MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ------UNIVERSITE DE TULEAR FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ------PROJET DE DEVELOPPEMENT D’ELEVAGE DANS LE SUD-OUEST

CONVENTION N°03/04/DELSO/ FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ______

L’ELEVAGE BOVIN A -OUEST

Mémoire de D.E.A. présenté par : RAZAKANDRENY Clarck Option : Géographie

Sous la Direction de Monsieur RABEMANANTSOA Jean Louis Maître de Conférences à l’Université de

Année Universitaire : 2004 - 2005 AVANT PROPOS

Ce travail a vu le jour grâce à un encadrement scientifique et administratif de bon nombre de personnes et organisme. Qu’ils trouvent à travers ces lignes notre profonde reconnaissance et sympathie pour le soutien qu’ils ont bien voulu nous apporter !

Notre gratitude va tout d’abord au Doyen de la faculté des lettres et de sciences Humaines, au Directeur du Département de Formation Doctorale, au Directeur du Département de Géographie et au Responsable du Projet Delso qui ont bien voulu nous financer grâce à la coopération entre eux.

Nous remercions Monsieur RABEMANANTSOA Jean Louis, Maître de Conférence à l’Université de Toliara, qui a bien voulu prendre la direction de ce travail malgré sa lourde tâche à l’Université. Nous le prions d’agréer l’expression de notre profond respect et de nos vifs remerciements.

Nos remerciements s’adressent aussi à : - Tous les membres du Jury, auxquels est attribuée l’appréciation de notre travail. - Le chef de Service de l’élevage à Ampanihy-Ouest et le Responsable du cabinet vétérinaire Tsodrano qui n’ont pas manqué de nous prêter assistance. - Les Responsables des services locaux et tous les villageois. Ils nous ont toujours réservé un excellent accueil et ont répondu aux questions que nous leur avons posées, relatives à notre étude.

Enfin, nous exprimons notre affectueuse reconnaissance à notre famille pour le soutien moral et leur aide.

A tous et toutes, MERCI !

2 INTRODUCTION

Le District d’Ampanihy-Ouest se trouve dans la région du Sud-Ouest de la province de Toliara. Il se situe entre 24° et 25°30’ de latitude Sud et 44°45’ longitude Est. Il est limité à l’Ouest par le District de et à l’Est par le Fleuve de Menarandra dont limite avec le district de Beloha-Androy.

C’est une zone sèche et chaude, souvent fréquentée par la famine causée par une sécheresse prolongée et la mauvaise récolte.

Ces phénomènes ont poussé les gens à orienter leurs activités économiques sur l’élevage.

Nous avons aussi orienté le choix de notre étude sur le thème « L’élevage bovin dans la zone d’Ampanihy-Ouest ».

L’étude nous a donné l’exemple concret d’observation de l’adaptation des paysans à la sécheresse au niveau socio-économique.

Nous mentionnerons en particulier l’action du Projet DELSO (Projet de Développement de l’Elevage dans le Sud-Ouest) qui « a pour objet de promouvoir le développement de l’élevage dans le sud-ouest de par l’amélioration de la productivité et de l’exploitation du cheptel en combinant amélioration de la couverture sanitaire et diverses actions d’accompagnement visant notamment à améliorer le secteur en le responsabilisant et en facilitant l’émergence d’un secteur privé ».

Ce projet a surtout travaillé en milieu rural. Notre propre étude a eu pour but de : - Caractériser les modalités de problèmes de l’eau et leurs impacts sur la vie socio-économique dans la zone d’Ampanihy-ouest - Apprécier le système d’élevage bovin dans le Sud - Préciser l’importance de cet élevage dans le Pays Mahafaly.

3 Notre zone d’étude est composée de 16 communes telles qu’Ampanihy- Centre, Amboropotsy, , Ankilizato, , , , , , , , , Beroy, , Ankiliabo et . Il s’agit d’une zone sèche, fréquentée par la famine.

OBJECTIF DE L’ÉTUDE

Cette étude montre la situation actuelle de l’élevage bovin dans la zone d’Ampanihy-ouest. Donc, notre étude porte sur l’analyse des interrelations entre le système d’élevage bovin et la sécheresse et l’impact du climat sur cet élevage. Effectivement, cette étude a comme objectif la description de la vie socio- économique et l’adaptation des paysans Mahafaly à la sécheresse.

La première partie concerne l’élevage dans son cadre naturel et humain du Pays Mahafaly.

La deuxième partie est consacrée aux techniques de l’élevage dans le pays Mahafaly.

4 MÉTHODOLOGIE

Notre travail a été réalisé en plusieurs étapes.

La phase de documentation a constitué une étape nécessaire à la réalisation de ce travail. Elle a été axée essentiellement sur la collecte et l’analyse des documents qui se rapportent au sujet, notamment ceux qui concernent le sud de Madagascar.

Cette étape comprenait également des études bibliographiques à l’Université de Toliara et celle d’Antananarivo ainsi que dans divers services privés et/ou publics. Les services concernés sont les suivants : - Service de l’élevage Ampanihy-Ouest - Cabinet vétérinaire TSODRANO Ampanihy - ONG TARATRA Ampanihy - Service Provincial des Eaux et Forêts - Commune Rurale d’Ampanih-Ouest - Service d’Agriculture d’Ampanihy-Ouest.

Nous avons effectué une pré-enquête, qui avait pour but de contacter les autorités locales, entre autre le Chef du Fokontany et toutes les « personnes ressources » (notables et anciens). Elle a aussi permis d’expliquer les objectifs de l’étude et ses finalités, et procéder à la sélection d’un échantillon d’éleveurs.

La phase d’enquête sur terrain est constituée par des enquêtes auprès des villageois et des responsables locaux.

5 Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude

6 PREMIÈRE PARTIE : L’ELEVAGE DANS SON CADRE NATUREL ET HUMAIN DU PAYS MAHAFALY

7 CHAPITRE I : LE CLIMAT

I. Les causes des précipitations

Un rappel des causes des précipitations va nous permettre de mieux situer les fameuses sécheresses estivales qui, périodiquement, menacent gravement le déroulement normal des cycles culturaux et des pâturages : par ailleurs, rappelons que l’alternance des saisons chaudes et fraîches dépend du balancement apparent du soleil autour de la terre. Ceci étant dit, voici les différents types de précipitations et l’explication des mécanismes élémentaires :

- Les précipitations d’origine frontale ; elles sont plus fréquentes en hiver, plus abondantes près des côtes (Androka). Dans une certaine mesure, par leur présence, elles apparentent le climat tropical du sud malgache aux climats méditerranéens. En définitive, elles sont dues à des perturbations frontales, issues de coulées polaires.

- Les précipitations sont dues à la convergence inter-tropicale qui descend vers le sud, empruntant le « couloir dépressionnaire plus ou moins marqué sur le canal » (G. DONQUE) ; uniquement pendant la saison chaude. Précipitations très abondantes partout (quoique toujours plus fortes près des côtes) mais possibilité d’association avec des fronts (air sub-polaire dégénéré) ou des phénomènes de thermoconvection vers l’intérieur. Les véritables cyclones tropicaux sont rares ; ils existent néanmoins et se font surtout sentir vers le littoral d’Itampolo et d’Androka (par exemple en Janvier 2005).

Citons, en outre, le cyclone tropical « GAFILO » qui a traversé le sud ouest malgache de Tuléar vers le sud-est en janvier 2004 et qui fut la cause de nombreuses inondations et destructions. Dans la ville d’Ampanihy, par exemple, il y eut des centaines de maisons détruites.

8 - Précipitations de convection thermique pendant la saison chaude en raison de la saturation de l’air et des très forts maxima de température ; orages abondants en fin d’après-midi.

- Il y d’autres précipitations dues à la brise de mer, etc. toujours pendant l’été.

L’ensemble de ces précipitations, à l’exception des pluies d’origine frontale limitées à la côte pratiquement, au sud du tropique, se situe donc sur les 3 à 4 mois de la saison chaude et humide. Outre les conditions thermiques favorables et notamment l’instabilité plus grande de l’air, c’est toutefois pendant cette période que l’effet de subsidence des alizés de l’Est demeure le plus faible, l’anticyclone des Mascareignes (S-E de Madagascar) étant affaibli.

Par contre, durant l’hiver, les décharges polaires sont plus fortes et plus nombreuses, et renforcent l’anticyclone, ce qui a pour conséquence d’activer les alizés et donc, leur subsidence sur le versant sous le vent. N’est-il pas alors très simple d’imaginer que les années sèches, à saison humides déficitaires (2 sur 5 environ), l’activité polaire est particulièrement intense, créant de facto une situation de saison sèche ?

Cette explication est très plausible. Cependant, nous avons constaté que les coulées polaires, au terme desquelles on trouve la fameuse décharge polaire, peuvent avoir deux directions fondamentales ; ainsi, si au lieu d’être franchement méridionales, elles prennent une direction sub-méridienne jusqu’au tropique, l’air sub-polaire même très dégénéré qui les caractérise, aboutit à des précipitations de nature frontale assez abondante, d’autant plus que l’air est très instable.

Il ne semble pas que la déforestation qui ne cesse de se poursuivre, ait déjà des effets importants sur la pluviométrie ; en tous cas, les séries de données de quelques stations ne permettent pas de prouver un assèchement progressif.

D’après notre analyse ci-dessus, le District d’Ampanihy-Ouest comme les autres zones du Sud-Ouest malgaches, selon la classification tropicale habituelle,

9 a un « climat semi-aride à pluies d’été » et que, dans de telles conditions, les cours d’eau jouent un rôle important.

En définitive, donc, seule la saison chaude est pénible ; l’humidité relative y est maximum, l’air sursaturé, tandis que les températures restent très élevées, les baisses nocturnes relativement faibles. Ceci explique bien sûr la prolifération des maladies infectieuses et l’accroissement de la mortalité.

Par contre, d’Avril à Octobre, le climat est beaucoup plus sain ; seuls les coups de froid périodiques, en relation avec le vent du Sud (TSIOKANTIMO), sont à redouter.

II. La pluviosité

Le littoral d’Ampanihy-Ouest est parmi les stations les moins arrosées de la grande île : 285mm de pluviosité moyenne annuelle à Itampolo. Le climat de cette frange littorale est à la limite de l’aride et sub-aride.

La pluviosité augmente au fur et à mesure qu’on entre du littoral vers l’intérieur des terres : 285mm à Itampolo, 566mm à Ampanihy ville.

Dans l’ensemble, le district d’Ampanihy-Ouest est caractérisé par un climat aride-chaud.

Le passage de fronts froids dans le sud de l’île, surtout pendant l’hiver austral, entraîne une atténuation du caractère saisonnier des pluies.

On constate l’extrême irrégularité des précipitations. Irrégularité des totaux pluviométriques d’une année à l’autre, les variations inter-annuelles pouvant aller du simple au triple : ainsi à Ampanihy-ouest, il est tombé 872,6mm en 1999, et seulement 387mm en 2002. Irrégularité du nombre de jours de pluies aussi : à Ampanihy-ouest, il y a eu 75 jours de pluie en 1999, et 32 jours en 2002.

10 Il y a une irrégularité, aussi, de la répartition des pluies au cours d’une année donnée, plusieurs mois consécutifs pouvant être entièrement secs, tandis qu’en 24 heures, il peut tomber une quantité de toute l’année normale : ainsi, il s’est produit en 2002 quatre mois (juin, juillet, août, septembre) consécutifs dont la quantité des précipitations est de 0mm, alors que 209,7mm tombent au mois de février.

Ces irrégularités de la pluviosité sont bien caractéristiques des régions arides.

Pendant les périodes de sécheresse prolongée, la vitesse du vent est forte d’où l’érosion éolienne. D’autre part, les pluies exceptionnelles sont génératrices d’un ruissellement de courte durée, mais entièrement brutal et efficace au point de vue érosif. Donc ce climat a une grande influence sur l’érosion.

Tableau n°1: Variation mensuelle des précipitations à d’Ampanihy-Ouest de 1996/2004 Mois Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept Oct Nov Déc. Total Année 1996 4,8 15,0 140,5 160,3 1997 254,4 55,6 45,3 95,6 42,3 0,0 0,0 18,5 6,2 4,6 81,4 32,7 636,6 1998 182,4 261,0 0,0 0,0 20,5 0,0 0,0 16,3 1,2 6,9 2,8 222,0 713,1 1999 311,4 198,8 77,5 22,0 0,0 0,9 0,9 23,5 9,6 0,0 42,0 186,0 872,6 2000 150,4 16,9 17,9 8,7 13,3 42,0 0,0 176,5 92,2 517,9 2001 39,5 124,1 87,8 12,1 1,2 0,4 55,0 0,0 0,0 58,9 72,4 303,3 754,7 2002 49,8 209,7 20,7 4,1 10,8 0,0 0,0 0,0 0,0 6,2 29,7 56,0 387,0 2003 34,2 151,8 94,3 35,6 0,0 0,0 5,4 0,0 21,8 82,0 172,3 172,3 769,7 2004 28,1 71,5 37,1 75,2 0,0 90,0 4,0 0,0 93,0 56,0 454,9 Source : SAP (Système d’Alerte Précoce) Ampanihy-Ouest

11 Figure n°1: Les variations inter-annuelles de la pluviosité dans la station d’Ampanihy-Ouest

1000 900

m 800 m

n e 700 s n o i

t 600 a it

p 500 i c

ré 400 p

s e

d 300

é it

t 200 n a 100 Qu 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

D’après cette figure, on a vu une évolution en dent de scie de la pluviométrie dans la zone d’Ampanihy-Ouest de 1997 à 2004. C’est-à-dire, il y a alternance de l’année sèche et de l’année humide d’une année à l’autre. L’année 2002 est l’année la plus sèche dans la dernière décennie, car il tombe 387mm dont 209,7mm tombe au mois de février seulement. En 1999, il tombe 872,6mm, c’est l’année la plus humide dans cette décennie.

III. Les températures

Mais les éléments essentiels du climat ne se résument pas aux précipitations ; il faut aussi tenir compte des facteurs thermiques qui permettent, entre autres, d’expliquer les très fortes évapotranspirations.

La température moyenne est supérieure à 24°C ; toutefois, en plaine saison fraîche, la température moyenne est parfois assez basse, ceci étant dû au refroidissement nocturne : souvent moins de 15°C à Ampanihy-Ouest, vers 6h du matin.

12 D’autre part, s’il paraît logique que la latitude ait une influence sur les températures, nous ferons remarquer que l’effet de continentalité accentue les écarts thermiques tandis que la mer, au contraire, pondère les températures : Androka est moins chaud qu’Ampanihy ou Fotadrevo.

Enfin, toujours en ce qui concerne les températures, le principe de TROLL, selon lequel l’amplitude diurne Ad doit être supérieure à l’amplitude annuelle Aa dans le domaine climatique inter-tropical, est tout à fait vérifié ici : Ampanihy : Ad = 15°3 et Aa : 8°5 Androka: Ad = 8°4 et Aa = 7°1

13 CHAPITRE II : LA VÉGÉTATION

I. Les différents types de végétation

Les travaux complémentaires et généraux de P. MORAT et de JN SALOMON nous permettent d’avoir une connaissance suffisamment précise du couvert végétal du Sud-Ouest. Nous ferons tout d‘abord un rappel très bref des conditions climatiques – aridité, importance des vents (TSIOKANTIMO), la diversité des sols et enfin du rôle des « influences humaines ». D’autre part, il faut mentionner, avec J.N. SALOMON, le « haut degré d’endémisme de la flore (90%) ».

Nous étudierons en premier lieu les forêts, pour terminer sur les savanes.

I.1. Le fourré xérophile

« Le fourré xérophile se présente comme une formation basse. (…) Le trait dominant est donc un mélange confus de végétaux de toutes tailles et de toutes espèces (…) gris vert-jaunâtre au début de l’été et bleuâtre ou glauque le reste du temps » (J.N. SALOMON).

Ce fourré Xérophile ou bush ou famata (Nom donné à cette végétation par les populations locales en raison de l’abondance de certaines euphorbes) est évidemment particulièrement bien adapté à la sécheresse il est aphylle ou nanophylle, de formes épineuses et succulentes, etc. Les espèces les plus courantes sont les « famata mainty » (Euphorbia Stenoclada et Oncoclada), le « laro » (Euphorbia laro), les sono (Didiera Madagascariensis), les « fantsiholitra » (Allaudia procera), les « vaho » (Aloe vahombe), des mimosacées comme les acacias et divers arbustes : « farehitra » (Uncarina stellulifera), « varo » (Eordia), etc. Il y a également quelques baobabs « fony » (Andasonia fony) qui dominent largement ces strates arbustives, tandis que le sol est pratiquement nu.

14 On a remarqué que cette forêt sèche, essentiellement caducifoliée, s’étend du nord au sud mais de façon très discontinue en raison de la savanisation causée par les cultures sur brûlis (tetike) ou de l’extension de l’élevage. Cette formation végétale est aussi adaptée à la sécheresse : faible surface foliaire, présence d’épineux, système radiculaire développé, etc.

Les espèces de cette formation végétale sont très nombreuses et nous nous contenterons de citer les arbres et les arbustes les plus caractéristiques. Parmi les arbres, de 06 à 15m : »Katrafay » (cedrelopsis grevei), le palissandre « manary » (Balbergia sp.), « robontsy » (Acacia Morondavensis), « sakoa » (sclercarya et pompatia caffra), « kily » (Tamarindus Indica), etc. La strate arbustive est moins riche et l’on distinguera les « tsinefo » (zizyphus Vulgaris), les « filofilo » (cestrus Linearis), les « lamoty » (Flcourtia Ramontchi). On trouve aussi des baobabs d’une hauteur supérieure à 15m.

Les formations forestières sont très souvent dégradées, la première forme étant sans doute les clairières, la forme la plus répandue restant les savanes : savanes arbustives, arborées ou herbeuses.

Il semble bien d’ailleurs qu’elles soient, actuellement, des formations durables, la reconstitution des forêts étant exclue.

I.2. Les savanes

Les savanes sont donc parsemées, avec une densité inégale, d’arbres propres à la forêt sèche : « kily », « sakoa », « adabo » (Fucus sakalavarum). On y trouve aussi quelques arbustes déjà cités : « tsinefo », « filofilo », etc.

La couverture du sol est essentiellement graminéenne et l’espèce dominante, correspondant à certaines conditions édaphiques, peut déterminer les types de savanes : des savanes les plus répandues à « ahidambo » (Heteropogon contortus) dans le nord et nord-ouest du district d’Ampanihy-ouest ; « l’ahidambo »

15 est une graminée de 50cm à plus de 1m de hauteur qui, séchée, est utilisée pour la fabrication des maisons d’habitations locales.

D’autres espèces graminéennes sont à mentionner : le « kidresy » (Cynodon Dactylon), l’ahidaly (Panicum Voeltzkowii). Ceux-ci se trouvent dans la partie méridionale et aux alentours d’Ampanihy-ouest.

Parmi toutes ces espèces, tant des formations forestières que savanicoles, il en est beaucoup qui ont une utilité pratique pour les populations locales. Nous avions déjà évoqué la fabrication des maisons d’habitations en « Ahidambo ». Nous pouvons ajouter d’autres matériaux de construction comme le « vondro » (Typha Augustifolia) et le « bararata » (phragmites ommunis). Mais ces espèces constituent surtout un pâturage pour l’élevage extensif de bovins, d’ovins et de caprins.

Un arbre comme le « katrafay » est une pharmacopée à lui tout seul ; son bois est aussi très recherché pour la construction et comme combustible. On a vu aussi, l’importance des fruits d’un grand nombre d’arbres et d’arbustes, et des tubercules sauvages (ignames discoréacées : babo, sosa, ovy-ala, etc.). En effet les fruits et les tubercules sauvages assurent l’alimentation des paysans durant la saison sèche.

16 Carte n°03 : Végétation

17 Photo n° 1 : Impact de l’activité de l’homme sur la forêt. Cette forêt sèche est victime de la pratique de culture sur brûlis en 1997 dans le village d’Andamoty.

18 II. Les agents de déforestation

La notion de dégradation végétale n’est pas absolue ; tout dépend de quelle population se trouve concernée. L’activité agricole implique une destruction préalable de la forêt, notamment pour la culture du maïs qui réclame, comme toutes les céréales, beaucoup de lumière. D’un autre côté, l’existence d’un couvert boisé entretient la fertilité des sols. Les cultivateurs se trouvent donc partagés entre deux exigences contradictoires vis-à-vis de la forêt. Les choix dépendent largement de l’évolution démographique. Une augmentation régulière de population agricole entraîne l’abattage de la forêt, même si des problèmes de pérennité culturale se posent, à échéance plus ou moins lointaine.

Les éleveurs ne se comportent pas en défricheurs car la forêt leur convient. En effet, les tapis herbacées discontinus en sous-bois forestiers ne suffisent pas pour entretenir du gros bétail donc il a besoin de la forêt car elle leur donne d’un pâturage aérien. Les éleveurs sont conscients que les couverts herbacés représentent une végétation dégradée. De leur point de vue, la disparition de la forêt au profit du tapis herbacé équivaut à une dégradation.

Les activités agricoles et pastorales ont favorisé la déforestation. La population agricole de la zone d’Ampanihy-ouest détruit les forêts du plateau calcaire Mahafaly. C’est au niveau de ces étages végétaux que se concentrent actuellement les densités les plus fortes. La structure ouverte des forêts permet la pénétration en tous sens et l’abattage. Les arbres disposent rarement de contreforts à la base, ce qui facilite le travail des bûcherons. Le déboisement livre à la culture des sols humifères fertiles sur lesquels le maïs procure de bons rendements. La recherche de sols profonds sous forêts s’accentue en bas plateaux dont les sols dérivés du socle sont grossiers ou sableux, donc peu fertiles.

A la forêt dite naturelle succède une végétation secondaire mais domestiquée et appropriée.

19 CHAPITRE III : CULTURE DE LA SOCIÉTÉ MAHAFALY

I. Organisation sociale traditionnelle

C’est une société lignagère, à la base de laquelle se trouve le lignage (Tarika), puis le clan (Raza) pour finir à l’échelon supérieur par le « foko », structure très vaste et très couverte, notamment au « fatidrà » (fraternité de sang) et au « ziva » (parenté à plaisanterie).

Le clan est cependant l’élément essentiel. Ainsi la propriété est clanique. A une certaine époque, la propriété par excellence était le troupeau. Ainsi chaque clan avait son troupeau et disposait de ses propres marques d’oreille pour les zébus, les « vilo ». Le clan avait également sur le plan politico-religieux, ses prescriptions orales particulières, les « lilindraza ».

Le chef de clan, appelé parfois le « mpitata », était chef politique, juge suprême et surtout religieux, celui qui avait la garde des poteaux tutélaires « Hazomanga », au pied desquels se faisaient les sacrifices rituels de zébus, « soro ».

On comprend encore ici une des raisons de l’importance du zébu, car historiquement, des clans dans leur émigration en provenance de l’Est, ont fondé leur puissance sur l’importance de leur troupeau, qui permet de faire face aux exigences du cycle cérémonial.

II. Statut social au sein de la société Mahafaly

La société Mahafaly dispose d’une organisation traditionnelle dont la composition comporte de façon générale :

- Les représentants de l’ancienne classe royale : il s’agit surtout des descendants des « Maroseragna ».

20 Les « mpitankazomanga » ou « mpisoro » sont les chefs de lignages qui ont le privilège de pouvoir entrer en contact direct avec les ancêtres du lignage et les dieux du clan. Responsables des cérémonies rituelles au cours desquelles ils se font souvent assister d’un « ombiasa », ils font, à ces occasions, communiquer directement les ancêtres lignagers et les vivants. Souvent d’âge avancé, ils sont très respectés de la population. le groupe des « mpitankazomanga » comprend en outre des personnages relativement marginaux, ce sont :

Les « tale », des chefs de certains lignages de la région d’Ampanihy qui n’ont pas encore été intronisés comme « mpitankazomanga ». Ce retard est dû aux simplifications cérémonielles qui ont cours à l’heure actuelle. Le « Razana », sorte de « mpisoro » qui a le privilège supplémentaire d’être possédé par l’esprit des ancêtres. Le « fahatelo » possède un statut social dont l’importance vient immédiatement après le « mpitankazomanga », et sert d’assistant à ce dernier lors des cérémonies rituelles. Les « mpikabary » ou « mpizaka » jouent un rôle essentiel dans la régulation quotidienne et la résolution des conflits au sein de la communauté traditionnelle. Choisis parmi les anciens pour leur connaissance de la tradition, leur éloquence et leur pouvoir de persuasion, leur capacité de négociateur et conciliateur, ils dirigent souvent les réunions. Les « mpagnarivo » sont des gens riches, issus de familles puissantes ou ayant fait fortune en se déplaçant au loin, « ankarama » et dont la puissance se mesure avant tout par la possession d’un troupeau important. Ils constituent un lobby puissant au sein de la communauté, parlent haut et fort dans les « kabary », où on fera grand cas de leur opinion. Les « ombiasa » comprenant : Les « ombiasa » possédés par les esprits, appelés « jiny » s’ils sont possédés par un esprit appelé « kokolampo », ou « ombiasa tromba » s’ils sont possédés par l’esprit d’un grand ancêtre ou un personnage historique important, et « ombiasadoany » s’ils sont possédés par l’esprit d’un mort enterré dans le caveau de lignage ou « doany ».

21 Les « mpanandro », sorte d’astrologues, que l’on consulte pour toutes les activités importantes de la vie pour savoir les dates fastes recommandées pour leurs réalisations et les dates néfastes qu’il faut éviter à tout prix.

Les « mpisikidy », sorte de devins qui pratiquent la divination en utilisant des graines.

Et enfin les « mpamorike », sorte de sorciers maléfiques, qui sont consultés dans un but de nuire à autrui (empoisonnement, envoûtement, etc.).

III. Territoire villageois

Chaque village possède un territoire appelé « faritany » dont les limites, matérialisées par des arbres, des herbes, des pierres ou d’autres objets physiques facilement repérables sont bien connues du « fokonolona » (communautés). Ces limites sont à distinguer des « vorovoro », qui sont des indications claires jouant le rôle de bornage traditionnel souvent temporaire, servant à protéger des lieux réservés.

Le « faritany » est vécu par les villageois non pas comme un support géographique neutre, mais comme un espace avec lequel ils entretiennent un lieu mystique en même temps qu’agro-économique.

C’est un espace mystique où le sacré est fortement présent, car c’est dans cet espace sociologique que se trouvent accumuler les demeures des défunts « aritse », les tombeaux, les poteaux sacrificiels « hazomanga », ceux des circoncisions, les lieux de culte, mais aussi les lieux de réunions et d’autres manifestations de la socialité communautaire.

Le « faritany » est aussi un espace économique qui correspond à des terres aménagées ou aménageables, mais aussi des espaces incultes sans grande valeur agricole et comprend les zones de pâturage et les terres agricoles. Les

22 zones de pâturages ne sont divisées que par les limites en territoire qui correspond à celles du village, ou « faritany ».

L’appropriation des terres ne concerne que les terres agricoles et se fait par lignage. La possession ne signifie souvent que droit d’usage au niveau du fragment de lignage ou de la famille réduite. Toutes les deux ou trois générations peuvent intervenir une redistribution entre frères, chefs de familles réduites.

IV. Place et rôle de la femme dans la société Mahafaly

Le statut général de la femme est tel qu‘elle doit reconnaître la prééminence de l’homme et voit sa liberté d’action fortement entravée.

Le « mpisoro » ou « mpitankazomanga » ne peut être une femme.

La femme est confiée à la cuisine et aux tâches ménagères, et sa très grande compétence est volontiers reconnue dans ce domaine.

Si auparavant l’opinion de la femme compte aussi peu que celle des enfants, actuellement où elles sont en contact avec d’autres personnes ou organismes d’appui, les femmes commencent à jouer leur rôle de vecteur de l’innovation.

D’une façon générale donc, la place de la femme dans la société Mahafaly semble très précaire. Elle n’assiste pas aux réunions publiques, ou bien doivent rester en retrait, dans les réunions en plein air.

Il convient de souligner que si l’on regarde la vie quotidienne, l’on voit que la femme occupe une place prépondérante dans les activités concrètes, tant au niveau des tâches ménagères que dans les travaux des champs, que pour les soins du bétail.

Il faut noter en particulier que la femme est au centre de toutes les activités qui ont trait à l’eau (cuisine, lessive, jardin potager, etc.). Paradoxalement, elles,

23 qui constituent une force active importante, ont très peu d’accès aux avantages de la vie quotidienne (enseignement, crédit, formation, etc.).

Enfin, dans cette société où la civilisation du zébu est née d’un mode de production guerrière, les femmes ne décident pas de la destinée du troupeau.

V. Rôles et place du zébu

Comme dans tout le Sud, le zébu partage tous les instants privilégiés de la vie des hommes dans les villages, de la naissance à la mort. Le zébu est également au centre du droit coutumier et sert à régler la plupart des litiges, mais c’est au moment de la mort et des funérailles que le zébu va prendre toute sa signification sociale.

Si l’élevage bovin possède ce rôle socio-anthropologique important, il présente d’autres aspects, notamment comme richesse économique. En effet le troupeau est la « banque » du paysan, une institution financière pratique à plus d’un titre puisqu’elle pourvoit aux exigences familiales, etc.

En effet, le zébu commence à faire partie intégrante des circuits monétaires. Nombreux sont les paysans des Ex-Fivondronana, réputés pour l’attachement particulier qu’ils portent à leurs troupeaux, qui vendent périodiquement des zébus pour procéder aux dépenses de la vie moderne : scolarisation d’un enfant, achat de médicaments, hospitalisation. Cependant, c’est avant tout une véritable épargne dont la vertu essentielle est de sécuriser.

VI. Rôles et place importants des caprins et ovins Lors des cérémonies funéraires (enga lolo), les chèvres et pour une moindre part, les moutons sont utilisés comme « famaha » (aliment des invités lors des fêtes traditionnelles).

En cas de besoin de financement de moindre importance (petites dépenses occasionnelles), c’est la chèvre ou le mouton qui est vendue.

24 CHAPITRE IV : L’AGRICULTURE

I. Histoire d’un champ en zone forestière (sèche)

Nous voici dans le Sud d’Ampanihy-ouest, il y a une saison des pluies par an. L’histoire de champ a commencé par le choix d’une parcelle de terre fertile, sous la forêt. La plupart des arbres ont été abattus durant la saison sèche. On les a laissé se dessécher durant quelques semaines ou quelques mois avant d’y mettre le brûlis. Certains agriculteurs brûlent deux fois successivement à quelques semaines d’intervalle. De cette façon, ils arrivent à éliminer tous les déchets qui les gênent pour leurs opérations de culture. Toutefois, le feu, un outil en même temps utile et dangereux. Sur le champ étudié, le cultivateur n’a brûlé qu’une fois.

Il y a près de six mois que la terre a été défrichée. Le terrain est encore envahi de troncs d’arbres et de grosses branches, mais il est assez facile de mettre les déchets en tas et de nettoyer la parcelle, car le feu et les termites ont déjà fortement décomposé le bois.

Peu avant la nouvelle saison des pluies, le sol est nettoyé de ce qui y était déposé. On y sème le maïs en rangs serrés. Plus tard, on a sarclé entre les rangs de maïs pour éliminer les jeunes plantes forestières qui gênaient sa croissance.

A la fin de la saison pluvieuse (mois de mars), le maïs est récolté ; les tiges et les feuilles sont réservées pour les bétails.

L’arachide : Dans la zone d’Ampanihy ouest comme dans les autres régions de la grande île, les paysans Mahafaly ont pratiqué la polyculture. Souvent, le maïs est combiné avec l’arachide.

L’arachide a besoin d’un sol propre et bien ameubli par les outils. Sans cela, elle n’arrive pas à faire pénétrer ses fruits sous terre. On peut dire que

25 l’association culturale est composée principalement de maïs, d’arachide et de manioc.

Entre les pieds d’arachide durant la troisième saison de culture, après sa récolte ou au début de la quatrième saison, ont encore été plantées de nombreuses espèces utiles : la patate douce, le dolique (antake), le manioc. Le semis peut être dispersé dans le temps de façon à prolonger la période de récole de chaque produit.

Dans ce cas-ci, c’est le manioc qui a intéressé plus particulièrement l’agriculteur. Des boutures de cette espèce ont été disposées deux par deux, sur toute la superficie de la parcelle, après la récolte d’arachide, sans attendre les nouvelles pluies.

Le manioc est une plante gourmande et peu sociable durant la saison où il remplit ses tubercules. Lorsqu’il est planté serré, il élimine les plantes compagnes. Cela se passe ainsi tant que la végétation est active et que les tubercules se remplissent de réserves.

Lorsque les tubercules sont mûrs, le feuillage du manioc diminue et les racines cessent de puiser l’eau et les aliments dans le sol.

Les plantes de la jachère peuvent alors prendre le dessus. Le cultivateur ne fait rien pour les en empêcher, car il sait qu’à ce moment la terre a besoin de se reposer. S’ils ne sont pas récoltés, les tubercules de manioc resteront enfouis durant de longs mois sous la jachère. Ils resteront là en réserve jusqu’à leur épuisement et leur pourriture.

La durée de culture sur la parcelle, consacrée aux produits de subsistance, aura donc été au total de trois à quatre ans, à partir du premier défrichement.

Durant plusieurs années, les parcelles vont rester en jachère. Les plantes sauvages herbes ou arbres vont s’associer pour renouveler la fertilité du sol. Elles

26 vont puiser dans toutes les couches du sol de quoi fabriquer une très grande quantité de matières vivantes qui sera rendue au sol plus tard, y pourrira, et le transformera.

Qu’est-ce que la jachère ? A quel moment l’éleveur l’utilise ?

La jachère est une parcelle de terre laissée à elle-même après une période de culture. La végétation naturelle y reprend ses droits. Elle renaît de la masse des semences, débris, boutures, racines, etc. qui ont survécu durant la période de culture. Moins la culture a été longue et épuisante, plus rapide est la repousse de la jachère. Comme ce champ est bien clôturé, les paysans ont bien gardé la repousse pour nourrir leurs bêtes durant la saison sèche.

Les plantes qui constituent la jachère sont celles que l’on trouve dans les zones voisines : plante de la savane ou plante de la forêt. La richesse des jachères – qui se remarque à la diversité des plantes qui y poussent – a tendance à diminuer lorsque la terre est cultivée trop longuement, parce que la quantité de semences forestières est devenue insuffisante. C’est pourquoi, sur une défriche forestière cultivée trop longtemps, il n’est pas rare de voir apparaître une jachère uniquement composée d’espèces herbacées de savane, car les graines de ces espèces se propagent plus facilement. Dans les sous-zones plus sèches, les jachères sont composées principalement de plantes herbacées et petits arbustes. Si la période de culture est très longue ou qu’il fait trop sec, la diversité des plantes sauvages qui repoussent est faible et la terre peut prendre un aspect désertique.

II. La rotation des cultures et des jachères

Lorsqu’on défriche une terre de forêt ou de savane, le sol est encore recouvert d’une grande quantité de déchets provenant des plantes et des animaux sauvages. Ce sont ces déchets, ainsi que la qualité du sable et de l’argile, qui donnent au sol sa fertilité.

27 Durant la période de culture, les plantes consomment petit à petit cette fertilité. C’est pourquoi, après avoir cultivé durant quelques saisons, le cultivateur laisse ses parcelles en jachère durant plusieurs années : il pratique la rotation des cultures et des jachères.

Pourquoi faut-il une telle rotation ? Chaque plante exploite une couche bien déterminée du sol. Elle y puise toute la nourriture dont elle a besoin. Lorsque le cultivateur récolte, il emporte avec lui des produits agricoles qui contiennent la nourriture puisée dans la terre. On peut donc dire que la partie du sol exploitée par les plantes cultivées s’épuise à cause des récoltes. Cela se marque par une baisse de la production, lorsqu’on cultive les mêmes plantes durant plusieurs années sur un même champ. Voyons par exemple, dans un champ occupé dans le Fokontany d’Andamoty, comment a évolué la production du maïs durant plusieurs saisons.

Figure n°2 : Production de maïs sur un même champ durant 4 ans (1 hectare)

15

10 e t t re a h C 5

0 2000 2001 2002 2003 2004

D’après cette figure, on a vu qu’au cours de la première saison après le défrichement, la production est élevée ; elle diminue ensuite progressivement. Dès la troisième saison, la production obtenue ne paie plus le travail réalisé, le sol est épuisé pour la plante de culture.

28 Il faut noter que lorsqu’une plante est semée plusieurs années de suite sur la même terre, les parasites et les maladies qui l’attaquent provoquent de plus en plus de dégât. La production est donc moins bonne en quantité et en qualité.

Pourquoi cet épuisement ? Une première raison est que le paysan emporte les produits récoltés hors du champ. Ces produits contiennent des aliments puisés dans la terre. Il faut donc que le cultivateur ne sorte de son champ que la seule matière indispensable à la consommation. Tout ce qu’il retire inutilement de son champ est perdu pour la fertilité naturelle. Pour cette raison aussi, il est intéressant de ramener au champ tous les déchets des cultures, pour qu’ils y pourrissent.

Une deuxième raison est qu’un champ cultivé par une seule espèce produit trop peu de matière vivante et de déchets. Or, les déchets de la matière vivante sont indispensables pour qu’un sol soit fertile. Lorsque plusieurs espèces sont associées entre elles sur un champ, la production de matières vivantes et de déchets est plu élevée que lorsqu’il n’y a qu’une seule plante. Plus le nombre d’espèces associées est élevé, plus elles sont capables de transformer et d’enrichir le sol.

Une troisième raison est que, au cours des saisons, les cultures, les pluies, le soleil et les micro-organismes du sol s’allient pour le transformer. A la suite de cette transformation, l’eau de pluie qui s’écoule en profondeur entraîne avec elle une grande partie de la nourriture contenue dans les couches superficielles.

La pratique de la jachère est une méthode peu coûteuse pour reconstituer la fertilité naturelle. Elle est fondée sur l’utilisation des seuls moyens de production disponibles sur des terres de la ferme, mais elle est souvent insuffisante et doit être complétée par d’autres pratiques.

29 DEUXIÈME PARTIE : LES TECHNIQUES ET LA GESTION DE L’ELEVAGE BOVIN

30 CHAPITRE V : L’ÉLEVAGE

I. Situation générale

Le zébu est un bovidé de petite taille, qui atteint rarement plus de 400kg et qui se distingue immédiatement par une bosse graisseuse ; bon bœuf de boucherie (50% de viande nette), le zébu est un animal de trait médiocre et la vache zébu donne guère plus de 800 litres de lait par an.

D’après l’enquête qu’on a fait auprès du Responsable du cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy-Ouest, il y aurait donc près de 240.000 de zébus dans le District d’Ampanihy ouest, soit une moyenne de 0,76 zébus par habitant. Si l’on ne peut contester l’importance du troupeau, il ne faut pas non plus en exagérer les dimensions. Ainsi la moyenne de 18 zébus par km² correspond à un pâturage théorique de 6ha par zébus ; certes, il faudrait soustraire les espaces boisés et cultivés mais malgré tout, on serait loin encore de l’idée d’un surpâturage…. Cependant, ces données brutes cachent mal la réalité.

D’une part, il y a une grande disparité entre les différentes communes d’Ampanihy ouest, le Nord et l’ouest étant beaucoup moins sec que le sud ; d’autre part, il faut rappeler la durée très longue de la saison sèche qui aboutit à un appauvrissement très net des prairies et qui se traduit, presque toujours, par une perte de poids des bovidés de l’ordre de 15 à 40% environ, le « boroka ».

Lorsque les conditions s’y prêtent, notamment pendant la saison humide et les premiers mois de la saison sèche, le troupeau dispose de prairies de graminées essentiellement à hétéropogon et l’ « ahidaly ».

Puis, quand les effets de la sécheresse commencent vraiment à se faire sentir, les herbes deviennent très sèches et très dures, ce qui présente le double inconvénient d’une faible valeur nutritive et de la possibilité de crever les yeux des bêtes ; tout ceci explique le recours au feu pour nettoyer ces savanes devenues

31 inutilisables et permettre, à l’occasion de la première pluie venue, à une petite herbe verte de repousser : le « tirin’akata ». Lorsque les conditions sont encore plus mauvaises, ces bovidés mangent les cactus fumés, malgré le risque de diarrhées et des branches d’Euphorbe (« famata fotsy » ou Euphorbia stenoclada) ; à ce propos, nous avons pu constater comment les paysans du pays mahafaly qui venaient d’Androka pour se rendre au grand marché hebdomadaire d’Ampanihy, disposaient sur leurs charrettes des chargements de « famata fotsy » pour nourrir les bœufs de trait durant le voyage.

Le troupeau bovin d’Ampanihy-ouest serait en relative bonne santé mais les maladies comme le charbon symptomatique « besoroka » ou bactéridien « tomboka » sont toujours à redouter, de même que l’on estime habituellement qu’il aurait au moins 1% de bovidés tuberculeux, les tiques, d’autre part, favorisent l’extension des maladies de même que les « valan’omby » ou parcs à bœufs contribuent au développement du parasitisme gastro-intestinal.

II. L’état sanitaire

Si on se réfère au rapport du Service de l’élevage d’Ampanihy-Ouest (1994- 2004), on tire les éléments suivants :

La situation sanitaire est bonne dans l’ensemble, même si on a la persistance du charbon symptomatique durant toute l’année. En effet, dès 1994 jusqu’en 2004, la morbidité dans le District d’Ampanihy-Ouest est donnée dans le tableau suivant.

32 Tableau n°2 : Charbon symptomatique

Années Nombre de Nombre de Nombre de morbidités mortalités traitement 1994 147 21 126 1995 92 17 75 1996 58 13 45 1997 70 24 46 1998 45 12 33 1999 54 11 43 2000 52 10 42 2001 61 19 59 2002 52 07 45 2003 61 9 52 2004 34 7 27 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy-ouest

A part cette maladie bactérienne, on a détecté aussi des cas ponctuels mais qui sont en nette progression tels que : o Entérite des jeunes, o Fièvre de trois jours, o Fasciolose hépatique.

Le tableau suivant nous donne les cas de morbidités rencontrés dans la zone étudiée.

33 Tableau n°3 : Entérite des jeunes Années Nombre de Nombre de Nombre de morbidités mortalités traitement 1994 92 10 80 1995 144 06 98 1996 108 05 75 1997 91 05 67 1998 171 05 133 1999 149 04 105 2000 153 06 126 2001 167 04 153 2002 170 02 139 2003 95 01 69 2004 99 3 79 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy-ouest

Tableau n°4 : Fièvre de trois jours Années Nombre de Nombre de Nombre de morbidités mortalités traitement 1994 148 1 148 1995 167 - 151 1996 188 - 170 1997 124 - 110 1998 261 - 199 1999 255 2 153 2000 217 - 200 2001 194 - 190 2002 184 - 165 2003 141 - 130 2004 165 - 157 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy-ouest

Tableau n°5 : Fasciolose hépatique Années Nombre de Nombre de Nombre de morbidités mortalités traitement 1994 20.250 41 - 1995 29.621 62 - 1996 30.117 26 - 1997 29.041 49 - 1998 31.198 51 - 1999 25.745 32 -

34 2000 21.687 47 - 2001 29.964 24 - 2002 30.875 25 - 2003 32.623 17 - 2004 30.162 25 - Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy ouest

Le Fasciolose est un parasite localisé qpécialement dans le foie. D’après l’enquête qu’on a fait auprès du responsable du cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy-ouest, souvent les animaux non traités sont victimes des maladies comme le Fasciolose hépatique.

Pour la Fasciolose hépatique, le cabinet vétérinaire Tsodrano fait le traitement curatif, si les bêtes présentent les symptômes de la fasciolose car les éleveurs n’appellent pas le vétérinaire que lorsque leurs animaux sont malades.

A propos du déparasitage interne dans le tableau n°06, il est spécialement pour les parasites qui sont localisés dans l’intestin tels que l’ascaris et le monézia.

Tableau n°6 : Déparasitages internes autres que douvicide et externes Années Déparasitages Internes Externes 1994 24.178 15.182 1995 30.915 14.443 1996 32.661 10.765 1997 34.249 12.970 1998 35.910 14.563 1999 38.145 20.177 2000 43.236 16.566 2001 40.553 15.583 2002 36.046 18.856 2003 41.966 15.850 2004 38.125 10.002 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy-ouest

35 Tableau n°7 : Immunisation contre le charbon symptomatique (vaccination) Années Total 1994 181.645 1995 170.221 1996 163.465 1997 176.218 1998 149.645 1999 167.770 2000 179.142 2001 174.584 2002 171.365 2003 168.430 2004 156.424 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano Ampanihy ouest

Dans l’enquête qu’on a fait auprès du responsable de l’élevage à Ampanihy- ouest, la situation sanitaire du cheptel bovin est bonne dans l’ensemble, malgré l’existence de ces différentes maladies.

En effet, presque les 80% de ces cas détectés sont traités, grâce à la mise en place d’un réseau d’approvisionnement en produits vétérinaires et intrants pour l’élevage.

D’après les tableaux ci-dessus, le nombre de mortalités est : 7 en 2004 pour le charbon symptomatique, s’il était 21 en 1994 ; 3 en 2004 pour l’entérite des jeunes, s’il était 10 en 1994 ; 25 en 2004 pour la fasciolose hépatique, s’il était 41 en 1992. Le nombre de mortalités est presque nul pour la fièvre de trois jours.

D’après les tableaux n°2, 3, 4 et 5 qui montrent la morbidité et la mortalité causées par les différentes maladies, on peut dire qu’en général, le taux de mortalité est bas dans le district d’Ampanihy ouest. En 2004, ce taux est de

1,14°/°° s’il était 3,53°/°° en 1994. Cela veut dire que l’état sanitaire du cheptel bovin s’améliore dans l’ensemble. En effet, depuis 1994, la couverture sanitaire est confiée aux privés d’où l’existence des dépôts de médicaments vétérinaires dans toutes les communes rurales de district d’Ampanihy-Ouest. Donc les

36 éleveurs peuvent consulter rapidement les techniciens de l’élevage. D’après le tableau ci-dessus, le taux de vaccination atteint 65,33% en 2004.

D’après l’enquête auprès du responsable du cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy ouest, souvent les animaux non vaccinés sont victimes des maladies comme le charbon symptomatique.

37 III. L’évolution du nombre de bovidés dans le district d’Ampanihy-Ouest

Tableau n°8 : Nombre de cheptel bovin (1994-2004)

Années Total Ecart 1994 237.430 1995 235.075 -2.355 1996 230.198 -4.877 1997 231.245 +1.047 1998 251.414 +20.169 1999 245.563 -5.851 2000 226.764 -18.799 2001 229.948 +3.184 2002 237.617 +7.669 2003 226.180 -11.437 2004 239.427 +13.247 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy-ouest

D’après ce tableau, on trouve une augmentation en dent de scie des bovidés dans le district d’Ampanihy-ouest. En ce qui concerne la répartition du nombre des bovidés dans l’espace, on a constaté l’inégalité suivant la potentialité de ces sous- zones en pâturage, en eau et de la forêt.

Dans dix ans (1994-2004), le taux d’accroissement est de 0,84% dans toute la zone d’Ampanihy-ouest. On peut dire que ce taux est faible. Cela est dû de la sécheresse de l’an 2000 dont le nombre du cheptel bovin passe de 245.563 en 1999 à 226.764 en 2000, c’est-à-dire, l’accroissement était négatif (-18.799). Tout cela est amplifié en 2003 car le nombre du cheptel bovin passe de 237.617 en 2002 à 226.180 en 2003 où un écart négatif de –11.437. L’année 1999 est l’année la plus humide mais l’accroissement était négatif à cause de l’épidémie du charbon symptomatique qui sévit dans cette zone.

En effet, la sécheresse est la première cause de la diminution du nombre du cheptel d’une année à l’autre car les éleveurs ont des problèmes de pâturages et

38 d’abreuvement de leurs bêtes. Les bêtes ont perdu de poids, d’où la mort des dizaines ou centaines d’entre eux, donc le taux de mortalité augmente.

En plus de cela, il y a la famine qui oblige les éleveurs à vendre à bas prix leurs bêtes afin d’acheter des aliments pour la survie. Vu la hausse de prix de ce dernier et la durée de la sécheresse (4 à 5 mois), les éleveurs doivent vendre 4 à 10 bœufs pour affronter la famine.

IV. Flux et marché des bétails

IV.1. Marché

Les principaux marchés de bétail se trouvent à Ampanihy, Ejeda, Beahitse, Gogogogo et Fotadrevo dans le district d’Ampanihy-ouest. Les animaux acquis dans ces localités seront ensuite acheminés vers Tuléar et Morondava. Ceux de Fotadrevo et de Gogogogo seront acheminés vers les Hautes Terres malgaches (Marché d’Ambalavao).

39 Photo n° 2 : Marché de bovidé à Ampanihy-ouest Ampanihy est parmi des plus grands marchés de bovidé du Sud malgache par le nombre de bêtes vendues. C’est le point de départ et de l’itinéraire de la commercialisation de bœufs du sud vers les Hautes Terres Malgaches et même jusqu’à la côte Est. Nous voyons ici qu’on vend surtout des grosses bêtes.

40 IV.2. Commercialisation

D’après le cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy-ouest, le volume de transaction fait pour les bovidés pendant dix ans (1994-2004).

Tableau n°9 : Volume de transactions au cours des dix dernières années

Années Amenés Vendus 1994 54.015 16.201 1995 60.132 24.041 1996 45.022 13.513 1997 45.310 12.810 1998 61.001 24.411 1999 40.105 12.037 2000 34.023 6.814 2001 55.020 16.508 2002 75.031 50.122 2003 60.047 35.000 2004 75.536 52.512 Source : Cabinet vétérinaire Tsodrano à Ampanihy-ouest

D’après ce tableau, on a constaté que 30 à 40% des animaux amenés étaient vendus de 1994 en 2001. De 2002 jusqu’à 2004, on a vu une augmentation jusqu’à plus de 50% des animaux vendus, cela est dû à l’arrivée des gens venant de Hautes Terres qui arrivent jusqu’à Ampanihy avec les camions pour acheter des bœufs.

IV.3. Le prix

Concernant le prix des bovidés, il y a une variation de prix d’une année à une autre suivant l’année. En 2004, le prix diminue à cause de la sécheresse et de la mauvaise récolte, il varie entre 60.000 Ariary – 140.000 Ariary pour le « vositra » (zébus castrés) alors qu’au mois de juin 2005, le prix minima était de 100.000 Ariary et le maxima 600.000 Ariary à cause de la bonne récolte.

41 Même dans une même année, on a remarqué l’oscillation de prix, souvent dès le mois d’août (début de la saison sèche) jusqu’au mois de novembre (fin de la saison sèche) le prix de bovidés diminue au fur et à mesure. Dès le début de la saison pluvieuse ce prix augmente.

La couleur des bovidés tient compte aussi pour le prix sur le marché ; en effet, le bœuf de couleur rouge est plus cher que le bœuf de couleur noire ou blanche, même si le bœuf a la même taille, car il attire beaucoup plus les éleveurs ; vu la beauté de sa robe.

42 CHAPITRE IV : IMPACT DU CLIMAT SUR L’ÉLEVAGE

I. Des saisons pastorales contrastées

Par l’alternance d’une saison de pluies et d’une saison sèche, le climat de la zone d’Ampanihy-Ouest ressemble à celui de l’autre zone des régions Sud-Ouest. L’arrivée des pluies est considérable, mais dans une courte durée de l’année (2 à 4 mois). L’ambiance humide qui règne, durant le mois de décembre à mars, exacerbe l’opposition avec la période sèche.

L’alternance des saisons modifie du tout au tout le contexte pastoral, imposant aux éleveurs des adaptations opposées.

I.1. Une courte saison des pluies

Une courte saison pluvieuse signifie la non-assurance de disposer longtemps de pâturages abondants et verdoyants, donc les animaux ne sont en bon état que dans 2 ou 3 mois et la période de lactation est courte.

L’arrivée des pluies entraîne l’arrêt temporaire des déplacements et le surcroît de travail de champs. Mais, pour tous les éleveurs, le retour des pluies annonce la prospérité du bétail et l’abondance de lait. C’est une période heureuse, après les épreuves endurées en saison sèche. Que la saison sèche soit longue ou courte, le retour des pluies est attendu avec impatience.

Saison pluvieuse et activité végétale

Il s’agit moins de présenter les saisons en elles-mêmes que leurs conséquences pastorales, par le biais de l’état des pâturages. Plutôt que de la saison des pluies, il sera question de la période de végétation active. Certes, les deux coïncident largement mais la végétation ne renaît pas dès les premières pluies. Inversement, elle peut se prolonger lors de franges subhumides.

43 Dans la zone d’Ampanihy, on a constaté une courte période végétative, vu la durée de la saison pluvieuse. Pendant cette saison (décembre-avril), les animaux évoluent au milieu de pâturage vert ; et les éleveurs ne s’inquiètent pas pour l’aliment des bétails. Au contraire, l’arrêt des pluies survient de façon brutale, au début de juin. Les éleveurs doivent prendre rapidement des dispositions pour la nouvelle saison.

I-2 Une longue saison sèche et sévère

Les mois secs

La saison sèche débute les mois de juin jusqu’au mois de Novembre. Les éleveurs, quant à eux, introduisent une distinction entre le début et la fin de saison. En décembre et Avril c’est « ASARA » : la saison chaude et humide à laquelle succède « ASOTRY » : la période sèche et fraîche, enfin le « FAOSA » : la période sèche et chaude.

Pour les éleveurs, l’arrivée de « FAOSA » marque un moment critique. Les animaux ressentent la faim et aspirent à gagner d’autres pâturages. La présence d’une personne âgée dans la famille compte dans la décision. L’impératif, c’est la recherche des aliments pour les bêtes. Les éleveurs y répondent par un grand rassemblement. Aux rassemblements lignagers de courte durée de saison sèche succède le retour à l’autonomie de chaque famille en saison pluvieuse. Les troupeaux sont rassemblés et regroupés pour transhumer côte à côte.

A cause du problème de pâturage, les animaux perdent rapidement du poids. Les vaches sont maigres et ne procurent plus qu’un peu de lait, réservé aux enfants. Privés de leur nourriture favorite, les adultes avouent qu’ils « souffrent ». Pour tromper l’envie de lait, quelques gouttes de lait caillé sont mélangées à de l’eau. Cela donne la boisson de la saison sèche.

44 Les transhumants descendent vers les fonds de vallée encore humides. Il s’agit, malgré la saison sèche, d’amener les troupeaux sur des pâturages encore verts. Pour cela, les transhumants comptent sur des averses en milieu de saison sèche.

II. Conséquences pour le bétail.

La durée de la saison sèche, sa continuité et sa coupure des pluies intercalaires se répercutent sur l’état du bétail. D’une manière générale, les animaux perdent du poids dès le mois d’Août jusqu’au mois de Novembre.

En effet, les variations du poids d’un animal adulte sont mises en relation avec la pluviométrie du même mois à Ampanihy-ouest.

La sècheresse règne durant 5 mois. Les conséquences se font sentir dès le début de mois d’Août, avec une perte de 30 à 40 kg par animal, soit 12% en un mois. Le bétail accuse fortement le choc de la sècheresse. Mais dès le mois de janvier, la saison pluvieuse est déjà rétablie. Aussi, le bétail reprend-il du poids à partir de Janvier, lentement d’abord puis de façon rapide. A la mi-mars, il a rattrapé et davantage le déficit subi en début de saison. Il peut continuer à prendre du poids pendant le reste de la saison des pluies.

45 Photo n°3 : Terrain de pâturage au Nord de la ville d’Ampanihy Ouest - Au premier plan nous remarquons la pauvreté de ce pâturage. Le sol apparaît. - Au second plan il y a apparition de cailloux, signe de l’extrême pauvreté de ce pâturage. - Au troisième plan il y a des arbustes, nous avons là un pâturage arbustif. Photo prise en janvier 2005

46 CHAPITRE VII : SITUATION ACTUELLE DE PÂTURAGE ET D’ABREUVEMENT DU

BÉTAIL

I. Le pâturage

Le troupeau utilise le pâturage naturel non amélioré et les champs de culture après les récoltes pour y profiter des pailles ou des fanes fraîches ; à part cela aucun complément alimentaire n’est apporté.

Toutefois, l’apport de cactus brûlés pour pallier le manque d’eau en saison sèche est devenu une pratique courante dans la région. Le pâturage exclusivement naturel est tributaire du type de végétation. Dans les savanes se rencontrent l’heteropogon contortus, le cypnodon dactylon, l’hyparrhenia rufa et les andropogon sp qui sont les principaux fourrages pour les bovins.

La zone des grands pâturages s’étend à l’intérieur du Pays Mahafaly. La zone littorale allant d’Androka jusqu’à Bevoalavo est caractérisée par un sol gréso-sableux entraînant ainsi la pauvreté. Le bétail est essentiellement nourri de famata fotsy et de kidresy.

47 Photo n°4 : Eleveurs venant de Marolinta, en cous de route pour faire la transhumance à Maniry

Ce sont les jeunes qui se déplacent avec le troupeau. Ici le bouvier est accompagné de sa femme. Remarquons l’état de maigreur des bêtes à cause du trajet, de la faim et de la soif. Photo prise en Décembre 2004

48 II. Transhumance

Deux types de transhumance sont observés : - La transhumance en saison sèche. - La transhumance en début de saison de pluie.

La transhumance en saison sèche a comme motif la quête de point d’eau et de fourrage pour le bétail. Ce type de transhumance ne dépasse pas en général la limite de la sous-préfecture de la zone de départ.

Concernant le deuxième type de transhumance, la motivation de ce déplacement serait de trois ordres : - Quêter des meilleurs pâturages hors de la zone de départ ; - Préserver les cultures pendant la saison de pluie ; - Garder au troupeau au moment de son retour des pâturages à valeur fourragère plus ou moins satisfaisante.

Dans la zone d’étude, il faut rappeler que la concentration des pâturages à l’intérieur du Pays Mahafaly explique l’importance de la transhumance venant de la plaine côtière.

Sur le plateau calcaire, une autre forme de transhumance s’observe. Les éleveurs de la zone littorale s’acheminent vers le plateau calcaire sur lequel ils peuvent profiter des pâturages et des eaux retenues dans les dépressions durant la saison pluvieuse. Les éleveurs pratiquent la transhumance en début des saisons de pluie, période coïncidant exactement avec le commencement des travaux de champs.

Enfin, la transhumance a pour conséquences dans le Pays Mahafaly : - De fixer le groupe de transhumants dans les espaces de pâture pour pratiquer l’agriculture. Cette situation a accéléré la polygamie qui a conduit à établir des rapports sociaux et économiques entre les différents clans.

49 Photo n°5 : Préparation de cactus fumés pour les bovidés durant la saison sèche Le cactus est une végétation providentielle pour les éleveurs du Sud : les fruits sont mangés par les hommes et les feuilles constituent une nourriture pour les bêtes. Ici on brûle les feuilles de cactus pour enlever les épines avant de les donner aux bêtes. Photo prise en Décembre 2004

50 Photo n° 6 : Cactus fumés, aliment de base des bovidés en saison sèche Nous remarquons que pendant cette période de maigre pâturage et d’insuffisance d’eau, les bêtes perdent beaucoup de poids. Ici ces deux castrés (konda) sont bien nourris parce qu’ils tirent les charrettes. Nous voyons à leur nez la corde pour attacher les rênes. Photo prise en Décembre 2004

51 De dépeupler la frange de la littorale où la plaine côtière est devenue une zone de départ. Exemple en Novembre 2004 une centaine des éleveurs venant de Marolinta et de Bevoalavo sont déplacés jusqu’à Maniry et Antaly pour faire de transhumance.

III. Les points d’eau III.1. Bilan hydrique :

La zone est déficitaire sur le plan du bilan en eau, et la population a beaucoup de difficultés pour accéder à l’alimentation en eau et assurer l’abreuvement du bétail :

- Il n’y a pas d’eau de surface car les rivières n’ont pas d’écoulement permanent et ont un régime d’oued (rano trambo en malgache) avec un lit asséché la plupart du temps et seulement un petit filet d’eau après une grosse averse pour certaines sakasaka (cours d’eau) ; les étendues d’eau de surface (mares, marais, flaques d’eau dans les lits des rivières) se constituent après les rares averses de la saison des pluies et ne durent que jusqu’au début de la saison sèche.

- Du fait conjugué du climat et du contexte géologique, la nappe phréatique est très profonde dans la plupart de la zone d’Ampanihy-Ouest. La qualité des eaux souterraines est affectée par l’insuffisance de la ré-alimentation des réserves par les pluies et par la faiblesse des vitesses des écoulements souterrains ; les eaux sont minéralisées et même souvent à goût salé.

L’alimentation en eau humaine est assurée par des puits, des forages lorsqu’il est possible techniquement de les réaliser et par les mares et les SAKASAKA lorsqu’il n’y ait pas d’autres solutions.

Dans les zones où des nappes existent, celles-ci ont un battement important du niveau statique, de l’ordre de 5 mètres, entre celui de la saison des pluies et

52 celui de la saison sèche. Les puits insuffisamment profonds sont taris en fin de saison sèche.

III.2. Amélioration des points d’eau

La convention de financement n° 4406/MAG signée entre la communauté Economique Européenne et la République de Madagascar a prévu dans son annexe n°2, relative au programme du Projet de Développement de l’Elevage dans le Sud-Ouest, un volet « Pistes et Aménagements de Point d’eau ».

Durant l’exercice 1994-1995 du projet DELSO, une première série de 8 aménagements de point d’eau (7 barrages de retenue inter-collinaires et un puits avec abreuvoir) a été réalisée dans la sous préfecture d’Ampanihy-Ouest. L’exécution a été confiée à l’organisation TARATRA, responsable depuis 1986, d’un programme d’implantation de puits pour l’amélioration de l’approvisionnement en eau des localités de la zone (140 puits et 80 abreuvoirs).

Quinze (15) nouveaux aménagements hydro-pastoraux ont été réalisés dans le programme n°2 (DELSO DP2) pour l’exercice 1996-1997 dans le cadre du volet « Aménagement du milieu », dans la sous-préfecture d’Ampanihy-Ouest et de Betioky-Sud.

53 Carte n° 3 : Carte des points d’eau

54 Photo n° 7 : Barrage de retenu d’eau de SAKAGINADRA au sud de la ville d’Ampanihy ouest (à 7 km). Ce barrage joue un rôle important surtout pendant la saison sèche, car il assure l’abreuvement du bétail mais aussi utilisé par la population locale (cuisine, bain, lessive). Photo prise en Juillet 2004

55 III.3. L’abreuvement du bétail

L’abreuvement du bétail s’effectue par les mares et les cours d’eau pendant la saison de pluie et par les puits en saison sèche. En période d’insuffisance d’eau, la recherche de points d’abreuvement du cheptel bovin est une des raisons des déplacements des éleveurs. Par exemple en 2004, les éleveurs dans le fokontany d’Etanjo au sud de la ville d’Ampanihy (à 15 km de la ville) vont jusqu’à Ampanihy tous les cinq jours pour la recherche de l’eau de leurs bêtes.

En effet, l’abreuvement du bétail est critique dans la zone sédimentaire notamment la partie méridionale de la sous-préfecture d’Ampanihy-Ouest ; faute d’insuffisance ou d’absence des points d’eau.

La plupart des points d’eau (barrage de retenu, puits, cours d’eau) se trouvent dans la partie nord de district d’Ampanihy-Ouest. En effet, dans la zone du socle cristallin existent plusieurs barrages de retenue collinaire, permettant d’obtenir des réserves d’eau pour le bétail, provenant pour une partie, des pluies et pour une autre partie des inféro-flux, et dont les volumes emmagasinés peuvent durer même pendant la saison sèche comme celui de Sakaginadra.

56 Tableau n°10 : Liste des barrages de retenu pour l’élevage N° Commune Localité Longueur 1 Beadabo 48,40m 2 Manova 40m 3 Beronono 31,30m 4 Andamilamy 31m 5 Amboropotsy Ankilimanondro 51m 6 Bemoita 37,70m 7 Amboropotsy II 8 Vohitany 22m 9 Sakaginadra 70m 10 Anjamisaro 38m 11 Antsagnira 45m 12 Ampanihy Etrobeke 32m 13 Befahy Ankiliabo 40,70m 14 Andrakia 15 Masiadiky 49m Ankilimivory 16 Vohimiroro 54,60m 17 Antaly Besonjo 21m 18 Vohibe 41,80m 19 Andakato Nord 23m 20 Ihaboke 40m 21 36m 22 Ejeda Namelomampia 48m 23 Lambomaty mahariry 49,70m 24 Ankilinaombe 137,50m 25 Fotadrevo Betonake 47,40m 26 Beteza haut 45m 27 Maniry Reambohitse 50m 28 Ankilimihamy 36m Source: ONG Taratra Ampanihy Ouest

57 CONCLUSION

La zone d’Ampanihy-Ouest fait partie de la zone semi-aride, donc les possibilités agricoles sont très limitées. L’élevage est une activité prédominante de cette zone et le système d’élevage que l’on trouve ici est semi-extensif et extensif.

Les éleveurs ont rencontré des problèmes de pâturages et de l’abreuvement des bêtes pendant la saison sèche.

D’une manière générale, les pâturages sont d’inégale valeur selon les sous- zones qui sont assez variées. Il existe en gros deux types de pâturages : un pâturage d’herbe et un pâturage arbustif.

L’abreuvement des animaux est surtout critique dans la partie méridionale de la zone d’Ampanihy-Ouest à cause de l’éternel problème de l’eau de cette sous- zone.

Dans la partie Nord, les problèmes d’abreuvement sont secondaires en raison de l’abondance des points d’eau (cours d’eau, barrages de retenu, puits avec abreuvoirs.)

Les transhumances signalées dans la zone sont essentiellement le fait de troupeaux qui viennent du Sud.

En saison sèche, les troupeaux venant de Marolinta, Terakanombitelo etc. remontent vers Maniry ou Antaly et celle d’Androka et d’Itampolo font de transhumance à Beahitse.

D’une manière générale, les animaux sont en bonne santé dans toute la zone grâce à l’existence des dépôts de médicaments vétérinaires dans quelques communes d’Ampanihy-Ouest.

58 En dix ans (1994-2004), on constate une nette augmentation du nombre de cheptel bovin dans le district d’Ampanihy-ouest.

Malgré tout, on a constaté l’orientation des éleveurs sur l’élevage de petits ruminants notamment l’élevage caprin, vu le problème de pâturage actuel dans cette zone.

Ainsi, l’Etat Malagasy, par le biais du PSDR, a financé actuellement bon nombre de groupement des éleveurs sur l’élevage caprin.

59 BIBLIOGRAPHIE

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13- FIELOUX Michèle - AOMBE I : Elevage et société, étude des transformations éc onomiques dans le Sud-ouest Malgache : l’exemple du couloir d’Antseva.

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15- JENNY F. (P. 98): Problème de l’utilisation de fumier dans la région de Tuléar.

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18- NAPETOKE M., 1985, L’eau dans l’extrême Sud-Ouest de Madagascar ; Thèse de Doctorat de 3° cycle. Université de Paris Sorbonne (paris IV), 303 p.

19- RAKOTOMALALA L. (1986), Réflexions sur la notion d’espace pastoral dans le Sud-ouest de Madagascar, in Recherches pour le Développement, sér. Sc. Homme et société, n°1, pp. 23-27.

20- RAKOTOMALALA L. (1987).- L’élevage Bovin dans le sud-ouest de Madagascar. Antananarivo, Univ. Dept Géographie, Mem. DEA, 110 p.

61 21- RAKOTOMALALA L. (1988). In MRSTD / ORSTOM, Actes du séminaire “Le d éveloppement de l’élevage dans le Sud-ouest de Madagascar » . Toliara 8-11 Juin 1989, Paris, ORSTOM, (sous-presse).

22- Rapports annuels des services provinciaux de l’élevage.

23- Rapports annuels des services provinciaux de l’agriculture.

24- RAZAFIMANANTSOA Deleau, Biographie d’un marchand de bestiaux de Toliara.

25- REJO F., 1995, Etude phytosociologie de la végétation de la région de Tuléar et gestion des ressources végétales par les populations locales (le cas du P.K 32). Thèse de Doctorat du Miseum national d’histoire, 180 p.

26- SALOMON JM (PP 56 et 57) : Fourrés et forêts sèches du Sud-Ouest malgache, Tananarive, Revue de géog. de Madagascar . n° 32, 1978, pp. 19 à 39.

27- SOURDAT M., 1977, L e Sud-ouest de Madagascar : morphogenèse et pédogenèse. Travaux et Documents. ORSTOM, Paris, 212 P.

28- SOURDAT M., Notes de climatologie descriptive/ Région Sud-Ouest de Madagascar, Tananarive, ORSTOM, 1969, 27 p ; Ronéo.

29- TSIOKATIMO n° 1- Revue du CUR de Tuléar, 1976 PP. 12 à 14.

62 LISTE DES CARTES

CONVENTION N°03/04/DELSO/ FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES...... 1 ______...... 1 Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude...... 6 Carte n°03 : Végétation...... 17 Carte n° 3 : Carte des points d’eau...... 54

LISTE DES FIGURES

Figure n°1: Les variations inter-annuelles de la pluviosité dans la station d’Ampanihy-Ouest...... 12 Figure n°2 : Production de maïs sur un même champ durant 4 ans (1 hectare)...... 28

LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Impact de l’activité de l’homme sur la forêt……………………………..17 Photo n° 2 : Marché de bovidé à Ampanihy-ouest...... 40 Photo n°4 : Eleveurs venant de Marolinta, en cous de route pour faire la transhumance à Maniry...... 48 Photo n°5 : Préparation de cactus fumés pour les bovidés durant la saison sèche...... 50 Photo n° 6 : Cactus fumés, aliment de base des bovidés en saison sèche...51 Photo n°7 : Barrage de retenu d’eau de Sakaginadra……………………………...54

63 LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1: Variation mensuelle des précipitations à d’Ampanihy-Ouest de 1996/2004...... 11 Tableau n°2 : Charbon symptomatique...... 33 Tableau n°3 : Entérite des jeunes...... 34 Tableau n°4 : Fièvre de trois jours...... 34 Tableau n°5 : Fasciolose hépatique...... 34 Tableau n°6 : Déparasitages internes autres que douvicide et externes...... 35 Tableau n°7 : Immunisation contre le charbon symptomatique (vaccination) ...... 36 Tableau n°8 : Nombre de cheptel bovin (1994-2004)...... 38 Tableau n°9 : Volume de transactions au cours des dix dernières années... 41 Tableau n°10 : Liste des barrages de retenu pour l’élevage...... 57

64 TABLE DES MATIÈRES

Avant propos...... 2 Introduction...... 3 Objectif de l’étude...... 4 Méthodologie...... 5 Première partie : L’ELEVAGE dans son Cadre naturel et humain du pays mahafaly...... 7 Chapitre I : Le climat...... 8 I. Les causes des précipitations...... 8 II. La pluviosité...... 10 III. Les températures...... 12 Chapitre II : La végétation...... 14 I. Les différents types de végétation...... 14 I.1. Le fourré xérophile...... 14 I.2. Les savanes...... 15 II. Les agents de déforestation...... 19 Chapitre III : Culture de la société mahafaly...... 20 I. Organisation sociale traditionnelle...... 20 II. Statut social au sein de la société Mahafaly...... 20 III. Territoire villageois...... 22 IV. Place et rôle de la femme dans la société Mahafaly...... 23 V. Rôles et place du zébu...... 24 VI. Rôles et place importants des caprins et ovins...... 24 Chapitre IV : L’agriculture...... 25 I. Histoire d’un champ en zone forestière (sèche)...... 25 II. La rotation des cultures et des jachères...... 27 Deuxième partie : LES TECHNIQUES ET LA GESTION DE L’Elevage bovin...... 30 Chapitre V : L’élevage...... 31 I. Situation générale...... 31 II. L’état sanitaire...... 32 III. L’évolution du nombre de bovidés dans le district d’Ampanihy-Ouest...... 38 IV. Flux et marché des bétails...... 39 IV.1. Marché...... 39 IV.2. Commercialisation...... 41 IV.3. Le prix...... 41 Chapitre IV : impact du climat SUR l’élevage...... 43 I. Des saisons pastorales contrastées...... 43 I.1. Une courte saison des pluies...... 43 I-2 Une longue saison sèche et sévère...... 44 II. Conséquences pour le bétail...... 45

65 Chapitre VII : Situation actuelle de pâturage et d’abreuvement du bétail...... 47 I. Le pâturage...... 47 II. Transhumance...... 49 III. Les points d’eau...... 52 III.1. Bilan hydrique :...... 52 III.2. Amélioration des points d’eau...... 53 Photo n° 7 : Barrage de retenu d’eau de SAKAGINADRA au sud de la ville d’Ampanihy ouest (à 7 km)...... 55 III.3. L’abreuvement du bétail...... 56 Conclusion...... 58 Bibliographie...... 60 Liste des cartes...... 63 Liste des figures...... 63 Liste des photos...... 63 Liste des tableaux...... 64 Table des matières...... 65

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