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a garanti sans 3D Ciném

5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected] LELE FLAMBEURFLAMBEUR

(The Gambler) Attention, découverte à ne pas rater ! On Il aurait pu avoir une vie plaisante, Alex, vous refait le coup de Breaking away l'an tant il semble doué de toutes les qua- Karel REISZ dernier : un film américain sorti de nulle lités. Mieux que beau, séduisant, gâté USA 1974 1h51 VOSTF part, ici un chef d'œuvre dostoïevskien par la vie, dernier héritier d'un grand- avec James Caan, Lauren Hutton, d'une intensité renversante signé Karel père étonnant, venu de l'est de l'Eu- Paul Sorvino, Morris Carnovsky, Reisz. Le Flambeur comme son réali- rope pour émigrer aux USA armé de sa Burt Young… sateur sont aujourd'hui un peu tombés culture, de sa rage de gagner, fondateur Scénario de James Toback (le réalisa- dans l'oubli, mais font l'objet de la fer- d'une grande famille profondément at- teur du génial Fingers / Mélodie pour veur d'un petit cercle d'admirateurs que tachée à ses origines mais qui a trouvé un tueur). Musique splendide de Jerry vous allez sans aucun doute rejoindre son biotope au sein de New York. Il est Fielding, d'après la Symphonie N°1 de quand vous aurez vu le film. Bienvenue aimé de tous et sa mère, une personne Gustav Malher au club. superbe, médecin brillante et dévouée,

No 201 du 12 juin au 23 juillet 2019 / Entrée: 7€ / La 1re séance: 4,50€ / Abonnement: 50€ les 10 places LE FLAMBEUR

est beaucoup trop indulgente pour ce fils cours devant ses élèves, au sortir d'une devenu orphelin très jeune, douloureuse nuit blanche passée à jouer, Alex définit quand il souffre, capable de se dépouil- avec un brio magistral cette jouissance ler pour lui… Excellent prof, Alex fascine, mêlée de douleur qui le pousse à une charme ses élèves en enseignant la litté- forme de recherche folle et suicidaire de rature avec une passion communicative toujours plus d'intensité : « la raison ne imprégnée de ses tourments secrets. satisfait en l'homme que le rationnel, le Alex plait, Alex capte l'attention, ac- désir en revanche englobe tout ». Il ira croche les cœurs durablement. Mais l'ai- très loin, Alex, dans le questionnement de mer c'est être confronté à une mise à ses limites et des limites de ceux qui l'ai- l'épreuve constante : Alex joue et ne sait ment ou qui le croisent. Sensible, animé pas s'arrêter de jouer. Il joue à tous les de pulsions contradictoires, il « flambe jeux, accro à une surenchère constante. », constamment porté par la certitude Il joue ses salaires, ses amours, ses qu'il va gagner, malgré la conscience des amis, sa vie… dans une sorte de poker risques qu'il ne cesse de prendre à se constant où la jouissance procurée par la frotter à un milieu de bookmakers sans prise de risque lui est devenue si néces- pitié, où seul l'argent compte : « pour 10 saire qu'une vie sans cette constante re- 000 dollars, ils vous brisent les mains, mise en jeu devient fade et dénuée d'in- pour 20 000, ils vous défigurent » dit-il lui térêt. Pourtant, qu'ils sont amer les petits même à sa mère, entraînant ses proches matins où, après l'ivresse excitante d'une vers ses propres abîmes. nuit passée à remettre ses gains sans cesse sur le tapis, il se retrouve dans les Karel Reisz est un réalisateur anglais, né rues blêmes de New York, ayant perdu en Tchécoslovaquie, un des plus grands bien au-delà de ce qu'il aurait dû risquer : de ceux qui firent le « free cinema » bri- « 44 000 dollars, tu te rends compte de tannique, cette période de foisonne- ce que c'est ? lui dit son bookmaker, ment formidable dans les années 60 où « 6 Cadillac ! »… Alors que son traite- le cinéma se libérait de toute contrainte, ment de prof n'excède pas 1500 dollars osant les sujets les moins balisés, s'af- par mois. Ce type-là l'aime aussi, tente franchissant des formats académiques. de le raisonner, de l'aider à rester dans Samedi soir, dimanche matin, le film qui ses limites. Mais Alex ne s'avoue jamais l'a révélé, marqua cette époque, ouvrant battu, et il y a toujours un coup qui suit le sur une tradition de cinéma social dont coup de trop… Ken Loach prit si bien la suite… Reisz Sa petite amie est magnifique, elle a signe avec Le Flambeur, sur un scénario un charme qui vient de ses petites par- de James Toback – expert en addictions ticularités qui la distinguent de toutes en tous genres ! –, sa première réalisation les autres. On sent vibrer dans son re- américaine. Quel coup de maître ! Le rap- gard comme une souffrance enfouie : port avec Le Joueur de Dostoïevski est re- elle le comprend plus que n'importe qui vendiqué jusque dans le nom de son hé- d'autre, non qu'elle aime souffrir, mais ros, Alexeï Ivanovitch devenant ici Alex… c'est avec lui qu'elle se sent le plus in- Un Alex incarné par un extraordinaire Mettez votre PUB tensément vivre, en symbiose avec sa James Caan, subtil, charmeur, intense propre quête d'absolu. jusqu'à la souffrance, emportant dans dans la gazette Quand il évoque Dostoïevski lors d'un la même fièvre les autres personnages. 05 56 52 00 15 il ? Où va-t-il ? Que veut-il ? Patience, fil en aiguille il lui faut fissa se réinventer les choses vont se décanter. une vie en même temps qu’un moyen Le premier indice est livré dans les toi- de la gagner. Georges improvise. Se dé- lettes d’un restoroute, dans la cuvette clare cinéaste sans rien y connaître, sur desquelles le gars s’évertue à noyer sa la foi du caméscope que le vieux lui a LE DAIM veste en velours bronze. Repartant ipso concédé en bonus du blouson. Puis sé- Écrit, filmé, monté et réalisé facto en chemise, il fait ensuite halte, sur duit, en la personne d’Adèle Haenel, la par Quentin DUPIEUX fond de paysage montagneux, dans une serveuse doucement frappée du bar de France 2019 1h17 maison où l’attend un vieux bonhomme la ville, laquelle a justement de son côté avec Jean Dujardin, Adèle Haenel, Albert avec lequel il a visiblement rendez-vous. la passion des films et du montage. Le type sort d’un placard, avec un luxe Delpy, Pierre Gommé, Marie Bunel… rare de précautions, un vieux blouson L’affaire est aussitôt enlevée et permet en daim couleur cognac, avec franges à à Georges, qui délire sur une histoire de On sait – ou on ne sait pas – qui hauteur de la poitrine, d’un modèle dont est Quentin Dupieux. Soit un artiste à gros producteurs coincés à l’autre bout on n’envisage pas qu’il ait pu être un du monde, de soulager Denise de ses double visage, musical et cinématogra- jour fabriqué. phique, mais à visée unique, venue de économies et de l’embaucher comme monteuse de son film, en l’espèce des la lointaine galaxie dada. Distorsion pa- Le deuxième indice, qui nous met défini- rodique de l’art officiel, fantaisie brico- rushes informes qu’il enregistre avec tivement sur la voie, c’est que Georges/ son caméscope. Plus confidentielle- leuse, éloge du dérisoire, de l’aléatoire, Dujardin l’enfile aussi sec, se regarde ment, Georges entame avec son blou- de la monomanie. L’aventure, d’inten- dans la glace et se met à rayonner de sité variable, comprend au cinéma huit l’intérieur, alors même que le vêtement, son un dialogue intime et quotidien en longs-métrages réalisés depuis 2001, importable par quiconque, l’engonce même temps que le daim envahit, petit entre France et Californie, soutenue le tout particulièrement. Georges éprouve à petit, toute sa garde-robe. Sous sa vo- cas échéant par quelques grands noms alors ce que Blaise Pascal vécut durant cation usurpée de cinéaste, un vrai pro- de la comédie (Eric Judor, Alain Chabat, sa « nuit de feu » du 23 novembre 1654 : jet existentiel se précise en revanche : Benoit Poelvoorde…). une révélation mystique. Désormais être le seul homme sur terre à porter un converti à son blouson suédé, Georges blouson, au besoin en délestant plus ou C’est aujourd’hui Jean Dujardin qu’on non seulement décide qu’il n’en sera moins violemment ses semblables du retrouve au centre de la sombre, étrange plus jamais séparé, mais tend à penser leur… On conçoit bien ce que ce projet et méchamment drôle affaire figurée que le seul vrai blouson est le blouson obsessionnel peut avoir d'inquiétant… par Le Daim. Un long et mystérieux par- qu’il porte et que partant les autres blou- Arrêtons là le déroulé narratif de cette cours en voiture sur nos belles routes sons ne sont que de vils imposteurs. fantaisie horrifique… pour dire à quel de France le révèle à notre attention. À cela s’ajoute que la somme démen- point Jean Dujardin et Adèle Haenel, en La bagnole a un passé, le personnage tielle qu’il a dépensée pour payer la pe- illuminés qui se sont trouvés, sont bons aussi. Chemise fripée, pantalon fatigué, lure mythique a rincé son compte en dans ce film… à ce jour le plus réussi de œil terne, air hagard. L’air d’un gars qui banque, que l’hôtel pyrénéen old style Quentin Dupieux. vient de tout plaquer, pas nécessaire- dans lequel il a élu domicile n’entend ment pour aller vers le mieux. Que fuit- pas lui faire crédit pour autant, et que de (J. Mandelbaum, Le Monde) leurs Festivals… qui contribuent À LA RETRAITE LE RABAT-JOIE ! au prestige de la nation et dopent le tourisme. Mais sans doute faut-il Olivier Donnat vient de fêter son tée de leurs envies. Ce constat, on départ à la retraite, et le pot tradi- le lit dans l'enquête sur les pra- se souvenir que toute cette offre est tionnel ne fut pas vraiment chaleu- tiques culturelles des Français que financée avec de l'argent public, et reux. Ce type était sociologue au le Ministère publie tous les dix ans. qu'au moment où les fractures so- Ministère de la Culture et, comme Olivier Donnat a piloté celles de ciales n'ont jamais été aussi fortes, l'écrit Le Monde, un brin provoca- 1989, 1997 et 2008. La prochaine une telle politique peut aussi révol- teur dans son épitaphe, ce type était est pour 2019 qui se fera sans lui, ter dans ce qu'elles révèlent d'in- vraiment un sale type. Un loup dans parti égoïstement taquiner le gou- différence pour l'autre moitié de la la bergerie, un ennemi de l'intérieur, jon, et devrait être tout autant dé- population du pays. Le film Je veux un gars qui casse le moral et qui primante. Car ce qu'a montré notre du soleil, sur les Gilets Jaunes, té- fait tomber les illusions. Autant dire sociologue, c'est que le fossé se moigne d'ailleurs d'une véritable qu'il était très mal vu de ses collè- creuse. La construction frénétique, insatisfaction quant à la politique gues dans un milieu qui fait d'or- ces derniers trente ans, de musées, culturelle que l'on pourrait objec- dinaire aimablement semblant de de théâtres a provoqué, certes, tivement, pourtant, juger plétho- cultiver un optimisme de bon aloi une augmentation de la fréquenta- rique. C'est peut être parce qu'il coulé dans le béton brut des plans tion, mais ce sont les mêmes qui existe toujours dans la mémoire de carrière. Rien de tel, en effet, se gavent tandis que les ouvriers et collective des années 1960/1980 chez ce bougre, résolument obsti- les jeunes de banlieue n'y vont pas le souvenir d'un riche tissu cultu- né dans son rôle de Cassandre, qui ou très peu. C'est dur à entendre rel local – MJC, Mille clubs, ci- loupa d'autant moins sa sortie qu'il car l'état culturel s'est construit né-clubs, associations de toutes publia en forme de chant du cygne sur l'illusoire thèse du « ruisselle- sortes qui participaient modeste- deux dernières études sur le livre et ment » dont on sait ce qu'elle vaut ment et efficacement à un travail la musique qui ne laissèrent dans en économie : plus l'offre culturelle de fond d'éducation populaire – qui leur crudité et leur pertinence que sera riche, plus elle sera partagée en trente ans a été broyé sans que peu de regrets à ses pairs, assortis par tous. Mais ça ne marche pas l'État bouge le petit doigt au pré- même d'un zeste de soulagement. comme ça. Le Ministère, les élus, texte qu'il s'agissait d'initiatives lo- les créateurs… ont souvent nié les cales qui n'étaient pas de son res- Le problème est que tout ce qu'écrit études de notre sociologue « J'ai sort, alors qu'en réalité ce réseau Olivier Donnat depuis trente ans est été vu comme un rabat-joie, on me peu médiatisé mais très ramifié of- exact. Ce qu'il a prophétisé s'est disait que j'avais tort ». Mais sans frait aux jeunes, mais aussi à beau- vérifié et ce qu'il annonce avant de doute est-il tellement agréable de coup d'adultes un premier contact partir pêcher à la ligne est inquié- couper les rubans. Aujourd'hui, souvent fructueux avec toutes tant. En spécialiste des pratiques cette dure réalité est acceptée mais culturelles il a montré, comme le notre sociologue a montré que rien sortes de pratiques culturelles qui souligne Le Monde, que les milliards ne bouge, d'abord parce que les progressivement pouvaient les gui- investis par l'État pour construire choses se jouent ailleurs, dans la der vers la « grande politique cultu- sur fonds publics musées, opéras, cellule familiale, à l'école, deux relle d'État ». C'est en effet une théâtres, cinémas, salles de spec- foyers majeurs d'inégalité. Mais un chose qui nous a toujours frappé à tacles ou bibliothèques n'ont ser- obstacle principal demeure, qui se Utopia en plus de quarante années vi qu'à un Français sur deux, aisé, trouve au sein même du Ministère de pratique tâtonnante et solitaire, diplômé, cultivé, habitant de nos de la Culture, armé uniquement c'est l'incroyable difficulté qu'il y grandes villes, Bordeaux en est un pour soutenir une offre presti- avait à être entendus et compris bel exemple, et ceux qui restent à gieuse, très peu pour capter un dans notre démarche alternative, la porte, souvent au revenu mo- public modeste. Alors, bien sûr, la alors qu'elle était manifestement deste, s'en fichent ou pensent que France se doit d'avoir les meilleurs porteuse des mêmes choses que cette culture axée sur les tradition- musées, les meilleurs théâtres, les MJC et les mouvements asso- nels « beaux-arts » est déconnec- les meilleurs opéras, les meil- ciatifs indépendants. PALME D'OR

copains, donc Ki-Woo, auquel il a l’indé- licatesse de l’avouer. Peu importe, c’est une occase inespérée ! La famille Ki tré- pigne d’impatience, s’affaire, dégote au fiston un costume de circonstance, lui bricole un faux diplôme impeccable.

PARASITE Fin prêt, chaleureusement recomman- Écrit et réalisé par BONG Joon-ho d’une boîte à chaussures que d’un appar- Corée du Sud 2019 2h12 VOSTF tement pour quatre personnes. Pourtant dé, Ki-woo pénètre dans la demeure avec Song Kang-ho, Lee Sun- l’indigence et la promiscuité ne semblent somptueuse de ses futurs employeurs. kyun, Choi Woo-shik, Park So-dam, pouvoir venir à bout de la tendresse fami- Leur jardin, d’un vert arrogant, semble Chang Hyae-jin… liale. Si chacun a fait le deuil de quelque flotter au dessus des contingences du chose, il le dissimule sous une couche de pauvre monde, tel un ilot paradisiaque. FESTIVAL DE CANNES 2019 – PALME jovialité et tout est prétexte à se marrer. Décidément, même le ciel des riches est D'OR, À L'UNANIMITÉ DU JURY Chez eux, chaque instant semble grand- plus bleu et ignore jusqu’à l’existence guignolesque et hilarant. Il faut les voir se des gratte-ciels, évanouis comme par Bong Joon-ho frappe très fort avec cette débattre en chœur pour assembler des enchantement. Dans cette maison d’ar- critique sociale puissante et déjantée, ra- tonnes de boîtes à pizza (le petit boulot chitecte, nulle faute de goût, sauf peut- diographie saisissante de notre époque : du moment), courir en brandissant leurs être la rébarbative gouvernante allergique on navigue entre satire grinçante, comé- portables à la recherche d’un réseau té- aux pêches et le capricieux petit dernier die relevée et thriller un brin surréaliste. léphonique fainéant. Ou encore se laisser qui se prend pour un Indien. Madame Park se révèle fantasque, Mademoiselle On n'a plus qu’à se laisser porter et sur- fumiger comme de vulgaires vermines Park délicieuse, Monsieur Park plus que prendre par le récit magnifiquement mis dans l’espoir que celles-ci crèveront les sympathique. Tous ont l’aisance natu- en scène et filmé, porté par des - comé premières… relle des classes supérieures. Confiants, diens sensationnels. aucun n’imagine que ce discret jeune Dans l’opulent Séoul, à la pointe du pro- Mais quand la poisse vous colle vraiment homme vient de mettre un pied dans la grès et de l’électronique, une partie de aux basques, même l’espoir devient un porte et que toute la ribambelle des Ki la population vit pourtant plus bas que piètre compagnon. va le rejoindre progressivement, usant terre, à peine mieux lotie que les cafards Il faudrait un quasi miracle pour désen- de stratagèmes diaboliques. Nul n'y per- qui grouillent dans les recoins sombres gluer les Ki de la mouise environnante. drait et tout serait pour le mieux dans le et moites de la ville. La famille Ki fait par- Et il va advenir. Un ancien camarade de meilleur des mondes si, au-dessus de la tie de ces rase-mottes : balayée par la classe va proposer à Ki-woo (le grand tête de chaque Ki, ne flottait comme un crise économique, obligée de vivre dans frère) de le remplacer pour des cours étrange parfum indélébile… L'odeur de un sous-sol qui serait sordide et glauque d’anglais dans la richissime famille des la pauvreté, prête à les trahir. Le mépris sans leurs rires et leurs chahuts inces- Park. N’y voyez pas-là un acte désin- de classe n’étant jamais bien loin, on an- sants. On aime à se charrier, on aime à se téressé, c’est juste que, secrètement ticipe une pétaudière prête à exploser à bousculer, on s’aime tout court. Ils sont amoureux de son élève, il décide de la tout instant. Et on ne sera pas déçu ! La obligés de se serrer les coudes, entas- confier au seul être qui ne risque pas de chute de cette fable contemporaine déli- sés qu'il sont dans cet espace plus digne lui faire ombrage, au plus miteux de ses rante sera inénarrable ! PCA, c’est l’été, les tomates, les melons arrivent ! Nous voulons des Coquelicots. www.pca.nursit.com Appel à la résistance pour l'interdiction de tous les pesticides Depuis le temps qu’on vous parle de PCA dans cette gazette, ça doit bien vous nousvoulonsdescoquelicots.org dire quelque chose, mais ce que vous ne savez pas, sauf à y venir, c’est le plaisir que nous prenons à nous rencontrer et à papoter cinq minutes. Mine de rien, on On le sait, on ne voit plus apprend à se connaître, mais le plus important, pour le consommateur c’est de beaucoup de papillons, de connaître la personne qui cultive les légumes qu’il va manger. Pour le producteur, chenilles, de coccinelles, de connaître la personne qui les apprécie et d’en parler avec elle. au Jardin public ni partout Autrement-dit, à PCA, il règne comme qui dirait une sympathique entente, ça fait ailleurs. Le constat, du bien et contredit l’hyper-individualisme dont peut faire preuve aujourd’hui notre maintenant nous le faisons société hyper-technologisée. tous et il a été fait par de nombreuses études À PCA, on achète toute l'année, directement au producteur, des légumes locaux, scientifiques rigoureuses, mais rien n’y fait, de saison et cultivés sans pesticides ni OGM. Les prix sont pas bien gros, ils sont les pesticides sont toujours vendus et utilisés. justes. Derrière cet immobilisme mortifère, de puissants Par votre achat, vous apportez un soutien concret à une agriculture locale produite lobbies qui défendent de très gros intérêts sans substances chimiques et vous vous approvisionnez en produits de qualité. financiers. Vous commandez une fois par mois pour une livraison tous les mercredis soirs Mais tout n’est pas perdu ! Vous êtes nombreux de 19h à 20h30 au cinéma Utopia, salle de la cheminée. Venez découvrir notre à signer la pétition lancée en septembre 2018 système si l’idée vous tente. À très bientôt. par une poignée de convaincus, et déposée il y a plusieurs semaines dans le hall du ciné par des petites mains bienveillantes. Et à l’heure où nous bouclons cette gazette, nous apprenons en allant STOP LINKY sur le site que 693 027 personnes en France l’ont Prochaine réunion le samedi 29 juin à 10h30, signée ! C’est beaucoup, c'est énorme mais pas suffisant pour faire basculer notre agriculture salle de la cheminée au cinéma Utopia dans un monde sans glyphosate, nous devons donc être encore plus nombreux ! Pourquoi pas Linky face à la justice : petite victoire pour les anti-Linky : 5 millions comme le souhaitent les lanceurs 13 plaignants électro-hypersensibles gagnent leur procès de cette pétition ! Donc, allez-y ! Signez, faites devant le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux. signer, faites circuler la pétition autour de vous Le 23 avril 2019, le TGI Bordeaux a ordonné à Enedis, filiale d’EDF, ! Vous pouvez la télécharger à partir du site de d’installer des filtres sur les compteurs Linky de ces personnes sensibles l’association. Sinon, demandez-nous, on vous fera aux ondes électromagnétiques. Cette décision de justice survient un mois une première photocopie. après une première décision historique rendue au Tribunal de Grande Instance de Toulouse : le 18 mars dernier, 13 plaignants dits « électrohypersensibles » Une initiative soutenue par la Confédération obtenaient le droit de ne pas installer de compteur Linky chez eux. Aujourd’hui, paysanne Gironde qui propose de rajouter à cet plusieurs procédures sont engagées devant la justice en France, mais nous n’en appel quelques exigences et précisions pour tenir connaissons pas encore le dénouement, qui risque d’être long. Quoi qu’il en compte de la situation des paysans. soit ces deux décisions sont d’excellentes nouvelles et prouvent que les choses Ci-dessous un extrait de leur texte que vous bougent. Mais restons mobilisés, continuons à refuser le compteur pour nous pouvez retrouver en entier sur leur site : gironde. même et soutenir toutes ces personnes qui ont décidé d’aller en justice. confederationpaysanne.fr/actu.php ?id=7772 [email protected] « Nous réclamons pour cette agriculture : - Un dispositif d'accompagnement technique et économique des producteurs vers la sortie des LES « CHIMPANZÉS DU FUTUR » GASCONS pesticides - L'interdiction immédiate des pesticides les plus à La Machine à Musique, 13-15 rue du Parlement Sainte Catherine à Bordeaux dangereux et toxiques, les CMR Samedi 22 Juin à 11h (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques) et les The Development Dictionary, A Guide to Knowledge as Power. (« Le Dictionnaire du PE (perturbateurs endocriniens). développement, un guide du savoir comme pouvoir ») - La fin des accords de libre-échange et de la Les « Chimpanzés du futur » gascons vous proposent une discussion sur l'après- casse des normes sociales et développement à partir d'une présentation résumée du texte de Jean Robert environnementales qui va avec : des mesures Production, issu d'un ouvrage pas encore publié en France : The Development interventionnistes doivent assurer la Dictionary, A Guide to Knowledge as Power. rémunération du travail paysan et rendre l'alimentation saine accessible à tous. Écrit en 1992, ce Dictionnaire du développement vise à remettre en question - L'arrêt des autorisations d'implantation de ces mots amibes, plastiques, comme « production », « besoin »… qui changent systèmes industriels (ferme des mille vaches) - Le rétablissement et l'augmentation des de forme en se déplaçant d'un contexte à un autre. Ces concepts omniprésents mesures de soutien à l'agriculture biologique, nous empêchent de penser l'après-développement, voire l'après-effondrement. supprimées par Stéphane Travert, ex-ministre de L'ouvrage réunit, sous la direction de Wolfgang Sachs, une vingtaine de chapitres l’Agriculture et de l’Alimentation. courts écrits par différents auteurs proches d'Ivan Illich (qui signe le chapitre Besoins) : Gustavo Esteva, Majid Rahnema, Vandana Shiva, Claude Alvares, Otto Pour en savoir plus : www.confederationpaysanne. Ulrich, Serge Latouche… fr/mc_nos_positions.php ?mc=2 Lire en entier le texte Production ici : lesamisdebartleby.wordpress. com/2019/05/07/jean-robert-production/ LES COLLOQUES DE BORDEAUX #1 : LIRE, VOIR, PENSER L'OEUVRE DE JEAN-PHILIPPE TOUSSAINT du 18 au 21 Juin 2019 – Mollat Station Ausone À UTOPIA, TROIS FILMS DE L'ÉCRIVAIN-CINÉASTE : MONSIEUR, LA SÉVILLANE, LA PATINOIRE Projection de LA PATINOIRE, Mardi 18 Juin à 20h30 en présence de Jean-Philippe Toussaint (pour cette séance, prévente au cinéma à partir du Samedi 8 Juin)

chiste qui pratique son sport favori sur le lac artificiel d'une ville nouvelle. (L. Honorez, lesoir.be) Mardi 18 Juin à 20h30 Rencontre avec Jean-Philippe Toussaint présentée par Jean- Michel Devésa, professeur, Université de Limoges LA PATINOIRE Écrit (scénario original) et réalisé par Jean-Philippe TOUSSAINT France / Belgique 1999 1h20 avec Tom Novembre, Mireille Perrier, Bruce Campbell, Marie-France Pisier, Jean-Pierre Cassel, Dolorès Chaplin, Gilbert Melki… Disons-le : le film le plus tordant de Toussaint. Mais tordant, évidemment, dans le genre retenu, en dedans. LA PATINOIRE Une équipe de tournage s'est instal- lée dans une patinoire, où doit se dé- rouler l'intégralité de la réalisation du Lundi 17 Juin à 14h30 Lundi 17 Juin à 21h film. La productrice a hâte que le mon- tage soit bouclé pour pouvoir le mon- trer à la Mostra de Venise. Le cinéaste, maniaque et anxieux, ne facilite guère MONSIEUR LA SÉVILLANE le travail de son équipe et, par-dessus Écrit et réalisé par Écrit et réalisé par tout, la nature du sol complique singuliè- Jean-Philippe TOUSSAINT Jean-Philippe TOUSSAINT rement les choses. Les projecteurs font d'après son roman d'après son roman L'Appareil photo fondre la glace tandis que techniciens et France / Belgique 1990 France / Belgique 1992 1h30 acteurs doivent se cramponner pour ne 1h30 Noir & Blanc avec Mireille Perrier, Jean-Claude Adelin, pas tomber. L'actrice principale, jeune et avec Dominic Gould, Wojciech Pszoniak, Tom Novembre, Jean Yanne… jolie, aguiche son monde avant de jeter Eva Ionesco, Tom Novembre… son dévolu sur le premier rôle mascu- Un film orange, jaune et gris qui raconte lin, un acteur américain, au grand dam Monsieur pourrait s’appeler Hulot mais il une histoire d'amour ou plus exactement du réalisateur. Le tournage se poursuit n’a pas la gestuelle de Tati. Et puis d’ail- la naissance du sentiment amoureux… néanmoins, cahin-caha… leurs son patronyme est en vacances. « Toussaint a du style et la pudeur de Monsieur travaille dans un bureau : rap- son style… Le romancier-cinéaste filme ports, reçus, brazilez-vous au son d’une des riens (le narrateur qui s'inscrit dans cafetière électrique. Monsieur a une fian- une auto-école tenue par une jeune cée. Elle lui présentera son nouveau fian- femme adorant danser la sévillane, cé. Cela ne l’étonnera pas : pas plus que l'achat d'une bonbonne de gaz, une es- son père qui essaie son moteur de hors- capade « amoureuse » à Londres, un bord sur la table de la cuisine. Monsieur chagrin dans une cabine téléphonique) prendra le thé avec le nouveau fiancé de qui mis bout à bout sont les petites sa fiancée. Monsieur traverse le monde notes de musique d'une chansonnette comme étranger à ce monde si étrange. attachante, mélancolique et… terrifiante Il semble se laisser guider par les évé- sur nos vies sans panache, faites de frô- nements. A moins qu’il n’observe. W.C. lements, de regards : et si nous étions Fields dirait « qu’un poisson mort peut les gardiens de nous-mêmes, prison- flotter en suivant le courant, mais que niers, qui ont perdu les clés ? Ces riens seul un poisson vivant peut nager en le sont reliés par des séquences quasi an- remontant ». Monsieur, lui, fait l’avion, thologiques comme la recette des cor- les bras en croix. Il se promène ainsi. Il nichons déclamée par Jean Yanne, une lui arrive de se cogner. Aux portes. Il se longue déambulation à Créteil, une de- cogne aussi aux gens… (Le Louvre) mande de renseignements à un véliplan- LA SÉVILLANE Dimanche 23 JUIN à 20h30 ON FÊTE LES 30 ANS DU FILM DO THE RIGHT THING DE SPIKE LEE Soirée organisée par l’association La Belle à L’Ouest. 30 ans après sa sortie au cinéma, l’association La Belle à l'Ouest vous invite à re-découvrir cette puissante comédie dramatique inscrite pour toujours dans la culture urbaine. Au programme : danse et musique Hip Hop puis projection unique du film. Prévente des places au cinéma à partir du Jeudi 13 Juin

DO THE RIGHT THING

Écrit et réalisé par Spike LEE thique va bientôt s’assombrir à cause Il y avait la blaxploitation des années 70, USA 1989 2h VOSTF d’une banale affaire de photos : les piz- ou des superstars comme Eddy Murphy avec Spike Lee, Samuel L. Jackson, zaïolos affichent en effet dans leur res- mais, consciemment ou pas, les Afro- John Turturro, Danny Aiello, Giancarlo taurant des clichés de Sinatra, Stallone américains étaient toujours instrumen- Esposito, Ruby Dee… ou Sofia Loren, MAIS aucun héros noir talisés par le business, majoritairement Musique de Bill Lee (le père de n'a droit à son portrait sur leurs murs blanc. Avec ce film, c’était la première Spike), Public Enemy, Terence alors que leur clientèle est majoritai- fois qu’un Noir faisait un film en contrô- Blanchard et Branford Marsalis rement afro-américaine. Canicule ai- lant tous les aspects (écriture, réalisa- dant, les choses s’enveniment jusqu’à tion, production) et en portant le fer poli- Brooklyn, New York, 1989. Autour de l’émeute, déclenchée par Mookie qui tique dans l’une des plaies sociales du la pizzeria du coin évoluent les tenan- balance une poubelle dans la vitrine de pays, en synchronisme avec ce qui se ciers italo-américains du lieu, leur livreur ses employeurs. passait dans le rap. Mookie (joué par Spike Lee), les épiciers Au-delà de son esthétique, Do the right Ainsi, 30 ans après, Do the right thing coréens récemment arrivés, ainsi que di- thing est chargé en son cœur d’un conte- reste un film marquant, tant du point verses figures locales parmi lesquelles le nu politique brûlant, motivé par l’affaire de vue socio-politique que de l’affirma- paisible Mayor, l’énervé Buggin out, le de Howard Beach où trois jeunes Noirs tion de la culture noire américaine et de mélomane hip-hoppeur Radio Raheem avaient été tabassés à coups de battes l’émergence d’un talent important du ci- et trois papys sur leur chaise commen- de baseball par une bande italo-améri- néma américain. tant la vie du quartier. Le ton est à la caine. La justice de l’époque s’était alors chronique urbaine, pittoresque, humo- montrée très clémente avec les agres- ristique, rehaussée de couleurs vives, seurs, malgré la mort d'une des victimes. L’association La Belle à l'Ouest proposera de tenues streetwear, de graffitis sur les Avant Spike Lee, les Noirs étaient bien tout au long du mois de juillet une série murs et de musique hip-hop. sûr présents dans le cinéma américain y d'événements autour du film. Toutes les Mais la tonalité de chronique sympa- compris dans le système hollywoodien. infos sur facebook.com/labellealouest TOMMY Ken RUSSEL GB 1975 1h51 VOSTF avec Roger Daltrey, Robert Powell, Ann-Margret, Oliver Reed… et Jack Nicholson, Elton John, Eric Clapton, Tina Turner, Pete Townshend… Scénario de Ken Russel et Pete Townshend, d'après l'opéra rock écrit et composé par Pete Townshend Adaptation baroque de l'opéra rock des Who, Tommy est une vraie curiosité qui n'a perdu ni de son mordant, ni de sa di- mension subversive. Croisement improbable entre le cinéma « en-chanté » de Jacques Demy, le musical hollywoodien et l'esthétique outrancière des années 70, le film de Ken Russell met en scène des personnages monstrueux et se prête à toutes les audaces formelles. POUR LA PREMIÈRE PROJECTION DU FILM, Si Tommy commence comme le récit héroïque des exploits d'un aviateur anglais et de son histoire d'amour, il vire au Mercredi 26 JUIN à 20h30, présentation et dé- cauchemar après la mort tragique du pilote vers la fin de la , écrivain, journaliste Seconde Guerre mondiale. Remariée à un homme sans scru- bat avec Florent MAZZOLENI pules, la veuve éplorée – mais pas pour longtemps – n'hésite et photographe, auteur entre autres de Motown, pas à sacrifier son fils pour son confort personnel. Telle Lady Macbeth, elle trempe même dans un crime abject dont son soul et glamour, James Brown et L’Odyssée de petit garçon, Tommy, est le témoin involontaire et la victime la soul. Pour cette soirée, prévente des places au collatérale. Désormais sourd, muet et aveugle, il incarne la mauvaise conscience du couple d'assassins dont on ne peut cinéma à partir du Dimanche 16 Juin. Le film est jamais se débarrasser. Et lorsque le garçon se révélera cham- ensuite programmé jusqu'au 22 Juillet. pion de flipper, le père adoptif y verra un moyen de s'enrichir à ses dépens. De la séquence de la fête foraine au défilé déli- rant des Marilyn, de la scène de l'Acid Queen et de son sarco- phage érotico-monstrueux au concours de flipper, Tommy est une sorte d'orgie visuelle hallucinogène… Tommy est psychédélique, certes, mais aussi christique ! Car ARETHA Ken Russell fait de son héros un Messie du rock'n'roll, idolâ- tré par ses disciples… Dénonciation d'une étonnante moder- nité des outrances de la célébrité, Tommy imagine même une nouvelle religion bâtie à la hâte autour de son gourou qui brûle bientôt ses idoles d'hier. Porté par la musique entêtante des FRANKLIN Who et l'interprétation habitée de Roger Daltrey, chanteur du AMAZING GRACE groupe, le film garde un vrai pouvoir de fascination, près de 45 ans après sa sortie. (F. Garbarz) Film documentaire d'Alan ELIOTT et Sydney POLLACK USA 1972 1h30 VOSTF Nous sommes le 13 janvier 1972, dans une petite église du quartier noir de Watts à Los Angeles, la chanteuse Aretha Franklin, 29 ans, va enregistrer pendant deux jours un al- bum mythique. Dès les premières notes, on comprend que ce concert aura une portée historique. Le révérend James Cleveland, légende du Gospel, et les musiciens, choristes du Southern California Community Choir jouent leurs rôles d’ac- compagnateurs à la perfection. Le public, intimidé au départ par la présence de la chanteuse, devient de plus en plus intenable jusqu’à atteindre un point de non-retour avec le morceau Amazing Grace : 11 minutes de transe. Le visage d’Aretha Franklin est illuminé par des perles de sueur tandis que les 4 octaves de sa voix projettent un parfum de folie sur les musiciens et Les spectateurs. Un moment de communion et une consécration personnelle pour Aretha Franklin, au sommet de son art. Ces images, combien de fans les ont rêvées ? Pendant qua- rante-six ans, personne n’a pu les voir. Pourtant, cet enre- gistrement public a bien été filmé, et pas par n’importe qui : Sydney Pollack lui-même, missionné par la Warner. Mais le réalisateur commet une grossière erreur de débutant : faute d’avoir bien utilisé les claps de début et de fin, le son n’est pas synchronisé avec l’image ! Il faudra l'obsession du producteur de musique Alan Elliott pour ressusciter ce film mort-né. Il rachète les rushes àla Warner et, grâce aux technologies numériques, réussit à caler le son avec l'image. Et voilà ce vibrant Amazing grace, avec une Aretha Franklin sublime. (d'après L. Armati, Télérama) Du Jeudi 27 JUIN au Dimanche 30 JUIN LES TROPICALES FESTIVAL DE CINÉMA organisé par le magazine SOFILM Programme complet disponible à partir du 14 Juin et sur sofilm-tropicales.fr À UTOPIA, des films en avant-première (dont trois films primés au Festival de Cannes), des inédits, des raretés, des cartes blanches à des personnalités du cinéma, des rencontres, des lectures de scénarios…

Pierre Perdrix, capitaine de gendarmerie de son état, vit des jours agités depuis l’irruption dans son existence de l’insai- sissable Juliette Webb. Comme une tor- nade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses fron- tières, et à se mettre enfin à vivre. Une comédie amoureuse autant que bur- lesque, un vrai ton singulier et intrigant, et la beauté des Vosges comme écrin. Sortie le 14 août.

Samedi 29 Juin à 20h30 en présence du réalisateur Kleber Mendonça-Filho (sous réserve) BACURAU Écrit et réalisé par LES MISÉRABLES Kleber MENDONÇA FILHO et Juliano DORNELLES LES AVANT-PREMIÈRES Vendredi 28 JUIN à 20h30 Brésil 2019 2h12 VOSTF en présence du réalisateur Erwan Le avec Barbara Colen, Sonia Braga, Jeudi 27 JUIN à 20h Duc et de la comédienne Maud Wyler Udo Kier, Thomas Aquino… OUVERTURE en présence du réalisateur Ladj Ly PERDRIX FESTIVAL DE CANNES 2019 Écrit et réalisé par Erwan LE DUC PRIX DU JURY France 2019 1h42 LES MISÉRABLES Le nouveau film de Kleber Mendonça Ladj LY France 2019 1h43 avec Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant, Nicolas Maury… Filho (co-réalisé cette fois avec Juliano avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Dornelles), qu'on est heureux de comp- Djebril Zonga, Issa Perica, Al-Hassan Ly… Scénario de Ladj Ly, Giordano FESTIVAL DE CANNES 2019 : ter parmi les habitués de notre salle. Il Gederlini et Alexis Manenti QUINZAINE DES RÉALISATEURS revient aujourd'hui avec cet extraordi-

FESTIVAL DE CANNES 2019 PRIX DU JURY

Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Montfermeil où Victo Hugo aurait écrit son roman. Engrenage autour d'une bavure policière par un policier de la BAC avec un LBD 40. « Il n'y a pas de mauvaises herbes ou de mauvais hommes, il n'y a que de mauvais cultiva- teurs ». Le film s'efforce ainsi de ne pas juger ses personnages, quel que soit leur bord, mais de comprendre l'escalade, la fragilité de l'ordre social maintenu par une coopération bancale entre forces de l'ordre, religieux et pègre. Un des films les plus marquants du der- nier Festival de Cannes, sortie le 20 no- vembre. BACURAU naire (au sens propre du terme) Bacurau, JEANNE fable politique qui va chercher dans le futur son actualité brûlante, son éner- gie tout entière tournée vers le combat contre l'extrême-droite qui vient d'arriver au pouvoir au Brésil. Le futur proche donc… Le village de Bacurau, dans le sertão, région pauvre du Nordeste brésilien, fait le deuil de sa matriarche Carmelita, qui s'est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les ha- bitants remarquent que Bacurau a dispa- ru de la carte… Sortie le 25 septembre.

Samedi 29 Juin à 21h30 LE LAC AUX Dimanche 30 Juin à 19h45, LES CARTES BLANCHES OIES SAUVAGES en clôture Chaque invité choisit un film qu'il pré- Écrit et réalisé par DIAO Yinan sente. Les organisateurs du festival Chine 2019 1h50 VOSTF sont en attente de confirmations, pro- avec Hu Ge, Gwei Lun Mei, IT MUST BE HEAVEN gramme ci-dessous sous réserve. , Wan Qian… Écrit, réalisé et interprété par Elia SULEIMAN Vendredi 28 Juin à 14h20 FESTIVAL DE CANNES 2019 : SÉLECTION France / Palestine 2019 1h40 Carte blanche à Ladj LY, le réalisateur OFFICIELLE, EN COMPÉTITION de LES MISÉRABLES (sous réserve) FESTIVAL DE CANNES 2018 : Un chef de gang en quête de rédemption MENTION SPÉCIALE DU JURY Vendredi 28 Juin à 14h et une prostituée prête à tout pour re- Le cinéaste Kleber Mendonça-Filho couvrer sa liberté se retrouvent au cœur En irrésistible avocat des causes per- présente ASSAUT de John Carpenter d’une chasse à l’homme… dues, Elia Suleiman promène son regard (sous réserve) Après Black coal (disponible en Vidéo en étonné sur un Occident devenu as du Poche), le nouveau polar ultra-stylé de maintien de l’ordre. Une fable hilarante Samedi 29 Juin à 14h Diao Yinan n'arrête jamais sa course, de Le cinéaste Nadav Lapid présente rounds d’observation en règlements de d’une terrible acuité politique. E.S. fuit la Palestine à la recherche d'une son premier film JOURNAL D'UN compte, de courses-poursuites en sé- PHOTOGRAPHE DE MARIAGE quences de cache-cache dans toutes nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours sortes d’endroits insolites (un zoo, un Samedi 29 Juin à 14h15 marché…), porté par une mise en scène comme une ombre. La promesse d'une Le cinéaste Wang Bing présente d'une virtuosité assez sidérante. Sortie le vie nouvelle se transforme vite en co- TIGRE ET DRAGON d'Ang Lee 27 novembre. médie de l'absurde, explorant l'identité, les racines, l'appartenance. Avec cette Samedi 29 Juin à 16h30 question lancinante : où peut-on se sen- La comédienne Vimala Pons Dimanche 30 Juin à 14h, en présence tir « chez soi » ? Sortie le 4 décembre présente LA LOI DE LA JUNGLE du réalisateur Bruno Dumont d'Antonin Peretjako JEANNE Dimanche 30 Juin à 14h30 Écrit et réalisé par Bruno DUMONT INVITÉ D'HONNEUR : Nadav Lapid présente CHRONIQUE France 2019 2h17 JOHN LANDIS D'UNE DISPARITION avec Lise Leplat Prudhomme, Annick Lavieville, Justine Herbez, Dimanche 30 Juin à 17h15 Vendredi 28 Juin à 17h30, La comédienne Vimala Pons Benoît Robail, Christophe… John Landis présente son film D'après l'œuvre de Charles Péguy présente L'HOMME AUX DEUX NATIONAL LAMPOON'S ANIMAL CERVEAUX de Carl Reiner FESTIVAL DE CANNES 2019 : SÉLECTION HOUSE (American College) OFFICIELLE – UN CERTAIN REGARD Samedi 29 Juin à 16h20, LES AUTRES PROJECTIONS Bruno Dumont retrouve, sur un ton beau- John Landis présente en compagnie coup plus grave, Peguy et sa Jeannette, du critique Emmanuel Burdeau Vendredi 28 Juin à 17h, qui a vieilli en même temps que sa SUNSET BOULEVARD (Boulevard du projection exceptionnelle d'un film merveilleuse interprète, Lise Leplat crépuscule) de Billy WILDER Paul Schrader inédit au cinéma Prudhomme. Fidèle à lui-même et à son FIRST REFORMED cinéma, le réalisateur de L'Humanité livre Samedi 29 Juin à 19h, un nouveau film absolument singulier ou John Landis présente son film Vendredi 28 Juin à 19h30, en présence singulièrement absolu, au choix. LE LOUP GAROU DE LONDRES d'Antoine Moulineau, technicien des Année 1429. La Guerre de Cent Ans effets spéciaux, CLOVERFIELD fait rage. Jeanne, investie d’une mis- (An american werewolf in London) sion guerrière et spirituelle, délivre la ville d’Orléans et remet le Dauphin sur le Dimanche 30 Juin à 17h, trône de France. Elle part ensuite livrer sans présentation LECTURES DE SCÉNARIOS bataille à Paris où elle subit sa première UN PRINCE À NEW YORK Jeudi 27 et Vendredi 28 Juin défaite… Sortie le 4 septembre (Coming to America) de 10h à 12h (entrée libre) a une vie de famille jamais simple, avec une sœur gentiment caractérielle et fan- tasque, et surtout elle ne parvient pas à tourner la page d’un amour perdu, qui lui a laissé un enfant. Justine Triet passe du rire aux larmes, jongle avec les situations extrêmes et absurdes, entremêle les pistes et les ré- SIBYLJustine TRIET cits, le récit réel se mêlant à celui d’un France 2019 1h40 roman en cours, de quoi nous égarer avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, pour mieux nous retrouver, usant de ses Gaspard Ulliel, Niels Schneider, Sandra thèmes récurrents : les enfants et les res- Hüller, Laure Calamy… Scénario de ponsabilités maternelles, le chaos des Justine Triet et Arthur Harari sentiments amoureux, l’absurdité de cer- tains milieux professionnels comme celui Écrire l’éloge de Sibyl, c’est d’abord cla- du cinéma. mer celui de Virginie Efira, absolument D’ailleurs, s’échappant dans une se- incroyable, irrésistible dans le rôle titre. conde partie des milieux urbains, le Virginie Efira qui s’impose film après film scénario nous emmène à Stromboli, la comme une comédienne exceptionnelle fabuleuse ile éolienne volcanique à l’ima- dans tous les registres, qui est à elle ginaire si cinématographique depuis le seule une bonne raison de voir le nou- film de Roberto Rossellini avec Ingrid veau film de Justine Triet, qui elle aussi Bergman. C’est sur cette île mythique s’impose à vitesse grand V comme une que se déroule le tournage qui voit la réalisatrice importante dans le cinéma jeune Margot se débattre entre son par- français. tenaire-amant et sa réalisatrice-rivale, Sibyl est une psychanalyste qui a déci- tandis que Sibyl est censée soutenir psy- dé de mettre son divan au garde-meuble chologiquement la jeune actrice. Ce dé- pour se consacrer à la littérature. Mais cor de carte postale à la fois merveilleu- il lui faut bien reconnaître que ce chan- sement concret et irréel est parfait pour gement de vie est laborieux et s’ac- faire exploser les sentiments les plus ex- compagne d’un défilé de patients dé- trêmes. sespérés, qui vivent très mal ce qu’ils Au cœur de ce grandiose chaos, les ac- considèrent comme un abandon. Et ça trices déroulent leur talent fou, autour de se complique encore quand une jeune la reine Virginie : Laure Calamy, formi- actrice suicidaire l’appelle au secours dable en sœur tourmentée, l’Allemande alors qu’elle est face à un choix corné- Sandra Hüller, (l’extraordinaire Inès de lien : avorter ou pas de l’enfant qu’elle Toni Erdmann), la réalisatrice et femme attend de son partenaire à l’écran, marié trompée, et Adèle Exarchopoulos, par- à la réalisatrice du film qu’ils sont en train faite dans le rôle de la jeune femme en de tourner ! Et si ce n’était que ça… Sibyl proie à un dilemme impossible. Laure de CLERMONT-TONNERRE USA/France 2019 1h36 VOSTF avec Matthias Schoenaerts, Jason Mitchell, , Gideon Adlon… Scénario de Laure de Clermont- Tonnerre, Mona Fastvold et Brock Norman Brock NEVADA C'est une terre ocre, aride qui s'étend à puma). Certains états ont mis en place sure et fait de l'homme son complice : perte de vue des reliefs accidentés, un des programmes de capture pour régu- apprendre à observer l'animal, canaliser paysage dur, sec et violent comme l'en- ler la population des mustangs et éviter ses propres pulsions pour parvenir à ga- fer, à se demander comment il est pos- leur massacre par des agriculteurs fu- gner sa confiance. Confiance, le maître sible d'y survivre. Dans ce trou perdu du rieux des dégâts qu'ils sont supposés mot du programme qui ne va pas sans Nevada, totalement isolée, on découvre provoquer. l'apprentissage d'une confiance en soi, une prison, ses barbelés, ses chevaux gage d'une relation plus apaisée avec sauvages et ses prisonniers qui ne le Roman ne connaît pas les chevaux, les autres. Il en ira ainsi pour ses rela- sont pas moins. Roman est un paquet mais il comprend au premier regard ce tions avec sa fille avec qui les parloirs de muscles et sa belle gueule tendue que peut éprouver ce cheval fraiche- sont souvent houleux. donne l'impression qu'il est constam- ment capturé qui se débat dans un en- ment prêt à bondir, l'œil sur la défensive : clos, affolé et en colère. Il piaffe, il rue, C'est fichtrement beau à voir et le film les douze années qu'il a déjà passées en se cogne contre les bois. Difficile de ne respire une sorte d'authenticité : peut- prison ne l'ont pas rendu moins méfiant. pas faire le parallèle entre ce cheval fou être le fait d'avoir été tourné dans une Il vient d'accepter, sur les conseils d'une et ce qu'il a pu éprouver, se cognant partie désaffectée d'une prison en ac- psy chargée du suivi des prisonniers contre les murs de sa prison autant que tivité, avec des ex-détenus qui avaient violents, d'être muté dans cette contrée contre lui-même. suivi un programme similaire, peut-être ingrate où s'est monté un programme C'est un très vieux bonhomme, que per- aussi d'avoir été adoubée par Robert de rééducation par le dressage des che- sonne ne semble contester, qui le reçoit. Redford, l'homme qui parle à l'oreille vaux sauvages. Du gagnant-gagnant, Il connait les chevaux comme personne des chevaux et possède lui même des comme dirait l'autre : bon pour le prison- et de sa voix cassée oriente, apostrophe, troupeaux de chevaux sauvages qu'il nier et bon pour l'économie de la prison provoque, usé et néanmoins vaguement protège… Matthias Schoenaerts est im- qui revend les chevaux une fois dressés. chaleureux. Dès le premier regard, il a pressionnant de puissance physique et Les mustangs sont les descendants des compris qu'entre ce Roman et la bête, pourtant il accroche l'émotion par sa ca- chevaux amenés par les conquistadors les choses devraient bien se passer, pacité à exprimer à fleur de regard et de lors de la conquête de l'Amérique… pour une sorte de thérapie mutuelle. Il peau une émotion, une fragilité qui sé- ils se sont enfuis ou ont été abandon- le sait : ce cheval n'est pas méchant, duit et attache. Bruce Dern porte déli- nés et sont retournés à l'état sauvage, cet homme non plus : ils ont seulement cieusement ses 82 ans, dans un rôle de formant des troupeaux de bêtes d'une peur. Un mustang ne saurait se dresser vieux sage qui comprend tout et ne se puissance magnifique, au pelage fauve par la violence et les coups, énonce-t-il, lasse ni de l'humain, ni de l'animal… ni et qui n'ont guère de prédateur (à part le mais par une compréhension qui le ras- du cinéma. Saint-Médard Blanquefort Compagnie XY/Rachid Ouramdane scène conventionnée d’intérêt national art &création Thomas Ostermeier Fanny deChaillé Betty Heurtebise Hamid BenMahi Philippe Quesne Massimo Furlan 26000 couverts Gaëlle Bourges Frédéric Ferrer Agnès Pelletier Chloé Moglia Alice Ripoll … de 3, 6ou10spectacles carrecolonnes.fr 3 formules attractives du Carré-Colonnes

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! saison LOURDES Film documentaire de Thierry DEMAIZIÈRE et Alban TEURLAI France 2019 1h31 avec de sublimes inconnus… Lourdes est avant tout une grande aventure humaine, qui ra- conte un besoin de tendresse et de consolation profondé- ment ancré en chacun de nous. Le film commence par une caresse toujours renouvelée, celle de milliers de mains sur une roche polie par leurs doigts au- tant que par les ans. Des mains toutes différentes, chacune racontant un parcours singulier. Il y a celles, menues et gra- ciles, à peine sorties de l’œuf. D’autres plus grassouillettes qui semblent vouloir arrondir les angles. D’autres toutes ri- dées comme si elles avaient déjà trop vécu et plus grand chose à espérer… Pourtant toutes espèrent ! Elles ont toutes les couleurs du monde, toutes les couleurs de l’humanité. En quelques plans d’une beauté évidente, on plonge dans un univers aussi sensoriel que réparateur. Puis, progressivement, il y a ces voix qui viennent le peupler, ces voix venues du tréfonds des âmes. Elles nous parlent des jardins les plus secrets, sans ostentation, sans trop en dire. La caméra jamais n’est impudique. L'oreille du preneur de son, l'œil de l'opérateur sont toujours discrets et bienveillants. On vagabonde au milieu de pensées, d’aspirations, d’angoisses UNE PART proches des nôtres. Peut-être est-ce là le plus puissant miracle de Lourdes : cette faculté à réunir ceux qui sont cabossés dans leur chair ou dans leur esprit, toutes origines sociales confondues. Tous en repartiront transcendés, même les bien portants, les béné- voles qui pensaient être venus uniquement pour donner. D'OMBRE C’est grand bonheur de pénétrer à pas feutrés dans le quoti- Écrit et réalisé par Samuel TILMAN dien de ceux qui n’ont d’autre horizon que l’instant présent, Belgique 2018 1h34 chacun s’attachant à en faire quelque chose de dense. Quand avec Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, on ressort de ce voyage, riche de ces rencontres, réconcilié Baptiste Lalieu, Myriem Akheddiou… avec notre nature profonde, on sait qu’on ne les oubliera pas. Qu’importe qu’on soit croyant ou pas, on est touché par la Fin de vacances idylliques entre couples dans les Vosges. même grâce universelle et la certitude d’avoir regardé et été Amis de longue date, tous enseignants, responsables et res- regardé comme une personne… pectables. Parmi eux Julie et David, mariés depuis un mo- ment déjà mais toujours amoureux, pour un peu ils feraient des envieux… Pour le retour vers la Belgique où tous résident, on organise deux convois. Épouses et enfants partent d'abord dans un grand monospace familial, les maris restent pour ranger la baraque. Un bon prétexte pour savourer quelques instants la liberté d’antan et boire quelques coups sans que nulle ne fasse la leçon. Le plus ascète des quatre est objectivement David et c’est paradoxalement ce qui le conduira tout droit à sa perte. Ce soir-là, au lieu d’aller faire son footing quotidien avant la tombée de la nuit, il aurait tellement mieux fait de buller devant la télé avec ses copains, une bière à la main… Le jour d’après chacun est de retour dans ses pénates, puis au boulot. Pendant ce temps, la police française enquête : on a retrouvé le corps d'une femme assassinée sur le parcours emprunté par David lors de sa course vespérale. Forcément il est interrogé comme témoin. C’est là que l’affaire se corse. À ce moment précis où toute la bande qui semblait si soudée commence à se poser les questions qui vont la diviser : David le taiseux, le secret, a- t-il pu commettre un tel acte ? Le connaît-on vraiment ? Les points de vue commencent à se brouiller, le doute s’immisce entre les amis, dans les ménages. Certains allant plus vite en besogne que d’autres, les propos d’abord bienveillants dé- rapent perfidement. Nous vacillons comme les protagonistes du film, aux prises avec les mêmes valses-hésitations fautives, essayant de tra- quer les indices, d'inventer des scénarios, bien conscients aussi que c'est le processus de la rumeur assassine que le réalisateur filme avec une belle sobriété. SOIRÉE-DÉBAT Mardi 18 JUIN à 20h15 LA RÉPUBLIQUE MISE À MORT : POUR QUE L'HISTOIRE NE SE RÉPÈTE PAS Soirée en mémoire de Gérard Boulanger organisée par la Ligue des Droits de l'Homme Gironde, et des amis et proches de Gérard Boulanger. Projection de JUIN 1940 : LA RÉPUBLIQUE MEURT À BORDEAUX, adapté du livre À MORT LA GUEUSE ! de Gérard Boulanger, suivi d'un débat en présence du réalisateur Noël Alpi. Tarif unique : 4,50 euros – Prévente des places au cinéma à partir du Samedi 8 Juin Cette projection-débat est proposée en mémoire de l'avocat bor- delais Gérard BOULANGER, décédé il y a tout juste un an, ardent défenseur des droits et des libertés qui fut, entre autres, à l'origine du procès de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde sous le régime de Vichy, lequel fut condamné pour crime contre l'Humanité par la Cour d'Assises de la Gironde.

PLUS DE 100 PROGRAMMES Opéra, danse, symphonique, musique de JUIN 1940 : LA RÉPUBLIQUE chambre, jazz, jeune public … Mozart Le Nozze di Figaro Don Giovanni MEURT À BORDEAUX Così fan tutte Off enbach Les Contes d’Hoff mann Ballets Cendrillon La Sylphide … Concert Mahler Symphonie n°7 L’Esprit du Piano 10e édition Ciné-Notes 3e édition …

750 ARTISTES Anna Netrebko Jonas Kaufmann Rolando Villazón Marc Minkowski Raphael Pichon Philippe Herreweghe Paul Daniel Grigory Sokolov Film documentaire de Noël ALPI dans la défaite » sans effusion de sang, Ivo Pogorelich France 2010 53 mn qui porte au pouvoir le Maréchal Pétain Hélène Grimaud D'après À mort la gueuse ! et avec lui la France de la collaboration Carl Graig de Gérard Boulanger avec le régime Nazi. Angelin Preljocaj William Forsythe Juin 1940 : l'armée allemande occupe Dans un contexte historique certes spé- Paris. Le gouvernement français et l'en- cifique, ce film illustre la relative fragilité Alexander Ekman semble de la classe politique se replient de nos démocraties face aux dérives au- ONBA / Ballet et Chœur de l’Opéra National de Bordeaux à Bordeaux, alors submergée de réfu- toritaires. Huit décennies se sont écou- … giés. Durant trois jours, du 15 au 17 juin, lées depuis ces faits mais les durcisse- la République – cette « gueuse » respon- ments récents des politiques sécuritaires 200 000 PLACES A LA VENTE sable de tous les malheurs selon ses en- soulignent l'indispensable vigilance à la- ABONNEZ-VOUS DÈS MAINTENANT nemis – va céder sous les assauts de quelle les citoyens doivent s'attacher Tous les spectacles en vente à partir du 24 juin ceux-là mêmes qui étaient censés l'in- pour combattre les atteintes répétées carner et la défendre. En trois jours, le ré- aux droits et libertés qui fondent notre gime tombe, victime d'un « coup d'Etat pacte républicain. Création graphique : Marion Maisonnave d’après un dessin de Lou-Andréa Lassalle Opéra National de Bordeaux- Nos de licences : 1-1073174 ; DOS201137810 - Mai 2019 BUÑUEL APRÈS L’ÂGE D’OR

(Buñuel en el laberinto de las tortugas) autres que le cinéaste fête la projection. aussi magnifiques tournés à la même Mais le film provoque des réactions tel- époque, comme, pour n'en citer qu'un, Film d'animation de Salvador SIMO lement violentes que Buñuel est victime Misère au Borinage de Joris Ivens. Espagne 2018 1h20 VOSTF de la censure, subit des attaques phy- L'animation, dynamique, colorée, res- Scénario d'Eligio R. Montero et siques des cagoulards et autres nervis titue magnifiquement cette aventure Salvador Simo, d'après Fermin Solis d'extrême droite, et se trouve de facto d'amitié, d'engagement, de cinéma, tout empêché de développer en France un en intégrant de véritables images – en FILM D'ANIMATION POUR ADULTES nouveau projet. noir et blanc donc – du documentaire réalisé par Buñuel. Le film ne fait pas Voilà un film étonnant qui évoque bien C'est à ce moment-là qu'il est contac- l'impasse sur ce qu'on pourrait considé- sûr la figure et l'œuvre de l'immense ci- té par un ethnologue pour s'intéresser rer comme des dérives du cinéaste, qui néaste que fut Luis Buñuel. Il enchantera au sort des paysans d'une des régions franchit allègrement les frontières entre à ce titre les cinéphiles, mais peut aus- les plus pauvres d'Espagne, les Hurdes, document et fiction et n'hésite pas à re- si séduire, par ses qualités narratives et en Estrémadure, région montagneuse et constituer certaines scènes particulière- graphiques, tous les amateurs d'anima- désertique non loin de la frontière méri- ment représentatives de la dureté de la tion. Les spectateurs qui connaissent et dionale avec le Portugal. Convaincu par vie des paysans, comme l'enterrement apprécient le réalisateur découvriront un Ramon, son ami d'enfance anarchiste, d'un enfant ou la mort d'un âne dévo- épisode méconnu de la vie et de l'œuvre qui met à sa disposition le gain miracu- ré par les piqûres d'abeille. Et en même de Luis Buñuel. Les néophytes décou- leux d'un billet de loterie, Buñuel, qui n'a temps, on voit bien que Buñuel ne le fait vriront un auteur singulier, un aventurier pourtant rien d'un documentariste et qui pas pour tricher mais pour mieux expri- de la caméra qui marquera, dans les dé- est à vingt mille lieues du naturalisme, va mer – metteur en scène visionnaire qu'il cennies suivantes, l'histoire du cinéma faire le voyage et aller à la rencontre de est – la réalité dans toute son horreur et et de l'art en général. ces gens dont les réalités quotidiennes rendre ainsi un magnifique hommage au Le film offre aussi un instantané révéla- sont extrêmement dures : les habitants courage des paysans. teur de l'Espagne pré-franquiste : quand vivent aux côtés des animaux dans une il débute, nous sommes au tout début hygiène déplorable, la mortalité infan- Le film de Buñuel, probablement trop des années 30, non pas en Espagne tile est endémique dans des villages qui dur au regard de la jeune république es- mais à Paris, où le jeune Luis Buñuel, à n'ont pas accès aux médicaments, les pagnole de 1933 - 1935, sera censuré peine trentenaire, vient de faire scandale paysans, souvent apiculteurs également, par le gouvernement, avant d'être libéré avec son film L'Âge d'or, un an après peuvent mourir à tout instant le long des par le Front Populaire en 1936. Quant à avoir déjà vigoureusement secoué le co- sentiers escarpés… Et cette expérience Ramon, le grand ami anarchiste, il sera cotier avec Le Chien andalou, film ma- va marquer durablement Buñuel dans exécuté quelques années plus tard par nifeste du surréalisme. C'est d'ailleurs son engagement politique, tandis que les franquistes. Il faudra attendre plus de avec ses compagnons André Breton, Las Hurdes (Terre sans pain en français) 30 ans pour que Las Hurdes soit projeté Man Ray, Louis Aragon, Max Ernst, va marquer l'histoire du documentaire, de nouveau, et Buñuel reversera les re- Jacques Prévert, Paul Eluard et quelques en même temps que d'autres films tout cettes à la famille de Ramon. Utopia 56x254 CFA 19.qxp_08-03-19 08/03/2019 1

4 / 5 / 6 JUILLET 2019 L A R I V I È R E • G I R O N D E

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• C O N C E R T S • • C I N É M A P L E I N A I R • • A R T S D E L A R U E • • C O O K S H O W • • S C U L P T U R E S •

R E N S E I G N E M E N T S / L O C AT I O N S CHÂTEAU DE LA RIVIÈRE 05 57 55 56 56 www.chateau-de-la-riviere.com DUMBO Tim BURTON USA 2018 1h52 avec Colin Farrell, Danny DeVito, Michael Keaton, Eva Green, Alan Arkin, Nico Parker, Finley Hobbins… Scénario d'Erhen Kruger, d'après le roman de Helen Aberson EN VERSION FRANÇAISE, À VOIR EN FAMILLE ENFANTS À PARTIR DE 6/7 ANS Dumbo nous réconcilie avec Tim Burton, idole d’il y a trente ans qu’on pensait en roue libre, ayant épuisé son inspiration, vidé de sa fameuse galerie aux monstres nichée quelque part sous ses cheveux en pétard… Le scénario replace l’action au lendemain de la guerre de 14. Dans le cirque provincial de Max Medici (Danny DeVito, im- périal), un petit éléphant né avec de trop grandes oreilles est confié à la garde d’un ex-cow-boy star (Colin Farrell), reve- nu d’Europe avec un bras en moins, incapable de reprendre son numéro de voltige à cheval. Mais ce sont ses enfants, et Samedi 29 JUIN à 14h30, surtout la petite Milly, qui croient au pouvoir singulier du bé- bé pachyderme. Entraînement, échec et moqueries, tristesse PROJECTION + GOÛTER infinie d’être séparé de sa mère, la célèbre Madame Jumbo + ATELIER ARTISTIQUE. (achetée à un patron de cirque allemand)… Quand l’éléphant volant attise la concupiscence d’un magnat du spectacle qui Tarif unique : 15 euros – Prévente des places à veut y jucher son écuyère fétiche (Eva Green, parfaite), le film, partir du Mercredi 19 Juin au cinéma et à Môm' de charmant, devient irrésistible. Rachetés, les circassiens sont transportés dans un parc d’attractions rétrofuturiste, un Bordeaux, 11 cours Louis Fargue. Disneyland géant des années 1920. Les artistes les plus aty- piques du cirque Medici sauveront-ils Dumbo et ses amis ? Car l’entrepreneur est un dangereux mégalo, et Michael Keaton, ex-Beetlejuice pour Burton, le joue avec une verve malicieuse qui emmène le récit vers la satire. Le ton, toujours LES TROIS juste, est une grande réussite : poétique sans mièvrerie, puis ironique avec le sourire. Dans l’éloge du cirque artisanal, famille d’éclopés de la nor- BRIGANDS malité à laquelle Burton pourrait appartenir, on s’amuse à lire, aussi, une critique des blockbusters actuels : pas besoin d’un Dessin animé réalisé par Hayo FREITAG super-héros éléphant quand on a un charmeur de serpents d'après le conte du très regretté Tomi UNGERER ou une femme-sirène. Inutile de s’étourdir dans l’excès de Allemagne 2007 1h19 Version Française spectaculaire… On apprécie que Tim Burton, même pour rire, Scénario de Bettine von Borries, morde un peu la main qui le nourrit. (A. Ferenczi, Télérama) Achim von Borries et Stephan Schesch POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 4/5 ANS Il était une fois trois redoutables (ça dépend pour qui) bri- gands, vêtus de grands manteaux noirs et de hauts chapeaux noirs. La nuit, ils se mettaient à l'affût au bord de la route qui chemine à travers la forêt. Le premier avait un tromblon. Le deuxième avait un soufflet qui crachait du poivre. Le troisième avait une énorme hache rouge… Et voilà c'est parti ! Parti pour une heure vingt de franches ri- golades et de vrais sentiments, de suspense et d'émerveille- ment, parti pour un régal de dessin animé beau, beau, beau, beau et pas con à la fois, joli mais pas poli, édifiant mais pas gnan-gnan, fantastique et poétique… Il était une fois bis Tiffany, une petite blondinette qui a bien du malheur puisqu'elle se retrouve orpheline. Tiffany, c'est une drôle de trottinette : petite fille modèle mais seulement en ap- parence, la langue bien trempée et le caractère bien pendu (cherchez l'erreur…) ! Et elle n'a aucune envie de rejoindre le nouveau foyer que la société des adultes a choisi pour elle : l'orphelinat du canton, dont son instinct lui dit qu'il n'a rien du home sweet home et tout de la prison qui n'ose pas dire son nom… Tiffany est donc bien décidée à saisir la première occasion pour prendre la poudre d'escampette, crotte de bique (c'est son expression favorite) ! Et figurez vous que ce sont nos trois bons gros brigands, Rapiat, Grigou et Filou, qui seront les sauveurs de l'orpheline, via un enlèvement qui va tourner au rocambolesque grand cru… riste Paul Laverty (complice habituel de « J’ai suivi des cours de danse classique Ken Loach et scénariste de tous les films dès l’âge de 9 ans. Dans mon quar- récents de son épouse Iciar Bollain) ra- tier, mes copains me traitaient de pédé. content, avec en toile de fond l'histoire Dans ce milieu, aussi pauvre que ma- mouvementée de Cuba, les méandres chiste, il aurait été normal que mon père d'une incroyable carrière qui mènera le voie la danse comme un truc d’homo- danseur de la Havane au Royal Ballet de sexuels. Au contraire, c’est lui qui m’a Yuli Londres. Carlos Acosta y sera le premier Iciar BOLLAIN poussé à devenir danseur. Espagne/Cuba 2019 1h52 VOSTF Roméo noir du ballet classique. « Quand j’ai été expulsé du cours de Basé sur l'autobiographie du danseur, avec Carlos Acosta, Santiago Alfonso, danse pour indiscipline, j’ai été envoyé Edilson Manuel Olvera, Kevyin No way home, le récit part d'éléments du présent, surtout de la danse, avant dans un internat de province. Là, je me Martinez, Laura de la Uz… suis senti abandonné de tous. J’étais le Scénario de Paul Laverty, d'après d’évoquer le passé à travers des flash- backs. L’histoire se déroule ainsi sur seul gamin que ses parents ne venaient No way home, l'autobiographie trois époques qui s’enchevêtrent, cha- jamais voir. La danse est devenue mon de Carlos Acosta cune marquée par la présence d’un refuge, mon salut. acteur différent. Pour le présent, c’est « Le don, il vous est donné à la nais- Dans les rues de La Havane, le tout Carlos Acosta lui-même que l’on voit à sance, mais la force pour le dévelop- jeune Carlos Acosta est le roi des com- l’écran, tandis que son enfance est in- per, c’est la douleur qui vous la donne. pètes improvisées de breakdance. Son carnée par Edilson Manuel Olvera, et La douleur de l’âme, et la douleur phy- père Pedro, chauffeur poids-lourd, re- son adolescence par Kevyin Martínez. sique. Dans la danse, la douleur phy- connaît le talent extraordinaire de son On est emporté par la puissance qui sique sert à façonner le corps, afin qu’il jeune fils, qu'il surnomme Yuli d'après le émane des séquences de danse, choré- exprime ce qu’on veut. Je ne souhaite à nom d'un dieu africain de la guerre. graphiées par Maria Rovira et exécutées personne d’endurer cette souffrance, ce Même si Carlos ne veut absolument pas par des danseurs professionnels de pre- porter de collants et de ballerines, même sentiment de solitude. Mais c’est cette mier plan. Yuli explore avec sensibilité souffrance qui a fait naître en moi la co- s'il préférerait de loin devenir footballeur, la contradiction avec laquelle vit Acosta son père l'inscrit au début des années lère et la passion. depuis l’enfance. La famille, surtout la fi- « L’étoile de ma vie, c’est mon père. 80 à l'Ecole Nationale de Ballet de Cuba. gure du père (Santiago Alfonso), occupe Ce n'est pas une période facile mais une place primordiale pour le danseur, Sans lui, je serais devenu un voyou. La Carlos apprend et progresse pour de- tiraillé entre son art et ses origines. plupart de mes amis de Los Pinos où je venir un excellent danseur, et à 18 ans, Biopic lumineux et optimiste, porté par suis né ont quitté Cuba sur un radeau, il est appelé à l'English National Ballet. une passion déchirante, Yuli retrace les autres sont en prison. Voilà à quoi Suite à une blessure, il retourne à Cuba. somptueusement le parcours hors du j’étais destiné. Après des années entières consacrées à commun de cet enfant au talent gran- « Revivre mon passé, le jouer et le dan- la danse il veut croquer la vie à pleines diose, des rues cubaines aux plus ser pour ce film, a été une expérience dents, mettant ainsi sa carrière en jeu… grandes compagnies de ballet du intense, douloureuse et apaisante. » La réalisatrice Icíar Bollaín et le scéna- monde. Carlos Acosta Noureev Ralph FIENNES précarité qui lui laissa durablement un en lui mettant la pression, l'ont poussé GB 2018 2h07 VOSTF insatiable appétit de richesse et de re- à faire le choix de rester en France ». En avec Oleg Ivenko, Adèle connaissance. Il avait une énergie folle, arrivant à Paris, lui qui n'a connu que Exarchopoulos, Chulpan Khamatova, en réaction, peut-être, à un complexe l'univers gris de la pauvreté, est instan- Ralph Fiennes, Raphaël Personnaz, d'infériorité chronique. Pauvre, venu tar- tanément fasciné par la ville, sa liberté Alexei Morozov, Olivier Rabourdin… divement à la danse, il avait le sentiment festive, cette foultitude d'amis avec qui il Scénario de David Hare, d'après qu'il devait « faire tenir six années en peut s'exprimer en toute sincérité, sans le livre Noureev, une vie de Julie trois » pour rattraper son retard. Ralph contrainte… Kavanagh (éd. de l'Archipel) Fiennes a toujours été fasciné par le Au moment du voyage de retour vers la personnage, fasciné aussi par la Russie mère patrie, alors même qu'il s'apprête S'il est un personnage romanesque, dont il parle la langue et s'il prend grand à embarquer dans l'avion, il fait volte c'est bien Rudolf Noureev : un dan- soin à reproduire scrupuleusement le face, se précipite vers deux gendarmes seur d'exception, une étoile filante qui contexte, il se donne à lui-même le rôle à qui il demande protection et supplie influença d'une façon phénoménale la d'Alexandre Pushkin, prof dont la bien- la France de le garder, soutenu par ses danse masculine, perturba radicalement veillante tolérance a compté dans l'affir- nouveaux amis… les codes du ballet, fascina des généra- mation du talent de Noureev. tions d'amateurs et continue aujourd'hui On imagine qu'il n'a pas été commode encore à inspirer nombre d'artistes. En 1961, nous sommes en pleine guerre plus il était beau : « Du fauve il avait le froide. C'est à contre cœur que la Russie de parvenir à trouver le comédien ca- regard brûlant et le mouvement aussi » soviétique autorise Noureev à sortir de pable d'exprimer l'incandescence du dira de lui Christine Okrent pour annon- ses frontières pour se produire à l'Opé- tempérament de Noureev. C'est fina- cer sa disparition en pleine gloire en ra de Paris avec le ballet du Mariinsky, lement dans la troupe nationale du 1993… âgé d'à peine 54 ans. encadré de près par le KGB complète- Tatarstan que Fiennes, après de longs Le film ne dit pas toute sa vie, mais ses ment dépassé. « Il n'entend rien à la po- mois de recherche, a fini par dénicher débuts à Leningrad (Saint-Pétersbourg), litique » avait dit son directeur de troupe Oleg Ivenko, danseur lui même, n'ayant sa rencontre avec Alexandre Pushkin, pour rassurer les autorités, échaudées jamais joué la comédie, mais étonnant professeur de danse respectueux et res- par les insoumissions et les frasques de de ressemblance physique avec son pecté qui joua un rôle déterminant dans ce danseur fantasque. modèle… « Restait à être spontané et à l'évolution du jeune prodige jusqu'au Mais à peine la représentation termi- s'investir émotionnellement »… dit en- moment où sa vie bascule radicale- née, Noureev échappe à cette surveil- core Fiennes. C'est ce que réussit Oleg ment… lance trop visible, pour le simple plaisir Invenko, avec une classe et une fougue de flâner en toute liberté dans Paris ou emballantes… et un talent de danseur Son père, commissaire politique de l'Ar- faire la fête avec les danseurs français… époustouflant – les scènes de danse ne mée rouge, avait disparu alors qu'il avait Probable qu'il n'avait rien calculé à sont pas très nombreuses dans le film trois ans, laissant sa famille dans une l'avance, dit Fiennes : « les Soviétiques, mais elles sont exaltantes. VIDÉO EN POCHE 5€ PAR FILM, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! Les fichiers sont lisibles par VLC, mais aussi sur les Freebox, et de nombreuses TV et boitiers multimedia. Vous pouvez consulter sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : www.videoenpoche.info

Estudiante, également en Vidéo en Poche, et Paulina), Santiago Mitre continue d’explorer de façon réjouissante la sphère du pouvoir. Il le fait en plongeant toujours plus profond dans les intentions qui animent les êtres, questionnant leur attrait pour la puissance, échafaudant une œuvre passionnante tout aussi politique que philosophique. CHOUETTE UN NOUVEL AMI Programme de 6 courts métrages d’animation pour les enfants à partir de 3 ans

Il est des moments dans la vie où l’on se sent bien seul… Et puis tout à coup, au détour d’un chemin, une rencontre ! Et à nouveau, tout nous semble beau ! 6 his- toires épatantes pour nous conter la joie de trouver un ami. Le Moineau et l’épouvantail : un petit oiseau transi de froid trouve refuge dans les bras du seul épouvantail de la plaine gla- veut protéger sa part de mystère, ses points cée. Petit à petit, il s’habitue à sa présence, EL PRESIDENTE le répare, s’y abrite et finit par le considérer Un film de Santiago Mitre, avec Ricardo faibles, son intimité. Mais est-ce encore possible parvenu à ce niveau-là ? Comment comme un membre de sa famille… Darín, Dolores Fonzi, Erica Rivas, Christian Deux contes qui tiennent sur une ligne : Slater, Elena Anaya, Alfredo Castro… camoufler indéfiniment aux yeux du monde une vie familiale bancale, une fille adorée deux courtes histoires pour suivre les farces d’un petit écureuil, curieux et malicieux. Dans le magnifique palais de la Casa mais ingérable (Marina), un gendre corrom- pu et par là même encombrant ? Malgré Jolie lune : l’été arrive et la lune se réjouit ! Rosada à Buenos Aires, on pénètre à pas un girafon rencontre une très de velours, par la porte de service, en se ses efforts pour être irréprochable, force est La Cravate : faufilant derrière les employés de mai- de constater que notre président trimballe grande girafe et, malgré leur différence de son. Un univers feutré où chacun s’affaire quelques casseroles qui pendent au-des- taille, ils deviennent amis. dans les coulisses du pouvoir, rouage d’un sus de sa tête comme autant d’épées de Pyracantha : le soleil se lève, la nature et mouvement perpétuel infernal à filer le Damoclès alors même qu’il s’apprête à tous ses habitants se réveillent. faire son entrée dans la cour des grands… tournis. L’on chuchote, l’on murmure… et plus de 130 autres films au Si quelques-voix s’élèvent, c’est pour Pour son troisième film et comme dans mieux entourer le nouveau Président de la les précédents (les déjà remarquables El catalogue : www.videoenpoche.info République pris dans le tourbillon de cette ruche humaine – à moins que ce ne soit un véritable guêpier ? S’il n’est élu que depuis six mois, celui qui s’est forgé la réputation d’un homme du peuple « normal » pour mieux séduire n’en est pas moins un animal politique aguerri, à l’œil perçant et à l’intelligence acérée. Hernan Blanco (Ricardo Darin, impressionnant), sans avoir à élever la voix, en impose immédiatement. Ses silences retenus, ses sourires énigma- tiques, son regard impénétrable font de lui un adversaire au charisme et au sang froid redoutables. Tout cela, les chefs d’états qu’il s’apprête à rencontrer ne le devinent pas encore. Ils ne connaissent de ce nouvel arrivant sur l’échiquier international que les dires des journaleux qui le présentent comme un pion bien inoffensif. Entre nous, voilà une réputation bien pratique pour qui POUR LES SOLDATS TOMBÉS

(THEY SHALL NOT GROW OLD) lisé intégralement à partir de séquences inimaginables, affrontant des situations originales de la guerre 14-18 provenant indicibles, en proie à des sentiments Film documentaire de Peter JACKSON des archives du Musée Impérial de la qu'on est bien incapable de qualifier. GB / Nouvelle-Zélande Guerre, dont la plupart n'avaient jamais Sensation évidemment renforcée par les 2018 1h35 VOSTF été vues par le grand public auparavant, ambiances sonores elles aussi restau- avec les voix de 120 anciens com- tandis que la bande sonore est compo- rées et par les voix des survivants qui se battants britanniques de la Première sée uniquement d'enregistrements au- souviennent et qui tentent de raconter Guerre Mondiale… dio de la BBC et d'interviews – recueil- ce qu'ils ont vécu. lies dans les années 1960 et 1970 – de L'utilisation des voix enregistrées est Ce n'est pas forcément dans le registre soldats britanniques ayant combattu du- d'ailleurs passionnante et constitue le du documentaire historique que l'on at- rant ce conflit. L'équipe du film a écouté socle narratif du film. Dans les premières tendait Peter Jackson, réalisateur, entre 600 heures d'interviews et visionné 100 séquences, laissées en noir et blanc et autres, de la saga Le Seigneur des an- heures d'images d'archives. 250 à 300 dans leur format carré, on assiste à l'en- neaux… Mais il se trouve que le cinéaste anciens combattants ont été enregis- gagement des futurs soldats, à leur en- néo-zélandais a toujours été passion- trés, 120 ont été retenus pour le film. Un traînement, à leur départ vers le front en né par la Première Guerre Mondiale, en travail de titan, qui a duré 4 ans ! France : ici les mots recueillis sont op- premier lieu parce que son grand-père timistes, volontaristes, voire enthou- y a participé. Jackson explique qu'il Les images ont été nettoyées, restau- siastes, on part combattre pour la bonne n'a pourtant jamais eu envie de faire rées, adaptées à la vitesse de défile- cause, pour la liberté, on va voir du pays, un « film hollywoodien » sur la guerre : ment de 24 images par seconde et pour c'est presque l'aventure. Puis vient le « Mais lorsque l’Imperial War Museum la plupart colorisées avec un soin ma- cœur du film évoqué plus haut, dans les m’a proposé d’utiliser leurs enregistre- niaque, en utilisant toutes les possibili- tranchées, et les survivants ne peuvent ments originaux – plus de 2200 heures tés des technologies informatiques, et le que dire le froid, le dénuement, la faim, d'images tournées sur les différents résultat est réellement impressionnant. la peur, l'horreur. Et quand on arrive aux théâtres d'opérations – et que nous Ce sont les images des combattants séquences du retour, de nouveau en avons découvert – en faisant des es- sur le terrain, dans les tranchées, qui noir et blanc et format d'origine, c'est le sais –, que nous pouvions les restau- ont été colorisées – et élargies au for- carnage inhumain, la guerre incompré- rer, c’est devenu le film de la Première mat 16/9, le plus couramment utilisé ac- hensible et inutile, le « plus jamais ça » Guerre mondiale dont j’ai rêvé toutes tuellement –, et elles sont si réalistes, si qu'évoquent les témoins. ces années durant. » précises qu'elles créent une sensation d'immersion, de proximité extrême avec Pour les dix millions de soldats tombés, Pour les soldats tombés a donc été réa- ces hommes vivant dans des conditions un film qui marquera nos mémoires. Mercredi 3 JUILLET à 20h15 – ÉCRANS URBAINS Saison 2 Cycle de films proposé par arc en rêve centre d'architecture en partenariat avec la revue l'Architecture d'Aujourd'hui pour explorer les liens entre architecture et cinéma. PROJECTION de TOUCHE PAS À LA FEMME BLANCHE suivie d'un débat avec Christophe Catsaros, critique d'art et d'architecture. TOUCHE PAS À LA

MUSIQUES TRADITIONNELLES & DU MONDE • BALS & STAGES TRAD CINÉMA DOCUMENTAIRE • CONTE - POÉSIE • LECTURE MUSICALE FEMME BLANCHE RENCONTRES-DÉBATS • • • DANS DES LIEUX REMARQUABLES DU SUD-GIRONDE AVEC NOTAMMENT Dim 9/06 JEAN-LUC AMESTOY & GILLES CARLES (NÉO-MUSETTE) Lun 10/06 MARIEN GUILLÉ (CONTE / FRANCE - INDE) Ven 14/06 MOSTAFA EL HARFI (MUSIQUE BERBÈRE / MAROC) Dim 16/06 PASCAL LEFEUVRE & THOMAS BIENABE (MUSIQUE DU BASSIN MÉDITERANÉEN) Dim 23/06 RÉMI CHECCHETTO & TITI ROBIN (LECTURE MUSICALE) Dim 7/07 JEAN-CHRISTOPHE CHOLET & GUILLAUME LOPEZ (ENTRE JAZZ ET TRAD) Lun 8/07 THOUXAZUN + AD’ARRON + SCÈNE OUVERTE (BAL TRAD) Mar 9/07 LA TALVERA & INVITÉS + SCÈNE OUVERTE (BAL TRAD) Marco FERRERI minant pour la géographie sociale de la France 1974 1h46 capitale. Ven 12/07 avec Marcello Mastroianni, Catherine La bande de La Grande bouffe SALVADOR PATERNA & CLAIRE MENGUY (FLAMENCO) Deneuve, , Philippe – Mastroianni, Noiret, Tognazzi, Piccoli –, Sam 13/07 Noiret, Ugo Tognazzi, Alain Cuny, rejointe par quelques autres pointures, SAMAÏA (SOIRÉE REPAS-CONCERT / POLYPHONIE FÉMININE) Serge Reggiani, Darry Cowl… s'en donne à cœur joie dans un film qui Scénario de Marco Ferreri oscille entre le pamphlet filmé et la farce Ven 19/07 et Rafael Azcona d'autodérision. Touche pas à la femme GASANDJI & ALAIN LARRIBET (CONGO - GASCOGNE) blanche est une allégorie qui rejoue les Sam 20/07 Prenant pour décor unique l'immense principaux vices caractérisant, déjà à chantier des Halles de Paris, le fameux cette époque, le grand projet urbain : une RITA MACEDO & LE PARTI COLLECTIF (GRAND BAL POPULAIRE / BRÉSIL - GASCOGNE) « Trou des Halles », le film que Marco vision affairiste du progrès et la substitu- Ferreri tourne en 1974 est un pastiche de tion de la communication à la consulta- Dim 21/07 western, abordant des questions d'amé- tion et à la démocratie. GANGBÉ BRASS BAND (BÉNIN) nagement du territoire à partir d'une fable Le général Marcello Custer est appelé à THE DIXIE PREACHERS (FANFARE NEW ORLEANS) sur les enjeux socio-économiques de la la rescousse pour en finir une fois pour conquête de l'Ouest et l'extermination toutes avec les Indiens qui refusent de DOCUMENTAIRES EN OCCITAN des Indiens qui en fut le corollaire. rester cantonnés dans leurs réserves. Sam 8 & 15/06 « AU MIÈI DE LAS VACAS » La destruction des anciennes halles au Homme d'honneur et d'action, il est Jeu 13/06 « UN CASAU E QUATE POLAS» « UNA GRANDA TAULA » centre de Paris à la fin des années 1960 confronté à son alter ego burlesque, le Dim 14 & mer 17/07 fut un vrai traumatisme. Impopulaire, ce showman Michel Buffalo Bill. Le film af- chantier impliquait le déplacement des fiche le goût de son réalisateur pour NUITS ATYPIQUES.ORG halles centrales vers Rungis, près de l'anachronisme. Les personnages de l'in- PROGRAMME COMPLET, RENSEIGNEMENTS, BILLETTERIE l'aéroport d'Orly, ainsi que la création de trigue, paradant à cheval et en costumes [email protected] / 05 57 36 49 07 la « plus grande gare souterraine d'Eu- d'époque, évoluent dans le Paris des an- rope » permettant au réseau de trains de nées 1970 où d'autres Indiens (les étu- banlieue de se croiser au cœur de la ville. diants de Mai 68) s'opposent à d'autres Rapprochant les banlieues du centre, au- cow-boys (les technocrates de l'urba- cun grand projet n'aura été aussi déter- nisme). du gospel et de ses influences améri- caines que des croyances rastafari. Inna de Yard est une épopée écrite par les musiciens eux-mêmes, condensé INNA DE YARD de plusieurs récits de vie dramatiques dont celui de Kiddus I, le rebelle, ou ce- lui de l’émouvant Winston McAnnuf, dit Electric Dread, racontant la difficulté THE SOUL OF JAMAICA du deuil. Toutes ces histoires font écho au passé esclavagiste de la Jamaïque, Film documentaire de Peter WEBBER autre que la terrasse d’une maison per- sombre et bouleversant. Cette volonté France / Jamaïque 2019 1h39 VOSTF chée sur les hauteurs de Kingston, au de vaincre la pauvreté et la misère par la cœur de la luxuriante nature jamaïcaine. musique permet ainsi de comprendre la Les amateurs de musique reggae seront Le collectif regroupe des interprètes my- comblés, les néophytes ont de grandes thiques tels que Ken Boothe, Kiddus I, vraie nature du reggae. chances d'être séduits aussi. Pour uti- Winston McAnuff, Cedric Myton (le lea- liser une comparaison qui parlera au der des Congos), les Viceroys, Horace Peter Webber restitue la nostalgie d’un plus grand nombre, Inna de Yard, c'est Andy et Judy Mowatt, ainsi que les es- passé artistique glorieux, auquel un nou- un peu le Buena Vista Social Club ja- poirs les plus prometteurs de la nou- veau souffle créé par le public amoureux maïcain, avec la même verve, la même velle génération reggae, représentée de reggae donne une seconde jeunesse. chaleur humaine, le même regard ten- par Jah9, Var, Kush McAnuff et Derajah. Les voix des vétérans n’ont presque pas drement admiratif du réalisateur sur des Ils revisitent ensemble les titres phares changé, elles demeurent mélodieuses et musiciens emballants. de leur répertoire dans une orchestra- envoûtantes. C'est une magnifique le- tion acoustique comprenant un piano, çon de vie, un grand vent d’espérance Inna de Yard, c'est le nom d'un collectif une basse, une guitare sèche et un en- et de rêverie sur fond d’une misère so- de chanteurs de reggae légendaires, qui semble de percussions traditionnelles ciale terrible installée durablement en ont uni leurs talents pour remonter aux nyabinghi rasta. Quelques cuivres et Jamaïque. sources de leur musique à travers un al- un accordéon viennent compléter l’en- Dans tous les cas, la joie l’emporte sur bum exceptionnel, enregistré en acous- semble. Les bruits imperceptibles de le drame, la musique fait danser les tique et en plein air. Inna de Yard – litté- la nature jamaïcaine associés aux so- foules et le message est clair : l’histoire ralement « in the yard » – signifie « dans norités si particulières de leur musique du reggae ne se résume pas à l’expres- la cour ». C’est dans les cours qu’ont confèrent à l’album toute sa magie. sion d’un courant musical, c’est tout un vu le jour et se sont développées des mode de vie, une culture, un savoir, une musiques jamaïcaines tels que le ska, Le caractère unique du projet repose sur fierté nationale et internationale. le rocksteady et bien sûr le reggae. La les talents en présence de même que Inna de Yard raconte l’aventure humaine « cour » où les vingt musiciens se sont sur l’ambition commune de rappeler au de ces chanteurs qui, en plus d’incarner retrouvés durant quelques jours pour monde l’originalité et la beauté de cette un genre musical mythique et universel, enregistrer un disque exceptionnel n’est musique, qui tient tout autant de la soul, font vibrer l’âme de la Jamaïque. 11 & 12 JUILLET 2019

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LES COMPAGNIES AGENCE DE GÉOGRAPHIE AFFECTIVE • BETTY BLUES • BIVOUAC CIE • CHICKEN STREET CIE DEREZO • CIE ERTZA • CIE LA BALEINE CARGO • CIE LES GÜMS • CIE LUZ VICTORIA BELÉN Deux jours de jardin CIE MAGMA PERFORMING THÉÂTRE / NADÈGE PRUGNARD • CIE RAOUL LAMBERT CIE SASEO • CIE VOLUBILIS • COLLECTIF A/R • DEABRU BELTZAK • DE CHAIR ET D’OS littéraire et ludique FRED TOUSCH / LE NOM DU TITRE • GROUPE NOCES • LA BOUILLONNANTE • LA CIE POC LA CIE DU DEUXIÈME • LA FAUSSE COMPAGNIE • L’ART OSÉ • LES GROOMS • MIDI À pour les enfants, L’OUEST • SMART CIE • TARUMBA PERCUSION les ados, les familles CONCERTS À LA CENTRALE RITA MACEDO ET LE PARTI COLLECTIF • SANTA MACHETE • MARTIN SANKA Tout le programme sur www.escaledulivre.com LES PRIMEURS (OFF) CIE EN CORPS EN L’AIR • CIE LA FOLLE ALLURE - CIRQUE DES ROUTES • CIE LA VOIE FERRÉE • CIE LES TÊTES EN L’AIR • CIE ORDINAIRE D’EXCEPTION • CIE ZEMIATA CIRKVOST // LE PASSAGER • COLLECTIF CLIFFHANGER • DANDYS PRODUCTION LA COMPAGNIE DES NEZ ROUGES • LE CIRQUE COMPOST • OXYPUT CIE • SILEMBLOC CIE JÉRÔME CHARBONNIER

festarts.com JOEL, UNE ENFANCE EN PATAGONIE

Écrit et réalisé par Carlos SORIN tout à la fois l'incrédulité, l'inquiétude, nelle. Il leur parlera très peu de lui, qua- Argentine 2018 1h39 VOSTF la joie, l'émotion… Ils ont tant atten- si mutique, tout aussi méfiant qu’eux. avec Victoria Almeida, Diego Gentile, du cet instant qu’une fois à portée de C’est à la pince à épiler qu’il faudra lui Jœl Noguerat, Ana Katz… main, il leur parait toujours inaccessible. arracher ses secrets. Son regard réso- Pourtant leur rêve est bien en passe de lument noir, son visage fermé ne laisse- Chaque nouveau film du cinéaste argen- se concrétiser : on leur propose un en- ront rien transparaitre de ses pensées. tin Carlos Sorín tintinnabule comme une fant à adopter. Ils croyaient être prépa- Le moindre sourire semblerait déjà une douce ritournelle qui nous entraîne à la rés, étonnamment le coup de fil les dé- première victoire. Les plaisanteries du lisière de la civilisation. Tout en explo- sarçonne, comme s’ils basculaient dans couple, leurs tentatives de tendre la main rant le cœur des êtres de façon tendre un vide intersidéral, sans filet : sont-ils tombent désespérément à plat, comme et minimaliste, voici qu’il nous guide si sûrs de leur choix, seront-ils capables s’ils étaient devant un mur hermétique à une fois de plus entre montagnes et de devenir de bons parents ? D’autant leur humanité. Cecilia et Diego s’arment étendues désertiques, dans sa région que le garçonnet qui sera leur fils est loin de patience, refusant de baisser les de prédilection, la Terre de Feu alias la de correspondre à l’idéal enfantin qu’ils bras, soucieux de tout tenter dans l’es- Patagonie, dernier territoire habité avant avaient imaginé. Ils voulaient un marmot poir d’adopter définitivement l’enfant. Ils le terrible Antarctique. Comme pour ses en bas-âge – une page blanche –, ce- ont six mois pour s’apprivoiser mutuelle- délicieux Bombon el perro, Historias mi- lui-ci, du haut de ses neuf ans, a déjà ment, transformer l’essai de cette garde nimas, Jour de pêche en Patagonie (en des airs de pré-adolescent bougon, une pré-adoptive en embryon de famille et Vidéo en Poche)… nous voilà submer- autonomie de pensée, un vécu lourd de devenir les nouveaux parents de Joel. gés par des paysages imposants qui ra- conséquences. Après avoir envisagé – Mais progressivement tout va s’avé- mènent les hommes à leur vulnérabilité. sans oser se l’avouer ouvertement – de rer plus complexe que les amoureux Ici on se sait infiniment petit et fragile, faire marche arrière, un temps de ré- ne pensaient. Alors qu’ils s’efforcent de comme l’est Joel, le jeune protagoniste flexion plus tard, le couple rappelle le faire taire leurs doutes, que Jœl com- de cette histoire simple et élégante, qui bureau d'adoption… C’est décidé, ils mence à faire de timides avancées vers n’use d’aucun artifice pour défendre sa accueilleront Joel. eux et tente de s’intégrer à sa nouvelle cause. Comme toujours le réalisateur école, ce sont les parents des autres fait la part belle à ses acteurs, leur lais- Tout se passe dès lors très vite, une juge élèves qui vont semer la zizanie, entre sant la place de s’exprimer, de s’empa- leur explique les étapes, leur rappelle les ragots et craintes imbéciles… rer des silences, de les rendre plus par- termes de la loi, ce à quoi ils s’engagent. lants que discours et gesticulations. On ne leur raconte pas grand chose du Délicatement, Carlos Sorin décortique garçonnet. Un parcours chaotique, une une forme de violence sociale larvée, Cecilia et Diego n’y croyaient plus. Alors mère absente, une grand-mère décé- presque silencieuse, qui ne permet que le tribunal les appelle enfin, ils pa- dée, un oncle emprisonné. Quelques guère aux innocents du bas de l’échelle raissent muselés par des sentiments instants plus tard, ils rencontrent leur sociale le loisir de la gravir. C'est beau contradictoires. On lit dans leur regard futur fils dans une chambre imperson- et sensible, du Sorin comme on l'aime. ROADSROADS

Sebastian SCHIPPER soutenable légèreté qui pousse parfois là grand danger, le voilà qui s’en vient lui Allemagne 2018 1h39 les êtres à avancer vaille que vaille en filer un coup de main. Sous sa houlette, VO en anglais STF refusant d’écouter leur peur, pas plus le moteur ronronne au quart de tour. Pas avec Fionn Whitehead, Stéphane Bak, que la voix de la sagesse. Et c’est cette plus ni moins futé que Gyllen, William , Ben Chaplin… même insouciance qui va mener ces est juste mieux aguerri, plus habitué à deux-là à faire front commun, le même se confronter aux obstacles de la vie. Il C'est un road movie atypique, sombre isolement qui va les obliger à faire bloc, leur faudra peu de temps pour entamer et lumineux à la fois. Ce ne sont pas de manière inattendue. une fière équipée improbable et un brin les paysages qui captivent notre re- Leur première rencontre se passe donc déjantée, partant à la conquête de rêves gard, mais le voyage intérieur des per- au beau milieu de nulle part, d’un Maroc illusoires. Car comment imaginer que sonnages, qui franchissent progres- presque terne, loin des nids à touristes ces deux jeunes éphèbes puissent, sans sivement sous nos yeux les frontières où pourtant la famille de Gyllen l’avait permission parentale pour l’un, sans invisibles qui séparent le pays insou- traîné. C’était censé être un temps papiers pour l’autre, sans permis de ciant de leur adolescence finissante de d’harmonie, de détente au bord d’une conduire pour aucun des deux, parve- celui des dures réalités de notre monde. piscine de rêve. C’était compter sans nir sans encombre à traverser le Maroc, Mettant nos pas dans les leurs, Roads la présence pesante de son beau-père. l’Espagne, la France jusqu’à Calais, der- nous conduit sur un terrain social et po- Une dispute plus tard, voilà Gyllen excé- nier endroit où le grand frère de William litique peu convenu. La narration est in- dé au volant du van qu'il a « emprunté » a donné signe de vie. On n'y croit guère, telligemment mené, qui débute de façon à son parâtre, bien déterminé à rejoindre on se prend à frémir pour eux, peu dupes légère et vivifiante, nous suspend aux son véritable père en France, la seule de leurs fanfaronnades. Sous les taqui- lèvres du récit pour nous immerger dans bouée de secours qu’il puisse imaginer. neries de surface affleurent les peurs ca- une empathie salutaire. Tout comme les L’affaire démarre mal, ou plutôt c’est le chées, les fragilités inavouées qui vont protagonistes de l’aventure, on ne res- van qui démarre mal, comme pour signi- progressivement rapprocher ces deux- sortira pas complètement indemne de fier au jeune inconscient qu’on ne s’im- là malgré leurs différences. ce voyage tendre, grave sur le fond mais provise pas conducteur. Gyllen, oscillant rempli de rires et de sourires. entre rage et désespoir, fulmine, peste, C’est un fort joli film, sur la naissance pousse des cris vains et inutiles dans la d’une amitié, simple et émouvant de Par une nuit tellement sombre qu’elle nuit. bout en bout. Les deux jeunes acteurs, en oubliait d’être étoilée, ils se rencon- Sa fugue mal préparée pourrait tout aussi l’un originaire de la Seine Saint Denis, trèrent. Lui le fils de bourges, bien pro- bien s’arrêter-là, sans le hasard et la cu- l’autre de Londres, forment un duo épa- pret mais révolté, et lui le fils de peu tâ- riosité, celle qui pousse William jusqu’à tant qu’on quitte à regret quand arrive chant de fuir la misère, mais surtout de lui. Du haut d’un talus, il est là qui ob- le générique de fin. Roads est aussi à retrouver son frère. Entre Gyllen l’Anglais serve les gesticulations du jeune blanc conseiller aux adolescents, qu’ils soient et William le Congolais, peu de points bec d’un air mi-incrédule, mi-amusé. dociles ou révoltés, prêts à faire les 400 communs, mis à part l’âge et cette in- Puis jugeant sans doute qu’il n’y a pas coups… ACUSADA ROADS SÉANCES SPÉCIALES Du 10 au 23/07 À partir du 17/07 GILBERT Jeudi 13/06 à 20h15 ARETHA FRANKLIN ROJO OBÉSITÉ, LE POIDS On ne pouvait pas ne pas AMAZING GRACE Du 3 au 23/07 DES MAUX + Débat Du 26/06 au 22/07 vous dire un mot sur Gilbert SE TORNO Hanna, décédé des suites BIXA TRAVESTY Les 3, 4, 8 et 9/07 Vendredi 14/06 à 20h30 PHILO, NOUVELLE d’une longue maladie le Du 26/06 au 9/07 SO LONG MY SON GÉNÉRATION + Débat 6 mai dernier. Nous l’ai- BUNUEL APRÈS Du 3 au 23/07 mions beaucoup, nous l’ai- L'ÂGE D'OR Mardi 18/06 à 20h15 – mions tout court. Franc du Du 19/06 au 7/07 SIBYL Hommage à G. Boulanger Du 12 au 25/06 JUIN 1940, LA collier, une tchatche pas LES CREVETTES RÉPUBLIQUE MEURT possible, au courant de tout, PAILLETÉES THE DEAD DON'T DIE À BORDEAUX + Débat Du 12 au 25/06 Du 13 au 17/06 en tout cas de beaucoup de Mercredi 19/06 à 20h15 choses, il nous en apprenait LE DAIM TOMMY Du 19/06 au 23/07 Du 12 au 24/06 FEMALE PLEASURE toujours, l'énergie débor- + Chorale + Débat dante et souriante, prêt à se DOULEUR ET GLOIRE UN HAVRE DE PAIX lancer dans tous les com- Du 12/06 au 23/07 Du 12 au 25/06 Dimanche 23/06 à 20h30 DO THE RIGHT THING bats pour la justice, l’égalité ÊTRE VIVANT UNE PART D'OMBRE sociale, la liberté... notam- ET LE SAVOIR Du 12 au 18/06 Lundi 24/06 à 20h30 ment en soutien de Georges Du 12/06 au 2/07 LA PLAGE YULI D'ESMERALDAS FEMALE PLEASURE À partir du 17/07 Ibrahim Abdallah pour lequel + Rencontre Du 19/06 au 19/07 nous avons ensemble orga- YVES nisé plusieurs soirées-dé- LA FEMME Du 26/06 au 23/07 Mardi 25/06 à 20h30 bats et qui doit avoir l'im- DE MON FRÈRE MON ENFANT, Du 26/06 au 23/07 ZOMBI CHILD MA BATAILLE + Débat pression d'avoir un barreau Du 12/06 au 9/07 de plus à la lucarne de sa LE FLAMBEUR Mercredi 26/06 à 20h30 cellule de la Maison d'arrêt Du 12/06 au 16/07 ARETHA FRANKLIN POUR LES ENFANTS AMAZING GRACE + Débat de Lannemezan. INNA DE YARD Du 10 au 23/07 DUMBO Il était devenu un compa- Lundi 1/07 à 20h30 Du 3 au 23/07 gnon de route – comme LE JEUNE AHMED ÊTRE VIVANT ET LE on n'ose plus le dire. On Du 12 au 25/06 LES TROIS BRIGANDS SAVOIR + Discussion Du 12 au 30/06 ne compte plus les soirées JOEL, UNE ENFANCE Film + Atelier Mardi 2/07 à 20h30 passionnantes qui se sont EN PATAGONIE Samedi 29/06 à 14h30 DES ÉTRANGERS montées à Utopia avec lui et Du 10 au 23/07 DANS LA VILLE + Débat grâce à lui. En collaboration LOURDES TROIS FILMS DE JEAN- Mercredi 3/07 à 20h15 avec la radio bordelaise La Du 12/06 au 9/07 PHILIPPE TOUSSAINT Écrans urbains Lundi 17/06 : TOUCHE PAS À Clé des Ondes, dont il était NEVADA MONSIEUR à 14h30 LA FEMME BLANCHE un pilier, avec son magnéto Du 19/06 au 16/07 et LA SÉVILLANE à 21h + Débat estampillé 90.1 Mhz. Mardi 18/06 à 20h30 : LA NOUREEV PATINOIRE + Rencontre Du 19/06 au 23/07 Jeudi 4/07 à 20h Nous saluons sa mémoire PANORAMA L'ÉTÉ DE KIKUJIRO et partageons la très grande NOVECENTO VIDÉODANSE + Discussion tristesse de ses proches, Du 14/06 au 22/07 Jeudi 20/06 à 20h30 et Samedi 22/06 à 15h Vendredi 5/07 à 20h30 mais aussi celle de très PARASITE CARTE BLANCHE nombreuses personnes à Du 12/06 au 23/07 FESTIVAL LES AU FESTIVAL TROPICALES DE DOUARNENEZ Bordeaux et au-delà. LES PARTICULES Du Jeudi 27 Gilbert, tu faisais partie de la Du 12/06 au 2/07 au Dimanche 30/06 + Débat famille Utopia et bordel, tu POUR LES RÉTROSPECTIVE Samedi 6/07 à 15h nous manques. SOLDATS TOMBÉS JIM JARMUSCH NOUS N'IRONS PLUS À Du 3 au 23/07 7 films du 3 au 23/07 VARSOVIE + Rencontre (D) = dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film ; soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. Nous laissons le générique de fin se dérouler dans le noir, profitez-en, ne vous levez pas trop tôt. Les 5 salles sont accessibles aux personnes handicapées. www.cinemas-utopia.org PROGRAMME11H 14H 16H30 18H15 20H MER LES PARTICULES LE FLAMBEUR LES TROIS BRIGANDS LE JEUNE AHMED LE FLAMBEUR 11H30 13H50 16H 17H45 20H30 TOMMY ZOMBI CHILD ÊTRE VIVANT… CREVETTES PAILLETÉES ZOMBI CHILD 11H15 13H45 15H40 17H40 20H15 UNE PART D'OMBRE UN HAVRE DE PAIX LOURDES UN HAVRE DE PAIX LES PARTICULES 12 12H 14H10 16H15 18H30 20H45 SIBYL CREVETTES PAILLETÉES DOULEUR ET GLOIRE SIBYL DOULEUR ET GLOIRE JUIN 12H10 , 15H 18H 21H PARASITE PARASITE PARASITE PARASITE 4 5€ 14H45 17H15 19H15 21H JEU LE FLAMBEUR UNE PART D'OMBRE ÊTRE VIVANT… UN HAVRE DE PAIX TOUS LES JOURS 15H15 17H20 19H30 21H30 re ZOMBI CHILD LES PARTICULES SIBYL PARASITE LA 1 SÉANCE 14H30 17H30 19H40 21H40 LE JEUNE AHMED THE DEAD DON'T DIE LOURDES ZOMBI CHILD 13 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H 20H15 SIBYL CREVETTES PAILLETÉES OBÉSITÉ, LE POIDS DES MOTS + Débat C’EST 15H 18H10 20H30 JUIN 4,50€ , PARASITE DOULEUR ET GLOIRE PARASITE 11H 14H 4 5€ 17H45 20H VEN UNE PART D'OMBRE LE FLAMBEUR SIBYL NOVECENTO 1 11H15 14H10 17H30 19H40 21H40 ÊTRE VIVANT… SIBYL ZOMBI CHILD CREVETTES PAILLETÉES THE DEAD DON'T DIE 11H30 14H05 17H40 19H45 21H30 ZOMBI CHILD LES PARTICULES UN HAVRE DE PAIX LE JEUNE AHMED TOMMY 14 12H10 14H20 18H 20H30 CREVETTES PAILLETÉES LOURDES LE FLAMBEUR PHILO, NOUVELLE GÉNÉRATION + Débat JUIN 12H , 14H30 18H10 21H DOULEUR ET GLOIRE PARASITE PARASITE PARASITE 11H4 5€ 13H50 16H 17H45 20H SAM LES PARTICULES ZOMBI CHILD LES TROIS BRIGANDS UN HAVRE DE PAIX NOVECENTO 2 11H45 15H15 17H30 19H40 21H45 TOMMY SIBYL THE DEAD DON'T DIE ZOMBI CHILD DOULEUR ET GLOIRE 11H15 13H45 15H30 17H40 19H30 21H30 UN HAVRE DE PAIX LE JEUNE AHMED UNE PART D'OMBRE ÊTRE VIVANT… LES PARTICULES LE FLAMBEUR 15 11H30 14H10 16H10 18H20 20H45 LE FLAMBEUR LOURDES CREVETTES PAILLETÉES DOULEUR ET GLOIRE SIBYL JUIN 12H , 15H 18H 21H PARASITE PARASITE PARASITE PARASITE 11H4 5€ 13H40 15H40 18H15 20H15 DIM LES TROIS BRIGANDS UNE PART D'OMBRE LE FLAMBEUR LES PARTICULES LE FLAMBEUR 11H45 14H10 16H15 18H20 20H30 ÊTRE VIVANT… SIBYL ZOMBI CHILD CREVETTES PAILLETÉES ZOMBI CHILD 11H15 13H45 15H45 17H30 19H15 21H15 LES PARTICULES UN HAVRE DE PAIX ÊTRE VIVANT… LE JEUNE AHMED UN HAVRE DE PAIX THE DEAD DON'T DIE 16 11H30 14H 16H 18H30 20H45 CREVETTES PAILLETÉES LOURDES DOULEUR ET GLOIRE SIBYL DOULEUR ET GLOIRE JUIN 12H , 15H 18H 21H PARASITE PARASITE PARASITE PARASITE 11H4 5€ 14H 17H30 20H30 LUN SIBYL NOVECENTO 1 NOVECENTO 2 UNE PART D'OMBRE 12H 14H30 Toussaint 18H30 21H Toussaint ÊTRE VIVANT… MONSIEUR LE FLAMBEUR LA SÉVILLANE 11H15 13H45 15H50 17H45 20H UN HAVRE DE PAIX ZOMBI CHILD LOURDES ZOMBI CHILD LES PARTICULES 17 11H30 14H10 16H 18H15 20H15 LE FLAMBEUR LE JEUNE AHMED DOULEUR ET GLOIRE SIBYL CREVETTES PAILLETÉES JUIN 12H10 , (D) 15H 18H 20H45 THE DEAD DON'T DIE PARASITE PARASITE PARASITE 4 5€ 14H15 16H30 (D) 18H40 21H MAR LE FLAMBEUR UNE PART D'OMBRE TOMMY LE FLAMBEUR 14H10 16H20 18H30 20H45 ZOMBI CHILD CREVETTES PAILLETÉES ZOMBI CHILD SIBYL 14H20 16H15 18H15 20H UN HAVRE DE PAIX LES PARTICULES ÊTRE VIVANT… LE JEUNE AHMED 18 14H 16H 18H 20H30 Toussaint LOURDES SIBYL DOULEUR ET GLOIRE LA PATINOIRE + Rencontre JUIN 14H30 , 17H30 20H15 PARASITE4 5€ PARASITE JUIN 1940 À BORDEAUX + Débat SÉANCES POUR LES MALENTENDANTS. Projections de films français en Version Sourds et Malentendants (VSM) avec sous- titres spéciaux. Les séances estampillées du symbole (oreille barrée) dans les grilles horaires indiquent des projections de films français en VSM, accessibles aux personnes sourdes et malentendantes, grâce à des sous-titres spéciaux apparaissant à l'écran : Lundi 17 Juin à 15h50 : LOURDES ; Vendredi 21 Juin à 12h : LES CREVETTES PAILLETÉES ; Lundi 1/07 à 18h45 : LE DAIM ; Vendredi 5 Juillet à 18h : YVES ; Vendredi 12 Juillet à 145h45 : LA FEMME DE MON FRÈRE ; Vendredi 19 Juillet à 17h45 : LE DAIM

11H 14H 15H45 17H45 20H MER LE FLAMBEUR LE JEUNE AHMED LES TROIS BRIGANDS LE FLAMBEUR BUÑUEL APRÈS... 11H30 13H50 16H 18H 20H45 ZOMBI CHILD SIBYL NEVADA ZOMBI CHILD NEVADA 11H15 14H15 16H30 18H30 20H30 LES PARTICULES BUÑUEL APRÈS... UN HAVRE DE PAIX ÊTRE VIVANT… NOUREEV 19 12H10 14H30 16H15 18H45 21H DOULEUR ET GLOIRE LE DAIM NOUREEV LE DAIM LE DAIM JUIN 12H , 14H45 17H30 20H15 PARASITE PARASITE PARASITE FEMALE PLEASURE + Chorale + Débat 4 5€ 15H30 17H45 19H30 21H45 JEU ÊTRE VIVANT… LE JEUNE AHMED LE FLAMBEUR UN HAVRE DE PAIX TOUS LES JOURS 14H30 17H30 19H45 21H50 re NOUREEV CREVETTES PAILLETÉES NEVADA LE DAIM LA 1 SÉANCE 14H45 17H40 19H40 21H40 BUÑUEL APRÈS... FEMALE PLEASURE LES PARTICULES ZOMBI CHILD 20 (SUR FOND GRIS) 15H15 18H 20H30 PARASITE NOUREEV VIDEODANSE 1 + Rencontre C’EST 15H 17H 19H15 21H JUIN 4,50€ , LE DAIM SIBYL LE DAIM PARASITE 12H 14H10 16H304 5€ VEN CREVETTES PAILLETÉES LE FLAMBEUR ZOMBI CHILD 11H30 13H50 16H DOULEUR ET GLOIRE SIBYL NEVADA 11H 14H30 16H20 BUÑUEL APRÈS... UN HAVRE DE PAIX LES PARTICULES 21 12H10 14H20 16H45 NEVADA NOUREEV LE DAIM JUIN 11H15 , 14H 15H45 PARASITE LE DAIM PARASITE 11H304 5€ 13H45 15H45 17H30 19H45 21H50 SAM LE FLAMBEUR LES PARTICULES LES TROIS BRIGANDS LE FLAMBEUR ZOMBI CHILD TOMMY 12H 14H45 17H 19H15 21H40 LE JEUNE AHMED NEVADA CREVETTES PAILLETÉES NOUREEV DOULEUR ET GLOIRE 11H45 13H50 15H40 17H40 19H30 21H30 BUÑUEL APRÈS... ÊTRE VIVANT… UN HAVRE DE PAIX BUÑUEL APRÈS... NEVADA FEMALE PLEASURE 22 11H 15H 18H 20H15 22H LOURDES VIDEODANSE 2 + Rencontre SIBYL LE DAIM LE DAIM JUIN 11H15 , 14H 16H30 18H20 21H PARASITE NOUREEV LE DAIM PARASITE PARASITE 11H104 5€ 13H50 16H 18H15 20H45 DIM LES TROIS BRIGANDS ZOMBI CHILD LE FLAMBEUR SIBYL LE FLAMBEUR 11H20 13H30 15H20 17H15 19H15 21H30 NEVADA BUÑUEL APRÈS... LOURDES NEVADA ZOMBI CHILD LE DAIM 11H 14H30 17H30 19H20 21H15 NOVECENTO 1 NOVECENTO 2 BUÑUEL APRÈS... LES PARTICULES TOMMY 23 11H30 14H10 16H30 19H 21H NOUREEV DOULEUR ET GLOIRE NOUREEV LE DAIM PARASITE JUIN 12H , 15H 17H45 20H30 LE DAIM PARASITE PARASITE DO THE RIGHT THING 11H4 5€ 13H50 16H 17H45 20H LUN LES PARTICULES NEVADA ÊTRE VIVANT… LE FLAMBEUR BUÑUEL APRÈS... 11H15 13H45 15H50 17H50 20H15 ZOMBI CHILD CREVETTES PAILLETÉES LOURDES NEVADA NOUREEV 11H30 14H15 16H15 18H15 20H45 SIBYL FEMALE PLEASURE LE JEUNE AHMED ZOMBI CHILD UN HAVRE DE PAIX 24 12H10 14H 16H30 18H45 20H30 LE DAIM NOUREEV DOULEUR ET GLOIRE LE DAIM LA PLAGE D'ESMERALDAS + Rencontre JUIN 12H , 15H 18H 21H TOMMY (D) PARASITE PARASITE PARASITE 4 5€ 14H 16H15 18H15 20H MAR LE FLAMBEUR LES PARTICULES LE JEUNE AHMED (D) SIBYL (D) 14H30 16H45 18H40 (D) 20H45 DOULEUR ET GLOIRE ÊTRE VIVANT… (D) CREVETTES PAILLETÉES NEVADA 14H20 16H20 18H10 20H15 UN HAVRE DE PAIX (D) BUÑUEL APRÈS... FEMALE PLEASURE ZOMBI CHILD 25 14H10 16H 18H30 20H30 LE DAIM NOUREEV LE DAIM MON ENFANT, MA BATAILLE + Débat JUIN 15H , 18H 21H PARASITE4 5€ PARASITE LE DAIM L'association collégiale Aquilenet, www.aquilenet.fr, est fournisseurd'accès Internet en Aquitaine avec de l'ADSL, du VPN, du Wifi et peut-être même bientôt de la fibre. Ce collectif pour qui la devise pourrait être qu'Hacker vaillant rien d'impossible, vous propose des rencontres ouvertes à tous autour des sujets des libertés numériques et de la fabrication des Internets, de la bonne utilisation des outils informatiques basés sur la culture des logiciels libres et la créations. de communs. Ceci se passe tous les premiers mardis du mois dans ses locaux situés au 20 rue Tourat à Bordeaux.

11H15 14H20 16H15 18H 20H15 MER LES PARTICULES BUÑUEL APRÈS… LES TROIS BRIGANDS ZOMBI CHILD LE FLAMBEUR 11H 14H15 16H 18H30 21H LOURDES ÊTRE VIVANT… FEMME DE MON FRÈRE NOUREEV LE DAIM 12H10 14H10 16H10 17H45 20H FEMALE PLEASURE NEVADA BIXA TRAVESTY NEVADA FEMME DE MON FRÈRE 26 11H30 14H 16H30 18H15 20H45 NOUREEV YVES LE DAIM YVES YVES JUIN 12H , 14H30 17H30 20H30 DOULEUR ET GLOIRE PARASITE PARASITE ARETHA FRANKLIN + Débat 4 5€ 14H45 17H30 19H45 21H50 JEU BUÑUEL APRÈS… DOULEUR ET GLOIRE ZOMBI CHILD LE FLAMBEUR TOUS LES JOURS 14H30 17H 19H30 21H15 re FEMME DE MON FRÈRE NOUREEV ÊTRE VIVANT… PARASITE LA 1 SÉANCE 15H15 17H40 19H40 21H40 BIXA TRAVESTY FEMALE PLEASURE NEVADA LES PARTICULES 27 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H 20H15 22H LE DAIM ARETHA FRANKLIN LE DAIM YVES C’EST 15H 17H15 20H Les tropicales JUIN 4,50€ , YVES PARASITE LES MISÉRABLES + Rencontre 12H15 14H Les tropicales 4 5€ 17H Les tropicales 19H30 Les tropicales 21H45 VEN LE DAIM ASSAUT + Présentation FIRST REFORMED CLOVERFIELD + Renc BIXA TRAVESTY 11H15 14H10 17H50 19H50 21H30 NEVADA FEMME DE MON FRÈRE FEMALE PLEASURE LE DAIM YVES 11H 14H05 17H45 19H45 21H40 ZOMBI CHILD NOUREEV NEVADA BUÑUEL APRÈS… FEMME DE MON FRÈRE 28 11H30 14H20 Les tropicales 17H30 Les tropicales 20H30 Les tropicales LE FLAMBEUR CARTE BLANCHE LADJ LY ANIMAL HOUSE PERDRIX + Rencontre JUIN 12H , 14H30 18H15 21H YVES PARASITE NOUREEV PARASITE 12H4 5€ 14H30 + Atelier 16H30 Les tropicales 19H Les tropicales 21H30 Les tropicales SAM ÊTRE VIVANT… LES TROIS BRIGANDS LA LOI DE LA JUNGLE + Rencontre LE LOUP GAROU DE… LE LAC DES OIES… 11H15 14H Les tropicales 15H30 18H 19H40 22H BUÑUEL APRÈS… JOURNAL D'UN… NOUREEV LE DAIM FEMME DE MON FRÈRE LE DAIM 11H 13H40 15H20 17H20 19H45 21H45 ZOMBI CHILD BIXA TRAVESTY NEVADA NOUREEV NEVADA PARASITE 29 11H45 14H15 Les tropicales 17H Les tropicales 20H30 Les tropicales FEMME DE MON FRÈRE TIGRE ET DRAGON + Présentation SUNSET BOULEVARD BACURAU + Rencontre JUIN 11H30 , 13H50 16H10 18H20 21H YVES LE FLAMBEUR YVES PARASITE YVES 11H4 (D) 5€ 14H30 Les tropicales 17H Les tropicales 19H30 21H30 DIM LES TROIS BRIGANDS CHRONIQUE D'UNE DISPARITION + Rencontre PRINCE À NEW-YORK LES PARTICULES ZOMBI CHILD 12H 15H 17H30 20H10 21H50 NOUREEV DOULEUR ET GLOIRE FEMME DE MON FRÈRE LE DAIM BIXA TRAVESTY 11H15 13H45 15H45 18H 20H 21H45 FEMME DE MON FRÈRE NEVADA LE FLAMBEUR NEVADA BUÑUEL APRÈS… ARETHA FRANKLIN 30 11H45 14H Les tropicales 17H15 Les tropicales 19H45 Les tropicales YVES JEANNE + Rencontre L'HOMME AUX DEUX... IT MUST BE HEAVEN JUIN 11H30 14H15 16H 18H30 20H45 PARASITE LE DAIM NOUREEV YVES PARASITE

12H 13H45 16H15 18H30 20H30 BIXA TRAVESTY FEMME DE MON FRÈRE LE FLAMBEUR4€ FEMALE PLEASURE ÊTRE VIVANT… + Discussion LUN 11H15 15H 17H45 20H ARETHA FRANKLIN NOUREEV NEVADA NOUREEV er 11H 14H 15H50 18H 20H15 NEVADA BUÑUEL APRÈS… ZOMBI CHILD LES PARTICULES LE FLAMBEUR 1 12H10 14H30 16H30 18H45 20H45 LE DAIM LOURDES DOULEUR ET GLOIRE LE DAIM FEMME DE MON FRÈRE JUILL 11H30 14H20 16H 18H20 21H PARASITE LE DAIM YVES PARASITE YVES

14H30 16H45 18H30 20H15 LE FLAMBEUR ÊTRE VIVANT…4€ (D) BUÑUEL APRÈS… DOULEUR ET GLOIRE MAR 14H20 16H20 18H20 20H45 FEMALE PLEASURE ARETHA FRANKLIN FEMME DE MON FRÈRE ZOMBI CHILD 13H45 15H45 18H15 20H LES PARTICULES (D) NOUREEV BIXA TRAVESTY NEVADA 2 14H10 16H 18H 20H30 LE DAIM LOURDES LE DAIM DES ÉTRANGERS… + Débat JUILL 15H 17H30 21H YVES 4€YVES PARASITE FÊTE DU CINÉMA du DIMANCHE 30 JUIN au MERCREDI 3 JUILLET Durant ces quatre jours, tarif unique de 4 euros pour tous, à toutes les séances

15H15 17H30 19H45 21H40 MER DUMBO ZOMBI CHILD POUR LES SOLDATS… PARASITE ER 14H45 17H45 Jarmusch 19H30 21H50 1 CAMPUS FEMME DE MON FRÈRE PERMANENT VACATION FEMME DE MON FRÈRE YVES 15H30 17H40 19H15 21H15 AUDIOVISUEL LE DAIM SE TORNO BUÑUEL APRÈS... ROJO 3 14H30 18H 20H15 EUROPÉEN SO LONG MY SON NEVADA TOUCHE PAS À LA FEMME... + Débat JUILL 15H 17H15 20H YVES NOUREEV SO LONG MY SON

15H15 17H45 Jarmusch 19H45 21H30 Passion ou métier ? POUR LES SOLDATS… STRANGER… 4€BIXA TRAVESTY LE FLAMBEUR JEU 15H30 18H 19H30 21H45 Pourquoi choisir ! LE DAIM SE TORNO DOULEUR ET GLOIRE LE DAIM 15H 17H15 19H40 21H40 ROJO FEMME DE MON FRÈRE NEVADA FEMME DE MON FRÈRE 4 14H45 17H30 20H PARASITE NOUREEV L'ÉTÉ DE KIKUJIRO + Discussion JUILL 14H30 , 17H 21H YVES SO LONG MY SON YVES 14H454 Jarmusch5€ 17H15 19H30 21H50 VEN DOWN BY LAW POUR LES SOLDATS… LE FLAMBEUR BIXA TRAVESTY 15H15 17H45 20H 21H40 NOUREEV ROJO LE DAIM YVES 15H 17H40 19H45 21H45 FEMME DE MON FRÈRE BUÑUEL APRÈS... NEVADA DOULEUR ET GLOIRE 5 15H30 18H 20H30 ARETHA FRANKLIN YVES FESTIVAL DOUARNENEZ + Rencontre JUILL 14H30 , 17H30 21H PARASITE SO LONG MY SON PARASITE 15H154 5€ 17H30 19H45 21H45 Jarmusch SAM DUMBO LE FLAMBEUR POUR LES SOLDATS… MYSTERY TRAIN 14H45 17H15 19H30 21H50 NOUREEV NEVADA FEMME DE MON FRÈRE PARASITE 15H30 17H50 19H40 22H FEMME DE MON FRÈRE BUÑUEL APRÈS... ROJO LE DAIM · Cinéma et Audiovisuel 6 15H 18H 20H VARSOVIE + Renc. LE DAIM SO LONG MY SON · Son JUILL 14H30 , 18H15 21H SO LONG MY SON PARASITE YVES · Techniques Spectacle 15H154 5€ 18H15 20H30 Jarmusch · et Événementiel DIM POUR LES SOLDATS… DOULEUR ET GLOIRE NIGHT ON EARTH 15H 17H15 19H40 21H40 ROJO FEMME DE MON FRÈRE ARETHA FRANKLIN LE FLAMBEUR · Jeu Vidéo 15H30 17H30 19H30 21H45 · Animation 2D - 3D BUÑUEL APRÈS... (D) NEVADA ZOMBI CHILD BIXA TRAVESTY 7 14H45 17H 19H50 21H30 YVES NOUREEV LE DAIM PARASITE JUILL 14H30 , 18H 21H Journées Portes SO LONG MY SON PARASITE YVES Ouvertes et concours : 15H4 5€ 18H 20H30 Jarmusch LUN DUMBO ROJO DEAD MAN 14H30 17H30 19H30 21H50 8 juin & 10 juillet FEMME DE MON FRÈRE FEMALE PLEASURE FEMME DE MON FRÈRE ARETHA FRANKLIN 14H45 17H45 19H45 21H45 SE TORNO POUR LES SOLDATS… NEVADA ZOMBI CHILD 8 14H 17H15 20H15 22H NOVECENTO 1 NOVECENTO 2 LE DAIM YVES Titres RNCP JUILL 14H15 , 17H 21H NOUREEV SO LONG MY SON PARASITE Certifiés par l’État 14H454 5€ 17H15 19H15 21H30 Jarmusch MAR LE FLAMBEUR POUR LES SOLDATS… ZOMBI CHILD (D) GHOST DOG 15H15 17H40 19H30 22H NEVADA BIXA TRAVESTY (D) NOUREEV LE DAIM 3iS Bordeaux - Rue des Terres Neuves 15H 17H45 20H15 21H40 LE DAIM FEMME DE MON FRÈRE SE TORNO (D) ROJO 33130 Bègles I 05 56 51 90 30 9 14H30 18H 20H [email protected] SO LONG MY SON LOURDES (D) SO LONG MY SON 3iS.fr JUILL 15H30 , 18H15 21H YVES4 5€ PARASITE YVES UTOPIA est partenaire de la CARTE JEUNE. Pour les détenteurs de la carte, place à 4,50 euros (sauf Samedi, veille de férié, Dimanche et jour férié jusqu’à 19h)

15H30 17H45 19H45 21H45 Jarmusch MER INNA DE YARD POUR LES SOLDATS… INNA DE YARD DEAD MAN 14H45 17H15 19H30 21H30 JOEL EN PATAGONIE ROJO JOEL EN PATAGONIE PARASITE 15H15 17H40 19H40 22H ACUSADA NEVADA ACUSADA LE DAIM 10 15H 17H30 20H YVES FEMME DE MON FRÈRE SO LONG MY SON JUILL 14H30 , 18H 20H30 SO LONG MY SON NOUREEV YVES 15H4 Jarmusch5€ 17H20 19H30 21H50 JEU GHOST DOG INNA DE YARD LE FLAMBEUR INNA DE YARD 14H45 17H 19H15 21H40 JOEL EN PATAGONIE ACUSADA FEMME DE MON FRÈRE PARASITE 15H15 17H15 19H45 21H45 POUR LES SOLDATS… ROJO NEVADA ACUSADA 11 15H30 18H 20H15 DUMBO YVES NOVECENTO 1 JUILL 14H30 , 17H30 21H NOUREEV SO LONG MY SON LE DAIM 15H454 Jarmusch5€ 17H30 19H30 21H30 VEN PERMANENT VACATION INNA DE YARD POUR LES SOLDATS… LE FLAMBEUR 14H45 17H15 19H15 21H40 FEMME DE MON FRÈRE NEVADA NOUREEV YVES LE SAMOVAR 15H15 17H20 19H40 21H50 Café écolo, alterno, LE DAIM ACUSADA ROJO INNA DE YARD 12 15H30 18H 20H15 convivial et autogéré ARETHA FRANKLIN JOEL EN PATAGONIE NOVECENTO 2 Cantine vegan le JUILL 15H , 18H30 21H SO LONG MY SON DOULEUR ET GLOIRE PARASITE mardi midi – Salon 15H154 5€ 17H20 19H40 21H40 Jarmusch de thé le week-end SAM NEVADA LE FLAMBEUR INNA DE YARD STRANGER… 15H 17H15 19H45 21H50 et événements au JOEL EN PATAGONIE FEMME DE MON FRÈRE JOEL EN PATAGONIE LE DAIM 14H45 17H30 19H30 21H45 gré des envies ! ACUSADA POUR LES SOLDATS… ACUSADA ROJO 18 rue Camille Sauvageau, 13 15H30 17H45 20H15 YVES NOUREEV SO LONG MY SON Bordeaux Saint-Michel JUILL 14H30 , 18H 21H www.lesamovar.ouvaton.org SO LONG MY SON PARASITE YVES 15H154 5€ 17H30 19H40 Jarmusch 21H50 DIM DUMBO INNA DE YARD DOWN BY LAW INNA DE YARD 15H30 18H 20H 21H40 FEMME DE MON FRÈRE JOEL EN PATAGONIE LE DAIM YVES 15H 17H15 19H30 21H30 POUR LES SOLDATS… ACUSADA NEVADA ACUSADA 14 16H 18H15 20H45 JOEL EN PATAGONIE YVES ARETHA FRANKLIN JUILL 14H30 , 17H 20H30 NOUREEV SO LONG MY SON PARASITE 14H454 5€ 17H15 19H40 Jarmusch 21H50 LUN INNA DE YARD LE FLAMBEUR MYSTERY TRAIN ARETHA FRANKLIN 15H 17H30 19H30 21H45 JOEL EN PATAGONIE JOEL EN PATAGONIE ACUSADA YVES 15H15 17H45 19H45 21H40 ROJO FEMALE PLEASURE POUR LES SOLDATS… NEVADA 15 14H30 17H 20H30 NOUREEV SO LONG MY SON FEMME DE MON FRÈRE JUILL 15H30 , 18H15 21H PARASITE DOULEUR ET GLOIRE LE DAIM 15H4 5€ 17H20 Jarmusch 19H50 21H50 MAR LE FLAMBEUR (D) NIGHT ON EARTH INNA DE YARD LE DAIM 15H30 17H45 19H45 21H45 DUMBO JOEL EN PATAGONIE JOEL EN PATAGONIE FEMME DE MON FRÈRE 14H45 17H15 19H30 21H40 NEVADA (D) POUR LES SOLDATS… ROJO ACUSADA 16 15H15 17H30 20H DOULEUR ET GLOIRE NOUREEV SO LONG MY SON JUILL 14H30 , 18H15 21H SO4 LONG 5€MY SON PARASITE YVES RAPPEL: POUR LES MOINS DE 14 ANS, SEPTembre • DÉCembre TARIF UNIQUE 4,50 euros POUR TOUS LES FILMS

15H 17H30 19H45 21H45 Jarmusch MER ROJO ACUSADA POUR LES SOLDATS… DOWN BY LAW (D) 14H45 17H15 19H40 21H40 JOEL EN PATAGONIE FEMME DE MON FRÈRE JOEL EN PATAGONIE ACUSADA 15H15 17H40 19H50 21H50 ROADS YVES ROADS LE DAIM 17 14H30 17H 20H30 NOUREEV SO LONG, MY SON YULI JUILL 15H30 , 18H 21H YULI PARASITE INNA DE YARD 15H104 Jarmusch5€ 17H20 19H30 21H45 JEU MYSTERY TRAIN (D) POUR LES SOLDATS… ACUSADA ROJO 15H15 17H30 19H45 21H30 ACUSADA INNA DE YARD LE DAIM YVES 14H45 17H15 19H15 21H40 FEMME DE MON FRÈRE JOEL EN PATAGONIE NOUREEV ROADS 18 15H 17H45 20H PARASITE YULI SO LONG, MY SON JUILL 14H30 , 18H 20H30 LEE FIELDS SO LONG, MY SON DOULEUR ET GLOIRE ARETHA FRANKLIN & THE EXPRESSIONS 15H304 5€ 17H45 19H45 21H50 Jarmusch VEN DUMBO LE DAIM JOEL EN PATAGONIE NIGHT ON EARTH (D) FAKEAR ALPHA WANN 14H45 17H40 19H40 21H45 JOEL EN PATAGONIE FEMALE PLEASURE (D) INNA DE YARD ACUSADA 14H30 17H30 19H30 21H40 MAXENSS LAST TRAIN POUR LES SOLDATS… ROADS ROJO FEMME DE MON FRÈRE 19 15H15 18H 20H30 OXMO PUCCINO YVES NOUREEV YULI JUILL 15H , 17H15 21H YULI SO LONG, MY SON PARASITE LYSISTRATA ISHA 15H154 5€ 17H45 19H45 21H50 Jarmusch SHANNON WRIGHT SAM ARETHA FRANKLIN POUR LES SOLDATS… JOEL EN PATAGONIE DEAD MAN (D) 14H45 17H 19H30 21H45 ACUSADA NOUREEV YULI YVES LE PEUPLE DE L'HERBE 15H 17H15 19H40 21H40 ROADS FEMME DE MON FRÈRE ROADS INNA DE YARD 20 15H30 17H30 20H FLAMINGODS LE DAIM YULI SO LONG, MY SON JUILL 14H30 , 18H 20H45 JULIEN GRANEL SO LONG, MY SON PARASITE DOULEUR ET GLOIRE 15H4 5€ 17H20 19H20 21H40 HUBERT LENOIR DIM DUMBO POUR LES SOLDATS… FEMME DE MON FRÈRE INNA DE YARD 14H15 17H15 19H15 21H30 NOUREEV JOEL EN PATAGONIE YULI LE DAIM REQUIN CHAGRIN PÉPITE 14H45 17H 19H 21H15 JOEL EN PATAGONIE ROADS ACUSADA ROADS THE PSYCHOTIC MONKS 21 15H15 17H30 21H Jarmusch YULI SO LONG, MY SON GHOST DOG (D) JUILL 14H30 , 18H 20H45 IVAN & THE PARAZOL SO LONG, MY SON PARASITE YVES BURNING HEADS 15H4 5€ 17H20 19H45 21H45 (D) LUN ROJO ACUSADA POUR LES SOLDATS… ARETHA FRANKLIN 15H30 17H30 19H50 (D) Jarmusch 21H30 K.S.A. THÉ VANILLE INNA DE YARD FEMME DE MON FRÈRE PERMANENT VACATION PARASITE 15H15 17H15 19H40 21H50 ROADS NOUREEV YVES ACUSADA BRAIN DAMAGE 22 14H30 18H 21H NOVECENTO 1 (D) NOVECENTO 2 (D) LE DAIM INFINIT' IT IT ANITA JUILL 14H45 , 18H15 20H30 SO LONG, MY SON JOEL EN PATAGONIE YULI SHAMBALESA 15H154 5€ 17H30 19H45 Jarmusch 21H45 MAR DUMBO (D) ROJO (D) STRANGER… (D) INNA DE YARD 14H30 17H 19H15 21H30 SALAMANDER JIVE JOEL EN PATAGONIE YVES (D) ACUSADA (D) YULI 15H (D) 17H40 19H40 21H40 (D) POUR LES SOLDATS… JOEL EN PATAGONIE ROADS FEMME DE MON FRÈRE toute la prog sur www.krakatoa.org 23 14H45 18H15 20H NOUREEV (D) LE DAIM (D) SO LONG, MY SON JUILL 15H30 , 18H (D) 20H45 YULI4 5€ DOULEUR ET GLOIRE PARASITE (D) FESTES BAROQUES en Terre des Graves 05 56 31 10 66 •fr et du Sauternais 17e édition

Voitures en libre-service 24h/24 pour 1h ou +

du 24 juin au 8 juillet

Lun 24 juin, 20h30, Château Bouscaut - Ensemble vocal Sesame, Damien Sardet

Mar 25 juin, 20h30, Château de Cérons - Quatuor Ãtma

Mer 26 juin, 20h30, St Michel de Rieufret - Les Caractères, Gabriel Diaz

Mar 2 juillet, 20h30, Château Le Thil - Ensemble Hexameron, Luca Montebugnoli

Mer 3 juillet, 20h30, Château Carbonnieux - A nocte Temporis, Reinoud van Mechelen

Jeu 4 juillet, 20h30, Eglise de Léognan - Justin au vert Taylor , Le Consort

Ven 5 juillet, 18h, La Machine à Musique - Rencontre artistes- en route pour public (entrée libre)

Sam 6 juillet, 20h45, Hauts de Garonne - Waed prendre l’air ! Bouhassoun et Orpheus XXI

Lun 8 juillet, 20h30, Le Rocher de Palmer - Jordi Savall, Pedro Estevan, Driss el Maloumi, Dimitri Psonis

Dégustation de vins de Graves et Pessac Léognan Tarif : 15 à 40 € Pass 3 concerts : 60 € www.festesbaroques.com Je n’ai plus de voiture... j’ai ! 07 68 24 86 24 Vendredi 5 JUILLET à 20h30, CARTE Samedi 6 JUILLET à 15h, BLANCHE AU FESTIVAL DE DOUARNENEZ PROJECTION-RENCONTRE autour du film Projection du film algérien FRAGMENTS NOUS N'IRONS PLUS À VARSOVIE organisée DE RÊVES précédé de deux courts mé- par l'Union Juive Française pour la Paix. trages bretons : DANSE POUSSIN et RÊVE Projection du film suivie d'une rencontre GÉOMÉTRIQUE. Présentation et débat avec avec son réalisateur, Gérard Alle. Gérard Alle, auteur, réalisateur, membre de Tarif unique 4,50 euros – Prévente des places l'équipe du Festival de Douarnenez. Prévente au cinéma à partir du Mardi 25 Juin. des places au cinéma à partir du Mardi 25 Juin. NOUS N'IRONS FRAGMENTS PLUS À VARSOVIE Film documentaire de Gérard ALLE et Sylvain BOUTTET France 2017 1h07 DE RÊVES Conseiller historique : Emmanuel Droit. Musique de Film documentaire de Bahïa BENCHEIKH-EL-FEGOUN Georges Metanomski, le personnage principal du film Algérie 2017 1h15 VOSTF Certaines destinées ont été traversées par l’histoire euro- Le film propose un croisement d’entretiens avec des acteurs péenne. Celle de Zbigniev Metanomski, dit Georges, en fait de la société civile algérienne et d'images d’archives ayant partie. Survivant de l’insurrection du ghetto de Varsovie et an- circulé sur les réseaux sociaux autour des mouvements de cien collaborateur d’Einstein, il a trouvé refuge en Bretagne, contestation depuis 2011. Témoignages exclusifs, paroles avec Mitoune, son épouse, et de nombreux animaux sauvés directes et fortes expriment un puissant désir de liberté, de de la barbarie, eux aussi. Il prend le temps de raconter sa vie dialogue et de paix. Pour une meilleure connaissance du romanesque aux réalisateurs Gérard Alle et Sylvain Bouttet. mouvement social en Algérie, de sa nature et de son fonction- Il fouille dans ses souvenirs, réfléchit sans cesse, élabore une nement, au-delà du cliché de casseurs qu’on voudrait bien mise en abîme de sa propre vie et du xxe siècle pour mieux coller aux manifestants. nous parler d'aujourd'hui et des petits faits de tous les jours La projection de Fragments de rêves aux Rencontres cinéma- qui préfigurent la barbarie ou permettent de la repousser. tographiques de Bejaïa, en septembre 2018, a été interdite Un parcours incroyable, rythmé par son audace, dicté par ses par le ministère de la Culture algérien, sous le prétexte que idées. Une visite organisée, une dérive plutôt, qui met à mal « le film fait la promotion de certains activistes sur internet, bien des croyances et des préjugés sur nos vies. Mais aussi condamnés par la justice ». une réflexion sur le pouvoir de la conscience individuelle, et Malgé la censure, la réalisatrice a pu finalement montrer son sur cette force intrinsèque de l’humain : sa capacité à croire film au public algérien au printemps 2019. en l’avenir. Avec en plus l'humour et le sourire de deux amoureux intem- porels…

En première partie : DANSE POUSSIN (Clémence DIRMEIKIS France 2016 13 mn) Louise, huit ans, et sa jeune mère Marianne sont d’habitude inséparables. Mais lors d’un fest-noz, la danse et un dan- seur particulièrement troublant les éloignent. Louise se sent perdue… Le film distille une atmosphère fantastique faite de mots mystérieux chuchotés en breton, de frémissements du vent dans les arbres… LE RÊVE GÉOMÉTRIQUE (Virginie BARRÉ France 2017 13 mn) Une enfant s’endort sur la plage. Elle rêve qu’elle vole au des- sus de l'eau… Surviennent d’autres personnages portant de larges rayures de couleurs. Sur la plage, ils activent tous des formes géométriques colorées. La chorégraphie fait naitre une succession de tableaux graphiques qui s’assemblent pour redessiner les contours du paysage. Sidney Lumet, on y pense en effet, ainsi ses propres intérêts. On imagine aisé- qu'à Costa-Gavras. Cet environnement ment une grande partie de la population visuel renforce grandement la véraci- se comporter de cette manière alors que té du propos et immerge le spectateur le pays est en train de sombrer dans la dans une intrigue et une atmosphère à la dictature. croisée des genres. Un film troublant qui joue avec nos nerfs et nous questionne À la fois polar noir et récit historique, ROJO sur la lâcheté humaine. le film bascule par moment dans l'hu- Écrit et réalisé par Benjamin NAISHTAT Claudio, avocat réputé et notable local, mour, en particulier dans les dialogues, Argentine/Brésil/France mène une existence confortable, accep- et permet de faire baisser la tension per- 2018 1h50 VOSTF tant de fermer les yeux sur les pratiques manente qui pèse sur les épaules de avec Dario Grandinetti, Andrea Frigerio, du nouveau régime en place. Alors qu'il Claudio. Cette menace est d'ailleurs re- Alfredo Castro, Laura Grandinetti, Diego attend sa femme au restaurant, il est marquablement interprétée à l'écran par Cremonesi… violemment pris à parti par un inconnu. Alfredo Castro, l'acteur fétiche de Pablo Claudio humilie publiquement l'homme Larrain, qui joue un détective chilien plus Festival de San Sebastian 2018 : et finit de dîner tranquillement avec qu'inquiétant. À chacune de ses appa- Meilleur réalisateur, Meilleur acteur, sa compagne. Plus tard dans la soi- ritions, le climat devient anxiogène et Meilleure photographie rée, les deux hommes se recroisent et laisse planer un danger imminent. cette fois-ci, l’altercation vire au drame. Pour la photographie, l'utilisation de Rojo – découvert lors du Fifib 2018 – Claudio va faire en sorte d’étouffer l’af- couleurs à dominantes verte, ocre et prend place en Argentine en 1975 et re- faire en jouant de sa position, sans se rouge confère au film une patine seven- vient sur une période particulièrement douter que cette décision va l’entraîner ties saisissante. À l'instar de son éton- sombre du pays, lorsque la dictature dans une spirale sans fin. nant premier film, Historia del miedo militaire est en train de s'installer. Pour (montré chez nous en 2014), on sent faire revivre à l'écran ce moment char- Claudio s'accommode du régime en que la bande sonore a été travaillé avec nière, Benjamin Naishtat a apporté un place et ferme les yeux sur ses pra- minutie. On retrouve également ce souci soin tout particulier à l'ambiance du film, tiques liberticides, cela pose claire- du détail dans les recherches effectuées travaillant l'image et le son à la manière ment une question morale au specta- sur les décors et les costumes, qui sont des grands thrillers politiques des an- teur. Comment réagirions nous si nous eux aussi plus que convaincants. Il faut nées 70 : le jeune réalisateur revendique étions dans sa situation ? Entre cynisme avouer que le résultat final est assez im- l'influence de Francis Coppola et de et lâcheté, Claudio défend avant tout pressionnant. ACUSADA

Écrit et réalisé par Gonzalo TOBAL que Dolores semble incarner n’est plus, comprendre, ni à se justifier ou à se dé- Argentine 2018 1h48 VOSTF elle navigue désormais à vue dans une fendre. Peut-être parce qu’en son for in- avec Lali Espósito, Gael García Bernal, vie dénuée de spontanéité et d’insou- térieur elle se voit coupable, pas exacte- Leonardo Sbaraglia, Daniel Fanego… ciance, un avenir devenu impossible à ment comme certains le pensent, mais rêver. coupable d’avoir trop guinché, trop ai- Avec ses lèvres pulpeuses, son look de mé la vie, coupable de ne pas avoir été prima donna contemporaine, Dolores Si elle est sous le feu des projecteurs, à la hauteur pour certaines choses, pour Drier aurait tous les atouts pour partici- c’est loin d’être pour ses talents de mo- son amie décédée, d’avoir été en colère per à des reality shows. Elle a l’âge de diste, comme elle l’aurait espéré, ni pour contre elle, suite à une vidéo postée sur ces scènes ouvertes censées faire ex- son joli minois. La réalité est plus sordide les réseaux sociaux et qui aura fait bien ploser de nouveaux talents. C’est ainsi : tous les médias lui collent aux basques des ravages. qu’on la découvre, dans le cosy pavil- car elle est suspectée d’avoir assassiné, lon familial lumineux, entourée par des lors d’une morbide surprise partie. Qui ? Tandis que chacun spécule sur les mo- parents soudés et par toute une équipe Comment ? On découvrira cela progres- biles présumés de Dolores Dreir ou sur de tournage affairée. On la dorlote, on sivement, comme si la vérité peinait à se ses chances de s’en sortir, elle savoure la maquille pour qu’elle paraisse natu- frayer un chemin dans tout le brouhaha chaque instant de répit. Un coup c’est relle, sage Lolita innocente, prête pour ambiant, comme si elle n’avait par ail- cette amie fidèle qui la distrait en lui par- un shoot de plus, une interview de plus. leurs plus guère d’importance. lant des fesses des garçons, un autre La mécanique parait routinière et bien Alors Dolores se contente de reproduire c’est son petit frère à l’amour incondi- huilée. Seul son sourire timide, comme chaque mot, chaque attitude que l’avo- tionnel qui lui arrache un rire. Pendant forcé, trahit cette part d’elle même cat et ses experts en communication, ce temps, le duel acharné que se livrent qu’elle cherche à cacher. Derrière la fa- grassement payés, lui imposent désor- les adultes par voie d’articles assassins çade de circonstance, on décèle une mais. Apprêtée pour n’avoir à l’écran ne faiblit jamais. La midinette n’est plus étrange tristesse désabusée, de l’effroi aucun défaut qui dépasse, dressée pour que le pantin d’une spirale infernale qui peut-être également. La bande son fait cacher son intranquillité et que chaque scellera son destin. Il ne manquera bien- du hors sujet et procure une impression trémolo de sa voix ne dégage que des tôt plus qu’un verdict officiel, alors que irréelle, comme si tout cela n’était qu’un accents de sincérité. Qu’elle soit ou l’opinion publique et surtout la mère de mauvais cauchemar, un mensonge gé- non innocente, la donzelle suit hébé- Camila, la victime, semblent l’avoir déjà néral orchestré de toutes pièces. Ici tout tée le mouvement, les conseils qu’on condamnée, avant même qu’aie eu lieu n’est que paraître. La jeunesse dorée lui assène, ne cherchant même plus à le procès… JIM JARMUSCH « Elles sont à nous ces rues qu’il a dessinées de sa caméra. , RÉTROSPECTIVE EN SEPT FILMS (les sept premiers) On y habite. On y a établi une république enfin vivable, une république de la survie. Il n’y pas de raison que les films ne soient pas des refuges, ou des pays, ou des lieux à squatter. J’adore habiter chez Jarmusch quand j’en ai marre d’ici. » Philippe Azoury in Jim Jarmusch, une autre allure (ed. Capricci)

PERMANENT

ÉcritVACATION et réalisé par Jim JARMUSCH USA 1980 1h15 VOSTF Couleur avec Chris Parker, Leila Gastil, John Lurie, Sara Driver… Bien avant Stranger than paradise, qui nous l'a fait découvrir presque cinq ans plus tard, les premiers pas du tout jeune Jarmusch. Deux jours et demi dans la vie d'Aloy- sious Parker, dit Allie, jeune vagabond à la dérive dans un New York délabré, ren- contrant d'autres personnes qui, comme lui, vivent aux frontières d'un monde qu'ils ne savent comment habiter. Une ballade entre rock et punk, en état DOWN BY LAW suspendu de « vacance permanente », qui exprime au plus près la soif poétique Willie, un émigré hongrois, mène aux tant, ses préjugés à l'égard de sa jeune d'une génération qui se démarquait des Etats-Unis une existence marginale de parente s'atténuent. militants seventies. flambeur, autour des tapis verts des ca- Willie, Eva et Eddie trouvent alors refuge sinos ou sur les champs de course. dans un motel de Floride… Obsédé par le souci de refouler ses ori- « Stranger than paradise est un grand film gines étrangères, il se pose devant Eddie, déambulatoire, à l'image du chassé-croi- son compagnon de jeu, en Américain de sé est/ouest d'Eva et Willie, à l'image aus- STRANGER longue date. si des superbes travellings qui le ponc- Lorsque sa tante Lotte lui demande d'hé- tuent. » (H. le Roux, Cahiers du cinéma) berger, pour quelques jours, sa cousine ÉcritTHAN et réalisé PARADISEpar Jim JARMUSCH Eva, une jeune fille de 16 ans fraîchement USA 1984 1h29 VOSTF Noir & Blanc arrivée de Hongrie, Willie commence par avec John Lurie, Eszter Balint, se rebiffer devant le rappel trop évident Richard Edson, Cecilia Stark… de son passé récent. Peu à peu, pour- ÉcritDOWN et réalisé parBY Jim JARMUSCH LAW USA 1986 1h47 VOSTF Noir & Blanc avec Tom Waits, John Lurie, Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Ellen Barkin…

Louisiane. Jack, un maquereau pas très doué des nageoires, doit rencontrer une nouvelle « gagneuse » mais tombe sur une mineure… et quelques flics. Pêché, le poisson se retrouve en prison… Zack, un disc-jockey plutôt rouillé du pick-up, doit gagner mille dollars en convoyant une auto. Pas de pot : dans le coffre, la police découvre un cadavre. Piégé, l'oi- seau se retrouve… dans la même cellule que Jack. Arrive un troisième colocataire, Roberto, italien, expansif, illuminé… Le film de Jim Jarmusch tintinnabule comme une nursery rhyme, comptine hyp- notique, vagabonde et un brin amère. La série noire se transforme en conte de fée dérisoire, drolatique, baigné de blues, ryth- mé par la voix râpeuse de Tom Waits. Down STRANGER THAN PARADISE by law est magique… (C. Mury, Télérama) JIM JARMUSCH, RÉTROSPECTIVE EN SEPT FILMS (les sept premiers)

ÉcritMYSTERY et réalisé par Jim JARMUSCHTRAIN USA / Japon 1989 1h50 VOSTF avec Masatoshi Nagase, Yûki Kudô, Screamin'Jay Hawkins, Nicoletta Braschi, Jœ Strummer, Steve Buscemi… Pour son quatrième film, Jarmusch dé- couvre la couleur. Pour le reste, il demeure en terrain familier : le rock, le blues, et des strangers, paumés et poétiques, confron- tés au mythe américain. Un couple d'ados japonais dingues du King, une Italienne friquée en transit et un Anglais givré, en cavale avec des potes, passent la même nuit dans le même hôtel de Memphis, Tennessee. Le temps d'un mystérieux coup de feu, ils seront unis par le son. Dans des rues désertes, sous des néons GHOST DOG et des cafétérias empruntés aux toiles d'Edward Hopper, leurs trois trips musi- ture Victoria, une élégante directrice de voyage initiatique jusqu'aux rives de la caux et désenchantés forment les wa- casting. À New York, Helmut, un Berlinois mort, filmé dans un noir et blanc magni- gons séparés d'un même train. L'insolite de l’Est fraîchement immigré cède à Yoyo, fique. Echappée belle vers un cinéma de attend toujours au tournant des travel- son client brooklynien, le volant de son rêve, libéré des contraintes routinières, lings gorgés de couleurs du directeur de taxi et découvre à travers les yeux de ce des habituelles pesanteurs. Balade aé- la photo Robby Muller, et les légendes dernier les secrets de sa ville d’adoption. rienne et cocasse qui ravira les aventu- sont du voyage. Joe Strummer, le chan- À Paris, un chauffeur de taxi ivoirien se riers de l'innocence perdue. teur de The Clash, trouve du blues dans laisse littéralement éblouir par la beauté Nous sommes donc dans l'univers du un juke-box. Screamin' Jay Hawkins se de la femme aveugle qu’il a pour passa- western, et c'est l'histoire d'un comp- tait, réceptionniste d'hôtel flegmatique, gère. À Rome, un prêtre emprunte le taxi table, un pied-tendre de la côte est débar- Monsieur Loyal, gardien du temple du d’un chauffeur excentrique et reçoit bien qué quasi par mégarde dans une ville de la rock… (G. Odicino, Télérama) malgré lui ses confessions sordides Frontière. Première bizarrerie, il s'appelle concernant son étrange sexualité. À William Blake, comme le célèbre poète Helsinski, trois travailleurs ivres morts disparu, il s'en faudrait de peu pour qu'on s’apitoient sur leur sort avant de décou- parle de réincarnation… William Blake tue vrir dépités l’histoire encore plus dépri- un homme un peu par hasard, et devient ÉcritNIGHT et réalisé par ON Jim JARMUSCHEARTH mante de Mika, leur chauffeur… la proie d'une escouade de chasseurs de USA / Europe 1991 2h09 VOSTF Couleur prime, lancés à ses trousses par nul autre avec Winona Ryder, Gena Rowlands, que… Robert Mitchum himself, figure tu- Giancarlo Esposito, Armin Mueller- télaire qui vient faire un tour à l'écran, le Stahl, Isaac de Bankolé, Béatrice Dalle, temps de déclencher le récit. Roberto Benigni, Matti Pellonpää… ÉcritDEAD et réalisé parMAN Jim JARMUSCH USA 1995 2h05 VOSTF Noir & Blanc Simultanément, dans cinq mégalopoles avec Johnny Depp, Gary Farmer, Lance différentes, cinq chauffeurs de taxis ef- Henriksen, Gabriel Byrne, John Hurt, fectuent leur ronde de nuit. Alfred Molina, Robert Mitchum… ÉcritGHOST et réalisé par JimDOG JARMUSCH À Los Angeles, Corky une jeune fille à la USA 1998 1h56 VOSTF Couleur beauté androgyne, accueille dans sa voi- Western insolite, poétique et burlesque, avec Forest Whitaker, John Tormey, Cliff Gorman, Henry Silva…

C'est un polar où les pigeons voyageurs sont les témoins du sang qui gicle… C'est la voie des guerriers Samouraï guidant les pas d'un tueur à gages… C'est le moi- neau qui vient se poser au beau milieu du viseur d'un fusil à lunettes… Ghost dog, dès les premières images rythmées par un rap tranquille, c'est sur- tout lui : un grand black killer profession- nel, icône fantomatique à lui tout seul des minorités peuplant ce bas monde, les Noirs et les Indiens, et puis les derniers ours bruns… Ghost dog semble depuis longtemps être ailleurs que dans ce monde. Il habite au dessus de la ville, loin des hommes : dans une cabane, sur le toit d'un immeuble abandonné qui abrite une immense vo- lière à pigeons. Il ne descend de son aire que pour effectuer, avec une efficacité ra- DEAD MAN dicale, ses missions mortelles…

LA FEMME DE MON FRÈRE

Écrit et réalisé par Monia CHOKRI té finalement handicapante à bien des obliger Sophia à se prendre en main. Québec 2019 1h57 égards. Dans une scène hilarante, on as- On se laisse embarquer par l'ironie et avec Anne-Elisabeth Bossé, Patrick siste au pugilat des membres de son ju- le cynisme intarissable de Sophia, qui Hivon, Sasson Gabai, Evelyne Brochu, ry universitaire qui règlent leurs comptes fournit l'occasion de dialogues hilarants Niels Schneider… au dessus de sa tête alors qu'elle tente et d'un regard finalement tendre et amu- de soumettre sa thèse dont le thème sé sur les déboires de la jolie trente- Avec un peu de chance, vous allez (les continuateurs de Gramsci, philo- naire, notamment dans une formidable comme moi être à la fois irrésistiblement sophe marxiste italien incontournable scène de famille qui tourne au cauche- séduit et exaspéré par Sophia, l'héroïne mais oublié de l'immense majorité de la mar, avec des parents bien plus barrés hors normes – et présente dans tous les population) a peu de chances de l'aider et atypiques que ne sont les enfants, ou plans ou presque – de cette délicieuse à s'intégrer à notre monde ultralibéral. encore dans celle où Sophia va rencon- comédie de mœurs urbaine et très ca- Dans l'attente d'une hypothétique chaire trer contre toute attente, elle qui est per- nadienne, qui n'est pourtant pas sans d'université qu'elle se fera chiper par la suadée qu'il faut surtout ne pas enfanter rappeler la verve des films de Justine fille de son directeur de thèse, Sophia dans ce monde insupportable, UN sage Triet (Victoria et Sibyl avec Virginie Efira). vivote d'un petit job dans une galerie, femme, un de ces rares hommes qui a Cette pétillante trentenaire québécoise, qu'elle accomplit avec la plus mauvaise choisi de vouer sa vie à la maternité. universitaire au visage aquilin et à la lo- volonté, et squatte chez son frère Karim, gorrhée inextinguible, est ce qu'on pour- un garçon séduisant et sociable, son On comprend assez vite que le cynisme rait appeler une « attachiante », tant on total opposé mais dont elle est insépa- et le nihilisme de Sophia sont des ar- ne sait jamais si on a envie de lui mettre rable, jusqu'à ce que, dixit Karim, « elle mures, qui la protègent d'une hyper- des baffes ou de sourire de l'incorrigible trouve un sens à sa vie ». sensibilité à la vie, et le film s'avère un et permanente verve acide avec laquelle La vie sentimentale de la fratrie n'est splendide regard sur la famille et l'amour elle aborde tout ce qu'elle approche. par ailleurs pas franchement marquée fraternel. Le récit est mené tambour bat- par la stabilité, jusqu'au jour où Karim tant, emballé par le jeu irrésistible de Sophia, sur-diplômée, probablement tombe sous le charme de la gynéco- l'hilarante autant que touchante Anne- trop intelligente et lucide pour un monde logue venant d'avorter sa sœur (comme Elisabeth Bossé, découverte chez Xavier qui n'en demande pas tant, est juste une le dit Sophia : « quel homme a le culot Dolan, tout comme Mona Chokri d'ail- géniale inadaptée sociale, à une époque de draguer le médecin qui a avorté sa leurs, comédienne qui signe ici un pre- où la pensée est devenue une activi- sœur ? »). Un bouleversement qui va mier film bourré d'envie et d'énergie. LES CREVETTES PAILLETÉES

Écrit et réalisé par Cédric LE GALLO Mathias Le Goof est un bourrin, un mec déstabilisé. Lui qui semblait croire au et Maxime GOVARE qui se la pète avec arrogance, un cham- départ qu'il n'y avait pas pire épreuve France 2019 1h40 pion de natation qui se croit tout permis, que d'être exclu du championnat, finira avec Nicolas Gob, Alban Lenoir, un obsédé de la gagne qui dérape un peu à peu par admettre qu'il peut y avoir Michaël Abiteboul, David Baiot… jour devant un micro et dans un mouve- pire comme souffrance sans pour autant ment d'humeur lâche une grosse vanne qu'on en fasse tout un flan. « Tout est bon, dans les crevettes pail- homophobe. Le genre qu'en des temps S'en suivra un périple en bus jusqu'en letées même la tête… » écrit Nathalie pas si lointains personne n'aurait relevé. Croatie, road-movie improbable qui Simon dans le Figaro et raconte que Mais voilà, dans le foot-ball, le rug- évoque Priscilla folle du désert, « parfois les frères Dardenne, comme Alexandra by, les vestiaires des piscines… ça ne trash, un peu kitsch » et où chacun peu à Lamy ont adoré ce film d'ailleurs pri- passe plus et l'homophobie, comme les peu se révèle, avec ses différences, ses mé au festival de films de comédie de autres formes de racismes, de sexisme histoires perso plus ou moins lourdes l'Alpe Duez… comme pour montrer provoque désormais des réactions, des à porter, jusqu'à ce que la compétition qu'il n'est pas évident d'assumer son sanctions, des condamnations. Sa péni- commence… enthousiasme pour un film qui met les tence à lui, ce sera l'exclusion provisoire pieds dans le plats des préjugés en tout de la compète et, pour qu'il comprenne Pour que ce film-là soit réussi, il fallait genre et qu'il est besoin de se trouver bien de quoi il cause, la ligue de natation une bonne dose de sincérité profonde, des cautions. Et c'est vrai que sur le su- le colle à entraîner une équipe de water d'amour des gens qui sont au cœur de jet on pouvait redouter le pire… Mais polo pour les Gay Games… l'histoire, se sentir en phase avec une ces crevettes-là sont bien loin des cari- culture de la différence : qu'un des ré- catures lourdes et vulgaires de certaines Les Gay Games ? « C'est comme les J.O. alisateurs fasse partie d'une équipe si- plaisanteries de fin de repas trop arro- Mais en moins chiant et avec de beaux milaire à celle du scénario, que les ac- sé. Si l'humour domine, si les réparties mecs » minaude une des crevettes qui teurs choisis fassent connaissance en fusent dans une auto-dérision provoca- l'accueillent. Pas entraîné à l'humour, s'immergeant dans le film… tout cela a trice, le film transpire d'une vraie ten- notre champion reste imperturbable de- contribué sans doute à rendre crédible dresse pour une brochette de person- vant les saillies qui fusent à tout moment, l'ensemble. Le but des Gay Games, dit nages dont on perçoit les fêlures derrière l'autodérision chronique qui n'épargne un des personnages, c'est « montrer la niaque affichée et qui nous attachent rien dans cette bande avec qui il s'ap- qu'on est solidaires et qu'on existe ». pour de bon au fil du film. En plus, il y a prête à cohabiter jusqu'au championnat. C'est le talent des Crevettes pailletées la musique, les chansons, le spectacle, Sa gamine, qui assiste parfois aux en- de dire les choses parfois crûment mais la flamboyante Pythie de la fin qui du traînements, s'entiche vite de ces joyeux avec suffisamment de finesse et de haut du plongeoir annonce la couleur et déconnants, les enfants ne naissent pas bienveillance pour qu'on sorte heureux commente… jusqu'au final, plein d'émo- avec des préjugés : ils poussent après, d'un film plus profond qu'on aurait pu le tion… c'est culturel. Mathias n'en est que plus penser au premier coup d'œil… LE JEUNE AHMED Écrit et réalisé par Jean-Pierre et Luc DARDENNE Belgique 2019 1h24 avec Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou, Victoria Bluck, Claire Bodson, Othmane Moumen…

FESTIVAL DE CANNES 2019 : PRIX DE LA MISE EN SCÈNE Le jeune Ahmed, 13 ans, la caméra puissante et discrète ne le lâche pas un instant. Elle se tient à l’affut de ses moindres soupirs, plus criants que des mots. Elle ne loupe aucun souffle des personnages, nous laisse à peine le temps de reprendre le nôtre. Ce n’est pas tant l’action qui est mise en scène ici, mais bel et bien l’impuissance des adultes qui gravitent au- tour de ce jeune Ahmed à l’âme impénétrable. C'est pourtant un gentil garçon. Il transpire la bonne volonté. Poli, il s’applique à être celui qu’on lui demande d’être, même trop. Car la voix prépondérante dans sa tête n’est plus celle de cette enseignante remarquable qui ne s’économise pas THE DEAD pour élever les mômes du quartier au dessus de leur condi- tion sociale. Ni celle de cette mère imparfaite mais prête à tout pour ses enfants. Ni celle des copains, jugés insuffisam- ment pieux. La voix prépondérante ne sera même plus celle de l’imam intégriste qu'Ahmed s'était mis à suivre aveuglé- ment. Tous seront dépassés par cet élève, ce fils, ce disciple. DON’T DIE La voix prépondérante ne sera bientôt plus que celle de Dieu Écrit et réalisé par Jim JARMUSCH lui-même, ou plutôt celle d’un Coran revisité pour pousser à USA 2019 1h45 VOSTF la haine plutôt qu’à l’amour. Quand on a treize ans, on a des avec Bill Murray, Adam Driver, Selena Gomez, Chloë certitudes, refuges illusoires. Quand on a treize ans, on ne Sevigny, Tilda Swinton, Carol Kane, Steve Buscemi, mesure pas toutes les conséquences de ses mots et de ses Tom Waits, Iggy Pop, Danny Glover, RZA… actes. On connait peu la fragilité de l’existence ou on ne veut pas la voir, car elle fait peur. Il semble bien que ce soit la fin de l'espèce humaine, submer- gée par la vague des morts-vivants, réveillés par une nouvelle S’il nous exaspère, s'il nous effraie, jamais on ne parvien- catastrophe écologique. Par bonheur, l’apocalypse selon dra à détester Ahmed. C’est toute la force du cinéma des Jim Jarmusch est cool, aussi cool que l’interprète du dernier Dardenne, toute la force de ce film qui nous laisse avec la défenseur de l’humanité, Bill Murray… Ce détachement fait vision indélébile d’un gosse mal dégauchi qui fait ses ablu- d’ironie, d’élégance et d’esprit du moment est une constante tions, de ses gestes répétitifs, de sa fragilité adolescente, de de l’œuvre de Jarmusch. Il sert parfois à rendre tolérable l’in- sa démarche mal assurée, de ses pieds introvertis, rentrés en supportable, parfois à mettre en scène les paroxysmes sans dedans comme s'ils ne pouvaient aller vers le monde, s'ou- qu’ils sortent du cadre… vrir à lui… Ici les zombies ne sont pas le produit d’une infestation virale ou d’un rite surnaturel. Pour assouvir sa soif d’énergie, l’hu- manité a laissé pratiquer le « fracking polaire », désaxant la planète, remplaçant le jour par la nuit et réveillant les morts. Lorsque ceux-ci surgissent de leurs tombes – de la manière la plus classique, en grattant la terre jusqu’à ce qu’une main émerge –, ils sont à la fois nonchalants et méthodiques, at- tachés à l’une de leurs manies terrestres (téléphone por- table, musique…) et résolus à dévorer tous les vivants qu’ils croisent. Le premier d’entre eux a les traits tout à fait recon- naissables d’Iggy Pop, et répète à l’infini le mot « coffee »… Face à eux, Jarmusch a imaginé une petite ville qui ressemble presque à celle que vient de filmer Frederick Wiseman dans Monrovia, Indiana. Un fermier qui arbore une casquette « Make America White Again » (Steve Buscemi) cohabite avec une étrange directrice de funérarium (Tilda Swinton). La supé- rette que dirige Hank Thompson (Danny Glover) est aussi un sanctuaire de la pop culture qui propose comics et enregis- trements rares. On est à la frontière entre la Pennsylvanie et l’Ohio et c’est de cet Etat qu’arrive un trio post-adolescent emmené par une jeune fille aussi belle que sage (Selena Gomez), représentants d’une jeunesse qui voudrait échapper à la catastrophe que leur ont préparée les générations précé- dentes… (T. Sotinel, Le Monde)

Dans le cadre du WEEK-END D'ART CONTEMPORAIN (WAC#2) Du 4 au 7 Juillet – Soirée de lancement le 4 www.bordeauxartcontemporain.com QUATRE PROJECTIONS DU FILM SE TORNO en partenariat avec MC2a SE TORNO (SI JE REVIENS) ERNEST PIGNON-ERNEST Lundi 24 JUIN à 20h30, PROJECTION de ET LA FIGURE DE PASOLINI LA PLAGE D'ESMERALDAS suivie d'une Collectif SIKOZEL rencontre avec le réalisateur Patrice Italie 2016 1h VOSTF RAYNAL et le producteur Fabrice MARACHE C’est un visage qui nous hante. Un regard, dit un passant, à Rome, tellement profond qu’il te suit partout. Un homme de- Tarif unique : 4,50 euros – Prévente des places bout, les pieds bien ancrés au sol. Il porte dans ses bras son propre corps sans vie aux allures christiques, que des jeunes au cinéma à partir du Vendredi 14 Juin. de la cité de Gomorra prennent d’ailleurs dans un premier temps pour Jésus. « C’est un poète très important » leur ré- pond Davide, le guide qui suit de près la naissance de cette ombre sur les murs de sa ville. « Une nuit ils l’ont emmené sur une plage et l’ont tué à coups de pierre », leur dit-il en leur tendant le recueil Poésie en forme de rose. Les ragazzi s’ar- LA PLAGE rêtent, lisent, se recueillent sur cette image, ce visage qu’ils ne connaissaient pas encore la veille. Qu’ils croyaient ne pas D’ESMERALDAS connaître. Film documentaire de Patrice RAYNAL France 2019 58 mn VOSTF Produit par l’Atelier Documentaire Soutenu par La Région Nouvelle-Aquitaine. Dans l'Equateur d'aujourd'hui, la population noire issue de l'esclavage subit toujours une forte discrimination sociale. Pourtant certains membres de la communauté s'attachent à valoriser leur culture spécifique et transmettre la mémoire re- belle de leurs ancêtres qui ont toujours lutté pour la liberté. À peine arrivé à Esmeraldas, en Équateur, Patrice Raynal se trouve submergé par le tumulte d’un carnaval. La musique et la danse, phénomènes plus équivoques qu’il n’y paraît, servi- ront de fil conducteur à son récit à la première personne. Car si elles apparaissent au premier abord comme la fière reven- dication d’un héritage africain, la reconnaissance de surface dont bénéficient ces pratiques artistiques permet finalement de mieux ignorer la situation des Afro-descendants. La Plage d’Esmeraldas entreprend de remédier à cette invisi- bilisation, de participer à la contre-histoire de l’Équateur éta- blie au fil des ans par Juan García, protagoniste central du Qu’avons-nous fait de la mort de Pasolini ? Quarante ans film. Les seuls Afro-descendants représentés dans les ma- après son assassinat, Ernest Pignon-Ernest entreprend un nuels scolaires locaux sont associés à un marimba et un bal- voyage en Italie pour poser cette question sur les lieux de la lon de foot. Patrice Raynal, lui, met en lumière une série de fi- vie, de l’œuvre et de la mort du poète. À Rome, Ostie, Matera gures ayant lutté contre l’oppression. L’assassinat en 1999 du et Naples, l’artiste interpelle les habitants et les passants en député Jaime Hurtado, premier Noir à occuper un tel poste, collant sur les murs sa piéta laïque. Se torno suit le parcours vient réveiller la mémoire de combattants historiques, tels ces existentiel de cette image, de sa genèse à son insertion dans 23 esclaves qui, en 1553, s’emparèrent des armes de leurs la réalité des villes italiennes. maîtres pour fonder la République des Zambos. Au fil de son En cela, le film, magnifique hommage au poète cinéaste dis- parcours, de villages isolés en bidonvilles péri-urbains, le ci- paru, interroge la permanence de la pensée de Pasolini dans néaste rencontre moins la continuation de la résistance que la l’imaginaire collectif et témoigne du déchirement qu’il suscite persistance de l’oppression. La violence semble aujourd’hui encore aujourd’hui. Entre fascination et refus chez les per- plus insidieuse : elle est toujours physique, mais surtout poli- sonnes rencontrées, l’image de Pasolini apparaît comme une tique, économique, géographique, environnementale. sentinelle, un appel à la lucidité et à l’engagement dans nos (O. Cooper-Hadjan – Cinéma du réel) sociétés. SOIRÉE-DÉBAT Mardi 2 JUILLET à 20h30 dans le cadre de l'Université d'été pluridisciplinaire et interna- tionale sur le thème : Travail et migrations internationales. Organisée par le Centre de recherche en droit comparé du travail et de la sécurité sociale de l'Université de Bordeaux (COMPTRASEC) et ses partenaires utravail2019.sciencesconf.org Projection de DES ÉTRANGERS DANS LA VILLE suivie d'un débat avec Marcel Trillat, le réalisateur du film,Marion Blondel, juge à la Cour nationale du droit d'asile, Haoussetou Traoré et Baptiste Delmas, Doctorants Comptrasec. Engrée gratuite – Retirez vos places au cinéma à partir du Samedi 22 Juin. DES ÉTRANGERS DANS LA VILLE

Film documentaire de Marcel TRILLAT les paroles des officiels, adeptes de la France 2014 1h10 langue de bois, il dessine une géographie politique de l’immigration. Il montre aus- En 1969, Marcel Trillat réalisait Étranges si que la lutte peut payer : après des an- étrangers. Plus de quarante ans après, il nées de combat, certains arrivent à être reprend la caméra et retourne à la ren- régularisés. Tout n’est pas totalement dé- contre des étranges étrangers de main- sespéré, grâce en particulier au soutien tenant. Avec la volonté de poser une sans relâche de quelques militants. simple question : ces étrangers dans la « Nous avons filmé ces hommes et ces ville, toujours aussi indispensables, sont- femmes venus de tous les horizons ils accueillis plus dignement aujourd'hui de la planète, dans tous les lieux où se qu'hier par la société française ? heurte leur espérance d’une vie meil- Pour comprendre comment vivent ces leure et où se joue leur avenir : zones étrangers venus de tous les horizons, d’attentes dans les aéroports, centres toujours sous la menace d’une expulsion, de rétention, préfectures, Office Français Marcel Trillat a accompagné quelques de Protection des Réfugiés et Apatrides, unes et quelques uns de ces rescapé(e) Cour Nationale du Droit d’Asile, Office s de toutes les misères du monde, dans Français de l’Immigration et de l’Intégra- Mettez votre PUB tous les lieux où leur espoir d’une vie tion. Leur unique objectif, obtenir à tout meilleure est mis à la rude épreuve des prix un petit rectangle de plastique bleu dans la gazette réglementations administratives. À tra- et rose, la carte de séjour, leur visa pour 05 56 52 00 15 vers les entretiens, les lieux d’accueil et une vie normale. » Marcel Trillat DOULEUR ET GLOIRE

Écrit et réalisé par Pedro ALMODOVAR niotique d’une piscine, les yeux fer- mier amant de Salvador tombant par ha- Espagne 2019 1h53 VOSTF més, Salvador se rappelle un des plus sard sur sa pièce de théâtre disant tout avec Antonio Banderas, Asier Etxeandia, beaux moments qu’il ait vécus : sa mère de son remord face à leur rupture… Ce Leonardo Sbaraglia, Nora Navas, Julieta Jacinta, joyeuse au bord de la rivière, même amant qui dira : « Il n’y a pas un Serrano… et Penélope Cruz chante au diapason d’autres lavan- film de toi que je n’aie pas vu », comme dières et étend le linge fraîchement la- soulagé de voir que leur histoire conti- FESTIVAL DE CANNES 2019 : vé sur les joncs et la menthe. Le petit nue à vivre, par des évocations, des ré- PRIX DU MEILLEUR ACTEUR garçon d’alors ne peut cacher sa fasci- miniscences en images. Encore coïnci- POUR ANTONIO BANDERAS nation pour cette mère d’après-guerre, dence, avec la réapparition mystérieuse dont la beauté voluptueuse transcende d’un portrait de Salvador en train de Almodovar signe un film ample et maîtri- la rusticité de l’époque. Les cheveux en lire un livre. Il a neuf ans. Un jeune ma- sé, superbement écrit et construit, d’une bataille, le sourire éclatant, la prunelle çon – amateur de peinture – contemple élégance formelle, d’une puissance évo- ténébreuse… Le récit est bousculé puis Salvador, fasciné par la scène, et décide catrice renversantes, touchant à la per- revient au présent. Celui d’un homme de le dessiner sur un sac de ciment, puis fection dans son interprétation, dans qui a vécu. Celui d’un homme qui a d’emporter le croquis pour le mettre en son image, dans sa musique, dans sa souffert. Puis viennent d’autres souve- couleurs chez lui. La candeur mêlée au direction artistique, dans ses dialogues, nirs. Son premier amour, la douleur de désir inavouable des deux garçons est dans ses ellipses… et dans l’assem- la rupture, l’écriture comme seule théra- d’une telle intensité que Salvador perd blage fluide de tous ces éléments ! pie pour oublier l’inoubliable, la décou- Antonio Banderas (extraordinaire) y verte précoce du cinéma et du vide, la connaissance, comme foudroyé. Au- campe le célèbre cinéaste Salvador difficulté de se séparer des passions qui delà des deux histoires d’amour qui mar- Mallo, alter-ego d’Almodovar qui lui a donnent à la vie sens et espoir. quèrent le héros et vont ici trouver une prêté ses costumes pittoresques, sa Flashback qui nous ramène à l’enfance issue dans la fiction, ce sont les regrets coupe de cheveux et jusqu’à son propre dans les années 60, avant de passer à vis-à-vis de sa mère qui vont s’effacer mobilier… Sans oublier sa douleur, la maturité triomphante des années à dans un délicieux retournement final. condensé de maux physiques, exis- Madrid, pour revenir au Salvador de nos Les douleurs, ainsi exorcisées, finissent tentiels, émotionnels, psychologiques. jours, isolé, dépressif, victime de plu- par apparaître mineures, quand elles ne Comment créer quand la souffrance sieurs maux, retiré du monde et du ci- sont pas directement moquées… n’est plus un moteur, mais une entrave ? néma. Comment ne pas douter quand la gloire Douleur et gloire continue donc d’affir- confine au déclin ? Salvador, ainsi pris Ne vous méprenez pas, Douleur et gloire mer cette liberté qui a toujours défini le en étau entre son manque d’inspiration, n’a rien de cérébral, rien d’élitiste. Au cinéma d’Almodóvar, par sa manière de le sentiment d’avoir déçu et son anato- contraire : c’est une œuvre lumineuse, multiplier les mises en abyme, d’éclater mie malade, plonge dans ses souvenirs cathartique, qui tire admirablement la narration entre le passé et le présent, pour trouver le repos et reprendre goût parti des ressources de la fiction – de entre l’auto-fiction et l’imaginaire. Sans au présent. ces « coïncidences » qui n’arrivent que jamais perdre de vue la beauté, ni l’émo- D’abord pris dans l’apesanteur am- dans les films (ou presque). Tel le pre- tion. O. J.

SOIRÉE-DÉBAT Mardi 25 JUIN à 20h30 HOMOPARENTALITÉ : nos familles, nos droits, quand les inégalités persistent organisée par l'Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens Projection de MON ENFANT, MA BATAILLE suivie d'un débat avec les membres de l'APGL. Prévente des places au cinéma à partir du Samedi 15 Juin. MON ENFANT MA BATAILLE Film documentaire d'Émilie JOUVET France 2019 1h30 - Produit par l'APGL

Résumer plus de trente ans de luttes pour la reconnaissance des familles homoparentales en 1h30, c'est le défi relevé par Émilie Jouvet. Avec Mon enfant ma bataille, la réalisatrice signe un documentaire poignant qui met en avant le rôle cen- tral joué par l'Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (qui a produit le film) pour grignoter pas à pas tou- jours plus de droits et de reconnaissance des cellules fami- liales formées par les parents LGBT+. BIXA TRAVESTY Film documentaire de Claudia PRISCILLA et Kiko GOIFMAN Brésil 2018 1h15 VOSTF avec Linn da Quebrada, Jup do Bairro…

FESTIVAL DE BERLIN 2018 TEDDY AWARD DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE A São Paulo, avec son amie Jup do Bairro, Linn da Quebrada est une incarnation de la « (r)existência », « (r)existence », un néologisme qui mélange les mots « résister » et « exister ». Sa musique et ses « cris du corps », invitant à la déconstruction des stéréotypes de genre, de classe et de race, sont autant d’armes dans un Brésil actuel où l’extrême droite conserva- trice et violente a été élue par une grande partie du peuple. L’homophobie, comme le sexisme et le racisme, y est meur- trière. Linn da Quebrada n'hésite pas à affronter avec un rare pa- nache le machisme brésilien, à défier les multiples préjugés sexuels et raciaux. Elle se définit elle-même comme une « ter- roriste du genre », c'est bien dire qu'elle n'a pas froid aux yeux ! Au travers des images de son quotidien se déploie l’idée d’un corps féminin trans comme moyen d’expression politique En s’appuyant sur de nombreux témoignages (enfants et subversif. familles concernées, chercheurs, médecins, institution- nels, juristes, politiques et penseurs), sur différentes ma- Figure du rap contestataire et queer brésilien, l’artiste s’est nières de construire une famille (PMA, IAD, ROPA, GPA, choisie un nom qui revendique ce qu’elle a à affirmer : de Adoption, Co-parentalité, Multiparentalité, Monoparentalité, l’apparence glamour (« linda ») aux origines modestes (« que- Transparentalité..) et des documents d'archives (Pacs, ma- brada », signifie « cassée / fauchée » en argot local, en ré- riage pour tous, manifestations, débats sur la Bioéthique..), férence aux banlieues pauvres de São Paulo). L’ego trip est Emilie Jouvet donne la parole à celles et ceux qui font ou ont chez Linn un acte politique. S’accepter, accepter sa singu- fait, par leurs choix personnels, leurs engagements et leurs larité, c’est permettre à toutes celles et ceux qui se sentent luttes collectives, l’histoire de l’homoparentalité en France non-conformes de faire de même quand le pouvoir du pays depuis 1986. Une histoire qui est loin d’être achevée… s’attaque frontalement aux minorités. Avec fougue et fierté. Jeudi 4 JUILLET à 20h PROJECTION-DISCUSSION avec « DIVAN D'OUEST » L'ÉTÉ DE KIKUJIRO de Takeshi Kitano L'association DIVAN D'OUEST* propose de découvrir ou redé- couvrir des films d'exception, dont la projection sera suivie d'un moment de discussion : prenons le temps de réfléchir ensemble et tenter de dire pourquoi ces œuvres nous touchent, ce qu'elles nous disent de nous-mêmes, en quoi elles nous regardent… L'ÉTÉ DE KIKUJIRO

Écrit et réalisé par Takeshi KITANO trouver sa maman qu'il ne connaît pas, Japon 1999 2h VOSTF comme Kikujiro, lui aussi, s'ennuie ferme, avec Takeshi Kitano, Yusuke Sekiguchi, ils décident de prendre tous les deux la Rakkyo Ide, Akaji Maro… route… Entre le gamin timide et le bon- homme introverti, on ne sait trop lequel Le bonheur de retrouver l'univers de des deux est le plus impressionné… Avec Takeshi Kitano, un peu perdu de vue au- très peu de mots, et cette pudeur qui re- jourd'hui. Sa poésie naïve, ses pointes chigne ê trop montrer les émotions, ils fi- géniales de burlesque, son rythme dé- niront par s'entendre et se comprendre calé. Un Kitano lumineux qui, le temps au quart de tour… d'une escapade enfantine, abandon- Sous un soleil de plomb, Kikujiro va cas- nait la noirceur du monde des yakuzas, ser la tête à inventer des jeux délirants et théâtre de la plupart de ses films… à faire le mariolle pour qu'un sourire ap- C'est l'été, il fait chaud et Masao s'en- paraisse sur la frimousse un peu tristou- nuie. Tous ses copains sont partis en nette de Masao. Il y aura des surprises et vacances, sa grand-mère travaille et le des rencontres plus ou moins rigolotes, terrain de foot est désert… Bref, les jour- des rêves incongrus, des larmes et des nées lui paraissent longues, mais lon- déceptions cruelles… beaucoup de poé- gues… Petite bouille de neuf ans, Masao sie et un soupçon de magie… commence à sérieusement désespérer… Mais voilà que déboule dans son quar- tier Kikujiro, connaissance d'une amie de * Divan d'Ouest est une association loi 1901 mamy. La cinquantaine ronchonne, il est qui a pour objet la psychanalyse, son expé- un peu voleur, un peu menteur, un peu rience, ses théories mais qui s'intéresse aus- joueur et grand jureur. Comme Masao si à des domaines tels que l'art, la littérature, voudrait bien aller au bord de la mer re- la politique… qui n'en sont jamais très loin. NOVECENTO

(1900) moyens exceptionnels. Le producteur toire de l’Italie de l’année 1901 jusqu’à Alberto Grimaldi réunira le plus gros la fin de la Seconde guerre mondiale. Bernardo BERTOLUCCI budget de l’histoire du cinéma italien Bertolucci oppose à l’élan vital et col- Italie 1976 2h43 + 2h35 VOSTF et permettra au jeune auteur de réaliser lectif des paysans le lent pourrissement avec Robert De Niro, Gérard Depardieu, son rêve : une fresque violente et monu- des classes dirigeantes, minées par le Dominique Sanda, Sterling Hayden, mentale sur l’Italie de la première moitié fascisme et diverses perversions asso- Stefania Sandrelli, Donald Sutherland, du xxe siècle. Le film s’intéresse en par- ciées au désir de puissance et de domi- , Laura Betti… ticulier à l’amitié de deux garçons nés le nation. Au sein de ce groupe, le couple Scénario de Bernardo Bertolucci, même jour, Afredo (Robert De Niro), fils formé par la bourgeoise Regina (Laura Giuseppe Bertolucci et Franco Arcalli de grands bourgeois propriétaires ter- Betti) et le contremaître Attila (Donald Photographie de Vittorio Storaro riens et Olmo (Gérard Depardieu), bâtard Sutherland) symbolise le dérèglement Musique d'Ennio Morricone d’une famille de métayers. monstrueux des sens et une décadence morale totale, tandis qu'Alfredo, témoin Le film est programmé en deux- par Bertolucci intègre à son style flamboyant réprobateur mais impuissant, fait preuve ties distinctes. Il faut évidemment voir et maniériste l’héritage des maîtres d’une lâcheté politique coupable. Novecento 1 avant de voir Novecento 2. Visconti, Pasolini et même Leone dans NOVECENTO 1 : Vendredi 14/06 à 20h un film opératique sur la montée du Bertolucci réunit une distribution pres- – Lundi 17/06 à 14h – Dimanche 23/06 à fascisme et la résistance du prolétariat tigieuse et hétéroclite, mélange de 11h – Lundi 1/07 à 14h – Jeudi 11/07 à dans la campagne d’Émilie-Romagne. stars de Hollywood et des meilleurs ac- 20h15 – Lundi 22/07 à 14h30 Le récit comprend de nombreux mor- teurs de la nouvelle génération des an- NOVECENTO 2 : Samedi 15/06 à 20h – ceaux de bravoure et des grands mou- nées 70. Gérard Depardieu, Robert De Lundi 17/06 à 17h30 – Dimanche 23/06 vements de foule mais c’est dans les Niro, Burt Lancaster, Sterling Hayden, à 14h30 – Lundi 1/07 à 17h15 – Vendredi scènes intimistes que le réalisateur se Romolo Valli, Dominique Sanda, 12/07 à 20h15 – Lundi 22/07 à 18h montre le plus inspiré, signant de ma- Stefania Sandrelli, Laura Betti et Donald gnifiques moments d’insouciance, d’in- Sutherland sont inoubliables dans des Le retentissement international et le quiétude ou d’horreur pure. performances magistrales, terrifiantes succès de scandale du Dernier Tango Dans un mouvement grandiose, ou émouvantes. à Paris en 1972 offrent à Bertolucci la Bertolucci mêle les influences esthé- Novecento est un chef-d’œuvre d’audace possibilité d’entreprendre un projet ex- tiques d’Hollywood, Cinecittà et Mosfilm, et de beauté, qui n’a rien perdu de son trêmement ambitieux nécessitant des et propose une lecture marxiste de l’his- pouvoir de sidération. (O. Père, arte.tv) SOIRÉE SPÉCIALE POUR LA PREMIÈRE PROJECTION DU FILM Mercredi 19 JUIN à 20h15 Avant le film, chansons féministe par Le Cri du Peuple, col- lectif vocal sans dieu ni maître. Après le film, débat avec Sarah Daniel, anthropologue-junior, Kakpotia Marie-Claire Moraldo, Fondatrice et présidente de l'association Les Orchidées Rouges, et Estelle Gioan, psychologue-clinicienne, Association Ethnotopies, Consultation transculturelle CHU. Pour cette soirée du 19 Juin, prévente des places au cinéma à partir du 9 Juin. Le film est ensuite programmé jusqu'au Vendredi 19 Juillet. #FEMALE PLEASURE

Film documentaire de Barbara MILLER en Angleterre et milite contre l'excision Allemagne/Suisse 2018 1h37 VOSTF par la sensibilisation des communau- tés et des politiques. Militante, Vithika « Que s'est-il passé il y a des milliards Yadav l'est aussi. En Inde, elle a créé d'années pour qu'ils s'attaquent à nos un site internet, une plate-forme de dis- corps ? » C'est avec cette question, ce cussion et d'échange traitant de sexua- cri poussé par Leyla Hussein que s'ouvre lité et d'amour dans un pays où il n'est #Female pleasure, dans une puissante pas bien vu de tenir ce genre de propos. profusion d'images et de sons, lancés À New York, Deborah Feldman nous ra- comme un manifeste rageur à la face du conte comment et pourquoi elle a fui sa spectateur. Le plaisir féminin, vaste su- communauté hassidique après avoir été jet… encore tellement tabou ! mariée et avoir eu un enfant. De même, Doris Wagner nous explique pourquoi Son film, Barbara Miller, l'envisage elle est sortie du couvent catholique en comme « un plaidoyer pour le droit à Allemagne. l'autodétermination et une sexualité épa- Le point commun entre toutes ces nouie pour les femmes. Je voulais sa- femmes, c'est bien les différentes façons voir quelles structures universelles se de libérer la parole. C'est ainsi qu'en cachent derrière le fait que les femmes, 2014, Rokudenashiko, auteure de man- même aujourd’hui, ne peuvent pas célé- ga japonaise et artiste contemporaine, a brer librement leur corps et leur sexuali- réalisé un moulage géant de sa vulve ins- té. Et si elles le font, dans la plupart des tallé sur un canoë. Ce qu'elle qualifie de régions du monde, elles sont méprisées, performance lui vaudra d'être inculpée excommuniées ou même menacées ». pour « obscénité encourageant des pul- Originaire de Somalie, Leyla Hussein vit sions sexuelles dangereuses ». LES PARTICULES

Blaise HARRISON suivent et s'enchaînent. L'envie tenace timent que le monde change autour de Suisse / France 2019 1h39 d'être ailleurs sans savoir vraiment où lui : la matière se distord, des lumières avec Thomas Daloz, Néa Lüders, ni pourquoi. Assidus mais pas vraiment étranges scintillent dans la nuit, sa per- Salvatore Ferro, Léo Couilfort, passionnés, sérieux mais pas tout à fait ception du monde environnant semble Nicolas Marcant, Emma Josserand… responsables, les quatre amis d'enfance comme fracturée par une énergie incon- Scénario de Blaise Harrison s'évadent comme ils le peuvent d'un nue. Est-ce la naissance de l'amour qui et Mariette Désert univers un peu gris, un peu terne, un peu l'a cueilli sans prévenir au détour d'un étriqué, celui des routes de campagnes regard avec Roshine ? Ou bien l'en- FESTIVAL DE CANNES 2019 et des lotissements, entre les profs et les fance, agonisante, qui lance ses der- QUINZAINE DES RÉALISATEURS parents. niers signaux de détresse ? C'est peut- C'est la musique, ensemble dans un ga- être la fin d'un cycle et le début d'autre C'est un temps suspendu au sortir de rage, et puis les soirées… un peu de pi- chose… ou un rêve… ou une expérience l'adolescence, un temps bref, qui se cole et quelques pétards, des virées en hallucinatoire. compte en mois plus qu'en années, mais ville et du camping sauvage dans les qui laisse dans les vies la trace indélébile bois… des rires, de la déconnade, et Blaise Harrison laissera tout cela en sus- d'une fulgurance née pour disparaître. puis chacun rentre chez soi… dans sa pens, préférant le mystère et la libre in- Âpre, confus, insaisissable, c'est dans maison, mais surtout dans sa propre in- terprétation aux vérités, aux certitudes ce temps-là que nous allons pénétrer timité, cet espace exigu et immense dé- et c'est très bien ainsi. Filmant dans une avec Les Particules, au gré d'un voyage fini par les frontières de sa propre enve- région qu'il connaît bien pour y avoir été où il sera question de matière, d'atomes, loppe : un corps en vie, en mouvement, lui-même adolescent, il a laissé à ses de sens, de corps en mouvement et de un esprit en proie à mille et une ques- comédiens (tous non professionnels) réalités hasardeuses. À travers ce pre- tions existentielles. Et pendant que cha- une très grande liberté, saisissant au vol mier film de fiction très ambitieux, tant cun des quatre gars s'attache, avec son les regards, les bons mots, les complici- dans son sujet que dans ses aspirations style, ses mots et sa dialectique à mettre tés naissantes, la matière brute. Plongée formelles, c'est une drôle d’expérience en forme le chaos bouillonnant qui ré- sensorielle où le travail sur l'image et à laquelle nous convie Blaise Harrison. sonne en eux, quelque part sous leurs le son est extrêmement précis, Les Guidant nos pas de spectateurs, à l'aide pieds, à 100 mètres de profondeur, le Particules nous ramène à cette période d'une singulière cartographie, dans un LHC, l'accélérateur de particules le plus particulière de trouble et de mouvement, univers entre le documentaire et le fan- puissant du monde, provoque des colli- quand du monde des adultes (ici com- tastique, entre le naturalisme et les di- sions de protons pour recréer les condi- plètement hors-champ) on ne percevait gressions scientifiques, embrassant tions d'énergie du big-bang et détecter que des bribes, comme un lointain mes- dans son propos un vaste champ de les particules jusqu'alors inconnues. sage brouillé émanant d'une très loin- possibles. Dans ce dédale qui va de l'in- Tandis que l'hiver s'installe, P.A a le sen- taine planète. time à l'immensément grand, de la cel- lule au big-bang, on pourrait se perdre ou pire encore s'ennuyer, mais la magie opère grâce essentiellement à la com- posante humaine, véritable cœur en fu- sion du film incarné dans le personnage principal, P.A, grand échalas lunaire aux faux airs de Gaston Lagaffe dont nous allons suivre le chemin.

Pays de Gex, frontière franco-suisse. P.A et ses trois meilleurs potes vivent leur dernière année au lycée, celle du bac. Les matins endormis bercés par le ron- ron du bus scolaire, l'arrivée traînante aux portes du lycée, les cours qui se

PANORAMA VIDÉODANSE, 17 – 23 JUIN 2019 Une biennale internationale de films et de performances, au croisement du cinéma, des arts visuels et de la danse, portée par l’association camillau à Bordeaux. Plus d’infos : www.panoramavideodanse.com DEUX PROJECTIONS VIDÉODANSE À UTOPIA, Prévente des places au cinéma, à partir du Lundi 10 Juin Jeudi 20 JUIN à 20h30 Projection/Rencontre en présence des réalisatrices EXTRA BAL Film documentaire d’Axelle POISSON France 2017 1h15 Librement inspiré de la pièce chorégra- phique El Baile, de Mathilde Monnier et Alan Pauls, le film Extra Bal, en s’atta- chant à douze danseurs, révèle une his- toire de l’Argentine à travers leurs corps. Et la réalisatrice continue l’histoire, en emmenant les danseurs, dans les rues de Buenos Aires. Extra Bal raconte com- ment la création d’El Baile s’installe et comment elle s’échappe déjà ailleurs. EXTRA BAL En première partie LE RENARD NE TRICHE PAS DYADE L'aporie, c'est une impasse, une impos- Court métrage de Virginie COMBET Foofwa d'Imobilité (chorégraphie & sibilité de se positionner. Ce film réalisé France 2016 6 mn réalisation) - Nicolas Wagnières (réa- entre la France et l’Italie est le fruit d’un Le Renard ne triche pas est un film lisation) Suisse 22 mn voyage et de la découverte d’une nou- course. Elle commence dans le jardin Deux êtres solitaires, sur une barque à la velle architecture. Faut-il prendre posi- d’Eden pour échouer sur une plage où dérive au milieu du Lac Léman, sont fil- tion dans ces espaces ou peut-on ima- l’eau peut prendre feu… més par un drone agressif et intrusif. On giner un troisième type d’espace, celui ne peut éviter de penser aux probléma- qui se situe « entre » ? tiques actuelles liées aux migrations, et Samedi 22 JUIN à 15h placer la question globale de la migra- BEACH PARTY ANIMAL tion dans le contexte de la riche Suisse. Liz Aggiss & Joe Murray GB 20 min. Programme « ÉTAT DES LIEUX : Cependant, l’œuvre demeure énigma- Figures phares de la vidéo-danse, Liz LA POLITIQUE DE L’ESPACE » tique et ouverte à d’autres probléma- Aggiss et Joe Murray décrivent leur film en présence de Franck Boulègue tiques, temporalités, métaphores ou in- comme un « choréo-mentaire » sur la vie et Marisa Hayes, du Festival terprétations. à la plage de Brighton Beach. Se dé- roulant sur 24 heures, la chorégraphe International de Vidéo Danse de APORIA guide notre regard en direction de per- Bourgogne, en partenariat avec la Compagnie Dehors-Audela formances variées au sein d’un espace Manufacture – CDCN de Bordeaux et la Salvatore Insana et Elisa Turco Liveri public, et de gestes peu convention- Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne (réalisation et chorégraphie) nels effectués à Brighton, une petite ville Italie 13 mn côtière connue pour ses qualités artis- Cette sélection de courts-métrages Ce film porte sur la question de l'aporie. tiques et excentriques. internationaux tournés par des choré- graphes-réalisateurs cherche à exa- miner le rôle des espaces in-situ dans l’élaboration d’une politique qui touche profondément nos sociétés, par ses choix d’accueil ou d’isolement. THERE IS A PLACE Katrina McPherson & Simon Fildes Ecosse 8 mn La marque de fabrique de ce duo écos- sais consiste à allier une phase de tour- nage durant laquelle l'improvisation joue un grand rôle (la réalisatrice et ca- dreuse Katrina McPherson est une an- cienne danseuse et elle pratique l’impro- visation dansée derrière la caméra) à un travail de montage extrêmement précis qui joue un rôle éminemment chorégra- phique. Dans ce film, le chorégraphe et danseur tibétain Sang Jia Jia, ancien in- terprète de William Forsythe, crée un so- lo qui lie son passé tibétain à un environ- nement local écossais. BEACH PARTY ANIMAL Vendredi 14 JUIN à 20h30, SOIRÉE-DÉBAT SUR LES PRATIQUES PHILOSOPHIQUES À LÉCOLE organisée et animée par l'Association Départementale OCCE Gironde (Office Central de la Coopération à l'École) PROJECTION de PHILO – NOUVELLE GÉNÉRATION suivie d'un débat avec Michel Tozzi, philosophe, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'Université Paul-Valéry de Montpellier. Prévente des places au cinéma à partir du Samedi 8 Juin. PHILO – NOUVELLE GÉNÉRATION ) Vendredi 14 juin à 20h Pratiques philosophiques avec les enfants BOIS DE THOUARS - 221, avenue de Thouars*

1 RANDONNÉE - RÉCIT

Le Rêve d’un coincoin de Sébastien Laurier 1 Cie L’Espèce Fabulatrice

En 2008, la NASA lâche 90 canards en plastique jaune dans un glacier au Groenland pour mesurer les effets du réchauffement climatique. Si, si, c’est vrai. Depuis, aucune nouvelle. Où sont passés les coincoins ? Que peuvent-ils nous dire du monde d’aujourd’hui ? Un homme est parti à leur recherche. Guidé par les vents et les courants, suivant l’aléatoire des rencontres, notre aventurier tente de retrouver ce jouet de bain. Cette randonnée nous plonge dans cette quête utopique, décalée, absurde mais néanmoins réelle, qui a commencé il y a sept ans…

www.sebastienlaurier.com Un texte de Sébastien Laurier Dramaturgie et collaboration artistique : Olivier Waibel et Alexandre Cardin Avec Sébastien Laurier et Alexandre Cardin Création musicale : en cours - avec le soutien technique de Emagison - Bruges

*Rdv au Dôme - prévoir parapluie si intempéries

) Vendredi 28 juin à 21h30 parc peixotto* 1 CLOWN FÉROCE Film documentaire de Brigitte mentaire suit les promoteurs et prati- PÄTZOLD et Christian MRASILEVICI ciens d'ateliers philosophiques destinés France 2018 1h aux enfants et aux adolescents dans les écoles ou médiathèques de Paris et de Les enfants sont-ils capables de com- sa banlieue, en Belgique, au Canada et prendre les concepts philosophiques et jusqu'au Bénin. même d'en produire avec leurs propres Les enfants s'écoutent, se questionnent mots ? et argumentent autour des thèmes TOUT LE MONDE ME REGARDE C'est en tout cas la conviction des ini- comme la liberté, l'égalité, l'animal, la de et avec Caroline Lemignard tiateurs de l'unique chaire UNESCO au peur ou le temps. Voici un horaire particulier pour un spectacle singulier. monde destinée à encourager « la pra- Si on veut combattre la violence par le Dans Tout le monde me regarde, Mona regarde tout le monde, tique de la philosophie avec les enfants », dialogue, la réflexion et l'esprit critique, et tout le monde regarde Mona. Parfois féroce, bouleversée ou créée en 2016 à Nantes, et dont Edwige développons la philosophie pour les en- bouleversante, Mona ne fait rien et c’est fou tout ce qu’il se passe. Chirouter est la coordinatrice. Ce docu- fants ! Et c’est la vie sans artifices qui nous est donnée, l’inverse du diver- tissement. Et ce n’est pas que du vertige, et ce n’est pas que de l’effroi. Un spectacle drôle, intense, frissonnant, nécessaire, où la clown nous tient en haleine, grâce à la finesse du jeu entre elle et le public. Une expérience à vivre ! Michel Tozzi a écrit de nombreux articles et ouvrages pour rendre la philosophie popu- www.carolinelemignard.jimba.com Écriture, mise en scène et jeu : Caroline Lemignard laire, à l'intention des adultes comme des enfants. Animateur depuis 1996 du café philo de Mise en lumière : Jean-Christophe Robert Costumes : Olivier Bériot Narbonne, co-fondateur de l'Université populaire de Narbonne en 2004, il anime des ateliers Décors : Pascal Guioneau de philosophie pour adultes et pour enfants. * Accès au parc par le portail principal rue du Professeur Arnozan *Au Forum des Arts & de la Culture si intempéries Praticien dans les classes de tous niveaux, formateur d'enseignants à l'animation de discus- sions à visée philosophique, chercheur en didactique de la philosophie, il est rédacteur en chef de Diotime, revue internationale de didactique de la philosophie (www.educ-revues.fr/ diotime) Il est expert pour l'Unesco sur la philosophie à l'école primaire depuis 2007. Lundi 1er Juillet, après la projection de 20h30, moment d’échange entre vous, spectateurs, et une ou plusieurs membres de l’équipe d’Utopia ÊTRE VIVANT ET LE SAVOIR Écrit et réalisé par Alain CAVALIER France 2019 1h22 avec Emmanuèle Bernheim, Alain Cavalier… Alain Cavalier (87 ans et soixante ans de carrière – son pre- mier long métrage remonte à 1961 !) propose comme à son habitude un travail très personnel. Retenir les êtres dispa- rus en les évoquant, en les invoquant par le biais du journal intime, il l'a déjà fait à plusieurs reprises, notamment dans les magnifiques Le Filmeur (2005) et Irène (2009). Ce sera de nouveau le cas avec ce film au titre splendide, Être vivant et le savoir, auquel est associée la très regrettée Emmanuèle Bernheim, romancière, essayiste et scénariste disparue en mai 2017 mais dont la présentation du film permet qu'on en UN HAVRE parle au présent. Emmanuèle Bernheim et Alain Cavalier sont liés par trente ans d'amitié. Ils décident de tourner ensemble un film d’après le livre autobiographique de la romancière : Tout s’est bien passé (Ed. Gallimard, Folio). Elle y raconte comment son père, DE PAIX âgé de 88 ans, lui a demandé de l'aider à « en finir », après un Écrit et réalisé par Yona ROZENKIER accident cardio-vasculaire qui l'a laissé très diminué. Cavalier Israël 2018 1h31 VOSTF propose à Emmanuèle de tenir son propre rôle tandis que lui avec les trois frères Rozenkier : Yœl, Micha, serait son père. Mais un matin de l'hiver 2016, Emmanuèle té- Yona, Claudia Dulitchi, Miki Marmor… léphone à Alain : il faudra retarder le tournage jusqu’au prin- temps, elle est opérée d’urgence… Il n'y aura pas de tour- Le cinéma est friand de réunions de famille, avec leur lot nage, on connaît la fin. d'engueulades, de mises au point… et d'émotion également. Dans Un havre de paix, plusieurs éléments rendent encore Sauf que non : Alain Cavalier refuse le mot fin. Pour lutter plus explosives ces retrouvailles de trois frères (Itai, Yoav, contre son chagrin, pour qu’Emmanuèle Bernheim reste vi- Avishai) venus enterrer leur père. Nous sommes en 2006, vante, le filmeur a travaillé les images de son journal vidéo, dans un kibboutz près de la frontière libanaise, en proie donc tenu régulièrement et témoin de leur entente, en les enrichis- avec la menace quotidienne de se prendre une roquette sur sant de séquences nouvelles. D’un film disparu, il fait un film la figure… Et puis Avishai, le benjamin, doit partir à la guerre retrouvé… dans quelques jours – ce qu'on déjà connu ses deux grands « Je souhaite aboutir à un récit aussi fort que celui préparé par frères. La tension est palpable, la peur aussi malgré la véri- Emmanuèle et moi… Nos joies et nos peines ont la présence table préparation militaire dirigée par Itai. D'autant plus que vitale d’avoir été enregistrées en direct. Mon acceptation de Yoav avait fui le kibboutz pour Tel-Aviv, laissant à ses frères et l’ordre des choses, affermie par le courage d’Emmanuèle et à sa mère le soin de s'occuper d'un père moribond. de son père, éclaire d’une lumière apaisante ce que je pro- pose au spectateur. » Un havre de paix n'est pas un film sur la guerre, ni directe- ment sur Israël. Le film dénonce de manière plus universelle une société de la virilité qui nie la sensibilité, les failles et les traumatismes au profit d'une apologie de la force brute et du courage. Dans le contexte spécifiquement israélien, cette vi- rilité exacerbée, dénuée de toute psychologie, trouve dans l'armée et dans la guerre sa meilleure expression. Il est ques- tion de rites de passage : petits, les enfants devaient braver les vagues et plonger dans une grotte sous-marine ; grands, c'est l'engagement dans Tsahal et le baptême du feu. Cet ode à la virilité archaïque se poursuit de génération en génération, avec l'aval passif des mères, et si on ne s'y soumet pas, on passe immédiatement pour un lâche. Avishai va devoir choi- sir : soit suivre Itai, le fils fidèle qui cherche à l'endurcir et aller se battre, soit tout abandonner et suivre Yoav qui s'est rebel- lé et a fui. Tourné dans le kibboutz même où les frères Rozenkiel ont vé- cu, Un havre de paix est un film de famille – ce qui lui donne un supplément de force et de sincérité. (denizor, senscritique.com) SOIRÉE-DÉBAT Jeudi 13 JUIN à 20h15 DANS LE CADRE DES JOURNÉES EUROPÉENNES DE LUTTE CONTRE L'OBÉSITÉ, organisée par l'association Les Journées de la Nutrition » PROJECTION de OBÉSITÉ, LE POIDS DES MAUX suivie d'un débat avec le Docteur Maxime Sodji, chirurgien à la clinique François Chéniaux de Limoges, et le Professeur Denis Collet, responsable de l'unité de chirurgie œsogastrique et endrocrinienne du CHU de Bordeaux, Hôpital du Haut-Levêque. Prévente des places au cinéma, à partir du Samedi 8 Juin. OBÉSITÉ, LE POIDS DES MAUX

Film documentaire de Philip DUPUIS de l’image. La personne obèse fuit les et Hervé BRÈQUE miroirs, les objectifs des appareils photo France 2014 52 mn et des caméras. C’est ainsi que le méde- cin a d'abord lancé un projet de photo- Depuis 15 ans, l'approche du traitement graphie-thérapie. Puis, il a organisé des de l'obésité repose sur une sorte de tré- groupes de parole. Une véritable révéla- pied : chirurgie – sport – diététique. tion : « transcendée par l’effet de groupe, Ce film met en avant un concept assez la personne obèse parle juste, parle vrai rarement médiatisé : l'art-thérapie. et libère ses souffrances… ». Le docteur Sodji, chirurgien, s’y est inté- En suivant cette approche innovante, qui ressé au fur et à mesure que sa connais- en France n'a jamais été poussée aussi sance du patient obèse s'affinait. Il a tout loin qu'aujourd'hui en Limousin, ce film d'abord constaté que l'obésité est une donne un nouvel éclairage sur la prise maladie dont les causes ou les consé- en charge de l'obésité, et nous permet quences sont très souvent émotion- de mieux comprendre les personnes nelles. Il a ensuite observé le problème obèses…

Cette soirée précèdera La Marche contre l'obésité, qui se déroulera le Dimanche 16 JUIN sur les quais rive gauche de Bordeaux Rendez-vous à 9h30 devant le Hangar 14, 115 quai des Chartrons Participation : 5 euros par personne, gratuit pour les enfants jusqu'à 12 ans Pour toute demande d’information, et inscriptions : Les Journées de la Nutrition • [email protected] – 06 10 49 64 44 fois dans le huis clos de la méritocratie républicaine et dans la vivacité roman- tique d’un imaginaire de jeunes filles. Deux réalités a priori très éloignées l’une de l’autre – formellement et culturelle- ment –, que Bertrand Bonello tisse sub- tilement entre elles. Il y a, bien sûr, le personnage de Mélissa, mais aussi le ZOMBIÉcrit et réalisé par Bertrand BONELLO d’unCHILD des plus célèbres zombis haïtiens. professeur d’histoire du collège, inter- France 2019 1h43 Celle de Clairvius Narcisse, zombifié par prété par Patrick Boucheron, qui pose la avec Louise Labeque, Wislanda Louimat, son propre frère pour une question d’hé- question épineuse de la conformité de la Mackenson Bijou, Katiana Milfort… ritage, et donc mort deux fois : en 1962, République aux valeurs qui la fondent. Il de mort culturelle, et en 1994, de mort y a la férule institutionnelle qui ne pos- FESTIVAL DE CANNES 2019 naturelle. Là, recluse dans un établis- sède pas moins l’esprit et le corps que QUINZAINE DES RÉALISATEURS sement d’excellence de la région pari- le vaudou. Il y a le terme à double face sienne destiné à des jeunes filles issues (collégial et féministe) de « sororité », qui Passionné par Haïti, par la richesse et de familles ayant mérité de la nation témoigne lui aussi d’une expérience de la singularité de sa culture, Bertrand (la Maison d'éducation de la Légion minorisation sociale. Il y a enfin Fanny, Bonello s'est plongé dans la tradition d'Honneur à Saint-Denis), une histoire brisée par son chagrin d’amour, qui sol- vaudou et l'une de ses figures embléma- d’amour et d’amitié contemporaines au licite auprès de la tante de Mélissa un tiques : le zombi. On écrira donc zom- sein d’une sororité. désenvoûtement vaudou. bi et non zombie, qui est l'orthographe américaine. Bonello revient ici à l'origine La partie haïtienne suit l’homme zombi- Très beau film en conséquence, avec ce haïtienne de cette créature retirée du fié réduit en esclavage et sa libération. que peut avoir de lacunaire et de vivi- monde, condamnée à la mort sociale, Elle est tout en mouvement alangui, se fiant un budget et un tournage ultra-ser- empoisonnée, enterrée puis exhumée déplace dans le monde magique des rés, qui s’arc-boute avec grâce au-des- pour devenir, sous l’effet de la drogue et esprits, se dispense de discours, s’ex- sus d’une brèche historique et culturelle. de la sujétion, un marginal sous contrôle, pose au théâtre de la nature, où elle al- Monde primitif et monde civilisé. Magie un esclave pour dire le mot… terne l’explosion solaire et la sous-expo- et rationalité. Tragédie des opprimés et Zombi child se présente ainsi comme la sition crépusculaire de l’homme aliéné. comédie des maîtres. Autant de pôles suture formelle d’une plaie historique. La partie française raconte le chagrin antagonistes que le cinéma – posant Deux récits de temporalité différente y d’amour épistolaire d’une adolescente l’équivalence de la sensation et de la alternent et s’y aimantent. et son histoire d’amitié avec un groupe pensée – raccommode à défaut de les ré- Ici, filmée en Haïti et rendue célèbre par de jeunes filles dans lequel elle a fait en- concilier, en montrant le degré d’intimité l’étude de l’anthropologue Wade Davis trer Mélissa, qui n’est autre que la pe- qui les fait s’appartenir plutôt que s’ex- (Le Serpent et l’arc-en-ciel), l’histoire tite-fille du marabouté. On est ici et à la clure. (d'après J. Mandelbaum, Le Monde) SO LONG, MY SON 12 RUE DE LESCURE BORDEAUX BARRIÈRE ST AUGUSTIN TRAM A STAT° CHABAN D

09. 54. 05. 50. 54. QUARTETT de HEINER MÜLLER par la compagnie THEMROC 6. 11. 12. 13. JUIN > HORAIRE 20:30 8. JUIN > HORAIRE 14:30

MARATHON DE LECTURE # 4 29. JUIN > 11:00 À 02:00 du matin qui les a menés jusqu’ici. En déployant l’usine, c’est la mère d’Haohao qui en est SAVE THE DATE ! son récit sur une trentaine d’années, So la déléguée. Elle n’aura d’autre choix que JOURNÉE CONVIVIALE ET FESTIVE // Entrée 5 € long, my son embrasse les mutations gi- l’imposer à son amie Liyun. LECTURES // INTERMÈDES MUSICAUX // PAËLLA gantesques de son pays, allant de la pla- Dense dans ses développements et pro- nification communiste dans les années fond dans ses implications, le film se RESTITUTION D’ATELIER 1980 au capitalisme d’Etat d’aujourd’hui. structure en trois actes. Dans une deu- de la compagnie TIBERGHIEN Nous y suivons les histoires enchâssées xième partie, on retrouve Yaojun et Liyun > HORAIRE 20:30 de deux familles ouvrières amies, mar- plusieurs années après, dans une pe- 5. 6. JUILLET quées par l’impact de la politique de tite ville côtière du Fujian, au Sud du 7. JUILLET > HORAIRE 15:00 l’enfant unique sur leur intimité. A mesure pays. Étrangers à cette région dont ils ne que le visage du pays se métamorphose, parlent même pas le dialecte, le couple les destins se séparent. Mais les deux fa- a refait sa vie en adoptant un enfant, au- LOCATIONS D’ESPACES jourd’hui adolescent turbulent. Enfin, une espace scénique / 2 studios de danse 100 m2 / co-working milles restent unies par une tragédie que le temps n’efface pas. Dans cette œuvre dernière partie située à notre époque THÉÂTRE // DANSE // ARTS ÉNERGÉTIQUES ambitieuse et romanesque, les subtils confiera aux jeunes générations, -désor chassés-croisés des personnages et les mais en âge de comprendre, la tâche le lieu sans nom . fr aller-retours dans le temps sont autant de confronter les deux couples à leurs de miroirs qui agencent brillamment les culpabilités et à leurs remords. relations individuelles et l’évolution d’une Habitué de nos écrans pour ses très nation toute entière. beaux films (Beijing Bicycle, 11 Fleurs, Red Amnesia…), le réalisateur Wang Le point de départ tragique qui nour- Xiaoshuai est une des figures principales rit tous les développements à venir, de la fameuse « sixième génération », le film nous le livre d’emblée : c’est la ensemble de cinéastes chinois qui, suite perte d’un enfant. Ce jour là, Xingxing aux répressions de Tian’anmen, ont dé- et Haohao, deux copains, jouent sur les veloppé dans les années 1990 un cinéma berges d’un immense réservoir d’eau. La politique ancré dans les réalités du pays, scène est filmée de loin, avec beaucoup par opposition à l’industrie dominante. de pudeur. Quelques instants plus tard, L’ampleur temporelle de So long, my son Xingxing est retrouvé noyé. Les circons- lui permet de porter un regard critique tances, Haohao les connaît. Mais qu’im- sur tout un pan de l’histoire chinoise porte. Pour Yaojun et Liyun, les parents contemporaine, des répercussions de la de Xingxing, il faut porter le deuil, avan- révolution culturelle jusqu’à l’apparition cer malgré tout, pour plus tard peut-être, des nouveaux riches de l’hyper-capita- se reconstruire. Yaojun et Liyun sont lisme. Sa mise en scène toute en retenue ouvriers dans une usine du Nord de la saisit à merveille l’incidence du collectif Chine, tout comme leur couple d’amis, sur les individus, ainsi que l’impuissance les parents d’Haohao. La perte d’un silencieuse qui hante ceux dont le pou- enfant est une douleur immense. Il est voir n’a que trop régenté la vie. Émouvant d’autant plus difficile d’envisager l’ave- mélodrame familial fait d’amour, de bles- nir dans un pays qui vient alors de lan- sures et de rédemption, So long, my son cer sa grande campagne de contrôle des dresse avec tendresse le portrait de ceux naissances. A charge aux délégations que la Chine a pris, trois décennies du- du parti central de la faire respecter. A rant, dans la déferlante du changement. YVESYVES

Écrit et réalisé par Benoit FORGEARD le smart-frigo, à peine sorti d’usine, ne privée et ses compositions musicales… France 2018 1h47 semble pas avoir inventé l’eau tiède et Bientôt, les seules choses qui retiennent avec William Lebghil, Doria Tillier, paraît juste bon à pasticher les humains, notre homme de flanquer l’importune Philippe Katerine, Alka Balbir, progressivement son intelligence arti- boîte à glace à la rue, ce sont les doux Ugo Savary… ficielle va s’avérer redoutable. D’abord yeux de So, qu’il rêve secrètement de docile avec son nouvel usager, il va rapi- revoir, sans oser prendre les devants, Rien ne prédestinait Jérem (excellent dement s’enhardir et prendre des initia- jusqu’à ce qu’Yves, dans un élan d’at- William Lebghil), éternel adulescent, et tives bien contrariantes pour ce dernier. tention bienveillante, s’en mêle et sème Yves, réfrigérateur dernier cri, à se ren- Finis les sempiternels repas régressifs une sacré pagaille dans leurs vies res- contrer et encore moins à cohabiter. de Jérem, dont la capacité à cuisiner se pectives. Rappeur raté, bien incapable de se faire limite à écraser des biscuits et des ba- cuire un œuf ou de balayer ses miettes, nanes dans un bol de lait ! Jugeant que C’est un univers satirique hilarant dans Jérem cultive l’art de la lose. Ce n’est cela défie les plus élémentaires règles lequel nous sommes plongés, une fable pas un simple poil qu’il a dans la main de la diététique, Yves, programmé pour contemporaine presque glaçante malgré mais toute une moquette, même pas procurer bonheur et santé à ses bénéfi- le fait qu’on rigole fréquemment. Yves bonne à fumer. Il mène une vie de pa- ciaires, prend les rênes et commande- a le sens de la répartie, il nous épous- tachon pépère, allant de la cuisine à la ra désormais des légumes, non mais ! toufle, on finirait presque par le trou- chambre, du canap à l’ordi, incapable Même le chien de la maisonnée se doit ver plus humain que les humains eux- de produire grand chose de bien pro- de manger équilibré. Jérem, qui a ac- mêmes, en tout cas plus finaud, et par bant, au grand dam de son impresa- cepté de participer au test à cause des éprouver plus d’empathie pour lui que rio désespéré (le loufoque Philippe caddies de bouffe gratuits, commence pour nos semblables, tout juste bons à Katerine). À ce rythme-là, aucune ren- à s’en mordre les doigts. D’autant plus pondre des morceaux de rap d'une ba- trée d’argent à l’horizon, et si notre tren- quand, non content de lui faire avaler nalité crasse. tenaire a encore un toit sur la tête, c’est des carottes, Yves commence à donner Voilà Yves fin prêt à piquer la vedette grâce à l’appartement de sa grand-mère son avis sur tout ce qui se passe dans aux vulgaires mortels. Tout comme les qu’il peut squatter. sa vie, prompt à critiquer et à donner protagonistes de l’histoire, on sombre des leçons. Rien n’échappe au cerveau dans une vague d’anthropomorphisme Pas de quoi être fier et peut-être est-ce électronique de ce qui se passe sur l’or- délirante, prêtant au placard frigorifique pour cela qu’il embobine So, l’enquê- dinateur de son maître, ni sur les réseaux toutes sortes d’intentions, même des trice qui le sonde en lui racontant qu’il sociaux : bienvenue dans le monde des comportements de chaud lapin, avant est policier. Un bobard qui le rend éli- objets connectés ! de se souvenir que la vengeance est un gible pour tester gratis un sémillant frigi- Jérem n’a bientôt plus aucun secret plat qui se mange froid et que dans ce daire intelligent et à la langue bien pen- pour son frigo, qui finit, c’est le pompon, domaine également, Yves est le mieux due baptisé Yves. Si de prime abord par carrément s’immiscer dans sa vie pourvu ! a garanti sans 3D Ciném

5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected] SO LONG, MY SON

WANG Xiaoshuai Décidément, le cinéma chinois indé- culer à merveille les petites histoires Chine 2019 3h05 VOSTF pendant n’a pas fini de nous épater. avec la grande. Incontestablement, on avec Wang Jingchun, , Qi Xi, Après Les Eternels de Jia Zhangke et An sent dans ce cinéma un désir très fort Wang Yuan, Du Jiang, Ai Liya… Elephant Sitting Still de Hu Bo cette an- de raconter à hauteur humaine une his- Scénario de A Mei et Wang Xiaoshuai née, voilà – à nouveau et dans un registre toire trop longtemps muselée par le ré- encore différent – une grande fresque gime, le besoin de tracer une ligne entre Festival de Berlin 2019 : Ours d'Argent passionnante qui vient démontrer à quel leur passé et le présent afin de s’appro- (Meilleure Actrice et Meilleur Acteur) point les cinéastes chinois savent arti- prier une mémoire et de comprendre ce

No 201 du 12 juin au 23 juillet 2019 / Entrée: 7€ / La 1re séance: 4,50€ / Abonnement: 50€ les 10 places