UNIVERSITE D’

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT : FORMATION INITIALE LITTERAIRE

C.E.R. Histoire-Géographie

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU CERTIFICAT

D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (CAPEN)

UN PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE (CAS D’ )

Présenté par : RAMANITRAHARIZAKA Hobimanana Tsiriniainanjanahary

Mémoire dirigé par : Mme RAHONINTSOA Elyane

Maître de Conférences

Année 2015

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT : FORMATION INITIALE LITTERAIRE

C.E.R. Histoire-Géographie

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU CERTIFICAT

D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (CAPEN)

UN PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE (CAS D’AMBOHIMANGA ROVA)

RAMANITRAHARIZAKA Hobimanana Tsiriniainanjanahary

Président : M. RAZAKAVOLOLONA Ando, Maître de Conférences

Juge : M. RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement

Rapporteur : Mme RAHONINTSOA Elyane, Maître de Conférences

Date de soutenance : 16 Avril 2015

Année 2015

REMERCIEMENTS

Remercions Dieu de ces cinq années de formation au sein du centre d’étude et de recherche en histoire géographie de l’Ecole Normale Supérieure. Après avoir passé les examens théoriques et le stage pratique, notre cursus de formation s’achève par la rédaction d’un mémoire de fin d’étude. A la sortie de l’ENS, nous obtiendrons le diplôme CAPEN pour devenir professeur certifié. Au moment où nous achevons la rédaction de ce mémoire, nous reconnaissons que plusieurs personnes, de près ou de loin, nous ont soutenu d'une manière ou d'une autre tout au long de notre cursus à l’Ecole Normale Supérieure et nous tenons à leur manifester notre profonde gratitude. D’abord, à Monsieur RAZAKAVOLOLONA Ando, maître de conférences au centre d’étude et de recherche en histoire géographie de l’Ecole Normale Supérieur, qui malgré vos multiples occupations, vous nous faites l’honneur de présider ce mémoire, Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance. Ensuite, à Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement supérieur et de recherche à l’Ecole Normale Supérieur, en dépit de votre agenda chargé, vous avez bien voulu accepter de juger ce travail. Nous ne saurions exprimer notre profonde considération et notre gratitude. Nous remercions spécialement Madame RAHONINTSOA Elyane, maître de conférences au centre d’étude et de recherche en histoire géographie de l’Ecole Normale Supérieure, qui a dirigé ce mémoire. Nous la remercions pour ses remarques et sa disponibilité. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde et sincère gratitude. Nous remercions aussi tous les enseignants du CER histoire géographie pour toutes les connaissances qu'ils nous ont transmises. A tout le personnel administratif de l’OSCAR pour leur sympathique accueil et pour l’aide qu’ils nous ont accordé. A toute la promotion VITRIKA du CER Histoire Géographie, Enfin, nous n’oublierons pas de remercier toute la famille, tous nos amis, tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. Que tous ceux ou celles qui nous ont soutenu et qui n'ont pu être cités, trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

ACRONYMES

ANAE : Association Nationale d’Actions Environnementales.

OSCAR : Office du site culturel d’Ambohimanga – Rova.

PCD : Plan Communal de Développement

RN : Route Nationale

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture.

ORTANA : Office Régional du Tourisme

GLOSSAIRE

Alahamadibe : le nouvel an Malagasy

Dobomasina : bassin sacré

Hazon’ : arbres royaux ou arbre des princes (Amontana et Aviavy)

Fandroana : bain royal

Fihaonana : Marché

Lapa : Palais Royal

Mpanandro : Astrologue

Mpisikidy : Devin

Omby volavita : bœuf sacré destiné au sacrifice

Santa – bary : Première récolte de riz destinée au Roi

Sorona : Sacrifice

Tamboho : Grands murs de terre de l’enclos royal

Tandro – trano : Corne de la maison

Vavahady : Portail

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Critères de classification d’un patrimoine mondial de l’humanité selon l’UNESCO…………………………………………………………………………………p 44

Tableau 2 : Effectif des visiteurs d’Ambohimanga Rova………………………………….p 51

LISTE DES CARTES :

Carte 1 : Colline royale d’Ambohimanga avec les 7 grands portails………..………………p17

Carte 2 : Localisation de la commune rurale d’Ambohimanga Rova……………….………p24

Carte 3 : Plan du Rova d’Ambohimanga……………………………………………………p33

LISTE DES PHOTOS :

Photo 01 : Lapa d’…………………………………………………p8

Photo 02 : Lapa de la Reine Ranavalona II ou Fandriampahalemana……………………..p8

Photo 03 : Trano fitaratra…………………………………………………………………..p9

Photo 04 : Fosse à bœuf……………………………………………………………………p9

Photo 05 : Les bassins sacrés ou Dobomasina……………………………………………..p11

Photo 06 : Le Tranomanara et les tombeaux royaux………………………………………p11

Photo 07 : La forêt d’Ambohimanga Rova………………………………………………..p12

Photo 08 : Le Fidasiana……………………………………………………………………p20

Photos 09 : Trace Portail Ambodiaviavy, un des 12 portails………………………………p22

Photo 10: Portail d’Andakana……………………………………………………………...p22

Photo 11: Doany Mangabe…………………………………………………………………p26

Photo 12: Doany Rakotomaditra……………………………………………………………p26

Photo 13: Doany Nenibe Ravola………………………………………………………...….p27

Photo 14: Doany Ankazomalaza……………………………………………………………p28

Photo 15: Doany d’Andrianampoinimerina…………………………………………………p28

Photo 16: Source d’eau potable d’Andranofiraisana………………………………………..p29

Table des matières INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE : LA COLLINE D’AMBOHIMANGA : UNE DES DOUZE COLLINES SACREES DE L’IMERINA ...... 5 CHAPITRE I : AMBOHIMANGA, BERCEAU DE LA ROYAUTE MERINA ...... 6 I. Ambohimanga Rova: un patrimoine historique ...... 6 1.1.-Le site d’Ambohimanga : « un Rova » bien conservé ...... 6 1.2.-Ambohimanga : témoin d’une grande partie de l’histoire merina ...... 20 II -Ambohimanga Rova : une curiosité historique ...... 21 2.1.-Facilité de voie d’accès (carte n°2) ...... 23 2.2.-Infrastructure d’accueil récente ...... 23 CHAPITRE II : LE PALAIS D’AMBOHIMANGA, ENTOURE D’AUTRES COLLINES A VESTIGES...... 25 II.1.-Les « Doany » autour d’Ambohimanga : lieux de culte prestigieux ...... 25 II.2.- Le village d’Ambatondradama : l’autre face d’Ambohimanga ...... 29 II.3.-Soavinandriamanitra : lieu de refuge du Roi Andrianampoinimerina avant sa prise du pouvoir ...... 30 CONCLUSION PARTIELLE ...... 31 DEUXIEME PARTIE : LE ROVA D’AMBOHIMANGA DEVENU “PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE”...... 32 Cette partie traitera l’histoire du Rova depuis sa création, en passant par son inscription dans les annales malagasy et les interventions de l’Etat malagasy dans la conservation de ce site...... 34 CHAPITRE III : LE ROVA, UN VESTIGE A CONSERVER ...... 34 III.1.- Historique du Rova d’Ambohimanga : ...... 34 1-1- La royauté : pouvoir, culte et spiritualité ...... 34 1-2- Andrianampoinimerina, un pionnier : (1787-1810) ...... 36 1-3 : Ambohimanga : la plus sacrée des collines sacrées ...... 42 1-4 :Ambohimanga : patrimoine mondial de l’humanité ...... 42 III.2.-Ambohimanga Rova : Le choix de l’UNESCO ...... 43 2.1.-Les critères de classification permettant l’éligibilité du Rova ...... 43 2.2.-L’éligibilité du site selon l’UNESCO ...... 45 3.2.-La création de l’OSCAR ...... 47 CHAPITRE IV : L’OSCAR : UN ORGANISME RATTACHE AU MINISTERE DE LA CULTURE ...... 48 IV.1-Pour une gestion durable du site ...... 48 1.1.-Gestionnaire des droits d’entrées ...... 48

1.2.-Maintenance des vestiges et animations culturelles ...... 49 IV.2.-Rôles de l’OSCAR dans l’organisation des grandes festivités ...... 49 2.1.-La grande festivité annuelle : l’Alahamadibe ...... 49 2.2.-La participation de l’OSCAR aux autres festivités ...... 50 CHAPITRE V : AMBOHIMANGA : UN SITE TOURISTIQUE PARTICULIEREMENT BIEN FREQUENTE ...... 51 V.1.-La fréquentation touristique d’Ambohimanga Rova ...... 51 2.1.-Les visiteurs du Rova Ambohimanga ...... 51 2.3.-Les appuis de l’ORTANA pour la promotion du site ...... 53 V.2.-Association MAMELOMASO : acteur pour la maintenance des vestiges ...... 53 CONCLUSION PARTIELLE ...... 54 TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES D’AVENIR ...... 55 CHAPITRE VI : LES MENACES SUR LE SITE ...... 56 VI.1.-La maintenance du site...... 56 1.1.-Fragilité des arbres séculaires et dégradation de la forêt ...... 56 1.2.-Vol des vestiges et problème de maintenance ...... 57 VI.2.-Les effets de la crise ...... 58 2.1.-Baisse du nombre des visiteurs en 2009 (Cf. tableau n° 2) ...... 58 2.2.-Effet sur le budget de l’OSCAR...... 58 VI.3.-Les efforts de conservation ...... 59 VI.4.-La festivité Alahamadibe ...... 62 CHAPITRE VII : LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT ...... 62 VII-1-Les objectifs communaux, des priorités d’aménagement et de développement...... 62 1-1-« Valorisation des atouts et vocation locaux et régionaux » ...... 62 1-2-Revalorisation des villages anciens ...... 63 1-3-Un bien-être social ...... 64 VII-2 Aménagement et sauvegarde, dialectique du développement : ...... 65 2-1 Les cinq grandes zones de développement ...... 65 2-2- Un Plan directeur de conservation, outil prioritaire d’une conservation intégrée ...... 67 2-3-Pour un tourisme responsable ...... 68 VII-3 Un développement du tourisme, scenario d’un potentiel équilibré ...... 69 3-1 Promotion locale de la culture de la région ...... 70 3-2- Promotion à dimension régionale et nationale ...... 71 3-3- Ouverture à la nouvelle Technologie d’Information et de Communication ...... 71

CHAPITRE VIII : UN ESSOR DE DEVELOPPEMENT AVEC LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMANGA ...... 72 VIII.1.-Le site d’Ambohimanga : un partenaire de développement de la Commune rurale d’Ambohimanga ...... 72 1.1.-Rétablissement du marché...... 72 1.2.-La réfection de la route au pied du site ...... 73 VIII.2.-Les changements autour du Rova ...... 73 2.1.-Le plan communal de développement : une relance du site et du tourisme ...... 73 2.2.-Vente des produits artisanaux: au service des visiteurs ...... 74 CONCLUSION PARTIELLE ...... 76 CONCLUSION GENERALE ...... 75

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INTRODUCTION

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Madagascar a une richesse considérable en sites touristiques et archéologiques. Nombreux sont encore mal connus par manque d’informations.

Parmi les sites les plus visités à Madagascar figurent les parcs nationaux, les palais des rois et des reines, le Tsingy de Bemaraha et l’allée de baobab à Morondava.

A Antananarivo, les palais Manjakamiadana et Ambohimanga sont les plus fréquentés par les touristes. A cela s’ajoute, le palais royal de Tsinjoarivo à Ambatolampy, situé à 80 km d’Antananarivo. Ce dernier est peu fréquenté par les touristes à cause de l’éloignement de la capitale et de la mauvaise route.

Le palais royal d’Ambohimanga a attiré notre attention, d’une part, par sa localisation à proximité de la Capitale Antananarivo et d’autre part, il est classé par l’UNESCO depuis le 14 décembre 2001, comme un patrimoine mondial de l’humanité. L’OSCAR (Office du Site Culturelle d’Ambohimanga Rova), un office créé par l‘Etat malagasy sous tutelle du ministère de l’art et de la culture, accepté par l’UNESCO, gère le site. Il assure l’accueil des visiteurs, l’entretien, le bon fonctionnement sur le plan administratif et financier, la logistique et à l’organisation des différentes festivités dans le site.

Le palais royal d’Ambohimanga attire beaucoup de visiteurs. Chaque année, le nombre des visiteurs ne cesse d’augmenter. Ce sont les touristes étrangers seuls ou en groupes qui viennent massivement visiter le site. Leur affluence se situe pendant la haute saison, c’est-à- dire de Juin à Décembre et, pendant la période de grandes vacances.

Depuis 1996, la colline d’Ambohimanga a figuré sur la liste indicative des biens culturels de Madagascar avec cinq autres sites, pour être éligible au patrimoine mondial : Tsinjoarivo, Antongona, le paysage hydraulique et rizicole de Betafo, le plateau Mahafaly et la grotte de l’Isandra. Ce site a été toujours un véritable témoin de la civilisation malagasy ainsi que sa valeur culturelle.

La colline d’Ambohimanga est un site historique qui marque profondément l’histoire du pays plus particulièrement de l’Imerina, sous le règne du roi Andrianampoinimerina. Ensuite, elle est un témoin de la culture malagasy à cause de la pratique de différentes cérémonies rituelles tels que les sacrifices d’animaux, les rites d’offrandes et les cultes des ancêtres royaux par de nombreux pèlerins jusqu’à nos jours.

De nombreux Malagasy connaissent ce site mais, ils ne savent pas son importance. Pourtant, le début de la festivité de nouvel an malagasy « Alahamadibe » se déroulait dans ce site. De

3 nombreux visiteurs ont promis de revenir sur le site après leur première visite. L’endroit est merveilleux et fantastique. Depuis quelques années, quelques visiteurs ont constaté que la piste qui mène jusqu’au palais ne cesse de se dégrader, des nouvelles maisons construites autour de ce palais ne sont pas conformes aux normes exigées par l’Unesco et le ministère de l’art et de la culture.

Ce sont ces raisons qui nous poussent à entreprendre ce mémoire qui s’intitule : « un patrimoine mondial de l’humanité, Cas d’Ambohimanga – Rova ».

Jusqu’à nos jours, le palais royal d’Ambohimanga – Rova reste toujours un site de patrimoine de l’humanité.

Ainsi, notre problématique sera :

Comment le Rova d’Ambohimanga est-il devenu un site Patrimoine Mondial de l’Humanité et comment conserver ce statut et éviter les menaces qui engendrent la dégradation du site ?

Cette problématique nous amène à avancer les hypothèses suivantes :

- Les apports de l’OSCAR contribueraient à satisfaire les besoins du site pour garder son statut de patrimoine mondial de l’humanité

-Les fréquentations de plus en plus accentuées du site conserveraient son statut de patrimoine mondial de l’humanité

- L’établissement d’une relation étroite entre le site d’Ambohimanga et la commune rurale d’Ambohimanga constituerait une perspective d’avenir pour la commune et permettrait d’éviter les menaces de dégradation du site

L’objectif de ce mémoire est de faire connaître l’importance d’Ambohimanga-Rova en tant que patrimoine mondial de l’humanité. Ce travail peut également servir de source d’informations pour les touristes et les services rattachés au ministère de l’art et de la culture, surtout l’OSCAR. Enfin, sans oublier notre bibliothèque de l’Ecole normale supérieure, il est un complément de documents pour les chercheurs.

Pour mener bien notre travail, nous avons procédé par étapes :

-En premier lieu, un travail bibliographique a été effectué dont des recherches documentaires, photographiques, des magazines et des revues. Plusieurs centres de documentation : bibliothèque du Ministère du Tourisme, bibliothèque du Ministère de la

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Culture, Tahala Rarihasina, l’Office OSCAR, le bureau de l’Association NY MAMELOMASO, le bureau de l’ORTANA et l’Office National du Tourisme de Madagascar, la bibliothèque Universitaire et le CDI de l’Ecole Normale Supérieure, Office National pour l’Environnement, Foibe Taotsarintan’i Madagascar (FTM) ; ainsi que des organisations non gouvernementales, associations, Offices et les Tours Operateurs ont été contactés afin de trouver des documents et des ouvrages afférents à notre étude.

-Seconde tâche : pour compléter les données recueillies, nous avons entrepris une collecte d’informations sur le terrain. Les principaux objectifs de la descente sur le site sont : effectuer l’inventaire des objets qui peuvent exister jusqu’à nos jours (les maisons et les arbres, le mur de soutènement et les différentes pistes à l’extérieur et à l’intérieur du site) ; mener différentes enquêtes auprès des responsables. Des entretiens ont eu lieu avec les responsables du Rova, les autorités sur place (Maire de la Commune Rurale d’Ambohimanga, les Présidents de quelques Fokontany les plus près du site), les Raiamandreny (personne les plus âgées et respectées par la population qui connaissent le Rova), des individus déclarant être des descendants des rois et reines authentifiés par des Responsables du Rova, des guides, des transporteurs et des simples citoyens habitant autour du Rova qui connaissent ou non le Rova.

-Enfin, la troisième tâche a été consacrée à l’analyse de toutes les données obtenues.

Nous avons divisé notre travail en trois parties :

Première partie : La colline d’Ambohimanga : une des « douze collines sacrées de l’Imerina ».

Deuxième partie : Le Rova d’Ambohimanga devenu « Patrimoine mondial de l’humanité ».

Troisième partie : Les perspectives d’avenir.

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PREMIERE PARTIE : LA COLLINE D’AMBOHIMANGA : UNE DES DOUZE COLLINES SACREES DE L’IMERINA

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CHAPITRE I : AMBOHIMANGA, BERCEAU DE LA ROYAUTE MERINA

La colline royale d’Ambohimanga constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes Terres Centrales malgaches du XVe au XIXe siècle, et des traditions culturelles et spirituelles, les cultes des rois et des ancêtres, qui y sont étroitement associés. La colline royale d’Ambohimanga est le berceau du royaume et de la dynastie qui a fait de Madagascar un État souverain et internationalement reconnu dès 1817. Elle est associée à des valeurs identitaires et émotionnelles très fortes relevant du caractère sacré du site à travers ses tombeaux royaux vénérés, ses nombreux lieux de culte (fontaine, bassins, bois sacrés et pierres de sacrifice), et ses arbres royaux à allure majestueuse. Capitale religieuse et ville sainte du royaume de Madagascar au XIXe siècle, la colline royale était le lieu d’enterrement de ses souverains. Le site recèle des preuves archéologiques claires de l’ancien exercice du pouvoir et de la justice. Il est encore aujourd’hui au cœur des pratiques religieuses de beaucoup de Malgaches et constitue une mémoire vivante de la religion traditionnelle.

I. Ambohimanga Rova: un patrimoine historique

1.1.-Le site d’Ambohimanga : « un Rova » bien conservé

Le site d’Ambohimanga est constitué par les palais, la fosse à bœufs, les bassins sacrés, les tombeaux royaux.

1.-Les palais :

Les palais sont des maisons d’habitation des rois et des reines merina qui y régnaient autrefois. Ce sont :

-Le “Lapa” du grand Roi Andrianampoinimerina (1787 – 1810) : appelé Mahandrihono : C’est une simple case en bois faite en pièce unique, avec une surface d’une superficie d’environ 50 m2, datant de 1790 et représentant le type de maison traditionnelle malagasy des Hautes Terres Centrales. Les murs sont élevés sur un socle de pierres taillées. Ils sont constitués par l’assemblage de madriers de palissandre verticaux. Le toit à deux pentes est recouvert de bardeaux, depuis 1844, succédant à une couverture en chaume. L’angle du pignon est de 40°, ce qui facilite l’écoulement des eaux et détermine un grand volume à l’intérieur. A l’extérieur, le sommet des pignons porte de chaque côté des “tandro – trano”

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(corne de maison) qui symbolisent le pouvoir et la richesse du maître de maison. La case n’est munie que deux ouvertures (deux grandes portes, l’une à l’Ouest et l’autre au Nord). Elle s’appuie à l’intérieur sur un pilier central de bois en palissandre, hautement symbolique, et deux de piliers latéraux, également de bois palissandre. Le sol est en terre battue, avec un foyer double près de la fenêtre.

Le Lapa est recouvert d’huile moteur de couleur noire pour protéger la construction contre les fourmis ou d’autres insectes nuisibles. A l’intérieur, il y a des ustensiles de cuisines que le roi utilisait autrefois, tels que les cuillères, les louches, des couteaux… (Photo : 01).

-Le Lapa de la reine Ranavalona II (1868 – 1883) ou “Fandriampahalemana” (“Règne de la tranquillité”): Ce lapa qui est toujours en bois, a été construit en 1871 à partir d’une inspiration anglaise, des portes et des fenêtres vitrées, son balcon, ses pièces et surtout une maison à étage. Les planches verticales des murs sont recouvertes extérieurement d’une garniture de bois en chevrons. Le rez de chaussée abrite un salon et une salle à manger. Les murs sont revêtus intérieurement d’une tapisserie de soie décorée avec un sous bassement de cuir ouvragé. Des objets utilisés par les reines y sont exposés actuellement : les verres, le miroir. Les responsables du site ont modifié l’emplacement de quelques objets. (Photo : 02)

-Le petit pavillon ou “Trano fitaratra” (Maison en verre ou belvédère) : une maison à un étage aux parois entièrement vitrées, accueillait les conseils de gouvernement lorsque celui – ci se réunissait sur place, une véranda en bois, aux couleurs vives rouge et blanche à l’extérieur, fait le tour de ces deux pavillons, soutenue de hautes colonnes cylindriques de pierre. (Photo : 03)

Ces deux pavillons construits au XIXème siècle sont recouverts d’une toiture de zinc à quatre pentes. Lors de leurs constructions, ils constituaient des résidences de campagne pour les reines qui habitaient au palais de Manjakamiadana Antananarivo.

2.-La fosse à bœufs : A l’Ouest des habitations se trouve une fosse pour l’élevage des bœufs sacrés, zébus “volavita” (de couleur noire à tache blanche sur le front) destinés aux sacrifices, la veille des cérémonies royales. La fosse est équipée d’une mangeoire monumentale en pierre taillée. (Photo : 04)

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Photo n°01 : Lapa d’Andrianampoinimerina

(Source : Auteur)

Photo n°02 : Lapa de Ranavalona II ou Fandriampahalemana

(Source : Auteur)

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Photo n°03 : Trano fitaratra

(Source : Auteur)

Photo n° 04 : Fosse à bœufs

(Source : Auteur)

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3.-Les bassins sacrés ou le “Dobomasina” : deux bassins sacrés sont creusés dans le rocher. L’un date du roi Andrianampoinimerina, l’autre fut construit par la reine . Ils étaient remplis d’eau collectée par des jeunes filles pures (ou vierges), dans l’étang sacré d’Amparihy. Ils servaient aux ablutions royales, en particulier lors de la fête annuelle du bain.

Le bassin sacré de Ranavalona I contient des poissons de couleur rouge, que les descendants des rois d’ ont porté et acheminé vers le site. Personne ne peut toucher ces poissons sauf un individu faisant son vœu et ayant besoin de l’eau de ce bassin sacré, si un poisson rentre dans son gobelet, il peut l’apporter à la maison et le garder soigneusement. (Photo : 05)

4.-Les tombeaux royaux : les souverains étaient dès leur vivant, vénérés et considérés comme un Dieu visible. Quand ils sont morts, les gens les respectent toujours. Mais à travers leurs tombeaux, ils accèdent, comme tous les autres défunts, au rang d’ancêtre pouvant protéger ou punir les vivants. A l’intérieur du site, les tombeaux royaux sont situés à l’Est, lieu sacré. Leur présence et les dépouilles royales ensevelies conféraient à la cité et au site d’Ambohimanga leur caractère sacré. D’après les informations données par le guide, onze souverains étaient enterrés dans les tombeaux royaux surmontés de maisonnette de bois qu’on appelle le “tranomasina”, symbole de la royauté. Ils occupaient une telle grande place dans la spiritualité et la religion traditionnelle malagasy que les autorités coloniales françaises, pour marquer le changement du régime, ont transféré à Antananarivo dans le palais Manjakamiadana, en mars 1897, tous les restes mortels des souverains enterrés dans ces tombeaux. Ce fut à l’époque du régime de , en 2006 que le Président de la République de Madagascar a ramené tous les restes mortels de souverains dans leurs tombeaux d’origine, après une petite cérémonie traditionnelle réservée uniquement pour les invités et les descendants des rois. La considération persiste jusqu’à nos jours. Ambohimanga est donc considéré comme un site funéraire historique dont le rôle spirituel est toujours actif.

Enfin, cet emplacement sacré est délimité par une clôture de bois revêtu d’une peinture de couleurs blanche et rouge. La couleur rouge est considérée comme une couleur royale et sacrée. D’après nos enquêtes effectuées sur place, le rouge indique le roi et la reine tenant le pouvoir et ayant une forte puissance envers les gens ou le “vahoaka”, et le blanc montre les gens, qui obéissent aux ordres données par le Roi. (Photo : 06)

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Photo n°05 : Les bassins sacrés ou Dobomasina

(Source : Auteur)

Photo n ° 06 : Le Tranomasina sur les tombeaux royaux

(Source : Auteur)

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 L’enclos royal : l’enclos ceinturant la cité royale est constitué d’un mur épais et élevé surmonté d’une palissade ou madriers de bois imputrescible Ambora. Le mur est fait d’agrégats de pierre et mortier à base de chaux, de sable fin et de blanc d’œufs. Il comporte deux portails au nord et à l’ouest. Ce dernier est solennel et surmonté d’un belvédère réservé aux souverains, situé à une position dominante par rapport à la place publique; il définissait surtout le secteur du sacré, étant admis que les souverains étaient de dieux visibles, objets de culte et vénération.  La forêt : est constituée de reliques de la forêt de l’Imerina avec la présence des arbres et des plantes d’espèces endémiques. Vu de loin, le site d’Ambohimanga est reconnaissable par sa couverture verte. C’est le reste d’une forêt primitive que le roi Andrianampoinimerina a toujours voulu garder intacte. Auparavant, Ambohimanga est connu sous le nom de la “cité bleue”1. (Photo : 07)

Photo n°07 : La forêt d’Ambohimanga Rova

(Source : Auteur)

1 http://whc.unesco.org/fr/list/950/

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Plusieurs espèces endémiques telles que Zahana (Phyllarthron madagascariensis), Hazotokana (Brachylena ramiflora), Ambora (Tambourissa sp), et également des plantes à usage médicinale (aux environs de 40 espèces) sont présentes dans cette forêt.

A cela s’ajoute des espèces exotiques, pins (Pinus), voamaintilany (Lantana) ou des espèces locales Bambou (Bambusa) et des espèces fruitières exotiques comme le goyavier (Psydium guyava), (Erybotria japonica) sont représentées dans la forêt sur le versant Est et Sud.

Couvrant environ 13 Ha de forêt de la colline, cette forêt est constituée d’une forêt primaire modifiée et une forêt primaire originelle (une forêt notophylle semi – décidue à lianes)2

 Les fortifications des fossés ou hadivory” : un système défensif traditionnel. Le système de fortification est constitué par les aménagements de défense protégeant le palais royal. On distingue des fossés et des accès avec des portails de pierres fortifiées. Les portails de pierre ou “vavahady” sont au nombre de quatorze3 (deux séries de portails). Les portails externes sont de petite taille et, ceux des internes sont de grande taille. Les sept portails extérieurs ont été édifiés par Andrianampoinimerina, à partir de 1787. Quant aux autres, ils sont plus anciens et datant du début de XVIIIème siècle. Ces portails sont de types variés et sont toujours associés aux fossés et aux chemins menant à la cité royale. Ces portails peuvent être couverts et sont généralement sous forme de disque de pierre arrondie taillée à la main ou de bloc de pierre arrondie naturelle aménagée.

“Les disques de fermeture de certains portails mesuraient 4.5 m de diamètre, pour une épaisseur de 30 cm. Ils pesaient environ 12 tonnes et devaient être actionnés par un grand nombre de gardes”4.

D’après nos enquêtes, au moins 20 gardes de grande taille sont nécessaires pour pousser un disque de fermeture de portail.

2 RAFOLO A. & RAVAONANTOANDRO A. “Proposition d’inscription sur la liste du Patrimoine mondial : colline royale d’Ambohimanga”. Juin 2000.

3 Notre guide nous informe qu’il y a douze portails.

4 RAFOLO (A) & RAVAONATOANDRO (A) : “Proposition d’inscription sur la liste du patrimoine mondial : Colline royale d’Ambohimanga Madagascar”, Juin 2000.

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 Les portails de pierres : beaucoup de ces portails ont des fonctions particulières. Ils sont considérés comme des empreintes de symbolisme social et religieux. La position de ces portails a des interdits et des rôles particuliers.

Ainsi, le portail de l’Ouest de la colline était royal et interdit aux cortèges funèbres. Il est surmonté d’un poste de guet avec un toit à deux pans couvert de chaume.

Le portail du Nord et du Sud étaient des portails de guet, surmontés de poste de guet. Les autres restants étaient interdits aux animaux.

Entre deux fossés existe une piste pédestre permettant à l’accès du Rova. Le circuit mesure environ 2.5 km et passe par les sept portails recouverts de dalles de pierres jointives permettant les déplacements y compris pendant la saison des pluies. Depuis quelques années, en raison de l’augmentation du nombre des visiteurs entrant dans le palais royal, le dallage a été renforcé par des joints de ciment, afin que les dalles restent en place.

L’accès au palais est limité par deux séries de portail dont sept sont de grands portails et les sept autres restants sont de petits portails. La dimension et la position de ces portails sont différentes mais l’architecture restait la même. Ces grands portails ont été faits par des pierres plates mesurant 60 cm de long ou plus et, 15 à 20 cm d’épaisseur. Leurs contours sont non taillée et, ils étaient assemblés avec de boue de terre. Les grands portails ont 2 m de hauteur et 1.5 m de large. Par contre, les petits portails n’ont que 70 cm de large et de hauteur variable. Ces derniers n’ont pas les mêmes tailles, de la base jusqu’à la hauteur. L’accès à certains petits portails est très difficile (cas d’ampanidinamborona).

A quelques mètres des grands portails se trouvent des postes de guet (ou de contrôle) permettant aux gardes de voir les visiteurs.

Les sept grands portails sont (carte n°1):

1.-Ambatomitsangana

2.-Amboara

3.-Miandravahiny ambony

4.-Miandravahiny ambany

Les trios portails (Amboara, Miandravahiny ambony et Miandravahiny ambany) sont les portails pour le cortège funèbre.

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5.-Andakana

Les portails Ambatomitsangana et Andakana sont réservés pour les hauts responsables étrangers qui visitaient le roi.

6.-Andranomatsatso

7.-Ampitsaharana

Andranomatsatso, Antsolatra et Ampitsaharana se trouvaient des postes de sentinelles pour surveiller le palais aux agressions étrangères.

Les sept petites portes sont :

1.-Ambodiaviavy, en continuité avec Andranomboahangy qui sont deux sources d’eau dont elles sont encore fonctionnelles actuellement. Selon les consignes du roi Andrianampoinimerina, les mères qui ont accouché moins d’une semaine et les grands mères, sont les seules à autoriser à chercher de l’eau dans cette source.

2.-Tsiombiomby. C’est un accès réservé au roi Andrianampoinimerina et une servitude pour le roi de se cacher si des ennemis étrangers attaquaient le palais.

3.-Vavahadimazaza. Il n’y pas de véritable importance.

4.-Ampanidinamborona. Ce portail n’a pas de rôle bien défini. Seulement, c’est un lieu de refuge et, de circulation des oiseaux à cause de la présence de nombreux troncs d’arbres d’eucalyptus. Actuellement, l’accès à cette place est très difficile car le portail est trop petit.

5.-Mangarivotra – Rainisalama

6.-Ambavahadikely. Ce portail est un accès pour aller vers Ambatolampy, un autre village à proximité du palais. Ce petit portail n’a pas de signification dans l’histoire du palais.

7.-Ambavahadimasina : C’est le passage des zébus avant de les tuer. Il était aussi un lieu de ramassage de zahana*, une plante réservée au roi pour la circoncision de ses enfants5.

Ambodiaviavy et Tsiombiomby forment le portail d’Ambatosakalava. C’est par ces deux portails que le roi Sakalava Andriamisara rentrait dans ce palais royal d’Ambohimanga où le roi Andrianampoinimerina régnait. Les deux rois faisaient un pacte dans le Doany

5 Monsieur Bruno RABETSIVOHA (Responsable technique de conservation du Rova d’Ambohimanga)

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Ankazomalaza en plantant chacun un plant d’arbre. D’après notre guide, Andriamisara avait l’intention d’attaquer ce palais mais il n’arrivait pas à rentrer à l’intérieur.

Depuis quelques décennies, certaines portes sont déjà endommagées. Neuf portails sont encore visibles sur le site. Ce sont : Ambavahaditsiombiomby, Miandravahiny ambony, Miandravahiny ambany, Ampanidinamborona, Amboara, Andakana, Andranomatsatso, Mangarivotra-Rainisalama et Antsolatra. D’autres avaient disparu ne laissant aucune trace, sauf la plaque indiquant leur existence.

Les portails ont été construits à des époques différentes. Andriatsimitoviaminandriadrazaka a construit Ambavahaditsiombiomby, Ambodiaviavy, Andriamboahangy, Ambavahadimasina, Ambavahadimahazaza, Ampanidinamborona et Antafiandanomasina. Les autres portails, Ambatomitsangana, Andakana, Amboara, Miandravahiny ambony, Miandravahiny ambany, Ampitsaharana, Rainsalama, Andranomatsatso et Antsolatra ont été édifiés par le roi Andrianampoinimerina.

Une ceinture de rempart de terre protégea le Rova d’Ambohimanga, donnant accès à une étroite ouverture Ambatomitsangana.

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Carte n° 01 : Colline royale d’Ambohimanga avec les 7 grands portails

Pour construire les sept portails, Andrianampoinimerina a distribué les tâches à la population et c’est ainsi qu’il ordonna aux Tsimahafotsy de construire la porte d’Andakanambany ; aux Tsimiamboholahy, la porte d’Ambatomitsangana ; aux Mandiavato, la porte d’Amboara ; aux Marovatana, la porte de Miandravahiny ambony et ambany ; aux Vakinisisaony, la porte d’Ampitsaharana et aux Zafimbazaha, la porte d’Antsolatra.

 L’étang sacré d’Amparihy : se trouve au pied de la colline. Dans sa partie nord, se situe un petit lac artificiel compris dans le domaine royal et déclaré sacré, réservé aux usages de la cité royale et des cérémonies rituelles. Le plan d’eau est retenu par une digue de terre dans sa partie nord. Creusé artificiellement pour les souverains, il accueillait la fête

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du bain royal et la circoncision des enfants princiers. L’étang recevait également les viscères des souverains décédés. L’importance du bain royal solennel, effectué une fois par an, est très grande dans la spiritualité malgache. Le souverain est en effet censé porter tous les péchés et impuretés du royaume et, en prenant son bain d’une manière symbolique, on lui déverse de l’eau que l’on recueille et en projetant l’eau du bain vers ses sujets, il purifie également la société et ses sujets et régénérer la nature.  Les fontaines sacrées : la fontaine royale est également considérée comme un lieu de culte. La place a été aménagée et a reçu un abri construit en pierres sèches. Elle est toujours alimentée de deux orifices permettant de puiser de l’eau. Des pèlerins viennent y puiser de l’eau chaque année ou s’y purifient avant de pénétrer dans l’enclos royal ou d’aller sur les autres lieux sacrés à l’extérieur de l’enclos.  les lieux de culte : sont des lieux naturels bâtis à l’intérieur du palais royal ou à l’extérieur. Dans l’enceinte, outre les deux bassins situés à l’Est du palais et des tombeaux royaux, des pèlerins continuent d’y prélever d’eau qu’ils considèrent comme un pouvoir magique ou bénite. Mais, il y a également le coin nord à l’intérieur de la case royale du roi Andrianampoinimerina (Trano kotona) où l’on invoquait son esprit et ceux des autres rois. Des visiteurs nationaux ont retiré de morceaux terres dans cette case royale pour emporter à la maison. Ces derniers croyaient que ces morceaux de terres leur porteraient chance.

A l’extérieur Est de la case royale, on peut signaler la présence de la pierre de sacrifices. Des visiteurs pratiquent encore des cultes et des sacrifices sur cette place, en tenant compte de la religion traditionnelle ; le zébu soigneusement choisi à cause de sa peau caractéristique, couleur noir ou marron tachetée de blanc, le sang est déversé sur le pierre de sacrifice, les coins des tombeaux et dans la case royale d’Andrianampoinimerina du côté Nord – Est.

Au sommet de la colline, au Sud Est du palais royal, se trouve le grand rocher d’Ambatomiantendro. Sur ce rocher existe un bloc de roche qui se présente comme une cavité assimilée à un vagin de femme. Ce lieu attire toujours des pèlerins et des couples en quête de fécondité. Selon le désir du couple, il y a deux endroits différents pour avoir d’enfants, soit de sexe mâle d’un autre côté, soit de sexe femelle de l’autre côté. Le principe est toujours le même : après un culte fait par le désirant de l’un ou de l’autre de ses rochers, un des couples essaie de jeter des petites pierres tentant de faire entrer ces pierres dans une petite cavité, en prenant au départ 3 ou 5 ou 7 petites pierres au maximum jusqu’à ce que la pierre “sacrée” rentre dans cette cavité. Le rite commence par un culte fait par le couple. Ce dernier se sépare

19 ou s’unit selon son choix. Le sexe de l’enfant qu’il désire dépend du milieu qu’il choisit : un garçon du côté droit et une fille du côté gauche. Au départ, chacun a trois ou cinq cailloux et il a sept cailloux au maximum. Chacun lance un par un les cailloux jusqu’à ce que le caillou « sacré » rentre dans le trou. Le couple porte avec lui cette pierre qu’il garde soigneusement à la maison, et ramène cette dernière lors de la remise de l’offrande quand le vœu se réalisera6.

 Le “Fidasiana” ou la place publique : elle était le lieu de réunion et de rencontre entre les souverains et la population. Cette place est située à l’Ouest du palais et au pied de la famille des figuiers. Sur cette place se trouve une pierre sacrée sur laquelle les souverains prononçaient leurs discours. Elle était aussi un lieu pour offrir les sacrifices aux rois et y poussaient des arbres royaux Amontana et Aviavy. (Photo n° 08)

 La place de justice à Ambatorangotina : Située au nord du rova, cette place est entourée par un muret de briques. Elle est disposée sur un énorme rocher sphérique de granite. La place est limitée par une balustrade de briques. Elle est ombragée en son centre par un ficus royal Aviavy, au tronc entouré d’un gradin de pierre taillée. C’est en ce lieu qu’Andrianampoinimerina fut proclamé roi et où il rendait la justice. Les justiciables avaient l’habitude de griffer la pierre de leurs mains pour implorer la clémence du roi, d’où le nom de lieu (Ambato = pierre, rangotina = gratter).

6 Monsieur Bruno RABETSIVOHA ( Responsable technique de conservation du Rova d’Ambohimanga)

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Photo n° 08 : Le Fidasiana

(Source : Auteur)

La colline royale d’Ambohimanga constitue un exemple éminent d’ensemble architectural (le Rova) et de paysage culturel associatif (bois, fontaine et étangs sacrés) illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine du XVIe au XIXe siècle dans les îles de l’Océan Indien. La position particulièrement élevée du Rova traduit l’importance politique du site et lui confère une place très significative parmi les ensembles fortifiés de l’Imerina (région d’Antananarivo). De par sa position géographique, la colline royale d’Ambohimanga offre une vue circulaire déterminante pour le choix stratégique d’une résidence défensive. Ainsi, Ambohimanga témoigne d’un pouvoir royal puissant, d’un centre décisionnel devant par la suite faire modèle. L’indéniable architecture de style traditionnel malgache et européen de la cité royale témoigne des diverses étapes politiques de l’histoire de Madagascar.

1.2.-Ambohimanga : témoin d’une grande partie de l’histoire merina

La disposition au sommet de la colline de l’enclos royal avec ses bâtiments est conforme à la tradition de l’Imerina en particulier et de Madagascar, en général. Le caractère sacré du site se manifeste dans les pèlerinages et les sacrifices dont il est témoin. Les différents éléments qui le composent sont représentatifs du savoir-faire et des croyances traditionnelles : les habitations des vivants sont en bois et en végétaux (matériaux vivants), tandis que les

21 demeures des morts sont en pierre (matériau froid et inerte). Les matériaux utilisés respectent les traditions constructives de leur époque. Les travaux de restauration entrepris depuis 1996 utilisent les matériaux et les techniques de construction basés sur le savoir-faire traditionnel malgache et respectent la vision cosmologique du lieu pour en préserver l’authenticité. Par ailleurs, les “cases saintes” en bois, symbole des tombeaux royaux démolis par les autorités coloniales françaises, ont été reconstruites en 2008 par l’État malagasy en respectant les rites, les règles de construction et les matériaux traditionnels (pour le choix des essences de bois en particulier), en raison de leur importance symbolique. De ce fait, les restes mortels des souverains retirés du site en 1897 ont été remis dans leurs caveaux originels afin de consolider la sacralité du lieu.

II -Ambohimanga Rova : une curiosité historique

Ambohimanga-Rova, le site de patrimoine mondial de l’humanité est constitué d’une enceinte, avec des édifices. Il est entouré des “hady” ou fossés profonds successifs, en nombre de 3 avec une hauteur de 30 mètres chacun.

Ces profonds fossés qui entourent le palais, constituent une ligne de défense concentrique. Ils constituent un lieu stratégique permettant une défense sûre et de voir les villages perchés sur les collines. D’après nos sources, leur origine remonte aux environs de XVIème siècle.

Le site est constitué de 14 portails. (Photo 09)

Parmi eux, 3 sont interdits pour le passage d’un cortège funèbre. Ce sont les portails de Rainisalama, Andakana et Masina. (Photo n°10)

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Photo n° 09 : Trace Portail Ambodiaviavy

(Source : Auteur)

Photo n° 10 : Portail d’Andakana

(Source: Auteur)

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Les interdits sont conservés dont la viande de porc, de poulet vivant ou mort, de chèvre (Osy) et de l’ail à l’intérieur du site. Les guides nous demandent à l’entrée du site si nous avons amené ces objets car ils y sont strictement interdits. En plus, la prise des photos est déconseillée à l’intérieur du trano kotona.

2.1.-Facilité de voie d’accès (carte n°2)

Le site d’Ambohimanga – Rova se situe à 21 km de la capitale Antananarivo en prenant la Route Nationale 3. La route est accessible pendant toute l’année, même avec les voitures légères.

Les visiteurs peuvent venir en vélos tout terrain, prendre des taxi-bé ou louer une voiture de location. En Février 2014, le frais de taxi-bé est de 800 Ar pour un seul voyage et la location de voiture dépend du type de voiture (80 000 Ar les voitures légères et 100 000 Ar les 4 X 4).

Pour un voyage organisé, les agences de voyages louent des cars jusqu’à plus de 40 places assises. La durée du voyage est de 40 minutes, mais ceci dépend de l’embouteillage.

2.2.-Infrastructure d’accueil récente

Après la publication de l’UNESCO en 2001, considérant que le palais royal d’Ambohimanga est classé Patrimoine Mondial de l’Humanité, l’OSCAR a mis des dispositifs pour mieux servir les visiteurs : installation des centres d’accueil avec des guides, formation des guides touristiques parlant différentes langues (française et anglaise surtout), des parkings pour les voitures, les vélos et les motos.

De l’autre côté, l’installation des kiosques ou boutiques pour la vente des produits artisanaux est une autre source de recette sûre pour les vendeurs. Avant 2001, les kiosques sont loués par les artisans à raison de 4 000 Ar par mois. Depuis 2002, ces derniers ne louaient plus les kiosques mais, les petites réparations sont à leur charge. Une grande réparation, telle qu’une toiture endommagée, des bois de clôture cassée, requièrent une demande sur papier auprès du Maire de la Commune Rurale d’Ambohimanga – Rova. Le jour et l’heure d’ouverture sont les mêmes que ceux du palais.

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Carte N° 02 : La localisation de la commune rurale d’Ambohimanga Rova

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CHAPITRE II : LE PALAIS D’AMBOHIMANGA, ENTOURE D’AUTRES COLLINES A VESTIGES.

II.1.-Les « Doany » autour d’Ambohimanga : lieux de culte prestigieux

Ambohimanga présente plusieurs lieux où se déroulent les cultes. Dans ces lieux, des vœux et de demandes de bénédictions renforcent le caractère sacré de la région, encourageant de nombreux pèlerins nationaux de toutes les régions de Madagascar, des étrangers chercheurs et touristes, des journalistes et des individus curieux de la culture traditionnelle malagasy.

C’est dans les Doany qu’ont lieu les rites. Tous les recoins d’Ambohimanga possèdent chacun leur originalité et leurs petites histoires.

- Doany Mangabe: Il se trouve au sommet de la colline située à l’Ouest du palais royal d’Ambohimanga - Rova. Dans ce Doany se trouve les tombeaux du “Mpanandro” (astrologue) et du “Mpisikidy” (devin) du roi Andrianampoinimerina, Ratendro et Andriantsivongo. Les pèlerins escaladent la colline pour y demander de la bénédiction et y formuler un vœu. Les restes d’Andriantsivongo ont été récemment retournés (Août 2000) et des rites y ont été tenus pour cette occasion. (photo n°11)

Selon nos informateurs du Doany.

-Dans ce Doany, il est interdit pour les visiteurs de porter des animaux vivants ou leurs viandes : poulet, porc, chèvre, canard (dokotra), et des légumes : voanjobory, voatavo. Toutefois, les pèlerins peuvent amener des oies et des canards (gana) en guise d’offrande. Ils tuent ces animaux sur une place réservée à côté de la porte d’entrée dans le tombeau de Ratendro et Andriantsivongo. Ils peuvent cuire la viande sur place ou donner aux responsables de Doany selon ses sentiments. Comme dans les autres Doany autour de la colline d’Ambohimanga, le Doany Mangabe n’ouvre pas ses portes le mardi toute la journée.

-Une grotte nouvellement identifiée se trouve sur le versant Sud de la colline et en haut du Doany Ankazomalaza. Il semble qu’un individu non identifié ayant un pouvoir magique ou une chose non explicable appelé “Kalanoro” y vit. Les gens de la colline le respectent bien. Dans ce lieu, il est interdit de porter du rhum, mais selon eux, le Kalanoro aime paraît – il du lait frais, du miel et de l’écrevisse.

-C’est le « mpanandro » ou astrologue qui dicte la construction d’un Doany.

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Photo n° 11 : Doany Mangabe

(Source: Auteur)

- Doany Rakotomaditra : C’est un lieu réservé pour les hommes. Rakotomaditra était considéré comme un des gardes du roi Andrianampoinimerina. Il aimait les gens et surtout, il était reconnu pour la défense des gens qui sont offensés par les autres. Il gardait toujours la vérité (manaja ny rariny). La Doany se trouve du côté droit de la piste menant aux Doany Nenibe Ravola et Andrianampoinimerina – Andriamisara, elle est le lieu de culte pour demander une bénédiction des hommes ayant des problèmes d’emploi, demandant une force. En effet, l’endroit était choisi pour ceux qui aiment boire de l’alcool, apporter des cigarettes et mêmes de chanvre indien (“Rongony”). (Photo n° 12)

Photo n° 12 : Doany Rakotomaditra

(Source: Auteur)

- Doany Nenibe Ravola : situé du côté gauche à quelques mètres de l’entrée du Doany Andriamisara. Un grand rocher avec un étang où logent les poissons et une petite

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tablette servant de lieu de culte, des bougies usées et des restes de tabac, constituent ce Doany. Selon les informations recueillies sur place, Nenibe (Grand-mère) Ravola était la mère du prince Sakalava Andriamisara, qui s’était installée avec lui sur les lieux. C’est à cette source que les pèlerins désireux d’avoir des enfants visitent cet Doany. Ceux qui désirent trouver leur âme – sœur tressent les cheveux des joncs poussant dans le petit étang. (Photo n°13)

Photo n° 13: Doany Nenibe Ravola

(Source: Auteur)

Selon les croyances des pèlerins, les jours d’Alahamady et d’Alakaosy sont les jours les plus favorables pour venir au site et faire des prières. Tant pour les nationaux que pour les étrangers, les Doany présentent une source de spiritualité qui comme ils évoquent beaucoup de bonheur et de prospérité.

- Doany Ankazomalaza: Ce Doany est situé juste en bas du Doany Mangabe, à l’Ouest de la colline d’Ambohimanga – Rova. Le Doany d’Ankazomalaza a une richesse historique incomparable dans l’histoire pendant l’époque du roi Andrianampoinimerina. C’est dans ce Doany qu’a lieu la reconnaissance entre les deux rois merina Andrianampoinimerina et celui des sakalava Andriamisara. Actuellement, le lieu est utilisé par les pèlerins pour demander une bénédiction face aux litiges fonciers dans le tribunal entre famille. (Photo n°14)

Photo n°14 : Doany Ankazomalaza

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(Source : Auteur)

- Doany Andriamisara et Andrianampoinimerina: Ankazomalaza est un lieu où sont plantés deux arbres de conciliation entre les rois Andrianampoinimerina et Andriamisara, un prince Sakalava très célèbre. Le premier arbre a été une “lance” parait – il, sans feuille ni tige, plantée par Andrianampoinimerina dans la terre du nom de “Bemarivo” (traduction : Ny Arivolahy tsy maty indray andro) et qui selon les sources, avait poussé par la suite. L’autre arbre “Ambora” (traduction : Amborahana tsiambaratelo) était planté par Andriamisara. Andriamisara avait prêté serment pour reconnaître Andrianampoinimerina, le seul Roi de l’Imerina, le père de l’unification du pays et un symbole de paix aussi. (Photo n° 15)

Photo n° 15: Doany d’ Andrianampoinimerina

(Source: Auteur)

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- Source d’eau potable d’Andranofiraisana : Cette source d’eau est située tout près du Doany Andrianampoinimerina et Andriamisara. Cette source est le témoin de leur réconciliation. Lors de notre visite, la responsable du Doany nous informe que cette source ne tarit jamais. Il est interdit de porter des chaussures pour entrer dans cette source. (Photo n° 16)

Photo n° 16 : Source d’eau potable d’Andranofiraisana

(Source : Auteur)

Des pèlerins y sont nombreux pour demander une bénédiction et une protection ou pour formuler un vœu pour des meilleures conditions de vie ou pour une réussite au travail et aux examens, par la célébration de rites comme les prières, l’offrande de bonbons et de rhum, de miel, de cigarettes, etc.… Mais, il est interdit de porter et de verser du rhum ou “barisa” à l’arbre du roi Andrianampoinimerina et à la source d’Andranofiraisana, “Fady barisa na toaka ny Andriana Andrianampoinimerina“, parce que le roi n’avait jamais aimé le rhum, il préférait plutôt le vin. Selon la tradition, les pèlerins se purifient à Andranofiraisana avant de pénétrer dans les Doany où se situent les arbres sacrés.

II.2.- Le village d’Ambatondradama : l’autre face d’Ambohimanga

La colline d’Ambatondradama se situe au Nord du site d’Ambohimanga – Rova. Elle est constituée d’une pierre en haut de la source, et érigée par Radama I lors de ses promenades. Les gens donnent en offrandes des bonbons, du miel, des bananes et y allument des bougies lors de leur passage.

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Il y a plusieurs Doany, comme celui de Nenibe Ramaroanaka, une pierre où les gens en quête de fécondité prient et demandent des bénédictions. D’après la responsable du lieu, beaucoup de couple ont des enfants après leur passage dans ce lieu.

La Source est une grande source de Neny Raketamanga et de Randriampitsarana, les pèlerins s’y purifient avant de pénétrer dans la maisonnette réservée pour invoquer l’âme de ceux – ci.

Ambatondradama, un lieu sacré pour faire des cultes, des vœux pour avoir quelques choses. Et en réponse, le demandeur apportera des offrandes quand le vœu est réalisé. Il y a un rite à respecter selon les cas mais cela dépend de la possibilité des demandeurs.

A l’époque où régnait le roi Andrianampoinimerina, il avait deux hommes qu’il avait l’habitude de consulter dès qu’il a une décision à prendre pour le bon déroulement d’une telle cérémonie: le “mpanandro” et le “mpisikidy”. Le jour et le moment du rite sont fixés par les “mpanandro”, titulaire du site. Quant au déroulement du rite, c’est le “mpisikidy” qui préside la cérémonie. Comme la plupart des Doany aux alentours du site, le jeudi est le jour où le Doany est interdit aux visites et tous ceux qui désirent visiter le lieu ne doivent pas manger du porc et de l’ail.

II.3.-Soavinandriamanitra : lieu de refuge du Roi Andrianampoinimerina avant sa prise du pouvoir

Situé à 1 km au Nord de la Colline d’Ambohimanga, Soavinandriamanitra est un parc écotouristique et culturel. Ce parc appartient à une originaire d’Ambohimanga qui participe à des activités sociales et au développement du Fokontany : dotation des ciments pour la construction de puits, contribution à la réhabilitation des ponts…

Le parc s’étend environ 2 ha et ceinturé par 4 rangées de murs ou “tamboho” de remparts expressément construits à l’image des murs de l’époque de la royauté. Il a ouvert officiellement ses portes depuis le début de l’année 20027.

L’objectif de sa création selon la propriétaire, réside dans la valorisation de la faune malgache, notamment les lémuriens, les crocodiles, les caméléons, etc., et de la flore accompagnée de l’histoire, la culture de la région. Les lieux, du temps de la royauté, furent une cache des munitions et des armes du royaume. Le parc peut recevoir des touristes désirant y passer la nuit avec un endroit réservé pour les tentes.

7 Enquête sur le parc écotouristique de Soavinandriamanitra

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CONCLUSION PARTIELLE

La colline royale d’Ambohimanga – Rova présente une richesse culturelle. En plus le palais, qui était construit depuis plusieurs siècles, elle est un témoin de la civilisation et l’histoire merina. Elle est l’une des douze collines sacrées de l’Imerina. Les Doany sont des lieux de culte traditionnel et d’offrandes et continuent à recevoir beaucoup de visiteurs qui respectent les interdits des Doany. Elles tiennent encore une place importante pour les pèlerins. Les visiteurs respectent les interdits dans ces lieux. A cela s’ajoute le village d’Ambatondradama et Soavinandriamanitra, qui sont des lieux pour faire des promenades et des excursions. Chaque année, pendant la festivité d’Alamahadibe, des gens visitent ces lieux pour déposer leurs offrandes. C’est pendant les trois jours de la célébration d’Alamahadibe que ces Doany recevaient beaucoup des visiteurs.

Les tickets d’entrée dans ces Doany sont les mêmes, 2 00 Ar pour les nationaux et 1 000 Ar pour les étrangers. Le tarif de guidage n’est pas inclus. Généralement, les visiteurs donnent de l’argent aux guides selon leur possibilité.

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DEUXIEME PARTIE : LE ROVA D’AMBOHIMANGA DEVENU “PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE”.

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Carte N° 03 : Plan du Rova d’Ambohimanga

Source : « Proposition d’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial : Colline Royale d’Ambohimanga »- RAVAONANTOANDRO A. RAFOLO – Juin 2000

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Cette partie traitera l’histoire du Rova depuis sa création, en passant par son inscription dans les annales malagasy et les interventions de l’Etat malagasy dans la conservation de ce site.

CHAPITRE III : LE ROVA, UN VESTIGE A CONSERVER

Le Rova d’Ambohimanga a un périmètre classé de 59 Ha et une zone tampon de 425 Ha.8

Les onze valeurs du site sont : historique, culturelle, archéologique, spirituelle, religieuse, écologique, éducative, scientifique, économique, architecturale et sociale9.

III.1.- Historique du Rova d’Ambohimanga : Les recherches archéologiques effectuées dans ce lieu montrent que c’était au XVe siècle qu’il y avait un début de travaux d’installation des rois merina et d’utilisation de la colline d’Ambohimanga. Selon les données recueillies dans le document « Ny Tantaran’ny Andriana » du rév. Père Callet10, c’était le roi Andriamborona qui fut le premier roi installé dans ce site au début de XVe siècle.

La majorité des informations sur l’histoire de la colline est tirée du « tantara ny Andriana » du père CALLET.

1-1- La royauté : pouvoir, culte et spiritualité

Le « tantara ny Andriana » rapporte que le premier occupant d’Ambohitrakanga (Ambohimanga) fut Andriamborona11, un prince venu de la région de l’Imamo, accompagné de sa femme, de sa mère Ratompobe et de son neveu Ampanarifito, alors que la colline n’était couverte que de forêt. Andriamborona avait nommé la colline Ambohitrakanga car il y avait vu beaucoup de pintades (vohitra=colline ;akanga=pintade). Le nom de la colline fut par la suite changé en « Ambohimanga », traduire librement en « colline bleue ». Cette « interpretation » du mot « manga = bleue » « qui, à notre avis, se révèle erronée, par exemple dans le toponyme Ambohimanga , dite « la colline bleue », alors que le sens révélé par le dictionnaire récent de Philippe BEAUJARD (1998) pour l’acception tanala de

8 Donnée de l’OSCAR 9 Brochure de l’OSCAR 10 « Ny tantaran’ny Andriana eto Madagasikara » de Révérend Père Callet, Tome II. 1908 11 « Ny tantaran’ny Andriana eto Madagasikara » de Révérend Père Callet, Tome II. 1908

35 hazomanga est ¨ bois sacré¨ désignant le ravintsara (Agalophillum aromatica,dit raventsara). Ceci inclinerait donc à penser qu’il s’agit plutôt d’une « colline sacrée » »12 . Ambohimanga était alors l’objet de convoitise pour alors qu’il règnait à Antananarivo. Il apercevait le feu qu’Andriamborona et ses parents faisaient au sommet d’Ambatomiantendro, Andrimasinavalona envoya alors une dépêche en reconnaissance. Pour « unifier » l’Imerina, il devait le partager entre ses 4 fils : Andriantsimitoviaminandriana, Andrianjakanavalomandimby, Andriantomponimerina et Andrianavalonimerina.

Andriantsimitoviaminandriana (1710-1730)

Andriamasinavalona installa son fils Andriantsmitoviaminandriana à Ambohimanga, plus précisément à Mahazaza, un des quartiers de la colline, qu’il negocia avec Andriamborona. Ce dernier lui cède Mahazaza et s’installe par la suite à Ambohimirary, puis à Bevato, à Ambatolamy et Fidasiana, tous des quartiers de la colline. Andriatsimitoviaminandriana (1710-1730) régnait alors à Ambohimanga. En mémoire des premiers occupants et fondateurs d’Ambohimanga, Andritsimitoviaminandriana érige une pierre à Fidasiana, lors d’une cérémonie rituelle : piastre non divisée, sacrifice d’un bœuf « volavita » (un bœuf à robe rouge et d’une tâche blanche sur le front) …

« Nasiana volatsivaky sy voahangy ary vakantsileondoza ao ambanin’ny vato ; namonoana omby volavita ny vato »13 « On a mis des piastres intactes, des perles et des perles rouges sous la pierre, on y a sacrifié un bœuf « volavita» « (Trad. Littérale). Pour peupler Ambohimanga, le roi recrutait de nouveaux sujets qui durent lui prêter serment de fidelité, le rite de « vely rano »14 (frapper l’eau). C’était le premier rite instauré à Ambohimanga pour marquer la souveraineté et le pouvoir du Roi.

12 Claude ALLIBERT, Narivelo RAJAONARIMANANA, « Les extraordinaires et le quotodien », edition Karthala 2000

13 RP CALLET, « Tantaran’ny Andriana eto Madagasikara », Tome II

14 Madame et Dr RAHARIJAONA , « Anciennes résidences royales, Essai de monographies sur Ambohimanga et Ambositra », 1932

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Andriambelomasina (1730-1770) Andriambelomasina (1730-1770) succéda à Andriantsimitoviaminandriana. Celui-ci avait pour ambition de réunir tout l’Imerina et avait pour tâche de défendre Ambohimanga contre les Sakalava qui venaient assiéger Ambohimanga en l’escaladant. Leur chef Tsimitovizaka périt au Sud d’Amboantany à Analandevo. Les Sakalava furent vaincus. Apres ces guerres, le royaume fit face à une grave famine, et le roi Andriambelomasina , pour sauver son peuple, envisageait d’y parer en instituant la mesure du riz « vata ». Après cette crise, il prévoyait alors de désigner comme son successeur : , d’abord son fils règne en premier lieu et puis son petit-fils Imboasalama (plus tard nommé Andrianampoinimerina).

Andrianjafy (1770-1787) Andrianjafy (1770-1787), à son tour de règne, se rendit impopulaire en raison de sa mauvaise gouvernance et des abus perpétrés par sa famille, de plus, il vivait peu à Ambohimanga, résidant la plupart du temps à Ilafy. En voulant désigner son fils pour être son successeur et voulant écarter Imboasalama, il trahissait la volonté d’Andriambelomasina. Un conflit surgit alors entre Andrianjafy et Imboasalama. Ce dernier, grâce au soutien des Tsimahafotsy (d’Ambohimanga) représentés par les douze notables, Tsimiamboholahy (d’llafy) et des Mandiavato d’Ambohitrabiby, prit le pouvoir. Andrianjafy fut assassiné. A la mort d’Andrianjafy, Ambohimanga était sous le régne d’Andrianampoinimerina (1787-1810).

1-2- Andrianampoinimerina, un pionnier : (1787-1810)

Apres l’impopularité d’Andrianjafy et son intention de désigner son fils à le succéder, une trahison contre la volonté d’Andriambelomasina, le peuple d’Ambohimanga, élevé par les 12 notables Tsimahafotsy le chassa de la Cité. Il lui a fallu alors revenir à Ilafy. Les 12 notables Tsimahafotsy jurérent fidélité a Imboasalama qui devient roi sous le nom d’Andrianampoinimerina (1787-1810) « le prince désiré de l’Imerina ».

Devenu roi, Andrianampoinimerina reprit la grande tâche de ses prédécesseurs et la réalisa : réunir l’Imerina, puis Madagascar. Avant, sous le règne d’Andriamasinavalona ; roi d’Antananarivo, l’Imerina était unifié puis il l’a distribué entre 4 fils en 4 toko (districts) :

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- Andriantsimitoviaminandriandrazaka à Ambohimanga, - Andrianjakanavalomandimby à Antananarivo, - Andriantomponimerina à , et, - Andrianavalonimerina à Ambohitrabiby.

Plus tard, alors qu’Andrianampoinimerina prit le pouvoir, soutenu par son peuple, il commença par soumettre Antananarivo, à deux reprises, et l’a conquis et en fait sa seconde capitale. Ce roi à grande ambition continue sa conquête pour agrandir l’Imerina en 6 toko : le Vakinisisaony, le Marovantana, l’Ambodirano, le Vonizongo et le , ajoutés à l’Avaradrano, sous son règne : le Royaume de l’Imerina. Il continua à élargir son Royaume et légua un Imerina réunifié à son fils et successeur Radama l en lui laissant un testament verbal dans une phrase : « Ny ranomasina no valaparihiko », la mer est la limite de mon Royaume.

. Andrianamponimerina vers le développement de la cité La cité à Antananarivo et l’extension du pouvoir Après sa conquête d’Antananarivo, il y a implanté une cité sous le modèle d’Ambohimanga. Des rangées de fossés et des portes y ont été ainsi construites. Il peupla cette cité par les Voromahery (des soldat Tsimahafotsy, Tsimiambolahy , et des Mandiavato). Il partagea par la suite les rizières entre ces derniers, pour qu’ils produisent séparément et en paient l’impôt. Il fit Antananarivo sa deuxième capitale et ne voulait pas la séparer de son règne à Ambohimanga. « Ambohimanga sy Antananarivo tsy mba sarahiko mandrakizay ,fa Ambohimanga nanjakako ary Antananarivo namoriako » ; « je ne peux séparer d’Ambohimanga d’Antananarivo, c’est à Ambohimanga que j’ai régné et c’est à Antananarivo que j’ai reuni le royaume » (traduction littérale). (Callet,1981). Par la suite, pour mieux asseoir son pouvoir et son autorité, pour que la paix règne dans son royaume, Andrianamponimerina épouse les douze fille de ses adversaires vaincus et les plaça sur les 12 collines entourant l’Imerina.

Les amenagements des digues et les canaux d’irrigation : Autour de Betsimitatatra, la plaine « ventre du peuple », Andrianampoinimerina fit construire des digues et canaux pour lutter contre la montée des eaux des fleuves environnants qu’il déclare son ennemi. Aussi, sa stratégie était le bien : nourrir son peuple, une stratégie

38 consistant en une irrigation des rizières, pour que ce peuple agisse en bon serviteur. Les digues étaient: Mamba, Anosiarivo, Andranomasina et le Vahilava (du nord d’Alasora vers l’ouest de l’Imamo longeant l’Ikopa). Comme pour tous travaux de construction, les tâches sont partagées : -les Avaradrano s’occupaient du canal d’Ankosy, d’Andranomasina et de Mamba -les Marovatana etaient les responsables de celui de Moriandro et Kelilalina -les Ambodirano et les Vakinisisaony s’occupaient du canal d’Ampitatafika allant d’Iharanandriana descendant l’Ikopa jusqu’aux environ d’Anosimanjaka -les Vonizongo s’affairaient du canal d’Andranobe et l’ouest de celui d’Alakamisin’Ambato -les Vakinankaratra faisaient celui d’Antsirabe ouest au sud de betafo Le roi a fait construire ces digues et canaux pour que son peuple puisse cultiver abondamment le riz et ne puisse pas connaître la famine car « la famine est mon ennemi » disait-il.

La nouvelle image du marché Avant le règne du roi Andrianapoinimerina, il y avait déjà un marché appelé « », destiné à la vente des esclaves, des vaincus de guerres et des armes. Andrianampoinimerina changea l’image du marché, il a consacré le marché à des fins de subsistance. A chaque clan, il a instauré un jour de marché, par exemple Talatan’i volonondry pour les Mandiavato, le mardi.il a décrèté les produits que l’on peut vendre au marché comme les produit de fer, de bois, les colliers héritages des islamisés, des produits d’argent, tout ce qui est de la nourriture, les fruits les piments, les produits vestimentaires, les remèdes traditionnels dits « fanafody » (hodi-kazo, faka-kazo, ravin-kazo), du miel, de la soie, de l’alcool … et bien entendu des esclaves. Pour organiser les échanges au marché, le roi a créé les unités de monnaies, de poids et de mesures qui devaient être appliquées sur tout le territoire. (Callet, 1981)

L’instauration des lois et règlements Une cité n’en serait unique si la paix n’y règne. De ce fait, le roi institua les 12 crimes qui peuvent ôter la vie à celui qui les commet : « Hadidy ny fanjakako aho hoy Andrianampoinimerina, ka izao no didy ho tananareo ambanilanitra: ny mikomy, ny mananganan’andrian-kafa, ny mananin-drova, ny manera vadin’andriana, ny mangaron-dapa, ny homana tongoa miokona, ny manao ny tenin’andriana tsy ho masina , ny manoky hankany amin’ny tsy mety sy hanaratsy ny tany sy ny fanjakana,

39 ny azo tamim-bola amin-karena ka tsy mety atakalo ny mety, ny manao ody mahery sy mamosavy, ny mamono olona, ny mangalatra ». « Je vais faire des lois dans mon royaume, disait Andrianampoinimerina, les voici et vous devrez les observer : la révolte contre l’autorité, la proclamation d’un autre roi, l’escalade de l’enceinte royale, l’excitation des femmes du souverain à la débauche, le vol comme dans la demeure royale, la dilapidation des revenus de la couronne, le refus du caractère sacré de la parole du souverain, l’excitation à aller là où c’est défendu et à dénigrer le pays et le royaume, l’acceptation de dons en argent ou présent pour agir contrairement à l’équité, la fabrication des charmes maléfiques et les pratiques de sorcellerie, l’homicide, le vol ».(traduction littérale). (Callet, 1981). D’autre lois ont été instaurées pour réglementer la vie au quotidien du royaume, comme la loi concernant les biens et les propriétés des peuples, la loi relative au mariage, la loi sur les ennemis du royaume (montée des eaux, le feu, la famine, la discorde)… Et à chaque faute ou crime sont attribuées les sanctions et peines.

. La conception matérielle et spirituelle La sacralisation de la colline a amené le roi à y interdire la culture du maïs et de la courge, le caractère sacré de la colline peut aussi être expliqué par la prohibition de l’élevage de porcs sur la colline, due peut être à la fréquentation des islamisés par le roi Andrianampoinimerina. La consultation de devin Andrianampoinimerina n’a jamais pris de décision qu’en consultant ses conseillers « nobles » d’Ambohinierana et surtout en consultant le devin et les astrologues Rantendromboahangy, maître des jours fastes, le plus populaire et le plus réputé des astrologues. La divination ne peut alors se séparer de l’astrologie malgache, se basant surtout sur l’observation de la lune et du ciel et un cadran astrologie. L’emplacement des objets dans la case royale se rapporte ainsi en cadran astrologique lunaire malgache. La partie nord-est de la case est réservée au sacré, on y place des idoles, la fenêtre est située au nord –ouest et la porte au sud-est. Le foyer se place au centre nord-ouest. L’emplacement des objets est indiqué par la place des « destins » sur la face de la maison. On doit noter que le devin astrologue jouait un rôle très important sous le règne d’Andrianamponimerina. Ainsi, dans les travaux de construction des portes de la colline, le roi a fait marquer à chaque porte un « jour faste » (marik’andro), du calendrier malgache, pour les travaux, telle la porte d’Ambatomitsangana et d’Ambavahaditsiombiomby attribuées

40 au jour d’Alahamady. De même, les portes sont réservées à des significations particulières et astrologiques, comme encore la porte d’Ambatomitsangana, située à l’est de la cité et celle d’Andakana à l’ouest, des portes destinées seulement au roi et réservées aux vivants et au sacré. Les portes du sud et de l’est sont destinées aux morts et tout ce qui a rapport avec eux. Ou encore, le devin doit indiquer un jour faste quand le roi alla partir pour soumettre tout le pays et le réunir15.

Les idoles : Pour les idoles, celles-ci accompagnent toujours le roi dans tous ses déplacements surtout dans toutes ses conquêtes et expéditions. Ces idoles ont toujours leurs « conservateurs ou gardiens » qui les portent. On démarque quatre idoles les plus vénérés pour ce roi : Imanjakatsiroa porté par Andriamatoabe ; Kelimalaza portée par Masinombalahy ; Fantàka par Andriantafao ; Ramahavaly par Rasolahatra. (Callet, 1981).

. Andrianampoinimerina et l’expansion territoriale en dehors de l’Imerina La sécurité et la prépondérance de l’Imerina, tels furent les objectifs d’Andrianampoinimerina hors de ses frontières. Fort du rétablissement progressif de la paix intérieure, il s’engage dans la voie d’une expansion politique qui débordera du cadre du pays merina. On comprend mieux son but en comparant cette expansion aux expéditions d’Andriamandisoarivo du Boina au XVIIIème siècle. Ce roi sakalava fit la guerre pour la guerre, alors qu’Andrianampoinimerina n’eut recours aux armes qu’après l’échec de sa diplomatie. Andriamandisoarivo vit grand ; Andrianampoinimerina se borna à un champ d’action limité, destiné à servir de base solide à la continuation de son œuvre par son successeur. Ainsi, dans l’immédiat, il se préoccupa des incursions des et des à la frontière orientale du royaume, après il conclut un pacte d’amitié avec le Boina, intervient dans le Betsileo et le Menabe. Bref, comme résultat, les pays sihanaka et bezanozano restèrent indépendants mais obligé de payer un tribut. Le betsileo fut placé sous le régime d’un protectorat qui sauvegardait l’autorité de ses rois. Ceux-ci s’obligèrent à assurer l’ordre et la sécurité dans leurs Etats. Ils acceptèrent la création de circonscription domaniales (toko) analogues à celles de l’Imerina et servant de base à la perception du hetra (impôts). Le poste de Mahabo, enfin, constitua une marche avancée de l’Imerina dans le Menabe.

15 Monsieur Bruno RABETSIVOHA (Responsable technique de conservation du Rova d’Ambohimanga)

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Ainsi, au terme de son œuvre d’expansion politique, Andrianampoinimerina s’était conféré un prestige considérable. Les Tanala et les Antemoro rivalisèrent d’empressement pour gagner l’amitié de l’Imerina qui était la première puissance de l’ile au début du XIXème siècle.

. Désignation de Radama comme successeur La naissance de Radama avait portée ombrage à deux fils d’Andrianampoinimerina, l’un adoptif, Rabodolahy, l’autre légitime, Ramavolahy. Rabodolahy fut mal jugé par son père à la suite de son échec à la tête de l’expédition d’Ambohimbeloma. Alors, il chercha à tuer Radama et ourdit un complot contre le roi. Le complot échoua et Rabodolahy , ainsi que beaucoup de ses partisans furent mis a mort. Ramavolahy, (né de Ramanantenasoa, femme d’Andrianampoinimerina installée à Alasora) encouragé par sa mère, se prit aussi de jalousie envers Radama. Il entraina un certain nombre de Manisotra dans une conjuration semblable à celle de Rabodolahy. Cette conjuration fut aussi éventée et coûta la vie à Ramavolahy et ses amis. Andrianampoinimerina prépare Radama à la royauté. II lui confia le commandement symbolique de deux petites expéditions à Ambositra et sur les rives du Kamoro. Il l’envoya dans le Menabe avec Rajoakarivony de l’Isandra pour amener le prince sakalava Raihasy à se soumettre. Radama s’acquitta de ces missions avec succès. Alors, l’occasion d’un discours tenu à Andohalo, Andrianampoinimerina le désigna publiquement comme son successeur en annonçant : « Voici, ce que j’ai à vous dire, mes chers parents et amis. Les signes de la maladie ne laissent pas de doute. Je rentre parce que Dieu m’appelle. Je vous rassemble pour le cas où la volonté du créateur doit mettre fin a mes jours. Voyez devant vous Laidama, il est jeune. Ma chair sera mise en terre, mais mon âme et mon esprit continuerons à rester avec vous et auprès de Damalahy ». Le peuple approuvait cette désignation de Radama. Andrianampoinimerina mourut en 1810 et ensevelit à Ambohimanga, après un règne long et fécond, qui fut la période la plus constructive de l’histoire de l’Imerina et par extension Madagascar. (Ralaimihoatra, 1969).

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1-3 : Ambohimanga : la plus sacrée des collines sacrées

• L’institution des « douze collines sacrées » de l’Imerina Vers le début du XIXème siècle, Andrianampoinimerina a choisi quelques endroits célèbres de l’Imerina pour constituer les fameuses « douze collines sacrées » ou « tendrombohitra masina roambinifolo » Destinés à symboliser l’unité de l’Imerina et à faire perpétuer les cultes des ancêtres, ces lieux se répartissaient en deux catégories bien distinctes : d’une part, on trouve ceux dont l’histoire se rattache directement à celle de la dynastie merina, autrement dit, ce sont des endroits considèrés comme des fiefs des principaux fondateurs de la dynastie. Suivant l’ordre chronologique, on cite : Ampandrana, Imerimanjaka, Alasora, Ambohitrabiby, Antananarivo et sans oublier Ambohimanga qui constitue le point de départ du rassemblement définitif de l’Imerina. D’autre part, se rangent également dans la liste des collines sacrées des endroits célèbres comme les lieux de naissance des rois d’Imerina ou encore les villages fortifiés constituants des seigneuries tenues par des princes connus par leur habilité à la guerre comme Ilafy, Ambohidratrimo, Antsahandita … Dans leurs proclamations et leurs messages au peuple, Andrianampoinimerina puis ses successeurs faisaient toujours allusion à ces douze collines sacrées. On les mentionnait au même titre que l’ancêtre de la famille royale dans les solennités publiques telles que les levées des troupes, le fandroana (fête du nouvel an).

1-4 :Ambohimanga : patrimoine mondial de l’humanité

Le site historique d’Ambohimanga fait partie du patrimoine national depuis 1897, création du musée du site. Ensuite, ce site a été classé patrimoine mondial le 14 décembre 2001 à Helsinki (Finlande). Parmi les critères en tant que patrimoine mondial selon Rafolo et Ravaonantoandro (2000), on peut citer « ces valeurs universelles exceptionnelles », justifiées par le fait que la colline est le témoin de la civilisation sur les Hautes Terres Malgaches du XVème au XIXème siècle. Par ailleurs, ce site est associé à des valeurs identitaires et émotionnelles très fortes, relevant du caractère sacré du site qui continue, encore de nos jours, d’être l’objet d’une reconnaissance populaire, à travers la fréquentation des pèlerins. A ces valeurs spirituelles s’ajoute les valeurs architecturales des ensembles bâtis et la valeur écologique des

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écosystèmes naturels ou peu modifiés, conservatoires de nombreuses espèces végétales endémiques, qu’il réunit. Ambohimanga constitue un témoignage remarquable de la rencontre de cultures austronésiennes (Indonésie) et de cultures africaines (Afrique orientale), empruntant aux premières, culte des ancêtres et pratiques agricoles (rizière en gradin), et aux secondes, le culte de la personne royale. Le site d’Ambohimanga constitue de ce fait, l’exemple le plus éminent et le plus représentatif de ce type de site a Madagascar. Depuis qu’Ambohimanga Rova est devenu Patrimoine Mondial de l’Humanité en 2001, nombreux sont les impacts sur le site : • Cela a fait la fierté de Madagascar dans le Monde • Sur le plan éducatif, Ambohimanga Rova est devenu un passage non négligeable car la majorité des écoles dans tout Madagascar lorsqu’elles font une sortie ou un voyage d’étude, choisit toujours d’y faire une visite. • Sur le plan économique, Ambohimanga Rova contribue à la rentrée des devises. Depuis qu’il est devenu Patrimoine Mondial de l’Humanité, le nombre de visiteurs étrangers a augmenté.

III.2.-Ambohimanga Rova : Le choix de l’UNESCO

2.1.-Les critères de classification permettant l’éligibilité du Rova

Les critères des collines sacrées en Imerina Les collines dites sacrées d’Antananarivo officiellement au nombre de douze16 (Ampandrana – à l’Est du palais Manjakamiadana-, IKaloy, Ilafy, Alasora, Ambihitrabiby, Iharanandriana, Ambohipoloalina, Namehana, Antsahadinta, Imerikasinina, Ambohitrimanjaka et Ambohimanga), sont des sites historiques souvent méconnus. Ainsi le site d’Ambohimanga fait partie de ces douze collines sacrées. Leurs vestiges, une fois étudiés et mis en valeur, constituent d’excellents centres d’intérêt pour l’étude de l’histoire merina. Une recherche sous contrat programme a pour objet de connaître, de comprendre et faire connaître par une archéologie comparative la personnalité des sites dits sacrés et ce qui les différencie des autres sites dits non sacrés afin de procéder à leur mise en valeur archéologique.

 Trois critères définissent une colline sacrée en Imerina : - Colline où l’on enterrait les princes et les souverains

16 Andrianaivo Onja Linà, « Exploitation didactique d’un site historique : le rova d’Ambohimanga »2010

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- Colline où l’on rendait hommage aux princes et aux souverains - Colline où Andrianampoinimerina a installé une de ses épouses officielles  Quatre critères identifient la personnalité des collines dites sacrées : - Collines d’altitude relative plus ou moins importante par rapport aux bas fonds rizicoles environnants - Collines abritant et ayant abrité un rova - Collines accueillant un ou des nombreux princiers ou royaux et objets de pèlerinages contemporain - Collines ayant fait l’objet de divers aménagements allant de l’habitat princier ou royal au Kianja, place publique de réunion…

Jusqu'à la fin de 2004, les sites du patrimoine mondial étaient sélectionnés sur la base de six critères culturels et quatre critères naturels. Avec l'adoption de la version révisée des orientations, il n'existe plus qu'un ensemble unique de dix critères.

Tableau 1 : Critères de classification d’un patrimoine mondial de l’humanité selon l’UNESCO17

Critères Culturels (i) (ii) (iii) (iv) (v) (vi) Naturels (i) (ii) (iii) (iv) Source : UNESCO

D’après ce tableau numéro 1, pour figurer sur la liste du patrimoine mondial, les sites doivent répondre aux critères de sélection. Ces critères sont expliqués dans les Orientations qui, en plus du texte de la convention, constituent le document principal du Comité du patrimoine mondial. Les critères ont été régulièrement révisés par le Comité pour s'adapter à l'évolution du concept même de patrimoine mondial. Alors, la colline royale d’Ambohimanga a été élue Patrimoine Mondial de l’Humanité par les 3 critères suivants :

Critère (iii) : La colline royale d’Ambohimanga est le symbole le plus significatif de l’identité culturelle du peuple malgache.

17 ANNEXE n° 3

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Critère (iv) : La conception, les matériaux et la disposition traditionnelle de la colline royale d’Ambohimanga sont représentatifs de la structure politique et sociale de Madagascar depuis au moins le XVIe siècle.

Critère (vi) : La colline royale d’Ambohimanga est un exemple exceptionnel de lieu où, pendant des siècles, la mémoire, le rituel et la prière ont façonné une expérience humaine collective.

La protection, la gestion, l'authenticité et l'intégrité des biens sont également des considérations importantes.

Depuis 1992, les interactions majeures entre les hommes et le milieu naturel sont reconnues comme constituant des paysages culturels.

2.2.-L’éligibilité du site selon l’UNESCO

2.2.1.-Preuve de la civilisation du temps des royaumes

La colline royale d’Ambohimanga constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes terres centrales malgaches du XVe au XIXe siècle, et des traditions culturelles et spirituelles, le culte des Rois et des Ancêtres, qui y sont étroitement associées. La colline royale d’Ambohimanga est le berceau du royaume et de la dynastie qui a fait de Madagascar un État moderne et internationalement reconnu dès 1817. Elle est associée à des valeurs identitaires et émotionnelles très fortes relevant du caractère sacré du site à travers ses tombeaux royaux vénérés, ses nombreux lieux de culte (fontaine, bassins et bois sacrés, pierres de sacrifice), et ses arbres royaux à allure majestueuse. Capitale religieuse et ville sainte du royaume de Madagascar au XIXe siècle, la colline royale était le lieu d’enterrement de ses souverains. Le site recèle des preuves archéologiques claires de l’ancien exercice du pouvoir et de la justice. Il est encore aujourd’hui au cœur des pratiques religieuses de beaucoup de Malgaches et constitue une mémoire vivante de la religion traditionnelle.

2.2.2.-Vestige encore préservé

La forêt de la colline constitue l’élément résiduel le plus important de la forêt primaire à feuilles caduques qui recouvrait auparavant l’intérieur de Madagascar. Cette forêt comprend des espèces endémiques, des espèces ligneuses, des espèces herbacées et des plantes médicinales. L’abondance du « zahana » (phyllarthron madagascariensis) et des plantes

46 médicinales constitue le caractère particulier de la forêt d’Ambohimanga. Par ailleurs, la forêt a gardé son pouvoir de régénération et les cycles biogéochimiques, en particulier celui de l’eau, continuent d’être actifs, assurant à la fontaine et à l’étang sacré leur continuité d’usage.

2.2.3. Symbole de l’identité culturelle malgache malgré la colonisation

Le paysage culturel était donc en place dès le XVIe siècle. Le seul changement important qui lui ait été apporté depuis a été le déboisement des hauteurs environnant Ambohimanga au cours de la période coloniale française. En mars 1897, les dépouilles royales furent transférées à Antananarivo par les autorités françaises, dans la vaine tentative de faire oublier le caractère sacré du site et la légitimité nationale qu'il représentait. Les tombes furent démolies et des édifices militaires construits pour la garnison qui occupait le site, mais celui-ci continua à être fréquenté dans un cadre religieux, notamment comme but de pèlerinage.

2.2.4-La protection et la gestion actuelle du site

Le site de la colline royale d’Ambohimanga bénéficie d’une protection juridique adéquate : incorporé au Service des Domaines de la Colonie dès 1897, inscrit à l’inventaire national depuis 1939, le site bénéficie des dispositions de l’Ordonnance no 82.029 du 06 novembre 1982 et du Décret no 83.116 du 31 mars 1983. En outre, le site bénéficie d’une protection juridique municipale. Cependant, il serait nécessaire de renforcer ce cadre législatif pour qu’il soit compatible avec le statut du bien.

Depuis 2006, le bien désigné est géré par l’Office du Site Culturel d’Ambohimanga (OSCAR). Cet établissement public créé par le Ministère de la Culture est doté d’un Conseil d’Administration (organe délibératif), d’une commission scientifique de suivi et d’une commission d’élaboration du plan de gestion (organes consultatifs) qui travaillent en étroite collaboration avec le Conservateur du site. Une trentaine d’employés assurent la mise en œuvre d’un plan de gestion quinquennal élaboré en 2006. Au niveau local, la Commune rurale d’Ambohimanga Rova collabore avec l’OSCAR pour renforcer la sécurité du site. Le comité villageois composé de représentants de chaque quartier riverain et de communautés locales (tradipraticiens) prend aussi part à la protection du bien. L’OSCAR gère les revenus qui proviennent des recettes des droits d’entrée et des subventions de l’État.

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III.3.-Les interventions de l’UNESCO et de l’Etat Malagasy 3.1.-L’UNESCO : une participation active sur le site L’UNESCO, organisme international contribue activement au développement du site. Il assure les moyens financiers par des aides non remboursables ; des dons de matériels sont également offerts par l’UNESCO pour réparer le site et former le personnel de l’OSCAR. Il prendra les décisions finales pour les réparations du site. En 2012, lors du passage du cyclone Giovanna, un arbre royal Amontana était abattu par le vent. Les responsables de l’OSCAR ont envoyé des rapports aux Responsables Supérieurs, Ministère de l’art, de la Culture et du Patrimoine et l’UNESCO pour prendre une décision, soit il faut enlever l’arbre tombé par terre, soit le remplacer par un éventuel reboisement.

L’UNESCO ne participe pas à la gestion du site, mais donne son appui technique et financier en envoyant un expert. Il a déjà donné deux fois son appui financier, c’était le cas en 2012 lors du passage du cyclone Giovanna par l’intermédiaire d’un « programme d’urgence » financé par les Japonais et les Norvégiens.

3.2.-La création de l’OSCAR

C’est l’Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova, un établissement public à caractère administratif, sous tutelle du Ministère de la Culture et du Patrimoine, qui est chargé de gérer de la colline royale d’Ambohimanga - Rova. Il a été créé par le décret N° 2003 – 1054 du 28 Octobre 2003 par le décret N° 2007 – 449 du 21 Mai 2007.

Il a pour mission de:

- assurer la conservation la préservation, la gestion et la promotion du Site Culturel d’Ambohimanga - Rova,

- assurer les actions tendant à maintenir l’authencité et l’intégrité du site.

- maintenir une collaboration étroite avec les collectivités décentralisées locales ainsi qu’avec les associations et autres organismes s’attachant à la valorisation, à la protection et à la promotion du patrimoine culturel malgache ;

- contribuer à la sensibilisation, à l’éducation et à l’information du public concernant la protection et la conservation du site ;

- faire du site l’élément contributeur au développement socio- économique de la population locale.

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CHAPITRE IV : L’OSCAR : UN ORGANISME RATTACHE AU MINISTERE DE LA CULTURE

L’OSCAR, un office rattaché au Ministère de l’Art, de la Culture et du patrimoine, assure la gestion du site d’Ambohimanga – Rova dès sa création. En effet, elle a trois rôles principaux :

- préserver le site d’Ambohimanga - Rova,

- préserver la forêt de la Colline Royale d’Ambohimanga.

- reconstituer la forêt d’Ambohimanga.

IV.1-Pour une gestion durable du site

Les ressources financières sont assurées par les recettes d’entrée au site, les différentes subventions, les dotations de l’Etat, les dons et les legs, les produits de prestation et les recettes exceptionnelles.

L’OSCAR prend en charge sous sa direction 20 personnels qui travaillent directement sur le site d’Ambohimanga dont trois d’entre eux sont animateurs, deux coordonateurs, une balayeuse, un jardinier, neuf agents de sécurité, deux percepteurs et deux filles de salle.

1.1.-Gestionnaire des droits d’entrées

Selon les données de l’OSCAR, à partir du 15 Février 2012, les tickets d’entrées sont fixés comme suit :

-4 00 Ar pour les nationaux

-10 000 Ar pour les étrangers (touristes et chercheurs)

Mais il y a un changement des tarifs pour les visiteurs organisés. Pour les groupes d’étrangers plus de 10 personnes, le ticket d’entrée est de 7 000 Ar par personne

Le ticket d’entrée est valable pour une seule entrée. Tous les visiteurs doivent être accompagnés d’un ou plusieurs guides selon l’effectif des visiteurs. Selon les informations recueillies sur place, il faut un guide pour 10 personnes au maximum. Cela dépend des individus qui visitent le palais. Si les visiteurs sont des élèves en classe de primaire, il faut 1 guide pour 15 élèves, en classe secondaire et en lycée, 1 guide pour 20 élèves.

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Il n’y a pas de tarif spécial pour le guidage dans l’enceinte du Rova et celui à l’extérieur. Tout dépend de la discussion entre le guide, normalement les agents de sécurité du Rova assurent le guidage et sont payés par les visiteurs.

1.2.-Maintenance des vestiges et animations culturelles

Autre que l’Alamahadibe, il n’y a aucune manifestation culturelle dans le lieu Fidasiana du palais royal d’Ambohimanga – Rova. En 2013, un groupe artistique a fait deux animations culturelles, Juin et Août pour attirer les visiteurs, pendant la festivité Angaredona. Le commencement de cette festivité se déroulait dans la place fidasiana du Rova, selon l’organisateur. Les visiteurs sont venus nombreux. Il y avait des kabary, des danses folkloriques avec les instruments traditionnels.

Selon les spectateurs interrogés, cette année 2014, l’animation est assurée par un artiste célèbre. L’ambiance était bonne mais les spectateurs sont moins nombreux. Cela pourrait être dû à cause de l’insuffisance du transport à la fin de l’après – midi.

IV.2.-Rôles de l’OSCAR dans l’organisation des grandes festivités

2.1.-La grande festivité annuelle : l’Alahamadibe

Le vrai calendrier malgache est un calendrier lunaire : le nouvel an correspond au premier jour du mois Alahamady. Ce jour-là est appelé aussi jour du roi ou Alahamadibe. La date de ce premier jour de l’an varie en fonction de la position de la lune, mais on se réfère au calendrier grégorien, la cérémonie a lieu en général le 15 mars, pourtant, pour des raisons pratiques, les organisateurs ont l’habitude de choisir le weekend de la moitié de ce troisième mois. Celui-ci dans l’objectif de solliciter la bénédiction divine pour les séries d’événements qui vont marquer cette célébration. Depuis le roi au XVIème siècle, cette fête culturelle de « Taom-baovao malagasy » commença toujours sur la colline sacrée d’Ambohitrabiby, cela en dépit du fait qu’il est généralisé par la suite avec l’unification du royaume de Madagascar.

La célébration est riche en événements. Le premier jour, il y a le “hira gasy” ou les chansons typiques de l’Imerina, le “afo tsy maty” ou la flamme éternelle, ainsi que la retraite aux flambeaux suivie d’une veillée ou “totorebikin’ny taom-baovao malagasy”.

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La deuxième journée, la cérémonie avait débuté par le “fafy rano” ou la bénédiction, le “tatao” ou le partage du riz de l’année précédente cuit au lait et arrosé de miel, le “zarahasina” ou le partage de gerbe du riz.

2.2.-La participation de l’OSCAR aux autres festivités

La “santa – bary” : donation de la première récolte du paddy aux rois. Avant 2001, la remise de la première récolte du riz était une grande cérémonie. Tous les descendants des rois autour de l’Imerina (issue des douze collines environnantes) sont réunis en une journée. La date, l’heure et le mois de cette cérémonie sont dictées par le “mpanandro”. C’est la seule personne qui dirige la cérémonie.

Au cours de cette cérémonie, on déjeune ensemble sur la place Fidasiana. La cuisson du riz étant sur place avec un zébu “omby volavita” pour le met d’accompagnement. La cérémonie commence à partir de 09 h du matin et se terminait vers 16 h de l’après – midi.

Mais depuis 2010, pendant la crise politique à Madagascar, seuls les descendants des rois d’Ambohidratrimo étaient venus nombreux et faisaient la cérémonie traditionnelle. En 2014, il n’y avait plus de cérémonie de “santa – bary” à Ambohimanga – Rova, car les participants n’ont pas trouvé un accord à la date de la festivité.

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CHAPITRE V : AMBOHIMANGA : UN SITE TOURISTIQUE PARTICULIEREMENT BIEN FREQUENTE

V.1.-La fréquentation touristique d’Ambohimanga Rova

2.1.-Les visiteurs du Rova Ambohimanga

Les visiteurs du site sont surtout les nationaux. Pourtant, le ticket d’entrée des touristes étrangers sont plus chers que les nationaux. Il faut 12 touristes nationaux pour un touriste étranger.

Tableau 2 : Effectif des visiteurs d’Ambohimanga Rova.

Années Nombre des Recette Nombre des visiteurs Recette visiteurs nationaux (Ariary) étrangers (Ariary) 2008 45 965 9 193 000 16 220 113 540 000 2009 41 936 8 387 200 7 246 50 722 000 2010 54 803 10 960 600 11 488 80 416 000 2011 64 277 12 855 400 14 570 101 990 000 2012 62 350 24 940 000 15 539 155 390 000 2013 72 983 29 193 200 14 539 145 390 000

Source : OSCAR

En 2008, on a pu observer que le nombre de visiteur d’Ambohimanga Rova est élevé mais la crise qui a traversé Madagascar depuis 2009 a un effet transitoire pour les visiteurs nationaux qu’étrangers. Mais malgré cela, depuis 2010, le nombre des visiteurs nationaux ne cessent d’augmenter. Par contre, le nombre des visiteurs étrangers a augmenté mais lentement. Les écoliers de la classe primaire autour de la capitale qui préparent l’examen du CEPE, étaient les plus intéressés par ce site. C’est pour cette raison qu’on a pu observer une augmentation sans cesse de nombre des visiteurs nationaux sauf en 2012. Mais, les visiteurs reviennent en 2013. Pour les visiteurs étrangers, on observe une baisse de 1000 visiteurs à cause de l’insécurité dans la grande île.

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2.2.-Les infrastructures d’accueil

Au pied du site existe un restaurant appelé “le restaurant d’Ambohimanga Rova” tenu par un malagasy retraité. Dans ce restaurant, on trouve des plats malagasy (riz sec avec de la viande et des brèdes que le roi Andrianampoinimerina aime beaucoup), et aussi des plats européens. D’autres services existent également : le snack et la grillade. Le restaurant peut accueillir soixante personnes.

Pendant que les touristes prennent leur déjeuner, ils peuvent admirer les talents des artistes avec des instruments de musique traditionnelle et des danses traditionnelles malagasy typique des hauts plateaux. Ce restaurant ouvre ses portes tous les jours de 8 h à 18 h sans interruption.

Ce responsable nous affirme que pendant les mois de Janvier à Mars, les clients se font rares et la plupart du temps, seulement un ou deux clients passent pour prendre un rafraîchissement ou le déjeuner. C’est le week-end, le Samedi et le Dimanche que les clients sont nombreux.

A partir de mois d’Avril, il y a une augmentation progressive des visiteurs et, un pic en Décembre. Ce sont les étrangers qui restent plus longtemps et mangent plus au restaurant.

Concernant l’accueil des visiteurs, au bas de la porte d’entrée du site royal se trouve deux restaurants malagasy. Ces restaurants peuvent accueillir plus d’une soixantaine de personnes en même temps. Les responsables proposent aux visiteurs des plats typiques malagasy et européens. En plus, les clients peuvent consommer aussi des grillades, des pizzas. Le snack est ouvert tous les jours. Chez le restaurant d’Ambohimanga, pendant le déjeuner, les visiteurs peuvent admirer la danse traditionnelle malagasy. Ces derniers ne restaient à Ambohimanga- Rova que quelques heures pour prendre le déjeuner.

Il existe deux hôtels à proximité d’Ambohimanga : l’hôtel Vohitra Paradisa qui se trouve à 2 km de la bifurcation de la piste menant à Ambohimanga - Rova et, le Relais du Rova sur la route nationale 3, à 6 km du Rova vers Antananarivo. Ils proposent des plats malagasy et européens également. Ces deux hôtels peuvent prendre en charge des touristes qui souhaiteront dormir chez eux.

Notons enfin que, sur la route reliant Antananarivo à Ambohimanga – Rova, beaucoup de restaurants et des cabarets sont ouverts durant toute la journée et la nuit. Ce sont des lieux de détente pour ceux qui aiment sortir.

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2.3.-Les appuis de l’ORTANA pour la promotion du site

L’ORTANA a participé à la promotion du site depuis l’ouverture de site dans la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Il est le moteur de la relance du tourisme dans ce site, en faisant des brochures, des visites organisées avec des touristes étrangers. Pendant le nouvel an malgache en 2013, l’ORTANA, en collaboration avec la commune et l’association Mamelomaso ont organisé une exposition des photos montrant le Rova d’Ambohimanga avec ses histoires et un spectacle de danse traditionnelle comme le « marakely »et le « fampitaha » dans la cour de la commune.

Chaque année, deux circuits de randonnées ont été organisés par l’ORTANA en partenariat avec des établissements hôteliers de la capitale, des journalistes et des agences de voyage. Les étudiants de l’INTH faisaient partis de l’équipe. Ces randonnées permettent aux touristes de découvrir les histoires de la colline royale d’Ambohimanga – Rova et des autres collines environnantes.

V.2.-Association MAMELOMASO : acteur pour la maintenance des vestiges

L’association Ny Mamelomaso est créée en 1995, après l’incendie du Rova d’ Antananarivo. Ses objectifs sont la restauration et la valorisation des sites culturels et historiques dans tout Madagascar.

Lors de notre visite dans le palais Royal d’Ambohimanga, l’association Mamelomaso, de 1995 à 2001, fait la réparation du site d’Ambohimanga, la réfection de sept kilomètres de chemins de ronde pavés à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elle a fait la restauration de six portails sur les 11 répertoriés et d’une fontaine sacrée. Elle a réparé le toit de la maison « kotona » (où logeait autrefois le Roi Andrianampoinimerina). Pour une valorisation touristique d’Ambohimanga, elle a mis en place des circuits de visite par la mise en place des panneaux de signalisation et d’un lieu d’accueil pour les visiteurs. Des plaques faites avec des blocs de roches indiquaient la position de portail. Mais depuis que le site est classé Patrimoine Mondial, elle ne participe plus à la réparation du site. D’après les informations données par la population, l’association travaille bien a achevé à temps la réparation du site. L’association NY MAMELOMASO travaille en partenariat avec l’île de la Réunion dont le DRAC Réunion, le Département Réunion et la Région Réunion.

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CONCLUSION PARTIELLE

La colline royale d’Ambohimanga – Rova, classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2001, garde encore son authenticité et son intégrité. L’OSCAR, un office rattaché au Ministère de la culture et du patrimoine, gère ce site depuis sa création. Cet office est responsable du maintien du site, participe activement à la préparation d’Alamahadibe, une manifestation culturelle typiquement malagasy. Il a un rôle principal dans l’organisation des autres festivités dans le site, en particulier le “santa – bary”. Il assure la gestion du site sur le plan financier, logistique et les ressources humaines. L’OSCAR travaille avec d’autres associations ou organisations tant nationales qu’internationales. Parmi les associations nationales travaillant dans ce site sont NY MAMELOMASO et l’ORTANA. Autrefois, le Département de la Réunion, la Région de l’île de la Réunion et DRAC Réunion étaient les partenaires internationaux de l’association Ny Mamelomaso. La colline d’Ambohimanga – Rova reçoit beaucoup plus de visiteurs que les autres collines environnantes. En effet, le nombre des visiteurs ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre. Les descendants des souverains (ou zanak’andriana) aident le site matériellement, mais ce sont sur les Doany que les zanak’andriana ont porté leur contribution.

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TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES D’AVENIR

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Pour que les sauvegardes de l’authenticité et le développement durable s’harmonisent, une conservation irait de pair avec le développement de la commune. Une conservation intégrée serait efficace si tout un chacun y mettait de sa volonté. Pour ce faire, tant la population locale que régionale ou nationale (Antananarivo et Madagascar) devrait avoir conscience de la valeur, de la fragilité de ce bien et les raisons de la nécessité de sauvegarder. Les autorités compétentes ont alors les obligations de sensibiliser, d’éduquer, de responsabiliser le peuple malgache à travers différents moyens possibles. La colline royale d’Ambohimanga sera une fenêtre ouverte au monde, représentant Madagascar. Cela s’accompagne d’un développement touristique. Des stratégies de pérennisation devront être élaborées afin de contribuer à un développement durable.

CHAPITRE VI : LES MENACES SUR LE SITE

VI.1.-La maintenance du site

Chaque année, l’OSCAR est en charge des entretiens du site à l’intérieur et à l’‘extérieur. Mais il arrive que le budget de l’OSCAR n’arrive plus à entretenir ce site (cas de 2009).

D’après un responsable du site, l’Etat Malagasy ne subventionne pas l’OSCAR pour la maintenance du site. En 2013, l’OSCAR n’a pas obtenu d’argent en provenance de l’Etat par l’intermédiaire du ministère du patrimoine et de la culture. Les subventions sont issues de l’UNESCO, principal bailleur de fonds de l’OSCAR et des associations locales (Association des descendants des Rois Jaky Mena).

Or, il faut beaucoup d’argent pour maintenir le site en état et pour conserver les vestiges.

1.1.-Fragilité des arbres séculaires et dégradation de la forêt

La flore du site est composée de cent vingt quatre (124) espèces de plantes dont trente deux (32) sont endémiques à Madagascar. Elle est constituée d’une végétation sauvage. La forêt est menacée par les feux de brousse et des coupes illicites perpétrées par les gens malintentionnés. Dans le site, quelques vestiges d’arbres existent encore dont l’Amontana et l’Aviavy.

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Le développement spontané des espèces exotiques (Bambusa et Lantana) constitue une menace pouvant à long terme dégrader le paysage naturel. Des actions d’éradication ont été entreprises mais devraient être renforcées afin de remplacer rapidement et définitivement ces espèces exotiques par des espèces endémiques. Les risques d’incendie présentent une autre menace pour le site (forêt, bâtiments) et il est nécessaire d’identifier des partenaires financiers pouvant contribuer à doter le bien désigné d’un système adéquat de lutte contre les incendies. Enfin, l’inexistence d’un plan d’urbanisme relevant du domaine de la Commune rurale d’Ambohimanga fait en sorte que les riverains ignorent délibérément les mesures de conservation mises de l’avant pour préserver l’intégrité visuelle du site. Il serait souhaitable qu’un expert en aménagement paysager collabore avec la Commune d’Ambohimanga afin de pallier cette lacune.

A l’entrée du site, il y a un arbre Amontana qui a été déraciné par un cyclone. L’arbre est toujours resté tombé au sol. D’après un responsable du site, des comptes rendus ont été envoyés au bureau de l’OSCAR à Antananarivo l’année dernière, mais aucune décision n’a été encore prise. Les renseignements recueillis sur place nous disent que l’OSCAR ne peut pas prendre une telle décision sans l’aval de l’UNESCO. Cette lenteur administrative peut avoir des conséquences sur l’état du site.

1.2.-Vol des vestiges et problème de maintenance

Cela concerne les matériels utilisés par les rois et les reines à l’intérieur des maisons et à l’extérieur.

A l’intérieur, on note l’absence de quelques matériels déjà exposés avant et qu’on ne trouve plus actuellement tel que les de lit où dormait la reine Ranavalona III.

Dans la maison du roi Andrianampoinimerina dite “trano kontona”, on a vu et entendu des chauves souris qui vivent dans le toit. Les urines et les excréments de ces chiroptères s’ils sont trop nombreux peuvent endommager les bois supportant le toit de la maison. Un responsable nous affirme que l’OSCAR a placé des produits chimiques pour éliminer ces animaux qui ont fui le lieu pendant quelques mois en attendant que la dose de ces produits soit éliminée et ils reviennent encore.

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A l’extérieur, les bassins des reines et du roi Andrianampoinimerina sont remplis d’eau pendant la saison des pluies. Les bassins ont été construits à l’aide des terres imperméables. Seule l’évaporation de l’eau permet une diminution rapide du niveau de l’eau dans les bassins. Les poussières et les feuilles mortes sont tombées dans le bassin et au fil des années, ces déchets s’entassent et pourraient former une boue de nature compacte. Cela peut endommager la fondation de ces bassins étant donné qu’ils ont été construits par de la boue mélangée avec du blanc d’œufs.

VI.2.-Les effets de la crise

La crise politique que traverse Madagascar depuis 2009, a une conséquence néfaste sur le nombre des visiteurs du Rova d’Ambohimanga. Les étrangers, première source de recette, ont peur de visiter Madagascar.

2.1.-Baisse du nombre des visiteurs en 2009 (Cf. tableau n° 2)

Selon les données statistiques de l’OSCAR, il y a une nette baisse des visiteurs depuis 2009 liée à la crise.

Or, le nombre des visiteurs nationaux qu’étrangers a augmenté jusqu’en 2008.

2.2.-Effet sur le budget de l’OSCAR

Les charges de l’OSCAR sont multiples : le budget de fonctionnement, l’entretien des installations, l’amélioration et le renouvellement des équipements, la restauration, la conservation, l’entretien du site et son environnement, et enfin, la contribution aux projets de développement local.

La majorité du budget de l’OSCAR provient de la recette du ticket d’entrée. Un ticket d’entrée est valable pour une seule entrée et en une journée. Le tarif de guidage n’est pas compris. Les guides sont à la charge de l’OSCAR mais les visiteurs peuvent choisir s’il en a besoin ou non et un guide se charge de dix personnes adultes au maximum. Pour les visites organisées, des tarifs spéciaux ont été établis en fonction du nombre des visiteurs.

S’il y a des crises à Madagascar, surtout à Antananarivo (crise politique, insuffisance en approvisionnement en carburant, grève des transporteurs terrestre et aérien, ...), la baisse du

59 nombre des visiteurs étrangers a des conséquences néfastes pour la prévision du budget de l’OSCAR. Plus la crise persiste, plus l’OSCAR n’a plus le moyen de financer ses obligations (paiement des salaires des employés, entretiens du site,..).

VI.3.-Les efforts de conservation

Les efforts de conservation consistent à protéger l’authentification du site à l’intérieur et de ne pas modifier l’architecture des maisons à l’extérieur.

Des projets sont en cours pour conserver le site :

• Le maintien de l’authenticité et de l’intégralité du site :

Ceci est difficile à réaliser et demande beaucoup d’efforts. En effet, si nous considérons les constructions des maisons autour du site, la majorité des maisons récemment construites ont été faites avec des matériaux nouveaux. Or, ces nouvelles constructions sont désormais interdites non seulement par l’OSCAR qui gère le site mais aussi par la Commune rurale d’Ambohimanga. Selon la décision de la Commune prise en conseil communal en 2001, toutes nouvelles constructions dans la zone tampon doit respecter la loi en vigueur “de ne pas construire les nouvelles maisons avec des matériaux nouveaux : briques, ciments, toit en tôles”. La population dans la zone tampon peut réparer ses maisons à condition qu’elle utilise les matériaux locaux : des planches d’eucalyptus ou pins, le toit avec de la paille ou des paillettes en bois (kapila en bois).

Mais, certains ne veulent pas suivre ces consignes. L’OSCAR et la Commune ont des difficultés à résoudre ce problème. En effet, ils n’ont pas les moyens pour empêcher une telle construction. Dès que le problème se présente, ils ont porté une plainte devant le tribunal d’Antananarivo. Mais, il faut patienter pendant quelques années pour que le verdict soit prononcé.

• La protection et la sécurité du site et des visiteurs :

Depuis 2001, après l’inauguration du site en patrimoine mondial, l’OSCAR a recruté des agents de sécurité pour surveiller tant à l’intérieur du site qu’à l’extérieur.

A l’intérieur : Ces agents surveillent les visiteurs le jour et veillent à la sécurité du site en regardant l’attitude des visiteurs, port des sacs susceptibles de cacher des objets de valeur volées, prendre des photos à l’intérieur est strictement interdit.

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A l’extérieur, ces agents veillent autour de site pour voir les feux de brousses surtout pendant la saison sèche. Durant quelques années, aucun feu de brousse n’a eu lieu.

Malheureusement, quelques “hady” ou grand trou servant de sécurité pour entrer dans le palais sont remplis de plantes non issues des forêts primaires. Ces hady pourront disparaître après quelques années à venir s’il n’y aurait pas d’entretiens.

• La mise en place d’une gestion pérenne : La recette obtenue par l’achat des tickets d’entrées par les visiteurs constitue une source principale d’argent pour l’OSCAR. Une baisse des visiteurs entrainera une diminution des recettes. Nous pensons que cela n’est pas suffisant. Il faut ajouter d’autres sources, par exemple, la location des kiosques à l’entrée du site, aménagement de parking après l’entrée du portail Tsiombiomby et location de ce parking aux voitures. La vente de tee-shirt, porte-clés, casquettes et stylos peuvent êtres des sources financières rentables et pérennes pour le site. C’est là que l’OSCAR intervient pour gérer ces ressources.

• La promotion du site

Faire de la brochure, émission de la télévision nationale ou privée, sensibilisation de la population et visite sur le lieu sont des activités de l’OSCAR. Ce sont des activités nécessaires mais pas suffisantes.

A notre avis, il faut ajouter la vente des tee-shirts de toutes dimensions, des chapeaux et casquettes, des portes clés, des règles et stylos, des paniers et sacs. Ce sont des objets que les visiteurs peuvent acheter à des prix moins chers qu’ils ne trouvent ailleurs.

Dès qu’un visiteur sort du site, il marche tout droit vers la sortie de la grande porte sans avoir jeté un œil aux objets étalés par les marchands d’artisanaux. C’est au guichet, un petit kiosque pour acheter les tickets d’entrée, que nous trouvons des tissus lambahoany étalés à l’intérieur et quelques objets d’arts : les portes – monnaies, des peignes faites à partir des cornes de bœufs.

• La fonction éducative du site

Il faut éduquer les visiteurs à respecter les interdits du site et à garder la propreté. Les panneaux indicateurs sur chaque endroit étaient une bonne solution. Mais, nous pensons que cela ne suffit pas. Faut-il penser à diffuser des projections vidéo sur la place “Fidasiana” pendant que les visiteurs déjeunent ? Quelques endroits dans ce site ont besoin d’une

61 installation de W.C. En effet, certains endroits étaient devenus une aire d’aisance pour les visiteurs.

• La recherche d’autres activités générant de ressources financières complémentaires.

En 2013, l’OSCAR n’a pas fait des activités pouvant gagner des ressources financières supplémentaires. En dehors de l’affluence des visiteurs pendant la nouvelle année Malagasy Alamahadibe Avril 2013, la fête du lundi de Pâques et la fête du lundi de Pentecôte, le nombre de visiteurs sont en moyenne de 20 personnes par jour. Cela ne suffit pas pour subvenir aux besoins financiers de l’OSCAR. Il faut trouver d’autres ressources financières. Nous citons par exemple, le tournois de “fanorona” (un jeu typiquement malagasy) où depuis quelques années il y avait une fédération à Madagascar.

• L’augmentation des droits de visites au site.

Cette augmentation de tarif de visite concerne surtout les visites individuelles. En effet, pour les nationaux, le ticket d’entrée est de 400 Ar. Nous proposons le tarif à 5 00 Ar pour les nationaux visitant le lieu, et pour les étrangers, aucun changement. Le tarif est de 10 000 Ar.

Nous suggérons également que le guide doit être obligatoire pour les visiteurs. Normalement, un guide pour 10 personnes au maximum. Sinon, le guide n’arrive plus à surveiller les visiteurs.

Le droit de photographier le site doit être une autre source de revenu. Par exemple, 1000 Ar par appareil photographique. Actuellement, la prise des photos en dehors du palais est libre tandis qu’à l’intérieur, c’est interdit sauf autorisation préalable des responsables de l’OSCAR.

Nous avons remarqué aussi l’absence des panneaux indicateurs, qui mènent jusqu’au guichet pour acheter les tickets d’entrée. Seulement, un affichage indiquant le tarif d’entrée et les heures d’ouverture et de fermeture. Aucune indication ne permet aux visiteurs de savoir que c’est interdit de porter des sacs si le visiteur n’ est pas accompagné par un responsable du site. Il arrive souvent que les visiteurs ont l’habitude de porter leurs sacs. Un plan général du palais est affiché sur le côté droit, un peu au fond de l’allée. L’emplacement est assez loin de la porte d’entrée dans le palais. Nous suggérons qu’il faut ajouter une autre plaque beaucoup plus attirante et lisible pour tout public.

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VI.4.-La festivité Alahamadibe

Chaque année, les descendants des rois et reines d’Antananarivo célèbrent cet Alahamadibe. Depuis quelques années, il y a un changement de localité pour célébrer cet évènement. Normalement, l’Alahamadibe devait être célébré à l’intérieur du palais d’Ambohimanga – Rova. Ce fut à l’époque du roi Andrianampoinimerina que la première fête d’Alahamadibe a vu le jour. D’après nos enquêtes, les gens d’Ambohimanga souhaitent que la célébration ait lieu dans le site.

CHAPITRE VII : LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

VII-1-Les objectifs communaux, des priorités d’aménagement et de développement

Certaines priorités ont été marquées par la commune d’Ambohimanga –rova dans son plan communal de développement (PCD) et son plan directeur d’urbanisme (PDU), afin d’entreprendre le démarrage de son développement. La conception du PCD a été faite selon un processuel participatif, dont les désidératas des 22 fokontany sont présentés par une personne désignée par l’ensemble de la population. Il s’agit de « valoriser les atouts localisés et affirmer les vocations sur le plan micro- régional ; d’améliorer le cadre et les conditions de vie de la population à travers une politique d’équipement et d’infrastructure de base, afin de rendre autonome la Commune dans l’organisation de son développement futur ; de valoriser et d’affirmer son identité à travers la création des zones résidentielles (PCD et PDU)

1-1-« Valorisation des atouts et vocation locaux et régionaux »

Un des atouts à mettre en valeur est l’existence des patrimoines historiques et culturels de la région, en l’occurrence le classement en patrimoine mondial de la colline royale d’Ambohimanga. Ce classement concerne l’ensemble de la colline royale et non exclusivement le Rova. Pour une meilleure réussite de mise en valeur et de sauvegarde, l’application de mesures restrictives ou présentatives doit être comprise, compréhensible et respectée par la population. Une ignorance des causes ou des objectifs de ces mesures risque de provoquer une résistance à la loi ; en prenant l’exemple de l’imposition d’une servitude architecturale, surtout dans la zone tampon du patrimoine mondial. La population ne comprend pas la raison

63 de cette mesure appliquée sur les styles architecturaux, qui plus est, concernant leur maison et sur leur propre terre. Le mépris envers les décisions prises par l’autorité se manifesta et la résistance aux règlements risquerait de persister et aucun développement ne pourrait se concevoir (prenons le cas d’une personne habitant la commune, qui a montré sa colère, due a son manque d’information, en disant que ces mesures évoquées par les arrêtés communaux n’étaient que de la politique exercée par les dirigeants.

1-2-Revalorisation des villages anciens

Une maintenance et une « requalification du parc villageois ancien » par réhabilitation des voies et cheminement ou par la valorisation des centres, vont promouvoir de nouvelles « conditions de sociabilité » et renforcer par la suite l’identité locale à travers un ensemble architectural unique.

Une ouverture vers des lieux à atouts manifestes sur le plan économique et social comme Alakamisy crée une liaison avec les pôles industriels d’ et d’. Alakamisy sera le futur pôle administratif avec le construction de bâtiments administratifs « hôtel de ville, poste de gendarmerie, marché central hebdomadaire). La centralité d’Alakamisy lui confère le statut de futur pôle administratif car celui-ci est bien localisé et facile d’accès à la construction de la rocade Adranobe-Ambohimanga (sortie vers la RN51 et la RN3) et la construction de la route le reliant à Imanja, Iavoambony jusqu'à Anosiarivo pour s’ouvrir vers Alarobia et Ivato Aéroport. Le terrain où bâtiments administratifs seront construits est un terrain domanial, selon les responsables communaux, dispensant la commune de la location de l’ancien bâtiment. Aussi, Alakamisy était le lieu où la premièr marché d’Ambohimanga a été installé par Andrianampoinimerina.

Pour qu’Alakamisy soit viable, l’introduction de l’eau potable, de l’électricité et la réhabilitation des voies des liaisons inter-arrondissement, inter-fokontany et surtout intercommunales doivent être assurées. Enfin, des aménagements hydro-agricoles intensifs confirmeront la vocation des terroirs agricoles. Les paysans sont encadrés sur les techniques de production, de préservation des vallées rizicoles par l’amélioration des réseaux d’irrigation ou de la construction des barrages.

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La création des nouveaux centres de marché par arrondissement voire par fokontany permet l’ouverture sur les autres et facilitera l’écoulement de la production.

1-3-Un bien-être social

Une des préoccupations majeures de la commune et un des piliers d’un développement est l’amélioration du cadre et les conditions de la vie sociale. La population doit alors avoir un meilleur accès à l’équipement de base, à savoir accès à l’éducation, à la santé, accès à l’eau potable et à l’électricité.

Sur le plan scolaire, des réhabilitations, des modernisations et des constructions de bâtiments scolaires sont prévues. Ces constructions devront être reparties équitablement sur toute la superficie de la commune afin d’éviter l’enclavement et enfin de réduire la distance parcourue par les élèves. La motivation, voire le taux de réussite à l’examen s’améliorera au fur et à mesure que les élèves atteindront facilement leurs lieux d’étude. La construction d’une bibliothèque par établissement s’avère très utile pour le développement intellectuel des élèves. Dans le domaine de la santé, la facilité d’accès à l’eau potable, des centres de santé de base par arrondissement sont nécessaires. La dotation en médicament de ces centres peut se faire par le biais de demande de partenariats. Des dispensaires par fokontany faciliteront le traitement des maladies courantes afin d’éviter le grand déplacement vers les centres de santé. Le renforcement en personnel médical qualifié de ces locaux est donc primordial. L’électricification et l’ouverture des voies de liaison offrent une meilleure communication et échange entre fokontany, arrondissements et communes. Les voies de liaison de la commune se caractérisent par la présence des 2 routes nationales (R .N.3 et R.N .51), des routes carrossables et des pistes. Ces dernières sont en de mauvais état (Soamonina, Vakinampasika, Manankasina) La commune d’Ambohimanga Rova va gérer son développement futur en mettant en exergue l’identité nouvelle de future zone résidentielle. Des mesures prises pour la protection contre les risques industriels, un encouragement des fonctions d’accueil et l’échange renforceront l’attractivité résidentiel d’Ambohimanga, tout en valorisent les sites touristiques actuels. La commune assure la mise en valeur du paysage, la gestion de l’environnement et le développement des loisirs. Elle projette la construction de complexes de loisirs, culturel et sportif qui raffermira l’identité locale (maison de culture, terrain de sport, exploitation d’autres activités sportives : trekking)

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Néanmoins, l’artisanat et le secteur tertiaire, qui, des atouts dans la vie de la commune restent une alternative de grande envergure. L’objectif de développement de la commune repose sur le bien-être de la population avant de renforcer le domaine économique.

VII-2 Aménagement et sauvegarde, dialectique du développement :

2-1 Les cinq grandes zones de développement

Le Plan de Développement Urbain de la commune d’Ambohimanga-Rova retrace 5 grandes zones qui vont servir de support au développement et à l’organisation de l’espace communal. Ces zones fonctionnent selon des attributions définies en rapport avec la sauvegarde, la valorisation des monuments historiques et culturels, et avec une vision de développement ouvert. La valorisation de chaque activité est priorisée en : zone résidentielle et d’activité tertiaires, zone de développement économique, zone de préservation des sites historiques et culturels, zone d’équipement et de service public et zone agricole.

2-1-1-.La zone résidentielle et d’activités tertiaires une relance touristique

A la suite du classement en Patrimoine mondial de la colline royale d’Ambohimanga et dans l’attente de la ruée des visiteurs, il est incontournable de créer un nouveau centre résidentiel et d’activités tertiaires. Cette zone concerne la partie sud est et est de la Commune, le long des RN3 et RN51, vu la logique de l’expansion des villages de la Commune vers une suburbanisation rapide. L’axe Soavinimerina-Ambohidahy est réservé au développement résidentiel et touristique. Le côté d’Ambohitrandriamanjaka représente le nouveau pôle d’habitat où la qualité architecturale sera respectée, une maison de la culture y est prévue. Les aménagements localisés dans ce secteur devront s’accompagner de mesures architecturales typiques telles consacrées à la zone tampon, expliqué par sa servitude stratégique marquant l’entrée vers le site du Patrimoine mondial. Cette zone d’habitation et d’activités tertiaires apportera une nouvelle identité à la commune et toutes activités industrielles, de constructions artisanales et d’élevage y sont interdites.

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2-1-2-La zone de développement économique, un échange inter communal

La partie ouest autour du chef lieu d’arrondissement d’Anosiarivo sera la zone favorable à l’expansion économique. Cette zone a la possibilité de s’ouvrir aux pôles industriels et économiques d’Ivato et d’Alarobia. Avec l’ouverture de l’infrastructure routière reliant Anosiarivo à ces pôles, des échanges économiques seront facilités et ce qui favorisera une croissance économique manifeste (création d’emploi, développement industriel palpable au niveau de la Mairie par le biais des taxes etc.)

2-1-3 La zone de préservation des sites historiques et culturels, une logique de conservation intégrée

Plusieurs sites historiques et culturels se recensent sur le territoire de la commune, telle la colline d’Ambatondrazaka, la colline de Mangabe, le doany d’Ankazomalaza, les lieux historiques d’Anosiarivo, etc. Ces sites sont des Patrimoines de la Commune à protéger et à préserver, y compris le site de la colline royale pour une protection spéciale vu son classement parmi les patrimoines mondiaux et leur zone tampon respective. Le permis de construire et les documents relatifs à la construction sont obligatoires pour ne pas modifier l’aspect antérieur du paysage et afin de respecter l’aspect esthétique et architectural des lieux. La valorisation de ces sites vers une exploitation de leurs atouts (favorable a l’escalade, randonnées, circuit naturels et culturels...) nécessite une politique de gestion cohérente et concertée impliquant beaucoup plus la conservation.

2-1-4La zone d’équipement et des services publics, un pôle administratif décentralisé

Pour décentraliser l’équipement administratif du Fokontany d’Ambohimanga_Rova (Mairie), Alakamisy est le village le plus apte à recevoir les équipements administratifs, un nouveau pôle, un futur lieu de sociabilité. Le poste de la Gendarmerie, et l’Hôtel de Ville vont s’y installer ainsi que le nouveau marché central hebdomadaire. Avec le nouvel accès intercommunal par l’ouest (Ivato, Antananarivo, , ), il sera créé à Alakamisy un terminus de transport en commun.

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2-1-5La zone agricole, une intégrité du paysage

La sauvegarde de l’authenticité et de l’intégrité nécessite la préservation du paysage. Les zones agricoles datant et exploitées pendant plusieurs siècles resteront alors des zones agricoles. A moins d’un étage, les habitats ruraux de type traditionnel sont admis. Comme cette zone est aussi une zone à conserver, le développement industriel y est interdit. Cette zone concerne la partie nord de Soavinandriamanitra et Ambohitrimo et toutes les vallées cultivables (celles au Sud Ouest). Toutes utilisations du sol et d’occupation de terrain (construction, aménagement) sur ces zones sus –mentionnées sont réglementées dans le plan de développement urbain (dans le règlement d’implantation) et sont toutes susceptibles d’une autorisation de construire ou d’aménager.

2-2- Un Plan directeur de conservation, outil prioritaire d’une conservation intégrée

« La conservation d’un site du patrimoine mondial doit être une priorité absolue, à tous les niveaux de la politique d’aménagement, depuis le plan directeur communal jusqu’aux stratégies régionales et nationales.» Malgré les orientations fondamentales décrites dans le Plan de Développement Urbain de la commune rurale d’Ambohimanga-Rova, principalement la valorisation des atouts localisés, dans le cas du site de la Colline royale d’Ambohimanga, il ne dispose pas d’une politique d’orientation claire pour sa conservation. L’application des mesures de protection du Site et la « requalification du parc villageois ancien » en maintenant une intégrité architecturale s’avèrent insuffisantes. Il s’agit d’établir une politique plus spécifique, celle d’une conservation intégrée, visant à impliquer la sauvegarde et l’aménagement. Ainsi, la conservation intégrée considère à la fois les facteurs historiques, culturels, environnementaux, fondements de l’authenticité du site, et les facteurs de développement et d’aménagement (urbanisme, social, économique, touristique…). Toutes les stratégies de conservation que ce soit technologiques, de gestion et de développement doivent être orientées et étudiées par rapport aux facteurs de risques, par rapport aux questions environnementales et/ou architecturales, en collaboration avec la population, afin d’en dégager un plan de mise en valeur durable du site de la Colline royale d’Ambohimanga.

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Pour ce faire, la réalisation de cette politique intégrée et concertée nécessite l’utilisation d’un Plan Directeur de Conservation, outil prioritaire à la sauvegarde de l’authenticité du site et, en sera sa référence fondamentale. Outre le PDU, ce plan considère plus particulièrement les zones de protection spéciale et leur zone tampon respective. Ainsi, un patrimoine culturel mondial catégorisé en une zone de protection spéciale, le Plan de conservation, définit les degrés d’intervention, les normes et les réglementations applicables et restrictives à cette zone, et peut aussi concerner les autres sites historiques fédèrés avec celui-ci. Par ailleurs, le plan directeur de conservation, composé de cartes énonçant les conditions de mise en œuvre évitant de porter atteinte a l’authenticité du Site est complété par le Plan de gestion du Site.

2-3-Pour un tourisme responsable

2-3-1 Respect du Site

En tant que site du Patrimoine mondial, la colline royale d’Ambohimanga mérite d’être respectée sur le plan de la propreté. Tout ce qui se rapporte à des déchets devrait être jeté dans des bacs à ordures. Le respect de la propreté des bâtiments et des lieux est indispensable et le visiteur doit accepter le port de patins pour éviter les salissures et éraflures des parquets. De même, les touristes doivent s’abstenir de déplacer, de toucher les objets conservés. Comme dans le règlement, les prises de photos à l’intérieur de ces bâtiments sont aussi interdites et à respecter. Dans la forêt, il est préférable de retenir les besoins naturels ainsi que l’auto- interdiction à cueillir les plantes qui s’avèrent peut-être endémiques ou médicinales ou tout simplement par la sacralité de la forêt. Toujours menés par un guide touristique, les touristes doivent respecter l’itinéraire et le circuit touristique ainsi que les coutumes et les interdits des milieux visités que le guide aura à leur apprendre et à leur communiquer. De leur côté, les guides, ayant une formation adéquate veilleront à ne pas dénaturer leur narration sur l’histoire (exemple : en parlant de Ranavalona 1ére en « Reine méchante et cruelle »).

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2-3-2 Respect de la culture locale

Le tourisme, un symbole de l’évolution, et la tradition paraissent contradictoires mais convergent ensemble dans une optique de développement. La venue des touristes ne doit marquer un changement dans le comportement et dans la manière de vivre de la population. Bien que secteur phare du développement, le tourisme doit prévenir toute forme tendancielle à la mendicité. Les touristes doivent s’abstenir de ne donner aucune chose aux habitants. Si celui-ci veut offrir quelque chose, ceci doit se faire sous forme de dons que l’on regroupera au syndicat d’initiative ou au fokontany pour être distribué équitablement à la population. La population a aussi une part de responsabilité pour éviter la mendicité qui risque de ternir l’image positive du pays. Une campagne de sensibilisation sera alors adéquate pour un meilleur comportement social.

VII-3 Un développement du tourisme, scenario d’un potentiel équilibré

« La conservation intéresse non seulement les valeurs culturelles et historiques mais aussi leurs implication économiques et sociales »18. Faisant suite au classement en patrimoine mondial du site de la Colline royale d’Ambohimanga, des impacts économiques et sociaux seront inévitables. Un équilibre entre le développement du tourisme et conservation du patrimoine culturel mondial est nécessaire afin d’en produire un bénéfice mutuel. Ainsi, toute stratégie touristique respecte la politique de conservation et appuie son Plan directeur. La politique touristique de site de la colline royale met en exergue le mode de vie local, la culture, l’histoire et la religion (qu’elle soit chrétienne ou traditionnelle). Cette politique vise alors à inciter les touristes à comprendre et à respecter ces facteurs. Un Plan de développement du tourisme met en valeur tout potentiel touristique équilibré avec la politique de conservation du patrimoine culturel mondial. Ce plan a pour principe fondamental de « bénéficier à la fois à la conservation et au tourisme ». Une partie des recettes touristiques sera versée au profit de la conservation. Par ailleurs, toute mise en valeur touristique nécessite une stratégie de promotion et de gestion des visiteurs. Le premier responsable de la promotion du site est la commission locale du site, se chargeant du quotidien de celui-ci.

18 FEILDEN B. et JOKILEHTO J., « Guide de gestion des sites du patrimoine culturel mondial », 1996

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En étant patrimoine mondial, la colline royale est une fenêtre ouverte au monde entier sur Madagascar. En tant que produit touristique, la Colline est un objet publicitaire. Tout support, étudié pour valoriser le potentiel touristique peut être utilisé (écrit, audiovisuel, Internet, …) en tenant compte de l’image du site et de Madagascar. Tous les individus sont à cibler. Tous les aménagements touristiques sont soumis à des réglementations et mesures applicables au tiers contribuant au maintien et à la sauvegarde de l’authenticité du paysage. Avec l’afflux touristique que provoque ce classement, le plan de gestion des visiteurs est à prévoir auquel s’ajoute une stratégie promotionnelle. Toutes ces politiques et plans sont conçus au niveau d’une structure de concertation ralliant toutes les entités concernées par la sauvegarde de l’authenticité et pour la gestion durable du Site : Ministère de la Culture et celui du Tourisme, la Mairie et la Commune, les Commissions de gestion et la population locale.

Madagascar devrait être connue à travers la Colline royale d’Ambohimanga. Une fenêtre est ouverte pour faire connaître la culture malgache. De ce fait, pour éviter un tourisme d’opportuniste, une vaste campagne de promotion est essentielle, pour que l’image de Madagascar reste toujours digne.

3-1 Promotion locale de la culture de la région

Pour le développement et la promotion du secteur artisanal, nombreuse est la variété des activités artisanales rencontrées à Ambohimanga : dentellerie, broderie, vannerie, travail, du bois, ébénisterie, travail du fer, sculpture, etc. afin de mieux écouler les produits, d’assurer les débouchés nationaux, de s’ouvrir au marché international et de mieux maitriser la fluctuation des prix des produits, les artisans doivent se réunir et former un groupement un syndicat d’artisans. Ce syndicat ou groupement prendra en main la construction d’une maison de l’artisanat où se produiront des ventes exposition des produits. Le syndicat d’initiatives œuvrera de concert et étroitement avec ce dernier pour respect un intérêt effectif et partagé pour l’ensemble de la commune. Il pourrait œuvrer pour promouvoir par des moyens éducatifs, ludiques certaines valeurs ancrées depuis la royauté comme : le ‘’fanorona ‘’, le ‘’katro’’, concours de ‘’vakodrazana’’…

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3-2- Promotion à dimension régionale et nationale

L’édition de magazines, la conception de reportages ou de films concernant le Patrimoine mondial favorisant la promotion du tourisme est à vulgariser. Les écoles privées et publiques, les collèges, les instituts, voire les universités de la capitale et des provinces sont les publics cibles de cette sensibilisation, de vulgarisation, de responsabilisation. Ainsi, les enseignants pourront organiser avec des operateurs touristiques des visites guidées sur le site et/ou dans le circuit fédéré incluant Ambohimanga. La publication d’un journal ou de revue d’information et de communication sur les évolutions des travaux de restauration ou tout ce qui concerne la colline royale permettra de recueillir des idées extérieures.

3-3- Ouverture à la nouvelle Technologie d’Information et de Communication

Avec la collaboration des agences de voyages et les tours operateurs nationaux et étrangers, on peut créer une « destination Ambohimanga ». Travaillant de concert avec ces agences de voyage, le syndicat d’initiative local peut se charger d’élaborer les stratégies de collaboration. Le rôle du syndicat d’initiative étant d’un intérêt effectif et partagé pour la commune. Ainsi, tous les supports de publicité possible devront être épuisés tels les brochures, les affiches, les magazines, les reportages, tous les effets de packaging possible (avec l’aide du secteur artisanal : sac, tee-shirt, casquette, stylo, autocollant…) Aussi, serait plus pour la nouvelle ère de technologie de l’information et de la communication la création d’un site internet concernant entièrement la colline royale d’Ambohimanga, sa richesse, sa gestion, la politique de pérennisation les infrastructures d’accueil, le transport. Tout projet de promotion touristique et projet de valorisation du Site seront rassemblés dans un plan de gestion et d’aménagement touristique que les Commissions compétentes auront à mettre en œuvre sous peu.

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CHAPITRE VIII : UN ESSOR DE DEVELOPPEMENT AVEC LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMANGA

En 2011, L’OSCAR a réalisé les projets suivants :

-Préservation de la forêt d’Ambohimanga :

1.-Participation au reboisement de la colline initié par les gardiens des lieux sacrés,

2-Reboisement en vue de la régénérescence des espèces endémiques.

-Promotion du site :

Promotion d’un film documentaire du site en collaboration avec collaboration avec la TVM dans le cadre de l’émission “Kanto sy Raitra”.

-Collaboration avec les communautés locales

-Organisation des réunions techniques pour la réhabilitation d’un lieu de culte.

-Conservation des éléments du site

-Réhabilitation d’un portail en pierres sèches.

VIII.1.-Le site d’Ambohimanga : un partenaire de développement de la Commune rurale d’Ambohimanga

1.1.-Rétablissement du marché

Du temps du Roi Andrianampoinimerina, le marché s’appelait “Fihaonana”. L’échange se fait de façon directe, soit troc par troc. Sur cette place, un zébu peut être échangé contre une personne “andevo” (littéralement : un individu qui a perdu la guerre).

Pendant des dizaines d’années, il n’y avait pas d’infrastructures de marché. Les produits fruits et légumes étaient entassées par terre. Le jour de marché est le jeudi où tous les Doany sont fermés à tous les visiteurs.

Une grande réhabilitation de ce marché a eu lieu en 2006, fruit de la coopération entre l’Etat par l’intermédiaire de la Vice - Primature chargé de l’Administration Territoriale et la Commune Rurale d’Ambohimanga – Rova.

Les enquêtes nous ont permis de dire que ce marché a été totalement financé par l’Etat. L’OSCAR ne participe pas à la réhabilitation de ce marché. Selon cette information,

73 l’OSCAR a déjà payé ses droits de 20 % à la Commune pour la participation dans leurs activités.

1.2.-La réfection de la route au pied du site

D’après un responsable de la Commune Rurale d’Ambohimanga – Rova, AGETIPA(Agence d’Exécution des Travaux Publics d’Antananarivo) en 2006 pendant le mandat présidentiel de Marc RAVALOMANANA qui a assuré la réfection de la route du croisement RN 3 vers l’entrée du palais Royal Ambohimanga – Rova. Des nids d’oiseaux sont en train de se former actuellement par manque de réparation. Chaque année, la Commune par son Plan de Développement Communal (PCD) a fait des entretiens suivant le budget alloué à cette rubrique. De même, la Région Analamanga y apporte aussi sa contribution. Les grandes réparations ont besoin de l’intervention de l’Etat malagasy (Ministère des Travaux Publics). Selon les dires des personnes interrogées sur place, une telle réparation se fait tous les trois ou quatre ans. Chaque année, pendant la période de pluie, des nids de poules se forment toujours. Le budget alloué à la réparation de cette route est très insuffisant.

Devant l’ampleur des dégâts, l’entreprise qui a fait la réfection n’arrive pas à réparer totalement cette route, par l’insuffisance de budget.

Les autres pistes n’ont pas fait l’objet d’une telle réfection, comme celle menant du site vers la Doany Mangabe, de Mangabe vers Ankazomalaza si on prend la descente. Or, la réfection de l’escalier menant dans ces Doany est prioritaire pour les riverains et les visiteurs.

VIII.2.-Les changements autour du Rova

2.1.-Le plan communal de développement : une relance du site et du tourisme

Avant 2001, la Commune rurale d’Ambohimanga – Rova, en collaboration avec l’association RAVAKA, avait apporté ses contributions pour la réparation du site (mur de soutènement), changement des toits du palais d’Andrianampoinimerina, le reboisement des arbres autour du site (pins, Aviavy, Amontana et autres).

Mais depuis 2001, l’année de l’inauguration de ce palais royal du musée en “patrimoine mondial de l’humanité”, la Commune ne soutenait plus l’OSCAR et, n’apporta plus ses contributions. L’OSCAR doit trouver de l’argent pour subvenir à ses besoins.

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Au début, l’OSCAR doit verser 10% de la recette annuelle à la Commune. Mais en 2013, la Commune change de stratégie en demandant à l’OSCAR de verser 20%. La discussion est en cours et aucune décision n’a été prise.

L’argent servirait au développement social de la Commune, une des préoccupations de la Commune étant la relance du tourisme. En effet, la Commune a déjà fait la réhabilitation de la route menant au palais royal en collaboration avec l’Etat malagasy.

2.2.-Vente des produits artisanaux: au service des visiteurs

Des kiosques pour vendre les produits artisanaux sont situés près du portail. Les kiosques appartiennent à la commune rurale d’Ambohimanga Rova et les vendeurs payent à la commune une taxe annuelle. L’OSCAR ne perçoit aucune redevance sur les kiosques.

Les vendeurs fabriquent quelques objets (la nappe de table, le mouchoir, confection des dentelles sur les tissus) et ils achètent les restes à Antananarivo, à Analakely ou à la route digue, au croisement menant vers la Commune rurale d’Ambohitrimanjaka. Ce dernier est le principal fournisseur des produits artisanaux. Ces produits sont faits à partir des cornes de bœufs tels que les bracelets, les colliers, les boucles d’oreilles, en plus, des produits faits avec du raphia : panier, chapeau etc.

D’après certains vendeurs interrogés sur place, leurs ventes sont en baisse du fait de la présence de ces mêmes produits dans d’autres marchés d’Antananarivo : Andravoahangy, la route digue, le marché artisanal des 67 Ha et dans d’autres boutiques renommées de la capitale (à citer Lisy boutique Tsiadana,).

Ils cherchent les matières premières pour fabriquer leurs produits à des localités en dehors d’Antananarivo. Le bambou pour fabriquer le valiha est à Ambohimiadana (Région Analamanga), à plus de 80 km au Sud Ouest de la capitale, le petit bambou pour fabriquer une flûte est à Anosibe an’Ala (Région Mangoro), à 80 km au Sud de Moramanga. Quelques objets ont été réalisés, surtout les lambas (les tissus) par eux – mêmes. Ils ont mis des « peta-kofehy /Broderie » pour fabriquer les mouchoirs, les draps, les oreillets et les cache – nez. Certaines femmes sont des spécialistes des travaux de dentelles et des broderies. Quant aux pierres semi – précieuses, les vendeurs les ont achetées au marché d’Andravoahangy.

Ces vendeurs nous affirment que la tenue d’un kiosque à Ambohimanga – Rova n’est pas leur principale source d’argent. En effet, la recette journalière n’arrive pas à satisfaire leur besoin

75 journalier ; ce n’est qu’une complémentarité de travail. Les matières premières en bois se font rares tels le bois de rose et le palissandre. Quelques vendeurs étaient déjà sur le même lieu depuis plus d’une trentaine d’années.

Selon les guides touristiques enquêtés sur place, les agences de voyages donnent des conseils aux touristes étrangers d’acheter les produits artisanaux dans des grands magasins de la capitale. Ce qui entraîne la baisse de vente de leurs produits dans les kiosques. Enquêtés sur place, les vendeurs nous affirment que s’ils ne donnent pas 10% des objets vendus par les touristes, les guides donnent des consignes aux touristes de ne pas acheter des produits artisanaux aux kiosques d’Ambohimanga – Rova. La vente était bonne les lundis de Pâques et de Pentecôte, les grandes vacances et pendant la visite des groupes de touristes. Les visiteurs nationaux n’achètent pas beaucoup par rapport aux étrangers.

Les vendeurs nous disent que pendant la basse saison ou la saison morte (généralement, de Janvier à Mars), les visiteurs se font rares, surtout les touristes étrangers qui sont les principaux acheteurs. En effet, les visiteurs malagasy, peu nombreux, n’achètent pas ces produits. D’après nos enquêtes, les produits sont destinés soit aux touristes étrangers soit aux Malagasy riches. Mais, quelques visiteurs enquêtés nous affirment qu’ils préfèrent acheter des produits ailleurs qu’à Ambohimanga – Rova car ses produits sont chers et les visiteurs n’ont pas l’habitude d’en acheter après leur visite.

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CONCLUSION PARTIELLE Des travaux de réparation ont été effectués par l’OSCAR sur le palais, en particulier le mur de soutènement, le reboisement des arbres autour du palais. Mais l’OSCAR a des difficultés pour gérer le site. Sur le plan financier, il n’arrive pas à réaliser à 100% ces objectifs. Même s’il y a une augmentation du nombre des visiteurs chaque année, les dépenses sont énormes par rapport à la recette réalisée. Des solutions seront à envisager pour résoudre ce problème. D’autres menaces ont été constatées également, par exemple, la disparition progressive de la forêt primaire par suite d’incident d’incendie qui est passé sur le site, la présence des microchiroptères (les chauves souris) qui pourront être une source de dégradation de la maison royale.

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CONCLUSION GENERALE

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Ambohimanga – Rova représente le vestige authentique de l’histoire de Madagascar. La colline royale est le berceau du royaume, de l’unification. Le site d’Ambohimanga - Rova intéresse beaucoup des visiteurs surtout les touristes nationaux et étrangers. La baisse du nombre des visiteurs a des répercussions sur le fonctionnement du site, tant sur le budget de l’OSCAR que sur les guides et les marchands de l’artisanat. Bref, c’est l’économie de la Commune qui subit les conséquences.

Par ailleurs, quelques problèmes ont été constatés concernant le site, comme un accroissement de la population du fait de l’augmentation des maisons à construire, du flux touristique, les catastrophes naturelles. Depuis 2012 jusqu’à nos jours, aucun feu de brousse n’est encore enregistré. Le zéro feu de brousse entre dans le Plan Communal de Développement de la Commune rurale d’Ambohimanga – Rova.

La population habitant dans la zone classée et la zone tampon, ainsi que la majorité des populations dans la Commune ignorent la signification et l’importance du “Patrimoine Mondial de l’Humanité”. La population a tendance à résister aux décisions, aux lois et surtout aux règlements concernant la sauvegarde de l’authenticité du site. Ceci peut entraîner un obstacle voir un frein dans le développement de la Commune.

Nos recherches ont permis de dégager la nécessité d’appliquer un dialogue entre les autorités et la population, une approche participative de la population afin de l’intégrer dans tous processus de sauvegarde et de développement.

Donc, s’il faut maintenir le palais royal dans le patrimoine mondial, il faut que tous les responsables prennent acte et surtout sensibiliser la population pour ne pas avoir un malentendu entre eux.

La population dans les Fokontany enquêtée souhaite la restauration de ce palais dans le patrimoine mondial de l’humanité. Mais, il faut changer quelques articles dans les règlements établis par l’UNESCO, par exemple, de ne pas construire de nouvelles maisons avec le plan d’une maison moderne. .

L’OSCAR respecte scrupuleusement ces engagements vis-à-vis des directives données par l’UNESCO. Mais, cette association n’arrive pas à son autofinancement. Le ticket d’entrée dans le site est la source principale de financement de l’OSCAR. Vu l’augmentation des coûts de réparation dans le site (achat des produits pour tuer les chauve souris dans la maison

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Mahandrihono, entretien des extincteurs, achat des œufs pour peindre le mur de soutènement, etc.…), l’OSCAR n’arrive pas à couvrir ses dépenses.

Il faut trouver d’autres moyens pour le soutenir. De plus, en 2013, l’Etat Malagasy ne subventionne pas l’OSCAR. Ce qui entraîne un déséquilibre de leur budget, et cette dernière n’arrive plus à assurer les réparations et l’entretien du site. Une augmentation du ticket d’entrée dans le site ainsi que la facturation du parking sont des solutions immédiates. Faut-il penser à acheter aussi des tickets d’entrées pour visiter les Doany ? Jusqu’à nos jours, seule la commune rurale d’Ambohimanga – Rova a l’habileté de prendre des droits d’entrée pour les visiteurs.

Une insuffisance de la connaissance de l’histoire de la colline est actuellement détectée. Ainsi, il faut sensibiliser les gens, informer ce qui se passe sur le site et surtout les inciter à prendre leur responsabilité. Des solutions sont à envisager telles que, sensibiliser les écoles à faire de la visite du site au moins une fois par an, surtout les élèves en classe d’examen ; faire des émissions mensuelles dans les médias, les radios, les télévisions et surtout les journaux. Des expositions sont à entreprendre dans les différentes bibliothèques et les écoles.

Ambohimanga – Rova est situé à 21 km de la capitale. Pourtant aucune indication sur la route n’a été constatée. Ce qui est à l’origine de la méconnaissance et de l’ignorance de l’importance du site. La route menant au site nécessite une réfection importante. Ce qui mérite un site digne d’un patrimoine mondial de l’humanité. Les moyens de transports (taxi – brousse) nécessitent beaucoup d’amélioration. En effet, la majorité des taxi – brousses desservant le site sont en mauvais état. Les embouteillages sur la route de la capitale vers le site sont un des facteurs que les visiteurs n’apprécient pas.

Enfin, pour sauvegarder l’authenticité du site, il faut que tous les responsables concernés prennent des décisions dans les plus brefs délais, et aider l’OSCAR dans leur budget pour réaliser tous les projets en instance. L’OSCAR aussi doit promouvoir des budgets en guise de récompense pour les associations ou personnes physiques et morales qui ont œuvré pour la sauvegarde du site.

BIBLIOGRAPHIE :

Ouvrages

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• MANES (Y), « Ambohimanga, Trianon malgache, Tananarive, impr. Des arts graphiques • MARMUSE, C. & MONTAIGNE, X. Management du risque, coll. Vuibert Entreprise, Paris, 1989. • PRESSOUYRE, LEON. La Convention du patrimoine mondial : vingt ans après, Ed. UNESCO, 1993. • RAFOLO (A), Cité royale, bois sacré et arbres royaux d’Ambohimanga, un exemple de paysage culturel associatif malgache des Hautes Terres, Réunion régionale thématique sur les paysages culturels en Afrique. Tiwi Kenya, 09-14 mars 1999, UNESCO, centre du patrimoine mondial 6p.

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Mémoires de fin d’études

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• RAJAONA (A), Antsahadinta, essai sur l’histoire d’une région de l’Imerina à l’époque d’Andrianampoinimerina, Tananarive 1985.

• RAKOTOARIVELO V. A. Ambohimanga, Patrimoine mondial de l’humanité. La sauvegarde de l’authenticité dans l’aménagement de l’espace, Mémoire de Maitrise en Géographie. Département de Géographie, Université d’Antananarivo. 2003, 121p. • RAZAKAVOLOLONA (A), Contribution au développement d’un site à potentialité écotouristique, cas de Tsinjoarivo , Mémoire de CAPEN, 114p.

Articles

• DAOULATLI, ABDELAZIZ. << La conservation du patrimoine mondial : de la philosophie à la pratique : la Convention du patrimoine mondial en tant que référence mondiale des biens culturels >> (diffusé sur Internet). • DESVALLEES, ANDRE. «Nouvelle muséologie», in Encyclopaedia Universalis, ed. 1998 (pp.921-924) • JOKILEHTO, J. & KING, J., << l'authenticité et l'intégrité >>, in Authenticité et intégrité dans le contexte africain, Réunion d'experts en Zimbabwe, (pp.30-32). • LUXEN, JEAN-LOUIS. << La dimension immatérielle des monuments et des sites avec les références à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco in Authenticité et intégrité dans le contexte africain, Réunion d'experts en Zimbabwe, (pp.20-24). • MARMONIER, PATRICK << L'information géographique >>, document de l'Ecole Nationale des Sciences Géographiques, ENSG (France), 2002 (diffusé sur Internet) • MUNJERI, DAWSON. « les notions d'intégrité et d'authenticité : les modèles émergents en Afrique » , in Authenticité et intégrité dans le contexte africain, Réunion d'experts en Zimbabwe, (pp.14-16).

• TERRASSE, H. << Suivi de la gestion des sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial >>, in Portail de l'Unesco (diffusé sur Internet). • TERRASSE, H << La Banque Mondiale et le patrimoine mondial >>, in La Lettre du patrimoine mondial, N°44, mars-avril, 2004, p.3 (diffusé sur Internet).

Actes de colloques et d'ateliers

• DIRECTION NATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT PRIVE ON CONFESSIONNEL DE MADAGASCAR (DNEPM). Ambohimanga, Histoire,traditions orales et Archéologie FIKRIFAMA. 1995, 15p. • Paysages culturels : les défis de la conservation (en anglais) ; Actes d'ateliers tenus à Ferrara (Italie) les 11-12 novembre 2002 (Conclusion et recommandations publiées en français), Centre du Patrimoine Mondial, 2003. • Partenariat pour les villes du patrimoine mondial : la culture comme vecteur de développement urbain durable, in Cahiers du patrimoine mondial n°9, Actes d'Ateliers 11-12 novembre 2002 tenus à Pesaro (Italie), Centre du Patrimoine Mondial-Unesco. • Authenticité et intégrité dans le contexte africain; Réunion d'experts à Zimbabwe, 26- 29 mai 2000, Unesco. • La Convention du patrimoine mondial et les paysages culturels en Afrique, Réunion d'experts, Tiwi- Kenya (9-14 mars 1999), Unesco, 2000. • Habiter le patrimoine, Actes de l'université européenne d'été, Saumur, 13-16 octobre 2003 (diffusé sur Internet). • Les musées : construire les communautés, Acte de la Journée internationale des musées, 18 avril 2001. • Actes du Colloque international de Saint-Émilion sur les paysages culturels en Europe • (30 mai-1er juin 2001) ; Coll. Renaissance des cités d'Europe, Éditions Confluences, octobre 2001. • Acte d'Ateliers nationaux sur les risques majeurs organisés à Rabat les 26 et 27 février 2003 (diffusée sur Internet)

Outils d'information

• Kit d'information sur le patrimoine mondial, Centre du Patrimoine Mondial- Unesco, 2000 (diffusé sur Internet).

• Brèves descriptions des biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial, Centre du patrimoine Mondial-Unesco, 2003 (diffusé sur Internet).

ANNEXES

Liste des annexes Annexe 1 : Les textes normatifs internationaux liés au patrimoine

Annexe 2 : Convention concernant la protection du patrimoine mondial

Annexe 3 : Les Critères de Sélection

Annexe 4 : La Protection des Sites En Péril Annexe 5 : La procédure de l’ICOMOS pour l’évaluation des propositions d’inscription sur la liste du patrimoine mondial Annexe 6 : Les 11 valeurs de la colline royale d’Ambohimanga

Annexe 7 : Questionnaires pour l’OSCAR

Annexe 1 Les textes normatifs internationaux liés au patrimoine Charte d'Athènes pour la Restauration des Monuments Historiques (1931). Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites (11 décembre 1962). Charte Internationale Sur la Conservation et la Restauration des Monuments et des Sites dite Charte de Venise (1964). Recommandation concernant la préservation des biens culturels mis en péril par les travaux publics ou privés (19 novembre 1968). Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (16 novembre 1972). Recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine culturel et naturel (16 novembre 1972). Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine (26 novembre 1976). Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire (15 novembre 1989). Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle (2 novembre 2001). Déclaration de l'UNESCO concernant la destruction intentionnelle du patrimoine culturel (17 octobre 2003). Orientations devant guider la mise œuvre de la convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (2 février 2005).

Annexe 2

LA CONVENTION CONCERNANT POUR LA PROTECTION DU PATRIMOINE MONDIAL

La Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (la Convention du patrimoine mondial) a été adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO en 1972. La Convention réunit dans un même document les notions de protection de la nature et de préservation des sites culturels. Nature et culture sont complémentaires et l'identité culturelle est profondément liée à l'environnement naturel dans lequel elle se développe. CONTENU DE LA CONVENTION La Convention définit le genre de sites naturels ou culturels dont on peut considérer l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial, et elle fixe les devoirs des Etats parties dans l'identification de site potentiels, ainsi que leur rôle dans la protection et la préservation des sites. En signant la Convention, chaque pays s'engage non seulement à assurer la bonne conservation des sites se trouvant sur son territoire, mais aussi à protéger son patrimoine national. La Convention décrit également la fonction du Comité du patrimoine mondial, le mode d'élection de ses membres et leur mandat, et elle indique précisément les organismes consultatifs professionnels à qui il peut demander conseil pour la sélection des sites à inscrire sur la Liste. La Convention explique l'utilisation et la gestion du Fonds du patrimoine mondial et les conditions et modalités de l'assistance financière internationale. COMMENT FONCTIONNE LA CONVENTION La demande d'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial doit provenir du pays lui-même. L'UNESCO ne fait pas de recommandations pour l'inscription. La demande doit inclure un plan exposant en détail la gestion et la protection. Le Comité du patrimoine mondial se réunit une fois par an et étudie les propositions d'inscription à partir d'évaluations techniques. Ces évaluations, indépendantes des sites culturels et naturels proposés, sont réalisées par deux organismes consultatifs, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l'Union mondiale pour la nature (UICN) respectivement. Un troisième organisme consultatif, le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), fournit un avis autorisé sur la restauration des monuments et organise la formation de spécialistes. Une fois qu'un site a été sélectionné, son nom et son emplacement figurent sur la Liste du patrimoine mondial.

Annexe 3

LES CRITERES DE SELECTION

Les biens culturels doivent : i. soit représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ; ii. soit témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ; ou iii. soit apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ; ou iv. soit offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des période(s) significative(s) de l'histoire humaine ; ou v. soit constituer un exemple éminent d'établissement humain ou d'occupation du territoire qui soit traditionnel et représentatif d'une culture (ou de cultures), surtout quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations irréversibles ; vi. soit être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (critère utilisé uniquement dans des circonstances exceptionnelles ou appliqué concurremment avec d'autres critères). L'authenticité du site est également importante, ainsi que sa protection et sa gestion.

Les biens naturels doivent : i. être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ; ou3 ii. être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ; ou iii. représenter des phénomènes naturels ou constituer des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelle ; ou iv. contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation. La protection, la gestion et l'intégrité du site sont également des considérations importantes... Les sites mixtes comportent une combinaison de valeurs naturelles et culturelles. Depuis 1992, des interactions significatives entre les peuples et leur environnement naturel sont reconnues en tant que paysages culturels.

Annexe 4

LA PROTECTION DES SITES EN PERIL

La préservation du patrimoine mondial est un processus continu. Inscrire un site sur la Liste n'est pas très utile si celui-ci se dégrade ensuite ou si un projet de développement risque de faire disparaître les qualités qui en avaient à l'origine permis l'inscription en tant que patrimoine mondial. La crédibilité du patrimoine mondial provient du fait que les pays présentent régulièrement des rapports sur l'état des sites, sur les mesures prises pour les protéger, et sur leurs efforts pour sensibiliser l'opinion au patrimoine culturel et naturel. Si un pays ne remplit pas ses obligations selon la Convention, il risque de voir ses sites supprimés de la Liste du patrimoine mondial. En pratique, les pays prennent leurs responsabilités très au sérieux et le Comité du patrimoine mondial est alerté des dangers éventuels qui menacent un site par des personnes privées, des habitants concernés, des organisations non gouvernementales, ou d'autres groupes. Si l'alerte est justifiée et le problème suffisamment grave, le site est placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Cette liste est conçue pour attirer l'attention du monde sur les conditions naturelles ou causées par l'homme qui menacent les éléments caractéristiques qui avaient à l'origine permis l'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial. Les sites en péril figurant sur cette liste font l'objet d'une attention particulière et de mesures d'urgence. Dans les cas d'urgence - par exemple si une guerre éclate- le Comité met de lui-même le site sur la liste en l'absence de demande officielle.

Annexe 5

LA PROCEDURE DE L’ICOMOS POUR L’EVALUATION DES PROPOSITIONS D’INSCRIPTION SUR LA LISTE DU PATRIMOINE MONDIAL

Il existe une procédure et un calendrier annuel clairement définis pour le traitement des propositions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Les nouvelles propositions doivent être remises par les États parties au centre du Patrimoine mondial de l’Unesco à Paris avant le 1er février de chaque année. Le Centre du patrimoine mondial vérifie que les dossiers de proposition d’inscriptions élaborés sont complets et les livre au Secrétariat de l’ICOMOS avant le 15 mars de la même année. Au secrétariat international de l’ICOMOS, l’équipe du patrimoine mondial examine les dossiers afin de vérifier la nature des biens proposés et choisir les experts qui doivent être consultés. Le processus d’identification des experts fait plein usage du potentiel du réseau professionnel de l’ICOMOS. Le choix des experts est effectué par l’équipe du patrimoine mondial, présidée par le secrétaire général de l’ICOMOS. La procédure d’évaluation nécessite l’intervention de deux groupes d’experts pour chaque bien. Le premier donne son avis sur la “valeur universelle exceptionnelle” du bien proposé pour inscription. Il s’agit d’un exercice d’érudition qui parfois nécessite la participation d’experts non-membres de l’ICOMOS, dans les cas où la« famille » ICOMOS ne compte pas parmi ses membres des spécialistes dans un domaine particulier. Le second groupe doit avoir une expérience pratique de la gestion, de la conservation et de l’authenticité des biens. Le choix des experts qui effectuent ces missions d’évaluation confidentielles est également guidé par un critère géographique ; l’ICOMOS choisit de préférence un expert venant de la région - mais pas du pays – du bien proposé pour inscription. Ces experts doivent instaurer une relation de pair avec les gestionnaires des sites qu’ils visitent et doivent effectuer des évaluations éclairées relatives aux plans de gestion, aux pratiques de conservation, au traitement des visiteurs, etc. L’ICOMOS recherche également le conseil d’organisations spécialisées avec lesquelles il entretient d’étroites relations : TICCIH (Comité international pour la conservation du patrimoine industriel), l’IFLA (Fédération internationale des architectes paysagistes) et DOCOMOMO (Comité international pour la documentation et la conservation des monuments et des sites du mouvement moderne). Le secrétariat de l’ICOMOS reçoit les rapports de ces deux processus d’évaluation à la fin du mois de Septembre (ces missions sont parfois retardées pour des raisons climatiques ou politiques). De ces rapports d’experts et du dossier de proposition d’inscription préparé par l’État partie, le secrétariat de l’ICOMOS produit un avant-projet d’évaluation et de recommandation. Ceux-ci contiennent une brève description et une histoire du bien, un résumé sur le statut et la protection juridiques, la gestion et l’état de conservation, des commentaires sur ces aspects et des recommandations faites à la Commission du patrimoine mondial de l’ICOMOS. Ces avant-projets d’évaluation et de recommandation sont présentés au cours d’une réunion de deux ou trois jours de la Commission du patrimoine mondial de l’ICOMOS qui se tient au début du mois de décembre de la même année. La Commission comprend les vingt-six membres élus ou cooptés du Comité exécutif de l’ICOMOS, qui représentent toutes les régions du globe et possèdent une vaste gamme de compétences et d’expériences, ainsi que deux ou trois experts internationaux, tous membres de l’ICOMOS, choisis pour leur domaine particulier d’expertise en fonction des biens proposés.7Après adoption d’une recommandation par la Commission, les évaluations sont révisées et imprimées pour être présentées à la

réunion du Bureau du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui se tient chaque année à Paris en avril de l’année suivante. Le Bureau adopte des recommandations pour le Comité. L’étape finale de cette procédure engage la présentation de chaque proposition au Comité du patrimoine mondial lors de sa réunion plénière qui a lieu chaque année en juin dans un lieu différent. A chacune de ces réunions (Commission du patrimoine mondial de l’ICOMOS, Bureau du patrimoine mondial de l’UNESCO, Comité du patrimoine mondial) un représentant de l’ICOMOS fait une présentation de dix à quinze minutes, accompagnée par des projections multimédias d’illustrations et de photographies, suivies de discussion. Les décisions concernant l’inscription ou non sur la Liste du patrimoine mondial sont prises à la réunion plénière du comité.

Annexe 6

Les 11 valeurs de la colline royale d’Ambohimanga

Architecturale : témoin de l’architecture traditionnelle malgache

Educative : support pédagogique

Spirituelle : lieu de pèlerinages

Economique : par ses potentialités touristiques

Religieuse : lieu de pratique de la religion traditionnelle

Culturelle : témoin de l’identité culturelle

Scientifique : par ses richesse floristique

Historique : berceau de la royauté et de la dynastie

Ecologique : un écosystème naturel

Archéologique : présence des vestiges archéologiques

Sociale : par l’organisation de l’espace

Annexe 7 Questionnaire pour l’OSCAR

Ce questionnaire a été élaboré en vue d’aider à la réalisation d’un mémoire de CAPEN se rapportant au site d’Ambohimanga Rova. Nous vous remercions de l’aimable attention que vous accordez en remplissant avec soin ce questionnaire.

• Combien Ambohimanga Rova reçoit-il de visiteurs en 2012, puis en 2013 et en 2014 ?

2012 :

2013 :

2014 :

• Depuis quand l’UNESCO exerce-t- elle des actions sur le site d’Ambohimanga Rova ?

• L’UNESCO aide-t-elle l’‘OSCAR jusqu’à maintenant en matière de financement pour la gestion du site d’Ambohimanga Rova ?

• OUI

• NON

• A combien à peu près s’élève l’action de l’UNESCO sur Ambohimanga Rova depuis que ce site est devenu patrimoine Mondial ?

• Est-ce que l’Etat Malagasy donne sa contribution pour le bon fonctionnement de l’OSCAR ?

• OUI

• NON

Si OUI, quelles sont ses contributions ?

• Depuis qu’Ambohimanga Rova est devenu Patrimoine Mondial de l’Humanité en 2001, quels sont les impacts sur le site ?

• Quels sont les objectifs du plan de gestion quinquennal de l’OSCAR ? Ont-ils été réalisés ?

• Depuis 2006, quelles sont les réalisations de l’OSCAR sur le site d’Ambohimanga Rova ?

• Le bilan de l’OSCAR est-il toujours positif ?

• OUI

• NON

• Quels sont les bilans négatifs de l’OSCAR ?

Annexe 8

Le Plan de Gestion Quinquennal

Les 5 objectifs

• Mettre en place une gestion pérenne :

• Actualiser les structures de gestion de l’OSCAR

• Améliorer la gestion des ressources humaine

• Impliquer les communautés locales dans la gestion du site

• Mettre à jour le plan de gestion du site

• Conserver l’authenticité et l’intégrité du site :

• Préserver la forêt de la colline royale d’Ambohimanga

• Mener des actions préventives

• Maintenir le site en bonne etat de conservation

• Assurer la protection et la sécurité du site et des visiteurs

• Renforcer la protection juridique du site

• Améliorer la sécurité du site

• Mettre en place une documentation des biens du site

• Mettre en valeur et promouvoir le site

• Accroitre la rentabilité du site

• Pérenniser les pratiques traditionnelles

• Facilité l’accès au site

• Améliorer la visite

• Renforcer l’image du site et lui assurer une audience internationale

• Faire du site un élément contributeur au développement socio- économique de la population

• Donner au site une fonction éducative

• Utiliser le site comme support pédagogique

• Créer une base de données

• Chercher des partenariats

Auteur : RAMANITRAHARIZAKA Hobimanana Tsiriniainanjanahary Rapporteur : Madame RAHONINTSOA Elyane (Maître de Conférences) Titre du mémoire : « Un Patrimoine Mondial de l’Humanité : cas d’Ambohimanga-Rova » Nombre de pages : 108 Nombre de tableaux : 2 Nombre de cartes : 3 Nombre de photos : 16 RESUME

En 2001, La colline d’Ambohimanga – Rova était classé “Patrimoine Mondial de l’Humanité” par l’UNESCO. Depuis 1939, cette colline est déjà classé “Patrimoine National Malagasy”. En 1997, elle était inscrite sur la liste indicative de Madagascar grâce à des valeurs culturelles, archéologiques et structurales du site. Ses “valeurs universelles exceptionnelles” sont justifiées par le fait que la colline est le témoin de la civilisation de l’Imerina de 1400 à 1800 (c’est-à-dire depuis le XVème au XIXème siècle). Le paysage offert par la colline, les traditions et les croyances que les pèlerins pratiquent toujours, constituent son authenticité et son intégrité. Par sa conception suivant une disposition traditionnelle, par les matériaux utilisés pour la construction de l’enclos du palais à l’extérieur du Rova et ceux à l’intérieur par l’utilisation des bois sans clous, et par son exécution, la colline constitue un ensemble architectural authentique d’antan.

Toutes les entités concernées, depuis la Commune d’Ambohimanga – Rova en passant par l’OSCAR, représentant du Ministère de l’Art de la Culture et du Patrimoine, et l’UNESCO ont apporté leurs efforts pour sauvegarder le site dans la liste de Patrimoine Mondial de l’Humanité.

Ce mémoire résume les menaces constatées sur place dans tous les domaines (sur le site, la population) et propose quelques solutions que pourraient utiliser les responsables concernés pour garder le site dans la liste des “Patrimoine Mondial de l’Humanité”.

Mots – clés : Ambohimanga, Patrimoine Mondial, authenticité, OSCAR, UNESCO, Arbres royaux, Alahamadibe.