Journal Des Débats
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journal des Débats Commission permanente des richesses naturelles et des terres et forêts Etude de la situation énergétique du Québec (3) Le 10 février 1977— No 3 Table des matières Présentation de mémoires Conseil québécois de l'environnement B-111 Institut national de la recherche scientifique B-121 Northern and Central Gas Corp. Ltd B-130 Gulf Oil Canada Limitée B-136 Benoît et Associés B-147 Petrofina Canada Limitée B-155 Participants M. Patrice Laplante, président M. Guy Joron M. Claude Forget M. Raymond Garneau M. Gilles Michaud M. Gilles Grégoire M. Bertrand Goulet M. Jacques Brassard M. Alain Marcoux M. Yves Bérubé M. Julien Giasson M. Roland Dussault M. John O'Gallagher M. Jacques Baril *M. Michel Maldague, Conseil québécois de l'environnement *M. Yvon Pageau, idem *M. Michel Jurdant, idem *M. André Lemay, Institut national de la recherche scientifique *M. Jacques Martel, idem *M. Michel Desjardins, idem "M. Benoît Jean, idem *M. Jean-Jacques Leroux, Northern and Central Gas Corp. Ltd. *M. René Amyot, idem *M. Louis Blais, Gulf Oil Canada Limitée *M. Benoit Champagne, idem *M. Fernand Benoît, Benoît et Associés *M. Pierre Nadeau, Petrofina Canada Limitée *M. Nick Van Son, idem *M. J.J. MacDonald, idem Témoins interrogés par les membres de la Commission parlementaire B-111 (Quatorze heures six minutes) Comme vous avez tous eu l'occasion de dis- poser du document, je ne vais pas prendre le Etude de la situation énergétique temps de le lire intégralement. Je vais vous en du Québec faire un exposé, insistant sur certaines questions plus que sur d'autres. Le Président (M. Laplante): A l'ordre, mes- Dans le document du Conseil québécois de dames, messieurs! l'environnement se trouvent trois parties: la pre- La commission permanente des richesses na- mière porte sur le contexte énergétique du Qué- turelles et des terres et forêts continue ses tra- bec dont je dirai quelques mots; la deuxième porte vaux. sur la problématique et la troisième partie porte Les membres désignés aujourd'hui sont: M. sur la demande de moratoire. Baril (Arthabaska), M. Bérubé (Matane), M. Dus- Je passerai très rapidement sur la première sault (Châteauguay) remplace M. Bordeleau partie, c'est-à-dire sur le contexte énergétique du (Abitibi-Est), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Québec, parce qu'il y en a de beaucoup plus quali- Brochu (Richmond), M. Garneau (Jean-Talon), M. fiés que nous qui auront axé leurs interventions Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Goulet (Belle- sur ce plan. Nous rappelons dans ce document chasse), M. Grégoire (Frontenac), M. Laberge que le bilan énergétique du Québec comprend ac- (Jeanne-Mance) remplace M. Johnson (Anjou), M. tuellement 2% pour ce qui est du charbon, le gaz Joron (Mille-Iles), M. Michaud (Laprairie) remplace naturel intervient pour 6%, le pétrole 70% et l'élec- M. Landry (Fabre), M. Forget (Saint-Laurent) rem- tricité 22%. Cette électricité vient surtout sous place M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M. forme d'hydroélectricité. Vous trouverez les quel- Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marcoux ques chiffres qu'il y a dans le document. (Rimouski), M. Mercier (Berthier), M. O'Gallagher Nous nous attardons également quelques ins- (Robert Baldwin). tants sur la croissance de la demande énergétique Les organismes qui se feront entendre au- et nous estimons, en tout cas notre conseil estime jourd'hui sont: le Conseil québécois de l'environ- que les pronostics actuels qui consistent à suppo- nement, l'INRS, Northern and Central Gas Corpo- ser que cette croissance va doubler tous les dix ration, Gulf Oil Canada Ltée, Benoit & Associés, ans ne nous semblent pas réalistes. Petrofina Canada Ltée. Et, pour les trois raisons que je vais vous men- Le premier organisme à qui je demande de se tionner, le conseil estime que nous devrions pou- présenter est le Conseil québécois de l'environ- voir nous fixer un potentiel de puissance électri- nement. Vous avez environ 45 minutes pour faire que pour l'an 2000 sur une base qui nous semble votre présentation et pour la période des ques- réaliste de 35 000 mégawatts, considérant qu'ac- tions. Je vous demanderais de présenter les gens tuellement, la puissance installée est de 11 500. Ce qui sont à vos côtés. qui nous justifie dans ce chiffre, qui est hypothéti- que, bien entendu, ce sont trois ordres de consi- M. Maldague (Michel): Si j'ai bien compris, dération. Le premier, c'est qu'il serait utile de met- c'est 45 minutes pour la présentation. tre dans le circuit énergétique l'énergie venant de nouvelles formes d'énergie. Le Président (M. Laplante): Non. Pour la pré- Donc, cela est un des premiers arguments. Le sentation et la période des questions, environ. deuxième, c'est qu'il sera utile d'utiliser une poli- tique de conservation de l'énergie, notamment Conseil québécois de l'environnement dans le domaine des transports et dans le do- maine de l'isolation thermique des bâtiments. Le M. Maldague: M. le ministre, MM. les députés, troisième argument que nous utilisons est le fait avant de commencer l'exposé, je voudrais vous que nous pourrions utiliser beaucoup plus le gaz présenter les personnes qui m'accompagnent. A qui vient, notamment, de l'Ouest et qui se trouve ma gauche, Mme Bazaar, première vice-présidente en quantité considérable. du Conseil québécois de l'environnement, mem- Nous estimons donc que — et c'est un des bre du conseil exécutif pour le Club de Rome et points de ce contexte énergétique, à notre membre du conseil exécutif de l'Association ca- avis — de toute façon nous ne pouvons pas conti- nadienne pour les Nations Unies. nuer une utilisation exponentielle de l'énergie A sa gauche, le Dr Michel Jurdant qui est di- comme dans certains cas on suppose que cela de- recteur à Environnement Canada pour les ques- vrait être. tions d'inventaires écologiques intégrés, membre Nous ajoutons également une chose. Sur le de notre bureau de direction, et, à ma droite, M. plan de l'hydro-électricité, le Québec est bien Daniel Waltz qui est le président du comité de pourvu, étant donné qu'on sait qu'il existe un po- coordination du bureau scientifique du Conseil tentiel non aménagé de 25 000 à 30 000 mégawatts québécois de l'environnement. Je m'excuse, je pour lesquels on reconnaît que 15 000 à 20 000 n'ai pas vu qu'à mon extrême droite se trouvait M. mégawatts pourraient être facilement aménagés. Yvon Pageau, directeur du département des Nous mentionnons également le coût extrê- sciences de la terre de l'Université du Québec à mement élevé que représenterait un équipement Montréal. électronucléaire. Nous soulignons le caractère re- B-112 lativement précaire des ressources en combustible lons raisonner proprement, utiliser des échelles de nucléaire et, finalement, nous faisons appel éga- temps que nous n'avons pas l'habitude de manipu- lement, sur ce plan-là, au manque de personnel ler, qui sont des échelles de temps géologique. Ce qualifié dans ce domaine. n'est pas une invention; c'est une donnée scienti- Par conséquent, si on a en tête cette idée de fique élémentaire. potentiel réaliste, de demandes réalistes et le fait Troisième donnée fondamentale du problème, que le Québec est très riche en certaines sources c'est la question de la liberté et de la responsabi- d'énergie, nous estimons qu'il est relativement lité. De toutes les espèces animales, aussi curieux possible de disposer d'un répit, presque calcula- que cela puisse paraître de rappeler cela dans ble mathématiquement, de quinze années. Au bout cette assistance, l'homme est la seule espèce qui de ces quinze années, deux choses peuvent se est douée de la capacité de réflexion et de produire: Ou bien on aura trouvé une sorte de conscience. C'est-à-dire que, contrairement aux consensus parmi les experts internationaux qui di- animaux, nous sommes devenus responsables des ront: II n'y a plus de problèmes non résolus. Dans décisions que nous prenons. Dans une société ce cas-là, nous aurons le temps, puisque nous animale — prenons, pour fixer les idées, les termi- avions assez de ressources pour nous engager tes, une erreur n'est pas possible. Un insecte ne dans cette voie, ou bien, d'ici quinze ans et même peut pas se tromper. Un animal ne se trompe pas. plus tôt, on se sera rendu compte que cette voie Au contraire, l'homme est devenu libre de ses au- de l'énergie nucléaire est à peu près la pire chose tomatismes instinctifs et il est en face de ses res- qu'on puisse imaginer et qu'on affirmera non seu- ponsabilités. Ceci est très important, puisqu'il lement ici, mais presque universellement. Ceci re- s'agit d'engager éventuellement des décisions qui présente à peu près notre première partie, le vont avoir des répercussions sur plusieurs centai- contexte énergétique. nes de milliers d'années. Dans une deuxième partie, très rapide- Ici, je me permets de lire une phrase qui n'est ment — ici, je n'insiste véritablement pas — nous pas de moi, mais du professeur Grasse, célèbre prônons un vigoureux programme d'économie de zoologiste qui écrit: "Si la sagesse consiste à pré- l'énergie. voir et à prévenir les conséquences de nos actes, Troisièmement, nous mentionnons que dans notre époque est bien folle car elle ne cesse dagir le contexte canadien il y a énormément de res- et de plus en plus vite sans s'interroger sur ce que sources énergétiques, notamment 500 milliards de produiront ses actes, sur ce qui adviendra de ses barils de pétrole, 1500 kilomètres cubes de gaz, entreprises, sur ce qui découlera de ses lois.