UNIVERSITE D’ANTANANARIVO -o0o- Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie -o0o- Département Economie -o0o- Option “Développement et Economie Publique”

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maîtrises ès Sciences Economiques

Impétrante:

ANDRIAMANANA Faraniaina

Encadreur pédagogique:

Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza Maître de conférences Date de soutenance : 12 Mars 2010 Année 2009

Mémoire de maîtrise SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE I : LA MICROFINANCE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT RURAL CHAPITRE I : Aspect du développement Section 1 : Approche théorique Section 2 : Le développement rural à

CHAPITRE II : la contribution des institutions de microfinance au développement de Madagascar Section 1 : Représentation générale de la microfinance à Madagascar Section 2 : Environnement de la microfinance à Madagascar Section 3 : Les théories applicables à la microfinance

PARTIE II : IMPACTS DE L’IMPLANTATION DES IMF DANS LA COMMUNE RURALE DE CHAPITRE I : Etude de l’espace et des potentialités de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra Section 1 : Etude physique du milieu Section 2 : Etude socio-économique de la commune

CHAPITRE II : La microfinance et le développement de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra Section 1 : Les impacts socio-économiques de la microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra Section 2 : Suggestions

CONCLUSION

i Mémoire de maîtrise REMERCIEMENTS

Ce travail a été le fruit d’une collaboration avec différentes personnes et entités, qui ont bien voulu m’apporter leur soutien, leur aide et leur conseil à partir de l’acquisition des connaissances et savoir faire, en passant par les collectes de données et s’achèvent à l’élaboration de cet ouvrage. Mes sincères remerciements s’adressent en particulier : . Au Seigneur Dieu qui m’a donné la force, le courage et l’intelligence pour aboutir à la réalisation de ce travail ; . A Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Chef de Département d’Economie, qui m’a donné l’opportunité d’élargir mes connaissances ; . A Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, encadreur pédagogique, pour son amabilité et sa bonne volonté de m’avoir encadré tout au long de ma recherche et pour touts ses conseils ; . A tous les enseignants de département d’Economie, qui n’ont pas ménagé leurs peines pour transmettre leur savoir pendant mon cursus universitaire ; . Au personnel de l’INSTAT, de l’APIFM, du CISCO , aux autorités responsables de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, de l’UFA, qui m’ont accueilli les bras ouverts pour la collecte des données ; . A toute ma famille, mes amis et toutes personnes qui m’ont toujours soutenu et apporter leur aide. Mes vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail. Vos amples contributions et supports dévoués vont droit au cœur.

ii Mémoire de maîtrise LISTE DES ACRONYMES

1. ACEP : Alliance de Crédit et d’Epargne pour la Production 2. ADéFI : Action pour le Développement et le Financement des microentreprises 3. AECA : Association d’Epargne de Crédit Autogérée 4. AFD : Agence Française de Développement 5. AGEPMF : Agence d’Exécution du Programme Micro Finance 6. AIM : Association des Institutions de Microfinance non Mutualistes 7. APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes 8. BFV / SG :Banky Fampandrosoana ny Varotra - Société Générale 9. BNI / CA :Bankin’Ny Indostria – Crédit Agricole 10. BOA: Bank Of Africa 11. BSD : Bureau du Secrétariat Paysan 12. BTM :Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra 13. CAE : Crédit Avec Education 14. CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel 15. CEM : Caisse d’Epargne de Madagascar 16. CIDR : Centre International de Développement et de Recherche 17. CSB : Centre de Santé de Base 18. CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière 19. DID : Développement International Desjardins 20. DCPE : Document Cadre de Partenariat Economique 21. DIREEF : Direction Inter Régionale de l’Environnement des Eaux et Forêts 22. DPDM : Déclaration de Politique de Développement de la Microfinance 23. EAM : Entreprendre A Madagascar 24. FMG : Franc Malgache 25. FENU : Fonds d’Equipements de Nations Unies 26. FERT : Fondation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre 27. FRAM: Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra 28. FRIF : Fonds de Renforcements Institutionnel et Financier 29. GCAP : Groupe Consultatif d’Assistance aux plus Pauvres 30. GCV : Grenier Communal Villageois 31. GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit 32. IFM : Institution Financière Mutualiste

iii Mémoire de maîtrise 33. IFNM : Institution Financière Non Mutualiste 34. IMF : Institution de Micro Finance 35. INTERCECAM : Union Inter régionale des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel 36. IRAM : Institut de Recherche et d’Application des Méthodes de Développement 37. MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche 38. MCA : Millenium Challenge Account 39. MEFB : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget 40. OTIV :Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola 41. PAMF : Première Agence de MicroFinance 42. PDFIV : Projet de Développement Forestier Intégré dans la région de 43. PME : Petites et Moyennes Entreprises 44. PNB : Produit National Brut 45. PNUD : Programme des Nation Unies pour le Développement 46. PTFR : Projet d’Assistance Technique en Finances Rurales 47. RIP : Route Inter Provinciale 48. SAF - FJKM :Sampan’Asa Fampandrosoanan’ny Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara 49. SIG : Système d’Information Géographique 50. SIPEM : Société d’Investissement pour la Promotion des Entreprises à Madagascar 51. TAN : Taux d’Accroissement Naturel 52. TIAVO :Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola 53. TM : Taux de Mortalité 54. TN : Taux de Natalité 55. UFA : Union Forestière d’Ambatolampy 56. URCECAM : Union Régionale des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel 57. WOCCU: World Council of Credit Union

iv Mémoire de maîtrise INTRODUCTION

Madagascar est un pays de l’Océan Indien indépendant il y a déjà 49 ans. Elle fait encore partie des pays les plus pauvres au monde. D’après le rapport sur le développement humain en 2003, elle se classe au 149ème rang sur 174 pays. Près de 70 % des Malgaches vit au dessous du seuil de pauvreté estimé à 230 800 Ar/an en 2003. La pauvreté se concentre surtout dans le milieu rural où il y a 85% des pauvres. Face à cette situation, le gouvernement s’efforce de mettre en œuvre des plans d’actions en vue de réduire cette pauvreté rurale. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a reconnu le rôle des institutions de microfinance dans le financement rural à travers le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) initié en 2003. Le programme de développement « Madagascar Action Plan » (MAP) pour une période 2007- 2012 prend ensuite le relais. Dans ce document, la microfinance est mise en évidence à travers l’engagement 4 défi 2 : « Améliorer l’accès au financement rural » et l’engagement 6, défi 4 : «Reformer le système bancaire et financier ». Par ailleurs, le milieu rural possède de très fortes potentialités dans plusieurs domaines mais qui ne sont pas encore exploitées à leur juste valeur faute de moyens financiers. Etant une commune rurale de Madagascar, Tsiafajavona Ankaratra n’échappe pas à cet état de fait. Faisant partie de la région de Vakinankaratra ou plutôt des Hautes Terres, la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra souffre encore de l’inexistence des institutions de microfinance sur le lieu malgré ses potentialités exploitables à court et à long terme. Ce qui fait l’objet de mon mémoire intitulé « LA MICROFINANCE, UN LEVIER DU DEVELOPPEMENT RURAL ; LE CAS DE LA COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA ». L’objectif de cette recherche revient à répondre à la question suivante : l’implantation des institutions de microfinance dans les communes rurales notamment à Tsiafajavona Ankaratra pourrait-elle influencer le développement de celle-ci ? Pour mieux traiter cette problématique, nous allons analyser dans une première partie la microfinance au service du développement rural en insistant sur l’aspect du développement rural à Madagascar et sur la contribution des institutions de microfinace au développement.

1 Mémoire de maîtrise En deuxième partie, nous examinerons ce que pourraient être les impacts de l’implantation des institutions de microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Tout au long de cette partie nous essayons de démontrer que la création des institutions de microfinance dans la commune en question est très nécessaire et vivement souhaitable.

2 Mémoire de maîtrise 3 Mémoire de maîtrise PARTIE I : LA MICRO FINANCE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

RURAL

Au paravant, les services financiers ne sont offerts que par les établissements bancaires. Ils sont limités et sélectifs. D’une part, les cibles sont fréquemment les particuliers qui ont des revenus suffisants disposant des certaines garanties. Et d’autre part, le réseau est surtout concentré dans les grandes agglomérations. Les ruraux ont alors du mal à accéder à ce service. L’émergence de la microfinance dans les années 90 a favorisé l’accès au service financier de proximité à ceux qui sont exclus du système bancaire traditionnel afin qu’ils puissent participer au processus du développement et notamment du développement rural dont il s’agit. Il est donc important de connaître l’aspect du développement pour y comprendre par suite la contribution des institutions de microfinance.

CHAPITRE I : ASPECT DU DEVELOPPEMENT Les mesures prises par le gouvernement pour diminuer la pauvreté sont centrées généralement sur le développement rural. Dans cette partie consacrée à l’aspect de développement, on traitera tout d’abord du terme développement dans la théorie économique, ensuite on examinera le développement rural à Madagascar.

Section 1 : Approche théorique du développement

Plusieurs définitions ont été données au terme développement. Selon François PERROUX : « Le développement est un faisceau de transformation dans les structures mentales et institutionnelles qui permet l’apparition de la croissance et la prolongation dans la période historique ».1

______1PERROUX François, « Développement durable et gestion traditionnelle des écosystèmes », PUF, 1961

4 Mémoire de maîtrise A partir de cette citation, on peut dire que le développement se traduit par les changements structurels au niveau des individus et des institutions. Ces changements favorisent la croissance économique qui n’est autre que l’évolution du revenu/tête ou du Produit National Brut (PNB) sur une longue période. Le développement nécessite donc une volonté individuelle de partir des anciennes structures Il en résulte qu’on ne peut parler de développement économique d’un pays ou d’une région que lorsque les habitants sont parmi les principaux participants au processus de ces transformations structurelles. Pour le cas de Madagascar, les paysans pauvres ont des idées, des initiatives. Ce qui leur manque, ce sont les moyens matériels, techniques et financiers.

Et d’après BAIROCH : « Le développement c’est le changement économique, social, technologique et institutionnel lié à une augmentation du niveau de vie et à une révolution technologique et une organisation. »2. On constate alors que le développement est assimilé au changement non seulement économique mais aussi d’ordre social, technologique et institutionnel .Ce changement va de pair avec l’amélioration du niveau de vie et du cadre dans lequel elle évolue .En effet, on peut dire que l’amélioration du niveau de vie, des moyens techniques et du cadre institutionnel favorisant le changement est une condition nécessaire au développement.

En outre, d’après BOUKHARINE et LIPTON, « le développement est le résultat d’un équilibre entre l’agriculture et l’industrie »3. Dans leur explication, ils partent de deux classes : la classe des citadins et la classes des paysans. Ces deux classes s’opposent de telle sorte que le pouvoir réside dans les villes qui s’investissent dans des projets parfois inutiles. Alors que les paysans sont dépourvus des ressources nécessaires pour investir dans leurs activités de production.

2BAIROCH Paul : « Le tiers monde dans l’impasse », Gallimard, 1971 3 in BERG R.J, WHITAKERS J. S.: «Stratégie pour le développement Africain » .Economica .Paris 1989

5 Mémoire de maîtrise On en déduit que le problème du développement se ramène à la difficulté des paysans à accéder aux ressources économiques.

On peut tirer de ces trois théories que pour pouvoir développer, il faut donner aux paysans la faculté d’accéder aux ressources économiques par le biais du crédit ou autre moyens.

Section 2 : Le développement rural à Madagascar

L’histoire du développement rural à Madagascar a débuté bien avant son indépendance. Déjà à l’époque d’Andrianampoinimerina, le développement dans les hautes terres ayant eu pour base la structure des « Fokonolona » a été orienté essentiellement sur l’économie agricole .On peut dire alors que depuis longtemps, le développement rural a préoccupé diverses autorités du pays .Ainsi, pour mieux comprendre le phénomène du développement rural, nous analyserons successivement les caractéristiques du milieu rural et les objectifs du développement rural.

Paragraphe 1 : Caractéristique du milieu rural

Le milieu rural est dominé par l’activité agricole (agriculture, élevage, pêche).C’est une société traditionnelle où la majorité de la population exerce cette activité à titre principal. A Madagascar, en 2005, la population rurale est estimée à 13 950 000 habitants issus de 2 716 000 ménages4. Par ailleurs, le milieu rural malgache se caractérise par l’insuffisance des infrastructures de base comme la route, les centres de soins, les services administratifs et publics et notamment par l’insuffisance ou l’inexistence même des infrastructures agricoles.

4BM : « La banque mondiale et le développement rural », Avril 2003, 150 pages

6 Mémoire de maîtrise On constate alors une marginalisation du milieu rural. Ainsi, pour développer ce milieu, le renforcement des armatures infrastructurels de base n’est pas suffisant. Il faut valoriser l’agriculture qui est la principale source de moyen de subsistance pour la population rurale majoritaire. Cette version nécessite une mobilisation des moyens financiers.

Paragraphe 2 : Les objectifs du développent rural

Les objectifs principaux du développement rural sont axés sur l’amélioration des conditions de vie de la population rurale .On peut en citer :  La lutte contre la pauvreté rurale ;  La satisfaction des besoins essentiels des ruraux dont les principaux sont les suivants : la nourriture aussi biens en quantité qu’en qualité, l’accès à l’eau potable, à la santé et hygiène ainsi qu’ à l’éducation, le logement, l’habillement ;  L’épanouissement de chaque être humain

Pour atteindre ces objectifs, divers objectifs opérationnels méritent d’être fixés. A savoir :  La participation de la population dans le processus de développement  L’exploitation des ressources disponibles  L’amélioration des techniques de production  L’amélioration des techniques de production  L’accroissement de l’emploi

Tous ces objectifs se traduisent par une augmentation du revenu de la masse rurale.

Toutefois, ces défis ne se réalisent que s’il y a une institution pouvant apporter de l’aide sous différentes formes. Ce qui nous conduit à analyser la part des institutions de microfinance dans le développement de Madagascar.

7 Mémoire de maîtrise CHAPITRE II : LA CONTRIBUTION DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCES AU DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR « En 2003, la population malgache est estimée à 16.7 millions d’habitants dont 70 % sont pauvres et 85 % parmi les pauvres se trouve dans le monde rural »5. Le gouvernement malgache se fixe un objectif du millénaire pour le développement (OMD) pour réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. La microfinance par le biais des services financiers durables qu’elle fournit aux pauvres contribue activement à l’atteinte de cet objectif. Pour cela, il est d’emblé important de porter connaissance sur la représentation générale de la microfinance à Madagascar, l’environnement dans lequel elle repose et la théorie économique qu’on peut y appliquer.

Section 1 : Représentation générale de la microfinance de Madagascar

Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont favorisé la création des Institutions de Microfinance (IMF) à partir de 1990 à Madagascar .Pendant cette vingtaine d’année d’existence, plusieurs IMF ont été créées dans le territoire malgache. Pour entrer en détail, cette partie concernant la représentation générale de la microfinance à Madagascar nous invite à suivre les explications qu’elle apporte sur la définition de la microfinance, son historique ainsi que ses missions.

Paragraphe 1 : Définition

La microfinance est relativement récente à Madagascar. Elle offre des services financiers de proximité. Le problème réside parfois aux niveaux des individus cibles qui ont encore des hésitations à y intégrer à cause du fait qu’ils ne connaissent guère ou ignorent même la raison d’être des institutions de microfinance à Madagascar. Il est donc primordial de définir ce qu’est la microfinance ainsi que ses missions.

1-La microfinance :

Tout d’abord, le mot microfinance est composé du terme « micro » qui veut dire petit

______5PNUD/FENU : « Programme d’appui à la stratégie nationale de microfinance », Octobre 2005, 42 pages

8 Mémoire de maîtrise et du mot « finance » qui signifie ressource pécuniaire ou bien argent en terme économique .On peut donc définir la microfinance comme un petit financement.

Ensuite, la microfinance n’est autre que « l’offre de services financiers à une clientèle pauvre, composée notamment des agriculteurs, des petits travailleurs ou micro entrepreneurs,qui n’ont pas accès au système bancaire formel. Ces services financiers sont plus souvent le crédit et l’épargne »6.

La microfinance est donc un système d’épargne et de crédit destiné aux pauvres pour financer des projets dans le cadre des activités productives. Elle constitue des intermédiaires financiers pour les agents économiques à faible revenu qui n’ont pas accès aux banques.

2-La mission de la microfinance :

Après la définition de la microfinance, on peut tirer ses missions. Les institutions de microfinance sont garants de la fourniture à long terme des services financiers pour ceux qui sont exclus des circuits habituels de financement. Pour cela :  elles servent de sources formelles de financements pour les microentreprises et surtout aux agriculteurs ;  elles permettent de faire des dépôts sûrs et rémunérateurs pour l’épargne des ménages adhérents. La microfinance a son propre taux d’épargne pour rémunérer ces dépôts ;  elles offrent des services financiers complémentaires tels que le transfert de fond

Paragraphe 2 : Historique de la microfinance à Madagascar

L’émergence de la microfinance à Madagascar est encore récente. Elle remonte à une vingtaine d’années. On peut subdiviser l’histoire de la microfinance en trois périodes distinctes : avant 1990, de 1990 à 1995 et de 1996 jusqu’à nos jours.

6LEGERWOOD, « Manuel de microfinance », Washington 1999

9 Mémoire de maîtrise -La microfinance avant 1990 :

Avant 1990, aucune institution de microfinance n’existait encore. A cette époque, la « Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra » (BTM) était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la microfinance. Mais il faut remarquer que ses activités étaient limitées à l’octroi de crédit aux paysans et n’atteignaient qu’une frange limitée de la population rurale. Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont alors favorisé la création des institutions de microfinance à Madagascar.

- 1990 à 1995 : phase d’émergence des Institutions de microfinance

Ces années sont marquées par la naissance de plusieurs Institutions de Microfinance (IMF) à Madagascar. L’émergence de ces IMF a été surtout favorisée par les interventions de trois entités qui sont les bailleurs de fonds, le gouvernement et les opérateurs techniques spécialisés. 1- Les bailleurs de fonds octroient des fonds afin que les IMF puissent octroyer à leur tour des crédits aux agents économiques exclus du système bancaire. Les principaux bailleurs de fonds furent la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’Agence Française de développement, la Coopération allemande, l’intercoopération Suisse. 2- Le gouvernement malgache par l’entremise de sa politique en faveur de la promotion du secteur financier au service du développement agricole tout en créant un environnement incitatif et viable. 3- Les opérateurs techniques spécialisés qui ont apporté à Madagascar leur savoir faire et les expériences issues de leurs interventions en Afrique et sur d’autre continents. Il s’agit de l’ACEP, CIDR, DID, IRAM, FERT et WOCCU (cf liste des acronymes).

- 1996 jusqu’à maintenant : phase de développement et de croissance

Cette année a été marquée par :

10 Mémoire de maîtrise  L’extension géographique et la consolidation des réseaux préexistants. Ainsi, taux de croissance du nombre de membres des IFM pendant ces cinq premières années a été de plus 414 % ;  La création de nouvelles structures de la microfinance dont le statut est différente de celui des IMF.

Ainsi, plusieurs Institutions de Microfinance mutualiste ou non se sont créées pendant cette vingtaine d’années.

Paragraphe 3 : Les acteurs de la microfinance

Pendant ces vingtaines d’années d’existence sur la Grande île, la microfinance connaît de nombreuses institutions mutualistes et non mutualistes qui agissent dans différentes régions.

1- Les institutions financières mutualistes : IFM

Les institutions financières mutualistes sont très actives à Madagascar. Ce sous paragraphe comprendra deux parties : - le cadre réglementaire qui définit les conditions d’existence des IFM - les IFM présentent à Madagascar. a) cadre règlementaire : A Madagascar, les Institutions Financières Mutualistes (IFM) sont celles qui remplissent les conditions juridiques contenus dans la loi N° 95-030 du 22 février 1996 et la loi N° 96-020 du 04 septembre 1996. Les dites lois fixent le « capital social minimum que ces IFM doivent avoir lors de leurs constitutions :  300 000 Fmg pour une d’Epargne et de crédit  5 000 000 Fmg pour une union mutuelle ou une association mutualiste d’Epargne et de crédit.

11 Mémoire de maîtrise  50 000 000 Fmg pour une association de société de caution mutuelle, une fédération d’union »7. Les IFM sont des Institutions Financières à base de membres. b) Les acteurs : Depuis 1990, cinq réseaux d’Institutions Financières Mutualistes ont été créés à Madagascar. Selon l’ordre chronologique de leur création on distingue :  Le réseau AECA : l’Association d’Epargne et de Crédit Autogéré est implanté en 1990 dans la région d’Ambato – Boeni et Marovoay. Il collecte de l’épargne et octroie du crédit aux membres. En 2004, il compte 2219 adhérents et le montant des crédits en cours s’élevait à 127,61 millions d’Ariary dont la valeur moyenne se situe autour de 80 000 Ar .A cette même année, l’en cours de dépôts était à Ar 77,68 millions.

 Le réseau CECAM : Caisse d’épargne et de Crédit Agricole Mutuels agit dans la Région de Vakinankaratra depuis 1993. Il a ensuite élargi ses interventions dans les régions Bongolava, Itasy, Sofia et Analamanga. Le réseau CECAM est organisé en deux entités :  UNICECAM (Union Nationale des CECAM) qui est une fédération des caisses de type coopérative agréée en Juin 2001.  INTERCECAM (Union Interrégionale des CECAM), quant à lui, il joue le rôle de caisse centrale et apporteur d’appui technique. Elle est agréée en Décembre 2005. A travers ces entités, le réseau CECAM accorde des prêts d’une valeur moyenne de 400 000 Ariary. Il occupe la première place en terme d’octroi de crédit avec un encours de10,76 milliards d’ Ariary au 31/12/04, aux 69 964 adhérents. Le réseau CECAM collecte également de l’épargne.

7Source : Banque Mondiale « Rapport économique et financier »1998

12 Mémoire de maîtrise  Le réseau OTIV : Ombon-Tahiry Ifampisamborana Vola est créé en 1994. Il intervient dans le littoral Est notamment à Tamatave, Sambava et Antalaha, au lac Alaotra et dans la périphérie d’Antananarivo. Au 31/12/04, ils regroupent 102 074 membres .Ils se trouvent en deuxième position en ce qui concerne la distribution de crédit avec un encours de 7,97 milliards Ar au 31/12/04 d’une valeur moyenne de l’ordre de 400 000 millions Ar. Son encours de dépôts est de15,55 milliards d’Ariary à cette même date.

 Le réseau ADEFi : Action pour le Développement et de Financement de Microfinance sise pour la première fois à en 1995 mais s’étend ensuite sur les cinq autres anciens chefs lieux de Province. Classée au troisième rang des IFM cette institution dispose d’un encours de crédit de l’ordre de 5,95 milliards d’Ariary à la fin de l’exercice 2004 .Les montants moyens des prêts varient entre 1 et 3,2 millions Ar. Sur les 6 027 adhérents en 2004, l’encours de dépôt était à Ar 0,55 milliard à cette année.

 Le réseau des Caisses TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny VOla est implanté dans l’ancien province de Fianaratsoa en 1995 et couvre six communes dont quatre autour de la capitale provinciale et deux sur le littoral Sud Est. Il a distribué 2,86 milliards d’Ariary de crédit en fin 2002 dont la valeur moyenne est de 80 000 Ar. Il a collecté 1,59 milliards Ar d’épargne au 31/12/04. Il est composé de 18 628 membres en 2004.

Il est à remarquer que ces IFM visent en général les individus à bas revenus, en milieu rural, qui sont mal desservie par le système bancaire traditionnel. Elles octroient des crédits qui sont essentiellement destinés aux secteurs productifs comme l’agriculture, aux activités de transport, au commerce et à l’artisanat. Toutefois, le réseau ADéFi fait exception. Il se spécialise dans le financement des microentreprises urbaines.

Actuellement, ces IFM regroupent dans une association appelée APIFM ou Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes.

13 Mémoire de maîtrise 2- Les Institutions Financières Non Mutualistes : IFNM

Les activités des Institutions Financières Non Mutualistes (IFNM) évoluent à Madagascar. On traite dans ce sous paragraphe le cadre règlementaire sur lequel repose les IFNM et les acteurs. a) cadre règlementaire : Les IFNM regroupent les institutions financières de Microfinance de forme juridique autre que les Mutualistes, au statut particulier dont leurs activités financières classiques ont un volet microfinance. Selon la loi 2005- 016 du 27 Septembre 2005, les IFNM qui sont habilitées à recevoir des dépôts du public doivent disposer d’un capital social minimal libéré de Ar 200 000 000. Et celles qui se spécialisent uniquement dans l’octroi de crédits doivent avoir un capital social minimal libéré de Ar 700 000 000 lors de sa création. b) Les acteurs : Actuellement, on enregistre dix Institutions Financières Non Mutualistes dont six sont des IFNM sans but lucratif et le reste de type bancaire.

 Les IFNM sans but lucratif Comme toutes les institutions sans but lucratif, les IFNM – SBL sont au service des ménages et qui ne cherchent pas à tirer profit de leurs activités. En 2004, on comptait six institutions de ce genre. 1. EAM : Entreprendre A Madagascar est initié sous forme de projet à partir de 1990. Elle a acquis la pérennisation financière depuis la fin de l’année 1998.

L’organisation EAM fait des opérations de crédit .Elle investit également dans des activités de conseil et de formation sur l’ensemble du territoire à travers ses directions régionales.

2. Volamahasoa : mise en œuvre à partir de 1993, elle intervient dans la région du Sud Ouest de Madagascar.

14 Mémoire de maîtrise Volamahasoa cible une population exerçant des activités agricoles et de petit commerce. Pour se faire, elle offre une gamme de crédits : crédit de fonds de roulement commerciaux, crédit pour l’agriculture et crédit d’équipement.

3. Haingonala : créée en 1995, Haingonala œuvre en matière de micro crédit et protection de l’environnement. Sa zone d’intervention est au début dans l’ex province de Fianaratsoa et s’étend ensuite dans l’ex province de Tuléar.

4. SAF FJKM : Sampan’Asa Fampandrosoan’ny Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara est créé en 1992.Cette organisation travaille essentiellement au niveau des associations paysannes. Ses activités sont orientées vers la production de plants en pépinière, le reboisement, l’arboriculture et l’agroforesterie. Elle couvre presque toutes les régions de Madagascar.

5. CEM : Caisse D’Epargne de Madagascar se spécialise dans la collecte d’épargne du public. C’est une association d’épargne et de crédit d’affiliation qui cible les populations à bas revenus .Actuellement, en plus de la pratique du volet épargne, la CEM opère dans le transfert d’argent par Western Union. En 2008, elle opère à travers vingt une agences réparties dans toute l’île.

6. Mahavotse : créée en Janvier 2003, cette organisation agit dans la région du Sud, à Androy. Elle touche le public défavorisé en milieu urbain et rural.

Elle octroi des crédits de types solidaire et individuel pour financer les activités agricoles, d’élevage et de petit commerce.

En effet, en vu d’aider le public ayant un bas revenu, de nombreuses IFNM ont été initiées au fil de temps. Elles étendent progressivement leurs activités ainsi que leurs zones d’interventions. Lors de sa création ou au cours de leurs exercices, certaines IFNM choisissent des statuts particuliers.

15 Mémoire de maîtrise  Les IFNM de type bancaire Après la création de la Société d’Investissement pour la Promotion des Entreprises à Madagascar (SIPEM) en 1990, aucune IFNM n’a été créée qu’à partir de 2006 à 2007.Trois IMF à statut de banque territorialle et d’établissement financier viennent compléter la seule existante. A savoir l’accès banque, le Microcred et la Première Agence de Microfinance (PAMF). 1. SIPEM SA : Société d’Intervention pour la Promotion des Entreprises à Madagascar Société Anonyme est créée en 1990 à Antananarivo. Elle se spécialise dans l’octroi de crédit aux petits et microentrepreneurs. Elle est appuyée par la société d’Investissement et de développement International (SIDI) qui est un actionnaire de l’institution. En 2002, la SIPEM a octroyé 1,7 milliards Ar de crédits à 531 clients dont les montants moyens des prêts varient entre 1et 3,2 milliards d’Ariary. Actuellement la SIPEM compte cinq bureaux à Antananarivo et un nouveau bureau à Mahajanga.

2. Microcred : Elle est une IMF dotée du statut de SA et agréée comme établissement financier le 13 Octobre 2006. Microcred offre du conseil et des fonds nécessaires par le biais des crédits aux très petites entreprises et aux PME. Le montant des prêts varie entre 100 000 à 1 000 000 millions d’Ariary pour une durée de remboursement de deux à vingt quatre mois.

Dix huit mois après son implantation, Microcred acquiert dans l’ensemble 6 000 clients. Microcred couvre maintenant la capitale à travers six agences.

3. PAMF : Première Agence de MicroFinance est mise en œuvre à partir du mois de Décembre 2006. Elle finance les activités touchant les domaines de l’agriculture, du commerce, de la production et des services en termes d’investissement et de fond de roulement. Elle cible les populations les plus démunies que ce soit en milieu rural, urbain ou périurbain. Elle intervient à Antananarivo, Antsohihy, Befandriana, Moramanga, Mampikony, et Port – Bergé.

16 Mémoire de maîtrise 4. Accès Banques : c’est la première banque commerciale spécialisé en microfinance. Elle est créée en mois de Février 2007. Elle octroi des crédits destinés aux micros et petits entrepreneurs, commerçants et prestataires de services en vu de développer leurs activités.

Actuellement, l’Accès Banque opère à travers quatre agences dans la capitale : à Andavamamba, à Antaninandro, à Andraharo et à Ambohibao. Ces IFM de type bancaire Non Mutualiste sont dotées d’une association appelée AIM. Celle –ci assure la présentation et la défense des intérêts professionnels des IFNM adhérentes. En effet, la microfinance est un petit financement destiné aux agents économiques qui n’ont pas accès au système bancaire, à partir de 1990. Plusieurs institutions de microfinance mutualistes ou non opèrent dans le secteur et recouvre presque la grande île. Leur essor est favorisé par l’existence d’un cadre environnemental des affaires incitatives. Ce qui nous mène à examiner l’environnement de la microfinance à Madagascar.

Section 2 : Environnement de la microfinance à Madagascar

L’environnement au sein duquel se trouve la microfinance conditionne son développement. Il s’agit du cadre institutionnel, du cadre légal et règlementaire instaurés au profit des institutions de microfinance à Madagascar.

Paragraphe 1 : Cadre institutionnel

Les rôles joués par le gouvernement, les bailleurs de fonds et les banques au développement du secteur de la microfinance font l’objet de ce cadre institutionnel.

1- Rôles du gouvernement :

Le gouvernement malgache est particulièrement actif dans le secteur de la microfinance. Il a défini les responsabilités entre les différents acteurs, à savoir le gouvernement lui-même à travers les ministères, la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) et les deux associations professionnelles en microfinance composées de l’Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes ou APIFM et de l’Association des Institutions de Microfinance non Mutualiste appelée AIM.

17 Mémoire de maîtrise a – le gouvernement : Depuis 1993, la coordination de politiques générales du gouvernement en matière de microfinance se manifeste dans le Projet d’Assistance Technique en Finances Rurales connu par le PTFR. Ce projet est initié par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche (MEFB). Par l’intermédiaire de ce ministère, le gouvernement s’est engagé dans une « Déclaration de Politique de Développement de la Microfinance » (DPDM). Les principes de base de cette politique du gouvernement en matière de microfinance sont entre autre :  L’assurance de la liberté sur la fixation des taux d’intérêt des IMF en vue de leur permettre d’avoir une rentabilité et une autonomie financière ;  La promotion d’un environnement susceptible d’assurer la mobilisation de l’épargne et la gestion des services financiers ;  L’encouragement de l’extension des IMF en fonction des besoins spécifiques de la population  Le renforcement des lois commerciales et de leur système judiciaire de manière à pénaliser les fraudes et protéger les avoirs ;  La prise des mesures nécessaires pouvant inciter la catégorie défavorisée à s’intégrer dans les IMF existantes.  L’encouragement du développement des liens entre les institutions de la Microfinance et le secteur bancaire  L’élaboration des programmes de formations pour développer les compétences en Microfinance. b - La Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) : La CSBF est un organisme indépendant créé par l’Etat malgache. Elle a pour mission de veiller à l’application des décrets fixant le capital minimum des Institutions de Microfinance nouvellement créées. Elle contrôle également l’application des règles prudentielles et normes de gestion que les établissements de crédits doivent respecter en vue de garantir notamment leur liquidité, leur solvabilité et l’équilibre de leur structure, financier. En plus, la CSBF est chargée de la supervision de l’application des lois, de la surveillance et de l’agrément des institutions financières.

18 Mémoire de maîtrise c - Les associations professionnelles de Microfinance : APIFM et AIM Leur création est exigée par l’article 46 de la loi N° 96-020 du 04 Septembre 1996. Les deux associations APIFM pour les IFM et l’AIM pour les IFNM furent alors créées en 1998. Elles assurent principalement la présentation et la défense des intérêts professionnels des institutions financières à Madagascar.

 L’APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes Elle est une organisation professionnelle autonome de droit privé créée en Mars 1998 .Elle met en œuvre les activités suivantes :  Renforcement de capacité de ses membres et la diffusion des meilleures pratiques en microfinance .Dans ce cadre, l’APIFM donne des cours élaborés par le Groupe Consultatif d’Assistance aux plus Pauvres (CGAP) tels que : . comptabilité des IMF . mesure et contrôle des impayés . analyse financière des IMF . plan de développement et projection financière . système d’information de gestion des IMF . gestion des risques opérationnels . développement de nouveaux produits ;

 représentation des Institutions Financières Mutualistes sur le plan national aussi bien qu’international  reproduction et diffusion d’information diverses au profit des réseaux membres ;  appui et conseil à l’élaboration des dossiers d’agrément des Institutions Financières Mutualistes

 L’AIM (Association des Institutions de Microfinance non Mutualistes) L’AIM est une association à but non lucratif créée en 2008 .Elle a pour mission :

Mémoire de maîtrise 19  De fournir des soutiens techniques dans la constitution des institutions de microfinance non mutualistes  D’assurer la représentation des IFNM et la sauvegarde des intérêts professionnel des membres tant au niveau national qu’international  D’encourager la coopération entre les différentes institutions impliquées dans le développement des systèmes de microfinance non mutualistes  De veiller à l’application par ces membres des textes régissant le secteur financier et en particulier les IFNM

1- Rôles des bailleurs de Fonds

Quatre principaux bailleurs de fonds internationaux participent à la promotion de la microfinance à Madagascar.

 La Banque Mondiale : La Banque Mondiale finance l’Agence d’Exécution du Programme Microfinance (AGEPMF) qui a pour objectif de rendre plus performante les IMF à Madagascar. Un budget de 3 millions de dollar US est prévu jusqu’en 2003 pour appuyer le secteur de la microfinance à Madagascar. Il s’agit d’une opération d’extension du secteur, la couverture nationale des IMF et la formation des ressources humaines des IMF.

 PNUD/FENU (Programme des Nations Unies pour le développement et Fonds d’Equipement pour le développement) Ces deux organismes s’alignent pour promouvoir la microfinance à Madagascar depuis 2006.Leur appui se manifeste à travers les projets suivants :  Programme Micro Start qui vise à développer de nouveaux produits financiers.  Le FRIF (ou Fonds de Renforcement Institutionnel et Financier) qui subventionne le fonctionnement des IMF  Le CAE (ou Crédit Avec Exécution) dont l’objectif est de promouvoir l’intégration des femmes démunies dans la vie économique.  Agence Française de Développement (AFD) : elle apporte un appui financier aux IMF dans le cadre du Document Cadre de Partenariat Economique (DCPE) .Il concerne le financement en subvention, l’accès au fonds de garantie permettant aux IMF d’accéder au refinancement bancaire.

20 Mémoire de maîtrise  Millenium Challenge Account (MCA) : Financé par le gouvernement américain avec un budget de 110 millions de dollar US jusqu’en 2009, le MCA vise à augmenter les revenus des paysans producteurs. Leurs projets sont orientés vers la sécurisation foncière, le développement de l’agri-busness, le renforcement de capacités des IMF et l’appui financier à des IMF.

2 - Rôles des banques

A partir de 2005, le secteur bancaire s’implique véritablement en matière de microfinance. Il entretient des relations d’affaire avec les IMF.  La Banque Centrale La Banque Centrale donne la possibilité aux Institutions Financières Mutualistes (IFM) de se financer permettant de développer les activités de celles-ci. Elle supervise également toutes les IFM.

 Les banques commerciales Parmi tant d’autre, Bank of Africa (BOA), Bankin’Ny Indostria Crédit Agricole (BNI / CA) et Banky Fampandrosoana ny Varotra Société Générale (BFV /SG) sont les trois banques qui entretiennent, jusqu’à maintenant, des relations privilégiées avec les Institutions de Microfinance à Madagascar.

 BOA : Outre les opérations courantes tel que les dépôts, les virements …BOA Madagascar accorde aux Institutions de Microfinance des facilités de refinancements. Au 31 décembre 2002, le montant cumulé des concours accordés par la BOA aux IMF s’élève à 9,8 milliards Ariary. En plus, il détient une partie du part social dans le capital des IMF.

 BNI / CA : Avec un apport en garantie de 100 % du PAMF et du PNUD/FENU en 1998, la BNI/CA fait preuve d’une expérience en matière de refinancement des Instituions de Microfinance (IMF). Elle facilite également l’accès des IMF aux opérations courantes comme les dépôts et prend part dans le capital des IMF.

21 Mémoire de maîtrise  BFV/SG : Elle participe également à la promotion de la microfinance depuis le mois de Novembre 2003 où elle a adhéré au pacte Mondial des Nations Unies. La concrétisation de ce pacte est le développement des produits spécifiques touchant les IMF. La stratégie de la BFV repose aux trois principaux axes d’intervention : 1. La prise de participation au capital des institutions de microfinance 2. L’appui au développement et à la progression des IMF vers leur autonomie financière en leur accordant de refinancement. 3. Le financement des besoins de trésorerie des IMF

Paragraphe 2 : Cadre légal et règlementaire

En vu de pérenniser les activités des Institutions de Microfinance, les législateurs malgaches ont promulgué plusieurs lois et dispositifs légales. Il y a tout d’abord, l’ordonnance N° 90-026 du 13 Mai 1993 portant règlementation des Institutions Financières Mutualistes. Ensuite vient la loi bancaire N° 95-030 du 22 Février 1996. Cette loi définit les conditions d’exercice de l’activité des établissements de crédit ainsi que leur contrôle. Dans ce cadre, elle a institué cinq catégories d’établissement de crédits suivant les activités exercées :  Les banques de dépôts territoriales  Les banques extraterritoriales  Les établissements financiers  Les Institutions Financières Mutualistes  Les Institutions Financières Spécialisées

Cette loi bancaire comprend entre autre les grands titres suivants : I. les domaines d’application et définition II. l’agrément des établissements de crédits et procédures

22 Mémoire de maîtrise III. les règlementations et contrôles des établissements de crédits IV. les sanctions disciplinaires V. les dispositions transitoires et finales A cette loi N° 95 – 030 s’ajoute la loi N°96-020, adoptée le 04 Septembre 1996, relative à la règlementation des activités et des organisations des institutions mutualistes. Les grandes lignes de cette nouvelle loi de 1996 sont : . l’émission par la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) de directives concernant les normes prudentielles et les règles d’applications comptables et financières ; . la possibilité d’octroi par la CSBF d’un agrément collectif des Institutions fédérées par un même organe central ; . la possibilité aux Institutions Financières Mutualistes (IFM) de se financer auprès de la Banque Centrale et des établissements de crédits ; . la préparation de textes règlementaires pour l’établissement de décret ayant pour but de définir les activités de la microfinance et de la capitalisation des établissements de crédit.

Suite au contenu de cette loi N°96-020, les décrets N°085 et N° 98- 127 de Février 1998 viendront pour compléter le dispositif. Ils ont traits notamment au capital minimum des institutions Mutualistes.

En outre, la loi N° 2005 – 016 fut adoptée au 29 Septembre 2005 qui règlemente les activités et les contrôles des institutions de microfinance (IMF). Cette dite loi définit les activités des IMF comme suit : . Les Institutions de Microfinance sont habilitées à effectuer une collecte de l’épargne et de l’octroi de micro crédit ; . Les IMF peuvent également effectuer des opérations connexes tel que :  Opération de virement interne pour le compte de la clientèle effectuée au sein d’une même institution de microfinance ou au sein d’un autre réseau mutualiste ;  Opération de virement de fonds, non libellés en devise, avec les établissements de crédits habilités à faire ces opérations à Madagascar ;  Location de coffre fort ;  Prestation de conseil et de formation

Mémoire de maîtrise 23 En effet, le secteur de la microfinance à Madagascar est doté d’un environnement macroéconomique incitatif. Les cadres institutionnel, légal et règlementaire favorisent davantage l’émergence et le développement des institutions de microfinance à travers les dispositifs portant notamment sur les activités de ces institutions. Ce qui nous amène à examiner une autre « interface » permettant d’analyser les activités de la microfinance.

Section 3 : Les théories applicables à la microfinance

Les activités principales des institutions de microfinance concernent le crédit et l’épargne dans le but d’effectuer une opération de financement afin de promouvoir l’investissement. Ces quatre termes se répètent mainte fois dans l’analyse de la microfinance. Ils occupent également une place considérable dans les théories économiques. Il est donc important de comprendre ces variables macroéconomiques. Ainsi, dans cette section, on traitera de l’épargne, du crédit, de l’investissement et du financement.

Paragraphe 1 :L’épargne

L’épargne ou bien les dépôts des clients forme une grande partie des ressources des institutions financières. Il est donc essentiel de définir et d’analyser les sources de l’épargne.

1-Définition

L’épargne peut être définie à partir de l’approche keynésienne et de l’approche néoclassique d’Irving Fischer. Keynes définit l’épargne comme partie de revenu qui n’est pas affecté à la consommation immédiate. Pour lui, c’est une forme résiduelle du revenu. Dans ce cas, l’épargne est un acte à court terme, un acte de renonciation à une satisfaction immédiate. Autrement, d’après Irving Fisher, l’épargne est considérée comme la consommation différée dans le temps. Dans ce cas, elle peut être assimilée à une consommation reportée dans le futur. Néanmoins, selon sa nature l’épargne peut être classée en deux types : l’épargne monétaire et l’épargne non monétaire.

24 Mémoire de maîtrise a)L’épargne monétaire : Elle peut être subdivisée en deux sous groupes : l’épargne monétaire forcée et l’épargne monétaire volontaire.

 L’épargne forcée ou involontaire :

D’après Janine BREMOND : « L’épargne forcée peut être intervenir dans une économie de plein emploi en réponse à l’inflation tant que les prix des biens augmentent plus vite que les salaires nominaux, l’inflation débouche sur une baisse de consommation réelle et sur une hausse d’épargne »8. Dans ce sens, l’épargne est considérée comme une sorte de prévoyance. Elle est nécessaire pour maintenir le niveau de consommation dans le futur lors d’une inflation ou d’une diminution de revenue disponible des agents économiques. L’épargne involontaire est généralement prélevée en avance par les caisses spécialisées.

 L’épargne volontaire :

L’épargne volontaire est une partie de revenu accumulé volontairement. D’une part, si elle est confiée à des institutions financières, elle procure une certaine revenue additionnelle pour l’épargnant. D’autre part, lorsque cette partie de revenu accumulé est gardée chez soi, on parle plutôt de thésaurisation. Celle-ci est fréquente dans les milieux ruraux b) L’épargne non monétaire Selon le monétariste, Milton Friedman : « les biens de consommations durables sont une épargne et non une consommation »9. Dans ce cas, l’épargne représente les biens de consommation durable comme l’achat de terrain, de maison, de voiture, … Elle est donc permanente.

______8BREMON J. : « Dictionnaire des mécanismes et théories économiques. »3ème édition, Hatier 9ABRAHAM G., FROIS : « Economie politique », 4ème édition, Economica, Paris 1998

25 Mémoire de maîtrise Mais il faut noter que si l’achat de ces biens a pour but d’améliorer les niveaux de revenu, dans ce cas, il ne s’agit plus d’épargne mais plutôt de l’investissement. On peut prendre l’exemple de la mise en location d’une maison qui vient d’être achetée par le ménage comme investissement et non épargne. Outre les biens de consommations durables, les stocks de produit peuvent être considérés également comme de l’épargne. Dans ce cas, les produits ne sont pas vendus mais sont conservés en nature. Ce type d’épargne est à court terme et a pour but de garder de l’argent autrement. Ce sont surtout les paysans qui en pratiquent. Au moment où ils ont besoin d’argent, ils vendent ces produits conservés.

2-Les sources de l’épargne

Trois hypothèses permettent d’expliquer les sources de l’épargne : l’hypothèse keynésienne sur l revenu absolu, l’hypothèse de Duesenberry sur le revenu relatif et l’hypothèse de Friedman sur le revenu permanent. a)Hypothèse keynesienne Dans les années 30, John Maynard Keynes a avancé l’idée que l’épargne des ménages dépendait directement du revenu courant disponible, (des revenues absolues) c'est-à-dire revenu après payement d’impôts directs. Il a formulé cette thèse de façon mathématique suivante : S = a + s Yd Où S = épargne, a = constante et s = propension marginale à épargner qui varie entre les valeurs 0 et 1. La constante « a » est généralement représentée par une valeur négative. Ce qui signifie qu’à de faible niveau de revenu, l’épargne sera négative. b) Hypothèse de Duesenberry A la fin des années 40, Harvard James Duesenberry a soutenu l’hypothèse selon laquelle l’épargne dépend non seulement du revenu courant mais aussi des niveaux antérieurs de revenu et des habitudes de consommation passée. Cette hypothèse a été formulée pour expliquer le comportement en matière de consommation et d’épargne des Etats-Unis. Et par la suite, des chercheurs ont soutenu qu’elle pouvait également s’appliquer aux pays en développement.

26 Mémoire de maîtrise d) Hypothèse de Friedman C’était dans les années 50 que Milton Friedman a formulé la thèse selon laquelle l’épargne provient du revenu permanent et du revenu transitoire. D’après cet économiste, le revenuee permanent est le produit de la richesse et notamment des actifs issus du capital à la disposition du ménage. Tandis que le revenu transitoire est constitué par le revenu inattendu, exceptionnel qui peut être obtenu par la modification des prix relatifs, par les gains de la loterie… En effet, le comportement des ménages en matière d’épargne dépend de leur revenue. Il en résulte que les ménages ne peuvent pas accumuler de l’épargne sans qu’ils aient un revenu suffisant.

Paragraphe 2 : Le crédit

L’opération de crédit est la principale activité des institutions de microfinance .Il nous est important d’étudier sa définition, sa forme et son rôle.

1- Définition

Le terme crédit désigne la cession de capitaux ou de marchandises par les établissements spécialisés en contrepartie d’une promesse de remboursement dans un délai convenu en avance. Autrement dit, le crédit est un prêt qu’un établissement financier accorde à une personne ou à une entreprise afin de réaliser leur projet d’investissement.

2- Forme du crédit

Le crédit se présente sous différentes formes que l’on distingue :  crédit consortial : Il s’agit de la facilité de caisse, du découvert en compte qui permet de faire face à des besoins immédiats. Par exemple dans l’attente du produit de la vente d’un bien

27 Mémoire de maîtrise  crédit d’investissement : Il est destiné à l’acquisition d’actifs  crédit agricole : Il permet de subventionner les exploitations agricoles  crédit de production : Il finance les dépenses de culture ou de l’élevage  crédit GCV (Grenier Commun Villageois) : Il permet de financer le stock en commun des produits issus de la récolte des paysans, entre la période de récolte et la période de soudure  location vente Mutualiste : Il facilite l’acquisition de petit matériel agricole, des biens d’équipements pour les artisans et les commerçants ou des biens d’équipements domestiques. Le bien acquis reste la propriété de l’établissement financier « prêteur » jusqu’à ce que l’emprunteur acquitte la totalité des loyers correspondants à son achat.

3- Rôle du crédit

Le crédit permet d’étendre le champ d’activité. Son importance s’étale sur une période donnée. Dans ce cas, on fait la distinction de l’importance du crédit à court terme et le poids du crédit à moyen et à long terme

 Importance des crédits à court terme Le crédit à court terme est un prêt d’exploitation souvent consenti à moins d’un an et qui n’excède pas 2 ans. Ainsi, il permet aux prêteurs de procurer des fonds de roulement pour l’acquisition des matériels, de compléter passagèrement une trésorerie insuffisante, de faciliter l’investissement lié à l’industrie, au commerce, à l’agriculture et à l’élevage. Le Profit tiré de ce crédit à court terme est perçu dans une courte durée. Ce type de crédit est très rentable. Il fait parti des caractéristiques de l’économie moderne.

 Importance des crédits à moyen et long terme Le crédit à moyen terme est fixé entre 2 à 5 ans tandis que le crédit à long terme est octroyé pour une durée dépassant 2 ans. Ils fournissent des capitaux en vu de mobiliser les créances commerciales et financer le projet d’investissement étalé sur plusieurs années. C’est en effet dans ce nombre d’années qu’ayant utilisés les crédits octroyés, les paysans ou entrepreneurs prêteurs tireront profit de ces crédits.

28 Mémoire de maîtrise Ils se trouvent par suite en mesure de rembourser les prêts accordés.

Paragraphe 3 : L’investissement

Les institutions de microfinance favorisent l’accès aux crédits afin d’accroître les investissements. Cette partie relative à l’investissement comprendra entre autre sa définition, sa forme et son rôle dans l’économie.

1- Définition :

On définit l’investissement comme une opération réalisée par un agent économique consistant à obtenir les biens de production tels que les équipements, les machines, les bâtiments, … Il représente un accroissement du capital technique des propriétés de l’agent économique. L’investissement correspond alors à l’achat de bien utilisé au cours de processus de production. Pour Keynes, l’investissement correspond à l’épargne lorsque l’équilibre macroéconomique est réalisé. C'est-à-dire qu’en situation d’équilibre sur le marché de produit et service, le projet d’investissement est égal à l’intention d’épargner.

2- Forme d’investissement :

A chaque forme que peut prendre l’investissement correspond à un rôle spécifique : - Investissement productif : c’est un investissement de capital fixe qui est destiné à produire d’autre bien à l’exclusion des dépenses consacrées au logement et bâtiment par l’entreprise.

- Investissement immatériel : c’est un investissement en ressources humaines lors de dépense de formation, de perfectionnement et de séminaire qui est alloué aux employées pour améliorer le capital humain.

- Investissement de capacité : c’est un investissement matériel. Il permet l’acquisition d’une machine supplémentaire pour accroître la production.

- Investissement de remplacement : il sert à renouveler les machines.

29 Mémoire de maîtrise - Investissement direct : ce type d’investissement est lié au mouvement de capitaux entre les pays. Il se réalise lors de la création d’une entreprise dans un pays étranger aux investisseurs concernés afin d’acquérir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de cette entreprise.

- Investissement de portefeuille : il correspond à l’achat de parts ou d’actions de société étrangère.

En effet, les investissements tels qu’ils soient ont pour but d’accroître la production, d’étendre l’activité dans l’optique de rentabilité.

Paragraphe 4 : Le financement

Pour trouver des liquidités afin de financer le projet d’investissement, on fait appel au financement. Dans cette partie consacrée au financement, on examinera sa définition et ses types.

1- Définition :

Le financement est une activité de prêts pendant laquelle les institutions financières fournissent des capitaux à une personne ou collectivité. Son objectif est d’offrir des ressources financières aux agents économiques à des fins productifs.

2- Type de financement :

On rencontre 3 types de financement : - Le financement par fonds propres : il s’agit du capital social, de la réserve légale, de la réserve statuaire, des autres réserves, du report à nouveau et du résultat de l’exercice.

- Le financement par quasi-fonds propres : ce sont les emprunts obligatoires. On peut assimiler à des financements quasi-fonds propres le produit des immobilisations pour la valeur de leur revente si ses immobilisations ne sont pas indispensables à l’activité de l’entreprise.

30 Mémoire de maîtrise - Le financement par endettement : il s’agit des emprunts extérieurs soit les emprunts bancaires, soit les emprunts des autres établissements de crédit.

On peut dire que les théories économiques reflètent la réalité économique. Ainsi, le développement économique est le fruit de la mobilisation et de l’évolution de l’épargne, du crédit, de l’investissement et du financement.

31 Mémoire de maîtrise CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE : Depuis 1996, la microfinance connaît une phase d’expansion à Madagascar. Elle est au service du pays notamment à celui du milieu rural. Les principales activités des institutions de microfinance mutualistes ou non sont l’octroi de crédit et la collecte d’épargne destinées aux personnes à faible revenu dont la plupart appartient au monde rural. Grâce à ces produits financiers, microentrepreneurs et paysans peuvent étendre leur champ d’activités. Ce, qui augmente leur profit et améliore ainsi leur niveau de vie. Cette situation, une fois généralisée conduit au développement de la grande île. La microfinance a alors une grande influence sur le développement du milieu rural.

32 Mémoire de maîtrise 33 Mémoire de maîtrise Mémoire de maîtrise PARTIE II : IMPACTS DE L’IMPLANTATION DES IMF DANS LA

COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA

Tsiafajavona Ankaratra est une commune rurale dans le district d’Ambatolampy appartenant à la région Vakinankaratra. Elle possède des potentialités énormes, favorables aux diverses activités. Cependant, les habitants de cette commune sont confrontés au problème d’ordre financier qui leur empêche d’entreprendre ou d’étendre certaines activités. L’implantation des institutions de microfinance dans cette commune serait une solution à ce problème. Grâce aux services que peuvent offrir ces établissements financiers la population locale sera en mesure de démarrer ou de développer plusieurs branches d’activités. Pour mieux analyser ces situations, on se concentrera sur l’étude de l’espace et des potentialités de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra en premier lieu. En second lieu, on verra la relation entre la microfinance et le développement de cette commune.

CHAPITRE I : ETUDE DE L’ESPACE ET DES POTENTIALITES DE LA COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra a des gisements de ressources abondantes mais qui ne sont pas exploités tel qu’il faut. Tout au long de ce chapitre, on évoque l’importance des ressources identifiées malgré le manque d’attention qu’on leur accorde. Notre analyse sera ainsi axée sur l’étude physique du milieu d’étude d’une part et sur l’étude socio-économique de cette commune rurale d’autre part.

Section 1 : Etude physique du milieu La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra tient une place remarquable sur le plan physique au niveau national. Elle possède des ressources naturelles particulières qu’on examinera une à une après avoir localisé le milieu d’étude à savoir :  L’hydrographie  La nature du sol  La flore

34 Mémoire de maîtrise Paragraphe 1 : localisation

Pour mieux étudier la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra il est primordial de situer cette zone.

Depuis l’année 2003, Madagascar est bel et bien divisé en 22 régions. Parmi les, la région de Vakinankaratra qui se trouve au centre de la grande île et au Sud par rapport à la région d’Analamanga. « Elle s’étend sur 13 000 km2 formée par 5 districts de superficie inégale, qui sontAntsirabe, , , et Ambatolampy .Ces districts à son tour sont divisés en commune .La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra fait partie des 18 communes du district d’Ambatolampy »11. Le croquis ci-après montre sa situation géographique par rapport à ce dernier. Croquis 1 : Localisation de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra par rapport au district d’Ambatolampy (voir au verso)

.

11ORGASYS, « Plan Directeur d’Aménagement de la Région d’Ambatolampy », Mars 1996

35 Mémoire de maîtrise CROQUISCROQUIS 2 :LOCALISATION 1 : Localisation DE LA de COMMUNE la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra par rapport au district RURALEDETSIAFAJAVONAANKARATRAPARd’Ambatolampy

RAPPORTAUDISTRICTD'AMBATOLAMPY

N

Behenjy

Andriambilany Sabotsy-Namatoana Belambo Ambatolampy Antanimasaka Andravola Morarano Alarobia- Ambohipihaonana Ambodifarihy Antsampandrano

Tsinjoarivo 5 0 5Kilomètres

Commune de Tsiafajavona Ankaratra ( zone d'etude ) Limite du Fivondronana d'Ambatolampy

Source : FTM,auteur Source : FTM 2005

Mémoire de maîtrise Paragraphe 2 : Hydrographie

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est un véritable château d’eau .On distingue deux rivières principales : celle de Kitsamby sur le flanc Ouest et l’Onive sur le flanc Est. Plusieurs cours d’eaux y prennent naissance comme Manjavona, Tavolotara, Ambodonangavo… Les cours d’eaux se déversent dans la cuvette d’Ambatolampy.Ils fournissent de l’eau potable limpide pour toute la commune et la ville d’Ambatolampy. Ce milieu physique détermine le climat propre à cette zone. C’est le climat tropical d’altitude selon lequel il n’existe pas de période totalement sec. La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est donc dotée d’une hydrographie et d’une précipitation abondante qui constituent des facteurs déterminants pour plusieurs types d’activités de production.

Paragraphe 3 : Nature du sol

Dans notre zone d’étude, la plupart du sol dérive des roches volcaniques .On y rencontre trois types d’après SEGALEN12 :  Sol ferralitique rouge  Sol ferralitique humifère brun  Sol humifère noir ou andosol

1- Sol ferralitique rouge :

Il est composé de deux horizons : horizon brun et horizon rouge. L’horizon brun est peu cohérent et poreux tandis que l’horizon rouge est friable .Ce sont surtout les prairies qui y sont adaptées.

______12SEGALEN, « Etude des sols dérivés des roches volcaniques à Madagascar », édition Société nouvelle de l’imprimerie centrale, 1957.

37 Mémoire de maîtrise 2- Sol ferralitique humifère brun :

Le profil de ce type de sol est constitué par l’horizon humifère brun à brun foncée, grumeleuse fin, argilo- limoneux qui persiste jusqu’à 80 cm ou l’en rencontre le basalte altéré. Il est aussi poreux. Ainsi, ce sol est assez fertile apte à la culture mais nécessite quelques amendements.

3- Sol humifère noir ou andosol : Ce type de sol est le plus rencontré dans notre zone d’étude. Il est caractérisé par l’abondance des matières organiques. La teneur est d’autant plus élevée en surface qu’en profondeur. Ce sol possède un horizon humifère de texture limoneux, pauvre en argile. Il est alors très fertile. On en déduit que la nature du sol de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est très fertile. Elle permet aux agriculteurs de produire à grande échelle vu qu’on peut en tirer du meilleur rendement.

Paragraphe 4 : La flore

Elle englobe les espèces végétales qu’on rencontre dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Pour connaître au mieux l’importance de ces espèces végétales, on analysera en première sous section la végétation en insistant sur le rôle joué par les forêts qui la composent. En second sous section, on parlera des plantes médicinales qui constituent une richesse exploitable en identifiant pour chacune d’elles les maladies qu’on peut traiter avec.

1- La végétation : En général, on peut classer la végétation de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra en deux grands ensembles : la végétation arborée et la végétation herbeuse. a) la végétation arborée : Elle est composée de la forêt naturelle et de la forêt exotique.

 la forêt naturelle :

Mémoire de maîtrise 38 Dans la station forestière d’Ankaratra, la forêt naturelle se situe en général sur les sommets. En 2005, selon l’inventaire forestier13, elle couvre 1 130 ha. La forêt naturelle d’Ankaratra présente une valeur particulière liée à l’histoire de son origine. C’est la contre partie de la main d’une fille royale de Manjakatompo demandée par un prince venant de Tsinjoarivo au XVI ème siècle. La condition fût la transplantation des plantes d’essences forestière à Ankaratra afin d’y former une forêt. A nos jours, cette forêt naturelle est composée de la forêt à sous bois herbacé, de la forêt dense ombrophile, des brousses éricoïdes dominées par les mousses et lichens. D’après l’inventaire fait par le Projet de Développement Forestier Intégré dans la Région de Vakinankaratra (PDFIV) en 1991,73 espèces végétales reparties en 57 genres et 35 familles ont été recensée dans la forêt naturelle d’Ankaratra. Puisque la forêt naturelle d’Ankaratra a une valeur, historique et riche en espèces spécifiques propre à la région alors elle constitue une attraction touristique dont la protection doit être renforcée.

 La forêt exotique : D’après l’inventaire forestier en 2005, la forêt exotique s’étend sur 1 944 ha. Elle est caractérisée par des essences forestières exotiques introduites depuis 1923 qui servent essentiellement à la production. Actuellement, les espèces les plus rencontrées sont le Pinus patula, le Pinus kesiya et le Cupressus lusitanica.  Pinus patula : ce type de bois forme une excellente pâte à papier .Certaines personnes l’utilisent dans la fabrication de voliges, de meubles, de porte et cadre fenêtre, de plafond.  Pinus kesiya : il sert à la fabrication de meuble et de panneau de fibre.  Cupressus lusitanica : on l’appelle aussi Cyprès de Portugal .Il est utilisé comme bois de construction. Ces espèces d’arbres, dans la plupart des cas, surviennent naturellemet .Néanmoins, pour les multiplier, l’Union Forestière d’Ambatolampy (UFA) qui est une organisation non gouvernementale se lance dans le reboisement .Elle prépare lui-même les plants dans ses propres pépinières.

13UFA, « Rapport d’activité 2004-2006 », 2007, 59 pages Mémoire de maîtrise 39

39 Bref, la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est riche en végétation arborée. La forêt naturelle constitue une attraction touristique tandis que la forêt exotique, une source de matière première pour diverses activités de productions tel que la menuiserie, la papeterie… Pourtant, il n’existe même pas une seule menuiserie ni de la papeterie dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra alors que ces activités y sont rentables. b) végétation herbeuse : la savane herbeuse La savane pousse à l’état naturel dans la zone étudiée. Elle résulte d’une ancienne couverture forestière ou des vieilles jachères ou des prairies. Elle occupe une superficie non négligeable surtout dans l’étage montagnard. La savane offre du pâturage pour les bœufs. Elle fournit également des chaumes pour les toitures de maisons et de matières premières pour la vannerie. On rencontre principalement les espèces de fandrotrarana (cynodon dactylon), l’haravola (tricoptérise stipoides), l’horompotsy (pennisetium pseudotrilicoides) et le kiroro (pennisetum clandestinum).

En effet, en tant que végétation qui pousse naturellement à Ankaratra, la savane offre une opportunité de développer la vannerie dans cette zone.

2- Les plantes médicinales L’une des potentialités particulières de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est aussi sa richesse en plante médicinale. Le tableau ci-après nous montre les différentes plantes médicinales qu’on peut trouver dans cette commune ainsi que les maladies qu’on peut traiter avec chacune d’elles.

Tableau 1 : Plantes médicinales rencontrées dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra avec les maladies qu’elles peuvent traiter respectivement N° Noms vernaculaires Noms scientifiques Traitements 1 Anamaimbo Crepis sp. Urticaire 2 Anamalahodia Achnella Cancer ou maladie de la peau 3 Ariandrano Ptereucolon deccurens Maux de tête 4 Avaotra Smilax kraussiana Maladies de bénines de l’enfant 5 Dingadingana Psiadia altissima Gales, blessures 6 Fanalasimba Todalia asiatira Stimulant 7 Farimaty Clematis sp Blennorragie

Mémoire de maîtrise N° Noms vernaculaires Noms scientifiques Traitements 8 Fatsimbala Carissa edulis rougeole 9 Felamanga Blainvillea sp Urticaire 10 Fotsimavo Pittosporum sp Maladies vénériennes 11 Hafotsokina Grewia apetala Pressage des abcès 12 Hazotanty Acalypha radula Hémorragie 13 Kavodiana Agauri polyphylla Peste 14 Lakamisinkazo Crotallaria sp Constipation 15 Mangidikely Licopodium obstusifilium Maladies subites 16 Masinanio Sesbania sp Maux de ventre 17 Mokaranana Macaranga sp Antidiabétique 18 Poakaty Dialypetalum florihendum Cicatriser les blessures, gales 19 Rafy Maesa lanceolata dysenterie 20 Rambiazina Helycrisum gymnocephalum Dysenterie 21 Ramifaritra Achryrospermum fructicosum Gales 22 Ramifohy Euphorbia tetraptera Augmenter le lait maternel 23 Salaikazo Kaliphora madagascariensis Maux de tête 24 Sana Elacerarpus sericcus Colique 25 Sandrinosy Evodia spp Béribéri 26 Sarinahaika Indogofera sp Faciliter l’accouchement 27 Sevalahy Buddlea madagascariensis Rougeole 28 Silifotsy Croton submettalicum Maux de dents 29 Tainakoho Cassia laevigata Hémorragie 30 Tambakovao Elephantopus scaber Maux de ventre 31 Tandrokosy Soammonae tenuifolia Maladies vénériennes 32 Tompombohitra Solanum sp Toux 33 Tongotrombibe Heteromorpha sp Maladies vénériennes 34 Tongotsokina Licopodiella cernua Gales, démangeaisons 35 Tsiambanindahy Viscum sp Augmenter le tonus vital 36 Siasia Emilia citrina Dermatoses 37 Tsisavihindahy Zanthoxylon madagascariensis Toux 38 Vanaka Sloanea rodantha Rendre les chiens agressifs 39 Voanatsindrana Physalus periviana Asthme 40 Voarointsaka Rubus rosaemifolia Blennorragie 41 Voandilaha Cassinipsis madagascariensis Maladies vénériennes

Source : Monographie de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

Nous concluons d’après ce tableau que la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est vraiment riche en plantes médicinales. Ce qui favorise la recherche pharmaceutique et la fabrication industrielle des médicaments à base de plantes. Le croquis ci-après nous montre la répartition spatiale de ces richesses naturelles dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra.

Mémoire de maîtrise 41

41 CROQUIS 5:OCCUPATIONDUSOLDELACOMMUNERURALEDETSIAFAJAVONAANKARATRA

SabotsyNamatoana N

Manjakatompo Andranomiely Ambodifarihy Ampangabe # #

Soanierana # Ankaratra Avaratra # Amparihimena Andrefana Ambihy # # # Andraraty Ambatomainty# # # # # y

p

Ankadivory (Ambohitrinibe) m

Ankeniheny a

# l

%TSIAFAJAVONAANKARATRA o # t

a

# b Antanimenakely # Ankofafa Bemasoandro ## m

A Ambatomaintyô"# Andohasahabe # # # Ambolokotona Ambony

Ambatofotsy Andranomaria # Analamilona Andravola # # AnkakandomanoTsaratanana Andavabary Avaratra#

1 0 1 2Kilomètres Ambohipihaonana

Source: S.I.GP.D.F.I.V Ambatolampy - auteur Hydrographie Forêt dense % Chef lieu deCommune Mosaique deculture Piste Savane arbroré # Fokontany Savane herbeuse # Autre Limitede la communeenvironnante Zone reboisée rizière Ambohipihaonana Commune environnante Limitede la communeTsiafajavona Plan d'eau Autres

Source : SIG PDFIV Ambatolampy

42 Mémoire de maîtrise En résumé, la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra possède des richesses physiques qui se manifestent par l’existence d’une hydrographie abondante, la fertilité du sol, la végétation arborée et herbeuse occupant une grande étendue. Ces richesses favorisent les activités de production. Alors, il en vaut la peine de les exploiter à bon escient. Ce qui nécessite des moyens matériels et financiers que les Tankaratra n’en disposent guère.

Section 2 : Etude socio-économique de la commune

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra possède des richesses considérables tant au niveau social qu’au niveau économique.Ces richesses présentent une opportunité à saisir pour développer certaines activités. Pour entrer en détail, cette section comprendra entre autre :  La population  L’agriculture  Lélevage  Les infrastructures  La gestion forestière

Paragraphe 1 : la population

La population est un facteur dynamique du développement socio économique de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Hommes et femmes constituent des actifs importants à ce fait. En vu d’appréhender au mieux ce sujet, il nous est utile de voir en premier lieu l’évolution de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra et en second lieu sa structure.

1- Evolution de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra Durant la dernière décennie, la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra ne cesse d’augmenter. Le tableau suivant montre l’évolution de l’effectif de la population entre 1998 et 2008 avec le mouvement naturel démographique dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra.

Mémoire de maîtrise 43 Tableau 2 : Evolution de l’effectif de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra de 1998 à 2008

Années Effectif de la population Nombre de naissance Nombre de décès 1999 15 962 413 252 2000 16 123 461 205 2001 16 379 375 231 2002 16 523 373 296 2003 16 600 380 85 2004 16 895 410 112 2005 17 193 376 102 2006 17 467 441 126 2007 17 782 435 102 2008 18 115 409 84

Source : Commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, 2009

A partir de ce tableau, on peut calculer le taux de natalité (TN) moyen, le taux de mortalité (TM) moyen ainsi le taux d’accroissement naturel de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra de 1999 à 2008.Ils sont donnés par les formules suivantes :

1

Nombre de naissance année n x Nombre d’années TN moyen = ∑ x 1000 Effectif de la population année n

Nombre de décès année n 1 x TM moyen = x 1000 ∑ Effectif de la population année n Nombre d’années

Nombre de naissance année n - Nombre de décès année n TAN = X 1000 Effectif de la population année n

Mémoire de maîtrise 44 Après le calcul, on obtient les valeurs suivantes : le taux de Natalité moyen est égal à

24.12 %o, le taux de Mortalité moyen se ramène à 9.576%o et le TAN varie de 4 à 10 %o avant 2003, s’avoisine à 18 %o à partir de cette année et touche 17.94%o en 2008.

On en déduit que le Taux de Natalité dans cette Commune est élevé tandis que le Taux de Mortalité est faible. Et avec un TAN de l’ordre de 18 %o on constate que la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra connaît la phase I de la transition démographique qui correspond à une forte croissance.

2 - Structure de la population

Il s’agit de comparer la composition de la population. Pour ce faire, on va représenter l’histogramme de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, par tranche d’âge et par sexe.

Figure 1 : Répartition de la population en fonction de la tranche d’âge dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra en 2008

3500 3000 2500 2000 1500

nombre 1000 500 0 0 à 5 ans 6 à 10 11 à 17 18 à 60 60 ans et ans ans ans + âge

masculin féminin

Source : Commune Tsiafajavona Ankaratra, Août 2009

On observe qu’il y a une grande promotion d’enfants et de jeunes et peu de vieillards .Puisque 56.75 % de la population est inférieure à 18 ans. Alors, on peut dire la population de la commun en question est jeune.

Mémoire de maîtrise 45 On observe également que l’histogramme présente une pique correspondant à la population entre 10 à 60 ans. Ce groupe de personnes appelé population active concentre 6 164 personnes, soit 34.03 % de la population On peut déduire aussi de l’histogramme que la proportion des femmes est à peu prés la même que celle des hommes. Au total, la population féminine regroupe 9 049 personnes contre 9 066 personnes pour la population masculine. Ce qui représente 49.95 % de la population.

On constate alors que la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra constitue à la fois une offre et une demande. D’une part, elle est assimilée à une offre car elle fournit une main d’œuvre importante vu que la population active représente 34.03 % de la population. Et d’autre part, elle est appréhendée à une demande car l’accroissement de la population correspond à une augmentation de la demande tant en bien qu’en service.

Paragraphe 2 :L’agriculture

Presque la majorité des Tankaratra vivent de l’activité agricole. L’agriculture constitue une activité principale dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra dont la plupart des produits obtenus sont destinés à l’autoconsommation. La riziculture tient la première place, viennent ensuite la culture sèche et la culture de pomme de terre .Pour mieux approfondir l’étude dans toutes les parties qui suivent, on insistera suer la surface cultivée, le mode et technique utilisé ainsi que les moyens mis à dispositions pour chaque type de culture.

1- la riziculture

En 2008, d’après l’enquête personnelle qui a été faite auprès des paysans, la superficie rizicole que dispose la commune est de l’ordre de 1 100 ha. Deux types de cultures sont pratiqués sur cette étendue :  la culture traditionnelle occupant 150 ha  la culture suivant la technique améliorée est de 950 ha (D’après le responsable agricole à Tsiafajavona Ankaratra)

Les enquêtes faites auprès des paysans de la commune ont permis de ressortir le tableau ci-après :

46 Mémoire de maîtrise Tableau 3 : La riziculture de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

Surface cultivée Méthode de culture Mode de faire valoir < 5 a 5a–1ha >1 ha Inconnu traditionnelle ligne mélangé direct indirect 57% 23% 6% 14% 32% 43% 24% 74% 26%

Source : enquête personnelle, juillet 2009

D’après ce tableau, 57 % des riziculteurs cultivent sur une superficie moins de 5 a.

Le tableau ci-dessus nous montre que 32 % des paysans pratiquent encore la riziculture traditionnelle dénommée « vary saritaka ». Ils pensent que c’est plus rentable. De plus, ils ne possèdent pas des moyens matériels et financiers pour la riziculture en ligne. Toutefois, la pratique de repiquage en ligne est en train de se développer ; et que certains riziculteurs mélangent la riziculture traditionnelle et la riziculture en ligne en fonction de la superficie relative aux moyens nécessaires.

En se référant au tableau 3 on voit bien que le mode de faire valoir indirect est encore fréquent dans la commune avec un taux de 26 %. Dans ce cas, les paysans propriétaires ne perçoivent qu’une partie de la récolte issue de la parcelle laquelle ils louent, souvent fixé à 1/3 du rendement. Les paysans qui pratiquent cette sous traitance sont ceux qui sont dans l’incapacité de cultiver son propre rizière faute de moyens. Certains membres de la famille fait une migration saisonnière dans la ville ou dans d’autres régions pour exercer d’autres activités comme la maçonnerie.

Dans son exploitation rizicole,la majorité des riziculteurs utilisent des petits matériels manuels ou des matériels à traction animale tels que la bêche, la machette, la pelle, la pioche, la sarcleuse, la herse, la charrue…Ce sont des matériels rudimentaires qui exigent beaucoup de force et de temps de travail.

Mémoire de maîtrise 47 2- la culture sèche :

Ce sont les maïs, manioc, haricot, patate douce, taro… Ils servent d’aliments d’appoint en période de soudure. Le maïs est le plus cultivé parmi ces cultures. Ensuite vient la patate douce et le haricot. On pratique ces cultures sur les versants des collines de l’Ankaratra.Souvent, ils s’effectuent sur un même champ soit simultanément, soit en rotation. Pour la culture sèche, les paysans utilisent du fumier organique comme engrais, de la bêche comme matériel de labour et de la charrue comme moyens de transport.

3- culture de contre saison :

Il s’agit surtout de pomme de terre. Ce type de culture constitue une des images qui donne une réputation à Ankaratra. Les conditions physiques y sont bien adaptées à cette culture. La culture de pomme de terre s’effectue par fois sur les rizières quelques temps après la récolte du riz. Elle nécessite beaucoup plus de capital financier par rapport aux autres cultures, destinées à l’achat des engrais chimiques et à l’entretien phytosanitaire périodique. Les paysans utilisent des petits matériels traditionnels pour l’accomplissement des taches .De ce faits, la productivité reste toujours faible. Pendant la période de soudure, les paysans consomment les pommes de terres en tant qu’aliment substitut du riz.

Paragraphe 3 :L’élevage

L’élevage forme une activité complémentaire à la culture. Elle rend des services en faveur des paysans. Cependant elle connaît certains problèmes et reste encore peu développer. D’après l’enquête menée auprès des paysans sur le lieu d’étude, les types d’élevages qu’on y rencontre sont principalement l’élevage ovin, l’élevage porcin et l’élevage bovin. L’élevage ovin domine avec une proportion légèrement supérieure à la moitié du total. Ces bétails produisent du fumier organique pour les cultures. Ils constituent aussi une épargne qui pourrait aussi se transformer en liquidité en cas de besoin d’urgence. Concernant particulièrement l’élevage bovin, les zébus servent de force utilisée dans le travail rizicole .Ils symbolisent aussi la richesse.

48 Mémoire de maîtrise Malgré les services offerts par ces types d’élevages, ceux -ci paraissent encore peu développés. Il n’existe pas jusqu’à maintenant de grande ferme dans la commune. L’élevage dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra reste une activité familiale avec un effectif faible. En outre, les paysans n’arrivent pas à suivre les traitements nécessaires comme le vaccin par faute de moyen. Alors, à un certains moment, les bétails ne résistent plus aux maladies.

Paragraphe 4 : Les infrastructures

Ce sont des installations et services contribuant au fonctionnement de la commune. Ils présentent des caractéristiques profitables pour son développement. Ce qui fera l’objet de notre étude dans ce paragraphe. Ils s’agissent entre autre de : - infrastructures routières - infrastructure scolaire - infrastructure sanitaire - infrastructure sécuritaire - infrastructure touristique

1- Les infrastructures routières :

La Route Interprovinciale 73 relie le chef lieu de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra et la commune urbaine d’Ambatolampy sur une distance de 12 km. C’est une route en terre, praticable pendant toute l’année. Voici une photo qui l’illustre (voir au verso)

49 Mémoire de maîtrise Photo 1 : Route Interprovinciale 73 menant sur la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

Source : Cliché de l’auteur, Avril 2009 Cette route a été réhabilitée en 2004 par l’ex Province d’Antananarivo. Quelques taxi- brousses assurent le transport des voyageurs lors du jour du marché : le mercredi à Ankeniheny Ankaratra, le lundi et le jeudi à Andafiatsimo Ambatolampy. Les routes terriennes inter Fokontany sont praticables par charrette. Pendant la période de pluie, les routes sont fermées pour un certain moment et ré ouvertes quelques temps après la saison pluvieuse.

2- Infrastructure scolaire :

L’éducation est un chemin vers l’avenir. Pourtant, certains enfants de cette commune sont obligés d’arrêter ses études à un certain niveau à cause du faible revenu des parents. Actuellement, d’après les données du CISCO d’Ambatolampy en 2008, 17 écoles primaires sont ouvertes dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra dont 7 sont des écoles publics et 10 appartenant à des privées. Il n’y a qu’une seule école secondaire, le Collège d’Enseignement Général (CEG) d’Ankaratra. Le LYCEE n’existe même pas dans cette commune .Et pour poursuivre son étude, les collégiens doivent rejoindre le LYCEE public ou privé à Ambatolampy qui est encore à plusieurs kilomètres de la commune.

50 Mémoire de maîtrise Pour les écoles et collèges publics, en moyenne 32 % des enseignants sont à la charge des parents. Ce sont les enseignants FRAM. Les parents font des efforts dans l’éducation de leurs enfants en vue de promouvoir un bel avenir. Beaucoup d’élèves réussissent chaque année aux examens de CEPE et sixième.

3- Infrastructure sanitaire

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra possède un CSB II avec un personnel composé d’un médecin, une sage femme, deux dispensateurs et un gardien. Ce CSB II dispose d’une salle d’hospitalisation, une salle de maternité, une salle de consultation, une salle de pharmacie et de vaccin. Il est ouvert en Décembre 1999. Beaucoup de patients viennent au centre d’hôpital pendant le mois d’Avril jusqu’ au mois de Juillet étant donné que c’est la période de la récolte de riz alors nombreuses personnes sont atteintes d’une Insuffisance Respiratoire Aigu (IRA) ou d’autres maladies comme le toux, la grippe… Quelque fois, ces maladies sont fréquentes et influent sur le processus de production. Elles provoquent une diminution du nombre de travailleurs qui se répercutent sur le revenu de la famille.

En moyenne, 477 femmes par an prennent en consultation prénatale pendant les cinq dernières années. Mais parmi eux, quelques unes seulement accouchent à l’hôpital suite à la présence des matrones dans les Fokontany d’une part, et le faible pouvoir d’achat d’autre part .Si l’accouchement est compliqué, alors c’est dans ce cas seulement qu’elles rejoignent l’hôpital.

4- Infrastructure sécuritaire

La commune de Tsiafajavona Ankaratra ne dispose encore de brigade de gendarmerie .Les forces de l’ordre sont basées dans la commune urbaine d’Ambatolampy regroupées dans quatre camps.

Ce sont :  La brigade de gendarmerie

51 Mémoire de maîtrise  La brigade de la police  La compagnie d’envergure nationale Escadron Porté N° 11 (EP 11)  La compagnie d’envergure nationale Escadron Blindé N°4 (EB 4).

Ainsi, en cas de vol ou de dérobation, les Tankaratra doivent porter l’affaire dans la commune urbaine d’Ambatolampy.

5- Infrastructure touristique

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra recèle une multitude de potentialités remarquables qui mérite d’être valorisée pour un meilleur développement touristique. a) Le Mont Tsiafajavona Avec ses 2 643 m d’altitude, le Mont Tsiafajavona est le troisième sommet de Madagascar après Maromokotra à Tsaratanàna et le pic Bobby à Andringitra. Il offre de ce fait une vue panoramique très agréable sur la ville d’Ambatolampy et Antananarivo ainsi que sur les paysages environnants. La route en terre qui mène vers le Mont Tsiafajavona est en bon état. b) Le Lac froid Sur une superficie d’environ 4 ha, le « lac froid » est l’un des plus grands lacs de la commune de Tsiafajavona Ankaratra. Ce lac fait vivre diverses variétés de poissons et on y observe aussi l’existence de nombreux canards sauvages. C’est une richesse naturelle dont la visite ne faut pas être manquée lors du passage à Ankaratra. Le « lac froid » est une des richesses incomparable de l’Ankaratra. Il constitue le réservoir d’eau pour la ville d’Ambatolampy. c) La forêt naturelle de l’Ankaratra La forêt naturelle d’Ankaratra se localise sur les pentes entre 1 700 m et 2 200 m d’altitude. Elle est caractérisée par diverses espèces d’arbres et de plantes dont la plupart sont endémiques et propres à la station forestière.

52 Mémoire de maîtrise Actuellement, la forêt naturelle d’Ankaratra est menacée. L’Union Forestière d’Ambatolampy (UFA), une organisation non gouvernementale s’occupe de la gestion forestière de l’Ankaratra depuis 1998. Mais, à cause de la compression budgétaire, l’UFA a réduit de moitié les agents forestiers. Cee derniers sont limités à 15 en 2008 contres une trentaine en 1998. Devant cet effectif réduit du personnel, les coupes illicites n’échappent pas à la forêt naturelle d’Ankaratra. d) La cascade de la forêt de l’Ankaratra On l’appelle « Rian’Ankaratra ». C’est une cascade qui joue un rôle essentiel dans les coutumes des Tankaratra. C’est un lieu de purification où les habitants viennent prendre leur bain avant d’assister à des cérémonies rituelles. La photo ci après nous montre le Rian’Ankaratra qui est un cadre naturel très attrayant (voir au verso)

Mémoire de maîtrise 53 Photo 2 : Rian’Ankaratra

Source : Cliché de l’auteur, Août 2009 e) La station piscicole C’est l’endroit où l’on avait introduit depuis 1926 des œufs de truites suivis par les blacks bass en 1951. Autrefois, la pisciculture de truite constituait une activité originale de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Elle était une source de revenu pour les villageois. A l’époque, le plus grand hotel restaurant du district d’Ambatolampy reconnu par « Au rendez- vous des pêcheurs » se spécialisait au menu basé sur les truites .Certaines personnes venaient à Ambatolampy uniquement pour savourer le délice.

Mémoire de maîtrise 54 Actuellement, la pisciculture de truite se dégrade à cause de l’insuffisance ou de l’inexistence de moyens matériel et financier ainsi que de personnel .Cette espèce tend alors à disparaître. Aujourd’hui, la station piscicole d’Ankaratra constitue un lieu attractif pour les visiteurs aussi bien locaux qu’étrangers. La photo ci-dessus représente la station piscicole à l’état actuel. Photo 3 : bassin de truiticulture abandonné

Source : cliché de l’auteur, Mars 2009 f) Les « Doany » L’existence de « Doany » dans le Fokontany d’Anosiarivo au Nord Ouest de l’Ankaratra est un des particularités de la région. Dans ces endroits se déroulent des cérémonies de culte des ancêtres qui constituent un rite pour les Tankaratra. Elles ont lieu pendant des moments bien précis de l’année.

En effet, la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra est une destination touristique splendide. Elle possède des particularités à cette fin telle que le Mont Tsiafajavona, le « lac froid », la forêt naturelle avec la cascade, la station piscicole et les « Doany ». Cependant, l’inexistence d’infrastructure d’accueil et d’hébergement dans la commune rurale de

55 Mémoire de maîtrise Tsiafajavona Ankaratra oblige les touristes à restreindre leur visite en une seule journée. Ce qui ne permet pas de contempler toutes les merveilles que dispose cette commune.

Paragraphe 5 : La gestion forestière

La gestion de la forêt de l’Ankaratra est prise en charge par l’UFA depuis 1998. Ce paragraphe est consacré à l’étude de l’intervention de l’UFA. L’intervention de cet organisme se répercute sur la vie économique de la région.

1- Droit et obligation de l’UFA :

Il s’agit d’une part d’un ensemble de disposition donnant jouissance de l’UFA en tant que gestionnaire de la forêt, et d’autre part la contre partie de la prestation dont l’UFA doit rendre. Ces droits et obligations sont fixés par l’Etat à travers le Ministère des Eaux et Forêts (MEF) et la Direction Régionale des Eaux et Forêts (DIREEF). a) Les droits de l’UFA  L’UFA est autorisée à effectuer des prélèvements à but commercial des produits forestiers et de tous les autres produits conformément au cahier de charges dont elle dispose ;  L’UFA a droit à exploiter les forêts exotiques .Par contre il lui est interdit de mettre la main sur la forêt naturelle ;  Elle peut faire une sous traitance pour certaines activités relevant de son domaine mais dans ce cas, l’UFA dicte les directives à suivre tout en respectant le cahier de charge .Elle perçoit des ristournes.

En contre partie de ces jouissances, l’UFA doit accomplir certaines obligations. b) Obligation de l’UFA Trois points essentiels doivent être respectés par l’UFA :  Primo, la gestion durable et sécurisée de la forêt aussi bien naturelle qu’exotique, selon laquelle l’UFA doit appliquer des mesures appropriées ;

Mémoire de maîtrise 56  Secondo, l’UFA doit respecter les dispositions législatives, règlementaires et contractuelles convenues telles que les plans d’aménagement, les cahiers de charges…  Tertio, l’UFA est imposée à payer des redevances auprès de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra correspondant aux produits forestiers qu’elle arrive à vendre.

A partir de ces droits et obligations, l’UFA se fixe des objectifs.

2- Objectifs de l’UFA

Dans son intervention, l’UFA a pour objectif de :  Protéger la biodiversité  Renouveler et régénérer les peuplements d’arbres  Conserver les espèces forestières  Entreprendre des recherches forestières  Développer l’écotourisme

En vu d’atteindre ces objectifs, plusieurs actions sont menées par l’UFA.

3- Les activités relevant du domaine de l’UFA

Afin de bien accomplir sa mission, l’UFA entreprend les opérations de soins suivantes :  Plantation et regarnissage : il s’agit d’un reboisement, d’une plantation effectuée afin de combler les vides dans les régénérations naturelles et de remplacer les bois enlevés.  Dépressage et élagage : le dépressage consiste à réduire le nombre de tiges dans les régénérations denses tandis que l’élagage désigne l’enlèvement des branches pour faciliter la circulation, pour réduire le risque de feu et pour promouvoir la multiplication de bois sans nœuds.  Nettoyage : le nettoyage concerne l’enlèvement des sous produits forestiers après les coupes ainsi que l’extraction des pieds d’arbres morts naturellement ou par dégât cyclonique.  Débroussaillage : il s’agit d’un éclaircissement avant l’opération de plantation ou de regarnissage

57 Mémoire de maîtrise A ces soins s’ajoute la coupe de régénération et de récupération qui consiste respectivement à couper le peuplement arrivé à maturité et à couper les vieux peuplements forestiers en vu de promouvoir la régénération. En outre, l’UFA adopte des stratégies pour protéger la forêt contre le feu de brousse. En son sein, un comité de vigilance assure le contrôle de la forêt. Il faut remarquer que ces activités sont définies dans de cadre légal suivant des principes de gestion bien déterminées.

4- Le mode de gestion de l’UFA

Le mode de gestion de l’UFA nous permet de voir comment l’UFA procède t-elle pour réaliser ses tâches. L’UFA, dans le cadre de la gestion de la forêt d’Ankaratra, respecte le plan d’aménagement de la forêt validé par la DIREEF qui est renouvelable après son expiration. Elle possède des personnels compétents dont certains sont des employés permanents et d’autres employés saisonniers. En 2008, les salariés permanents sont au nombre de 15 selon l’enquête personnelle sur le lieu. Ils assurent les fonctions administratives et commerciales. Les employés saisonniers sont formés par les Tankaratra qui sont engagés pour effectuer les soins sylvicoles. Quelque fois, l’UFA fait de sous traitance pour l’ensemble des opérations de soins sylvicoles. Les sous traitants utilisent à leur tour une main d’œuvre qui dans la plupart des cas des gens de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Ainsi l’activité forestière constitue une source de revenu supplémentaire pour la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra qui exerce l’agriculture comme activité principale. En plus, celle-ci bénéficie des sous produits issus de l’exploitation de la forêt. D’ailleurs, il est interdit aux employés de l’UFA de vendre les sous produits. Ces derniers sont utilisés comme manche de balai, bois de chauffe, charbons. En moyenne, d’après l’enquête sur le lieu, un dépresseur arrive à réaliser 400 manches de balais par semaine. Avec un prix de vente unitaire de 20 à 40 Ar il peut en gagner 32 000 Ar /mois. Le charbonnier quant à lui arrive à produire au moins 6 sacs par semaine. Vendu à partir de 3 000 Ar le sac de charbon, le charbonnier peut gagner au moins 72 000 Ar/mois avec.

En effet, la gestion des forêts d’Ankaratra est assurée par l’UFA. Non seulement elle génère de revenu supplémentaire pour les habitants et un ristourne pour la commune mais elle permet également d’envisager un projet de création de menuiserie dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Ce qui ne peut être réalisé que s’il y a des appuis financiers. Mémoire de maîtrise 58 En résumé, les Tankaratra sont formés notamment par une population jeune .L’agriculture de subsistance domine encore, l’élevage est peu développée alors que ces deux activités constituent dans l’ensemble l’activité principale de la population. Ces deux secteurs devraient être développés pour satisfaire les besoins de la masse. L’insuffisance de moyens matériels et financiers freine la réalisation des initiatives des paysans pour le développement. Par ailleurs les infrastructures existantes dans la commune permettraient d’améliorer le niveau de vie de ses habitants s’il y a un appui financière à la base. Une ONG dont l’UFA œuvre déjà dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra mais son domaine se limite sur la protection de la forêt d’Ankaratra. Elle génère de revenu pour les Tankaratra qui travaillent pour elle. L’UFA regroupe également des conditions favorables à l’exploitation de bois issus de la forêt servant de matière première pour les usines de transformations tel que les menuiseries, les papeteries. Cependant, ces branches d’activités de production n’existent pas encore dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra par faute de moyens financiers. Ce qui nous conduit à analyser l’apport possible des institutions de microfinance au développement de la commune en question.

Mémoire de maîtrise 59 CHAPITRE II : LA MICROFINANCE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA

On a vu auparavant que la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra dispose des potentialités énormes. Les paysans n’attendent que l’occasion pour pouvoir utiliser leurs idées, leur énergie pour exploiter ses ressources puisqu’il leur manque des moyens matériels et financiers. La microfinance pourrait les aider dans ce domaine en vu de développer cette commune. Pour approfondir l’explication sur cette affirmation, on analysera tout d’abord les impacts socio-économiques que pourrait engendrer l’implantation des Institutions de microfinance dans cette commune. Ensuite, on verra les suggestions relatives à la microfinance et le développement de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra.

Section 1 : Les impacts socio-économiques de la microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

La microfinance apporterait des changements dans la commune de Tsiafajavona Ankaratra tant au niveau social qu’au niveau économique. Cette section traitera les deux impacts suivants :  Impacts économiques  Impacts sociaux

Paragraphe 1 : Impacts économiques

L’existence des institutions de microfinance (IMF) dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra permettrait d’améliorer la vie économique de ses habitants. Les institutions de microfinance donneraient la possibilité de promouvoir plusieurs secteurs d’activités par le biais de financement ou plutôt du microcrédit qu’elles pourraient accorder essentiellement aux paysans qui sont mal desservis par le système bancaire traditionnel.

1- Le secteur agricole

La microfinance contribue de façon substantielle dans le secteur agricole de la commune considérée. Même si l’agriculture est la principale activité de la population, elle n’assure que la consommation interne. L’octroi des crédits aux paysans leur offrirait la possibilité d’acheter des matériels modernes, performants, facilitant les tâches, réduisant le temps de travail et permettraient aussi de faire une production à grande échelle. Ce qui augmente la productivité.

Mémoire de maîtrise 60 D’ailleurs les conditions physiques dans cette région telles que la fertilité du sol, l’hydrographie abondante sont favorables à une diversité de cultures. Dans ce cas, il y aura un surplus de production. Non seulement les paysans auraient une autosuffisance alimentaire pendant toute l’année mais ils pourraient également vendre une grande partie de produits. L’amélioration des techniques, des semences, l’utilisation des engrais biologiques ainsi que l’aménagement du territoire font aussi parti des facteurs d’accroissement de la production.Les institutions de microfinance doivent venir en aide pour ces actions importantes mais dont les Tankaratra ne sont pas dans la capacité de réaliser. Si tout cela se rencontre dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, il se peut que la commune tiendra la première place dans la production des cultures vivrières telles que le riz, la pomme de terre, le maïs… dans la région de Vakinankaratra où elle se trouve et même dans toute l’île.

2- Le secteur élevage

L’élevage constitue une activité complémentaire à l’agriculture. Dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, on pratique surtout de l’élevage ovin, porcin et bovin mais qui restent encore peu développé. Avec l’appui financière des IMF servant de fonds de roulement, on pourait démarrer un projet de création de grande ferme. C’est ainsi que la commune serait en mesure d’approvisionner les grandes villes en viande de bœuf, de mouton et de porc. On pourrait aussi créer un atelier de fabrication de tapis mohair ou un centre de transformation du lait de vache en produits dérivés. Et en ce qui concerne la pisciculture abandonnée, les crédits octroyés par les IMF permettraient de multiplier les espèces de truites restantes, d’introduire à nouveau des espèces de ce genre afin de redynamiser la truiticulture qui était une source de revenu considérable pour les villageois et les restaurateurs.

3- Le secteur artisanal :

Puisque la savane herbeuse dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra occupe une étendue non négligeable et qui pousse à l’état naturel alors elle constitue un réservoir de matière première pour la vannerie. Mais comme le vannier n’utilise que les matières premières associées à des peintures de mauvaise qualité par faute de moyen financier alors la commercialisation des produits artisanaux ne franchit même pas le district d’Ambatolampy. Devant ce fait, les IMF devraient intervenir en octroyant des crédits pour améliorer cette

Mémoire de maîtrise 61 activité féminine afin de donner une réputation à la commune dans cette matière. Ce qui conduira à la commercialisation des produits confectionnés à travers le pays et pourquoi pas à l’échelle internationale.

4- Le secteur tourisme :

La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra possède des potentialités particulières qui sont assimilées à une attraction touristique intéressante. On peut en citer le Mont Tsiafajavona qui offre une vu panoramique très agréable, le « lac froid », la forêt naturelle avec une cascade et des biodiversités propre à la région. La présence de ces richesses constitue une grande opportunité à saisir pour la promotion du secteur tourisme dans cette commune. Pourtant, l’inexistence des infrastructures d’accueil tel que les établissements d’hébergement, les restaurations, les espaces de camping, les centres de loisirs empêche le développement de ce secteur. La population locale n’a pas assez de fonds pour investir dans ce domaine. C’est là que les IMF devraient venir en aide en offrant individuellement ou collectivement des fonds de roulement par le biais du crédit. L’investissement dans le secteur tourisme à travers l’instauration de ces infrastructures d’accueil est rentable compte tenu du grand nombre de visiteurs nationaux et étrangers qui viennent à Ankaratra chaque semaine. Le développement du secteur tourisme dans cette commune rurale serait donc le fruit de l’investissement en infrastructure d’accueil par la population locale grâce à l’activité des institutions de microfinance.

5- Autres secteurs d’activités : la menuiserie et la pharmacochimie

L’abondance des richesses végétales dans au Tsiafajavona Ankaratra permet de développer des activités de production tel que la menuiserie et la pharmacochimie. Premièrement, en ce qui concerne la forêt de l’Ankaratra, elle constitue une source de matières premières pour la menuiserie. Elle approvisionne la ville d’Ambatolampy et ses environs dont la menuiserie y est suffisamment développée. Cette branche d’activité n’existe pas encore dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Ses habitants sont dans l’incapacité de créer des ateliers de menuiseries par faute de moyens matériels et financiers alors qu’ils sont au cœur des matières premières donc le coût de production y est réduit. De ce fait, l’existence des établissements de crédit est très sollicitée dans le but de financer le projet de création des ateliers de menuiserie sur le lieu. D’ailleurs, l’exploitation de bois ne se

62 Mémoire de maîtrise présente pas comme une menace pour la forêt de l’Ankaratra puisqu’il y a déjà la présence de l’UFA qui assure la gestion forestière .La coupe des arbres est sous condition. Elle est permise par exemple si le cahier de charge la prévoit ou bien un acte de régénération sera prévu (un arbre battu contre 4 plants de même espèce à reboiser).

Deuxièmement, l’abondance des plantes médicinales à Ankaratra favorise les recherches pharmaceutiques dans cette commune .Pour améliorer la médecine traditionnelle qui est un fléau à la fréquentation des centres hospitaliers, on peut envisager la création de pharmacochimie utilisant principalement des plantes médicinales comme matières premières de base. Celle-ci se traduit par l’investissement en la matière. Ce qui serait réalisable grâce à la microfinance.

En résumé, les activités des institutions de microfinance notamment l’octroi de crédit à la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra lui permettraient d’investir dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le tourisme ainsi que dans les branches de la menuiserie et de la pharmacochimie. Cela promu le développement de ces secteurs d’activité qui se traduit par le développement économique de cette commune rurale. Ce bilan positif d’ordre économique se répercute au niveau de la société. Ce qui nous mène à voir ce qui pourrait être l’impact social de l’implantation de la microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra.

Paragraphe 2 : Impacts sociaux

Les impacts des activités des institutions de microfinance pourraient être reflétés au niveau de la société. La microfinance améliorerait le niveau et le mode de vie de la population à revenu faible.

Tout d’abord grâce à l’appui financière des IMF dans les secteurs précités, la production ainsi que la productivité connaîtreraient un accroissement. Cela implique une augmentation de revenu des bénéficiaires donc une amélioration de leur niveau de vie. L’effet direct de cette hausse de revenu serait la satisfaction des besoins physiologiques de la population défavorable. Ainsi, la ration alimentaire de chaque ménage augmenterait ; la malnutrition se réduirait. Les membres de la famille seraient bien habilités et logés. Ils pourraient également allouer une part de leur revenu au soin sanitaire. Ce qui améliore leur

63 Mémoire de maîtrise état de santé. La population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra aurait aussi la possibilité d’éduquer leurs enfants dans les établissements de premier et second cycle. Donc le taux de fréquentation scolaire s’élèverait. Par suite, l’analphabétisme diminuerait et le transfert de connaissance, de technologie deviendrait plus facile. Bref, il y aurait une amélioration du bien être de la population. Non seulement les bénéficiaires de la microfinance pourraient satisfaire ses besoins physiologiques mais ils auraient aussi la possibilité de subvenir aux besoins sociaux. Les Tankaratra faisant parties de la population du district d’Ambatolampy ne manquent pas la pratique annuelle de « Famadihana » (ou dans un sens large, le détournement des morts). C’est une sorte de rite propre à cette région. Pour ce faire, chaque famille doit rassembler une somme d’argent. L’accroissement de revenu lui permetrait alors de mettre de l’argent de côté afin de participer à cette conservation de valeur. Au niveau de l’emploi, le développement des secteurs d’activités qu’on a vu auparavant fait appel à plusieurs actifs humains .Cela se traduit par une création d’emploi. Par conséquent, le taux de chômage diminuerait. En outre, le développement de ces secteurs favoriserait l’intégration des femmes dans l’activité de production. Puisque 49.95 % de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra sont des femmes. Alors leur participation dans le secteur productif promu le développement de cette commune. Il faut remarquer que les activités des institutions de microfinance ne se limitent pas seulement sur l’octroi de crédit, elles collectent également de l’épargne. Or, les paysans placent quelques fois leur argent sous les oreillers. Cela provoque davantage l’acte de banditisme. En plus, cette attitude entraîne le gaspillage d’argent et ne rentre pas dans le circuit économique. L’existence des IMF dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra permettra alors d’assurer la sécurité de ces paysans, la bonne gestion de leur richesse et de faciliter la déthésaurisation. Par conséquent, les IMF jouent un rôle important dans le développent de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. Son implantation y serait très sollicitée. Et pour que les établissements de microfinances désirant de s’y installer soient pérennes, il faut qu’ils offrent des produits et services financiers correspondant aux besoins de la population locale et adapté à leur situation. Pour cela, quelques mesures devraient être prises. Ce qui fait l’objet de la section suivante.

Mémoire de maîtrise 64 Section 2 : Suggestions

Puisque l’implantation des IMF dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra reste encore une idée de projet alors il est nécessaire de préconiser quelques mesures y afférentes. Et comme la finalité de cette initiative est le développement de la commune, dans ce cas, il faut en définir des perspectives d’accompagnements. Cette partie consacrée aux suggestions comprendra alors :  La microfinance typique  Mesure d’accompagnement

Paragraphe 1 : Microfinance typique

Pour développer la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra, celle-ci fait appel aux institutions de microfinance qui répondent à leur besoins et adapter à leur situation. Pour cela, les institutions de microfinance mutualiste ou non qui ont l’intention de s’implanter dans cette commune devraient suivre certains principes relatifs à leurs activités :

1 - Octroi de crédit : L’octroi de crédit devrait obéir à certaines conditions :

a) durée de crédit : 3 mois à 5 ans Cette condition permet aux paysans et aux microentrepreneurs de faire des investissements notamment à moyen terme. Dans ce nombre d’année, les bénéficiaires peuvent étendre autant que possible leurs champs d’activités. Ils en tireront profit et se trouveront aux mesures d’effectuer le remboursement des crédits empruntés.

b) types de crédits Les crédits consentis doivent permettre :  d’avoir un fond de roulement ;  de faciliter l’acquisition des actifs c’est à dire des immobilisations et matériels de productions ;  de subventionner les exploitations agricoles ;  de financer les dépenses d’exploitations

65 Mémoire de maîtrise c) types de garantis : variable, on pourra aussi penser à l’épargne bloqué.

d) taux d’intérêt sur crédit : il doit être inférieur à 40 % par an.

e) montant d’emprunt : allant de 50 000 Ar à 6 000 000 d’Ar.

2-Collecte d’épargne Comme en l’a vu dans le paragraphe précédant sur les impacts sociaux, et en ce qui concerne l’épargne, celle-ci joue un rôle important dans le développement de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. De ce fait, il faut rémunérer cet acte de dépôt par un taux incitatif pour encourager les paysans à faire du placement. On peut envisager un intérêt capitalisé pouvant atteindre 10 %.

3- Encadrement technique Les IMF devraient prendre en charge la formation technique de leurs clients. Pour ce faire, elles doivent entretenir périodiquement des séances de formations techniques et professionnelles correspondant à chaque secteur d’activité. Les bénéficiaires seront ainsi en mesure de maîtriser différentes méthodes et procédés. Ils seront aussi informés des nouvelles techniques modernes et plus rentables.

En outre, les IMF devraient dispenser des cours de comptabilité et de gestion de crédit. Elles feront par suite des suivies et évaluations afin que les crédits soient destinés à des fins productives.

En général, les IMF qui sont présentent sur le territoire national ont déjà leur propre condition en ce qui concerne les services qu’elles offrent à leurs clients. Elles devraient donc adapter la sienne avec celle qu’on a citée ultérieurement.

Mémoire de maîtrise 66 Paragraphe 2 : Mesures d’accompagnement

Les problèmes vécus par les Tankaratra ne sont pas seulement d’ordre financier. En vu de promettre le développement de la commune de Tsiafajavona, quelque mesures doivent être prises par la population locale, les personnages étatiques et toutes les personnes concernées. Elles se manifestent par :  l’augmentation du nombre de personnel travaillant dans le CSB II de la commune ainsi que le nombre de médecins privés car le meilleur encadrement de chaque individu en matière sanitaire permettent à la population notamment active de bien accomplir sa fonction ;  l’installation électrique : l’électrification dans cette commune encourage l’investissement public et privé. Elle permet d’entreprendre plusieurs activités ;  l’entretien de la route en terre reliant Tsiafajavona Ankaratra avec les communes voisines ainsi que les chemins inter Fokontany afin que ceux-ci soient toujours praticables pendant toute l’année. Il serait utile de les goudronner pour faciliter davantage la circulation des personnes et des biens ;  l’amélioration des moyens de transports car jusqu’à maintenant, il n’y a que deux taxis-brousse de 28 places chacune qui assurent le transport de passagers et de marchandises dans cette commune. En plus, leur circuit se limite à deux voyages aller retour et chaque Mercredi, le jour du marché dans la commune ;  l’implantation de brigade de la gendarmerie sur le lieu pour y assurer la sécurité ;  le regroupement des paysans dans des associations paysannes qui faciliterait la demande de prêts et de subventions en intrants.

67 Mémoire de maîtrise CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE : La commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra possède des potentialités physiques considérables qui favorisent l’activité humaine. Cependant les activités pratiquées par la population locale telles que l’agriculture, l’élevage, l’artisanat ne sont pas encore développées. La population locale est confrontée à des problèmes d’ordre financier qui se répercutent sur la vie économique et sociale des ménages concernés. Par ailleurs, cette commune dispose de plusieurs infrastructures qui facilitent l’entreprise de diverses activités. Ce qui améliore le niveau de vie des habitants et promettra par suite le développement de la commune. Devant ces problèmes financiers la microfinance doit entrer en jeu. Nombreux sont les impacts positifs que ce soit sur le plan économique ou sur le plan social qu’elle pourrait engendrer. Ainsi, pour que l’implantation des institutions de microfinance dans cette commune soit une réussite, quelques mesures doivent être prises préalablement.

68 Mémoire de maîtrise CONCLUSION GENERALE : La pauvreté de Madagascar se concentre surtout dans le milieu rural vu que 85 % des individus considérés comme pauvre y se trouvent. Le développement exige des changements structurels, d’ordre économique, social, technologique et institutionnel .Ces changements doivent commencer au niveau des ménages. Or, malgré les idées et les talents que peuvent avoir les agents économiques, ils ne disposent pas de moyens matériels et financiers permettant d’entreprendre et de développer certaines activités de production. Par ailleurs, les établissements bancaires existent à Madagascar il y a déjà une quarantaine d’année. Seulement, les services financiers qu’ils offrent sont sélectifs et limités. Ils excluent les personnes défavorisées. Cette défaillance du système bancaire a favorisé l’émergence de la microfinance à partir de 1990. La naissance de la microfinance a été facilitée par la conjugaison des interventions du gouvernement, des bailleurs de fonds et des opérateurs techniques spécialisés. Ces trois entités ont agi respectivement en tant que décideur politique en faveur de la promotion du secteur financier, en tant que financeur et en tant qu’encadreur technique. Plusieurs institutions de microfinance (IMF) se sont alors créées depuis 1990. Les unes sont mutualistes et les autres non mutualistes selon le statut qu’elles ont choisi. Elles opèrent dans les agglomérations de la capitale et entre autre dans les petites villes. En 2007, il ne reste plus que 2 régions sur les 22 régions qui ne disposent pas d’IMF. Il s’agit de la région Betsiboka et celle de Melaky. Les principales activités des IMF mutualistes ou non sont l’octroi de crédit et la collecte d’épargne. Elles sont destinées aux personnes mal desservies par les institutions bancaires notamment les paysans. Grâce à l’appui financière des IMF, les microentrepreneurs et les paysans ont l’occasion d’investir dans plusieurs secteurs. Les bénéficiaires voient leur profit s’élever. Il en résulte une augmentation de leur revenu et améliore ainsi leur niveau de vie. Cela fait diminuer le nombre de population dans la sphère de pauvreté et conduit au développement du pays. Malgré la multiplication des institutions de microfinance à Madagascar, le taux de couverture nationale de la microfinance est encore faible. Il est de l’ordre de 8.3 % en 2007 avec des déséquilibres entre le milieu urbain et le milieu rural. Rares sont encore les IMF qui s’implantent dans le milieu rural.

69 Mémoire de maîtrise Etant une commune rurale, Tsiafajavona Ankaratra qui se trouve à 79 km environ de la capitale, elle n’enregistre aucune institution de microfinance jusqu’à maintenant. Cette commune rurale possède des potentialités énormes telles que l’hydrographie abondante, la fertilité du sol volcanique, la diversification des végétations, la population jeune, la multitude des attractions touristiques. Devant ces potentialités, les secteurs d’activités dans cette commune restent encore peu développés. L’agriculture qui y est la principale activité est destinée à l’autoconsommation. Les paysans utilisent encore des matériels rudimentaires. D’où la production est faible et ne satisfait même pas leurs besoins pendant toute l’année. L’élevage est une activité complémentaire à la culture mais elle est également peu développée. Il n’existe pas de grande ferme dans la commune. Moins encore l’artisanat malgré l’abondance des matières premières locales, les produits artisanaux sont encore faible aussi bien en quantité qu’en qualité. En outre, la menuiserie n’existe pas encore dans la commune de Tsiafajavona alors que c’est une activité qui y est rentable et ne représente pas d’ailleurs une menace pour la forêt d’Ankaratra qui est bien gérée par l’UFA. La pharmacochimie n’existe pas encore dans cette commune même si elle est favorisée par l’abondance des plantes médicinales qui s’y trouvent. De son côté, le secteur tourisme devrait générer un revenu supplémentaire pour la population locale s’il est développé mais ce n’est pas le cas. Dans tous les cas, le problème est basé sur le manque de moyens financiers. Face à ce problème d’ordre financier, l’implantation des institutions de microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra serait l’issu le plus déterminant. Grâce aux divers crédits que les IMF peuvent accorder aux paysans, ceux – ci pourraient investir dans plusieurs domaines. En effet, ils auraient la possibilité d’acheter des intrants plus performants et rentables pour l’agriculture. La production ainsi que la productivité connaitreront par suite une hausse. La population locale obtiendra aussi des fonds pour démarrer et promouvoir les secteurs élevage artisanal et touristique. De ce fait, elle pourrait non seulement satisfaire leurs besoins mais surtout vendre une part importante de produits et services qui ne sont pas consommés. Donc, la microfinance contribuerait de façon substantielle au développement du pays. Sa présence dans le milieu rural promu le développement rural si on se réfère au cas de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra. La microfinance est donc un levier du développement rural.

Mémoire de maîtrise 70 TABLE DES MATIERES SOMMAIRE……………………………………………………………….i REMERCIEMENTS………………………………………………………ii LISTE DES ACRONYMES……………………………….……………..iii

INTRODUCTION…………………………………………………………………..1

PARTIE I : LA MICRO FINANCE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

RURAL ...... 4

CHAPITRE I : ASPECT DU DEVELOPPEMENT ……………………………...4 Section 1 : Approche théorique du développement ...... 4

Section 2 : Le développement rural à Madagascar ...... 6 Paragraphe 1 : Caractéristique du milieu rural ...... 6 Paragraphe 2 : Les objectifs du développent rural ...... 8

CHAPITRE II : LA CONTRIBUTION DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCES AU DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR ...... ….8 Section 1 :Représentation générale de la microfinance de Madagascar ...... ….8 Paragraphe 1 : Définition ...... 8 1-La microfinance : ...... 8 2-La mission de la microfinance : ...... 9 Paragraphe 2 : Historique de la microfinance à Madagascar...... 9 -La microfinance avant 1990 : ...... 10 - 1990 à 1995 : phase d’émergence des Institutions de Microfinance ...... 10 - 1996 jusqu’à maintenant : phase de développement et de croissance ...... 10 Paragraphe 3 :Les acteurs de la microfinance...... 11 1- Les institutions financières mutualistes : IFM ...... 11 2- Les Institutions Financières Non Mutualistes : IFNM...... 14

Section 2 :Environnement de la microfinance à Madagascar...... 17 Paragraphe 1 :Cadre institutionnel ...... 17

Mémoire de maîtrise I 1- Rôles du gouvernement…………………………………………………..17 2- Rôles des bailleurs de Fonds...... 20 3- Rôles des banques ………………………………………………….…...21 Paragraphe 2 : Cadre légal et règlementaire...... 22

Section 3 : Les théories applicables à la microfinance...... 24 Paragraphe 1 :L’épargne...... 24 Paragraphe 2 : Le crédit...... 27 Paragraphe 3 : L’investissement...... ………..29 Paragraphe 4 : Le financement……………………………………….…………30

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE…………………………...... 32

PARTIE II : IMPACTS DE L’IMPLANTATION DES IMF DANS LA

COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA ...... 34

CHAPITRE I : ETUDE DE L’ESPACE ET DES POTENTIALITES DE LA COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA ...... 34 Section 1: Etude physique du milieu………………… ………..…………….….34 Paragraphe 1 : localisation ...... 35 Paragraphe 2 : Hydrographie...... 37 Paragraphe 3 : Nature du sol...... 37 1- Sol ferralitique rouge : ...... 37 2- Sol ferralitique humifère brun :...... 38 Paragraphe 4 : La flore...... 38

Section 2 : Etude socio-économique de la commune ...... 43 Paragraphe 1 : la population...... 43 1- Evolution de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra…………………………………………………………………….43 2 - Structure de la population ...... 45 Paragraphe 2 :L’agriculture...... 46 1- la riziculture ...... 46 2- la culture sèche :...... 48

II Mémoire de maîtrise 3- culture de contre saison :...... 48 Paragraphe 3 :L’élevage...... 48 Paragraphe 4 : Les infrastructures...... 49 1- Les infrastructures routières :...... 49 2- Infrastructure scolaire : ...... 50 3- Infrastructure sanitaire ...... 51 4- Infrastructure sécuritaire ...... 51 5- Infrastructure touristique...... 52 Paragraphe 5 : La gestion forestière...... 56 1- Droit et obligation de l’UFA :...... 56 2- Objectifs de l’UFA...... 57 3- Les activités relevant du domaine de l’UFA...... 57 4- Le mode de gestion de l’UFA...... 58

CHAPITRE II : LA MICROFINANCE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE TSIAFAJAVONA ANKARATRA ...... 60 Section 1 : Les impacts socio-économiques de la microfinance dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra...... 60 Paragraphe 1 : Impacts économiques ...... 60 1- Le secteur agricole ...... 60 2- Le secteur élevage...... 61 3- Le secteur artisanal : ...... 61 4- Le secteur tourisme :...... 62 5- Autres secteurs d’activités : la menuiserie et la pharmacochimie ...... 62 Paragraphe 2 : Impacts sociaux ...... 63

Section 2 : Suggestions...... 65 Paragraphe 1 : Microfinance typique...... 65 Paragraphe 2 : Mesures d’accompagnement...... 67 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE………………………….…...68 CONCLUSION GENERALE……….……………………..…………...……….69 TABLE DES MATIERES………………………………………………….I

BIBLIOGRAPHIE………………………………..…………………...….Iv ANNEXES……………….…………………………………...………….VI

III Mémoire de maîtrise BIBLIOGRAPHIE : MANUELS ET OUVRAGES 1. ABRAHAM G, FROIS, « Economie politique »,4ème édition, Economica, Paris, 1998. 2. ANDERNACH S, « Les arboreta de Manjakatompo sur le Haut Plateau de Madagascar », 1994, La découverte, Paris, 47 pages. 3. BAIROCH Paul, « Le tiers monde dans l’impasse », Gallimard, 1971. 4. BERG R J, WHITAKERS J.S, « Stratégie pour le Développement Africain »Economica, Paris, 1989. 5. BREMON J, « Dictionnaire des mécanismes et théories économiques », 3ème édition, Hatier. 6. DONALD R Snograss, DWIGHT Perkins, MALCOLM Gillis, MICHAEL Roemer, « Economie de développement »nouvelle imprimerie Ducolot SA, Gembloux (Belgique), 734 pages. 7. LEDGERWOOD, « Manuel de microfinance », Washington 1999. 8. PERROUX François, « Développement durable et gestion traditionnelle des écosystèmes », PUF, 1961. 9. RAZAFIKOTO Jean Daulse, « Les opérations de développement rural et les conditions de vie paysanne de 1980 à l’an 2000 », Antananarivo 2002,121 pages. 10. ROUSSEAU Patrick, « Théorie financière et décision d’investissement », Economica, 1990. 11. SEGALEN P, « Etude des sols dérivés de roches volcaniques à Madagascar », Société nouvelle de l’imprimerie centrale, 1957, 85 pages.

REVUES, PUBLICATIONS ET AUTRES 12. APIFM, « Rapport APIFM 2000 », 2001. 13. BANQUE MONDIALE, « La Banque Mondiale et le Développement Rural », Avril 1988,150 pages. 14. BANQUE MONDIALE, « Rapport économique et financier »,1998.

IV Mémoire de maîtrise 15. BSD, « Monographie de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra », atelier de replanification du 10, 11,12 et 14 Mai 2004.

16. DIREEF, UFA, « Rapport d’activité 1998 – 2000 », 2001, 33 pages. 17. GTZ, « Guide touristique de la Station Forestière et Piscicole d’Ankaratra », 1995, 32 pages. 18. Mada Business Journal, « Le monde à la portée des doigts » N° 095, Novembre 2008. 19. Mémoire de fin d’étude « Projet de mise en place d’un écologie dans la région de Manjakatompo », RAKOTOBE Solonirina, Août 2001, 61 pages. 20. ORGASYS, « Plan Directeur d’Aménagement de la région d’Ambatolampy », Mars 1996. 21. PDFIV, « Rapport sur l’intervention des arbres et plantes médicinales dans la forêt naturelle d’Ankaratra », ABRAHAM Jean Prosper, 1991, 18 pages. 22. PNUD/FENU, « Programme d’Appui à la stratégie Nationale de microfinance », Octobre 2005, 42 pages. 23. UFA, « Rapport d’activité 2004-2006 », 2007, 59 pages.

ADRESSES WEB : www.diplomatie.gouv.fr /APIFM www.lamicrofinance.org www.fert.fr/madagascar financier .htm www.microcred.mg www.madamicrofinance.mg www.droit_afrique.com www.madagascar.gov/MAP

V Mémoire de maîtrise ANNEXES :

ANNEXE I : LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Plantes médicinales rencontrées dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra avec les maladies qu’elles peuvent traiter respectivement Tableau 2 : Evolution de l’effectif de la population de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra 1999 à 2008 Tableau 3 : La riziculture dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

ANNEXE II : LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Route interprovinciale 73 menant vers la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra Photo 2 : Rian’Ankaratra Photo 3 : Bassin de truiticulture abandonné

ANNEXE III : FIGURE Figure : Répartition de la population en fonction de la tranche d’âge dans la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra en 2008

ANNEXE IV : LISTE DES CROQUIS Croquis 1 : Localisation de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra par rapport au district d’Ambatolampy Croquis 2 : Occupation du sol de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra

Mémoire de maîtrise VI Mémoire de maîtrise ANDRIAMANANA Faraniaina

Contact : 033 08 057 71

Mémoire de maîtrise intitulé : « La microfinance, un levier du développement rural ; le cas de la commune rurale de Tsiafajavona Ankaratra »

Nombre de pages : 70

Nombre de tableaux : 3

Nombre de croquis, photos et figure : 6

RESUME

Madagascar est classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Son développement doit passer par le développement rural qui se traduit par le changement structurel, technologique, économique et social. Ce qui exige la participation des paysans dans le processus de développement. Cependant, les paysans sont confrontés aux problèmes financiers entravant ainsi leurs activités. Les offres bancaires leur étant inaccessibles. Cette situation a favorisé l’émergence des institutions de microfinance qui se sont rapidement développées ces vingt dernières années. Elles apportent une très grande aide aux microentrepreneurs et notamment aux paysans en leur offrant de larges gammes de produits financiers. Les conditions d’octroi en sont assez souples et réalistes. Parmi les communes rurales à Madagascar, Tsiafajavona Ankaratra possède des potentialités particulières favorables aux divers types d’activités. Elle n’échappe pas au problème d’ordre financier. L’implantation des institutions de microfinance dans cette commune permettrait de promouvoir certains secteurs entre autre l’agriculture, l’élevage, l’artisanat et le tourisme. Les paysans n’attendent donc que l’occasion pour exploiter simultanément, à leur juste valeur, les richesses naturelles et les idées dont ils disposent. La microfinance promue donc le développement rural à Madagascar.

Mots clés : microfinance - développement – crédit – épargne – financement – investissement – institution financière – Tsiafajavona Ankaratra – agriculture - potentialité.

Encadreur : Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza Maître de conférences

Mémoire de maîtrise