reste relativement faible (autour de 45 habitants par km2, soit 2,3 Ha par habitant) par rapport à la densité nationale.

II.2.2. Encadrement Social L’encadrement social s’intéresse à la distribution spatiale, le niveau ainsi que l’accessibilité des services sociaux de bases par rapport au besoin de la population. Dans ce sens, nous nous référerons principalement aux « huit Objectifs du Millénaire pour le Développement »31. Au fait, le secteur social est un des secteurs clé qui favorise la

31 Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), Millennium Development Goals en anglais, au nombre de huit, sont adoptés en 2000 à New York (États-Unis) par 193 États membres de l'ONU, et au moins 23 organisations internationales, qui ont convenu de les atteindre pour 2015. Ces objectifs recouvrent de grands enjeux humanitaires : la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile, la lutte contre plusieurs épidémies dont le SIDA, l'accès à l’éducation, l’égalité des sexes, et l'application du développement durable. 35

dynamique d’un groupe vivant sur le territoire régional. L’inventaire des équipements et la mesure des niveaux d’accessibilités de ces équipements nous permettraient de décrire les groupes ou les Communes vulnérables.

Si la santé est la principale priorité, l’accès aux connaissances et au savoir vient en second lieu. La prise en compte de l’existence d’équipements liés à la santé, l’éducation, aux loisirs et à la sécurité de la population est un des éléments essentiel au bien être de la population. Mise à part leur existence, connaître leur répartition au niveau du territoire régional est aussi un élément primordial.

Sur la base de différentes données obtenues, nous avons pu noter que l’essentiel des équipements (de niveau supérieur) sont concentrés au chef lieu de Région (Ambositra) et chefs lieux de District : Fandriana, Ambatofinandrahana et Ambovombe Centre.

En outre, l’insécurité constitue un problème fondamental de la Région Amoron’i Mania. Les districts les plus touchés sont Ambatofinandrahana et Manandriana. Ils sont même classés zone rouge, par rapport à la norme nationale de sécurité. Les districts de Fandriana et d’Ambositra sont classés zone bleue. Les brigades de la gendarmerie sont localisées au niveau des Chefs-lieux de Districts. Les unités à petite échelle sont dispersées dans les communes rurales. Etant classée zone rouge, la sécurité dans le district d’Ambatofinandrahana est plus renforcée. Il a reçu depuis peu une compagnie degendarmerie. Ambositra acceuille actuellement un groupement de la Gendermerie nationale. Les Chefs-lieux des Districts disposent chacun d'un commissariat de Police. Outre les camps militaires implantés à Soavina dans le district d’Ambatofinandrahana, un détachement militaire se trouve à Bemanta dans le district d’Ambositra.

Par ailleurs, la Région Amoron’i Mania ne dispose qu’un seul Tribunal de Première Instance situé dans le Chef lieu de la Région (Ambositra). Les audiences foraines ou tribunaux ambulants sont ainsi quelquefois de mise dans les chefs lieux de District.

Ainsi, le cadre de vie de l’ensemble de la population dans l’Amoron’i Mania ne satisfait pas les normes internationales. D’un point de vue de l’aménagement du territoire, ce constat nous mène à étudier un autre élément qui influe sur ce cadre de vie à savoir l’économie. 36

II.3. Une économie dominée par le secteur primaire

Sur la base de la Monographie régionale 2011, plus de 86% de la population sont des agriculteurs dans l’ensemble de la région. Les 4% sont des artisans et des ouvriers de type artisanal qui sont regroupés notamment dans le District d’Ambositra et de Fandriana. Les 3% sont dans le domaine personnel des professions intellectuelles et scientifiques partagés dans les District d’Ambositra et de Fandriana. Enfin, le reste est réparti dans diverses activités non agricoles dans le District d’ Ambositra.

GRAPHIQUE 2: RÉPARTITION DES SECTEURS D’ACTIVITÉS

Secteur I Secteur II Secteur III 2% 5%

93%

Source : Monographie de la Région, 2011

II.3.1. Secteur primaire : Amoron’i Mania, un territoire rural En 2012, l’agriculture tient une place importante parmi les secteurs d’activité dans la région. En effet, les données de 2012 permettent de constater que la majorité de la population (93%) dans la région travaille dans le secteur agricole. Ainsi, au cours de ces quinze dernières années, l’activité principale de la population de la Région Amoron’i Mania se résume dans le secteur primaire, essentiellement l’agriculture. La région mentionne que la superficie des cultures vivrières représente 98 % des surfaces totales cultivées dans la région. La riziculture arrive en tête avec 44%, suivie par les cultures du manioc (14%), du maïs (12%), de patate douce (10%) et de haricot (8%).

Les cultures vivrières : base de l’agriculture Les cultures vivrières constituent l’activité agricole la plus importante dans la région. En effet, la superficie des cultures vivrières représente 98 % des surfaces totales cultivées dans 37

la région. La riziculture arrive en tête avec 44%. Elle est suivie de loin par les cultures du manioc (14%), du maïs (12%), de patate douce (10%) et de haricot (8%).

En termes d’aménagement du territoire, la mise en valeur en riz, en manioc et en maïs seront spécifiquement considérés en tant que cultures principales dans la région. Sur les 30% mises en valeur dans la région, les 21% sont représentés par les rizières et le reste soit 9% sont destinés pour les autres cultures pluviales comme le manioc et le maïs.

De nouvelles cultures à l’origine d’un germe de changement dans la gestion du territoire agraire La Région d’Amoron’i Mania est souvent inscrite dans les projets de développement pour l’introduction des nouvelles cultures. Dans les années de la croissance de la société KOBAMA (années 1980), la population agricole a pratiqué la culture de blé initiée par cette société. Ceci est dû à l’élargissement ainsi qu’à l’extension des sites de culture et l’accroissement de la production en blé. Actuellement, cette pratique est toujours visible dans la région avec l’introduction de nouvelles cultures par d’autres projets.

La société MALTO32 a vulgarisé la culture de l’orge dans la région. Plusieurs communes pratiquent cette culture, particulièrement dans le District d’Ambositra et de Manandriana. Cette nouvelle culture industrielle dans la Région Amoron’i Mania correspond au développement de la société par l’extension des surfaces cultivées en orges, ainsi que par l’augmentation de la production. L’introduction de cette nouvelle culture répond surtout aux besoins industriels de la Région Vakinankaratra.

Les paysans les pratiquent dans les rizières durant la période de contresaison. Ces nouvelles cultures rapportent plus économiquement que les cultures de contresaison traditionnelle. Dans l’objectif d’une bonne production, les sociétés effectuent le suivi technique, les entretiens et fournissent les moyens matériels et techniques à la population. De plus, ces sociétés effectuent eux-mêmes les collectes auprès des paysans. Dès lors, la pratique de ces cultures assure des revenus fixes pour les familles.

32 Le Siège de la société est localisé dans la Région Vakinankaratra. Plusieurs Communes dans cette Région Vakinankaratra pratiquent également cette culture. 38

II.3.2. Secteur secondaire : Le Zafimaniry à l’origine de l’identité de la région Il s’agit essentiellement de l’art Zafimaniry, de la place des entreprises industrielles dans la région et de la part du tourisme dans les activités économiques de la population.

Ambositra : capitale de l’Artisanat malagasy L’art Zafimaniry est une activité essentiellement unique dans l’ensemble de l’Ile. En effet, la présence du village Zafimaniry qui est classée patrimoine mondial de l’UNESCO33, permet à la Région, de se positionner comme la capitale de l’artisanat Malagasy. Le village Zafimaniry le plus visité est localisé dans la Commune d’.

Néanmoins, les villageois des Communes d’Antoetra, d’Ambohimotombona I et II, et d’Ambinanondrano sont les principaux sculpteurs artisanaux de l’art Zafimaniry.

Outre l’art Zafimaniry, il existe également dans la région d’autres activités artisanales. Il s’agit essentiellement de la sculpture, la marqueterie, la vannerie, l’ébénisterie et le travail de la soie. La sculpture et la marqueterie sont particulièrement une activité de la population d’Ambositra. En effet, on recense plusieurs magasins, galeries de vente et des ateliers œuvrant principalement à la sculpture, à Ambositra. Dans le district de Fandriana, la population féminine semble tirer davantage de la pratique de la vannerie.

Une région favorable à la sériciculture Dans la région, il existe trois principaux sites de la forêt de Tapia : au nord de la région, à l’ouest et dans le sud de la région. La population aux alentours de ces sites ne pratique pas le tissage de la soie. Elle vend les produits issus de la forêt comme les cocons « sauvages » aux localités qui sont réputés pour le tissage. Ce sont les villageois de , et d’Ambositra. Il existe également des collecteurs qui s’approvisionnent directement auprès

33 La marqueterie Zafimaniry est finement sculptée dans du bois patiné. Cet art est lié au peuple « Zafimaniry » qui vit dans une région de forêts, située à 40 km direction Sud-Est d’Ambositra,. Ce savoir-faire du travail de bois des Zafimaniry a été proclamé par l’Unesco, chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité le 7 novembre 2003. Depuis 2005, un plan d’action de sauvegarde de ce patrimoine a été mis en place. Parmi les réalisations, le dépôt d’un label Zafimaniry à l’OMAPI, le renforcement des capacités des Zafimaniry à travers la formation d’animateurs culturels, de guides touristiques et une formation en « normes & qualité ». 39

de la population riveraine de la forêt. En matière de collecte de cocons de soie sauvage, la Commune d’Ambatofinandrahana produit annuellement environ 14.000 Kg de cocons. Malgré la forte potentialité en ressources de Tapia de la région, la transformation et le tissage semblent peu développés dans la zone du District d’Ambatofinandrahana.

La Commune d’, arrive à fournir sur le marché environ 11.000 Kg de cocons sauvages par an. La moyenne étant de 8,38 Kg de cocons récoltés par hectares de surface de Tapia. L’exploitation de la filière ver à soie sauvage ou « Landy be » constitue une activité génératrice de revenus non négligeables pour les riverains des forêts de Tapia.

La soie est principalement produite par les femmes. Pour ces dernières, elle constitue une source plus importante de revenu que d’autre activité agricole telle la production du riz.

Industries de renommée La principale industrie extractive dans la région est la société MAGRAMA. Historiquement, l’exploitation de marbre dans la région, principalement dans le District d’ Ambatofinandrahana, a commencé l’installation de la SEVMACAM en 1967. L’activité d’exploitation de cette société s’est arrêtée dans les années 80. Par la suite, la société MAGRAMA a repris l’exploitation qui a commencé dans les années 90. Ainsi, Ambatofinandrahana est une partie de la région dont l’exploitation industrielle est connue depuis les années 60. De 2004 à 2008, les productions annuelles sont plus ou moins stables à 5.000 tonnes environ. A noter que les marbres d’Ambatofinandrahana font partie des meilleures qualités au monde.

AFOMA est la seconde unité industrielles qui fait la fierté de l’Amoron’i Mania. Outre cette société industrielle, il existe également une société d’extraction de dolomite, du kaolin et de la calcite. Il s’agit également d’un ancien site d’exploitation depuis des années. En effet, le site a été géré par une société d’État : SOMADEX. Actuellement, l’exploitation est assurée par une société privée : PROCHIMAD, depuis l’année 2000.

Ainsi, l’industrie ne figure pas dans les principaux axes de développement économique dans la région. En est-il de même pour le secteur tertiaire ? 40

II.3.3. Secteur tertiaire : Lieu de transit des produits Nous illustrerons cette section à partir de deux secteurs particuliers : le marché de zébus et le tourisme qui tous deux bénéficient du transit des flux. En effet, la région est un passage obligé des zébus de l’Ouest et du Sud qui sont transportés vers les grands axes consommateurs comme Antsirabe et Antananarivo et vers la grande destination touristique du grand sud. Pour ce qui est du commerce, il est surtout constitué par le marché de bétail, le marché des produits locaux (agricoles et artisanat) et le commerce de gros.

Un territoire sur la route des zébus Le marché de bovidés tient une place importante dans le commerce dans la Région Amoron’i Mania. Le recensement de la Région enregistre 15 marchés de bovins dans l’ensemble de la région. La Région mentionne d’ailleurs que le marché de bétail à Ambositra est très important et tient, la quatrième place après Tsiroanomandidy, Ambalavao et Ihosy pour ce qui est du commerce de bovins à Madagascar. Il cite également que les boeufs en provenance de la Région de Menabe transitent dans leur grande majorité par le marché d'Ambositra (plus de 100 têtes chaque samedi), pour être évacuées ensuite soit vers la côte Est (Vatomandry, Mahanoro, Mananjary, Manakara) via Sandrandahy ou Fandriana, soit vers Antsirabe et Antananarivo.

Faible production mais plusieurs produits mis sur le marché Après le travail de la terre et l’artisanat, les Betsileo sont réputés pour leur qualité de commerçants patients. Certaines localités comme Imady sont même devenues des références nationales pour leurs pratiques mercantiles. Les produits locaux comme les produits agricoles sont vendus par les paysans sur les marchés communaux, quotidiennement ou hebdomadairement. Ces produits agricoles sont surtout le riz et les autres produits vivriers. La fluctuation du prix du riz sur le marché varie de la période de récolte à la période de soudure.

Le tourisme : un secteur d’avenir Comme il est déjà mentionné dans la partie du diagnostic physique, la région est dotée d’une riche biodiversité notamment en formation forestière. En effet, elle détient une partie du corridor Fandriana-Marolambo. Comme il est mentionné dans le site du Comité Multi- 41

local de Planification ou CMP, la Région Amoron’ i Mania renferme une biodiversité unique surtout dans sa partie orientale, 95% des espèces (animales et végétales) de ce corridor Fandriana-Marolambo sont endémiques de Madagascar. Ainsi, la présence de ce corridor est un atout majeur pour la région en termes de sites touristiques. La Région Amoron’i Mania fait partie de l’axe touristique du grand Sud de Madagascar, la voie touristique le plus fréquentée du pays. Ambositra, demeure actuellement le principal point de halte. Le tourisme est une activité économique induite par le positionnement sur la RN7 et par la curiosité suscitée par la renommée de l’artisanat découlant de la notoriété de l’Art et du patrimoine culturel Zafimaniry. PHOTO 3 : HABITAT ZAFIMANIRY

Source : Cliché de l’auteur, 2012

Le développement du tourisme vers les sites à fortes potentialités est toutefois compromis par la basse qualité des infrastructures : énergies, routes, hôtels, etc. De nombreux acteurs commencent à se mobiliser pour développer de manière durable le secteur (artisans individuels ou regroupés, institutions d’appui au développement, etc.).

Le tourisme joue un rôle important dans l’économie de la région. Les sites visités dans la région sont entre autres la capitale de l’artisanat, les sculpteurs Zafimaniry et le village de Soatanana pour la particularité des vers à soie domestique. En tant que patrimoine mondial, il existe un circuit de 6 jours pour la visite des Communes œuvrant dans la sculpture traditionnelle Zafimaniry. L’art Zafimaniry est actuellement fragilisé par le développement de la sculpture à Ambositra plus ou moins moderne et par la rareté des gros bois pour la fabrication des produits comme les grandes tables. 42

Outre l’art Zafimaniry, il existe d’autres potentialités dans la région comme la zone forestière de COFAM : Corridor Fandriana Marolambo, des grottes, des sources thermales, quelques sites royaux et des chutes d’eau.

II.4. Flux : l’effervescence d’un territoire

Dans le cadre de l’étude de l’aménagement du territoire de l’Amoron’i Mania, il est crucial de traiter la mobilité des personnes ainsi que les flux de marchandises, tant en matières premières qu’en produits finis. Aussi, les flux, leur intensité et leur nature façonnent-ils la dynamique du territoire. Ils peuvent être saisonniers (les flux sont alors à double sens) ou permanents. Deux sortes de flux organisent le territoire à savoir les mouvements de population et les mouvements de marchandises.

II.4.1. Plus d’émigration que d’immigration L’école Néo classique explique la migration comme un moyen de permettre à la société d’atteindre un équilibre optimal pour les ruraux34. Cet équilibre se décline à l’égalisation des productivités, des revenus, et le taux de croissance dans l’espace. Du point de vue économique, les migrations sont donc un élément positif qu’il faudrait encourager. Cela est dans l’intérêt des régions pauvres, donc les régions d’émigration35. Seuls les flux migratoires des secteurs ou régions « sous-développés » vers les secteurs ou régions développés36, et seulement eux, constituent un processus d’ajustement à l’équilibre optimal.37 Aussi, la principale cause déterminante des migrations serait-elle la différenciation spatiale des revenus (du moins ce que le candidat à l’émigration perçoit). L’émergence de nouvelle théorie explique la migration comme étant l’expression de la

34 Résorption du chômage, productivité élevée des facteurs de production restants, etc. 35 Gold R., Mars-Avril 1968. « Interregional factor transfers and regional unemployment » - Journal of Political Economy. 36 Salaires rigides, chômage, forte intensité capitalistique 37 Salaires flexibles, faible productivité du travail, production de biens « labor-intensive » 43

liberté du migrant, et non pas comme le fruit d’une contrainte.38 Elle exprime la recherche d’une localisation entendue comme le moyen d’une promotion, d’une accession à un environnement qui permet l’insertion dans un cadre technologique supérieur. La migration qui part des espaces relativement pauvres vers les espaces riches, a pour premier effet de différencier les taux de croissance des espaces au bénéfice des espaces de migration. Elle permet aux régions attractives d’accroître leur potentialité humaine, au détriment des zones d’émigration.

Bref, une frange de population quitte volontairement un territoire, qui n’est plus en mesure de satisfaire les besoins socio économiques attendus. En conséquence, elle migre vers un territoire d’accueil présumé d’être prospère.

Migration externe Face à des ressources foncières à la limite de la saturation39, les peuples agricoles du Betsileo Nord rejoignent les vastes bassins rizicoles de l’Ouest40 et moyen Ouest41. Le mouvement de la population est généralement saisonnier. Des départs massifs sont organisés à la veille des périodes sollicitant d’importante main d’œuvre agricole. A l’issue de tel déplacement, bon nombre des émigrants se convertissent en « ouvrier agricole » si au départ ils mettaient en valeur leur propre terrain. Toutefois, certains d’entre eux deviennent des propriétaires terriens, qui à leur tour font travailler d’autres migrants. Amoron’i Mania est également connue à travers une diaspora éparpillée dans tout le pays, mais aussi à l’étranger. Elle est essentiellement dans le commerce et les métiers intellectuels.

Migration interne Les bassins agricoles aménagés à l’intérieur de la Région, tels que la plaine de Soavina – et le plateau de Sahatorendrika et Isandra – , attirent également un flux de migrants très important. Ce genre de migrant vient principalement de la partie centrale (District d’Ambositra) et la partie septentrionale (District de Fandriana) de

38 Aydalot P. et al., 1972. « Les migrations » - tem espace n°3. 39 Qualité pédologique et superficie disponible 40 A Marovoay de la Région Boeny, dans la plaine d’Alaotra pour la partie orientale de l’île, 41 Délimité par l’axe Mandoto - Tsiroanomandidy jusqu’à la frontière de la Région Menabe, au niveau de Miandrivazo 44

la région. Les différents métiers inhérents à l’exploitation de la filière « alcool local » s’accompagnent d’important déplacement de personne.

II.4.2. La mobilité des biens (marchandises ou matières premières), force de l’échange commercial Les échanges commerciaux sont toujours accompagnés par des mouvements de biens à l’intérieur et/ou à l’extérieur de la région. Quelques produits méritent d’être évoqués afin de cerner l’ampleur, l’intensité et la nature des circuits empruntés.

Le riz, une denrée stratégique maîtrisée par un nombre restreint d’acteurs travaillant dans un périmètre limité : le centre de la région Les bassins rizicoles de Soavina – Ambondromisotra et de Manandriana servent de lieux de collecte de paddy. Ce sont les opérateurs locaux et régionaux qui assurent l’exploitation. Généralement, les produits sont acheminés vers Ambositra. Il est à noter que cette ville constitue le centre nerveux des envois vers les centres de consommations au niveau de Vakinankaratra et Analamanga. Par ailleurs, des collecteurs venants de Vakinakaratra profitent de la proximité du bassin rizicole de Soavina – Ambondromisitra pour acheminer les paddy directement vers cette région.

La soie, une filière tournée vers les marchés extra régionale Sahatsiho Ambohimanjaka, Amoron’Ankona et Ambatofinandrahana, zones abritant les forêts de Tapia, alimentent en cocons les lieux de tissage situés à Soatanàna et Sandrandahy, pour servir de matière première à la filière soie. En général, les produits dérivés de la soie sont collectés par des commerçants spécialisés. Ces derniers les emmènent à Ambositra, qui est le point de ralliement des envois vers les centres de consommation du nord.

Bois précieux et semi-précieux de l’Est constituent les matières premières de l’artisanat destiné à quitter la Région Les “nato”, les palissandres et autres bois utilisés dans l’artisanat, proviennent du corridor forestier. Ces bois parviennent au niveau des artisans Zafimaniry et ceux travaillant à Ambositra, après 8 à 12 heures de transport à dos d’homme. 45

La filière « alcool local » anime la partie orientale de la Région A la lisière du corridor forestier de l’Est, des plantations de cannes à sucre se sont développées durant une période assez longue. Les cannes sont essentiellement distillées pour obtenir un abreuvage. Quelques dénominations sont affectées à ce genre d’alcool, notamment, galeoka, toaka gasy, ambodivoara, etc.

Le marché de Fahizay dans le District d’Ambositra et celui de dans Fandriana, organisent le commerce « illicite » du produit. Ces deux centres alimentent également le réseau qui approvisionne les grandes villes.

Les zébus de l’Ouest transitent par l’axe RN7 pour finir ailleurs Des marées de zébus partent régulièrement de la partie occidentale (, Mangatamboahangy) de l’Amoron’i Mania et même d’Ikalamavony de la Haute Matsiatra, pour atteindre dans un premier temps le marché hebdomadaire d’Ambatofinandrahana. Une partie des lots est transportée directement vers la zone de Betafo de Vakinankaratra. La majeur partie poursuit son itinéraire vers le marché d’Ambovombe centre et finalement s’acheminer vers Ambositra. D’Ambositra, les grossistes acheminent les bêtes vivantes vers les centres de consommations comme Vakinankaratra et Analamanga.

Mines à deux vitesses : les grands en envoi direct et les petits diffus Les produits des industries minières assez importantes (exemples : MAGRAMA pour le marbre, PROCHIMAD pour les dérivés du calcaire, etc.) sont transportés directement vers leurs points de vente. Ces derniers sont généralement implantés dans différentes villes du pays. Les petits exploitants miniers tels que les orpailleurs, les chercheurs de pierres précieuses et autres spéculateurs cèdent leurs produits auprès des collecteurs ambulants. Ensuite, ces derniers ramènent les marchandises vers les centres urbains.

Ambositra apparaît comme le centre stratégique de la Région, à travers lequel la quasi- totalité des échanges de biens transite. De plus, il semblerait qu’Amoron’i Mania alimente en produits agricoles, artisanaux et miniers, de façon soutenue, les centres de consommations de Vakinankaratra, Analamanga et le pays tout entier. Au fait, la région est plus tournée vers le Nord que vers le Sud, encore moins vers l’Est et l’Ouest 46

Bref, une opposition subsiste effectivement entre la partie centrale et orientale d’une part, et la partie occidentale de l’Amoron’i Mania d’autre part. Une opposition se manifestant non seulement par rapport aux dispositions naturelles mais aussi sur le plan social et économique. Nonobstant, plusieurs traits caractéristiques sont rencontrés à travers tous les quatre districts de la Région. Ces contrastes sur un même fond qu’est le Betsileo Nord constituent les originalités géographiques de l’Amoron’i Mania.

47

CHAPITRE III : ANALYSE PROSPECTIV E

Par définition, la prospective, dans ce cas sur le territoire régional, est l’étude des avenirs possibles de la région, pouvant servir de base à la réflexion sur les stratégies d’aménagement du territoire. Dans le cadre de l’élaboration d’un schéma d’aménagement, la démarche prospective aboutirait à une représentation schématisée de l’espace régional qui consiste à identifier les composantes essentielles du fonctionnement du territoire régional et constituer une base de représentation cartographique pour les scénarios d’aménagement. Pour ce faire, une démarche a été adoptée afin d’identifier les facteurs déterminants quant à l’étude prospective territoriale de l’Amoron’i Mania.

III.1. La démarche d’analyse prospective

La méthodologie comprend essentiellement quatre (04) principales étapes : i) la détermination des enjeux territoriaux, ii) la réalisation de l’analyse SWOT42, iii) l’analyse axée sur des thématiques spécifiques, iv) l’élaboration de scénarios d’aménagement.

III.1.1. Détermination des enjeux territoriaux Les membres du Comité Régional d’Aménagement du Territoire (CRAT) et la Région étant les premiers acteurs concernés pour la réalisation du schéma régional, ont été formés sur la prospective stratégique. D’une part, cette démarche permet aux membres de la CRAT et la Région d’appréhender les étapes à suivre pour déterminer les enjeux territoriaux et les défis dans le cadre de l’aménagement du territoire. Il est question de collecter les points de vue, les appréhensions, les ambitions des représentants des Districts et des Communes dans le domaine de l’aménagement du territoire et notamment du développement régional. L’objectif de cette démarche est de déterminer les principaux enjeux territoriaux de la Région et les défis en termes d’aménagement du territoire. Les détails quant à la mise en œuvre de cet exercice sont reportés dans l’annexe du présent document (Annexe n°3)

42 Strength, Weakness, Opportunity, Threat : analyse consistant à identifier les forces, faiblesses, opportunités et menaces 48

III.1.2. Analyse SWOT Dans le cadre d’une prospective, il est également important de déterminer les forces et faiblesses, ainsi que les opportunités et les menaces dont la Région Amoron’i Mania dispose. Cette démarche a été notamment alimentée par les connaissances et les éléments du diagnostic du territoire. L’identification des éléments qui constituent cette analyse SWOT facilite l’indentification des options d’aménagement donc de construire le scenario d’aménagement.

III.1.3. Analyse axée sur des thématiques spécifiques Suite aux précédents exercices, l’étape suivante consiste à dégager les perspectives et les projections sur le devenir de la région à partir de l’analyse des principaux thèmes issus du diagnostic territorial (espace/société/aménagement). Plus précisément, nous allons développer une prospective démographique, une prévision économique (qualitative et quantitative), une prospective sur l’état de l’environnement et une prospective sur l’armature urbaine. Cette démarche permet de définir les tendances ou les images probables de chaque thème sur le devenir de la Région, à partir des différentes variables pouvant influencer l’avenir de la Région comme l’effectif de la population, la croissance économique, la superficie des zones boisées, etc. Les résultats de chaque thème alimentent ainsi l’élaboration des scénarii d’aménagement du territoire.

III.1.4. Élaboration des scénarios d’aménagement A la lumière des différentes analyses précédentes, cette étape consiste à manier les variables, les images possibles, les tendances, à les interchanger pour construire différents « schémas » d’aménagement possibles. Il s’agit des scénarios probables qui ont été présentés et explicités devant les membres du CRAT. Ces scénarios ont servi de base et de support pour la construction du scénario d’aménagement désiré par la Région. Ce scénario désiré fut premièrement construit grâce à des exercices individuels et des débats collectifs. On présentera tous les facteurs déterminants qui ont permis de dégager les tendances lourdes. Le tableau 5 résume les démarches de notre analyse prospective : 49

TABLEAU 5: LES DÉMARCHES DE L’ANALYSE PROSPECTIVE

Etape Thème Objectif de la démarche Approche Résultats

1 Formation des acteurs Appropriation par les acteurs régionaux des principes de - Formation sur les différentes étapes de la prospective - les enjeux du territoire sont sur la prospective la prospective stratégique, afin que tous les exercices sur stratégique (support de formation en annexe) identifiés et hiérarchisés stratégique la prospective puissent être menés par ces acteurs - les défis sont énumérés régionaux.

2 Exercice sur la Identifier les grands enjeux et défis du territoire perçus - Participative à travers un Focus group détermination des par les acteurs régionaux - Travaux de groupe : exercices de détermination des enjeux territoriaux enjeux et défis d’aménagement qui est l’application de la formation sur la prospective stratégique. 3 Analyse SWOT (force – Déterminer les Forces, Faiblesses, les Opportunités et les - Réflexion à partir des connaissances de la Région et du - les Forces ; faiblesses, menaces faiblesse-opportunité- Menaces quant au développement de la Région diagnostic du territoire et opportunités quant au menace) développement de la Région sont déterminées 4 Etude technique sur les Identifier les perspectives et les projections sur le - Analyse thématique : - les variables pouvant influencer « prospectives par devenir de la Région à partir des principaux thèmes issus  Projection démographique ; l’avenir de la région sont thématique » du diagnostic territorial (espace/société/aménagement)  Prévision économique ; identifiés  Prospective sur l’état de l’environnement ; - les tendances/images probables  Prospective sur l’armature territoriale le devenir de la Région sont - identification des images extrêmes probables qualifiant décrites l’état de la thématique étudiée à l’horizon 2030 - les extrêmes qualifiant l’état de la thématique sont identifiés et décrits 5 Construction des Scénarios d’aménagement 5.1 construction des scénarii Esquisser des différentes « possibles » devenir de la Etude technique faite par le consortium qui consiste à - 2 scénarios extrêmement probables région grâce à la construction de scénarios probables combiner et inter- changer les différentes variables, et opposés concernant la « Région images extrêmes identifiés dans l’étape 4. en 2030 » sont décrits 5 .2 Validation des études Valider les résultats de l’étude prospective Présentation devant les membres du CRAT Etude prospective validée prospectives ainsi que du scénario d’aménagement

Source : Auteur, 2013 50

III.2. Les facteurs déterminants

III.2.1 Les grands enjeux d’aménagement de la région selon les acteurs régionaux Vision de la Région formulée en 2007 : « En 2015, la Région Amoron’i Mania dispose d’un cadre institutionnel bien gouverné, d’infrastructures physiques, d’un environnement économique et socioculturel favorables à la gestion rationnelle et durable de ses ressources naturelles et à la valorisation de ses potentialités riches et diversifiées au profit de l’amélioration de la qualité de la vie et du bien-être social de sa population. Le développement équilibré et harmonieux de la Région devient une réalité grâce à la participation plus accrue et dynamique de tous les citoyens – de plus en plus motivés et engagés - dans les actions de développement.».

Certes en 2013, cette vision semble utopique mais sa possible concrétisation dans un autre future est conditionnée par l’instauration de 4 situations de base formulées même dans cette vision que sont : cadre institutionnel bien gouvernance, infrastructures physiques, environnements économique et socioculturel favorables. Les enjeux locaux et régionaux obtenus à partir des exercices participatifs ont été hiérarchisés et classés ci-dessous selon leur contribution à ces 4 situations souhaitées.

51

TABLEAU 6: LES ENJEUX LOCAUX ET RÉGIONAUX

Axes Principales institutions / personnes Enjeux majeurs selon les acteurs stratégiques morales concernées Gouvernance :  Effectivité de la transparence et la 1. Collectivités territoriales confiance mutuelle dans la gouvernance Décentralisées premièrement la locale Région  Capacité d’encadrement des CTD 2. Les Services déconcentrés qui (structure de proximité, administration assurent au niveau local l’application de proximité, encadrement des programmes d’action sectoriels territoriale,subsidiarité)  Effectivité du pouvoir de l’autorité locale Environnement 1) Maîtrise de la sécurité 1. STD Sécurité, STD Travaux socioculturel 2) Equité et inclusion sociale publics et transport qui devrait assurer favorable : 3) Attachement à la tradition la bonne circulation des biens et personnes 2. Ministère de la population, Commune et Société civile 3. Leaders au sein de la société Environnement  Ouverture territoriale pour la 1. Ministère du transport économique circulation des biens et personnes à 2. Ministère du Tourisme, Région, favorable: travers la réhabilitation et la Communes construction de routes (inter- fokontany, 3. Région inter-communal et interrégional,)  Développement du tourisme  Attractivité et promotion des investissements pour le développement du territoire Infrastructures  Normalisation quantitative et 1. Tous secteurs confondus physiques qualitative des équipements et 2. Ministère de l’Environnement, favorables : infrastructures socio économiques Région et Communes  Equilibre de l’environnement naturel : adaptation de l’environnement

Source : Auteur, 2013 52

Une analyse SWOT approfondie a été formulée par le Plan Cadre de Développement Régional (PCDR). Les éléments du diagnostic et des phases de concertation du SRAT apportent des éléments de synthèse et de spatialisation de cette analyse.

La partie orientale de l’Amoron’i Mania regorge de potentialités liées à sa biodiversité et à son patrimoine culturel ; mais des menaces importantes liés à la pression démographique et l’activité humaine pèsent sur cet espace identitaire de la Région.

La partie centrale est caractérisée par une bonne ouverture extrarégionale facilitée par la présence de la RN7, par une concentration d’équipements et d’infrastructures socio économiques et par un capital humain important. Paradoxalement, les systèmes d’activités développés autour de l’économie de subsistance et le poids démographiques caractérisant la zone ne font qu’accentuer les pressions sur le foncier. Des efforts de reboisement initiés depuis un demi-siècle ont actuellement apportés aussi bien des ressources forestières importantes (pin et eucalyptus) mais aussi des menaces d’envahissement. A noter aussi la présence et l’intervention de plusieurs projets de développement dans cette zone constitue une grande opportunité.

Une partie occidentale qui a une potentialité légendaire (vaste espace cultivable avec une grande potentialité minière) présente parallèlement des faiblesses légendaires que sont l’insécurité et l’enclavement.

Une zone tampon entre les parties occidentale et centrale est intéressante en ce sens qu’elle présente un espace cultivable important avec une concentration moyenne de population et sans aucune menace particulière. Cette zone est une opportunité évidente pour la Région.

Des Facteurs communs à toute la région : des forces et opportunités importantes (potentiel énergétique/touristique, capital humain, population à vocation agricole et commerciale, proximité et facilité d’échange avec les autres Régions, etc.) face à des menaces et faiblesses persistantes (phénomène de lavakisation, poids de la tradition, non maîtrise de nouvelle culture, retombées du potentiel minier mal perçues, etc.)

53

FIGURE 2 : SCHÉMATISATION DE L’ANALYSE SWOT DE L’AMORON’I MANIA

Source : Conception de l’auteur/Cabinet ATW GEOSYSTEM, 2012 54

III.2.2. Les facteurs déterminants de l’aménagement de l’Amoron’i Mania selon le SNAT Des facteurs déterminants de la prospective ont été déjà identifiés dans le cadre des études du SNAT (Schéma National d’Aménagement du Territoire).

Il s’agit notamment :

- De la vocation de la RN7 en tant qu’élément structurant les espaces qu’elle dessert en tant qu’espace de croissance spécifique. Dans ce sens, le développement du tourisme ainsi que les activités connexes faisant de l’axe Sud la première destination touristique du pays en est la principale caractéristique. Ceci se traduit pour Amoron’i Mania par le positionnement des communautés de commune organisées autour du produit artisanal et écotouristique de l’Est de la région en tant que pôle touristique de l’Amoron’i Mania. La zone Imady Ala se veut être la capitale de ce pôle. - De l’extension du rayonnement de l’espace de croissance du pôle de croissance Antsirabe qui atteindra Ambositra. La principale caractéristique est le développement de la filière agro- alimentaire. Ainsi, les principales orientations économiques d’Amoron’i Mania sont nécessairement influencées par la production agricole, et /ou la transformation agricole avec ou sans développement du tissu industriel. - Du rayonnement de l’espace de croissance polarisé par Fianarantsoa dont la principale caractéristique est le développement local. - La Région Amoron’i Mania se trouve entre deux pôles agro-industriels importants et dans l’aire d’influence de la métropole nationale

55

FIGURE 3 : L’AMORON’I MANIA DANS LE SNAT

Source : VPDAT, 2012

Ces éléments ont permis, a priori, d’identifier les différentes possibilités de l’avenir économique de la région, sur lesquels se sont ancrés les débats ainsi que les choix des « images » désirées concernant les options économiques traduites en termes d’aménagement de la région.

56

III.2.3. Les politiques sectorielles ayant des impacts sur l’aménagement de la région La Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire (PNAT), élaborée et validée en 2008, a pour objectif général de contribuer au développement de l’économie nationale en se basant sur la promotion de l’économie de marché tournée vers l’exportation de biens et de services dans le respect des hommes, de la complémentarité des Régions et de la préservation de l’environnement. Elle comprend six (6) orientations stratégiques, et 17 axes d’intervention tel que décrit le tableau 7 :

TABLEAU 7: LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET AXES D’INTERVENTION DE LA PNAT

Les orientations - Efficience territoriale stratégiques : Développement des régions - - Promotion des zones significatives - Gestion durable des ressources naturelles - Développement urbain - Maîtrise des données et de la communication Les axes - Elaboration du Schéma National d’Aménagement du Territoire d’intervention : Renforcement institutionnel du département chargé de l’AT - - Mise en place du Comité Nationale d’Aménagement du Territoire - Elaboration des Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire - Appui à la mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration - Mise en place du Comité Régionale d’Aménagement du Territoire - Promotion des externalités - Relance des grandes opérations d’aménagement et du développement - Protection et valorisation des espaces naturels - Mise en cohérence des visions sectorielles sur l’utilisation et la consommation d’espaces soucieux de la vulnérabilité de l’environnement

- Aménagement foncier - Restructuration des secteurs - Reconquêtes des centres villes - Programmation des équipements structurants 57

- Projet urbain pour la capitale - Production et normalisation des informations territoriales - Mise en réseau des acteurs Source : Vice-Primature charge du Développement et de l’Aménagement du Territoire, 2013

Afin de pouvoir mener à bien l’élaboration des scénarios d’aménagement, il est essentiel de prendre en compte les dynamiques sectorielles, susceptibles d’avoir une influence directe sur l’utilisation du sol. Actuellement, plusieurs secteurs ont déjà fait l’effort de mettre en place leurs politiques de développement, qui sont traduites ensuite en plan stratégique. Nous retenons dans le cadre du SRAT, des secteurs jugés avoir une influence significative sur l’occupation spatiale, notamment, les secteurs du transport, de l’environnement, de la de la santé publique, de l’éducation, de l’énergie et de l’industrie.

a) Le secteur Transport

La vision nationale en matière de transport est décrite dans la Politique Nationale du Transport, qui été élaboré en 2004. Elle est traduite en plan sectoriel de transport, relatif à chaque sous secteur, notamment, le sous secteur routier, sous secteur maritime, sous secteur aérien. Dans le cas d’Amoron’i Mania, les sous secteur des transports terrestre est le plus crucial. La Région est située à moins de 300 km du premier aéroport international du pays et ne dispose pas de voies d’eau apte à développer le transport maritime et fluvial en son propre territoire. Le plan sectoriel de transport, qui a été établi sur un horizon de 16 ans (2004-2020) donne les futurs projets routiers. Concernant la Région Amoron ‘i Mania le plan sectoriel de transport routier prévoit la réhabilitation de :

 la RN35 reliant la Région Amoron’i à la Région Menabe : cet axe part de la localité d’Ivato en passant par Mangataboahangy et joignant la RN 34 sur ;

 l’axe entre Fandriana- Anosiben’ala.

b) Le secteur Environnement

La politique nationale en matière d’environnement est décrite dans le Plan d’Action Environnementale, qui a été établi en 1991. Ce plan a été renforcé par la déclaration de 58 l’état Malgache à Durban en 2003 (Afrique du Sud), concernant l’augmentation des superficies à conserver à 5.000.000 ha, soit environ 10% de la superficie totale. La mise en œuvre de cette déclaration est actuellement en cours au niveau des différentes régions de Madagascar et plusieurs sites potentiels de conservation ont été identifiés. Pour le cas de la Région Amoron’i Mania, la forêt d’Itremo et le corridor forestier Fandriana- Marolambo ont été identifié comme sites potentiels de conservation.

En outre, les secteurs santé, éducation, énergie, industrie, habitat et tourisme ne sont pas en restes.

III.3. Les prospectives territoriales

A partir des axes du diagnostic territorial (espace – société – aménagement) et du résultat des focus group, quatre thématiques ont été retenue pour ancrer la réflexion prospective : i) la projection démographique, ii) la prospective économique, iii) la prospective environnementale, iv) et enfin la prospective concernant l’armature territoriale

Les perspectives concernant les devenirs de ces quatre thématiques construiront le scénario d’aménagement de la région.

III.3.1. Les Projections démographiques (Cf. Annexe 4) La prospective démographique consiste à anticiper l’évolution future des forces motrices : la démographie et les activités économiques et à imaginer les stratégies que les acteurs pourraient développer pour s’adapter aux conséquences de la croissance démographique.

Sur une période de 11 ans (1993 – 2004), le taux d’accroissement naturel annuel régional de 3,8% est le plus probable et considéré pour la projection démographique de la Région. A cet effet, les taux d’accroissement naturel annuel de la population de chaque District seront également considérés dans la projection de la population au niveau des Districts. Généralement la tendance de la population reste à la hausse dans la Région Amoron’i Mania. Ce taux varie de 2,2 à 6,6% si l’on prend le temps de faire une analyse par District. 59

Consolidé au niveau de la Région, ce taux est de 3,8%, légèrement supérieur au taux de croissance démographique national.

GRAPHIQUE 3 : LA PROJECTION DÉMOGRAPHIQUE LA PLUS PROBABLE

2 500 000,00

2 000 000,00

1 500 000,00

Population 1 000 000,00

500 000,00

0,00 1993 2004 2010 2020 2030 District Ambositra 3,50% 171 679,00 250 646,14 308 108,10 434 616,91 613 070,07 District Ambatofinandrahana 6,70% 87 927,00 179 444,80 264 799,64 506 479,16 968 736,75 District Fandriana 2,20% 143 592,00 182 427,41 207 871,75 258 407,09 321 228,00 District Manandriana 3,40% 68 407,00 98 815,82 120 767,40 168 715,54 235 700,49 Total Région (Somme des disctricts 471 605,00 711 334,17 901 546,89 1 368 218,70 2 138 735,30 Region synthethisé 3,80% 471 605,00 710 803,06 889 064,79 1 290 942,64 1 874 478,57

Source : Calcul de l’auteur, 2013

- La population doublerait tous les 19 ans avec un taux d’accroissement naturel annuel régional de 3,8%. Elle atteindrait de 1.875.671 habitants en 2030. la population régionale est très jeune avec une majorité d’entre elle dans la classe d’âge de 0-14 ans

- La Région dispose d’un taux de fécondité élevé avec 8 enfants par femme

- La population active de 40-59 ans connaitra un fort renouvellement avec un indice de 19 jeunes de 15-39 ans pour une personne âgée.

- Si les valeurs de ces différentes variables démographiques restent constantes la population de 2030 serait toujours dynamique et active.

60

III.3.2. Perspective économique La place des projets économiques ou plutôt des projections voire des prévisions économiques est capitale. En effet, sur le scénario d’aménagement à monter, devraient être projetées les orientations économiques de la Région. Dans ce sens, les dimensions suivantes devraient être prises en compte : la localisation des activités, la nature des activités selon qu’elles soient rattachées à un secteur économique précis ainsi que l’envergure des activités.

Objectif : Une prospective économique permet d’identifier les différentes possibilités en termes de devenir de l’économie régionale. Sa structure par secteur, son envergure dans l’espace.

Démarche spécifique : La démarche fut basée sur une étude qualitative issue premièrement de l’analyse diagnostique, deuxièmement des exercices participatifs menés au niveau des acteurs régionaux.

Variables et déterminants : Les variables et déterminants qui influeront la structure de cette économie sont :

- l’expansion des deux pôles Antsirabe et Antananarivo, en termes de marché. En effet, Ambositra se trouve dans l’hinterland43 d’Antsirabe et, à travers Antsirabe, dans l’hinterland d’Antananarivo

- l’incitation des politiques nationales en termes d’économie de marché, la région est alors invitée à se tourner vers les autres régions notamment à travers l’agriculture de marché

- l’incitation des politiques nationales en termes d’économie en général, spécifiquement la politique industrielle, la politique énergétique. Ces politiques se traduisent concrètement dans les divers plans de développement de la région.

- Le contexte national et régional du marché concernant la place des différentes filières économiques, agricoles ou non.

- La qualité de l’environnement qui constitue la réserve de matières premières.

43 zone d'influence et d'attraction économique 61

a) Analyse qualitative : prévision qualitative de chaque secteur économique Secteur primaire :

- Percée d’une ouverture vers Vakinankaratra en tant « qu’espace de croissance ». Selon le SNAT, l’Amoron’i Mania est inscrite en tant qu’espace de la région Vakinankaratra, Antsirabe étant la deuxième ville du pays. Cela signifie que les dynamiques de cette Région auront des impacts notoires sur le développement de l’Amoron’i Mania. Actuellement seules les localités directement ramifiées à la RN7 entretiennent des échanges relativement fluides et régulières avec Antsirabe, à l’exception des secteurs de Fandriana qui connaissent une déprise de la population à cause de l’appauvrissement des terres agricoles.

- Continuité de l’exploitation des ressources forestières du moins pour les 5 prochaines années car aucun véritable programme de mise en œuvre d’activités de substitut n’est élaboré. Spécifiquement pour la zone Imadiala, la culture de canne à sucre à l’intérieur même du corridor forestier prend une très grande ampleur. Presque la majorité des communautés vivant dans cette zone s’adonne à la production de rhum local. Par ailleurs, le caractère encore rural de la population, en 2020, 2030, ainsi que les perspectives sur le développement de l’artisanat signifieront que les ressources ligneuses issues des forêts naturelles ou anthropiques tiendront encore une place prépondérante sur l’économie de la Région.

- Sans intervention notable pour le secteur élevage. Néanmoins, une meilleure structuration de l’élevage bovin dans l’ouest est à prévoir dans la mesure où cette zone est reconnue à forte potentialité. Par ailleurs, le développement des villes, donc l’augmentation de la population urbaine fera naître de nouveaux besoins en termes de produits de consommation urbaine. De ce fait, le développement des petites unités de production consacrées à l’aviculture, élevage porcin etc…sont prévisibles au niveau des localités périphériques urbaines.

- Continuité des spécialisations actuelles sur les filières dites phares telle que l’apiculture et la sériciculture certainement pour les 10 ans à venir grâce au programme de financement des projets de développement. 62

Secteur secondaire

- L’on assiste à une volonté politique de garder la place de l’artisanat en tant que premier produit économique de la Région, par contre la tendance fait entrevoir un déclin du secteur dans le cas où aucun redressement concernant les ressources premières utiles au développement du secteur n’est prévu (protection des forêts de Tapia notamment contre l’envahissement des pins, perdurer la disponibilité d’essence utile pour la fabrication de l’art zafimaniry). En autre, il est pertinent de rappeler que l’artisanat en tant que tel ne pourrait avoir une dimension à grande échelle, le cas échéant il perdrait sa valeur (produit unique, local, non industriel). Une véritable stratégie de structuration de la filière est donc à prévoir.

- Exploitation anarchique assez diffuse du secteur mine, mais avec démarrage des autres grands projets miniers. La politique nationale prévoit cet appel au développement du secteur minier, d’ailleurs les programmes de développement des industries minières actuellement installées dans la région se maintiendront pour les 20 prochaines années. En parallèle, sont prévues l’émergence de petites et moyennes exploitations qui s’organiseront autour des « vallées minières » et non trop loin des petits centres pour assurer un minimum de sécurité.

- Enfin le développement des industries autres que minières n’auront pas encore trop d’envergure, dans la mesure où ceci est grandement tributaire du développement du secteur énergétique. En tout cas, ces industries (petites ou moyennes) seront installées autour des villes. Le déclin de cette branche économique est à prévoir si aucun redressement n’est mis en œuvre.

Secteur tertiaire

- Essor prépondérant du tourisme mais l’Amoron’i Mania sera dans les décennies à venir une zone de transit dont l’essor dépend de l’essor du tourisme de l’axe grand Sud. la part du tourisme dans l’économie régionale sera de ce fait prépondérante. Néanmoins compte tenu du contexte politique actuel, le redémarrage du secteur ne sera réellement effectif que d’ici quelques années. Le secteur reste fragile. 63

- Essor sans précédent de tout ce qui est NTIC, notamment le développement de la téléphonie mobile. Il est envisageable que toutes les zones de la région seront couvertes par au moins un opérateur de téléphonie mobile, cela sera accompagné d’une multitude de services divers facteurs d’urbanisation.

- Les autres catégories du secteur tertiaire telle le commerce, les divers « petits » métiers accompagneront les villes, grandes ou petites. Leur importance sera proportionnelle à la taille des villes.

b) Possibilités d’évolution de l’économie de l’Amoron’i Mania En combinant ces perspectives tous secteurs confondus, quels seraient les images probables de l’aménagement du territoire traduisant le choix d’orientation économique ?

Le scénario n’est pas une prévision, ni l’expression d’un désir. Le scénario étudie les conditions dans lesquelles certains phénomènes peuvent ou pas se produire. Les scénarios conflictuels sont importants, révélant les contradictions entre lesquelles il faut choisir. Ainsi, dans le cas de l’Amoron’i Mania, les acteurs régionaux auront à choisir entre une économie à grande échelle et une économie à petites échelles mais diversifiées.

64

FIGURE 4 : SCHÉMA À CHOISIR POUR LE SCÉNARIO ÉCONOMIQUE

A multiples petites échelles ou à grande échelle

1. Economie primaire (agriculture, élevage, exploitation forestière, etc.)

1. Exploitation approvisionnant logiquement les 1. Exploitation destinée prioritairement à marchés locaux des pôles locaux avant l’extérieur de la Région « exportation » vers les autres régions

2. de multiples petits et moyens exploitants 2. Quelques grands exploitants

3. sans grande spécialisation « on trouve un peu de 3. spécialisation par zone (type monoculture) tout partout » 4. agriculture vivrière ou industrielle 4. agriculture vivrière ou industrielle 5. aménagement sur de grands espaces 5. aménagement « parcellaire »

2. Economie secondaire (artisanat, industrie minière, et autre industrie)

1. possibilité de spécialisation par zone, par localité 1. spécialisation par zone 2. possibilité de non spécialisation par zone 2. appel de grands investisseurs

3. appel à de petits investisseurs éparpillés dans la 3. emprise foncière importante région

4. sans grandes exigences de disponibilité foncière

3. Economie tertiaire (tourisme, services divers, administratif)

1. les multiples petits services sont présents dans 1. Un pôle se spécialise relativement dans un tous les pôles/ villes secteur tertiaire bien défini (pôle administratif, pôle de service, pôle touristique, etc...) 2. chaque ville concentre un peu de tout sans 2. chaque ville a une identité précise spécialisation d’envergure

Source : Auteur, 2013 Il est important de rappeler que les conditions du développement économique du territoire sont toujours étroitement liées aux autres dimensions du projet du territoire : le développement de l’urbanisation, la préservation des espaces naturels, aux conditions de déplacement, à la disponibilité foncière etc. 65

III.3.3. Prospective sur l’état de l’environnement L’état de l’environnement dont il est question dans la démarche de prospective thématique concerne essentiellement les composantes biophysiques. Les composantes étudiées comprennent les couverts végétaux naturels et anthropiques, les ressources en eau (phréatiques et surfaciques), le sol en tant que terre agricole et enfin le sous sol, comme ressources minières.

Objectif : Une prospective environnementale entend apporter une visibilité maximale aux différentes parties prenantes dans le processus de SRAT, sur ce que devrait être l’état de l’environnement de la région d’ici 2030.

Démarche spécifique : La présente prospective exploratoire s’appuie tout d’abord sur les résultats du diagnostic territorial. Ensuite, l’identification des variables clefs qui permettent de caractériser l’espace physique de la région, renseigne sur les paramètres d’analyse. Enfin, les différents déterminants pouvant provoquer des ruptures et/ou apporter des changements continuels sont décortiqués.

a) Variables clefs et déterminants

Quatre variables clefs ont été retenues :

Variable - Couvert végétal naturel : formations forestières naturelles de quelque nature que ce soit et également, les écosystèmes y rattachés et ayant déjà l’objet de programme de protection ou en passe de l’être ;

Variable - Couvert végétal anthropique : tout boisement et aménagement forestier issu de l’initiative de la société humaine ;

Variable - Sol : essentiellement en tant que terre agricole

Variable - Sous sol : les ressources minières dont les gisements ont déjà été découverts ou seulement pour lesquelles des simples indices miniers ont été révélés.

66

b) Possibilités de l’évolution de l’espace physique de l’Amoron’i Mania

Dans le cadre de l’analyse prospective de l’état de l’environnement, le paysage physique de la région pourrait emprunter trois possibilités : i) dans le pire des cas, un panorama catastrophique ; ii) suite à une extrapolation systématique, une image tendancielle ; iii) en tant que socle de l’aménagement durable du territoire, un paysage vivable et viable

 Le territoire de l’Amoron’i Mania en désolation Une possibilité de l’évolution de l’espace physique de la région repose sur l’hypothèse d’un spiral de dégradation dans lequel l’Amoron’i Mania s’engouffrait, suite au laxisme au niveau de la gouvernance ou l’incapacité de l’Administration environnementale et les parties prenantes à poursuivre et renforcer le programme de consolidation du capital physique. Les efforts de restauration et de réhabilitation de ce capital physique, déployés depuis, seraient alors réduits à néant. Il en serait de même pour les sites (formation forestière essentiellement), objet de programme particulier de conservation, qui seraient livrés à d’extractions incontrôlées, conduisant indubitablement vers leur décadence :

- Les formations forestières ne seraient plus à même de se régénérer, entamant considérablement leur capacité de régulation de l’écosystème ;

- Le sol agricole aurait atteint sa saturation, accusant une qualité pédo-agronomique catastrophique ;

- Secteur minier n’arriverait pas décoller pour pallier les insuffisances de ressources, nécessaires à la mise en œuvre des programmes de conservation de la Région.  La reconstruction du capital physique du territoire se fait en douceur mais avec assurance Cette possibilité semblerait être la plus probable. Au fait, ayant déjà entamé des programmes de conservation sur une superficie couvrant 9% de territoire, et face à une faible probabilité de découverte de nouveaux thèmes de conservation, la Région conforterait ses acquis vis-à-vis de la vision Durban. L’écosystème forestier serait normalisé, assurant une fonction de régulation. Cependant, la régénérescence des forêts protégées va au-delà de l’horizon 20 ans du SRAT (en siècle), ne permettant pas une extraction de ressources ligneuses. L’artisanat Zafimaniry serait toujours approvisionné à 67 partir de la portion du corridor forestier située dans la Région Vatovavy Fitovinany. La filière « soie » serait maintenue et même enregistrerait un regain important grâce à la consolidation de la forêt de Tapia. L’écotourisme ne pourrait pas s’appuyer sur un capital naturel fragile en réhabilitation. Malheureusement, la recrudescence des incendies de forêts resterait une préoccupation majeure dans le cadre de la défense et restauration du sol agricole. L’Ouest est particulièrement touché par ce fléau. Par ailleurs, l’objectif de l’État de faire contribuer le secteur minier à hauteur de 30% au PIB national devrait booster le développement de l’exploitation de la vallée des mines.

 Amoron’i Mania – un territoire VIVABLE & VIABLE La principale hypothèse de l’avènement de cette possibilité repose sur une volonté affichée de la gouvernance et les parties prenantes à optimiser le cadre physique du territoire afin que ce dernier puisse assurer son rôle de socle de l’aménagement du territoire de l’Amoron’i Mania. Cette politique volontariste rejoindrait les orientations d’un développement durable de la Région : - territoire vivable, car le cadre physique assurerait les conditions nécessaires au bien- être de la population ; - territoire viable, car l’essor économique de la Région pourrait s’appuyer sur des ressources naturelles consolidées.

Bref, l’analyse prospective tente de développer les différentes possibilités du devenir de la Région d’ici vingt ans en décelant les tendances et contre-tendances d’évolution, d’identifier les continuités, les ruptures et les bifurcations de différentes variables. Il ne s’agit pas de prédire l’avenir de la Région mais de tenter de construire les différentes possibilités du devenir de la Région. Plutôt, elle permet d’établir un éventail des futurs possibles et de considérer les diverses orientations pour la dernière phase de notre étude. Il s’agit de l’élaboration d’une charte régionale sous forme de « principe d’aménagement du territoire » à appliquer dans la mise en œuvre des projets de développement dans l’Amoron’i Mania. 68

CHAPITRE IV : DISCUSSIONS ET SUGGE STIONS

Plusieurs images retracent la dynamique du territoire dans un horizon 20 ans. Elles se situent entre deux scénarios extrêmes : « redoutés » et « désirés ». L’image redoutée peut ne pas être « mauvaise » en elle-même, mais en général elle découle d’une tendance en déclin et qui ne bénéficie pas d’une politique, stratégie de redressement. Tandis que l’image que l’on désire se construit à travers la considération de ce qui est souhaitable, réaliste et réalisable. Afin de limiter le premier et favoriser le dernier, des suggestions vont à l’encontre des défférents acteurs du développement régional de l’Amoron’i Mania.

IV.1. Les Scénarios d’aménagement du territoire

Le scénario d’aménagement est destiné à stimuler l’imagination tout en la dirigeant. L’imagination et la rigueur logique vont donc interférer et s’épauler au cours de son élaboration : le scénario fut construit progressivement, de manière itérative, organisé et approfondi à chaque étape, à partir des éléments dégagés précédemment dans l’analyse des prospectives thématiques. Il repose surtout sur l’hypothèse que « toute situation est la résultante de forces issues de tendances, de faits technologiques, de règles normatives s’exprimant à travers des contraintes ainsi que de forces issues des tensions, des distorsions et des déséquilibres de la situation précédente et surtout d’une politique volontariste que l’on veut mener. Ces concepts se différencient selon la durée de leur intervention, le moment ou les conditions de leur apparitions ».44 Il s’agit donc d’analyser ces forces de changements et d’inertie qui conduisent le système de sa situation d’origine aux images finales du scénario.

44 Durand J. et al., 1971. « Schéma Général de l’Aménagement de la France », La Documentation Française, Paris, p.12. 69

IV.1.1. Le scénario redouté Il est utile d’essayer d’imaginer ou de dessiner « l’avenir » que l’on redoute de la région en tenant compte des différentes tendances et possibilités de déclin ou de changement qui iront à l’encontre de ce que l’on a planifié ou désiré. Trois variables clés ont été prises en compte dans la construction de cette image et dont les acteurs du territoire ont été amenés à se positionner par rapport à chaque extrême d’une situation.

a) Situation redoutée concernant l’armature territoriale

 La population de l’Amoron’i Mania

- Outre les pôles et villes, les autres communes et Fokontany éloignés sont délaissés, la population se concentre dans une zone qui signifie une saturation du centre (environnement, travail,…)

- Phénomène d’exode rural vers Ambositra et accentuation des problèmes de chômage

- Une répartition démographique déséquilibrée, pouvant entrainer une fracture sociale en raison de la monopolisation des grands espaces par un nombre limité d’habitant.

- Inexistence d’équilibre entre le rural et l’urbain, entrainant ainsi l’exode rural

- Abandon du monde rural riche en potentiel

- Concentration de la population dans l’Est et pôle urbain

 La répartition des infrastructures structurantes

- Problème énergétique persistant qui limite le développement d’autres pôles et le développement des NTICs

- Persistance de l’enclavement de quelques zones de la région non couvertes pas les nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication et non desservies pas les voies de communication

- Non maîtrise de l’expansion des centres

70

 L’administration du territoire

- L’administration de proximité mise en place par l’État n’est pas réellement effective

- Problème de sous- administration dans la partie Ouest de la Région, toutes les décisions sont centralisées (pas de subsidiarité) ; la multiplication des dina comme alternative pour l’administration du territoire est même instaurée bien que pouvant être en contradiction avec l’État de droit.

- Une hégémonie du chef lieu de Région ne favorisant pas la prospérité des autres pôles plus riches en potentiel

- Urbanisation anarchique et phénomène de macrocéphalie à Ambositra 45 - Attachement au « Tanindrazana » ; engendrant des problèmes d’établissement de plan d’urbanisme dans les communes et en fin « réticence » de la population à appliquer le plan de développement établi

- Non maîtrise de l’administration des zones éloignées pourtant relativement bien desservies favorisant la prolifération des activités illicites

- Des pôles mal équipés pour favoriser l’émergence de nouveaux acteurs de développement

- Contexte de décentralisation au niveau national qui n’est pas favorable à une administration efficace et effective du territoire

 La répartition des projets et spécialisation des zones

- Concentration des projets au niveau des centres au détriment du développement harmonieux des zones rurales

- SRAT trop ambitieux qui ne tient pas compte des situations réalisables : à l’exemple des différents projets qui requièrent des supervisions, des ressources spécifiques difficiles à faire venir jusqu’à Mangataboahangy

- Prépondérance des projets favorisant le maintien du monde rural, absence de projet à caractère urbanisant

45 Terrain ancestral 71

b) Situation redoutée concernant l’économie régionale

 Secteur primaire

- Pérennisation de l’économie de subsistance / économie de survie

- Fuite fiscale

- Inexistence de transformation sur place

- Reproduction dans l’Ouest des mêmes types exploitations agricoles (petites et essentiellement vivrières) menées actuellement dans l‘Est dans le cas où la migration n’est pas maîtrisée/contrôlée

- Une structure de l’économie primaire disparate, sans grande spécialisation

- Risque que le développement des grandes exploitations n’avantage que les grands exploitants et n’amène pas le développement de la majorité de la population

- Prolifération de l’agriculture vivrière non orientée sur le marché

- Attachement excessive aux terres ancestrales qui sont déjà très étroites alors que l’Ouest est encore très vaste

- Risque de trop se focaliser (politique et action) sur les filières prioritaires en termes de production « vivrière » au risque de négliger des nouvelles cultures pourtant bien placées sur le marché  Secteur secondaire

- Envahissement des petits exploitants miniers accentuant l’insécurité

- Marché non contrôlé par les autorités

- L’artisanat (surtout de l’Est) reste au stade de petite exploitation familiale

- Non maîtrise de la fiscalité relative à l’exploitation minière entraînant un manque à gagner au niveau de la Région

- Des ressources sauvagement exploitées et pillées

- Dégradation de l’environnement et du sol

- Dépendance de la majorité de la population aux grands investisseurs

- Exploitation illicite et non-maîtrisée/non-contrôlée (ex : mine) 72

 Secteur tertiaire

- Foisonnement des activités informelles

- Emplois précaires

- Faible volonté politique pour résoudre les problèmes énergétiques qui restent la principale cause de la faible répartition/couverture territoriale de tous les services

- Une économie majoritairement informelle ne favorisant pas le développement durable

- Cloisonnement des villes et des pôles compromettant la solidarité territoriale

- Services et administrations concentrées dans des zones spécifiques

c) Situation redoutée concernant l’environnement

 Concernant le couvert végétal naturel

- La continuité de la pratique du déboisement et du feu de brousse

- La dégradation du corridor forestier engendrerait une insuffisance ou un déclin des ressources en eau

- La difficulté de la régénérescence de la forêt

- Persistance des activités illicites concernant l’exploitation de la forêt (le nombre de paysans et d’artisans étant encore important)

- Diminution des précipitations ou le retard de la saison pluvieuse provoquant un changement « climatique » et insuffisance d’eau des sources

- Disparition des matières premières entraînant la diminution de la production de miel et de « landy » ainsi que la disparition du patrimoine zafimaniry.

- Tarissement des sources, problème d’irrigation et de sècheresse

73

 Concernant le couvert végétal anthropique

- Faible pratique du reboisement

- Reboisement en espèce inadaptée à la région entraînant des déséquilibres de l’écosystème

- Exploitation à outrance pour répondre aux besoins d’Antananarivo et Antsirabe

- Inexistence de suivi et de contrôle des efforts de boisement

- Déprise agricole à cause de l’extension incontrôlée des espaces forestiers

 Concernant le sol

- dégradation du sol à cause des feux de brousse

- Migration de la population vers des sols fertiles

- Changement climatique (durée et début de la saison pluvieuse) provoquant des bouleversements dans la gestion du sol

- Ensablement  Concernant le sous sol

- Textes régissant l’exploitation minière non vulgarisés et non utilisés

- Destruction et dégradation des sources d’eau et de l’environnement engendrant une déprise de la population agricole (à l’exemple de Nandihizana)

La figure 5 résume ce scénario redouté de l’Amoron’i Mania.

74

FIGURE 5 : L’AMORON’I MANIA REDOUTÉ EN 2030

Source : Conception de l’Auteur/Cabinet ATW GEOSYSTEM, 2012

75

IV.1.2. Le scénario désiré En inversant la tendance redoutée, on obtient le scénario désiré tel que :

a) Image désirée concernant la structuration de l’armature territoriale

Le rôle d’Ambositra en tant que grand pôle Régional (Métropole) va être maintenu. Cette fonction de Métropole régionale va être en relation de complémentarité et d’interdépendance avec différents pôles secondaires (les chefs lieu de district) mais accompagnée aussi par l’émergence de nouvelles localités mais de moindre envergure que les autres pôles précédents : les gros bourgs. Dans cette optique d’émergence de nouveau pôle, la partie Ouest de la Région va être dotée d’infrastructures et d’équipements pouvant assurer la fonction d’encadrement et d’administration des localités jusqu’alors lésées et enclavées. Une politique volontariste répondant à la vision d’équilibre, de compétitivité et de complémentarité de la Région Amoron’i Mania.

ENCADRÉ 2 : PRINCIPES D’ORIENTATION D’AMÉNAGEMENT SPATIAL DE L’AIM

Principes d’orientation d’aménagement spatial de l’AIM :

i. Créer de nouvelles centralités, de nouveaux pôles, et favoriser le commerce comme levier de développement

ii. Inciter la compétitivité entre chaque sous territoire grâce un partage équitable des opportunités de développement (équipement, infrastructure, moyens financier) entre tous les pôles et centres de la région

iii. Promouvoir la connexion directe et les échanges des sous territoires avec les régions limitrophes

iv. Organiser une urbanisation permettant la promotion de nouvelles villes en tant que pôle de développement et le maintien des espaces

ruraux Source : Auteur, 2003

76

 Typologie, rôle des pôles et des autres villes Amoron’i Mania a opté pour favoriser le polycentrisme, se traduisant par la focalisation de efforts / politiques de développement pour la promotion des centres urbains actuels. Ce qui diffère de l’état actuel où l’armature est organisée autour d’Ambositra. Dans ce sens, une certaine compétitivité des centres sera prônée et Ambositra ne sera plus la seule vraie ville. La hiérarchie des centres sera comme telle :

- Ambositra : en tant que capitale régionale ;

- Fandriana - Ambatofinandrahana – Kianjandrakefina (nouveau pôle) - Ambovombe centre au même rang en tant que pôles d’équilibre ;

- Mandrosonoro : en tant que nouvelle centralité en tant que centre secondaire ;

- Ilaka centre, Sandrandahy, Soavina – Ambondromisotra (qui seront fusionnés) : en tant que bourgs locaux.

 Liaisons entre les sous-espaces et ouverture vers les autres régions Dans ce schéma la partie Ouest reste encore faiblement administrée par rapport aux autres localités de la Région. Par contre les perspectives en termes de desserte et d’ouverture territoriale font entrevoir le schéma suivant :

- fluidité de la RN35 reliant Ambatofinandrahana – vers Malaimbandy. - ouverture de la route reliant i) Fandriana – Marolambo, en passant par Miarinavaratra dont la réhabilitation est prévue par la politique nationale du transport; ainsi que ii) Fandriana – Ifanadiana, dont le passage obligé passe par Kianjandrakefina (une route déjà existante mais actuellement mal entretenue permet actuellement cette liaison avec Ifanadiana, celle passant par Ambinanindrano). Ce circuit « en boucle » a pour objectif de désenclaver le Sud de l’Amoron’i Mania et l’Ouest de Vatovavy Fitovinany. Le rôle de Fandriana sera renforcé par ces axes de desserte. - Ouverture de la liaison Ambatofinandrahana – Ikalamavony. De même, un circuit en boucle sera favorisé : Ambatofinandrahana – Fenoarivo – Ikalamavony et Ambatofinandrahana – Amboropotsy – Ikalamavony. La destination Ikalamavony est justifiée par l’envergure de celle-ci, et surtout sur sa future vocation en tant 77

qu’importante zone de gisement de fer. Le choix de la Région sur l’axe prioritaire à promouvoir sera défini par la Région compte tenu des moyens dont elle dispose. - Des échanges directs de Soavina vers Vakinankaratra seront également promus, grâce à la liaison Soavina – Betafo.

La promotion de ces nouvelles liaisons permettra un maillage relativement structuré de la Région.  Gains pour le territoire - L’ouverture des routes qui permet l’émergence de nouvelles centralités offre aux sous territoires de la Région l’opportunité d’entrer en compétitivité, presque tout l’espace régional sera intégré à la dynamique territoriale.

- Ambositra sera préservé d’une hypertrophisation néfaste dans la mesure où les « flux » mais également « les tensions » seront départagés entre tous les pôles.

- Les échanges directs avec les régions limitrophes sans nécessairement passer par la capitale régionale induiront des intégrations à l’économie nationale.

 Pertes pour le territoire - L’émergence de certains pôles auront des incidences notoires sur la préservation du corridor forestier : l’ouverture de Fandriana – Marolambo, ainsi que Kianjakandrefina – Ifanadiana.

- Ambositra perdra une part de son envergure actuelle aux profits des autres pôles

 Conditions de réalisation  mobilisation financière quant à l’ouverture des nouvelles routes

 politique de migration bien structurée afin de permettre la densification de l’Ouest aux fins de justifier la création de nouvelles centralités

 stratégie de partage et de dotation d’équipements ainsi que d’infrastructures structurantes bien élaborée pour faire asseoir un partage équitable entre les pôles. 78

FIGURE 6 : L’ARMATURE TERRITORIALE DÉSIRÉE « TERRITOIRE MULTIPOLAIRE ÉQUILIBRÉ »

Source : Conception de l’Auteur/Cabinet ATW GEOSYSTEM, 2012

79

b) Image désirée concernant l’économie régionale

Concernant les échelles des activités en terme d’économie, Région, plus on va dans l’Ouest, plus les surfaces exploitées en agriculture sont grandes. La partie Est sera plutôt caractérisée par un paysage hétérogène « on fait un peu de tout partout » à l’échelle familiale. Des industries de transformation liées au travail du bois vont être érigées pour optimiser les productions. Le choix d’un modèle polycentrique de l’armature requiert à ce qu’à côté de chaque pôle économique soit installé des unités industrielles. Au centre, au niveau des différentes communes rurales, les exploitations sont caractérisées par une homogénéisation graduelle des cultures à moyenne échelle. Dans ce sens, la Région vise à opter pour une transformation des produits du terroir avant de les évacuer hors de la Région. Entre autre, il y aura mise à la norme de ces produits pour assurer l’objectif d’orienter l’économie de subsistance actuelle en économie de marché (destination nationale et internationale).

ENCADRÉ 3: PRINCIPES D’ORIENTATION D’AMÉNAGEMENT ECONOMIQUE DE L’AIM

Principes d’orientation d’aménagement économique de l’AIM : i. Promouvoir l’ouverture de la Région à l’économie de marché

ii. Assurer prioritairement l’approvisionnement local iii. Mettre en valeur les surfaces disponibles dans l’Ouest et anticiper la « réservation » foncière iv. Promouvoir la « spécialisation » par zone afin de faciliter le positionnement sur le marché inter-régional et national

v. Instaurer le prolongement de la chaîne de valeur (production – (semi-) transformation – exportation)

vi. Promouvoir les filières économiques garantissant le respect de l’environnement pour un développement durable vii. Structurer les espaces assurant l’économie urbaine

Source : Auteur, 2013

80

 Gains pour le territoire Cette image désirée concernant l’économie régionale aurait des impacts positifs dans le territoire :

- la fonctionnalité économique de chaque zone du territoire est bien définie assurant ainsi à la fois la production pour une économie de marché surtout extra- régionale, une économie urbaine assurant le développement des villes, et une économie assurant l’approvisionnement local ; - l’économie des villes contribue aux plus grandes parts du produit national46, régional. Signifiant ainsi que l’émergence de nouvelles villes (bien structurées) favorisera l’augmentation du produit intérieur brut de la région ; - ces options économiques ne tentent pas de suppléer les fonctions économiques du pôle intégré de croissance (PIC) Antsirabe mais s’intègre dans le processus tout en promouvant des spécificités propres à l’Amoron’i Mania basées sur de réelles potentialités pouvant être exploitées : pôle de service spécialisé dans l’éducation, l’information et la technologie. Pôle écotouristique. Pôle du tourisme culturel.

 Pertes pour le territoire - Perte du paysage rural actuel : les vastes espaces vides de l’Ouest seront remplacés par des unités agricoles et industrielles modernes. De même, l’extension des villes ainsi que de l’économie des villes grignoteront les espaces ruraux actuels. Sans un plan de développement urbain succinct, la région risque de perdre son identité ; - Risque de prolifération de l’inégalité ville – campagne et exode rural anarchique si l’interrelation économie urbaine et le développement rural ne sont pas maîtrisés.

 Conditions de réalisation / développement des zones d’activité

 Marketing sur les vocations des zones appuyé par un programme d’investissement réaliste

46 Selon le Forum National Urbain, organisé au Centre de Conférence International d’Ivato, mars 2013, les villes malgaches génèrent aux environ de 3/4 du PIB. 81

 Prospection de marché pour une redéfinition des filières phares qui répondront aux objectifs du SRAT  Transparence et visibilité du domaine foncier (disponibilité, procédure d’acquisition, réserve foncière etc.)  Etude technique sur les réelles potentialités physiques des sols : possibilité d’irrigation, potentiel énergétique etc.  Aménagement économique des zones accompagné d’une politique de migration adéquate  Que les pôles se dotent de schéma (plan) d’aménagement détaillé définissant les formes de mise en valeur de leur sous territoire sous la base des orientations du SRAT

c) Image désirée concernant l’environnement naturel de la Région

L’environnement naturel régit l’attractivité de la Région. Son maintien et son amélioration entraîne des activités diverses selon que « l’offre » est diversifiée, tandis qu’un environnement pauvre et dégradé favorise la déprise de la population donc des activités.

Les choix d’aménagement de l’Amoron’i Mania en termes d’environnement se traduisent par l’augmentation des valeurs ajoutées engendrées par celui-ci grâce à ses trois fonctions : fonction de régulation assurant l’équilibre écosystémique (protection des ressources en eau, réduction de la pollution urbaine grâce aux espaces verts etc.) la fonction de production signifiant que l’environnement contribue à la production économique directement ou indirectement : développement du tourisme écologique, production de matières premières telles que le bois, et enfin la fonction de signification dans la mesure où l’environnement contribue à la construction de l’identité du territoire paysager ou culturel. Les patrimoines naturels seront autant que possibles conservés et même « enrichis », d’autres espaces « verts » seront crées à grande échelle, pour produire des matières premières. Le sol sera restauré grâce à des mises en valeur rationnelles, de mêmes toutes formes de destruction sauvage ou non de l’environnement sera totalement éradiqué.

82

ENCADRÉ 4: PRINCIPES D’ORIENTATION DE L’AMÉNAGEMENT ENVIRONNEMENTAL DE L’AIM

Principes d’orientation de l’aménagement environnemental de l’AIM :

- Maîtrise de la gestion des ressources en eau assurant les fonctio ns dont elles doivent assurer

- Priorisation d’une gestion autonome du patrimoine naturel. - Préservation et restauration des sols, notamment les bassins versants - Gérer l’attractivité du territoire tout en préservant le cadre de vie

- Favoriser le développement économique dans une dynamique de développement durable - Concilier valorisation de l’espace et protection de l’environneme nt

- Soutenir l’économie forestière en pérennisant les productions liées à la filière bois Source : Auteur, 2003

 Les options environnementales en général TABLEAU 8 : LES OPTIONS ENVIRONNEMENTALES DÉSIRÉES DE L’AIM

Types Localisation préférentielle Créer des zones de reboisement industriel pour favoriser la Secteur Nord Ouest production à grande échelle des produits dérivés du bois (essence autre que pins) : reboisement en bande Exploitation des réserves forestières de pins Secteur Fandriana Reboisement des bassins versant au but de protéger les Grands bassins versants ressources en eau : reboisement en ilôt Préservation des espèces patrimoniales et les milieux Forêts de Tapia remarquables Massif forestier de l’Est Forêt de l’Itremo Milieux aquatiques s’il existe Protéger les ressources en eau ainsi que leur qualité Espace Montagne de l’Est constituant un véritable château d’eau régional Créer un environnement exceptionnel attractif dans l’Ouest Secteur Ouest

Source : Auteur, 2013

83

 Les options environnementales rattachées à la ville durable TABLEAU 9 : LES OPTIONS ENVIRONNEMENTALES RATTACHÉES À LA VILLE DURABLE DANS L’AIM

Types Localisation préférentielle Création des espaces verts autour des villes pour Aux périphéries du grand pôle ainsi que des assurer la fonction de régulation ainsi que la pôles secondaires fonction de signification. Créer ou préserver les réserves forestières Aux périphéries des bourgs ruraux ainsi que destinées à la production de bois énergie les centres secondaires approvisionnant les centres ruraux Exploiter et/ou préserver les sources d’énergie Site à potentiel énergétique essentiellement celles pouvant approvisionner les villes Conservation des patrimoines culturels Village zafimaniry intimement liés au patrimoine naturel Les sites historiques témoins de l’identité du peuple de l’Amoron’i Mania

Source : Auteur, 2013  Gains pour le territoire - la filière bois contribue à une part importante en termes de valeur ajoutée sur le produit régional. - la part occupée de la forêt naturelle sur le territoire étant déjà faible, ce scénario permet la sauvegarde de cette richesse tout en prônant sa valorisation économique.

 Pertes pour le territoire - l’extension des espaces réservés aux forêts (naturelles ou non) limite l’extension des bâtis ainsi que des espaces agricoles.

 Conditions de réalisation  le programme environnemental étant achevé, la Région devrait accentuer ses efforts pour une gestion autonome de son environnement  un plan d’urbanisme détaillé devrait permettre la réalisation des orientations spécifiques au niveau des villes  des schémas d’aménagement sectoriels devraient émaner du SRAT afin que les orientations puissent se concrétiser 84

Les schémas contradictoires concernant l’environnement sont liés aux options économiques. Il s’agit principalement de la conservation du corridor et d’autre part le développement de la culture de canne à sucre pour la production de rhum local.

IV.2. Vision d’aménagement du territoire

Un territoire sans ambition est un territoire sans avenir. Pour que l'avenir de l’Amoron’i Mania soit émaillé de succès, la Région va mettre en place un Plan prospérité audacieux, s'engageant aux côtés de ses citoyens pour développer richesses et emplois. C'est l'objectif du projet : Schéma régional d'aménagement du territoire.

ENCADRÉ 5: NOTRE VISION D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DE L’AMORON’I MANIA

Vision d’aménagement du territoire de l’AIM

« En 2030, l’Amoron’i Mania sera un « Territoire Multipolaire équilibrée ». Tous nos sous territoires seront interconnectés. Les liaisons avec les Régions limitrophes seront garanties autour de la RN7 et la RN 35 grâce à des nouvelles voies de communication. Ambositra deviendra une métropole de référence autour duquel se développeront des nouveaux pôles d’équilibre. La valorisation du potentiel régional sera organisée et structurée grâce aux synergies entre les populations urbaines et rurales dans une logique de spécialisation. Les principes du développement durable et la protection de l’environnement détermineront toutes les stratégies et activités de développement économique, social, et culturel. L’Amoron’i Mania sera une Région paisible et sûre où chaque citoyen aura un accès équitable à toutes les infrastructures de base et services publics. »

Source : Auteur, 2013 85

FIGURE 7 : L’AMORON’I MANIA DÉSIRÉ EN 2030

Source : Conception de l’Auteur/Cabinet ATW GEOSYSTEM, 2012

86

DES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE COMME TRADUCTION DES ORIENTATIONS DE DÉVELOPPEMENT DE LA RÉGION.

Il apparaît que ces principes sont la traduction (bien que partielle) des orientations de développement de la Région.

Rappelons la vision de la Région 2015 selon le Plan Cadre de Développement Régional : « En 2015, la Région Amoron’i Mania dispose d’un cadre institutionnel bien gouverné, d’infrastructures physiques, d’un environnement économique et socioculturel favorables à la gestion rationnelle et durable de ses ressources naturelles et à la valorisation de ses potentialités riches et diversifiées au profit de l’amélioration de la qualité de la vie et du bien- être social de sa population. Le développement équilibré et harmonieux de la Région devient une réalité grâce à la participation plus accrue et dynamique de tous les citoyens – de plus en plus motivés et engagés - dans les actions de développement. »

De cette vision découle six (6) axes sur lesquels s’articulent les actions de développement de la Région, se résumant par la création des pôles différenciés de croissance économique.

TABLEAU 10 : LES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE CORRESPONDANT AUX ORIENTATIONS DE DÉVELOPPEMENT DE L’AIM.

Axe de développement dans le PCDR Principes d’aménagement correspondants

1. Les infrastructures à caractère économique (routes, aménagements hydro agricoles,  Principes de compétitivités territoriales électricité, infrastructures de  Principes de complémentarités télécommunications), ainsi que les services territoriales d’appuis aux activités productives sont  Principes d’ouverture territoriale implantés dans toutes les sous régions. Elles leur permettent d’anticiper les opportunités qui se présentent et d’en tirer profit de façon équitable

87

2. Les droits à l’éducation, à la santé au planning familial et à la sécurité sont effectifs. Par  Principes d’équité et d’inclusion sociale conséquent, le développement humain, engendrée par un partage équitable des l’harmonie sociale, la sérénité, la capacité, biens et services l’égalité de chances aux activités productives sont assurés. 3. L’Agriculture paysanne (au sens large), bien enracinée dans la tradition de la population des Hautes Terres centrales (Ambositra, Fandriana, Manandriana), s’améliore en diversification  Principes d’ouverture à l’économie de (productions végétales, productions et ressources marché animales), en productivité et quantité produite,  Principes de spécialisation des zones en rentabilité et qualité offerte. de production pour répondre aux La transformation de l’économie d’auto besoins du marché subsistance en économie intégrée aux marchés  Principe d’administration efficace et devient une réalité grâce à la pluriactivité effective de chaque sous territoire. agricole et non agricole. La pauvreté est réduite ;  Principe de maîtrise de la répartition les départs/exodes non souhaités sont freinés ; démographique l’insécurité alimentaire chronique est éradiquée ; la vulnérabilité des conditions d’existence des agriculteurs et de leurs systèmes productifs est amoindrie. 4. Une Agriculture (au sens large) paysanne nouvelle et une Agriculture moderne, toutes les  Principe de promotion de nouvelle deux ouvertes à l’économie de marché, centralité s’installent dans le Moyen Ouest  Principe d’émergence de nouveaux (Ambatofinandrahana). Elles contribuent de territoires de développement façon significative à la croissance économique régionale et donc nationale. 5. Le rôle moteur du développement industriel  Principe de promotion et renforcement (agro-alimentaire, non alimentaire) se renforce et des villes grâce à la promotion des permet effectivement la création de valeurs activités autres que primaires commerciales additives au secteur primaire. 88

6. La diversité culturelle régionale s’affirme à travers le secteur du tourisme et de l’artisanat. Le  Principe de développement « package » devient un pôle d’attraction d’intérêt économique valorisant la culture locale économique non négligeable aussi bien pour la région que la nation toute entière

Source : Auteur, 2013

IV.3. Validité des hypothèses

Au cours de ce travail, on peut dire que le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) est innovant, tant dans sa méthode, faite de concertation, de coopération et de collaboration, que dans ses objectifs : identifier et fournir de véritables instruments de pilotage du développement de Madagascar depuis les régions.

Hypothèse 1 : Le SRAT reflète les besoins locaux en termes de développement Cette première hypothèse est confirmée en ce sens que le SRAT a pour fin à la fois de promouvoir la mise en valeur des ressources régionales et d'améliorer le cadre de vie et les conditions d'existence des habitants. En effet, il vise à atténuer les disparités régionales de développement économique et social par une organisation prospective de l'espace reposant sur une orientation volontariste et concertée des équipements et des activités. L'aménagement du territoire accompagné d'un système performant de planification du développement, contribuera à répondre aux multiples défis auxquels se trouvent confrontés aujourd'hui notre pays, en général et la région Amoron’i Mania, en particulier :

- Le défi du développement économique ;

- Le défi de la cohésion sociale ;

- Le défi démographique ;

- Le défi de l'expansion urbaine ;

- Le défi environnemental. 89

Hypothèse 2 : Le SRAT est un outil permettant le pilotage du développement régional Le SRAT constitue un tableau de bord dynamique à la disposition de tous les acteurs du développement de la région afin de mieux orienter et inciter ces derniers à investir davantage dans la région. Plus précisément, le SRAT complète les outils de planification déjà disponibles en impliquant davantage les acteurs régionaux selon leur mission et engagement spécifique et en misant sur les acquis, les avantages comparatifs et compétitifs de chaque région. ENCADRÉ 6: LES QUATRE RAISONS D'ÊTRE DU SRAT AIM

LES QUATRE (4) RAISONS D’ÊTRE DU SRAT AIM 1.

1. Un cadre de référence pour la planification territoriale. La Région peut utiliser le SRAT pour définir la localisation favorable d’une activité donnée dans l’espace. 2. Un guide de réalisation et de mise en œuvre du PCDR. Le SRAT contribue à instaurer une vision à long terme de dix (10) à vingt (20) ans pour la mise en place des différents projets identifiés sur le territoire régional ou communal d’une part et, la préparation d’un programme d’investissement public prioritaire d’autre part. 3. Un outil de base pour une meilleure administration et la gestion foncière. Il est question de la mise en place des bases de données foncières numérisées formant le Plan Local d’Occupation Foncière (PLOF). Cette base de données offre l’inventaire des terrains selon leurs situations administratives : terrain domanial, terrain privé cadastré ou titré et zone protégée. 4. Un outil de recherche de financement des projets d’aménagement. Le SRAT peut être capitalisé en un outil de communication et de marketing à la disposition de la Région. A noter que les bailleurs de fonds et les partenaires financiers désireux d’apporter leurs aides sont sensibles à un dossier bien ficelé qui présume une bonne organisation de la part du demandeur.

Source : Auteur, 2013 90

Aussi ambitieux soit- il, le SRAT n’est pas en mesure de définir l’affectation du sol dans 20 ans. Il s’agit plutôt d’orienter les vocations de chaque zone qui compose un territoire donné. Les acteurs régionaux ont la délicate mission de déterminer un projet de développement économique du territoire traduisant réellement une vision à long terme sur un saut de 20 ans, et d’autres part de se limiter aux critères de ce qui est réalisable en se référant à cette période d’action. La démarche contraire, ou inachevée ferait perdre au SRAT toute son utilité.

Que ce soit un schéma désiré ou redouté d’aménagement du territoire de notre zone d’étude dans un horizon temporel de 20 ans, l’État joue un rôle prépondérant. En ce sens que la question d’aménagement du territoire est fondamentalement marquée par la présence de la puissance publique (État, collectivités territoriales locales, institutions dépendant de l'État et de ces collectivités, etc.)47 Elle est détentrice du pouvoir de faire la loi, d'édicter des règlements, d'imposer ses actes d'administration, d'exproprier des terrains, de les rétrocéder, etc. Usant de tous ces pouvoirs, la puissance publique est omniprésente sur la scène d’occupation du sol. Elle y occupe les premiers rôles, notamment :

- en édictant des lois et des règlements définissant des normes en matière foncière et d’urbanisme ;

- en s'installant au cœur du marché foncier, comme producteur et comme distributeur des terrains, mettant en actes une certaine politique foncière, explicite ou implicite ;

- en se déclarant en charge du développement et de la gestion des territoires.

Toutefois, le contexte de crise politique persistant pourrait miner ces fonctions. En effet, un « laisser aller » semble actuellement gagner du terrain dessinant un avenir aléatoire de la Région Amoron’i Mania.

47 LELOUP F. et al., 2012. « L’Etat, acteur du développement », Karthala, Paris, p. 125. 91

CONCLUSION GENERALE

La Région Amoron’i Mania présente des potentiels certains à l’instar du reste du territoire national. Cette région est réputée notamment par son artisanat spécifique, certaines ressources minières et son corridor forestier (Fandriana Est et Ambositra Est). Elle connaît, en plus, la présence de différents intervenants dans différents secteurs. Outre, les projets environnementaux (transfert de gestion en cours, ébauche de la culture énergétique, etc.), ainsi que les projets dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement rural, la région a été choisie comme zone pilote de la réforme foncière qui est en train de se réaliser à Madagascar.

Dans le cadre du développement de la région, les acteurs régionaux ont déjà mis en place quelques cadres de planification régionale. En complémentarité avec les autres outils de planification régionale et de stratégies existants (PCDR 2005 - 2015 et PTPA), le SRAT a comme vocation d’être un Ouvrage de référence, de coordination spatiale, de mise en cohérence et de mise en synergie des orientations politiques et stratégiques tout en tenant compte des interventions en matière de développement dans la Région Amoron’i Mania. D’où, l’enjeu de pouvoir mener, dans les règles de l’art et selon un processus participatif et inclusif, la conduite et le pilotage du SRAT.

En définitive, il n’existe pas de formule unique quant à l’élaboration d’un SRAT. Tout dépend de l’étude de l’état actuel de la région et de la concertation auprès des acteurs locaux.

Le présent travail devrait permettre d’orienter les propositions pour le développement de la zone. Des contraintes constituent un facteur de blocage pour la région dont celles d’ordre environnemental dominent et se réperc utent sur la vie économique et sociale de la population. Devant la constatation de cette situation les atouts méritent d’être exploités puisque souvent les hommes ne savent pas capitaliser de la potentialité offerte par le milieu.

Il existe actuellement au sein des spécialistes nationaux un consensus fort, qu'une Politique d'Aménagement du Territoire mise en œuvre à travers des 92 schémas cohérents d'aménagement aux différents niveaux territoriaux en amont et un système complet de planification en aval confort e l'Unité Nationale, le Développement équilibré, l'exploitation optimale et durable des ressources naturelles, l'amélioration de la productivité et la croissance économique et l'amélioration des conditions de vie.

L'aménagement du territoire accompagné d'un système performant de planification du développement, contribuera à répondre aux multiples défis auxquels se trouvent confrontés aujourd'hui notre pays. En particulier, par rapport aux enjeux prépondérants du développement durable auxquels le pays fait face actuellement, une étude plus ciblée mérite d’être mise en œuvre. C’est pourquoi, la prochaine réflexion devrait explorer au mieux l’intégration des dimensions du développement durable dans l’élaboration d’un SRAT. 93

BIBLIOGRAPHIE

- AYDALOT P. et al., 1972. « Les migrations » - tem espace n°3.

- HOERNER J. M. et al., 1986. « Géographie de Madagascar, EDICEF, Paris Vèm e, pp 241.

- COQUERY-VIDROVITCH C., 1988. « Villes coloniales et histoire des Africains », Persee, Paris, p. 73.

- DEBARBIEUX B. et VANIER M., 2002. « Ces territorialités qui se dessinent », La Tour d’Aigues : Éd. de l’Aube / DATAR, pp 321.

- DEBARBIEUX B., 2003. « Territoire » in Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, LEVY J. et al., Belin, Paris, pp. 910-912

- DELAUBADERE, 1987. « Droit public économique », précis, Dalloz, Paris.

- DERYCKE P. H., 1992. « Espace et dynamique territoriales », collection Economica, Paris, pp 290.

- DURAND J. et al., 1971. « Schéma Général de l’Aménagement de la France », La Documentation Française, Paris, p.125.

- GAROFOLI G., 1994. « Développement endogène et rôle des acteurs locaux : un défi pour la théorie du développement », in Nouveaux dynamismes industriels et économie du développement , Grenoble, p.493- 499.

- GERVAIS-LAMBONY P., 2003. « Territoires citadins, 4 villes africaines », Belin, Paris, pp. 425.

- GIRAUT F., 2008. « Conceptualiser le Territoire », in Dossier Construire les territoires, Historiens et géographes 403, pp. 57-68.

- GOLD R. B., Mars-Avril 1968. « Interregional factor transfers and regional unemployment » - Journal of Political Economy. 94

- HASSANE IDE A., 1994. « Analyse de la Stratégie du Développement Rural par l'Approche Aménagement et Gestion des Terroirs dans les pays du Sahel : Cas du Burkina Faso et du Niger », Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Université de Ouagadougou, pp 356.

- LAJUGIE J., 1979. « Espace régional et aménagement du territoire », Dalloz.

- LE BOURDIEC P., 1997. « Villes et régionalisation de l’espace à Madagascar », Tomel, pp 365.

- LELOUP F. et al., 2012. « L’État, acteur du développement », Karthala, Paris, pp. 298.

- MIGEOT M., 1975. « Théorie et politique économiques spatiales », ed. Économica, Paris, pp 159.

- PECQUEUR B., 1996. « Dynamique territoriales et mutations économiques », collection Harmattan, Paris, pp 210.

- Programme Germano-malagasy pour l’Environnement / coopération technique PGM-E / CT ANTENNE NORD. « Approche méthodologique pour la planification participative de l’Aménagement du Territoire Communal (PPATC) », pp 37.

- Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (PNUEH), 2004. « Étude sur la sécurité de l’occupation foncière et immobilière et la bonne gouvernance. », Rapport final, pp 116.

- RAFFESTIN C., 1986. « Écogenèse territoriale et territorialité » in F. Auriac & R. Brunet (eds.), Espaces, jeux et enjeux, Paris : Fayard, pp. 173-185.

- RAVALISON J.S., 2003. « Les alvéoles du bassin supérieur de la Mania : Unités morphologiques et cadres de vie, sur les hautes terres centrales à Madagascar », Thèse de Doctorat de 3ème cycle, Univ ersité d’Antananarivo, décembre, pp 285. 95

- Région Alaotra Mangoro / ERGC, 2008. « SRAT Alaotra Mangoro », pp 128.

- Région Itasy / SAGE, 2008. « SRAT Itasy », pp 145.

- SACK R., 1986. « Human Territoriality. Its Theory and History », Cambridge, Cambridge University Press, pp 345.

- Sommet de Montreal, 2002. « Le développement local », Rapport final, pp. 13.

TEXTES JURIDIQUES

- Loi n° 2004 – 001 du 17 juin 2004 : Relative aux Régions.

- Loi n°2005 – 019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les différents statuts des terres à Madagascar.

- Décret N° 2007-531 du 11 juin 2007 portant organisation générale des Régions.

WEBOGRAPHIE

- http://www.amoroni-mania.gov.mg : Site officiel de la Région AIM

- http://www.cmpfianar.mg : site Comité Multi -local de Planification de Fianarantsoa

- http://www.foncier.gov.mg : Site malagasy du PNF (Programme National Foncier)

- http://www. horizon.documentation.ird.fr : Base de ressource documentaire électronique de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD)

- http://www.persee.fr : Portail électronique de revue en sciences humaines et sociales

96

ANNEXE Annexe 97 ANNEXE 1 : LA TOPOGRAPHIE DE L’AMORON’I MANIA

Réalisation de l’auteur Source : BD 100 FTM, SRTM Data

98 ANNEXE 2 : OCCUPATION DU SOL 99

ANNEXE 3 : RÉSULTATS DES FOCUS GROUP

RESULTATS DES FOCUS GROUP

Au niveau des Districts d’Ambositra, Fandriana, Ambatofinandrahana, Manandriana, OPCI Imadiala

Septembre 2012 100

Introduction

Comme il est déjà mentionné dans la méthodologie d’élaboration du SRAT, la réalisation du focus group au niveau de tous les districts de la Région est prévue. Le principal objectif étant de recueillir les perceptions de tous les acteurs de la Région, afin de pouvoir bâtir le schéma régional. Malgré que cet exercice ait été prévu pour les quatre (04) districts, on l’a fait aussi pour l’OPCI Imadiala, compte tenu que ce dernier envisage actuellement un déclassement de l’OPCI en district. De plus, la réalisation du focus group donne suite à la formation en prospective dispensée au niveau des membres du CRAT qui aurait supposé être partagée au niveau des districts.

Les résultats de ces focus group font l’objet du présent rapport. Les résultats sont présentés ci-après d’une manière synthétique en vue de faciliter la lecture. 101

Synthèse focus group

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) Fahabetsahan’ny zaza tsy mianatra (donc Fatrapanaja ny faosa (15 fév – 15 mars) Acteurs dominants : ny olona tsy hahay mamaky teny sy (mahabe avandra ny mamboly 1. Partenaires financiers manoratra): (miteraka sy voanjobory, tsy mampaharitra tokatrano (spécifiquement les bailleurs de fond) fandriampahalemana) ny mampiaka-panambadiana @ faosa ) mpamatsy vola 2. Les élus (Olom-boafidy) Fiovan’ny toe-tsaina mba hiditra amin’ny Tokony ho tompon’anarandray no tsara mitantana ny faritra Acteurs relais :néant

Acteurs autonomes : 3. SD: Sécurité (fandriampahalemana) 4. SD: domaine

5. Les autorités morales 6. Les techniciens (dans le sens où ces techniciens sont spécifiques car ils apportent leur technicité, leur savoir faire, leur expertise)

SD : agriculture – élevage AMBOSITRA

Acteurs dominés : 7. La population bénéficiaire Fahabetsahan’ny zaza tsy mianatra (donc Fahafahan’ny olompirenena malagasy Fivelaran’ny (elargissement/ ny olona tsy hahay mamaky teny sy rehetra hitantana faritra nna toerana iray augmentation en nombre) mpandray manoratra): (miteraka tsy anjara na mpiantsehatra matanjaka fandriampahalemana) Fahafahana miaina tsy voafehifehin’ny (acteur) afaka miasa maharitra ho fotoana sy fomban-drazana izay mitondra amin’ny fanajariana ny tany sy ny Fiovan’ny toe-tsaina mba hiditra amin’ny sakana fampandrosoana tsara (amin’ny fandrosoana amin’ny ankapobeny)

102

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) Faharatsian’ny làlana Mandritra ny fitondrana tetezamita dia Acteurs dominants : mahazo mandoro 1. District Tsy fahampiany herin’aratra 2. Ministera isantsokajiny 3. Association de développement 4. Mpamatsy vola 5. DR isantokony/Service Régionaux 6. Région Acteurs relais : 7. Commune Acteurs autonomes : 8. Chef FKT 9. Acteurs dominés :

10. Teknisianina

11. CSA

Fitandrona ny Fandriam-pahalemana – Fanoavana ny Fitondram-panjakana Fampiainana ny mangarahara sy ny fanafoanana ny halatra sy asan-dahalo (respect et crédibilité de l’Etat) fifampitokisana eo amin’ny Gouvernance

FANDRIANA Fametrahana indostria eo anivon’ny Fahazoan-toeran’ny Toe-tsaina gaboraraka Fisian’ny enti-manana ho fahafaha- Distrika Fandriana (mentalité) mietsika

Fanatsarana ny fiainan’ny vahoaka Fahasimban’ny Tontolo iainana Fitsinjovana ny fahalalana, fahaiza- manao sy hay zatra-ny « acteurs » Fahafahan’ny tsirairay manana accès Fahazaran’ny olona amin’ny làlana tokony amin’ny vaovao sy serasera alehany (Fanabeazana) – zaro amin’ny Fihazonana ny Fandriam-pahalemana làlana tokony alehany ny zaza dia tsy hiala eo anivon’ny District Fifamezivezen’ny olona sy ny vokatra amin’izany izy.

Tsy fahatongavan’ny marary ara-potoana any amin’ny tobi-pahasalamana (santé publique) 103

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important)

Fahasarotan’ny fihazoan’ny mpianatra ny toeram-pampiananrana

Sécurité publique Anaran-dRay (attachement à sa Acteurs dominants : terre natale/terrain familial) 1. Ministère Maivana ny fahalalana sy fahaizan’ny 2. Région mponina Fampanantenanana poakaty 3. Mpamatsy vola ataon’ny mpanao pôlitika (Démagogie des 4. District politiciens) Tsy mifandraika mandrakariva amin’ny fampandrosoana ny kolo-tsaina Acteurs relais : néant

Tsy fahalavorarian’ny fiahiana ny Acteurs autonomes : fahasalaman’ny mponina (Santé publique)

5. Société Civile

6. Mpitandro filaminana Foto-drafitrasa sy fampitaovana (Infrastructures et équipements) tsy 7. Mpanabe mahenika ny filàna na amin’ny kalitao na amin’ny isany Acteurs dominés : 8. Opérateur économique

MANANDRIANA Tsy afaka mifandray ara-dalàna sy (mpandraharaha) mifanerasera araka izay ilainy ny mponina 9. Commune (Communication) 10. Projet/programme

Sécurité publique : Anaran-dRay : Attractivité territoriale

Fihazonana ny filaminana eo anivon’ny Kolotsaina – fanoitra ho amin’ny Fampiainana ny mangarahara sy ny District fampandrosoana fifampitokisana eo amin’ny Gouvernance

Sérénité-ny mponina Firindran’ny fiaraha-monina Fandrindrana sy fanamafisana ny rafi- piarahamonina (Tissu social) 104

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) Fampiharana ny Lalàna Fifehezana ny olan’ny fananan-tany Fihazonana fari-piainana tsara (Niveau Fahafahan’ny vahoaka mamokatra Tsy fahampian’ny tany hamokarana de vie)

Maivana ny fahalalana sy fahaizan’ny Fiainam-bahoaka Fahafahan’ny « acteur » manabe voho mponina ny zara-tany maharitra sady mateza Fifehezana ny fifindra-monina (Pérennité/durabilité) Fahombiazan’ny Pôlitikam-pampianarana Démagogie des politiciens : Fahalavorarian’ny Fampitaovana sy ny Fahafahan’ny olona miandrandra ny Foto-drafitrasam-pampianarana tsaratsara kokoa

Tsy mifandraika mandrakariva amin’ny Fialan’ny fitokisan’ny mponina ny mpanao fampandrosoana ny kolo-tsaina : politika

Fomba amam-panao – fanoitra ho amin’ny Fahatongavan-tsain’ny mponina ny fampandrosoana amin’ny Zony sy andraikiny

Tsy fahalavorarian’ny fiahiana ny Fitakiana fanamafisana ny « bonne fahasalaman’ny mponina : gouvernance »

Fahalavorarian’ny Fampitaovana sy ny Foto-drafitrasam-pahasalamana

Fahafahan’ny vahoaka mamokatra

Fahombiazan’ny Pôlitikan’ny fahasalamana

Fifampifandraikan’ny Fomba amam-panao sy ny fitsaboana moderne

105

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) Foto-drafitrasa sy fampitaovana (Infrastructures et équipements) tsy mahenika ny filàna na amin’ny kalitao na amin’ny isany :

Firindran’ny espace

Fampiharana ny « bonne gouvernance »

Faharetan’ny Vatsy sy tohana avy amin’ny mpamatsy vola

Tsy afaka mifandray ara-dalàna sy mifanerasera araka izay ilainy ny mponina (Communication) :

Fahalavorarian’ny Fampitaovana sy ny Foto-drafitrasam-pifandraisana

Effectivité du droit à l’information (zo amin’ny fahalalàna vaovao) Manana tany midadasika afaka Ambatofinandrahana = Zone Rouge Acteurs dominants : trandrahana tsara 1. Mpamatsy vola 2. Mpitandro ny filaminana

Tsy fahampian’ny hery enti-mitrandraka ny Acteurs relais :

ANA tany midadasika Tsy fandriam-pahalemana (dahalo) 3. Mpitondra fanjakana 4. Vahoaka 5. Ben’ny tanàna AMBATOFINANDRAH 106

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) Acteurs autonomes : 6. Olona nandranto fianarana 7. Ministeran’ny fambolena 8. Mpitondra fivavahana Acteurs dominés : 9. Dahalo 10. Mpiasan’ny fitsarana Fifehezana ny fandriam-pahalemana Fampiharana ny DINA

Fametrahana fifindra-monina arahina Fanaovana valabe fiompiana omby fitaovam-pifandraisana Fametrahana asa ho an’ny tanora sy fanofanana arak’asa Fametrahana Departemanta vaovao (Distrika, OPCI ?) Fampitomboana sy fampitaovana ny mpitandro filaminana Fampitomboana ireo mpiara- Fanetsehana ny EKA, karatra, karatra miombon’antoka famokarana

Famakiana lalana ifamezivezen’ny mponina (inter-communal et inter-régional) Tsy fahampian’ny fifandraisana (anatin’ny Fisian’ny toerana tsy azo kitihana Acteurs dominants : néant sy ivelan’ny faritra) Fisian’ny toerana fady vazaha

Acteurs relais :

Hamaroan’ny olona tsy mahay mamaky Fisian’ny andro fady teny sy manoratra 1. Autorité locale Fisian’ny toerana mila sanda

OPCI Instabilité politique Acteurs autonomes : Fisian’ny mpanely tsaho manakana ny fampandrosoana 2. Mpitondra fivavahana

Acteurs dominés : 1. STD 107

Facteurs de changement & inertie Idées reçues Acteurs (important) (important) 2. Mpamatsy vola 3. Institution financière 4. Mpandraharaha ara-ekonomika Fahafahan’ny olona mivelatra ara Fahafahan’ny toerana misitona sy misarika Fahitana sy fampaharetana koltoraly(culture,…) mpizaha tany famatsiambola ho @ fampandrosoana

Fahafahan’ny olona sy ny vokatra Fisintonanana mpampiasa vola mivezivezy Fahefana: effectivité du pouvoir de Fivelaran’ny fizahan-tany l’autorité locale Fahafahana mifanakalo vaovao

Fahafahana mandray/mampihatra ny paik’ady pampandrosoana takian’ny fotoana

Fitohizan’ny Lamina (continuité de l’Etat)

Principaux enjeux

1. Fampiroboroana ny fandraisan’anjaran’ny mponina isan-tsokajy sy isam-paritra (population/ chaque acteur)amin’ny fampandrosoana fa indrindra amin’ny fanajariana ny faritra tandrify azy (isam-pokontany/kaominina/ distrika/faritra). (Participation citoyenne)

 Effectivité de la participation citoyenne dans le processus d’Aménagement du territoire à différentes échelles

2. Fahalavorarian’ny Fampitaovana sy ny Foto-drafitrasa ara-tsosialy sy ekonômika

 Normalisation quantitative et qualitative des équipements et infrastructures socio économiques

3. Fisian’ny ny mangarahara sy ny fifampitokisana eo amin’ny fitantanana ny faritra

 Effectivité de la transparence et la confiance mutuelle dans la gouvernance locale 108

4. Firindran’ny tontolo iainana

 Equilibre de l’environnement naturel (adaptation de l’environnement ...)

5. Fifehezana ny fandriam-pahalemana sy ny filaminana eo anivon’ny District sy ny Faritra  Maîtrise de la sécurité publique au niveau des Districts et la région

6. Fametrahana Departemanta vaovao (structure de proximité, administration de proximité, encadrement territoriale, subsidiarité)

 Capacité d’encadrement des CTD (structure de proximité, administration de proximité, encadrement territoriale, subsidiarité)

7. Famakiana lalana vaovao sy fanatsarana ny lalana efa misy ahafahan’ny olona sy ny vokatra mivezivezy (inter- fokontany, inter- communal et inter-régional,)

 Ouverture territoriale pour la circulation des biens et personnes à travers la réhabilitation et la construction de routes (inter- fokontany, inter-communal et inter-régional,)

8. Fivelaran’ny fizahantany

 Développement du tourisme

9. Fisitomana sy fampaharetanaary fampiroboroboana famatsiambola sy fampiasambola ho @ fampandrosoana

 Attractivité et promotion des investissements pour le développement du territoire

10. Fahantanterahan’ny fahefan’ny mpitondra ( effectivité du pouvoir de l’autorité locale)

 Effectivité du pouvoir de l’autorité locale

11. fahafahana miaina tsy voafehifehin’ny fotoana sy fomban-drazana izay mitondra sakana

 Attachement à la tradition

109

ENJEUX : FOCUS GROUP

1. Effectivité de la participation citoyenne dans le processus d’Aménagement du territoire à différentes échelles

2. Normalisation quantitative et qualitative des équipements et infrastructures socio économiques

3. Effectivité de la transparence et la confiance mutuelle dans la gouvernance locale

4. Equilibre de l’environnement naturel (adaptation de l’environnement ...)

5. Maîtrise de la sécurité publique au niveau des Districts et la région

6. Capacité d’encadrement des CTD (structure de proximité, administration de proximité, encadrement territoriale, subsidiarité)

7. Ouverture territoriale pour la circulation des biens et personnes à travers la réhabilitation et la construction de routes (inter- fokontany, inter-communal et inter-régional,)

8. Développement du tourisme

9. Attractivité et promotion des investissements pour le développement du territoire

10. Effectivité du pouvoir de l’autorité locale

11. Attachement à la tradition

110

ATTENTES DES ACTEURS DÉFIS MAJEURS

Hiverina ny fifampitaizana eo @ fiaraha-monina hialàna @ sakana Sécurisé ny propriété foncière afahana manajary an rehetra tsy mitombona nefa tsy mampandroso davorary ny tany lavavolo Hohitarina ny toerana afaka hajariana sy ny tany lavavolo satria tsy Manana drafitra fanajariana ny tany ny commune tsirairay manana tany hiasany ny mponina ao amin’ny faritra Hisy fanentanana na tena fampironana ny olona ho mpandray Malalaka ny famatsimbola ny fitaovana ho any fanajariana anjara feno amin’ny faritra iadidiany ny tany Miroborobo ny fifindra-monina Mipetraka ny sécurité isaky ny commune Mahenika ny faritra ny haino amanjery

AMBOSITRA Mifandray tsara sy mifanerasera tsara ny zana-paritra Vahoaka mahay mandanjalanja Mangarahara ny fitantanana ny fanajariana ny tany sy ny fampandrosoana

Mifanome tànana ny vahoaka sy mpitandro filaminana Ahena (50%) ny asan-jiolahy sy ny halatra (réduire le Mihatra ary amafisina ny KALONY, DINA, LALANA banditisme et les vols) Aparitaka ny DAS (Détachement Autonome de Sécurité) Ahena (hatramin’ny 10%) ny Kolikoly (Subjuguer la Bonne gouvernance (tsara tantana) corruption) Décentralisation effective Tantanana amin’ny fomba maharitra sy mateza ny harena Fahatsiarovan-tena (môdely avy any ambony) voajanahary ary mitera-bokatsoa ho an’ny vahoaka, Inspection (fanaraha-maso) mpandraharaha, faritra (Gérer de façon durable les Voatazona 100% ny velaran’ala misy amin’izao resources naturelles pour en faire profiter la population, les Voajary ny ala samba opérateurs et la Région)

FANDRIANA Mandray anjara amin’ny fitatanana maharitra ny resources naturelles ary mahazo tombotsoa ny mponina Manara-penitra sy azahoana valeur ajoutée ny fitrandrahana ny vokatry ny fambolen-kazo Vita sy ampiharina ny zonage forestier Régional 111

Fiaraha-misalahy eo amin’ny fokonolona, gendarmerie, Police, Pérenniser KALONY au niveau de l’Amoron’I Mania et de la Quartier Mobile ary ny fitondrana Haute Matsiatra Fampitaovana ireo mandray andraikitra ireo Rendre le Dina – force de loi et appliquée immédiatement Ho tonga Zone Bleue à court terme ary Zone Blanche à Moyen Normaliser les infrastructures et équipements publics Terme sy Long terme Atodika hibanjina, hampandroso ny anaran-dRay ny any am- Augmentation en nombre des infrastructures et leur répartition pielezana équitable (normalisé)

MANANDRIANA

Fampihenana ny halatr’omby 2/3 ao anatin’ny 5 taona Fametrahana rafi-piarahamonina vaovao eo amin’ny Distrika ao anatin’ny 10 taona Fanamafisana ny fiarahamiasan’ny OPCI ao anatin’ny 1 taona Tokony alefa tsikelikely miakandrefana ny STD ao anatin’ny 2 taona Fananganana Distrika vaovao ao anatin’ny 3 taona Famakiana lalana vaovao ahafahana mifandray amin’ny faritra hafa indrindra amin’ireo toerana misy dahalo ao anatin’ny 5 taona

Famelomana ireo lalana taloha ao anatin’ny 2 taona AMBATOFINANDRAHANA

Fahatsaran’ny lalana ao @ disrtikan’Imady ALa (12/12 par voiture) Mahita ny ho enti manana @ fanamboarana ny lalana Fampitohizana ny FKT rehetra @ chef lieu sy ny tanàna hafa mapitohy ny FKT rehetra ao Imady Ala (Trouver les rehetra… ressources financières nécessaires à la réhabilitation des Lasa lieu de destination touristique (attractif mihoatra an’Antsirabe, routes et construction de nouvelles routes) Mantasoa,Ranomafana) Voavatsy @ herin’aratra daholo ny tokantrano rehetra ao @

Fahatongavan’ny mpampiasa vola (zanatany sy vahiny) OPCI Imady Ala (OPCI) hitrandraka ireo otrikarena Voapetraka ireo lamin’ny laharampahamehana @

Fahaiza manao @ fandrafetana tetik’asa (fanamafisana) ireo fitrandrahana ny otrikarena rehetra OPCI acteurs économique (mpisehatra) Ampy ny olona mahafehy tsara ny fandrafetana ny tetik’asa Fampiharana ny politika nasionaly ny fanapariahampahefana sy ny any Imady Ala (tanàna FKT, kaominina,…) fitsinjarampahefana (PN2D)

112

ANNEXE 4 : PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES

Dans le cadre de la projection démographique, les variables à tenir en compte sont : les variations démographiques qui sont les taux d’accroissement de la population (global et naturel annuel), et le temps de doublement de la population. Un taux exact de l’accroissement de la population est issu des composantes du solde naturel et du solde migratoire. Ainsi, il s’agit dans un premier lieu de déterminer le taux d’accroissement de la population dans une rétrospective, et ensuite d’effectuer une projection de cette population à partir du même taux d’accroissement exact. Les données démographiques de la Région Amoron’i Mania ne permettent pas de déterminer son taux d’accroissement exact à partir de deux dates données. A cet effet, le taux d’accroissement de la population sera issu de l’effectif de la population à deux dates données, et ce taux sera considéré comme le taux d’accroissement naturel de la population. Il est à noter que les résultats risquent d’être faussés.

La projection démographique de la Région Amoron’i Mania pour 2030 tient compte des années de référence pour la rétrospective. Ces années considérées sont le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1975 et de 1993, les données du recensement du programme ILO48 de 2001, les données de l’UGIR de 2004, et les données calculées des années suivantes.

Cette rétrospective permet particulièrement à retenir un taux d’accroissement naturel annuel constant de l’année de départ à l’année d’arrivée ainsi qu’à l’année 2030 pour une projection. A partir de ces années considérées, quatre projections démographiques ont été élaborées.

TABLEAU 11 : EFFECTIF DE LA POPULATION DES ANNÉES CONSIDÉRÉES PAR DISTRICT

DISTRICT 1975 1993 2001 2004 2008

DISTRICT AMBOSITRA 169 024 171 679 258 338 251 216 293 887

DISTRIT AMBATOFINANDRAHANA 49 097 87 927 154 337 179 758 210 291

DISTRICT FANDRIANA 105 247 143 592 201 990 183 804 215 025

DISTRICT MANANDRIANA - 68 707 92 438 99 517 116 421

REGION 323 368 471 905 707 103 714 295 835 624

Source : Monographie de la Région Amoron’i Mania, 2003 / RGPH 1993 / ILO 2001 / UGIR 2008

48 Le Recensement des Communes de 2001 est une enquête auprès des Communes de Madagascar réalisée en 2001 par le Programme Ilo de l’Université de Cornell (U.S.) en collaboration avec le Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) et l’Institut National de la Statistique (INSTAT). 113

Dans un premier temps, la rétrospective montre un taux d’accroissement global de la population qui permet de constater le pourcentage de la croissance de la population entre l’année de départ et d’arrivée.

TABLEAU 12 : TAUX D’ACCROISSEMENT GLOBAL (TAG) DE LA POPULATION D’AMORON’I MANIA TAG (%) TAG (%) TAG (%) TAG (%)

1975/1993 1993/2001 1993/2004 2001/2008

DISTRICT AMBOSITRA 42,22 50,48 46,33 13,76

DISTRIT AMBATOFINANDRAHANA 79,09 75,53 104,44 36,25

DISTRICT FANDRIANA 36,43 40,67 28,00 6,45

DISTRICT MANANDRIANA - 34,54 44,84 25,94

REGION 45,93 49,84 51,36 18,18

Source : calcul de l’Auteur, 2013

Le tableau ci-dessus montre que sur une période variante de 11 à 18 ans, la population de la Région augmente à peu près de 50%. Le taux d’accroissement global de la population entre l’année 2001 et 2008 est généralement faible d’environ 18%, contrairement au TAG de 1993 à 2001. Il est à noter que la période à ces taux est de 8 ans et 7 ans. Ceci peut s’expliquer par l’importance de la migration durant la période de 1993 à 2001.

TABLEAU 13 : TAUX D’ACCROISSEMENT NATUREL ANNUEL TAN (%) TAN (%) TAN (%) TAN (%) annuel annuel annuel annuel 1975/1993 1993/2001 1993/2004 2001/2008

DISTRICT AMBOSITRA 1,9 5,2 3,5 1,8

DISTRIT AMBATOFINANDRAHANA 3,2 7,2 6,7 4,5

DISTRICT FANDRIANA 1,7 4,3 2,2 0,9

DISTRICT MANANDRIANA - 3,7 3,4 3,3

REGION 2,1 5,1 3,8 2,4

Source : calcul de l’Auteur, 2013 114

Dans l’objectif d’effectuer un accroissement de la population dans la Région, les taux d’accroissement naturel des Districts et de la Région sont considérés. A cet effet, la population régionale est calculée à partir de son taux d’accroissement naturel annuel et non par la somme de la population projetée par District. En effet, la population projetée par District est également calculée à partir de chaque taux d’accroissement naturel annuel respectif.

Il est à noter qu’en démographie, un taux d’accroissement naturel annuel d’une population devrait normalement être égal ou inférieur à 4%. Un taux d’accroissement naturel supérieur à 4% constitue généralement le nombre de décès ainsi que de naissance et de migrants. En effet, l’effectif des migrants est intégré dans l’effectif total de la population pour une année exprimée. Les données disponibles et utilisées, pour le cas de la Région Amoron’i Mania, sont l’effectif total de la population. A cet effet, les calculs du taux d’accroissement de la population de chaque année de référence tiennent juste compte de l’effectif total de la population. Ce taux d’accroissement naturel annuel proposé permet de déterminer le temps de doublement de la population d’un territoire. La projection de ce temps de doublement tient compte du taux d’accroissement naturel annuel au niveau régional.

TABLEAU 14 : LES ANNÉES DE RÉFÉRENCE ET LE TEMPS DE DOUBLEMENT DE LA POPULATION Années de Année de départ Taux d'accroissement naturel Temps de doublement de la référence régional (%) population (ans)

1975/1993 1975 2,1 33

1993/2001 1993 5,1 14

1993/2004 1993 3,8 19

2001/2008 2001 2,4 29

Source : Calcul de l’Auteur, 2013

Le temps de doublement de la population consiste à calculer le nombre d’années que l’effectif de la population va doubler en fonction d’un taux d’accroissement naturel annuel. Le taux appliqué ici pour ce calcul est issu des estimations précédentes sur le taux d’accroissement naturel annuel de la population de la Région Amoron’i Mania. Sur la base de la théorie de Malthus, le temps de doublement minimum de la population d’une région ou d’un territoire est de 16 ans soit 4,4% d’accroissement. Le temps de doublement maximum est de 25 ans soit un taux d’accroissement naturel annuel de 3%. Il est à noter que cette théorie de Malthus est appliquée pour les pays en développement. Dans la projection mondiale de la population, les experts mentionnent que le taux de croissance de la population dans les pays en développement diminue contrairement au taux des pays sous développées ou les pays du Sud dont principalement l’Afrique. 115

Cette théorie de Malthus correspond au cas de Madagascar avec un taux d’accroissement annuel de 3% en 2009. Suivant cette théorie, le temps de doublement de la population de Madagascar serait donc de 25 ans. Voici trois (3) hypothèses probables d’évolution de la population de l’Amoron’i Mania dans 20 ans :

GRAPHIQUE 4 : HYPOTHÈSE BASSE D’ÉVOLUTION DE LA POPULATION

Source : calcul de l’Auteur, 2013

Dans ce premier schéma de la projection démographique, le taux d’accroissement naturel annuel dans l’ensemble de la Région est particulièrement faible outre le TAN du District d’Ambatofinandrahana. En effet, son TAN est la plus forte avec un taux de 3,2%. Malgré ce taux d’accroissement et la vaste superficie du District, l’effectif de la population dans ce District est le plus faible par rapport à l’ensemble de la Région.

GRAPHIQUE 5 : HYPOTHÈSE HAUTE D’ÉVOLUTION DE LA POPULATION

Source : calcul de l’Auteur, 2013

Dans ce deuxième schéma, le taux d’accroissement de la population est élevé avec un TAN régional de 5%. Le taux d’accroissement constaté pour le District d’Ambatofinandrahana et d’Ambositra est 116 largement fort avec un TAN supérieur à 5%. Sur la base de la théorie en démographie, ce taux élevé est notamment influencé par le taux de la migration dans ces Districts. Ces forts taux d’accroissement influencent largement l’effectif de la population d’ici vingt ans. En effet, le TAN régional de 5,1% permet d’avancer que la population doublerait tous les 14 ans, et en 2030 l’effectif de la population régional pourrait atteindre 3 millions d’habitants. Avec le taux supérieur de 5% dans ces deux Districts, leurs populations peuvent atteindre plus de un million chacun.

GRAPHIQUE 6 : HYPOTHÈSE LA PLUS PROBABLE D’ÉVOLUTION DE LA POPULATION

Source : calcul de l’Auteur, 2013

Sur une période de 11 ans (1993 – 2004), le taux d’accroissement naturel annuel régional de 3,8% est le plus probable et considéré pour la projection démographique de la Région. A cet effet, les taux d’accroissement naturel annuel de la population de chaque District seront également considérés dans la projection de la population au niveau des Districts.

Généralement la tendance de la population reste à la hausse dans la Région Amoron’i Mania. Ce taux varie de 2,2 à 6,6% si l’on prend le temps de faire une analyse par District. Consolidé au niveau de la Région, ce taux est de 3,8%, légèrement supérieur au taux de croissance démographique national.

117

ANNEXE 5 : LES DÉFIS D’AMÉNAGEMENT RÉGIONAL

District Ambositra

 Promouvoir une sécurisation foncière pour faciliter l’aménagement des terres agricoles  Chaque Commune doit disposer d’un Schéma communal d’aménagement du territoire  Facilitation d’acquisition de subvention pour l’aménagement des territoires  Développement d’une politique de migration  Mise en place d’une sécurité au niveau de chaque Commune  Couverture du territoire en infrastructure de télécommunication (radio, télévision)  Toutes les localités sont toutes connectées et reliées entre elles  Transparence sur la gestion et l’aménagement des territoires et le développement

District Fandriana

 Réduire de 50% les actes de banditisme  Réduire de 10% la corruption  Gérer de façon durable les ressources naturelles pour en faire profiter la population, les opérateurs et la Région

District Manandriana

 Pérenniser KALONY au niveau de l’Amoron’I Mania et de la Haute Matsiatra  Rendre le Dina – force de loi et appliquée immédiatement  Normaliser les infrastructures et équipements publics  Inciter le diaspora à promouvoir la valeur « anarandray »

District Ambatofinandrahana

 Réduire de deux tiers les vols de zébus  Mise en place d’une nouvelle structure territoriale au niveau des districts en 10ans  Renforcement des rapports de partenariat au sein des OPCI en un an  Mise en place d’un nouveau district dans deux ans  Ouverture territoriale afin de faciliter les relations avec les autres localités surtout dans les zones rouge dans 5 ans  Revitaliser les anciennes routes dans les deux ans à venir

Future « District d’Imady Ala »

 Trouver les ressources financières nécessaires à la réhabilitation des routes et construction de nouvelles routes à Imady Ala  Tous les ménages de l’OPCI Imady Ala vont tous être (électrifiés) approvisionnés en électricité  Mise en place des stratégies de priorisation sur l’exploitation des ressources énergétiques  Les personnes sachant monter et gérer les projets communautaires sont suffisantes à Imady Ala

Sources : Exercices « détermination et enjeux du territoire » par District (focus-group), 2012

118

TABLE DES MATIÈRES

Remerciements ...... I

Glossaire ...... II

Liste des Abréviations et Acronymes ...... V

Liste des tableaux ...... VIII

Liste des graphiques ...... IX

Liste des figures ...... IX

Liste des encadrés ...... IX

Liste des photos ...... VIII

Sommaire ...... X

INTRODUCTION ...... 1

CHAPITRE I. LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE ...... 3

I.1. Contexte ...... 3

I.1.1. Contexte national et politique ...... 3

I.1.2. Contexte juridique et institutionnel ...... 4

I.1.3. Contexte régional ...... 5

I.1.4. Contexte géographique et historique ...... 7

I.2. Concepts clés ...... 11

I.2.1. Aménagement du Territoire et Urbanisme : définitions ...... 11

I.2.2. Schéma d’aménagement du territoire ...... 14

I.2.3. Aménagement du territoire et développement territorial ...... 15

I.3. Méthodologie ...... 17

I.3.1. Démarche ...... 17

a) Une démarche à trois niveaux ...... 17

b) L’étape préparatoire ...... 18

I.3.2. Approche ...... 18

a) Collecte de données sur terrain ...... 19

b) Capitalisation des données secondaires ...... 20 119

I.3.3. Outils ...... 20

a) Le ZADA (Zonage A Dire d’Acteur) ...... 20

b) Un traitement moderne des données ...... 21

c) Plan d’actions et contraintes ...... 23

CHAPITRE II. DIAGNOSTIC TERRITORIAL ...... 26

II.1. Une diversité des contrastes naturels ...... 26

II.1.1. Cadre physique : le support de l’aménagement ...... 26

a) Amoron’i Mania : Une région à deux niveaux ...... 26

b) Chaleur et humidité relative comme ingrédients permanents...... 27

c) Hydrographie : le corridor forestier comme réservoir de la région et ses environs ...... 28

II.1.2. Occupation du sol ...... 28

a) Territoire constitué à plus de 90% de zones naturelles ...... 28

b) Territoire contraignant mais finalement intensivement mis en valeur ...... 29

II.1.3. Ressources naturelles diversifiées ...... 30

a) Un sous-sol à très haute potentialité, mais des retombées économiques non ressenties...... 30

b) Des biodiversités riches : argument d’attractivité de la région ...... 31

c) L’étendue de terre agricole non aménagée de l’Ouest constitue-t-elle une solution à la saturation de la partie centrale et orientale ? ...... 32

II.2. Une dynamique sociale tributaire de la disposition naturelle ...... 33

II.2.1. Démographie ...... 33

II.2.2. Encadrement Social ...... 34

II.3. Une économie dominée par le secteur primaire ...... 36

II.3.1. Secteur primaire : Amoron’i Mania, un territoire rural ...... 36

II.3.2. Secteur secondaire : Le Zafimaniry à l’origine de l’identité de la région...... 38

II.3.3. Secteur tertiaire : Lieu de transit des produits ...... 40

II.4. Flux : l’effervescence d’un territoire ...... 42

II.4.1. Plus d’émigration que d’immigration ...... 42

II.4.2. La mobilité des biens (marchandises ou matières premières), force de l’échange commercial ...... 44 120

CHAPITRE III : ANALYSE PROSPECTIVE ...... 47

III.1. La démarche d’analyse prospective ...... 47

III.1.1. Détermination des enjeux territoriaux ...... 47

III.1.2. Analyse SWOT ...... 48

III.1.3. Analyse axée sur des thématiques spécifiques ...... 48

III.1.4. Élaboration des scénarios d’aménagement ...... 48

III.2. Les facteurs déterminants ...... 50

III.2.1 Les grands enjeux d’aménagement de la région selon les acteurs régionaux ...... 50

III.2.2. Les facteurs déterminants de l’aménagement de l’Amoron’i Mania selon le SNAT54

III.2.3. Les politiques sectorielles ayant des impacts sur l’aménagement de la région ...... 56

a) Le secteur Transport ...... 57

b) Le secteur Environnement ...... 57

III.3. Les prospectives territoriales ...... 58

III.3.1. Les Projections démographiques (Cf. Annexe 4) ...... 58

III.3.2. Perspective économique ...... 60

III.3.3. Prospective sur l’état de l’environnement ...... 65

a) Variables clefs et déterminants ...... 65

b) Possibilités de l’évolution de l’espace physique de l’Amoron’i Mania ...... 66

CHAPITRE IV : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS ...... 68

IV.1. Les Scénarios d’aménagement du territoire ...... 68

IV.1.1. Le scénario redouté ...... 69

a) Situation redoutée concernant l’armature territoriale ...... 69

b) Situation redoutée concernant l’économie régionale ...... 71

c) Situation redoutée concernant l’environnement ...... 72

IV.1.2. Le scénario désiré ...... 75

a) Image désirée concernant la structuration de l’armature territoriale ...... 75

b) Image désirée concernant l’économie régionale...... 79

c) Image désirée concernant l’environnement naturel de la Région ...... 81

121

IV.2. Vision d’aménagement du territoire ...... 84

IV.3. Validité des hypothèses ...... 88

Hypothèse 1 : Le SRAT reflète les besoins locaux en termes de développement ...... 88

Hypothèse 2 : Le SRAT est un outil permettant le pilotage du développement régional .... 89

CONCLUSION GENERALE ...... 91

Bibliographie ...... 93

Annexe ...... 96

Annexe 1 : La topographie de l’Amoron’i Mania ...... 97

Annexe 2 : Occupation du sol ...... 98

Annexe 3 : Résultats des focus group ...... 99

Annexe 4 : Projections démographiques ...... 112

Annexe 5 : Les défis d’aménagement régional ...... 117

Table des matières ...... 118

Nom : FANOMEZANTSOA

Prémons : Herilala Axel

Titre : « STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT REGIONAL PAR L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE. CAS DU SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE L’AMORON’I MANIA (SRAT AIM). »

Nombre de pages : 92

Tableaux : 14

Graphes : 2

- RESUME -

La démarche d’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) de la Région Amoron’i Mania s’inscrit dans un processus global de planification stratégique. Lequel processus consiste à développer une vision claire et intégrée du développement régional sur un horizon de 10 à 20 ans. Pour être efficace, il doit être en parfaite cohérence avec les cadres stratégiques nationaux tout en tenant compte des réalités et spécificités régionales. Aussi, les différents acteurs de développement (publics, privés), tant au niveau central que régional, devront saisir les potentialités et les contraintes de leur territoire afin de mieux orienter leurs décisions politiques, économiques, sociales et environnementales. Dans cette optique, notre travail offre un état des lieux actuel de la dite région à travers différents thèmes intéressant l’Aménagement du territoire. Par la suite, nous avons essayé d’en donner une analyse objective en dégageant les enjeux territoriaux dela Région suivant sa structure et les tendances générales constatées. Ainsi, notre travail nous ont permis de comprendre le dynamisme socio-économique et environnemental de la région, d’appréhender les perspectives qu’offrent les originalités de cette région et de cerner les points spécifiques sur lesquels devrait s’appuyer la politique d’aménagement du territoire de la Région Amoron’i Mania.

Mots clés : Aménagement du territoire, Développement régional, Amoron’i Mania

Encadreur : M. RANDRIANALIJAONA Tiana Mahefasoa

Adresse de l’auteur : Lot ITS 28 Andranonahoatra - 102 ANTANANARIVO