Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis École Doctorale « Pratiques Et Théories Du Sens »
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Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis École doctorale « Pratiques et théories du sens » Thèse de doctorat d'histoire Le Comité parisien de la libération et les comités locaux de libération de la Seine Charles Riondet Sous la direction de Danielle Tartakowsky, professeure des universités et Christine Nougaret, directrice d'étude à l’École nationale des Chartes, soutenue et présentée publiquement le 16 mars 2015 Membres du jury : Claire Andrieu, Institut d’Études Politiques de Paris (rapporteur) Laurent Douzou, Institut d’Études Politiques de Lyon (rapporteur) Philippe Nivet, Université de Picardie Philip Nord, Université de Princeton Christine Nougaret, École nationale des Chartes Danielle Tartakowsky, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis 1 Remerciements Je tiens à remercier en premier lieu Danielle Tartakowsky et Christine Nougaret qui ont dirigé et accompagné cette recherche avec bienveillance et rigueur. C'est avec l'appui et le soutien quotidiens de toute l'équipe du MRN, Xavier Aumage, Julie Baffet, Eric Brossard, Agathe Demersseman, Céline Heytens, Guy Krivopissko, Danièle Lisambard, Claude Louvigny, Raymond Noury, Annick Nunes, et Fatih Ramdani que j'ai pu la mener à bien avec sérénité. Xavier Aumage, Céline Heytens, Agathe Demersseman et Guy Krivopissko ont droit à ma reconnaissance toute particulière pour leur compréhension, leur patience et leur confiance, et la qualité de leur relecture. Les membres du Comité d'histoire de la ville de Paris, Claire Barillé, Frédéric Tristram, Stéphane Rouelle, Frédéric Jiméno et Martine Kudla, ont toujours été disponibles pour valoriser et diffuser mes travaux. La création de l'exposition « Résistance en région parisienne » en leur compagnie restera un temps fort. Les bureaux de l'association du Comité parisien de la libération, Francine Deroudille, sa président, François Archambault, Jean-Claude Emorine, Robert Endewelt, Marie André Corcuff, Guy Hervy, Denise Jourdan, Christine Levisse-Touzé, Jean Novosseloff, Pierre Viannay et Vladimir Trouplin, et de l'association parisienne des amis du musée de la Résistance nationale, Serge Boucheny, Roger Gauvrit et Philippe Beaudelot, ainsi que tous leurs membres ont également été de très efficaces soutiens et relais. La région Île-de-France, la ville de Paris, le conseil général du Val-de-Marne et la ville de Champigny-sur-Marne ont été de précieux concours pour donner l'impulsion et garantir la bonne mise en œuvre de ce projet de recherche et ses développements. Pour m'avoir ouverts leurs collections et fait partager leurs souvenirs, compétences et connaissances, je tiens à remercier très sincèrement les témoins André Carrel (†), Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Roger Grenier, Naftali Skrobek, Robert Salmon (†), Roland Vaillant, Charles Pégulu de Rovin, ainsi que Claire Andrieu (IEP Paris), Vincent Bray (responsable du département audiovisuel du Musée Leclerc et de la libération de Paris, musée Jean Moulin), Chloë Chotard (Archives communales de Champigny-sur-Marne), Marie-André Corcuff (Archives départementales Val-de-Marne), Charles-Louis Foulon, Patricia Gillet (conservateur en chef des Archives nationales), Hervé Guillemet (professeur d'histoire), 2 Bruno Leroux et Frantz Malassis (Fondation de la Résistance), Christine Levisse-Touzé (Musée du général Leclerc et de la libération de Paris, musée Jean-Moulin), Michèle Massé, Geneviève Michel (Archives communales de Pantin), Dominique Parcollet (Centre d'histoire de Sciences Po), Vivien Richard (Archives nationales), Vladimir Trouplin (Musée de l'Ordre de la Libération) et Vincent Tuchais (Archives de Paris). Je remercie également Françoise Bédoussac et Bénédicte Gavand (Archives de Boulogne-Billancourt), Alain Berneri (Archives de Montreuil-sous-Bois), Christophe Bernier (Archives de Colombes), Joël Biard (IHS CGT), Isabelle Bonnefoy (Archives de Fontenay-sous-Bois), Julie Brossard-Duchemin (Archives de Neuilly-sur-Seine), Haude de Chalendar (Archives de Suresnes), François-Xavier Chaix (Archives d'Asnières-sur-Seine), Dominique Couderc (Archives de Fresnes), Ariane Dutartre (Archives de Saint-Mandé), Sophie Espuna (Archives de Vitry-sur-Seine), Florian Goutagneux (Musée de la carte à jouer, Issy-les-Moulineaux), Christian Gallot et Lise Freval (Archives de Bois-Colombes), Sylvain Gervereau (Archives de Cachan), Christine Kauffmann (Archives de Vincennes), Muriel Leclerc et Séverine Marchal (Archives de Musée du général Leclerc et de la libération de Paris, musée Jean-Moulin), Dominique Lefèvre (Archives de Issy-les-Moulineaux), Nolwenn Le Hir (Archives de Montrouge), Jacqueline Le Men (Archives de Gennevilliers), Élise Lewartowski (Archives départementales du Val-de-Marne), Marie-José Loubrieu (Archives de Maisons-Alfort), Laurent Magre (Archives de La Courneuve), Clémentine Markidès (Archives de Bobigny), Aldine Martini (Archives de Sceaux), Romain Maurin ( Archives du Bourget), Philippe Mayet (Archives de Levallois-Perret), Olivier Muth et Frédéric Douat (Archives départementales des Hauts-de-Seine), Aurélie Mazet (Archives de l'IHS CGT), Christine Ollagnier (Archives de Bondy), Anne-Marie Pathé (IHTP), Claudine Peter (Archives de Châtillon), Michèle Rault (Archives d'Ivry-sur-Seine), Christiane Sennepin (Archives de Saint-Maur-des-Fossés), Catherine Tambrun et Cyril Colin (Musée Carnavalet), Marc Tavernier (Bagnolet), Vincent Villette (Archives de Nogent-sur-Marne), Françoise Wyss (Archives de Créteil) et Sylvie Zaidman (Archives départementales de Seine-Saint- Denis). Merci à Sophie et Étienne pour leurs relectures attentives, à Soline pour son aide finale. 3 Introduction Il était là, enfin, réel, visible, palpable. Le chef inconnu que nous nous étions donné, le symbole exilé au-delà des mers s'incarnait soudain, et il suffisait de tendre le bras pour le toucher, tandis que nous l'accueillions dans ce grand bureau où nous avions vécu une semaine frénétique. Ensuite, grimpés sur les fenêtres, le corps dans le vide, alors qu'il paraissait sur le perron, nous n'avions plus de voix à force de hurler, à l'unisson du peuple de Paris. Et lui, l'air mécontent et encore chargé d'immenses soucis, il remerciait avec ses curieux gestes de bras, et sa voix, aux oscillations singulières. Sans écouter le détail de ses paroles, et tout en participant à l'immense joie collective de cette minute, il me semblait que cette haute stature, et ces gestes, et ces phrases scandées venaient nous signifier : « C'en est fini des vacances ! »1 Le général de Gaulle, arrivant à l'Hôtel de ville le 25 août 1944, ne siffle certes pas la fin des vacances pour les résistants parisiens, comme l'affirme Roger Grenier, un des membres du secrétariat du Comité parisien de la libération pendant l'insurrection. Toutefois, cet événement, par son retentissement et son ampleur, occulte bien des péripéties et des constructions qui l'ont précédées et suivies, dont celles qui ont émaillées l'histoire de l'organisme qui accueillait ce jour là à l'Hôtel de ville le chef du Gouvernement provisoire de la République française. Le Comité parisien de la libération tient, dans l'historiographie, une place marginale et centrale à la fois. Sa place est centrale par son ancrage géographique et l'importance de l'enjeu qui lui est attaché. Ainsi, le CPL est un acronyme incontournable de tous les ouvrages portant sur la libération de Paris. Cependant, la plupart du temps, sa présence est juste mentionnée, parfois caractérisée par son obédience communiste. Au mieux, il est présenté comme un adjuvant, indocile voire inconséquent, aux véritables responsables de la prise du pouvoir dans la capitale que sont le Conseil national de la Résistance (CNR) et la Délégation générale du Gouvernement provisoire de la République française (GRPF). En 1963, Henri Denis2 a réalisé une première synthèse sur l'action clandestine du 1 Roger GRENIER, Les Embuscades, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1980, p. 126. 2 Agrégé de droit et spécialiste de l'histoire de la pensée économique, professeur à la Sorbonne, Henri Denis (1913-2011) n'était pas spécialement destiné à conduire cette première recherche sur le CPL. Sa famille, contactée en août 2013, ignorait même qu'il fut l'auteur de cette étude. 4 Comité parisien de la libération. Après l'étude pionnière de René Hostache sur le Conseil national de la Résistance (CNR)3, c'est le second et dernier ouvrage de la collection « Esprit de la Résistance », publiée sous l'égide du Comité d'histoire de la Seconde guerre mondiale, à aborder un organisme de coordination. Il faut noter que, sur cette question des « institutions de la clandestinité »4, le travail a été confié, non pas à des historiens de formation, mais à des juristes. Considérer ces objets comme relevant de la sphère du droit, c'était en quelque sorte les opposer aux études relatives aux idéologies, notamment celle d'Henri Michel, Les courants de pensée de la Résistance5, ou des travaux monographiques6, conduits par des historiens. Pour autant, le travail d'Henri Denis est également de nature monographique. Deux conclusions principales s'en dégagent. Le CPL est le « seul organisme politique important de la Résistance (…) dominé par une majorité communiste »7, tout comme il est le seul « qui se soit vu confier, après la libération (…), un rôle administratif de premier plan »8. Ce rôle de premier plan a été étudié en partie par Philippe Nivet en 1994, dans le cadre d'une recherche plus large sur le conseil municipal de Paris de 1944 à 19779. La thèse principale de l'ouvrage d'Henri Denis est de diviser le CPL, c'est-à-dire son bureau, composé de six