L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE‐CARLO en Corse dans le cadre XVIIIe RENCONTRES MUSICALES DE MÉDITERRANÉE

Du 1er au 6 novembre prochain, l’Association des Jeunesses Musicales de Méditerranée offrira aux publics insulaires sur l’ensemble de la Corse, une semaine musicale d’une qualité artistique rarement égalée.

Près de 200 interprètes et personnalités musicales venant des principaux conservatoires, Instituts ou Ecoles Nationales Supérieures de Musique seront présents : La Principauté de Monaco (pays invité d’honneur), le Mexique (pays invité hors Méditerranée), l’Egypte, l’Espagne, la France, l’Italie, le Maroc et la Tunisie.

Cette année, la présence exceptionnelle de l’Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo, accompagné par le violoniste de renommée internationale Renaud Capuçon, sous la direction de Jean‐Christophe Spinosi, confère à ses « Rencontres » un caractère particulièrement brillant.

L’Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo se produira :

> MERCREDI 2 NOVEMBRE – LUCCIANA Église de La Canonica 20h30 CONCERT 1ère partie : L’OPMC ‐ David Lefèvre, direction & violon MOZART Divertimento pour cordes en ré majeur, KV 136 ROSSINI Sonate pour cordes n°2 en la majeur VIVALDI Les Quatre Saisons ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐ 2ème partie : Diana Saliceti 3ème partie : Chœur d'enfant de l'Académie de Musique Rainier III

> JEUDI 3 NOVEMBRE – BASTIA Grand Théâtre & (chef, soliste et programme idem) > VENDREDI 4 NOVEMBRE – AJACCIO Palais des Congrès

CONCERTS 20h30 Jean‐Christophe Spinosi, direction Renaud Capuçon, violon BEETHOVEN Les Créatures de Prométhée, ouverture BRUCH Concerto pour violon n°1 BEETHOVEN Symphonie n°7

> SAMEDI 5 NOVEMBRE – BASTIA Grand Théâtre 20h30 GALA DE CLÔTURE L’orchestre fera une courte intervention en deuxième partie de soirée : Hymne Monégasque, Gloria par Diana Saliceti, Final de la Symphonie 7 de Beethoven et le Dio Vi Salvi Regina par Michel Cacciaguerra.

L'ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE‐CARLO PLUS DE 160 ANS DE GRANDES DATES

L'Orchestre, à sa création en 1856, dénommé « l'Orchestre du Nouveau Cercle des Etrangers », puis en 1958 «Orchestre National de l'Opéra de Monte‐Carlo», et enfin depuis 1980 «Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo», occupe une place de choix dans le monde musical international. Grâce à sa capacité de savoir conjuguer tradition et modernité, il joue un rôle de premier plan dans l’interprétation des œuvres symphoniques du grand répertoire, le renouveau des œuvres rares et contemporaines et la création lyrique et chorégraphique. Depuis la fin du 19ème siècle, on ne compte plus le nombre de «Premières mondiales» créées à Monte‐Carlo. La musique contemporaine a toujours été présente dans les saisons de l'OPMC, avec entre autres, Henze, Dutilleux, Paart, Lutoslawski, Penderecki, Holliger, Ligeti, Takemitsu, Eötvös, Amy, Mainz, Hurel. Se sont succédé, sous des appellations différentes, Chef permanent ‐ Chef titulaire ‐ Premier chef invité ‐ Directeur Musical ‐ Directeur Artistique et Musical, de 1856 à nos jours : A. Hermann, E. Lucas, L. Jehin, P. Paray, H. Tomasi, L. Frémaux, E. van Remoortel, I. Markevitch, L. von Matacic, L. Foster, J. DePreist, M. Janowski, Y. Kreizberg et G. Gelmetti. À compter de cette saison 2016‐2017, Kazuki Yamada est Directeur Artistique et Musical de l'Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo et reçoit le titre de Chef Honoraire. Des évènements extraordinaires ont marqué l'histoire de l'OPMC, comme l'intégrale des concertos de Bartók, par Zoltan Kocsis, le « Requiem » de Berlioz au Dom de Berlin, les Gurre‐Lieder de Schoenberg à la Philharmonie de Berlin, avec le Rundfunk Sinfonie Orchester Berlin, le Rundfunkchor Berlin, le Mitteldeutscher Rundfunkchor Leipzig. L'orchestre est régulièrement invité par les grands festivals, Aix‐en‐Provence, Prague, Strasbourg, Vienne, Orange, Dresde, Bonn, Leipzig, Ankara, Athènes, Bad Kissingen, La Roque d’Anthéron... Il effectue également de nombreuses tournées à l'Etranger (Autriche, Allemagne, Belgique, Chine, Corée du Sud, Espagne, Etats‐ Unis, Grande‐Bretagne, Italie, Japon, Suisse). L’automne 2010 a vu le lancement du label « OPMC Classics » de l’Orchestre Philharmonique de Monte‐ Carlo. Cinq disques, sous la direction de , ont été édités et se sont vus décerner de nombreux prix par la presse musicale. Plus récemment sont parus trois enregistrements, sous la direction de Gianluigi Gelmetti : un hommage à Léo Ferré et un disque dédié à Guiseppe Verdi et des œuvres contemporaines de G. Amy, P. Maintz et P. Hurel (direction Jean Deroyer, baryton Otto Katzameier). La politique d’enregistrement va se poursuivre avec Kazuki Yamada, de nombreux disques sont prévus à partir de 2017. Placé sous la présidence de S.A.R. la Princesse de Hanovre, l’OPMC bénéficie du soutien et des encouragements de S.A.S. le Prince Albert II. L‘Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo bénéficie du soutien du Gouvernement Princier, de la Société des Bains de Mer, de la Compagnie Monégasque de Banque (CMB) et de l’Association des Amis de l’Orchestre.

JEAN‐CHRISTOPHE SPINOSI Direction

Jean‐Christophe Spinosi poursuit depuis plus de vingt ans un parcours musical original. Dès ses premiers concerts, il interprète un très large répertoire, de la musique baroque à la musique contemporaine, tant sur instruments modernes qu’historiques. Il fonde en 1991 à Brest l’Ensemble Matheus, orchestre qui l’accompagnera dans le monde entier.

En 2005, ses recherches passionnées sur les répertoires originaux le poussent à réaliser avec l’Ensemble Matheus une série d’enregistrements consacrés à Vivaldi, compositeur dont les chefs‐ d’œuvre sont alors absents de la discographie. Plusieurs albums et quatre opéras seront produits, qui deviendront vite légendaires, suscitant un véritable engouement à travers le monde. Simultanément, il continue d’interpréter le répertoire classique et romantique, ainsi que de nombreuses pièces des XXe et XXIe siècles, aussi variées qu’inattendues, comme celles de Chostakovitch, Stravinsky, Prokofiev, Crumb, Bernstein, Connesson…

Différentes productions permettront à Jean‐Christophe Spinosi de nouer des amitiés musicales privilégiées avec de grands artistes, citons parmi eux Cecilia Bartoli, Marie‐Nicole Lemieux et Philippe Jaroussky, avec lequel il enregistre l’album Heroes pour EMI‐Virgin Classics, triple disque d’or.

Pendant près d’une décennie, Jean‐Christophe Spinosi a dirigé chaque saison, avec l’Ensemble Matheus, de nouvelles productions d’opéra au Théâtre du Châtelet, et se produit très régulièrement tant au Théâtre des Champs‐Elysées qu’au Theater an der Wien ou au Wiener Staatsoper.

Il travaille depuis plusieurs années avec les metteurs en scène les plus imaginatifs de la scène internationale comme Pierrick Sorin (La Pietra del Paragone de Rossini en 2007 et 2014), Oleg Kulik (Les Vêpres de la Vierge de Monteverdi en 2009), ou encore Claus Guth (Le Messie de Haendel au Theater an der Wien en 2009), Patrice Caurier et Moshe Leiser (Otello de Rossini au Théâtre des Champs‐Elysées et au Festival de Salzbourg en 2014).

Il est invité à diriger les grands compositeurs, notamment des XIXe et XXe siècles, par les principales phalanges symphoniques internationales, parmi lesquelles : le Deutsches Symphonie‐Orchester Berlin, l’Orchestre de Paris, le Wiener Staatsoper, l’Orchestre Philharmonique de Monte‐Carlo, le hr‐Sinfonieorchester Frankfurt, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, le Scottish Chamber Orchestra, le New Japan Philharmonic, le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra, le Rundfunk‐Sinfonieorchester Berlin, le Wiener Symphoniker, le Radio‐Symphonieorchester Wien, La Orquesta de Castilla y Leon, le City of Birmingham Symphony Orchestra, la NDR Radiophilharmonie Hannover, le Mozarteum Orchester Salzburg, l’Orchestre du Festival de Verbier, le Handel and Haydn Society de Boston, le Moscow Chamber Orchestra, le Osaka Philharmonic Orchestra, le Konzerthausorchester Berlin…

Après leur triomphe au Theater an der Wien en février 2013 dans Le Comte Ory, Jean‐Christophe Spinosi et Cecilia Bartoli continuent en 2014 leur intense collaboration en présentant deux autres opéras de Rossini, l’Otello au Théâtre des Champs‐Elysées et au Festival de Salzbourg, La Cenerentola, toujours au Festival de Salzbourg. La critique internationale présente à Salzbourg a salué unanimement la réussite musicale et la relecture audacieuse des opéras de Rossini par Jean‐Christophe et son orchestre. Jean‐Christophe a eu récemment le plaisir de retrouver Cecilia Bartoli dans Le Comte Ory à l’Opernhaus de Zurich.

La saison 2016/2017 commence pour lui avec panache par l’ouverture de la saison du Staatsoper de Hambourg, avec une toute nouvelle production de La Flûte Enchantée de Mozart.

RENAD CAPUÇON Violon

Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Gérard Poulet et Veda Reynolds, puis avec Thomas Brandis à Berlin et Isaac Stern. En 1998 Claudio Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboim et Franz Welser‐Moest. En 2000 il est nommé « Rising Star » et « Nouveau talent de l’Année » aux Victoires de la Musique puis « Soliste instrumental de l’année » en 2005. En 2006, Prix Georges Enesco décerné par la Sacem. Renaud Capuçon collabore avec les plus grands chefs et les orchestres les plus prestigieux comme le Philharmonique de Berlin avec Bernard Haitink, David Robertson, Matthias Pintscher, Los Angeles Philharmonic avec Gustavo Dudamel, Andris Nelsons, Daniel Harding, Lionel Bringuier, Orchestre de Paris avec Wolfgang Sawallish, Christoph Eschenbach, Orchestre Philharmonique de Radio France avec Myung‐Whun Chung, Chamber Orchestra of Europe avec Semyon Bychkov, Yannick Nezet‐Séguin, Philadelphia Orchestra avec Charles Dutoit, Leipzig Gewandhaus Orchester avec Kurt Masur, Staatskapelle de Dresde avec Daniel Harding, Orchestre Symphonique Académique de Moscou avec Vladimir Yurowsky, Chicago Symphony Orchestra avec Bernard Haitink, Boston Symphony avec Christoph von Dohnanyi et Andris Nelsons, Philharmonia Orchestra avec Juraj Valculha, Seoul Philharmonic avec Myung‐Whun Chung, WDR Cologne avec Jukka Pekka Saraste, Orchestre National de France avec Daniele Gatti… Il a donné la Création mondiale du Concerto pour violon de Pascal Dusapin avec le WDR Cologne, ainsi qu’un cycle de musique de chambre Brahms/Fauré de 5 concerts au Musikverein à Vienne. Récemment, Renaud Capuçon s’est produit avec l’Orchestre de Paris/P. Jarvi, Philharmonique de Radio France/Chung, New York Philharmonic/Dutoit, Swedish Radio Orchestra/Harding, Oslo Philharmonic/Saraste, Tonhalle Zurich Orchestra/Bringuier, Orchestre de la Suisse Romande, Bamberg Symphony/Nott, Berlin Staatskapelle/Antonio Papano, Santa Cecilia Orchestra Rome/Bychkov, RAI Turin/Valculha, Seoul Philharmonic, NHK Symphony/Denève, en résidence avec le Wiener Symphoniker et Philippe Jordan au Musikverein à Vienne et en tournées avec le Symphonique de Lucerne/Gaffigan, Orchestre du Capitole de Toulouse/Sokhiev au Japon, Scottish Chamber/Ticciati et Israël Philharmonic, avec l’Orchestre du Théâtre de Mariinsky de Saint‐Petersburg dirigé par Valery Gergiev. Passionné de musique de chambre, il collabore avec Martha Argerich, Nicholas Angelich, Khatia Buniatishvili, Frank Braley, Yefim Bronfman, Hélène Grimaud, Khatia et Marielle Labèque, Maria Joao Pires, Jean‐Yves Thibaudet, Gérard Caussé, Yuri Bashmet, Myung‐Whun Chung, Yo Yo Ma, Mischa Maisky, Truls Mork, Michael Pletnev, et son frère Gautier dans les plus grands festivals : Aix en Provence, Saint‐Denis, La Roque d’Anthéron, Menton, Colmar, Hollywood Bowl, Tanglewood, Gstaad, Lucerne, Lugano, Verbier, Salzburg, Rheingau, Bucarest Festival Enescu, Amsterdam, Granada… Discographie chez Erato : avec Martha Argerich Trios Haydn/Mendelssohn et Triple de Beethoven, Berlioz/Saint‐ Saëns/Milhaud/Ravel avec la Deutsche Kammerphilharmonie/Daniel Harding, L’Arbre des Songes/Dutilleux avec le Philharmonique de Radio France/M.‐W. Chung Mendelssohn/Schumann avec le Mahler Chamber Orchestra/Daniel Harding, Mozart avec le Scottish Chamber Orchestra, Louis Langrée et Antoine Tamestit, la musique de chambre de Schubert, Ravel, Saint‐Saëns, ainsi que Brahms sonates, trios et quatuor de Brahms avec Nicholas Angelich, son frère Gautier et Gérard Caussé, les concertos de Beethoven/Korngold avec le Rotterdam Philharmonic et Yannick Nézet‐ Seguin, l’Intégrale des Sonates de Beethoven avec Frank Braley et l’intégrale Fauré avec N. Angelich, G. Capuçon, M. Dalberto, G. Caussé et le Quatuor Ebène. Après les concertos de Brahms et Berg avec le Philharmonique de Vienne et Daniel Harding, Saint‐Saëns avec le Philharmonique de Radio France et Lionel Bringuier, ainsi que l’Histoire de Babar – Poulenc/Debussy/Ridout avec Laurence Ferrari et Jérôme Ducros, son premier Best of « Violon Roi », un coffret de 3 CD retraçant son parcours, dernière parution un récital avec Khatia Buniatishvili (Frank – Grieg – Dvorak). Dernière parution : Un disque réunissant la Symphonie espagnole de Lalo, le premier concerto de Bruch et les airs bohémiens de Sarasate. Renaud Capuçon joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern, acheté pour lui par la Banque Suisse Italienne (BSI). Il est promu « Chevalier dans l’Ordre National du Mérite » en juin 2011 et « Chevalier de la Légion d’honneur » en mars 2016. Il est le fondateur et directeur artistique du Festival de Pâques d’Aix‐en‐Provence et du Festival Les Sommets Musicaux de Gstaad, ainsi que professeur de violon à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770 ‐ 1827) Les Créatures de Prométhée, ouverture, opus 43

Création : 28 mars 1801, au Burgtheater de Vienne Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes Durée : 5 minutes

Par la composition à Vienne en 1801, des "Créatures de Prométhée", Beethoven aborde un domaine jusque‐là ignoré ; le monde du Théâtre. Sur un argument du danseur Salvatore Vigaro, le mythe de Prométhée offre à Beethoven la libre expression de son registre grandiloquent.

Cette ouverture, écrite entre la 1ère et la 2ème symphonie, est un prototype exemplaire de la forme classique. Exposition de deux thèmes contrastés qui seront repris avant une coda terminale, elle concentre également les points forts de l'intrigue, ce qui confère à chaque idée musicale une signification précise. Ainsi les dix‐sept mesures d'introduction, Adagio, dépeignent Prométhée dans son imposante et sereine attitude, tandis que l'Allegro, bâti sur un thème brillant et un thème plus tendre confié aux vents, nous précipite au cœur de l'action. Aux portes du Parnasse les dieux se déchaînent.

Alice BLOT

Max BRUCH (1838‐1920) Concerto pour violon n°1 en sol mineur, opus 26

Allegro moderato Adagio Finale : Allegro energico

Création : Créé à Brême le 7 janvier 1868, par Joseph Joachim Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, timbales et cordes Durée : 30 minutes environ

Né en 1838 à Cologne, Max Bruch mourut à Berlin, à plus de 80 ans, laissant une œuvre abondante et diverse, très appréciée de son temps. Et qui dira jamais pourquoi Kol Nidrei, pour violoncelle et orchestre, et surtout le Concerto pour violon inscrit à ce programme, sont les deux seules compositions de Max Bruch que l'on connaisse encore ?

La puissance d'expression devrait pourtant permettre d'oublier l'inspiration exagérément romantique et l'influence trop visible de Mendelssohn. N'est‐ce pas plutôt que Max Bruch, cadet de Bruckner, a vu sa renommée étouffée par la présence de Wagner, puis par la suprématie de Mahler et de ? Quoi qu'il en soit, le 1er concerto pour violon peut souvent faire regretter de ne pas mieux connaître l'œuvre de son auteur : il soutient en effet la comparaison avec le Concerto de Mendelssohn, et se distingue par une solide structure avec ses trois mouvements dont les deux premiers s'enchaînent : Allegro moderato, Adagio et Allegro energico. Mais plus encore, cette œuvre est de celles qui, au milieu du XIXème siècle, vont ouvrir au genre du "concerto", une voie sinon nouvelle au moins ample. Depuis quelques temps, en effet, on semblait oublier que le "concerto" était à l'origine un dialogue d'égal à égal entre un groupe de solistes, puis un seul instrument, et l'orchestre. Après Torelli et Vivaldi, Haendel et Bach, Mozart et Beethoven, la virtuosité pure vient de jeter son clinquant sur de trop nombreuses œuvres sans profondeur : n'est pas Liszt ou Paganini qui veut !

C'est le mérite de Max Bruch d'avoir écrit, mieux qu'un "Concerto", une "symphonie avec violon principal obligé", ouvrant ainsi la voie à beaucoup d'autres qui, en notre siècle, ont rendu au concerto son intérêt et sa valeur propres.

Yves HUCHER

LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770 ‐ 1827) Symphonie n°7 en la majeur, opus 92

Poco sostenuto ‐ Vivace Allegretto Presto Allegro con brio

Création : 8 décembre 1812 à Vienne Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes Durée : 35 minutes environ

À l'été 1811, ayant séjourné à Teplitz où il rencontrera la cantatrice Amélie Sebald qui fut son dernier amour, Beethoven se livra tout entier à cette "humeur violente" dont il parle lui‐même à propos de la composition de la 7ème Symphonie, mise en chantier durant l'hiver suivant, achevée en mai 1812 et créée à Vienne le 8 décembre de la même année. Cet état d'esprit anime toute l'œuvre, dès l'introduction Poco sostenuto, qui ouvre le Vivace en forme de sonate, dont le second thème contient des éléments rythmiques du premier. L'obsession du rythme s'apaisera un moment et un crescendo savamment ménagé imposera la lumineuse tonalité de la majeur. "Le miracle de la musique moderne, où l'art le dispute au génie, la science à l'inspiration, versant à flots les plus irrésistibles effets de la mélodie, de l'harmonie, de l'instrumentation et du rythme". Il faut se pénétrer de ce jugement de Berlioz pour bien entendre l'Allegretto en la mineur qui repose sur un mouvement de marche lente d'un rythme caractéristique et persistant. Le voile sombre qui couvre la pensée du musicien s'écarte un instant et Beethoven jette sur le passé un regard doux et triste. Mais le voile retombe et l'on entend comme un soupir, le même accord qui avait préludé à cette page d'une intense beauté.

Un Presto tient lieu de Scherzo dont le premier thème souvent scindé en de courtes périodes, bénéficie de nombreuses modulations. Le Trio est construit sur un cantique populaire de la basse‐Autriche. Après un double retour du scherzo et du trio, une brève conclusion énergique, vigoureuse, rappelle cette humeur violente dont va procéder le Finale. Celui‐ci est un Allegro con brio, constitué de deux éléments par sa quasi‐lourdeur. Beethoven se laisse aller ici à cet élan violent, à cette "joie déboutonnée" où Romain Rolland reconnaissait la marque de l'hérédité flamande. "Noce villageoise", "Libération de l'Allemagne", "Fête Chevaleresque", "Mascarade", tels sont quelques‐uns des titres prêtés à la 7ème Symphonie, et l'on frémit à la pensée que l'un d'eux, par les hasards de l'édition ou les fantasmes d'un éditeur aurait pu se perpétuer ! Wagner est mieux inspiré, qui l'appelle "Apothéose de la danse", et Berlioz, pourtant prolixe et généreux en épithètes, résume d'un mot son opinion ‐ et la nôtre ‐ "Superbe ! ".

Yves HUCHER

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