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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

------o0o ------Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Licence en Sciences Agronomiques et Environnementales Option Foresterie et Environnement

Promotion JIHARO-MAHAATRIKA

(2015-2020)

Etat actuel des enrichissements en Aucoumea klaineana (). Pierre (1896)

Nouvelle Aire Protégée de Tampolo

Région Analanjirofo

Présenté par ANDRIAMANANARIVO Doriens Cédric

Soutenu le 27 février 2018

Devant le jury composé de :

Président : Docteur RAMANANANTOANDRO Tahiana Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateur : Docteur RAKOTONDRASOA Olivia

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

------o0o ------Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Licence en Sciences Agronomiques et Environnementales Option Foresterie et Environnement

Promotion JIHARO-MAHAATRIKA

(2015-2020)

Etat actuel des enrichissements en Aucoumea klaineana (Burseraceae). Pierre (1896)

Nouvelle Aire Protégée de Tampolo Région Analanjirofo

Présenté par ANDRIAMANANARIVO Doriens Cédric

Soutenu le 27 février 2018

Devant le jury composé de :

Président : Docteur RAMANANANTOANDRO Tahiana Rapporteur : Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle Examinateur : Docteur RAKOTONDRASOA Lovanirina Olivia

REMERCIEMENTS Le présent Mémoire n’a pas pu être mené à terme sans la collaboration de plusieurs personnes auxquelles nous ne saurions présenter notre reconnaissance. Nos remerciements s’adressent en particulier au : • Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et Enseignant de méthodologie de recherche, pour ses appuis et instructions lors de l’élaboration du plan de recherche ; • Docteur HDR RABEMANANJARA Zo Hasina, Responsable de la Mention Foresterie et Environnement, sans lui, les travaux sur terrain n’auraient pu être préparés et réalisés ; • Docteur RAMANANANTOANDRO Tahiana, Enseignant-chercheur à l’ESSA-Forêts, qui nous fait l’honneur de présider le jury ; • Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Enseignant-chercheur à l’ESSA-Forêts, Chef de l’Unité de Formation et de Recherche Sylviculture et Aménagement, et encadrant académique. Ce travail ne serait pas aussi riche et n’aurait pas pu avoir le jour sans son aide et son encadrement. Je lui adresse ici ma profonde gratitude pour ses différentes instructions, sa patience, son soutien, ses remarques et ses conseils ; • Docteur RAKOTONDRASOA Lovanirina Olivia, Enseignant-chercheur à l’ESSA-Forêts, qui a bien voulu siéger en tant qu’examinateur de ce travail ; • Les responsables techniques du projet Coketes, pour avoir donné son temps pour le bon déroulement de la descente sur terrain ; • A Monsieur RAKOTOMALALA Lova Sarobidy, Chef du Site de l’ESSA-Forêts à Tampolo et son équipe, pour leur chaleureux accueil.

Je ne saurais terminer sans remercier également : • Mes collègues de la Promotion Jiharo, qui ont beaucoup aidés dans l’exécution des travaux de terrain ; • Monsieur Olivier et Juvence, guides dans la forêt de Tampolo, qui, malgré leurs activités et responsabilités quotidiennes, ont bien voulu m’accompagner lors des travaux d’inventaire ; • Ma FAMILLE pour sa contribution, de quelque forme qu’elle soit, au soutien de mes études.

Que tous soient vivement remerciés ! Que Dieu vous bénisse !

Cédric

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RESUME

Face à la dégradation alarmante des forêts littorales de la région orientale de Madagascar, des essais d’enrichissement ont été réalisés avec des espèces natives ou allochtones. Dans la forêt littorale de Tampolo, en état de vestige, l’essence Aucoumea klaineana (BURSERACEAE) qui est originaire du Gabon (Afrique) a été introduite afin d’enrichir la forêt exploitée. Les plantations ont été effectuées par les méthodes de layons et de placeaux denses. La présente d’étude a pour objectif principal de déterminer l’état actuel des enrichissements en Aucoumea klaineana dans la forêt littorale de Tampolo qui a le statut de nouvelle aire protégée (NAP). Ainsi, ce document se focalise sur la description du peuplement naturel et analyse les pressions qui pèsent sur les écosystèmes. L’approche utilisée consiste d’abord à analyser les structures floristique et spatiale ainsi que la dynamique de la forêt au moyen d’une analyse sylvicole. La collecte de données a eu recours à un inventaire forestier dans les différents types de forêt, et des enquêtes socio- économiques. L’analyse des données d’inventaire a ressorti que les enrichissements en Aucoumea klaineana dans la forêt de Tampolo occupe actuellement une superficie de 35,75 ha. Mais, l’essence ne cesse de dominer les autres espèces à cause du taux de régénération naturelle relativement élevé (709,02%) dans les layons et dans les placeaux denses. Cette espèce profite des conditions favorables à sa régénération après ouverture de la canopée par les châblis et les coupes illicites. D’autre part, la population riveraine utilisent Aucoumea klaineana pour le bois d’énergie, pour la fabrication des meubles, la construction de maison et la fabrication de pirogue. Toutefois, les coupes illicites de cette espèce provoquent des impacts sur les espèces autochtones. Comme Aucoumea klaineana s’est naturalisée dans la forêt naturelle, des espèces floristiques et faunistiques en sont interdépendantes. De ce fait, l’espèce joue un rôle tant écologique dans la forêt qu’économique au niveau des villageois périphériques. Les recommandations se focalisent notamment sur la gestion sylvicole des plantations d’Aucoumea klaineana en vue de la conservation de la diversité biologique de la forêt de Tampolo. Les actions recommandées consistent notamment en : a) contrôle de l’invasion biologique de l’espèce ; b) soins sylvicoles axés sur des zones de régénération naturelle ciblées ; c) limite des coupes illicites ; d) sensibilisation de la population locale sur les intérêts écologiques et socio-économiques de la NAP. En conclusion, dans la forêt littorale de Tampolo, l’état actuel des peuplements d’Aucoumea klaineana paraît en régression. .

Mots clés : Aucoumea klaineana, forêt littorale, enrichissement, gestion sylvicole, Tampolo, Madagascar.

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FAMINTINANA Manoloana ny fahasimban'ny ala voajanahary any amin'ny faritra atsinanan'i Madagasikara, dia natao ny karazana fanatevenana atiala ny teratany na tsy teratany. Ao amin'ny ala tranainy any Tampolo, ny karazana Kome (Aucoumea klaineana) (BURSERACEAE), izay teratany any Gabon (Afrika), dia nampidirina hanatsarana ny ala voakasik'izany. Ny toeram- pambolena dia notanterahana tamin'ny fomba ofisialy sy ny toerana voatokana. Ny tanjon'ity fianarana ity dia ny mamaritra ny toerana misy ny fanatevenana atiala Kome (Aucoumea klaineana) ao amin'ny alan'i Tampolo, izay manana ny toeran'ny faritra voaaro vaovao (NAP). Noho izany, ity boky ity dia mifantoka amin'ny famaritana ny fomba fijery voajanahary sy ny fanadihadiana momba ny fanerena ateraky ny tontolo iainana. Ny fampiharana ampiasaina dia voalohany indrindra amin'ny famakafakana ny rafitra ara java-maniry sy ara-tsimia ary koa ny fivoaran'ny ala noho ny fanadihadiana momba ny fambolena. Ny fanangonana tahiry dia nampiasa kitapo miorina any anaty ala sy fanadihadiana ara-tsosialy sy ara-toekarena. Ny famakafakana ny angon-drakitra dia nahitana fa ny tahiry ao Kome (Aucoumea klaineana) ao amin'ny ala Tampolo amin'izao fotoana izao dia manana faritra 35,75 ha. Saingy, mitohy mitrandraka karazana hafa ny gazy noho ny fihenan'ny natiora ho an'ny natiora (709.02%) any amin'ireo efamira sy tebiteby be mponina. Ity karazana ity dia mandray soa avy amin'ny fepetra tsara ho an'ny fanavaozana azy aorian'ny fanokafana ny lakandranon'ny hazo tapaka tamin’ny rivotra sy ny fanimbana tsy ara- dalàna. Etsy ankilany kosa dia mampiasa ny Kome ho an'ny alikaola ny vahoaka mpamboly, mba hamokarana ny fanaka, ny fanamboaran-trano ary ny fanaovana lakana . Na izany aza, ny fitrandrahana tsy ara- dalàna an'io karazany io dia miteraka fiantraikany amin'ny karazana teratany. Satria ny Kome voajanahary ao anaty ala voajanahary, ny karazan-java-maniry sy ny biby dia mifamatotra. Vokatr'izany, ny karazana dia samy manana ny anjara andraikitra ara-tontolo iainana any anaty ala ary manana andraikitra ara-toekarena ho an'ireo mponina manodidina. Ny tolo-kevitra dia mifantoka amin'ny fitantanana ny lakandrano any Kome mba hiarovana ny fahasamihafan'ny biolojika ao amin'ny alan'i Tampolo. Ny hetsika azo atao dia ahitana: a) ny fanaraha- maso ny fanafarana biolojika amin'ny karazana; b) Ny fikarakarana ny tranainy dia mifantoka amin'ny faritra voajanahary voajanahary; (d) mametra ny fanapahana tsy ara-dalàna; e) fanentanana ny mponina ao an-toerana amin'ny tombotsoan'ny tontolo iainana sy sosialy-ekonomika amin'ny faritra voaaro vaovao. Amin'ny famaranana, ao amin'ny ala amoron-tsiraka any Tampolo, dia mihena ny toerana misy an'i Kome ankehitriny. . Teny iditra : Kome (Aucoumea klaineana), ala amoron-tsiraka, fanatevenana atiala, fitantanana tranom-boly, Tampolo, Madagasikara.

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ABSTRACT

In the face of the alarming degradation of the coastal forests of the eastern region of Madagascar, enrichment tests have been carried out with native or exotic species. In the remnant littoral forest of Tampolo, the species Aucoumea klaineana (BURSERACEAE), which is native to Gabon (Africa), was introduced to enrich the logged forest. The plantations were carried out by the methods of line and new groth. The main objective of this study is to determine the current status of Aucoumea klaineana enrichments in the Tampolo coastal forest, which has the status of a new protected area (NAP). Thus, this paper focuses on the description of the natural stand and analysis of the pressures that present on the ecosystems. The approach used consists first of all in analyzing the floristic and spatial structures as well as the dynamics of the forest on the basis of a silvicultural analysis. The data collection used a forest inventory in the different forest types and socio-economic surveys. Analysis of the inventory data showed that the enrichments in Aucoumea klaineana in the Tampolo forest currently occupy an area of 35.75 ha. But, gasoline continues to dominate other species because of the relatively high natural regeneration rate (709.02%) in densely populated line and groth. This species benefits from favorable conditions for its regeneration after opening of the canopy by the cashews and the illicit cuts. On the other hand, the riparian population uses Aucoumea klaineana for fuelwood, for the manufacture of furniture, house building and pirogue manufacture. However, illegal logging of this species causes impacts on native species. As Aucoumea klaineana naturalized in the natural forest, flora and fauna species are interdependent. As a result, the species plays both an ecological role in the forest and an economic role for peripheral villagers. The recommendations focus on the silvicultural management of Aucoumea klaineana plantations for the conservation of the biological diversity of the Tampolo forest. Recommended actions include: a) control of the biological invasion of the species; (b) silvicultural care focused on targeted natural regeneration areas; (c) limit unlawful cuts; d) sensitization of the local population on the ecological and socio-economic interests of the NAP. In conclusion, in the coastal forest of Tampolo, the present state of stands of Aucoumea klaineana is in decline.

Key words: Aucoumea klaineana, littoral forest, enrichment, silvicultural management, Tampolo, Madagascar.

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LISTES DES ACRONYMES

DER : Densité Relative

DHP : Diamètre à Hauteur de Poitrine ou DBH (Diameter at Breast Height)

DOR : Dominance Relative

ESSA-Forêts : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Département des Eaux et Forêts

GPS : Global Positioning System (Système Global de Positionnement)

NAP : Nouvelle Aire Protégée

PCD : Plan Communal de Développement

PPN : Produits de Première Nécessité

RN : Route Nationale

SIG : Système d’Information Géographique

SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION………………………………………………………………………………...1 2. METHODOLOGIE ...... 2 2.1. Problématique et hypothèses ...... 2 2.1.1. Problématique ...... 2 2.1.2. Hypothèses ...... 2 2.2. Etat des connaissances ...... 3 2.2.1. Notions générales ...... 3 2.2.2. Milieu d’études ...... 5 2.3. Méthodes ...... 9 2.3.1. Cartographie ...... 9 2.3.2. Observations ...... 9 2.3.3. Enquêtes ...... 9 2.3.4. Inventaire forestier ...... 9 2.3.5. Traitement et Analyse des données ...... 10 2.4. Cadre opératoire ...... 13 3. RESULTATS ...... 14 3.1. Superficie occupée par Aucoumea klaineana ...... 14 3.2. Etat actuel du peuplement ...... 15 3.2.1. Structure floristique...... 15 3.2.2. Structure spatiale ...... 15 3.2.3. Structure totale ...... 16 3.2.4. Régénération naturelle ...... 19 3.3. Impacts environnementaux et socio-économiques de l’espèce ...... 19 3.3.1. Impacts environnementaux ...... 19 3.3.2. Impacts socio-économiques ...... 20 4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 22 4.1. Discussions ...... 22 4.1.1. Sur la méthodologie ...... 22 4.1.2. Sur les résultats ...... 22 4.1.3. Sur les hypothèses ...... 23 4.2. Recommandations ...... 23 4.2.1. Stratégie d’aménagement des peuplements d’Aucoumea klaineana ...... 23 4.2.2. Planification des activités d’aménagement ...... 25 5. CONCLUSION ...... 27 BIBLIOGRAPHIE ...... 28

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LISTES DES ANNEXES

Annexe 1 : Aire de répartition de Aucoumea klaineana ...... I Annexe 2 : Pluviométrie et température relevées à Fenoarivo Atsinanana...... I Annexe 3 : Lieux d’introduction d’ Aucoumea klaineana à Madagascar ...... II Annexe 4 : Méthodes de plantation d’ Aucoumea klaineana ...... III Annexe 5 : Généralités sur les espèces envahissantes ...... VIII Annexe 6 : Identification d’ Aucoumea klaineana ...... IX Annexe 7 : Localisation des essais d’introduction d’ Aucoumea klaineana à Madagascar ...... X Annexe 8 : Modèle de fiche d’inventaire ...... XIX Annexe 9 : Endroits de mesure de la circonférence à 1,30 m au-dessus du sol ...... X Annexe 10 : Enrichissement en Aucoumea klaineana de la forêt de Tampolo ...... III Annexe 11 : zonage de la NAP Tampolo ...... V Annexe 12: Conditions d’extension de l’Aucoumea klaineana ...... V Annexe 13: Indice PHF dans les layons et dans les placeaux denses ...... V Annexe 14: Aucoumea klaineana au Tampolo ...... V

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des cartes Carte 1 : Localisation de la forêt de Tampolo ...... 5 Carte 2 : Aire naturelle d’Aucoumea klaineana ...... I

Liste des figures Figure 1 : Diagramme ombrothermique de la station de Fenoarivo Antsinanana ...... 6 Figure 2 : Coupe verticale du relief de la forêt de Tampolo ...... 6 Figure 3 : Distribution par classe de diamètre ...... 16 Figure 4 : Structure des surfaces terrières par classe de diamètre ...... 17 Figure 5 : Distribution des volumes totaux par classe de diamètre ...... 17 Figure 6 : Profil structural du type de forêt plantation Aucoumea klaineana...... 18

Liste des photos Photo 1 : Bois coupé ...... 21 Photo 2 : Souche d’exploitation ...... 21 Photo 3 : Pirogues et balancier d’Aucoumea klaineana ...... 21 Photo 4 : Souche récemment exploitée ………………………………………………… .. ……………21

Liste des tableaux Tableau 1 : Sytématique d’Aucoumea klaineana ...... 3

Tableau 2 : Récapitulation des paramètres à relever ...... 10

Tableau 3 : Cadre opératoire ...... 13

Tableau 4 : Superficie occupée par Aucoumea klaineana………… ...... 14

Tableau 5 : Espèces présentes accompagnatrices de Aucoumea klaineana ...... 15

Tableau 6 : Abondance, dominance, volume total et volume fût ...... 15

Tableau 7: Coefficient d’élancement ...... 16

Tableau 8 : Index PHF ...... 16

Tableau 9 : Degré de recouvrement ...... 18

Tableau 10 : Degré de couverture ...... 19

Tableau 11: Liste des 10 espèces les plus représentées ...... 19

Tableau 12 : Récapitulation de la stratégie d’aménagement ……………………………… ...... ……. 25

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GLOSSAIRE

Châblis : arbre naturellement déraciné ou cassé, généralement par le vent (RABIBISOA, 2013). Contreforts : partie saillante d’un arbre au-dessus du sol entre les racines et la partie inférieure du fût (RAFILIPOARIJAONA, 2006). Enrichissement : Selon DUPUY en 1998, les techniques d’enrichissement consistent à des introductions de d'une ou plusieurs essences (…) données dans une forêt naturelle appauvrie (…). Il s’agit ainsi de regarnir la forêt écrémée ou manquant de régénération d’espèces de valeur. C’est une plantation sur sol forestier (RAFILIPOARIJAONA, 2006). Espèce envahissante (invasive) : « une espèce exotique dont l’introduction, l’installation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences environnementales et/ou économiques et/ou sanitaires négatives » (IUCN, 2000). Espèce exotique (allochtone, allogène) : espèce observée à l’extérieur de son aire de répartition naturelle (adaptée de IUCN, 2000). Espèce introduite : espèce exotique introduite volontairement ou non par l’homme et observée à l’état sauvage en dehors de son aire de répartition naturelle (RABIBISOA, 2013). Espèce native (autochtone, indigène) : espèce vivant à l’intérieur de son territoire naturel, y compris la zone qu’elle peut atteindre et occuper en utilisant ses propres moyens de déplacement (adaptée de IUCN, 2000). Espèce naturalisée (établie) : espèce exotique introduite capable de s’adapter aux conditions biotiques et abiotiques du nouvel environnement (acclimatée) et d’y établir une population viable ; c’est-à-dire de se reproduire naturellement et d’assurer le maintien durable de la population (adaptée de RICHARDSON et al., 2000). Espèce pionnière : espèce capable de s’installer dans un milieu ouvert, dans les tous premiers stades de la succession végétale et dont la présence permet l’installation d’autres espèces plus exigeantes qui la supplanteront ensuite population (adaptée de RICHARDSON et al., 2000). Grégaire : espèce qui vit en groupe ou en communauté (RAFILIPOARIJAONA, 2006). Héliophile : espèce qui nécessite un bon ensoleillement pour un développement optimal (RABIBISOA, 2013). MNP : (Madagascar National Parks) est une association malagasy de droit privé, reconnue d’utilité publique et opérante sous la tutelle du Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts. La mission de MNP est d’établir, de conserver et de gérer de manière durable le réseau national de Parcs et Réserves, représentatifs de la diversité biologique et du patrimoine naturel propres à Madagascar (RAFILIPOARIJAONA, 2006). Phénologie : répartition dans le temps des phénomènes périodiques caractéristique du cycle des plantes (floraison, fructification, feuillaison, défeuillaison) (RABIBISOA, 2013). Pollinisation entomophile : assurée par les insectes (RABIBISOA, 2013). Recrû : ensemble des pousses spontanées qui apparaissent après exploitation de la forêt (RAFILIPOARIJAONA, 2006).

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Introduction

1. INTRODUCTION La reconstitution des forêts littorales exploitées a eu recours à des opérations sylvicoles d’enrichissement dans les zones tropicales, afin de revaloriser le capital forestier. L’essence Aucoumea klaineana (BURSERACEAE) a été très utilisée en Afrique tropicale et à Madagascar. L’espèce Aucoumea klaineana est originaire des zones orientales et côtières de l’Afrique Equatoriale. Son aire restreinte est limitée essentiellement au Gabon. L’aire de dispersion s’étend de ce pays à la partie occidentale, du Congo à la Guinée et à la rive droite de Campo au Cameroun (Afrique). Elle est l’unique espèce du Gabon qui produit du bois d’œuvre de qualité avec 80% de la production annuelle et 90% des exportations de grumes (LAMBERT, 2014). Le littoral Est de Madagascar était couvert autrefois d’une bande continue de forêt du Nord au Sud. Mais à cause des exploitations légales ou quelquefois illicites des bois, et surtout à cause des pratiques de l’agriculture itinérante, il ne reste plus actuellement que quelques vestiges isolés de forêts littorales (RAZAKANIRINA et al, 2012). Parmi ces derniers vestiges, il y a la forêt de Tampolo. Néanmoins, les menaces écologiques représentées par la prolifération des espèces exotiques comme Melaleuca virdiflora, Aucoumea klaineana et Casuarina equisotifolia ne sont pas négligeables. Les espèces exotiques envahissantes sont considérées comme la deuxième cause d'érosion de la biodiversité juste après la destruction et la fragmentation des habitats (LISAN, 2014). Plus de 400 espèces d’arbres et arbustes forestiers ont été introduites dans un réseau d’arboretums de Madagascar, essentiellement au cours des années 50 (TASSIN et al., 2009). A partir de 1958, des essais d’enrichissement en espèces exotiques et autochtones ont été effectués dans la forêt de Tampolo dans le but de revaloriser le capital forestier après l’exploitation (RAJOELISON, 1995 in RABIBISOA, 2013). L’essence Aucoumea klaineana a constitué une grande partie des essais d’enrichissement (RAJOELISON,1995). Plus tard, sa présence est notable à proximité des parcelles de plantation initiales, notamment dans les trouées forestières laissées par les exploitations illicites et les zones moins dégradées (RAFILIPOARIJAONA, 2006). Dans la forêt littorale de Tampolo, Aucoumea klaineana est fortement exploitée actuellement par la population locale pour le bois de chauffe, la menuiserie et la fabrication de pirogue. Dans ce contexte, l’appréciation ascendante de l’introduction de l’espèce allochtone Aucoumea klaineana sur la collectivité végétale naturelle de Tampolo s’avère essentielle. Cette recherche sur l’état actuel des enrichissements en Aucoumea klaineana dans la Nouvelle Aire Protégée de Tampolo examine, les structure (floristique et spatiale), les menaces et pressions, ainsi que la dynamique (régénération) des peuplements, en vue d’une proposition de gestion sylvicole. La présente étude est planifiée en quatre (4) grandes parties, à savoir, la méthodologie adoptée, les résultats obtenus, la discussion appuyée par des recommandations et la conclusion générale.

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Méthodologie 2. METHODOLOGIE

2.1. Problématique et hypothèses 2.1.1. Problématique D'une superficie de 675 ha, la forêt de Tampolo (Région d'Analanjirofo) est l'un des derniers vestiges importants de la forêt littorale orientale de Madagascar. Cette forêt constitue le seul massif forestier d’ampleur restant dans le District de Fenoarivo Atsinanana. La population de la zone périphérique de Tampolo est constituée presque exclusivement de paysans Betsimisaraka vivant de la riziculture irriguée et de l'agriculture sur brûlis, ainsi que de la production de cultures de rente (café, girofle). La forêt leur procure, d'une part, du bois de chauffe, du bois d'œuvre et des plantes médicinales, et d'autre part, des produits non ligneux nécessaires à la construction et l'artisanat (palmiers). Les habitants de la région restent encore fortement attachés à leurs héritages culturels et aux rites traditionnels (ESSA 2015). Ceci exerce une pression anthropique de plus en plus accrue sur cette forêt. Les pressions anthropiques sont accentuées par les phénomènes climatiques naturels notamment les cyclones tropicaux (ANDRIAMIHAJA, 2013). En 2018, le passage d’un cyclone tropical nommé « Ava » y a fait des ravages. Par ailleurs, l’introduction de nouvelles espèces (enrichissement) dans l’environnement naturalisée entraîne souvent des bouleversements et des interactions interspécifiques. Lorsque l’espèce introduite domine en abondance ou détourne des ressources locales fondamentales à son profit, toute la chaîne d’interactions biologiques peut être perturbée. De ces faits, la question suivante se pose : Comment se présente l’état actuel des enrichissements en Aucoumea klaineana dans la Nouvelle Aire Protégée de Tampolo ? De cette problématique générale découle les questions de recherche suivantes : • Quelle est la superficie actuelle occupée par Aucoumea klaineana dans la forêt littorale ? • Comment décrire l’état actuel de peuplement naturel de l’espèce ? • Quels sont les impacts environnementaux et socio-économiques de l’essence ? • Quelle gestion sylvicole est à recommander pour les peuplements actuels ? 2.1.2. Hypothèses Deux (2) hypothèses de recherche ont été avancées : Hypothèse 1 : Le peuplement d’Aucoumea klaineana contribue à la biodiversité de la forêt littorale. Une partie de la forêt littorale exploitée de Tampolo a été enrichie en Aucoumea klaineana (Burseraceae). Au fil des années, les peuplements créés ont augmenté la diversité biologique et écologique. Hypothèse 2 : L’espèce présente une grande valeur socio-économique pour les populations riveraines mais peut devenir menaçant sur la diversité floristique de la forêt de Tampolo. Les peuplements d’Aucoumea klaineana fournissent des biens et services pour la population locale. Ils fournissent des bois service et d’énergie et des produits forestiers non ligneux. Toutefois, l’exploitation irrationnelle des produits risque de menacer la biodiversité.

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Méthodologie 2.2. Etat des connaissances

2.2.1. Notions générales

• Systématique Tableau 1 : Systématique

Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Rosidae

Ordre

Famille BURSERACEAE Genre Aucoumea Espèce Aucoumea klaineana Noms vernaculaires Augouma, Moukoumi, N’koumi (Gabon) Noms commerciaux Okoumé, Gaboon Source : RABIBISOA, (2013) Aucoumea klaineana a été décrite en 1896 par le botaniste PIERRE du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (DEVAL, 1976). Cet arbre a été, d’abord, dénommé Santiriopsis klaineana, puis Aucoumea klaineana, actuel nom scientifique. Le genre Aucoumea appartient à la famille des BURSERACEAE qui renferme 17 genres et environ 500 espèces et fait partie de l’ordre des Sapindales. L’UICN classe l’essence comme vulnérable (catégorie VU A1 cd) en raison de la surexploitation et de la diminution de la qualité des peuplements. • Origine et répartition géographique L’aire naturelle de cette espèce s’étend sur la majeure partie du Gabon et de la Guinée équatoriale, au Sud du Cameroun, au Nord du Mayombe et dans le massif de Chaillu au Congo (JEAN, 2011). Aucoumea klaineana a été plantée pour son bois d’œuvre aussi bien dans son aire naturelle au Gabon et au Cameroun, qu’ailleurs au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Elle est utilisée dans les régions des tropiques humides comme essence de reforestation et d’enrichissement, surtout en Afrique de l’Ouest. Les essais d’introduction de l’espèce à Madagascar dataient de 1950 dans certaines stations forestières avec des graines provenant exclusivement du Gabon. La localisation des principaux essais effectués est présentée en Annexe 1. • Caractéristiques dendrologiques Aucoumea klaineana a été un fût cylindrique, rarement droit, parfois contourné et vissé. La base est renforcée de contreforts variables en forme et en dimension. Ensuite, Le fût est long, rarement très droit.

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Méthodologie Son écorce est brun rougeâtre, lisse chez les jeunes arbres, craquelé et écailleuse chez les arbres âgés, s’exfoliant en grandes écailles épaisses, allongés verticalement, exsudant lentement une résine poisseuse à odeur d’encens et de térébenthine qui solidifie en formant des traînées blanches grisâtres. • Ecologie L’essence est une espèce héliophile pionnière, qui a une longue durée de vie (150 à 300 ans) (MAPAGA et al., 2002 in RABIBISOA, 2013) et qui colonise souvent les places après déforestation en formant des peuplements purs. Cette espèce se rencontre à l’état naturel du niveau de la mer jusqu’à 200 (500) m d’altitude, avec une pluviométrie annuelle de (1600) 2000 à 3000 (3500) mm, climat tropical humide avec 0 à 02 mois écosecs, une température moyenne annuelle entre 25 à 30 °C et une température moyenne du mois le plus froid 20ºC à 26 °C. Il peut pousser sur des sols sableux peu fertiles mais préfère les sols sablo-argilo-limoneux fertiles et profonds. Il ne tolère pas les sols inondés. • Phénologie Cette espèce reste feuillée toute l’année. De nouvelles feuilles de couleur rouge vif apparaissent de Septembre à Décembre. Cette coloration persiste quelques semaines rendant les espèces facilement identifiables vu d’avion. La floraison débute à la fin du mois d’Août et se poursuit jusqu’au mois d’Octobre au Gabon. A Madagascar, elle s’étale de fin Octobre au début du mois de Janvier (RABIBISOA, 2013). La pollinisation est entomophile. Au Gabon, la période de fructification commence au mois de Décembre et dure jusqu’au mois de Mars et à Madagascar de Février jusqu’au début du mois de Mai. • Bois et usages Le bois parfait d’Aucoumea klaineana à une couleur rose rouge uniforme, plus ou moins foncée, parfois assez pâle et devient beige clair à jaunâtre après une longue exposition à la lumière. Le bois est très léger à léger (densité de 0,4 à0,5) et très tendre à tendre avec des caractéristiques mécaniques faibles (du durabilité 4 à 5). Son utilisation est déconseillée aux endroits ayant des risques d'humidification permanente ou prolongée. Le bois d’Aucoumea klaineana est utilisée généralement en contreplaqué, en déroulage pour la menuiserie intérieure, moulures, lambris, ameublement et pâte à papier (TROPIX 7, 2012). Cette espèce est exploitée pour la fabrication de pirogues artisanales et accessoirement pour le bois de chauffage (PIERRINE, 2015). Du cas, sa résine sert à la fabrication de torches indigènes pour certains rites initiatiques (Bwiti, Njembê, Okuku). Elle sert à purifier l’eau et à faire mûrir les abcès. Les décoctions d’écorce et/ou de feuilles sont utilisées comme antiseptiques externes. L’écorce est utilisée comme astringent et anti-diarrhéique.

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Méthodologie 2.2.2. Milieu d’études

• Situation géographique La forêt de Tampolo est localisée dans la Région Analanjirofo, à 10 Km au Nord-Ouest de Fenoarivo Atsinanana, entre le littoral et la Route Nationale n°5 reliant Toamasina et Maroantsetra. Elle est limitée au Nord par le lac Tampolo, à l’Ouest par l’ancien tracé de la RN5 menant vers Rantolava, au Sud par la rivière d’Antetezambe qui se déverse à la mer, et à l’Est par l’Océan Indien (Carte 1).

Carte 1 : Localisation de la forêt de Tampolo (RATSIRARSON et al., 2001 in RABIBISOA, 2013)

Elle s’étend sur 5 Km de long et 2 Km de large aux maximum (RARIVOSON, 1989 in RABIBISOA, 2013). Elle occupe une superficie de 675 hectares, 880 hectares avec la partie déclassée d’Andranonampangobe (ESSA, 2013). Elle est située entre 49°24’00’’ et 49°24’30’’ de longitude Est, 17°15’00’’ et 17°15’30’’ de latitude Sud et à une altitude moyenne de 10 m au-dessus du niveau de la mer. Elle est entourée de quatre villages: au Nord Rantolava, au Sud-Ouest Tanambao-Tampolo, au Sud Andapa II et à l’extrême Nord Takobola (ANDRIAMIHAJA, 2013).

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Méthodologie • Climat Le climat de la zone peut être appréhendé avec les données climatiques entre 2001 et 2009 de l’UFR Ecologie et Biodiversité de l’ESSA-Forêts. La température moyenne annuelle est de 23,1°C dont le mois le plus chaud est le mois de Février avec une moyenne mensuelle de 26,4°C. La température minimale s’aperçoit durant le mois de Juillet avec une moyenne mensuelle de 19,1°C. Fenoarivo Antsinanana Altitude 5msm Température moyenne : 24 ºC Pluviométrie moyenne annuelle : 2712 mm 2001 à 2009

Figure 1 : Diagramme ombrothermique de la station de Fenoarivo Antsinanana (modèle WALTER et LIETH,1967). Le diagramme ombrothermique montre l’absence de mois éco-secs. L’Alizé du Sud Est est le vent dominant. La pluviométrie est supérieure au double de la température. Avec une température moyenne annuelle de 24°C et une précipitation annuelle de 2712 mm repartie sur 199 jours, le climat de la région est de type tropical perhumide et chaud. • Relief et topographie La forêt de Tampolo est érigée sur une topographie plane dans toutes les directions. Du côté de la mer vers l’intérieur se succèdent trois crêtes de plages parallèles suivant l’orientation Nord-Sud et des bas-fonds inondés le long de l’année (RABIBISOA, 2013).

mer

Figure 2 : Profil type d’une forêt littorale orientale (RAJOELISON, 2005).

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Méthodologie • Hydrographie La forêt de Tampolo et ses environs disposent de ressources hydrographiques abondantes. En plus du fleuve Maningory qui coule au Nord de la forêt de Tampolo, cette dernière contient deux lacs lagunaires de tailles différentes : le lac Tampolo qui a une taille plus large et qui est localisée au Nord de la NAP, et le lac Marofototra d’une taille plus réduite au Sud Est à côté de la mer (PCD, 2014). • Pédologie La forêt de Tampolo repose sur des sédiments quaternaires. Le sol est sableux, perméable et pauvre en matière organique. L’acidité du sol est très élevée (pH =2,7 dans les couches entre 0 et 20 cm). L’épaisseur de la litière varie dans les différentes parties de la forêt. Elle peut atteindre 5 cm dans des autres endroits mais est absente dans les parties à proximité des marécages (RAJOELISON, 1995). Les études pédologiques effectuées à Tampolo ont montré l’existence de 4 sous unités de sols (RAJOELISON, 1997) :

▪ Les sols peu évolués d’apport ou régosols qui sont rencontrés en position topographique élevée et à nappe phréatique profonde.

▪ Les sols podzoliques qui sont situés dans les positions basses, près de la nappe phréatique.

▪ Les sols hydromorphes tourbeux rencontrés près des formations marécageuses inondées en permanence. ▪ Les pseudopodzols de nappe caractérisée par un dépôt de sable blanc dunaire sur un horizon ferrugineux déposé par la nappe phréatique. • Milieu biologique ➢ Flore et végétation La forêt littorale de tampolo est une variante édaphique de la forêt dense humide orientale. Elle a été definie comme étant la serie à Myristicaceae et à Anthotesma par HUMBERT et al (1965). Elle est caractérisée par une végétation très diversifiée. En plus de la formation végétale au bord de la mer dominée par Pandanus dauphiniensis et Cycas thouarsii, la forêt littorale est constituée par quatre (4) types de forêt : 1) littorale proprement dite (forêt dense humide sempervirente), 2) la forêt temporairement inondée (dominée par des petits arbres), 3) la forêt enrichie et 4) la forêt des marécages (RAJOELISON, 1997). Il a été recensé 360 espèces de plantes ont été recensées dans cette forêt, y compris les ligneuses, les épiphytes et les herbacées (RATSIRARSON et GOODMAN, 1998). ➢ Faune Sept (7) espèces de lémuriens ont été recensées dans la Réserve de Tampolo dont Aye-aye (Daubentonia madagascariensis). La forêt abrite aussi une riche herpétofaune avec 12 espèces de serpents, 19 espèces de lézards et 16 espèces de grenouilles. La plupart de ces espèces sont endémiques à la région. Par ailleurs, on y trouve 52 espèces d'oiseaux parmi lesquels on compte plusieurs espèces migratrices et de grands oiseaux forestiers (Lophotibis cristata, Coua spp.). Parmi les Oiseaux figurent plusieurs espèces migratrices et de grands oiseaux forestiers (Lophotibis cristata, Coua cristata, C. reynaudii, C. caerulea) (RATSIRARSON et GOODMAN, 2005).

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Méthodologie • Milieu humain ➢ Activités économiques Les quatre villages entourant la forêt de Tampolo comptent environ 4 819 habitants. La majeure partie des habitants est essentiellement composée de Betsimisaraka avec quelques immigrants Antanosy, Antemoro et Merina. Divers motifs peuvent être avancés en guise d’explication à ce phénomène migratoire, soit à des raisons familiales comme l’accompagnement du mari par sa femme, soit à la conquête foncière, soit à la recherche d’autres activités salariales, soit pour le commerce. Auparavant, il était fort possible que l’une des raisons de ce déplacement soit l’exploitation forestière et l’accessibilité avec la RN 5 (RADOSY, 2010). ➢ Agriculture Les principales activités agricoles de la population est la riziculture. Deux (2) modes de cultures ont été dénombrés : la riziculture pluviale sur Tanety et la riziculture irriguée de bas-fond. Plus de la moitié de la production agricole est destinée à l’autoconsommation et aux cérémonies traditionnelles pour ne laisser qu’une petite part à la vente (RADOSY, 2010). Un faible pourcentage de la population locale pratique les cultures vivrières. Elles sont essentiellement représentées par les tubercules : Manihot sp. (manioc), Colocasia sp. (taro) et Ipomoea batatas (patate douce). Dans notre zone d’étude, la vente des produits issus des cultures de rente comme la culture de Eugenia caryophyllata (girofle), de Litchi sp. (litchi) et de Coffea arabica (café) constitue une énorme source de revenu pour les paysans locaux. D’une manière générale, la vente de clous de girofle secs, de l’essence et des griffes ainsi que des grains de café et des litchis apporte plus d’argent par rapport aux autres cultures de rente du fait qu’ils occupent de vastes étendus mais aussi en tenant compte du nombre de pieds possédés par une famille (RABESON, 2001 in ANDRIAMIHAJA, 2013). Les cultures maraîchères sont minimes malgré un climat favorable. ➢ Elevage Etant une activité secondaire à l’agriculture, les paysans perçoivent l’élevage comme un excellent moyen de thésaurisation. Les bœufs et les volailles en sont concernés, mais de plus en plus se pratiquent également l’élevage porcin et l’apiculture (RADOSY, 2010). La pêche, que ce soit en eau douce ou en mer, est une autre activité d’appoint pour la population locale. Ceci grâce à la situation géographique de la région et à sa richesse hydrographique. ➢ Pêche Le lac Tampolo est une réserve abondante de poissons et de crabes. La pêche se fait au filet et à la nasse traditionnelle (RABIBISOA, 2013). ➢ Artisanat et commerce La vannerie est la plus pratiquée par les femmes en matière d’artisanat dans la région. Les espèces de CYPERACEAE sont les matières premières principales. Les commerces locaux fournissent les hameaux environnants en PPN tels le riz, le pétrole, le sucre, l`huile, les bougies, etc. Par ailleurs, ces commerçants vendent, hormis les boissons cachetées alcoolisés ou non, du vin fabriqué localement connu sous le nom de « Betsabetsa » à partir de la canne à sucre ou de la banane (ANDRIAMIHAJA,2013).

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Méthodologie 2.3. Méthodes

2.3.1. Cartographie

La cartographie a été un outil de base pour identifier et délimiter dans l’espace la zone d’étude afin d’établir et d’éditer des cartes qui en correspondent. Dans le site, elle a permis de localiser, les zones enrichies en Aucoumea klaineana, dans les layons ou dans les placeaux denses. Les cartes existantes ont été tout d’abord analysées pour connaître d’une façon globale la faisabilité de l’inventaire forestier ainsi que les informations manquantes dans la carte. Ensuite, des nouvelles cartes ont élaborées afin de représenter la distribution des peuplements étudiés.

2.3.2. Observations

L’observation a pour but, principalement, de bien apprécier la qualité des peuplements d’Aucoumea klaineana, la biodiversité et la régénération. Elle a consisté à observer visuellement les ressources, les menaces et les différentes subtilités de l’écosystème forestier considéré. Elle a donné ainsi un aperçu général de la zone concernée et l’état des peuplements dans la forêt.

2.3.3. Enquêtes

Les enquêtes ont été essentielles dans une fin d’obtention de maximum de données nécessaires ainsi que des informations plus sûres concernant le thème d’étude. L’enquête a permis d’avoir une idée globale sur l’historique et l’évolution dans le temps du milieu étudié. L’objectif est surtout de savoir les valeurs d’usages de la forêt par la population locale. Les enquêtes ont été effectuées de manière informelle en discutant avec les guides, les responsables de la NAP, des personnes du village et des travailleurs du bois.

2.3.4. Inventaire forestier

L’inventaire vise à collecter des données sylvicoles. Il a permis d’apprécier les caractéristiques quantitatives et qualitatives du peuplement forestier à partir de chaque individu qui le constitue. Les travaux ont été effectués en quatre (4) phases : (a) échantillonnage, (b) délimitation, (c) mensuration des arbres et (d) inventaire des pressions.

➢ Échantillonnage Un inventaire complet est difficile vu l’immensité de sa surface par rapport au temps prédisposé. L’échantillonnage s’effectue dans le but de recueillir le maximum d’informations à partir d’un nombre réduit d’individus de telle sorte qu’ils soient représentatifs de l’ensemble. Mode d’échantillonnage a été à la fois aléatoire puis systématique. Dans chaque zone d’étude, 4 placettes de 0,04 ha choisis au hasard, ont été inventoriées, soit au total une superficie de 1,2 ha ; soit un taux d’échantillonnage égal à 16%.

➢ Délimitation Pour la délimitation, les arbres de limite des parcelles ont été marqués par des rubans. Les inventaires sylvicoles ont été effectués dans des placettes carrées de dimensions 20 m x 20 m. Les caractéristiques de tous les arbres appartenant à chaque placette ont été tous relevées.

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Méthodologie Les informations recueillies pour chaque arbre ont été : a) le houppier à l’aide d’une chevillière, d) les coordonnées de chaque placette avec un GPS. La hauteur totale, celle du fût, et celle du houppier, ainsi que l’index PHF ont été estimées visuellement ou avec un jalon de référence. Tous ces paramètres ont été inscrits dans une fiche de relevé sylvicole. ➢ Inventaire des pressions L’inventaire des pressions a consisté à recenser, quantifier et localiser les différents types de perturbations. Le but est d’apprécier l’état de santé de la forêt et mesurer l’implication des activités humaines dans sa dégradation. Dans chaque placette, le nombre de souches d’exploitation avec le nom d’essence exploitée, le nombre d’arbres morts sur pied ont été revelés.

➢ Les relevés sylvicoles

Le tableau 2 suivant récapitule les paramètres à relever : Tableau 2 : paramètres à relever

Analyse Classe de Espèce D1,30 H H PHF Coordonnées Coordonnées arbre couronne diamètre par fût total compartiment (cm)

Structure A : D≥ 15 + + + + + horizontale B : 15 >D ≥5 + + + + +

C : 5>D≥ 1 + + +

Structure D≥ 5 + + + + + + + verticale

Les données ont relevées dans des fiches d’inventaire (Annexe 8).

2.3.5. Traitement et Analyse des données

➢ Données d’observations et d’enquêtes Les informations issues des observations et des enquêtes ont été regroupées, analysées et synthétisées.

➢ Données d’inventaire • Structure floristique Les données collectées ont permis d’étudier : la composition floristique dont les informations sont présentées par une liste d’espèce inventoriée. • Structure spatiale La structure spatiale comprend l’analyse horizontale et l’analyse verticale. - L’analyse horizontale a étudié : a) l’abondance, donnée par le nombre d’individus observés et exprimée en N/ha, b) la dominance, qui a évaluée le degré de remplissage de la forêt. Elle est exprimée par la surface terrière G donnée par la formule suivante : 10

Méthodologie 푛 푛 π 2 G= ∑푖=1 g푖 = ∑ ∗ di² (m /ha) (Equation 1) 푖=1 4

Avec G : Surface terrière totale (m²/ha) g푖 : Surface terrière de chaque arbre (m² /ha) di : diamètre de chaque arbre à 1,30m du sol (cm) c) Densité relative (DER) Nombre d’individus d’une famille/espèce Densité relative = ×100 (Equation 2) Nombre total d’individus d) Dominance relative (DOR) Surface terrière d’une famille/espèce Dominance relative = ×100 (Equation 3) Surface terrière totale e) la contenance de la forêt qui est l’ensemble du volume de bois, apprécie le pouvoir productif. Elle est exprimée par le volume calculé d’après la formule de DAWKINS (1959, 1961) :

푛 푛 π 3 V= ∑푖=1 V푖 = ∑ O, 53 ∗ ∗ di² ∗hi (m /ha) (Equation 4) 푖=1 4

Avec V : Volume (m3/ha) V푖 : Volume de chaque arbre (m3)

di² : diamètre de chaque arbre à 1,30m du sol (cm) hi : hauteur de chaque arbre (m) O, 53 : coefficient de forme dans une forêt naturelle f) la stabilité du peuplement qui est indiquée par le coefficient d’élancement respectif de chaque arbre qui le constituent. Le coefficient d’élancement est obtenu avec la formule : h CE= (Equation 5) d

Avec CE : Coefficient d’élancement h : la hauteur totale de chaque arbre (m) d : diamètre de chaque arbre à 1,3m du sol (m)

Le coefficient d’élancement d’une population est obtenu à partir de la moyenne de CE de chaque individu d’arbre. Les peuplements seront classés selon que : CE > 100 : peuplement instable CE < 100 : peuplement stable g) L’index PHF résume d’une façon qualitative l’état d’un arbre dans un peuplement donné. Il est exprimé par un nombre à 3 chiffres dont la centaine définit la position du houppier (P), la dizaine, la forme du houppier (H) et l’unité, la forme du fût (F). L’estimation de cet index a été faite visuellement.

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Méthodologie - L’analyse verticale a étudié : le profil structural qui a donné un aperçu de la couverture, du recouvrement et du remplissage de la forêt naturelle. Les paramètres qui ont permis d’établir le profil structural ont été les diamètres et les houppiers des arbres, l’index PHF.

La projection du houppier sur le sol à partir de ses dimensions a permis d’obtenir la surface occupée par le houppier. Cette surface, supposée comme étant une ellipse, a indiqué le degré de couverture de la forêt selon la formule : 푛 π∗D푖푥∗D푖푦 ∑ 4 DC (%) = 푖=1 (Equation 6) N

Avec DC : degré de couverture N : Surface totale D푖푥 ; D푖푦 : diamètres axiaux de chaque arbre

• Structure totale La structure totale a désigné la distribution du nombre d’arbres suivant des classes de diamètre, toutes les espèces réunies (ROLLET, 1969 in RAJOELISON 1997). Elle a donné une idée sur la structure générale du peuplement.

• Dynamique La dynamique d’un peuplement a pu être appréciée par l’étude de la régénération et de la résilience de celui-ci. La régénération est constituée par les arbres de diamètre entre 1cm et 5cm (RAJOELISON,1997). Les analyses ont consisté en l’étude de l’abondance de la diversité de ces dernières en fonction des espèces et du type d’écosystème.

L’état de la régénération naturelle a été apprécié à travers le taux de régénération (TR) qui a été donné par la formule (Rothe, 1964 in RAHARINAIVO, 2013) :

푛 TR (%) = * 100 (Equation 7) 푁

Avec TR : taux de régénération n : nombre des individus de régénération N : Nombre d’arbres semenciers Les essences seront classées selon que : - Tr < 100 % : essences à difficulté de régénération, - 100 % < TR < 1000 % : essences à bonne régénération, - Tr > 1 000% : Essences à très bonne régénération.

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Méthodologie

2.4. Cadre opératoire Tableau 3. Cadre opératoire

Problématique Hypothèses Indicateurs Méthodes Résultats attendus Hypothèse 1 : Le peuplement • Surface occupée • Inventaire forestier • Surface occupée par d’Aucoumea klaineana contribue par l’essence • Analyse sylvicole Aucoumea klaineana à la biodiversité de la forêt • Abondance • Observations se réduit Comment se présente l’état littorale • Dominance • Enquêtes socio- • Caractéristiques actuel des enrichissements • Contenance économiques sylvicoles des en Aucoumea klaineana • Degré de peuplements dans la Nouvelle Aire couverture • Etat de passé et actuel Protégée de Tampolo ? • Degré de du peuplement recouvrement

• Structure totale

Hypothèse 2 : L’espèce présente • Valeurs d’usage • Observation • Gestion sylvicole

une grande valeur socio- • Degré des menaces • Inventaire des

économique pour les populations et des pressions pressions riveraines mais peut devenir • Enquêtes socio-

menaçant sur la diversité économiques floristique de la forêt de

Tampolo

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Résultats 3. RESULTATS

3.1. Superficie occupée par Aucoumea klaineana Tableau 4 : surface des parcelles d’Aucoumea klaineana

Parcelle Surfaces en (ha)

A1 1,3 A2 0,44 A7 1,84

A8 1,2 A9 0,5 A10 1,7

A12 1,94 D7 0,78 E3 1,65

E10 1,12 E11 1,04 E12 0,8

F7 1,23 F8 1,6 F9 0,84

F10 1,3 F12 0,67 H4 0

H5 0 H6 0 J9 1,3 J10 2,7

J11 2,2 J12 3,4 K9 0

K10 0 K11 1,5 K12 2 K13 2,7

TOTAL 35,75

Ce tableau montre la superficie occupée par l’essence. A cause des incendie provoquées par la population en 2016 sur les parcelle H4, H5, H6, K9 et K10, la surface actuelle est de 35,75ha. Les parcelles AW ne sont plus considérées dans la NAP de Tampolo.

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Résultats 3.2. Etat actuel du peuplement L’état actuel considère à la fois les peuplements dans les layons et les placeaux denses. 3.2.1. Structure floristique • Composition floristique Tableau 5 : Espèces accompagnatrices de Aucoumea klaineana L’essence présente plusieurs espèces qui l’accompagnent dans la NAP de Tampolo. Les plus fréquentes sont présentées dans le tableau 5.

Nom Vernaculaire Espèce Famille Kome Aucoumea klaineana BURSERACEAE Amboza Dypsis arenarum ARECACEAE

Hasina Draceana reflexa ASPARAGACEAE

Voapaka Uapaca sp. EUPHORBIACEAE

Anivona Ravenea sambiranensis ARECACEAE

Bararaka Gaertnera sp. RUBIACEAE

Hazombato Homalium thouarsianum SALICACEAE

Matrambody Asteropeia matrambody ASTEROPEIACEAE

3.2.2. Structure spatiale • Structure horizontale La structure horizontale est exprimée par les indicateurs abondance, dominance, et contenance du peuplement. Tableau 6 : Abondance, dominance, volume total et volume fût

N/ha G/ha (m²/ha) V/ha (m 3/ha) Layons 1276 24,37 177,85

Placeaux denses 1014 20,62 156,48

Il ressort du tableau 6 que : - Les peuplements dans les layons sont plus abondants que ceux dans les placeaux denses, à raison de 1276N/ha contre 1014N/ha. - Le degré de remplissage dans les layons est plus élevé que ceux dans les placeaux denses, à raison de 24,37 m²/ha contre 20,62m²/ha. - Le volume dans les layons est supérieur que ceux des placeaux denses,à raison de 177,85m3/ha contre 156,48m3/ha.

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Résultats • Coefficient d’élancement Le coefficient d’élancement (CE) d’Aucoumea klaineana est apprécié à partir du diamètre moyen et de la hauteur moyenne des arbres dans le peuplement. Tableau 7 : Coefficient d’élancement d’Aucoumea klaineana

Hauteur moyenne (m) Diamètre moyen (cm) Coefficient d’élancement

Layons 15,70 36,07 43,52 Placeaux denses 14,27 33,70 42,34 Les diamètres assez petits des arbres, combinés avec une hauteur suffisante dans les layons et dans les placeaux denses permettent au peuplement d’avoir une résistance et une stabilité face au vent (CE= 43,52 < 100 et 42,34 <100). Ainsi les peuplements de Aucoumea klaineana sont stables ecologiquement. • Index PHF Tableau 8 : Index PHF Index PHF moyen Layons 213 Placeaux denses 113 Seuls les arbres ayant un diamètre supérieur ou égal à 5 cm ont été appréciés avec l’index PHF, vu que les arbres avec un diamètre compris entre 1 cm et 5 cm sont encore des jeunes arbres qui appartiennent à la régénération naturelle.49,7% des arbres inventoriés dans les layons possèdent une bonne position sociale et obtient complétement de la lumière solaire P=200.Et les houppiers montrent facilement la forme relativement asymétrique H=10 et les fûts sont presque oblique F=3.Dans les placeaux denses, 43,5% des arbres inventoriés ont une très bonne position sociale avec P=100 qui reçoit entièrement de la lumière solaire. La forme des houppiers et des fûts sont similaires sur les layons. 3.2.3. Structure totale Le graphique suivant montre la distribution du nombre de tiges par classe de diamètre dans les plantations d’Aucoumea klaineana :

Classe de diamètre

Figure 3 : Distribution par classe de diamètre L’allure des deux (02) courbes montrent une forte taux de regeneration entre 5cm et 15cm, mais il y a une diminution de cette arbre a cause des coupe illicites entre 55cm et 75cm.

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Résultats • Répartition des surfaces terrières et des volumes ➢ Distribution des surfaces terrières La figure 4 met en évidence la répartition des surfaces terrières par classe de diamètre

G/ha 14 12 10 8 surface terrière de placeau 6 denses 4 surface terrière layons 2 0 Classe de diamètre

Figure 4 : Structure des surfaces terrières par classe de diamètre La structure des surfaces terrières par classe de diamètre fait ressortir que : L’allure générale de l’histogramme est la même pour les diamètres entre 5 et 75 cm. Mais en dehors de ceci la variabilité de l’allure est remarquable dans les layons voir l’absence de valeur pour le diamètre supérieur à 75cm. Ce qui veut dire que la strate de plantation est déjà constituée des gros arbres. ➢ Distribution des volumes La figure 5 met en évidence la répartition de volume total par classe de diamètre

V/ha 100 80 60 40 volume total de Placeau denses 20 volume total de layons 0 classe de diamètre

Figure 5 : Distribution volumes totaux par classe de diamètre. L’allure générale du graphique est la même que celle de la distribution des surfaces terrières. En effet, L’arbre de gros diamètre a en général une hauteur élevée. • Structure verticale Elle peut être représentée par le profil structural

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Résultats - Profils structural :

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Figure 6 : Profil structural du type de forêt dans plantation Aucoumea klaineana 1-2-3-4-5-7-8-9-10-11-12-15-17-18- : Aucoumea klaineana ; 6-14 : Homalium ;, 12 : Gaerthnera Spp ; 13 Ravenea sambiraniensis. - Degré de recouvrement Tableau 9 : Degré de recouvrement

Degré de recouvrement

Layons 30% Placeaux denses 25%

Dans les layons le degré de fermeture est de 30% contre 25% dans les placeaux denses. Les houppiers des arbres dans les layons sont distribués de manière régulière dans le peuplement par rapport dans les placeaux denses.

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Résultats - Degré de couverture Tableau 10 : Degré de couverture

Degré de couverture

Layons 63,90% Placeaux denses 58, 24% Dans les layons les houppiers couvrent jusqu’à 63,90% contre 58, 24% dans les placeaux denses. Ce qui veut dire que le nombre de tiges est élevé dans les layons par rapport aux les placeaux denses. 3.2.4. Régénération naturelle

Les jeunes tiges inventoriées incluses dans le classe diamètre [1 à 5 cm] constitue la régénération naturelle. La régénération est aussi riche en espèces qu’en nombre de tiges. Soit 18541 tiges de jeunes bois sont dénombrées sur les placettes d’inventaire. Le rapport du nombre d’espèce de régénérations avec le nombre total d’espèce donne un taux de 709,2%. Cette espèce se régénère naturellement.

3.3. Impacts environnementaux et socio-économiques de l’espèce 3.3.1. Impacts environnementaux • Impacts négatifs L’introduction de l’espèce Aucoumea klaineana dans la NAP perturbe les autres espèces autochtones à cause de sa dominance, ses dimensions et son dynamisme. Tableau 11 : Liste des 10 espèces les plus représentées.

Espèce DER (%) Espèce DOR (%) Aucoumea klaineana 12,11 Aucoumea klaineana 41,31 Draceana reflexa 8,74 Intsia bijuga 8,05 Dypsis arenarum 1,42 Homalium thouarsianum 7,22 Coffea sp. 8,37 Dicoryphe stipulacea 5,54 Rhodocolea sp. 3,30 Dialium madagascariensis 3,80 Homalium thouarsianum 1,72 Tinopsis sp. 2,90 Xylopia sp. 3,25 Uapaca sp. 2,55 Campnosperma micrantheia 4,03 Leptolaena pauciflora 2,68 Asteropeia matrambody 2,93 Draceana reflexa 3,20 Diospyros squamosa 3,20 Cryptocaria sp. 2,40 DER : Densité Relative DOR : Dominance Relative Le tableau 11 montre une dominance de Aucoumea klaineana et la réduction des espèces autochtones. La présence de jeunes individus dans les parcelles d’Aucoumea klaineana indique bien que les conditions de lumière ne sont pas un facteur limitant pour la régénération. Cette espèce peut être détruite par des aléas climatiques comme les cyclones tropicaux qui attaquent les régions Est de Madagascar. La destruction de cette essence sur le layon peut bloquer la route.

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Résultats • Impacts positifs Aucoumea klaineana est une espèce sociable qui peut vivre avec des autres espèces. Cette espèce se développe rapidement à partir de la lumière solaire même s’il n’y a pas d’entretien à faire. Par sa dominance et sa contenance, la canopée supérieure est plus ou moins fermée. L’essence assure un bon développement des autres espèces et elle peut se disperser dans toute les parcelles car elle a une graineailée. La présence de cette espèce peut abriter des espèces faunistiques comme Eulemur fulvus,Avahi laniger, etc. Les feuilles et les graines de l’essence sont mangées par les autres espèces faunistiques.

3.3.2. Impacts socio-économiques

• Impact positif

L’enquête qui a été effectuée avec la population locale, a montré que le bois de Aucoumea klaineana est très utile pour les villageois périphériques car c’est une source de revenus et une source de vie. Et, presque toute la population utilisent le bois d’Aucoumea klaineana pour façonner des planches, pour la fabrication de meubles et pour la construction. L’essence est utilisée aussi comme bois d’énergie ainsi que pour la fabrication de la pirogue et de son balancier. • Impacts négatifs Le peuplement d’Aucoumea est victime des prélèvement interdit dans la NAP surtout dans les placeaux denses pour l’utilisation en bois d’énergie, pour la fabrication des pirogues, etc.

❖ Pressions et menaces Les pressions sont liées directement aux activités humaines. Et ensuite, la fréquence des aléas climatiques ou naturel qui trompent habituellement, et provoquent une régression de cette espèce. Les pressions qui influent sur l’existence de cette espèce dans la NAP sont formées notamment par des arbres morts et coupés et l’accès libre. ➢ Les arbres morts et coupés D’une manière générale, les aléas climatiques provoquent la mort des arbres dans la NAP. Ensuite, la senescence entraine aussi la mort des arbres même si la densité et la dureté de bois augmente. Et les impacts causés par la pression anthropique entraîent des arbres morts dans la forêt littorale de Tampolo. Puis la population locale dépend de bois de cette espèce pour la fabrication des plusieurs choses. Les coupes illicites ont été reconnues par des souches abandonner après tranche dans les placeaux denses ou dans les layons. ➢ L’accès libre Dans la forêt de Tampolo, plusieurs gens ont été entrés sans autorisation par le chef de site pour aller sur le lieu de travail, ou de chercher des arbres morts. Ils utilisent la forêt pour raccourci afin de rejoindre rapidement la destination. Et pour cela sa peut créer des plusieurs menaces dans la forêt comme coupé les tiges des arbres, piétiner la régénération pour faciliter la voie.

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Résultats

Photo 1 : bois coupé Photo 2 : Souche d’exploitation

• Conclusion partielle L’étude de cette espèce fait ressortir que la présence d’Aucoumea klaineana soit par plantation soit par régénération naturelle réduit la diversité floristique de la forêt. Il est constaté ainsi la forte dominance de l’essence particulièrement au stade de régénération naturelle grâce à sa croissance rapide par rapport aux espèces autochtones. Cependant, comme Aucoumea klaineana s’est naturalisée dans la forêt naturelle, une certaine espèce floristique et faunistique en est interdépendante. En fait, l’essence joue un rôle tant écologique dans la forêt et qu’économique au niveau des villageois périphériques.

Photo 4 : Maison fabriquée en planche de l’essence Photo 3 : Pirogue et balancier en Aucoumea klaineana

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Discussions et Recommandations

4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 4.1. Discussions 4.1.1. Sur la méthodologie

Les méthodes de travail adoptées ont permis d’obtenir les résultats nécessaires pour la recherche. Et elle a fourni des bilans crédibles. La période de descente sur terrain pour la collecte des données de la présente étude correspondait à des projets coketes qui ont aidé la plupart des étudiants qui faisaient des inventaires. Pour cela, les entretiens avec des guides ont pu marcher même si la majorité d’entre-eux a été occupée pendant la journée. Et les enquêtes ont été bien affirmées dans la plupart des fokontany et les inventaires avançaient parallèlement. Les travaux d’inventaires ont été réalisés logiquement afin d’avoir le maximum des données nécessaires dans le temps réservé et des moyens mis à disposition. Pour l’étude structurale de l’essence, le nombre de placettes d’inventaire était de 30 avec une superficie totale de 1,2 ha. Ce qui veut dire que les données recueillies ont été représentatives. Et la méthode d’inventaire par échantillonnage d’une placette carrée d’une surface de 400 m² a permis également d’avoir des données fiables et représentatives, car en 2015 les inventaires sylvicoles ont été effectués dans des placettes carrées de dimension 20 m x 20 m divisées en trois compartiments (ARITSARA, 2015). Toutes les formules présentées dans la méthodologie peuvent être utilisées pour estimer le volume d’un arbre mais quelque soit la formule utilisée, le calcul du volume sera toujours biaisé (soit sous- estimé, soit sur-estimé) (RABIBISOA, 2013). 4.1.2. Sur les résultats

L’étude de la structure de l’essence fait ressortir que cette espèce peut s’installer facilement de manière naturelle à cause de la différence non significative au niveau de l’abondance. En outre, la potentialité d’exploitabilité de cette espèce dans le type plantation est remarquable et mérite d’être valorisée. Il y a faible superficie forestier occupée par Aucoumea klaineana du point de vue quantitatif et par l’incendie dans quelques parcelles de cette espèce (H4, H5, H6, K9 et K10). Concernant l’étude des impacts des plantations d’Aucoumea klaineana, la différence non significative voudrait dire que l’essence peut être qualifié d’espèce sociale c'est-à-dire qu’elle peut vivre avec d’autres espèces autochtones sans nuire à ces dernières. Cependant, il y a une perte de diversité par les différences significatives de diversité entre plantation et témoin au niveau de la régénération signifie que cette espèce peut être qualifiée d’espèce envahissante seulement au stade de régénération et jeune tige selon la définition précédente (RAFILIPOARIJAONA,2006). La présence de plantation cette espèce arrive à dominer les autres espèces même s’il y a la dégradation causée par les coupes illicites qui a été remarquée ; et ce qui favorise la prolifération d’Aucoumea klaineana.

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Discussions et Recommandations

4.1.3. Sur les hypothèses Cette étude permet d’affirmer que : Hypothèse 1 : Le peuplement d’Aucoumea klaineana contribue à la biodiversité de la forêt littorale. La validation de cette hypothèse se base sur l’étude de la dynamique de cette espèce (analyse de la régénération naturelle). L’espèce Aucoumea klaineana présente une densité relativement élevée des arbres par rapport aux autres espèces autochtones. Et d’après l’analyse horizontale du peuplement d’Aucoumea klaineana indique que les arbres forment en moyenne 1276 tiges/ha dans les layons et 1014 tiges/ha dans les placeaux denses, et dominent 24,37 m²/ha dans le layons et 20,62 m²/ha dans les placeaux denses pour une contenance de 177,85 m3/ha dans les layons et 156,48m 3/ha dans les placeaux denses. Cependant, par rapport à RABIBISOA avec une densité de 10 724 tiges/ha (2013), une diminution de ces valeurs a été visiblement observée. Par conséquent, à partir de cette analyse horizontale et de sa forte dominance de régénération montre que cette espèce a favorisé une colonisation des autres espèces natives. Ainsi, le peuplement d’Aucoumea klaineana contribue à la biodiversité de la forêt littorale. Hypothèse 2 : L’espèce présente une grande valeur socio-économique pour les populations riveraines mais peut devenir menaçant sur la diversité floristique de la forêt de Tampolo. Actuellement, les hommes n’empêchent pas d’entrer dans la NAP même s’il y a des interdictions d’exploitation des forêts. L’utilisation de bois de cette espèce est moyenne pour avoir vie normale à partir des plusieurs constructions (de pirogues artisanales, des maisons) et utilisation (menuiserie intérieure, ameublement, pâte à papier et contre plaqués). Mais, l’absence de dépressage et dégagement favorise la dominance de la régénération d’Aucomea klaineana. Ce qui peut gêner le bon développement des espèces autochtones (RAFILIPOARIJAONA, 2006). On peut donc confirmer que l’espèce présente une grande valeur socio-économique pour les populations riveraines mais peut devenir menaçant sur la diversité floristique de la forêt de Tampolo. 4.2. Recommandations Les recommandations sont orientées principalement sur la gestion sylvicole des peuplements d’Aucoumea klaineana afin de conserver la diversité biologique de la forêt de Tampolo. 4.2.1. Stratégie d’aménagement des peuplements d’Aucoumea klaineana

L’objectif de la stratégie d’aménagement se focalise sur la valorisation de peuplement de l’espèce et la conservation de la biodiversité de la forêt de Tampolo. • Objectif 1 : Contrôle d’invasion biologique de l’espèce L’application de système de zonage sert à faciliter un aménagement au niveau écologique et social. ➢ Action 1 : conservation de certaines parcelles avec Aucoumea klaineana On peut conserver une partie de plantation de cette espèce car il est nécessaire pour quelques espèces de la flore et de la faune dans la forêt littorale de Tampolo. Pendant la période fructification, Coua coracopsis (boloky) ont besoin des graines de cette espèce comme alimentation.

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Discussions et Recommandations

➢ Action 2 : délimitation de zone d’exploitation de cette espèce Le bois d’Aucoumea klaineana est très utile pour les populations riveraines à cause de son grand volume et de diamètre exploitable pour fabrique des pirogues, pour construire des maisons. Les parcelles A7 jusqu’à A12 près de la route vers Rantolava sont concerné par cette zone d’exploitation. • Objectif 2 : Conserver la biodiversité de la forêt de Tampolo à travers les peuplements d’Aucoumea klaineana. ➢ Action 1 : Restauration des chablis Il sagit de remplacer les arbres abattus par le vent des cyclones tropicaux ou les arbres morts surtout l’Aucoumea klaineana qui domine les espèces natives dans la forêt littorale de Tampolo. ➢ Action 2 : Soins sylvicoles dans les zones de régénération naturelle ciblées Les soins sylvicoles concernent surtout les régénérations naturelles et les jeunes bois. L’objectif est de favoriser les espèces autochtones par le dégagement ; et nettoiement de la régénération de cette espèce pour les parcelles à forte dominance de régénération naturelle (plantations en layon et en plein). ➢ Action 3 : contrôle des coupes illicites Faire un renforcement de surveillance sur les alentours de cette NAP pour limiter les coupes illicites des bois au sein de la forêt. • Objectif 3 : Vulgariser cette espèce comme essence de reboisement ➢ Action 1 : sensibilisation de la population locale sur les intérêts écologiques et socio- économiques de la NAP Les populations ont besoin de bois de cette espèce, et la production en dehors de la forêt naturelle est indispensable pour récupérer le capital forestier perdu. La production des plants est basée sur la collecte des graines en suivant la phénologie de l’Aucoumea klaineana.

➢ Action 2 : Vulgariser Aucoumea klaineana comme essence de reboisement à formation secondaire Pour les caractéristiques dendrologiques de cette espèce, il est favorable de vulgariser comme essences de reboisement car il est nécessaire pour contribuer un part pour les besoins en bois de la région Analanjirofo. Avant d’effectuer la sensibilisation pour informer les villageois périphériques et le service forestier sur les particularités de l’essence, il faut collecter des graines de cette espèce dans la forêt pour la production de plants développer les pépinières villageoises.

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Discussions et Recommandations

4.2.2. Planification des activités d’aménagement Tableau 12 : Récapitulation de la stratégie d’aménagement Objectif global : Protéger la biodiversité contre les menaces d’origine anthropiques et/ou biologique, entre autres contre les plantes envahissantes, afin de contribuer à la gestion durable des ressources naturelles de la forêt littorale de Tampolo. Objectif 1 : Contrôle d’invasion biologique de l’espèce Action Activités Indicateurs Acteurs Echéance A1 : conservation de Identifier toutes les plantations Nombre de parcelle des Agents ESSA-forêts Court terme certaines parcelles d’Aucoumea klaineana dans la forêt plantations d’Aucoumea Tampolo avec Aucoumea klaineana klaineana

A 2 : délimitation Marquer chaque zone à exploiter Nombre de parcelle à chaque Agents ESSA-forêts Court terme d’une zone zone d’exploitation Tampolo d’exploitation de cette espèce Objectif 2 : Conserver la biodiversité de forêt à travers les peuplements A 1 : Restauration Identifier les parcelles d’essence à Nombre de parcelle à Agents ESSA-forêts Court terme des chablis conserver conserver Tampolo, population locale A 2 : Soins Marquer les parcelles d’intervention Nombre d’intervention Agents ESSA-forêts Court terme sylvicoles dans les sylvicoles sylvicole à chaque stade de Tampolo, étudiants zones de développement régénération Effectuer des opérations de naturelle ciblées dégagement, nettoiement et éclaircie

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Discussions et Recommandations

A 3 : contrôle des - Recruter des agents Nombres d’agents ESSA-Tampolo, Long terme coupes illicites supplémentaires Nombre de patrouilles Population - Augmenter le nombre de patrouilles

Objectif 3 : Vulgariser cette espèce comme essence de reboisement A1 : sensibilisation Sansibiliser les vilageois -Nombre des plants Agents ESSA-forêts Moyen terme de la population Identifier la période de récolte Aucoumea klaineana Tampolo,poulation locale sur les intérêts Collecter de graines produits villageois écologiques et socio- Produire des plants économiques de la NAP A2 : Vulgariser -Informer et sensibiliser les -Nombre de sensibilisation Agents ESSA-forêts Long terme Aucoumea klaineana villageois -Nombre de dépliants Tampolo et Agents du comme essence de -Diffusion des résultats acquis à confectionnés Service forestier, villageois reboisement à l’aide de dépliant -Nombre de dépliants et associations villageoises formation secondaire -Distribution des dépliants aux distribués opérateurs, ONG, projet, etc.

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Conclusion 5. CONCLUSION La forêt de Tampolo constitue un vestige important de la forêt littorale de Madagascar. L’objectif de l’étude est basé sur l’état des lieux du peuplement de Aucoumea klaineana et la conservation de la biodiversité de la forêt de Tampolo. Les hypothèses avancées ont montré que le peuplement d’Aucoumea klaineana contribue à la biodiversité de la forêt littorale ; et que l’espèce présente une grande valeur socio-économique pour les populations riveraines ; mais peut devenir menaçant sur la diversité floristique de la forêt de Tampolo. Les méthodes adoptées sont constituées par la cartographie, les observations, les enquêtes, et l’inventaire forestier. Les résultats obtenus ont montré que la surface des parcelles de Aucoumea klaineana est de 35,75ha. La structure floristique, la composition floristique, l’abondance, la dominance, le coefficient d’élancement, l’index PHF, ainsi que la structure totale expliquent l’état actuel des peuplements d’Aucoumea klaineana. Le taux de régénération est de 709,2%.

La forte dominance de régénération de Aucoumea klaineana sur les autres espèces autochtones et l’utilisation de bois de l’espèce pour la fabrication et construction entraînent un impact négatif sur la forêt. Cependant la surface actuelle de Aucoumea klaineana ne cesse de diminuer à cause de l’utilisation des populations riveraines de son bois pour la fabrication des pirogues, pour le bois de chauffe et la construction de maison. Parallèlement, au niveau socio-économique, la priorité doit être attribuée à sa valorisation dans la mesure où il s’agit d’une ressource disponible en quantité importante. Un effort important est encore nécessaire pour les recherches afin de contrôler l’invasion biologique de l’espèce et de conserver la biodiversité de la forêt de Tampolo. Entre autres, il faudrait contrôler les coupes illicites et vulgariser cette espèce comme essence de reboisement.

L’étude a apporté des connaissances sur l’état actuel des peuplements d’Aucoumea klaineana dans une forêt naturelle. Toutefois une recherche plus approfondie, par exemple, les fonctions allélopathiques de cette espèce (qui peuvent être un facteur bloquant de la régénération naturelle d’autres espèces autochtones) mérite d’être effectuée. Et la question suivante se pose : quel aménagement sylvicole est à réaliser en vue de la valorisation de l’espèce par la population locale et la conservation de la diversité écologique ?

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Annexes

ANNEXES

Annexe 1 : Aire de répartition d’Aucoumea klaineana.

Carte 2 : Aire naturelle d’Aucoumea klaineana (Adapté de BRUNK et al, 1990 in RAFILIPOARIJAONA, 2006)

Annexe 2 : Pluviométrie et température relevées à Fenoarivo Atsinanana Station météorologique de Fenoarivo Atsinanana

Période de mesure : 1951 à 1980

Tableau 13 : Pluviométrie et température relevées à Fenoarivo Atsinanana

Mois J F M A M J J A S O N D Pluies 473,3 296 450,9 196 165,7 172,2 208,3 163,3 100,4 95 146,6 257,3 Pann

(mm) 2725 Nb jours 20 16 19 16 15 18 20 21 15 15 14 17 Nb j/an

206 Tmax 30,8 30,7 30,2 29,4 27,8 27,6 25,5 25,4 26,3 27,6 29,2 30,4 - (°C) Tmin 22,3 22,5 20,5 20,9 19,1 17,6 16,8 16,7 17,4 18,7 20,6 21,2 - (°C) Tmoy 26,5 26,6 25,4 25,2 23,5 22,6 21,2 21,1 21,9 23,2 24,9 26,1 Tmoy/an

(°C) 24

I

Annexes

Pann : précipitation moyenne annuelle

Nb jours : nombre de jours de pluie

Nb j/an : nombre total de jours de pluie par an

Tmax : température maximale du mois (Moyenne de la période)

Tmin : température minimale du mois (Moyenne de la période)

Tmoy : température moyenne mensuelle

Tmoy/an : température moyenne annuelle

Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby - Antananarivo

Annexe 3 : Lieux d’introduction d’Aucoumea klaineana à Madagascar

Carte 3 : Lieux d’introduction d’Aucoumea klaineana à Madagascar (DELEPORTE, 1994 in RAFILIPOARIJAONA, 2006)

II

Annexes

Annexe 4 : Méthodes de plantation d’Aucoumea klaineana Plantation en recrû

Cette méthode consiste à donner aux plants à introduire un maximum de lumière par destruction intégrale et en une seule fois du couvert de la forêt préexistante par empoisonnement de l’ensemble de l’étage dominant et abattage manuel de l’étage dominé en recépant à 40-50 cm du sol, tout en assurant la protection du sol par le maintien d’un recrû d’essences d’ombre. Ce recrû couvrant le sol empêche le développement des adventices.

La méthode comprend les opérations suivantes :

▪ Abattage manuel, à hauteur de genoux, des arbres de diamètre inférieur à 15 -20 cm. Ceux-ci sont laissés sur le parterre de coupe sans brûlis ; ▪ Dévitalisation immédiate par phytohormones des arbres ne pouvant être abattus. Ces arbres empoisonnés progressivement forment un couvert léger dans le jeune âge ; ▪ Mise en place des plants équidistants de 4 à 6 m dans des layons étroits réouverts manuellement dans le recrû ; ▪ Soins sylvicoles nécessaires : dégagement et rabat des végétaux qui poussent plus vite que Aucoumea klaineana, élagage.

Ultérieurement, suivant les espèces, l’objectif est d’accompagner les jeunes plants avec ce recrû en interligne qui maintient autour d’eux une ambiance forestière.

Cette méthode a été utilisée au Gabon après 1960, au Cameroun, mais surtout en Côte d’lvoire dans le cadre des grands programmes de plantation de la SODEFOR de 1967 à 1975 (avant l’utilisation du déforestage mécanisé) avec principalement : Terminalia ivorerisis, Terminalia superba, Triplochiton scleroxylon, Aucoumea klaineana, Heritiera utilis.

Plantation en layon

C’est une méthode extensive visant à enrichir la forêt et non à la transformer en un peuplement équien d’espèces de valeur.

Elle consiste à ouvrir dans la forêt des layons parallèles et équidistants. Il s’agit de faire bénéficier aux plantes l’effet de rôle d’écran latéral joué par la végétation de part et d’autre des layons pour que leur fût soit bien conformé :

▪ Ouverture de layons parallèles orientés Est Ouest équidistants de 10 m, 20 m ou 40 m ;

▪ Nettoiement des ces layons sur 2 à 3 m au sol et de 8 à 10 m dans les houppiers ;

III

Annexes

▪ Annélation totale de tous les arbres de l’étage dominant, annelation prudente de ceux de l’étage dominé ; ▪ Densité de plantation : 25 à 200 individus à l’hectare (10 m * 5 m ou 40 m * 10 m d’équidistance) ▪ Soins sylvicoles nécessaires : nettoiement systématique des layons, dégagement des plants, éclaircies

Plantation en plein

Cette méthode vise à offrir aux plants le maximum d’éclairement, à favoriser le comportement grégaire de l’espèce.

▪ Coupe rase : abattage mécanique des arbres de diamètre inférieur à 30 cm, ceinturage des arbres de diamètre supérieur ; ▪ Mise en place des plants, soit par semis direct, sois par transplantation des plants en mottes ou à racine nue, soit par stumps à raison de 500 à 650 pieds à l’hectare.

Inconvénients : disparition de l’ambiance forestière

Plantation par placeau dense

Cette méthode a pour objectif de ne pas perturber le milieu écologique naturel en détruisant le moins possible le sous-bois de la forêt à enrichir et de recréer immédiatement l’état de massif pour les essences introduites, tout en dispersant les placeaux pour des raisons d’économie.

La technique consiste à introduire à forte densité les espèces à régénérer par taches de plants ordonnés en placeaux de même surface uniformément répartis sur le terrain mais séparés entre eux par de grands écartements :

▪ Délimitation de carrés de 4 m de côté équidistants de 10 m de centre à centre dans les quatre directions cardinales ; ▪ Elimination des lianes et du recrû herbacé dans les carrés ;

▪ Plantation à l’intérieur du carré à l’état le plus serré possible ;

▪ Elimination progressive et partielle du couvert : d’abord au niveau des arbustes des carrés puis avec beaucoup de prudence sur quelques arbres du haut couvert dominant.

Les principaux inconvénients de cette méthode sont :

- Mise à la lumière insuffisante des plants

- Caractère extensif rendant les travaux difficiles et coûteux.

IV

Annexes

Annexe 5 : Généralités sur les espèces envahissantes • Invasion biologique Il y a une invasion biologique lorsqu’une espèce prolifère de manière rapide dans un nouvel habitat suite à une introduction humaine intentionnelle et au détriment des espèces locales. Ces espèces envahissantes possèdent souvent certaines caractéristiques comme un haut potentiel reproducteur ou une croissance rapide qui, ajouté à certains facteurs écologiques comme la modification des processus de succession, l’interaction entre espèces, le cycle trophique, entraînent un changement de la diversité biologique et menacent les espèces locales (ANSELLEM, 2000). Le processus indispensable à une invasion biologique est décrit classiquement comme une suite d’étapes dans lesquelles l’homme intervient à un moment ou un autre comme agent écologique. RICHARDSON et al. (2000) décrivent ce processus suivant une séquence introduction – naturalisation - expansion. Le passage d’une étape à l’autre nécessite le franchissement d’une ou de plusieurs barrière(s) naturelle(s) comme le montre cette figure :

Figure 7 : Représentation schématique des principales barrières limitant le processus d’invasion biologique, d’après RICHARDSON et al. (2000).

❖ Catégories d’espèces envahissantes

Globalement les espèces envahissantes (exotiques ou indigènes) sont classées selon leurs degrés et vitesse de propagation et/ou selon leurs impacts sur les écosystèmes (ANDRIAMIHARIMANANA, 2011).

La classification de QUENTIN et al, 1992 in ANDRIAMIHARIMANANA, 2011, contourne la subjectivité de ces facteurs et catégorise les espèces envahissantes en fonction de la fragilité et le degré de menace (donc de disparition) des écosystèmes qu’elles envahissent.

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Annexes

Tableau 14 : Catégories d’espèces envahissantes

Catégories Caractéristiques I Espèces qui attaquent les savanes hautement dégradées ou les sols cultivés II Espèces qui menacent les pâturages, les plantations forestières ou les canaux d’irrigation III Espèces envahissant les habitats naturels ou semi-naturels possédant quelques intérêts de conservation IV Espèces qui menacent des habitats naturels ou semi-naturels importants, que ce soient des forêts dont la richesse floristique est élevée, ou des forêts contenant des espèces rares, soit des espèces endémiques, ou encore des AP. V Espèces qui menacent une flore ou faune en voie de disparition Source : QUENTIN et al, 1992 in ANDRIAMIHARIMANANA, 2011

L’espèce Aucoumea klaineana appartient à la catégorie III pour le cas de la forêt littorale de Tampolo. Madagascar et les espèces envahissantes

Pour Madagascar, les espèces envahissantes n’ont pas beaucoup retenu l’attention des scientifiques dans les dernières décennies (BINGGELI, 2003). De ce fait, elles n’ont pas encore été répertoriées comme la seconde menace la plus préoccupante malgré la sensibilité de la faune et la flore indigènes des îles à l’envahissement (LAVERTY et al, 2005). Ceci est probablement dû au fait que les dégâts causés par les espèces envahissantes sont moindres par rapport à d’autres menaces directes tels le défrichement et les feux. Toutefois, les espèces envahissantes s’emparent des différents domaines biogéographiques, et des différents habitats terrestres et aquatiques. Le Domaine de L’Est de Madagascar reste la région la plus touchée par l’envahissement ; plus d’espèces de flore y ont été rencontrées et l’ampleur de l’invasion semble être plus sérieuse pour chaque espèce par rapport aux autres domaines (LAVERTY et al, 2005). Peu de choses est connu à propos de la distribution et des impacts des espèces introduites à Madagascar, et de ce fait, le manque de données de base et d’informations quantitatives empêche un examen complet des espèces envahissantes (BINGGELI, 2003).

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Annexes

Annexe 6 : Identification d’Aucoumea klaineana Dans la « flore du Gabon », AUBREVILLE décrit l’Aucoumea klaineana comme suit : « Grand arbre. Jeunes rameaux pubescents (poils simples). Jeunes feuilles glabres ou glabrescentes. Feuilles imparipennées, 3-6 juguées. Rachis atteignant 40 cm de long, creusé sur le pétiole d’un sillon étroit et profond. Folioles ovées-oblongues, acuminées, arrondies à la base. Limbe de 14 à 30 cm de long et 4 à 7 cm de large, coriace, glabre. Nervures secondaires 12 à 16 paires, réunies en arceaux très près de la marge. Nervures et nervilles légèrement saillantes sur les 2 faces. Pétiolules longs de 3 à 4 cm, légèrement renflés aux 2 extrémités. »

1 : base du fût 2 : feuille 3 : fleur femelle, sépales et pétales frontaux enlevés 4 : fleur mâle, sépales et pétales frontaux enlevés 5 : fruit avec valves ouvertes 6 : fruits après chute des valves

Figure 8 : Herbier d’Aucoumea klaineana (VAN VALKENBURG, 2005 in RABIBISOA, 2013)

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Annexes

Annexe 7 : Localisation des essais d’introduction d’Aucoumea klaineana à Madagascar Tableau 15 : essais d’introduction d’Aucoumea klaineana à Madagascar

Stations Latitude Longitude Altitude Précipitation Températures (°C) Date de annuelle S E (m) Max. Min. Moy. première (mm) introduction Andrakaraka 14°53 50°15 90 2150 27,8 20,4 24,1 1950

(Antalaha) Farankaraina 15°26 49°44 20 3326 27,3 20,7 24 1956

(Maroantsetra) Tampolo 17°17 49°25 10 2747 28,4 19,6 24 1958

(Fénérive Est) Ambila 18°49 49°08 30 3092 - - - 1950

Lemaitso Menagisy 18°52 49°04 - 3092 - - - 1955

(Brickaville) Nosy Komba 13°24 48°17 500 2643 - - - 1955

Ivakoana 22°09 47°55 - - - - - 1957

Source : KASSIMO, 1971

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Annexes

Annexe 8 : Modèle de fiche d’inventaire Tableau 16 : Modèle de fiche d’inventaire

Nom de la station : Numéro parcelle : Espèce : Espèces Nombres Valeur dendrométrique mesuré Coordonnée géographique DHP Htot

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Annexes

Annexe 9 : Endroits de mesure de la circonférence à 1,30 m au-dessus du sol

Figure 9 : mesure de la circonférence à 1,30 m au-dessus du sol ( RONDEUX, 1999)

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Annexes

Annexe 10 : Enrichissement en Aucoumea klaineana de la forêt de Tampolo Tableau 17 : Enrichissement en Aucoumea klaineana de la forêt de Tampolo

Régime Date de Nombre de Espacement Surface Parcelle sylvicole plantation pieds plantés (m*m) plantée (ha) AW2 1 01/07/1959 750 10*4 3 A1 2 01/07/1960 600 12*4 2,88 A2 2 22/08/1959 188 8*4 0,6 A7 2 15/12/1964 2530 3*3,5 3,54 A8 2 01/07/1959 - - - A9 3 01/07/1962 296 4*4 0,47 A10 - 01/07/1962 - - - A12 - 15/12/1966 648 - - B3 - 07/07/1960 4 - - B6 2 15/01/1966 427 - - B7 2 15/01/1967 1980 - - D7 4 01/07/1973 510 - - E3 1 01/07/1979 5400 14*10 5 E6 1 03/01/1969 83 - - E10 1 03/01/1972 2260 - - E11 1 08/02/1972 2650 10*4 2,1 E12 4 15/12/1972 2675 - - F7 4 01/07/1969 1625 - - F8 1 15/10/1969 1963 4*4 2,15 F9 1 15/12/1979 1430 4*4 2,3 F10 1 02/03/1970 2908 4*8 1,33 F12 1 03/03/1971 625 - - H4 1 02/03/1970 462 - - H5 1 01/02/1970 623 - - H7 1 15/04/1970 822 - - H9 1 05/02/1970 37 - - J9 1 10/11/1964 1062 4*4 1,7 J10 1 15/11/1964 1677 4*4 2,7 J11 1 15/08/1964 3939 4*4 6,3 J12 - 22/04/1958 3000 - - K9 3 25/06/1958 1359 6*3 2,44 K10 1 15/08/1964 1920 4*4 3,07 K11 1 15/08/1964 1980 4*4 2,2 K12 1 15/03/1964 2800 - - K13 - 15/03/1965 455 - - TOTAL 49688 41,78

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Annexes

1 : Méthode de plantation en recrû 2 : Méthode de plantation en layon 3 : Méthode de plantation en plein 4 : Méthode de plantation par placeau dense Source : RAFILIPOARIJAONA, 2006

Annexe 11 : zonage de la NAP Tampolo

Carte 3 : Zonage de la NAP Tampolo (ESSA-Forêts, 2015)

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Annexes

Annexe 12 : Conditions d’extension de l’Aucoumea klaineana

D’après RAFILIPOARIJAONA, le bon développement de l’espèce est régi par des facteurs abiotiques et biotiques.

➢ Facteurs abiotiques

Facteurs climatiques

-Lumière

Le dosage de lumière intervient aussi à la bonne conformation de l’Aucoumea klaineana. Le tronc de l’arbre se tord dans un sens ou dans une autre pour rencontrer la lumière (RANDRIAMBOAHANGINJATOVO, 1983). En fait, la lumière joue un rôle capital dans le déroulement de nombreux processus biologiques fondamentaux. Pour les plantes supérieures comme l’essence, l’intensité de l’éclairement conditionne l’activité photosynthétique donc la croissance et notamment le phénomène de floraison. -Pluviométrie Aucoumea klaineana est une essence avide d’eau (RANDRIAMBOAHANGINJATOVO, 1983). En effet, elle demande une certaine quantité de pluie variant de 1500 à 3500 mm par an, ce qui correspond à la pluviométrie annuelle de la station forestière de Tampolo. -Humidité L’humidité est nécessaire surtout pendant la germination des graines. Il faut au moins un taux d’humidité supérieur à 20%. -Facteur édaphique En général, l’essence peut se développer sur n’importe quel type de sol à condition de garder sur pied sa litière composée des feuilles mortes jouant le rôle de fertilisant. Par conséquent, les sols sablonneux humifères de la forêt littorale de Madagascar dont la forêt de Tampolo conviennent très bien à la croissance normale de cette espèce. ➢ Facteurs biotiques Aucoumea klaineana est l’une des rares espèces arborées tropicales dont la dynamique a été favorisée par l’action de l’homme et plus particulièrement par l’agriculture itinérante (NASIR, 1997). En effet, la propreté du sol constitue l’une des conditions déterminantes de l’installation de l’Aucoumea klaineana avec la présence des portes graines suffisantes. C’est pourquoi, l’espèce se régénère soit dans la forêt dégradée soit en bordure de layon avoisinant la plantation de cette espèce. En fait, les plus grandes concentrations d’espèces exotiques se rencontrent souvent dans les habitats qui sont transformés radicalement par les activités humaines (PRIMACK et RATSIRARSON, 2005).

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Annexes

Annexe 13 : Indice PHF dans les layons et dans les placeaux denses

5 5 P H 5 F 4 4 1% 2% 4 3% 14% 14% 15% 1 1 1 19% 41% 25% 3 3 3 26% 2 23% 26% 2 39% 2 21% 31%

Figure 10 : indice PHF dans les layons.

P H F 5 5 5 4 4 7% 4% 4 2% 7% 10% 14% 1 1 3 1 25% 43% 14% 42% 3 17% 3 2 2 2 31% 23% 33% 28%

Figure 11 : indice PHF dans les placeaux denses

Les graphes ci-dessus qui montrent la distribution des arbres selon l’index PHF indique que les arbres dans les placeaux denses jouissent d’une bonne position sociale (P 100) que ceux dans les layons. Car les arbres sont moins abondants et atteignent de grande hauteur dans ce reliquat. Dans les placeaux denses et les layons, les houppiers présentent généralement une foeme asymétrique H=10. Les fut sont presque droit et légèrement bombés (2à 3) dans les placeaux denses et les layons.

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Annexes

Annexe 14 : Aucoumea klaineana au Tampolo

Figure 12 : Aucoumea klaineana

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