Dossier Du Spectacle
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
04/02 - 29/02 maRdI au sAmedi 19H00 1H20 CORRESPONDANCE AVEC LA MOUETTE d’après ANTON TCHEKHOV & LIKA MIZINOVA | mise en scène NICOLAS STRUVE c’est avec plaisIr qUe jE Vous ébouIllantEraIs DOSSIER DU SPECTACLE Adresse Contact presse Les Déchargeurs Les Déchargeurs 3 rue des Déchargeurs 75001 PARIS 07 61 16 55 72 Métro Châtelet [email protected] Réservations Sur internet 24/7 www.lesdechargeurs.fr Contact diffusion Par téléphone 01 42 36 00 50 Cie l’oubli des cerisiers du lundi au samedi de 17h30 à 23h [email protected] Tarifs : 28 - 20 - 14 - 10 € [email protected] 1 GÉnÉRiQuE D’après la correspondance entre Anton Tchekhov et Lika Mizinova Traduction, adaptation, mise en scène Nicolas Struve Geste scénographique Georges Vafias Lumières Antoine Duris Chorégraphie Sophie Mayer Jeu David Gouhier, Stéphanie Schwartzbrod Coréalisation La Reine Blanche - Les Déchargeurs & Cie l’Oubli Des Cerisers Production Cie l’Oubli des cerisiers Avec le soutien du théâtre de l’Abbaye (St Maur Des Fossés) et RAV!V (réseau des Arts Vivants en Île de France) Création LES DÉCHARGEURS - PARIS 4 au 29 février 2020, mardi au samedi à 19h Durée 1h20 A PROPoS DE la PIèCE Anton Tchekhov, Lika Mizinova, 10 ans de correspondance. Ils se plaisent, se désirent, se titillent, s’agacent, se manquent. Elle se verra figurer dans la Mouette sous les traits de Nina. UN tEXTE Il existe 64 lettres de Tchekhov à Mizinova et 98 d’elle à lui. Les lettres de Mizinova n’avaient jamais été traduites en français. Je m’y suis attelé, comme à celles de Tchekhov. J’ai traduit tout ce qu’il m’a été possible de trouver. À ce jour, la totalité des lettres de Tchekhov et d’une quarantaine de celles de Mizinova et des extraits de plus d’une quarantaine d’autres. Extraits trouvés dans diverses publications biographiques et scientifiques. Le texte sera une adaptation de fragments de cette correspondance, comme de fragments de la Mouette (traduction personnelle). UNE HISTOIRE 1889- 1900. Anton, Lika. Il est célèbre, elle, d’une beauté qu’on dit sublime. Elle a 19 ans, lui 29. Lui, c’est Anton Tchekhov, elle, c’est Lika Mizinova. Ils se plaisent, se désirent, se titillent, s’agacent, se manquent. Sans doute s’aiment-ils… Il lui écrit : « C’est avec plaisir que je vous ébouillanterais… », elle lui dit : « Je vous donnerais une bonne ta- louche ! ». Quelque chose les rapproche, une certaine distance intérieure, une mélancolie débordante de vitalité… Tchekhov fait un pas en avant, deux pas en arrière. L’âme d’Anton serait-elle « un piano fermé à triple tour et dont on a perdu la clef » (Les Trois Sœurs) ? Mizinova tente à plusieurs reprises de le rendre jaloux ; puis la voilà « définitivement amoureuse » d’Ignaty Potapenko, lui aussi écrivain, lui aussi célèbre… « Vous vous débrouillez toujours pour vous débarrasser de moi et me jeter dans les bras d’un autre », écrit-elle à Tchekhov. Elle part à Paris, y prend des cours de chant, y a un enfant de Potapenko, y est abandonnée de tous (et même un peu de Tchekhov…) Elle rentre en Russie pour se voir aimée et abandonnée à nouveau sous les traits de Nina dans La Mouette. L’enfant meurt, elle attend un engagement pour Berditchev… Ils ne sont plus amoureux, une amitié tendre persiste. Puis ils ne se verront plus. NOTE De MiSE eN SCèNe Rien de patrimonial ou de révérencieux dans le spectacle à venir, plutôt un “petit récit“ d’art et de morale éphémères où passeront les fantômes d’un enfant mort, de la littérature telle qu’elle se fait et qu’elle nous défait, et cette « promesse de bonheur » que Stendhal avait cru voir dans les œuvres. Mizinova fut un des « amours » de Tchekhov. On les maria presque. Si Tchekhov est bien dans cette cor- respondance l’écrivain prodigieux et drôle que l’on connait, le ton de Mizinova nous retient : irrévérencieux, espiègle… singulièrement moderne. 2 Traduisant Tchekhov et Mizinova, je suis tombé, à la façon de Roland Barthes, amoureux de leurs phrases, amoureux aussi de leur amour – joyeux et raté -, comme se doivent de l’être les amours. Allégresse, férocité, joie, tragédie, bavardages, ouverture sur l’atelier de l’écrivain, voici ce qu’on trouve dans cette correspondance qui jette sur La Mouette comme sur son auteur une lumière sous laquelle la pièce - sans rien perdre de sa complexité ni de son mystère, gagne quelque chose d’infiniment concret. Cette lumière, j’ai eu envie de la donner à voir. Une adaptation est née. Naîtra, je l’espère, un théâtre de corps, de désirs, de pensées… Il m’est ainsi arrivé de penser à la réaction des personnages de la pièce lorsque, au quatrième acte, Treplev fait le récit de la vie tragique de Nina et que nul ne semble s’en émouvoir. Et il m’a semblé qu’il y avait là quelque chose du secret de la poétique tchekhovienne, une vérité dure et vécue. Il m’est arrivé de penser aussi au baiser qu’échangent les personnages de Nina et Trigorine à la fin du 2ème acte, rare et fugace moment de désir heureux dans sa dramaturgie, à chaque représentation recommencé… Tout y sera au plus simple, au plus proche, sans tralala d’époque, sous des lumières presque crues. Il y aura un homme et une femme, attirés l’un l’autre et se repoussant l’un l’autre. L’un des deux y figurera l’écrivain Tchekhov metteur en scène parfois de l’existence des autres. Une scène : un atelier, des bandes de papiers tombant des murs sur lesquelles les acteurs pourront au be- soin écrire, où apparaîtront deux ou trois images : des limbes, comme celles de la littérature. On y esquis- sera quelques pas de danse sur du Arturo Marquez, du Franck Zappa, une vidéo de Galina Vichnievskaia. Nicolas Struve CORRESPONDANCE AVEC la mOUETte ET la CIE L’OUBLI DeS CERISIERS (O.D.C.) Dans son essai, L’Homme sans contenu, le philosophe italien Giorgio Agamben écrit : « ce qui est en jeu (pour l’artiste) ne semble être en aucune façon la production d’une belle œuvre, mais la vie ou la mort de l’auteur ou, du moins, son salut spirituel ». Depuis son origine, la Cie l’Oubli Des Cerisiers (ODC) s’attache à porter sur scène des mots inattendus. À la fois les œuvres mais aussi ce qui les précède, les accompagne, les entoure et, parfois même les ignore ! Correspondances de poètes et poèmes (De la montagne et de la fin, Correspondance avec la Mouette), paroles de petites gens (Ensorcelés par la mort), propos de membres de la « classe moyenne » aux prises avec la nécessité de « créer » (À nos enfants - train fantôme), comme s’il s’agissait de questionner le « pri- vilège » que notre monde accorde à l’œuvre d’art et de la faire chuter du piédestal sur laquelle experts et marché l’élèvent pour la ramener à sa dimension existentielle ou vitale. La lecture de la correspondance entre Anton Tchekhov et Lika Mizinova m’a donné ce même sentiment et m’a confirmé ce qu’écrivait en 1896 Anatoli F. Koni au dramaturge après avoir assisté à une représentation de La Mouette : « C’est, sur scène, la vie même, avec ses unions tragiques, son inanité bavarde et ses souf- frances muettes, - la vie ordinaire, à la portée de tous, et, de tous ou presque, incomprise en sa profonde iro- nie, - une vie si proche de nous, si accessible qu’on en oublie aussitôt que l’on est assis dans un théâtre (…) » Correspondance avec la Mouette est le quatrième texte « russe » que Nicolas Struve adapte et met en scène, le troisième traduit par ses soins pour la compagnie. PARCOURS NICOLAS STRUVE / TRADUCTION, ADAPTATION, MISE EN SCÈNE Mention spéciale prix russophonie, traduction – Lettre de la montagne et de la fin (2008) Prix de la mise en scène, Les souffleurs – Ensorcelés par la mort (2010) Nicolas Struve a été formé par Claude Buchvald et Michel Vinaver (Université Paris VIII, Saint Denis, 1975- 1980). Il a enseigné à l’EDT 91, l’ERAC-AMU Aix-Marseille, en lycée et en collège. Au théâtre, il joue notamment dans Le Repas de Valère Novarina, mise en scène de Claude Buchvald (Fes- tival d’Automne, Paris, 1996), L’Opérette imaginaire de Valère Novarina, mise en scène de Claude Buchvald (Festival d’Automne, Paris, 1998), La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils et René de Ceccatty, mise en scène d’Alfredo Arias (Théâtre Marigny, Paris, 2000), Bobby Fisher vit à Passadena de Lars Noren, mise en scène de Claude Bacqué (Théâtre de l’Opprimé, Paris, 2002), La Gelée d’arbre d’Hervé Blutch, mise en scène 3 de Benoit Lambert (Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône, 2004), Eaux dormantes de Lars Noren, mise en scène de Claude Bacqué (Théâtre de l’Athénée, Paris, 2006), La Dame de la mer d’Henrik Ibsen, mise en scène de Claude Bacqué (Théâtre des Bouffes du nord, Paris, 2012), A la mémoire d’Anna Po- litkovskaia de et mise en scène de Lars Noren (Théâtre national de Bruxelles, 2013), Ils ne sont pas encore tous là d’après Anton Tchekhov, mise en scène de Chantal Morel (Théâtre du Soleil, Vincennes, 2015) ou On purge bébé de Georges Feydeau, mise en scène de Frédéric Jessua (Lucernaire, Paris, 2018). Il joue également dans plusieurs pièces écrites et mises en scène par Valère Novarina : Le Vrai Sang (Théâtre de l’Odéon, Paris, 2011), L’Atelier volant (Théâtre du Rond-Point, Paris, 2012), Le Vivier des noms (Cloître des Carmes, Festival In, Avignon, 2015) et L’Animal imaginaire (Théâtre de la Colline, Paris, 2019) Il joue également sous la direction de Alfredo Arias, Gilles Bouillon, Richard Brunel, Richard Demarcy, Jean- Louis Martinelli, Chantal Morel, Christophe Perton, Lisa Wurmser ou Maria Zachenska.