Lyon Saint-Jean, Les Fouilles De L'îlot Tramassac
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Lyon Saint-Jean, les fouilles de l'îlot Tramassac Catherine Arlaud, Joëlle Burnouf, Jean-Paul Bravard, Jean-Marc Luriol et Agnès Vérot-Bourrély DOI : 10.4000/books.alpara.2877 Éditeur : Alpara Année d'édition : 1994 Date de mise en ligne : 3 juillet 2017 Collection : DARA ISBN électronique : 9782916125299 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782906190146 Nombre de pages : 150 Référence électronique ARLAUD, Catherine ; et al. Lyon Saint-Jean, les fouilles de l'îlot Tramassac. Nouvelle édition [en ligne]. Lyon : Alpara, 1994 (généré le 12 janvier 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/ alpara/2877>. ISBN : 9782916125299. DOI : https://doi.org/10.4000/books.alpara.2877. Ce document a été généré automatiquement le 12 janvier 2021. © Alpara, 1994 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 1 La ville médiévale, héritière d'une longue histoire, a une mémoire topographique qui se signale dans le paysage par des repères monumentaux. Ainsi en est-il à Lyon de la cathédrale Saint-Jean. En revanche du quartier canonial constitué autour, il ne demeure que quelques fragments méconnus du mur d'enceinte. Ce volume contribue après les fouilles de l'avenue A. Max, et celles jouxtant la cathédrale, à faire découvrir l'évolution de ce secteur depuis le 1er siècle avant J.-C., quand la Saône coulait au pied de la colline de Fourvière, jusqu'à la mise en place, en un monde clos, d'un quartier réservé aux clercs au service de la première église du diocèse. Cette enquête, oeuvre d'archéologues, de géographes et d'historiens éclaire très concrètement, les modes de bâtir et de vivre des Lyonnais et contribue à résoudre certains points débattus de l'histoire de Lyon antique et médiévale. 2 SOMMAIRE Propos liminaire Élise Faure-Boucharlat Introduction Première partie. Fragments d’un paysage urbain PROBLÉMATIQUE ET HISTORIOGRAPHIE QUAND LA SAÔNE COULAIT AU PIED DE LA COLLINE DE FOURVIÈRE LE DÉVELOPPEMENT D’UN QUARTIER URBAIN DEUX MONDES : DANS LES MURS ET HORS LES MURS LE DÉMANTÈLEMENT DU QUARTIER CANONIAL Deuxième partie. Étapes de l’urbanisation TOPOGRAPHIE ET PREMIERS AMÉNAGEMENTS DU Ier AU IIIe SIÈCLE DU IVe AU VIe SIÈCLE DU VIIe AU XIe SIÈCLE DU XIIe AU XVIIIe SIÈCLE L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE Troisième partie. Éléments de culture matérielle Jean-Michel Poisson et Bruno Claret LA CÉRAMIQUE GALLO-ROMAINE CÉRAMIQUE MÉDIÉVALE ET MODERNE LA FAUNE MONNAIES ET OBJETS MONÉTAIRES Bibliographie 3 Propos liminaire Élise Faure-Boucharlat 1 Avec ce volume des Documents d’Archéologie en Rhône-Alpes, le troisième de la série “archéologie et métropolitain”, se déroule un nouvel épisode d’un long feuilleton que l’on pourrait appeler “de pièces et de morceaux”, tant les fouilles menées à Lyon depuis plus de quinze ans livrent d’éléments de l’immense puzzle du paysage urbain. 2 Après les résultats des fouilles de l’avenue Adolphe Max en 1990 (D.A.R.A. n° 3), ce n’est pas sans une certaine impatience que nous attendions la sortie de cet ouvrage consacré au site tout proche de TramassacCarriès. Eclairage complémentaire apporté à la genèse du quartier Saint-Jean, voici donc la chronique de deux années de travail durant lesquelles archéologues, historiens et géographes auscultèrent la trame d’un tissu 4 urbain particulièrement chargé d’histoire, parce que stratégiquement placé : entre le relief de Fourvière et le cours de la Saône, à la limite de la ville et de ses faubourgs, à la frontière entre le quartier canonial et celui des habitats laïcs et, enfin, à la jonction entre l’Antiquité et le Moyen Age. 3 A qui s’étonnerait du délai qui sépare la fin de l’intervention de terrain, en 1986, de la publication des résultats, on opposera la surcharge qu’impose le rythme des transformations de la ville d’aujourd’hui aux archéologues lyonnais. En répondant toujours présents pour réaliser les fouilles de sauvetage qui permettront de lever les contraintes archéologiques pesant sur tel ou tel secteur, ces archéologues engrangent une documentation considérable. La digestion de cette documentation -son interprétation, la mise en forme des résultats pour leur restitution au public- est une tâche tout aussi considérable. Cependant, malgré leurs engagements dans d’autres opérations, les membres de l’équipe dirigée par Joëlle Burnouf et Catherine Arlaud ont mis leur point d’honneur à aller jusqu’au bout de la démarche. Mais, au fond, de ces difficultés, ne naît-il pas une certaine maturité de l’archéologie préventive qui, comme on en jugera ici, acquiert le recul nécessaire à une conception synthétique de l’évolution de la topographie urbaine. Maturité encore qui conduit à admettre, voire solliciter la remise en question comme une saine stimulation. Depuis les fouilles du quartier Saint-Jean, combien de sites explorés sur cette rive de la Saône ou dans la Presqu’île qui n’aient apporté leur lot d’informations nouvelles sur la topographie de Lyon, sur la chronologie du bâti, sur la vie quotidienne des anciens Lyonnais ? Autant d’occasions d’apporter quelques retouches au manuscrit d’origine. 4 La sortie de l’ouvrage consacré à Tramassac intervient un peu plus de dix ans après la signature de la première convention entre le Ministère de la Culture et la SEMALY qui réglementait désormais les fouilles préalables aux travaux du métro. Compte tenu de son caractère alors exemplaire, l’événement connut un certain retentissement. Ne saurait-on mieux en marquer l’anniversaire qu’en éditant ces pages d’histoire lyonnaise que l’archéologie nous restitue fragment après fragment ! AUTEUR ÉLISE FAURE-BOUCHARLAT Conservateur du Patrimoine 5 Introduction 1 - Vue du quartier Saint-Jean avec l’îlot Tramassac et la rue Jean Carriès (Cliché Semaly, J. Rutter) 1 Le chantier de l’îlot Tramassac-Carriès représente la troisième grande fouille archéologique de sauvetage ouverte dans le quartier Saint-Jean à Lyon, après celles de l’ensemble cathédral (Reynaud 1977) et de l’avenue Adolphe Max (Villedieu 1990). 2 La fouille de l’avenue Adolphe Max, liée au même programme de construction du métro que celle de l’îlot Tramassac, a déjà permis de préciser considérablement cette histoire, reconstituable jusqu’alors seulement par les textes et par des observations archéologiques demeurées ponctuelles, à l’exception de la fouille, encore inédite, de l’ensemble cathédral. 6 3 L’îlot Tramassac se situe sur la rive droite de la Saône au pied de la colline de Fourvière (fig. 1, 2). Il est limité par la rue Mourguet au sud, la rue Tramassac à l’ouest, la rue Carriès au nord et la rue du Doyenné à Test. La quasi totalité des bâtiments de cet îlot a été reconstruite depuis la fin de l’Ancien Régime. L’installation des gares des funiculaires en particulier, a conduit au “curage” d’une bonne partie de sa surface. Bien que l’on se situe au coeur du Lyon médiéval, le problème de l’étude archéologique des bâtiments en élévations ne s’est pas posé, sinon pour l’immeuble situé à l’angle de la rue Jean Carriès, rescapé du réalignement de façade amorcé au XVIIe s., et qui est en cours de réhabilitation aujourd’hui. 2 - Situation du chantier dans Lyon 4 Ce chantier pouvait-il apporter des données originales à la connaissance de l’évolution de la physionomie du quartier Saint-Jean et plus généralement, à l’histoire de Lyon ? La question devait être posée, la position de l’îlot étant en effet “stratégique” à plusieurs égards. 5 Il est d’abord situé à un emplacement où l’historiographie lyonnaise localise traditionnellement un ancien bras de la Saône, mis en évidence par A. Audin. La fouille devait donc permettre de préciser le tracé et la chronologie du comblement de la rivière et, partant de là, celle de la première urbanisation de l’Antiquité tardive. C’était aussi l’occasion d’étudier un secteur de la ville occupé pendant le Haut Moyen Age, période encore très peu documentée par l’archéologie. 6 Enfin, le fait que son emprise fut à cheval sur l’enceinte canoniale devait permettre d’étudier parallèlement l’évolution de l’habitat “noble” du chapitre, intra-muros, et celui d’un quartier laïc, plus modeste, adjacent, extra-muros. 7 A la suite des sondages exécutés en 1982 par le Service archéologique municipal de la ville de Lyon (Becker 1982), une convention signée par le Service régional de l’archéologie et le maître d’ouvrage, la SEMALY1 prévoyait des fouilles archéologiques à 7 l’intérieur de l’îlot, emplacement de l’ancienne gare des funiculaires desservant les quartiers de Saint-Just et Fourvière. A cet endroit étaient en effet prévus la “descenderie” et l’échangeur de la ligne D du Métro. Les fouilles archéologiques ont été fractionnées à l’intérieur de cet îlot pour satisfaire aux exigences du chantier de génie civil et pour répondre aux contraintes de circulation du funiculaire. Le chantier de l’îlot Tramassac a été ouvert le 2 mai 1984 et s’est terminé en juin 1986 ; il a duré en tout 12 mois répartis sur deux ans. Le travail a été rendu difficile par son échelonnement, il y a eu pas moins de huit interventions, six sur l’emplacement du puits de la descenderie Saint-Jean, une sur une large tranchée occupant l’ensemble de la rue Jean Carriès et une sur un immeuble déclaré “en péril” à cause des travaux, toujours rue Jean Carriès (fig. 3). Ce morcellement de la fouille a compliqué à l’extrême, non seulement le travail de terrain, mais aussi le raccordement des données. La fouille de certaines zones a dû être répartie sur plusieurs interventions successives, de plus en plus profondes, comme Tramassac I et IV ou Tramassac II, IV et VI.