MtMOIRE DES DtLIBtRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF StANCE DU 23 MARS 1994 À 16 H 00 SOUS LA PRtSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR DANIEL JOHNSON

Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Daniel Johnson, Premier ministre Monsieur Gaston Blackburn, Ministre délégué aux Transports et responsable de la Voirie Monsieur André Bourbeau, Ministre des Finances Monsieur , Ministre de l'Éducation Monsieur , Ministre des Transports Monsieur , Ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles Monsieur , Ministre délégué à l'Industrie, au Commerce, à la Science et à la Technologie et responsable du Tourisme Madame , Ministre de la Culture et des Communications Madame Monique Gagnon-Tremblay, Vice-première ministre; ministre déléguée à l'Administration et à la Fonction publique, Présidente du Conseil du trésor Monsieur Jean Leclerc, Ministre délégué aux Services gouvernementaux Monsieur Serge Marcil, Ministre de l'Emploi Monsieur , Ministre de l'Environnement et de la Faune; leader parlementaire Madame , Ministre de la Santé et des Services sociaux Monsieur , Ministre des Affaires municipales Monsieur Christos Sirros, Ministre des Ressources naturelles et ministre délégué aux Affaires autochtones Monsieur , Ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie Madame Violette Trépanier, Ministre de la Sécurité du revenu et ministre déléguée à la Condition féminine et à la Famille Monsieur André Vallerand, Ministre du Revenu MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 23 MARS 1994

POLITIQUE TRIENNALE DES INSCRIPTIONS DANS LES PROGRAMMES DE FORMATION DOCTORALE ET POSTDOCTORALE EN MÉDECINE POUR 1994-1995. 1995-1996 ET 1996-1997 (RÉF.: 4-0001)

La ministre de la Santé et des Services sociaux, en son nom et au nom du ministre de l'~ducation, soumet un mémoire daté du 30 novembre 1993 et portant sur 1a poli tique tri enna 1e des i nscri pt i ons dans 1es programmes de formation doctorale et postdoctora 1e en médec i ne pour 1994-1995, 1995-1996 et 1996-1997. Le mémoire expose que, depuis plusieurs années, la politique triennale des inscriptions dans les programmes de formation doctorale et postdoctorale en médecine vise à atteindre une situation d'équilibre en 2006 entre la projection de la disponibilité des services médicaux et la projection des besoins de la population pour ces services. Elle cherche également à stabiliser à moyen et long termes, à environ moitié-moitié, le ratio médecins omnipraticiens/médecins spécialistes, à donner la priorité aux spéciali­ tés dites de niveau local, plus particulièrement à la chirurgie générale, la médecine interne et l'anesthésie-réanimation, à améliorer la répartition géographique des médecins au Québec, à contrôler le nombre d'étudiants canadiens non québécois et le nombre d'étudiants étrangers admis en médecine au Québec, puis leur limiter l'accès à la pratique médicale au Québec et, enfin, à contrôler le nombre de médecins sélectionnés à l'étranger et de médecins diplômés d'une faculté de médecine située à l'extérieur du et des États-Unis accédant à la pratique médicale au Québec. Le mémoire mentionne que des travaux récents de raffinement méthodologique et une mise à jour des données laissent entrevoir que l'équilibre entre l'offre de services et les besoins, si l'on conservait les dispositions de l'an passé, ne pourrait être atteint qu'en 2010 plutôt qu'en 2006. Cependant, les ministères proposent d'adopter une attitude de prudence et d'étaler sur quelques années les mesures permettant d'atteindre l'équilibre souhaité. Ils expliquent que les mesures proposées au mémoire permettent de réduire de 436 à 282 médecins le surplus projeté en 2006. Pour éviter de trop nombreux soubresauts dans le nombre d'inscriptions en médecine, la Table de concertation va par ailleurs continuer à raffiner le modèle de projections de l'offre de services médicaux et élaborer une stratégie à plus long terme. Il souligne que la nécessité de mettre à contribu­ tion tous les secteurs d'activités pour assainir la situation des finances publiques a aussi été prise en considération dans le choix des ministères de proposer des compressions dans les inscriptions dès 1994- 1995. Le mémoire souligne que les paramètres utilisés sont essentiellement les mêmes que ceux des politiques antérieures. Les principaux ajustements de la présente politique sont les suivants: 1- une diminution du nombre d'admissions au doctorat en médecine dans trois contingents, soit les Québécois, les Canadiens sans entente et, à la demande de l'Ontario, les Canadiens en vertu de l'Entente Québec/Ontario; 2- un contrôle plus serré des admissions au doctorat dans le contingent des étrangers avec visa, afin de s'assurer que le pays d'origine de ces candidats reconnaît les diplômes et les certificats obtenus au Québec; 3- le maintien du nombre de places d'entrée en résidence en spécialité à 330 places, mais la révision du classement par groupe des spécialités et des cibles par spécialité; 4- la baisse du nombre de médecins sélectionnés, cette baisse de 15 à 12 étant prise dans le contingent des établissements en difficulté majeure de recrutement; 2 5- le réexamen de toutes les cibles pour les deux dernières années de la politique. Ainsi, selon la nouvelle politique, les nouvelles inscriptions dans le Programme de doctorat en médecine sont de 537 places en 1994-1995, dont 471 places pour les Québécois et 66 places pour des étudiants provenant de l'extérieur du Québec, de 522 en 1995-1996 et 1996-1997, dont 471 places pour des Québécois et 51 places pour des étudiants provenant de l'extérieur du Québec. Quant aux 471 places réservées aux étudiants québécois, elles sont réparties de la façon suivante entre les universités, soit 126 places à l'université Laval, 160 places à l'université de Montréal, 86 places à l'université de Sherbrooke et 99 places à l'université McGill. Pour ce qui est des étudiants provenant de l'extérieur du Québec, en 1994-1995, un contingent de 26 places est réservé aux candidats admissibles dans le cadre d'ententes intergouver­ nementales garantissant la non-installation au Québec après la formation, soit 5 places dans le cadre de l'Entente Québec/Ontario et 21 places dans le cadre de l'Entente Québec/Nouveau -Brunswi ck, 20 places étant réservées au Nouveau-Brunswi ck et 1 pl ace à l'Il e-du- Pri nce­ Édouard. En 1995-1996 et 1996-1997, l'Entente Québec/Ontario ne prévoit plus d'inscription en médecine. Par ailleurs, un contingent de la places en 1994-1995 est réservé pour des étudiants canadiens hors entente, aucune place n'étant réservée pour ces étudiants à partir de 1995-1996. Enfin, un contingent de 30 places pour les étudiants de nationalité étrangère munis d'un visa à titre d'étudiant est prévu pour chacune de ces années, étant entendu que des mesures devront être prises afin de s'assurer que le pays d'origine de ces candidats reconnaît les diplômes et les certificats obtenus au Québec. Pour ce qui est des admissions à la résidence en médecine, outre le contingent régul ier qui varie en fonction du nombre de diplômés du Québec, moins les étrangers avec visa quittant le Québec après l'obtention de leur doctorat en médecine, elles comprennent un contingent de la places par année pour des diplômés hors du Canada et des États-Unis, de 25 places pour des diplômés canadiens hors Québec et de 40 places pour des Américains diplômés aux États-Unis. Quant aux nouveaux médecins sélectionnés à l'étranger, les 12 places prévues annuellement comprennent la places pouvant être utilisées par les universités pour combler des besoins de l'enseignement et de la recherche, et 2 places disponibles pour les établissements afin de régler des problèmes majeurs de recrutement de spécialistes. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'approuver la politique triennale des inscriptions dans les programmes de formation doctorale et postdoctorale en médecine pour 1994-1995, 1995-1996 et 1996-1997; 2- d'approuver, conformément à l'article 504 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, et sur la base des données du mémoire, le décret concernant les inscriptions au niveau doctoral des étudiants provenant de l'extérieur du Québec et leur assujettis­ sement à un contrat d'engagement en établissement désigné, s'ils s'installent au Québec au terme de leur formation; 3 - d'approuver, conformément à l'art i cl e 3.1 de l a Loi sur les services de santé et les services sociaux, le décret concernant les places rémunérées de résidence ainsi que la politique à l'égard des médecins sélectionnés pour 1994-1995. Ce mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 8 mars 1994, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- d'approuver les recommandations contenues au mémoire; 2- de confier au ministère de la Santé et des Services sociaux le mandat d'étudier la possibilité et l'opportunité de stabiliser à leur niveau actuel les sommes consacrées à la rémunération globale des médecins et d'introduire le principe de la responsa- 3 bilité des médecins dans la croissance des dépenses de santé en réduisant leur rémunération si l'évolution du coût des programmes de médicaments et de services diagnostiques dépasse l'objectif de croi ssance détermi né par le gouvernement; un rapport faisant état des travaux et des recommandations du ministère devrait être soumis au Conseil du trésor pour le 1er novembre 1994, afin que le mandat que se verra confier le ministère pour le renouvelle­ ment des ententes avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec puisse tenir compte des conclusions de ces travaux. Quant au Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales qui a examiné ce mémoire à sa séance du 23 mars 1994, il recommande au Conseil des ministres d'approuver les recommandations qui y sont contenues. Madame Robillard explique à ses collègues que la politique triennale concernant la formation doctorale et postdoctorale en médecine est un outil de planification important qui existe depuis plusieurs années. Elle est fondée sur un modèle de prévision que son ministère perfec­ tionne d'année en année. Le raffinement de ce modèle de prévisions fait en sorte que notre prévision de surplus de médecins pour l'année 2006 sera de 436. Cependant, certa i nes hypothèses qu i ont été ut il i sées jadis ne se vérifient pas dans la réalité. Par exemple, les femmes ne sont pas moi ns nombreuses que 1es hommes sur 1e marché du travail, contrairement à ce qu'on croyait antérieurement. Le nombre des i nscri pt i ons qui sont recommandées dans son mémoi re provi ent d'un consensus réalisé à la Table de concertation qui regroupe tous les intéressés du milieu. Cette politique comporte aussi un mécanisme de contrôle sur le choix des spécialistes. Elle ajoute que si le gouvernement devait atteindre l'équilibre entre l'offre et les besoins de médecins en 2006, il sera alors possible qu'on doive fermer une des facultés de médec i ne. Mons i eur Chagnon ne voit pas de problème de surplus d'ici 1997 et ajoute que tout dépend de la répartition des médecins entre les régions et de la diminution des inscriptions qui sera décrétée par le gouvernement à l'avenir. Le Premier ministre demande sur quel horizon repose cette politique. Madame Robillard lui répond que l'horizon va jusqu'à 2006 et que, si le gouvernement poursuit sa politique d'inscription actuelle, on aura un surplus de médecins à cette époque. Cependant, on continue d'apporter des corrections à notre modèle de prévisions. On ne connaît pas l'évolution que connaîtra l'âge de la retraite. Le Premier ministre demande à Madame Robillard si la recommandation du Conseil du trésor lui pose des problèmes. Madame Robillard répond que non.

Décision numéro: 94-050 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 30 novembre 1993, soumis par la ministre de la Santé et des Services sociaux et le ministre de l'Éducation et portant sur la politique triennale des inscriptions dans les programmes de formation doctorale et postdoctorale en médecine pour 1994-1995, 1995-1996 et 1996-1997 (réf.: 4-0001), 1- d'approuver la politique triennale des inscriptions dans les programmes de format ion doctorale et postdoctora le en médec i ne pour 1994-1995, 1995-1996 et 1996-1997, proposée au mémoire de la ministre de la Santé et des Services sociaux et du ministre de l'Éducation; 2- d'adopter le décret proposé par la ministre de la Santé et des Services sociaux et le ministre de l'Éducation concernant la détermina­ t i on des postes de rés i dents en médec i ne di spon i b1 es dans 1es programmes de formation médicale postdoctorale et la détermination de places dans l es programmes de formation médi ca 1e de ni veau doctoral pour 1es étudiants de l'extérieur du Québec pour 1994-1995; 4 3- de confier au ministère de la Santé et des Services sociaux le soin d'étudier la possibilité et l'opportunité de stabiliser à leur niveau actuel l es sommes consacrées à la rémunérat ion gl oba le des médecins et d'introduire le principe de la responsabilité des médecins dans la croissance des dépenses de santé en réduisant leur rémunération si l'évolution du coût des programmes de médicaments et de services diagnostiques dépasse l'objectif de croissance déterminé par le gouvernement, étant entendu qu'un rapport faisant état des travaux et des recommandations du ministère devrait être soumis au Conseil du trésor pour le 1er novembre 1994, afin que le mandat que se verra confi er le mi ni stère pour le renouvellement des ententes avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec puisse tenir compte des conclusions de ces travaux.

ENTENTE ENTRE LES GOUVERNEMENTS DU QUÉBEC ET DU CANADA SUR L'APPLICATION AU QUÉBEC DE LA RÉGLEMENTATION FÉDÉRALE SUR LES FABRIQUES DE pATES ET PAPIERS (RÉF.: 4-0052)

Le ministre de l'Environnement et de la Faune, en son nom et au nom du Premier ministre, soumet un mémoire portant sur l'Entente entre les gouvernements du Québec et du Canada sur l'application au Québec de la régl ementat i on fédérale sur 1es fabri ques de pâtes et papi ers. Le mémoire expose que les gouvernements du Québec et du Canada ont chacun une réglementation sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers. Ces règlements visent en substance les mêmes objectifs et sont, au plan des exigences normat ives, comparabl es quant aux eff1 uents ou rejets dans le milieu aquatique. La réglementation québécoise couvre de plus les émi ss ions atmosphéri ques, 1es déchets et la protect i on du sol. Le mémoire souligne que la nouvelle réglementation adoptée par le gouvernement fédéral contribuera non seulement à maintenir, mais à intensifier les problèmes de chevauchement et de double emploi provenant de l'application d'une double réglementation comparable. Cette double réglementation occasionne pour l'industrie concernée des inconvénients et des irritants non négligeables, notamment au niveau administratif. Le ministère de l'Environnement n'a pu obtenir du gouvernement fédéral qu'il sursoie à l'application de sa réglementation sur les fabriques de pâtes et papiers, puisqu'une telle solution nécessite une modification à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et à la Loi sur les pêches. C'est pourquoi les deux ministres de l'Environnement ont proposé l'approbation d'un projet d'entente administrative, en vertu de laquelle on convient du partage des rôles et responsabilités entre les deux gouvernements, ainsi que des modalités d'application au Québec de la réglementation fédérale sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers. Par ce projet d'entente, on limiterait le plus possible les chevauchements et le double emploi reliés à l'application d'une double réglementation, tout en contribuant dans une large mesure à l'instaura­ tion d'un guichet unique, répondant ainsi en bonne partie aux attentes de l' i ndustri e. De plus, le gouvernement fédéral, pour compenser l'exécution par le Québec d'activités d'intérêt commun, transférerait au gouvernement du Québec 300 k$ annuellement et s'engagerait, de plus, à assumer la totalité des coûts prévus, jusqu'à concurrence d'environ 350 k$ pour le développement et l a mi se en place d'un système de cueillette, d'enregistrement et de transmission informatisée des données. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- que l'entente entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada sur l' app li cat i on au Québec de la régl ementat ion fédéra le sur l es pâtes et papi ers, joi nte au mémoi re, soit approuvée; 2- que le ministère de l'Environnement et de la Faune soit autorisé à procéder à l'acquisition des équipements et logiciels nécessai­ res à la collecte et à la gestion des données qui seront défrayés par le gouvernement fédéral, tel que spécifié dans l'Entente; 5 3- que le ministre de l'Environnement et de la Faune soit autorisé à signer cette entente conjointement avec le Premier ministre. Ce mémoi re a été recommandé par le Comité mi ni stéri el permanent de l'aménagement, du développement régional et de l'environnement à sa séance du 22 mars 1994 ainsi que par le Comité ministériel permanent du développement économique à sa séance du 23 mars 1994. Monsieur Paradis explique qu'on souhaitait antérieurement obtenir une uniformisation complète des deux réglementations, mais que cela aurait nécessité une modification législative adoptée par le Parlement fédéral. C'est pourquoi on a conclu une entente intérimaire. Ce qui échappe au Québec, ce sont les poursuites.

Décision numéro: 94-051 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre de l'Environnement et de la Faune et le Premier ministre et portant sur une entente entre les gouvernements du Québec et du Canada sur l'application au Québec de la réglementation fédérale sur les fabriques de pâtes et papiers (réf.: 4-0052), 1- d'approuver le projet d'entente entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada sur l'application au Québec de la réglementation fédérale sur les fabriques de pâtes et papiers proposé par le ministre de l'Environnement et de la Faune et le Premier ministre et d'autoriser ces derniers à signer, au nom du gouvernement du Québec, une entente substantiellement conforme à ce projet d'entente; 2- d'adopter en conséquence le décret proposé par le ministre de l'Environnement et de la Faune et le Premier ministre concernant une entente entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada sur l'application, au Québec, de la réglementation fédérale sur les fabriques de pâtes et papiers; 3- d' autori ser le mi ni stère de l'Envi ronnement et de l a Faune à procéder à l'acquisition des équipements et logiciels nécessaires à la collecte et la gestion des données, qui seront défrayés par le gouvernement du Canada tel que prévu dans cette entente.

CRÉATION D'UNE TABLE DE CONCERTATION DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN (RÉF.: 4-0057)

Pour faire suite à la séance du 16 mars 1994, le ministre des Affaires municipales soumet de nouveau un mémoire daté du 15 mars 1994 et portant sur la création d'une Table de concertation du Montréal métropolitain. Monsieur Ryan explique qu'il souhaite certaines modifications à la décision récente du Conseil des ministres concernant les suites à donner au Rapport Pichette. Il souhaite que l'on insère entre les paragraphes o et E de la décision les mots "des mesures à prendre pour le renforce­ ment de la ville métropole". Il indique de plus que le secrétaire de la Table de concertation ne devrait pas être le secrétaire du Comité ministériel permanent de développement du Grand Montréal. Ce secréta­ riat devrait être assumé par le ministère des Affaires municipales. Cependant, le secrétaire du Comité ministériel permanent de développe­ ment du Grand Montréal pourrait siéger à cette Table à titre de conseiller. Monsieur Tremblay se dit d'accord avec cette suggestion. Le Premier ministre ajoute que le Comité ministériel permanent de développement du Grand Montréal est plus identifié à la ville de Montréal. 6 Décision numéro: 94-052 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 15 mars 1994, soumis par le ministre des Affaires municipales et portant sur la création d'une Table de concertation du Montréal métropolitain (réf.: 4-0057), 1- d'accepter que soit mise sur pied, à l'initiative du ministre des Affaires municipales, une Table de concertation du Montréal métropo­ litain permettant de regrouper les principaux intervenants politiques de la région, pour l'examen de certaines questions d'intérêt commun à la lumière des analyses du Rapport Pichette sur les grandes probléma­ tiques de cette région, le secrétariat de cette table de concertation étant assuré par le sous-ministre des Affaires municipales ou son représentant; 2- d'accepter que cet te table de concertat ion so it appelée à se prononcer sur les objets suivants: A. le développement économique de la région tant au niveau des structures de coordination qu'au niveau des actions à entre­ prendre à l'extérieur, B. l'harmonisation des schémas d'aménagement de la reglon métropolitaine, et ce à partir de certaines orientations gouvernementales, C. la délimitation des limites territoriales des municipalités, des municipalités régionales de comté ainsi que des régions administratives concernées et de la région métropolitaine elle-même, D. le développement du transport, notamment en participant à la consultation sur le plan de transport qui sera éventuellement déposé par le ministre des Transports, E. l es mesures à prendre pour le renforcement de l a vi 11 e­ métropole, F. les structures de concertation que la région métropolitaine devra se donner pour donner suite aux orientations définies par la Table de concertation, G. le rôle du gouvernement du Québec dans le développement de la région métropolitaine; 3- de donner à la Table de concertation du Montréal métropolitain une année pour faire des recommandations au gouvernement sur les objets définis au paragraphe 2; 4- de prévoir que cette table de concertation soit présidée par le ministre des Affaires municipales et composée du secrétaire général associé responsable du Secrétariat du Comité ministériel permanent de développement du Grand Montréal qui agira comme conseiller, d'un représentant du Secrétariat aux affaires régionales qui agira à titre d'observateur, et de 21 élus municipaux répartis de la façon suivante: A. le maire de Montréal, B. le maire de Laval, C. le maire de Longueuil, D. un représentant de chacune des 12 municipalités régionales de comté (MRC) concernées, soit le préfet ou, en cas d'impossibi­ lité d'agir du préfet, un représentant désigné par la MRC, E. six représentants des municipalités de la Communauté urbaine de Montréal (CUM) répartis de la façon suivante: 7 1) deux désignés par la Ville de Montréal, en plus du maire, 2) trois désignés par la Conférence des maires de la banlieue de Montréal, 3) la Présidente du Comité exécutif de la CUM; 5- d'annoncer les mesures suivantes en vue de soutenir la démarche entreprise par la Table de concertation: A. invitation à la CUM et aux MRC de la région à surseoir à la révision ou à l'adoption de leur schéma d'aménagement ou, le cas échéant, à procéder à une nouvelle révision tenant compte d'éléments de problématique régionale, B. préparation, par le ministre des Affaires municipales, d'un document gouvernemental sur les orientations du développement urbain dans la région métropolitaine en guise d'instrument de travail pour la préparation des schémas d'aménagement par la CUM et les MRC concernées, C. engagement que la Table de concertation sera consultée et, si possible, intégrée dans la démarche que proposera le ministre des Transports en regard du plan de transport pour la région métropolitaine, D. engagement du gouvernement de consulter la Table de concerta­ tion sur les projets pub1 ics ayant un impact majeur sur l'urbanisation et le développement de la région; 6- de confier au ministre des Affaires municipales le soin de faire rapport au gouvernement sur le travail accomp1 i au terme du mandat prévu, étant entendu qu'il lui incombera alors de recommander soit que des mesures soient prises afin d'assurer la permanence de cette concertation, soit que le travail de la Table de concertation se poursuive.

ACCORDS PARALLÈLES A L'ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE NORD-AMÉRICAIN

Monsieur Ciaccia souhaite que le cinquième élément de la décision soit retranché. Les accords parallèles ne portaient pas sur la participation des provinces à l'ALÉNA. De plus, c'est une demande très exigeante que l'on fait au gouvernement fédéral avec ce point 5. De plus, une entente fédérale-provinciale sera conclue pour la mise en oeuvre de l'accord. Comme la décision risque de faire l'objet d'une fuite, il est nécessaire de retrancher ce cinquième élément.

Décision numéro: 94-053 Le Conseil des ministres décide: 1- d'accorder son appui de principe à l'Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l'environnement et à l'Accord nord­ américain de coopération dans le domaine du travail, sous réserve de la conclusion d'ententes fédérales-provinciales sur la participation des provinces à ces accords qui soient acceptables pour le Québec; 2- de confier au groupe restreint de coordination sur la libéralisa­ tion des échanges, présidé par le sous-ministre des Affaires interna­ tionales, de l'Immigration et des Communautés culturelles, en collabora­ tion avec les ministères de l'Emploi, de l'Environnement et de la Faune et le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, le soin de coordonner la négociation des ententes fédérales-provinciales portant sur la mise en oeuvre, la gestion et toute modification future de ces accords; 8 3- d'accepter que le mandat des représentants du Québec à cette négociation des ententes fédérales-provinciales soit, dans le respect des champs de compétence des différents ordres de gouvernement: A. d'obtenir des niveaux adéquats de participation des provinces aux activités et aux décisions, en fonction de leurs intérêts sociaux, environnementaux et économiques et du degré de compétence législative qu'elles possèdent sur les diverses questions qui seront discutées aux niveaux trilatéral et canadien, B. d'obtenir la mise sur pied d'un organisme qui servirait de forum de discussion et de 1 ieu de coordination au niveau fédéral-provincial, lequel organisme pourrait être le Comité gouvernemental interne aux Parties qui est déjà prévu aux accords; la concertation fédérale-provinciale serait fondée sur la collaboration des ministères concernés de chaque ordre de gouvernement en tenant compte de leurs rôles respectifs, C. d'obtenir des mécanismes qui permettront au gouvernement fédéra 1 et aux provi nces d' él aborer conjoi ntement 1a stratégi e et la position canadiennes à présenter aux instances trilaté­ rales, sur diverses questions qui seraient discutées au Conseil ou au sein des comités et groupes de travail qu'il établira, D. d'obtenir le droit, pour une province, de participer de façon pleine et entière au mécanisme de règlement des différends et d'exprimer son propre poi nt de vue devant 1es instances tril atéra1 es établi es par 1es accords para 11 è1 es, lorsque l'application de ses lois ou de ses normes sera contestée ou lorsque ses intérêts ou un domaine de sa compétence seront en cause, E. d'obtenir la participation pleine et entière des provinces à toutes les activités pour lesquelles elles pourraient manifes­ ter un intérêt comme, par exemple, la sélection et la nomina­ tion des membres canadiens des instances trilatérales ou la préparation des rapports et des communications faits par le Canada, F. d'obtenir l'obligation, pour les comités consultatifs natio­ naux, de soumettre leurs conclusions et recommandations au Comité gouvernemental du travail ou de l'environnement, selon le cas, pour que celui-ci prenne, au besoin, les décisions finales quant à la stratégie et à la position canadiennes au niveau trilatéral sur ces questions, G. d'obtenir une répartition équitable des coûts qu'entraîneront les mécanismes fédéraux-provinciaux de concertation et la participation des provinces aux instances trilatérales, afin que chaque provi nce 1 i ée par 1es accords supporte un coût raisonnable et que l'ensemble de ces provinces supporte un coût raisonnable par rapport à celui supporté par le gouverne­ ment fédéral; 4- de prévoir que le résultat de cette négociation soit soumis au Conseil des ministres, au moment approprié, afin d'établir la position du gouvernement quant à son adhésion aux accords parallèles sur l'environnement et le travail et aux ententes fédérales-provinciales sur la participation des provinces à ces accords, étant entendu que toute recommandat i on quant à l' adhés i on du Québec devra être accompagnée d'une analyse des impacts juridiques des accords parallèles et des ententes fédérales-provinciales; 5- de prévoir que les ministères du Conseil exécutif, des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles, de l'Environnement et de la Faune, ainsi que de l'Emploi devront autofinan­ cer l' ensemb 1e des coûts rel i és à 1a mi se en oeuvre de ces accords parallèles, à l'exception des montants des amendes encourues le cas 9 échéant et ce, dans le respect des objectifs gouvernementaux qui leur sont respectivement assignés en matière de réduction des dépenses et des effectifs; 6- de révoquer sa décision 94-041 du 9 mars 1994.

CONFÉRENCE FÉDÉRALE-PROVINCIALE DES MINISTRES DE L'AGRICULTURE (RÉF.: 4-1309)

Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en son nom et au nom du Premier ministre, soumet un mémoire portant sur le mandat de la délégation québécoise à la Conférence fédérale-provinciale des ministres de l'agriculture à Régina, le 29 mars 1994. Le mémoire expose que doit se tenir à Régina, le 29 mars 1994, la Conférence fédérale-provinciale des ministres de l'agriculture. Il propose que le mandat de la délégation québécoise à cette conférence soit le suivant: 1- s'assurer que les tarifs et équivalents tarifaires déposés par le gouvernement du Canada au Secrétariat du GATT protègent adéquate­ ment les productions sous gestion de l'offre; 2- aviser le gouvernement fédéral et les autres provinces que, si le gouvernement fédéral met en place le processus proposé par le groupe de travail sur l a mi se en marché ordonnée, le Québec considérera ce processus comme strictement fédéral, qu'il mènera lui-même sa propre consultation au Québec et que la négociation des ententes fédérales-provinciales doit se faire, non pas avec les organismes de commercialisation mais avec les signataires, ce qui inclut les gouvernements provinciaux, 3- exiger du gouvernement fédéral qu'il verse une contribution équitable dans le soutien du revenu des productions ovine et bovine, 4- accepter en principe la terminaison du régime de stabilisation tripartite des prix du porc, à condition qu'un programme transitoire satisfaisant pour le Québec soit mis en place, 5- amener les provinces à demander à l'Office canadien de commercia­ lisation du poulet de revoir sa décision d'allouer les quotas sur la base des besoins cumulés des transformateurs; Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres d'accepter que le mandat de la délégation québécoise à la Conférence fédérale­ provinciale des ministres de l'agriculture, qui se tiendra à Régina, le 29 mars 1994, soit celui proposé au mémoire.

Décision numéro: 94-054 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le Premier ministre et portant sur le mandat de la délégation québécoise à la Conférence fédérale­ provinciale des ministres de l'agriculture, à Régina, le 29 mars 1994 (réf.: 4-1309),

1- d'accepter que le mandat de la délégation québécoise à la Conférence fédérale-provinciale des ministres de l'agriculture qui se tiendra à Régina, le 29 mars 1994, soit le suivant: A. s'assurer que les tarifs et équivalents tarifaires déposés par le gouvernement du Canada au Secrétariat du GATT protègent adéquatement les productions sous gestion de l'offre, 10 B. aviser le gouvernement fédéral et les autres provinces que, si le gouvernement fédéral met en place le processus proposé par le groupe de travail sur la mise en marché ordonnée, le Québec considérera ce processus comme strictement fédéral, qu'il mènera lui-même sa propre consultation au Québec et que la négociation des ententes fédérales-provinciales doit se faire non par les organi smes de commerci al i sat ion, mais par les signataires, ce qui inclut les gouvernements provinciaux, C. exiger du gouvernement fédéral qu'il verse une contribution équitable pour le soutien du revenu des productions ovine et bovine, D. accepter en principe la terminaison du régime de stabilisation tripartite des prix du porc, à condition qu'un programme transitoire satisfaisant pour le Québec soit mis en place, E. amener les provinces à demander à l'Office canadien de commercialisation du poulet de revoir sa décision d'allouer les quotas sur la base des besoins cumulés des transforma­ teurs; 2- d'adopter le décret proposé par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation concernant la délégation et le mandat de la délégation du Québec à la Conférence fédérale-provinciale des ministres de l'agriculture, à Régina, le 29 mars 1994.

PLAN TRIENNAL 1993-1996 DES ACTIVITÉS DU FONDS DE LA RECHERCHE EN SANTÉ DU QUÉBEC (RÉF.: 3-1997)

Le ministre de la Santé et des Services sociaux soumet un mémoire daté du 14 juillet 1993 et portant sur le Plan triennal du Fonds de la recherche en santé du Québec, 1993-1996. Le mémoire expose que les orientations du Plan triennal 1993-1996 du Fonds de la recherche en santé du Québec sont les suivantes: 1- 1a formul at i on de 17 pri orités de recherche en fonct i on des objectifs de la Politique de la santé et du bien-être; 2- la mise en place d'un nouveau modèle pour les centres et instituts de recherche; 3- le soutien accru aux chercheurs-boursiers; 4- le soutien accru aux chercheurs après la fin de leur admissibi­ lité au programme de chercheurs boursiers, en vue de diversifier les voies de l'intégration à la carrière; 5- favori ser l a coll aborat i on des chercheurs qui oeuvrent dans 3 réseaux interactifs, soit le réseau provincial des centres et instituts, le réseau provincial de recherche épidémiologique et évaluative, le réseau des centres d'expertise en santé, sans oublier le soutien aux réseaux thématiques en voie de développe­ ment et aux équipes émergentes, de même que la collaboration avec l'industrie. Le mémoire mentionne que le Plan triennal 1993-1996 présente des demandes de 60,1 M$ en 1993-1994, comparativement à des dépenses de 51,5 M$ en 1992-1993, soit une augmentation de 8,6 M$. Pour les années subséquentes, 1es demandes sont de 64,2 M$ pour une augmentat i on de 4 M$ et de 68,7 M$ pour une augmentation de 4,5 M$. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- d'approuver les orientations du Plan triennal 1993-1994 du Fonds de la recherche en santé du Québec; 11 2- d'approuver 1a mi se en oeuvre, à compter de 1993 -1994, des mesures rel i ées à 1a recherche rel at ive aux objectifs de 1a Politique de la santé et du bien-être nécessitant des ajouts budgétaires de 2 M$ récurrents en 1993-1994, de 1,4 M$ récurrents en 1994-1995 et de 300 k$ récurrents en 1995-1996; 3- d'approuver la mise en oeuvre d'un nouveau programme de cher­ cheurs-boursiers de carrière à compter de 1994-1995, nécessitant des ajouts budgétaires de 1,1 M$ récurrents en 1994-1995 et de 1,2 M$ récurrents en 1995-1996; 4- d'approuver la consolidation progressive des infrastructures des centres et instituts de recherche à compter de 1994-1995, de même que les ajustements aux autres programmes et d'allouer, à ces fins, des crédits additionnels récurrents de 2 M$ en 1994-1995 et de 3 M$ en 1995-1996, crédits que le Fonds de la recherche en santé du Québec aura la responsabilité de répartir; 5- d'approuver que le financement de ces développements provienne des sources suivantes: a) 2 M$ récurrents pris à même les crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux, b) 3 M$ en provenance de la Régie de l'assurance-maladie du Québec par une augmentation de sa contribution financière à compter de 1994-1995, à 0,4% de la rémunération versée aux professionnels de la santé l'année précédente afin de financer le nouveau programme de chercheurs-boursiers de carrière, ainsi que les ajustements aux échelles de rémunération, c) 1,5 M$ de crédits de développement récurrents à accorder au ministère de la Santé et des Services sociaux en 1994-1995 et 4,5 M$ en 1995-1996. Ce mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 14 décembre 1993, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- d'approuver les orientations contenues au Plan triennal 1993-1996 déposé par le fonds, étant entendu que le financement requis pour la réalisation de ce plan sera établi annuellement dans le cadre de la Revue des programmes; 2- d'accepter, qu'en 1993-1994, un montant de 2 M$, provenant des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux, soit utilisé pour mettre en oeuvre les orientations du Plan triennal du Fonds; 3- de refuser la demande de crédits de développement récurrents pour les années 1994-1995 et 1995-1996; 4- de rappeler au ministère la décision 93-052 du Conseil des ministres du 24 mars 1993, à l'effet que la somme consacrée par la Régie de l'assurance-maladie du Québec au programme des chercheurs-boursiers ne peut excéder 0,3% de la rémunération tota le payée aux profess i on ne l s de l a santé pour l' exerc i ce fi nanc i er précédent et, en conséquence, de refuser l a hausse proposée à 0,4% en 1994-1995.

Décision numéro: 94-055 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 14 juillet 1993, soumis par la ministre de la Santé et des Services sociaux et portant sur le plan triennal du Fonds de la recherche en santé du Québec, 1993-1996 (réf.: 3-1997) , 12 1- d'adopter le décret proposé par la ministre de la Santé et des Services sociaux concernant le plan triennal 1993-1996 des activités du Fonds de la recherche en santé du Québec; 2- de refuser la demande de crédits de développement récurrents pour les années 1994-1995 et 1995-1996; 3- de rappeler au ministère de la Santé et des Services sociaux sa décision 93-052 du 24 mars 1993 prévoyant que la somme consacrée par la Régie de l'assurance-maladie du Québec au programme des chercheurs­ boursiers ne peut excéder 0,3% de la rémunération totale payée aux professionnels de la santé pour l'exercice financier précédent et de refuser, en conséquence, la hausse proposée de 0,4% en 1994-1995.

BUDGET DE FONCTIONNEMENT ET BUDGET Df IMMOBILISATION DE LA SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE DU QUÉBEC POUR L'EXERCICE FINANCIER 1993-1994 (RÉF.: 3-2704)

Le ministre délégué aux Services gouvernementaux soumet un projet de décret concernant le budget de fonct i onnement et le budget d' i mmobil i sa­ tion de la Société immobilière du Québec pour l'exercice financier 1993- 1994. Ce projet de décret a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 8 mars 1994, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- d'adopter ce projet de décret; 2- . de demander à la Société immobilière du Québec que la réalisation d'un projet de développement, d'amélioration d'actif ou d'aména­ gement ne puisse être entreprise sans une autorisation préalable du Conseil du trésor, sauf si le coût total du projet, incluant l es honoraires profess i onne l s, est i nféri eur à 500 k$ et si l'impact interne de ce coût sur les loyers des clients est inférieur à 150 k$ par année.

Décision numéro: 94-056 Le Conseil des ministres décide: 1- d'adopter le décret proposé par le ministre délégué aux Services gouvernementaux concernant le budget de fonctionnement et le budget d'immobilisation de la Société immobilière du Québec pour l'exercice financier 1993-1994; 2- d'indiquer à la Société immobilière du Québec que la réalisation d'un projet de développement, d'amélioration d'actif ou d'aménagement ne peut être entreprise sans une autorisation préalable du Conseil du trésor, sauf si le coût total du projet, incluant les honoraires professionnels, est inférieur à 0,5 M$ et si l'impact interne de ce coût sur les loyers des clients est inférieur à 150 k$ par année.

LE PROCHAIN BUDGET

Monsieur Bourbeau explique qu'il sera difficile de boucler le présent budget, et même le prochain. Il sera nécessaire de privatiser un certain nombre de placements. On demandera à certains présidents de sociétés d'État de nous fournir des précisions sur de tels placements. Six ministres du gouvernement sont impl iqués. Le sous-ministre des Finances écrira à ces présidents de sociétés d'État afin d'obtenir des renseignements. Le Premier ministre dit qu'il croit comprendre qu'il s'agit de se départir de certains portefeuilles et non pas des sociétés d'État elles-mêmes. Il ajoute qu'il faut obtenir des détails précis concernant les actifs et les actions. Monsieur Bourbeau indique que, s'il est possible d'accélérer certaines de ces dispositions d'actifs et 13 d'actions, cela allégera d'autant le déficit.

LE PROJET DE PROLONGATION DU RÉSEAU DE GAZ MÉTROPOLITAIN

Monsieur Bourbeau explique à ses collègues que la compagnie dispose de projets intéressants qui totalisent une somme de 150 M$. Elle pourrait rapidement investir une somme de 125 M$ dans 6 régions pour le pro l ongement de son réseau. Le gouvernement du Québec pourra i t contri buer à l a réal i sat i on de ce prolongement à pari té avec le gouvernement fédéral. Les travaux pourraient débuter très bientôt en rég ion. Le comi té du Programme des i nfrast ructures recommande en principe d'approuver ce projet, à condition que le gouvernement fédéral accepte de contribuer pour une somme équivalente à la somme que défrayerait le Québec. Par ailleurs, Monsieur Ryan a reçu une lettre de l'Association des utilisateurs du gaz naturel qui sont de grandes entreprises et qui indiquent que Gaz métropolitain a les tarifs les plus élevés au Canada. En fait, ils sont trois fois moins élevés en Ontario. Elle allègue que si ces prolongements sont autorisés, cela pourrait augmenter les coûts davantage. On a déjà demandé un avis sectoriel qui ne fait pas état de l' impact d'un tel prolongement sur le pri x. Monsieur Sirros ajoute que Gaz métropolitain a un réseau plus étendu qu'ailleurs, avec une clientèle moins dense. Cependant, son ministère est favorable à ces extensions. L'Association des utilisateurs craint pour la survie des entreprises et la perte d'emplois. Elle demande une entrevue avec les représentants du gouvernement. Cependant, on avait déjà prévu faire l'annonce de ce prolongement. Monsieur Ryan considère qu'il faut vérifier soigneusement les allégations de l'Association des ut il i sateurs. Mons i eur Bourbeau recommande que lad i scuss ion so it reportée à la semaine prochaine. Madame Robillard demande de combien affectera-t-on les autres infras­ tructures avec de tels grands projets, comme celui de Gaz métropolitain et celui du Centre des congrès de Québec. Monsieur Bourbeau répond que le comité du Programme des infrastructures applique des règles souples comme celle de la répartition en région et accepte que des tierces parties qui ne sont pas des municipalités ou qui s'associent à une municipalité participent au programme. Madame Frulla signale que des informations contradictoires circulent sur chacun des volets. Elle ajoute que certains projets sont prêts à démarrer et que leur approba­ t i on tarde. Mons i eur Bourbeau lui répond que tous l es projets sont acheminés au cabinet du ministre des Affaires municipales. Ces projets sont classés par volet et font par la suite l'objet d'une demande d'avis sectoriel. Madame Frulla répond que le Parti libéral est en pleine campagne de financement et qu'il aurait plus de facilité à recueillir des fonds si des projets étaient annoncés. Monsieur Marcil demande si des projets d'habitation communautaire, comme les habitations pour personnes âgées, sont susceptibles d'être acceptés en vertu du Programme des infrastructures. Monsieur Ryan lui répond qu'un avis sera demandé à la Société d'habitation, qui déterminera si elle peut mettre de l'avant de tels projets à même ses programmes réguliers. Dans le cas des bibliothèques, Madame Frulla a expédié des lettres qui sont à l'effet que de tels projets sont réalisés selon les critères du plan triannal d'immobilisations du ministère de la Culture et des Communications. Il est donc nécessaire d'obtenir des avis sectoriels. Madame Frulla indique que certains projets sont déjà prévus dans la planification de son ministère et que d'autres sont priorisés par les municipalités. Monsieur Tremblay demande si la Ville de Montréal a fait parvenir sa liste de priorités en vertu du volet IV du Programme des infrastructu­ res. Monsieur Ryan répond que la Ville de Montréal a soumis toutes ses priorités, y compris celles qui touchent le volet IV. Monsieur Tremblay croit qu'il faudrait prioriser ensemble les projets du volet IV. Il existe des dossiers qui sont en marche depuis trois ou quatre ans et il craint que les enveloppes budgétaires s'épuisent. Il ajoute que la Ville de Montréal joue un jeu politique qui crée des attentes. Monsieur 14 Bourbeau indique que le même réflexe a eu lieu au comité du Programme des infrastructures. C'est pourquoi on préfère avoir une vue d'ensemble avant de prendre des décisions, sauf pour ce qui a trait au prolongement du réseau de Gaz métropolitain. Monsieur Marcil rappelle qu'au Comité ministériel permanent de développement du Grand Montréal, on souhaitait prioriser des projets qui sont prêts à débuter. Monsieur Bourbeau lui répond qu'on n'attendra pas un plan pour ce qui est des projets du volet IV. Des décisions seront prises sur une première brassée de projets. Monsieur Ryan fait remarquer que le gouvernement fédéral exige un délai d'une semaine et qu'il veut être associé aux annonces qui seront faites.

LES CRÉDITS 1994-1995

Madame Gagnon-Tremblay indique que, pour cette année, les prévisions de dépenses seront respectées. Il s'agit là d'un événement qui ne s'est présenté que 3 fois durant les 25 dernières années et cela, malgré les effets du plan de relance et les périmés additionnels du ministère des Finances. L'objectif a également été respecté en ce qui concerne le niveau des effectifs. Pour l'exercice financier 1994-1995, le taux d'augmentation de dépenses s'élève à 2,9%. Cependant, l'inflation a diminué plus que prévu, en raison notamment de la baisse de la taxe sur la cigarette. On maintient le cap sur les object ifs de dépenses. Il n'a cependant pas été possible de diminuer le coût des effectifs comme on l'aurait souhaité. On a conclu des ententes-cadres avec les syndicats, qu'il faut respecter. Si ces ententes ne donnent pas les résultats escomptés cet automne, on révisera alors notre position. L'objectif de réduction du déficit est également maintenu. Les dépenses des ministères ont été réduites de 5%, sauf celles des ministères à réseau. Le taux de croissance de 2,9% s'explique en raison des crédits requis pour le plan de relance et de l'augmentation des dépenses à l'aide sociale. Cependant, des moyens de mieux contrôler les dépenses seront pris par exemp 1e, au mi ni stère de 1a Santé et des Serv i ces soc i aux et au ministère de l'Ëducation. Quant au ministère de la Sécurité du revenu, des contrôles plus rigoureux seront mis en place. On poursuivra aussi l' opérat i on de réal i gnement de l'appareil de l' Ëtat et on app 1 i quera 1es dispositions de la Loi 198. A cet égard, nos démarches se poursuivent avec les syndicats. Elle signale que Carrefour Transit fait du bon travail. De fait, il n'y a pas de mises à pied massives. Ce qui a déjà été décidé ou annoncé n'implique pas une grande quantité d'employés. Les ministères et organismes ont pu dégager 6% de postes vacants, en plus du taux d'attrition normal. Cependant, ces mesures vont toucher 1es employés occas i onne 1s, qu i sont surtout des femmes. C'est en général ce que l'on retrouvera dans le budget des dépenses.

Monsieur Mareil demande, quant à la Société québécoise de développement de la main-d'oeuvre, si les sommes prévues au Plan de relance sont incluses dans les crédits budgétaires. Madame Gagnon-Tremblay lui répond que les crédits prévus pour le Plan de relance sont prévus au Conseil exécutif. Apartir des provisions qui y sont situées, on pourra procéder à des transferts de crédits. Monsieur Marcil demande s'il est possible de signifier à l'Opposition qu'il y aura une augmentation de budget à la Société québécoise de développement de la main-d'oeuvre. Le Premier ministre lui répond que le ministre de l'Emploi pourra émettre un communiqué de presse à cet égard à compter de 14 h 00 aujourd'hui. Monsieur Marcil demande ce qu'on entend faire en matière de travail partagé dans le secteur public. On sait que ce concept est très difficile à appliquer dans le secteur privé. Peut-être pourrait-on songer à des mesures comme le congé sabbatique à traitement différé ou à d'autres programmes comme 1e travail à temps partiel. Il serait possible de proposer le travail à temps partiel à nos employés réguliers, à qui on accorderait les mêmes bénéfices de retraite que les employés à temps plein. Le Premier ministre répond qu'une telle proposition est actuellement à l'étude au Conseil du trésor. 15 Monsieur Chagnon demande quand seront approuvés les budgets d'immobili­ sation. Madame Gagnon-Tremb1ay lui répond qu'ils seront approuvés à la fin d'avril ou au début de mai. Monsieur Vallières fait remarquer que le parti au pouvoir dispose de 50% du temps alloué lors de la discussion sur les crédits. Il suggère que le gouvernement utilise tout ce temps. Cependant, il sera nécessaire que les ministres préparent les interventions des députés et que les cabinets de ministres déploient beaucoup d'efforts. Cependant, l'Opposition officielle ne sera pas d'accord avec cette façon de procéder.

LE DOSSIER DE LA COGÉNÉRATION

Monsieur Ciaccia considère qu'en ce domaine, il faut procéder autrement que projet par projet. Il est possible de concurrencer au niveau mondial avec la cogénération. Norsk-Hydro et les entreprises de pâtes et papiers peuvent produire par cogénération. Aux États-Unis, la plupart des usines utilisent la cogénération et les prix de l'électri­ cité dimimuent alors qu'ils augmentent ici. Il déplore que Norsk-Hydro ne produise qu'à 50% de sa capacité, alors qu'elle pourrait réduire ses coûts par la cogénération. Il répète que la cogénération réduit les coûts et augmente donc la capacité concurrentielle de nos entreprises. Il faut examiner le cas de Bécancour afin de conserver les emplois qui s'y trouvent. Monsieur Sirros répond que ce débat va prendre de plus en plus de place. Quant aux États-Unis, il faut se rappeler que leur électricité est produite avec du pétrole, ce qui n'est pas notre cas. Si Hydro-Québec achète de l'électricité produite par cogénération, elle y perdra. Il ne faut pas penser que la cogénération ne coûte rien à Hydro-Québec. Quand on additionne tous les projets, on constate qu'il s'agit d'une somme considérable. Cependant, le cas de Bécancour est sur la liste des projets de cogénération envisagés. Monsieur Ciaccia croit qu'il faut se méfier des calculs d'Hydro-Québec, dont les prévisions de besoins fluctuent souvent. Hydro a déjà connu des problèmes de planification, par exemple lorsqu'elle a indiqué qu'elle achèterait de l'électricité d'Hydro-Ontario si l'hydrau1 icité de ses barrages se mettait à diminuer. Monsieur Sirros souligne que les projets connus de cogénération représentent 700 mégawatts et qu'il s'agit là d'une puissance considéra­ ble. Madame Gagnon-Tremb1ay croit qu'il faut songer aux considérations environnementales et constater que certains projets ne verront pas le jour en raison des impacts environnementaux trop considérables.

LA VOIRIE RURALE

Monsieur Blackburn fait remarquer qu'il manque 18 M$ dans les crédits du ministère des Transports pour la voirie rurale. Cette diminution nous forcera à amputer les enveloppes des députés qui ont été accordées l'an dernier. Ce serait invivable au plan politique. De plus, l'ancien chef de Cabinet du Premier ministre avait promis une enveloppe de 15 M$ pour les comtés qui ont un kilométrage plus considérable. Il manque donc 33 M$ dans les crédits pour la voirie rurale. Le Premier ministre lui répond que cette question sera réexaminée lors de la préparation du Discours sur le budget. Le Premier ministre souligne que le dépôt du Livre des crédits ne comportera pas de grandes nouveautés. Cependant, il Y a toute une séquence de gestes que le gouvernement posera et qui seront précisés lors du budget. Il rappelle qu'il faut être imaginatifs afin de respecter nos engagements, comme cel ui de fa ire profi ter nos conc itoyens de la reprise. Il faudra agir durant les prochaines semaines. Madame Gagnon-Tremblay indique que des cibles ont été fournies au ministère et que des plans devront être élaborés pour évaluer l'ensemble des 16

programmes. À son grand étonnement, les économies sont plutôt réalisées à même les effectifs et aucunement dans les programmes. Il faudra en arriver à cette décision. Le Premier ministre souligne qu'exception faite de la Colombie-Britannique, les autres provinces ont diminué leurs dépenses. Cependant, elles font ce que le Québec a déjà fait du côté de ses employés. Il nous faudra faire ce que ces provinces font dans les postes de dépenses autres que la rémunération. Les représentants de l a Chambre de commerce ont suggéré de rendre les sous-mini stres responsables de la réduction des dépenses demandée par le gouvernement. Il faudrait aussi que les directives soient modifiées afin que les emp l oyés de l'État logent dans des hôtels moi ns coûteux lorsqu'il s voyagent. Il y a une foule de petites choses semblables qui pourraient être réalisées. Madame Gagnon-Tremblay signale que l'on plafonne à 1% l'augmentation des dépenses des ministères à réseau, tandis qu'on diminue les budgets des autres ministères de 5%. Cependant, on ne sera bientôt plus capables d'agir ainsi. Il sera nécessaire de couper dans les programmes. Monsieur Mareil considère que dans le budget, il faudra souligner la performance de la présente année financière. Madame Gagnon indique que le gouvernement maintient les cibles qu'il avait évoquées dans le document "Vivre selon ses moyens". On indiquera à la population que le gouvernement ne s'attaquera pas aux services de base mais, en même temps, on signalera qu'il n'est pas possible de maintenir les mêmes , progr~ il y a 30 ans. cr Monsieur Leclerc croit qu'il faut surveiller les dirigeants d'organis­ mes. Par exemple, les vice-présidents de la Société immobilière du Québec disposent de véhicules fournis par la société. Ils continuent à voyager sans respecter la consigne à cet égard. Il faut trouver le moyen de contrôler de tels agissements. Le Premier ministre indique que le gouvernement va repenser aux moyens d'amener ces changements, que ce soit dans le prochain budget ou par d'autres moyens.

LA SÉANCE EST LEVÉE A 18 H 30.