UNIVERSITE D’

DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION ANTHROPOLOGIE

SCIENCES DU PATRIMOINE

MEMOIRE DE MASTER EN ANTHROPOLOGIE

Présenté par : ANDRIANABO HARIMAMY Mbolatiana Fenohasina

Membres du jury :

Président: Pr. RAZAFIARIVONY Michel, Professeur titulaire Juge : Dr. Isaia Ignace RADILOFIE, Docteur en Anthropologie Rapporteur : Dr. Daniel Jules RANDRIAMANALINA, Maitre de conférences

Date de soutenance : 07 Mars 2019 SOMMAIRE

Sommaire ...... 1 Remerciements ...... 3 Liste des abreviations ...... 4 Resume ...... 5 Abstract ...... 6 Fintina ...... 7 Liste des cartes, des photos et des tableaux...... 8 Liste des annexes ...... 9 Introduction ...... 10 PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ...... 14 1.1. Cadre conceptuel ...... 14 1.1.1. Définition de concepts ...... 14 1.1.2. Description de l’objet d’étude ...... 15 1.2.Theories ...... 17 1.3. Methodologie de recherche ...... 19 1.3.1. Bibliographie et webographie ...... 19 1.3.2. Outils pour collecter et conserver les données ...... 20 1.3.3. Méthode des échelles ...... 20 1.3.4. Entretien et enquêtes sur terrain...... 21 1.3.5. Technique d’observation ...... 22 1.3.6. Problématique ...... 23 1.3.7. Hypothèses ...... 23 1.3.7.1. Hypothèses des prédécesseurs ...... 23 1.3.7.2. Hypothèses personnelles ...... 26 DEUXIEME PARTIE: COLLINE SACREE D’AMBOHIDRABIBY COMME PATRIMOINE CULTUREL TANGIBLE...... 29 2.1. Présentation de lieu d’étude ...... 29 2.1.1. Situation géographique ...... 29 2.1.2. Délimitation administrative ...... 29 2.1.3. Historique ...... 31 2.1.4.Culturels ...... 34 2.1.5. Contexte socio-économique ...... 35

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2.2. Site culturel d’Ambohidrabiby , un patrimoine palpable ...... 36 2.2.1. Changements diachroniques des patrimoines culturels ...... 36 2.2.2. Fortifications ...... 37 2.2.3. A l’intérieur de l’enceinte fortifié ...... 38 2.2.3.1. Cité royale proprement dite...... 38 2.2.3.2. Tombeaux royaux ...... 39 2.2.3.3. Arbres royaux ...... 40 2.2.3.4. Place publique ou kianja ...... 41 2.2.3.5. Grande marmite de Jean Laborde ...... 41 2.2.3.6. Patrimoines architecturaux ...... 42 2.2.3.7. Nouvel an malgache ...... 44 2.2.3.8. Art de tisser la soie malgache ...... 46 2. 3. Résultats Quantitatifs ...... 49 2.4. Pourquoi patrimoine ? ...... 51 TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 54 3.1. Discussions ...... 54 3.1.1. Disparition de l’histoire et de l’identité ...... 54 3.1.2. Manque de professionnalisation ...... 54 3.1.3. Internationalisation de la culture ...... 55 3.1.4. Garder l’authenticité et l’intégrité du site ...... 55 3.1.5. Problèmes des acteurs culturels ...... 56 3.2. Suggestions et Recommandations ...... 56 3.2.1. Politique de sauvegarde du patrimoine ...... 56 3.2.2. Gestion relative au patrimoine d’Ambohidrabiby ...... 57 3.2.3. Processus de patrimonialisation ...... 64 CONCLUSION ...... 66 BIBLIOGRAPHIE ...... 68 WEBOGRAPHIE ...... 70 ANNEXES ...... 71

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REMERCIEMENTS

Je suis particulièrement heureux de pouvoir exprimer ici mes vifs et sincères remerciements : A Monsieur RAMANOELINA Panja, Professeur Titulaire, Président de l’Université

d’Antananarivo, pour l’approbation d’effectuer des études à l’Université.

A Madame RALALAOHERIVONY Baholisoa Simone, Professeur titulaire, Doyen de la

Faculté Arts, Lettres et Sciences Humaines. C’est avec son accord que je pourrais

effectuer mes études à la Faculté. Qu’elle trouve ici ma profonde gratitude.

Aux Enseignants chercheurs, aux Membres du personnel Administratif et Technique à la

Mention Anthropologie, d’avoir partagé des connaissances amples. Je ne saurais

comment les remercier de tout mon cœur reconnaissant.

A Monsieur RANDRIAMANALINA Daniel Jules, Maitre de conférences, qui m’a

encadré tout au long de la préparation de ce mémoire, qu’il soit aussi remercié pour sa

gentillesse, sa disponibilité permanente et pour les nombreux encouragements qu’il m’a

prodigués.

A tous les membres de la famille. Ils ont fait réellement preuve de grande affection en ne

cessent de m’encourager dans mon travail et en m’aidant beaucoup financièrement

Aux étudiants à la Mention Anthropologie ainsi qu’à toutes les personnes sans exceptions

qui, de près ou de loin et de quelque manière que ce soit, ont contribué à la réalisation de

ce travail. .

Aux personnels au sein de la commune d’Ambohidrabiby, pour l’accueil chaleureux et

d’avoir donné toutes informations relatives à la réalisation de ce mémoire. Je ne suis pas

près d’oublier les services qu’ils m’ont aimablement rendus.

MERCI !!

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LISTE D’ABREVIATIONS ET D’ACCRONYMES

CEG : Collège d’Enseignement Général

ICCROM: International Centre for the Conservation and Restoration of Monuments

ICMAA : Institut de Civilisation-Musée d’Art et d’Archéologie

ICOM: International Council of Museum

ICOMOS: International Council on Monuments and Sites

IDH : Indice de Développement Humain

ODD : Objectifs de Développement Durable

OMD : Objectifs Millénaires pour le Développement

OMT : Organisation Mondiale du Tourisme

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ORTANA : Office Régionale du Tourisme

OSCAR : Office du Site Cultural d’Ambohimanga-Rova

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.

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RESUME

Le patrimoine culturel ravive la mémoire des sociétés et construit une identité nationale. A , diverses menaces accélèrent la destruction physique et non-physique du patrimoine culturel. Pillage, vandalisme, incendie, ignorance, mondialisation sont des problèmes chroniques. La présente contribution voudrait alors valoriser et gérer le patrimoine culturel local. Premièrement, la recherche explique que la colline sacrée d’Ambohidrabiby possède une histoire exceptionnelle ; deuxièmement, elle se penche aux inventaires des éléments culturels et leurs fonctions anthropologiques et archéologiques, en répondant également à la perception du peuple sur le patrimoine ; et finalement, la conservation et la gestion peuvent et doivent être dynamique et répondre aux exigences de changement. Le patrimoine culturel est aussi une source de richesse et levier du développement durable. En effet, il est digne d’être sauvegardé et mis en valeur afin d’être partagé par tous et transmis aux générations futures.

MOTS CLÉS : Conservation- développement durable- dynamique - gestion- patrimoine

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ABSTRACT

Cultural heritage revives the memory of societies and builds a national identity. In Madagascar, various threats that accelerate the physical and non-physical destruction of cultural heritage. Looting, vandalism, fire, ignorance, globalization are chronic problems. The present contribution would then value and manage the local cultural heritage. First, the research explains that the sacred hill of Ambohidrabiby has an exceptional history secondly, it looks at inventories of cultural elements and their anthropological and archaeological functions, also responding to people's perception of heritage; and finally, conservation and management can and must be dynamic and meet the demands of change; Cultural heritage is also a source of wealth and a lever for sustainable development. Indeed, it is worthy of being saved and highlighted in order to be shared by all and transmitted to future generations

KEYS WORDS: Conservation- dynamic - heritage- management –sustainable development

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FINTINA

Ny vakoka dia mamelona ny tadidy ara-piarahamonina ary mamaritra ny maha firenena. Tandidomin-doza ireo vakoka azo tsapain-tanana sy tsy azo tsapain-tanana eto Madagasikara. Fandrobana,fangalarana, fandorana, tsy fahalalana, fanatontoloana ireo no olana miverimberina.Ity voka-pikarohana ity dia manome lanja ary mametraka ny vakoka ho amin’ny toerany indray. Voalohany, manazava fa ny vohitra masina Ambohidrabiby dia manana tantara miavaka;faharoa, nifantoka tamin’ny fanisana ireo singa mamaritra ny vakoka ary milaza ny lanja ara-haiolona sy ara-arkeolojia,mamantatra ihany koa ny fomba fandraisan’ny olona ny vakoka ; ary farany, ny fitahirizana sy ny fitantanana dia manaraka ny vanim-potoana sy ny fiovana, loharanon-karena sy fanoitra ho amin’ny fapandrosoana maharitra ihany koa izy. Noho izany dia mendrika ny arovana sy omena lanja ny vakoka mba ho fanta-daza ary hafindra amin’ny taranaka fara mandimby.

TENY IDITRA: Fitahirizana – fitantanana –fampandrosoana maharitra. vakoka

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LISTE DES CARTES, DES PHOTOS ET DES TABLEAUX

Carte : Les 11 Fokontany englobés dans la limite de la nouvelle Commune

Ambohidrabiby ………………………………………………………………………………27

Photo n°1 : Entrée sud et hadivory datant du XVIème siècle……………………………..34

Photo n° 2 : Extérieur et intérieur de musé……………………………………………...... 35

Photo n° 3 : Tombeau de Ralambo datant du XVIème siècle et le tombeau de Rasendrasoa datant du XVIIIème siècle……………………………………………………………………..36

Photo n°4 : Marmite en fer, datant du XIXème siècle……………………………………….38

Photo n°5 : Maison anglaise du XVIIIème siècle et maison neuve en 2016………………....39

Photo n° 6 : Eglise protestante du XVIIIème siècle………………………………………….40

Photo n° 7 : Affiche du taom-baovao malagasy par l’ORTANA et fafirano lors de la célébration du nouvel an……………………………………………………………………..42

Photo n°8 : Matière première et les produits finis…………………………………………..44

Tableau : Pourcentage de réponses obtenues sur les intérêts et la connaissance du site culturel par catégorie de personnes enquêtées……………………………………………………………46

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Les critères de sélection pour être patrimoine mondial………………….68

ANNEXE II : La répartition du nombre de genre de personne enquêtée……………....70

ANNEXE III : Extrait de l’ordonnance n°82-029 relative à la protection, la sauvegarde et la conservation du patrimoine national……………………………………………….……72

ANNEXE IV : Le Tourisme et les objectifs du millénaire pour le développement…...75

ANNEXE V: Document Nara sur l'Authenticité………………………………………76

ANNEXE VI : Législations nationales du patrimoine culturel…………………………81

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INTRODUCTION

Tous les pays, les sociétés ou les groupes humains ont une culture. Un peuple a toujours besoin de se référer à son histoire pour assurer la continuité d’une identité qui évolue avec le temps. A nos jours, la sauvegarde, la gestion, la préservation, la promotion de patrimoines culturels s’est retrouvée au rang des grands défis du monde contemporain. Le contexte de l’actuelle mondialisation a accéléré les échanges des éléments culturels et a engendré un phénomène d’homogénéisation des cultures au lieu d’alimenter la créativité humaine. Certes, la ratification et l’application des plusieurs conventions sur les patrimoines sont l’une de prospection de l’humanité. La conférence générale à 1Paris en 1972 réitère que le patrimoine culturel est de plus en plus menacé de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique. En outre, la protection de ce patrimoine à l'échelon national reste souvent incomplète en raison de l'ampleur des moyens qu'elle nécessite. L’Afrique est le berceau de l’humanité, mais jusqu’à maintenant la plupart des villes africaines n’ont pas de musées dignes de ce nom. Peu d’entre elles disposent d’un véritable inventaire de leur patrimoine culturel. Beaucoup n’ont pas de mécanismes de classement et de sauvegarde de leur patrimoine, bien peu sont informées à la convention du patrimoine mondial. Jean Pierre ELONG Mbasii a affirmé dans sa préface que la situation de patrimoines est alarmante, mais si on se penche à la valorisation, on peut contribuer au développement et à la lutte contre la pauvreté, on est également d’un apport indéniable dans le renforcement du sentiment d’appartenance et de fierté voire même de dignité des populations locales. Quant à la situation à Madagascar, le contexte de la décolonisation dans les années 1960 jusqu’à nos jours ainsi que l’émergence des revendications identitaires engendrent des phénomènes chroniques paradoxaux. On connait l’incendie au palais d’Andafiavaratra en 1976, l’incendie du palais de la reine d’Antananarivo en novembre 1995, la disparition du trône de Ranavalona III en 2009, l’incendie du palais d’ en aout 2015 et le pillage du palais d’Antongona en octobre 2016. De plus, l’implantation de la mondialisation perturbe l’identité et la culture malgache. La politique culturelle, la gestion et la mise en considération ne sont pas également relative à la réalité et au défi du développement actuel. En revanche, Madagascar a toujours été engagé dans la dynamique internationale concernant les affaires du patrimoine. Les autorités à l’époque ont signé, ratifié, accepté de nombreux

1 Explication dans la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. 10 instruments normatifs internationaux, on constate que le 19 juillet 19832, Madagascar a ratifié la convention de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) concernant la protection sur le plan national du patrimoine culturel et naturel. La présence de l’ICOMOS/MAG ou Conseil international des Monuments et des sites Madagascar3 est l’une de preuve tangible pour l’actif de Madagascar au niveau international, mais cela ne suffit pas pour connaitre le cas particulier de chaque site culturel existant. Notre recherche s’intéresse donc au patrimoine culturel matériel et immatériel dans la colline sacrée d’Ambohidrabiby, l’intitulé de notre mémoire est : « un Aspect diachronique du patrimoine culturel d’Ambohidrabiby et sa contribution au développement durable ». Pour ce faire, nous nous pensons que certaines questions qui se structurent de la manière suivante : Pourquoi la société malgache nie et dévalorise leur patrimoine culturel ? Quels processus à suivre pour fabriquer le patrimoine ? Quelles sont les stratégies relatives à la conservation, à la réhabilitation et à la réutilisation du site ? Existe-t-il une ou plusieurs logiques de gestion du patrimoine culturel en relation avec le développement ? Dans le cadre de notre travail, nous avons pour objectif de revaloriser le patrimoine culturel à Madagascar, de connaitre les éléments constitutifs du site en comparaison avec ceux des autres sites, de trouver également l’impact de cette recherche au niveau de ses actuels occupants, la commune et pour le pays. L’intérêt de cette recherche porte sur :  L’affirmation de l’identité du site sacré d’Ambohidrabiby ;  L’inventaire des ressources culturelles du site et connaitre sa valeur archéologique et Anthropologique ;  Comme la tendance anthropologique contemporaine, cette présente étude cherche à présenter les dynamiques locales en particulier les pratiques, les savoirs, l’histoire, les perspectives d’avenir… Apporter également des connaissances sur la réalité locale et contribuer à la réflexion sur le développement durable. Pour bien fonder notre travail, il est commode de structurer avec cohérence les idées à développer à travers trois parties bien distinctes : Dans la première partie nous allons énumérer la méthodologie qui regroupe les matériels et outils utilisés, cadre problématique, les théories explicatives et les hypothèses pour pouvoir mener la recherche.

2 http://www.macp.gov.mg/fr/ 3 C'est une organisation internationale non gouvernementale fondée en 1965, proposés des biens culturels pour inscrire sur la liste du patrimoine mondial. Siege : Paris. 11

La deuxième partie met en exergue que la colline sacrée d’Ambohidrabiby est un patrimoine culturel tangible, l’inventaire des éléments de site et la connaissance de valeur archéologique et anthropologue sont indispensables. Nous allons énumérer également dans cette partie la perception de peuple sur ce patrimoine. La troisième partie est réservée aux discussions, aux suggestions et aux recommandations. La section discussion met en évidence la disparition de l’histoire et de l’identité, le manque de professionnalisation, l’internationalisation de la culture et le respect de l’authenticité et l’intégrité du site. La section recommandation affirme tous les moyens afin de valoriser et gérer la colline sacrée d’Ambohidrabiby.

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PREMIERE PARTIE :

APPROCHE THEORIQUE ET

METHODOLOGIQUE

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PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 1.1. CADRE CONCEPTUEL 1.1.1. Définition de concepts 4Patrimoine : Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement « l’héritage du père ». A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses enfants. Il a alors un sens de bien individuel.  Patrimoine culturel : − Les monuments: œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, − Les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, − Les sites: œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.  Le patrimoine Culturel matériel : « ce qui se touche », inclut les monuments, les sites, le bâti, de prime abord, aucune matière vivante, les bâtiments, les archives, les traces archéologiques, les vieux-quartiers, les objets, etc.  Le patrimoine culturel immatériel : ce sont les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.  Le patrimoine naturel : sites naturels ayant des aspects culturels tels que les paysages culturels, les formations physiques, biologiques ou géologiques.

4 Définition selon la convention de 1972 à Paris 14

5Culture : est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. 6Tourisme culturel : Déplacement hors de sa résidence habituel d’une nuitée au minimum pour des découvertes culturelles. Diachronique : Evolution dans le temps 7Anthropologie dynamique : Faire le procès de changement social. Georges Balandier va distinguer deux formes de changement :  Un changement recherché qui relève d’une planification sociale (contrôlé) et s’inscrit dans la continuité, c’est l’évolution de tout système social (peut déboucher sur une révolution).  Un changement qui va changer en profondeur le fonctionnement du système social (la révolution). Cette Dynamique sociale va dépendre de deux facteurs :  Facteurs externes = système de relations extérieures (relations avec d’autres cultures, phénomène d’acculturation par ex, contexte colonial, etc.).  Facteurs internes = à l’intérieur même des sociétés (cycle de vie). 8Développement : Amélioration du bien-être de toute la population et se traduit par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et meilleurs accès aux services de santé et de l'éducation. 9Archéologie : Etude scientifique des cultures et des modes de vie du passé par l’analyse des vestiges matériels. Le champ de la discipline a considérablement évolué au cours du temps. L’archéologie est ainsi devenue au fil du temps une science pluridisciplinaire, associant l’histoire de l’art, l’anthropologie, l’ethnologie, la paléontologie, la géologie, l’écologie, les sciences physiques, la climatologie… .

1.1.2. Description de l’objet d’étude Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement l’héritage du père. A l’origine, il désigne l’héritage que l’on tient de son père et que l’on transmet à ses

5 Définition de l’UNESCO. 6 http://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2016/06/16/qu-tourisme-culturel/ 7 Définition d’après Georges Balandier 8 Définition d’après François Perroux, un économiste français né le 19 décembre 1903 à Saint-Romain-en-Gal et mort le 2 juin 1987 à Stains. 9 Définition dans l’ENCARTA 2009 15 enfants. Il a alors un sens de bien individuel. La notion de patrimoine dans son acceptation de bien collectif peut se définir comme l’ensemble des richesses d’ordre culturel matérielles et immatérielles appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoins du monde actuel. Jusqu’à la Renaissance, les sociétés occidentales ont considéré les biens qu’elles produisaient d’une manière fondamentalement matérialiste. La survie puis le développement sont les premières valeurs pour ces sociétés qui n’hésitent pas, à défaut d’une quelconque utilité, à détruire les monuments et objets antérieurs ou à les réemployer. Les seules exceptions concernent soit des biens ayant trait à la religion et possédant une valeur sacrée, soit des biens permettant d’affirmer le pouvoir en place de manière économique ou symbolique, souvent issus des butins de guerre. Pourtant, l’Antiquité se caractérise aussi, par l’apparition pendant la période gréco-romaine d’une conscience de la valeur historique de certains biens, fondée sur la reconnaissance d’une valeur artistique et surtout, sur le développement d’une conception d’évolution historique qui permet à une société de se reconnaître comme le fruit et l’héritière d’une société précédente. En Outre, les écrits d’érudits grecs, pouvant être considérés comme les premiers " inventaires patrimoniaux ", notamment la fameuse liste des sept merveilles du monde attribuée à Philon de Byzance, une première politique de protection est mise en place sous l’Empire romain. A partir de 44 av. J.C., des senatus consulta (décrets du sénat) reconnaissent la valeur esthétique de certains décors, ornements d’immeubles et interdisent leur dépose ou leur vente. Il y a bien là un souci de préservation qui se fait jour pour la première fois.

Au Moyen-âge, la transmission des biens est exclusivement liée au sacré et l’œuvre des puissants, religieux ou laïcs. Toute la Chrétienté est secouée d’une fièvre des reliques et s’organise alors autour de leur géographie, générant pèlerinages, prospérité et prestige.

La fin du XXe siècle, notamment à partir des années 1970 constitue une sorte d’obsession patrimoniale selon la formule du sociologue Henri-Pierre Jeudy. Dans le contexte socioéconomique des années 1970 et 1980, devant le changement voire la disparition des modes de vie traditionnels, le patrimoine prend une nouvelle fonction et s’attache à conserver des œuvres pour leur valeur de témoignage.

Le renversement des anciennes valeurs et des grands structurants déclin de l’État hégémonique, relégation de l’Église, phénomène urbain dominant, fin de la paysannerie et de la séparation ville-campagne, abolition des distances, industrialisation et mondialisation, engendre un réflexe de repli sur des " valeurs refuges ", une idéalisation de ce qui n’est plus.

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En 1978, les politiques patrimoniales intègrent officiellement l’ethnologie, s’attachant aux faits sociaux (coutumes, usages, traditions, rites, etc.). Puis au début des années 1980, une " mission du patrimoine ethnologique " intègre la direction du Patrimoine au sein du ministère de la Culture. On peut parler de patrimoine immatériel avant l’heure10 Cette notion se développe surtout à partir des années 1990 et 2000, aboutissant à l’adoption en 2003 de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO. Le patrimoine culturel est, dans son sens le plus large, à la fois un produit et un processus qui fournit aux sociétés un ensemble de ressources héritées du passé, créées dans le présent et mises à disposition pour le bénéfice des générations futures. Aujourd’hui, le patrimoine culturel est considéré comme essentiel pour la promotion de la paix et du développement social, environnemental et économique.

Madagascar est doté d’une richesse culturelle et naturelle à la fois exceptionnelle et impressionnante. Les douze collines sont parmi le patrimoine culturel tangible de la haute terre central, en particulier le palais de Manjakamiadana, Ambohimanga, Ambohitrakanga ou Ilafy, Ambohidratrimo,Antsahadita,Alasora,Ambohimalaza,Apandrana,Antongona,Ambohimanamb ola,Ambohidrabiby, Kaloy. Ce sont également des sites puisque les collines sont des endroits, des ensembles qui présentent un ou plusieurs centres d’intérêt liés à l’histoire, ou encore à l’occupation de l’espace. Notre étude se focalise au patrimoine culturel matériel et ou ce qui se touche et au patrimoine culturel immatériel ou est constitué d’éléments qui relèvent de la culture de chaque peuple, laquelle se traduit par des manières de faire, de dire, d’être et de penser, de répéter symboliquement des faits historiques ou de se fixer des règles morales ou éthiques. Nous avons choisi la colline sacrée d’Ambohidrabiby. La question primordiale est pourquoi est-il important de respecter les biens culturels ?

1.2. THEORIES Dans une recherche scientifique peu importe le domaine respectif, il est vitale d’avoir une théorie, dès lors, nous avons adopté comme théorie explicative le dynamisme social et culturel. Ainsi, la recherche se focalisera aux savoirs et à l’évolution historique. Il doit par ailleurs être abordé dans sa diversité et sa complexité. La société malgache, la population locale d’Ambohidrabiby, comme toute autre société, se crée, se pense, se produit socialement à partir de ce qu’elle est, de son passé, des contacts et des relations qu’elle entretient avec

10 Notice pédagogique sur le patrimoine immatériel 17 l’extérieur. Il m’apparait important de restituer la dimension historique et dynamique de la société et des constructions sociales. Il convient ainsi d’étudier l’articulation entre ce qui est de l’ordre de la tradition et du changement. C’est dans cette perspective de l’étude auprès de la société locale des transformations de ses présentations, ses savoirs et ses usages de l’environnement que se dirige cette recherche. En tant que travail de recherche, les données recueillies doivent être traitées selon les tendances. En effet, elles sont analysées par la méthode des échelles et de dynamisme qui sont tous deux des tendances actuelles en Anthropologie.

Tendance et courant de pensée anthropologique Les différentes tendances ou les divers courants de pensée sont dus à l’évolution de la société. Toutes les recherches s’y penchent. Avant, 11l’évolutionnisme, 12le structuralisme, le 13fonctionnalisme,14le behaviorisme sont les tendances de pensée des nombres d’anthropologue. Aujourd’hui, ces courants ne sont pas disparues ou inutilisables mais dominés par d’autres tendances telle que l’Anthropologie dynamique et la science cognitive. Les anthropologues de l’ère actuelle s’accrochent surtout à ces deux tendances. Ces deux pensées se fondent sur la totalité la vision holistique. Une recherche ne peut être acceptée comme recherche anthropologique si elle ne suit pas l’un de ces deux courants de pensée. La dynamique fait partie de mot diachronique qui signifie caractère des phénomènes considérés du point de vue de leurs évolutions dans le temps. Cette dynamique touche toutes les organisations de la société, comme P. DE Visscher (1991 :19) dit : La dynamique : ce mot… ne désigne rien de plus que l’ensemble du groupe à la suite des changements d’une partie quelconque de ce groupe ». C’est une tendance qui a été fondée sous la conception de 15Georges Balandier afin d’opposer les théories statiques. Ce courant met en valeur la mutation depuis la décolonisation. A cet effet, il a intéressé sur les transformations engendrées par la colonisation au Gabon et au Congo. Ses ambitions principales sont d’ouvrir la politologie aux rapports de l’ethnologie et construire une sociologie dynamique de la modernité qui démasque les jeux de pouvoir et oblige à interpréter les facteurs des désordres dans tout système social. Alors, il a

11 Selon la théorie d’Alain Testart, 12 Voir la théorie de Claude Lévi-Strauss. 13 L’école fonctionnaliste naît dans le champ de l’anthropologie sociale sous l’impulsion de Bronislaw Malinowski (1884-1942), puis d’Alfred Radcliffe-Brown (1881-1955). 14 Konrad Lorenz en 1970. 15 Voir le livre de Georges Balandier, sens et puissance.

18 mis en place une sociologie des mutations et du développement. Le système social est instable et laisse cohabiter l’ordre et le désordre L’Anthropologie dynamique se donne pour perspective d’appréhender la réalité sociale à travers l’histoire. Selon lui-même : « La dynamique : le changement n’est plus considéré comme faisant partie de l’accident et du marginal mais se trouve dans la nature même des sociétés. L’objet de cette orientation anthropologique est le changement. Il préconise que les conflits et les dysfonctionnements sont inhérents à tout le système social et va générer le changement. Balandier va distinguer deux formes de changement, changement recherché qui relève de la planification sociale (contrôlé) et s’inscrit dans la continuité c’est- à dire l’évolution de tout système social ; le second changement va changer en profondeur le fonctionnement du système social en particulier la révolution. Cette dynamique sociale va dépendre de deux facteurs à savoir, les facteurs externes ou le système de relations extérieures notamment relations avec d’autres cultures, phénomènes d’acculturation. Les facteurs internes ou à l’intérieur même de la société, le cycle de vie. En somme, Aux théories dominantes qui mettent l’accent sur l’ordre, la logique, la stabilité, Balandier va substituer une anthropologie qui insiste sur la dynamique inhérente à la réalité sociale. Le système social est fait d’ordre et de désordre. Balandier va donc s’intéresser au mouvement interne des sociétés et à tout ce qui le révèle : les conflits, les tensions, les contestations, les crises (attentif au dysfonctionnement). Ce qui ne constitue pas tout à fait une nouveauté puisque d’autres anthropologues se sont penchés avant lui sur les phénomènes d’« acculturation » dans les contacts culturels. Mais pour Balandier, il s’agit d’un concept qui dissimule une réalité coloniale sans la prendre véritablement en compte. Balandier propose de substituer au concept d’acculturation, le concept de « situation coloniale » qui implique un rapport social de domination. 1.3. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 1.3.1. Bibliographie et webographie La bibliographie est l’un de matériel nécessaire pour mener une telle ou telle recherche surtout pour le mémoire ou thèse de fin d’étude. Ce matériel est indispensable puisque sans idée en bagage, on ne peut émettre d’hypothèse ou de faire une telle rupture aux prédécesseurs si on réfère à l’axe épistémologique. Les recherches bibliographiques ont été effectuées dans les diverses bibliothèques de la capitale notamment la bibliothèque du département d’Anthropologie à Ankatso , la bibliothèque à Rarihasina Analakely, la

19 bibliothèque d’Art et d’Archéologie à Isoraka. Nous avons aussi fait des recherches dans des centres de documentation. Les recherches bibliographiques se focalisent en deux catégories biens distinctes à savoir la littérature savante où les ouvrages tels que les ouvrages de 16Maurice BLOCH, de 17LEVI-STRAUSS,….. La littérature grise où les rapports, évaluations, revues, mémoire de maitrise, exposés et des documents écrits relatifs à l’objet d’étude. On ne peut pas rester isolé dans la lecture des livres spécifiques. Enfin, Nous avons profité l’avancement de la technologie afin d’avoir une information ample, plus particulièrement une consultation de maintes sites web afin d’éviter la claustration dans les livres déjà connus. 1.3.2. Outils pour collecter et conserver les données Le chercheur qui effectue d’une descente sur terrain doit avoir des matériels pour conserver ses données recueillis afin de ne pas les perdre. Primo, il s’avère que nos cinq organes de sens18 sont les instruments les plus importants et plus puissants pour accaparer des données désirés .Avec ces organes de sens, on peut sentir et appréhender naturellement la réalité sociétale. En effet, on ne peut pas les ignorer dans cette partie matérielle. Secundo, nous avons utilisé des matériels tels que : les fiches d’enquêtes, stylos, crayons, et enfin, afin d’avoir des données variés, nous avons utilisés comme instrument de collecte certain produit technologique comme l’appareil photo numérique et téléphone mobile. 1.3.3. Méthode des échelles C’est une technique ou une stratégie utilisée pour la collecte des données, pour l’analyse de l’objet de recherche ainsi que pour l’interprétation ou la véracité des données par une suite de degré, de niveau classé dans un ordre progressif. D’après l’association pour la recherche qualitative en 2015 : « Depuis quelques années, des auteurs recourent aux notions d’échelle et de contexte pour revendiquer la légitimité de la variabilité des échelles de contexte d’observation et des effets des connaissances ( …).Le premier consiste à savoir éviter une simple description brute des faits tandis que le second implique d’être à mesurer de théoriser tout en s’assurant que le modèle d’interprétation offert soit ancré dans la réalité empirique sur laquelle il prétend se fonder ». Elle est une technique ou une stratégie utilisée pour la collecte des données, pour l’analyse de l’objet de recherche ainsi que pour l’interprétation ou la vérification des données par une suite de degré, de niveau classé dans un

16 Voir l’article de Maurice Bloch, 1998-1999, « du cerveau à la culture. Humaines, hors-série », n°23, Décembre-Janvier, pp 50-53 17 Claude Lévi-Strauss, 1962, La pensée sauvage, Paris : Plon. 18 Voir l’explication dans le livre Mahay mijery, Mahay mihaino, Mahay miaina, 2010.

20 ordre progressif. Il s’agit d’une méthode qui appréhende l’homme ou l’objet étudié sous des différentes facettes et à diffèrent niveau, c’est une méthode totalisante, faisant intervenir plusieurs domaines. L’objet étudié est le patrimoine culture matériel et immatériel en suivant l’évolution physique des objets et la perception des biens. Par ailleurs, la méthode comparative, elle est utilisée pour toutes sciences sociales, s’appuie sur des comparaisons aussi bien pour des études vastes que pour l’étude d’un secteur particulier, pour une étude qualitative que pour une observation qualitative. La méthode comparative est également employée à tous les stades de la recherche. Elle fait partie de l’observation mais aussi suggérer les hypothèses et parfois même les vérifier. Alors, dans ce travail, nous appliquons la comparaison entre les sites sacrées à Madagascar notamment le palais de la reine Manjakamiadana, la colline sacrée d’Ambohimanga, le rova d’Atongona,….Nous allons également appréhender et connaitre la situation du patrimoine au niveau mondial, en Afrique, à Madagascar et dans chaque colline sacrée de l’Imerina. 1.3.4. Entretien et enquêtes sur terrain. Pour avoir des données sur notre étude, nous avons fait des enquêtes et d’entretien auprès de la population d’Ambohidrabiby .Certes, la population à étudier est trop importante pour qu’on puisse effectuer des mesures dans tout l’ensemble. Certaines unités considérées comme échantillons sont donc sélectionnées suivant une procédure bien définie. Un échantillon est ainsi un ensemble d’individus choisis comme représentatifs d’une population. Par définition, l’échantillonnage est le procédé utilisé pour choisir un échantillon et qui est la base de l’enquête par sondage19. L’échantillonnage probabiliste (aléatoires) repose sur un choix d’unités dans la population fait au hasard, ce n’est pas l’enquêteur qui choisit les unités, c’est la méthode utilisée pour la sélection qui le fait. Une des caractéristiques de cette méthode est que chaque unité de la population a une probabilité mesurable d’être choisie. L’avantage de la méthode d’échantillonnage probabiliste est qu’elle permet de généraliser les résultats de l’échantillon à l’ensemble de la population en s’appuyant sur une théorie statistique reconnue. Nous avons choisi un échantillonnage aléatoire stratifié fait partie de l’échantillonnage probabiliste, On suppose que la population soit stratifiée, constituée de sous-populations homogènes. Les étapes sont, choisir une variable de stratification (collégiens, population locale, visiteur de site,..), puis sélectionner un échantillonnage aléatoire dans chaque strate. Nous avons trouvé un résultat comme suit :

Echantillonnage final (n) = n1 + n2 +n3

19 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/echantillonnage 21

Certes, l’échantillonnage final est l’ensemble de différents d’individu enquêté dans chaque strate notamment, le représentant des collégiens, des visiteurs de site et de la population locale. Par ailleurs, nous avons fait également d’interview afin de mieux prouver l’histoire et connaitre les problèmes exemptés par le site culturel. 1.3.5. Technique d’observation Elle est l’une des techniques utilisées dans la phase exploratoire et expérimentale de la recherche. Elle permet à l’enquête de recueillir les informations par la vision faits à la lumière des objectifs fixés, c’est pour cela que Robert CRESSWEL réitère que : « (…) le travail de terrain passe pour être l’apanage distinctif due la recherche ethnologique. Cela est vrai, mais il faut ajouter que le propre de toute science-voire de tout mode de connaissance est de réfléchir à partir d’observation tirées du réel»20, certes, l’observation est un travail plus empirique. En outre, une observation est une des méthodes spécifiques pour le recueil de données. Nous avons effectué des observations de deux mois dans la commune rurale d’Ambohidrabiby. Il existe en fait plusieurs types d’observations parmi lesquelles nous avons choisi l’observation participante et l’observation passive : L’observation participante est un outil duquel les anthropologues classiques utilisaient ; et aujourd’hui, cela est utilisé encore quelque fois selon le contexte. La compréhension des toutes les activités des différents acteurs de développement ou les organismes de développement nécessitent une intégration du chercheur. C’est dans ce sens que nous avons imprégné la sensation du patrimoine culturel pour que nous puissions toucher du doigt la réalité. C’est ainsi qu’Evans Pritchard21 affirme : « Les enquêteurs d’autrefois pêchaient toujours par trop de hâte. Ils ne passaient généralement que quelques jours chez les peuples qu’ils étudiaient et rarement plus de quelques semaines, de tels séjours peuvent constituer éventuellement les préliminaires fructueux d’études approfondies et de classifications ethnologiques élémentaires, mais ne sauraient en aucun cas suffire à la compréhension profonde de la vie sociale d’un Groupe ». Notons que cette technique nous a permis de gagner la confiance de nos enquêtés lors de notre séjour à Ambohidrabiby. On ce qui concerne l’observation passive, c’est une technique d’observation qui consiste à choisir un lieu quelconque afin d’observer la réalité durant des moments différents .Il choisit

20 Voir l’explication de Robert .Cresswel et Maurice .Godelier. 21 Explication d’Evans Pritchard dans l’Anthropologie sociale 22 un meilleur endroit observe et écoute les personnes cibles. Nous avons utilisé les réceptions sensorielles c’est-à-dire les organes de sens dont les yeux et les oreilles. Par exemple, nous avons parvenu à observer les rituels auprès des tombeaux royaux (patrimoine culturel immatériel). Bien que cette technique ne consiste pas à immerger totalement dans le monde des cible à observés, alors, nous avons quelquefois eu recours à certains entretiens spontanés. 1.3.6. Problématique La notion du patrimoine culturel est considérée parmi les plus importantes notions universelles du XX ème siècle. Cette notion englobe des systèmes économiques, politiques et sociaux. Le Patrimoine Culturel, il est communément entendu que l’être humain en est le concepteur principal pour sa création, son appropriation, sa transmission et sa dénomination permettant d’assigner à l’objet patrimonial un sens et une signification. Pour ces derniers, tout sera fait pour qu’ils ne soient pas soumis à changement physique ou significatif d’une autre nature durant le processus de transmission intergénérationnelle. Deux éléments qui réduisent la possibilité de comprendre ce malaise de la transmission d’héritage culturel. D’abord le fait qu’en général, la relation est faite entre celui qui donne et celui qui reçoit et que trop souvent on oublie celui qui recevra, c’est-à-dire, celui qui n’est pas encore né. En second lieu, le receveur apparaît comme pouvant avoir plusieurs attitudes face à la réception ce qui déterminera l’efficacité du don : l’obligation, l’acceptation, le sacrifice.Les Patrimoines Culturels à Madagascar sont exemptés de cette situation, d’une part, diverses menaces (Incendies, pillages, mondialisation, croyance, …) qui accélèrent la destruction physique et non-physique du Patrimoine culturel, d’autre part, on ne savait plus les savoirs (savoir-faire, savoir être) laissés par les ancêtres. Par conséquent, ces deux problèmes engendrent Les questions ci-après : Comment identifier les patrimoines culturels ? Comment les revaloriser afin d’éviter toutes menaces ? Quelles sont les perspectives d’avenir ? Comment l’envisagent- ils ?

1.3.7. Hypothèses 1.3.7.1. Hypothèses des prédécesseurs La recherche documentaire consiste à collecter des œuvres qui traitent d’un sujet relatif à un fait. De ce fait, elle apparait indispensable et fondamentale à tout travail de recherche. Nicole BERTHIER affirme que « l’observation passe par l’étude des traces recueillis à travers de écrits divers, des inventaires d’objets et traitées comme des faits de société » En fait, la recherche documentaire permet au chercheur de prendre connaissance des travaux réalisés sur le sujet qu’il veut traiter et d’avoir une vue panoramique sur la

23 problématique afin de mieux orienter son travail. Cette documentation tourne autour de quelques ouvrages clés pour la réalisation de ce travail. 1- La convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972 en sa dix-septième session, sous la direction de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), premièrement, les 190 Etats participants affirment les contextes mondiales sur le Patrimoine, on a constaté que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables, la dégradation ou la disparition de patrimoine d'un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde. La protection de ce patrimoine à l'échelon national reste souvent incomplète en raison de l'ampleur des moyens qu'elle nécessite et de l'insuffisance des ressources économiques, scientifiques et techniques du pays sur le territoire duquel se trouve le bien à sauvegarder, En outre, définissait et conceptualisait le patrimoine mondial en se fondant sur deux grandes catégories : le patrimoine culturel d’un côté et de l’autre, le patrimoine naturel. Concernant le patrimoine culturel, l’Unesco concevait ce patrimoine comme un patrimoine culturel essentiellement matériel auquel des valeurs étaient assignées, valeurs qui permettaient de considérer l’objet comme un « bien patrimonial » de l’Humanité. 2- Un guide a été réalisé sous la direction de Christian BARILLET, Convention France-UNESCO, maire de Sainte-Maure-de-Touraine, Thierry JOFFROY, CRATerre, Ecole Nationale Supérieure d’architecture de Grenoble, Isabelle LONGUET, Convention France-UNESCO, Ministère de la culture et de la Communication, Direction de l’architecture et du patrimoine (DAPA) , septembre 2006, Patrimoine Culturel et développement local, Edition CRAterre-ENSAG/ Convention France-UNESCO. Les auteurs affirment que la valorisation de richesses culturelles et du Patrimoine apporte sans doute, une amélioration des conditions de vie de la population, en outre, ces ressources culturelles et patrimoniales sont aujourd’hui confrontées à des défis majeurs liés aux besoins du développement humain. La sauvegarde et la valorisation d’un patrimoine participe à l’affirmation de l’identité d’un territoire et constitue un repère faces aux mutations socio-économiques, la sauvegarde et la valorisation des sites culturels remarquables n’est pas pour rien

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dans le développement d’un tourisme culturel national et international. Le patrimoine est aussi d’un rapport indéniable dans le renforcement du sentiment d’appartenance et de fierté, sans compte les opportunités qu’elle offre pour la création d’emplois mais en revanche, la situation est alarmante. Primo, plusieurs patrimoines sont aujourd’hui menacés, certains détruits. Secundo, la plupart des patrimoines Africains n’ont pas dignes de ce nom, peu d’entre elles disposent d’un véritable inventaire, enfin, bien peu sont informées de la convention du patrimoine mondial. Le présent guide a été conçu comme un véritable outil d’aide à la décision, mais aussi de sensibilisation des élus aux enjeux de la protection et de la valorisation de leur patrimoine. Les auteurs essaient de définir le mot patrimoine comme un objet sous forme matérielle, patrimoine archéologique, artistiques, mobiliers, architecturaux et paysagers, les rituels, les célébrations des cycles de la vie et savoirs et les savoirs- faires. Ils citent également les différentes formes du patrimoine et prends un exemple concret sur la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel en Afrique. 3- Jeannine RAHARIMALALA, 1998, Un Patrimoine délaissé, in La Cité des mille,Antananarivo :Histoire, architecture, urbanisme, Edition Tsipika. Elle a annoncé dans son article que les problèmes du patrimoine se consacrent en trois facteurs bien distincts : Primo, Les facteurs d’ordre sociologique : dès qu’un malaise social ou un problème politique surgit, des éléments de ce patrimoine disparaissent, prenons en exemple les incendies successifs de l’hôtel de ville et du palais du premier ministre dans les années soixante-dix. En effet, la plupart des citoyens ne reconnait pas la valeur du patrimoine et se livre à des actes insensés. Secundo, les facteurs d’ordre physique : les facteurs d’origine climatique sont les premiers à entrainer des dégradations du patrimoine, la pluie en est certainement le premier responsable .Tertio, La modification de l’environnement par l’Homme, la ville change, l’environnement évolue et, si la main de l’Homme n’est pas contrôlée dans ses actions elle conduira à un dépérissement progressive de ce patrimoine. 4- Andreea POTOP LAZEA, 2010, Pour une approche anthropologique des monuments historiques et de la Patrimonialisation, Andreea POTOP LAZEA, 361pages.En général, l’auteur affirme que depuis d’un siècle, l’intérêt de la société pour le patrimoine a connu une période d’apogée, facile à identifier historiquement, mais aussi un moment de déclin où le patrimoine a été subordonné aux différents enjeux idéologiques, politiques ou économiques. Les Sciences sociales s’attachent à étudier, non pas les objets, mais les êtres humains en tant qu’êtres sociaux. Il y a,

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pourtant, des objets à même de témoigner des savoir-être des gens dans la société, de rendre compte, mieux que tout autre chose, de leurs représentations et de leurs attitudes. Le « patrimoine » constitue justement un tel objet privilégié et la patrimonialisation – « un fait social complet », dans le sens où elle agit aux différents niveaux de la société et influe sur les divers domaines, tels celui culturel, juridique, économique ou politique; de plus, son analyse est à même de mettre en évidence la manière dont les acteurs construisent leurs champs d’intervention, la manière dont ils communiquent entre eux et dont ils définissent leur propre rôle social par rapport aux autres acteurs. 5- Chantal RADIMILAHY et alii, 2008, Ny harem-pirenena tandidomin-doza (HPTD), Tondrozotra ho an’ny olom-pirenena , fikambanana ,vondron’olona isan- tokony, éditions : ICCMA/UNESCO. Les auteurs affirment que la culture et le développement sont deux éléments inséparables et compatibles. Selon également les auteurs, le terme culture recouvre les langues et langages, les savoirs et les arts, les croyances et les religions, institutions et modes de vie, intellectuels et affectifs, droits fondamentaux des êtres humains. Le patrimoine définisse comme des héritages aux ascendants, aux ancêtres et conservés, et transmis aux descendants ou les générations futures. Les causes qui engendrent toutes menaces sont les causes naturelles : pluies, inondation…, causes humaines : ignorance, mondialisation, pillage,… La méprise et le patrimoine mal géré entraine la déperdition de la culture et de l’identité. Ils citent les départements qui parrainent le patrimoine tels qu’ICOM Madagascar, ICOMOS. Enfin, ils affirment les gestions relatives au patrimoine. 1.3.7.2. .Hypothèses personnelles Après avoir définir les problématiques et connaitre les hypothèses des prédécesseurs, nous allons entamer les hypothèses particulières afin de prouver ou valider les travaux sur terrain. Pour mieux éclaircir, les hypothèses se focalisent sur trois étapes bien distinctes : En premier lieu, le patrimoine culturel d’Ambohidrabiby est actuellement non inventorié et non répertorié, les lieux culturels sont non entretenus et de plus en plus détériorés. En effet, cela engendre la déperdition de l’histoire, les conflits entre la zana-dRanavalona et le zana- dRalambo pour la célébration de nouvel an malagasy sont aussi un autre sujet. Entant que parmi les douze collines sacrées, Ambohidrabiby ayant une potentialité historique .L’histoire est aussi un élément essentiel pour permettre à un peuple de montrer sa différence par rapport aux autres sociétés, de montrer également ses sentiments d’appartenances, de manifester sa façon propre de penser le monde. Les questions majeures sont : Comment trouver un équilibre

26 entre le passé et le présent ? Quels sont les importances de l’histoire ? , Que peut signifier la notion d’identité culturelle à l’époque de la mondialisation ? En deuxième lieu, jusqu’à maintenant nous n’avons pas trouvé une politique de gestion du site d’Ambohidrabiby, la commune a déjà lancée un Projet Communal de Développent mais la conservation, la restauration du site sont minimes, l’insuffisance de personnel qualifié, l’ignorance de la valeur du site culturel sont des problèmes. Par ailleurs, la protection des ressources culturelles n’apparait pas parmi les priorités nationales. Quelles sont les politiques de conservation et de gestion relatives au patrimoine national d’Ambohidrabiby ? En troisième lieu, la mise en valeur touristique est une source de recettes financières multiples, et on constate que le tourisme mondial s’accroit considérablement depuis quelques années, en revanche, le site culturel d’Ambohidrabiby n’a pas encore de circuit touristique, ni des droits d’entrée de site visitable, ni la vente de visites guidées, ni des illustrations de site archéologique existés, en outre, l’hébergement, la restauration et les transports sont problèmes majeurs pour les visiteurs. 22On a constaté qu’avant, Ambohitrabiby fait partie depuis déjà plusieurs années un des principaux sites touristiques du répertoire de l'ORTANA, l’itinéraire c’était le visite du fonkotany Fonohasina-Ambohidrabiby-Ambodifahitra et Antsohimanga mais à nos jours il n’y a plus des opérateurs touristiques. Maintenant, l’association de taranaka Ambohidrabiby est très dynamique dans la réhabilitation du rova.

22 Interview par Mr ANDRIAMANANJARA Barisoa Davida, Maire de la commune. 27

DEXIEME PARTIE :

COLLINE SACREE D’AMBOHIDRABIBY COMME PATRIMOINE CULTUREL TANGIBLE

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DEUXIEME PARTIE: COLLINE SACREE D’AMBOHIDRABIBY COMME PATRIMOINE CULTUREL TANGIBLE.

2.1. Présentation de lieu d’étude Dans cette deuxième partie de la recherche, les informations et données recueillies seront soumises à une analyse. Cette partie présentera les éventuels lacunes et points forts de la recherche et amènera à confirmer les hypothèses énoncées au début de ce travail. L’identification des différents problèmes est nécessaire car cela permettra d’avoir une vision globale sur les causes possibles ainsi que ses effets et d’en parvenir à des perspectives par la suite. De ce fait, les informations et données recueillies pour élaborer le travail nécessitent une attention particulière.

2.1.1. Situation géographique Situé à 25 kilomètres d’Antananarivo, à l’intersection de la Route Nationale numéro 3 menant à , le village d’Ambohidrabiby est perché sur la colline sacrée qui offre un superbe panorama avec un angle de vue sur le Betsimitantatra ainsi que une succession de collines et de vallons, des villages pittoresques de couleur rouge latérite, caractéristiques des Hautes terres centrales de Madagascar.

2.1.2. Délimitation administrative Sur le plan administratif, Ambohidrabiby vient de se voir attribuer officiellement le statut de commune rurale qui lui permet de se détacher de l’ombre de la commune de . La commune rurale d’Ambohidrabiby fait ainsi intégrante du district d’Antanarivo Avaradrano, région Analamanga, délimitée par quatre communes dont, - à l’ouest par la commune Ambohimanga ; - au sud par la commune Manandriana ; - à l’Est par la commune Vilihazo ; - au Nord par la commune Talata volonondry. La commune Ambodrabiby s’étend sur une superficie de 50 km2 et dispose de onze Fokontany qui sont respectivement Ambatomitsangana, Ambohitrantenaina,Ambodiala, Ambohibao,le chef-lieu d’Ambohidrabiby Ampahidralambo, Ampanataovana, Antanambao,Fonohasina,Kelifaritra et Tsarahonenana.

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Carte : Les 11 Fokontany englobés dans la limite de la nouvelle Commune Ambohidrabiby

Source : Plan Communal de développement

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2.1.3. Historique 23Ambohidrabiby s’appellerait Akotrokotroka au temps de Vazimba .Ce toponyme lui fut attribué à cause des tonnerres qui grondèrent sur la crête de la colline durant la saison des pluies. Au début du XVIème siècle, un prince venant d’Arabie reconnu pour ses connaissances astrologiques, appelé Habib plus tard malgachisé Rabiby, conquit la colline de vazimba manendy et s’y installe avec sa famille. Depuis, la colline est devenu Ambohidrabiby , littéralement la colline de Rabiby. Il avait une épouse vazimba appelé Ramaitsoakanjo. Ils enfantèrent deux filles notamment Rabefaravolamanjaka et Ramaitsoanala . Devenue femme d’Andriamanelo, roi d’Alasora, Ramaitsoanala (Alias Randapavola) donna naissance à Ralambo. A la mort de son père, Ralambo s’établit à Alasora avant de déplacer définitivement la capitale de son royaume à Ambohidrabiby , siège du royaume de son grand paternel. Il entendit son territoire en conquérant Imerikasinina des mains d’un chef Vazimba du nom d’Andrianafovaratra ainsi que d’autres contrées. Désormais, son royaume prospérait davantage et s’étendit vers l’est du pays. Ambohidrabiby est devenu la première capitale de l’Imerina. RALAMBO, un souverain novateur et un héros culturel : On lui attribue la domestication du zébu et sa consommation, la création de la fête de bain et l’organisation des rangs dans le groupe Andriana.  Arbre généalogique du roi Ralambo

Andriamananitany ? Rabiby Ramaitsoakanjo ? Rangitamanjakatrimovavy

Andrianamboninolona Rabefaravolamanjaka Randapavola Andriamanelo

Andriandoriamanjaka Ralambo

23 Interview par Mr Jeannot, Juin 2018, historien et ancien responsable du site 31

Comme son père à Alasora, Ralambo prit soin d’affirmer son pouvoir en faisant d’Ambohidrabiby sa seconde capitale. Il en organisa l’occupation en tenant compte de son histoire et de ses habitants, tout en se référant au modèle d’organisation de l’espace social : A l’Est, normalement inoccupé dans les habitants nouvellement créées, résidaient les Zanakarivo, “Enfants du peuple”, qui, dans la position des ancêtres due à leur ancienneté dans le lieu, étaient ses serviteurs-courtisans. Au Nord, ses conseillers politiques étaient les Zanadoria, “Enfants de la septième génération”, descendants d’Andriandoria, lui-même de la septième génération d’une lignée issue d’un souverain et sur le point de perdre les droits afférents. Le Sud de soumission était aux Ambodifahitra, L’Ouest de sujétion à ses enfants, les Zana-dRalambo. Ralambo prit soin de constituer les bases territoriales de la dynastie en établissant ses enfants là où ils avaient des droits à la succession : Andriantompokoindrindra à Ambohimalaza, où lui-même avait auparavant résidé sur les terres de sa femme Rabehavina , Andrianjaka à Ambalanirana et Ambohibato sur les terres relevant d’Alasora, puis à Ambohimanga et Andringitra, qui lui venaient de sa grand-mère, Rambavy, à dans l’Atsimondrano, sur des terres dépendant d’Alasora, et ses fils au Sud et à l’Ouest d’Ambohidrabiby : Andriampanarivomanga à Lazaina, Andriantompobe à Ambatofotsy, Andriamasoandro à Manandriana et Andriampolofantsy à Antsomangy.

C’était également à Ambohidrabiby qu’avait été prononcé pour la première fois le terme Ambaniandro (littéralement, sous le jour/soleil) qui désigne la population merina, l’ethnie originaire d’Antananarivo. L’histoire raconte qu’après une victoire sur les Vazimba d’Alasora, le Roi aurait déclaré ceci sur la colline d’Ambohidrabiby : « Les Vazimba sont désormais partis, engagés sur le chemin de l’exil. L’usage des sagaies a permis de les vaincre et, immanquablement, deviendront miennes toutes ces terres soumises au jour, car seul peut dominer le soleil.

 La domestication du zébu Introduit dans l’île par les Anciens avec son nom d’origine soudanienne centrale utilisée en Afrique australe, le bœuf (omby) a pu marronner et redevenir comme sauvage, sans que son élevage n’ait jamais été abandonné. La viande de zébu était consommée, comme en témoigne l’archéologie. Or, les traditions racontent que Ralambo aurait fait sacrifier un jamoka, “zébu sauvage”, et en ayant fait cuire et goûter après ses serviteurs, il aurait déclaré que la viande en

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était bonne, après quoi, ayant fait entrer des bêtes dans un parc, ils les auraient nommées “omby” parce qu’elles y avaient toutes trouvé place. La même histoire est localisée à Ambohimalazabe, à Ambohidrabiby et à Mamiomby en Andringita. En fait, ce que Ralambo fit, ce fut d’abord de généraliser l’usage du mot omby pour remplacer jamoka, le vieux mot d’origine asiatique. Ce fut ensuite de permettre, à son usage et à celle des siens, la consommation de certains zébus qui, comme les bêtes laissées libres d’aller et venir et pâturer en liberté (leharanjy), en avait été exemptés. Ce fut surtout d’affirmer sa légitimité et, en s’en réservant certains morceaux la bosse (trafon-kena) et la culotte (vodihena) qui, dans toute l’île, étaient destinés aux Grands de la société, d’en retirer la disposition à d’autres qui en bénéficiaient jusqu’alors.  La fête du bain Le Fandroana est à la fois un rituel agraire et fête dynastique de bains des reliques royales, avait lieu au début de l’année solaire au début du mois d’Asaramanitra de l’ancienne année à dénomination sanscrite. Ralambo l’inscrivit dans le calendrier d’origine arabe et le situa au premier croissant de la lune du Bélier (Alahamady) au jour anniversaire de sa naissance. Derrière le rituel dynastique, il personnalise la fête et organise son propre culte, abandonnant désormais l’Alakaosy, “Lune du Sagittaire”, à la célébration des anciens princes. Dès lors, bien que l’on ait continué à confectionner des reliques (solo) on connaît notamment celles d’Andriantompokoindrindra et Andrianjaka, honorées jusqu’au début du XXe siècle, le Bain sera celui du Dieu visible (andriamanikitamaso) que devient le souverain vivant. Mais des anciennes reliques, Ralambo choisit celles qu’il conserva en fonction du nouvel équilibre politique. C’est ainsi qu’elles devinrent sampin’Andriana. De même qu'Andrianampoinimerina 150 ans plus tard pour concrétiser sa puissance spirituelle ancestrale et la sienne, il va remodeler la cérémonie la plus ancienne et la plus importante: l’Asaramanitra "Fandroana", appelée inexactement le " bain royal".  Organisation des rangs Le roi Ralambo organisa les Andriana. Appliquant le principe hiérarchique aux descendants de Rangita, il en fixa les rangs en fonction de la proximité généalogique. Abstraction faite de la famille royale stricto sensu, cette hiérarchie plaça au premier rang les Andriantompokoindrindra, descendants du fils aîné de Ralambo, ainsi que ceux de sa sœur ; puis, au deuxième rang, ceux de son cousin germain, Andrianamboninolona et de ses frères et sœurs, au troisième rang, ceux d’Andriandranando ; enfin, au quatrième rang, ceux de ses autres enfants formant les ZanadRalambo “Enfants de Ralambo”.

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2.1.4. Culturels  Patrimoine culturel matériel La colline d’Ambohidrabiby est un site culturel qui abrite une cité royale fortifiée, appelée « ROVA », une forêt sacrée, des arbres royaux et une multitude de vestiges liés à l’histoire et surtout à la spiritualité des Malgaches des Hautes Terres de jadis et d’aujourd’hui. Par ailleurs, les tombeaux royaux de Ralambo (règne fin XVI et début XVIIe siècle) et de son grand-père Rabiby, qui donna son nom au village. Sur le tombeau sont mentionnés les noms des personnages enterrés comme Rasendrasoa, une des douze femmes d’Andrianampoinimerina et sa seule femme enterrée à Ambohidrabiby, Ralambo et ses femmes. Ce côté évoque la partie culturelle, car on peut y rencontrer différents sacrifices auprès des ancêtres (Razana) pour avoir reçu leur bénédiction, ainsi que des sacrifices de zébus qui est un animal symbolique important pour les Malgaches. Habib était un astronaute, Andriamanelo a travaillé le fer et Ralambo héritait de tout cela. Le palais ou Rova s’élevait à quelques mètres de là. Le roi Ralambo créa la hiérarchie des 4 castes nobles des andriana, établit les premiers impôts véritables et institua diverses coutumes, dont celle d’ériger des pierres levées en souvenir d’importants événements. Dans ces tombeaux, des rituels sont encore pratiqués et qui symbolisent aussi la noblesse de Rabiby un astronaute intelligent et on a même dit : « aza miseho mahita volana alohan’Habib » changé en biby actuellement qui signifie « ne compte pas prétendre le futur avant Habib ».  Patrimoine culturel immatériel Le patrimoine immatériel est constitué d’éléments qui relèvent de la culture de chaque peuple, laquelle se traduit par des manières de faire, de dire, d’être et de penser, de répéter symboliquement des faits historiques ou de se fixer des règles morales ou éthiques. Sont susceptibles d’être protégés au titre du patrimoine immatériel les éléments qui relèvent d’abord de connaissances et de compétences opératoires. Une particularité du patrimoine immatériel est essentielle à sa compréhension : il s’agit d’un patrimoine vivant. Il se compose de phénomènes collectifs en voie de disparition et d’autres en train de naître. Chaque culture adapte à son profit des influences diverses dans de constantes adaptations et inventions. De plus, les générations successives s’approprient l’héritage à la manière des musiciens qui réinterprètent le répertoire traditionnel avec le souci de créer une musique nouvelle. Depuis une dizaine d’années, l’Association Taranaka Ambohidrabiby essaie d’apporter ses parts de contribution pour mettre en valeur le site en tant que patrimoine historique, les activités se focalisent en deux à savoir le

34 hira gasy (Chants folkloriques traditionnels) et le Taombaovao malgache, une nouvelle vision de l’ancien Fandroana (bain royal).  Paysage culturel et naturel Les paysages culturels, œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, illustrent plus particulièrement les spécificités des rapports entre la société humaine et son environnement naturel. . Ambohidrabiby est parmi les douze collines sacrées de l’Imerina. Du point de vue géographique, son relief est marqué par des traits uniques des hautes terres centrales dominées par des massifs collinaires en alternance avec des bas-fonds. Ambohitrabiby et sa localité partagent les mêmes caractéristiques climatologiques que les autres agglomérations faisant partie de la région Analamanga c'est-à-dire un climat tropical d’altitude à deux saisons bien distinctes :  Une saison pluvieuse et chaude s’étalant de novembre à avril ;  Une saison fraîche et relativement sèche sur le reste de l’année. Pour ce qui est de la température, en général, le minima est de 09 °C vers juin et juillet contre des pics de 25 °C à 28 °C en novembre ; la moyenne étant de 20 °C. 2.1.5. Contexte socio-économique  Activités de la population Comme activité de subsistance, la population mise beaucoup sur les activités agricoles, 24la superficie totale cultivée s’atteint à 2 000 ha dont 1 300 ha conservent à la culture de riz. Les types des cultures se penchent aux légumineuses, céréales, tuberculeuses racines, cultures industrielles temporaires. En outre, cela n’empêche pas les autres activités comme le tissage, la couture et l’élevage. L’effectif de bovin est 1 011 têtes dont 40 vaches, le porcin est 1347 têtes, la volaille est au nombre de 21 450 têtes, la production laitière parvient à 60 000 litres/ an. L’élevage ver à soie et tissage en soie sont également des activités de la population. Quelques commerçants des produits agricoles vont rejoindre le marché de Talata Volonondry tous les mardis, et à tous les samedis.  Education Selon l’information dans la commune, le nombre de préscolaire soit privé soit public est au nombre de neuf, quant à l’école primaire, elle est en somme de quinze, et enfin le niveau III s’éteint à vingt et un dont treize publique et huit privé. Les problèmes de la scolarisation dans la commune sont le taux d’alphabétisation trop élevé. 75% des adultes sont analphabètes dont 23,25% sont des femmes et 14,25% sont des hommes. La commune ne dispose pas encore de

24 Information dans le Projet Communal du développement(PCD) 35 lycée. En Effet, après l’enseignement secondaire, ceux qui ont la chance de continuer leurs études doivent déplacer au lycée Andrianampoinimerina de Sabotsy Namehana ou dans la capitale.  Santé La commune rurale d’Ambohidrabiby possède un Centre de santé de Base Niveau II (CSB II) dont deux médecins et une sage-femme. La consultation est gratuite mais les patients doivent acheter les médicaments dans la pharmacie. Quant aux guérisseurs traditionnels, nous n’avons pas trouvé de statistique exacte.

2.2. Site culturel d’Ambohidrabiby , un patrimoine palpable 2.2.1. Changements diachroniques des patrimoines culturels Identifier, inventorier sont une image générale des richesses patrimoniales d’Ambohidrabiby. C’est également une première démarche à entreprendre et une étape fondamentale. Le travail d’inventaire s’applique à l’ensemble du patrimoine, qu’il soit immobilier, mobilier ou immatériel. Il est illusoire de penser un inventaire exhaustif. Il est important de choisir les éléments les plus intéressants. Ceci amène à fixer des priorités, des critères, en fonction des spécificités locales, notamment :

- Les éléments les plus importants ; - Les éléments les plus représentatifs de sa culture, par lesquels ses spécificités se montrent ; - Les éléments les plus en péril, dont la perte serait considérable pour la communauté et plus largement pour le pays, voire pour l’humanité toute entière.

En général, les éléments caractéristiques du site royal de haute terre central sont identiques, mais les modes de fonctionnements et l’emplacement qui diffèrent. Ambohidrabiby en tant que site plus archaïque, il contient des éléments emblématiques, symboliques particuliers. Et selon Balandier, l’Anthropologie dynamique se donne pour perspective d’appréhender la réalité sociale à travers l’histoire. Balandier va distinguer deux formes de changement à savoir un changement recherché ou l’évolution de tout système social et un changement qui va changer en profondeur le fonctionnement du système social. Cette dynamique sociale va dépendre de deux facteurs en particulier les facteurs externes ou un système de relations extérieures et les facteurs internes ou à l’intérieur même de la société. Donc nous allons trouver l’histoire et les changements diachroniques des biens culturels du site sacrée d’Ambohidrabiby.

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2.2.2. Fortifications L’élément caractéristique de la défense du palais royal était le « hadivory » ou fossé. Fréquemment, parfois double, triple ou présentant même un réseau enchevêtré enserrant le village de ses mails. Il s’agit qu’un fossé au palais d’Ambohidrabiby. Le fossé était profond de quatre à sept mètres, et d’une largeur semblable. Le creusement du fossé constituait les premières taches que se fixait le clan ou le groupe fondant un nouveau village. La terre enlevée était, soit entassée en rempart au bord du fossé, surtout à partir du moment où se développa l’usage des armes à feu, soit évacuée avec l’eau introduite dans le fossé, entrainant les déblais par une trachée d’écoulement. Comme tout le savoir-faire, le fossé avait une utilisation ou une fonction plus curieuse à savoir : 25il pouvait servir de piège à sanglier, il servait également protéger et défendre la cité royale. Actuel, une grande partie est envahie par la végétation, ce qui les protège d’ailleurs des eaux des ruissellements. Une partie est également utilisée par la population pour la cultiver, les sédiments y sont très fertiles et plutôt humides.

Le rova d’Ambohidrabiby comportait quatre portails, l’un d’entre eux apparait un disque en pierre, ce disque de fermeture mesurait 4,5 mètres de diamètre, pour une épaisseur de 30 centimètres, pesait environ 12 tonnes. Les portails empreints de symbolisme social et religieux : Le portail à l’ouest était interdit aux cortèges funèbres, le portail du nord et le sud est conservait au guet et les autres était interdit aux animaux. Selon la constatation, l’un parmi les quatre portails est dans un bon état général de conservation. En fait, les portails et le fossé sont deux éléments inséparables.

En Juillet 2018, 26le ministre de la culture et de la protection du patrimoine Eléonore Johasy et l’ambassadeur de la république populaire de Chine ont conclu un accord de la réhabilitation de rovan’Ambohidrabiby. La coopération se focalise à la reconstruction des clôtures en bois et à la réhabilitation des quatre portails aux alentours du palais. Tous les travaux sont sous la collaboration avec les spécialistes en patrimoine afin de garder l’authenticité du site.

25 Voir l’explication de Philippe OBERLE dans Tananarive et l’Imerina. 26 Journal quotidien Ma-laza le 20 Juillet 2018 37

Photo n° 01

Entrée sud Hadivory

Source : cliché de l’auteur 2.2.3. A l’intérieur de l’enceinte fortifié Comme tous les palais de la règne à Madagascar, le palais d’Ambohidrabiby ayant de biens sacrés et emblématique du roi. En général, presque l’emplacement du pouvoir à l’intérieur de la cité royale ait comme suit : le NORD consacrait au secteur du pouvoir, à l’autorité et de la puissance ;le SUD, celui de la soumission, réservait également à la population ;L’EST, celui des Ancêtres, du sacré et du créateur ( surtout les tombeaux royaux sacrés qu’il abrite) ; et enfin, l’OUEST consacrait au secteur du profane et de l’impur ( matérialisé par l’habitat du peuple).

2.2.3.1. Cité royale proprement dite Le lapa du grand roi RALAMBO (1575-1610) appelé : Fenohasina, au nord-est de l’enceinte fortifié, la partie nord en tant que signe du pouvoir, d’autorité et de puissance. A l’époque, 27c’est une simple case en bois à pièce unique, d’environ 50 mètres carrés, représentant le type de maison traditionnelle malgache. Le sommet des pignons porte de chaque côté des tandron-trano28 qui symbolisent le pouvoir et la richesse du maitre de maison. La case n’est munie que de deux ouvertures. Le toit a été en chaume et le sol a été également en terre battue. Malgré l’ancienneté de la case et la mesure prise par les autorités coloniales en 1896, la case devrait remplacer par une école. Depuis quelques décennies, les autorités locales et l’association taranaka Ambohidrabiby décideraient de remplacer la case par un musé. On y expose l’histoire du roi et les savoirs traditionnels. Ici, l’authenticité et l’intégrité ne sont plus visibles.

27 Entretien par Mr Jeannot, ancien responsable de site et un historien. 28 Cornes de la maison 38

Photo n° 2

A l’extérieur de musé A l’intérieur de musé

Source : cliché de l’auteur

Depuis quelques années, les descendants d’Ambohidrabiby adoptaient un projet de reconstruction des palais royaux Selon les informations, Il n’y a aucune activités culturelles pour la collecte de fonds mais chaque individu ou des associations pourraient envoyer son part au compte bancaire.

2.2.3.2. Tombeaux royaux Les souverains étaient de leur vivant, vénérés et considérés comme des dieux visibles. Morts, ils le sont toujours. Mais à travers leurs tombeaux, ils accèdent, comme tous les autres défunts, au rang d’ancêtres, ayant pouvoir de protection ou de punition sur les vivants. Dans l’espace de la cité et de l’enclos royal, les tombeaux sont situés à l’ouest du palais, contrairement aux autres collines sacrées de l’Imerina comme le rova d’Antananarivo, rovan’Ambohimanga, rovan’Antsahadita, … pour ces derniers, les tombeaux se situes à l’est du palais, secteur du sacré.

Les tombeaux royaux d’Ambohidrabiby conservent les différentes formes de tombeau ou d’architecture funéraire depuis XVI au XVIIIème siècle. Les tombeaux de Rabiby et son épouse Ramaitsoakanjo sont le plus archaïque, datant du XVI eme siècle, la construction est sous forme de tas de pierres non taillées. Au sud, on y trouve les tombeaux du grand roi Ralambo, son épouse Ratsitohinamanjaka et sa fille, datant du XVII ème siècle, les tombeaux sont sous forme de pierres non taillées et actuellement la construction est renforcée par de ciment. Du côté nord, on y trouve le tombeau de Rasendrasoa, épouse

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d’Andrianampoinimerina, datant du XVIII ème siècle; le tombeau est sous forme rectangulaire, constitué par des pierres plates superposées non travaillées, le mur de soutènement est renforcé par des grosses plaques, par ailleurs, il est caractérisé par la présence de construction en gradins, au-dessus du tombeau se trouve la maisonnette en bois ou tranomanara.

Photo n°3

Le Tombeau de Ralambo Le tombeau de Rasendrasoa

Source : cliché de l’auteur

Jusqu’à maintenant, les tombeaux royaux occupaient une telle grande place dans la spiritualité et la religion traditionnelle malgache, Ambohidrabiby est donc un site funéraire historique désaffecté dont le rôle spirituel est toujours actifs, c’est un lieu de culte également, les couleurs blanc et rouge sont des couleurs sacrées et royale de l’Imerina. Un rituel de sacrifice fait par les croyants pour honorer les rois, et leur demander la bénédiction. En général, ce sacrifice est fait pour renouveler la relation entre êtres humains et les ancêtres qui sont les intermédiaires entre le monde vivant et Dieu. Pour guérir une maladie ou pour éradiquer la stérilité oppressante. Parfois les fidèles rends hommage et pratique le sacrifice, car ils croient que les malheurs qui arrivent sont causés par le mécontentement des ancêtres. Actuellement, l’authenticité des tombeaux n’est pas respectée puisque les responsables utilisent de ciment pour l’entretien. 2.2.3.3. Arbres royaux Les arbres sont des arbres spécifiques réservés aux cités royales. Composés de figuiers à l’allure 29majestueuse ou et de 30drageonniers. 31Ces arbres signifient les marques

29 Ficus baroni 40 distinctives de commandement et l’objet de respect ou de vénération. On les appelle également de hazon’Andriana .On observe de nombreux spécimens dans l’enclos royal, sur la place publique et près des endroits liées aux actes des souverains notamment la place de justice ou les tombeaux. Ces arbres, amontana et aviavy , caractérisent la résidence royale, suite à une coutume qui semble remonter à 1540.En tant que site royale , on a été y trouvé les deux arbres mais malgré le changement climatique et le vieillissement de ces arbres, on y trouve actuellement un amontana au nord- est du tombeau .

2.2.3.4. Place publique ou kianja La place publique était le lieu de rencontre et de réunion entre les souverains et la population. Au site royale d’Ambohidrabiby, le lieu se trouve au milieu du musé et des tombeaux royaux. On y trouve une pierre sacrée sur laquelle les souverains prononçaient leurs discours. Actuellement, la place publique devient un espace dans laquelle se célébrer le nouvel an malgache, notamment la réalisation de tous les rituels. Pour la clôture de la célébration, la population fait également de dancing.

2.2.3.5. Grande marmite de Jean Laborde La grande marmite est l’une de patrimoine du XIX éme siècle, cette marmite en fer a été à Ilafy pour la fabrication de poudre, mais qui furent transférées par la suite, en 1857, à Ambohitrabiby. Actuellement, l’ancienne marmite est abimée et non entretenue. Cette marmite fait partie du patrimoine puisqu’elle conserve la technique et le savoir-faire du XIXème siècle.

30 Draceana 31 Explication de Pr.Rafolo Andrianaivoarivony dans le projet de proposition d’inscription sur la liste du patrimoine mondiale, colline royale d’Ambohimanga.

41

Photo n° 4 :

Marmite en fer Source : Facebook taranaka Ambohidrabiby 2.2.3.6. Patrimoines architecturaux Selon la construction archaïque, toutes les maisons s’orientent vers l’ouest. Ambohidrabiby en tant que site royal, il conserve l’architecture typiquement malgache notamment l’utilisation des briques adobes et de toit en chaume, avant, la construction en pierre interdirait puisque la matière morte conservera à la mort (tombeau). Pendant les premières années de Ranavalona I, l’influence européenne se poursuivit dans les domaines les plus variés. Les missionnaires bâtisseurs populariseront l’utilisation des briques séchées pour la construction des maisons. Il créa le prototype de la maison malgache, répandue par la suite dans tout l'Imerina, avec ses éléments caractéristiques, colonnes de pierres ou de briques soutenant une élégante véranda32.

La construction à Ambohidrabiby conserve toutes les civilisations humaines en particulier du XIXeme jusqu’à nos jour, on peut dire que la présence humaine est toujours là.

32 Construction Labordien, créa son établissement industriel à . 42

Figure n°5

Maison anglaise Maison neuve

Source : cliché de l’auteur

L’implantation du christianisme à Madagascar est une date marquante pour le pays, n’est pas simplement à l’évangélisation mais concerne les civilisations anglaise et européenne. Une vieille loi empêchait autrefois l’emploi des pierres et des briques à l’intérieur des limites de la ville et quand la reine Ranavalona II se convertit au christianisme, cette loi fut abolie et la conséquence en fut une modernisation profonde. Lorsqu’on visite Tananarive, on ne peut manquer d’être surpris le nombre important d’édifices religieux. L’usage de la brique et des tuiles se répandit pour les maisons. La plupart des grands édifices civils et religieux allaient être bâtis en pierre. L'année 1868 vit l’achèvement du temple 33d’Ambohipotsy 1870 celui de 34Faravohitra et 1874 celui d’Ampamarinana En 1869, la Reine Ranavalona II et le Premier Ministre reçurent le baptême protestant, tandis qu’un édit proclamait l’interdiction du culte des idoles. La pose de la première pierre du temple du palais dans l’enceinte du Rova, à quelques mètres seulement des tombeaux des anciens rois, donna lieu à une grande cérémonie. Le christianisme devenu religion officielle avait définitivement vaincu les idoles. L’inauguration solennelle du temple du palais se déroula en 1880. La mission catholique édifia la cathédrale d’Andohalo entre 1872 et 1878. En 1875, s’ouvrait au culte le temple norvégien d’Ambatovinaky, et en 1889 la cathédrale anglicane Saint-Laurent. L’architecture civile donna à la même période plusieurs édifices à la capitale. En1869,

33 Architect, William Pool 34 Architect, James Cameron 43

Cameron entourait d’un revêtement de pierre le palais royal de Manjakamiadana construit en bois par Laborde en1840 -1947. Le palais en bois du Premier Ministre fut rasé et reconstruit par Pool en 1872 en pierres et briques. Les dernières années de la monarchie merina virent encore l’édification du Palais de Justice de la Reine (1880), du grand collège LMS de Fara- vohitra en 188135, de la première école de médecine LMS (1886), d’une banque (1886), de l’observatoire (1889), l’inauguration du télégraphe Tananarive - Tamatave (1887), de l’hôpital de Soavinandriana. Comme toute dite civilisation, la cité royale d’Ambohidrabiby recevra l’évangélisation, vu la présence de l’église à l’intérieur du site, signe du passage des missionnaires et l’un de musée également. Les fidèles se réunissent tous les dimanches sous l’égide du pasteur ANDRIANALIDERA Radoniriana Robin.

Photo n°6

Eglise protestante

Source : Facebook taranaka Ambohidrabiby

2.2.3.7. Nouvel an malgache Ralambo a organisé le jour de l’an malgache correspondant au jour de son anniversaire dans le temps. De nos jours le « taom-baovao malagasy » est célébré entre le mois de mars et le mois d’avril à n’importe quelle date « ce serait le jour Alahamady ». Des rites doivent être respectés : la célébration doit suivre la phase lunaire, le « Tsinam-bolana ». Là où dame lune commence à poindre et encore avec la poussée du « Vary vaky ambiaty ».

35 Actuel ministère de la justice 44

Un rituel de purification aura lieu avant le lever du soleil, cela se dit, allumé la flamme éternelle qui signifie clarté et beauté qui se transmet et prendre l’eau sacrée. Ce sont les « Andriana » qui commencent les préparatifs après le rituel intimiste36tel le « tatao », le « fafirano » une bénédiction avec l’eau sacrée puisée enchainée par le partage du « vary amin- dronono tondrahan-tantely » (riz cuit arrosé de lait et de miel) en invitant des « mpihira- gasy », des « mpikabary », des gens de l’État… pour la cérémonie. Durant la période des royaumes, des célébrations se sont déroulées sur chacune des 12 collines sacrées. Après l’unification du royaume de Madagascar au début du XIXème siècle, les célébrations s’étendirent au niveau des provinces. Toutefois les rites commencèrent toujours sur la colline sacrée d’ « Ambohidrabiby ». Voilà pourquoi la primauté est toujours accordée à « Ambohidrabiby ».Le « Taombaovao Malagasy » ou le nouvel An malgache est l’un des rituels traditionnels que les natifs et leur famille fêtent encore, cette fête marque le jour de naissance de « Ralambo », d’où l’autre appellation d’ « Alahamadibe ». Mais selon le sondage, lors de la célébration de cette fête le mois de mars dernier, elle était décevante, alors que la fête commence à être populaire. Il parait aussi que les natifs se sont départagés en deux, il y a ceux qui célèbrent le « taombaovao » et les deuxièmes groupes ont misé sur la production de ver à soie. La source du conflit reste dissimulée, mais tout ce qu’on connait c’est que ces natifs se réunissent quand il y a du projet ou autre à réaliser. La date de taom- baovao reste encore un sujet polémique entre le Zanadralambo et Zanadranavalona. Actuellement, la célébration est une fierté du Taranaka Ambohidrabiby tout simplement, il n’y a aucun privilège pour la population locale, la plupart de pratiquant ne connait parfaitement les rituels et les procédures à suivre pendant la célébration. L’événement se déroule généralement dans une ambiance populaire locale avec un savant mélange de la tradition ancestrale et quelques touches de modernité.

36 Le pardon, la purification et le renouvellement 45

Photo n°7

Affiche de taom-baovao organisé par l’ORTANA Fafirano lors de la célébration de nouvel an Source : ORTANA et taranaka Ambohidrabiby

2.2.3.8. Art de tisser la soie malgache Dès que l’on parle du village d’Ambohidrabiby, on pense toujours au tissage de la soie. Un savoir-faire plus archaïque. L’histoire de la soie semble débuter selon les découvertes récentes entre 3000 et 2000 ans avant Jésus-Christ, Elle se poursuit ensuite avec trois millénaires d’exclusivité durant lesquels la Chine commerce ce tissu précieux sans jamais en transmettre le secret, l’art de fabriquer la soie se serait ensuite progressivement transmis aux autres civilisations par le biais d'espions de tous genres (moines, princesses ...) aux pillards et aux marchands. Cependant, des découvertes récentes dans la vallée de l'Indus (à Harappa et à Chanhu Daro), au Pakistan, laissent à penser que la civilisation qui y vivait (2800 à 1900 av. J.-C.) connaissait et maîtrisait déjà l'usage de la soie. En Europe, la soie fut longtemps un monopole de l'Empire romain d'Orient. Arrivée en Europe occidentale à la fin du Moyen Âge, la production de soie parvient au stade de l'industrialisation à partir du XIXe siècle. 37La soie a une longue histoire à Madagascar, on a authentifié des tissages de soie sauvage datant du XV ème siècle. Historiquement parlant, les habitants de Fonohasina étaient le tisseur de lamba pour le Roi et ses familles. La soie sauvage de Madagascar est très particulière, c'est une soie brune, très rustique, produite par la chenille du Borocera madagascariensis, et

37 [email protected] 46 qu'on ne trouve qu'à Madagascar. Cette chenille se nourrit principalement de la feuille d'un arbre local, le tapia. Actuellement, on replante des forêts de tapias pour "l'élevage" de cette chenille sauvage. Quant à la soie d’Ambohidrabiby, la matière première vient d’Arivonimamo, les procédures sont multiples afin d’avoir un bon lamba malagasy. Pour le malagasy, la soie est plusieurs fonctions à savoir la soie était "pour les rois et pour les morts" .Même pour la famille royale il fallait avoir quelques cheveux blancs pour porter des lambas de soie, et pour les morts, la soie sert à faire des linceuls imputrescibles. Dans la croyance malgache, les morts deviennent comme des petits dieux, quel que soit l'âge du mort. Il faut sans doute chercher dans les racines animistes cette quasi- sanctification des morts. Par ailleurs, le lamba est un vêtement emblématique des malgaches, Il est porté à la fois par les hommes et les femmes toute leur vie durant tous les évènements ( vodiondry, mariage, funérailles, …), il existe plusieurs sortes de lamba à savoir38 :  Le lamba arindrano : c'est le vêtement de cérémonie des nobles, des riches ou des vieillards ;  Le lamba telo soratra : formé de trois bandes de couleurs différentes ;  le lambamena : c'est le linceul ;  Le jabo-landy : c'est de la soie mélangée avec du raphia ;  L’arindrano landihazo : c'est de la soie mélangée avec du coton ;  Le lambahoany : c'est le paréo de coton imprimé que les femmes des régions côtières nouent sous les aisselles ou à la taille ;  Le salaka : pagne en soie passé autour des reins et entre les jambes. A Fonohasina, il est interdit de manger la viande de porc, l’oignon afin de respecter le sacrifice d’Andriana. Actuellement, la production de lamba en soie rencontre des problèmes majeurs, les matières premières sont insuffisantes malgré le feu de brousse et le changement climatique, la production a chuté de 50% dit 39Jocelyn RAKOTOMALALA, c’est pour cette raison que les artisans devraient mélanger la matière première avec des produits chimiques (plastique), donc le prix et la qualité sont différents à celui d’original40. La mise en valeur du Lambalandy est indispensable puisque la plupart de touriste cherche des produits artisanaux donc c’est une source de devise grandiose pour la population de Fonohasina et voire même pour le pays malgache. On pourrait ouvrir un circuit touristique bien organisé afin d’avoir des profits. La promotion et la vulgarisation sont également nécessaires, on constate que le

38 Recueillie par Clara MARISOHASIVELO, sociologue. 39 L’un des plus grands producteurs de produits en soie sauvage à Madagascar 40 Entretien par un artisan à Fonohasina 47 taranak’Andriana a été déjà organisé une foire de lambalandy en 2013 à Fonohasina, déjà ouvrir de boutique à Analamahitsy mais cela ne suffit pas pour promouvoir le patrimoine culturel. Photo n°8

Matière première Machine pour la fabrication du lamba

Des produits finis Source : cliché de l’auteur En somme, la colline d’Ambohidrabiby ayant des biens culturels exceptionnels. Elle est exemptée de changement physique provenant des facteurs naturels (changement climatique) ; de changement fonctionnel vient de comportement à l’extérieur (civilisation ; modernisation, mondialisation, croyance,….) et de changement par la modification humaine.

En Anthropologie, cette colline conserve la filiation sociale, une dimension symbolique intergénérationnelle et les savoir-faire qui évoluent au cours du temps. La présence des vestiges et de la population montrent également de l’occupation humaine. Actuellement, la majorité de patrimoine n’est pas en bon état de conservation.

48

2. 3. Résultats Quantitatifs L’échantillonnage41 est une étape primordiale dans une étude afin de valider la recherche. Nous avons choisi un échantillonnage aléatoire stratifié fait partie d’une méthode probabiliste (Aléatoire). Dans chaque strate, on fait un échantillonnage aléatoire simple. Les personnes enquêtées au cours de ce travail sont les visiteurs du site d’Ambohidrabiby, la population locale de la commune et quelques élèves du Collège d’Enseignement General (CEG). Au cours des enquêtes, 50 personnes ont été enquêtées. L’échantillonnage stratifié a l’avantage d’assurer une bonne représentation des différentes strates de la population dans l’échantillon. Il permet aussi d’obtenir des estimations pour chacune des strates de la population. Les étapes : 1- Choisir une variable de stratification (Visiteurs de site – élèves du CEG – Population locale) 2- Sélectionner un échantillonnage aléatoire dans chaque strate.

POPULATION ECHANTILLON (N) (n)

STRATE 1 : n1 Visiteur du qdz site

STRATE 2 :

Population n2 locale

STRATE 3 : Elèves du CEG

n3

Echantillonnage final (n) : n1 + n2 + n3

41 L’échantillonnage est la phase qui consiste à sélectionner les individus que l’on souhaite interroger au sein de la population de base. 49

 Tableau représentatif des résultats Pourcentage de réponses obtenues sur les intérêts, et la connaissance du site culturel par catégorie de personnes enquêtées.

PERSONNES ENQUETEES QUESTIONS REPONSES Population Etudiants Visiteurs du site TOTAL locale

Avez-vous Oui 8% 4% 3% 15% connaitre l’histoire et la Non 14% 10% 11% 35% valeur du site culturel ? Un peu 15% 12% 18% 45%

Non réponse 2% 1% 2% 5% TOTAL 39% 27% 34% 100%

Rien 63% 10% 3% 76% Quels sont vos Evènements intérêts sur la culturels 10% 9% 3% 22% présence du site

culturel ?

Non réponse 1% 0,5% 0,5% 2%

TOTAL 74% 19,5% 6,5% 100%

50

 Interprétation de tableau Le premier tableau nous montre que 15% seulement des personnes enquêtées connaissent l’histoire et la valeur du site culturel d’Ambohidrabiby. Par ailleurs, 35% d’entre eux dit non à la connaissance du site, 45% entre les trois catégories savent juste un peu la valeur du patrimoine national. Ainsi, nous pouvons dire que la plupart de personnes enquêtées notamment les étudiants, la population locale et les visiteurs ne pensent plus à l’histoire et à l’identité. En effet, cette statistique nous montre que la valeur historique et la connaissance de l’histoire en question s’amenuisent. Le second tableau se consacre aux intérêts soient économiques, soient culturels, soient sociaux selon les trois catégories de personnes enquêtées, on constate que 76% n’a aucun intérêt sur la présence du site, 22% profitent tout simplement les évènements culturels tels que le taombaovao malagasy, le hira gasy,… et 2% n’a aucune réponse. De ce fait, l’existence du site culturel ne produise des avantages et des atouts pour la population locale voire même le malgache en particulier. D’après ces résultats, sur les cinquante personnes enquêtées, nous avons constaté que, l’histoire et la valeur du site culturel d’Ambohidrabiby se détériorent, la majorité de personnes n’ayant pas des profits et des avantages. 2.4. Pourquoi patrimoine ? L’anthropologue reprend cette idée de la présence continue de l’« esprit » dans les objets ou les lieux porteurs de valeur d’ancienneté pour l’avancer comme cause de la profusion patrimoniale : « 42On peut donc entendre l’ancienneté, attachée de façon sensible à certains lieux, monuments ou objets, comme une des formes de la valeur attribuée par principe à ce qui a traversé le temps et qui s’en trouve exactement „animé‟, doué d’une âme. Si on a trouvé de changements (facteurs externes et facteurs internes) dans les objets culturels ou la perception du site patrimonial, la colline d’Ambohidrabiby peut considérer comme patrimoine, ayant également de valeur exceptionnelle. La Colline Royale d’AMBOHITRABIBY réunit les valeurs suivantes :  Valeur historique : témoin de l’histoire et de la structure de la cité royale du XVIème siècle et du XVIIme siècle ; ainsi que du système de défense de l’époque, entourée de fossés et comportant des portails ;  Valeur culturelle : témoignage de la culture Arabe, d’une part, et de la culture africaine (Afrique orientale et australe) à travers le culte de la personne royale, d’autre part.

42 L’explication de Pr. Rafolo Andrianaivoarivony dans le projet de proposition d’inscription sur la liste du patrimoine mondiale, colline royale d’Ambohimanga.

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 Valeur architecturale : les bâtis montrent la technique et le savoir-faire traditionnels dans le domaine de l’architecture ainsi que leur évolution, due aux relations avec les étrangers (les Britanniques et les Français)  Valeur spirituelle et religieuse : étant un lieu d’enterrement des souverains, le site était la ville sainte du royaume du XVIème siècle. Les vestiges et les endroits sont devenus des lieux de pratiques religieuses et constituent une mémoire vivante de la religion traditionnelle, les phénomènes religieux s’expliquent par le culte des morts, culte des ancêtres royaux, par les rites, les pèlerinages sur les lieux sacrés ;  Valeur archéologique : présence de vestiges archéologiques, témoin de l’occupation humaine ;  Valeur écologique : un écosystème naturel ;  Valeur éducative : un support pédagogique correspondant au programme d’enseignement malgache ;  Valeur économique : par ses potentialités touristiques  Valeur sociale : par l’organisation de l’espace  Valeur anthropologique : il conserve une dimension symbolique intergénérationnelle, une filiation sociale, se référer à des valeurs sociétales. Ces dernières se manifestent à travers les coutumes et les traditions. Suite à différentes procédures auprès de l’UNESCO, le site royal d’Ambohidrabiby pourrait classer comme patrimoine de l’humanité, basé sur des interactions entre le culturel et le naturel, entre l’homme et son environnement. La Colline Royale d’Ambohidrabiby a rempli trois des six critères de l’UNESCO notamment Critère (iii) : la Colline Royale d’Ambohidrabiby constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes Terres Centrales malgaches du XVème au XVI ème siècle et des traditions culturelles et spirituelles, le culte des rois et des ancêtres qui y sont étroitement associées. Critère (iv) : La colline royale d’Ambohidrabiby constitue un exemple éminent d’ensemble architectural (le Rova) et de paysage culturel associatif (bois,..) illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine du XVème au XVI ème siècle des îles de l’Océan Indien. Critère (vi) : le paysage de la Colline Royale d’Ambohidrabiby s’associe à des évènements historiques importants (site historique de l’unification malgache) et à des traditions et à des croyances (culte des ancêtres) toujours vivants, ayant une valeur universelle exceptionnelle.

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TROSIEME PARTIE :

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

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TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

3.1. Discussions 3.1.1. Disparition de l’histoire et de l’identité Pour assurer la transmission de patrimoine, les peuples autochtones ont besoin de maintenir l’éducation indigène. Aujourd’hui, l’éducation prend un rôle primordial dans la transmission des héritages et des connaissances. Cette éducation part du principe comme nous l’avons vu que toute la communauté est responsable de la transmission inter et intra- générationnelle opérant autant dans les espaces privés limités à la famille que dans les espaces publics. A l’intérieur de la famille les « patrimoines » sont transmis généralement de père en fils et de mère en fille. Les parents conseillent leurs enfants suivant les connaissances dont ils ont hérités. Les anciens, les grands-parents vivants jouent aussi un rôle prépondérant dans cette transmission : Les anciens sont considérés comme les gardiens des « héritages ».

Les causes des changements qui mettent en péril les patrimoines que nous venons d’étudier sont de plusieurs natures. D’abord les religions chrétiennes sont puissantes dans plusieurs régions à Madagascar et ceci entrave la transmission des héritages culturels (croyances, rituels,…..). Par ailleurs, les supports tangibles tels que le palais de la reine, les tombeaux royaux, les vestiges archéologiques sont de plus en plus disparus mais dans lesquels on transmit les savoirs et la mémoire collective. De plus, le contexte de la colonisation dans les années 1896 à 1960 perturbe l’identité culturelle et la mémoire collective. Enfin, face à l’entrée de Madagascar dans le phénomène de la mondialisation, le maintien de cet héritage culturel mis en place par les ancêtres semble être difficile.

3.1.2. Manque de professionnalisation Le secteur culturel malgache fait actuellement face à trois problèmes importants : d’abord, les acteurs professionnels sont faibles donc le secteur de la culture n’a pas atteint le niveau de performance souhaité. En plus, la plupart des promoteurs du patrimoine culture reste dans le secteur informel. Ensuite, un manque de soutien financier et l’incompétence des hommes responsables politiques, du gouvernement et des officiels locaux qui ne comprennent pas la spécificité de l’activité culturelle, par exemple, Le budget du ministère malgache dans la communication et de la culture depuis quelques années était moins important que ceux des autres départements. Face à cette situation actuelle, de nombreuses institutions culturelles tentent d’obtenir le soutien du troisième secteur, grâce à l’aide de fondations ou d’associations, elles peuvent faire d’autres demandes de subventions étrangères. Enfin, les

54 opérateurs touristiques ne parviennent pas à créer de nouveaux circuits touristiques, ils restent figés aux circuits archaïques.

3.1.3. Internationalisation de la culture Grâce à l’internet et aux moyens de la communication, un citoyen du sud a accès aux même informations, aux savoirs, aux même contenus numériques que les pays du nord, pour dire que la connaissance et l’information deviennent accessible à tous, on passe alors du monde réel au monde virtuel. Une politique de gestion de l’information du site sur le patrimoine doit être clairement définie. Une telle politique est aussi indispensable pour standardiser les procédures, afin que les informations soient présentées sous une forme compatible avec celles d’autres sources pour permettre des échanges à la fois dans le contexte national, et au niveau régional et international. La collecte de la documentation publiée sur le site du patrimoine peut prendre du temps, car il faudra parfois photocopier ou microfilmer certains éléments conservés. L'idéal serait de les cataloguer. On pourrait les diffuser dans les réseaux sociaux et le site internet spécialisé afin de promouvoir et valoriser le patrimoine d’Ambohidrabiby.

3.1.4. Garder l’authenticité et l’intégrité du site L’authenticité est un aspect essentiel de l’estimation des biens du patrimoine. En général, l’authenticité est reconnue à un bien du patrimoine qui est matériellement original ou authentique et tel qu’il a vieilli et évolué au cours du temps .L'authenticité, telle qu'elle est ainsi considérée et affirmée dans la « Charte de Venise », apparaît comme le facteur qualificatif essentiel quant à la crédibilité des sources d'information disponibles. Son rôle est capital aussi bien dans toute étude scientifique, intervention de conservation ou de restauration que dans la procédure d'inscription sur la liste du Patrimoine mondial ou dans tout autre inventaire du patrimoine culturel.

L’authenticité d’Ambohidrabiby est justifiée à travers la conception du site, à travers les matériaux utilisés, à travers l’exécution des constructions, et enfin à travers l’environnement. La disposition de l’enclos royal ( le rova) au sommet d’une colline et la disposition des édifices à l’intérieur de l’enclos fortifié, les affections d’espaces à l’intérieur des habitations sont représentatifs d’une vision cosmogonique et hiérarchique de l’espace. Les matériaux utilisés dans les constructions traduisent l’authenticité de ces édifices. Depuis la fin de l’époque royale en août 1896, la colline a perdu sa fonctionnalité en matière du pouvoir et d’autorité, mais elle a continué à bénéficier du caractère sacré que lui avaient donné les

55 différents souverains. Donc c’est pour cette raison qu’on ne peut pas valoriser et promouvoir un patrimoine culture sans garder ses authenticités et ses intégrités.

3.1.5. Problèmes des acteurs culturels

Malgré les résultats enregistrés ces derniers temps, le secteur de la culture peine à jouer son rôle de moteur de développement du fait de nombreux problèmes auxquels sont confrontés les acteurs culturels. Et en dépit d’un énorme potentiel et du rôle important qu’il joue sur le plan socio-économique, le secteur de la culture n’a pas atteint le niveau de performance souhaité, du fait de multiples contraintes dont la plus importante est la dégradation de la production culturelle. Elle est engendrée par la prépondérance de l’informel dans le secteur ; la faiblesse de la professionnalisation des acteurs ; l’insuffisance des capacités de production et d’adaptation des acteurs culturels aux diverses mutations du secteur. Selon le 43PCD, le taranaka Ambohidrabiby seulement est très dynamique à la valorisation du site culturel et par ailleurs, l’ORTANA n’a plus de circuit vers Ambohidrabiby donc les acteurs culturels sont insuffisants.

3.2. Suggestions et Recommandations 3.2.1. Politique de sauvegarde du patrimoine Afin de mieux vulgariser les patrimoines culturels, il faut mettre une politique globale. Ce phénomène actuel de dégradation n’est pas irréversible. Une sensibilisation de l’opinion publique en matière de patrimoine s’avère nécessaire. La participation de tous les medias, radios, télés, journaux sont indispensables. En outre, des émissions sur les mœurs, les coutumes, les traditions peuvent atteindre les plus lointaines contrées, idem pour les chaines télévisées. Des expositions, des conférences sur le patrimoine se déroulent dans les centres culturels, dans les bibliothèques ou locaux sont sine qua non. Le problème majeur réside dans le fait que la richesse de ce patrimoine commun n’est pas considérée à sa juste valeur, et à fortiori la nécessité de le respecter st de le préserver. Il est primordial de sensibiliser l’opinion publique dans le cadre d’une véritable éducation civique. Prônons un exemple de Japon, c’est un pays connu pour sa technologie de pointe mais l’éducation des enfants passe d’abord par la connaissance et le respect du patrimoine ancestral, c’est un exemple tangible et palpable. Ce peuple tourné vers l’avenir est fier de son héritage culturel qu’il sait mettre en valeur. Pour les Malgaches, c’est cette fierté culturelle qui manque, en plus, des écoles, dans chaque

43 Projet Communal de Développement pp.26 56 fokontany l’entraide entre habitants pourrait conduire à la réhabilitation d’un édifice de valeur et pourquoi pas d’un bien collectif utilitaire. Enfin, la responsable de chacun est la méthode la plus efficace, chaque citoyen pouvant ainsi apporter ses savoirs et ses avoirs afin de réaliser l’objectif fixé.

3.2.2. Gestion relative au patrimoine d’Ambohidrabiby Depuis deux décennies la « gestion » du patrimoine culturel s’est retrouvée au rang des grands défis de ce pays. Le terme gestion du patrimoine culturel connaît depuis quelques années un succès auprès des professionnels travaillant dans le domaine du patrimoine culturel. Dans le domaine précis du patrimoine culturel, la gestion est comprise comme un processus qui établit des orientations et des actions qui assurent la conservation intégrale, l’usage durable en relation avec la signification culturelle du patrimoine. Ici, la recherche figure notamment dans l’Anthropologie dynamique qui est liée à la mondialisation.

ETAPE 1 : La première étape de la conservation se focalise sur détermination des objectifs.

 Objectifs Patrimoine bien géré et bien valorisé. ETAPE 2 : Inventorisation du patrimoine

Inventorier, identifier le patrimoine sont une étape fondamentale pour avoir une image générale des richesses patrimoniales. La tâche essentielle d’un inventaire est de constituer des documents accessibles à tousses. Le travail d’inventaire s’applique à l’ensemble du patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel. Il est illusoire de penser qu’un inventaire exhaustif est possible et qu’il doit être une condition sine qua non avant le lancement d’actions en faveur du patrimoine. Il est important de choisir les éléments les plus intéressants. Ceci amène à fixer des priorités, des critères, en fonction de spécificités locales, notamment :

 Les éléments les plus importants ;  Les éléments les plus représentatifs de la culture, par lesquels les spécificités se montrent ;  Les éléments les plus en péril, dont la perte serait considérable pour la communauté et plus largement pour le pays, voire pour l’humanité tout entière.

Le travail d’inventaire se réalise par étapes. Il consiste à établir des listes de biens, savoirs, savoir-faire, pratiques,…puis à les décrire, ou à les enregistrer et à constituer une

57 documentation illustrée. Nous avons déjà disposé dans la 44deuxième partie la liste du patrimoine culturel d’Ambohidrabiby. Nous devrions mettre devant un objet des illustrations et des explications claires et authentiques. Chaque fiche de renseignement doit répondre aux questions suivantes :

HISTOIRE :

 Depuis quand ce patrimoine existe –il ?  Quelle est l’histoire du bien ?  Que s’est –il passé d’important sur le site ? VALEUR/USAGES  Quels étaient ses usages originels ?  Quels sont ses usages actuels ?  Quel message patrimonial le bien véhicule-il ?  Quelles sont les valeurs du bien ?  Quel est l’échelle d’influence du bien ? (Famille –communautaire-communal-national- international)

44 Voir la deuxième partie : Les résultats issus des travaux sur terrain

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Un exemple de panneau mis devant le palais de Roi Ralambo.

PALAIS DE ROI RALAMBO (Lapa Fenohasina)

RALAMBO (1575-1610) Apprit le premier fusil de l’Imerina ; Créa la hiérarchie de quatre nobles des Andriana ; Le premier impôt aux peuples ; Erigea des pierres levées pour les souverains ; Apprit les peuples à manger du bœuf ; Créa la fête annuelle du FANDROANA ; C’est une simple case en bois à pièce unique, en représentant le type de maison traditionnelle malgache des hautes terres. Le sommet des pignons porte de chaque côté de tondro-trano (Cornes de la maison) qui symbolisent le pouvoir et la richesse du maitre de la maison. A l’intérieur du palais respect l’organisation et la signification des points cardinaux malgaches. En 1896, suite à la colonisation, le palais devrait remplacer par une Ecole Primaire Publique dont l’authenticité et l’intégrité ne soient plus existés.

ETAPE 3 : Impliquer les communautés. Faire participer tous les acteurs et usager à l’élaboration de projet qu’une commune met en place permet d’améliorer considérablement la qualité des décisions prises. Bien que plus lente, cette démarche permet de produire des résultats meilleurs et plus durables. Des groupes différenciés Il est primordial de savoir identifier ces différents groupes et leurs intérêts afin d’évaluer les possibilités et les modalités de leur participation :  Le « public » au sens large, est le bénéficiaire potentiel en particulier le peuple au fonkotany Ambohidrabiby.

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 Les « parties prenantes », définissent les groupes qui ont un intérêt manifeste au projet notamment 45le Taranaka Ambohidrabiby, qui est très dynamique à la valorisation du site culturel, Association , pour la vannerie et le tissage de soie, Fikambanan’ny Tanoran’Avaradrano ou FTA qui assure la construction du marché Ecologique à l’entrée Sud de la commune Ambohidrabiby, la FORMAPROD, qui assure la formation des jeunes descolarisés pour les initier aux techniques de production agricole, toutes les associations ou les ONGs ,les opérateurs touristiques : ORTANA,…..  Les « acteurs » jouent un rôle actif dans la conception et la réalisation de projet. Ils peuvent inclure des spécialistes techniciens : Archéologue, historien, Anthropologue,…. On doit travailler avec les Universités. Comment faire ? Selon les intérêts, les capacités et les responsabilités de ces bénéficiaires, il est possible de les impliquer à différents niveaux :  Regroupement et diffusion de l’information Le public en général sera informé du projet à travers des séminaires et réunions publiques. Les parties prenantes pourront été consultées pour l’analyse des valeurs du site.  Processus de consultation La consultation correspond à une phase de sollicitation des opinions, des acteurs, des parties prenantes et du publique.  Participation des acteurs C’est à ce stade que les acteurs le public se réunissent avec les autorités responsables partagent et contrôles les processus décisionnels. L’objet d’un système de gestion du patrimoine au niveau national englobera principalement la politique et la définition, l’identification (à travers les inventaires), et la protection des biens. Son objectif est de maintenir les valeurs culturelles pour lesquelles les

biens identifiés sont protégés.

ETAPE 4 : Etablir de mesure de protection Le site de la colline d’Ambohidrabiby bénéficie d’une protection juridique adéquate ; incorporé au service des domaines de la colonie dès 1897, inscrite l’inventaire national depuis 1939, le site bénéficie des dispositions de l’ordonnance n°82 029 du 06 Novembre 1982 et du

45 Projet Communal de Développement (PCD) 60

Décret n° 83.116 du 31 Mars 1983.Le site continue de bénéficier d’une protection traditionnelle en raison de son caractère sacré. La commune a aussi la première responsable à toutes les activités dans le site. 46Des clôtures peuvent aider à protéger des animaux, mais les humains les traversant pratiquement toujours, ou bien le dérobent .Engager des gardiens et dresser une barrière psychologue ( Fady –masina- vazimba- ..), disposer également de pare-feu et de extincteur pour éviter l’incendie.

ETAPE 5 : 47Adopter des méthodes de traitement Les stratégies de traitement s’échelonnent de l’entretien périodique à divers degré de consolidation, de renforcement ou même d’adaptation à une nouvelle utilisation. Il est nécessaire d’associer les concepts suivants afin de mieux conserver le patrimoine Ambohidrabiby :  Protection Ce terme porte également sur la protection physique du site contre le vol ou le vandalisme ainsi que contre les agressions environnementales et les empiètements visuels. La protection physique comprend l’enlèvement d’un objet en danger pour le mettre en protection.  Préservation Les mesures de préservation comprennent des inspections périodiques ainsi que l’entretien régulier et habituel, ce qui implique que les réparations nécessaires pour assurer l’intégrité du bien doivent être effectuées. En pratique, cela signifie que les dommages et les détériorations (comme celles causées par l’eau, les animaux,….) doivent être stoppés.  Conservation La conservation est l’action de maintenir intact ou dans le même état un bien du patrimoine, de le préserver de la destruction ou du changement, 48l’intervention effectuée pour en empêcher la dégradation et en prolonger la vie. La conservation est également impliquée au traitement d’éléments bâtis et des matériaux. L’objectif premier de la conservation est la préservation de l’authenticité et de l’intégrité du bien culturel.  Consolidation La consolidation est l’addition ou l’application matérielle de matériaux adhésifs ou de support à la structure même du bien culturel afin d’assurer la continuité de son existence ou de son intégrité structurelle.Les traitements de consolidation peuvent avoir un impact négatif si

46 Projet en cours avec la coopération chino-malgache 47 Jukka Jokilehto et Bernard M. Feilden , 1996, Guide de gestion des sites du Patrimoine culturel mondial, éditions : ICCROM, UNESCO,ICOMOS. 48 Feilden, 1982 61 leur réalisation ne se fonde pas sur une claire compréhension des implications matérielles du traitement, à court et à long terme, des risques d'altération de l'objet original ainsi que du principe de réversibilité.  Restauration La restauration a eu plusieurs significations; la définition la plus commune est 49la remise en bon état d'un monument historique, d'un bâtiment de style, endommagé ou vétuste. Aujourd'hui, toutefois, il existe une définition spécifique de la restauration, exprimée dans la Charte de Venise. Le but de la restauration n'est pas seulement de conserver l'intégrité du bien mais également d'en révéler la valeur culturelle et de rendre plus lisible la conception originelle. La restauration est une opération hautement spécialisée fondée sur un processus de critique historique et d'évaluation et ne doit pas se baser sur des conjectures. Le but de la restauration moderne révéler l'état originel dans les limites du matériel encore existant diffère sur ce point de la conception ancienne de retour à l'original en reconstruisant une forme perdue. L'expression française "mise en valeur" exprime assez bien cette notion.  Reconstruction Reconstruire signifie construire de nouveau. Le terme peut être appliqué au travail exécuté avec un matériel moderne ou ancien, ou les deux, en vue de reconstruire des éléments démantelés ou détruits, ou leurs parties. La reconstruction doit être fondée sur une documentation archéologique et architecturale précise et sur des preuves, en aucun cas sur des conjectures.  Anastylose L’anastylose, qui signifie en grec "restauration" ou "réerection de colonnes", a acquis le sens de "recomposition des parties existantes mais démembrées". On parle en général d’anastylose à propos de structures composées d'éléments nettement identifiables, comme la maçonnerie à sec ou le bois, et non pas de structures monolithiques comme un mur de brique avec mortier. L'anastylose est une forme de restauration; elle vise à rendre plus compréhensible visuellement le caractère spatial d'une structure en ruines en lui restituant sa forme originelle, grâce à l'utilisation du matériau d'origine se trouvant sur le site et en bon état. Ce travail doit respecter les mêmes règles que celles de la restauration et se fonder sur des témoignages archéologiques solides. C'est en général la seule forme de reconstruction acceptable sur les sites du patrimoine mondial.

49 Le petit Robert 62

ETAPE 6 : Faire connaitre : le circuit touristique, des expositions, des musées, vente des arts malagasy Au fond, la pratique du tourisme peut se résumer au fait de se déplacer physiquement hors de la sphère de sa vie et de ses expériences quotidiennes pour découvrir des milieux différents. La colline Ambohidrabiby dispose d’une dotation impressionnante de biodiversité, de beauté naturelle et d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de croissance économique et de réduction de la pauvreté. La détermination d’itinéraire pour les visiteurs est des activités primordiales. Voici un exemple de raccourci : Dès que les visiteurs arrivent à Ambohidrabiby, les guides sont déjà disponibles pour les accueillir, destination vers le palais du Roi Ralambo en passant par l’hôpital et la mairie. A l’arriver devant le site, les visiteurs doivent payer le prix d’entrée, 10 000 Ar pour les étrangers et 400 Ar pour les nationaux. Après, à l’intérieur du site, 50les guides commencent à expliquer l’histoire et les valeurs anthropologiques et archéologiques de la colline sacrée, sans oubliés les patrimoines culturels matériels et immatériels. Après la connaissance du site et la satisfaction des clients, ils peuvent acheter des arts malagasy notamment les savoirs faires traditionnels (collier, bracelet, flyers, le rova en miniature, …). En continuant la route, la destination est vers le fokontany fonohasina pour trouver le tissage en soi, les visiteurs pourraient suivre la fabrication de lambalandy et la boutique est disponible pour les acheter les produits finis. Les itinéraires sont imposés aux visiteurs afin de mieux promouvoir le site culturel et les savoirs faires locaux. Afin de mieux conserver et gérer le patrimoine culturel d’Ambohidrabiby, on doit renforcer les personnels à savoir :  Un chef conservateur (sortant de l’université)  Un chef de service, organe de la mairie ;  1 gardien ;  2 guides bilingues (1 francophone- 1 anglophone) ETAPE 7 : Renforcer les capacités Les connaissances et savoir- faire traditionnels relatifs à la pratique de la culture et à la conservation du patrimoine sont liés à des pratiques sociales, rituels, transmises de père en fils, par l’apprentissage. C’est grâce à cet ensemble de méthodes de transmission que le patrimoine culturel s’est transmis de génération en génération, jusqu’à nos jours.

50 Parlant l’anglais et français 63

Former des professionnels : un effort de formation est à faire concernant les artisans et autres détenteurs de savoirs. Il s’agit là d’un enjeu considérable pour le futur car sans une certaine formalisation des méthodes d’enseignement et une insertion des pratiques traditionnelles, beaucoup de savoir-faire finiront par disparaitre. Les formations nécessaires sont trouvées dans les universités, on peut également faire de recrutement et de formation pour les jeunes locales. 3.2.3. Processus de patrimonialisation Le terme patrimonium date déjà depuis le XIIe siècle et désigne les biens privés inaliénables. Ceux-ci se transmettent à l’intérieur de la famille, d’une génération à l’autre donc, en principe, par filiation. Quant à la patrimonialisation, ce sont des processus suite auxquels certain biens se transforment en patrimoine ; La protection du patrimoine peut être réalisée au niveau local, régional, national ou international. Pour chacun de ces niveaux, on a créé des instruments législatifs, institutionnalisés et interconnectés qui servent aux différentes catégories d’acteurs d’agir dans le sens de la patrimonialisation. Qui sont les acteurs de la patrimonialisation ? D’abord, si l’on parle de la patrimonialisation, telle qu’elle vient d’être définie, son acteur principal est une institution, c’est-à-dire l’organisme ayant le pouvoir de décision quant à la classification, la protection et la valorisation du patrimoine, le plus souvent il s’agit du consentement du Fokontany ainsi que la commune et le ministère de communication et de la culture. Ensuite, Une autre catégorie importante d’acteurs impliqués dans ce processus sont les spécialistes, c’est-à-dire les historiens, les historiens de l’art, les archéologues, les architectes, les spécialistes en patrimoine … qui ont une contribution fondamentale dans la production et la protection du patrimoine. Ce sont des acteurs qu’on peut considérer collectifs lorsque leurs actions convergent, mais ils peuvent avoir un rôle individuel tout aussi important. Enfin, Une autre catégorie importante d’acteurs de la patrimonialisation, cette fois au niveau international, est représentée par les institutions chargées de la reconnaissance et la protection du patrimoine. La plus connue parmi celles-ci est l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)51, qui intervient dans ces domaines sur tous les continents, exerçant son influence au niveau mondial. Une autre organisation active et influente au niveau international est le Conseil international des monuments et des sites

51 Créée en 1945 64

(ICOMOS)52 , Au niveau européen, un autre acteur important de la patrimonialisation est le Conseil de l’Europe53. Bref, Les processus de la patrimonialisation peuvent être réalisés au niveau local, régional, national et international. Quelles sont les étapes indispensables pour être patrimoine ?54  La découverte de l’objet comme retrouvaille  La certification de l’origine de l’objet  L’établissement de l’existence du monde d’origine  La représentation du monde d’origine par l’objet  La célébration de la trouvaille de l’objet  Obligation de transmettre aux générations futures Le patrimoine ayant 3 fonctions grandioses à savoir fonction identitaire, fonction valorisante et fonction légitimante.

52 Une organisation de professionnels créée en 1964 avec le support de l’Unesco. 53Organisation créée en 1949 qui réunit aujourd’hui un nombre de 47 États 54 Cours M1, Octobre 2016, Mention Anthropologie, Processus de patrimonialisation. 65

CONCLUSION

Ambohidrabiby fait partie des 12 collines sacrées de l'Imerina et était le chef-lieu des Mandiavato et la capitale du royaume de Ralambo (1575 -1610). Le patrimoine culturel, ravive la mémoire des sociétés et concerne également leur façon de construire une identité nationale. Il est un témoin matériel et immatériel de l’histoire et de la culture d’une société humaine que chaque génération lègue aux générations futures. Il reste également une richesse irremplaçable.

L’essence de la colline royale est constituée par des valeurs qui ont été façonnées à travers l’histoire, dans les mondes d’expression liés à la société au pouvoir, à la religion et à l’environnement. La recherche a mis en avant que le patrimoine culture perd sa valeur, d’une part, la valeur plus anthropologique notamment la relation de l’homme avec son environnement et d’autre part, la valeur socio-culturelle. La recherche donc également mis en lumière le patrimoine culturel du site royal d’Ambohidrabiby, à partir des inventaires et les fonctions des chaque éléments. Nous avons constaté que le roi Ralambo a laissé de culture et des rituels exceptionnels notamment la fête de bain où la fête dynastique de bains des reliques royales, célébrée au début du mois d’Asaramanitra de l’ancienne année à domination sanscrite. Ralambo organisa également les rangs des Andriana . Au premier rang les Andriatompokoindrindra, au deuxième rang Andrianamboninolona, troisième rang ceux d’Andriandranando. Enfin, au quatrième rang, ceux de ses autres enfants formant les ZanadRalambo. Par ailleurs, la colline sacrée d’Ambohidrabiby est pareillement conservateur des patrimoines culturels tangibles, à savoir les fortifications ou la défense du palais royal en comportait quatre portails. A l’intérieur de l’enceinte fortifié, le lapa du grand roi Ralambo appelé Fenohasina est la maison remarquable, en remplaçant par une école. Nous avons profité dans le site les tombeaux royaux, les arbres royaux, la place publique et la grande marmite de Jean Laborde. Les patrimoines architecturaux sont des éléments indispensables tels que l’architecture typiquement malgache et la construction anglaise. Dès que l’on parle d’Ambohidrabiby, on n’oublie pas l’art de tisser la soie malgache, l’un de savoir-faire local. Tous les vestiges pourraient des valeurs, d’une part, une valeur Archéologique, en tant que témoin de l’occupation humaine, d’autre part, une valeur Anthropologique, le site royal conserve une dimension symbolique intergénérationnelle, une filiation sociale, se référer à des valeurs sociétales. Ces dernières se manifestent à travers les coutumes et les traditions. La colline royale d’Ambohidrabiby a rempli trois des six critères de l’UNESCO, le site

66 constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes Terres malgaches du XV eme au XVI eme siècle , la colline également un exemple éminent d’ensemble architectural et de paysage associatif , le paysage de la colline royale s’associe à des évènements historiques importants, des croyances toujours vivants , ayant une valeur universelle exceptionnelle.

Des changements sur la gestion et sur l’aménagement du site culturel sont inévitables. Il est nécessaire de rédiger et de mettre en réalisation des plans de conservation et de développement du tourisme, conjugués avec le plan de gestion du site pour atteindre les objectifs de conservation et de développement. Nous avons connaitre 55la gestion relative au patrimoine à savoir la détermination des objectifs, l’inventorisation du patrimoine, indication de communautés, établissement de mesure de protection, adoption des méthodes de traitement la création de circuit touristique, des expositions, des musées, vente de art malgache et renforcement de capacités. Le développement durable est aujourd’hui l’objectif omniprésent et universellement décidé de presque toutes les politiques de développement aux niveaux local, national et mondial. Le plan de conservation s’agira au niveau de mesure d’aménagement et une nouvelle vision, une sensibilisation et une éducation sur le site. Le plan de développement du tourisme sera la stratégie de promotion du site, tout en sauvegardant son statut et en contribuant en développement durable. Bref, Le patrimoine culturel est une pierre angulaire de la paix et du développement durable. C’est une source d’identité et de dignité pour les communautés locales, une source de savoir et de force à partager. En tant que lecture du passé pour l’avenir, qu’en est-il le cas si on passe à la fouille archéologique afin d’éclairer et d’élargir l’histoire de la colline sacrée d’Ambohidrabiby ?

55 Jukka Jokilehto, Bernard M. Feilden 1996, Guide de gestion des sites du Patrimoine culturel mondial, éditions : ICCROM, UNESCO, ICOMOS.

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BIBLIOGRAPHIE

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WEBOGRAPHIE

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 www.icom.museum.html, consulté le 16 septembre 2018 ;

 www.anthropomada.com, consulté le 23 avril, 07 mai et 12 Décembre 2018 ;

 https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/mg/lois/ , consulté le 16 Janvier et 17 Mai 2018

 http://www.macp.gov.mg/fr/, consulté le 16 janvier, 13 Mars, 11 juin et 17 novembre 2018

 http://www.univ-antananarivo.mg/Institut-de-Civilisation-Musee-d-Art-et-d-Archeologie,

consulté le 13 mars, 11 avril, 12 décembre 2018.

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ANNEXES

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ANNEXE I : Les critères de sélection pour être patrimoine mondial

LES CRITERES DE SELECTION

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Ces critères sont expliqués dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial qui est, avec le texte de la Convention, le principal outil de travail pour tout ce qui concerne le patrimoine mondial. Les critères sont régulièrement révisés par le Comité pour rester en phase avec l'évolution du concept même de patrimoine mondial. Jusqu'à la fin de 2004, les sites du patrimoine mondial étaient sélectionnés sur la base de six critères culturels et quatre critères naturels. Avec l'adoption de la version révisée des Orientations, il n'existe plus qu'un ensemble unique de dix critères. (i) Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ; (ii) Témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ; (iii) Apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ; (iv) offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine ; (v) Être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible ; 2

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(vi) être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères) ; (vii) Représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles ; (viii) Être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ; (ix) Être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ; (x) Contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.

SOURCE : UNESCO

73

ANNEXE II : La répartition du nombre de genre de personne enquêtée.

Répartition du nombre de personnes énquetées selon leur catégorie 30

25 25

20

15 15

10 10

5

0 1

Population locale Etudiants du CEG Visiteurs du site

L’échantillonnage56 est une étape primordiale dans une étude afin de valider la recherche. Nous avons choisi un échantillonnage aléatoire stratifié fait partie d’une méthode probabiliste (Aléatoire). Dans chaque strate, on fait un échantillonnage aléatoire simple. Les personnes enquêtées au cours de ce travail sont les visiteurs du site d’Ambohidrabiby, la population locale de la commune et quelques élèves du Collège d’Enseignement General (CEG). Au cours des enquêtes, 50 personnes ont été enquêtées. L’échantillonnage stratifié a l’avantage d’assurer une bonne représentation des différentes strates de la population dans l’échantillon. Il permet aussi d’obtenir des estimations pour chacune des strates de la population.

56 L’échantillonnage est la phase qui consiste à sélectionner les individus que l’on souhaite interroger au sein de la population de base. 74

Questions posées lors de l’enquête Question n°1 : Avez –vous connaitre l’histoire et la valeur du site culturel ?

Résultat sur la connaissance du site

5% 15%

45% 35%

Oui Non un peu non reponse

Question n°2 : Quels sont vos intérêts sur la présence du site culturel ?

Interets sur la presence du site

2% 22%

Rien Evenèments culturels 76% Non réponse

75

ANNEXE III : Extrait de l’Ordonnance n°82-029 relative à la protection, la sauvegarde et la conservation du patrimoine national

Ordonnance n°82-029 relative à la protection, la sauvegarde et la conservation du patrimoine national

Le Président de la République de Madagascar, Vu la constitution, Vu la décision n° 33/82-HCC/D du 6 novembre 1982 de la haute cour constitutionnelle. Ordonne : CHAPITRE PREMIER Article premier- le patrimoine national auquel peut s’appliquer les mesures prises dans la présente ordonnance comprend le patrimoine naturel et le patrimoine culturel qui se répartissent en biens immeubles et biens meubles.

Les biens immeubles suivants :

- Toutes formations naturelles, notamment : a- Les monuments naturels ou les groupes constitués par des formations physiques et biologiques ; b- Les formations géologiques et physiographiques et les zones constituant l’habitat d’espèces animale et végétale ; c- Les monuments, sites aux zones naturels pittoresques ;

- Toutes créations culturelles notamment : a- Les sites de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et la nature ; b- Les monuments : œuvres architecturales, de sculpture et de peintures monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, restes de constructions anciennes, inscriptions, groupe d’éléments, tombeaux ; c- Les constructions ou restes de constructions (maisons d’habitation, tombeaux, bâtiments, de culte, etc.) en rapport avec des évènements ou l’histoire de personnages politiques, historiques, scientifiques, culturels, religieux, plus particulièrement celles qui ont plus de 150 ans d’ancienneté ; d- Les ensembles : groupes de construction isolée ou réunie ; e- Les constructions dont la protection est nécessaire pour isoler, dégager, assainir ou mettre en valeur un bien régi par les dispositions de cette ordonnance.

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Les biens meubles suivants :

- Toutes formations naturelles et notamment tout spécimen de la faune et flore vivant ou empaillé ; - Toute création artistique et littéraire notamment : a- Les éléments de quelque matière qu’ils soient provenant de démembrement des monuments historiques, des constructions anciennes et de sites archéologiques, scientifiques , artistiques, religieux et les éléments constitutifs des tombeaux ; b- Le produit des fouilles et de découvertes archéologiques et paléontologiques ; c- Les biens d’intérêt religieux et ethnologique ; d- Les pièces originales de l’artisanat d’art ; e- Les meubles meublant, peintures, objets de collection de tout site (numismatique, philatélie,..)dont la conservation présente au point de vue de l’histoire, l’art, la science, et technique, un intérêt national ; f- Les manuscrits, les documents, les livres et les publications rares ou anciens d’intérêt historique, archéologique, littéraire, scientifique et technique ; g- Les collections scientifiques et les collections de livres et documents à caractère historique, scientifique, et d’une manière générale culturelle y compris les documents sonores, photographiques, microfilms ; h- Les objets conservés dans les musées ; i- Les documents conservés dans une bibliothèque ; et qualifiée de musée ou de bibliothèque toute institution publique ou privée qui représente des ensembles de biens énumérés au (f) et (g) à des fins de conservation, d’étude , d’éducation , et de délectation ; j- Les biens importants concernant l’histoire de la technique, l’histoire de l’art ;

Article 2 – Tout citoyen de la République Démocratique de Madagascar est tenu de veiller à la préservation des biens du patrimoine national. Article 3 – Le ministère chargé de la protection de patrimoine national, prend des mesures générales propres à assurer la conservation et la protection des biens objets de la présente ordonnance en collaboration avec les différents ministres concernés et les collectivités décentralisées ;

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Article 4 : En vue d’assurer la sauvegarde, la protection et la conservation totale ou partielle du patrimoine national, l’Etat peut ordonner l’inscription de l’inventaire national des biens d’historique, ethnologique, et d’une manière générale scientifique, littéraire, artistique, religieux, esthétique ou représentant une valeur culturelle quelconque, sur proposition du ministère chargé du Protection du patrimoine national ; L’inscription est un acte par lequel l’Etat reconnait à certains biens une valeur particulière. Article 5 – Tout détenteur d’un bien défini par le présent texte est tenu de le déclarer auprès du ministère charge de protection du patrimoine national en vue de son de son recensement et de son inscription éventuelle. Article 6 – Le ministère chargé de protection de la protection de patrimoine national assure la tenue du registre de l’inventaire national des biens inscrits. Cet inventaire peut être consulté audit ministère. CHAPITRE II EFFETS ET MODALITES DE L'INSCRIPTION Article 7 Jusqu’à l’article 13 CHAPITRE III : Du classement : effets et modalités Article 14 jusqu’à l’article 25 CHAPITRE IV : DE L’EXPORTATION DU PATRIMOINE NATIONAL

Article 25 à 30

CHAPITRE V : DISPOSITIONS FINANCIERES

Article 31 à 38

CHAPITRE VI : DES RECHERCHES, DES FOUILLES ET DES DECOUVERTES

Article 39 à 47

CHAPITRE VII : DES SACTIONS

Article 48-56

CHAPITRE VIII : DISPOSITIONS DIVERSES

Article 57- 60

Promulguée à Antananarivo, le 06 novembre 1982

Didier RATSIRAKA

Par le président de la République Démocratique de Madagascar

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ANNEXE IV : Le Tourisme et les objectifs du millénaire pour le développement

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ANNEXE V : Document Nara sur l'Authenticité

Document Nara sur l'Authenticité

Préambule 1- Nous, les experts réunis à Nara (Japon), tenons à saluer la générosité et la vision intellectuelle des autorités japonaises qui nous ont ménagé l'opportunité d'une rencontre destinée à mettre en question des notions devenues traditionnelles en matière de conservation du patrimoine culturel et à instaurer un débat sur les moyens d'élargir les horizons dans la perspective d'assurer un plus grand respect de la diversité des cultures et des patrimoines dans la pratique de la conservation. 2- Nous avons apprécié à sa juste valeur le cadre de discussion proposé par le Comité du Patrimoine mondial. Celui-ci s'est déclaré désireux de mettre en application, lors de l'examen des dossiers d'inscription qui lui sont soumis, un concept d'authenticité respectueux des valeurs culturelles et sociales de tous les pays. 3- Le « Document de Nara sur l'authenticité » est conçu dans l'esprit de la « Charte de Venise, 1964 ». Fondé sur cette charte, il en constitue un prolongement conceptuel. Il prend acte de la place essentielle qu'occupe aujourd'hui, dans presque toutes les sociétés, le patrimoine culturel. 4- Dans un monde en proie aux forces de globalisation et de banalisation et au sein duquel la revendication de l'identité culturelle s'exprime parfois au travers d'un nationalisme agressif et de l'élimination des cultures minoritaires, la contribution première de la prise en compte de l'authenticité consiste, dans la pratique de la conservation du patrimoine culturel, à respecter et mettre en lumière toutes les facettes de la mémoire collective de l'humanité. Diversité culturelle et diversité du patrimoine 5- La diversité des cultures et du patrimoine culturel constitue une richesse intellectuelle et spirituelle irremplaçable pour toute l'humanité. Sa protection, mais aussi sa mise en valeur devrait être activement mises en avant en tant qu’aspect essentiel du développement de l'humanité. 6- Cette diversité s'exprime aussi bien dans une dimension spatiale que temporelle tant pour les cultures que pour les modes de vie qui leur sont liés. Dans le cas où les différences entre cultures seraient à l'origine de situations conflictuelles, le respect de la diversité culturelle requiert la reconnaissance de la légitimité des valeurs spécifiques de toutes les parties en cause.

80

7- Toutes les cultures et les sociétés s'expriment dans des formes et des modalités d'expression, tant tangibles que non tangibles, qui constituent leur patrimoine. Ces formes et modalités doivent être respectées. 8- Il importe de rappeler que l'UNESCO considère comme principe fondamental le fait que le patrimoine culturel de chacun est le patrimoine culturel de tous. De la sorte, les responsabilités sur le patrimoine et sur la manière de le gérer appartiennent en premier lieu à la communauté culturelle qui l’a généré et, par voie de conséquence, à celle qui en a la charge. Toutefois, l'adhésion aux chartes et aux conventions relatives au patrimoine culturel implique l'acceptation des obligations et de l'éthique qui sont à la base de ces chartes et conventions. De ce fait, la pondération des propres exigences à l'égard d'un même patrimoine est hautement souhaitable, toutefois sans qu'elle ne contrevienne aux valeurs fondamentales des cultures de ces communautés.

Valeurs et authenticité

9- La conservation du patrimoine historique, sous toutes ses formes et de toutes les époques, trouve sa justification dans les valeurs qu'on attribue à ce patrimoine. La perception la plus exacte possible de ces valeurs dépend, entre autres, de la crédibilité des sources d'information à leur sujet. Leur connaissance, leur compréhension et leur interprétation par rapport aux caractéristiques originelles et subséquentes du patrimoine, à son devenir historique ainsi qu'à sa signification, fondent le jugement d'authenticité concernant l'oeuvre en cause et concerne tout autant la forme que la matière des biens concernés. 10- L'authenticité, telle qu'elle est ainsi considérée et affirmée dans la « Charte de Venise », apparaît comme le facteur qualificatif essentiel quant à la crédibilité des sources d'information disponibles. Son rôle est capital aussi bien dans toute étude scientifique, intervention de conservation ou de restauration que dans la procédure d'inscription sur la liste du Patrimoine mondial ou dans tout autre inventaire du patrimoine culturel. 11- Les jugements sur les valeurs attribuées au patrimoine, tout comme la crédibilité des sources d'information, peuvent différer d’une culture l’autre et même au sein d'une même culture. Il est donc exclu que les jugements de valeur et d'authenticité qui se rapportent à celles-ci se basent sur des critères uniques. Au contraire, le respect dû à ces cultures exige que chaque œuvre soit considérée et jugée par rapport aux critères qui caractérisent le contexte culturel auquel elle appartient.

81

12- En conséquence, il est de la plus haute importance et très urgent que soient reconnus, dans chaque culture, les caractères spécifiques se rapportant aux valeurs de son patrimoine, ainsi qu'à la crédibilité et la fiabilité des sources d'information qui le concernent. 13- Selon la nature du monument ou du site, son contexte culturel et son évolution dans le temps, les jugements sur l'authenticité sont liés à quantité de sources d'information variées. Ces dernières peuvent comprendre conception et forme, matériaux et substance, usage et fonction, traditions et techniques, situation et emplacement, esprit et sentiment, ou autres facteurs internes ou externes à l’œuvre. L'utilisation de ces sources offre la possibilité l’examen du patrimoine culturel dans ses dimensions artistique, technique, historique et sociale spécifiques. Annexe 1 Suggestions pour les suites à donner au Document (proposées par H. Stovel) 1- Le respect de la diversité des cultures et des patrimoines exige un effort soutenu pour éviter qu'on impose des formules mécaniques ou des procédures uniformisées lorsqu'on tente de définir et d'évaluer l'authenticité d'un monument ou d'un site. 2- L'appréciation de l'authenticité en respectant les cultures et la diversité du patrimoine demande une approche qui encourage les cultures à se doter de méthodes d' "analyse et d'instruments qui reflètent leur nature et leurs besoins. De telles approches peuvent avoir plusieurs points communs dont les efforts nécessaires pour :

multidisciplinaire et la contribution adéquate de toutes les expertises et connaissances disponibles ; les valeurs reconnues soient vraiment représentatives d'une culture et de la diversité de ses préoccupations, notamment envers les monuments et les sites ; des monuments et des sites pour constituer un guide qui serve à leurs traitement et suivi ; Actualiser les appréciations du degré d'authenticité à la lumière de l'évolution des valeurs et du contexte. 3- Il est particulièrement important de s'assurer qu'on représente les valeurs reconnues et que le processus de leur identification comprenne des actions pour développer, dans la mesure du possible, un consensus multidisciplinaire et communautaire à leur endroit.

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4- Les démarches devraient se fonder sur la coopération internationale parmi tous ceux et celles qui s’intéressent à la conservation du patrimoine culturel et contribuer à cette coopération afin d'accroître le respect universel et la compréhension de la diversité des valeurs et des expressions culturelles. 5- La poursuite de ce dialogue et son extension dans les différentes régions et cultures du monde constitue un pré requis pour augmenter la valeur pratique de l'attention qu'on porte à l'authenticité dans la conservation du patrimoine commun de l'humanité. 6- Accroître la sensibilisation du public à cette dimension du patrimoine est absolument nécessaire pour arriver à des mesures concrètes permettant de sauvegarder les témoignages du passé. Cela implique que l'on développe une plus grande compréhension des valeurs que représentent les biens culturels et que l’on respecte le rôle des monuments et sites dans la société contemporaine.

Annexe II Définitions Conservation : comprend toutes les opérations qui visent à comprendre une œuvre, à connaître son histoire et sa signification, à assurer sa sauvegarde matérielle et, éventuellement sa restauration et sa mise en valeur. (Le patrimoine culturel comprend les monuments, les ensembles bâtis et les sites tels que les définit l'article 1 de la Convention du patrimoine mondial). Sources d'information : ensemble des sources monumentales, écrites, orales, figurées, permettant de connaître la nature, les spécificités, la signification et l'histoire d'une œuvre. Le Document de Nara sur l'Authenticité a été rédigé par 45 participants à la Conférence de Nara sur l'Authenticité dans le cadre de la Convention du Patrimoine Mondial, tenue à Nara, Japon,1-6 novembre 1994, sur l'invitation de la Direction des Affaires Culturelles du Gouvernement Japonais et la Préfecture de Nara. La Direction organisa la Conférence de Nara en coopération avec l'UNESCO, l'ICCROM et l'ICOMOS. Cette version finale du Document de Nara a été rédigée par les deux rapporteurs généraux de la Conférence, M. Raymond Lemaire et M. Herb

Stovel.

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ANNEXE N° VI: Législations nationales du patrimoine culturel

LEGISLATIONS NATIONALES DU PATRIMOINE CULTUREL

Document Années Thèmes Catégories L a n g u e Order n°82-029, 1962, related to protection, and 1982  Douane  Patrimoine fr conservation of national heritage  Déclassement culturel Ordonnance n°82-029 relative à la protection,  Licence immobilier la sauvegarde et la conservation du patrimoine d'exploration  Patrimoine national  Exportation culturel  Classification, mobilier Registre  Maintenance  Zone ou bien Protégés  Sanctions  Transfert de propriété Loi N. 2005-006 portant Politique Culturelle 2005  Promotion et fr Nationale pour un développement socio- Développement

économique  Zone ou bien Protégés Loi N. 94-036 portant sur la propriété littéraire 2004  Zone ou bien  Patrimoine fr

et artistique Protégés culturel mobilier  Patrimoine culturel immatériel

Loi sur les grands investissements miniers 2005  Patrimoine fr naturel

Loi N. 99-028 portant refonte du Code maritime 2000  Maintenance  Patrimoine fr culturel subaquatiqu e Normes constitutionelles africaines relatives à la fr

culture et à la sauvegarde du patrimoine Déclaration des Etats d'Afrique, des Caraibes et 1989  Exportation  Patrimoine fr du Pacifique (ACP) sur le retour ou la restitution  Trafic illicite culturel

des biens culturels  Restitution mobilier  Retour  Sanctions Accord de partenariat entre les Etats d'Afrique, 2000  Exportation  Patrimoine fr de Caraibes et du pacifique (ACP) et la  Restitution culturel Communauté européenne et ses Etats membres  Retour mobilier

84 en date du 23 juin 2000 dit "Accord de Cotonou"  Sanctions

Charte culturelle de l'Afrique 1976  Maintenance  Conflit fr  Promotion et armé Développement  Patrimoine culturel mobilier  Patrimoine culturel immatériel Convention africaine sur la conservation de la 2003  Maintenance  Patrimoine fr

nature et des ressources naturelles  Promotion et naturel Développement  Zone ou bien Protégés Charte africaine des droits de l'homme et des 1981 fr

peuples Loi N.56-1106 sur la protection des monuments 1956  Classification,  Patrimoine fr naturels, des sites et des monuments de caractère Registre culturel

historique, scientifique, artistique ou pittoresque  Zone ou bien immobilier Protégés  Patrimoine naturel

Loi N.62-026 sur le classement des sites 1962  Classification,  Patrimoine fr Registre culturel  Zone ou bien immobilier Protégés  Patrimoine naturel Ordonnance N.73-050 sur la sauvegarde, la 1973  Classification,  Patrimoine fr

protection et la conservation des biens culturels Registre culturel immobilier  Patrimoine culturel mobilier

Source : Base de données de l'UNESCO sur les législations nationales du patrimoine culturel UNESCO/CLT/Natlaws

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RESUME

Auteur: ANDRIANABO HARIMAMY Mbolatiana Fenohasina Adresse: Lot 002 ICA Ambohimarina Ambohimanga-Rova E-Mail: [email protected] Contacts : 034 46 452 89/ 033 03 198 29 Titre de mémoire : « Un aspect diachronique du patrimoine culturel et sa contribution au développement durable, cas de la colline sacrée d’Ambohidrabiby. » Directeur de mémoire : Dr. Daniel Jules RANDRIAMANALINA, Maitre de conférences. Nombre de photos : 08 Nombre de tableau : 01 Nombre de carte : 01 Nombre d’annexes : 05 Nombre de pages : 86

RESUME :

Le patrimoine constitue l’ensemble des richesses du monde naturel, culturel ou historique héritées du passé et transmis à une collectivité qui doit le préserver pour transmettre aux générations suivantes. Les patrimoines sont exemptés de menaces, par l’action des éléments naturels, par de changement fonctionnel vient de comportement à l’extérieur et de changement par la modification humaine. La présente contribution voudrait alors valoriser et gérer le patrimoine culturel. Il est également une source de richesse et levier du développement durable.

Mot clés : Conservation-Développement durable- Dynamique- Gestion- Patrimoine

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