N d

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FORMATION GENERALE

LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE RURALE DE ,

REGION

Mémoire présenté par MalalaTahinaRASOLOFONIAINA

Pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise en Géographie

Sous la direction de

Madame RAZAFIMAHEFA RASOANIMANANA, Maître de Conférences

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FORMATION GENERALE

LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS

LA COMMUNE RURALE DE MAHASOLO, LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE RURALE DE MAHASOLO REGION (REGION BONGOLAVA DE BONGOLAVA )

REGION DE BONGOLAVA

Mémoire présenté par

RASOLOFONIAINA MalalaTahina

Pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise en Géographie

Soutenu publiquement le 03 Novembre 2014

MEMBRES DU JURY

Président : Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire

Juge : Gabriel RABEARIMANANA,Maître de Conférences

Rapporteur : RAZAFIMAHEFA RASOANIMANANA, Maître de Conférences

REMERCIEMENTS

Nous souhaitons exprimer nos sincères gratitudes à:

Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire, qui a eu l’amabilité de présider cette soutenance malgré ses multiples occupations,

Monsieur Gabriel RABEARIMANANA, Maître de conférences, qui a accepté d’évaluer ce travail.

Madame RAZAFIMAHEFA RASOANIMANANA, Maître de conférences, qui, avec enthousiasme, a eu la bonne volonté d’encadrer et de diriger cette présente mémoire. Les précieux conseils et les encouragements qu’elle a prodigué ont donné les impulsions nécessaires pour l’accomplissement de ce mémoire.

Nous exprimons aussi notre vive reconnaissance à tous les enseignants et personnels du Département de Géographie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines ainsi que ceux qui ont contribué à notre formation au sein de cet établissement, en donnant la capacité pour mener cette recherche. Nous devons enfin une reconnaissance particulière aux membres de notre famille, en particulier nos parents, nos frères et sœurs, qui nous ont soutenus moralement et qui ont fait preuve de patience et de sacrifice pour nous encourager. Ainsi qu’à ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce présent mémoire de maîtrise.

Recevez tous nos remerciements.

i

RESUME

Avec une superficie de 934 km2, la CR de Mahasolo est une étendue d’espace livrée à l’activité agro-pastorale comme l’ensemble du Moyen Ouest malgache. Cette zone dispose des conditions physiques favorables aux activités agricoles. Les tanety et les bas-fonds sont livrés à des cultures pluviales et irriguées, qui fournissent plus de 50% des revenus monétaires des agriculteurs. La vie rurale n’est pourtant pas sans contraintes, l’insuffisance des infrastructures ainsi que l’insécurité constituent des limites de l’économie.

La gestion des ressources en eau est une partie intégrante des activités humaines, due à son importance dans la vie. Pourtant, l’eau est une ressource variable dans le temps et dans l’espace, tributaire des précipitations. C’est en fonction de cette variation que les modes de gestions adaptés sont mises en œuvre dans l’espace. Elle démontre les capacités humaines à dompter la nature et laisse entrevoir la présence des organisations sociales autour de l’eau.

Etant une part important dans les procédés culturaux, la gestion de l’eau handicape l’activité par des problèmes d’ordre techniques et matériels ainsi que sociale. Aussi, l’eau est de plus en plus menacée et causent des difficultés dans la pratique culturale en saison sèche. Malgré tout cela, la gestion de l’eau constitue un moyen pour accroitre la production agricole des pratiquants.

Mots clés : activités agricoles, Mahasolo, ressources en eau, gestion.

ii

ABSTRACT

With an area of 934 km2, the CR Mahasolo is delivered to the extent of agro-pastoral as the entire Middle West Malagasy activity space. This area has promising natural conditions for agricultural activities. Tanety and lowlands are involved in rain fed and irrigated crops, which provide more than 50% of the currency income of farmers. Rural life, however, is not without constraints; poor infrastructure and insecurity are the limits of the economy.

Management of water resources is an important part of human activity, owing to its importance in life. However, depending on rain fall, water is a variable resource within time and space. Based on the variation of the water, the methods adapted on managing water are implemented in space. It demonstrates the human capacity to tame nature and put forward the presence of social organizations around the water.

Being a major part in the cultural practices, management of water hinders the activity of technical issues as well as social and material. Also, water is increasingly threatened and cause difficulties in farming practice in the dry season. Despite all this, the water management is a means to increase agricultural production for farmers.

Key words: agricultural activities, Mahasolo, water resources management

iii

SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE : LES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES DE MAHASOLO ...... 7

CHAPITRE I : MAHASOLO, UNE ZONE FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRO- PASTORALES

CHAPITRE II : LES FACTEURS HUMAINS : ATOUTS ET CONTRAINTES

DEUXIEME PARTIE : LA PART DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE DE MAHASOLO...... 30

CHAPITRE III : L’EAU UNE RESSOURCE VARIABLE

CHAPITRE IV- DE LA GESTION DE L‘EAU A L’ORGANISATION COMMUNAUTAIRE

TROISIEME PARTIE : BILAN ET SYNTHESE...... 48

CHAPITRE V : LES BILANS DE LA GESTION DE L’EAU

CHAPITRE IV : L’IMPACT DE LA GESTION DE L’EAU SUR LES ACTIVITES AGRICOLES

CONCLUSION GENERALE

iv

TABLES DES ILLUSTRATIONS

Liste des figures

Figure 1 : Carte de localisation de la commune rurale da Mahasolo ...... 3 Figure 2 : Carte du relief de la commune rurale da Mahasolo ...... 9 Figure 3 : Courbe ombrothermique de la station …………………...... …13 Figure 4 : La répartition des surfaces culturales dans la commune de Mahasolo ...... 18 Figure 5 : Carte des infrastructures de base de la CR Mahasolo ...... 25 Figure 6 : Carte des réseaux hydrographiques dans la CR Mahasolo ...... 32 Figure 7 : Carte géologique de Mahasolo ...... 35 Figure 8 : La courbe des débits de l’Ibizy 1982-1983 avec la courbe les moyennes des précipitations de la station de Miarinarivo Itasy ...... 36 Figure 10 : Les couvertures végétales dans la Commune de Mahasolo 54 Figure11 : Evolution du nombre de points de feux hors forêt dans la Région Bongolava (2006 – 2007) ...... 56

v

Liste des tableaux

Tableau 1. Les normales des températures et des précipitations de la station Tsiroanomandidy (1961-1990) ...... 13 Tableau 2. Quelques projets étatiques marquant le moyen ouest ...... 16 Tableau 3. Revenus monétaire d’un ménage pauvre ...... 22 Tableau 4. Répartition de la superficie des ménages enquêtes ...... 27 Tableau 5. Structure de la population d’Andranomiantra, fokontany Andavabary ...... 28 Tableau 6. Bilan hydrique à Tsiroanomandidy 1961-1990 ...... 38 Tableau 7 Les Associations des Usagers de l’Eau (AUE) inventoriées à Mahasolo ...... 43 Tableau 8 Pourcentage des répartitions de l’utilisation de l’eau domestique des ménages enquêtés ...... 44 Tableau 9. Les rendements des rizicoles ...... 49 Tableau10 des constructions de barrages a Mahasolo en 2007 et 2008 ...... 52

vi

Listes des photographies

Photo 1 : Paysage de plateau sectionné dans le fokotany Mahasolo ...... 10 Photo 2 : La riziculture pendant la saison pluvieuse dans le fokontany Mahasolo ...... 19 Photo 3 : Le marché de bœuf à Mahasolo un mercredi ...... 20 Photo 4 : Un magasin de stockage dans le village d’Andranomiantra ...... 22 Photo 5 : Etat routier de Mahasolo vers Maroarona ...... 23 Photo 6 : Habitations des ménage aisé a gauche et ménage pauvre à droite Andavabary ...... 26 Photo 7 : Une vallée en V sur le versant côté sud d’Ambohimizana ...... 33 Photo 8 : Des débris végétaux sur les arbres dans le bas-fond de la Malotolava ...... 37 Photo 9 : La rivière Mandalo sur le pont de Mahasolo ...... 39 Photo 10 : Canaux de drainage d’évacuation d’eau sur les pentes en culture et non cultivée . 40 Photo 11 : Canaux de conduite d’eau à ciel ouvert sur un plateau en pente et dans un bas-fond ...... 42 Photo 12 : Des barrages hydro-agricoles dans les fokontany Mandrosoarivo ...... 43 Photo 13 : Des puits couverts dans la fokontany d’Andavabary ...... 45 Photo14:Le château d’eau de la JIRAMA ...... 46 Photo 15 : Borne fontaine et lavoir public de mauvaise condition mais en état de marche .... 46 Photo 16 : Un espace cultural de contre saison à Andavabary ...... 58

vii

ACRONYMES

AEP : Adduction d’Eau Potable

AMED : Approche des Moyens d’Existence Durable

ANAE : Association Nationale d’Actions Environnementales

AUE : Association des Usagers de l’Eau

BDPA : Bureau pour le Développement pour la production Agricole

CIDST : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique à Tsimbazaza

CITE : Centre d'Information Technique et Économique

CR : Commune rurale

DDR : Directeur du Développement Régional

DRDR : Direction Régionale du Développement Rural

FAO : Food and Agricultural Organisation

FED : Fond Européen de Développement

FID : Fonds d’Intervention pour le Développement

FOFIFA: Foibe Fikarohana momba ny Fambolena

FTM : Foibe Taontsaritanin’i Madagasikara

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau

INSTAT : Institut National de la Statistique

MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche

JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy

ODEMO : Opération de Développement du Moyen Ouest

ONE : Office National pour l'Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PARD : Plan d’Action pour le Développement Rural

PCD : Plan Communal de Développement

PPI : Petits Périmètre Irrigués

PRD : Plan Régional de Développement

viii

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

RIC : Route Intercommunale

SOMASAK : Société Malgache d'Aménagement de la Sakay

SRA : Système de Riziculture Amélioré

SRI : Système de Riziculture Intensif

URER : Unité Régional d'Expansion Rurale

ZER : Zone d’Expansion Rizicole

ODEMO : Office du Développement du Moyen- Ouest

PDMO : Projet d’Appui pour le Développement du Moyen- Ouest

WWF : World Wide Fund

ix

Introduction

Face à ses besoins alimentaires croissants, l’homme est contraint d’accroître sa production et de varier ses activités. L’exploitation des ressources naturelles est le support des activités relatives à cet accroissement. Déjà en 2003, la FAO (Food and Agricultural Organisation) dénonce la surexploitation et l’exploitation abusive des ressources en eau partout dans le monde car elles entraînent des pénuries d’eau dans certaines régions du globe. Certes, l’eau est une ressource vitale et utile à l’homme car au-delà de ses besoins physiologiques quotidiens, environ 3 litres par jour pour une personne, il y a des usages domestiques, et les besoins agricoles. Mais parmi ces utilisations, la surexploitation est notée particulièrement au niveau de la pratique agricole notamment dans l’irrigation. Il lui est attribué les 70% des eaux douces prélevés mondialement 1. En effet les cultures exigent de 1 000 à 3 000 m 3 d'eau par tonne de céréales récoltées, ce qui est l’équivalent de 1 à 3 tonnes d'eau pour faire pousser 1 kg de riz (FAO). L’irrigation est ainsi adoptée dans les régions du monde où les précipitations ne fournissent pas suffisamment d’humidité au sol. Mais des conséquences néfastes sont les résultats de la mauvaise gestion de cette ressource. Elle constitue une des raisons de la pénurie d’eau, et pourtant de nombreux pays dans le monde y ont recours.

Devant une telle situation de nombreux organismes tel que le FAO, le WWF, le SAGE, le GIRE, etc. œuvrent pour essayer de remettre l’équilibre dans l’utilisation et la gestion des ressources en eau, d’autant plus que son utilisation touche plusieurs domaines. Il s’agit d’une planification, distribution et développement de l'utilisation optimale des ressources en eau.

A la pratique de la gestion des ressources en eau est plus incitée par la pauvreté que par les risques naturels. La pauvreté est le centre des problèmes des malgaches qui provoque une spirale interminable d’obstacles qui empêche l’accomplissement des étapes vers le développement. L’Etat lui-même participe avec certains ONG à l’élaboration des programmes et projets dont le but est l’interrelation du développement et de la gestion des ressources en eau. C’est le cas des programmes BVPI, et PPI opérés par le biais du ministère de l’agriculture. Ce sont donc des programmes et projets visant un essor économique pour le monde rural cible et l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Ces projets cherchent à concilier le développement et la bonne gestion et sont opérés dans des zones à fortes potentialités agricoles comme la région Bongolava. Cette région est surtout renommée pour

1 FAO.org. département eau et agriculture: archive

1 sa production de riz, de maïs et de manioc, elle est appelée «le grenier céréalier» de la capitale. D’ailleurs c’est un des lieux des projets de grand développement depuis la colonisation jusqu’à nos jours. Des recherches ont été menées dans cette région en vue de l’application des projets, comme le PDMO, (Programme de Développement du Moyen Ouest), mis en œuvre des Bas-fond du Moyen Ouest, le SRI (Système Rizicole Intensive) ; tout cela pour donner un essor a la production agricole. Par ailleurs la Commune rurale de Mahasolo est une localité dans cette région où le suivi de ces programmes situe le présent sujet « la gestion des ressources en eau dans la commune rurale de Mahasolo, district de Tsiroanomandidy, région Bongolava »

Située sur les hautes terres centrales de Madagascar, la commune rurale de Mahasolo est inscrite dans le district de Tsiroanomandidy, de la région Bongolava, dans l’ancienne province d’Antananarivo. Elle est localisée entre les coordonnées géographiques 19,76 ⁰ et 19,46 ⁰de latitude Sud, et 46,48 ⁰ et 46,08 ⁰ de longitude Est. Elle est donc sur les marges entre les Hautes terres et les plaines de l’ouest malgache, et est caractérisée par des plateaux de hautes altitudes.

Elle est limitée au nord-est par la commune d’, au sud par la commune de Maroharona, à l’ouest par la commune d’Ambararata et la rivière Sakay délimite la partie orientale. Cette zone a une superficie modeste de 934 km² soit 7,9% du district de Tsiroanomandidy et est constituée par 17 fokontany. Elle avait en 2011 une population de 45 485 habitants qui formait 10% de la population du district 2. Se trouvant à 175 km à l’ouest de la capitale, la commune est desservie par deux routes secondaires ou RIC : la première à l’est, 25 km vers la commune rurale d’Ankadinondry Sakay, la seconde au nord 30 km vers la commune rurale de .

2 Source : - INSTAT de Tsiroanomandidy

2

Figure 1 : Carte de localisation de la commune rurale da Mahasolo

Source BD5OO FTM avec arrangement de l’auteur

3

Choix du sujet .

Le choix du sujet a été motivé par l’intérêt qu’il suscite. Premièrement, il contribue à la mise en pratique des acquis théoriques des années d’études antérieures, en suite il nous aidé à approfondir notre compréhension des ressources en eau. C’est également un moyen qui nous permet de participer au développement du monde rural. Et enfin il constitue une réflexion sur une partie des problèmes agricoles auxquels il est nécessaire d’apporter des solutions et des idées adéquates.

La question de la gestion des ressources en eau est importante dans la mesure où elle se situe au cœur des activités agricoles. La gestion de l’eau est une partie essentielle dans le monde agricole car la vie de l’homme et de ses activités en dépendent, et plus particulièrement dans la culture la croissance et la productivité des plantes.

Ce sujet est particulièrement réel dans la commune rurale de Mahasolo car elle constitue une fraction du Moyen Ouest où des projets de développement ont eu lieu. Donc le système de gestion actuel est le reflet de l’intensité et de l’impact que ces projets ont apporté. Et en plus, la gestion de l’eau présente et promet à la fois un avenir amélioré. En fait, elle constitue un élément déclencheur de l’essor de l’économie agricole, et donc du monde rural, grâce à son appui sur les activités agricoles, et implique aussi la participation d’autres disciplines comme l’agronomie, l’hydrologie et la sociologie.

Et enfin ce choix a pour but d’atteindre l’objectif de développement en cherchant des solutions et des idées à appliquer, mais du point de vue géographique, c’est-à-dire en mettant en relation l’homme et ses activités dans son milieu.

Problématique de la recherche.

En milieu rural, les ressources en eau importent beaucoup dans la mesure où la qualité de la gestion pour l’homme est à la base de l’essor de l’économie rurale. La commune rurale de Mahasolo est une zone où la gestion et la maitrise des ressources en eau ont été initiées par l’Etat à travers différents projets de développement, et c’est ainsi que la problématique principale se pose : « Dans quelle mesure la gestion agricole de l’eau contribue-t-elle au développement économique de la commune rurale de Mahasolo ?»

Objectifs de la recherche .

L’objectif principal du travail est de faire ressortir les liens entre la gestion des ressources en eau et les activités humaines dans la commune rurale de Mahasolo. Quelques objectifs spécifiques sont

4 nécessaires à identifier pour mieux cerner l’étude. Ce sont : l’analyse des exploitations des ressources en eau, ses usages et ses impacts sur la population et les activités sociaux et économiques. Puis il est nécessaire, d’analyser les interactions entre les ressources en eau et les activités agricoles, ainsi que l’évolution du système agricole et la maitrise de l’eau. Enfin, il faut relever les impacts et les problèmes connexes à la gestion et aux résultats des productions agricoles, et proposer des perspectives d’amélioration.

Démarche de recherche.

Pour atteindre les objectifs cités, la démarche adoptée a été déductive et répartie en trois (3) étapes: d’abord les travaux bibliographiques consistant à la consultation d’ouvrages, documents, revues, thèses et mémoires, effectuée auprès des centres tes que: le Centre de Documentation et d’Information du Département de Géographie, la Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo, le Centre d'Information Technique et Économique (CITE), l'Office National pour l'Environnement (ONE) et le centre de documentation du ministère de l’agriculture à Anosy, le Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique à Tsimbazaza (CIDST). Cette étape a été la plus longue des étapes de la recherche. Elle a permis non seulement de recueillir des informations sur le thème étudié, mais également à l’élaboration des hypothèses de travail et de la problématique.

Ensuite les travaux de terrain : une étape avait duré environ 1 mois. En premier lieu elle a consisté à l’observation de ce qui est visible dans le paysage, le relief, l’habitat et les infrastructures, les pratiques culturales. Puis en second lieu, les enquêtes auprès de la population sur ce qui est invisible. Elles se sont déroulées de deux manières : un entretien dirigé et un entretien semi-directif. Les enquêtes auprès des ménages locaux se sont passées par l’entretien semi-directif et parfois ouvert, c’est-à-dire sans directive pour ne pas les inquiéter. Le but est de comprendre les pratiques culturales et leur gestion de l’eau agricole, les diverses activités économiques. Ce sont surtout des agriculteurs qui ont été ciblés par les enquêtes. Et les enquêtes auprès des personnes ressources par contre se sont effectuées par l’entretien dirigé : le maire de la commune, les chefs des fokontany, des anciens travailleurs de la FOFIFA, le personnel de la JIRAMA.

Et enfin après les travaux de terrain, le dépouillement et la confrontation des données ont été nécessaires pour aboutir à la synthèse de la recherche.

Problèmes et limites. Cependant tout au long du travail, des problèmes sont survenus, que ce soit dans l’étape de la bibliographie ou pendant les travaux de terrains.

5

Des livres sur la zone d’étude sont nombreux mais seulement une quantité réduite a pu être consulté car les autres ont disparu. C’est le cas dans de nombreux centres de documentation. Sur le terrain, l’insuffisance des données récentes et fiables au niveau de la commune a posé des problèmes ; il en est de même des données climatiques et hydrologiques. Il y a eu aussi la réticence de personnes enquêtées, car ils croyaient que nous étions un agent de l’Etat. Malgré cela, des informations ont pu être recueillies et ont permis de rédiger le mémoire. Ainsi la première partie de ce travail se portera sur les conditions géographiques de la zone de recherche, la deuxième partie traitera de la gestion de l’eau et son implication à Mahasolo, et enfin la troisième partie consistera en une analyse du bilan de la gestion et des perspectives d’amélioration.

6

PREMIERE PARTIE

LES CONDITIONS PHYSIQUES ET HUMAINES DE MAHASOLO

7

Le Moyen Ouest malgache est une zone à fort capacité agro-pastorale selon l’analyse régionale de l’AMED en 2006. La partie qui constitue la région Bongolava couvre une vaste espace de 17 209 km 2 apte à la production culturale et à l’élevage. Son relief est peu accidenté avec un sol productif ; et l’Etat a profité de la richesse de l’espace pour initier le développement socio-économique de la zone. Il en résulte que la principale activité humaine y est l’agriculture. Mais malgré cela des obstacles au développement sont encore présents et se font sentir tant au niveau de l’ensemble de la société qu’au niveau de chaque ménage.

CHAPITRE I .MAHASOLO , UNE ZONE FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRO -PASTORALES

La commune rurale de Mahasolo fait partie de la région de Bongolava, dans le district de Tsiroanomandidy, avec 17 autres communes. Elle est localisée sur la bordure occidentale des hautes terres centrales malgaches et constitue un espace de transition entre ces dernières et la côte ouest malgache. Selon Raison J.P, l’ensemble du Bongolava a un relief rarement accidenté qui ne représente que de rares reliefs résiduels. Son originalité réside dans l’écrasante prédominance 3 des surfaces planes favorisant la promotion des activités agricoles. L’Etat est le promoteur principal de tel projet, afin de créer, d’une part, un décollage économique, et d’autre part, la migration vers la zone dépourvue de population, toujours selon Raison J.P

I-1 : Des facteurs physiques favorables aux activités humaines

Le Moyen Ouest malgache 4 est caractérisé par des multiples unités régionales. Néanmoins, son relief se distingue par la profusion et l’étendue de la platitude sectionné par un réseau hydrographique selon J.P Raison. Le paysage se présente par des moutonnements de collines avec des altitudes subégales, dont les sommets sont presque plats, de pente très faibles avec des versants convexes.

3 Raison J.P (1984). Les hautes terres de Madagascar et leurs confins occidentaux : Enracinement et mobilité des sociétés rurales.Tome1. Éditions Karthala, ORSTOM p229

4 Le Moyen Ouest à Madagascar, d’après Lapaire J P est l’espace relativement dépourvue de population qui s’étend entre les régions sédimentaires occidentales et les hautes terres centrales.

8

Figure2. Carte du relief de la commune rurale da Mahasolo Source BD5OO FTM avec arrangement de l’auteur

9

I-1-1 Un relief ouvert

D’après la figure.2 la C.R. de Mahasolo est formée par un relief ouvert. Elle se trouve entre 900 m et 700 m d’altitude qui diminue du Nord au Sud et d’Est en Ouest. A partir de la Commune Rurale de Sakay sur la route RCP vers la Commune Rural de Mahasolo, la vue donne sur un vaste espace de plateau sectionné par un réseau hydrographique. L’Ambohimizana, un relief mineur en colline qui ne crée pas de rupture dans la monotonie du paysage 5 et qui correspond à un affleurement gabbroique, se situe dans le sud de la commune et culmine à 996 m d’altitude. En effet, d’après BOURGEAT et PETIT (1968) la zone de Mahasolo dans le grand Moyen Ouest malgache forme avec la commune rurale de Sakay une série de surface d’aplanissement local appelée le niveau Sakay. (L’aplanissement du Moyen Ouest n’est pas généralisé, d’où le résultat des paliers en étages d’est en ouest). Les formes du paysage sont relativement homogènes, elles sont composées de plateaux, de vallons et de thalwegs suivants la hiérarchisation des réseaux hydrographiques.

Photo 1. Paysage de plateau sectionné dans le fokotany de Mahasolo Cliché de l’auteur en 2013

Ainsi, deux unités de paysage se présentent sur lesquelles l’homme exerce ses activités agricoles pleinement :

Premièrement, les collines, les plateaux et les versants ou les espaces de hauteur. Ils ont des pentes variées ; faibles pour les plateaux pas plus de 5% et très fortes pour certains versants supérieures à 12% selon Petit (1974). Ce sont le domaine des cultures pluviales, le terrain de parcours des éleveurs ainsi que l’emplacement par excellence de l’habitat. Ces espaces sont aussi appelés « tanety ».

5M Petit 1974

10

Deuxièmement, les zones de bas-fonds dans les vallées et les vallons. Ce sont les espaces de la riziculture. Parfois sur les têtes des vallons, sur les colluvions de pente au raccord du versant sont la place des jardins des cultures maraîchères. Ce sont aussi les zones des forêts galeries. Cette unité est la plus exploitée des deux.

I-1-2 Des sols riches et productifs

Les formations pédologiques de la zone sont essentiellement composées de sols ferralitiques peu évolué. Définis par Aubert(1971), ce sont des sols profonds, caractérisés par une décomposition très poussée des minéraux primaires. Les sols de la région Bongolava sont reconnus pour leur bonne capacité d’échange et donnent en général de bons rendements mais quelquefois, dans la partie à faible profondeur, l’ajout d’engrais est conseillé.

Mais ces sols ferralitiques présentent quelques nuances localement, il en sort 3 types dans la zone de Mahasolo :

Au niveau des plateaux et versants, 2 types sont distingués :

• le sol ferralitique de couleur brun rouge : il est composé de limon argileux modérément acide, et présent suffisamment d’élément fertilisant. Doté d’une bonne capacité d’échange et d’une bonne caractéristique physique, il est favorable à la mise en culture.

• le sol ferralitique de couleur brun jaune, à caractère physique et chimique moins bon. Il est fortement désaturé, donnant de médiocres rendements, l’apport d’engrais est conseillé sur ce sol.

Dans les bas-fonds les sols sont hydromorphes et tourbeux, ils sont acides, riches en azote et en matière organique, parfois, il manque de potasse mais permet la pratique rizicole. Et si l’eau le permet, les agriculteurs produisent du riz jusqu’à 2-3 récoltes par an sur une même parcelle.

Cette richesse a été relevée par Vicariot (1973) dans son rapport de synthèse sur l’URER du moyen ouest, en précisant qu’à Mahasolo, l’utilisation de l’engrais était pratiquement inexistante mais que les sols sont bien meilleurs pour expliquer leurs rendements élevés par rapport à celle de la zone d’Anosy qui utilisait des techniques et des engrais dans la culture 6.

6 F Vicariot (1973) Suivit de quelques exploitations des URER de L’ ITASY et de L’ ODEMO. Rapport de synthèse, Document n°3 : l’URER du MOYEN OUEST, ORSTOM, centre de Tananarive, section d’agronomie 65p

11

I-2 les conditions climatiques

Parmi les facteurs qui font qu’une zone soit favorable aux activités humaines sont les caractéristiques du climat. Ils interviennent dans la formation du paysage de manière effective et se présentent comme des opportunités au développement des emplois agricoles.

I-2-1 Le climat des hautes terres tropicales

Dans son ouvrage, Donque (1975) fait remarquer que le climat de Madagascar est caractérisé par une grande variété de régime climatique qui se traduit par une variabilité de précipitations et du régime thermique. Située sur les hautes terres, notre zone de recherches est dominée par le climat tropical d’altitude qui règne sur les hautes terres centrales malgaches. Le moyen ouest des hautes terres centrales a une pluviosité autour de 1 500 mm par an quoique les parties occidentale et orientale présentent quelques différences avec des répartitions très inégales. Dufournet (1972) indique que ce climat se distingue par une température moyenne annuelle inférieure ou égale à 20°C, qui est due à l’altitude de plus de 900 m. Comme c’est le cas général pour le versant ouest de Madagascar, la qualité des précipitations le long de l’année est déterminée par l’alternance entre le ZCIT, la mousson et l’alizé austral.

I-2-2 Les caractéristiques climatiques de la zone

La courbe ombrothermique de la station (Figure 4) est une représentation sur graphe de la valeur des températures et de celle des précipitations dans un lieu donné. Il correspond à la formule de Gaussen P=2T : c'est-à-dire que l’échelle de la précipitation est le double de celle de la température. Il en résulte de cela la division saisonnière de l’année en 2 saisons bien distinctes : une saison humide et saison sèche.

12

Figure 4. Courbe ombrothermique de la station Tsiroanomandidy Source : données de la station Tsiroanomandidy (1961-1990)

Ainsi, il y a 7 mois de saison humide pendant une année, à partir du mois d’Octobre jusqu’au mois d’Avril ; et 5 mois de saison sèche de Mai à Septembre. Conformément à la durée de fiabilité des données statistiques, qui est de 10 ans après le dernier chiffre dépouillé, nous avons vérifié sur terrain et il s’avère qu’actuellement, le nombre de mois humide est descendu à 4 mois contre 8 mois de saison sèche.

Les températures Tableau 1. Les normales des températures et précipitations de la station Tsiroanomandidy (1961-1990)

Mois Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Dec T⁰ moyenne (C ⁰) 24.7 24.0 24.0 23.4 21.4 19.4 19.3 20.1 22.0 24.0 24.6 24.4 T⁰max (C ⁰) 30.4 29.6 29.7 29.8 28.4 26.7 26.4 27.5 20.7 31.4 31.4 30.2

T⁰min (C ⁰) 18.8 18.5 18.2 17.1 14.4 12.1 12.1 12.7 14.3 16.6 17.8 18.6 Précipitations 308 276 229,4 91,3 20,6 10,1 13,7 7,8 12,3 70 150 307,3 moyennes (mm) Source: service météorologique

13

Le tableau1 détaille les conditions climatiques de la zone sur les températures. Les moyennes enregistrées sont de 25°C pour le maximum, 12°C au minimum et 18,9°C représente la température moyenne annuelle. Les mois ayant les températures maximums sont d’octobre en janvier avec des températures au-dessus de 30°C. Ils correspondent à la première tranche de la saison pluvieuse. Les minimums sont en juin et en juillet avec des températures de 12,1°C pendant la saison sèche. Quant à l’amplitude thermique annuelle elle est de 12,5°C. Il est à remarquer que les températures de notre zone sont supérieures à celle d’Antananarivo (moyenne anuelle18, 4°C) ce fait est dû à la position versant au vent de la zone. Il bénéficie de l’effet de foehn de l’alizé en lui procurant un vent plus chaud et sec. Les précipitations La pluie commence en octobre pour atteindre son maximum en Janvier avec des précipitations de 308 mm pendant 17,3 jours, puis elle se termine en avril. Elle commence à diminuer progressivement en février mais entre mars et avril la chute est très forte. Elle se creuse en aout avec des précipitations de 7,8mm. Les précipitations tombent en saison sèche sont sous forme de brouillard et rosée matinale. En somme, 84 % des précipitations se concentrent en 5 mois, de novembre à mars.

La zone de Mahasolo revêt des aspects physiques et des conditions climatiques favorables aux activités humaines.

14

CHAPITRE II. LES FACTEURS HUMAINS ATOUTS ET CONTRAINTES

A la suite des mouvements migratoires vers le moyen ouest, la population de la CR est composée par des migrants spontanés d’origine ethnique variée. Elles viennent principalement d’Antsirabe, de Faratsiho, de Fianarantsoa, de Miarinarivo Itasy, et de Manjakandriana. 7 Leur départ était causé par le manque de terre cultivable, et la recherche d’une meilleure condition de vie.

Mais la vie dans la zone n’est pas sans difficulté, tous les ruraux sont confrontés à l’instabilité de la vie rurale. La défaillance des infrastructures et la pauvreté d’une part et l’insécurité d’autre part.

II-1 Des activités économiques axées autour de l’agriculture

Dans le district de Tsiroanomandidy, Mahasolo est une zone dont l’espace est le plus peuplé. Elle est classée en troisième position par rapport à toutes les communes avec une population de 45 500 personnes vivant sur son territoire 8 après les communes d’Ankadinondry et de Fihaonana.

95% des populations de la commune rurale forment la population agricole, vivant essentiellement des activités agricoles. Ils pratiquent en générale des cultures pluviales sur les plateaux et les versants ; et des cultures irriguées dans les rizières. Les produits sont essentiellement le paddy, le maïs, le manioc et l’arachide. En outre, ils associent l’élevage à la culture pour assurer un meilleur rendement des productions agricoles. Ils apportent les 80% des revenus des pratiquants, par la vente des produits animal et végétal.

II-1-1 Des projets bénéfiques au développement social et économique

Des projets étatiques sont à la base des activités agricoles de Mahasolo, qui ont débuté vers les années 1960. L’Etat malgache projetait de mettre en valeur le grand moyen ouest malgache pour le développement des ruraux et de l’économie du pays.

7 Association des Géographes de Madagascar Université d’Antananarivo, Département Recherche-Développement FOFIFA (1990). Etude complémentaire du moyen oust (fivondronana de Tsiroanomandidy) en vue du projet fond d’appui du développement du moyen ouest. 106p

8 Source : Ministère de la population et des affaires sociales de Tsiroanomandidy

15

Tableau 2. Quelques projets étatiques marquant le Moyen Ouest

Projets Domaines Activités et objectifs SOMASAK -Agriculture -Etude de mise en valeur du moyen (SOcitété Malgache ouest pour une immigration organisée d'Amenagement de la -Migration SAKay) -Encadrement des paysans en 1961 intervenant dans le secteur traditionnel ODEMO -agriculture -Amélioration des méthodes (Operation de d'exploitation et d’intensification des DEveloppement du Moyen -migration Ouest) techniques d'embouche bovine 1966 -construction -Mise en valeur et aménagement des zones vides -Dépopulation des régions surpeuplées des hautes terres URER -agriculture - Vulgarisation rizicole de masse (Unité Régional d'Expansion -Augmentation de la production Rurale) suite de l'ODEMO agricole et du revenu des exploitants 1967 PDMO -agriculture -Désenclavement des zones isolées (Projet d’appuis au -Amélioration des conditions de vie -construction Développement de Moyen des exploitants démunis Ouest) 1992 Source documents BDPA

Le Moyen Ouest est le théâtre des séries de projets ayant pour but de la mise en valeur de l’espace et son peuplement. Ayant débuté par le projet SOMASAK, en 1961, quelques zones seulement ont été ciblées surtout aux environs de la Sakay-Babetville. Ce premier voulait copier la réussite des installations réunionnaises dans le Sakay. Puis après un enchainement des projets à partir de 1966, dirigés par le ministère de l’agriculture, et qui concernent plus l’agriculture spécialement sur l’amélioration des activités agricoles encore traditionnelles. Ils ont aussi pris part au peuplement de l’espace du « no man’s land »9 et ont rétabli des routes amenant le désenclavement et la construction des logements pour les migrants.

L’ODEMO s’est transformé en URER pour étendre sa zone d’intervention et pour s’approcher plus des paysans. L’Unité Régional d'Expansion Rurale est issue de l’OPR (Opération de Productivité

9 J-P Raison(1975) immigration in Sakay District Madagascar ORSTOM, fond Documentaire p198-213

16

Rizicole), dont l’objectif est la vulgarisation de masse. Le projet a été élargi dans les perspectives d’une mise en valeur intégrale et rationnelle du potentiel naturel de son périmètre d’intervention. Ils ont incité les exploitants à produire plus de 54000 tonnes de paddy, des produits commercialisés, et d’accroitre les revenus des exploitants 10 . Pour exécuter des tâches, la zone du moyen ouest a été subdivisée en 3 ZER et la CR Mahasolo est dans le ZER1.

Le PDMO active seulement vers1994, cherche à améliorer les conditions de vie des paysans et ruraux du moyen ouest en construisant des ponts, et en réhabilitant des routes. Il a aussi donné des appuis sur les techniques de culture pluviale et installé des moyens de production plus durable telle que les barrages.

II-1-2 Les activités agricoles

En générale le système d’exploitation agricole dépend principalement de la demande et du prix des produits. Il existe trois systèmes de production agricole suivant les exploitations, les besoins du ménage exploitant et les moyen de production : vivrière, commerciale et rente. Mais à Mahasolo, les agricultures vivrières et commerciales sont les plus pratiqués, et parfois les exploitants les associent.

a)Une variété des modes d’exploitation

Les paysans à faible surface d’exploitation sont nombreux, dans la zone 45% des exploitants ont moins de 50 ares. De ce fait, le mode faire valoir indirecte est très répandue. Néanmoins, l’attachement à la terre est fort et le faire valoir direct touche tous les exploitants ayant des terres. Le métayage et le fermage sont des pratiques courantes dans la zone, ils concernent tant les ménages pauvres que les moyens. Le premier consiste à faire travailler la main d’œuvre où le tiers de la récolte revient au propriétaire. Le second consiste à louer la terre et en moyenne 1 ha est loué à 80 000ar. Mais ce prix varie en fonction de la localisation du terroir, de sa situation en accès d’eau, et de l’aptitude du sol à produire. Les matériels agricoles principaux sont la bèche, la faucille, la charrue, la sarcleuse. Les bœufs de trait pour le labour des terres et la charrette pour le transport des produits. Le tracteur et le « kubota » existent aussi mais ils sont essentiellement pour les ménages aisés. Par exemple dans le fokontany de Mahasolo, les paysans sans terres s’élève à 30% 11 de la population agricole. Ils forment des salariats agricoles ; et ceux sont des récents migrants, des

10 J.Gillain. Revue scientifique terre malgache n°4 15-30p

11 Enquêtes auprès de la commune

17 travailleurs saisonniers, attirés par l’intensité des travaux agricoles. En effet, dans toute la zone, un grand besoins de main d’œuvre se présente pendant la période des cultures notamment le semis, le repiquage et la récolte du mois d’octobre jusqu’au mois d’avril-mai. b) les activités culturales En 2006, 21 511ha sont occupés par des cultures dans la zone de Mahasolo soit 23% de la superficie totale. Ceci constitue la moitié des surfaces cultivables qui est de 45 457 ha.

Figure 5. La répartition des surfaces culturales dans la commune de Mahasolo Source PCD 2006 La riziculture est la plus exploitée dans la zone, car elle occupe une surface de 9 284 ha soit la moitié des surfaces cultivées. Chaque ménage agricole se consacre à sa pratique parce que c’est la base des aliments malgaches. La figure5 montre que l’agriculture s’effectue sur deux terroirs différents ; la riziculture dans les bas-fonds ou irriguée et la riziculture sur « tanety » ou pluviale.

C’est aussi une culture qui a de fortes possibilités de production, puisqu’en une année 2 à 3 cultures sont possibles. Le riz de première saison qui est le « vary be » ne se pratique que dans les rizières sa culture commence en septembre/octobre pour les pépinières. La plante est ensuite repiquée en décembre après les préparations des rizières. Elle nécessite deux sarclages pendant la période de développement en février et en mars, et la récolte se fait d’avril en mai. La culture contre saison ou le

18

« vary aloha » débute au mois d’août avec les mêmes travaux agricoles mais elle requiert de meilleure maitrise de l’eau car c’est en période sèche.

Quant à la culture du riz pluvial, elle se pratique sur les bas de versants appelés aussi « sakamaina » et sur les plateaux. Elle ne se fait qu’une seule fois pendant l’année, c’est-à-dire pendant la saison pluvieuse. Et en plus le riz des plateaux devrait être en rotation avec d’autres cultures. La rotation culturale est le moyen d’entretenir la fertilité du sol mais la pratique de la jachère dépend de la préférence des paysans.

Photo 2 la riziculture pendant la saison pluvieuse dans le fokontany Mahasolo Cliché auteur 2013

Le manioc et le maïs sont en second plan dans la culture, accompagnés par l’arachide, ils composent les cultures pluviales outre le riz. Le maïs est aussi une culture qui a besoin d’entretien comme le riz, des actions de désherbage pour que la production soit bonne. Ce qui n’est pas le cas du manioc qui n’a guère besoin de maintenance une fois les boutures mise en terre. Par contre sa période végétative est plus ou moins longue. Elle varie de 6 à 24 mois, ce qui signifie que la récolte est selon le désir de l’exploitant. Mais pour le marché et les besoins ménagers, les plantes se renouvellent chaque année.

19

La culture maraîchère ou le jardinage comprend les brèdes et les légumineuses. Sa culture n’est pratiquée que par 30% des enquêtés. C’est une culture de contre-saison ainsi, entre les saisons de riz certaines rizières sont aménagées pour recevoir les cultures maraîchères. Parfois elles sont aussi plantées sur les bas de pentes. Les cultures maraîchères constituent un complément pour l’alimentation et aussi de petite rentrée monétaire. Elle spécialement localisée dans la fokotany de Mandrodoarivo-Bemasoandro, car les 80% des agriculteurs le pratiques. c)Les activités d’élevage L’élevage est, en général, une activité extensive. Il est en même temps un appui pour la culture et un produit rémunérateur de revenus.

Photo 3. Le marché de bœuf à Mahasolo, un mercredi Cliché auteur.2013

Il présente 15 325 12 bœufs en 2005, son mouvement est intense avec un marché qui vend 80 bœufs par semaine, dont les 50 sont destinés à l’embouche. Récemment, plus de 70% des agriculteurs ont des bœufs ; 15% effectuent l’embouche bovine destinée au commerce 13 . Ce qui explique que l’intensité de la production soit encore maintenue.

12 PCD 2006

13 Enquête auprès du Vétérinaire de Mahasolo.

20

L’utilisation du bœuf dans la culture est importante pour les agriculteurs, car elle effectue les grands travaux tels que le travail de la terre. De plus elle apporte aussi de l’argent en travaillant les terres d’autrui puisque une journée de travail vaut 8 000 ar.

Le système de production « dabokandro » est pratiqué pour multiplier les animaux. Ceci consiste à remettre les bœufs sous la garde du métayer qui à son tour va utiliser les bœufs dans des divers travaux culturaux ; les multiplier en ayant des veaux, et tout cela pendant un temps déterminé selon le contrat. Dans ce travail, les jeunes hommes de 17 à 20 ans sont les pratiquants ; et vers la fin, les bénéfices sont partagés par moitié. C’est un meilleur moyen de se procurer facilement des bœufs à part l’achat.

L’animal paît librement dans les bas-fonds humides en saison sèche et sur les versants de « tanety » en saison humide. Avant la saison des pluies, les paysans pratiquent les feux de brousse pour obtenir des pâturages pour les bœufs en saison de pluie. C’est l’une des causes des feux de brousse fréquents dans la zone.

Le porc :

Cet élevage est spécialement à but commercial, car l’animal est engraissé pendant 6 mois et est écoulé au marché. Comme la demande de porc s’étend jusqu’à Ankadinondry sa vente est aussi bien assurée comme ceux des bœufs. Son alimentation se compose de maïs, de manioc et quelquefois un apport de la provende est apporté.

II-1-3 Les activités non agricoles.

Les populations agricoles effectuent également d’autres activités. Ce sont des travaux qui les occupent pendant la morte saison agricole, ou des travaux liés à l’agriculture mais qui améliorent les conditions de vie. Ces activités sont l’artisanat et le commerce. Les artisans constitués principalement des ménages pauvres sont des menuisiers, soit des charpentiers, soit des vanniers. Le commerce, est plus lié à l’agriculture, elle consiste pour les agriculteurs à vendre leurs produits ou a pratiquer la collecte. Il y a deux pratiques de collecte à Mahasolo : l’une parcourt les hameaux et les villages en camion et l’autre restant sur place et stockant les produits des villageois dans un magasin, et en même temps il effectue aussi l’épicerie dans les environs. Cette activité est aussi rémunératrice car elle permet de couvrir de grandes parts des dépenses.

21

Photo 4. Un magasin de stockage dans le village d’Andranomiantra Cliché auteur 2013

Tableau 3. Revenus monétaire d’un ménage pauvre

ménage pauvre Revenus % Dépense % Produits culturales 350 000 58,33 PPN 312 000 62,28 Produits d’élevage 150 000 25 éducation 29 000 18,13 Autres travaux 100 000 16,67 remboursement 160 000 31,94 Total 600 000 100 Total 501 000 100 Source enquête

Il est tiré du tableau 3 que l’agriculture est la principale activité de la zone, et il est de loin la plus grande source de revenus des ménages agricoles qu’ils soient pauvres ou riches.

II-2 l’instabilité de la vie des ruraux.

Dans l’ensemble de la CR les infrastructures se présentent comme un handicap . Mahasolo est une commune semi-enclavée dans le Moyen Ouest, desservie par des routes secondaires praticables uniquement pendant la saison sèche. Les routes sont toutes en mauvais état mettant en évidence la difficulté de la circulation. En outre, les établissements de base sont dans des états alarmants, et l’insécurité règne.

22

II-2-1 Des Infrastructures détériorés et limités

a) les routes en mauvais état

Les routes dans la zone sont secondaires et carrossables seulement pendant la saison sèche. Pendant la saison des pluies, elles deviennent très boueuses et glissantes rendant la circulation difficile. Il en résulte de ce fait que les moyens de transports sont limités. Les camions collecteurs sont les plus nombreux et à part les voitures, les motocyclettes sont les moyens de transport pratique à la condition de l’état routier de la commune de Mahasolo (cf. photo 5). Ils sont utilisés en tant que taxi, et leur prix varie de 10 000 ar à 100 000 ar selon la distance du parcours 14 . La bicyclette est le moyen le plus abordable à la grande majorité de la population, car la plupart des familles en possède au moins une.

Photo 5. Etat routier de Mahasolo vers Maroarona Cliché de l’auteur novembre 2013

Ainsi les agriculteurs sont contraints de vendre leurs productions agricoles selon les prix fixés par les collecteurs qui sont souvent insignifiants, de peur que leurs produits ne soient pas écoulés ou parce

14 Enquêtes personnelles : Ankadinondry-Mahasolo: 15 000ar.

23 qu’ils ont besoin d’argent. Le kilo du paddy est de 500 ar en temps de récolte alors qu’avant il était de 900 ar (2005-2007) 15 . b) Des établissements scolaires de base insuffisants

Sur la figure 6, il est constaté que le fokontany du chef-lieu est le mieux équipé, avec quelques écoles secondaires, des cabinets médicaux libres jusqu’à l’accès à l’eau potable alors que les autres fokontany n’ont que des bâtiments forts limités. Mais tout cela est loin de suffire à la population d’autant plus qu’ils sont peu nombreux et coûteux.

Par exemple en matière d’éducation, chaque fokontany n’a que deux écoles primaires privée et publique pour 350 enfants scolarisables en moyenne 16 qui se trouvent en générale dans les chefs- lieux de fokontany. Le problème de distance se pose ainsi pour les écoliers. C’est la première cause de l’abandon scolaire dans cette zone : Sur 100 enfants scolarisés, 40 abandonnent en cours. 17 . Puis un autre raison est le coût de la scolarisation qui est une lourde charge pour les plus démunies. Même si celle-ci peut être payée de deux façons pour les écoles, surtout privées : soit en argent par mois, soit une quantité de paddy équivalant 10.000 à 15.000 ar par parent.

15 Enquêtes personnelles 16 PCD 2006 17 Enquête d’un projet de développement communautaire à Andavabary 2012 24

Figure 6. Carte des infrastructures de base de la CR Mahasolo

Source BD 500 FTM avec arrangement de l’auteur

25

Un autre exemple sur le plan sanitaire, les bâtiments se concentrent encore une fois dans le chef-lieu. Il est pourvu de médecins libres, des centres dispensaire SAF et catholique, outre les CSBII et CSBI. Et deux autres fokontany ont aussi un CSBI. Non seulement ce nombre est minime pour une population de plus de 45 485, mais ces centres sont dans des conditions dérisoires pour les bâtiments publiques. Ils ont peu d’équipements et n’arrivent pas à apporter les soins nécessaires à la population. Néanmoins la présence des médecins et instituts privés atténue la situation sanitaire mais ne règle pas les problèmes d’accès aux soins de la population, car les coûts des consultations et des médicaments sont trop élevés pour l’ensemble de la population. Par conséquent, elle n’accède aux services médicaux qu’en cas de maladies graves. Donc, elle requiert en générale les services des guérisseurs traditionnels ou pratique l’auto-médication.

Ainsi la vie rurale est façonnée par des conditions pitoyables, imposant une précarité de vie.

II-2-2 une population pauvre

D’abord sur les populations de Mahasolo, trois couches sociales se présentent :

-les ménages aisés : ceux qui ont un espace de culture considérable, ayant des matériaux de travails appropriés et ce jusqu’à l’accomplissement des travaux avec des engins à moteur. Leurs revenus leur permettent l’augmentation des biens matériels et une meilleure condition de vie. Ils ont des surplus agricoles leur permettant d’effectuer de grandes commercialisations des productions ;

-les ménages moyennement aisés : leurs espaces de culture sont suffisants mais les revenus n’arrivent pas à tenir jusqu’à la période de soudure. Ils sont alors plus actifs dans les activités non agricoles de la période sèche pour combler les besoins de la famille ;

-les ménages pauvres : n’ayant que de petites parcelles de culture ou pas du tout. Leur moyen de survie est le salariat agricole. Ils constituent une part des mains d’œuvre agricole de la zone de Mahasolo, en travaillant pour la plupart de leur temps chez les grands exploitants.

Photo 6. Habitations de ménage aisé et ménage pauvre à Andavabary

26 a) La pauvreté des exploitants

La production agricole est basée essentiellement sur les ressources naturelles exploitées ; et l’intensification de la production, par les moyens et la faculté des agriculteurs. La surface exploitable importe dans la mesure où la vie de l’exploitant dépend complètement de la production. Et pourtant, dans la zone, nombreux sont ceux qui n’ont que peu de surface cultivables alors que c’est la cause principale des départs des migrants des hautes terres.

Tableau 4. Répartition de la superficie des ménages enquêtes

surface % ménages % dans chaque fokontany exploitation enquêtés Mahasolo Ambohimandroso Andavabary mois de150a 43 40 36 53 150 a - 3 ha 39,4 35 46 37 3 ha et plus 17,5 25 18 10 Source enquêtes personnelles 2013-2014

150 a de surface culturale est très peu pour nourrir un ménage de 7 personnes 18 . Malgré cela, selon les enquêtes menées, 43 % ont moins de 150a ; 39,4% possèdent des parcelles de terre entre 150a et 3ha de superficie et seulement18% ont des hectares de surface qui va au-delà de 3 ha. Donc au moins 43% des ménages sont pauvres en ressources de terres, et ils sont dans l’obligation d’exploiter les terres des autres pour subvenir aux besoins de la famille.

Ainsi l’inégalité des surfaces cultivables impose la présence du mode de faire valoir indirect. C’est-à- dire qu’ils passent des accords avec les propriétaires de vastes terres pour élargir les espaces exploités. Il y a les accords où les productions relevées serra partager par moitié moitié pour l’exploitant et le propriétaire ; il y a aussi le cas où la terre est louée, et ce en fonction de la position de la parcelle dans l’espace, en rapport avec l’eau et la richesse du sol. 60a de parcelle est loué entre 80 000ar et 150 000ar pour une saison de culture. Cette situation est plus critique pour les pauvres car leurs revenus sont affectés par le système d’exploitation (cf. tableau 3). b) Le poids de la population en charge

Dans la zone, les moins de 19 ans constituent 58 % de la population 19 et le ménage est constitué par 7 personnes en moyenne. Ce sont les pauvres qui atteignent ce nombre.

18 Moyenne du ménage dans la CR Mahasolo selon PCD 19 PCD 2006 27

Tableau 5. Structure de la population d’Andranomiantra, fokontany Andavabary

ANDREFANA ATSIMO AMPIAVINA ANTSINANA SOUS TOTAL % TOTAL AGE F M F M F M F M

VIEUX > 59 ans 2 2 2 1 1 0 2 2 12 12 3,93

45 - 59 ans 1 4 0 3 0 1 5 7 21

ADULTES 35 - 44 ans 3 1 3 0 4 5 5 5 26 76 24,92

25 - 34 ans 2 3 4 2 1 1 7 9 29

JEUNES 18 - 24 ans 6 3 3 4 3 0 9 9 37 37 12,13

ADOS 12 - 17 ans 4 6 7 6 2 2 7 16 50 50 16,39

8 - 11 ans 2 3 4 3 3 1 7 13 36

ENFANTS 4 - 7 ans 5 2 7 3 5 4 8 15 49 85 27,87

30 - 36 mois

NOURRISSONS < 30 mois 4 5 6 2 2 5 12 9 45 45 14,75

TOTAL TOUS AGES 29 29 36 24 21 19 62 85 305 305 100

Source enquêtes ménages d’un projet de développement communautaire2012

Le poids des individus à charge qui sont des enfants scolarisables, des nourrissons et les vieillards qui ne peuvent plus travailler dans les champs, constitue un autre fardeau pour la croissance économique. Les dépenses d’un ménage augmentent à chaque individu présent, et particulièrement si ce n’est pas un travailleur, rémunérateur de revenus. A titre d’exemple, le tableau 5 démontre la structure, le nombre de la population du village d’Andranomiantra. Il compte 305 personnes dont plus de la moitié sont des enfants et des vieux, qui constituent les 63% de l’ensemble et composent les individus à charge du village. Ce ci implique que nombreux sont les jeunes qui ne vont pas à l’école, mais aident les parents dans les activités

De ce fait, les revenus monétaires d’une famille pauvre (cf. tableau 4) ne permettent pas le développement de l’économie familiale. A cause des dépenses accrues notamment sur les PPN, les nourritures, l’éducation et surtout les dépenses des us et coutumes à suivre comme le «famadihana » ; et très souvent les économies sont vite dépensées avant la période de soudure.

28

II-2-3 Une insécurité permanente

La vie quotidienne des ruraux est marquée par une insécurité permanente causée par les bandits ou «dahalo ». Mahasolo est une des zones rouges de Tsiroanomandidy surtout que certains villages 20 sont les résidences même des bandits 21 .

Ce danger s’intensifie de plus en plus car les voleurs ne se contentent plus de voler des bœufs, mais procèdent actuellement à des attaques à main armées contre les éleveurs, les familles aisées et même les simples cultivateurs. Il est fréquent pendant la saison sèche, suite aux récoltes et ventes des productions culturales, et ou les déplacements des voleurs sont facile à dissimuler par les feux de brousse.

Face au danger, la sécurité n’est pas garantie pour tout le monde étant donné qu’il n’y a qu’un seul poste de gendarmerie qui ne peut couvrir l’ensemble de la commune. Mais pour palier ce problème, il y a des quartiers mobiles quoique de moindre impact dans chaque villages.

Conclusion

La zone de Mahasolo revêt des aspects physiques agréables pour l’homme. D’abord son relief de platitude assez monotone relève des espaces à divers utilisations : les plateaux pour l’habitation, les cultures pluviales, les pâturages, et les bas-fonds pour la riziculture. Les sols sont généralement riches en matière organique et bases échangeables qui stimulent la croissance des plantes, mais l’apport d’engrais est conseillé pour certains sols. Puis l’influence du climat tropical d’altitude tranche les saisons en deux, dont une période pluvieuse et une sèche. Cela permet à l’homme de rythmer ses activités au long de l’année, ainsi qu’à sa diversification. La valorisation de cette richesse a été menée par l’Etat en effectuant des grands projets d’aménagement visant le développement des ruraux avec l’appel du peuplement de la zone. Pourtant la CR elle-même place ses habitants dans la difficulté avec des infrastructures détériorés qui soutiennent à peine la population et le développement de son activité. Néanmoins les agriculteurs continuent encore leurs activités mais avec des complications. Ce qui incite à tourner l’attention vers les moyens de développement possibles pour ces agriculteurs surtout ceux en difficultés. Leur système agricole est un axe qui pourrait améliorer les activités, voire apaiser certains problèmes.

20 Dans les fokontany d’Ambararata et de Tsarahoby 21 Enquête auprès de la mairie 29

DEUXIEME PARTIE

LA PART DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE DE MAHASOLO

30

Pour les pays en voie de développement comme Madagascar, les ressources en eau revêtent un moyen pour le développement économique, mais seulement en étant bien exploitées et gérées. L’objectif de cette seconde partie est donc d’identifier les ressources en eau ainsi que leurs utilisations.

CHAPITRE III . L’EAU , UNE RESSOURCE VARIABLE .

Dans les pays intertropicaux, le cycle de l’eau établit deux situations extrêmes : l’abondance et la rareté ; et tout au long de l’année, l’eau fluctue de l’abondance à la rareté et vice versa. Sur les Hautes Terres de Madagascar, les ressources en eau sont suffisamment abondantes quantité. Mais sa disponibilité dans le temps et dans l’espace, par contre est le problème que l’homme doit surmonter. ANDRIAMAMPIANINA (1997) 22 . Il est donc important de connaitre les ressources en eau et ses caractéristiques pour pouvoir en tirer le maximum de profit.

III-1 Les ressources en eau accessibles dans la zone de Mahasolo

Deux sortes de ressources sont disponibles et accessibles aux ruraux. Ce sont les eaux de surfaces (eau de rivière, de lac, d’étang et de marais) et les eaux souterraines (sources et eau de puits dans les nappes phréatiques).

III-1-1 les eaux de surface

Madagascar est subdivisé en 5 bassins versants dont le versant ouest est le plus étendue 23 car il est drainé par les plus longs fleuves et ses sources se trouvent sur les hautes terres. La région de Bongolava est traversée par : la Mahajilo et ses affluents (la Mania, la Kitsamby, la Sakay qui traverse la commune d’Ankadinondry Sakay, limite orientale de la sous-préfecture de Tsiroanomandidy), et la Manambolo et ses affluents.

22 ANDRIAMAMPIANINA N. (1997) « Les problèmes de l’eau et riziculture sur les Hautes Terres Centrales malgaches : le cas de la région d’Avaratrambolo » in Terroirs et ressources, spécial hautes terres centrales. Revue n°3 du Projet TERRE-TANY (1996-1997) de la CDE/ FOFIFA c/o BUCO-SUISSE BP 4052 Antananarivo 101. 36-42p 23 In Fleuves et rivières de Madagascar 31

Figure 6. Carte des réseaux hydrographiques dans la CR Mahasolo Source BD 500 FTM avec arrangement de l’auteur

32

Les cours d’eau et les rivières drainant la CR de Mahasolo constituent les affluents de la Mahajilo. Le CR est drainé par un dense réseau hydrographique dont les plus importants sont : la rivière Manjanoa, Bezavona, Sakay et Imanga. Les rivières Manjanoa et Bezavona avec ses affluents occupent une grande partie de l’espace de Mahasolo. Elles prennent leurs sources dans la commune rurale de Tsinjoarivo, au nord de Mahasolo. Les ensembles des réseaux hydrographiques constituent les eaux de surface de la CR. Se présentant comme un chevelu hydrographique dense, l’espace de Mahasolo à relief de plateau est donc fortement disséqué, en formant une série de vallons et de vallées selon la densité du réseau. On peut distinguer trois types de vallées 24 : -Des vallées très larges, marécageuses dans laquelle serpentent rivières et ruisseaux au lit indéfinissable souvent masqué par des vastes étendues de roseaux -Des vallées en U, avec des bas-fonds larges à fonds plats, de pente longitudinale assez faible. Le plus souvent, elles ne comportent pas de cours d’eau ; le fond est occupé par une prairie mouilleuse. Ce sont les plus utilisables.

-Des vallées en V, étroite et encaissées, généralement occupées par des forets galeries, elles possèdent fréquemment un cours d’eau dont l’utilisation de l’eau exige des travaux importants.

Photo 7 Une vallée en V sur le versant sud d’Ambohimizana

Cliché de l’auteur en novembre 2013

Au premier plan sont les forêts reliques dans les bas-fonds et des versants sur les deux côtés, de même sur le second plan mais au troisième on est en présence de riziculture.

24 Selon BDPA (1970)

33

Parfois, dans les têtes des vallons, des eaux stagnantes se présentent. Ce sont des marais construits et aménagés par l’homme pour ses activités culturales.

III-1-2 Les eaux souterraines

Sur les formations géologiques, où le système de migmatites domine l’ensemble, accompagné par la présence de quelques roches éruptives gabbros et charnockites, (cf. Figure 2) quatre sortes de nappes aquifères sont relevées 25 : -des aquifères altérites des interfluves dont la nappe est développée mais a une extension limitée. Son alimentation est fait à partir des infiltrations des précipitations de surface ;

- des aquifères des arènes micacées ou la formation altéré du sol est comprise entre les altérites et le socle fissuré. C’est une nappe semi-captive c’est-à-dire que son alimentation se fait par des échanges avec les nappes sous-jacentes ou à partir de la surface ;

- des aquifères de socle d’une extension régionale, et dont l’alimentation se fait par des circulations souterraines depuis des zones hors et/ou dans le bassin à faible couverture latéritique.

- un aquifère des matériaux de bas-fond et de plaines alluviales dont les nappes sont superficielles et faible en profondeur. Ils sont alimentés par des écoulements verticaux et latéraux des réseaux à la surface de surfaces ou des autres nappes.

Il y a ainsi deux façons d’accéder aux eaux souterraines : attendre leurs émergences ou les puiser.

III-2 les variabilités dans le temps et dans l’espace des ressources

Dans le cycle de l’eau, les ressources en eau sont en constantes relation avec les précipitations et par conséquent, les ressources varient avec les changements des saisons.

III-2-1 Un régime hydrologique simple

Les régimes hydrologiques de Madagascar sont généralement simples, c’est-à-dire qu’ils sont caractérisés par une seule alternance annuelle de période de hautes et de basses eaux, qui est effectuée par un seul mode d’alimentation qui sont les précipitations.

25 Dussarrat B et Ralaimaro J(1993)

34

Figure7 .Les formations géologiques dans la commune de Mahasolo

Source BD 500 FTM avec arrangement par auteur

35

Ainsi, Mahasolo constitue une zone de bassin réceptrice c’est -à-dire qu’il reçoit les eaux de pluie qui sont drainées dans ses rivières et cours d’eau. Mais à défaut de données, les références d’Ibizy à Ifanja sont utilisées pour démontrer la variation de l’eau dans le temps.

Figure 8. Les débits de l’Ibizy 1982 -1983 avec la courbe les moyennes des précipitations de la station de Miarinarivo Itasy

Les débits mensuels de l’ année hydrologique 1982 -1983 montre une alternance de période de hautes eaux et de basses eaux calquées sur les données des précipitations moyennes mensuelles. L’allure des courbes sont quasi identique. Il en résulte que les hautes eaux ne se situent que pendant la seconde période de pluie de janvier à mars, le décalage d’un mois de retard par rapport à la courbe de la pluie est dû à l’infiltration 26 de l’eau dans le sol, pendant la première période de pluie, d’octobre, novembre et décembre. Pendant cet te saison de hautes eaux, la moyenne maximum est atteinte en février avec un débit de 1,6m 3/s. L’évolution du débit décroit par suite avec les pluies à partir de mars mais la diminution est moins lente et ne se creuse qu’en octobre. Par conséquent, en s uivant les saisons, les périodes de hautes eaux se situent du mois de décembre au mois de mars et celles des basses eaux, du mois d’août au mois d’octobre. Ces données précisent que de grandes différences sur les quantités sont relevées au cours de l’année . Ils sont conjugués avec la variation des précipitations.

26 L'infiltration est définie par le transfert de l'eau à travers les couches superficielles du sol . In http//echo2.epfl.ch/e- drologie 36

Les crues

Les vallons et vallées sont susceptibles d’avoir des crues horaires et journalières pendant la saison pluvieuse. A Mahasolo, deux types de crues sont relevés en fonction du temps : une crue horaire et une crue journalière. Elles se manifestent de janvier à mars, pendant les hautes eaux, et sont caractérisées par la monté des hauteurs de l’eau jusqu’à la submersion de toute la vallée. Elles sont dues à la forte intensité de la pluie conjuguée avec l’absence d’infiltration d’eau dans le sol déjà gorgé d’eau et qui provoque un ruissellement. Par exemple : - Manjanoa, une vallée en U est un sujet de crue journalière qui dure de 2-5 jours 27 . - Malotolava, une vallée en V est arrosée par des crues horaires. La hauteur peut dépasser 3m au- dessus du lit mineur.

Photo 8. Des débris végétaux sur les arbres dans le bas-fond de la Malotolava Cliché auteur novembre 2013 Sur la photo 8, l’eau s’écoule dans son lit mineur mais des débris végétaux témoignent de la hauteur de l’eau pendant les crues précédentes.

27 Enquêtes sur terrain 37

III-2-2 Le bilan hydrique dans la zone de recherches

Le bilan hydrique est établi à l’échelle mensuelle. L‘évapotranspiration potentielle et sa répartition mensuelle ont été évaluées à partir des données régionales (stations climatologiques, bassins versants expérimentaux). Tableau 6. Bilan hydrique à Tsiroanomandidy 1961-1990

Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sept Annuelle T° 22.0 24.0 24.6 24.4 24.7 24.0 24.0 23.4 21.4 19.4 19.3 20.1 ETP 175 171 154 140 123 125 123 104 89 95 115 148 1565 P 70 150 307,3 308 276 229,4 91,3 20,6 10,1 13,7 7,8 12,3 1496,5 P-ETP -105 -21 153,3 168 153 104,4 -31,7 -83,4 -78,9 -81,3 -107,2 -135,7 R 0 0 100 100 100 100 68,3 0 0 0 0 0 Ar 0 0 100 0 0 0 -31,7 -68,3 0 0 0 0 D 105 21 0 0 0 0 0 15,1 78,9 81,3 107,2 135,7 544,2 E 0 0 53,3 168 153 104,4 0 0 0 0 0 0 478,7 ETR 70 150 154 140 123 125 123 88,9 10,1 13,7 7,8 12,3

P-ETP : les précipitations utiles / P : les précipitations /ETP : évapotranspiration potentielle Ar : variation de la réserve / ETR : évapotranspiration réelle / D: déficit en eau du sol E : excèdent en eau du sol / R : réserve ou stock d’eau dans le sol

D’après le tableau 6 pendant la saison des pluies, de novembre à mars, 85 % des précipitations annuelles tombent, et la recharge des nappes aquifères s’effectue par les excédents pluviométriques, après la ré-humidification des sols. Une accumulation croissante du stockage se poursuit en atteignant la valeur maximale de 100 mm. Pendant la saison sèche, une décroissance du stock est amorcée en avril et le déficit commence à s’annoncer en mai pour une durée de 7 mois. Enfin, un déficit 544,2 mm est constaté contre un excédent de 478,7 mm sur les précipitations totales de 1459,9 mm. D’où l’accentuation des mois secs avec des déficits plus durs que les excédents d’eau. Ainsi dès le mois de mai le sol commence à être sec, et dans le monde de l’agriculture, un apport d’eau extérieur est plus que nécessaire pour que les activités culturales puissent se poursuivre.

Bref, les écoulements des eaux connaissent des variations qui provoquent des cas extrêmes, leur utilisation demande alors l’ingéniosité des usagers pour les gérer selon leurs besoins.

38

Photo 9. La rivière Mandalo sur le pont de Mahasolo Cliché auteur 2013-2014

L’eau de la rivière Mandalo pendant la période des hautes eaux en mars à gauche et en période des basses eaux en novembre à droite.

39

CHAPITRE IV . UNE GESTION COMMUNAUTAIRE DE L ’EAU .

Dans le monde rural de Mahasolo, l’usage agricole et l’usage domestique sont les usages les plus fréquents de l’eau donc l'eau agricole désigne l'eau utilisée à des fins d'agriculture. Ainsi, les différents modes de gestion façonnent l’aménagement de l’espace agricole, et pour l’alimentation, le puits est le centre d’intérêt des ménages.

IV- 1 Les modes de gestion de l’eau agricole

La gestion de l’eau se fait à partir du découpage de l’espace depuis les hauteurs jusqu’aux bas-fonds. De ce fait, il y a deux sortes de modes de gestion de l’eau : la gestion rudimentaire et la gestion améliorée.

IV-1-1 Le mode de gestion rudimentaire

Ce mode de gestion consiste à attendre l’arrivée de l’eau et profiter de sa présence dans l’espace pour cultiver. Il nécessite peu ou presque pas du tout de travaux. Il se pratique sur les versants et plateaux en pente et concerne surtout les cultures pluviales. Ce qui importe dans cette pratique c’est de se protéger des eaux de ruissellement susceptibles de ravager les parcelles de cultures, surtout celles en pente. Ainsi des petits canaux sont construits en tant que rigoles défensives ou « aro-riaka »28 localisés en bas de la parcelle et sur les deux côtes de celle-ci pour évacuer l’eau de ruissellement et drainer les éléments minéraux grossiers (sables, graviers) accompagnés d’éléments végétaux (feuilles, boutures) déplacés, par les eaux ( atsanga ).

Photo 10. Canaux de drainage d’évacuation d’eau sur les pentes en culture et non cultivées Cliché auteur novembre 2013

28 BLANC-PAMARD, C (1985)

40

Par ailleurs, pour protéger les sols contre les eaux de ruissellement, les parcelles de cultures sont travaillées suivant la pente du versant et du plateau c’est-à-dire qu’il est procéder à la culture en courbe de niveau. Ce mode de gestion est alors tributaire du calendrier de la pluie et sa répartition au cours de l’année. Mais seulement leur préparation doit être effectuée pendant la période des premières pluies, c’est-à-dire d’octobre à novembre. La gestion de l’eau dans cette pratique est ainsi plus simple et ne nécessite que des matériaux simples comme la bêche. À cause de sa simplicité, la pratique est fréquente, mais l’agriculture est peu développée car la production agricole dépend plus de la qualité du sol que l’apport en l’eau même si celle-ci reste indispensable.

IV-1-2 Un mode de gestion amélioré de l’eau.

L’irrigation nécessite des aménagements de l’espace culturale par des infrastructures hydrauliques tels que les barrages, les canaux de drainage et d’irrigation. Et la gestion se fait à différentes échelles dans l’espace 29 :

-Au niveau des terroirs, le mode de gestion prend en compte des unités physiques qui se raccordent c’est-à-dire qu’entre le bas de versant et le bas-fond sont mis en place des dispositifs antiérosifs et des canaux de circulation des eaux qui se confondent avec les rigoles défensives ( aro- riaka) . Ils sont utilisés pour évacuer les eaux sauvages 30 des saisons pluvieuses qui dévalent les pentes et sont susceptibles d’inonder les zones bases. Mais en même temps ils participent aussi à l’irrigation des parcelles en aval. -Au niveau des secteurs individualisés du terroir, la gestion est déterminée par le façonnement de l’espace, en corrigeant le milieu : aplanissement et nivellement des secteurs en pente pour l’obtention de l’eau à niveau égale dans les parcelles. En outre, la construction des barrages ou des réserves d’eau y est aussi effectuée. Son but est de remonter le niveau de l’eau des canaux principaux ; puis munis de vannes l’eau est déviée dans les canaux de déversoir jusqu’aux rizières à irriguer en aval du barrage. La construction est plus pratique en saison sèche où l’eau n’est présente que dans les bas-fonds. C’est l’irrigation par gravitation dans lequel l’eau coule par loi de gravité d’une rizière à une autre. -Et au niveau des parcelles dans les rizières, les systèmes de canalisation dépendent de chacun dans la conduite et la maitrise de l’eau. La manière courante est la régularisation de l’eau dans les parcelles

29 C. BLANC-PAMARD et P.MILLEVILLE (1985) 30 C. BLANC-PAMARD(1995) 41 par la construction d’un bouchon en motte de terre 31 des deux côtés de la parcelle : l’un pour l’entrée de l’eau et l’autre pour la sortis.

Photo 11. Canaux de conduite d’eau à ciel ouvert sur un plateau en pente et dans un bas-fond Cliché auteur mai 2014

-A part l’irrigation, le système d’arrosage est aussi pratiqué mais spécialement pour les cultures de contre saison : les cultures maraîchères. La gestion améliorée est en grand partie la raison des grands travaux agricoles. C’est à cause de ces modes que plus de travaux sont sollicités en maitrisant l’eau selon les besoins voulus. A cause de ces modes de gestion, des organisations paysannes se forment à cause de l’interdépendance des parcelles, et aussi l’ampleur des ouvrages et les implications qu’ils apportent à la société. IV-1-3 Des organisations communautaires

Les principaux acteurs de la gestion de l’eau agricole à Mahasolo sont les VOI ou les communautés de base locales. En effet, la situation des parcelles et la gestion de l’eau met ces dernières en relation. Il en résulte un regroupement des exploitants, gérant ensemble les ressources en eau. Des associations paysannes au nombre de 674 32 ont été recensées dans la CR de Mahasolo en 2006 concernant les activités agricoles, et des AUE33 ont été relevé par l’ONE. Ce sont des groupements plus connus, pour leurs rôles confinés à la gestion des ressources en eaux dans le terroir. Les pratiques utilisées par ces AUE ont été copiées par les populations entraînant la création de

31 Hugues dupriez et Philippe de Leener (1990) 32 PCD 2006 33 AUE : Association des usagers de l’eau

42 nombreux groupements informels de paysans à tel po int que même les plus petites surfaces sont règlementées.

Tableau 7 Les Associations des Usagers de l’Eau (AUE) inventoriées à Mahasolo

Fokontany Bemasoandro Fenomanana Mahasolo Association d'Usagers de l'eau (AUE) TOKY SOANIRINA LOVASOA Nombre des membres des AUE 8 15 11

Sources : Enquêtes communales, ONE – Région2008

Actuellement, les organisations regroupent 5 à 40 personnes par association et le nombre varie en fonction des périmètres de cultures concernés par l’eau. Par exemple dans le fokontany de Mahasolo un barrage de rétention d’eau regroupe 30 personnes qui irriguent ensemble 40 ha de rizières. L’association est composée à la fois des ménages moyens et pauvres. Elle apporte pour chaque membre de l’eau pour la riziculture pré coce ( vary aloha ) en plus, le groupement est utile à cause de l’ampleur des travaux nécessaires notamment la construction, l’ entretien du barrage et des canaux d’irrigation et surtout la demande d’autorisation qui se renouvelle chaque année auprès du f okontany et de la mairie. Donc chacun a un rôle à accomplir.

Photo12. Des barrages hydro-agricoles dans le fokontany Mandrosoarivo Cliché auteur mai 2014

Barrage construits à partir des étalements de pierres à gauche et un autre barrage cimenté à droite

43

Au sein de l’organisation, des mesures sont prises afin de mener à bien la gestion de l’eau : Cotisation en argent et/ou en main d’œuvre par membre pour l’exécution des travaux : construction et maintenance. Ainsi, les membres peuvent jouir de l’accès à l’eau surtout en saison sèche, lors du riz précoce « vary aloha ».

IV- 2 La gestion des Eaux domestiques

Les usages de l’eau domestique concernent généralement la consommation et l’hygiène. Les puits, les sources et les cours d’eau sont encore les principales sources d’approvisionnement en eau de 90% des ménages enquêtés. L’eau de la JIRAMA est bien existante mais fort limitée, seulement dans le chef-lieu de commune. Ceci témoigne de la faiblesse du taux d’accès à l’eau potable dans le milieu rural, 12% à Madagascar 34 . En plus il évoque aussi la précarité des conditions sanitaires en raison de la qualité de l’eau des sources méconnue. Quant à la gestion elle est marquée par l’emprunt et le partage pour les puits et l’achat pour l’eau potable du JIRAMA. Tableau 8 Pourcentage des répartitions de l’utilisation de l’eau domestique des ménages enquêtés

Point Bornes Fontaines Cours d'approvisionnement Puits Sources ou JIRAMA D'eau et Usages

Consommation 10 90 15 0

Hygiène 4 40 0 50 Source : enquêtes de l’auteur

IV- 2-1 Une mobilisation familiale sur le puits

Les puits sont les plus utilisés dans la CR, même dans le fokontany de Mahasolo où il y a la présence de la JIRAMA. 90% des ménages utilisent l’eau de puits pour la consommation, par contre en matière d’hygiène, les cours d’eau sont plus utilisés par rapport aux puits : 50% des ménages. En effet, malgré l’existence des puits, les ruraux ont recours à l’eau des sources et des cours d’eau à cause de :

34 INSTAT 44

- L’insuffisance d’eau des puits : un puits est partager entre 8 ménages en moyenne soit 52 personnes 35 ; puis en saison sèche elle se tarit ne pouvant pas pourvoir à tous en raison de la variation de la nappe. D’où l’usage des eaux de source. Pour la gestion des puits, ils réunissent les quelques ménages aux alentours dans tous les fokontany. Le premier responsable est le propriétaire et les autres usagers sont des emprunteurs d’eau. Mais tous contribuent à la maintenance du puits : une cotisation est effectuée en cas de besoin pour le curage, ou les matériaux utilisés.

Photo 13. Des puits couverts dans la fokontany d’Andavabary Cliché auteur novembre 2013

IV- 2 -2 L’adduction de l’eau potable

L’adduction en eau potable ne concerne que le chef-lieu du fokontany. Les conduites d’eau de la JIRAMA se portent sur 210 branchements actifs dont 7 bornes fontaines, 1 complexe d’eau, 1 toilette public et 1 lavoir public, 2 dans des bâtiments administratifs et le reste des clients particuliers. Mais l’eau distribuée est insuffisante pour la population car l’offre est très réduite 100m 3/jr 36 pour 10448 personnes 37 . C’est une des raisons pour lesquelles des puits sont utiles. La gestion répartie en deux taches est exécutées par deux acteurs : premièrement les travaux de la JIRAMA qui consistent à amener l’eau depuis la rivière Manjanoa jusqu’aux branchements en passant par des traitements et filtration de l’eau ; deuxièmement, à partir des branchements, quelques

35 PCD 2006: 700 puits pour 36678 personnes 36 Capacité du château d’eau de Mahasolo. JIRAMA 37 Population du fokotany Mahasolo en 2011 45 personnels non rattachés à la société gèrent l’eau, en les vendant. Ils payent la facture de la borne fontaine avec un quota déjà fixé par JIRAMA avec un tarif unique de 360 ar le m 3, et vendent l’eau à des prix allant de 50 à 100 ar le bidon de 20 litres .

Photo14. Le château d’eau de la JIRAMA Cliché auteur mai 2014

Photo 15. Borne fontaine et lavoir public de mauvaise condition mais en état de marche Cliché auteur mai 2014

. En somme, les eaux de la CR Mahasolo sont utilisées dans la culture et dans les usages domestiques. Leurs gestion consiste donc à se protéger des méfaits de l’eau, à l’utiliser pour l’irrigation par des méthodes propres à l’emplacement des surfaces cultivées. Pour l’eau domestique, le puits est le principal point d’eau le plus utilisé. Que ce soit l’eau des cultures ou l’eau domestique, leur gestion conduit toujours à une organisation communautaire.

46

Conclusion

La gestion de l’eau est nettement améliorée dans la CR Mahasolo. D’abord les ressources en eaux disponibles et accessibles sont de quantité suffisante mais fluctuantes pendant l’année. C’est le réseau hydrographique qui structure l’espace de plateau et les nappes phréatiques qui alimentent les eaux de surfaces. De par leur nature fluctuante, les ressources en eau connaissent une période d’abondance suivie d’une période de rareté d’où un régime hydrologique simple et présentant souvent des extrêmes : les crues. Par conséquent, des organisations communautaires sont utiles pour gérer ensemble l’eau dans les besoins quotidiens des ruraux, particulièrement les eaux domestiques et agricoles. Enfin, dans la gestion proprement dite, différents modes se distinguent selon les ressources en eau utilisées. Dans l’agriculture, des aménagements existent notamment la construction des infrastructures hydrauliques, des remaniements des terres mais insuffisants par rapport à l’importance des impacts sur l’économie locale. Quant à la gestion de l’eau domestique, elle est exécutée par deux acteurs différents suivis par une cohésion sociale autour du puits. Mais l’adduction en eau potable est encore très faible. De plus la notion de l’hygiène est encore méconnue d’ où la plupart des usagers utilisent encore les cours d’eau. .

47

TROISIEME PARTIE

BILAN ET ENJEUX DES RESSOURCES EN EAUX

48

Il est largement reconnu qu’une meilleure gestion des ressources en eau constitue un gage pour l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et pour la lutte contre la pauvreté. Dans le cas de notre de recherches, la gestion de l’eau est effectuée par les communautés locales, et les représentants étatiques en place y prennent peu de part. A cause de cela, des problèmes sont soulevés au niveau des usagers, et dans l’environnement de l’eau, ayant comme conséquence un blocage économique et social.

CHAPITRE V . LES BILANS DE LA GESTION DE L ’EAU

Bien des agriculteurs tirent des avantages de la gestion de l’eau, à savoir la préférence entre les deux saisons de culture de première saison et le contre saison à cause de la différence des rendements. Mais généralement, la gestion génère plus de problèmes que des avantages. C’est parce qu’elle est handicapée au niveau technique et institutionnel. De plus, l’eau, elle-même est menacée.

V-1 Les handicaps de la gestion de l’eau

L’inadéquation de la gestion des ressources en eau met en exergue des problèmes d’ordre social et technique.

V-1-1 Des rendements de culture variés

A l’issue du contrôle de l’eau, deux sortes de cultures sont possibles pour la riziculture, l’une pluviale et l’autre de contre saison.

Tableau 9. Les rendements rizicoles

Type de riziculture Pluviale Contre saison Variation rendement t/ha 2- 4t/ha 1- 3t/ha Pourcentage des pratiquants 100% 70% Source : enquêtes personnelles

La riziculture de première saison ou pluviale est la plus pratiquée dans la zone à cause de la présence des ressources en eau, la pluie. Quant au niveau du rendement, la récolte varie fortement de 2 à 4 t/ ha et pour la culture contre saison elle est encore plus faible. Cette différence résulte de deux facteurs :

- Le problème d’inondation qui affecte les rizières dans les vallées en U ou celles drainées par les rivières. Les crues durent des jours et entrainent le pourrissement des plantes en croissance. Ces

49 phénomènes déterminent l’incertitude des rendements agricoles et conduisent les agriculteurs à préférer la culture de contre saison en y mettent leurs efforts.

- Le retard de la pluie qui recule de plus en plus au mois de novembre accompagné par une sècheresse avancée vers la fin de la saison sèche, au mois de mars.

Par conséquent, les agriculteurs ont chacun leur préférence entre la riziculture pluviale ou la riziculture de contre saison. En outre les techniques culturales et les moyens influent aussi sur les rendements, ainsi, ceux qui pratiquent les systèmes culturaux améliorés, compatibles à l’irrigation, obtiennent de bons rendements agricoles.

V-1-2 La gestion de l’eau : génératrice de conflits

L’inexistence des réglementations du partage au sein de l’ensemble des usagers en plus de l’inefficacité de l’autorité communale à faire exécuter les textes concernant la gestion des ressources naturelles sont les principaux fonds des problèmes conflictuels. Deux sortes de conflits sont ainsi démontrées :

- Rivalités entre agriculteurs : les exploitants veulent tous que l’eau soit présente dans leurs parcelles pour la préparation des rizières et la mise en pépinière du riz avant la saison des pluies. Pourtant, c’est la période où l’eau est à son plus bas niveau dans l’année. Par conséquent, les mois de septembre et octobre sont la période où les conflits sont les plus fréquents et les agriculteurs procèdent en cachette au détournement des eaux en ouvrant les diguettes des parcelles ayant de l’eau. Par contre, ceux dont les parcelles sont déjà irriguées doivent effectuer des gardes pour protéger leurs cultures.

- Rivalités entre société et agriculteurs : la forte utilisation de la ressource en eau est aussi une raison de conflit ; il y a trop de barrages de rétention d’eau. Tel est le cas de Manjanoa : plus d’une vingtaine de barrages en motte de terre ou en sac de sable se forment le long de la rivière en amont du captage de la JIRAMA. De ce fait l’eau arrivant dans la partie aval est extrêmement diminuée. Et la société a des difficultés à remplir le château d’eau. Ces problèmes sont aussi causés par le flou législatif, juridique et règlementaire 38 . Les textes adoptés sur la gestion sont inconnus des acteurs locaux. C’est la raison pour laquelle l’autorité communale ne prend que peu de part dans la résolution des désaccords entres les usagers. Sa seule intervention consiste à intervenir dans les conflits entre agriculteurs et la JIRAMA en envoyant des

38 Vertigo.revue.org/2319 50 gendarmes dans les fokontany concernés : Soafierenana, Kianjasoa et Ambohimiarintsoa. Mais c’est une solution provisoire et démesurée car les agriculteurs n’attendent pas longtemps pour rétablir leurs barrages. Donc la gestion communautaire dans la zone est inadéquate pour tous. Mais d’autres facteurs d’ordre techniques entravent aussi la gestion.

V-1-3 l’inadéquation des infrastructures et des techniques

Les matériels de gérance d’eau utilisés dans toute la CR sont très précaires et provisoires et les techniques nouvelles sont difficilement adoptées. Dans la gestion de l’eau agricole, les barrages sont pour la plupart primitifs, en mottes de terre ou en sacs de sable. Ils sont nombreux à l’exemple des vingtaines placées sur la Manjanoa. En effet les agriculteurs ne peuvent pas se payer la construction de grandes infrastructures 39 principalement en raison de leur coût. Ainsi sur les ménages enquêtés, 3% utilisent les barrages en dur construits par l’Etat, et 10% ont recours à l’usage des barrages traditionnels : leur revenu monétaire les contraint à se limiter à l’usage des matériaux de construction simples même s’ils sont nombreux au sein de l’association. Par ailleurs, certains exécutent les travaux nécessaires au lieu de donner de l’argent pour accomplir leur part en tant que membres, pour compenser la somme voulue. Ces barrages ne durent pas et sont détruits par la prochaine saison pluvieuse.

Par conséquent, leurs travaux de culture s’alourdissent par la construction du barrage à chaque culture de contre saison, alors que s’ils utilisent des barrages en dur ils ne font que les entretiens.

39 Coût de construction d’un barrage15.000.000ar 51

Tableau10. Des constructions de barrages a Mahasolo en 2007 et 2008

Bailleurs Année Estimation à titre Projets Localités d’exécution Responsables En Ar Indicatif

Construction de 2 barrages : Commune et FID, Bezavona, Beranomaso Ambararata 2007-2008 Fokontany 50000000 PSDR Construction de 3 barrages : Commune et FID, Bezavona, Ambatolampy, Anstovabe Bezavona 2007-2008 Fokontany 75000000 PSDR Construction d'un barrage : Commune et FID, Andranonjazavavy Mahasolo 2008 Fokontany 30000000 PSDR Construction de 2 barrages : Commune et FID, Manjanoa , Mahatsinjo Soafiarenana 2007 Fokontany 60000000 PSDR Construction de 2 barrages : Commune et FID, Amboalavo, Ambalavao, Andavabary 2007 Fokontany 60000000 PSDR Commune et FID, Construction de 2 barrages Kianjasoa 2007 Fokontany 60000000 PSDR Commune et FID, Réhabilitation de barrage : Tanana BCL 2007 Fokontany 15000000 PSDR Réhabilitation de barrage : Commune et FID, Andrefantanana Andavabary 2007 Fokontany 15000000 PSDR Réhabilitation de barrage : Commune et FID, Antsinanantanana Kianjasoa 2007 Fokontany 15000000 PSDR Totale : 15 barrages 380000000 Source PCD 2006

Pour pallier à ces problèmes d’infrastructures, depuis 2003 jusqu’en 2008, des projets de construction de barrages ont été multiples 40 , planifiés comme axes stratégiques, une solution pour le développement de l’agriculture. Ainsi, la construction et réhabilitation de 13 barrages ont fait partie des projets de développement agricole. Elles ont été financées par le FID et le PSDR avec une somme assez exhaustive de 380.000.000 ar

40 PCD 2002 et 2006

52

Un grand échec est observé pour la commune et les fokontany dans la gestion des ressources en eau et dans le développement des activités agricoles, car actuellement uniquement cinq barrages en dur sont actifs et utilisés par les agriculteurs (cf.photo10). Mais la gestion est encore plus inefficace puisque dans la pratique culturale, les techniques agricoles utilisées sont encore traditionnelles ; malgré l’introduction des nouvelles techniques le SRI et le SRA, les exploitants agricoles choisissent encore de pratiquer la riziculture en foule par exemple. Ce choix est essentiellement motivé par le refus de se détacher de la tradition. Selon leur raisonnement, les cultures techniques mobilisent trop de temps de travail alors qu’il faut seulement de l’eau dans les rizières pour que la culture soit possible , ou encore les paysans se disent que les productions sont toujours les mêmes qu’ils utilisent les techniques améliorés 41 ou pas. En somme, 10% seulement effectuent les SRI et SRA et encore ils le font sur des rizières limitées. Ceci est une situation honteuse pour l’ensemble de la CR car Kianjasoa est un centre semencier encore en activité actuellement et qui produit des variétés de semences évolués et adaptés aux différents climats à Madagascar. Actuellement, leurs débouchés sont le CR Sakay et la commune Tsiroanomandidy 42 . Seulement, les travailleurs du centre utilisent ces produits dans la zone de recherche. Par conséquent, même s’il y a gestion de l’eau, si les mentalités des agriculteurs ne s’ouvrent, la gestion serait à moitié accomplie. Outre les techniques, la nature qui contribue à la pérennisation de l’eau est aussi touchée par des problèmes qui aggravent encore plus la gestion.

V-2 Des menaces sur les ressources en eau souterraines

L’état des ressources souterraines en eau dans la commune de Mahasolo est en péril à cause de la pauvreté des couvertures végétales conjuguée aux feux de brousse annuels. Cette atteinte entraine la diminution de la quantité des eaux souterraines qui se tarissent complètement avant la fin des saisons sèches.

41 Enquête: témoignage des exploitants. 42 Responsable du centre KIANJASOA 53

Figure 10 Les couvertures végétales dans la commune de Mahasolo Source BD 500 FTM arrangé par l’auteur

54

V-2-1 Une couverture végétale faible

L’importance de la couverture végétale réside dans les processus du cycle de l’eau où elle joue un rôle prépondérant dans le chargement des eaux souterraines par l’infiltration de celles-ci à travers le sol.

En effet, la quantité d’eau qui pénètre dans le sol et la quantité d’eau qui reste à la surface pour ruisseler dépendent en grande partie du nombre et du type de plantes qui reçoivent la pluie.

La zone de recherches est dominée par des savanes arborées et herbeuses ou des formations graminéennes qualifiées de faible couverture végétale 43 (cf.figure 10). Ainsi, l’heteropogon contortus ou « danga » et l’aristida multicaulis ou « bozaka » dominent les plateaux et les versants, et mettent en saillie les quelques bouquets d’arbres de l’espace, c’est dans les zones de bas-fonds que les végétations 44 arborées sous forme de forêts galeries sont observées. En conséquence de cette pauvreté de plantes, les eaux ruisselées sont plus importantes lorsqu’il pleut et le coefficient de ruissellement est d’ordre de 21,3% 45 .

Ainsi, les conditions naturelles des végétations exposent les ressources en eau à l’appauvrissement et les activités humaines aggravent la situation.

V-2-2 les feux de brousse

Non seulement la pauvreté de la couverture végétale influe sur la diminution de l’emmagasinement des ressources en eau souterraines, mais cette couverture est aussi sujette au feu à cause des pratiques agricoles notamment dans la culture et surtout dans l’élevage. En plus ils amplifient encore plus les conditions de ruissellement des eaux de pluie : d’après les expériences faites à Ambatobe (Antananarivo) le ruissellement annuel est trois fois plus fort sur une parcelle brulée deux fois consécutivement 46 . Les feux de brousse se localisent sur les plateaux, les collines et les versants et sont fréquents pendant la saison sèche, à partir de mai jusqu’ en octobre. Ils sont à leur maximum entre les mois d’août et septembre, soit vers la fin de la saison sèche.

43 PRD Bongolava 2004 44 Lapaire J.P 45 Andriampianina N (1997). Donnée sur une prairie naturelle, d’après la caractéristique hydrologique des trois bassins versants d’expérimentations sur les hautes terres centrale 46 Roche.M et Goujon.MM (1998) influence des couvertures végétales sur le ruissellement et les pertes en terre. In Revue Bois et forêts des tropiques n°119. p3-12

55

Figure11 Evolution du nombre de points de feux hors forêt dans la Région Bongolava (2006 – 2007) Source : MINENVEF / Projet IRG JARIALA – 2006 ( résultats de traitement d’images satellites )

Dans la pratique culturale, son intérêt se porte sur la préparation des parcelles de culture. Avant la tombée des premières pluies, les exploitants éradiquent les herbes mortes, les brulent puis font le débroussaillage. C’est la non maitrise du dernier acte qui conduit aux feux de brousse. Car ce procédé est souvent effectué pendant la nuit où la température est moins intense pour les travailleurs. La proliféra tion des feux est ainsi facile et soutenue par le vent, qui fait partie des causes des feux non maitrisés. C’est la raison du plus fort taux de feux repéré. Par contre dans la pratique de l’élevage, les feux sont volontaires, c’est -à-dire que les éleveurs brulent expressément les collines et les pentes non cultivées ou les zones de pâtures, dans le but de chercher de nouvelles pousses d’herbes pour les zébus. C’est la raison de l’intensité des feux au mois d’aout et septembre. Cette pratique est encore cou rante dans la zone vue l’importance de l’élevage des zébus de la zone.

Donc le bilan de la gestion des ressources en eau est plutôt négatif qu’avantageux en raison de deux facteurs : d’abord les manques identifiés auprès des usagers, le refus des techni ques culturales qui devrait être la première raison de l’irrigation. Tout cela est pourtant accompagné par l’incertitude de la place des décideurs locaux qui ne contribue pas au développement des activités agricoles. Et puis sur le plan environnemental, le s feux de brousses intensifient de plus en plus la dégradation de la couverture végétale qui n’est constituée que de savane et mettent en péril les eaux souterraines, pour causer encore plus de tension entre les usagers vers la fin des saisons sèches.

56

CHAPITRE VI . LES IMPACTS DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Compte tenu de tout ce qui a été dit précédemment, quelle est alors la part que la gestion des ressources en eau apporte au développement économique des ménages ?

VI-1 la gestion de l’eau : un levier pour l’amélioration de la production agricole

Les conditions climatiques de la zone permettent deux saisons de culture, mais pour obtenir de bons rendements, une meilleure gestion des ressources en eau est nécessaire. Le riz étant l’alimentation de base des malgaches, l’activité agricole des ruraux est pour la plupart centrée sur la production de riz. Ainsi, sa culture nous servira ici de référence.

VI-1-1 culture de contre saison, une solution risquée.

70% des ménages enquêtés pratiquant l’irrigation le fait sur les cultures de contre saison qui servent à la fois à la consommation et pour la vente. Les pauvres sont les plus nombreux à la pratiquer car ils sont contraints par la restriction de leurs surfaces cultivables. En effet, par suite des charges des ménages, le rendement cultural de ceux à faible revenu s’épuise rapidement après la période des récoltes (voir tableau 3). L’intérêt de la pratique réside dans la possibilité de réaliser deux récoltes, réparties sur une année, dont l’une pendant une période critique, en novembre, et l’autre en mai durant la récolte des cultures pluviales. En même temps elle corrige le défaut de la limite des surfaces cultivées, pour ceux dont c’est le cas.

Pour procéder à la culture de contre saison, le cultivateur doit avoir de l’eau dans sa rizière pendant la période sèche. Mais son manque de moyens pour y procéder le pousse à intégrer un groupement autour d’un barrage pour avoir l’eau dont il a besoin. Parfois, les rizières avoisinant les têtes de vallons ont leur propre eau et sont ainsi indépendantes, mais certains se regroupent pour se partager l’eau existante. Toutefois, comme l’entretien des retenues d’eau ou étangs et la construction des barrages nécessitent des mains d’œuvre et de l’argent, les groupements sont toujours utiles.

La période de septembre jusqu’à l’arrivée de la pluie est celle pendant laquelle le besoin d’une gestion efficace est le plus important. En effet, durant cette période, l’eau se raréfie de plus en plus dans les cours d’eau et les rivières. Les cultivateurs doivent ainsi utiliser d’autres formes d’apport en eau, en utilisant une pompe à moteur par exemple ou en payant des mains d’œuvres pour amener l’eau des rivières dans les rizières. C’est l’avantage des ménages riches qui ont les moyens de payer la main d’œuvre ou même d’acheter une pompe ; et de rares fois les ménages moyens peuvent s’offrir

57 cet avantage contrairement aux pauvres qui ne disposent pas de moyens financiers pour cela et se contentent des barrages ou des étangs. Donc, le cout élevé de l’activité constitue le premier facteur de risque. Un autre facteur auquel doivent s’attendre les pratiquants de la culture contre saison est la diminution de la productivité du sol. A force de porter deux cultures par an, la production escomptée diminue progressivement avec la capacité du sol. Le rendement pourrait doublement diminuer pour la culture ultérieure, d’où la nécessité de l’apport d’engrais dans les rizières. Selon les enquêtes, une surface de 50 ares qui produisait 1,5 t de paddy pendant la culture pluviale de l’année ne produit plus que 1 tonne pendant la culture pluviale suivante. Il y a donc une perte d’un tiers de production.

Photo16. Espace culturale de contre saison à Andavabary Cliche auteur 2013

Bref, la culture de contre saison est une pratique qui n’est pas sans problème, elle est conditionnée par la mise en œuvre d’une bonne gestion pour contribuer à une augmentation sensible de la production.

VI-1-2 La gestion de l’eau : une atténuation de l’incertitude culturale

La culture est soumise aux aléas de la variation des précipitations, en quantité et en fréquence. La quantité des précipitations mensuelles n’est pas toujours stable mais peut varier chaque année. De même, le moment de la première pluie ainsi que la fin de la saison pluvieuse ne sont pas fixes mais peuvent avancer ou reculer suivant les saisons. Afin d’échapper à cette dépendance aux incertitudes dues aux conditions climatiques, il est indispensable de recourir à des procédés plus élaborés de gestion des ressources en eau. L’utilisation des barrages et des canaux de rétention d’eau permet d’effectuer la culture sans attendre la pluie. Il s’agit alors de canaliser les eaux de surfaces afin de les

58 orienter vers les rizières. De même vers la période de montaison du riz, les retenues d’eau couvrent aussi l’arrêt des pluies.

VI-2 L’apport de la gestion sur le développement social et économique.

Le but de la gestion de l’eau agricole est le renforcement de la productivité, les modes de gestion participent aussi au développement social et économique des exploitants.

VI-2-1 Les ménages aisés en prospérité malgré une gestion boiteuse

Ils ont leurs propres moyens de production agricole voire aussi pour la gestion de l’eau : une pompe à moteur, qui permet une production assurée et efficace, d’autant plus qu’ils ne sont membre d’aucun groupement (cf.tableau 11), indépendants, mais ayant ce dont ils ont besoin. L’usage d’une pompe leur permet, par exemple, de maintenir le niveau de l’eau et l’humidité nécessaire à la culture pour mener à bon terme et assurer toujours le maximum de production.

Mais si ces ménages sont capables de telle gestion, c’est grâce à l’ampleur des activités qu’ils adoptent parallèlement à la culture. Ils sont des agriculteurs/commerçants ou des agriculteurs gestionnaires, capables de réserver en stock les productions et ne les vendent que pendant les périodes critiques où le paddy est à fort prix.

VI-2-2 Orientation des exploitants démunis

La manière dont la gestion est faite parmi les ruraux à faibles revenus reflète incontestablement un manque de moyens et de techniques. Ils ne peuvent agir par eux mêmes pour apporter des changements dans leurs pratiques. Ils ont besoin d’être dirigés et soutenus. Par ailleurs, ils sont aussi confrontés à l’inefficacité de l’autorité locale à les orienter et les appuyer dans le développement de leurs principales activités, à savoir dans la construction des barrages hydrauliques. Tel était pourtant l’objectif des Plans Communaux de Développement du 2003 et 2006, mais qui n’ont pas été exécutés correctement.

VI-2-3 Accès à l’eau potable : entre évolution et stagnation

D’une part, l’usage de l’eau domestique se développe très lentement pour les fokontany autres que Mahasolo, quoique l’utilisation des puits commence à prendre de l’ampleur.

59

D’autre part, l’adduction d’eau sous la gérance de la JIRAMA est stationnaire. En effet, il y a près de 15% de demande de branchement 47 qu’elle n’arrive pas à satisfaire. Cette incapacité est due à deux facteurs, interne et externe :

- sa capacité de fourniture est limitée à 1000m 3 d’eau par jour seulement à partager entre la population.

- la population de Mahasolo suit un mouvement saisonnier suivant la période scolaire de septembre en juillet pendant laquelle il y a plus de population que pendant les vacances scolaires, car les écoliers retournent dans leurs familles.

Par conséquent, la JIRAMA entre en concurrence avec les usagers agricoles qui se servent de la Manjanoa, et la faiblesse de la société est démontrée par les coupures d’eau dont sont victimes les branchements privés et publiques.

C’est pourquoi, la majorité de la population se tourne une fois de plus vers les puits ou les sources.

Conclusion

En somme, la gestion de l’eau dans la CR de Mahasolo est conditionnée par des problèmes d’ordre social et environnemental. Cela est dû à une faiblesse voire inexistence de l’application de la loi relative au code de l’eau à Madagascar. Ceci aboutit par ailleurs à la diminution de la ressource et l’inégalité de l’accès à l’eau.

Pourtant la gestion de l’eau est une pratique faisant partie intégrante de la vie sociale et économique des paysans à travers l’agriculture. Ce qui illustre qu’elle est un moyen tant pour les pauvres que pour les riches d’accroitre la production. Néanmoins elle met en relief des aspects sur lesquels les décideurs du développement devront se pencher.

47 Enquête auprès JIRAMA Mahasolo 2014

60

CONCLUSION GENERAL

La commune rurale de Mahasolo se trouve dans le district de Tsiroanomandidy, de la région de Bongolava, à 175km à l’ouest de la capitale Antananarivo. Les conditions physiques de son espace permettent à la population rurale de développer des activités humaines . Le vaste espace de plateau est fortement sectionné par le réseau hydrographique, et laisse à l’homme deux espace de culture bien distinctes : une zone de bas-fond et une zone de hauteur. Les sols et le climat sont en faveur des activités agro-pastorales.

Etant dans l’ancienne région de la capitale, la CR était une zone cible des projets de développement agricole visant la croissance de l’économie paysanne. Grace à cela l’agriculture s’était renforcé et constitue l’essentiel des activités économiques. Dans l’agriculture, la riziculture tient la principale occupation des agriculteurs et toutes les autres activités gravitent autour de celle-ci. La culture occupe 23% de la superficie de la commune et constitue la principale source de revenu des ménages agricoles en apportant plus de 50% du revenu monétaire. L’élevage, quant à lui, tient une place d’appui pour les paysans, tant dans la culture qu’en terme de revenu monétaire, et cela grâce à la présence du marché hebdomadaire de Mahasolo encore dynamique actuellement. Mais des contraintes se font ressentir dans la vie des agriculteurs, à savoir l’insuffisance des infrastructures sociales de base et la pauvreté des ruraux.

Comme condition de survie, les agriculteurs doivent dompter la nature pour tirer le maximum de production. Parmi cela est la gestion de l’eau. Elle est d’abord en fonction des conditions de sa présence et puis de sa variation dans le temps et dans l’espace, ce qui dépend donc des précipitations que la zone reçoit. Et puisque ce dernier suit les variations de la saison, le régime hydrologique simple montre la fluctuation de l’eau entre les deux situations extrêmes avec une abondance exprimée pendant la période pluviale et une rareté qui se situe vers la fin de la sècheresse.

La variation des ressources implique différents modes de gestion de l’eau pour la satisfaction des besoins. Sur les deux sortes d’usage usuel de la ressource, dont eau agricole et eau domestique, la gestion s’inscrit dans l’espace. Sur le plan cultural, l’homme tente de gérer l’eau en se défendant contre ses méfaits et en se la procurant pour l’irrigation. Quant à l’eau domestique les puits et les eaux ruisselées sont les plus utilisés et l’adduction en eau potable est encore faible pour l’ensemble de la CR. Il en résulte des modes de gestion une formation de groupement sociale autour de l’eau. Mais des difficultés sont soulevées à partir de la gestion de l’eau : d’un côté, des conflits entre les usagers sur le partage de la ressource sont observés pendant la saison sèche, qui est pourtant un obstacle sans mesure de résolution définitif prise par les différents niveaux d’administrations

61 locales ; et d’un autre côté la gestion est entravée par la dégradation de la couverture végétale, car elle subit chaque année le contrainte des feux de brousses des pratiques agricoles, ce qui menace les ressources en eau souterraines en aggravant l’état de sa rareté pendant la saison sèche.

Ainsi à l’issue de tous ces faits, la gestion de l’eau agricole contribuerait au développement économique de la Commune Rurale de Mahasolo dans la mesure où des améliorations sont entreprises, sur la gestion comme sur les pratiques agricoles. D’abord dans la gestion de l’eau, il faut mettre en place les acteurs gestionnaires et affermir leurs rôles respectifs : l’Etat doit faire appliquer les lois portant sur les codes de l’eau 48 , sur la propriété, sur l’usage, sur la gestion et sur les protections de la ressource ; les usagers de l’eau aussi doivent trouver des moyens de partager équitablement l’eau à l’exemple de l’élaboration des règles et des conditions sur les prises d’eau. Ensuite il importe aussi de renforcer les infrastructures hydroagricoles comme les barrages et les canaux, en les réhabilitant et en construisant aussi d’autres. Mais les suivis et évaluation du fonctionnement des dispositifs de la gestion de l’eau sont indispensables pour des mesures correctives. Après, la protection de la ressource à gérer est aussi capitale. Pour ce faire, des actions de reboisements sont incontournables, mais également il faut renforcer les « dina » sur les feux de brousse et le déboisement. Enfin, dans la pratique agricole, il importe aussi que la gestion de l’eau soit accompagnée par des systèmes culturaux avec des techniques améliorés comme pour le SRI et SRA qui sont d’ailleurs des techniques de culture adaptés à l’irrigation. D’autant plus que sa pratique est jugée très productive dans la région Bongolava.

Ces perspectives contribueraient en grand partie au développement des activités agricoles et également à l’économie de la majeure partie des ruraux de la commune de Mahasolo.

48 Voir annexe

62

BIBLIOGRAPHIE

1- ANDRIAMAMPIANINA N, 1997, les problèmes de l’eau et riziculture sur les Hautes Terres Centrales malgaches : le cas de la région d’Avaratrambolo , in Terroirs et ressources, spécial hautes terres centrales. Revue n°3 du Projet TERRE-TANY (1996-1997) de la CDE/ FOFIFA c/o BUCO-SUISSE BP 4052 Antananarivo 101, 36-42p 2- BDPA, 1963, Moyen-Ouest étude 1962-1963, 2 ème partie : étude des régions de , Imanga, Mandalo , 53p 3- BLANC-PAMARD C ,1985, communautés rurales des Hautes terres malgaches et gestion de l'eau , in Développement agricole et participation paysanne p 321-442 ,Un exemple : les politiques de l'eau, G Conac, C Savonnet-Guyot et F Conac (eds), Paris, Economica, 767 p 4- BLANC-PAMARD C et RAKOTO RAMIARANTSOA H, 1993, les bas-fonds des hautes terres centrales de Madagascar : construction et gestion paysannes , 31-47p, in Bas-fonds et riziculture, M. Raunet ed, Actes du séminaire d'Antananarivo, Madagascar, 9-14 décembre 1991, Montpellier, CIRAD, 517 p. 5- BLANC-PAMARD C et MILLEVILLE P, 1985, pratiques paysannes, perception du milieu et système agraire , In Dynamique des systèmes agraires : à travers champs. Agronomes et géographes, colloques et séminaires paris 1985, édition de l’ORSTORM, 101-138p 6- BLANC-PAMARD C, 1995, l es savoirs du territoire en Imerina (hautes terres centrales de Madagascar) in Le territoire, lien ou frontière ? Paris, 2-4 octobre 1995, CEA/CNRS, 17p 7- BLANC-PAMARD C et RAKOTO RAMlARANTSOA H, 2000, le terroir et son double : Tsarahonenana 1966 -1992 Madagascar , édition de l’IRD, 254p 8- BOURGEAT F, 1975, sols sur socles anciens à Madagascar , édition ORSTORM, 335p 9- BOURGEAT F et PETIT M, 1968, caractères des surfaces d’aplanissement sur les hautes terres malgaches, in C R Sem Géol Madagascar, ORSTOM et Faculté des Lettres,1968, 9- 15p 10- BOURGEAT F, AUBERT G, 1971, les sols ferrallitiques à Madagascar , édition ORSTORM, 31p 11- CHAPERON P, DANLOUX J, FERRY L, 1993, f leuves et rivières de Madagascar , édition ORSTOM, Antananarivo/CNRE. 874p 12- CNEARC, 2002, la Gestion Sociale de l’eau , production de connaissances du groupe GSE 1992 – 2002 : TOME I Bases conceptuelles et méthodologiques, 45p

63

13- DONQUE G, 1974, contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar, thèse, Tananarive 478p 14- DUPRIEZ H, DE LEENER P, 1990, l es chemins de l’eau, ruissellement, irrigation et drainage, manuel tropical, éditions Terre et Vie, CTA, l’harmatan, enda. 380p 15- DUSSARRAT B et FERRY L, 1995, b ilan des eaux, typologie des bas-fonds, érosion et modélisation sur des bassins emboités des hautes terres de Madagascar, i n bulletin de l’académie nationale malgache, numéro spécial du 50eme anniversaire de l’ORSTOM. (Institut Française de Recherche Scientifique pour le développement en coopération 1994) Antananarivo 1995. 47-60p 16- FOFIFA, Université d’Antananarivo, 1990, étude complémentaire du Moyen Ouest (Fivondronampokotany de Tsiroanomandid, fonds d’appui au développement du Moyen Ouest, 105p 17- GEORGES P, 1984, d ictionnaire de la géographie , Paris : PUF, 485p 18- GILLAIN J, 1970, les facteurs espace et temps dans les actions et développement agricole Revue scientifique terre malgache n°4 15-30p 19- GUILHON A, 1972, control économique de l’unité régionale d’expansion rurale du Moyen Ouest , Ministère du Développement Rurale, SEDES, 234p 20- KAYSER B, 1969, l’agriculture et la société rurale des régions tropicales, édition Paris Société d’enseignement supérieur (SEDES), 204p 21- LAPAIRE J P, 1973, la cuvette de Belobaka, une unité régionale du Moyen-Ouest au marge de Bongolava , in revue géographie n°23, 9-58p 22- Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pèche, 2009, rapport d‘enquête de sondage des rendements rizicoles de la campagne de contre-saison 2008 dans les périmètres : d’Ankopomboay, commune rurale d’Ambatolampy, et de Mahatsinjokely, commune rurale d’, district de Tsiroanomandidy région de Bongolava . p58 23- Ministère de l’environnement des eaux et forêts et du tourisme, Office nationale pour l’environnement, 2008, tableau de bord environnemental, Région Bongolava , édition 2008 ONE/MO/DOC/25/R/BGR/01, 162p 24- Ministère de l’environnement des eaux et forêts et du tourisme, Office nationale pour l’environnement, 2008, rapport de synthèse sur l’état de l’environnement, région Bongolava, édition 2008, ONE/MO/DOC/38/RSEE/BGL, 28p 25- PCD Mahasolo , 2002, Plan Communale de Développement , 66p 26- PCD Mahasolo , 2006, Plan Communale de Développement, 75p

64

27- PETIT M, 1971, contribution à l’étude morphologique des reliefs granitiques à Madagascar , société nouvelle de l’imprimerie centrale de Tananarive 307p 28- PRD, 2004, Plan Régionale de Développement, région Bongolava, 58p 29- RAHARIMAMONJY K 2012, grands courants migratoires dans le district de Tsiroanomandidy, région Bongolava , Mémoire de maîtrise géographique, juillet 2012, 125p 30- RAHARIVONY R V, 1996, a ction de la matière organique sur l’utilisation des engrais phosphatés dans les principaux sols de tanety des hauts plateaux du Moyen Ouest de Madagascar, édition ORSTOM, FOFIFA, MRAD. 41p 31- RAISON J P, 1957, i mmigration in the Sakay District, Madagascar, in Population growth and economic development in Africa, édition ORSTORM fonds Documentaire, 198-213p 32- RAISON J P, 1984, les hautes terres de Madagascar let leurs confins occidentaux: Enracinement et mobilité des sociétés rurales , Tome1, éditions Karthala, ORSTORM p233- 236. 33- RAKOTO RAMIARANTSOA H 1975, chaire de la terre, œil de l’eau…Paysannerie et recomposition de campagnes en Imerina, édition ORSTOM, collection à travers champs, 366p 34- RASAMOELINA D, 1978, c ontribution à l’étude géographique du Moyen-Ouest malgache : La vie rurale dans la cuvette de Belobaka , thèse de doctorat III ème cycle, 334p 35- RASOARILALA H N, 2006, l’indice du climat sur les activités paysannes : le cas de Fenoarivo Be, dans le moyen ouest d’Antananarivo , Mémoire de maîtrise géographique, Février 2006, 135p 36- RAVELOMANANTSOA Z F, 2004, activités paysannes et protection de l’environnement dans la région d’Andapa : cas des villages de Belambo-Lokoho et d’Antsahameloka , Mémoire de maîtrise géographique, Juin 2004,105p 37- RIOU G, 1990, l’eau et le sol dans le écosystème tropicaux . Collection géographie, édition Masson 222p 38- ROCHE M, GOUJON M M, 1968, influence des rotations et des pratiques culturales sur le ruissellement et les pertes en terre à Madagascar , in Revue bois et forêt tropicales n° 120 juillet-aout 1968 27-38p

39- VICARIOT F,1973 , suivi de quelques exploitations des URER de l’Itasy et l’ODEMO , Rapport et synthèses, doc n°3, ORSTOM, centre de Tananarive section d’Agronomie, 65p

65

Webographie : http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres page consultée en décembre 2013 http://cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages page consultée en mai 2014 http://geocarrefour.revues.org/510 page consultée en mai 2014 http://echogeo.revues.org/8753 page consultée en avril 2014 http://capfida.mg/km/cosop/Rapports_regionaux/bongolava.html page consultée en janvier 2014 http://www.lagazette-dgi.com/index.php?option=com_content&task page consultée en juin 2013 http://economierurale.revues.org/2158 page consultée en mai 2014 http://www.dictionnaire-environnement.com/ressource_en_eau_ID1607.html page consultée en septembre 2014 http://www.fao.org/docrep / 005/y3918f/y3918f02.htm page consultée en janvier 2014 www.fao.org/ag/agp page consultée en janvier2014

66

Annexe 1.

Questionnaires d’enquêtes

1- Age Origine ethnique Profession actuelle 2- Combien de personne avez-vous en charge ? Qui d’autre travaille ?...... Il/ elle fait quoi ?...... 3- Vos enfants sont-ils scolarisés ? Si oui, combien ?...... Quel niveau ?...... Si non ou abandon, quel motif 4- Avez-vous d’autre source de revenu ? Si oui lesquels… 5- Où étiez-vous auparavant ? Région……………………………… Ville ………………………………….quelle activité y exerciez-vous ? Raison de votre départ 6- Quelle est la superficie de vos terres ? Comment se répartissent-t-elles :-bas-fond… -Tanety. Etes-vous propriétaire? Si oui comment l’êtes-vous devenu ?. Avez-vous des pièces justificatives ? Lesquelles ? 7- exploitez-vous toutes vos terres ? Si non Qui d’autre les exploite ? Sous quelle forme ?.. 8- A quelle distance du village se trouve vos exploitations ? 9- Quels types d’agriculture pratiquez-vous ? -irriguée -pluviale -inondée - culture de crue et de décrue Et quels sont les produits ? 10- Quels sont vos équipements agricoles ?

11-Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans l’agriculture

67

12-Comment faites-vous pour exploiter ces ressources ? Et dans l’agriculture comment s’effectue l’irrigation de vos rizières ?

13-Y a-t-il des problèmes d’eau ? Si oui, de quelle sorte ?

14-Comment faites-vous pour apporter de l’eau dans votre riziere ?

15-Faites-vous partie d’un groupe de gestionnaire d’eau ?

16-Quelle est votre rôle dans le groupe ?

17-y-at-il des conditions pour l’accès a l’eau ?

18-la gestion de l’eau est-elle couteuse ?

19-Comment s’effectue les ventes de production ?

20-Revenus monétaire du ménage

Vente du riz ou paddy ……………………. Vente autres produits ………………. Vente de produits d’élevage …………. Vente de produits d’artisanat ………………. Salaire ………………….. Total …………………..

21-Dépense ménage

Achat de riz……………………….. Autre alimentation………………… Habillement………………………. Autre PPN……………………….. Santé…………………………… Education ……………………….. Remboursement emprunt ………………….. Impôt et taxes …………………….. Obligation sociale ………………………….

Total…………………………………..

68

Annexe2.

Donnée sur Ibizy

IBIZY : latitude 18°56 S et longitude 46°44 E

Surface : 21km 2

Périmètre : 21,5 km

Coefficient de compacité : 1,32 kc

Longueur du rectangle équivalent : 8,2 km

Largeur du rectangle équivalent : 2,5 km

Altitude maximale : 1534m

Altitude minimale : 1070m

Indice de pente globale : 38m/km 2.

Années Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sept Oct Module 1979-1980 0,335 0,184 0,144 0,141 0,113 0,096 0,088 1980-1981 0,087 0,672 1,34 0,601 1,68 0,3 0,252 0,21 0,201 0,204 0,191 0,198 0,497 1981-1982 0,246 1,89 2,3 0,497 1,43 0,379 0,715 0,37 0,202 0,167 0,133 0,148 0,713 1982-1983 0,335 0,457 1,32 1,6 0,951 0,414 0,293 0,256 0,235 0,212 0,191 0,171 0,53 1983-1984 0,255 0,876 Tableau des débits moyens mensuels en m 3/s de la station IBIZY a Ifanja

Source D. Baudain et E. Sevrat (1984) in D. Bauduin et E. Servat (1984) Etude d'hydrologie à usage agricole rapport de synthèse tome l. ORSTOM. Département F-UR 604 229p

69

Annexe 3. Extrait code de l’eau

Loi n° 98-029 du 20 janvier 1999 portant Code de l’Eau

(J.O. n° 2557 E.S. du 27.01.99, p. 735)

ARTICLE 10 : Aucun travail ne peut être exécuté sur les eaux de surface définies à l’article 6, du présent Code, qu'il modifie ou non son régime; aucune dérivation des eaux du Domaine public, de quelque manière et dans quelque but que ce soit, en les enlevant momentanément ou définitivement à leurs cours, ne peut être faite sans autorisation. Les conditions d'obtention des autorisations seront fixées par décret sur proposition de l'Autorité Nationale de l'Eau et de l'Assainissement (ANDEA) visée au titre V du présent Code. Toutefois, l'autorisation, pour des prélèvements d'eaux de surface ne dépassant pas un seuil de volume qui sera fixé par décret, pour des usages personnels, n'est pas requise.

ARTICLE 23 : La réalisation d'aménagements, d'ouvrages ou de travaux, exécutés par des personnes publiques ou privées, est précédée d'une enquête publique et d'une étude d'impact environnemental soumises aux dispositions du présent code ainsi qu’à celles prévues en ce sens par la loi N° 90.003 du 21 Décembre 1990 portant charte de l’environnement, lorsqu’en raison de leur nature, de leur consistance ou du caractère des zones concernées, ces opérations sont susceptibles d’affecter l’environnement et devraient occasionner des troubles à l’écosystème aquatique.

ARTICLE 25 : Conformément aux dispositions de la politique forestière, le rôle éminemment protecteur d'un couvert forestier, ou tout au moins celui d'un couvert herbacé dense sur les bassins, ainsi que la protection contre l'érosion, l'envasement et l'ensablement des infrastructures hydroélectriques et des périmètres irrigués en aval, revêtent un intérêt public et feront l'objet des mesures de concertation spécifiques, afin de maintenir les normes de qualité des eaux, de régulariser les régimes hydrologiques et d'empêcher les graves inondations.

ARTICLE 26 : La protection des forêts naturelles ou des forêts de reboisement est soumise aux dispositions prévues par la loi n° 97-017 du 16 Juillet 1997, portant révision de la législation forestière, notamment en son titre II et celles portant sur le régime des défrichements et des feux de végétation.

ARTICLE 29 : L’eau d’irrigation des terres peut provenir des eaux de surface ou des eaux souterraines. Toutes installations d’exhaure destinées à l’irrigation des terres respectent les normes de débit spécifique des cultures, fixées par décret. Les quantités d’eau prélevées ne doivent pas léser les autres utilisateurs de ressource disponible.

ARTICLE 30 : Les réseaux hydroagricoles financés par l’Etat, sont et demeurent régis par tous les textes législatifs et réglementaires relatifs à la gestion, à l’entretien et à la police des réseaux, notamment par les dispositions prévues par la loi N° 90.016 du 20 Juillet 1990.

ARTICLE 31 : Tout projet d’irrigation initié par une personne morale ou physique de droit privé requiert l’avis de l'Autorité Nationale de l'Eau et de l'Assainissement en ce qui concerne l’utilisation des ressources en eaux aussi bien de surface que souterraines.

70

TABLE DES MATIERES

Résumé Sommaire Table des illustrations Remerciement Acronymes Introduction ...... 1

PARTIE 1 : LES CONDITIONS PHYSIQUES ET HUMAINES DE MAHASOLO ...... 7 CHAPITRE I : MAHASOLO UNE ZONE FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRO-PASTORALE8

I-1 : Des facteurs physiques favorables aux activités humaines ...... 8 I-1-1 Un relief ouvert ...... 10 I-1-2 Des sols riches et roductifs ...... 11 I-2 Les conditions climatiques ...... 12 I-2-1 Le climat des hautes terres tropicales ...... 12 I-2-2 Les caractéristiques climatiques de la zone ...... 12

CHAPITRE II : LES FACTEURS HUMAINS ATOUTS ET CONTRAINTES ...... 15 II-1 les activités économiques axées autour de l’agriculture ...... 15 II-1-1 Des projets bénéfiques au développement social et économique ...... 15 II-1-2 Les activités agricoles ...... 17 II-1-3 Les activités non agricoles ...... 21 II-2 L’instabilité de la vie des ruraux ...... 22 II-2-1 Des Infrastructures détériorés et limités ...... 23 a)Les routes en mauvaises état ...... 23 b) Des établissements sociales de base insuffisants ...... 23 II-2-2 Une population pauvre ...... 26 a)La pauvreté des exploitants ...... 27 b) Le poids de la population en charge ...... 27 II-2-3 L’insécurité permanente ...... 29 Conclusion partielle ...... 29

71

PARTIE 2 : LA PART DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE DE MAHASOLO ...... 30 CHAPITRE III : L’EAU, UNE RESSOURCES VARIABLE ...... 30 III-1 Les ressources en eau accessibles dans la zone de Mahasolo ...... 30 III-1-1 les eaux de surfaces ...... 30 III-1-2 Les eaux souterraines ...... 34 III-2 les variabilités dans le temps et dans l’espace des ressources ...... 34 III-2-1 Un régime hydrologique simple ...... 34 III-2-2 Le bilan hydrique dans la zone de recherches ...... 38

CHAPITRE IV- UNE GESTION COMMUNAUTAIRE DE L’EAU ...... 40 IV- 1 Les modes de gestion de l’eau agricole ...... 40 IV-1-1 Le mode de gestion rudimentaire ...... 40 IV-1-2 Un mode de gestion amélioré de l’eau ...... 41 IV-1-3 Les organisations communautaires ...... 42 IV- 2 La gestion des Eaux domestiques ...... 44 IV- 2-1 Une mobilisation familiale sur le puits ...... 44 IV- 2 -2 L’adduction de l’eau potable ...... 45 Conclusion partielle ...... 47

TROISIEME PARTIE : BILAN ET ENJEUX DES RESSOURCES EN EAUX ...... 48 CHAPITRE V : LES BILANS DE LA GESTION DE L’EAU ...... 49 V-1 Les handicaps de la gestion de l’eau ...... 49 V-1-1 Des rendements de culture variés ...... 49 V-1-2 La gestion de l’eau : génératrice de conflits ...... 50 V-1-2 l’inadéquation des infrastructures et des techniques ...... 51 V-2 Des menaces sur les ressources en eau souterraines ...... 53 V-2-1 Une couverture végétale faible ...... 55 V-2-2 Les feux de brousse ...... 55

CHAPITRE VI : LES IMPACTS DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU ...... 57 VI-1 La gestion de l’eau : un levier pour l’amélioration de la production agricole...... 57 VI-1-1 Culture de contre saison une solution risquée ...... 57 VI-1-2 La gestion de l’eau: une atténuation de l’incertitude culturale ...... 59

72

VI-2 L’apport de la gestion sur le développement social et économique ...... 59 VI-2-1 Les ménages aisées en prospérité ...... 59 VI-2-2 orientation des besoins agricole des pauvres ...... 59 VI-2-3 accès à l’eau potable entre évolution et stagnation ...... 60 Conclusion partielle ...... 60 CONCLUSION GENERALE ...... 61

Bibliographie ...... 63 Annexes 1 : Questionnaires d’enquêtes ...... 67 Annexes 2 : Données sur Ibizy ...... 69 Annexes 3 : Extrait code de l’eau ...... 70

73