SITES ET MONUMENTS HISTORIQUES

DE

L'HERMÈS Deux auteurs lyonnais

Nicole GONTHIER, maître de conférences à l'Univer- sité, spécialiste d'histoire, auteur du livre: Lyon et ses pauvres au Moyen Age

Bernard SCHREIER, grand reporter-photographe, adjoint du chef du service photographique du journal LE PR O GRES, auteur de plusieurs romans policiers et d'un livre sur Lyon: Le temps d'une image. SITES ET MONUMENTS HISTORIQUES DE LYON

Textes de Nicole GONTHIER Photos de Bernard SCHREIER

1ère édition

1985

L'HERMÈS

31, rue Pasteur 69007 LYON ISBN 2-85934-133-1

Dépôt Légal Avril 1985 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays Qui apprécie sa ville voudrait transmettre son enthou- siasme pour elle à ceux qui la connaissent mal. Or les sites et les monuments d'une cité figurent comme autant d'éléments d'un puzzle incompréhensible si on ne les replace pas dans l'Histoire qui les a fait vivre. Découvrir le destin de Lyon, d'âge en âge, en privilé- giant des épisodes dont certains paysages ou quelques édifices sont aujourd'hui les jalons trop discrets, tel est le propos de cet ouvrage. Que l'on n'y cherche donc pas les descriptions critiques de l'historien d'art. Les auteurs ont voulu prouver - par le texte et par l'image - que Lyon peut se lire comme un roman; son aventure fabuleuse, chacun saura la mesurer d'un regard circulaire, depuis la ter- rasse panoramique de Fourvière. De à la métropole actuelle, l'histoire de la ville est écrite dans le paysage urbain mais sa lecture nécessite quelques clefs. Ce livre les fournira à l'étranger ou au lyonnais soucieux de dépasser les apparences et de pénétrer la réalité mer- veilleuse de leur cité.

LYON, METROPOLE DES GAULES

Le Site

Avant d'être la capitale de l'occupant romain en Gaule, Lyon fut un des points clés du territoire des Ségusiaves, peuple celtique qui étendait sa domina- tion sur le Lyonnais, le Forez et le Beaujolais. La Saône et le Rhône servaient alors de fron- tières naturelles au territoire des Ségusiaves, le séparant de celui des Ambarres (département de l'Ain actuel) et de celui des Allobroges (répartis sur le Dauphiné et la Savoie). Au pied de la colline qui est aujourd'hui celle de la Croix-Rousse, au niveau de Saint-Vincent, un bourg s'était développé, car c'est là seulement que l'on pouvait le mieux réaliser la traversée de la Saône. Le bourg retirait profit à la fois du trafic routier et fluvial. Le nom celtique de cette primitive agglomération était Condate, ce qui signifie le confluent (1). Retenons ceci: le destin de la ville, sera à plu- sieurs reprises tributaire de sa position frontalière et de l'existence des deux fleuves, la Saône demeu- rant pendant longtemps le plus accessible, le plus utile des deux mais écartelant la ville sous des obé- diences différentes. La Saône est en effet un élément (1) La Saône rejoignait alors le Rhône au niveau du pont Bonaparte actuel. 1 essentiel du site. S'imposant aux roches cristallines entreprise vers 125 avant Jesus-Christ les avait ren- qu'elle rencontre, c'est par le défilé de Pierre-Scize, dus maîtres des terres littorales, de Narbonne à Aix entre les collines de la Croix-Rousse et de Four- et de la vallée du Rhône jusqu'à Vienne. En 58 av. vière, qu'elle pénètre au cœur de la ville. J.C., la Provincia Romana était gouvernée par Caius Face au bourg de Condate, la colline dont les Julius Caesar dont l'ambition était de s'illustrer au escarpements dominent la rive droite de la rivière même titre que Pompée dans une conquête militaire avait déjà vocation religieuse: les Ségusiaves lui- prestigieuse. Sous le prétexte d'arrêter la progression donnaient le nom de Lugdunum, dénomination que dangereuse des Helvêtes vers les territoires de la l'on retrouve dans plusieurs localités du monde celte. Gaule atlantique, il intervint pour la première fois La colline (dunum) de LUG (dieu corbeau dont l'effi- cette année-là, hors de la Province Romaine. Lyon gie s'inscrit sur plusieurs objets de fabrication locale) lui fournit une base de ravitaillement pour sa guerre était réservée sans doute au culte solaire. des Gaules: le camp fut établi sur la colline de Lug- Deux collines offrant un site de protection de part dunum, acropole dont l'intérêt stratégique ne lui et d'autre d'un axe fluvial utile, telles sont les données échappait pas. C'est là également que le gouverneur de la nature. Notons aussi, entre les deux bras du Munatius Plancus installa ses vétérans, les premiers Rhône, un espace encore mal drainé, une île intermé- colons romains, en 43 av. J.C. diaire qui faisait déjà partie du territoire allobroge (2). L'aspect de la ville devait se modifier tout à fait au 1er siècle de notre ère. Les empereurs s'intéressè- rent à elle et la dotèrent de monuments prestigieux. Les Romains à Lugdunum Auguste, Drusus et Claude, au début du 1er siècle, Hadrien, au début du second siècle, firent de La présence romaine à Lyon va transformer le Lyon la capitale administrative des Gaules, lieu de bourg en capitale des Gaules. Les Romains étaient les voisins immédiats des (2) Les limites de cette île étaient comprises entre la place des Célestins et la Ségusiaves puisque la conquête de la Narbonnaise place Gensoul actuelles. résidence du gouverneur, centre financier collec- 60 cités gauloises, rassurant les Romains quant à tant les impôts de la Lyonnaise, de la Belgique et de leur fidélité politique et religieuse. l'Aquitaine. Un atelier monétaire y frappait pour Désormais la prospérité s'inscrivait dans le paysage toute la province des pièces de bronze, d'argent et urbain. A Lugdunum, 4 aqueducs apportaient environ d'or à l'effigie de l'autel de Rome et d'Auguste. 75 000 m d'eau par jour, alimentant plusieurs En effet, Lyon était devenu, sous le règne de thermes. La colline se peuplait davantage: un nouveau Drusus, en 12 avant Jésus-Christ, la capitale reli- quartier d'habitations luxueuses s'était édifié à l'ouest gieuse des Gaules. Chaque 1er août se réunissaient de l'ancien camp romain. Désormais 2 forum se parta- sur les pentes dominant Condate des délégués des geaient la vie publique de la ville haute (3). Des tem- ples, des boutiques, des ateliers de céramique se répar- tissaient de part et d'autre des deux théâtres. Tout, sur la colline, visait à rappeler la vie romaine, la civilisa- tion urbaine et le confort qu'elle apportait à une popu- lation de plus en plus nombreuse et cosmopolite (4). Au pied de l'acropole, des ports actifs se répartis- saient sur la rive droite de la Saône, les nautes de la Saône et du Rhône, négociants et transporteurs grou- pés en compagnies, profitaient de l'augmentation de la population. Dans l'île des Canabae (5) s'était établie une population de marchands dont les somptueuses demeures aux belles mosaïques prouvent la richesse.

(3) Le nom de Vieux Forum (Forum vetus) donna son nom à la colline de Fourvière. (4) Une forte colonie d'asiatiques - grecs ou originaires d'Asie Mineure - avait apporté le culte de la déesse Cybèle qui promettait la vie éternelle à ses initiés. Les vestiges du temple de Cybèle ont été retrouvés derrière les théâtres. (5) Canabae ou Kanabae: «entrepôts».

2 Selon l'antique coutume romaine de rejeter 3 les morts loin des demeures des vivants, les tom- beaux et les mausolées s'égrenaient le long des routes menant à la ville haute ou à l'île des Canabae.

Le Déclin

La prospérité ne résista pas aux crises qui ébran- lèrent le monde romain. En 196, lorsque deux empereurs prétendirent à la direction de l'Empire, Lyon choisit mal. Septime-Sévère, le vainqueur SITE DE CONDATE d'Albin mit la ville au pillage en 197. Le IIIème siècle voit le déclin de Lugdunum, son A l'emplacement de l'actuel quartier Saint- rôle politique en Gaule réduit au profit de Trèves Vincent se trouvait l'antique bourg gaulois de et d'Arles. Les premières invasions des Francs et Condate, nœud des passages routiers et fluviaux. des Alamans, les pillages et la destruction des En 61 avant Jésus-Christ, les premiers Italiens y aqueducs dont se rendent coupables des paysans apparaissent, bien avant la conquête militaire de la révoltés, les Bagaudes, au début du IVème siècle, Gaule par César: ce sont des marchands, chassés de tout contribue à ruiner la métropole des Gaules: un Vienne par une révolte des Allobroges. Ils viennent nouveau site est choisi pour une meilleure protec- trouver refuge et prospérité dans ce lieu qui est tion, un meilleur approvisonnement. alors celui de la confluence entre «le tumultueux Lyon devient une ville de la Saône. Rhône et la Saône tranquille». LE DEFILE DE LA SAONE A PIERRE-SCIZE

Par un caprice de l'épigénie*, la Saône se glisse sort de quelques bastilles: sa démolition fut ordonnée entre le rebord du plateau lyonnais et la par les représentants en mission du parti montagnard Croix-Rousse. car elle était à leurs yeux un «des crimes des rois». Etranglée entre les rochers, elle fut délivrée grâce De cette citadelle ne reste donc que le rocher, au aux premiers travaux d'élargissement commandés pied duquel une grande route fut aménagée à la fin par Agrippa, lieutenant d'Auguste, au premier siècle; du XVIIIème siècle, moyennant la démolition des quelques rochers demeurent cassés à cet endroit, maisons qui étaient baignées par la rivière. La néces- d'où le nom de Pierre-Scize ou Pierre Encise qu'on sité de se protéger des crues de la Saône rendit lui donne. Ce ne fut jamais un lieu très habité à urgente la construction d'un quai: ce fut l'œuvre des l'époque romaine car les routes passaient plutôt sur préfets du 1er Empire (Bondy par exemple). le plateau, négligeant la voie étroite qui longeait la rivière. Cependant l'activité de batellerie qui était intense en aval donnait sans doute de l'animation à ce quartier, le plus septentrional du Lyon romain. Sur le rocher de Pierre-Scize, au Moyen-Age, les archevêques de Lyon édifièrent un château féodal qui fut leur résidence favorite du XIème au XVème siècle. En 1468, il leur fallut réintégrer le Palais de Saint-Jean car le roi Louis XI réquisitionna la for- teresse. Plus courtois, Louis XIII l'acheta à l'arche- vêque Alphonse de Richelieu, le frère du cardinal. 4 Promue dès lors prison du roi, elle subit en 1793 le * Surimposition d'un cours d'eau qui explique l'inadaptation de la rivière au relief. LA COLLINE DE FOURVIERE

«Lugdunum se dresse au centre de la Gaule la colline ne retrouve qu'une vocation religieuse par comme une acropole au confluent de deux fleuves» la fondation, au XIIème siècle, d'une chapelle en nous dit Strabon. Cette acropole romaine fut l'honneur de Marie et de Saint-Thomas, dotée d'un d'abord oppidum celtique, si l'on en croit les textes chapitre dépendant de Saint-Jean. C'est cette cha- les plus anciens signalant un sanctuaire du Dieu pelle, modeste et isolée, qui devint sous le règne de LUG sur cet emplacement. Louis XIII un centre de dévotion particulière à la Munatius Plancus donne à la colonie qu'il est Vierge. Mais trop exigüe pour la foule des pélerins, chargé de fonder, en 43 avant Jésus-Christ, le nom elle fut doublée d'une basilique, à la fin du XIXème de Copia Felix*, la destinant ainsi à un brillant siècle, dont la curieuse architecture coiffe désor- avenir. En moins de 25 ans en effet, la ville de la mais l'ancienne citadelle de Lugdunum. colline devient le centre des affaires civiles, politi- ques, judiciaires et administratives des trois pro- vinces de Gaule. Le gouverneur de la Lyonnaise et les fonctionnaires impériaux y résident. Un empe- reur y nait en 10 avant Jésus-Christ, Claude, fils de Drusus, qui accorde aux habitants de Lyon les privilèges de la citoyenneté romaine (ce discours de Claude fut gravé dans le bronze des «Tables Claudiennes»). Abandonnée par les habitants en raison des troubles politiques et économiques du Bas Empire,

* «Abondance Heureuse» 5 LES THEATRES L'ODEON, plus petit, était une construction réservée à l'audition de musique et de lectures publi- ques - construction fort rare dans le monde romain; De la petite colonie de Copia Felix, la sollicitude seules les très grandes villes en possédaient un. La des empereurs devait faire une brillante capitale des Gaule n'en comptait que deux: celui de Vienne et Gaules. Le premier à s'intéresser à la ville fut celui de Lyon. C'était un édifice dont les gradins Auguste qui la dota d'un théâtre, à partir de 16 avant Jésus-Christ. C'était encore un édifice étaient couverts, laissant pénétrer la lumière par une ouverture en demi lune en son centre. modeste, d'une contenance de 5 500 spectateurs Le pavement de marbres polychromes figure environ, répartis en deux étages de gradins, une parmi les plus beaux des théâtres antiques. Pour le trentaine au total. Ce théâtre fut bientôt trop réduit constituer, au second siècle après Jésus-Christ, pour la ville dont la population et la richesse aug- sous le règne d'Antonin, on n'hésita pas à importe; mentaient. L'empereur Hadrien le fit agrandir vers des marbres d'Italie, de Grèce et même d'Egypte. 119 après Jésus-Christ. La galerie couverte qui surmontait l'édifice fut remplacée par une troi- sième rangée de douze gradins, le promenoir par 6 gradins: au total, 10 500 spectateurs environ pou- vaient y trouver place. C'est sous Hadrien également que le pave- ment polychrome, fait de cipolin vert, de brèche rose, de granit gris, servit d'ornement à l' orches- tra. Un décor de scène formé d'un portique à trois étages renvoyait la voix des comédiens. Un système de couverture sous bâche était prévu pour abriter les spectateurs en cas de soleil trop ardent.

6 129 délégation spéciale nommée par le ministre de l'In- La résurrection économique de la ville passa térieur puis par un nouveau Conseil nommé lui encore par bien des reconversions: dès 1945, Rho- aussi. Dès cette époque se formèrent à Lyon les diaceta inaugurait l'ère du nylon, du tergal et du trois grands mouvements de résistance de la zone crylor. C'en était fini de la rayonne et du tissage à sud: Combat, Libération, et Franc-Tireur. Lyon façon. Les industries chimiques et mécaniques apparaissait en effet comme un centre de diffusion devaient opérer des concentrations. et de propagande. C'est ainsi qu'elle acquit son titre L'urbanisation s'intensifia à partir de 1950: de «capitale de la Résistance». A partir de novem- l'Ouest lyonnais, la rive gauche du Rhône - les Brot- bre 1942, la situation devint plus périlleuse, la zone teaux en particulier, se hérissèrent d'immeubles libre n'existant plus. L'inquisition de la Gestapo se d'habitation qui remplaçaient peu à peu les usines fit tenace et le fort de Montluc connut de nombreux ou les bureaux. Afin d'éviter un développement prisonniers, suspects de participer à la Résistance. anarchique des banlieues, des ZUP ordonnèrent Le plus célèbre de ceux-ci fut Jean Moulin, arrêté le leurs logements, dénombrés en milliers autour de la 21 juin 1943 à Caluire. ville: de 1954 à 1967 naquit ainsi celle de Bron- Pourtant, malgré les échecs et la répression, les Parilly, de 1960 à 1963 celle de la Duchère, puis maquis de l'Ain, du plateau des Glières, du Ver- celles de Vénissieux-les-Minguettes, de Rillieux-la- cors, immobilisèrent de nombreuses forces enne- Pape, de Vaulx-en-Velin. mies en 1943. Lyon fut libéré le 2 septembre 1944 par les FFI Lorsqu'en 1957 mourut Edouard Herriot, des et les troupes franco-américaines débarquées en finances prospères permirent au nouveau maire, Provence le 15 août. Il n'y eut guère de combats de Louis Pradel, de mener à bien les grands travaux rue car les troupes allemandes quittaient déjà la des quais du Rhône, du tunnel sous Fourvière, de la ville quand les alliés y entraient. Avant de partir, Part-Dieu. Cet ancien quartier de casernes et toutefois, l'occupant avait fait sauter vingt-deux d'immeubles d'habitation médiocres fut remplacé des vingt-quatre ponts de Lyon. par un centre commercial de 110 000 m doublé d'un ensemble administratif où l'on a groupé les antennes des principaux ministères, les services administratifs de Lyon et de la Communauté Urbaine, la Télévision Régionale et l'EDF. La bibliothèque municipale y a trouvé des locaux plus vastes que dans l'ancien cadre du palais de l'arche- vêque à Saint-Jean. De près ou de loin, la Part-Dieu se signale surtout au visiteur par l'immense tour du Crédit Lyonnais dont les quarante-deux étages s'élèvent jusqu'à 141,90 mètres. A ses pieds se déploie la curieuse conque de béton de l'Audito- rium Maurice Ravel, capable d'accueillir plus de deux mille personnes et siège de l'orchestre sym- phonique de la région Rhône-Alpes. Comme le centre d'échanges du cours de Verdun qui fait face à la gare de Perrache depuis 1976, la Part-Dieu et son architecture de béton ont fourni maints sujets de controverses. La transformation de la ville continue aujour- d'hui, sous l'égide du maire Francisque Collomb: des gares SNCF modernes, faciles d'accès, un réseau métropolitain étendu, doivent confirmer le rôle de Lyon comme capitale de Rhône-Alpes et comme seconde agglomération de France.

CONCLUSION Il est un élément du site que nous n'avons évo- l'étroite île Saint-Jean comme sur la presqu'île. qué qu'indirectement dans cet ouvrage, élément Remontant à l'assaut des collines de Saint- dont la présence n'a pourtant jamais cessé de susci- Sébastien et de la Croix-Rousse, l'habitat s'est dif- ter l'activité des Lyonnais, de faciliter leurs fusé ensuite vers le Nord et l'Est. contacts avec l'extérieur ou de faire naître en eux En fait, si révolutionnaire qu'elle paraisse dans l'esprit d'invention et d'entreprise: il s'agit de la ses dernières réalisations, l'architecture de la ville Saône et du Rhône, les véritables artères de la ville. actuelle s'est coulée dans le moule des plans d'ur- Les barques et les bateaux de commerce les parcou- banisme des deux derniers siècles. Tout était tracé raient autrefois comme le font les péniches aujour- dès lors que le Rhône fut franchi; l'extension vers d'hui, des moulins y étaient amarrés qui utilisaient Villeurbanne, l'aménagement du Parc de la Tête la force des eaux, des «plattes» ou bateaux lavoirs, d'Or, le développement des banlieues industrielles, des pêcheries ou «bachuts» prolongeaient l'activité le déploiement sur la plaine et les collines, à l'est et des quais et des berges. Nombreux aussi, au siècle au sud, d'un tissu urbain sans solution de conti- dernier les bateaux mouches ou les vapeurs à roues nuité, tout ce qui fait de Lyon, à présent, une qui assuraient le trafic-voyageurs. métropole de plus d'un million d'habitants. La ville aurait pu connaître un développement parallèle aux voies fluviales. En réalité sa crois- sance s'est accomplie perpendiculairement à cet axe. Les Romains avaient fait de Fourvière le site d'une magnifique métropole des Gaules, richement pourvue de théâtres, thermes, forums et palais, tout en utilisant la rivière pour son approvisionnement. Descendant la colline, les hommes du Moyen-Age ont davantage occupé les rives de la Saône, sur 130

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

1 - Maquette du site de Lyon antique, Musée de la 18 - Cathédrale Saint-Jean. Médaillons historiés de civilisation gallo-romaine, 17 rue Cléberg, Lyon la façade 33 5ème 11 19 - Cathédrale Saint-Jean. Rose du transept nord 34 2 - L'Odéon, rue de l'Antiquaille, Lyon 5ème 13 20 - Quartier de la Quarantaine et de Saint-Georges, 3 - Mausolées de Trion, Lyon 5ème 14 vu de la rive gauche de la Saône. (cliché N. Gon- 4 - Le défilé de Pierre-Scize, vu de la rue Docteur thier) 35 Rafin, Lyon 9ème 15 21 - Les fouilles de Sainte-Croix et de Saint-Etienne, 5 - La colline de Fourvière vue des jardins des Char- rue des Estrées, rue Saint-Etienne, Lyon 5ème ... 37 treux, cours Général Giraud, Lyon 4ème 17 22 - Le baptistère Saint-Etienne, rue Saint-Etienne, 6 - Les gradins et l'orchestra de l'Odéon 18 Lyon 5ème 38 7 - Le théâtre, rue de l'Antiquaille, Lyon 5ème 19 23 - Cathédrale Saint-Jean. Nef principale de style 8 - Boutique d'un fresquiste, en arrière des théâtres 20 gothique, chœur roman 39 9 - 10 - Mosaïques. Musée de la civilisation gallo- 24 - Cathédrale Saint-Jean. Façade 40 romaine, 17 rue Cléberg, Lyon 5ème 21 25 - Cathédrale Saint-Jean. Façade, détail de l'Hor- 11 et 12 - Aqueducs du Gier au Plat de l'Air, Chapo- loge 41 nost 22 26 - Cathédrale Saint-Jean. Façade, détail des sculp- 13 - Amphithéâtre des Trois Gaules, Montée des tures. (cliché N. Gonthier) 41 Carmélites, Lyon 1er 23 27 - Cathédrale Saint-Jean. Médaillons de la façade: 14 - Amphithéâtre des Trois Gaules 24 Annonciation; taille de la vigne 42 15 - Autel taurobolique du culte de Cybèle et d'Attis, 28 - Cathédrale Saint-Jean, chapelle des Bourbons 43 Musée de la civilisation gallo-romaine, 17 rue Clé- 29 - Manécanterie, avenue du Doyenné, Lyon 5ème 44 berg, Lyon 5ème 26 30 - La cathédrale et la Manécanterie, vues de la 16 - Tête de la statue monumentale de Cybèle, place Saint-Jean 45 retrouvée à l'emplacement du temple, derrière les 31 - Tourelle du palais de l'archevêque, avenue théâtres. Musée de la civilisation gallo-romaine ... 27 Adolphe Max, Lyon 5ème 46 17 - Le palais de l'archevêque, aujourd'hui biblio- 32 - Maison du Chamarier, 37 rue Saint-Jean, Lyon thèque du 5ème arrondissement et le chevet de la 5ème 47 cathédrale Saint-Jean ...... 32 33 - Eglise Saint-Paul, rue Saint-Paul, Lyon 5ème 48 34 et 35 - Eglise Saint-Paul. Détails de la Tour Lan- 54 - Maison Thomassin, 2 place du Change, Lyon terne 49 5ème. Détail des fenêtres géminées de la façade ... 67 36 - Abbaye Saint-Martin d'Ainay. Façade et 55 - Maison Thomassin et place du Change, Lyon clocher-porche, place d'Ainay, Lyon 2ème 50 5ème 68 37 - Abbaye Saint-Martin d'Ainay. Détail du clocher 56 - Maison Le Viste, 29 rue Saint-Jean, Lyon 5ème. 51 Décoration de la façade 69 38 - Abbaye Saint-Martin d'Ainay. Le choeur 52 57 - Hôtel Palmier-Mayet de Beauvoir, 14 rue Laine- 39 - Collégiale Saint-Nizier. Façade, place Saint- rie, Lyon 5ème 70 Nizier, Lyon 1er 53 58 - Hôtel Palmier-Mayet de Beauvoir, détail de la 40 - Collégiale Saint-Nizier. Détail des voûtes 54 façade 71 41 - Rue Mercière 55 59 - Hôtel de la Croix d'Or, 60 rue Saint-Jean, Lyon 42 - Eglise Saint-Bonaventure, intérieur 56 5ème. Cour restaurée 73 43 - Eglise Saint-Bonaventure. Façade sur la place 60 - Façades étroites du quai Pierre-Scize, ancienne des cordeliers, Lyon 2ème 57 rue des «albergeries», Lyon 5ème 72 44 - Extrait du plan scénographique de 1545: le cou- 61 - Maison florentine, 5, place du gouvernement, vent des frères Mineurs et ses dépendances. (cliché Lyon 5ème 77 N. Gonthier) 58 62 - Porte monumentale de l'Hôtel de la Tour Rose, 45 - Musée de l'Imprimerie, 13 rue de la Poulaillerie, 16 rue du Bœuf, Lyon 5ème 78 Lyon 2ème. La cour intérieure 59 63 - Hôtel de la Tour Rose, 16 rue du Bœuf, Lyon 46 - Une traboule entre la rue Saint-Jean et la rue du 5ème. Tourelle ronde de l'escalier sur la cour inté- Bœuf, Lyon 5ème 61 rieure et les jardins suspendus 79 47 - Rue Saint-Jean 62 64 - Hôtel Paterin ou «Maison Henri IV», 4 rue Jui- 48 - Le quartier Saint-Jean: un habitat dense 63 verie, vu de la montée Saint-Barthélémy, Lyon 49 - Saint-Jean vu des escaliers des Chazeaux (cliché 5ème 80 N. Gonthier) 63 65 - Hôtel Paterin. Détail de l'escalier monumen- 50 - Un égout du : la ruelle Punaise, rue tal 81 Juiverie, Lyon 5ème 64 66 - Hôtel de l'Outarde d'Or, 19 rue du Bœuf, Lyon 51 - Montée du Change, Lyon 5ème 65 5ème. Tourelle ronde sur trompe, cour intérieure 82 52 - Montée du Gourguillon, Lyon 5ème 65 67 - Hôtel de l'Outarde d'Or, la galerie double sur la 53 - Maison du Grand Palais, 24 rue Saint-Jean, cour 83 Lyon 5ème. Tourelle d'escalier et galerie sur la cour 68 - Fenêtres à meneaux, 6 rue Saint-Jean (cliché N. intérieure ...... 66 Gonthier) ...... 84 69 - Hôtel de l'Outarde d'Or, tourelle rectangulaire 89 - Eglise Saint-Bruno des Chartreux, intérieur. sur cour intérieure 86 Baldaquin de Servandoni 107 70 et 71 - Hôtel Bullioud, 8 rue Juiverie, Lyon 90 - Eglise Saint-Bruno des Chartreux, chevet 108 5ème. Galerie sur trompe, cour intérieure 87 91 - Eglise Saint-Bruno des Chartreux, le dôme 108 72 - Cathédrale Saint-Jean. Transept Nord. Horloge 92 - Eglise Saint-Bruno des Chartreux, détail du astronomique 88 baldaquin 109 73 - Façade XVIIème s., 28 quai Saint-Antoine, 93 et 94 - Eglise Saint-Polycarpe, rue René Leynaud, Lyon 2ème. Détail des décorations en fleur de lys de Lyon 1er. Façade 110 la façade 92 95 - Eglise Saint-Polycarpe, intérieur. Tribunes 74 - Façade XVIIème s., 28 quai Saint-Antoine, des collatéraux 111 Lyon 2ème 93 96 - Maison «Saint-Clair», 3 quai Lassagne, Lyon 75 - Hôtel de Ville, façade sur la place de la 1er. Détail des décorations de la façade 112 Comédie, Lyon 1er 94 97 - Façade, 3 quai Lassagne. Détail 113 76 - Hôtel de Ville, façade sur la place des Terreaux, 98 - Hôtel Lacroix Laval, 30-32 rue de la Charité, Lyon 1er (cliché N. Gonthier) 95 Lyon 2ème 114 77 - Hôtel de Ville, cour intérieure 96 99 - Hôtel Lacroix Laval, porche d'entrée 115 78 - Hôtel de Ville, escalier monumental 96 100 - Hôtel Villeroy. Musée historique des Tissus, 34 79 - Hôtel de Ville, cour intérieure 97 rue de la Charité, Lyon 2ème 116 80 - Palais Saint-Pierre, Musée des Beaux-Arts, 101 - Hôtel Villeroy. Statues de la Cour 117 place des Terreaux, Lyon 1er. Détail de la façade 98 102 - Portail XVIIIème siècle, 17 rue de la Charité, 81 - Palais Saint-Pierre. Les jardins intérieurs (cliché Lyon 2ème 117 N. Gonthier) 99 103 - Collège de la Trinité, aujourd'hui Lycée 82 - Entrée de l'Hôtel-Dieu, rue Bellecordière - rue Ampère. Façade sur la rue de la Bourse, Lyon de l'Hôpital, Lyon 2ème 100 2ème 118 83 - La chapelle de l'Hôtel-Dieu et la cour à porti- 104 - Lycée Ampère. Façade rue de la Bourse 119 ques 101 105 - Les bassins de la place Bellecour 125 84 - Chapelle de l'Hôtel-Dieu. La chaire baroque 102 106 - Façades ouest de la place Bellecour 126 85 - Chapelle de l'Hôtel-Dieu. Portail 102 107 - Façade, 40 rue Président E. Herriot, Lyon 86 - Clocher de la Charité, Lyon 2ème 103 1er 130 87 - Loge du Change, place du Change, Lyon 5ème 105 108 - Façade, 22, rue Constantine, Lyon 1er 131 88 - Eglise Saint-Bruno des Chartreux, rue Pierre 109 - Façade, 33 rue Président E. Herriot, Lyon Dupont, Lyon 1er. Façade ... 106 1er ...... 132 110 - Statue de l'Homme de la Roche, quai Pierre- 120 - Palais de la Bourse. Façade sur la place des Scize 133 Cordeliers 142 111 - Palais de Justice, façade sur le quai R. Rolland, 121 - Opéra. Façade sur la place de la Comédie ... 144 Lyon 5ème 134 122 - Fontaine des Jacobins 145 112 - Basilique de Fourvière 135 123 - Fontaine des Jacobins. Statue représentant 113 - Basilique de Fourvière. Fronton réalisé par Hippolyte Flandrin 146 Dufraine, entre 1891 et 1895 136 124 - Hôtel de la Préfecture. Façade sur le cours de la 114 - Basilique de Fourvière. Fronton et galerie de Liberté, Lyon 3ème 147 circulation des anges cariatides réalisée par Mille- 125 - Fontaine de Bartholdi, place des Terreaux, fau entre 1891 et 1894 136 Lyon 1er 148 115 - Mosaïque du Concile d'Ephèse par Décote 126 - Extrait du plan scénographique de 1545. Le (1910-1946). Basilique de Fourvière, troisième tra- pont du Rhône (cliché N. Gonthier) 149 vée de l'église haute 137 127 - Perspective des ponts sur le Rhône, depuis la 116 - Mosaïque du vœu de Louis XIII par Lameire montée Bonnafous, Lyon 4ème (cliché N. Gon- (1900-1902). Basilique de Fourvière, première tra- thier) 150 vée de l'église haute 138 128 - Université de Lyon. Faculté de droit, 15 quai 117 - Basilique de Fourvière, église haute. Piliers de Claude Bernard, Lyon 7ème (cliché L'Hermès) ... 155 la nef 139 129 - Le quartier de la Part-Dieu, vu de la colline de 118 - Mosaïque de la Bataille de Lépante par Fourvière 157 Lameire (1897-1900), deuxième travée de l'église 130 - Un raccourci sur l'évolution historique de la haute 140 ville ...... 163 119 - Palais de la Bourse. Façade sur la place des Cordeliers, Lyon 2ème. Détail de l'Horloge ...... 141

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Achevé d'imprimer sur les presses des Editions L'HERMÈS, 31, rue Pasteur 69007 LYON Avril 1985 - Code éditeur: 943