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Sommaire

En couverture : Pyramide du Louvre. LES INDUSTRIES DU VERRE Architecte : LM. Pei. 5 Avant propos Photo : Gérard Grenier. Jea n-Loui s BE FFA (60) 6 Le verre plat. .. industrie mondiale Crédits photographiques : Dani el MELIN (64) © Saint-Gobain : pages 12-14-15 -1 6 -18 - 19 - 20 - 21 - 24- 25 - 26- 28 - 29 - 30 - 31 - 38. 9 L'élaboration du verre et le procédé float Laboratoire de Marcoussis, Centre de Roger GOBERT recherches de la C.G.E., Service photo­ 13 L'évolution des vitrages automobile graphique : pages 44 -45. Gil les COLAS Noël : pages 47 -50-54 -55 -59 -62 - 19 De la fenêi;re à la façade : un reflet de l'histoire du verre 63- 65. Jacq ues FREMAUX ©Gérard Klopp: pages 50 - 51 - 65. 23 La laine de verre et l'industrie de l'isolation © Christoph Uhl : pages 47 - 51 . Michèle RAIN © British Museum : pages 57 - 58 Etienne Rollet : pages 68 - 69 - 72 - 73 - 77. 27 Vetrotex : la fibre de verre de renforcement Pi erre TRACOL 33 Les nouvelles applications verrières La Jaune et la Rouge Alain ARN AU D (5 9) 37 Le verre dans l'emballage N° 456 - JUIN/JUILLET 1990 Claude PICOT Revue mensuelle de la Société amicale 39 Fibres optiques des anciens élèves de l'Ecole polytechnique Jean-François CHARI OT (8 3), Patri ce DE SOM BRE (61) 5, rue Descartes, 75005 Paris Tél. : 46.33.74. 25 LE VERRE ET L'ART Directeur de la publication : Henri Martre (47) 46 Au lecteur Rédacteur en chef : Gérard Pilé (41) 47 La verrerie d'art Secrétaire de rédaction : Michèle Lacroix Noël DAUM (30) Prix du numéro : 20 F 56 L'empire r!Jmain, un «âge d'or» du verre Numéro spécial : 60 F Gérard PILE (4 1) Abonnement : France 21 OF - Etranger 250 F 60 Le vitrail Membres de !'Association : promos 79 et Noël DAUM (30) antér. : 80 F ; 80 à 83 : 60 F ; 84 à 86 : 40 F. 67 Les vitraux troyens au début de la Renaissance Bureau des carrières : 12, rue de Poitiers, Jean ROLLET (46) 75007 Paris. Tél. : 45.48.41 .94. 71 Le funeste et merveilleux voyage de Liévin le vitrier autour de la Autres annonces : 5, rue Descartes, cité de Troyes en Champagne 75005 Paris, Tél. : 46.33.74.25. Jean ROLLET (46) Editeur : Société amicale des anciens élèves 79 Un peintry-verrier contemporain nous parle de son art de l'Ecole polytechnique. Henri GUERI N Publicité : Ofersop, M. Baratta, 8, bd Mont­ 83 COURRIER martre, 75009 Paris. Tél. : 48.24.93.39. Fabrication : Editions de !'Aulne 84 VARIÉTÉS Impression : lntergraphie Commission paritaire n° 65 147 85 VIE DE L'ASSOCIATION ISSN 0021-5554 86 Carnet polytechnicien Tirage 13 200 90 Annonces du Bureau des carrières 96 Autres annonces 3 Aéronautique • Spatial ~ Télécommunications • Transports • Nu çJ~

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INGENIERIE ------Les industries du verre

AVANT-PROPOS

Jean-Louis BEFFA (60) Président-directeur général de la Compagnie de Saint-Gobain

E numéro spécial sur le verre verre creux pour l'emballage, le verre nalités toujours plus riches (par constitue une occasion par­ a conquis sa place dans notre vie exemple vitrages actifs, chauffants, C ticulièrement appropriée, et quotidienne. bas-émissifs ou les verres pour l 'élec­ que je salue, de mieux faire connaî• tronique). Ceci sans parler des hori­ tre ce matériau et, je l'espère, de Mais surtout, c'est à mon sens un zons qu'ouvriront un jour les tra­ communiquer notre enthousiasme matériau promis à un grand avenir. vaux actuels de recherche sur la struc­ sur des propriétés tout à fait uniques. Parmi les multiples propriétés et ture intime du verre. qualités mécaniques, optiques, élec­ La fabrication du verre a connu au triques, thermiques, chimiques du Aujourd'hui permier verrier mon­ cours des siècles des évolutions verre, qui en font un matériau tout à dial, Saint-Gobain est, depuis son nombreuses et des applications tou­ fait moderne et bien placé dans la origine, il y a plus de trois cents ans, jours plus diversifiées. Après la compétition à laquelle se livrent les étroitement associée à l'histoire de canne à souffler du 2ème siècle avant matériaux technologiques, je me ce matériau en France et dans le notre ère, les doges vénitiens du limiterai à mentionner trois atouts monde, à la grandeur de son passé et xœme siècle et la création de la spécifiques aujourd'hui particuliè­ à la construction de son avenir. Manufacture Royale des Glaces de rement importants : Saint-Gobain par Louis XIV, les - sa fabrication dépend de matières C'est donc tout naturellement qu'un mutations de fabrication se sont premières bon marché et quasiment eertain nombre de responsables de accélérées avec l'ère industrielle. inépuisables ; notre entreprise essaieront dans ces L'abaissement continu du coût uni­ - son caractère écologique lui donne colonnes de vous faire mieux décou­ taire de production de la glace de­ un avantage qui peut être décisif. vrir les différents aspects du verre. puis 150 ans constitue sans doute Peu polluant dans sa fabrication, il l'un des plus éclatants exemples de est recyclable dans ses utilisations En vous souhaitant une bonne lec­ cette évolution d'un produit del' état et, en particulier, dans l'emballage. ture, il me reste à espérer que, parmi de produit de luxe à son entrée pro­ Isolant acoustique aussi bien que nos jeunes camarades, un plus grand gressive sur les marchés de consom­ thermique, c'est l'un des meilleurs nombre encore se découvriront une mation de masse. Aujourd'hui, sous instruments de lutte contre le bruit ; vocation scientifique ou industrielle ses multiples usages : verre plat pour - ses possibilités croissantes d'utili­ pour développer les nombreuses et le bâtiment et l'automobile, fibres sation comme substrat pour des prometteuses applications du verre. pour le renforcement ou l'isolation, matériaux composites aux fonction- • 5 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre

LE VERRE PLAT ... INDUSTRIE MONDIALE

Daniel MELIN (64) Directeur de la Branche Vitrage de Saint-Gobain

ES façades de la Grande phistiquées qu 'ils épousent n'ont lement ... Les écrans d'affichage de Arche, la Pyramide du Lou­ plus rien à voir avec un plan. Les nos ordinateurs portables, de nos L vre, c'est évidemment du verrières des cockpits d'avions, c'est jeux électroniques, demain de nos verre plat, tout comme les fenêtres aussi du verre plat en composites télévisions, c'est du verre plat avec de nos maisons. Les pare-brise de quelquefois avec d'autres matériaux un traitement de surface qui en fait nos voitures, c'est également du transparents. Les plaques chauffan­ un matériau support de l'électroni­ verre plat, même si les formes so- tes des cuisinières, du verre plat éga- que ...

EUROPE DE L'OUEST 5 200 KT ZONE PACIFIQUE 5 500 KT AMERIQUE LATINE 1 100 KT

RESTE DU MONDE (Y COMPRIS PAYS DE L'EST) 3 500 KT 6

LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1990

L ------Les industries du verre Le verre plat, matériau très ancien, a seuls 90 % de la production de vitra­ de produire les pare-brise, les lunet­ su s'adapter aux évolutions techno­ ges automobile. tes arrière, les glaces latérales qui logiques au cours des millénaires de Le métier de verrier dans le verre sont au fil des années d'authentiques son histoire. plat a plusieurs visages : éléments de design et font partie Son marché mondial est de l'ordre • L'élaboration de grands plateaux intégrante du style du véhicule. Ces de 20 milliards de dollars, réparti en de verre dans des usines très auto­ productions se font dans des usines trois grandes zones d'importance à matisées - les floats - où cependant évidemment très spécialisées, en peu près égale : l'Europe - le plus les ordinateurs, les robots et les CAO liaison directe avec les clients qui important marché sans même y largement présents n'ont pas encore sont les constructeurs automobiles. annexer l'Europe del 'Est-, les Etats­ remplacé le coup d' œil du chef de Le verrier intervient très tôt dans la Unis, le Japon et la zone Pacifique. ligne ou l'expérience du concepteur vie du modèle, quasiment dès sa La consommation de verre plat est de four. création sur l'épure du styliste. Le très liée au pouvoir d'achat. Bien • La transformation de ces grands verrier et les bureaux d'étude du sûr, les facteurs climatiques affec­ plateaux en produits pour le Bâti• constructeur automobile échangent tent la consommation de vitrage dans ment : doubles vitrages, verres de les données techniques désormais l'habitat par leur influence sur le sécurité, feuilletés, trempés, verres en bandes de données CAO, pour mode constructif - les pays froids réfléchissants, verres superisolants .. . préciser le dessin, la faisabilité et le utilisent plus de vitrage que les pays Ces différentes opérations de trans­ coût des vitrages envisagés. d'Afrique -, mais avant tout, c'est le formation se font dans des usines Les produits verriers automobile ont niveau de vie qui reste le paramètre proches des marchés car il faut avant considérablement changé. Pour s'en essentiel : les surfaces d'habitation tout assurer au client le service dont convaincre, il suffit de se rappeler sont plus grandes, les fenêtres plus il a besoin avec les produits répon­ les pare-brise plats de la R4, celui nombreuses, les produits utilisés plus dant à la demande. bombé mais très vertical de la DS élaborés, dans les pays à fort pou­ Dans un groupe comme Saint-Go­ qui à l'époque faisait figure de nova­ voir d'achat. bain, ces opérations se font en filia­ tion majeure, et de considérer les Quant à l'autre grand marché du les pour donner plus de souplesse, vitrages très inclinés, très envelop­ vitrage, celui de l' Automobile, le permettre plus de rapidité d'adapta­ pants, très affleurants sur la carros­ pouvoir d'achat en est le paramètre tion au marché et stimuler l'initia­ serie, des derniers véhicules sortis fondamental et il n'est pas difficile tive. par nos clients. d'imaginer que le Japon, les Etats­ •La transformation enfin de ces La surface vitrée du véhicule a aug­ Unis, l'Europe consomment à eux produits pour l 'Automobile. Ils' agit menté régulièrement : 2,8 m2 en

CONSOMMATION de VERRE PLAT et NIVEAU de VIE

consommation de verre plat en kg / habitant 20 Benelux• RFA • 18 UK • 16 • Finlande Suisse 1 Suède 14 • RDA Tchécoslovaquie Norvège • 12 Bulgarie • 10 • Hongrie \ 8 ologne • . • ,_ Roumanie 6 Youg Portugal 4 • Turqui• e 2 •Brésil

o+-~~~-r~~~~+-~~~-+~~~~-+-~~~-+~~~---1 5 10 15 20 25 30 niveau de vie en milliers de $ / habitant 7

LA JAUNE ET LA ROU GE, JUI N/JUILLET 1990 ------Les industries du verre construit des usines en dehors du Le Verre Plat en Europe de l'Ouest Royaume-Uni. Asahi - Japonais - est maintenant en Europe et aux Quelles destinations ? Etats-Unis. Saint-Gobain, dès le début de ce Immobilier neuf 30 % siècle, était présent en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Espagne et en France. Saint-Gobain était aussi très tôt en Amérique du Sud. Produits Le métier, à l'évidence, est mondial. spéciaux 4 % Le N°1 en est aujourd'hui Pilking­ ton avec sa filiale américaine Lof. Casse 4 % Le Groupe Saint-Gobain est en Rénovation deuxième position, quasiment à et aménagement égalité avec PPG. Asahi, a une taille intérieur 37 % plus faible mais sa croissance aux Etats-Unis, par l'acquisition d' AFG, Automobile 25 % lui donnera une dimension analogue à celle de . Ford ensuite - division verre du construc­ 5 200 000 tonnes teur automobile - a une bonne taille aux Etats-Unis. Enfin, Guardian aux Etats-Unis, NSG au Japon, SIV en 1980, presque 4 m2 aujourd'hui. produits pour l'électronique, vitro­ Europe sont les autres protagonistes Cette consommation supplémentaire céramiques douées de propriétés auxquels il faudra bientôt- sans doute ne saurait déplaire au verrier mais spéciales de dilatation, de compac­ - ajouter les «combinats» des pays elle n'a été rendue possible que par tion ... Ces produits sont spéciaux de l'Est. un effort technologique sans précé­ par leur composition verrière et Jeu mondial donc, mais jeu dans dent. Dans ce métier, les investisse­ surtout par leurs traitements de sur­ lequel les européens font bonne fi­ ments sont lourds et les techniques face. Les verriers ont appris à dispo­ gure, avec de solides arguments : ils obsolètes en 5 ou 6 ans tant est ser des couches métalliques invisi­ possèdent les matières premières, rapide l'évolution des formes que le bles sur les surfaces et à doter ainsi n'ont pas de handicap au niveau styliste automobile demande au le verre de propriétés spécifiques technologique, et bénéficient d'un verre. Ce métier exige donc un grand inattendues : verres chauffants, ver­ marché intérieur qui est le plus professionnalisme. Il n'est exercé res écrans aux radiations, verres à important du monde. que par quelques grands mondiaux ; visée holographique pour les «head­ L'industrie du verre plat continuera Saint-Gobain est parmi ceux-là, up displays» des cockpits d'avions, à s'interpénétrer davantage, à se occupant la première place mon­ et demain pour l'automobile ... , globaliser, au rythme d'ailleurs de diale, équipant en Europe une voi­ verres conducteurs d'électricité, ses grands clients constructeurs au­ ture sur deux. verres supports des transistors .. . tomobiles. Il faut cependant être prêt, • Et puis, pour terminer cette présen­ Saint-Gobain est engagé dans ce dans ce métier, à investir en déve­ tation des métiers du verre plat, il métier par trois sociétés : Sully Pro­ loppement et à innover sans cesse. faut évoquer les produits spéciaux. duits Spéciaux, Sovis et Glastron. Le verre plat a considérablement Avec un chiffre d'affaires beaucoup * bougé notamment ces dernières dé­ plus faible que le Bâtiment et l' Au­ * * cennies. Seules les entreprises capa­ tomobile, ils n'en constituent pas Métier avec une large palette de bles de suivre ce rythme d'innova­ moins un secteur capital car l'inno­ produits, métier à fort contenu tech­ tion resteront des acteurs de ce mé­ vation y est encore plus motrice, et nologique, le métier du verre plat tier au début du prochain millénaire. c'est là que sont les produits de s'est très vite mondialisé. Saint-Gobain entend être de ceux­ demain. Très tôt, PPG - Américain - est venu là. Produits pour l'aviation, le TGV, en Europe. Pilkington - Anglais - a •

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LA JAUNE ET LA ROU GE, JUIN/JUI LLET 1990 ------Les industries du verre

L'ÉLABORATION DU VERRE ET LE PROCÉDÉ FLOAT

Roger GOBERT Directeur technique international «Produits de Base» Saint-Gobain Vitrage International

E métal, le béton, le verre, sion de procédés de formage moder­ l'origine de procédés plus économi­ matériaux du 2oe siècle. De nes, permettra de mieux saisir tout ques pour faire du verre plat transpa­ L la Pyramide du Louvre aux l'impact du procédé de flottage à rent. Cependant, malgré les progrès millions de voitures qui parcourent partir des années 60. sensibles réalisés, le verre ainsi le monde, les feuilles de verre per­ Grâce à la coulée continue et au produit n'est toujours pas parfaite­ mettent aux architectes et aux stylis­ laminage, on a pu obtenir dès 1930 ment plan et d'épaisseur rigoureuse­ tes de réaliser des œuvres esthéti­ un produit optiquement presque ment constante. ques.Aujourd'hui, ces prescripteurs parfait, la glace, avec une qualité Il existe pourtant un moyen théori­ exigent de ce métier très ancien la indispensable à la fabrication des que d'obtenir une surface à la fois force industrielle nécessaire pour miroirs ou à l'équipement des vitri­ plane et polie : il consiste à déposer répondre à la demande du marché. nes et exigée le plus souvent par du vèrre fondu sur la surface, plane Notre propos ne prétend pas être l'industrie automobile. Mais le verre par excellence, d'un métal liquide ; travail d'historien ou d' encyclopé­ devait être douci et poli. Il a fallu plus léger, le verre flotte. Les lois de diste mais espère simplement mon­ attendre les années 50-60 pour que la physique précisent même que le trer, au travers de la découverte d'un ce travail mécanique de haute préci­ verre s'étale sur le métal jusqu'à for­ procédé de fabrication - le float sion effectué sur le ruban de verre mer partout une couche d'égale glass-, le paradoxe qui existe entre brut, découpé seulement après la fin épaisseur. Sur del' étain fondu, celle­ un produit considéré comme banal des opérations, se fasse en continu .ci atteindra environ 7 millimètres et sa fabrication toute nimbée des dans les usines les plus modernes. dans tous les cas, pourvu que le verre mystères du passé, où le secret règne Ce procédé coûte malheureusement soit suffisamment liquide et puisse encore. très cher. Il nécessite l'emploi d'une se répandre librement. vingtaine de machines successives, En ce début de siècle onéreuses à l'achat et à l'entretien, Le procédé de flottage dévoreuses d'énergie électrique et Sans remonter aux temps où la no­ de matières premières, car elles éli­ C'est dans ce contexte que survint blesse avait droit d'exercer le métier minent par usure plus de 10 % du l'apparition d'un procédé de for­ de verrier pour en faire un art du feu, poids de la feuille brute et consom­ mage industriel, le float glass, qui, un rapide coup d 'œil au début de ce ment des tonnes de fonte, de feutre, par sa soudaineté et les bouleverse­ siècle, avec l'apparition de procédés de produits abrasifs. ments induits, attira les feux del' ac­ en continu d'élaboration et l 'éclo- L'étirage simplifie tout cela ; c'est tualité : révolution technologique, 9

LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre Visionnaires prodigieux que ces deux Américains, dignes émules de Jules Verne ou de Welles, car leur brevet date de .. . 1902 ! Ils entre­ ROULEAUX D'ENTRAINEMENT voyaient là deux des plus grandes inventions verrières du 20° siècle : la coulée continue, mise au point peu avant 1930 par la Compagnie de CAISSONS M~ALUQUES A CIRCULATION D'EAU Saint-Gobain, et le float, découvert

VERRE FONDU (DANS UN par la Société Pilkington Brothers et PUITS PROFOND) dont la licence s'est répandue peu BARRE D'ITIRAGE après 1960. Mais leurs brevets res­ EN RtFR.ACTAIRE tèrent enfouis dans les dossiers des bureaux d'études car, à cette épo­ que, ne disposant pas d'une possibi­ lité de coulée continue du verre en fusion, les verriers ne purent passer à l'application de ces idées. Il fallut attendre 1952. En aidant sa femme à faire la vaisselle, un jeune ingénieur sortant de Cambridge, Monsieur , retrou­ va l'idée du procédé de flottage en s'interrogeant sur l'aptitude de la FORMATION DU VERRE A VITRES graisse à se figer en plaque dans la PROCÉDÉ PITTSBURGH saucière domestique. «L'idée de base, explique-t-il, est un VERRE FONDU A 1100 - 1200 °C ruban continu de verre sortant du four et flottant à la surface d'un métal fondu, à une température ri­ goureusement contrôlée. Etant don­ RUBAN PLASTIQUE né que tant qu'il est mou, le verre n'est entré en contact avec aucun RUBAN A 600 °C objet, si ce n'est un liquide, la sur­ face n'est pas abîmée - c'est la sur­ face naturelle que le verre fondu forme en se refroidissant et en pas­ sant de l'état liquide à l'état solide. ROULEAUX MOTEURS Etant donné aussi que la surface D'ENTRAINEMENT d'un liquide est parfaitement plane, le verre est parfaitement plan. Les MASSE TAMPON EN RÉFRACTAIRE forces naturelles de poids et de ten­ RACCORDANT LA MACHINE AU DÉVERSOIR DU FOUR sion superficielle lui donnent une _épaisseur absolument uniforme». FORMATION DU VERRE LAMINÉ Le défi du matériau procédé révolutionnaire, voire ap­ obtenir son étalement naturel. Un de Derrière l'apparente simplicité parition de la bombe atomique ver­ leurs brevets indique : qu'évoque l'auteur du procédé se rière ... et nous en passons. «Le procédé consiste à laisser s 'écou­ cachent quelques redoutables diffi­ Mais que représente ce float glass ? ler et à faire surnager le verre liquide cultés que près de 30 ans de pratique A vrai dire, l'idée n'en est pas neuve sur la surface d'un métal en fusion. n'ont toujours pas permis de maîtri­ puisque deux Américains, M. Heal L'invention a pour but de simplifier, ser totalement. En outre, l'utilisa­ et M. Hitchcook, résidant en Penn­ faciliter et rendre meilleur marché la tion journalière du verre banalise les sylvanie, avaient déjà imaginé de fabrication des verres à vitres et gla­ performances techniques qu'exige faire «flotter» du verre en fusion sur ces, tout en améliorant la qualité des sa production. 1o un bain d'étain liquide, de manière à produits». Dans le cadre industriel classique

LA JAUN E ET LA ROUG E, JU IN/JUILLET 1990 ------

------Les industries du verre

Molettes de maintien des bords

flux de

1100 ruban 600 °C •

Principe de flottage

d'une unité de production de 500 t/ Le float ou la maîtrise tants, même si aujourd'hui le klaxon jour, soit 50 000 m2 environ (en journalière de l'acrobatie d'alerte pour incident dans cette zone épaisseur de 4 mm, valeur moyenne ne retentit plus que rarement. 2 facile à mémoriser pour 10 kg/m ), La stabilité de mise en forme du Terminons ce tour par un aperçu l'épaisseur produite est réalisée à ruban - largeur, épaisseur - implique théorique pour mieux éclairer le ± 75 µ, voire ± 50 µ. Si ce point très logiquement une stabilité d'ex­ domaine des difficultés. Le déverse­ n'évoque rien de très particulier, il traction ou de tirée meilleure que le ment d'un flot de verre pour permet­ faut penser que cette caractéristique 1 % : ± 2 à 3 t sur 600 t /j our. Rien tre l'étalement en un ruban de lar­ se réalise entre 11 OO et 600 °C sans d'extraordinaire, si ce n'est que le geur maîtrisée et d'épaisseur précise possibilité de retouches ultérieures. flux de verre conséquent qui se et contrôlée ne relève (l'expérience Plus que ces définitions géométri­ déverse du four sur le bain d'étain à journalière l'ayant confirmé) nid 'un ques, la nécessité de caractéristiques 1100° C à partir d'un canal libre filet vertical, ni, en général, d'unjet physiques très stables va accroître la nécessite une stabilité de tempéra­ ou écoulement horizontal vis-à-vis difficulté : la densité voisine de 2,5 ture à mieux que le degré près, avec de l'étain. L'étude théorique d'un doit être au sein d'une même usine, un niveau de verre régulé au l/lüe jet libre d'un matériau visco-élasti­ dans le cadre d'une production heb­ mm et un robinet (registre type que avec étalement et disposition domadaire, voire mensuelle, tenue à vanne) actionné au 1/lOOe mm. On sous l'effet d'un champ de gravité et 4 ± 5 .10- ' ce qui, pour une élaboration peut aisément deviner les problèmes d'un champ de tension superficielle d'un matériau de base avec au moins que pose la liaison, à l'entrée du laisse quelques belles perspectives - 5 types d'ions (Si02 Na p -CaO - procédé de formage, de 1 500 t de aux thésards, d'autant que l'intérêt ) MgO - Al2 0 3 à partir de matières verre en fusion contenu dans un four est associé à celui de l'action com­ premières le plus souvent naturelles de 70 m de long par 10 m de large plémèntaire de champs de forces et de carrière, représente un certain avec 200 t d'étain liquide étalé sur mécaniques et locales très pertur­ 2 tour de force. près de 300 m • Un moment où le bants mais nécessaires lors de la Et que dire de la transparence du tour de main et le savoir-faire sont fabrication de verre hors de l'épais­ verre qui va exiger au sein de sa toujours nécessaires. seur naturelle (6 à 7 mm) - verres masse une absence quasi totale de A la sortie du formage, les difficul­ minces 3,2 voire 1 mm, ou verres défauts? Sur la base d'un «volume» tés ne sont pas moindres : le ruban épais 10,12 voire 19 mm. de 20 m2 (unité classique de produc­ est supporté par l'étain liquide dans En attendant ces confirmations théo­ tion), une altération ponctuelle (du un plan horizontal ; le soulever pour nques, on imagine les tâtonnements type infondus, bulle gazeuse, dépôt l'amener hors du bain et pouvoir le qui ont entouré ces fabrications et on de poussière adhérant à la surface du conditionner implique qu'il garde comprend mieux l'importance du verre ... ) de 1 mm3 est rebutante (mise une certaine plasticité, pour éviter savoir-faire dans la maîtrise du pro­ à la casse), voire contraignante dès que le ruban casse, mais aussi une cédé où l'erreur minimale, encore 250 µ (marquage, déclassement), certaine rigidité pour éviter des dé­ fréquente en 1990, coûte classique­ soit des niveaux de défauts de masse formations et altérations de surface. ment 1 M FF (casse du ruban - arrêt de l'ordre de 10-s voire 10- 10, donc Ces conditions contradictoires rele­ de coulée - redémarrage). loin du ppm et proche du ppB. vant du compromis de température Enfin, sans entrer dans les arcanes dans cette zone et d'un doigté au 1/ Révolution ? del' optique de plaque mince, disons 10e mm à répartir sur les 3,60 m de que ces produits nécessitent des largeur du ruban ont fait les cauche­ Mais alors où est cette révolution suivis à mieux que 10-2 dioptrie. mars des nuits de bien des exploi- annoncée alors que le développe- 11

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Sortie du verre float de Chantereine.

ment du procédé apparaît plus ciable et apprécié, etc' est même une rompus au feu continu, ils ont forcé comme un combat journalier et un des clefs du procédé qui a permis cette brèche ouverte dans les diffi­ travail de fourmi ? son approche rationnelle. cultés des autres procédés pour tirer Dans la simplicité énoncée par Sir • Chance d'avoir à disposition un parti de ces perspectives, maîtriser Alastair Pilkington qui cache der­ corps liquide non agressif vis-à-vis les pièges cachés et enfin parvenir à rière les principes du flottage des du verre dans la plage de tempéra­ un outil de production en relative conditions très nouvelles pour les ture d'utilisation (de 1 200 à 600 °C) harmonie de produit, de tirée et de verriers : permettant un poli au feu (presque) qualité vis-à-vis du marché usuel. • Dissociation des conditions de parfait des surfaces de verre, calo­ * * «mise à forme» et des conditions de porteur de surcroît et conduisant par * «maintien de la forme». Le plus le jeu des tensions superficielles à L'avènement du flottage comme pro- souvent en verrerie, en étirage parti­ une épaisseur naturelle voisine de 7 cédé de formage a bien été une étape culièrement, il y a imbrication au mm . . . très proche des besoins du fondamentale pour le verre plat. Sans cœur du formage des conditions marché (tout au moins en 1960 pour parler de révolution, elle a permis thermiques pour être suffisamment le marché anglais du bâtiment lors aux verriers d'exprimer tout leur chaud et fluide et donner la forme, et du lancement du procédé par nos savoir dans la maîtrise en quelques pour être suffisamment froid et vis­ amis d'Outre-Manche .. . lucky Bri­ années - une vingtaine, c'est fort peu queux et la garder. Cette contrepar­ tish !). - de ce procédé très naturel qui, tie du caractère visco-élastique du • Bonheur de résoudre par l' antago­ derrière son apparente simplicité, verre exige des compromis néfastes nisme stable des champs de gravité dans les dépendances temps, tempé­ et tension superficielle dans un plan exige une rigueur peu commune. rature, bilan massique et calorifique horizontal le formage et le support Maintenant vient probablement le tout au long des procédés de for­ du verre (hantise des verriers dans temps de la réflexion pour mieux mage. Même si, en pratique, on ne tous les procédés de formage) et ce, gérer ces outils de production, voire peut flotter du verre en dissociant dans un milieu en échange thermi­ mieux utiliser les possibilités de ce totalement la mise en forme (à l' éta­ que très homogène grâce au fluide procédé - verre extra-mince, autres lement du jet) du maintien de la caloporteur qu'est l'étain. matrices de verre, verres à couches - forme (par refroidissement sur Et c'est cette simplicité qui a été ou, pourquoi pas, espérer des procé­ l'étain liquide), le flottage apporte mise à profit par les verriers. Avec dés tout aussi novateurs pour des 12 un degré de liberté hautement appré- l'acharnement de professionnels formes autres que planes. •

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L'ÉVOLUTION DES VITRAGES AUTOMOBILE

Gilles COLAS Président du Directoire Vegla GMBH

u cours des quinze/vingt cette opération confère au vitrage une térieur. En outre, les morceaux de dernières années, l'évolu­ résistance mécanique élevée et lui verre restant maintenus par le plasti­ A tion des vitrages automobile donne la propriété, en cas de bris, que, une certaine visibilité persiste a été particulièrement rapide et sensi­ d'exploser en un très grand nombre donc. ble. de petits morceaux dont les arêtes ne En fait on peut considérer que la sont pas coupantes. A) Evolution des vitrages première crise de l'énergie au début Cette technologie a été mise au point automobile 1920/1970 des années 1970, marque une vérita­ par Saint-Gobain puis licenciée dans Cette période se caractérise par une ble «cassure» dans le rythme de cette le monde entier. évolution relativement lente et conti­ évolution. + Les vitrages feuilletés nue. Avant d'en analyser les raisons et les Dans la grande majorité des cas, au­ On p(1ut dégager les principales ten­ conséquences, rappelons rapidement jourd'hui seul le pare-brise est feuille­ dances suivantes : quels sont les principaux types de té. • Introduction puis généralisation des vitrages que l'on rencontre en géné­ Ce vitrage est constitué d'un sand­ vitrages trempés, y compris, dans un ral sur un véhicule. wich de trois épaisseurs : une feuille premier temps en pare-brise. On peut les classer en deux catégo­ de verre extérieure, une feuille plasti­ • Augmentation progressive de la ries: que (polyvinyl Butyral) et une feuille taille de chacun des vitrages et des + Les vitrages trempés de verre intérieure. surfaces vitrées totales. Il s'agit des vitrages latéraux, qui Après bombage des deux verres, sans • Passage de vitrages plans à des vi­ peuvent être soit mobiles (vitrages de opération de trempe, le sandwich est trages bombés, d'abord les pare-brise portières), soit fixes (custodes arriè­ constitué et l'adhésion des trois (constitués au départ d'un ou de deux res par exemple) et de la lunette ar­ composants est obtenue par laminage vitrages plans avec une séparation rière. puis cuisson dans un autoclave sous médiane), puis les lunettes et enfin Ils sont produits au cours d'une véri­ une température et une pression bien les latéraux. table opération de trempe: après avoir définies. • Mise au point de la trempe différen­ été découpé à sa forme finale, le En cas de choc, intérieur ou extérieur, ciée pour pare-brise, à la fin des an­ vitrage, encore plan, est chauffé jus­ se développe une fracture en étoile. nées 50 permettant de maintenir, en qu'à son point de transformation, puis La feuille de plastique s'oppose à la cas de bris, une zone de vision mini­ bombé par gravité ou pressage et rupture complète du vitrage et permet male. enfin refroidi brutalement par projec­ donc d'éviter pénétration d'objets • Introduction des pare-brise feuille­ tion de jets d'air froid sous pression : dans l'habitacle ou éjection vers l'ex- tés vers 1940 aux Etats-Unis, puis 13

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre généralisation progressive à mesure de l'évolution des législations natio­ nales. •Apparition vers 1970 et développe- · ment des lunettes chauffantes (obte­ nues par dépôt par sérigraphie, avant four de trempe, de fils mince à base d'argent) qui facilitent un désem­ buage arrière rapide.

B) 1970/1990 - Impact de la crise de l'énergie Le premier choc pétrolier, avec le renchérissement rapide des coûts de l'énergie, a favorisé l'accélération de certains types d'évolution. La recherche en effet d'une consom­ mation réduite a très naturellement introduit deux objectifs importants Une voiture actuelle (Renault 25 ). dans la conception des véhicules : - l'allègement, - la recherche d'un meilleur aér'ody- namisme (CX). En terme de vitrages la contrainte d'allègement s'est traduite essentiel­ lement par la réduction del' épaisseur des vitrages (de 5 mm à 4 mm puis à 3 mm pour les trempés, de plus de 6 mm à 4,5 mm pour les feuilletés). Aller au-delà, en dehors des problè­ mes technologiques que cela pose, risque de diminuer sensiblement le confort acoustique de l'habitacle, notion à laquelle les utilisateurs atta­ chent de plus en plus d'importance.

1. L'évolution du style

Le souci d'aérodynamisme a enclen­ Une voiture relativement ancienne (404 Peuge9t). ché une évolution profonde et dura­ ble du style et de la conception des voitures. les lunettes arrière. une «vision» maximale aux passa­ La recherche d'un meilleur coeffi­ • Evolution rapide des formes des vi­ gers (souci de sécurité et souhait des cient de pénétration dans l'air a favo­ trages, afin de permettre une meilleure utilisateurs) contribue à intensifier risé au moins deux types d'évolution «jonction» entre la carrosserie et le encore cette évolution vers «plus» de du style: vitrage, avec rupture minimale : vitrages: • des lignes fuyantes, avec le mini­ • suppression totale des vitrages . - diminution des montants latéraux mum de ruptures, plans; soutenant le toit de la voiture, • des surfaces lisses, continues. • apparition des formes complexes - mise en place d'une «ceinture» L'impact pour les vitrages de ce type de bombage, en continuité avec la presque complète de vitrages, de «design» est important : ligne générale du véhicule : - abaissement des vitrages latéraux • Inclinaison beaucoup plus forte du - latéraux sphériques et non plus sur les portières. pare-brise, ce qui indirectement aug­ seulement cylindriques, Au total, une augmentation impor­ mente considérablement sa taille et - lunettes à double ou triple bom­ tante et rapide de la surface totale de sa surface et accroît sensiblement les bage, ou en forme de «bulles», vitrages, aux formes de plus en plus exigences en matière de qualité opti­ - pare-brise en forme de «S», afin de complexes, s'intégrant totalement et que. se raccorder à la fois au capot moteur contribuant pleinement à la ligne •Evolution identique en terme d'in- et au toit; générale du véhicule. 14 clinaison, mais moins marquée, pour • l'objectif complémentaire d'offrir Le système de montage des vitrages

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre Il est évident que toutes les évolu­ Quant aux conséquences sur les tech­ tions entraînent d'autres transforma­ nologies de production des verriers, tions, plus mineures, mais visibles elles sont bien sûr aussi très impor­ malgré tout, des vitrages automo­ tantes, surtout en ce qui concerne les bile: nouvelles formes complexes mais En particulier : nous ne développerons pas ici cet • l'apparition et l'extension rapide de aspect. bandes noires sérigraphiées sur le La vision des «Concept Cars» pré­ pourtour des vitrages, qui ont une sentés régulièrement par les grands fonction de décor esthétique bien sûr constructeurs mondiaux dans les dif­ mais qui masquent aussi les systèmes férents Salons automobiles montrent de collages et les protègent contre les bien que cette évolution n'est pas ultraviolets ; terminée, que les stylistes souhaitent • l'augmentation de qualité des joints donner encore plus de place aux vi­ du verre lui-même, autrefois cachés, trages, notamment vers les toits, et maintenant visibles ; qu'en matière de formes le besoin de • la multiplication des perçages per­ différenciation et l'imagination cons­ mettant soit le passage de certains tituent pour les verriers un véritable éléments (axes d'essuie-glace) soit le challenge auquel ils se préparent très guidage et le déplacement du vitrage. activement. Un concept-car (aérodynamisme), Acti­ va de Citroën. dans le véhicule a dû lui aussi s 'adap­ ter profondément : • afin de permettre un meilleur «af­ fleurement» entre vitrage et carrosse­ rie, permettant un meilleur écoule­ ment de l'air; • afin aussi que le vitrage, compte tenu de l'importance nouvelle qu'il prenait, puisse participer directement à la rigidité de l'ensemble de l'habi­ tacle. C'est ainsi que les sytèmes de mon­ tage traditionnels avec des joints en caoutchouc sont remplacés progres­ sivement par des sytèmes de «col­ lage» de vitrages leur permettant à la fois d'être solidaires de la carrosserie et d'être très affleurants. Pour suivre une autre tendance de l'industrie automobile: la simplifica­ tion et l'automatisation des chaînes d'assemblage, et donc la délocalisa­ tion chez les fournisseurs de certai­ nes tâches préparatoires, les verriers sont maintenant en mesure de propo­ ser de véritables «modules» consti­ tués d'un vitrage et d'un cadre en PVC ou polyuréthane pré-encapsulé ou extrudé autour du vitrage, qui peuvent être directement et automati­ quement montés sur la carrosserie, ce qui apporte un gain appréciable de place, d'investissements, de main­ d' œuvre et de temps sur la ligne de montage automobile. Pare-brise encapsulé. 15

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre couches très minces de métaux ou d'oxydes métalliques. Certaines d'entre elles doivent être protégées (à l'intérieur d'un feuilleté par exemple), d'autres peuvent rester à l'air libre. Elles sont transparentes, presque invisibles, à l'exception parfois d'une légère tonalité. Elles peuvent bien sûr se déposer sur des vitrages déjà teintés dans la masse, à condi­ tion que la transmission lumineuse reste suffisante. Ce type de vitrage devrait apparaître prochainement sur le marché, notam­ ment sous forme d'option.

+ Les vitrages électrochromiques Custode encapsulée (détail). Encore au stade de la recherche, le principe de ces vitrages est d'avoir 2. Le confort thermique Il existe pour cela un certain nombre des caractéristiques de transmission de solutions qui sont, soit déjà opéra­ énergétique et lumineuse variables et L'évolution du style et la forte aug­ tionnelles, soit encore au stade du réglables électriquement, par exem­ mentation des surfaces vitrées qui en développement, de la mise au point, ple en fonction de la luminosité résulte, jointe à une demande perma­ ou de la recherche. ambiante. nente et pressante d'un meilleur con­ La cellule est ici constituée d'un verre fort des passagers, ont fait prendre + Les vitrages teintés dans la feuilleté. Chaque feuille de verre est conscience, de manière plus nette, du masse revêtue d'une couche conductrice problème du confort thermique d'hi­ Les plus efficaces sont de couleur transparente servant d'électrode, puis ver et surtout d'été. verte assez foncée, teintés par l 'utili­ d'une couche accepteuse ou donneuse La recherche des solutions à ce pro­ sation d'oxydes de fer. Ils diminuent de protons. Les deux verres sont sé­ blème constitue un autre facteur d'un facteur supérieur à deux très parés par un électrolyte. important d'évolution des vitrages. sensiblement la transmission énergé­ La couche accepteuse de protons est En effet de grandes surfaces vitrées tique tout en maintenant une trans­ souvent constituée d'oxyde de tung­ favorisent bien entendu des échanges mission lumineuse satisfaisante. Ils stène, qui est transparent dans sa thermiques importants entre l'habi­ apportent une amélioration très nette forme oxydée, bleu sombre dans sa tacle et l'extérieur notamment, mais du confort thermique d'été par rap­ forme semi-réduite. pas seulement, par rayonnement. port à des vitrages clairs. Relativement simple dans son prin­ Si le problème d'hiver peut-être as­ Leur utilisation a considérablement cipe, la réalisation d'un tel dispositif sez bienréglé par le système de chauf­ progressé ces dernières années. Ils se heurte à de formidables problèmes fage du véhicule, en dehors de l'effet seront les vitrages standards mini­ technologiques, si on considère les de paroi froide, en revanche il est mum du futur. conditions de température, d'humi­ difficile l'été d'éviter une augmenta­ dité, de rayonnement ultraviolet qui tion importante de la température + Les bandes filtrantes en partie règnent dans l'environnement auto­ intérieure. haute du pare-brise. Elles sont obte­ mobile ainsi que la surface impor­ Peu de voitures sont équipées d'air nues en utilisant au sein du pare-brise tante de la cellule et le nombre de conditionné et il n'est pas possible feuilleté une feuille de plastique par­ cycles de charge et de décharge. au-delà d'une certaine vitesse de tiellement teintée sur une vingtaine Ce geme de fonction serait toutefois maintenir ouvertes les fenêtres (bruit, de centimètres. particulièrement intéressante notam­ confort). Le renouvellement naturel Elles contribuent, en réduisant le ment pour les lunettes arrière des de l'air n'est alors pas suffisant. rayonnement direct en provenance véhicules ou pour les toits en verre. Il faut donc chercher à diminuer les du ciel et notamment du soleil dans échanges thermiques par les vitrages, l'habitacle, à améliorer ainsi le con­ + Les toits vitrés à cellules solaires tout en maintenant le niveau de fort d'été. L'objectif est dans ce cas d'utiliser transmission lumineuse à un niveau l'énergie fournie par ces cellules suffisant, compatible avec le confort + Les vitrages à couches anti­ solaires pour actionner, à l'arrêt, au visuel, la sécurité, notamment au cré­ solaires parking, un ventilateur favorisant la puscule et la nuit, et les réglementa- Il s'agit de vitrages sur lesquels on a circulation et le renouvellement de 16 tions existantes. déposé, sous vide, une ou plusieurs l'air et évitant ainsi la surchauffe du

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre véhicule arrêté en plein soleil. Ce tre prochainement sur le marché eu­ s'intéressent à ce genre de dispositif systèmepermetderéduirede 12à15° ropéen. Il s'agit de vitrages utilisant pour projeter dans le bas du pare­ la température d'équilibre du véhi- · la même technologie de dépôt de brise diverses informations utiles aux cule à l'arrêt au soleil. couches très minces métalliques ou conducteurs : signalisation, aide à la Enfin apparaîtront prochainement en d'oxydes métalliques que celle utili­ navigation. L'information est géné­ Europe, sur certains véhicules haut sée pour les couches anti-solaires. rée sur un écran placé horizontale­ de gamme, les premiers vitrages iso­ Les mêmes couches peuvent être à la ment sous le pare-brise. Le pare-brise lants (deux vitrages séparés par une fois anti-solaires et conductrices, doit inclure un miroir capable de lame d'air) que l'on ne trouve aujour­ donc chauffantesmoyennantdescol­ renvoyer cette information vers le d'hui que sur des bus ou cars. lecteurs latéraux et un système d'ali­ conducteur. Mais le miroir doit en Ils apporteront une amélioration très mentation électrique approprié, ce même temps laisser passer la lumière nette du confort thermique en hiver qui est possible au sein d'un vitrage venant de l'extérieur, conformément (réduction des échanges thermiques, feuilleté. à la réglementation qui impose une suppression de l'effet de «paroi La puissance de chauffage est nette­ transmission lumineuse au moins froide», suppression complète del' ap­ ment supérieure à celle obtenue par égale à 75 %. parition de la buée) et aussi un pro­ un système à fils, la répartition est Ceci est réalisé à l'aide d'un miroir grès sensible en matière de confort plus homogène et la rapidité d' effica­ holographique. Celui-ci est constitué acoustique (réduction du niveau de cité nettement plus grande. Il est alors d'un réseau de pomts généré dans bruit dans l'habitacle). possible, non seulement de désem­ l'épaisseur d'un film à base de colla­ Bien évidemment, ils peuvent se buer, mais de dégivrer, en environ gène. Correctement calculé et impri­ combiner avec toutes les solutions deux minutes, un pare-brise complè­ mé, ce réseau est capable de réfléchir décrites ci-dessus et contribuer à tement glacé ; avantage appréciable, d'une façon très sélective une ou l'amélioration du confort thermique notamment dans les pays froids. plusieurs longueurs d'ondes mono­ d'été. chromatiques et de rester totalement b) Vitrages antennes transparent au reste du spectre visi­ 3. Les fonctions additionnelles Il est possible d'intégrer, soit à un ble. pare-brise feuilleté, soit à une lunette On peut, par cette technique, générer L'évolution des vitrages se caracté­ arrière trempée, une ou plusieurs un miroir d'une certaine puissance rise aussi par l'intégration progres­ antennes de réception radio. optique sur une surface plane, ce qui sive de nouvelles fonctions addition­ Elles sont constituées soit de fils permet de faire apparaître l'informa­ nelles qui répondent en général à un métalliques très fins intégrés dans le tion en avant du capot, voire à l'infi­ besoin, soit de sécurité, soit de con­ feuilleté automobile, avec un con­ ni. On peut également compenser la fort accru. necteur, soit de fils à base d'argent distorsion due à la courbure du pare­ Quelles sont les principales fonctions déposés sur le verre avant four de brise. nouvelles, actuellement offertes ou trempe en même temps que le réseau Ce genre de miroir reste très délicat à encore au stade de développement ? chauffant et reliés aussi chacun à un réaliser et à intégrer dans un pare­ connecteur. brise, mais les progrès du calcul et de a) Chauffage / dégivrage Un sytème électronique permet de l'impression par laser permettent Elle est déjà bien connue sous la choisir automatiquement à chaque d 'enyisagerun jour un coût compati­ forme des lunettes arrière trempées instant en fonction de la fréquence et ble avec une application grand pu­ chauffantes, permettant un désem­ des conditions d'écoute l'antenne la blic. buage relativement rapide. plus efficace. Il est possible aussi de réaliser un Ces vitrages à antennes multiples d) Vitrages «antilacérants» réseau chauffant dans un vitrage permettent d'éviter les antennes ex- Afin d'éviter les blessures et coupu­ feuilleté. Il est constitué de fils métal­ térieures métalliques et donc les pro­ res provoquées par un choc sur la face liques extrêmement fins, pratique­ blèmes qu'elles posent et améliorent intérieure d'un pare-brise en cas d' ac- ment invisibles, et qui sont déposés sensiblement la qualité d'écoute. . cident, il est possible de recouvrir sur la feuille de plastique PVB du cette face intérieure d'un film de po­ feuilleté avant l'assemblage avec les c) Vision «Tête haute» lyuréthane transparent, d'excellente deux verres. Vitrages holographiques qualité optique, autocicatrisant et qui Ces vitrages chauffants feuilletés sont Il existe sur les avions des dispositifs évite tout contact avec le verre et proposés en option sur certains véhi­ permettant de projeter dans le pare­ retient toute projection éventuelle de cules soit en lunettes arrière (meilleur brise des informations intéressant la morceaux de verre dans l'habitacle aspect esthétique, sécurité, notam­ navigation. L'application la plus en cas d'un choc provenant del' exté­ ment contre l'éjection, accrue) soit spectaculaire consiste à projeter, par rieur. aussi en pare-brise. temps de brouillard, l'image de la De tels vitrages ont équipé certains Une nouvelle génération de vitrages piste d'atterrissage telle que la verrait véhicules largement testés en Europe chauffants est actuellement en déve­ le pilote si le temps était clair. et aux Etats-Unis. Leur coût encore loppement avancé et devrait apparaî- Certains constructeurs automobiles élevé n'a pas permis jusqu'à mainte- 17

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Pare-brise holographique.

nant une diffusion importante. mique et style leur imposent une li­ compression des coûts et de la maî• berté de formes et une précision d' exé­ trise de la qualité, qui sont les carac­ e) Vitrages blindés cution accrue. Leur surface brillante téristiques nécessaires d'une indus­ Ils équipent les voitures blindées et et inaltérable, l'agrandissement de trie de masse. certains véhicules spéciaux. Ils sont l'espace intérieur qu'ils procurent, en Ainsi, les procédés de formage sont conçus pour résister à de fortes ex­ font un élément de plus en plus appré­ complètement renouvelés tous les dix plosions et à l'impact des balles. cié des concepteurs qui augmentent ans, entraînant des coûts de dévelop­ Ils sont constitués d'un sandwich sans cesse la surface vitrée des véhi­ pement et des investissements dont épais de plusieurs centimètres de cules. Le verre devient un composant les ratios s'approchent de ceux des verre, de polyvinyl butyral et de poly­ essentiel de la carrosserie. Il doit, à ce industries de pointe. carbonate. ' titre, participer à la résistance méca­ Leur face intérieure est souvent re­ nique du véhicule, contribuer à la Autrefois, simples surfaces de verre couverte d'un film polyuréthane an­ sécurité des passagers, maintenir, en découpées dans un plateau, les vitra­ tilacérant. toutes circonstances, une ambiance .gesse transforment de plus en plus en thermique et acoustique favorable. modules fonctionnels complexes, à Conclusion Il peut intégrer des fonctions supplé­ haute valeur technologique, mettant mentaires (réseaux chauffants, an­ en jeu de nombreux matériaux et des Depuis le premier «coupe-vent» en tennes, miroirs holographiques) et techniques variées, livrés «juste à glace polie, les vitrages automobile contribuer ainsi à l'esthétique et à la temps» pour un montage robotisé sur n'ont cessé d'évoluer. sécurité. les lignes d'assemblage des cons­ Ils s'adaptent à l'évolution de la Ces améliorations se font, bien en­ tructeurs. conception des véhicules : aérodyna- tendu, avec le souci extrême de la •

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DE LA·FENÊTRE À LA FAÇADE : UN REFLET DE L'HISTOIRE DU VERRE

Jacques FRÉMAUX Directeur scientifique de Saint-Gobain Vitrage France

ES premières formes de l'ha­ bitat se perdent dans les ar­ Le soufflage en sphère (plateaux) L chives du temps. Depuis tou­ jours l'homme cherche à se protéger c,1 contre les intempéries, à être à l'abri des intrusions et nuisances externes, ?oraison y à être dehors en étant dedans, à trou­ ~ ver protection et cachette. 9 D'abord simple réponse à un besoin élémentaire, l'acte de bâtir a progres­ sivement donné naissance à l'archi­ tecture qui magnifie l'espace : «Les ~ Rond de cive constructions doivent s'intégrer dans un site ,favoriser l'interférence du préexistant et du combiné, com­ poser avec les variations de lumière et de couleurs en y ajoutant esthéti­ que et légèreté structurelle, transpa­ Le soufflage en cylindre (manchons) rence et reflets» (1). Matériau dialectique «puisqu' il unit 11111\('}V les milieux qu' il sépare» (2), élément 'V,'~=~"r; d'harmonie, le verre a tout naturelle­ Û 1ï ment trouvé une place essentielle dans 1~~ A lU- Etendage à l'érenderie l'art de construire. J" u . =enfe De la technique à la mode «Le ve rre . c'est du souille -;oliditïé». Paul Claudel La première fenêtre connue provient de Pompéi. Les Romains utilisaient fabrication qu'à l'évolution des ten­ vre pour recevoir Charles Quint. Au déjà pour leurs vitrages un verre dont dances esthétiques. A partir de l'ère xvœme siècle, le verre s'industria­ la composition était, il est curieux de chrétienne, le verre produit selon le lise véritablement, envahit toutes les le constater, sensiblement la même procédé du soufflage pénètre dans ouvertures disponibles et devient une que celle des verres industriels mo­ l'habitat, mais son prix et ses limita­ activité profitable. Parallèlement le dernes. Son formage se faisait vrai­ tions dimensionnelles en freinent procédé de coulage mieux adapté à la semblablement par pressage entre l'essor. Il restera longtemps réservé fabrication des miroirs bénéficie de des planches de bois. aux privilégiés. cette impulsion. L'histoire des vitrages est plus inti­ Au XVIème siècle, la technique ver­ Il faudra attendre près de trois cents mement liée à celle des techniques de rière est mieux maîtrisée, les centres ans encore pour assister aux grandes de production se multiplient, les fe­ révolutions technologiques verrières. (1) d'après Le Corbusier. nêtres s'agrandissent. François 1er Utilisé pendant plus d'un millénaire, (2) Max lngrand, architecte. n'hésite pas à élargir celles du Lou- le soufflage cède la place aux procé- 19

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dés d'étirage qui ne dureront eux­ mêmes qu'une cinquantaine d'an­

nées, jusqu'à ce que le «float», à O: V Bronze partir des années 1960, banalise le vi­ trage. Le prix cesse d'être une con­ E trainte - le verre est passé de 10 000 1 ~ , ... F /kg sous Louis XIV à 3 F kg - et les limitations dimensionnelles ne tien­ Vert nent plus qu'au transport et à la ~bleuâtre . manipulation. Epaisseur Progressivement, la fonction même Sà6mm du verre a changé : d'abord conçu ~ 1e• SIÈCLE av. J.C IXe SIÈCLE pour combler les ouvertures, «il est (Pompéi) devenu l'épiderme de beauté des immeublesduXXème siècle» (3). Ainsi la mode fait son apparition dans la création architecturale. «Tiens-toi à l'écart del' homme blanc. Le Blanc se construit une grande maison avec des murs et un toit pour en exclure la lumière, la pluie et le ~~ vent. Ensuite il fait des trous dans les murs pour permettre à la lumière d'y ~~ pénétrer à nouveau. Après cela il •• place dans les trous ce qu'il appelle ~ mm du verre pour écarter la pluie et le XIIIe SIÈCLE XVe SIÈCLE vent mais permettre à la lumière d'y pénétrer. Et alors il se précipite à l'intérieur comme un singe effrayé et pend des rideaux pour arrêter la lumière. Le Blanc est fou. Tiens-toi à l'écart de lui!» (4). «Si le soleil n'entre pas par la fenêtre, le docteur entre par la porte», dit un proverbe persan. XVIe SIÈCLE x1x· SIËCLE

(3) Jean de Mailly (architecte). 20 (4) Gene Fowler. Evolution de la fenêtre.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre Au-delà de la transparence L'architecture moderne, surtout dans la deuxième moitié du XXème siè­ cle, veut s'abstraire des conditions extérieures : · ~ - s'affranchir des contraintes liées aux types d'assemblage des maté­ riaux, - laisser libre cours à l'imagination. ·~ Toute une génération de pionniers a expérimenté la toiture, la façade membrane, le plancher, avec une ',, hardiesse des formes qui faisait fi de la dure réalité de l'érosion du temps, d'où toute une génération de bâti• ments qui prennent l'eau, le vent, la chaleur, le froid. La génération suivante (l'actuelle) doit perfectionner et rendre opéra­ tionnels les concepts initiaux. Ceci amène inévitablement un conflit entre ingénieurs et architectes, qui sera arbitré par les juristes. Il va ainsi se créer des règlements, lois, normes, labels, avis techniques, responsabili­ tés, garanties, assurances auxquels s'ajoutent: routine, crainte, compor­ tement pour finalement créer une inertie et une lourdeur considérable dans la profession du Bâtiment, re­ présentant un frein énorme à la péné­ tration d'idées et de produits nou­ veaux. Cependant les motivations originel­ les subsistent : protection contre le vent, le froid, la chaleur et la pluie, abri contre les nuisances et les intru­ sions, esthétique. A celles-ci s'ajou­ tent des incitations provoquées par t-il disparaître? Victime de son suc­ ficie11:t de dilatation thermique) : bo­ des événements extérieurs tels que cès, le verre doit sortir de sa banalisa­ rosilicate, vitrocéramique, opale. Les crise de l'énergie, insécurité, qualité tion. Il faut lui apporter des proprié­ possiblités sont limitées car ces tech­ de la vie qui poussent à l'introduction tés nouvelles. niques nécessitentdes outils spécifi­ de produits améliorés sur le plan des ques coûteux pour des séries faibles. performances et des garanties, portée Comment modifier les 2. Créer des composites par associa­ par trois thèmes mercatiques : le propriétés du verre ? tions de matériaux différents : confort (thermique, acoustique, vi­ • verres/plastiques : feuilletage avec suel), la sécurité (des biens, des per­ Trois façons distinctes et leurs com­ PVB (Stadip), PVC, EVA, PU, PC, sonnes, des informations), l'esthéti­ binaisons: MA,PMMA, que (des formes, des couleurs, des 1. Agir sur les propriétés massiques reflets). (composition verrière) •verres/résines (Contrasonor), •verres/gel (Contraflam), Ainsi apparaissent de nouvelles exi­ • Verres industriels obtenus par ajouts • verres/céramiques, gences pour le matériau verre. «Il dans la composition sodocalcique de •verres/verres (collage, thermocol­ doit tout arrêter sauf la lumière» : la base pour modifier : la couleur, la lage, placage, frittage). chaleur et le froid, le vent, la pluie, la transmission lumineuse, la transmis­ neige, le bruit, l'incendie, les projec­ sion énergétique, le facteur solaire. 3. Modifier les propriétés de surface tiles, les rayonnements nocifs. • Verres spéciaux obtenus par chan­ • par arrachement de matière ( dépo­ Le verre est loin de répondre à toutes gement de la matrice verrière pour lissage par sablage), ces exigences. Y a-t-il d'autres maté­ modifier les propriétés mécaniques • par modification de structure ou de riaux de remplacement? Le verre va- et physiques (principalement le coef- composition, 21

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Les industries du verre - par voie chimique se contrôler, se certifier, se compa­ fenêtre du futur à partir d'éléments (dépolissage à l'acide fluorhydrique) rer. de base qui existent déjà aujourd'hui ? (échanges d'ions : trempe chimique), • Le produit doit être fiable et dura­ Elle serait évidemment multi-fonc­ - par voie thermique ble : maintien de la performance dans tions: (trempe), (dévitrification contrôlée), le temps. Ceci impose un contrôle • isolations thermique et acoustique 2 • par dépôt de matières qualité déterminé par de nombreux - coefficient K (W/ m .k) très faible (miroir), (verre émaillé= Emalit) tests : résistance à la corrosion, à (0) (couches minces : Parelio, Stralio, l'abrasion et à la rayabilité, résis­ - affaiblissement phonique élevé ( 100 Antelio, Eko, Coll-lite, Planitherm, tance mécanique et chimique, apti­ dBA) Planisol, Reflectasol). tude àla salissabilité, adhésivité, com­ • sécurité et alarme • chauffage • éclairage • transmission lumineuse Nous pouvons ainsi faire varier les portement aux chocs mécaniques et commandable • facteur solaire ajus­ propriétés : thermiques. Il doit subir sans altéra­ table • photopile • afficheur transpa­ • Spectrophotométriques : transmis­ tion: le bombage, la trempe, la séri­ rent • coloration variable pilotable. sion lumineuse et énergétique, fac­ graphie, l'émaillage, le feuilletage, Deux mille ans pour passer de la teur solaire, réflexion lumineuse, le collage. fenêtre mono-vitrage à la fenêtre énergétique et dans l'infrarouge, • On ne peut plus ignorer l'environ­ double-vitrage. Quelques décennies couleur en transmission et en ré­ nement du verre: les matériaux péri­ pour révolutionner la baie vitrée. flexion; phériques auxquels il se trouve asso­ 2. La cloison • mécaniques : résistance aux chocs ; cié, la méthode et les principes de Les propriétés mécaniques du verre • thermiques : coefficient de transfert pose et de fixation qui assurent l' étan­ permettent de fabriquer des cloisons thermique, pare-feu, pare-flamme, chéité. Il faut étudier les interactions porteuses, mais l'originalité supplé­ résistance aux chocs thermiques ; du verre et de la structure d'accueil, mentaire serait d'y adjoindre la déco­ • acoustiques : affaiblissement de la identifier l'utilisation du vitrage. ration à la place de la peinture et du propagation sonore, disparition des Le verre ne se contente plus de bou­ papier peint. fréquences de résonance et critique cher un trou. Il s'est installé sur les Tapisser la cloison avec des «affi­ • électriques : éléments chauffants, façades, il progresse sur les toitures cheurs» extra plats apporterait le blindage électromagnétique, alarme, et les planchers. Il n'hésite pas à décor «dynamique». Il suffirait de affichage, photovoltaïsme. s'enfoncer sous la mer. L'architec­ «pianoter» sur son micro-ordinateur Les possibilités de propriétés varia­ ture sous-marine fait son appartition. pour changer la couleur, composer bles, commandables, ajustables, pi­ Ainsi le verre, «ce problème en sus­ un décor, un motif, un paysage, faire lotables par photochromisme, élec­ pension entre l'espace et la matière» apparaître - là où l'on veut dans la di­ trochromisme, thermochromisme, (6), a su transformer ses propriétés et mension que l'on souhaite - un écran holographie, cristaux liquides com­ répondre à la demande des bâtisseurs de télévision (un ou plusieurs), émet­ tre de la lumière, donner ou non un plètent la panoplie à laquelle pour­ tout en continuant d'affiner sa trans­ effet de miroir. raient s'ajouter les couches conduc­ parence, comme par exemple pour la «il y a toujours, dans ce qui plaît, trices et les couches émettrices de lu­ Pyramide du Louvre. quelque chose de vrai» (8). mière. Pour un chiffre d'affaires de 2,5 Les grandes évolutions spectaculai­ milliards de francs en produits ver­ L'art dans l'architecture res del' architecture ont été apportées riers dans le marché du Bâtiment en par les couches minces dont les pre­ France, les litiges représentent 3 % et Le matériau verre fascine les artistes mières furent faites avec del' or. «Seul les coûts de remplacement probable­ qui agrémentent les abords des bâti• le verre donne avec l'or une idée du ment plus de 10 %. ments et immeubles avec des œuvres prix de la sagesse» (5). Elles ont Paradoxalement le verre porte en lui­ artistiques monumentales en verre permis non seulement d'apporter les même ses propres agents destruc­ pour embellir, orner, parer le site. Tous les symboles que porte le verre couleurs, les reflets, l'esthétique mais teurs : le sodium et certaines inclu­ renforcent la volonté créatrice. Dans aussi de limiter les déperditions ther­ sions solides dont l' assimilationn' est les œuvres, la multifonctionnalité du miques, de combiner confort et sécu­ possible que par l'étude approfondie verre est exacerbée. rité par le choix judicieux de compo­ des conditions d'utilisation, in situ, Ces demandes d'artistes font sou­ sites. du produit. vent appel à des produits irréalisa­ L'utilisation du verre bles ou inconnus de nos jours. Elles Quelles évolutions de l'emploi restent le plus souvent insatisfaites. Le produit verrier devient de plus en du verre dans le Bâtiment ? Chercheurs, «Cherchez comme cher­ plus complexe dans son utilisation. «Si l'on parle du futur, même le dia­ chent ceux qui doivent trouver et Plusieurs propriétés simultanées ble en rira» (7). trouvez comme ceux qui doivent cher­ doivent être.considérées : la perfor­ Choisissons deux types d'applica­ cher encore» (9). • mance, la durabilité, les périphéri­ tion : la fenêtre et la cloison inté­ (5) Li vre de Job. ques. rieure. (6) Paolo Veni ni. (7) Proverbe japonais. •La performance souvent multi-as- 1. La fenêtre (8) Paul Valéry. 22 pect doit s'identifier, se caractériser, Comment pourrait se présenter la (9) Saint Augustin.

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LA LAINE DE VERRE ET L'INDUSTRIE DE L'ISOLATION

Michèle RAIN

' ISOLATION est une indus­ la machine à vapeur de Jam es Watt. La fibre est deux fois plus légère trie jeune mais le concept Pour éviter de se brûler sur les tuyau­ mais elle comporte encore un fort L est ancien. Soucieux de se teries portées au rouge, on utilisait à pourcentage d'infibrés. Aussi, dès protéger du froid, de la chaleur et du l'époque des fibres naturelles mé­ le début des années 40, Isover Saint­ bruit, l'homme a longtemps trouvé langées à de l'argile, bientôt sup­ Gobain développe ce procédé Ra­ des réponses dans la masse des ma­ plantées par l'apparition de douelles ger, en combinant étirage par fluide tériaux : de la grotte préhistorique au en magnésie puis par l'apparition de et étirage par centrifugation. château fort du Moyen-Age, l'isola­ produits comme le silicate de cal­ tion est d'abord affaire de densité. cium, le liège ou l'amiante. 2. Le procédé SuperTEL C'est dans une période relativement C'est pour trouver un produit de récente, avec l'apparition de labri­ remplacement à ces produits impor­ Le nouveau procédé, appelé Super­ que creuse, précurseur de la struc­ tés que des industriels allemands TEL démarre en 1957 à Rantigny . . ture alvéolaire, que la construction a lancèrent, pendant la guerre de 14- La multiplicité des filets primaires y mise en œuvre des parois allégées. 18, un programme de recherches est obtenue par centrifugation au Au terme de cette évolution, l'isola­ portant sur la laine de roche et la travers des milliers de trous d'une tion est devenue une fonction spéci­ laine de verre. assiette de fibrage. La totalité de la fique et ne fait plus partie intégrante Entre les deux guerres, se dévelop­ masse de verre est ainsi transformée du matériau de construction. Les pèrent de nombreux procédés de en fibres, sans aucune particule infi­ isolants aujourd'hui ont pour seul fabrication. En 1923, deux verriers brée, avec des débits très impor- objet d'isoler, par opposition aux américains, Owens et Corning, s' as­ - tants : de 2 à 26 tonnes par jour et par matériaux constructibles à pouvoir socient pour exploiter le brevet centrifugeur, soit de 700 à 50 000 isolant dont la fonction principale Owens de fabrication de laine de tonnes par an et par ligne de fabrica­ est de porter, comme les bétons cel­ verre, qui recourt à l'étirage par tion. 85 % de la laine de verre dans lulaires. fluide. En 1929, un groupe de ban­ le monde est aujourd'hui fabriquée 1. Les premiers temps quiers fonde à Soissons «La soie de selon le principe rotatif. verre» et achète le procédé Gossler, La licence TEL est exploitée dans le Cependant, quel que fût le formida­ fibrage par étirage mécanique. La monde entier par l'intermédiaire de ble développement del' isolation des Compagnie de Saint-Gobain absorbe Sodefive, filiale de Isover Saint­ bâtiments, c'est pour satisfaire à des la société en 1935 et abandonne le Gobain. Les licenciés sont souvent besoins industriels que sont nés les procédé Gossler pour un procédé eux-mêmes des groupes puissants: premiers produits isolants : l'isola­ rotatif Rager, développé en 1930 à Ahlstrom en Finlande, Pilkington en tion moderne est contemporaine de Bergisch Gladbach en Allemagne. Grande-Bretagne, C.S.R. en Aus- 23

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Le procédé TEL. tralie, Hankuk Glass en Corée, Koc loppé de son côté un autre procédé Branche Isolation de Saint-Gobain en Turquie . . . quelque trente-cinq rotatif. Ses six usines de matériaux compte 17 usines en Europe et 4 aux fours au total, alimentant deux cents isolants représentent une capacité Etat-Unis. Avec environ 400 000 machines de fibrage, bénéficient de de 580 000 tonnes. OCF fabrique tonnes de laine de verre, elle repré­ l'assistance technique du Centre de également, outre les produits iso­ sente l'activité la plus internationale Recherche Industrielle de Rantigny, lants, de la fibre textile, du voile de du Groupe : 16 % des ventes sont qu'ils appartiennent ou non au verre et des résines polyester. Ses réalisées en France, 53 % dans les groupe Isover Saint-Gobain. ventes sont de l'ordre de 3 milliards autres pays de l'Europe et 31 % en 3. Les producteurs de dollars dont les deux tiers pour Amérique, essentiellement aux l'isolation. Etats-Unis. Owens Coming Fiberglass a déve- Exploitant le procédé SuperTEL, la L'Américain Mauville, le plus an­ cien dans la profession de l'isola­ tion, détient pour sa part une capaci­ té de 400 000 tonnes, réparties dans dix usines spécialisées en produits pour le bâtiment, l'automobile ou la fibre fine pour l'aviation. A côté des trois grands, un certain nombre de petits producteurs natio­ naux sont présents sur les marchés. Recourant aux services de petites sociétés d'ingénierie, ils ont installé des capacités limitées, de l'ordre de 5 à 10 000 tonnes. Ces petits produc­ teurs ont choisi le plus souvent de se spécialiser sur un créneau produit/ marché. Ils bénéficient d'une sou­ plesse relative même s'ils ne peu­ 11 vent offrir la même gamme, ni le 24 L'assiette de fibrage TEL. même service.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre tertiaire et administratif. Enfin, l 'iso­ lation se généralise à l'ensemble du parc de logements, constructions neuves et aussi bâtiments anciens. La rénovation est dans l'ensemble moins importante que le neuf, mais significative dans les pays où le marché est arrivé à maturité, Améri­ que du Nord, France, Allemagne et Scandinavie. L'industrie de l'isolation est donc largement tributaire du marché du bâtiment qui absorbe 85 % de ses produits. Aussi, il est primordial de pouvoir interpréter et anticiper les oscillations qui affectent cette acti­ vité. Dans le bâtiment neuf, l'isola­ tion rentre progressivement dans les Maquette de l'usine de Bradford en Australie. usages de la construction et peut s'appuyer sur un important appareil 4. Les produits concurrents réduire la consommation d'énergie. statistique. Dans la rénovation de La petite histoire, rejoignant la l'habitat ancien, les données, lors­ La laine de verre n'est pas, en'dépit grande, veut qu'après le sabordage qu'elles existent, sont plus difficiles de ses qualités, le seul isolant pré­ de la flotte en 1942 à Toulon, les à interpréter : le développement du sent sur le marché : la laine de roche nappes de laine de verre qui isolaient marché est largement fonction de la pourvoit un quart du marché en les chaudières furent récupérées et sensibilité des autorités et du public Europe de l'Ouest et détient une utilisées sur le marché des équipe­ au contexte énergétique. position dominante en Europe de ments industriels. l'Est. Au deuxième stade, la demande La demande du marché est fonction Largement engagé dans la laine de émane toujours des industriels mais du segment d'utilisation du produit verre, Isover Saint-Gobain est aussi elle porte sur les produits destinés à mais aussi de l'environnement éco­ fabricant de laine de roche en France, l'équipement des foyers. On isole nomique, technique, normatif. Dans en Suède, en Allemagne, en Italie et les portes des réfrigérateurs, les fours, les pays du Sud et en Extrême-Orient, en Espagne, occupant la seconde les ballons d'eau chaude ... l'aspect extérieur du produit est une place en Europe derrière le groupe La troisième étape porte sur l'isola­ donnée importante. Les producteurs danois Rockwool. tion du bâtiment non résidentiel, font porter leurs efforts sur ce point La part de marché des mousses, polyuréthane, polystyrène, phénoli­ ques, voire urée-formol, est très variable selon les pays, mais signifi­ cative en France et en Allemagne, par exemple. Les groupes qui ont la maîtrise des grands intermédiaires chimiques disposent de moyens de recherches importants. Ils s'em­ ploient à faire évoluer leurs produits et à trouver des substituts aux agents de fabrication comme les CFC, mis en cause dans la destruction de la couche d'ozone. 5. Les marchés de l'isolation

Il n'y a pas, même en Europe, de marché unique de l'isolation, il y a des marchés diversifiés, qui se ca­ ractérisent d'abord par leur stade de développement. Les industriels ont été les premiers à se préoccuper d'isolation en vue de Ligne de production à Orange. 25

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Les industries du verre divers et indépendants, la demande d'isolation est globalement stable dans la plupart des pays occiden­ taux, à des niveaux de consomma­ tion variables selon les climats et les habitudes de construction. En Europe del 'Est, en Amérique du Sud et en Extrême-Orient, le marché devrait se développer, l'isolation pénétrant peu à peu le logement avec l'accroissement des niveaux de vie et la prise de conscience des pou­ voirs publics. Dans les pays riches, où la motivation énergétique a perdu de son acuité avec la baisse du prix du pétrole, le concept d'isolation­ économie cède la place à celui d' iso­ lation-confort. Confort thermique d'abord : en hi­ Isolation technique. ver, l'isolation supprime l'effet de paroi froide, et réduit par là-même les risques de dégradation des murs. En été, elle maintient la maison plus fraîche et est indispensable au bon fonctionnement de la climatisation. Confort acoustique ensuite : la laine de verre, grâce à sa structure élasti­ que, absorbe le bruit et est suscepti­ ble de nombreuses applications, à commencer par les plafonds. Enfin la compétence acquise dans le domaine du fibrage a poussé les industriels à prospecter d'autres marchés pour l'appliquer à de nou­ velles niches. Mis au point pour supprimer le coûteux travail de sel­ lerie, les pavillons automobiles en laine de verre gagnent progressive­ ment du terrain. La culture hors sol sur des blocs de laine minérale Panneaux estampés pour l'électroménager. imbibée d'une solution nutritive a tout en recherchant des produits à ans, des études systèmatiques sont recontré un grand succès auprès des plus forte valeur ajoutée. En Alle­ menées dans des laboratoires de re­ serristes néerlandais, maraîchers ou magne, en Scandinavie où l'isola­ cherche médicale, sans avoir appor­ horticulteurs. Elle continue à se tion est une seconde nature, la per­ té, à ce jour, la preuve d'un danger. développer en Europe et certains formance mesurable est prédomi­ Les programmes de recherches se producteurs introduisent ce système nante. De plus l'isolation est regar­ poursuivent et les organisations aux Etats-Unis. dée comme un moyen de sauvegar­ professionnelles se sont données La fibre de verre pourrait aussi trou­ der l'environnement: améliorer l 'ef­ pour objectif d'informer en toute ver d'autres débouchés dans les ficacité du chauffage, c'est réduire sérénité les consommateurs et les nodules drainants pour revêtements la consommation d'énergie donc autorités. L'attention portée à ces routiers, la filtration, l'élimination diminuer les rejets d'agents polluants problèmes est légitime. Elle doit des pollutions aquatiques. et de poussières. reposer sur des travaux menés avec Les industriels de l'isolation doi­ Une inquiétudes 'est manifestée dans rigueur et persévérance. vent faire preuve d'imagination pour la période récente sur les effets des développer les applications d'un fibres de verre et de roche sur la 6. Et demain ? matériau dorénavant adopté par les santé, notamment au regard des ris­ entreprises comme par les particu­ ques de cancer. Depuis plus de quinze Issue d'une pluralité de secteurs liers. • 26

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VETROTEX: LA FIBRE DE VERRE DE RENFORCEMENT

Pierre TRAC O L Directeur de la Bra nche Fibres de Renfo rcem ent de Sa int-Gobain

' est sous l'enseigne Ve­ Tout d'abord, c'est un matériau Très résistante à la traction, elle est trotex que la Compagnie jeune. l'armature idéale des matériaux plas­ C de Saint-Gobain regrou­ C'est, en fait, le fil électrique qui va tiques, dans lesquels elle s'incor­ pe l'essentiel de son activité de fi­ entraîner, dès 1930, la fibre de verre pore pour constituer des plastiques bres de verre de renforcement. dans l'ère industrielle, avec une pre­ armés, désignés de plus en plus Avant d'aller plus loin, il faut en dire mière application technique : l'iso­ souvent sous le nom général de un peu plus sur ce métier verrier et lation des conducteurs électriques matériaux composites. sur son produit. soumis à de hautes températures. On Ses multiples fonctions et la facilité Qu'est-ce que la fibre de verre de s'éloignera alors très vite des prati­ de sa mise en œuvre expliquent tous renforcement? Où la trouve-t-on? ques artisanales de production exer­ ses succès dans la recherche de per­ Eh bien, elle est, par exemple, indis­ cées jusqu'alors. Le procédé d'éla­ formances supérieures, en vitesse et sociable des exploits des sauteurs à boration des fibres de verre devient en aérodynamisme. Et cela dans les la perche. Les pêcheurs à la ligne lui l'affaire des industriels. meilleures conditions de compétiti­ doivent des prises inoubliables. Elle Portée au départ par le développe­ vité, car les techniques de produc­ se cache dans les skis, dans les ra­ ment del' électricité, la fibre de verre tion permettent de fabriquer d'un quettes de tennis, dans le mobilier découvre sa principale vocation à la seul tenant des pièces complexes, d'un bureau design. naissance des premières matières réduisant ainsi les opérations d'as­ Mais elle a encore bien d'autres ta­ plastiques, des résines phénoliques semblage. lents. C'est elle qui sert de support tirées du charbon, puis du polyester. Comme tous les matériaux de pointe, aux circuits imprimés, qui carrosse La Seconde Guerre mondiale accé­ è 'est dans l'aéronautique, le sport et les voitures, qui promène les voya­ lèrera le rythme des recherches : l'automobile de compétition que les geurs en Concorde, en TGV, en ba­ pour remplacer les métaux, réquisi­ matériaux armés de fibres de verre teau ou en hélicoptère. tionnés pour les industries d'arme­ ont fait leur première apparition à la Compétitive sur tous les fronts, la ment, il faut trouver un matériau suite d'essais sévères. Les grandes fibre de verre est là à chaque fois résistant. Au lendemain du conflit, séries n'ont été atteintes qu'après qu 'il est question de performances. les Etats-Unis et l'Europe se lancent des études complètes permettant de Elle enregistre de nombreux succès. dans une nouvelle bataille : celle de tirer le meilleur parti des propriétés Alors, essayons de dérouler le fil de l'industrialisation. particulières pouvant assurer plu­ ce matériau de haute technologie, Aujourd'hui, pratiquement invisible, sieurs fonctions. On a pu alors pas­ qui incite à l'innovation et qui nous la fibre de verre est pourtant pré­ ser de la conception de prototypes au réserve encore d'autres progrès. sente partout. stade industriel, les coûts ayant bais- 27

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/J UILLET 1990 Les industries du verre

sé et l'effet d'expérience joué (e xem­ Marchés 1988 ple : le hayon arrière de la citroën Secteurs d'application Etats-Unis Europe Japon BX). (%) * Sous ses diverses formes, la fibre de verre est devenue le meilleur renfort - Electricité / Electronique 9 23 - des composites. Ces derniers sont - Transports 26 22 4 des produits constitués par de la ré­ - Bâtiment/ Travaux publics 19 17 49 - Matériels industriels/agricoles 18 17 27 sine synthétique et des fibres de - Sports et loisirs (dont marine) 17 7 10 verre. - Biens de consommation 6 6 7 Sans pénétrer dans le laboratoire très -Divers 5 8 3 complexe des chimistes, on peut y * nota : valeurs indicatives, les segmentations n'étant pas rigoureusement les mêmes sur les trois jeterun coup d' œil et distinguer deux marchés. grandes «familles» de matières plas­ Marché des composites. tiques : • Les «thermoplastiques» sont des tions, citons quelques exemples : plastiques qui ramollissent à la cha­ Rappelons que les professionnels de leur et durcissent au froid. Ils repré­ l'électricité cherchaient un isolant sentent environ un cinquième de la d'aussi faible épaisseur que possi­ production globale des composites. ble, qui ne vieillisse pas sous l'effet Caractéristique commune : ils résis­ de la chaleur et qui puisse résister à tent bien aux chocs, se mettent faci­ des températures de 180°C ainsi lement et rapidement en forme. Les qu'à des surcharges de puissance plus utilisés sont les polyamides, le momentanées (isolant classe 4) ... polypropylène et les polycarbona­ Cet isolant, ils le trouvèrent avec la tes. Ils sont renforcés de 10 à 40 % fibre de verre, pour enrober fils et Le TGV. de fibre de verre. câbles, servir de support et armer TGV s'est choisi ce «nez» en com­ • Les «thermodurcissables» sont des des tubes en plastique. posite fibres de verre. Le matériau a plastiques plus fragiles et plus soli­ Aujourd'hui, c'est la rencontre avec été adopté pour sa légèreté, bien en­ des à la fois, qui durcissent de ma­ l'électronique : support des circuits tendu, mais aussi pour la liberté qu'il nière irréversible. Ils représentent imprimés produits par millions de offrait au concepteur. environ les 3/4 de la production ac­ mètres carrés ou composante d'une Car cette fo rme, longue, étroite, pro- tuelle des composites. Ils ont abso- 1ument besoin d'être renforcés de fi­ bres de verre pour acquérirune bonne résistance. Les plus utilisés sont les résines polyesters et les époxydes. De très nombreux procédés de mise en œuvre existent et se développent aujourd'hui. · Ils permettent de ré­ pondre à toute la gamme des besoins des utilisateurs : depuis la réalisa­ tion de prototypes ou de petites sé­ ries, avec des équipements souples et légers jusqu'aux procédés les plus industriels permettant la production de plusieurs milliers de pièces par jour, à des cadences élevées, tout en assurant une qualité suivie : on ren­ tre alors dans le domaine des équipe­ ments lourds, pouvant être conduits par ordinateur, et fortement roboti­ Circuit imprimé à base de tissu de verre. sés. C'est dire que la variété des possibi­ platine d'ordinateur, elle s'est par­ fonde, n'aurait pas pu être obtenue lités permet aux composites renfor­ faitement adaptée aux besoins très par les procédés d'emboutissage tra­ cés de fibres de verre de servir des pointus de l'électronique et de l'in­ ditionnels à la tôle. Problèmes tech­ usages finals très bien répartis dans formatique. niques et outillage onéreux ont pu l'ensemble de l'activité économi­ Paris-Nantes en 2 h, Paris-Lyon à être évités grâce à ce composite fi­ que. 270 km/h ... C'est pour améliorer bres de verre et au moulage, beau­ 28 Pour illustrer la variété des utilisa- encore son aérodynamisme que le coup plus souple.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre Mais l'emploi de la fibre de verre ne en forme de cœur ? Même pour de se limite pas à ce «nez». En effet, petites et moyennes séries, la sim­ visible ou invisible, la fibre de verre . plicité du moulage a rendu ces nou­ est présente partout, sous forme de veaux articles relativement aborda­ pièces variées. Citons les principa­ bles. les: • carénage avant et pavillon des ca­ bines de conduite, • toit et sous-plafond de la motrice, • carénage de toiture intermédiaire et carénage de toiture extrême avant (c'est ainsi que la SNCF désigne les capotages de protection du panto­ graphe et du troisième phare), • encadrements de baies, moulés en grande série par compression à chaud, • tablettes de sièges. D 'autres pièces sont moins connues ou moins visibles : volets de portes d'accès, habillages des toilettes, Eléments de tuyauterie Wavin Repox. supports et capotages d'équipements électriques et d'appareillages divers. Au cœur des chapes bitumineuses, Dans le bâtiment, une règle: la ga­ la fibre de verre pénètre les maté­ rantie décennale. Cette assurance de riaux de gros œuvre, arme le plâtre pérennité que doivent permettre tous pour la construction de cloisons et les produits destinés à ce marché ne Cabine de douche. de sous-plafonds, renforce le ciment gêne plus la fibre de verre. Durer dix contre les attaques du temps et la ans ? Pas de problème ... En plus grand, il en va de même pour pollution. les piscines, moins chères à cons­ La fibre de verre est en train de s'im­ truire et plus simples à poser que les poser dans la fabrication en grande équipements traditionnels. L 'utili­ série d'importantes pièces destinées sateur en profite doublement, à à l'automobile. Remplaçant les ma­ l'achat puis à l'usage. Car le carac­ tériaux traditionnels, notamment les tère isolant de la fibre de verre va lui métaux, la fibre de verre va offrir permettre de profiter plus longtemps aux designers une grande liberté de de la bonne température de l'eau, ... création. Peu à peu les constructeurs sans rallonge des factures de chauf­ automobiles s'y sont intéressés pour fage. des véhicules de petite puis moyenne Crédit Agricole de Valence. De loin, on dirait une toiture rusti­ série, et enfin grande série. Car, grâce que en tuiles de terre cuite ou en à des matériaux de base adaptés et à Sa toute première application en tant ardoise. De près, on s'y méprend, des procédés de moulage de plus en qu'isolant électrique l'entraîne, bien mais il s'agit de polyester armé de plus performants, ils parviennent à sûr, le long des chemins de câbles et fibres de verre et teinté dans lamasse diminuer de façon sensible les coûts. à tous les stades de l'installation au coloris voulu. Les amateurs de Ils apprécient la résistance mécani­ électrique dans la maison. vieilles pierres y trouvent leur comp­ que de la fibre de verre, son bon Ininflammable et résistante, elle en­ te : les charpentes de bois vétustes comportement aux chocs et sa tenue tre vite dans la construction même, supportent parfois mal une toiture irréprochable à la corrosion. Ce dé­ avec des panneaux translucides, plats rénovée traditionnelle, alors qu'el­ veloppement vers la grande série est ou ondulés qui viennent recouvrir les exigent une protection étanche l'aboutissement de 20 années d'ef­ une véranda, ou cloisonner un bâti• contre la pluie et une bonne résis­ fort et de persévérance, que l'on ment, tout en y laissant entrer la tance aux éventuelles charges de peut diviser en trois périodes : lumière. neige .. . Poussons la porte de la salle de bains : Du toit au sous-sol, les composites La première phase, de 1972à1980, la couleur y est partout présente, offrent toute sécurité dans le do­ a été marquée par la première appli­ ainsi que la fantaisie. De fait, la faci­ maine des canalisations ou des gaî• cation des matériaux composites en lité de moulage et les coloris des nes de ventilation, dans la tuyauterie grande série : les boucliers de la composites ont inspiré les fabricants du chauffage urbain et les réseaux Renault 5, renforcés de fibres de . de sanitaires. Baignoires ou lavabos d'assainissement. verre. Elle devait être le début d'une 29

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Les industries du verre longue série chez Renault, avec l'ex­ • Un troisième fait marquant de cette la Peugeot 605, pavillon et intérieur tension aux véhiculesR15, Rl 7, Rl4, période a été la sortie en 1984 de la de voiture, sous forme de mousse Fuego, puis R18, etmettaiten valeur Renault Espace fabriquée par Ma­ PU renforcée verre . . . Aux Etats­ plusieurs caractéristiques importan­ tra. Ce véhicule est intéressant à Unis, elle est actuellement utilisée tes de ces matériaux : légèreté, résis­ deux titres : dans le «Mini V an» de General tance aux petits chocs, apport dans - d'abord par sa carrosserie entière­ Motors, produit à près de 1000 véhi­ le style, anticorrosion, rigidité. ment en matériaux composites, cules/jour. Renault ouvrait ainsi la voie de la - ensuite par la réalisation de pièces Grâce à la technique du moulage, pénétration des matériaux de syn­ de grandes dimensions comme les elle a permis aux constructeurs d' ob­ thèse dans cette fonction du véhi­ panneaux latéraux, le pavillon et la tenir des pièces complexes d'un seul cule. porte arrière. tenant et d'en réduire ainsi le nom­ bre. Simplification du montage, La deuxième phase, de 1980à 1987, gains en investissements, gain de a été caractérisée par plusieurs déve­ temps pour l'industriel : l'automo­ loppements marquants : biliste reste le grand gagnant. Car •Tout d'abord, la poursuite de l'ex­ cette diminution des assemblages tension del 'utilisation de la fibre de rend les véhicules moins bruyants et verre dans la fonction protection plus faciles à entretenir. avec, notamment les boucliers et les Dans les années à venir, ce sont les protections latérales des Renault 25, pièces très fortement sollicitées, Super 5, et Express, et les pare­ comme les bielles et les ressorts, chocs des Peugeot 205, avec, pour Renault Espace. voire les roues, que l'on traitera en ces dernières, des séries jusqu'à plus fibre de verre. Elle nous réserve de 2500 voitures/jour. • Plus récemment, PSA ouvrait une encore bien des surprises et, en plus, • Puis la commercialisation en 1982, autre voie d'applications des maté­ des gains de poids de l'ordre de 30 à de la Citroën BX. Produite à plus de riaux composites avec la mise au 60%. 1000 unités/jour, cette voiture a point, en 1987, de la façade avant de constitué une étape très importante, la Peugeot 405. avec l'utilisation de plus de 20 kg de matériaux composites par voiture. La troisième phase concerne les Pour la première fois, les composi­ évolutions à court terme (5 ans) et tes étaient utilisés en grande série moyen terme (8-10 ans), dans la carrosserie de manière significative : carrosserie (volet AX) et les équipe­ capot moteur, custodes, latéraux de ments, les pièces sous capot, les pavillon. Ces développements ont pièces d'habitacle et enfin les pièces eu des conséquences importantes : de structure (ressorts à lames d'uti­ • ils ont montré que les matériaux litaires chez Renault, arbres de trans­ composites pouvaient satisfaire tech­ mission de l'Espace 4 x 4, organes Fiat Tipo. niquement à la fonction carrosserie, d'embrayage ou de freinage). • ils ont aussi permis à notre profes­ Depuis qu'elle s'est mise au service Comme les pièces mécaniques de sion de mesurer industriellement les del' automobile, la fibre de verre n'a structures, les éléments composites progrès qui restaient à accomplir jamais déçu. De ce fait, elle est pré­ fibre de verre disposent d'un dernier pour rendre ces matériaux compéti­ sente aujourd'hui dans tous les véhi­ atout : ils ne rouillent pas ... Résis­ tifs en grande série, et d'initier ainsi cules : volet arrière de nombreuses tant à la corrosion, c'est sans danger des travaux à tous niveaux : matiè­ voitures : Citroën BX et AX, Fiat que le composite affronte des condi­ res, machines, moules, automatis­ Tipo et Uno Turbo, façade avant de tions météorologiques difficiles, mes. Parallèlement et toujours sur la la Citroën XM, de la WV Passat, de l'attaque de la pollution atmosphéri­ Citroën BX, l'industrialisation du que et, en hiver, le pire ennemi de volet arrière ouvrait une ère nou­ l'automobile : le sel employé sur les velle dans l'industrialisation del' in­ routes enneigées. jection des thermodurcissables à Il n'est pas possible, dans le cadre de fibres longues, et montrait la com­ ce rapide tour d'horizon, de s'éten­ pétitivité de cette solution pour les dre sur les applications de tous les pièces complexes à fonctions inté­ grands secteurs. En effet, il faudrait grées. citer encore de multiples utilisations : • Renault, en 1985, réalisait les inté­ des dragueurs de mines aux bateaux rieurs de portières du modèle Ex­ de plaisance, des cuves de stockage press, produit à plus de 700 unités/ du vin aux silos à céréales, en pas­ 30 jour. Face avant Peugeot 405. sant par l'industrie du sucre et du

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre l'étendue de sa gamme de produits et sa capacité de réponse à un pro­ blème spécifique posé par un client. Son objectif principal est de garantir sur le plan international la standardi­ sation del' ensemble de cette gamme avec pour valeurs : qualité, homogé­ néité, régularité. Tout au long de ce développement, Saint-Gobain Fibres de Renforcement a appliqué une même politique de stratégie globale et d'opérations décentralisées. Les six sociétés de la Branche disposent d'une véritable autonomie, elles maintiennent des équipes locales, connaissant parfaitement marchés et développements, parlant la même langue et le même langage que leurs clients. Hélicoptère Dauphin SA 365 de !'Aérospatiale. '·- Sans ce respect des identités natio­ papier, et jusqu'aux usages de poin- de la sélection des matières premiè­ nales, il n'y a pas de relation de tes de l'industrie aéronautique. res à la livraison des produits, les confiance, base de toute activité La fibre de verre, nous le voyons, exigences de la production fixent commerciale. intervient aujourd'hui dans tous les des impératifs : rigueur, fiabilité, Pour faire face à la mondialisation secteurs del' économie. Chaque jour, constance, qualité. Impératifs que des marchés, Saint-Gobain Fibres l'utilisation industrielle des maté- seul le déploiement d'importants de Renforcement va au-delà du riauxcompositess'amplifieetlafibre moyens en organisation, en recher­ développement des implantations. de verre s'impose comme leur prin- che, en contrôle permet de garantir. Il bâtit une organisation et une coo­ cipal renfort. Et, ici, Saint-Gobain Fibres de Ren­ pération internationales à tous les Convaincue de l'avenir de ses pro- forcement dispose d'importants niveaux de l'entreprise. duits, la Branche Fibres de Renfor- atouts. Quelle que soit leur nationalité, cernent de Saint-Gobain a une stra- La communication entre toutes les quelle que soit leur responsabilité, tégie de développement. Elle est unités de fabrication a, de très loin, quelle que soit leur spécialité, les devenue aujourd'hui le premier dépassé le stade des transferts tech­ hommes et les femmes de Saint­ producteur européen et le second au nologiques. La flexibilité atteinte par Gobain Fibres de Renforcement niveau mondial avec 6 sociétés ces unités en fait un ensemble capa­ travaillent ensemble. Toutes les opérationnelles en France, R.F.A., ble de réagir rapidement et de don­ expériences, toutes les compéten­ Italie (2), Espagne, Etats-Unis, ainsi ner à toute demande une réponse ces, toutes les cultures, tous les dy­ qu'une participation importante en adaptée. namismes sont partagés. Argentine; 1 société de transforma- Car, aussi exigeants soient-ils, les Il ne s'agit plus d'additionner, mais tion (tissage); 2 nouvelles implanta- procédés ne sont rien en tant que de multiplier les forces. tions en cours au Brésil et en Corée tels. Dans ce métier totalement ouvert à auxquelles s'ajoutent diverses ex- Leur amélioration est au service des la concurrence internationale, la tensions de capacités. produits et des clients. qualité des actes de recherche et de En quelques millièmes de seconde, La fibre de verre n'est pas, en effet, développement est tout à fait fonda­ le verre devient fil. Le cœur du métier un produit unique. Des traitements mentale. de la fibre de verre est là. de surface spécifiques, et de multi­ Ceci a conduit la Branche Fibres de Pour atteindre la maîtrise de cette ples transformations, permettent Renforcement à la création, au sein transformation, il faut dominer un d'élaborer de nombreux types de de Vetrotex International, d'un éventail technologique large : en produits adaptés aux différentes important Centre, inauguré à Cham­ amont, un verre particulièrement applications finales. Ainsi, quatre béry en 1989, qui est au service de difficile à élaborer; avec l'étirage et grandes familles de produits répon­ toutes les divisions et de leurs clients. le fibrage, la filature textile d'un dent à des besoins précis : les fils Ce Centre, qui regroupe 250 person­ matériau très sensible ; la chimie textiles, les rovings, les fils coupés nes, essentiellement des «cols pour les ensimages, indispensables et les mats. blancs», dispose naturellement des traitements de surface du fil ; en Dans ce contexte commun à tous les moyens les plus modernes et les plus aval, une connaisssance approfon- fabricants de fibres de verre, Saint­ puissants de recherche sur les procé­ die des matériaux composites. Gobain Fibres de Renforcement se dés de fabrication et l'élaboration de Dans toutes les étapes du procédé, démarque sur deux points essentiels: nouveaux produits en fibres de verre 31

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Les industries du verre donner une assistance technique à la clientèle, développer de nouveaux composites fibres de verre. Dans ce domaine également, le relai sur le terrain est assuré par les Centres d 'Applications Nationaux, très adap­ tés pour la communication et la réponse aux besoins spécifiques de chaque marché. C'est ainsi, par l'effort commun sur la technologie et par la décentralisa­ tion de ses actions, que la Branche Fibres de Renforcement peut, en partenaire des industries transfor­ matrices et utilisatrices, développer son activité au niveau mondial, face à des concurrents puissants, eux aussi animés d'une volonté d'extension. Bénéteau: l'Océanis. Le support et l'étendue internatio­ nale du Groupe Saint-Gobain lui ap­ de renforcement.11 travaille en étroite vice du développement de la Bran­ portent un atout indispensable dans collaboration avec les laboratoires che et de ses clients. Il est possible ce métier où la lutte pour la compé­ centraux du Groupe Saint-Gobain d'y simuler en vraie grandeur les titivité, au service des clients, est un d'une part, mais aussi en synergie conditions de fabrication des com­ défi permanent. • avec les équipes de développement posites telles que les verront les de chacune des divisions nationales. clients de fibres de verre. Les mis­ Cet article fa it des emprunts à l'ouvrage Mais de plus, à côté de ce centre de sions de ce Centre se développent «la fibre de verre et les composites» édité, recherche, le centre d'applications dans trois directions : tester les pro­ avec la coll aboration de Vetrotex, par la des produits est directement au ser- duits et contribuer à leur évolution, Nou velle Librairie.

32 Yetrotex International.

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LES NOUVELLES APPLICATIONS VERRIÈRES

Alain ARNAUD (59) Directeur industriel et de la R & D de Saint-Gobain Vitrage International

u'1Ls soient destinés au bâti• de l'image ainsi que l'angle sous de silice, sodium, calcium, alumi­ ment ou à l'automobile, les lequel l'écran reste lisible. nium et magnésium. Ils sont beau­ Qvitrages se sont enrichis de Les matériaux nécessaires à la réali­ coup plus minces que les verres pour fonctions nouvelles: verres filtrants, sation de ces afficheurs sont essen­ vitrage, qui ne descendent guère en­ couches antisolaires, décoratives. tiellement les verres avec leur cou­ dessous de 2 mm. Ils doivent égale­ Ces évolutions, déjà répandues ou che conductrice transparente, la ment respecter une exigence de pla­ en voie de commercialisation, sont solution de cristaux liquides et un néité beaucoup plus forte, typique­ loin de représenter une évolution film polariseur. Ils font l'objet de ment 0,4 microns sur 20 mm. C'est, ultime du verre plat. Les attentes des spécifications très précises. au départ, l'exigence d'épaisseur qui consommateurs vont continuer à Les verres utilisés pour cet usage ont s'est révélée la plus contraignante, mettre à rude épreuve les talents des une composition assez traditionnelle et les procédés de formage utilisés techniciens verriers. Les verres pour l'électronique Rési ne de scellement Tout le monde utilise aujourd'hui des montres ou des calculettes munies d'écrans d'affichage à cris­ taux liquides. ~ Ces écrans sont constitués de deux ---....__ Polariseur verres minces, de 0,5 à 0,7 mm ~~ d'épaisseur recouverts d'une cou­ ------~' ~ che conductrice transparente sur "--. : ~ ~ .. laquelle sont gravés les éléments des -~~ caractères à afficher. Espaceur Entre les deux verres, maintenus rigoureusement parallèles à une distance voisine de 7 microns, on vient déposer une solution conte­ c::; nant les cristaux liquides. Lorsqu 'urie C) tension est appliquée entre deux C) éléments conducteurs, les cristaux c::::> liquides ont tendance à s'orienter parallèlement à la direction du champ Verre Verre électrique, créant ainsi une polarisa­ tion de la lumière, qui fait apparaître en sombre les plages correspondan­ Couche conductrice Couche conductrice tes. De nombreux perfectionnements Cristaux liquides ont permis, depuis l'apparition de ces écrans, d'améliorer le contraste Coupe d'un écran à cristaux liquides. 33

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre ont été les vieux procédés du verre voisins. La surface plus 'grande des Les temps de commutation doivent étiré avec leur étirage vertical. Dans éléments oblige à un contrôle de être abaissés, et surtout, il devient ces procédés, la convection thermi­ qualité de plus en plus rigoureux nécessaire de maintenir strictement que qui prend naissance autour de .la pour éliminer tous les défauts ponc­ chaque point de l'écran au niveau feuille à haute température, conduit tuels avant la fabrication de l'écran défini entre deux balayages. Il est à un refroidissement brutal qui rend proprement dit. nécessaire, pour cela, d'implanter difficile le contrôle de la planéité. Ces applications produisent des sur la face arrière, au croisement de C'est cependant ce type de procédés images statiques ou quasi-statiques. chaque ligne et de chaque colonne, qui a permis d'alimenter le marché A côté des cristaux liquides, d'au­ un transistor de commande del' élec­ pendant toute la phase de croissance . tres techniques sont utilisées comme trode correspondant à chaque point. des premières applications, essen­ celle des écrans à plasma ou des Le verre alors n'est plus seulement tiellement en Asie du Sud-Est où écrans plats fluorescents. un substrat plan destiné à contenir sont produits 99 % des montres et Mais à partir de 1985, les fabricants un film ultra-mince de cristaux li­ des calculettes à afficheurs à cris­ japonais d'appareillages électroni­ quides, il devient un substrat pour taux liquides. ques défrichent le marché de la télé­ l'électronique. Les contraintes qui Ces feuilles de verre doivent ensuite vision individuelle portable. Ils' agit en découlent sont considérables. être revêtues de dèux couches. au départ d'appareils convention­ • Le silicium étant extrêmement sen­ La première est destinée à arrêter la nels miniaturisés, munis d'écrans à sible à la pollution par le sodium, et migration éventuelle du sodium du tube cathodique. Le faible encom­ les dépôts sous-vide étant effectués verre dans la solution des cristaux brement des écrans plats et leur ten­ à température élevée, les couches liquides. Plusieurs technologies de sion d'alimentation modérée les ren­ barrières utilisées dans les écrans dépôts ont été développées. En par­ dent très attractifs pour cette appli­ plats ne sont plus suffisantes. Il faut ticulier, le procédé SOL-GEL a trou­ cation. changer totalement la matrice ver­ vé là une de ses premieres applica­ Alors que les technologies de base rière en éliminant le sodium. tions commerciales. pour la fabrication du verre et des • Les performances du silicium couches demeurent les mêmes, cette amorphe étant insuffisantes, il faut Le procédé SOL-GEL permet la réa­ utilisation engendre déjà des exi­ introduire une phase de recristallisa­ lisation de produits vitreux sans pas­ gences de qualité très supérieures : tion au laser qui se déroule à haute ser par une phase de fusion. On pré­ • les dimensions augmentent, ce qui température. Pendant cette phase, le pare des molécules organiques in­ rend plus difficile le maintien d'une verre doit conserver son extrême cluant les éléments de la future com­ planéité satisfaisante, planéité. On doit donc utiliser des position vitreuse. Les molécules en solution sont ensuite condensées sous •la nécéssité d'améliorer la qualité verres dont le point de transforma­ forme d'un gel dont on élimine l'eau des images amène à renforcer la tion est très élevée. Tout le proces­ par une cuisson ménagée. Un traite­ tolérance de planéité qui descend à sus d'étirage doit être conduit à plus ment à plus haute température permet 0,15 microns (150 nanomètres), de 100° au-dessus des températures ensuite l'obtention d'un réseau miné­ • la finesse des gravures et le nom­ usuelles. ral amorphe ayant les propriétés d'un bre important de lignes et de colon­ •L'implantation des différents verre. nes d 'amenée de courant obligent à composants des circuits de la face diminuer d'une façon considérable arrière se fait par phases successives La seconde est la couche conduc­ le nombre de défauts admissibles. Il à haute température. Etant donné la trice. Deux matériaux transparents devient nécessaire de mener les tra­ précision géométrique des dépôts, sont utilisés : l'oxyde d'étain dopé vaux de transformation verrière dans la dilatation du verre doit se faire au fluor et l'oxyde d'indium dopé à une ambiance qui se rapproche de sans aucune hystérésis. Il faut que le l'étain. Ils sont généralement dépo­ celle de l'industrie électronique. verre subisse un recuit de longue sés sous-vide par pulvérisation ca­ Cependant, un autre besoin se des­ durée à haute température pour at­ thodique à magnétron. Ce procédé sine pour la technologie des écrans teindre son équilibre thermodyna­ est utilisé à grande échelle pour le plats. Les travaux d'ergonomie mique. dépôt de couches sur le verre. On remontant aux années 70 ont montré • Le coefficient de dilatation du verre doit, pour cette application, éliminer l'intérêt de la télévision à haute doit être voisin de celui du silicium. tout défaut ponctuel dans la couche. définition pour l'amélioration du • Le verre doit résister aux traite­ Les verriers, déjà familiers avec les confort visuel des usagers. Cette ments acides et alcalins qui se succè­ techniques de dépôt de couches évolution comprend à la fois le dent pendant la phase de dépôt. conductrices, proposent souvent le doublement du nombre de lignes et •La planéité et l'absence de défauts produit déjà revêtu. de colonnes des images, mais égale­ doivent être étendues à une surface 2 De nouvelles applications sont ap­ ment l'adoption d'écrans de 1 mètre de 0,5 m • parues, avec des écrans de taille de diagonale. Réalisés avec la tech­ La demande actuelle est surtout supérieure et, souvent, l'utilisation nologie classique, ces écrans sont japonaise. Sharp, Toshiba, Matsus­ de la couleur : les jeux vidéo, les lourds et encombrants; hita, Mitsubishi sont lancés dans la tableaux de bord d'automobiles, les La technologie des écrans plats pa­ course à la dimension ; aujourd'hui, écrans pour les machines de traite­ raît, là aussi, attractive, mais la qualité pour fabriquer des téléviseurs et des ment de texte ou les ordinateurs des images souhaitée nécessite un ordinateurs portables, mais avec 34 portables font appel à des principes saut technologique considérable. l'objectif de la TV Haute Définition

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/J UILLET 1990 - ---

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Contre- électrode Tra'nsistor Drain Electrode de commande Film coloré Commande des lignes ~

11111111111 Bleu

~Vert arrière laque diffusante ~Rouge

Commande des colonnes .... Couche de cristaux liquides Polariseur Verre

Schéma d'un écran couleur T.F.T. de demain. C'est le verrier Coming en verre pour cuire dans un four est zones où règne un ordre cristallin ne qui, le premier a pu mettre à leur dis­ une chose aujourd'hui couramment dépassent pas, semble-t-il, quelques position un substrat plan satisfaisant admise. Que l'on puisse utiliser une atomes ou dizaines d'atomes. Ce­ à l'ensemble du cahier des charges. plaque en verre pour chauffer des pendant, tous les verres ont tendance, Il dispose d'un procédé d'étirage récipients paraît encore à beaucoup dans une certaine plage de tempéra­ bien adapté aux verres à haute tem­ une utopie. Pourtant, depuis deux ture, à former des cristaux : c'est la pérature. Au Japon, la Société Asahi ans, les ventes en France de plaques dévitrification. Elle est en. général adapte, à la fabrication de ces verres, de cuisson en verre marquent une indésirable. le procédé float utilisé pour la fabri­ progression soutenue. Remplaçant Dans les vitrocéramiques, cet effet cation des vitrages. la traditionnelle table à quatre feux, est au contraire soigneusement con­ elles sont propres, esthétiques et trôlé pour obtenir la structure sou­ Il est vrai que les montres et les procurent une vitesse de mise en haitée. Trois facteurs principaux calculettes à affichage à cristaux température très supérieure aux pla­ jouent un rôle : la composition de la liquides ont été produites, en pres­ ques électriques traditionnelles. matrice vitreuse qui va largement que totalité, dans le Sud-Est Asiati­ Le verre utilisé pour ces plaques doit gouverner la nature des cristaux que. De ce fait, l'Europe a peu par­ avoir une excellente résistance formés, la présence d'agents de ticipé à la première génération des mécanique. Il doit surtout avoir une nucléation et la conduite thermique afficheurs. Elle est beaucoup plus tenue exceptionnelle au choc ther­ de la phase de cristalisation. présente dans la deuxième généra­ mique puisque le bord de la zone de Dans la pratique, les verres utilisés, tion d'afficheurs de taille supérieure. cuisson peut être porté à plus de 600 à basè de silice, d'aluminium et de Pour aborder la technologie des degrés, alors que la zone voisine lithium ont des températures de écrans plats de grande dimension, garde une température inférieure à fusion supérieures à 1600°, très l'Europe dispose de deux atouts : 100 degrés. supérieures aux verres classiques et • Deux des plus grands fabricants Le matériau utilisé est une vitrocéra­ à la limite des possibilités actuelles mondiaux de téléviseurs sont Euro­ mique constituée de fins cristaux de des matériaux réfractaires. Le for­ péens. quartz enserrés dans une matrice mage, qui se fait par laminage, re­ • Sa technologie verrière est d'une vitreuse. Son coefficient de dilata­ quiert également des températures très haute qualité, tant dans le do­ tion est voisin de zéro dans toute la très élevées. Le verre doit être re­ maine de la formulation et de l'éla­ plage d 'ulisation. Ce type de maté­ froidi rapidement pour éviter une boration des verres que dans celui riau a été.utilisé pour la réalisation cristallisation non contrôlée. Celle­ du formage. de grands miroirs de téléscopes ou ci est conduite ultérieurement dans Elle doit mobiliser ses ressources pour la fabrication d'outillages d 'usi­ une installation appropriée. pour répondre aux défis technologi­ nage d'ultra-précision. La structure La réalisation de tables de cuisson ques de la télévision à haute défini­ particulière des vitrocéramiques est en verre est un excellent ·exemple tion. obtenue par cristallisation de cer­ d'application de technologies avan­ tains éléments au sein de la matrice cées à la réalisation d'un produit Les verres pour table vitreuse, pendant la phase de refroi­ grand public. Après une longue phase de cuisson dissement. de latence, une frange de plus en Les verres sont des substances plus importante des consommateurs Que l'on puisse utiliser des articles amorphes ou quasi-amorphes. Les a les moyens d'accéder à un produit 35

LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JU ILLET 1990 ------Les industries du verre qui offre d'incontestables avantages vitrage. Les installations modernes permet­ fonctionnels. La croissance du mar­ tent de produire en continu des pla­ • Les couches métalliques ché va permettre d'investir dans des. teaux de 20 mètres carrés. La pro­ Les métaux conducteurs comme l'or technologies de production de plus duction d'une ligne de pulvérisation ou l'argent constituent également en plus performantes et d'accéder à cathodique à magnétron peut dépas­ des miroirs thermiques exception­ 2 la production de masse. L'abaisse­ ser 2 millions de m par an. nels, mais ils ne sont transparents ment des coûts qui en résultera per­ Le développement des miroirs ther­ que sous des épaisseurs très faibles. mettra une généralisation progres­ miques est un bon exemple de l'en­ L'argent, le métal le plus employé, sive du produit. richissement d'un produit de base: est utilisé sous une épaisseur de 7 le verre pour vitrages. La fonction nanomètres seulement. Il est de plus - nouvelle est apportée par des cou­ Les miroirs thermiques déposé entre deux couches d'oxyde ches dont l'épaisseur est inférieure à d'étain de quelques dizaines de la longueur d'onde de la lumière. La La production à grande échelle de nanomètres d'épaisseur.L'empilage quantité de matière mise en œuvre doubles vitrages a permis de dimi­ des épaisseurs et des indices de ré­ est dérisoire. En revanche, le conte­ nuer de façon radicale les échanges fraction permet d'améliorer sélecti­ nu technologique de ces couches est de chaleur pour conduction et con­ vement le passage de la partie visi­ extrêmement élevé. Présentées il y a vection entre la pièce habitée et le ble du rayonnement. trente ans comme curiosités de labo­ milieu extérieur. Cependant, ces En augmentant l'épaisseur de la ratoire, appliquées à l'origine à la vitrages ne contrôlent pas les échan­ couche d'argent, on parvient à réflé­ micro-électronique, elles ont néces­ ges radiatifs : apports solaires ou chir également la partie infrarouge sité depuis l'origine un effort conti­ pertes thermiques par rayonnement. du rayonnement solaire. Ces vitra­ nu de développement des procédés pour parvenir aujourd'hui, avec la Dans un double vitrage, en hiver, ges antisolaires sont très recherchés production de masse, à des coûts qui près de 40 % de l'énergie perdue par les architectes et les buraux d' étu­ provient des pertes parrayonnement. les rendent accessibles au grand des pour les immeubles climatisés et public. Ces pertes sont constituées par des deviennent le meilleur compromis radiations infrarouges autour de 10 Ecrans plats de télévision, dessus de de confort d'été, confort d'hiver. cuisinière et miroirs thermiques sont microns de longueur d'onde corres­ Ces couches viennent de trouver une pondant au rayonnement du corps trois applications du verre plat qui application nouvelle dans les pare­ desservent des marchés totalement noir à 20° C. Les corps conducteurs, brise d'automobiles, où l'on par­ même en très faible épaisseur, ont la différents, mais qui possèdent en vient avec des empilements à cinq commun plusieurs traits : propriété de réfléchir ces radiations. couches à arrêter plus de 60 % de • Une ou plusieurs performances Deux types de couches minces ont l'énergie solaire incidente. été mis au point par les verriers pour spécifiques : pour les écrans, une L'industrialisation de ces produits a planéité et une stabilité thermique réaliser des vitrages barrières aux été rendue possible par le perfec­ exceptionnelle, pour les dessus de infrarouges : les couches semi-con­ tionnement des techniques de dé­ cuisinière, un coefficient de dilata­ ductrices et les couches métalliques. pôts sous-vide. La pulvérisation tion voisin de zéro, pour les miroirs • Les couches semi-conductrices cathodique est aujourd'hui la tech­ thermiques, des caractéristiques L'oxyde d'étain est naturellement nique la plus commune. Elle con­ optiques particulières. transparent. Il est insuffisamment siste à accélérer des ions dans un •L'obtention de cette performance conducteur pour constituer en cou­ vide partiel en direction d'une ca­ par un effort technologique très che mince un miroir thermique. thode (la cible) réalisée dans la important, mais à partir de l'utilisa­ L'incorporation de fluor en fait un matière à déposer. Les ions bombar­ tion de matériaux de base simples et semi-conducteur transparent. dent la cible qui s'évapore à froid. rigoureusement définis. Une couche de moins de 300 nano­ La matière de la cathode se dépose •L'objectif d'un marché grand pu­ sur le verre. On peut pour former les mètres (0,3 Microns) suffit à confé­ blic, largement international, per­ ions utiliser un gaz capable de réagir rer au verre son caractère de barrière mettant la mise en œuvre de techni­ avec le matériau de la cathode. Avec ques de production de masse. thermique. L'intérêt principal de de l'oxygène, on pourra faire des Cet enrichissement des produits de cette technologie vient de la possibi­ couches d'oxyde, avec l'azote, des base par la technologie est une des lité de générer la couche conductri­ couches de nitrure. caractéristiques del' industrie lourde que par pyrolyse d'un composé Le progrès essentiel qui a permis depuis la sortie de la crise des années organo-stannique directement sur le l'extrapolation de cette technologie 70. Il renouvelle profondément les ruban de verre lorsqu'il sort, en à des surfaces importantes, a été métiers. Il tranforme la nature du continu, du bain float. La couche l'utilisation d'un champ électroma­ travail technique poursuivi dans obtenue, aussi dure que le verre lui­ gnétique généré par un magnétron l'entreprise. Il nécessite pour l'en­ même, est quasiment invisible. autour de la cathode. Le champ a treprise de savoir trouver, former et Commercialisé sous le nom d 'EKO, pour effet de donner au plasma qui motiver de jeunes ingénieurs entre­ ce nouveau produit supprime totale­ entoure les cathodes une forme ré­ prenants, créatifs et capables de ment l'effet de paroi froide même gulière qui permet des dépôts très comprendre la logique de fonction­ par les températures les plus rigou­ homogènes sur toute la surface trai­ nement collectif de l'entreprise. reuses et à proximité immédiate du tée. 36 •

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L..____ ------Les industries du verre

LE VERRE DANS L'EMBALLAGE

Claude PICOT Directeur de la Branche Conditionnement de Saint-Gobain

Un bref aperçu historique En Europe, en raison de la Grande organiser pour les regrouper finale­ Crise de 1929 puis de la Seconde ment en 1972 - il y a moins de 20 L'utilisation de récipients en verre Guerre mondiale, c'est seulement à ans ! - en une société, Saint-Gobain pour l'emballage des liquides re­ partir des années 50 que tout a véri­ Emballage. monte - nous l'avons tous appris en tablement basculé et que l'on est visitant les musées - à la plus haute passé, en l'espace d'une génération, La place du verre Antiquité. à une industrie moderne très auto­ dans le marché Pendant des millénaires, toutefois, matisée. de l'emballage la difficulté éprouvée à fondre et à La soudaineté de cette transition façonner le verre le fit réserver à des explique probablement certaines Le chiffre d'affaires mondial des usages nobles, essentiellement à de originalités qui demeurent encore industries d'emballage peut être petits flacons contenant parfums et aujourd'hui en Europe dans cette évalué dans une fourchette de 200 autres essences précieuses. Les li­ industrie, par exemple : milliards à 250 milliards d'U.S. quides alimentaires de consomma­ - la survivance de sociétés familia­ dollars, soit entre 1200et1 500mil­ tion courante, dont le vin, étaient, les dynamiques à côté des grands liards de francs français. eux généralement stockés et trans­ groupes, alors que l'intensité capita­ Pour l'Europe seule, le chiffre géné­ portés dans des amphores ou des listique de notre industrie est en train ralement admis est d'environ 400 à outres, moins coûteuses et plus faci­ de devenir très forte ; 450 milliards de francs pour l'en­ les à réaliser en grandes tailles. - des évolutions de technologie et semble des emballages. Le matériau Ce n'est qu'à partir des XIVe et XVe de productivité qui restent très rapi­ verre représente 12 % de ce total, siècles que se répandirent flacons et des ... parce que commencées très avec des ventes annuelles de l'ordre bouteilles en grand nombre. Mais tard. de 50 milliards de francs en Europe. contrairement au vitrage et à la glace En raison de ce basculement très Sa part est très variable suivant les qui adoptèrent, dès les et tardif dans l'ère industrielle, les usages: xvme :.... le verre est surtout présent dans XIXe siècles des techniques et des grands verriers avaient longtemps l'emballage des liquides, beaucoup laissé de côté le verre d'emballage: structures de grande industrie oligo­ moins dans l'emballage des produits polistique, le «verre creux» restera la Compagnie de Saint-Gobain elle­ solides ou pâteux ou pulvérulents ; jusqu'au début du xxe siècle une même n'a commencé à s'y intéres­ - l'emploi du verre est fréquent là activité très dispersée et très ma­ ser qu'entre les deux guerres, pre­ où des garanties de santé ou de sécu­ nuelle : à la veille de la Première nant progressivement des participa­ rité sont souhaitables, par exemple Guerre mondiale, fours à pots ou à tions dans de petites verreries fami­ en alimentation humaine, en phar­ cellules de cueillage, et soufflage à liales incapables de franchir seules macie et en cosmétique, beaucoup la main demeuraient la règle et les le cap de l'industrialisation. Et ce moins fréquent pour les produits premières machines de formage n'est qu'en 1960, que Saint-Gobain d'entretien, de nettoyage, les phyto­ «semi-automatique» apparaissaient se décidait à intégrer ces petites sanitaires, l'alimentation animale, à peine. verreries indépendantes et à les etc.; 37

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre - le verre est plus présent dans le magne, en Italie, en Espagne, au USA : les progrès techniques ma­ haut de gamme, les produits de Portugal. Hors Europe, Saint-Go­ jeurs comme le procédé «pressé­ marque cherchant un emballage bain est aussi implanté industrielle­ soufflé», l'intégration dès la créa­ valorisant : vins fins, parfums, con­ ment au Brésil. Globalement, sa tion produits dans le «design» et le serves de qualité, etc. En effet, non position est désormais celle de N°2 «marketing mix» ont été leurs initia­ seulement il permet des choix de mondial et de N°1 en Europe. tives et leurs succès. formes, de teintes, de décors très Aujourd'hui, la forte implantation et valorisants, mais aussi le matériau L'avenir du verre les atouts marketing du verre sur des lui-même donne une impression de . dans l'emballage marchés très porteurs - vins fins, luxe. alcools de luxe, haute parfumerie - Le verre d'emballage, nous l'avons Cette impression n'a pas d'ailleurs lui ont redonné vitalité et croissance. vu, n'est entré véritablement dans que des avantages. En effet, non A l'aube des années 90, ses qualités seulement le grand public, mais aussi l'ère industrielle qu'après la Seconde écologiques, et en particulier, son Guerre mondiale. Il y a connu tout beaucoup d'industriels de l'agro­ recyclage complet et économique­ alimentaire ou de la pharmacies' ima­ de suite une féroce concurrence in­ ment rentable, organisé très tôt et ginent que le verre est beaucoup plus termatériaux, face aux boîtes métal, très bien en Europe, lui apportent un aux emballages plastiques, aux coûteux que les autres emballages nouvel atout. composites. Entre 1960 et 1980, quand il n'est utilisé qu'une seule Certes, la compétition inter-maté­ notre industrie, très dispersée et mal fois, ce qui n'est pas vrai : les bou­ riaux va demeurer très forte, notre teilles en verre de bières ou de bois­ préparée à cette bataille «dans la cour des grands» a beaucoup souf­ industrie devra continuer à se re­ sons rafraichissantes de 20 cl, de 25 structurer et à évoluer, mais son ave­ cl ou 33 cl, sont un peu moins coû­ fert, perdant des pans entiers de marché, en particulier au profit des nir peut être envisagé désormais avec teuses que les boîtes métal de même un raisonnable optimisme. taille, et beaucoup moins qu'un matières plastiques. On a même pu Le verre d'emballage, qui était entré emballage de même contenance en croire un moment que le verre allait dans le XX• siècle comme une survi­ PET ou en multi-couches plastique. disparaître en temps que matériau vance anachronique de l'artisanat Comment se répartit, en Europe, cette d'emballage. Mais depuis une di­ du Moyen-Age, est désormais une industrie du verre d'emballage ? zaine d'années environ, progrès Des 50 milliards de francs environ, la part du lion - environ les 3/4 - va à l'industrie agro-alimentaire, avec 2 grands types de contenants : • «les bouteilles», récipients à col étroit contenant des liquides, vins, bières, apéritifs, liqueurs, boissons non alcoolisées ... environ 40 mil­ liards de contenants, • «les pots», récipients à large ou­ verture contenant des produits pâ• teux, solides, pulvérulents, confitu­ res, pots bébés, yaourts, condiments, sauces, légumes, fruits, etc. environ 10 milliards de contenants. En dehors de l'agro-alimentaire, le verre d'emballage est surtout pré­ sent dans la cosmétique et la phar­ macie, sous le nom de «flaconnage» : •en cosmétique, il habille en parti­ culier tous les parfums prestigieux, • en pharmacie, il assure conserva­ tion et sécurité à de nombreux médi­ La CAO des bouteilles, flacons ... caments, des perfusions aux anti­ biotiques en passant par les sirops. techniques et dynamisme marketing industrie moderne, dynamique et Dans cette industrie européenne qui ont permis des changements radi­ sans complexe. C'est pour cela que est encore assez dispersée, mais en caux de prix de revient, d'approche la Compagnie de Saint-Gobain, voie de concertation rapide, Saint­ des marchés, d'image produit. bénéficiant de sa profonde connais­ Gobain a pris dans les dernières Les verriers européens ont incontes­ sance du matériau verre, a décidé années une place de leader, avec une tablement mieux su relever le défi de d'en faire un de ses pôles de déve­ 38 forte présence en France, en Alle- l'emballage moderne que ceux des loppement. •

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FIBRES OPTIQUES

Jean-François CHARIOT (83) CLTO (ALCATEL Câbles) Patrice DESOMBRE (61) Laboratoires de Marcoussis Centre de Recherches de la Compagnie Générale d'Electricité·

ÈS la fin du XVIII• siècle, les dépend, entre autres, de l'applica­ (fig. 2). La variation progressive frères Chappe dans leur télé­ tion visée est de l'ordre de 50 à 200 d'indice courbe les rayons pour les D graphe utilisaient des carac­ µm, et le diamètre externe de la maintenir dans le cœur grâce à la téristiques des systèmes modernes gaine est dans la gamme des 125 à décroissance del 'indice vers l 'exté­ de transmission de l'information, à 600 µm. rieur. L'avantage de cette structure savoir le codage à l'information et la Ce type de fibre présente l'avantage provient du fait que si les rayons ar­ transmission par voie optique. Dès de la simplicité, mais aussi un incon­ rivant avec une incidence élevée ont la conception de ce télégraphe, les vénient dû à sa structure. Les rayons un chemin plus long que les rayons limitations liées à la visibilité et au guidés peuvent avoir une incidence axiaux, ils effectuent une partie du faible débit d'informations étaient variable comprise entre 0 et l'angle parcours dans un milieu d'indice connues. L'idée de «guider» la lu­ limite. La distance physique par­ plus faible et où la vitesse de la mière dans un conduit pour s' affran­ courue par chaque rayon dépend lumière est plus élevée. Un choix chir de ces aléas de propagation est donc de son incidence. Le cœur étant judicieux du profil d'indice permet donc séduisante. Ce n'est qu'un siè­ homogène, tous les rayons ont la d'équilibrer à peu près le temps de cle et demi plus tard, dans les années même vitesse de propagation. Il propagation des différents rayons. 60, que des premières réalisations s'ensuit donc qu'une impulsion lu­ L'effet de déformation des signaux de transmission par fibres optiques mineuse émise au début de fibre ar­ émis est donc beaucoup plus faible ont été rendues possible. rivera distordue en bout de fibre, le que dans le cas des fibres à saut Le principe d'une fibre optique est temps mis dépendant du chemin par­ d'indice. La bande passante de telles extrêmement simple (fig. 1) : on couru. Des impulsions fines et rap­ fibres est del' ordre de quelques cen­ considère un guide cylindrique d'in­ prochées peuvent arriver mélangées taines de mégahertz par kilomètre. dice nl appelé cœur entouré d'un et de ce fait n'être pas reconnaissa­ Une dernière amélioration dans la milieu d'indice n2 légèrement infé­ bles individuellement. La bande voie de l'augmentation de la bande rieur, la gaine. Les lois de la physi­ passante est donc limitée. Il est passante consiste à réduire forte­ que indiquent que les rayons dont d'usage de caractériser cette bande ment le diamètre du cœur (fig. 3). l'angle d'incidence est inférieur à passante par la distance qu'il faut Lorsque celui-ci se rapproche de la l'angle limite subissent une réflexion prévoir entre points d'amplification ; longueur d'onde, un seul mode de totale et sont donc guidés dans le les valeurs usuelles pour ce type de propagation existe. Schématique­ cœur de la fibre. Si les pertes intro­ fibre sont de quelques dizaines de ment on peut dire qu'il n'y a plus duites par le milieu sont suffisam­ mégahertz par kilomètre. qu'un seul rayon qui se propage. ment faibles, la propagation des Une amélioration de ce type de fibre Les bandes passantes théoriques de rayons lumineux pourra se faire sur consiste à ne plus réaliser une transi­ ces fibres, dites unimodales, sont de grandes distances. Ce type de tion abrupte, mais une variation pro­ alors largement supérieures à plu­ fibre est appelé unimodale à saut gressive d'indice : ce sont les fibres sieurs dizaines de gigahertz par kilo­ d'indice. Le diamètre du cœur qui multimodales à gradient d'indice mètre. 39

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre tuent au niveau du % par mm. Avec Coupe transversale de tels verres, on ne pourrait réaliser que des liaisons de moins d'un mètre. Indice diélectrique Propagationde s rayons Les verres d' optique, de qualité net­ tement supérieure, ne permettraient Multimodale à cependant que des liaisons de 1000 Gaine saut d'indice ~ n (r) mètres. Il fallait donc mettre au point ~ des verres spéciaux et surtout des procédés de fabrication permettant de garantir les qualités requises. Multimodale à Le support retenu pour la fabrication gradient d'indice ~ - - +- n (r) de ces fibres est la silice. L'affaiblis­ ~ sement théorique de la silice est in­ diqué fig. 4. Il décroît avec l'aug­ mentation de la longueur d'onde jusqu'à la limite de transparence du unirooda• r . -r .n (r) ------~ matériau vers 1,6 - 1,7 µm. L'amé­ lioration des procédés de fabrication a fait que l'affaiblissement réel a dé­ cru avec le temps (fig. 5 et 6). On a Figures 1 - 2 - 3 pu ainsi constater l'existence de plu­ Atténuation quelques milliers de photons par bit sieurs étapes caractéristiques : tout d'informationreçu. Danslecasd'une d'abord des fibres dont le minimum Il ne suffit pas de réaliser un guide transmission à cadence de plusieurs d'atténuation était de plusieurs dB/ optique pour avoir résolu le pro­ dizaines de mégabit/s, les puissan­ km vers 0,8 µm (soit dans le très blème de la transmission d'informa­ ces minimales sont de l'ordre du di­ proche infrarouge). Puis l'améliora­ tions. Les émetteurs de lumière cou­ zième de microwatt. L'affaiblisse­ tion du procédé de fabrication a per­ ramment utilisés comme la diode ment autorisé (rapport de la puis­ mis d'obtenir des fibres dont le laser à semi-conducteur permettent sance émise à la puissance reçue) est minimum d'atténuation se situe vers 4 0,4 dB/km à la longueur d'onde de d'injecter dans la fibre, une puis­ donc de l'ordre de 10 , ou 40dB *. sance de l' orde du milli watt. A l'au­ Les verres courants, utilisés par 1,3 µm.

tre extrémité de la transmission, les exemple dans la réalisation des vi­ * Atténuation en décibel (dB) = 10 log1 0 il_ récepteurs actuels doivent recevoir tres, ont des atténuations qui se si- (Pl = pui ssan ce ém ise, P2 = puissa nce r e~3e )

3,4 3,2 ...... 3,0 E 2,8 Diffusion Rayleigh ~ '• ...... 2,6 • m 2,4 '• 'O • ...... , 2,2 11 ' 2,0 ' c 1,8 ,, ·~ 0 l,b -,. -... 1,4 -,. ' as . ~ ::s 1,2 c 1,0 ' ...... 'G) 0,8 ... 0,6 ""'" ... - ~

40 Figure 4

LA JAUNE ET LA ROUGE, JU IN/JU ILLET 1990 ------Les industries du verre font augmenter l'indice de la silice), 1000 ou F (qui fait baisser l'indice). Ces dopants sont obtenus par oxydation , , • de chlorures: GeC14 POC13 CF2Cl2 La silice elle-même provient en par­ . tie de l'oxydation de SiC14 E 1 OO ·- La fabrication de la fibre de silice _y_ comprend deux étapes principales : CO-- d'abord là fabrication d'un barreau ~ (/) de verre appelé préforme, puis l'éti­ w rage - oufibrage - de cette dernière f- 1 0 pour obtenir la fibre. a: La préforme est un barreau de silice w d'environ un mètre de long et trois o.. centimètres d'épaisseur, ayant le même profil d'indice que la fibre que l'on veut obtenir. Les procédés de fabrication les plus courants se nomment MCVD, PCVD, OVPO, VAD, OVDC 1l ; ils font tous appel à des réactions en phase vapeur. Celui · 0.1 que l'on utilise en France est le procédé MCVD. 68 70 i2 74 76 78 80 82 84 Le principe du MCVD (fig. 7, 8, 9) ANNEES est de transformer des chlorures en oxydes que l'on vitrifie à l'intérieur Evolution de l'atténuation des fibres d'un tube en silice. On part d'un tube en silice très pure (quartz naturel ou Figure 5 synthétique), de quelques millimè­ tres d'épaisseur et d'environ un mètre 100 .. de long, que l'on fixe sur un tour de verrier - semblable à un tour de mé­ "' I ' I \ I 'I.. \ \ canicien. A l'intérieur du tube, on I \ I I \ \ fait passer un mélange gazeux de - I s ) SiC1 , GeC1 , POCl), et d'oxygène ~ 10 - \ 4 4 ~ très pur, avec des debits soigneuse­ "Cl • 1973 - 0.8 µm J " ment contrôlés. Le mélange gazeux, -s:: / ' • 1976 - 1.3µm dont la température est régulée avec .....0 I \ l ..... • 1981 - 1.55 µm une grande précision, est obtenu par ra 1~ .... bullage de l'oxygène dans les chlo­ ~ \ s:: 1 • 1986 - record rures à l'état liquide. Un chalumeau '<1.1 ,.....,.. ' ~ - ,, I \ "\ "J oxhydrique, permettant d'atteindre 1 '" - < '" ~ \ une température de plus de 2000 °C, l...... ____ -, r--c-- se déplace lentement sous le tube, sur toute la longueur, et le chauffe ,1 localement. Il se produit alors une ~OO 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 oxydation, et une mince couche vi­ longueur d 1onde (nm) treuse se dépose sur la paroi interne du tube. On effectue plusieurs pas­ Figure 6 sages du chalumeau, en modifiant à chaque fois les débits, donc les Aujourd'hui, apparaît la possibilité pureté soit inférieur à une partie par . concentrations de dopants dans la de produire des fibres dont l 'atté- million. silice. On peut ainsi déposer une nuation est très proche de la courbe De telles fibres permettront de réali­ trentaine de couches d'indices diffé­ théorique, et dont le minimum d'at- ser des liaisons de plus de 200 km rents en quelques heures. ténuation est inférieur à 0,2 dB/km entre émetteur et récepteur. Lorsque toutes les couches sont vers 1,55 µm. C'est ainsi que les déposées, on supprime le creux cen- Laboratoires de Marcoussis, Centre Fabrication (1) Nota: de Recherches de la CGE et CLTO MCVD : Modified Chemical Vapor Depo­ (ALCATEL Câbles) ont réalisé des Le verre dont est composée une fibre sition fibres dont l'atténuation minimale optique est un verre de silice très PCVD : Plasma Chemical Vapor Deposi­ tion est de 0,174 dB/km.Pour obtenir de pur. L'indice du verre est modifié en OVPO : Outside Vapor Phase Oxydation telles valeurs il est nécessaire de ré­ dopant la silice par des composés, VAD : Vapor Axial Deposition , OVO : Outside Vapor Deposition 41 aliser des verres dont le taux d'im- comme par exemple Ge02 P Ps (qui LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre seur de silice. Pour cela, la préforme EXTRACTION DE GAZ EMIS PAR LE CHALUMEAU obtenue par MCVD est introduite dans un second tube de silice, dit tube de manchonnage (fig. 10). TUBE DE RESIDUS DU PROCEDE REACTIFS Préforme et tube sont fondus ensem­ Û ble sur un tour semblable à celui c=> ~ c=> utilisé pour le dépôt. On peut ré.ali­ ser cette opération sous vide pour aider le collage du tube sur la pré­ forme. Cette dernière phase est la plus critique pour la résistance à la rupture des fibres. La moindre pous­ sière créera un défaut, et donc un TOUR MCVD point de fragilité, dans la fibre. Les impuretés de surface peuvent être Schéma du procédé MCVD éliminées par chauffage et par une attaque au fréon. De plus, le man­ chonnage est effectué dans une salle Figure 7 dite «blanche», dont la propreté est

o N48 ~------comparable à celle des salles d' opé­ 2 rations dans les hôpitaux. Diverses opérations annexes peu­ D vent être réalisées sur les préfor­ M mes : redressage si elles ne sont pas parfaitement rectilignes, étirage pour diminuer leur diamètre ... Les autres procédés de fabrication reposent sur des principes voisins. Le PCVD, CVD activé par plasma, se distingue du MCVD par la source d'énergie qui n'est plus une flamme mais un plasma. Ce procédé permet de déposer des couches plus fines, et donc de contrôler plus précisément Verrier le profil d'indice. L'OVPO est un dépôt externe sur· un mandrin en céramique ou en silice, que l'on ôte à la fin du dépôt. Le VAD, mis au i----~02 point au Japon, diffère des autres procédés par la direction du dépôt. POCl3 Celui-ci est fait axialement, et la 1 i préforme est tirée vers le haut. : ; D A rfichage 1 ' De nouveaux procédés, utilisant par craaaa exemple les plasmas, sont actuelle­ a a a a a ment étudiés pour augmenter la ca­ Programmateur j 11 1 D : Dob imètre . pacité des préformes, et réduire les '· ' 1 M Mas11que coûts de fabrication. CONTROLE 1 1 CONTROLE La deuxième opération, le fibrage GAZ REACTI~ TEMPERATURE (fig. 11), est la transformation de la · préforme en une fibre d'une cen­ taine de microns de diamètre (125 µm pour les fibres unimoda­ PREFORME POUR FIBRES OPTIQUE Dispositif de réalisation de préformes. PRINCIPE DE FABRICATION les). Pendant le fibrage, la fibre est aussi revêtue d'une couche plasti­ UTILISATION DES GAZ que protectrice pour arriver à une épaisseur en général de 250 µm. La Figure 8 préforme est placée verticalement tral du tube en le chauffant à 2 400°C, cœur est petit par rapport au diamè­ dans un four en haut d'une tour. En jusqu'à ce que celui-ci s'effondre tre de la fibre (fibres unimodales), chauffant le bas de la préforme, on la sur lui-même : on parle de rétreint. on préfère réaliser le dépôt dans un ramollit, et une goutte tombe, amor­ On obtient ainsi la préforme. tube assez mince et enrober la pré­ çant ainsi la formation d'une fibre 42 Mais, pour obtenir des fibres dont le forme obtenue d'une nouvelle épais- qui descend le long de la tour (photo

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GAZ e PAROIS , . 0 . Temperature en paroi (1650 C maxi) A: Chauffage 1: oépot des particules

B: Oxydation 2: Densification - z

C: Transfert 3: couche vitreuse (des particules) ~.cti~ !-: ;: ~. :::: ,::~:n:J D: Evacuation 3 {des suies l ~\v!I Q ~meau

~ OécomP.Osition shématigue du M.C.V.0 ' en ses P.rincipaux mecanismes

Figure 9

MANDRIN PRÉFORME APRÈS PROCÉDÉ MCVD

TIGE DE SOUTIEN SOUDÉE POUR mPÉRATION DE MANCHONNAGE PRÉFORME

LE TUBE MANCHON EST AJUSTÉ AUTOUR DE LA PRÉFORME

FOUR LE TUBE MANCHON EST SOUDÉ ET LA TIGE DE SOUTIEN DROITE EST DESSOUDÉE

SYSTÈME DE MESURE DU DIAMÈTRE PRÉFORME PRÉTE À ~ÉTIRAGE. ÉLIMINATION DE LA TIGE DE SOUTIEN GAUCHE DE LA FIBRE (125 µm)

SYSTEME DE REFROtDISSEMENT A L'HÉLIUM Etapes de !'opération de manchonnage.

Figure 10 CABESTAN AUXILIAIRE 0 10

PREMIER SYST~ME DE AEVtîEMEtff page 44). La fibre est alors refroidie conditions de fibrage, · comme la

à l'hélium. La vitesse de descente de vitesse (quelques centaines de mè­ TRAITEMENT AUX UV la préforme dans le four est régulée tres par minute) ou la tension de la

pour obtenir le bon diamètre de fi­ fibre, conditionnent aussi les quali­ DEUXIÈME REVËTEMENT bre. Puis, deux couches de revête­ tés optiques de la fibre, à cause des ment sont appliquées sur la fibre. Il phénomènes de contraintes résiduel­ s'agit de résines acrylates polyméri­ les ou de diffusion des dopants. La TRAITEMENT AUX UV sées avec des rayonnements ultra­ fibre obtenue a une longueur com­ violet. Le premier revêtement, élas­ prise entre 10 et 50 km. Mais on SYSTÈME DE CONTRÔLE OU DIAMÈTRE ~ tique, sert à absorber les contraintes pense déjà à des préformes permet­ DU REVÊTEMENT (250 µm) pendant la manipulation de la fibre. tant d'obtenir 1 000 km de fibres ... Le second, plus dur, protège la fibre La fibre, généralement découpée en

des impuretés, et permet par exem­ longueurs standard de 2 à 12 km, BOBINE \V,,, f-o--0~ ~ o, CABESTAN ple de colorer la fibre. Au bas de la subit alors une série de contrôles : D'ÉTIRAGE GPANTIN tour, la fibre est enroulée sur une • mécaniques : la fibre doit résister à Tour de fibrage. bobine. une élongation de 0,5 à 2 % selon les Il est évident que du fibrage dépend applications, la géométrie de la fibre. Mais les • géométriques : mesures des dia- Figure 11 43

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Début du tirage d'une fibre. mètres de cœur, de gaine, de revête­ pouvons citer par exemple les appli­ Le calcul indique que des longueurs ment, d'ovalité. cations suivantes : d'onde de 2,5 µm devraient permet­ • optiques : mesures d'atténuation, • militaires : filoguidage de missiles tre d'obtenir des atténuations théori­ de longueur d'onde de coupure, de ou de torpilles ; ques voisines du centième de dB/ diamètre de champ de mode, de • médicales : chirurgie laser et en­ km. dispersion chromatique, de régula­ doscopie; Pour reprendre les chiffres cités rité de transmission. • aéronautiques : transmissions de précédemment, des liaisons de plu­ données, capteurs, liaisons haute sieurs milliers de kilomètres sans Marchés et applications température ; amplificateur intermédiaire devien­ La principale application de la fibre • transfert de puissance des rayons dront possibles. Malheureusement optique est le domaine des Télécom­ du laser; la silice utilisée actuellement n'est munications : téléphonie publique • capteurs divers: température, pres­ pas transparente au-delà de 1, 7 µm ; ou privée, réseaux informatiques, sion, position, vibration, déforma­ il faut trouver de nouveaux maté­ réseaux de télédistribution, réseaux tion, hydrophone, comptage rou­ riaux. Les recherches portent sur des de contrôle, télécommande et signa­ tier, ... utilisant différentes proprié­ fibres à base de verres fluorés. Les lisation, surveillance vidéo, commu­ tés optiques des fibres ; difficultés maje ures consistent d'une nications militaires, .. . • spectroscopie ; part à obtenir des milieux dont le Le marché français est de l'ordre de • déclenchement optique de thyris­ taux d'impureté se situe au niveau 150 000 km de fibres par an; il est tors; de parties par milliard, et d'autre couvert presque en totalité par la •protection anti-intrusion. part à ce que les fibres soient exemp­ production française. On peut le com­ tes de défauts physiques diffusants parer au marché des Etats-Unis qui Evolutions tels que micro-germes, micro-inclu­ connaît actuellement une véritable sions ou micro-cristallisations. explosion : de l'ordre de 3 millions L'une des tendances de ces derniè­ A ce jour, les meilleurs résultats de km/an! res années a été d'augmenter la lon­ obtenus sont nettement moins bons Mais la fibre optique est utilisée gueur d'onde utilisée pour bénéfi­ que ceux que l'on a constatés sur des dans de nombreux autres domaines, cier d'atténuations de plus en plus verres de silice (quelques décibels notamment parce qu'elle transmet faibles. Il était donc naturel d'es­ par kilomètre mesuré sur des fibres 44 un signal sans électricité. Nous sayer de continuer dans cette voie. de plusieurs centaines de mètres).

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Les industries du verre Ce domaine, objet d'actives recher­ ques centièmes. Des gains de 30à40 sion électrique : optique et optique­ ches, n'aboutira probablement pas à dB (1 000 à 10 000 fois plus de puis­ électrique indispensables. Nul doute des résultats industriels avant la fin sance en sortie) ont été réalisés avec que les recherches en cours abouti­ de ce siècle. des fibres dopées à l'Erbium et pom­ ront sous peu à permettre d'offrir Une autre voie extrêmement pro­ pées avec une puissance lumineuse aux abonnés des raccordements par metteuse d'utilisation des fibres de plusieurs dizaines de milliwatt fibres optiques au prix actuel du optiques concerne l'amplification (photo ci-dessous). raccordement sur cuivre. Grâce à sa optique. Lorsque l'on excite cer­ très grande bande passante, l'accès à tains ions par des faisceaux lumi­ Conclusion de nouveaux services deviendra alors neux de longueur d'onde bien choi­ envisageable. sie, le niveau d'énergie de ces ions Nous avons essayé de présenter dans peut augmenter. Un retour à l'état cet article une application des verres Après l'ère électronique, nous normal se fait par émission sponta­ dans le domaine des Télécommuni­ voyons donc apparaître l'ère opti­ née de photons. Mais si un photon cations. En l'espace de quelques que, où le Sl,lpport d'information ne traverse ce milieu excité, il engen­ décennies, une véritable mutation a sera plus l'électron mais le photon. dre l'émission de photons stimulés eu lieu. Hormis le domaine des liai­ Déjà dans les Centres de recherches de même énergie que le photon inci­ sons de raccordement des abonnés, les premiers éléments de traitement, dent. Une amplification optique est les câbles de cuivre ont totalement calcul et commutation «tout opti­ donc ainsi réalisée. La terre rare Er­ été supplantés par les câbles à fibres que» commencent à faire leur appa­ bium se prête particulièrement bien optiques. Il est probable que dans les rition. Si le problème des «mémoi­ à l'amplification de signaux de lon­ années à venir, le domaine des liai­ res» est résolu, il n'est pas exclu que gueur d'onde voisine de 1,5 µm en sons d'abonnés subira également les informations se propageront un «pompant» les atomes avec un si­ cette mutation. La transmission jour de bout en bout totalement, sous gnal de longueur d'onde qui est gé­ optique n'y est aujourd'hui pas tou­ formes optiques sans passage à la néralement choisi à 1,48 µm ou à jours compétitive, non tant du fait du forme électrique, étant entendu que 0,98 µm. Une application de ce prin­ prix de la fibre qui est maintenant les coûts comparés des solutions cipe se fait en réalisant des fibres de égal à celui du cuivre que de sa mise «mixte» et «tout optique» joueront à silice dans lesquelles sont inclus des en œuvre (raccordement en particu­ cet égard un rôle décisif. atomes d 'Erbium au niveau de quel- lier) et des équipements de conver- •

Amplification à fibre dopée Erbium. 45

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AU LECTEUR

RRIVÉ à ce stade du présent centrée pour l'essentiel au sein d'un l'Ecole de Nancy; numéro, le lecteur se sera même groupe devenu l'un des tout - Jean Rollet (46) l'un des meilleurs A peut-être posé deux ques­ premiers au plan mondial grâce à spécialistes contemporains du vitrail. tions appelant réponse de la part de son dynamisme, ayant su concilier : Ils ont bien voulu faire part de leurs la rédaction : haute qualification technologique, réflexions sur des sujets qu'ils maî• imagination et esprit d'entreprise. trisent admirablement. Nous les en 1) Les pages consacrées à! 'Embal­ Félicitons-le de son magnifique remercions très vivement. lage - Verre n'occupent-elles pas succès, en regrettant pour notre part une place bien réduite, sans com­ que, pour des motifs qui lui sont pro­ Pour en terminer ici, cher lecteur, mune mesure avec son importance pres, il n'ait pas accédé à notre permets-moi un conseil amical. Que économique et l'extrême diversité demande de coopérer à ce numéro tu tiennes ou non à la Champagne de ses produits ? Ces dernières nous de La Jaune et la Rouge. troyenne par quelque racine, ne ont précisément conduit à différer manque pas d'accompagner dans un une analyse plus détaillée et à la Nous avons dû de ce fait, tirer un périple autour de Troyes, cet ap­ reporter à un prochain numéro thé­ trait (provisoirement nous l'espérons) prenti-«vitrotier» que Rollet fait matique de La Jaune et la Rouge sur cette brillante branche d'activité. revivre pour nous en s'inspirant dont le sortie est prévue pour l'au­ En revanche, nous avons pu faire d'une vieille chronique. tomne prochain, à la veille du Salon une large place à l'emploi du verre international biennal de Villepinte dans les arts plastiques où notre pays Sa naïve saveur t'enchantera tout en consacré aux Industries de ! 'Embal­ s'est acquis à travers les âges une t'instruisant eti:e donnant peut-être lage. Prenons donc rendez-vous à enviable réputation. En l'occurrence, l'envie, si le coeur t'en dit, de renou­ plus tard sur ce vaste sujet. le riche« Vivier polytechnicien» était veler cette merveilleuse randonnée en mesure d'apporter à La Jaune et dans des conditions plus conforta­ 2) Pourquoi le Verre optique est-il la Rouge les concours nécessaires bles que jadis et sans risque de la absent de ce numéro ? avec: voir mal se terminer. L'optique française, en lunetterie -Noël Daum (30), petit-fils de A. comme en optique scientifique, est Daum, le verrier bien connu de G.P.

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LA VERRERIE D'ART

Noël DAUM (30)

Trois vases d'époques différentes (1893, 1900, 1909) mon­ Les narcisses, Gallé, vers 1900. Dans un vase à 2 couches, la trent assez bien l'évolution du style chez Daum depuis le vase roue du graveur a taillé en camée un joli bouquet circulaire de bleu monochrome, peint et émaillé jusqu'au vase à relief narcisses bien blancs. accusé, exécuté à chaud sur un thème audacieux. 47

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ANS un environnement pres­ vées se multiplient, le nombre des ment appréciées. Mais, pour d'au­ qu 'entièrement mécanisé, musées du verre s'accroît et les tres raisons, il en est de même du D voué à la fabrication en sé­ ventes se succèdent. verre coloré. rie, passé à la grande industrie, il reste une branche de la verrerie qui a Voilà un «art appliqué», comme on Ses colorations peuvent être d'une conservé un caractère artisanal : la disait il y a 100 ans, qui se prétend à intensité qui, apparemment neutra­ verrerie d'art. La France s'y est taillé même d'accéder à des hauteurs rai­ lise sa transparence. Il en reste néan­ et conserve de nos jours une place sonnablement réservées aux arts ma­ moins assez pour que la lumière joue d'honneur. jeurs. Emile Gallé a même tenté, en un rôle quel' oeil aime y découvrir et 1897, à l'occasion de !'Exposition qu'il ne trouve pas dans la pierre ou Ce domaine de la «verrerie à la main» Internationale de Bruxelles, de ren­ le bois. Ceci touche aussi la pâte de poursuit par vents et marées son verser la barrière derrière laquelle verre qui en est une version spéciale objectif de plaire aux amateurs. ceux-ci se tenaient hors d'atteinte. Il (je parle ici de la vraie pâte de verre, Changeant périodiquement son style, demanda d'exposer près de la pein­ dont la dénomination est souvent créant pour tous les goûts, elle re­ ture. On lui rit au nez, et sagement indûment étendue à tout ce qui est vendique une place, non pas dans les les choses en sont restées là. Le verre). arts majeurs, mais dans les arts dé­ temps, toutefois, a lentement amé­ coratifs. Pour s'être renouvelée après lioré la cote du verre. Mais gardons­ Le verre coloré dans la masse est 1945, elle se distingue même des au­ nous bien de chercher dans la valeur connu depuis toujours. Sait-on que tres arts décoratifs français qui, mal­ vénale notre échelle des valeurs. Ce dans les temps préhistoriques, il y a heureusement, n'ont pas su prendre qui plaît dans le verre est ailleurs. Il 4 ou 5 000 ans, pour la première fois, le virage de l'après-guerre et renaî­ se montre, en effet, particulièrement le verre est apparu à l'homme ? tre, défaillance qui n'a pas d' antécé­ remarquable pour s'adapter à des C'était, pense-t-on généralement, dent dans l'histoire. formes séduisantes et recevoir des en Mésopotamie, au temps de l'âge décorations qui plaisent. Il fut un de bronze. Cette dernière précision En même temps, l'hommage rendu temps où la sculpture était peinte, n'est pas sans valeur, car elle rap­ par les collectionneurs aux verriers que ce soit dans la Grèce antique ou pelle qu'à cette époque, l'homme del' époque 1900 est éclatant. Sur le au Moyen-Age en France, puis un était encore incapable dans ses creu­ marché de l'art, la cote de l'objet en temps où, l'usure ou la patine aidant, sets d'atteindre la température de verre ou en cristal a, de nos jours, la pierre, le bronze, le bois furent fusion du fer, 1535°C (1). A fortiori atteint de singuliers sommets et présentés dans leur totale nudité. Le est-ce vrai de celle plus élevée où la l'ampleur de la demande en vases et verre, dans ses réalisations artisti­ silice du sable se combine avec des lampes, ne semble pas devoir faiblir. ques a su montrer la même aptitude fondants appropriés pour donner aux divers modes de représentation. cette matière vitreuse assez remar­ C'est un phénomène nouveau. On Il jouit d'une qualité supplémen­ quable, puis la maintenir à un degré croyait avoir touché les limites du taire, la transparence, qui lui vaut de fluidité suffisant pour permettre raisonnable lorsque le vase à la rose une originalité dont les verriers ne aux gaz provoqués par la réaction de de Daum était enlevé à plus de 4 manquent pas de tirer parti. Faisant s'échapper. Inutile d'ajouter que millions, il y a 2 ans. Il n'en est rien, appel à la lumière, ils lui demandent l'homme de ce temps n'était pas puisqu'à New-York, en décembre des effets optiques qui lui sont pro­ assez compétent en chimie pour dernier, un vase de Gallé est monté pres: on pense alors au cristal, ce savoir quels compos~nts mettre en à 6,6 MF et une lampe de Daum à verre au plomb qui tire d'un indice présence pour en arriver là. plus de 10 MF (1760000 dollars). Il de réfraction élevé des, propriétés y a de quoi dérouter les plus indiffé­ optiques et sonores particulièrement Accidentellement, il arrivait toute­ rents. Depuis quelques années, on remarquables. La bril~~ce et la fois que, dans les scories des fonde- entendait dire que ce phénomène ne luminosité d'un service dé table, d'un saurait durer, mais les événements lustre, d'un vase en cristal taillé ou (1) On place les débuts de l'âge du fer vers ne cessent de démentir tout pronos­ même seulement façonné à la main 1200-1000 avant J.C., alors que les objets en 48 tic pessimiste. Les collections pri- en couche épaisse, sont universelle- question peuvent être de 3000 avant J.C.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Le verre et l'art ries de métaux ou dans les débris de bien d'imiter les pierres précieuses, d'en reprendre en détail l'histoire, céramiques surcuites, des gouttes de et surtout comment atteindre les mais il est bon de savoir que, dans matière vitreuse apparaissent : elles . températures où sa fluidité en per­ l'ancien temps, les Syriens réalisè­ étaient bleues, vertes, plus rarement met le dégazage. Puis, un peu avant rent de très beaux objets dans la rouges, selon les impuretés qui s'y ou au début de notre ère, on inventa technique de ce qu'on a plus tard étaient associées. Leur parenté avec la canne creuse avec laquelle on appelé les . Les Romains les pierres précieuses excitèrent, on souffle dans la paraison. Invention en étaient éblouis au point d'en ache­ s'en doute, l'intérêt des artisans. Ils majeure qui ouvrait une ère nou­ ter à prix d'or et même d'en imposer en firent des perles, des amulettes ou velle ! La pâte de verre fut alors la fourniture par centaines au titre du de faux bijoux. Puis broyant ces abandonnée au profit du verre souf­ tribu infligé à leurs ennemis vaincus matières, ils s'aperçurent qu'en les flé, et ceci pendant près de 19 siè­ du Moyen-Orient. Eux-mêmes eu­ ·recuisant dans des moules de forme, cles, pour n'être redécouverte qu'en rent des artistes de grande valeur à une température parfaitement ac­ 1887 par un Français, Henri Cros, dans des techniques qui font encore cessible, (inférieure à 900°C), les qui éveilla assez vite l'intérêt de l'admiration des verriers d'aujour­ grains se ressoudaient. Ils obtenaient nombreux émules. Longtemps resté d'hui. C'est ainsi que, sur des vases là ce qu'aujourd'hui on appelle des essentiellement français, cet art de à 2 couches, en général de couleurs pâtes de verre. A en juger par ce que la pâte de verre a depuis traversé les bleue et blanche superposées, ils les archéologues ont retrouvé, ces frontières, mais chez nous, il consti­ surent graver en camée, à la roue, artisans n'ont en somme su faire que tue une branche toujours vivante de des scènes vivantes dont les person­ des objets d'art en pâte de verre, la verrerie d'art. Grâce à elle, pren­ nages sont surprenants de qualité ; il toujours colorée, ce qui se comprend nent naissance des formes colorées en a été retrouvé à Pompéï, Naples ... lorsqu'on sait que pour obtenir du que le verre travaillé vers 1000- (cf le vase dit de Portland). La dex­ verre blanc, il faut prendre de gran­ 12000C au bout de la canne ne peut térité de leurs graveurs semble avoir des précautions sur le choix des réaliser avec autant de relief, et que atteint son plus haut degré dans les matières premières. la sculpture néglige. Translucide et vases, quel' on appelle des diatrètes, non transparente, elle met à son profit dont quelques exemplaires ont été L'amusante anecdote qui prétend les effets que la lumière produit sur découverts du coté du Rhin et du mettre l'invention du verre au comp­ ses grains, selon les épaisseurs ou Jura: une couche superficielle, déta­ te de matelots phéniciens faisant l'orientation de l'éclairage. Les chée du corps du vase n'y est reliée cuire leur gamelle sur la plage en la myriades de petites bulles empri­ que par de fragiles colonnettes sculp­ posant sur 2 blocs de nitre (nitrate de sonnées dans ses parois lui confè­ tées dans la masse. Cette créativité potassium) lequel, au contact du feu, rent une matérialité quel' oeil appré­ prometteuse n'eut hélas pas de suite se serait allié au sable pour le vitri­ cie (c'est par ses bulles et par sa et, après la chute de l'Empire ro­ fier, ressemble plus à une réclame technique qu'elle se distingue du main, le verre subit une longue publicitaire de ces astucieux com­ verre proprement dit). Le rappro­ éclipse. merçants qu'à une réalité crédible. chement souvent fait d'objets iden­ En tout cas, elle a toujours laissé tiques mais en bronze, cire ou plâtre Puis, le temps passant, les Véni­ incrédules les verriers et chimistes est en général très favorable à la pâte tiens, débauchant des verriers Sy­ qui savent combien l'opération est de verre. C'est ce qui explique que riens se firent une grande renom­ difficile. Grands artistes, les Egyp­ plusieurs sculpteurs contemporains mée, jalousement défendue pendant tiens se sont emparés un jour de la lui sont fidèles. Très convaincu de longtemps par voie autoritaire. Mais découverte et l'ont portée à un haut ce qu'il apportait, H. Cros écrivait le débauchage étant difficile à em­ degré de perfection et de beauté. En sans scrupule : «Si la statuaire de pêcher, des verreries étrangères se regardant bien, on en voit un peu notre temps est rebelle à la séduc­ mirent progressivement à améliorer partout de multiples applications : tion de la couleur, c'est que la cou­ leurs produits, avec parfois des temps sur le trône de Toutankhamon, sur leur accentuerait des laideurs de la forts. C'est ainsi qu'au 18• siècle, un son masque en or, sur divers pecto­ forme de la plupart des statues ex­ Anglais découvrit par hasard le flint raux, etc. Utilisant déjà le procédé posées annuellement, tandis qu'elle glass, c'est-à-dire le cristal. Des de la cire perdue, ils ont même fa­ n'a jamais nui à une belle oeuvre, té­ cristalleries s'ouvrirent alors un peu çonné des statuettes, comme une moin les Grecs et nos imagiers du partout, en France, Bohême, Belgi­ admirable tête de jeune fille en pâte Moyen-Age». que, etc. produisant des pièces de de verre bleue, qui est au Louvre. C'était à la fin du siècle dernier. grande beauté que jusque-là, et à grand prix, on ne tirait que du cristal Petit à petit, les anciens trouvèrent Mais revenons au verre ! Sur le plan de roche. Mais d'une façon géné­ ensuite comment, à partir de ses artistique, il eut des périodes glo­ rale, outre les produits d'usage composants, faire la synthèse de cette rieuses, entrecoupées de longues comme les services de table, ils' agis­ matière vitreuse qui permettait si récessions. Il n'est pas possible ici sait surtout de pièces blanches que 49

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Ancolies, par Gallé, 1892, H = 18 cm. Le vase devient fleur. La lampe au hibou, de Daum, 1900, H = 82 cm. D'invention D'une grande élégance de forme, il doit aussi son charme aux récente, la lampe électrique tout en verre avait l'abat-jour couleurs subtiles des fleurs posées en marqueterie. ouvert pour refroidir l'ampoule au carbone (dont le spectre lumineux était plus chaud que celui de nos ampoules).

les graveurs ornaient de portraits ou De plus en plus poussées et élabo­ tains et donc de plus nobles que les de petits tableaux, à moins que ce ne rées, les conceptions artistiques se arts qui invoquent le feu». soit les «tailleurs» qui meulaient des conjugèrent avec des développe­ facettes et des biseaux. Il n'y avait ments techniques nouveaux et même Je viens d'employer le mot phéno­ guère d'innovation et pas vraiment des inventions. Peu avant 1900, mène. C'est que la surprise est de verrerie d'art (n'oublions cepen­ Gallé déposa deux brevets et Daum grande de voir des arts décoratifs et dant pas les belles opalines de Saint un. Alors qu'on s'accordait à regret­ un style naître et prospérer dans une Louis et leurs délicates ornementa­ ter la stagnation et l'indigence de la ville de province, et qui plus est, tions). création verrière pendant la plus dans une ville où, avant 1870, il n'y grande partie du xrxesiècle, on se avait pas de verrerie; la lère en date Disons en bref qu'il fallut attendre la félicita de la véritable révolution qui . est, en effet, celle de Daum dont les fin du 19e siècle, en France, pour que s'en dégagea. Ce sont les oeuvres de feux furent allumés en 1876, Gallé se produise un phénomène propre à cette époque que l'on s'arrache au­ qui jusque-là recevait son verne de renouveler et donner un élan inat­ jourd'hui à prix d'or. Meisenthal, ne se construisant la tendu à cet art. Au départ, quelques sienne près de lui qu'en 1894. Cette Parisiens éminents y eurent leur part, Aussi ce phénomène de l 'École de surprise se double si l'on ajoute que mais c'est en province, à Nancy, que Nancy mérite-t-il ici une place privi­ le retour à l'esprit de création et, de prirent naissance non seulement des légiée, qui va nous donnner l'occa­ là, à la volonté de renouvellement sources de création vraiment origi­ sion de voir certains aspects de la n'a pas été le fait des verreries ou nales et productives, mais encore un création et du travail du verre à la cristalleries en place. Les Gallé, style nouveau sans équivalent dans main, dont Paul Valéry disait : Daum, Muller, Schneider étaient des le passé ou d'autres régions verriè­ «Entre tous les arts,je n'en sais pas self made men qui se sont faits 50 res. de plus aventureux, de plus incer- verriers. Il leur a fallu des dons et de

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La place Stanislas, Daum, 1908. Ce vase est à 4 couches su­ Lampe aux coprins, de Gallé, 1902, H = 83 cm. D'une imagi­ perposées. Le profil bien connu des grilles de Jean Lamour est nation toujours en éveil, Gallé avait des audaces qui surpren­ en intercalaire, noyé entre 2 couches. L'entourage est gravé à nent. Avec cette lampe de collection plus que d'usage, il la roue. voulait sortir de l'ordinaire.

la volonté pour réussir au point d' at­ ainsi que l'émigration de nombreux ple, elle ne laisse aucune place à la tirer l'attention sur la verrerie d'art, Alsaciens-Lorrains stimulaient les ligne droite ou au pur arc de cercle, fait tout à fait nouveau et capital activités dans une province qui devait comme il en sera en Art Déco, sous pour une branche de l'art dont on lutter. l'inf)uence du cubisme. Ce qui ap­ peut dire que jusque-là elle n'avait paraît moins à ceux qui ne sont pas pas pignon sur rue. En regardant de plus près l'action de avertis ou ne font pas attention aux ces verriers, on constate que des 4 dates de réalisations (étalées sur plus A l'origine de ce mouvement pro­ facteurs ou paramètres qui caracté­ de 30 ans), ce sont les conséquences vincial, il y avait un homme excep­ risent une oeuvre d'art, à savoir la d'une recherche croissante du relief, tionnel, Emile Gallé, dont les dons forme, la couleur, la décoration et la caractéristique commune aux autres artistiques et le tempérament lui matière, il n'en est pas un qu'ils arts décoratifs, tels que l'ébéniste- permirent d'ouvrir la voie et d'en­ n'aient travaillé et développé. Il suffit . rie, l'architecture. Pour sortir del 'irn­ traîner derrière lui des hommes de de comparer un vase Art Nouveau à placable surface de révolution que le grand talent. Car il y en avait à une pièce de conception antérieure soufflage au moule impose au vase, Nancy et dans tous les domaines, ou un vase Art.Déco qui lui a succé­ on pose des cabochons , des anses, conjonction assez rare. Après le dé, pour s'en rendre compte, sans des piédouches, ou ce qu'on appelle déplacement en 1871 de la frontière, qu'il soit nécessaire d'être bien com­ des applications en forme d'insec­ la ville était devenue une grande pétent. tes, de fleurs ou même de fruits. métropole locale. D'où lui est venue Parfois le vase tout entier devient sa réussite ? Certains pensent que, En ce qui concerne la forme, c'est-à• fleur ou champignon. Et comme cela comme en horticulture où les fruits dire le galbe donné au vase, c'est un ne suffit pas, on déforme à la pince, naissent là où le sécateur a coupé, la lieu commun que de rappeler la pri­ aux ciseaux cette surface de révolu­ présence toute proche de la frontière mauté donnée à la ligne courbe. Sou- tion jugée trop banale. Avec le temps, 51

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

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ce désir de reconstruction du vase, ment fondamental. Mais elle avait faire peau neuve au bon moment. avec encorbellements, saillies, que une conséquence inévitable, propre Cette remarque n'est pas une simple pour bien faire on grave ensuite à la · à jeter le trouble dans les esprits : le clause de style, car la même situa­ roue, ne cesse de se développer : verre perdait une de ses caractéristi­ tion redoutable se présenta en 1946 bientôt, ce seront des ancholies aé­ ques essentielles, la transparence (ce après un nouvel arrêt des fours pen­ riennes, des grappes de raisin en que Gallé, dans les 1ères années, ju­ dant cinq ans. vraie grandeur, des roses, etc. qui geait inacceptable). Le public l'ap­ seront posées à chaud. Du vase à prouva ; l'œil, d'ailleurs, ne s'y L' Art Déco, à son tour, avait fait son bouquet on passe à l'objet de vitrine. trompait pas, c'était bien du verre temps, il fallait trouver autre chose Mais la réussite suppose une perma­ qu'il s'agissait encore. et le proposer à l'approbation du nente concertation entre le maître• public, verdict redoutable auquel verrier et les exécutants. La 3ème caractéristique du style Art sont périodi-quement confrontés les Nouveau, la dévotion presqu' entière arts décoratifs. Sur le 2ème facteur, la couleur, il n'est à la fleur, permettait des décorations malheureusement pas possible de abondantes, parfois envahissantes. Daum et Lalique changèrent de style s'étendre ici longuement; mais là se L'époque s'y prêtait: la végétation et, passant au cristal, créèrent une trouve une des nouveautés majeures tenait une place importante dans les esthétique qui se révéla porteuse de de l' Art Nouveau nancéien. On con­ demeures, on avait des vérandas et prolongements. Dans une belle naissait les verres de couleur utilisés on ne craignait pas la surcharge. Le matière qu'ils' agissait de soigner au dans les vitraux, mais d'une palette champ d'action qu'elle ouvrait, Dieu maximum, des formes inédites, des assez restreinte et mal adaptée pour sait si les verriers s'en sont emparés. méthodes de travail et des techni­ représenter fidèlement la flore mul­ C'est même, avec la couleur opaci­ ques originales apparurent. On ne ticolore. Le bleu de la gentiane n'est fiante, une des raisons de la désafec­ lui donna pas de nom, mais c'était un pas celui de la pervenche ni celui du tion dont, après 1920, a souffert le nouveau style. cinéraire, tandis que le rouge de la style tout entier. Il avait duré, on capucine ne convient pas à la tulipe peut dire triomphé, 35 à 40 ans ; on Qu'on s'arrête un instant sur cette ou à l'œillet. Comme l'industrie n'en voulait plus, il était bon à rem­ remarque pour constater qu'hélas chimique, peu développée, ne s'in­ placer. les autres arts décoratifs ne surent téressait pas à ces choses-là, la seule pas renaître de la guerre, phéno­ solution était de mettre au point, Ce remplacement par l' Art Déco est mène unique en France où, fidèle­ chacun pour soi, les recettes répon­ instructif. Etait-on allé trop loin? Je ment depuis des siècles, les styles se dant aux besoins, tâche difficile et ne sais, mais au retour d'une guerre succédèrent devenant célèbres et ins­ longue. Aussi ne sont-elles pas les traumatisante, la seule orientation pirant l'étranger. Aujourd'hui, il y a mêmes chez Gallé, dont le verre au jugée valable consistait à passer à un trou dans l'arbre généalogique ; surplus est à la potasse, que chez l'extrême opposé. Le verre devait cette regrettable carence dure de­ Daum dont le verre est à la soude. retrouver toute sa transparence, et, puis quarante-cinq ans ! Les petits carnets de formules qui au risque de faire grincer les dents, nous sont restés de ces temps héroï• les couleurs naturelles devaient lais­ Que la notoriété acquise par les vases ques sont éloquents, en ce qu'ils ser la place à des couleurs artificiel­ de l' Art Nouveau nous autorise à montrent à quelle complexité il fal­ les (chimiques, disait-on), et, pour dire quelques mots des hommes à lait consentir, par empirisme, pour faire bon poids, la décoration «C'était qui nous les devons. Jamais, disons­ composer une palette toujours plus l'ennemi» ! Quel singulier rétrécis­ le tout de suite, ils n'ont dû imaginer large de couleurs proches de celles sement dans le choix laissé aux ver­ que leur célébrité atteindrait les de la flore naturelle. On pouvait alors, riers ! Et quelle remise en chantier sommets que l'on observe aujour- chez Daum, après 1902, s'essayer à des acquis de l'avant-guerre ! C'est . d'hui. Leurs ambitions, certes, faire de l'impressionnisme grâce au ce que firent Daum, Lalique, Mari­ étaient grandes et, au prix d'un tra­ procédé de la vitrification des pou­ not..., ceux qui ne prirent pas ce dres, en proposant à l' œil de recons­ vail acharné et d'une grande compé­ virage disparaissant en quelques tituer des couleurs décomposées, tition, ils s'acharnèrent à faire pro­ années (Gallé notamment). positionnées avec précision. On les gresser leur style ainsi que leur tech­ superposait également dans des nique, tâche noble. Mais n'oublions vases à 3,4, jusqu'à 6 couches con­ La verrerie d'art cependant marquait pas que le souci du développement centriques pour les ciseler ensuite à un point: avec de nouvelles ressour­ et de la prospérité de leur entreprise la roue, en camée. ces de création, elle montrait en n'était pas moins préoccupant. En renaissant que le phénomène de cela, ils différaient du peintre qui, Cette conquête du verre coloré dans l'École de Nancy n'était pas un dans la solitude de son atelier, entre­ 52 la masse était, je l'ai dit, un événe- accident sans lendemain; elle savait prend un nombre relativement res-

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Le verre et l'art treint de toiles. A côté de pièces qu'il créait, et même assez jaloux de Qu'en est-il aujourd'hui? Soutenue d'exception réalisées à l'unité, les la position qu'il avait acquise (on par l'intérêt que portent les amateurs maîtres-verniers, eux, produisaient peut le dire parce que c'est bien à ces objets de style changeant faits en nombre plus ou moins réduit, et connu). d'une matière séduisante, la verrerie pour toutes les bourses, des pièces d'art française milite toujours dans moins élaborées. On le leur a repro­ A Paris, ses remarquables composi­ les deux secteurs du cristal et de la ché, utilisant à cette occasion des tions attiraient l'attention et l' admi­ pâte de verre. Je ne parle ici, bien mots se voulant dépréciatifs, tels ration. Robert de Montesquiou en entendu, que du monde de la créa­ que «période industrielle». On ne faisait grand cas et lui rendait visite tion et non de celui des antiquaires et tenait pas suffisamment compte de à Nancy, M. Proust les citait dans un des commissaires-priseurs. Elle se la façon dont ils concevaient la ges­ de ses romans. Puis les expositions divise en 2 groupes, celui des 2 en­ tion d'une activité verrière, ainsi que officielles se succédaient à une ca­ treprises que j'ai citées plus haut de leurs besoins en verriers et gra­ dence que nous ne connaissons plus. comme ayânt repris un nouveau veurs de talent qu'eux seuls pou­ Les Nancéiens ne manquaient ja­ souffle après la guerre , et celui des vaient former patiemment pour en mais d'y figurer, accumulant prix et artistes-verriers qui travaillent plus faire des artistes. médailles, et inspirant de ce fait les ou moins isolément et dont le dyna­ rédacteurs des revues d'art. On citait misme est grand. Il n'y avait pas non plus de raison alors ces nouveaux venus qui avaient pour que la consécration de cet art l'audace de faire du grand art en De Daum et Lalique, on peut dire nouvellement apparu soit réservé au dehors de Paris et de se faire connaî• que, pour tenir compte de la loi de monde des riches collectionneurs, tre à l'extérieur. caducité dont j'ai parlé, leur style a, des organisateurs d'expositions ou il y a une dizaine d'années, dû évo­ des critiques. Une clientèle plus Très stimulantes, les manifestations luer. Aux pièces en cristal pur (d'une humble était tout aussi séduite par de publiques se préparaient avec fiè­ pureté dont on pouvait se lasser), jolis porte-bouquets, coupes, coque­ vre. On sait que la redoutable Expo­ sont venus se joindre des appendices tiers, vaporisateurs, délicatement sition Universelle de 1900 a, dès colorés qui leur apportent de la va­ ornés, qu'on leur offrait à des prix 1897, mobilisé toutes les énergies et riété et mettent en valeur le cristal, abordables. Il en reste, de nos jours, l'on en connaît les brillants résul­ lequel reste cependant l'élément beaucoup d'exemplaires qui, pour tats, les deux Grands Prix attribués principal. Daum, par exemple, tire les mêmes raisons, contribuent à l'en­ l'un à Gallé l'autre à Daum. Mais on parti de sa compétence en pâte de gouement général. n'en découvre les dessous qu 'en verre pour lui demander des formes étudiant de près ce qu'en a été la et des couleurs renouvelées à «ap­ A l'époque, en Lorraine, on se pré­ préparation: en 1898, Gallé brevète pliquer» sur ses vases . Il y a là une valait volontiers de la légitimité la «marqueterie de verre» et la «pa­ orientation d'avenir. d'une tâche qui ne semblait pas tine», tandis qu'en 1899 Daum bre­ dégradante, «ennoblir» ou «mettre vète la «décoration intercalaire» et La multiplication en France des un peu de poésie dans l'objet usuel». invente la lampe électrique tout en verriers solitaires, phénomène ré­ Tout cela se tenait, le besoin de verre, devenue célèbre, dont il ex­ cent et prometteur, est moins con­ mettre au travail une collectivité pose d'un seul coup 19 modèles en nue. On ne peut pas dire qu'ils aient naissante d'artistes et de verriers, et 1900. adopté un style commun, encore qu'il le désir de satisfaire une clientèle y ait parenté entre leur manière de croissante visiblement attirée par ces Ces quelques observations élogieu­ travailler, de décorer le verre. Celui­ charmants objets jusque-là incon­ ses n'ont pas la prétention de mettre ci d'abord est de grande valeur déco­ nus. Cela se pratiquait, lâchons le en cause la suprématie des arts ma­ rative, bien conforme aux goûts d'au­ mot, dans des usines. On touche là jeurs, la peinture et la sculpture. jourd'hui. Comme autre trait com­ du doigt ce qui séparait alors la ver­ Qu'on en attende seulement d'illus­ ·mun, elles sont enrobées dans une rerie du monde dans lequel prospé­ trer l'entrée en force, il y a un peu couche extérieure de cristal incolore rait l'art officiel, l'art «académique». plus de 1OO ans, en France du moins, qui, par sa brillance et sa transpa­ Non seulement elle était et voulait de la verrerie d'art dans un monde rence irréprochable, confère à l'en­ rester provinciale, mais son organi­ où elle n'était pas considérée. Il a semble un aspect éminemment ver­ sation du travail était radicalement fallu du temps d'ailleurs pour que rier, derrière lequel le décor apparaît différente. vienne la consécration ; qu'on se en intercalaire. rappelle la période de pénitence d'au Qu'on ne croit pas cependant que la moins cinquante ans qu'ont dû tra­ célébrité soit venue par surcroît. verser ces oeuvres Art Nouveau, Gallé, le précurseur, était parfaite­ pour prendre fin de la façon qu'on (2) On peut en voir les oeuvres à la Galerie ment conscient de la valeur de ce sait il y a une vingtaine d'années. d' Amon, 26, rue St Sulpice, 75005 Paris. 53

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Les coloquintes, 1910, Daum, H = 53 cm. Cette vue de détail La main, de Gallé, 1902. A ses verriers, de grand talent, Gallé montre jusqu'à quel point était poussé le désir d'abandonner en demandait aussi de faire de la sculpture. Les doigts sont re­ reliefla banale surface de révolution que le soufflage au moule haussés de bijoux. impose au vase.

Ces verriers travaillent seuls ou Schamchula. Là encore se vérifient matière dont elle se prévaut est plus presque. Il n'est pas dans mon pro­ les observations que je viens de faire belle que jamais, et notamment pos de les citer tous (2) mais il con­ sur la possibilité de dissocier les 2 qu'en 1900, et ce n'est pas un ha­ vient de nommer Louis Leloup, de fonctions de création des modèles et sard. Liège, Jean-Claude Novaro, de Biot de réalisation des pièces. Là où Daum également, qui fut sans doute le fait appel à des sculpteurs en renom, Quant aux 4 paramètres forme-cou­ premier en date de cette nouvelle S.Dali, Legendre, Couturier, etc., les leur-décoration-matière dont j'ai génération, C.N. Morin, Eric Lau­ autres restent maîtres del' ensemble. parlé, il est chaque jour prouvé que rent, René Raspail, Alain Bégon, l'on n'a pas encore fini de tirer plei­ etc. Avec une mention spéciale pour Bien des raisons font donc penser nement parti de chacun d'eux. • B. Zuber qui, contrairement aux au­ qu'en France, la verrerie d'art a du tres, travaille le verre à froid, à l' ou­ souffle. Non seulement elle crée, Bibliographie : til. soutenue par un public qui, dans l'ensemble des arts décoratifs, la Daum, maîtres-verriers par N.Daum Pour terminer, évoquons enfin le considère définitivement comme une chez Denoël, domaine de la pâte de verre où, en branche de choix, mais elle sait se La pâte de verre, par N. Daum chez plus de Daum, militent des artistes renouveler avec constance, et trou­ Denoël, isolés tels que les frères Le Perlier, ver en elle-même l'esprit de compé­ Nancy, 1900, chez Gérard Klopp, (petits-fils de Decorchemont) et tition qui lui évite de s'endormir. La Thionville.

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Les lys de lumière, 1913, Daum, H = 50 cm. Les lys, les nar­ Un vase contemporain , de J.C. Novaro, 1989, H = 28 cm. cisses ainsi que le riche terreau dont ils sont issus n'ont pas Parmi diverses conceptions en voilà une qui manifeste un re­ demandé moins de 5 couches de verre superposées. Ce vase marquable goût de la forme et de la couleur, aussi bien qu'une est le cadeau de mariage du major de la promo 1905, Léon extrême habilité. Daum, qui épousait une fille d'Henri Poincaré.

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L'EMPIRE ROMAIN, UN «AGE D'OR» DU VERRE

Gérard PI L É (4 l )

OËL DAUM nous a fort op­ disparaître d'importantes poteries. depuis le xvre où il ornait la rési­ portunément rappelé que dence à Rome d'un cardinal. N l' Art verrier (avec un' grand Or, les plus belles pièces conservées A), avait déjà dans l 'Antiquité, avant de cette période dite «Romaine» Passé de main en main, il fut prêté même que ne s'établisse la domina­ (allant de la fin du 1er siècle avant en 1810 par précaution au British tion de Rome sur tout le pourtour Jésus-Christ jusqu'au vesiècle), sont Museum par le 4ème Duc de Portland méditerranéen, une très longue his­ peu connues du public français. El­ (d'où son nom). Maladroitement toire. Les ateliers syriens, surtout les sont en effet offertes à l'admira- brisé le 7février1845 en plus de 200 ceux de Sidon, étaient alors les . tion des visiteurs d'un très petit morceaux par un étudiant (condam­ maîtres incontestés du marché. Ceci nombre de musées étrangers, plus né à 3 f d'amende seulement!), il fut nous est attesté par Pline dans l' His ­ spécialement : tant bien que mal recollé pour être toire naturelle et par la rare qualité • au British Museum, finalement racheté 1OO ans plus tard des pièces (une quinzaine) qui nous • au Coming Museum of Glass, près au lendemain de la dernière guerre soient parvenues portant la marque, de New York, par le British et complètement res­ généralement en grec, de facteurs • au Rhümisch-Germanisches Mu­ tauré. On dut pour cela le réduire de sidoniens (tels, «Ennion fete») . seum de Cologne. nouveau en morceaux afin d' enle­ Avec la «Pax Romana» instaurée ver la colle ancienne décolorée et Le premier eut l'heureuse idée de opacifiée, et remettre en place de par l 'Empereur Auguste, la période rassembler en 1988 dans une inou­ de grande prospérité qui s'ensuivit petits éclats négligés dans la pre­ bliable exposition (la première du mière restauration, miraculeusement avec toutes ses conséquences (essor genre), «Le Verre des Césars», les conservés.On a beaucoup débattu de des industries de luxe, libération des 50 plus belles pièces détenues par la scène mythologique figurée échanges ... ), les ateliers verriers ces 3 musées et quelques autres en essaiment dans tout l'Empire, no­ (MariagedePeleas et Thétis, d' Apol­ provenance d'Italie (, Bolo­ lon et Atia ... ). tamment à Rome, en Italie, à Colo­ gne, Naples ... ). gne ... Le corps et les anses sont constitués La technique révolutionnaire du Il nous a paru difficile de résister à la d'un verre d'un bleu cobalt très verre souflé, sans doute imaginée à tentation de présenter ici, à nos lec­ profond, à reflet noir en lumière l'origine par les Syriens (entre 50 et teurs, au moins deux de ces magni­ réfléchie. Sa forme était à l'origine 40 avant Jésus-Christ), susceptible fiques objets, ayant aujourd'hui ré­ plus élancée. Le vase ayant dû être, d'être combinée avec celle plus tra­ intégré leurs vitrines. à une époque ancienne, tronqué (sans ditionnelle du moulage, permet la doute à la suite d'un premier acci­ production et la diffusion en abon­ Le vase Portland dent ?) comme en témoigne son so­ dance d'objets d'usage, d'aspect cle-disque mince et non mouluré, séduisant et bon marché tels que : Le vase «Portland» (25 ans avant Jé­ fait d'un verre étranger rapporté. assiettes, plats, bols, tasses, bou­ sus-Christ), cité par Noël Daum, le teilles, jarres, voire même des lam­ plus célèbre sans doute des verres On peut admirer la finesse de la pes, encriers, cuillères, au point de romains, non seulement par sa beau­ gravure en camée éxécutée sur la supplanter en maints endroits la té et la qualité de son exécution mais deuxième couche faite d'un verre 56 poterie traditionnelle et de faire aussi par son histoire «fracassante» blanc laiteux.

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LE VASE PORTLAND

Dessin en 1945 des fragments du verre brisé (en médaillon le disque du socle).

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LA COUPE DE LYCURGUE «La Jaune (ou vert pâle) et ... la Rouge»

Voici sans doute l'exemple le plus somptueux et le plus connu de ce type de vase nommé diatrète dont nous parle Noël Daum: la «coupe de Lycurgue» conservée au British Museum et semblant avoir vocation à être reproduite dans le présent N°. En effet, ce vase a la particularité d'être dichroïque, dans le cas présent, jaune-vèrt pâle en lumière réfléchie et rouge pourpre, éclairé de l'intérieur, couleurs que restituent les deux photos ci-dessus. Sujet traité : un épisode de la curieuse légende du roi Lycurgue attaquant à coups de pierre Dionysos et ses compagnes. L'une d'elles, Ambrosia, lance à son tour une pierre à Lycurgue qui, en représailles, essaiê de la tuer, mais la déesse-Terre vole à son secours en la transformant en une vigne qui s'enroule autour de Lycurgue et l'étrangle. Sur la face rouge, on voit ici Lycurgue luttant pour desserrer l'étau de la vigne, Ambrosia git à ses pieds tandis qu'à proximité se tient Dionysos appelant son serviteur Pan, moitié homme, moitié chèvre. Technique d'exécution: le décor, taillé dans une seule pièce de verre, à l'aide d'outils aiguisés, est ensuite sculpté et découpé en creux en arrière pour ne rester accroché au décor principal que par quelques points dissimulés. Taillage, meulage et polissage doivent évidemment être parfaitement maîtrisés pour obtenir des pièces d'une telle 58 qualité d'exécution. On notera que les montures de bronze sont des ajouts du XIX• siècle.

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2 La rosace sud de Notre-Dame ae Paris, XIII< siècle. Surface environ 150m • La structure de pierre est aussi admirable que les vitraux. Dans ceux-ci 9 couleurs seulement ; le violet n'y est pas, il vient de verres rouges et bleus habilement juxtaposés. (Illustration de l'article page 60, «Le vitrail» par Noël Daum). 59

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LE VITRAIL

Noël DAUM ( 30 )

ÈS que l'on parle des liens verrières. En relativement peu de décomposition en médaillons dispa­ du verre et de l'art, orr ne temps sont nées, avec un art con­ raît et sur de grandes surfaces, ce D doit pas manquer d'évoquer sommé, de véritables compositions sont de véritables tableaux qui sont le vitrail, cet art où la France a tou­ imagées représentant des scènes de exécutés. Des scènes y apparaissent jours excellé et excelle encore, au !'Histoire Sainte ou de l'Ancien sur fond d'architecture, et les dona­ point de posséder un patrimoine ex - Testament, que nous ne cessons teurs s'y font représenter en bonne ceptionnel de vitraux de tous les d'admirer. place. Malgré de plus grandes possi­ âges, dont l'amplitude dépasse celle bilités dans le choix des verres de de tous les autres pays réunis et ne Avant l'an 1000, il y eut en France couleur et la découverte du jaune cesse de grandir de nos jours. La des fenêtres à verre de couleur. Des d'argent dont très vite il est fait grand France est le pays du vitrail ! textes anciens évoquent même l'in­ usage, le vitrail n'a plus l'éclat de térêt porté aux fenêtres de la basili­ celui du temps de Saint Louis, sans Qui peut rester insensible, notam­ que de Lyon vers l'an 450, ou de doute parce que la peinture en sur­ ment lorsque le soleil les illumine, diverses églises de Tours vers 550, face remplace le verre coloré dans la devant des verrières de la Sainte­ mais nous ne disposons aujourd'hui masse. Il est encore fort beau mais il Chapelle, de Notre-Dame de Char­ d'aucun vitrail fabriqué avant le ne fait découvrir l'extrême subtilité des tres ou les roses de Notre-Dame de siècle. Le plein épanouissement date vitraillers du Moyen-Age dans leurs Paris, puis, plus près de nous, les vi­ du XII0 et du XIII0 siècles, c'est-à­ compositions et surtout dans la ma­ traux de Metz, enfin parmi les plus dire de l'époque de la pleine maturi­ nipulation des quelques sortes de récents, ceux de Jacques Gruber et té des églises romanes puis gothi­ verr~ dont ils disposaient. Et pour­ Decorchemont au temps de l' Art ques et de leur rapide multiplication. tant, les couleurs qu'ils savaient fa­ Nouveau, puis ceux de Chagall, Ga­ Dès le début, la verrière historiée est briquer n'étaient pas nombreuses : briel Loire, Le Chevalier, Max In­ divisée en compartiments, dont une dizaine, jamais plus ! Mais que grand, aujourd'hui? chacun reçoit un sujet à traiter. Avec leur agencement et leur vivacité sont ses 20 ou 30 médaillons, chaque remarquables ! On dispute sur le point de savoir si verrière présente alors une histoire les fouilles de Pompéi ont réelle­ complète : c'est l'arbre de Jessé, la A cette époque, on n'avait pas besoin ment fourni la preuve que la Rome légende de Charlemagne, la Pas­ · de beaucoup de lumière dans les antique savait placer des feuilles de sion, l' Apocalypse, etc. Puis, avec nefs ; une certaine pénombre pous­ verre coloré sur leurs fenêtres. Ils en le temps, la disposition change, l'in­ sait même, pensait-on, à la prière et faisaient plutôt des mosaïques au tention aussi. V ers le XIV0 siècle, la méditation. On cherchait par con­ sol. Quoi qu'il en soit, il est unani­ ces compartiments s'agrandissent et tre à enseigner les fidèles et à créer mement admis que c'est au Moyen­ commencent à prendre l'allure de une ambiance. Les résultats obtenus Age que le vitrail à images multico­ tableaux, avec de grandes figures ont dû être fort appréciés, car à maints lores a trouvé son vrai développe­ debout, s'alignant le long des lon­ exemples on voit les maîtres­ ment, atteignant dans nos cathédra­ gues baies gothiques. d'œuvres subordonner l'architecture les un niveau incomparable tant au au vitrail, qu'elle doit présenter en point de vue esthétique que sur le Cette tendance s'accentue au XVI0 bonne place et enchasser dans la plan de la technique de préparation siècle; l'art du vitrail devient rival de pierre. C'est le cas sur toute la sur­ 60 des verres et de leur fixation sur les celui du peintre. Le plus souvent, la face des murs de la Sainte-Chapelle

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Le verre et l'art et de ses jumelles, ou des grandes gements. Il en est certes qui ont dû cours des siècles suivants, l'est en­ roses de 14 mètres de diamètre de être restaurés, d'autres ont disparu, core aujourd'hui. Ces grandes surfa­ plusieurs cathédrales où la structure les agents extérieurs ont parfois ef­ ces étalées dans les hauteurs, où, n'est qu'une dentelle de pierre. Tout· facé les images ou creusé de vérita­ mise à la disposition de tout le monde, est fait pour le vitrail ! bles cratères. Mais que l'on songe cette «lumière-matière» si j'ose qu'il nous reste des verrières de plus m'exprimer ainsi, fascine les plus Cette constatation ne doit pas être de 700 ans. Qui pense aux contrain­ blasés, ont séduit les peintres-ver­ reléguée au rang d'une curiosité. tes physiques que subissent du fait riers, chacun dans son style particu­ Elle signifie que le verre, dont pour­ de la pression des vents comme ceux lier, et ceci depuis neuf siècles. En tant l'usage à cette époque est rare, de cet hiver, la dentelle de pierre, les France, il y eut des périodes de ré­ se voit promu à un rang élevé dans la plombs de sertissage et les pièces de cession, le xvme siècle par exem­ hiérarchie des matériaux destinés aux verre des quelques 140 m2 de cha­ ple, qui détruisit beaucoup plus de édifices religieux, ainsi qu'aux pa­ cune des rosaces de Notre-Dame, vitraux qu'il n'en créa, en raison lais ou châteaux. C'est d'autant plus incroyablement légères, avec leurs d'une mode dans laquelle toute l'es­ remarquable que le vitrail est né à 50 000 morceaux chacune, répartis thétique moyenâgeuse était impli­ une époque où le verre était rare, en 700 panneaux ? Et qui saurait quée. même pour l'occultation des fenê­ dire comment lutter contre les atta­ tres. Mais il montrait une telle apti­ ques chimiques et biologiques, les Puis, passant au-dessus du XIX0 siè­ tude à habiller et décorer des ouver­ écarts brusques de température ? On cle qui ne se distingua guère si ce tures parfois de très grandes surfa­ ne peut qu'admirer la longévité de n'est à la fin, c'est à une véritable re­ ces que les maîtres-d' oeuvres opt dû ces fragiles assemblages de verre et naissance du vitrail français quel' on être surpris de cette réussite. Lors­ de plomb. Certes, il y a de-ci de-là assista il y a 100 ans. Dès la période qu 'on en recherche les raisons, qu'on des plombs de casse pour réunir et de l 'Art Nouveau, avec Maréchal, n'oublie pas qu'à cette date, on ne ainsi sauver ceux qui sont en mor­ Jacques Gruber, il s'introduit dans savait pas donner une belle géomé­ ceaux, et les laboratoires et restaura­ les demeures privées sous forme de trie à faces parallèles à ces petits teurs sont en permanence à l'ouvra­ vitrail-tableau et s'adapte au goût du éléments à enchasser dans le plomb. ge, mais la tâche est redoutable par jour, le décor floral. En liaison Ce ne sont pas non plus des lentilles son ampleur et par les dépenses étroite avec l'architecture qui se re­ biconvexes mais presque, de sorte qu'elle entraîne. Et ceci pour un nouvelle aussi, il se développe par que la lumière ne les traverse pas nombre croissant d'ensembles au exemple dans une ville comme tout droit jusqu'au dallage. Ils de­ fur et à mesure que le temps passe Nancy où l'avènement d'un style viennent de la sorte, sources autono­ et que de nouvelles créations vien­ nouveau dans tous les arts décoratifs mes de lumière, là haut, à des dizai­ nent s'ajouter aux anciennes. Il faut stimule la création. A cet effort est nes de mètres du sol et avec une telle croire que la formule du vitrail est associée la volonté de se libérer du intensité qu'ils s'imposent au visi­ bonne, car il nous reste environ 1000 poids de l'histoire, c'est-à-dire de la teur. Ils irradient leur couleur ! m2 et 15 000 m2 des 10 000 m2 et tyrannie des archéologues qui ne 250 000 m2 produits respectivement connaissent qu'un type de vitrail. La question se pose de la même par les xne et xme siècles, de quoi «Le tempérament de l''ârtiste est plus manière pour les vitraillers moder­ attirer des foules de visiteurs de toutes fort quel' archéologie», écrit Gsell, nes qui, pouvant disposer de verres nationalités. peintre-verrier, dans un article qu'il très homogènes, bien polis, bien intitule Parasitisme, pour y défendre transparents, vont presque jusqu'à y Qu'est-ce qui donne au vitrail ses cette optique rénovatrice. voir un obstacle à la réalisation de lettres de noblesse et lui vaut ces leurs beaux vitraux et sont conduits nombreux admirateurs ? Comme Les maisons, vérandas, cages d'es­ à chercher des parades dans la tech­ qualité première, je citerai cette calier reçoivent alors des composi­ nique. Ils les trouvent dans des pro­ admirable faculté qu'a le verre, tout tions lumineuses de conception tout duits nouveaux, les dalles dont ils en conservant sa transparence, de . à fait originales, ainsi que les salles font sauter des éclats, le verre dit réagir sur les oxydes métalliques en d'attente des banques, chambres de américain, le verre à coulures épais­ les assimilant comme l'eau absorbe commerce, etc. Le vitrail s'évade ses et irrégulières, la gravure à le sucre, pour en ressortir intensé­ délibérément de ses lieux jusque-là l'acide, etc. ment coloré. Ensuite la possibilité privilégiés, et J. Gruber se dépense de le façonner à chaud, lorsque sa avec succès dans de grandes verriè­ Le vitrail est fait pour durer, mais malléabilité devient suffisante. En­ res civiles dont les noms sont révéla­ que de dangers il court? D'une fa­ fin son caractère de substance vi­ teurs : les Magnolias, Coucher de çon générale, on constate qu'à tra­ treuse, donc sa stabilité et sa résis­ soleil au bord de l'étang, le vers les siècles, il se comporte, même tance, qui dès le Moyen-Age ont Cueilleur de houblon. Au même dans ses réalisations anciennes, ad­ tenté les architectes. moment, Henri Bergé, chef décora­ mirablement devant les tempêtes, la teur chez Daum, applique ses con­ pollution, les guerres, les déména- Ce qui était vrai au Moyen-Age et au naissances du verre et de la peinture 61

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89 ------Le verre et l'art à couvrir les cloisons d'une brasse­ rières, s'attachant souvent à élargir ci-dessus ont souvent dû l'enseigner rie en plein air de 22 vitraux à per­ et perfectionner les techniques et aux peintres). Ils sont aussi conduits sonnages évoquant les diverses bois­ produisant des œuvres de grande va­ à bien assimiler les ressources mais sons proposées. On devine quelle · leur qui mériteraient d'être mieux également les limites des techniques coupure avec le passé ces initiatives connues. Et là, le verre, toujours, est à leur disposition. provoquent ! dans toutes ses formes et toutes ses tonalités, au centre de leurs préoccu­ Comme dans le passé tout est fait à Lorsque prend fin la guerre de 14-18 pations. la main, bien entendu, et on ne doit et ses destructions, un vaste champ pas être surpris de voir adoptées des d'action s'ouvre aux nombreux ar­ Dans les vitraux récents, une grande techniques relativement récentes de tistes que tente le rééquipement des diversité de conception, d'esthéti­ travail du verre, telles que le dou­ églises et des maisons. La tradition y que et de destination se fait jour. Le blage ou le triplage des verres de côtoie la novation, la restauration y vitrail, on peut le dire, s'est porté à couleur, avec gravure à l'acide fluo­ prépare la création. Il en sera de un rang comparable à celui du vitrail rhydrique ou à la roue. Mais les ap­ même après la dernière guerre qui ancien. Du côté de la demande, les ports récents se tro·uvent dans l' em­ aura vu se développer et se perfec­ guerres et leurs destructions y sont ploi de verres spéciaux comme la tionner, hélas, la dépose et la mise en certes pour quelque chose; de nom­ dalle de 20 à 30 millimètres d'épais­ caisse de la plus grande partie de breuses églises et chapelles ont dû seur ou le verre américain, puis le notre patrimoine pour stockage en être équipées ou, jusqu'à un certain remplacement des plombs de sertis­ lieu sûr. Ce dangereux exercice en a point, restaurées. Mais du côté de sage par du ciment ou mieux encore sauvé l'essentiel mais il a

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99 ------Le verre et l'art compléter de nos jours le vitrage reux. Elles ont, il faut le dire, été si monochromie parfois voulue, il d'églises anciennes s'explique mal. honnêtement et habilement menées aimera la vibration de la lumière chez certaines personnes qui se que les guides ont tort de s'étendre obtenue par l'emploi de dalles d'as­ contentent d'habitude d'y trouver longuement sur cette triste nécessité sez grande épaisseur, dans lesquel­ une impression générale, en pas­ de la survie de beaucoup de vitraux. les les éclats provoqués par la marte­ sant. Car il y a diverses manières de Ils se félicitent enfin de la lisibilité line sont sources d'effets optiques. regarder les vitraux. Beaucoup, accrue que procure leur lavage sys­ avouons-le, se contentent de l'har­ tématique (su jet de controverse avec L'habileté du verrier rejoint ici la monie de l'ensemble, de la vivacité ceux qui regrettent l'effet de patine volonté de l'auteur des cartons, que des rouges, de la profondeur des auquel ils sont habitués), bien que le la symphonie des couleurs soit ac­ bleus ( 1). Ils admirent la belle parure côté narratif ne les intéresse guère. compagnée d'images narratives ou colorée del' édifice, son agencement de pures harmonisations de signes et son mariage avec l'architecture. Un visiteur plus perspicace, surtout colorés habilemegt agencés. Sil 'heure s'y prête, ils apprécient le s'il s'est muni de jumelles, sera sen­ flamboiement des couleurs domi­ sible aux thèmes particuliers que le Sur le plan esthétique, l'évolution nantes qui, souvent, sont le fruit de verrier-peintre a développés et les des styles l'intéressera, comme il en l'association de plusieurs couleurs examinera de plus près. Il en appré­ est en peinture. Car si les verrières élémentaires placées là sous forme ciera plus en détail l'ordonnance et anciennes ne sont pas signées, on de petits morceaux de verre juxtapo­ le mode de réalisation, s'apercevra connaît parfaitement les auteurs des sés. Ils découvrent ainsi des t0J;iali­ que «le bleu recule, tandis que le récentes et par là les dates de leur tés qui n'y sont pas : le violet, le rouge avance» (source de relief). Il réalisation. Il y verra alors que, dans mauve, l'orangé. Pour eux, comme constatera qu'au Moyen-Age, les sa diversité, l'art du vitrail est, en le disait Auguste Rodin «Les élé­ vitraillers savaient déjà habilement France, toujours vivant. Le titre de ments que votre regard sépare dans placer les quelques couleurs dont ils pays du vitrail que j'ai cité au début leur premier aspect, vont s'unir et disposaient ; leur orchestration fort devrait donc nous être conservé. En composer le tout». savante lui apparaîtra plus nettement un temps où l'art décoratif français s'il concentre son attention sur les marque le pas, ce vœu a son impor­ Variable avec la date de création, le détails. Vus à travers des jumelles, tance. style particulier des sujets traités les les blocs de verre lui sembleront, intrigue néanmoins, sous une forme plus transparents et individuellement plus instinctive que documentée. mériteront plus nettement le qualifi­ Mais ils ne découvrent que rarement catif de source de lumière. Sur les (1) Aux XIl0 et XIl1° siècles, les fonds étaient les restaurations, et c'est très heu- œuvres contemporaines, dans une toujours bleus ou rouges.

Légendes des illustrations page 62 Le roi Jéroboam, Notre-Dame de Paris, XIII" siècle. Le décou­ Le choeur de la Sa inte-Chapelle, XIIIe siècle. La structure même page en médai llons d'une grande baie verticale est une disposi­ de l'édifice est toute entière conçue pour recevoir des vitraux. tion typique du vitrail gothique. O n y compte 7 couleurs, pas une Chaq ue couple de baies est divisé en 26 ou 60 médai llons dont de plu s. les co uleurs irradient l'espace inté ri eur.

Adam et Eve, Notre-Dame de Paris. La Cè ne à la Sa inte-Chapelle, XIII" siècl e. De tels médai ll ons, il 2 y en a sur 618 m , divisés en 46 ba ies vertica les ; chacune comporte entre 13 et 30 médai llons. L'effet sur le visiteur est sa isissant. page 63 L'Automne par E. Champigneulle, 1896. L' Art nouveau est en Un convertisse ur aux Aciéries de Longwy à Mont Sa int-Martin, pleine expansion à Nancy, et le vitrail civil s'adapte au décor 1928, par Majorelle. L' industrie elle-même s'intéresse au vitrail. floral.

Vitraux du chœur de Pacy-sur- Eure, par Decorchemont. Réa li sés Triplet de la cathédrale de Sa lisbu ry (G -B) par G. Loire. Cet en pâte de verre comme ceux de beaucoup d'églises de Norman­ exemple confirme que des réa lisations contemporai nes s'har­ die, ils bril lent par leur lum inosité et la fi nesse des détai ls. moni se nt très bien avec le gothi que. page 65 Vitrail Art nouveau par Jacq ues Gru be r, 1904, Nancy. Le décor Vitrail pour une brasserie, 1900, par J. Gru ber. En prenant ici fl oral de coquelicots et ve rdure ai nsi que le pigeon sont typique­ comme suj et un cu eilleur de houblon pour vanter une bière, J. ment Art nouveau . Les effets d'eau ridée sont produits par des Gruber rel ance l'art du vitrai l civil en s'évad ant du secteu r re li­ verres de surface ondul ée. gieux traditionnel. Vitrail-tour au mu sée de Hakone Uapon), 1950, par Gabriel Vitra il-tour de Hakone .. Voici la tour du vitrail précédent, sou­ Loire. Pour contempler les éléments de ce vitrail-tour, un esca­ tenue pa r une armature légère. lier à vis est installé à l'intérieur. Conçu et réalisé à Chartres, sa 66 surface totale est de 320 m2 •

LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1990 Le verre et l'art Spécialiste réputé du vitrail, conférencier recherché, notre camarade Jean Rollet, par sucroît investigateur infa­ tigable, a constitué sur le vitrail d'art une iconographie incomparable de 20 000 diapositives. Rollet a par ailleurs livré au public Ûne somme sur ce sujet : Les Maîtres de la Lumière, Bordas, 1980. Félicitons­ le et remercions-le de s'être adonné à un tel hobby dont il dispense si généreusement les fruits.

LES . VITRAUX TROYENS AU DÉBUT DE LA RENAISSANCE

Jean ROLLET (46)

N a souvent évoqué une premières décennies de cette Re­ vérifier ici. En 1480, la vallée était «École Troyenne» du vitrail naissance. En effet, il semble que les exsangue. En 1485, les Foires de 0 au xvre siècle, mais un tel plus anciens témoins de la manière Champagne furent rétablies. On sait vocable susciterait de telles polémi­ Troyenne, marquée par le caractère qu'elles se ranimèrent très lentement, ques entre nos savants que je ne vais prédominant de la pleine couleur, se sans jamais retrouver leur lustre pas me risquer à l'employer. En fait, voient à l'église de Ricey-Haut, au passé. N'allons donc pas en déduire il n'y eut jamais l'équivalent des Sud de l'Aube et qu'ils dateraient un effet déterminant et bornons-nous écoles de la Renaissance Italienne, des environs de 1485. à constater qu'il ne fut pas défavora­ Siennoise, Florentine ou Romaine. ble. Il y eut des ateliers , une tradition, A soixante kilomètres à la ronde, il des manières, un rayonnement du ne nous est rien parvenu dans les Quoiqu'il en soit, dès les années 90, vitrail Troyen avec de sublimes deux cents ans qui séparent ceux-ci des verriers Troyens créent à l'église sommets et de tristes points bas éta­ des trois belles verrières de Mussy­ Sainte-Madeleine, une illustrissime lés depuis les dernières décennies du sur-Seine (fin du XIIIe ou début du verrière de la Passion d'un type en­ xve siècle, jusqu'à l'extrême fin du xrve siècle), autrement qu'à l'état tièrement nouveau, tant par la com­ xvrre siècle. C'est le temps qui, de débris archéologiques. position que par le mode de fabrica­ aujourd'hui, nous sépare de Louis tion. Chaque panneau limité par la David... Les verriers ne travaillaient proba­ trame des meneaux représente un blement plus ou peut-être leur in­ épisode bien caractérisé du récit Sur une telle durée, dont l'ampleur fime production fut-elle immédiate­ évangélique: Le Lavement des pieds, se prête ainsi mieux à comparaison, ment brisée par les guerres incessan­ ou l' Agonie à Gethsémani, etc. Les il est facile d'imaginer qu'il y eut tes contre les Bourguignons. Ceux­ panneaux sont groupés en registres des styles, des modes et si j'ose dire ci, on le sait, essayaient sans trêve de . éventuellement superposés. On les (bien que Baudelaire n'ait pas rete­ relier leurs possessions flamandes trouve également dans le remplage. nu de verrier parmi les génies de au Duché. La vallée de la Seine Le maître a dessiné des «cartons» l'Humanité) des «Phares» de toutes devint donc un théâtre de guerres et qui sont des reproductions en vraie les magnitudes. Quelques grands de massacres jusqu'à la mort du Té­ grandeur sur parchemin ou sur cui­ verriers Troyens œuvrèrent en soli­ méraire et même au-delà. Il en ad­ vre de chaque panneau. A partir de taires, d'autres donnèrent le jour à vint la suppression des Foires de chacun d'eux, il a créé tous les des dynasties telles celles des Maca­ Champagne et le commerce péricli­ «calibres» nécessaires. Ce sont des dré ou des Gonthier qui étendirent ta. fragments de papier fort correspon­ leur activité sur plus d'un siècle. dant chacun à un morceau de verre J'ai montré dans un autre ouvrage la unicolore découpé au contour du Il convient donc de se fixer des corrélation serrée qui existe entre la dessin. L'ensemble des calibres bornes; je les ai mises très approxi­ richesse d'une région et son patri­ forme un puzzle dont la solution re­ mativement aux extrémités des cinq moine de vitraux. On peut encore la constitue exactement le carton 67

LA JAUNE ET LA ROUG E, JUIN/JUILLET 1990 Cathédrale de Châlons-sur-Marne. Création de l'Homme. atelier des Henriet. vers 151 O.

68 Cathédrale de Sens, Arbre de Jessé, 1502-1503. Bar-sur-Seine, église Saint-Etienne, Légende de la Croix, Bataille de Constantin, 1542. LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 11 Nozay, Danse de Salomé, 2'' "" quart du XVI'' siècle.

Evry-le-Chatel, Baptême du Christ, l ère moitié du XVF siècle. Saint-Pouange, Adoration des mages, l cr quart du XVI" siècle. 69

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Le verre et l'art (moins l'épaisseur des plombs). Le Creney datée de 1512, et en maint paroisses, telles Villy-le-Maréchal verrier a également créé de multi­ autre lieu. ou Saint-Pouange voisines mais ples pochoirs qui permettent d' exé­ somptueusement parées. On peut cuter rapidement les compléments Bien avant cela, les Troyens créè­ présumer que 80 à 90% des églises du tracé non matérialisés par des rent d'autres séries : La Vie du Christ, de cette région ont été vitrées en ce plombs, tels que le détail des visages son Baptême, son Enfance, la Vie et temps-là. ou les plissés des draperies, les La Mort de la Vierge, la Vie des ombres ou les inscriptions. Rien de Saints: St- Jean-Baptiste, St- Pierre, Deux phénomènes, à première vue tout cela n'est nouveau dans l 'his­ la Légende de la Croix, l 'Arbre de indépendants, vont briser l'élan sans toire du vitrail, me direz-vous. Jessé, les Prédictions des Sibylles, toutefois faire disparaître le vitrail. Voire ! C'est la réunion de toutes etc. Vers 1530, un verrier installe un ces techniques connues qui permet à Jugement de Salomon en l'église un compagnon de formation très On vit également apparaître, surtout Saint-Pantaléon. La verrière est moyenne. d'exécuter, comme le dans ce diocèse, de très nombreuses entièrement faite à base de verre maître,etàmoindresfrais, une bonne inscriptions, destinées à identifier blanc, dessinée en grisaille ponctuée part du vitrail. les personnages dans l' Arbre de Jessé de jaune d'argent sans verres de à Herbisse, Creney, Thieffrain et couleur. Assez souvent, c'est ici le La vitre-mère contient tous les épi­ Pont-Sainte-Marie ou les donateurs cas, on abandonne le genre narratif sodes. Selon la richesse des parois­ à Bar-sur-Seine. Parfois déroulées au profit de grandes scènes synthéti­ siens, l'artisan sert un menu plus ou sur de très longs phylactères, elles ques montrant un épisode-clé, un moins copieux. Ainsi, la verrière de semblent préfigurer nos actuelles article de foi : c'est le Calvaire à Poivres n'a que quatre panneaux. bandes dessinées. On les trouve en Chappes, ou l'Arbre de Jessé avec Plus encore, on peut modifier' les commentaire de la Passion et de quelques rehauts de verre bleu à couleurs au goût du client, quoique, l' Apocalypse (d'après les gravures l'église Saint-Jean de Châtillon-sur­ dans ce domaine, le maître-verrier de Dürer) à Chavanges ou Grand­ Seine (1551). Mais les vitraux en ta­ reste roi et fasse respecter les ca­ ville. Elles ont la curieuse caracté­ bleaux successifs perdurent, telle la nons : le violet de la robe du Christ ristique, au moins au voisinage im­ Victoire de Constantin dans un vi­ ou le bleu du manteau de sa Mère, médiatdeTroyes,entre 1510et 1530, trail de 1542 contant la Légende de etc. d'être rédigées en un français très la Croix à Bar-sur-Seine. clair, quasi-moderne. Les Troyens ont donc inventé une Curieusement, c'est l'épicentre certaine forme semi-industrielle du Très tôt les Troyens acquirent une Troyen qui résiste le moins bien (ou vitrail. D'autres le feront en Breta­ renommée qui les fit mander très qui mène le jeu ?) : après St-Panta­ gne quelque quarante ans plus tard loin. Liévin Varin, Balthazar Godon léon, le sanctuaire de St-Nizier se et ailleurs. De ce prototype aisément et Jean Verrat installent !'Histoire laisse tenter, puis la cathédrale, reproductible subsistent une dizaine de l'Invention des Reliques de Saint­ l'église de Saint-Martin-es-Vignes de copies plus ou moins étoffées : à Etienne, celle de St-Nicolas, un et plus tard l'église St-Nicolas qui Chasséricourt et Creney (1512), magnifique Arbre de Jessé et vitrent sera complètement vitrée ainsi. La Epernay (1505), Mergey et Mont­ laroseduJugementvers 1501- 1502 mode suit alentour: Brienne à l'Est. fey, Puellemontier dans la Haute­ dans le transept Sud de la cathédrale Villiers au Nord, Brienon et Ville­ Marne, Saint-Rémy, Torvilliers et à Sens. Les Hympe, père et fils s 'ins­ moiron à l'Occident, etc. Mais il ne Villeret dans l'Aube. tallent définitivement ici et vitrent manque pas d'exceptions: à Grand­ entre 1517 et 1520 la fameuse Rose ville où l'on exécute simultanément En 1505, un autre verrier crée à de Paradis, ainsi que le reste du Troyes, pour l'église Saint-Nizier des verrières dans les deux styles, ni transept Nord. A Châlons, la dynas­ de solutions intermédiaires, par une nouvelle série de la Passion qui tie des Henriet arrive vers 1510, fait connaît un véritable succès et à tel exemple, la Femme vêtue de Soleil souche et monte la vitrerie du bas­ à Dosnon. Au loin, à Epernay, Cef­ point qu'au début de ce siècle on en côté sud de la cathédrale. D'autres voyait encore plus de quarante dans fonds ou à l'église de Notre-Dame­ établissent leurs ateliers à Auxerre en-Vaux de Châlons, la tradition le seul département de l'Aube. et réalisent les vitraux de Saint-Ju­ coloriste se maintient. Réduite aujourd'hui à un seul pan­ lien-du-Sault, de Villeneuve-sur­ neau à Marigny-le-Chatel, elle fi­ Yonne, Saint-Florentin, etc., non Cependant, la Réforme est en mar­ gure en double exemplaire à l'église sans mordre sur les fiefs bien défen­ che. Assez bien tolérée entre 1530 et Saint-Nizier, mélangée avec des dus des Parisiens, à Champeaux ou à panneaux de la précédente dans une La Ferté-Milon. 1540, les choses vont se gâter dra­ seule fenêtre à Saint-Rémy-sous­ matiquement au cours des décen­ Barbuise, mais aussi à Ceffonds en L'extension du vitrail Troyen avant nies suivantes. Les exactions ou­ Haute-Marne, datée de 1511 et à 1540 paraît sans égale. Il reste au­ bliées depuis un siècle vont se re­ Herbisse, Bérulle ou Grandville. On jourd'hui plus de 200 églises qui ont nouer dans de sanglants paroxys­ voit des versions différentes de la conservé peu ou prou de cette vitre­ mes. Une grande moitié des verriè­ Passion en un moindre nombre rie dans le seul département de res en place sera détruite et bien 70 d'exemplaires à Pouan-les-Vallées, l'Aube, jusque dans de très petites d'autres choses vont changer. •

LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1990 ------Le verre et l'art

LE FUNESTE ET MERVEILLEUX VOYAGE DE LIEVIN LE VITRIER AUTOUR DE LA CITÉ DE TROYES EN CHAMPAGNE

Jean ROLLET (46)

Liévin le vitrier est le petit-fils pa[ sa mère de Liévin Varin, maître ymagier de Troyes. Il est sur le point de signer une convention avec la fabrique de Bar-sur-Seine pour

ous commençâmes par les la «rose de Paradis» au temps de mes Baptême de Notre Seigneur dans merveilles de la cité, en études et qu'elle a mon âge. Il n'en fit l'autre. Et de même en l'église de N l'église de Sainte-Madeleine pas le même éloge mais il me concé­ Charmont il jugea que tout était dans et à Saint-Martin. A l'église cathé­ da qu'elle valait mille fois ces pâles la façon des grands maîtres et de là drale, le Maître me montra les vitres vitres modernes. on revint vers Feuges où est l'Ado­ de la nef qui ont été garnies par son ration des Bergers et l'on avait fait (grand) père, puis les vitres de la Nous gagnâmes Pont-Sainte-Marie près de six lieues pour ce premier Passion du Seigneur qui sont innom­ à prime et il admira la verrière de JOUf. brables dans la ville et il voulut voir Jessé où l'on voit tous les ancêtres du l'église de Saint-Pantaléon où sont Seigneur et je crois qu'il y a œuvré. Le lendemain, nous partîmes avant plusieurs méchants vitrots dans la On fut bientôt en l'église de Saint­ prime pour Mergey où est la Passion nouvelle manière. A ventin à Creney et le Maître loua et il faisait froid. Puis on passa la encore les trois vitres de la Passion, rivière de Seine sur une mauvaise Le tiers jour après Pâques, nous le «Trespassement de Notre Dame» barque 'et l'on fut à Payns où les partîmes pour voir toutes les verriè­ et un Arbre de Jessé. Nous gagnâ• vitres sont mal tenues et en suivant à res alentour. Le Maître ne tarissait mes la chapelle d'Assencières où est Saint-Lyé où sont peu de vitraux pas sur la vitrerie que son aïeul avait un autre «Trespassement de la Très mais une belle antique sculpture. dressée dans la croisée de Sens, bénie Sainte Vierge». Et tirant toujours le Tout près, nous trouvâmes l'église chaque matin par «le vray soleil de cheval, nous visitâmes l'église de de Saint-Sulpice à Barbery où sont Dieu». J'osai lui dire que j'y avais vu Luyères et en suivant le ruisseau, le un curieux voûtement de bois et plu- 71

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 L Pouan-les-Vallées, Portement de croix, vers 1500.

Chappes, le Calvaire, vers 1530. Dosnon, la Vierge de !'Apocalypse, debout sur un croissant de 72 lune, 1520-1535 ? LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

'------Assencières. Mort de la Vierge, 1°' quart du XVJ 0 siècle.

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~ ...... , ~--- ~ - ::- ·_ : ·~ ~~.- :· j -~· }~ ~~ ~~" ~ .... ~,· r . . .. - " '"' 11.\''\\ tt.'.~ rc:~a11 r,;· ~· ... -~tl ~, .·.-, = --. . . 1 ' " ' "' 11\ . .'' 1 ilf, ~- ' Grandville, L'Apocalypse, chute des étoiles sur la Terre, 1526 ? Troyes, Eglise Sainte~Madeleine , Le lavement des pieds, 73 1491-1494. LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 ------Le verre et l'art sieurs fenêtres bien vitrées. Il se Mons Saint-Pierre à Verrières et Saint-Etienne qu'à Saint-Rémy, faisait des travaux à La Chapelle­ jamais je n'avais vu si grande collec~ étaient la Passion et aussi à Voué où Saint-Luc si revînmes vers les Noés tion de belle verrines en une si petite s'en trouvent plusieurs bien parfai­ où l'on chantait vêpres dans le chœur. · église, tant peut-on dire de la cha­ tes. A Montsuzain est la vitre de Les vitres de la nef y avaient subi pelle de Courgerennes. Monsieur Saint-Yves qui attire fort bien du dommage. Tant on fit sept les pauvres gens et à Aubeterre, il se lieues et j'avais grand mal aux pieds. Jeudi, nous poussâmes sur Saint­ trouve des vitraux plus anciens et Il fit meilleur le vendredi de la Saint­ Julien. Les vitres y étaient en mau­ d'autres de ce temps. Maître Liévin Léon, pour visiter Montgueux où se vais état et en suivant vers l'église de me permit encore de chevaucher au pressait grande foule et derechef, le Saint-Loup à Rouilly, il est un très matin pour les trois lieues d'ici à la Maître vanta la Crucifixion et les ancien vitrot avec d'autres. Nous Chapelle-Vallon où sont de bonnes autres verrières. Nous vîmes aussi passâmes la nuit à Thennelières où grandes vitres et autant aux Gran­ une Passion à l'église de Macey, on le Maître ne put retenir son admira­ des-Chapelles. Il reste peu de choses s'arrêta un instant vers none, à Mes­ tion. On chantait prime au passage à Rilly-Sainte-Syre, mais le Vitrier son toutes deux bien vitrées, puis le en l'église de Saint-Parres-aux-Ter­ admira fort l'Arbrê de Jessé qui était Vitrier voulut rejoindre Torvilliers tres et y sont les hystoires de Saint­ à Chauchigny et nous fûmes à Villa­ où sont encore plusieurs verrières Nicolas, de Sainte-Anne, des Mages cerf pour la procession. qu'il admira et comme il restait deux et la Chute de nos Premiers Parents. grandes lieues, il me permit de Tant à Bouranton, Laubressel et Les pluies avaient grossi la Seine monter le cheval en raillant que je Rosson se voient de bonnes verriè­ tant que le passeur atterrit plus bas serais encore plus fatigué le jo.!-!-_r du res. Si vint le soir que j'avais fort mal face à Savières où il y a peu. On tira Jugement. aux pieds et que nous avions déjà vers le Pavillon-Sainte-Julie où le bien abattu plus de quarante lieues. Maître fit grand éloge des nombreu­ Au matin, nous vîmes les vitraux de ses vitres qui garnissent les fenêtres Lépine et de Saint-André-les-Ver­ Nous passâmes samedi par l'autre et surtout (?) de Jessé et on poussa gers qui sont merveilles avant de village de Rouilly où sont de beaux vers Villeloup la bien vitrée que l'on passer à Saint-Germain-de-Linçon vitraux et idem au hameau de Sacey trouva toute embaumée par le mu­ où sont la Passion et la Genèse et où tant que dans la cité de Piney, mais guet pendant les confessions. il dit qu'il fallait se confesser. de moindre ancienneté. Le Maître voulut passer la nuit dans la chapelle Lundi, le Maître pointa sur Bucey en C'était Quasimodo. Liévin décida de Villevoque qui est bien vitrée et direction de Villemoiron, Bérulle et d'entendre la grand-messe à Saint­ là me parla de son père qui avait Rigny-le-Ferron où sont les plus Léger et il y trouva de bonnes vitres, œuvré à la vitre de la Genèse à belles verrières du bailliage mais au mais plusieurs fenêtres étaient veu­ Châlons au temps des Henriet. Nous terme de quatre lieues qui en val­ ves de leur vitrage et l'on se reposa le entendîmes la grand-messe à Mon­ laient le double tant il y avait de reste du jour au bord de l'eau. tangon où se faisaient les commu­ boue, l'église était fermée et des vitres nions et à ce qu'il a dit, je crois qu'il brisées. Il était passé la troisième Il ne se peut rien voir de plus beau y a fait la vitre de la Passion. heure et l'on se rabattit sur V auchas­ que la Nativité de Saint-Pouange, et sis, alternant tous deux sur le cheval. d'autres. Je crois qu'il y a mis la Passé Auzon qu'il fait beau voir, Il y avait peu à voir et l'on dormit main. Et ce même lundi, nous passâ• nous gagnâmes Lonsols par de dans une grange. La pluie cessa dans mes Moussey pour gagner l'église mauvais chemins. Et là, ils voulaient la nuit. On était à proximité de Lai­ de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge installerune hystoire de Sainte-Anne nes où est une magnifique Mise au où la vitre des Litanies éclipse toutes à la mode. Incontinent, le Vitrier Tombeau et on descendit sur Bouilly les autres. Il faut deux lieues par La partit pour Coclois, puis Nogent où où des arlandiers travaillaient à la Vendue-Mignot pour Montceaux - sont de jolies verrières et surtout une nef sans grand ménagement pour les lès-Vaudes. Il s'y est fait une profu­ Mise au Tombeau qui lui plut. Tant anciens vitraux. Et Maître Liévin sion de beaux vitraux et il y a beau­ à Chaudrey et à Mesnil-la-Comtesse stupéfait se rappela soudain que coup de fidèles. Après midi, le Maître qui est à deux lieues se voit quantité c'était Saint-Robert. pointa sur Vaudes où est Saint-Chris­ de bonnes vitres. Par des chemins tophe que nous priâmes pour notre boueux, nous ·gagnâmes Nozay sous Nonobstant il tenait à Voir Auxon, sauve(té) ? Les lilas y étaient tout la pluie. Il s'y trouve une grande Ervy et Saint-Florentin et rêvait de défleuris. profusion de verrines bien colorées remonter vers Auxerre le long de et je remarquai les musiciens au festin l'Yonne par Saint-Julien-du-Sault et Au-delà des gravières de Seine, nous de Hérodes semblables à ceux d'une Villeneuve. Nous partîmes par Ja­ passâmes la rivière face à la chapelle vitre de Saint-Florentin. Et le Maître vernantoùestlaCrucifixion.L'église de Saint-Aventin qui attire quantité dit que l'on y serait sous peu. de Chamoy était fermée, peu enga­ de pélerins et y sont de bonnes vi- geante et l'on passa outre. Nous at­ 74 tres. Puis on passa par l'église de En remontant la Barbuise, tant à teignîmes l'église de Saint-Loup

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Le verre et l'art d'Auxon avant vêpres. Elle retentis­ n'y avons compris goutte mais il a chez un pays du Maître et à Pouan où sait de chants lors de notre visite et le enchaîné sur ces enragés prédica- . l'église était embaumée par les se­ Maître se régala, surtout de l'Arbre. teurs qui dogmatisent dans la Mon­ ringats, mardi à Premierfait et Val­ tagne. Et enfin de sa grande église de lant puis à Saint-Mesmin outre Seine Nous partîmes au lever du jour. Les Molesme qu'il fait construire aux et Fontaine, puis à Châtres et Méry, garçons avaient planté le mai devant côtés de l'antique paroissiale et qu'il Etrelles, Charny, Plancy et partout les portes. La pluie reprit. On se per­ veut vitrer et pendant des jours, sont d'assez bonnes vitres. A l'Ab­ dit et l'on arriva tard à Montfey et Liévin remplit des calepins de me­ baye, on nous traita moins bien. plus tard encore à Lasson où se trou­ sures et de patronnets d'ymages que L'Abbé mène moindre train, a bien vent d'étranges ymages des Sibylles l'Abbé savait par cœur. Et il les serra moindre vin et connaissances que en parfaites couleurs. Alors Liévin dans le porte-manteau. celui de Molesme mais il a fort abandonna la suite vers Saint-flo­ gourmandé le Maître de ses inquié­ rentin car l'Abbé de Molesme ne Le jeudi matin, ayant pris congé, le tudes «païennes» à cause des héré­ pouvait attendre. Par Racines et Maître visita le curé Colet qui vou­ sies et il a dit que ce mauvais nombre Courtaoult bien vitrées, nous gagnâ• lait un grand fenestrage pour le bras pourrait être treize. Ce jour nous mes Ervy noyé de pluie où le Maître du midi que l'on terminait et l'on fut étions passés par deux villages que admira longuement encore le vitrail à Fouchères où l'église n'avait pas l'on appelle Viapres puis à Ormes ce des Sibylles et les autres. son vitrage, guère plus qu'à Chappes soir où sont plusieurs vitres estima­ où se montent des vitres claires. Le bles et nous avons bien couru trente Nous avions parcouru plus de qua­ vendredi, on fut à Saint-Parres, bien lieues dans ce temps. tre-vingts lieues et nous passâmes vitré, pour passer la Seine en direc­ par Davrey, Avreuil et Metz-Robert tion de Montreuil où se voit une Herbisse est à deux grandes lieues. qui sont toutes bien vitrées pour être belle Tige de Jessé et je vis que le Le Vitrier était dans ses pensées à Chaource sur le coup de vêpres. Le Vitrier était soucieux. A Montiéra­ mais il fut réveillé par la beauté des Maître fut émerveillé tant par le grand mey sont plusieurs merveilles. neuf vitres qui ornent les croisillons sépulchre (sic) que par les peintures Après-midi nous fûmes au Mesnil­ et le sanctuaire et surtout l'Arbre et toute la vitrerie. Il y avait foule Saint-Père. Les vitres sont de mé­ daté de mil V et XII, tant ragaillardi pour la confession. La pluie avait diocre facture et comme c'était qu'il mena jusqu'àVilliers où sont de cessé et au sortir, les gars de la ville dimanche on entendit la messe et on très beaux vitraux. Le temps se mit offraient du muguet aux filles et j'en passa le reste du jour au bord de au grand chaud. Par Mailly qui est fus tout ému. Le lendemain, jour de l'eau. bien vitré, on gagna durement, sou­ l'invention de la Sainte Croix, nous vent sur le cheval, l'église de Saint­ vîmes les belles vitres de Lantages et Nous eûmes peine à trouver un che­ Antoine à Poivres et le Vitrier dit nous arrivâmes peu après none à min vers Géraudot entre les étangs. que c'était vraiment ici la maison du Rumilly où l'Abbé de Molesme tient La chaleur se leva et nous fûmes Bon Dieu. une grande demeure. Il avait parlé assaillis par des nuées de tavins et avec le doyen de Bar et savait notre cela prit la journée mais nous remer­ En cherchant l'ombre, on descendit venue. Si je pus dormir en un lit ciâmes Dieu car il y est merveille. l'Huîtrelle par Trouan-le-Grand qui après quatre semaines. L'Abbé était Par le nord, nous gagnâmes Villiers est voûté comme la cathédrale et un homme de grandes connaissan­ et Brantigny où les vitres de ces Trouan-le-Petit où sont de belles ces en toutes choses et parlait de tout menus sanctuaires très fleuris ont verrières avec Jessé, mais il vilipen­ et de même écoutait avec art aussi comme un reflet de Paradis. Et ce da celles de Dosnon sauf la Vierge bien du vin des Riceys qu'il disait mercredi veille de !'Ascension, nous vêtue de Soleil. On lambina jusqu'à bien gouleyant et moins épais que passâmes par Villehardouin, Pel-et­ Grandville où il fut partagé entre les les vins de la Côte et il en fit servir au Der, puis Précy-Notre-Dame, Pré­ vitraux plus anciens et ceux de !'Apo­ Maître et autant des nombres où il cy-Saint-Martin et Lesmont toutes calypse que l'on vient d'installer et était fort versé. Et à ce sujet, il con­ bien vitrées. dont les patrons proviendraient de seilla au Vitrier de rabattre sur le 'Maître Albert. Tant qu'il resta sur le contrat car, dit-il, si des chiffres qui Dans la nuit de l'autre lundi qui a cheval jusqu'à l'église de Sainte expriment la somme en livres, sols suivi la Pentecôte, des Bohémiens Tanche à Lhuître où il fut encore et deniers on fait une partie pour les ont essayé de ·nous voler mais le férocement indécis entre les belles livres et de celle-ci encore deux Maître a joué du couteau et ils n'ont vitres anciennes et les nouvelles mais parties et si on double la seconde et pas pris beaucoup hormis des hardes il se contint car il y avait grand lui ajoute l'unité et la retire de la et mon dernier calepin. Par mémoire concours de monde. On se confessa première, on trouve là et au reste un j'ai trouvé que nous sommes passés le samedi matin à Dampierre et l'on nombre encore répété cinq fois qui par Magnicourt pour la messe de nous convia pour deux nuits au sent le soufre. Il dit que l'on verrait à !'Ascension, puis Brillecout, Vau­ château où le Maître fut bien traité. Bar à la fête de Sainte-Germaine cogne, Ramerupt, Aubigny, Vinets pour s'accorder. Ni le Maître, ni moi et la cité d'Arcis pour le dimanche Mais il ne voulait plus faire de gran- 75

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 76 Saint-Julien-du-Sault, Descente de croix, 1500. Villeneuve-sur-Yonne, Descente de croix, 1529.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

------Le verre et l'art des étapes bien que l'on fût en juin et sa fin prochaine que je ne vis pas et qui «sûrement ne moisirait pas au je dus prendre le devant dès le matin bien les vitres qui pourtant étaient Paradis». Et maintenant, il savait ce de lundi pour gagner Donnement · très belles. Ce fut Saint-Barnabé. Le qu'il fallait faire et ceux de Bar al­ puis Balignicourt et Saint-Léger où Maître se tassait à vue d'œil. A laient voir et après on irait à Mo­ partout sont de bons vitraux, et en Brienne-la-Vieille où les vitres sont lesme tâter du vin de l'Abbé et œuvrer suivant Chasséricourt et Arrembé­ magnifiques, il dit que l'on ne savait aux vitres et l'on passerait voir ces court bien parfaits. Maître Liévin se plus décorer la Maison de Dieu. Je trois églises des Riceys dont il se dit leva joyeux ce mercredi, la renom­ dµs le prier pour aller à Dienville où tant de bien et à Mussy-l'Evêque où mée de Chavanges lui était connue il ne remarqua même pas l'Arbre de sont des verrières de haute antiquité et je ne l'avais point vu ainsi depuis Jessé. Au soir, il me dit que ce serait et à Polisy près de la belle maison de l'Abbaye. C'est le temple des yma­ pour après-demain. J'eus de la peine campagne des Dinteville et, et. .. giers et tout était si beau qu'il admira à le lever et à le hisser sur le cheval autant cette autre verrière de !'Apo­ pour voir les vitres de La Rothière et Et on fut à Magnant. Dans les jar­ calypse que Maître Albert a gravée. nous eûmes grand mal pour traver­ dins, les groseillie1s ployaient sous Tant il voulut faire le détour de ser l'Aube car il manquait toujours le poids des fruits mûrs et les roses Lentilles pour le plaisir de voir l'ou­ tomber et il ne voulut pas dépasser trémières formaient une haie multi­ vrage de charpente et tant il fut sur­ Unienville où sont de bonnes vitres. colore. Ramonet perché sur un écha­ pris d'y trouver aussi plusieurs pan­ Il était comme dans un autre monde faudage le héla «ho, Vitrier prends neaux de qualité. et ses pensées revenaient sans cesse garde dans le bras droit, ça va tom­ à ce vendredi 13 et je mandai le curé ber». Le Maître me convia impé­ Le jeudi fut morose, on prit par' Vil­ qui le confessa mais ne l'administra rieusement et se mit en arrêt devant leret, puis Maizières et Perthes où point et il ne dormit pas. l'Arbre de Jessé qui est du côté de sont maintes vénérables verrières. Il l'Epître et il étendit les bras comme aurait voulu voir Ceffonds, mais il Au matin il ne voulut pas voir les pour une incantation : «Gamin, c'est n'en avait plus la force. Et au con­ vitres de Juvanzé. Le cheval le porta cela que je ferai demain, Dieu est traire, je m'étais aguerri. On se ra­ jusqu'au bourg d'Amance. Il y avait là». Ramonet hurla: la grande lierne battit sur Rances, puis Montmoren­ une vitre de la Passion. Il dit que écrasa dans sa chute les deux mains cy et Pars bien vitrés et le lendemain c'était un bon viatique pour cette et broya les jambes du Maître qui on revint péniblement par Braux et nuit. Je le pressai d'avancer vers tomba à la renverse. Il marmonna Yèvres qui ont belles couleurs pour Vendeuvre. Il n'eut pas la force de juste «Dieu est là» et la mort agile coucher à Rosnay. On y achevait la refuser. Il dit que si l'on y parvenait remonta prestement vers son cou en nef et il y avait déjà plusieurs vitres il voudrait être assisté par son vieil vagues vertes et violacées, sa bou­ dans le chœur qui n'a pas de voûte. ami Ramonet le Maçon. Je le fis che se paralysa et ses yeux éteints Le prieur en voulait d'autres et le entrer affalé sur le cheval dans l'église fixèrent la vitre de Jessé pour !'Eter­ Maître coucha comme à regret quel­ des Saints Pierre-et-Paul et ses yeux nité. ques lignes sur son calepin. Son eurent comme une ultime lueur car manège n'échappa point à cet homme nous n'avions pas vu de plus glorieu­ Ici se termine le funeste récit du qui le voulut entendre en confes si on ses couleurs depuis Chavanges, mais «Gamin» qui est resté anonyme. et lui dit ensuite qu'il ne faut pas il était si bas que je dus le confier au donner foi aux nombres. Mais Lié­ Père pour la nuit. Trouver l'année pour qui connaît le vin ne se dérida pas. Au matin du di­ vitrail est facile, sinon, cherche ! manche qui tombait à la Saint­ On était le 14 ju~n , veille de Sainte­ Trouver la somme demandée par Médard, on entendit la messe à la Germaine et le soleil n'était pas Liévin est .. . facile, tu verras, cher­ crypte et jamais il n'a fait si chaud. encore bien haut quand le Vitrier me che! Le merveilleux, cher cama­ fit un dur réveil. Il partit en avant. rade, si ce récit t'a intéressé, réside Nous piquâmes sur Brienne. On Bar était à moins de cinq lieues et on en ce que la plupart des «vitres» travaillait aux vitres dans le nouveau y serait avant vêpres. Il avait appris · qu'ils ont visitées il y a un peu plus de goût. Liévin très abattu ne tira rien je ne sais comment que Ramonet 4 siècles sont encore là. Nulle part du fabricien que je dénichai derrière avait été mandé à Magnant plus bas au monde ailleurs qu'ici on ne peut plusieurs pichets vides. Saint-Léger sur la route où un contrefort de la voir, et il s'en faut de beaucoup, 160 est assez bien vitré. Le mardi, l'un croisée s'était déversé. A ce train, on églises «bien vitrées» en moins de traînant l'autre, on passa par Blain­ fut bientôt à Thieffrain et Maître «180 lieues». Prends la carte N° 61 court et Mathaux puis Radonvilliers, Liévin transfiguré railla le verrier et cherche ! • mais le Maître parla si tristement de qui avait «galipoté» la Tige de Jessé

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LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1990 Le verre et l'art UN PEINTRE-VERRIER CONTEMPORAIN NOUS PARLE DE SON ART

Que de fois, enfoui sous la lumière d'un vitrail découpant l'obscurité d'une église par bonheur ouverte, m'est revenu en mémoire, comme l'écho d'un psaume, ce dialogue de «L'Annonce» : - Violaine : «0 Maître Pierre, le beau vitrail que vous avez offert aux moines de Chinchy». - Pierre de Craon : «Le vitrail n'est pas de mon art bien que j'y entende quelque chose. Mais avant le verre, l'architecte, par les dispositions qu'il sait, construit l'appareil de pierre, comme un filtre dans les eaux de la lumière de Dieu et donne à tout l'édifice l'orient comme une perle». Ainsi, après que l'architecte en ait réglé proportions et orientations, s'élabore cette parure de noces avec la lumière qu'est le vitrail. Demandons à l'artiste qui le conçoit, en façonne et assemble les éléments, comment, à son tour, il entend son art. Le peintre-verrier contemporain, Henri Guérin, a apporté sa propre réponse dans un article récent «Méditation sur la lumière», publié par La France Catholique, dont nous sommes heureux de reproduire ci-dessous nn large extrait. Remercions à cette occasion le directeur de ce journal, Robert Masson, d'avoir bien voulu nous y autoriser. G.P. ouvENT je suis invité à témoi­ ouvertures et des orientations de la croyais définitive. gner, à cause de mon métier de lumière. Je l'ai toujours su d'instinct, Plus tard je me souviens, sur le che­ Speintre-verrier, sur l'expérience mais j'eus maintes fois à le vérifier min d'un emploi sans passion, je de la lumière. Quitte à décevoir, je ne cruellement. J'ai l'amer souvenir qu'à passais chaque matin devant la basi­ crois pas avoir cette expérience. Je chaque fois, par paresse, fatigue ou lique Saint-Denis, trésor d'une ban­ l'ai peut-être cru, mais avec le temps, manque d'inspiration, j'avais récidi­ lieue alors sinistre : je me sentais j'ai l'impression de n'avoir rien ap­ vé une expérience, je trahissais le chaque fois mystérieusement attiré pris depuis mon enfance. L'enfant lieu en n'acceptant pas de reconnaî­ par la vision de cette masse sombre agité que j'étais, s'immobilisait pour tre l'indigence de mon engagement. levée sur l'aurore. J'ignorais ce regarder le soir s'altérer et laisser A l'inverse, si je me laissais gagner qu'était cette église, elle fut pourtant disparaître le passage magique du par un certain dénuement face au un viatique, une espérance incom­ bleu à l'or, fête poignante à laquelle nouveau projet, le travail obscur de préhensible au jeune homme que je n'ai pu m'habituer. Ce qui semble l'atelier produisait à la pose un éton­ j'étais alors. L'architecture sacrée m'a intensifier ces moments des confins nement, une dépossession d'un sa­ toujours semblé une magnifique ré­ du jour, c'est le voile d'apaisement voir. L'œuvre semblait s'être réalisée ponse de l'homme à la lumière dis­ qu'ils jettent sur les paysages, villes à mon insu. Le vitrail à l'atelier se pensée par le Créateur. Elle mani­ ou nature, les réduisant à de grands réalise dans une sorte d'ensevelisse­ feste dans sa réponse par l'assem­ mouvements d'ombre, unifiant et ment, quand, après la taille verre par blage de ces pierres arrachées à la simplifiant notre vision, jusqu'à ren­ verre dressés dans la lumière, je les terre et levées vers le ciel, une célé­ dre tragique cette séparation du ciel assemble sur la table opaque. Seule bration des mystères de l'univers. La d'avec la terre, l'un, fontaine du jour la confiance envers la petite maquette, Grèce aux portiques canelés d'om­ l'autre, source de la nuit. sorte de partition d'espérance, me bre, Cîteaux plus encore par ses pier­ guide obstinément en cette obscurité res ajustées à la perfection d'un cin­ Comme une sorte de l'œuvre. Jusqu'au moment où je tre, m'émerveillant toujours. «Portes d'ensevelissement lèverai chaque panneau pour décou­ de lumière, ouvrez-vous, portes éter­ J'ai tenté de reprendre ce dialogue vrir si la fidélité de l'intention initiale nelles élevez vos frontons, qu'il entre dans mon œuvre de verrier. Dans les s'est réalisée ou non. Mais la grande le Roi de gloire» dit le psaume en vitraux déjà l'ombre des joints char­ épreuve de vérité s'établira à la pose, écho. pente la lumière des verres assem­ dans la lumière des fenêtres. Car sans Dieu appelle en toute chose, Dieu blés. Je travaille les verres en de lumière cette œuvre n'a aucune exis­ l'Appelant. Du brin d'herbe à l'étoile, grands rapports de valeurs, la cou­ tence propre. Elle seule lui donnera tout signe est marqué de cette lu­ leur sombre ou claire, apaisée ou un sens, tout son sens. mière d'appel. Dieu dévoile dans une bien vive se met au service de ces patience sans limite par un respect L'arbre, infini de notre liberté, la beauté voi­ valeurs d'ombre ou de lumière. Cha­ lée de son amour. Cette clarté qui que vitrail, chaque nouveau chantier ce tamis de la lumière nous entoure est invitée par nos yeux s'ouvre comme une aventure. Au­ A l'adolescence; période de ma vie à pénétrer notre cœur, ce cœur d'om­ cune garantie ne peut m'assurer que haïe, j'oubliais cette lumière, seule la bre. Si mon œil est clair, il éclairera j'évaluerai à l'origine de l'ouvrage la forêt toute proche accueillait sous cette ombre profonde et la changera juste lumière inscrite dans l'interro­ son ombre ma détresse et mon an­ si j'y consens en lumière. Ce regard gation béate des fenêtres. J'espère, à goisse. sur l' œuvre de Dieu est transformé en la pause, justifier la nécessité d'un J'ai toujours aussi beaucoup aimé les regard de reconnaissance sur la créa­ voile plus que d'un écran qui ferait arbres, et mon œuvre en est témoin. tion. Il devient acte de foi. La foi m'a regretter la belle lumière effacée d'un Sous les arbres, par les nuits exaltées conduit à la louange, à l'émerveille­ vrai paysage. de pleine lune, une lumière lointaine ment d'être convié à ce banquet cé­ Aucune expérience ne peut être re­ et douce parvenait à m'atteindre. Elle leste qu'est déjà la lumière sur t~rre. nouvelée à cause de la diversité des me consolait d'une perte que je Henri GUERIN 79

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 LES VALEURS DU TRESOR ....,~ï•~ü\i~1üiiiilJ /

SIMPLICITÉ

COMPÉTITIVITÉ

LIQUIDITÉ

SÉCURITÉ

MINISTËRf DE L'ÉCONOMIE. DES FINANCES ET DU BUDGET

yPSfià,,, itt"rospa\\~ aerospatia\i aerospatiale \~rospatia/e ~'tOSpafi~/I aerospQtiale 1990: N°1 français de I' Aéronautique et de l'Espace

DES RECORDS ·Avions: • Missiles balistiques: Concorde, Airbus, ATR. MSBS, SSBS. Premier exportateur mondial - d'hélicoptères • Aviation générale: • Lanceurs de satellites: - de missiles tactiques -Avions de tourisme et d'affaires Ariane gamme TB,TBM700. Premier exportateur européen -Avions école militaires • Satellites: - de satellites Epsilon, Omega. lntelsat 5, Meteosat, Arabsat, - d'avions civils gros porteurs TDFl, Tele-X, Eutelsat, ISO. • Hélicoptères: Ecureuil, Dauphin, Gazelle, Super Puma, Panther, Tigre, NH 90. DES RESULTATS DES PRODUITS • Missiles tactiques: Un chiffre d'affaires supérieur DE TECHNOLOGIE Hot, Roland, , Exocet, AS 15 TT, à 30 milliards de francs, dont plus AVANCEE AS30 Laser, Eryx, Aster, A.N.S. de 60% à l'exportation.

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LES PETITS DÉJEUNERS POLYTECHNICIENS LIONEL STOLERU

L'invité de Juin: JACQUES CHIRAC sur le thème : "Forces et faiblesses actuelles de la France"

Prochain invité, le mardi 11 septembre 1990 : M. KASPAR

Maison des Polytechniciens - 12, rue de Poitiers - 75007 PARIS Renseignements : Les Petits D~jeuners Polytechniciens : 47.20.62.81

GÉRANCE BIMP DE PORTEFEUILLES une banque H. ROGIER S.A. au Capital de 5 226 000 Francs à la mesure 51, avenue Hoche - 75008 PARIS de vos -.;: 47 66 06 06 - Fax: 47 6610 67 Fondateur ambitions Henri ROGIER (pr. 1920 sp.)

43 ANNËES D'EXPÉRIENCE

Président-Directeur Général BI MP Banque Industrielle Claude PICHON (pr. 1946) & Mobilière Privée 22, rue Pasquier 7 5008 Paris DÉPÔT DES FONDS ET TITRES CHEZ TROIS SOCIÉTÉS DE BOURSE ( 1) 40.06.60.00 Envoi de renseignements détaillés sur demande COURRIER

L'article de Marcel Macaire intitulé «Analyse Relativiste de la Structure des Systèmes Gravitationnels», publié dans le N° 471 de La Jaune et la Rouge de janvier 90, a suscité de vives réactions, parmi plusieurs scientifiques : Marcel Froissart (53), Louis Michel (43), Gunther (53) ... La qualité des intervenants (rappelons que le premier est professeur au Collège de France et le sécond membre de l'Académie des Sciences) nous a amené à porter une attention toute particulière à leurs observations. Reconnaissons d'abord avec eux que La J.R. n'a pas vocation à servir de tribune pour débattre de problèmes scientifiques touchant des domaines d'accès difficile à des non-spécialistes. Tout au plus peut-on délivrer une information «neutre» exposant «l'état d'une question», lorsqu'un consensus est loin de s'être établi sur un sujet donné au sein de la Communauté scientifique. Tel est par exemple l'esprit d'un article de mai dernier consacré à «La Fusion froide». Reconnaissons en second lieu que les conclusions de M. Macaire n'ont pas été présentées avec la prudence et les réserves nécessaires, à commencer par celles formulées par le jury lui-même, au risque de fausser l'appréciation du lecteur, enclin à prendre pour résultats acquis, des explications encore hypothétiques nécessitant un examen approfondi qu'un jury n'a pas en général le loisir d'accomplir. Ceci admis et bien noté, nos juges au tribunal de la connaissance reconnaîtront-ils, (espérons-le), qu'il est bien hâtif et peu courtois vis-à-vis des membres du jury, de condamner une thèse dont ils n'ont pas eu le texte entre les mains et son auteur qui se serait «exclu de la Communauté scientifique». LaJ.R. ne pouvait négliger de solliciter l'avis du Président de ce jury: le Professeur Pecker (du Collège de France), ex-Directeur de l'Institut d'Astrophysique. Celui-ci nous a obligeamment adressé la mise au point suivante. G.P.

Selon le chapeau de cet article, il à Créteil, devant un jury composé de périodiques et à leur stabilité. Là s'agit d'un «aperçu sur certains as­ MM. R. Buvet, J. Abadie, F. Nahon, encore, certaines approximations pects d'une thèse de doctorat d'Etat Ch. Oddou, J.-C. Pecker (Président), sont nécessaires. Tout en regrettant ès sciences, soutenue ... le 17 juin A. Papapetrou, le 17 juin 1988. que M. Macaire n'ait pas complété 1988». Toujours selon ce chapeau, 2. Le titre de la thèse était initiale­ ce calcul, en montrant, dans des cas largement explicité dans le texte, il ment : «Théorie relativiste de la où cela eut été possible, l'équiva­ est précisé que l'auteur montre formation des systèmes stellaires». lencv de sa méthode générale, mais · «comment la théorie de la Relativité Le jury (on va voir pour quelles approchée, avec la méthode exacte, Générale permet de prévoir et d'ex­ raisons) a demandé à M. Macaire mais limitée, de Kerr, ou bien en pliquer l'existence et la formation de d'en modifier le titre et de la limiter comparant ses résultats avec ceux de corps célestes ... cortège de planè­ à ses premiers chapitres. Le nou­ Magnus et Winkler, le jury a mani­ tes, de satellites et d'anneaux ... veau titre est «Analyse relativiste de festé sa conviction de l'intérêt poten­ galaxies ... loi de Bode». In fine, M. la structure de systèmes gravitation­ tiel des techniques suivies. Macaire tient à rendre hommage aux nels». 4. En revanche, en ce qui concerne membres du jury, notamment au 3. Le jury a suivi unanimement les l'application de ces techniques à Président de ce jury, le Professeur opinions émises par les trois rappor­ l'étude du système solaire, le jury a J.-C. Pecker, membre de l'Institut. Si teurs. Le problème que se posait M. estimé que bien qu'il s'agisse là de la bien que plusieurs collègues, con­ Macaire est d'.abord la description motivation du travail, c'en est aussi frères et amis m'ont demandé des relativiste du champ gravitationnel la partie la moins convaincante : or précisions complémentaires au texte d'un corps central à symétrie axiale c'est celle-là qui, essentiellement, de Marcel Macaire. Je me tiens donc avec rotation, entouré par une distri­ est décrite, de façon résumée, dans obligé d'apporter les éclaircissements bution de gaz, de faible masse. La l'article de La Jaune et la Rouge. Les et commentaires suivants : méthode suivie par M. Macaire est principales réserves du jury sont dues 1. Effectivement, M. Marcel Ma­ une méthode d'approximations suc­ à ce que, dans le domaine des struc- caire a soutenu sa thèse à l'Universi­ cessives. Puis cette description est tures du système solaire, il existe des té Paris-Val de Marne ou Paris XII, appliquée au calcul des trajectoires théories (non parfaites, mais perfec- 83

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 tibles) reposant sur l'étude de la sta­ dans les termes relativistes mais dans bilité des solutions périodiques en l'amélioration en mécanique classi­ VARIÉTÉS mécanique classique, et qui rendent que, des solutions numériques ·du compte des particularités observées, problème des n corps. les zones de Kirkwood par exemple. Je regrette deux choses : que la pré­ 5. On peut se demander s'il était sentation du travail n'ait pas précisé TRADIS CROISÉS AVEC D'AUTRES intéressant, malgré ce qui vient d'être qu'il s'agissait de la dernière partie, dit de l'opinion du jury, de publier contestée par le jury, d'une thèse par M. RAM.A (4 l ) ces considérations, jugées par lui ailleurs très honorable. Et surtout, je spéculatives. regrette que la substance de la thèse Solution des définitions publiées le Je dirai ici mon opinion personnelle. ne fasse pas l'objet d'une publication mois dernier, page 31 Je ne crois pas qu'un travail honnête, détaillée, complétée par une discus­ même très criticable, doive être in­ sion quantitative des avantages res­ terdit de publication. Je pense que, pectifs de la méthode de Kerr, exacte 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 dans des recherches pouvant paraî• mais très particulière, (et ne s'appli­ tre inutiles, certaines idées peuvent quant pas au cas étudié par M. être exprimées, et s'avérer, dans Macaire) et de la méthode générale, d'autres contextes, fécondes. Je crois mais impliquant un système d'ap­ Ill donc que La Jaune et la Rouge a bien proximations (portant notamment IV fait de publier le texte soumis par M. sur le caractère négligeable du terme V Macaire ; susciter une réflexion non diagonal du tenseur métrique), nouvelle est a priori sain, d'autant proposée par M. Macaire (et quel' on VI plus que les solutions apportées par pourrait évidemment appliquer aus- VII la mécanique classique au problème si dans un cas où la méthode de Kerr v111 posé sont loin d'être complètement est valable). IX satisfaisantes. Et ce, même si la so­ lution n'est sans doute pas à trouver Jean-Claude PECKER X

Nos lecteurs auront lu avec intérêt l'article que notre jeune camarade Hervé BEUST (84) a consacré, dans la précédente livraison de La Jaune et la Rouge, à la mission d'observation astronomique qu'il a effectuée à !'Observatoire de la Silla au Chili.

Nous tenons à préciser que grâce au «Fonds Dargelos» l'A.X. a pu apporter son aide au camarade BEUST.

Ce «Fonds», qui n'a pas en fait de statut juridique particulier, a été constitué par des dons successifs faits à l'A.X. par la famille de notre camarade Pierre DARGELOS (1909) décédé en 1976.

Il est spécialement destiné à aider les jeunes camarades, sortis de l'École depuis moins de dix ans, dans leur début de vie professionnelle, notamment dans les domaines de la recherche, du développement des technologies et de la création d'entreprise.

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LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 VIE DE L'ASSOCIATION--

Secrétaire : De CORDOUE (78) sées par le GROUPEMENT DES CLUBS CONVOCATIONS DE Trésorier: VAQUIN (65) DES REPRENEURS D'ENTREPRISES et Les camarades qui souhaitent participer animées par des professionnels, dont le PROMOTIONS aux activités du groupe doivent se faire programme et les thèmes sont les sui­ connaître auprès de Bertrand De vants : CORDOUE (78) (Tél. Bureau 18 septembre - Le partenariat européen. 1938 40.65.45.66). 20 novembre - L'organisation de la re­ Pique-nique le mardi 26 juin à Véron, cherche. près de Sens, chez le Camarade ROGER. X-ENTREPRENEUR De même, les membres du groupe peu­ S'annoncer directement auprès de lui à Le groupe réunit des camarades, désireux vent assister aux conf~rences communes pa rtir du 20 juin. de créer ou de reprendre une entreprise, organisées par le CRA (C lub des Repre­ Le mercredi 10 octobre la promo partici­ seuls ou en partenariat, ou, détenant déjà neurs d' Affaires - ESSEC, ESCP, Sciences pera en corps constitué à la cérémonie une entreprise, désireux de céder leur Po) et le CLENAM (Club Entreprise Arts et annuelle de l'A.X. au tombeau du Soldat affaire, de rechercher un partenaire ou Métiers), clubs avec lesquels X-Entre­ Inconnu pour honorer la mémoire de ses d'acquérir une autre entreprise. preneur a conclu des accords de coopéra­ cocons M.P.F ., à l'occasion de la parution Son effectif est d'environ 1 OO camarades tion. de tous âges. Ces réunions auront 1ieu les 20 septembre, de la plaquette souvenir qui leur est con­ Des réunions ont lieu périodiquement à 25 octobre, 6 décembre. sacrée. Rassemblement à 18 h 15 à l'Arc 18 heures, 5, rue Descartes, 75005 Paris : Pour tous renseignements, s' adresser à : de Triomphe, la flamme sera ravivée par 19 septembre, 7 novembre, 19 décembre. J.J. THAREL (47) ou P. SCHRICKE (47), le camarade SOULA, général d'armée D'autre part, les membres du groupe l'après-midi, 5, rue Descartes, 75005 Paris, aérienne. peuvent assister aux conférences organi- Tél. :(1)46.33.44.11. Immédiatement après, à 19 h 30, dîner avec épouses à la Maison des X. S'inscrire pour le 4 octobre au plus tard au 47.53.37.88. (secrétariat de MILLIER) . G.P.X. GROUPE PARISIEN DES X 12, rue de Poitiers GROUPES X 75007 PARIS Tél. : (1) 45.48.52.04 et 45.48.87.06 LANCEMENT D'UN GROUPE X-EUROPE LE MOT DU PRÉSIDENT au 1 6 octobre. L'objet du groupe est notamment de Une saison de plus s'achève, marquée, - La Camargue et les Alpilles, 9 jours, en prolonger les réflexions amorcées lors du comme de coutume, par des activités autocar privé d'Avignon à Avignon du 29 colloque organisé par I' AX en mars 1989 : variées qui ont rassembl é et intéressé les septembre au 6 octobre. «L'Europe au XXl ème siècle : mythe ou fidèles. Nous avons eu l'occasion d'en Pour la saison prochaine nos projets donner un aperçu dans le dernier numéro. première puissance mondiale ?» Il se actuel6 sont les suivants : Je rappel le que, sur simple demande, les propose d'apporter des éc lairages sur les - Les Émirats Arabes, le Sultana d'Oman, camarades habitant en lie-de-France enjeux sociaux, scientifiques, technolo­ 10 jours, 1 ère quinzaine de février 1991 ; pourront recevoir nos prochaines giques, juridiques, économiques et cultu­ - Le Japon, 20 jours, début avril 1991 ; circulaires, et donc participer aux activités rels de l' Europe, en s'appuyant sur l'expé­ - 3 jours à Budapest (date à préciser) ; de leur choix pendant un temps limité. rience quotidienne de ses membres, sous - L'Irlande fin mai début juin 1991, 8 Est-ce trop espérer que nombreux soient la forme de recherches, de débats ou de jours; ceux qui rejoindront le G.P.X. à la rentrée, publications. - L'Indonésie en automne 1991 . Approuvé par le Conseil de I' AX, le groupe en y apportant, avec leur dynamisme et X-Europe est patronné par un Comité leur bonne humeur, des idées nouvelles ? d' Honneur, comprenant notamment : C'est donc en tout cas le vœu que je PROMENADES A PIED LEPRINCE-RINGUET (20N) Président, formule en souhaitant à tous de bonnes et En juin, sortie avec Gilles MOREAU (58). MARTRE (47) Vice-Prés ident, ALLAIS (31 ), vivifiantes vacances. Pour information :tél.: 43.78.66.69 (soir). BARAZER (54), BEFFA (60), COLLOMB Promenade week-endsamed i etd i manche (60), DELAPORTE (49), ESAMBERT (54), SECRÉTARIAT INFORMATIONS 22 et 23 septembre avec Daniel FOURTOU (60), GUILLAUMAT (28), Ouvert de 1 0 h à 12 h et de 14 h à 1 6 h 30 BERNHARD (66). Dans la région de LAFFITTE (44), LEVY (46), LEVY-LANG du lundi au vendredi. Vernon 22 kms, chacun des 2 jours. Les (56), MAIRE (56), MARBACH (56), DE Période de vacances : le Secrétariat sera personnes intéressées sont priées de MONTBRIAL (63), PEYRELEVADE (58), fermé du lundi 2 juillet au matin au lundi RUTMAN (47), SYROTA (58), WORMS contacter Daniel BERNHARD (66) avant 3 septembre au matin. (55) . le 15 juillet ou entre le 1er septembre et Son bureau est constitué de la façon le 10 septembre pour inscription. Tél. : suivante : VOYAGES 46.66.79.51 (soir) ou 40.59.11.49 Président : KERVERN (55) - Le Pakistan, 18 jours du 29 septembre (bureau). 85

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

.....____ CARNET POLYTECHNICIEN

1913 de ses 9e, 1 Oe et 11 e petits-enfants : la naissance de Raphaël , petit-fils de Décès le 11.3.90 de Madame Blavi­ Ghislain Michaud chez Emmanuel et Jules Horowitz (41), le 7.3.90. gnac, veuve d'Etienne Blavignac, Marion, Léopold Michaud chez Pierre 197.5 belle-mère d'Antoine Thiard (47), et Claire, Raphaëlle Michaud chez Hervé Cohen f.p. de son mariage grand-mère de Philippe Hubert (73) Bruno et Hélène. avec Dominique Silbert le 29.3.90. et de Bruno Thiard (78). Marty f.p. de la naissance de son 12e 1977 Décès d'André Coquet le 12.4.90. petit-enfant, Audrey, arr. petite-fille Patrick et Marie-France Tejedor f.p. 19195 de Marty (21 ), chez Clotilde et Sté­ de la naissance de leur 4e fille ,Flo­ Décès de Gaston Dollé, père de Jean phane Roux le 18.4.90. rine, le 15.10.89. Dollé (43) et de François Dollé (4:5), 1951 Catherine et Eric Debroeck f.p. de la le 23.3.90. Michel Goutard f.p. du décès de sa naissance d'Emilie le 30.3.90. 1920N mère, sœur de Jean Devarenne (23), Décès de Didier Raoul-Duval le Décès de René Messbauer le 2.1.90. le 13.4.90. 22.9.89. 1921 1952 Catherine et Nicolas Jachiet f.p. de la Décès d'André Weil le 30.11.89. Roger Petit-Jean f.p. de la naissance naissance de Louis le 6.4.90. 1924 le 5.12.89 de sa 2e petite-fille, Ma­ Madame Le Chuiton f.p. du décès de rion, fille d'Hervé et de Claire Gouin, 1978 son époux Robert Le Chuiton, le arr. petite-fille de J. Berger (28) et Caroline et Michel Sabatier f.p. de la 22.3.90. nièce de B. Lerouge. naissance d'Emmanuelle le 3.1.90. Décès de Fernand André le 24.3 .90, 1954 Agnès et Michel Bouvet f.p. de la beau-frère de Guy Brunet (33) MpF François Grandpierre f.p. du pro­ naissance de leur fils, Alexandre, le en 1,940. chain mariage de sa fille Virginie, 2.2.90. 1925 avec Philippe Barot. Eric et Valérie Radenac f.p. de la Décès de Jean Mesqui le 4.4.90. Christian Maldidier f.p. de la nais­ naissance de Cécile le 22.3.90. 1927 sance de sa 2e petite-fille, Marion, Claude et Olivier Guillermin f.p. de la naissance de Nils le 6.4.90. Décès de Georges Desmonts le chez sa fille Axelle. 3.4.90. 1956 1981 Décès le 16.3.90 de Madame veuve Bernadet f.p. de la naissance de son Christophe Rossi f.p. de son mariage Yves Thomazeau, fille de Coqueu­ petit-fils Alexandre chez sa fille Co­ avec Agnès Tourné le 2.12.89. gnot (1900), belle-sœur de Dreux (27), rinne. 1982 mère d'Alain Thomazeau (56) etJean Jean-Marie Biermé f.p. de la nais­ Olivier de Guibert f.p. de son ma­ Thomazeau (60), belle-mère de Bru­ sance de son 2e petit-fils, Miguel, fils riage avec Sophie Lelarge d'Ervau le no Flichy (58), grand-mère d'Yves de Jacques et Maryline Morgny, le 12.5.90. Thomazeau (83) et Gabriel Flichy 9.3.90. Patricia et Gilles Cochevelou f.p. de (85). 1958 la naissance de Anne-Sophie le 1929 Madame Didier Lebel f.p. du ma­ 11.4.90. Décès de Gabriel Guy le 4.4.90. riage de sa fille Anne-Sophie, petite­ 1984 fille de Rain (30) etde Lebel (32), avec 1930 Jean-Philippe Huguet f.p. de son Marc Coroller le 28.4.90. mariage avec Marie-Laure O'Maho­ Décès de Pierre-Guy Marcoux le 1964 16.4.90. ny le 16.9.89. Décès de Shabétai Farhi le 4.6.89. 1933 1969 1986 Décès de Jean Bourgeois-Pichat le Décès de Daniel Paquet le 13.8.89. Nadine et Jean-Marc Fernandez de 15.4.90. 1973 Grado f.p. de la naissance de leur 2e 1934 Florence et Emmanuel Bouchon f.p. fils Robin le 7.1.90. Décès de Marc Perraud le 29.3 .90. de la naissance de Béatrice le 13.3.90. 1987 1950 1974 Hervé Tête f.p. de son mariage avec Anne Mirlier le 5.5.90. 86 André Michaud f.p. de la naissance Anna et Emmanuel Horowitz f.p. de L LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 Le Collège de Polytechnique

Les prochaines sessions :

Réseau - Communication - Informatique Stratégie en moyens de communication de l'entreprise OCTOBRE 8-9-10 La sécurité logique des systèmes et des réseaux informatiques OCTOBRE 18 -19 Les réseaux informatiques : architecture et mise en œuvre NOV./DÉC. 10 jours

Gestion - Organisation - Finance Le langage dans la gestion des organisations JUIN 20 Les mathématiques de la finance OCTOBRE 11 - 1.8 - 25

Modélisation numérique Modélisation des écoulements fluides OCTOBRE 1-2-3-4

Outils scientifiques nouveaux Les principes de la cryptographie et leur mise en œuvre NOVEMBRE 26 - 27 - 28 Les fractales : la hiérarchie de taille dans la nature OCTOBRE 11 - 12

Ressources nouvelles pour l'instrumentation Sources X créées par laser NOVEMBRE 19 - 20 - 21

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Cette fondation oriente son action autour des objectifs suivants : promouvoir une technique de haute préci­ sion dans les domaines de l'optique et de la verrerie; consolider sa situation économique et faire bénéficier le personnel de formations et d'avantages sociaux.

A l'issue de la seconde guerre mondiale, la Carl Zeiss Stiftung est expropriée sans dédommagements à Iéna. Elle réussit à se perpétuer dès 1949 lorsque le gouvernement du Land de Bad-Würtemberg lui fixe Heidenheim pour nouveau siège social.

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Carl Zeiss s.a.r.I. 60, route de Sartrouville - 78230 LE PECQ - Tél. (1) 34.80.20.00 - Télex , 696 330 S.A.R.L. au capital de 22 780 000 Francs BUREAU DES CARRIÈRES 12, rue de Poitiers, 75007 Paris Tél. : 45.48.41.94 ·Ouvert tous les jours, sauf samedi

PETITES ANNONCES

CONNAULT (46) et LEROGNON (39) du BUREAU DES CARRIÈRES sont à la disposition des camarades - en recherche d'emploi ou souhaitant réfléchir sur l'orientation de leur carrière - pour les recevoir, les aider dans leur réflexion et les conseiller. Il est essentiel qu'un tel entretien ait lieu avanttoute demande conduisant à un changement de situation. Les offres d'emploi disponibles sont publiées dans les listes bi-mensuelles, auxquelles il est possible de s'abonner (120 francs pour 6 mois), cet abonnement donnant droit à leur consultation gratuite par MINITEL. S'adresser au bureau des Carrières pour tout renseignement complémentaire. · Sauf cas spécial, le Bureau ne transmet pas les demandes des camarades intéressés par ces offres : ceux-ci s'adresseront au Bureau des Carrières, par écrit ou par téléphone, pour recevoir les informations détaillées sur la situation offerte et connaître les modalités de contact avec !'«offreur» d'emploi.

POUR TOUTES LES OFFRES ET DEMANDES DE SITUATION, SAUF EXCEPTION, S'ADRESSER AU BUREAU DES CARRIÈRES

OFFRES 0286 - PICODATA, Conseil en Systèmes d'informa­ 1656 - SILOGIA- Conseil en Informatique et Orga­ tion et Ingénierie Informatique, recherche des nisation auprès des grandes entreprises, recherche DE SITUATION ingénieurs 1 à 5 ans d'expérience, pour participer des ingénieurs-conseil, 3 à 5 ans d'expérience, à son développement. Domaines d'activité : Dé­ pour participer à son développement. Domaines Ces offres de situation sont réservées exclusi­ centralisation de l'informatique dans les grandes or­ d'activités : Schémas Directeurs, conception de vement aux anciens élèves de l'Ecole polytech­ ganisations, micro, réseaux locaux, UNIX, SGBD/ systèmes, génie logiciel, systèmes experts. Quali­ tés requises : goût des contacts, dynamisme, réa­ nique. R, C, télématique, systèmes experts. lisme. Evolution des responsabilités et de la rému­ Contacter: nération liée aux performances individuelles, au Thierry SCHWAB (PDG, X 66) sein d'une entreprise de taille humaine. Contacter François VADROT (X 76) LE DONG (X 62). G. LE GALL (X 72), P. LEMOIS­ 1°} Paris et ses environs 2 bis, avenue Desfeux, 921 OO Boulogne SON (X 77), 47, rue de Ponthieu, 75008 Paris, tél. Tél. 46.09.19.00. 42.25.65.05. 5279- CG l-INFORMATIQUE se situe dans le pelo­ 0504 - M2i, Société de conseil de direction en stra­ 2134 - SYCOMEX - Spécialisée dans le progiciel de ton de tête des sociétés de services et d'ingénierie tégie et marketing dans le domaine industriel, cher­ haut niveau (produits financiers, aide à la vente), informatique internationales ; 2500 personnes, 1,2 che à intégrer dans son cabinet un jeune consultant très bonne image dans le secteur bancaire et l'assu­ mi lliard de chiffre d'affaires, 80 % de cadres, 36 ca­ passionné par l'industrie et la technologie. Il devra à rance souhaite renforcer son équipe de Direction et marades. Implantée dans 9 pays : France, Belgi­ la fois s'intégrer dans une équipe dynamique et lui recherche ingénieur débutant ou expérience 2 à 3 que, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, Pays-Bas, apporter un «plus" original. Ceci pourra être une ans, motivé secteur financier, assurance .. . avec Suisse, Etats-Unis, Canada ; recrute ingénieurs formation complémentaire de nature commerciale connaissance informatique pour prendre en main débutants ou confirmés. Evolution de carrière ra­ ou financière, ou une première expérience dans un ou développer un nouveau secteur (aide à la vente, pide dans un environnement de pointe. Possibilités secteur d'avenir tel que l'informatique ou l'électroni­ gros système, notaires, videotex, systèmes ex­ de stages. Prise en charge de la pantoufle. Ecrire à que. La dimension internationale pour mener nos in­ perts, .. . ). Mme D. JAMET, Service du Recrutement, CGl-IN­ terventions est indispensable : la plupart des mis­ Expérience préalable pouvant être très différente de FORMATIQUE, 30, rue du Château des Rentiers, sions exigent des déplacements en Europe et aux notre secteur. Fort potentiel recherché. Formation 75640 Paris cedex 13. Etats-Unis. Le candidat recherché devra avoir le assurée. Evolution rapide de la rémunération . 8129 - PEAT, MARWICK CONSULTANTS accom­ potentiel pour devenir partner du cabinet au bout de Contactez directement : pagne les grandes entreprises françaises dans leur quelques années. Philippe JOURNEAU (X 77) , développement: organisation, logistique, systèmes Contacter: J. DALY 11 bis rue Balzac 75008 Paris - Armand GAUTIER (X 78), d'information, planification et gestion, ressources tél. 42.89.08.09. 66, rue de la Chaussée d'Antin 75009 Paris. Tél. : 40.16.07.22. humaines. Nos atouts : le respect de nos clients, 0888- EUROPE INFORMATIQUE, S.S.1.1. recher­ l'enthousiasme de nos équipes et notre structure qui che jeunes ingénieurs, même débutants, intéres­ 2273 - BOSSARD CONSULTANTS, un des pre­ fait de Peat Marwick le premier grand cabinet fran­ sés par: miers cabinets français de conseil en management, çais soutenu par un réseau international. Expé­ - l'informatique Technique (réalisation de systè­ offre aux ingénieurs qui le rejoignent de participer rience souhaitée de 3 à 7 ans en entreprise - Con­ mes complexes, process, systèmes d'armes, es­ ou d'animer, selon leur expérience, des missions de tacter Jean-Louis RICHARD (Associé, X73), Tour pace ... ) conseil en organisation, en stratégie, en mobilisa­ Fiat Cedex 16, 92084 Paris La Défense, té l. - l'informatique de Gestion (SGBD/R, L4G sur tion des hommes, pour des entreprises de tout 47.96.57.02 ou 47.96.20.00. grands systèmes et système UNIX). secteur (industrie, sociétés de services, administra­ tion .. . ). 8732 - ARTHUR ANDERSEN & CIE recrute en Vous rejoindrez Jean-François JACO (58), Lionel Contacter : Florence HADJAB, permanence des ingénieurs-conseil en organi­ HUBER (80), Pierre BOUGERET (81), Christophe 12 bis, rue Jean-Jaurès, sation. Participation à des missions de conseil en COGNE (82). 92807 PUTEAUX CEDEX. Tél. : 47.76.42.01. organisation (Production, Commercial, Finances, 12, rue Godot de Mauroy, 75009 PARIS, Informatique) dans des entreprises de tous sec­ Tél.: 42.65.10.10. 2438- GAMMA INTERNATIONAL recrute des in­ teurs d'activité. Importante formation en France et 1212 - QUADRANT SA, Conseil de Di rection en génieurs-conseil en organisation expérimentés aux U.S.A. Postes à pourvoir à Paris. Débutants ou Organisation, Gestion et Traitement de l'informa­ ou débutants. Intervention dans les entreprises de première expérience. tion, rech . consultants seniors, 30/35 ans, grande tous secteurs d'activité, pour des missions dans • Contacter : école+ MBA, expér. grande entr. direction compta­ les domaines de l'organisation stratégique et opé­ Paule BOURY ble, financière ou de gestion, ou 3/5 ans Consulting rationnelle et la conception des systèmes Tour GAN dans cabinet anglo-saxon. Ecrire à P. MICHAKA d'information. Cedex 13 (X 67) 171 , rue Saint-Honoré 75001 PARIS, tél. Contacter M. N. RAINON- GAMMA INTERNATIO­ 90 2082 Paris la Défense 2 40.20.95.40. NAL, 3, place de Valois, 75001 Paris. L LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 2444 - AURALOG, jeune société d'informatique nouvelles technologies. Missions variées, évolution intéress. spécialisée en conseil de haut niveau et technolo­ assurée, formation à l'audit financier et stratégique. 5305 - Responsable de programmes - Société de gies de pointe, rech. polytechniciens (1 5 ans Contacter Alain PETITJEAN, GROUPE ALPHA, à promotion immobilière forte expansion (CA. 1,5 Md) - d'exp.) : entrepreneurs, dynamiques et ambitieux, 18, rue Dubrunfaut - 75012 Paris. exp. 3/5 ans gestion programmes immobiliers taille pour créer et diriger de nouvelles activités, interve­ importante - 28/35 ans - 300/350 KF. nir sur de gros projets et participer à des recherches 5242 - Consultant - Jeune société fort développe­ dans des domaines pointus. ment, secteur conseil en management -exp. 3/5 ans 5306 - Directeur technique - Filiale française d'un dans le conseil - Importantes opportunités - 25/30 Contacter : M. SIOUFI (X 80) ou M. DUFOUR (X 64), très important fabricant européen équipement auto­ AURALOG, 22, rue Emile Baudot, 91120 PALAI­ ans - anglais, allemand apprécié - 250/300 KF. mobile (CA. 7,5 Mds, 18.000 P) - exp. 5 ans min. SEAU, tél. : 69.30.71 .30. 5282 - Responsable des risques de marchés - dans industrie automobile (constructeurs ou équi­ 3048 - COOPERS & L YBRAND, cabinet internatio­ Importante banque - exp. mise en place «back pementiers) - 32/40 ans - anglais et allemand - 350/ nal de conseil aux entreprises (plus de 42.000 office» en milieu industriel ou financier - conn. 400 KF. personnes dans 1 OO pays), recherche pour accom­ opérations de marchés et de l'informatique - 35 ans pagner le développement de son activité de conseil env. - MBA. 5308 - Chef de projet (composante télécom.) - en France (Paris et Lyon) des Ingénieurs-conseil Société biens équipement, filiale groupe US (CA. débutants ou de préférence avec 2 à 1O ans d'expé­ 5283 - Chef d'agence - Société ingénierie (bâti• 2,4 Mds, 5.400 P) , premier réseau hertzien fran­ rience en entreprise, organisme financier ou société ments industriels, immeubles de bureaux, hôtels .. .) çais - spécialisé télécom. ou connectique et exp. 3/ de conseil. Prendre contact avec Etienne (1 OO P) - exp. bâtiment dans une fonction de chargé 5 ans conduite grands projets - 28/30 ans - anglais - JACQUEMIN (X69) au 56, rue de Ponthieu - 75008 d'affaires ou chef de projet - possède un bon réseau 300 KF. relationnel en région parisienne - 30/40 ans. Paris - Tél. : 45.63.11 .13. 5310 - Director, Manufacturing-Engineering - Fi­ 3290 -AT KEARNEY, Management Consultants - 5285 - Directeur Commercial - Un des plus impor­ liale important groupe US spécialisé production Cabinet international de conseil, plus de 600 con­ tants organismes contrôle et assistance technique biens équipement industriels (CA. 1,7 Md$) - Exp. sultants, 27 bureaux dont 1O en Europe, domaines prévention, sécurité et protection envi­ 1O ans production dans environnement industriel recrute en permanence des ingénieurs-conseil ronnement (CA. 330 MF, 1.000 P) - form. technique international (mécanique et'électromécanique) -35/ (juniors, seniors et directeurs de mission) pour ses ou commerciale -1 5 ans exp. min. dans commercia­ 40 ans - anglais + autre langue européenne - 500/ bureaux de Paris et de Lyon. lisation de services ou produits à l'industrie - 600 KF. Expérience en entreprise (industrielle, service ou 5288 - Responsable Développement Informati­ 5311 - Responsable des relations avec les Mi­ conseil) de 3 à 5 ans. que - Société de distribution (CA. 5 Mds, 4.000 P) - nistères et Collectivités Publiques - Grand groupe Anglais courant, si possible allemand, italien ou exp. mise en place grands projets - conn . du monde de BTP - qualités relationnelles très développées - espagnol. UNIX, outils d'aide à conception, réseaux, SGBD ... 35/50 ans - 500/600 KF. Domaines d'intervention : stratégie, organisation, 35/40 ans - anglais. gestion industrielle, systèmes de gestion, systèmes 5316 - Informaticien-Organisateur de salles de d'information . 5290 - Responsable agence - SSll (270 P) - exp. marchés - Direction des Marchés financiers d'une Adresser CV détaillé à AT KEARNEY, 32/34, rue gros systèmes BULL et de management commer­ grande banque française (4.000 P) - exp. pro­ Marbeuf, 75008 Paris. cial - 35/45 ans - anglais. gramme scientifique et gestion - conn. des produits de trésorerie - 28/45 ans - anglais - 350/450 KF. 3605 - ASTEK, société de services et de conseil en 5292 -Directeur de !'Immobilier - Un des plus forte croissance, recherche plusieurs camarades importants groupes français BTP - professionnel de 5317 - Directeur Technique - Filiale française (CA. attirés par un environnement technique et humain l'immobilier et de l'aménagement, habitude concep­ 150 MF, 100 P) d'une entreprise internationale exceptionnel : tion programmes immobiliers complexes -exp. dans origine US fabriquant valves pour aérosols - exp. R - pour son département informatique technique, le "Public» et l'Economie mixte et chez promoteur & D dans société industrielle fabrication produits des camarades de 1 à 5 ans d'expérience en temps privé - conn. Province et lie de France - 40/45 ans grandes séries domaine touchant soit emboutis­ réel , télécommunications, génie logiciel, langages 1.000 KF + sage, soit plastiques, soit chimie ou parachimie et orientés objet, informatique graphique ; exp. mise en place assurance qualité - 32/38 ans - - pour son département conseil (schémas direc­ 5293 - Ingénieur systèmes IBM - Sous-direction 300/350 KF. teurs, architecture de systèmes, études préala­ informatique télécommunications et bureautique bl es) , des camarades ayant quelques années d'ex­ d'une société leader aéronautique et espace - exp. 5318 - Consultants haut niveau - Conseil en péri ence en entreprise ou en société de services ; 3 ans min. dans fonction - habilitation confidentiel Marketing Industriel et Stratégie, leader européen Contacter Jean-Luc BERNARD (X78, PDG) , Can­ Défense - 260/300 KF. d'un domaine plein essor-exp. du marketing - 27/35 Hoang NGO (X67 responsable du secteur Ban­ ans - angl. - Possibilités partenariat. 5294 - Directeu r Général - Association Profession­ ques-Assurances), Jacques EUDES (X83) au nelle internationale rassemblant importants grou­ 5320 - Camarade (71 ), créateur SYSDATA-CON­ 49.10.94.66., ASTEK, 54 rue Danjou, 921 OO Boulo­ pes de distribution de 15 pays européens - exp. 15 SEILS rech . des Camarades, débutants ou expé­ gne. ans env. acquise chez distributeur, dans société rimentés, salariés, indépendants ou associés inté­ 3645 - EUROGROUP CONSULTANTS, Groupe de produits grande consommation, dans sociétés de ressés par conseil grande informatique dans gran­ consei l en management (60 personnes) rech. des services ou dans une Association - double nationa­ des entreprises : Conception systèmes d'informa­ consultants dotés de réelles capacités d'imagina­ lité souh. - 32/48 ans - anglais - 400/600 KF. tion, Pilotage grands projets, Architecture, Organi­ ti on et de communication, souhaitant participer sation, Audit informatique, Optimisation et Planifica­ 5297 - Adjoint au Directeur de la division infor­ activement à notre fort développement. tion. mat ique - Centre de Recherche d'un grand groupe Nos principaux domaines d'intervention dans les français industries de pointe (CA. 300 MF, 400 P) - 5321 - Consultants en organisation informati­ secteurs financiers et industriels sont : exp. direction équipes de recherche dans labo. que - Cabinet de conseil en organisation anglo­ - Orientations stratégiques et Plans d'entreprise, informatique comme chef département ou chef de saxon (45.000 P dans le monde) -5/1 O ans exp. en - Organisation et systèmes d'information de gestion, groupe - conn. monde industriel - spécialisé intelli­ qualité de conseil -conn. organisation d'entreprise - - Optimisation des performances, gence artificielle - 35/45 ans -anglais - agréé Dé­ 30/40 ans - anglais . - Stratégie informatique. fense. Evolution rapide des responsabilités et de la rému­ 5322 - Jeunes ingénieurs de très haut niveau - le nération , liée aux performances individuelles et à la 5298 - Chef de projet Intelligence Artificielle - C.E.A./D.A.M. (Direction des Applications Militai­ forte croissance de la société. Centre de Recherche grand groupe français indus­ res) (7.000 P) - conn. physique des solides et des Contacter : M. NOGARO Jean-Marie ou M. JAC­ tries de pointe (CA. 300 MF, 400 P) -exp. 2/3 ans matériaux, physique des plasmas, electromagné­ QUETIN Pascal (X 80) au : EUROGROUP Intelligence Artificielle. tisme et rayonnement, mécanique des milieux CONSULTANTS, 17, rue Louis Rouquier, 92300 continus, analyse numérique et informatique scien­ 5299- Directeur de filiale - Groupe français dimen­ LEVALLOIS PERRET. Tél. : 47.58.12.03. tifique - déb. ou qques années exp. sion internationale, secteur des services - exp. 3963-A2C, conseil et ingénierie en système d'infor­ solide de direction au sein structure décentralisée - 5324 - Délégué Général - Etablissement de nature mation rech. des ingénieurs-conseils (1 à 4 ans animation équipes importantes - 40 ans env. financière, secteur de la prévoyance - première exp. d'expérience), passionnés par l'informatique, pour acquise dans établissement nature financière lié 5301 - «Qality product manager» - Très important à rejoindre son équipe de direction. Domaines d'acti­ prévoyance ou à la retraite -40 ans env. vité : schémas directeurs, intégration de systèmes, groupe international - exp. acquise dans électroni­ réseau x locau x, systèmes experts, logiciels scienti­ que (composants, informatique .. .) form. compl. MBA, 5325 - Directeur Général, futur Président Direc­ fiqu es et techniques. ContacterT. de VIARIS (X77), ISA, INSEAD ... - 30/35ans -anglais - 400 KF teur Général - Important Groupe de conseil, recru­ Société A2C, 233, rue de la Croix-Niver! 75015 5302 - Architecte technique des systèmes d 'in­ tement de cadres par approche directe (60 P dont 20 PARIS. Tél. : 48.28.38.18. formation - Grand groupe industriel français à consultants, 7 implantations en France et 3 à l'étran­ LE BUREAU DES CARRIÈRES est intéressé vocation international - exp. chef de projet informa­ ger) - exp. réussie de direction dans activité de par toutes activités de bénévolat susceptibles tique connaissant environnement IBM ayant culture services - conn. milieux industriels et des affaires - d'être confiées à des camarades retraités, en communication réseau - conn. architecture techni­ goût des relations publiques et bonnes introduc­ situation de précarité ou garantie de ressources que répartie - 30/35 ans - anglais. tions - anglais + autre langue.

4836 - Le GROUPE ALPHA (150 personnes, 20 % 5304 - Directeur du Développement - Société de 5327 - Directeur Informatique - Premier Groupe de croissance par an, un secteur passionnant : promotion immobilière en forte expansion (CA. 1,5 Européen de Distribution Informatique et de Servi­ l'assistance aux Comités d'Entreprises) recrute con­ Md) - exp. 7 ans mini. dans le montage de program­ ces associés (3 , 1 Mds, 2.1 OO pers) - exp. conduite sultants (3 à 5 ans d'expérience) pour examens de mes immobiliers taille importante - bonne culture de de projets, responsabilité d'exploitation en SSll ou plans de restructuration et étude d'introduction de l'immobilier en général - 35/42 ans - 6001700 KF + chez utilisateur - 35/40 ans - 350/400 KF. 91

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 5328 - Directeur de !'Organisation et de !'Infor­ Ressources Humaines - exp. en entreprise à des public ou para-public - 30/35 ans - 350/400 KF. matique - Pôle bureautique d'un groupe internatio­ postes de direction et dans cabinet de conseil re­ nal distribuant informatique en Europe (CA.1,2 Md, cherche de cadres dirigeants - 35/45 ans - 2 langues 5363 - Chef de Service «Etudes et Devis» 900 p), exp. conduite projets informatiques chez européennes - 600 KF. Important industriel franç. construction électrique utilisateur ou en SSll - conn. AS400 appréciée -33/ (CA. 1,6 Md , 3.000 P) , domaine câbles électriques 40 ans - 350/400 KF. 5345 - Chefs de projet industriel - Société spécia­ et réseau x communication - électrotechnicien - exp. lisée ingénierie industrielle (CA. 3 Mds, 1 .400 P) similaire acquise chez fabricant câbles ou dans 5329 - Responsable du marché aéronaut ique - filiale d'un groupe opérant dans ingénierie nucléaire société ingénierie spécialisée installations électri­ Division d'un groupe nucléaire et spatial spécialisée et productique - exp. 5/7 ans réalisations ensembles ques - 35 ans - anglais - 400/450 KF. automatismes et instrumentation d'un groupe inter­ industriels avec technologies nouvelles (robotique, national français, leader ingénierie électrique (30.000 productique .. .) domaine process discontinus - 30/ 5364 - Responsable du Département Pharmacie, P) - conn. milieux et techniques aéronautiques - 35/ 35 ans. service commercial - Société filiale groupe très 40 ans - 300/350 KF. diversifié domaines technologiques secteur ingé­ 5346 - Responsable Développement et Diversifi­ nierie - form. pharmacie ou chimie - exp. min. 5 ans 5330 - Consultants déb. ou qques années exp. - cation - Filiale française (450 MF, 1.500 P) d'une dans industrie pharmaceutique, chimie fine ou NODAL CONSULTANTS, jeune cabinet conseil en société intern. services techniques (inspection, sur­ cosmétique - première exp. commerciale souhaita­ stratégie - possibilités de partenariat - veillance, contrôle qualité .. .) - exp. marketing, ble - 30/40 ans - anglais - 350/400 KF commerciale, technique, projet ou d'affaires dans 5331 - Responsable market ing et qualité des contexte aéronautique - 30/35 ans - anglais + autre 5366 - Directeur Technique resp. gestion vaste Services - Entreprise leader domaine biens équipe­ langue. projet construction locaux commerciaux - Grande ment secteur commerce et grande distribution (CA. société se rvi ces immobiliers liés à distribution - 1,5 Md, 2.200 pers. dont 200 en France) - exp. de 5348 - Directeur adjoint - Groupe création récente, form. Ponts et Chaussées, T.P. - exp. gestion grand manager - conn. domaine des services. de distribution fournitures industrielles (CA. 350 chantier France ou étranger - conn. ingénierie/ MF - 7 filiales) - conn. problèmes liés à distribution BTP - 500 KF + 5332 -Directeur Industriel - Société spécialisée de fournitures industrielles - exp. centre de profit fabrication produits mécaniques de précision de avec mise en place stratégies marketing et politi­ 5369 - Chef de produits !'rance et Export - Filiale techniques multiples et nombreux matériau x (acier, ques commerciales - 30/35 ans - anglais. française premier groupe mondial spécialisé do­ cuivre , alliages et composants chimiques) - exp. maine manutention (CA. 1 Md, 1.000 P) - exp. 2/3 production et méthodes acquise dans soci été aux 5350 - «Business Development Manager» - Lea­ ans marketing dans société industrielle - 26/30 ans - techniques fabrication diverses, et de la mainte­ der mondial Electronique et Défense (CA. 1O Mds, anglais - 230/280 KF. nance industrielle - anglais apprécié. 2.500 P) - compétences techniques (Défense, Armement) - conn. marketing et stratégie -35/45 5370 - Directeur spécialiste contrôle gestion et 5333 - Directeur marketing stratégique, recher­ ans - angl. - 450 KF + planification secteur industriel - Cabinet de con­ che et développement - Grand groupe industriel seil international - exp. dans conseil et/ou grands secteur produits électroniques, multi-produits et 5351 - Partner - Société de recherche directe de groupes internationaux méthodes modernes con­ multi-marchés - form. compl. type MBA - exp, mar­ dirigeants, filiale réseau International Human Re­ trôle gestion, planification et mise en place outils de keting acquise dans industrie intern. multi-produits sources Group - exp. réussie à des postes direction gestion performants - Evolution vers Direction cen­ ou produits et services ou dans le conseil - 38/45 en entreprise à l'international - 35 ans min. - tre de profit - 40 ans - anglais -500/600 KF + ans - anglais - 650/700 KF. intéressement. 5352- Consultants - 0.1 .C. (Organisation, Informa­ 5334 - Directeur Général - Filiale immobilière un tion, Conseil), jeune société de conseil - exp. orga­ 5372 - Consultant manager productique - Filiale des plus importants groupes intermédi ation finan­ nisation et conn. systèmes d'information en entre­ française d'un des premiers cabinets audit et con­ cière en Europe - exp. de direction générale ensem­ prise, 5 ans env. exp. en informatique. seil - solide exp. informatique-35 ans env. - pratique ble activités immobilières - conn. marchés immobi­ un e langue européenne - 420 KF +. liers, produits et techniques construction acquise 5353 - Chefs de projets - Leader mondial télécom­ chez promoteur, service promotion banque d'affai­ munications militaires (CA. 5 Mds, 4.500 P) - excel­ 5373 - Consultants organisation et systèmes res ou investisseur institutionnel - 38/45 ans - an­ lente conn. techniques de pointe en télécommuni­ informat ion - Société conseil en organisation et glais. cations - 28/35 ans - anglais - 250/300 KF. informatique - 0/5 ans exp.

5335 - Responsable Organisation - Société (CA. 5354 - Responsable commercial Europe - Leader 5375- Directeur Industriel - Très important groupe plusieurs Mds) rattachée à groupe international mondial Electronique et Défense (CA. 10 Mds, européen fabriquant équipements et systèmes premier plan - exp. 4/5 ans conseil en organisation 2.500 P) - compétences techniques et commercia­ secteurs haute technologie - form. électromécani­ acquise de préférence en cabinet - 28/35 ans -320/ les très haut niveau (Electronique et Défense) - 45/ que ou mécanique - exp. responsabilités unités de 360 KF. 50 ans - anglais+ autres langues - 450/500 KF. production (aéronautique, automobile, constr. mécanique, électromécanique ou hydraulique) - 50 5336 - Chef de Produit - Société leader en optroni­ 5355 - La Fédération des Eclaireuses et Eclaireurs ans env. - anglais. que (430 P) -première exp. industrielle nécessaire - Unionistes de France rech. des Camarades béné­ conn. matériels avioniques et infra-rouge thermi­ voles pour effectuer divers travaux administratifs 5376 - Responsable du marketing indust riel - que - au sein de l'Association. Société de conseil spécialisée développement in­ dustriel - exp. marketing industriel acquise en cabi­ 5337 - Négociateur - Société d'origine suisse, de 5356 - Directeur général - Filiale d'un groupe net et/ou en entreprise industrielle et de la vente de conseils dans le domaine des fusions et acquisi­ assurances étranger, assurance directe et réassu­ prestations de se rvi ces techniques - 30/40 ans. tions - exp. préalable en matière de fusions-acquisi­ rance (branches Incendie, Perte exploitation et ris­ tions souhaitée - conn. parfaite de l'anglais. ques annexes) - exp. souscription des risques en­ 5377 - Consultants industriels haut niveau - treprises acquise en Compagnie, branche «dom­ Société conseil sépci alisée en développement in­ 5338 - Spécialiste montages financiers grands mages» niveau direction - origine courtage possi­ dustriels - exp. 3 ans min. en développement pro­ projets - Jeune cabinet conseil financier spécialisé ble - 35/45 ans - anglais -rém. + voit. duits industriels - 28/32 ans - anglais . stratégie, ingénierie et intermédiation financière, filiale premier groupe français de services - conn. 5357 - Directeur général filiale commerciale fran­ 5381 - Responsable Informatique Individuelle - des règles et fonctionnement finances des Collecti­ çaise (OEM et revendeurs) et SAV - Important Groupe industriel français secteur parachimie (CA. vités Locales acquise au sein Directions Adminis­ constructeur matériel bureautique - exp. direction > 25 Mds) - exp. dans fonction analogue - très bonne tratives ou Direction Financière grand groupe - 35 centre profit ou direction commerciale dans domai­ conn . produits micro-informatique - 30/35 ans. ans env. - 400 KF env. nes bureautique, micro-informatique ou électroni­ que grand public - exp. réseau revendeurs spécia­ 5382 - Responsable des Etudes - Groupe indus­ 5339 - Ingénieur chargé d'affaires - Filiale impor­ lisés - 33 ans min. - anglais. triel français secteur parachimie (CA. > 25 Mds) - tant groupe réalisant installations équipements grande exp. gestion projets en milieu industriel et du thermiques et hydrauliques (chaufferies, réseaux 5359 - Directeur de Secteur (stratégie et déve­ management d'équipes - 35/45 ans. distribution, génie climatique) - exp. mini. 5 ans dans loppement filiales, montages financiers) - Ban­ que d'affaires-holding -conn. montages financiers 5383 - Responsable du personnel - Importante installation climatisations centralisées et gestion société biens équipement à technologie avancée - chantiers - 35 ans env. - 300/350 KF. sophistiqués et opérations purement financières - 35/40 ans - anglais + autres langues européennes première exp. de la fonction personnel dans en vi ­ 5342 - Ingénieurs et Chefs de projets - Très souh. - 600/1.000 KF. ronnement production - 30/35 ans - 350/400 KF. grande société ingénierie - exp. responsable de 5384 - Responsable télémat ique - Etablissement 5361 - Directeur Général - Filiale française (60 MF, projets dans société ingénierie ou dans grand groupe financier, filiale Crédit Agricole - exp. des télécom. 3/ 30 P) d'un groupe multinational, elle fabrique amé­ secteur chimie, pétrochimie, cimenterie ... - 33/50 5 ans - conn. services France-Télécom., de la nagements modulaires pour immeubles bureau et ans - anglais - 350/600 KF. monétique et de la Vidéotex! (Centre Serveur) pour salles réunion - exp. 5 ans chez constructeur maté­ management sur plan applicatif - 350 KF. 5343 - Ingénieur process - Très grande société riel second oeuvre pour bâtiment bureaux ou chez ingénierie - exp. du process dans secteur chimie, installateur - conn. et commerciales, actuellement 5385 - Analyste de crédit junior - Filiale française pétrochimie, agro-alimentaire acquise dans société resp. centre de profit - 35/45 ans - anglais. d'une importante banque internationale - première ingénierie ou dans grand groupe secteur concerné - exp. ou stage dans service d'analyse de crédit dans 5362 - Directeur attaché à la Direction Générale 30/35 ans - anglais - 300/350 KF. une banque de préférence - 25 ans -anglais - 200/ Construction - Grand groupe secteur bâtiment/ 250 KF. 5344 - Directeur Général - L'Activité SEARCH Génie Civil - exp. qques années secteur construc­ d'une société Conseil de Direction faisant partie tion dans fonctions secrétaire général, resp. planifi­ 5387 - Commercial haut niveau vente produits 92 jeune groupe présent dans domaines gestion des cation/stratégie ou chef cabinet dans organisme de communication financière - Filiale française

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 important groupe international de communication 35 ans - anglais. tuellement production - 30/40 ans. financière - exp. 2/3 ans dans la vente services (ou matériels) informatiques ou financiers dans entre­ 5414- Directeur de l'aménagement- Direction de 5295 - Provence - Responsable logiciel - Impor­ prise reconnue - 25/35 ans - anglais !'Aménagement d'un grand groupe de promotion tante société française, charnière entre CEA et spécialisé immobilier d'entreprise (CA. 2 Mds, 150 développement industriel matériels et procédés 5390- Responsable de I' Activité Immobilier d'En­ P) - exp. de l'aménagement et conception ouvrages (1.000 P) - exp. 3 ans min. chef de projet logiciel treprise - Société de promotion immobilière d'im­ grande dimension - 35/45 ans - anglais - 6001800 dans développement projets informatiques domaine portance nationale - véritable professionnel de l'im­ KF +. logiciel temps réel embarqué - 28/35 ans - mobilier d'Entreprise - Fixe + intéress. 5415 - Directeur général - Banque française de 5296 - Provence • Chef de la section système et 5393 - Conseiller en développement - Filiale de petite taille (40 P) - exp. secteur banque/finance et ingénieur système - Importante société française l'l.D.I. spécialisée dans le conseil et services finan­ responsabilité centre de profit - 35/40 ans - anglais. charnière entre CEA et développement industriel ciers pour pays en développement - exp. de la des matériels et procédés (1.000 P) - exp. 5/8 ans banque ou de l'audit et du conseil financier - jeune 5416 ·Contrôleur de gestion - Holding industriel et env. en étude et développ. de système domaine cadre capable de rédiger en anglais. financier - exp. audit et contrôle de gestion - 28/32 aéronautique, spatial ou nucléaire - 28/40 ans - ans - anglais - 280/350 KF. anglais. 5394 - Conseiller-Associé - CONVERGENCE, société de conseil en stratégie - exp. de l'entreprise 5419 - Ingénieur consultant - Filiale S.l.E. du 5300- Frontière Suisse - Directeur Commercial - ou d'un grand corps d'Etat 15 ans env. - 40 ans GROUPE ARM , SSll française spécialisée ingénie­ Filiale groupe leader en France fabrication pièces env. - possibilité devenir membre associé. rie systèmes informatiques secteurs télécom. et acier moulé - exp. biens équipement industriels ou industries tertiaires - form. télématique et exp. con­ ingénierie dans poste à dominante commerciale, 5395 - Directeur des relations extérieures du seil souh. marketing, responsabilités projets ou Ingénieur af­ département promotion et exploitation - Filiale à faires - bonne conn. de l'industrie - 35/40 ans - 5420 - Ingénieurs méthodes et essais (déb. et 100% d'un groupe Travaux Publics - exp. problè­ anglais et/ou allemand. mes collectivités locales en matière concessions confirmés) - Société d'ingénierie industrielle et service public - conn. problèmes financement équi­ nucléaire (600 P) - conn. systèmes conduite des 5303 - Normandie - Directeur Informatique - pements publics - 35/45 ans - anglais - 500 KF + process et automatismes - Habilitation «Confiden­ Filiale française grand groupe multinational US, tiel Défense,, - 25/30 ans. construction mécanique secteur automobile - exp. 5396- Directeur des opérations (en charge grand informatique de gestion, gestion de production, CAO 5421 ·Chef du département mécanique - Groupe projet sur la ville de Lyon)- L'un des tout premiers mécanique - 35/40 ans - anglais - 400/450 KF. groupes français promotion immobilière avec pré­ de 3 sociétés spécialisé services de maintenance et dominance grands projets - exp.en matière de d'interventions techniques de pointe pour grandes 5309 - Toulouse - Chef de programme - Filiale montage opérations financières acquise dans con­ entreprises - bonnes conn. gestion - exp. de l'atelier française groupe US (200 P) systèmes avioniques texte analogue - conn. questions de droit relatives à de conception de machines et automatismes spé­ et de Télécom. - exp. pratique instances Marine Na­ cette activité - 30/35 ans - anglais - 450 KF env. ciaux - conn. CFAO - 30/40 ans tionale (lutte anti-sous-marine) - habitude mode management anglo-saxon - conn. mise en place 5422 - Ingénieur d' Affaires en Systèmes d'infor­ 5397 - Directeur de la Division Maintenance - systèmes temps réel, traitement du signal - 32 ans Société (CA. 706 MF, 600 P) systèmes de transport mations - SSll spécialisée réseaux à valeur ajoutée et systèmes échanges de données informatisées min. - anglais - habilité Secret Défense - 300/350 automatique - form. électronique - exp. 10 ans env. KF. domaines exploitation et maintenance systèmes (CA. 130 MF, 80 P) filiale multinationale US- exp. 3/ industriels - sachant gérer centre de profit - 38/45 4 ans dans la vente et dans la vente solutions 5313 - Lyon -Directeur industriel- PMI , leader sur ans - anglais + autre langue européenne - 450/500 informatiques auprès grands comptes acquise en son marché produits béton destinés au TP, bâti• KF. SSll - conn. financières et informatiques - 28/30 ment, collectivités locales - conn. fabrication pro­ ans - anglais. duits béton - 35/45 ans - 400 KF +. 5400 - Directeur commercial - Leader européen domaine systèmes aide à la vente de produits 5423 - Directeur Industriel - Filiale d'un groupe 5314 - Lyon - Directeur commercial de I' Agence financiers (CA. 60 MF) - exp. 5 ans min. dans industriel international premier plan, secteur élec­ de Lyon (CA. 150 MF, 300 P) - Un des grands informatique (constructeur, SSll, distributeur ... ) ac­ tronique - exp. réussie direction d'une unité produc­ installateurs électriques nationaux (CA. 300 MF, quise su r marché de l'assurance ou de la banque - tion - 32/45 ans - 450 KF. 500 P) - bonne formation terrain dans environne­ 400/550 KF +Voiture. 5424 - Consultant-Associé - Cabinet de recrute­ ment technologique et marchés complexes (gran­ des industries et collectivités) - 350/400 KF. 5401 - Ingénieur consultant - Leader européen ment de Cadres par approche directe - solide exp. systèmes d'aide vente produits financiers (CA. 60 en matière Ressources Humaines - 40 ans min. 5315 - Lyon - Directeur Général des Opérations - MF) - exp. 3/5 ans analyste ou technico-commercial 5426 - Responsable des comptabilités et du L'un des grands installateurs électriques nationaux acquise dans environnement informatique (cabinet (CA. 300 MF, 500 pers) - exp. acquise dans société contrôle de gestion - Banque d'Affaires étrangè­ organisation, SSll, bureautique, support avant­ res - exp. 3 ans dans grand cabinet audit et 4 ans ou centre de profit (équipements électriques, engi­ vente ... ) - 300/350 KF. neering ... ) - 3ème cycle gestion apprécié - 48 ans dans une banque à poste de responsabilités au sein min. - 550/600 KF. 5403 - «Trader Options Pibor Senior» - Impor­ direction comptable et financière - 30/35 ans - 350/ tante société d'intermédiation - exp. 2 ans mini. 400 KF. 5319 - Nord ou Saône-et-Loire ou Savoie - Déve­ marchés optionnels acquise au sein d'un agent des loppeurs d'Applications Informatiques (futur 5427 - Directeur comptable - Banque de grand marchés inter-bancaires - 25/35 ans - 500 KF +. renom - exp. 5 ans à postes de responsabilités Chef de projet) - Filiale groupe international dont (audit, directions comptables et/ou contrôle gestion) l'informatique se développe dans environnement 5405 - L'ASSOCIATION VALENTIN HAUY pour le IBM grands systèmes - débutants ou première exp. acquise dans société financière, banque ou cabinet bien des Aveugles rech. des copistes bénévoles Formation aux outils et méthodes assurée. pour transcrire en braille des ouvrages facilitant audit - 33/40 ans - anglais - 400/450 KF. l'accès des aveugles à la culture. 5326- Centre de la France - Directeur Industriel - Z'J Province PME, composants et systèmes électroniques - exp. 5407 - Ingénieurs chefs de projets - OTH BATI­ production grande série - très bonne conn. secteur MENTS, première filiale du groupe OTH un des 3620 - ARTHUR ANDERSEN & Cie intensifie son de l'électronique - 35/45 ans - 400 KF. premiers bureaux ingénierie générale dans domaine recrutement en : bâtiment - qualité de négociation et de contact - - Conseil en stratégie, 5347 - Paris ou grande ville allemande - compétence d'organisation et d'animation - 30/35 - Planification marketing, Consultant - Petite firme internationale de conseil ans. - Structure des organisations créée par très grand groupe français (transfert tech­ dans tous les secteurs d'activité, et recherche des nologie internationale, assistance à exportation ... ) 5408 - Chef de Service Etudes Informatiques - candidats à fort potentiel. 32/36 ans - allemand - MBA souh. Importante société distribution eaux et assainisse­ Importante formation en Irance et aux Etats-Unis. ment (CA. 4 Mds, 6.500 P) - form. gestion - exp. 5 Postes à pourvoir à Lyo n. Débutants ou première 5349 - Paris et Province - Jeune manager - ans en informatique dont 3 comme chef de projet - expérience. Société importante (plusieurs milliers pers. , plu­ conn. environnement HP 3000 et conn. équipe­ Adresser lettre manuscrite, et C.V. détaillé à: sieurs Mds), filiale d'un groupe français, services au ments et applications micro-informatique - 30/40 Pierre Nanterme collectivités et à l'industrie - 2/3 ans exp. réussie ans - anglais et si possible allemand ou espagnol - Cabinet Arthur Andersen - Tour Crédit Lyonnais dans entreprise performante - 26/32 ans - anglais + 400 KF. 129, rue Servient - 6943 1 LYON Cédex 03 autres langues souh. - Voit. fonction. 5411 - Directeur Développement et Ressources 5286 - Vernon (Eure) - Responsable départe­ 5358 - 60 Km. Est Paris - Responsable Logistique Humaines - Société spécialisée supervision chan­ ment Etudes et Recherches- UNIC-INDUSTRIES Usine - Filiale française groupe US, leader secteur tiers, mise en route installations, formation person­ secteur aéronautique et spatial (30 ingénieurs et matériel TP et agricole - exp. logistique usine ac­ nel et organisation (CA.> 1OO MF, > 200 P) - exp. techniciens) - bonnes conn. calculs de structure, quise dans univers industriel multinational, automo­ production/Ressources humaines ou conseil. vibrations, mécanique des fluides, thermo-hydrauli­ bile idéalement - conn. techniques modernes ges­ que - 35/40 ans - 400 KF. tion production - Evolution vers direction Usine - 35/ 5413 - Ingénieur Sécurité-Fiabilité - Filiale d'un 40 ans • anglais. des premiers cabinets internationaux (1.200 P dans 5289 - 30 Km. Poitiers - Responsable Etudes/ le monde) spécialisée études de sécurité, exploita­ Méthodes - Société biens équipement pour bâti• 5360 - Normandie - Directeur d'Usine - Groupe tion installations industrielles, environnement, en­ ment et T.P.(ensembles mécano-soudés complexes) français dimension internationale matériel électri­ quêtes après sinistres ... - exp. opérations de terrain, (CA. 100 MF, 150 P) - exp. quelques années dans que (CA. 5 Mds) - exp. gestion centre production raffinage, industrie chimique, énergie nucléaire - 30/ industrie mécanique, en B.E. ou Méthodes, éven- moyenne série - 35/45 ans - anglais - 350/400 KF. 93

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 5365 - Noyon (Oise) - Chef de secteur «bâti• groupe international - généraliste ou électronicien 5417 - Espagne - Directeur de filiale - Grand ments industriels» (280 MF.) - Société BTP (CA. avec form. compl. gestion - exp. diversifiée dans groupe de l'agro-alimentaire - exp. direction centre 800 MF, 1.000 P) - formation gestion appréciée - industrie à postes fabrication, production en grande de profit dans le domaine de l'agro-alimentaire - 30/ exp. engineering industriel/bâtiments et manage­ série - 33 ans min. - angl. - 400 KF. 35 ans - espagnol. ment et gestion chantier - 30/40 ans - anglais, allemand souh. - 300/350 KF + Voit. 5406 - Metz - Ingénieurs production/recherche - IRSID, Centre de Recherche USINOR-SACl-LOR DEMANDES 5367 - Province- Chef de production sidérurgie - souhaite intégrer, au cours de l'année 1990, une DE SITUATION Important groupe sidérurgique -exp. première trans­ cinquantaine d'ingénieurs dans disciplines variées. Insertions gratuites formation ou transposable conduite des fabrica­ 5409 - Région lyonnaise - Directeur technique - tions - 30 ans env. 4891 - X 71 , ENSTA, anglais, exp. responsable Société (CA. 300 MF, 550 P) spécialisée fabrication projets dans importante multinationale anglo­ 5368 - Paris, Bordeaux, Toulouse ou Marseille - équipements électriques pour industrie automobile saxonne (industrie lourde), rech. poste de respon­ Responsables commerciaux programmes héli­ (faisceaux allumage et capteurs électroniques) - sabilité France. coptère et Airbus - Société domaine aéronautique exp. de l'industrie automobile acquise chez équipe­ (6.000 P) électronique de vol , calculateurs et instru· mentier, industrie électrique ou électroménager 4892- X 83, ENSPM, exp. professionnelle dévelop­ ments de bord - exp. commerciale ou affaire dans grande série - 35/40 ans - anglais + allemand si pement informatique scientifique, interactif graphi­ produits lourds à technologie avancée - 32/45 ans - possible. que (XII) stations de travail et gros systèmes, modé­ lisation et analyse numérique secteur pétrolier 5371 - Provence-Côte d'Azur - Chef de départe­ 5410- Région Lyonnaise -Chef de projet- Socié­ (géophysique). exp. biotechnologies ; bonne conn. ment informatique, scientifique et technique - té spécialisée fabrication équipements électriques milieu US, cherche situation région New York ou SSll, filiale groupe très important (CA. 80 MF, 150 pour industrie automobile (CA. 300 MF, 550 P)-exp. état Nex Jersey - Domaines intérêt : informatique, P) - exp. qques années dans commercialisation 5 ans min . développement équipements électriques rech. industrielle, production ou finance. services ou produits informatiques à caractère scien­ ou électroniques grande série-conn. fonction moteur tifique et technique dans contexte relations haut ni­ et de la connectique - 30 ans env. - anglais. 4893 - X 46 ans, Armemerit, CPA, anglais, exp. de veau - 28/35 ans - anglais - 350/400 KF. direction générale société ingénierie automatismes 5412 - 20 Km. Compiègne - Jeune ingénieur de et robotiques, et de fabrication équipements méca­ 5378 - Nantes - Chefs de projet X 25 - Division production - YVES SAINT LAURENT PARFUMS niques production haute technologie, rech . poste de Télématique (500 P) d'un important groupe indus­ (parfums et cosmétiques haut de gamme) - anima­ responsabilité. triel spécialisé télécommunications (en charge ré­ tion équipe 40 personnes -goût innovation, sens de seaux du futur) - exp. 10/15 ans de développement l'objectif. 4894 - X 42 ans, ENPC, anglais, exp. de conception logiciel temps réel , sont 5 ans sur X 25 - conn. SNA et mise en œuvre systèmes informatiques décen­ 5418 - Pays de Loire - Responsable produit X28, X29, X75 souh. - langages Pascal, Assem­ tralisés et management grands projets domaine (Division électronique groupe) - Equipementier bleur 680 x O,C appréciés - 30/35 ans - anglais - nouvelles technologies de communication, rech. ferroviaire, leader mondial dans son domaine (CA. 280/350 KF env. poste de responsabilité. 600 MF, 1.000 P) - form. compl. marketing, spécia­ 5379 - Paris et Sud-Est - Ingénieurs de Synth-èse liste micro-électronique - exp. 10 ans env. secteurs 4896 - X 34 ans, ENSTA, anglais, exp. de manage­ (chargés mise en place moyens intégration activité similaire (aéronautique, spatial, télécom.) - ment de projets industriels complexes haute tech­ systèmes complexes) - Société électronique, fi­ 33/40 ans - anglais - 450 KF env. nologie, rech. poste de responsabilité. liale groupe industriel international équipements haute technologie - exp. 2/6 ans généraliste à 5425 - Doubs - Adjoint au Directeur Industriel 4897 - X 70, Dauphie, anglais, exp. d'audit et res­ dominante électronique - 27 ans min. (chargé de l'organisation et contrôle de gestion) - tructuration d'entreprises, de direction générale de Filiale groupe multinational secteur industrie horlo­ PME (production équipements mécaniques et mé­ 5380 - Grande Ville de l'Ouest - Professeur per­ gère (CA. 600 MF, 650 P) - exp. 3/5 ans dans tallurgiques moyenne série), d'implantation interna­ manent de Politique Générale et Stratégie - cabinet de conseil en organisation et/ou en univers tionale (5 filiales à l'étranger) rech . poste de respon­ Grande Ecole de Gestion (Budget fonctionnement : industriel - 30/32 ans - anglais - 300 KF. sabilité. 60 MF) - Homme de recherche et publication - exp. professionnelle en entreprise et/ou en cabinet 3° J Etra nger 4899 - X 69, ENAC option économie et gestion, complétée par pratique pédagogique - 180/220 KF. anglais, exp. création et direction centre formation 5287 - Tunisie - Ingénieurs (nationalité haute technologie, puis de conseil en développe­ 5386 - Paris/Francfort - Responsable ventes des tunisienne) formés en France susceptibles d'être ment et direction centre de profit, rech. poste de futurs financiers auprès clientèle institutionnelle intéressés par opportunité de carrière dans leur responsabilité. allemande - Filiale grande banque, intermédiaire pays pour le compte du groupe THOMSON. sur marché futurs financiers - bonne conn. marchés 5291 - Luxembourg - «Régional Manager» Eu­ 4900 - X 83, ENST civil, allemand, anglais, forma­ financiers - 30 ans - allemand, anglais apprécié. rope Sud - Groupe bancaire origine européenne tion conception et architecture systèmes informati­ (2.500 P) - exp. acquise dans structure bancaire in­ ques, exp. d'études avancées logiciel et d'intégra­ 5389 - Grenoble - Ingénieur CAO micro-électro­ ternationale à des fonctions dominante commercial/ tion des processeurs dans systèmes informatiques, nique - La direction R D d'un des premiers & développement - 35 ans env. - anglais, autre langue dans cadre projet ESPRIT, rech. poste de respon­ groupes mondiaux semi-conducteurs - déb. ou appréciée - MBA - 500/600 KF. sabilité. première exp. conception milieu électronique ou 5307 - Ankara {Turquie) - Directeur Général dévéloppement de programmes CAO (langage C, 4901 - X 33 ans, Mines gestion, anglais, arabe, exp. Adjoint - Société d'engineering, filiale d'un grand stations UNIX) - anglais. de mise au point d'équipements péri-informatiques groupe français, secteur matériaux (CA. 13 Mds, complexes haute précision et de direction technique 5391 - Sud-Ouest - Directeur de département 12.000 P) - exp. réussie domaine engineering commerciale haute technologie aux U.S.A., recher­ (CA. 80 MF, 120 P) - Filiale française (250 P) d'un (expertise technique et de gestion) - conn. secteur che poste de responsabilité. important groupe US (CA. 8 Mds, 55.000 p), pro­ matériaux - 30/40 ans - anglais. duits haute technologie pour industries de pointe - 5312 - RFA (Mannheim ou Heidelberg) - Direc­ 1001 - X 72 , Sup Aéra., exp. responsabilités d'étu­ exp. plusieurs années en usine et de direction teur Coordination stratégique - Groupe allemand des équipements électroniques, de stratégie et marketing et commerciale produits techniques in­ fabriquant composants destinés chimie, nucléaire, marketing, et de direction de projets systèmes élec­ dustriels - conn. matériaux inorganiques (cérami­ bâtiment et industries diverses - exp. marketing - troniques complexes, rech. poste de responsabili­ que, verre, métallurgie) - 35/45 ans - 450 KF+ vente ou type industriel avec management équipes té .. - conn. méthodes de développement stratégique ou 5392 - Centre - Directeur Général - PME, filiale exp. consultant cabinet conseil en stratégie - 32/40 1002 - X 36 ans, ENSAE (Statistiques), Sciences groupe multinational secteur chimie (CA. 100 MF, ans - allemand, anglais apprécié - 600 KF. PO, exp. pilotage projets informatiques, et de direc­ 90 P) - exp. direction centre de profit industriel dans 5323 - Luxembourg - Senior Manager Crédit et tion organisme financier, rech. poste de responsa­ secteurs chimie ou parachimie dans environnement bilité. anglo-saxon - 35/45 ans - 600 KF. Marketing - Banque internationale à management français et capitaux privés (total bilan 600 MF, 75 P) ' 1004 - X 31 ans, anglais, allemand scolaire, exp. 5398 - Sud-Ouest - Responsable Génie Civil - - exp. opérations de financement en milieu interna­ utilisation données satellites (SPOT) pour étude Groupe BTP très implanté Sud Frnce (CA. 200 tional auprès d'une banque ou crédit-bail - 35/50 aménagements infrastructure au sol (Génie Rural, MF) - compétences techniques, commerciales et ans - anglais, allemand souh. - 650/750 KF + fringe T.P., canalisation) rech. poste de responsabilité. de gestionnaire - 400 KF+. benefits. 1006 - X 83, DEA Informatique, exp. étude de 5399- Bretagne - Directeur d'exploitation - Filiale 5374 - Etranger (Grands Centres d'affaires) - Consultants internationaux: recrutement cadres, programme utilisation CAO pour VLSI, rech. poste grand groupe BTP - exp. de direction et gestion conseil en management et développement, déve­ de responsabilité. activité TP (CA. 300 MF.) - supervision responsa­ loppement ressources humaines .. . - exp. conseil en bles d'agence - 550/600 KF. entreprise dans environnement international ou 1008 - X 54, Sup Aéra, exp. de Directeur Général 5402 - Lyon - Chef de projet industrie - groupe direction unités - 35/60 ans - langues étrangères (Mécanique, électronique ... ), pratique des grandes indépendant de l'ingénierie, organisé en filiales souh. Administrations. Négociations internationales à haut niveau rech . poste de responsabilité haut niveau. (industries, constructions, productique ... ) et en di­ 5388 - Portugal - Directeur de projet d'impor­ rections régionales (1.200 P env.) - exp. direction tance nationale - Société maître d'ouvrage des 1010- X 37 ans, Mines de Paris, anglais, allemand, technique ou direction de production ou direction opérations aménagement urbaine! assistance aux exp. de responsabilité conception, construction et Travaux Neufs acquise soit dans l'ingénierie soit collectivités - form. architecte urbaniste + gestion iXploitation réseaux distribution et de négociation dans groupe BTP, soit dans l'industrie - 30/40 ans - IAE, CPA ou équivalent-exp. correspondante dans sociétés d'aménagement ou BTP et conn. conduite contrats internationaux, rech. poste de responsabi­ 94 5404 - Province - Directeur d'usine - Filiale grand grands chantiers - portugais souh. - 500 KF + lité.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990 1011 - X 71, Mines, exp. production, gestion de liés aux affaires sociale et aux problèmes gestion de 1062 - X 48, Sup'Aéro, grande exp. direction de production, logistique, études économiques (do­ la santé, rech. poste de responsabilité. services informatiques et de systèmes d'informa­ maine pétrolier) cherche poste de responsabilité tions en gestion production (MRP) et technique, 1041 - X 76, Mines Civil, exp. de direction société région parisienne - très motivé par domaine culturel. rech . missions de conseil auprès d'entreprises ou ingénierie informatique et conduite projets informa­ administrations, en France ou à l'étranger. 1012 - X 80, ENPC, Master informatique Unité tiques scientifiques et techniques, conn. domaine Californie Santa Barbara, anglais, 5 ans exp. déve­ pétrolier, rech . poste de responsabilité. 1063 - X 32 ans, ENSTA, exp. analyse numérique, loppement projets de pointe (systèmes experts, développement logiciel pour modélisation fluide/ . 1042 - X 29 ans, ENSTA, Master of sciences, SGBD, X-11 , langages objets), rech. poste de res­ structure - responsable projets R & D en mesure/ allemand, anglais, conn. milieux maritime et spatial, ponsabilité Rhône-Alpes, France Sud, Etranger. exp. management de projets, rech . poste de res­ calcul - exp. professionnelle US, rech . poste de responsabilité France/USA. 1014 - X 31 ans, PhD, anglais, russe, exp. 3 ans ponsabilité Sud-Est/Sud-Ouest. USA, puis trois années gestion financière ; compé­ 1043 - X 72, ENAC, anglais, retour job USA, grande 1064 - X 41 ans, Aviation civile, CPA, anglais, tences informatique financière, rech. poste de res­ espagnol, arabe, expériences variées Direction exp. développement en informatique scientifique et ponsabilité. industrielle temps réel (définition d'architecture Générale grosses PME secteurs aéronautique, système, méthodologie de développement, implé­ transport aérien , restauration, rech . poste équiva­ 1016 - X 82, Ecole Météo, en fin de Th èse de lent ou à forte implication stratégique. Mathématique (Analyse non standard, EDP, Info­ mentation ADA) rech . poste de responsabilité .. graphie), anglais courant, chinois (mandarin) , rech. 1045 - X 32 ans, conseiller financier indépendant, 1065 ·X 46 ans, MS MIT génie chimique, anglais poste dans équipe de recherche mathématique notions japonais, exp. direction de services déve­ spécialisé opérations «haut de bilan .. (restructura­ (algorithmie : calcul numérique en nombres entiers, loppement électromécanique, électrométallurgique tion capitaux propres, rapprochement d'entrepri­ par exemple). et affinage, puis de centre de profit métallurgie fine, ses) et dans le conseil en investissement (entrepri­ rech. poste de responsabilité. 1017 - X 61 , anglais, allemand, italien, exp. de ses et particuliers), ayant solide exp. internationale direction de recherche et de collaboration indus­ des grands groupes industriels et financiers, des 1067 - X 33 ans, ENSTA, Sciences Po. : exp. trielle dans un cadre international, rech. poste de PME et banques d'affaires spécialisées, vous pro­ énergie/chimie, conn. de l'Administration française responsabilité dans organisation française ou inter­ pose missions courte ou longue durée. et CEE, pratique des négociations internationales nationale. haut niveau , cherche poste de responsabilité inté­ 1046 - X 36 ans, docteur es Science biochimie, ressant. 1018 - X 75 , doctorat sciences informatiques, an­ anglais, espagnol, exp. de direction laboratoires glais, espagnol, exp. de responsable R & D logiciel biochimie et pharmacologie rech. poste de respon­ 1068 - X 66, MS MIT, anglais, exp. d'étude et et d'applications électroniques et informatiques sabilité. marketing logiciels, et de responsable technique, temps réel haute sécurité, rech. poste de responsa­ domaine équipements lourds, rech . poste de res­ 1047 - X 83, MBA INSEAD, nationalité italienne, bilité. anglais courant, exp. 3 ans conseil en management, ponsabilité. 1021 - X 30 ans, Supaéro (option avionique), an­ cherche poste à SYDNEY AUSTRALIE. 1069- X 65, ENSAE, anglais, exp. bancaire diversi­ glais, espagnol, exp. grands programmes aéronau­ 1048 - X 60 , anglais et espagnol courants, exp. fiée, en particulier ingénierie financière, capital tiques et spatiau x, rech. poste de responsabilité. market, rech. situation dans direction financière direction générale France et étranger (domaine T.P. entreprise, assurances et banque. 1024 - X 42 ans, exp. de direction projets secteur et promotion immobilière) rech. représentation so­ Energie et Eau, négociation de contrats, direction ciété française et européenne en Argentine, Uru­ 1070 - X 64, D. es Sc. (Génie chimique, informati­ équipe ingénieurs et experts, responsabilité centre guay, Paraguay et Chili. que) , exp. direction générale PME, direction techni­ de profit, rech. poste responsabilité dans société que et d'usine chimie, matières plastiques, exp. 1049 - X 67, exp. ingénierie et réalisation : bâti• ingénierie, de conseil ou grande entreprise. affaires sociales, négociations de contrats et trans­ ments complexes et industrie (cellulose et papier). fert de technologie (usine clés en main) France et Projets, négociations et gestion en milieu internatio­ 1025 - X 40 ans, Ponts civil, anglais, allemand, exp. Etranger, rech. poste de responsabilité. direction industrielle (production, politique investis­ nal. Pratique du conseil : maintenance, organisa­ sements, lancement fabrication) et de marketing, tion, analyse financière et gestion PMI. Allemand, 1073- X 82, ENST, anglais, allemand, exp. télécom­ rech. poste de responsabilité. anglais, italien, rech. poste de responsabilité. munications par satellite et secteur audiovisuel, rech. poste de responsabilité dans les domaines de 1028 - X 77, Ponts + MS Stanford Engineering 1050- X 57, anglais, spécialiste gestion industrielle la gestion de projet technique ou de l'organisation Management, anglais, exp. marketing, commercial, (10 ans ingénieur-conseil groupe US/8 ans Direc­ de la production industrielle, dans un environne­ direction filiale US société française, rech. poste de teur technique dans PMI domaine transports) rech. ment international. responsabilité aux U.S.A. missions temporaires domaine industriel (contrôle gestion/études de rentabilité/études de faisabilité/ 1079 - X 80, ESE, Sciences Po. , anglais, espagnol, 1033 - Binôme X 86, Ponts civil - Agro-Paris 86 conduite de projets). exp. étude grands projets techniques domaine élec­ parlant anglais, russe, espgnol, indonésien effec­ tricité et utilisation moyens informatiques diversi­ tuera un Tour du Monde en 90/91 et réalisera vos 1051 - X 74, Mines civil, allemand, anglais, exp. fiés ; études montages affaires dans cadre diversi­ missions export en URSS, Asie, Amérique du Sud. d'études et de chantier d'installations et pose de fication , rech . poste de responsabilité. 1034 - X 60, CEPE, anglais, espagnol, longue exp. tuyauteries industrielle haute sécurité, rech. poste de responsabilité. 1080- X69, Ponts civil, anglais, espagnol, exp. chef en économie des transports et secteur du BTP, de projets complexes d'infrastructures France et cherche mission longue durée (au moins un an) à 1052 - X 74, Mines civil, formation approfondie en International, rech. poste de responsabilité. l'étranger, tous continents sauf Afrique. anglais, exp. négociations grands contrats indus­ triels et de responsabilité domaine téléinformatique, 1082- X 38 ans, Armement, exp. d'organisation et 1035 - X 38 ans, Ponts civil, anglais, exp. opération­ rech . poste de responsabilité. conduite de projets de systèmes électroniques com­ nelle BTP internationale et France, puis de conseil plexes, rech . poste de responsabilité. en organisation générale et stratégie, rech. poste de 1054 - X 50 ans, MS, bilingue anglais, ing. gén. responsabilité. 1083 - X 32 ans, 5 ans d'expérience dans gestion de Armement (CR) , exp. du privé, spécialiste prog. portefeuille, 2 ans USA, spécialiste gestion quanti­ plurinationaux, rech. poste de responsabilité sec­ 1036 - X 47 ans, Sciences éco., allemand, anglais, tative actions, cherche poste responsabilités dans teur services ou biens industriels, France ou pays à exp. de responsabilité et mise en place grands gestion OPCVM. systèmes informations financières et comptables, de langue anglaise. domaine bancaire, rech. poste de responsabilité. 1084 - X 43 ans, ENSAE, anglais, exp. direction 1056 - X 32 ans, ENSTA G.M. , anglais, exp. de générale société financement PME et habitat; exp. 1037 - X 39 ans, doctorat Sciences économiques conception, réalisation et maintenance équipements internationale, rech . poste de responsabilité. (Dauphine), anglais, exp. approfondie prévision et matériels navals, rech. poste de responsabilité. économique, planification, étude investissements 1097- X80, Sup'aéro, anglais, 5 ans exp. secteur de lourds (calcul économique) et conseil direction 1057 - X 81, ENST option informatique systèmes, pointe (études avancées, simulations, intelligence générale grand groupe - longue pratique informati­ anglais, allemand, exp. de responsable de projets artificielle), rech. poste de responsabilité. que décision - rech . poste de responsabilité. logiciels systèmes télécom. et aide à la décision ; pratique langages divers et systèmes exploitation 1038- X 64, exp. de direction système informatique divers (Unix, .. .) rech. poste de responsabilité. complexe décentralisé à caractère national (750 p) ENTREPRISES impliquant mise en oeuvre stratégie informatique, 1058 - X 67, ENPC, allemand, russe pratiqué en politique de production informatique commune et de URSS (études), anglais, exp. de responsable infor­ Vous désirez vendre, acheter, créer une entreprise ... contrôle, rech. poste de responsabilité. matique scientifique appliquée à la conception d'ou­ Vous recherchez un partenaire. vrages BTP et d'enseignement ; connaissance Le groupe X-ENTREPRENEUR peut vous aider. 1039- X 62, ENST, anglais, allemand, exp. interna­ problèmes de normalisation BTP, rech. poste de tionale approfondie d'études stratégiques grands Il dispose d'opportunités, régulièrement renouvelées, responsabilité. réseaux public et privé, télécommunications avan­ d'entreprises à céder. Il opère en concertation avec les principaux clubs de cées, de leur mise en oeuvre et leur exploitation 1061 ·X 33 ans, Doel. ès Sciences (Biophysique), pour applications diversifiées temps réel, rech. poste repreneurs d'affaires : issus des grandes écoles MBA INSEAD, anglais, espagnol courants, alle­ de responsabilité ou de consultant. (ESSEC, A et M, etc.). mand, 9 ans exp. prof. : R & D biotechnologie, Pourtous renseignements, s'adresser àJ.J. THAR EL 1040 - X 40 ans, ENA, allemand, anglais, italien, stratégie, réorganisation, secteur public et privé, (47) ou P. SCHRICKE (47), tél.: (1) 46.33.44.11 , notions espagnol, exp. acquise dans les domaines rech. poste de responsabilité. l'après-midi. 95

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