Gilbert Molinier Lorsqu'alain Badiou Se Fait Historien : Heidegger, La
Texto ! Textes et cultures, vol. XXIV, n°3 (2019) Gilbert Molinier Lorsqu’Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera « [L]e spectacle que m’a offert l’université a contribué à m’exorciser complètement, à me délivrer d’une catharsis qui s’est achevée à la Sorbonne quand j’ai vu mes collègues, tous ces singes qui lisaient Heidegger et le citaient en allemand. »1 Vladimir Jankélévitch Résumé. — Cette étude traite d’une dénégation collective. Situant ses recherches au niveau et dans la lignée des prestigieux penseurs de la question de l’Être, Parménide, Aristote, Malebranche…, Alain Badiou rencontre Martin Heidegger. Or, celui-ci est soupçonné d’avoir été et/ou d’avoir toujours été un nazi inconditionnel. Souhaitant effacer une telle tache, Alain Badiou affirme, d’une part : « [Il] n’y a absolument pas besoin de chercher dans sa philosophie des preuves qu’il était nazi, puisqu’il était nazi, voilà ! […] » ; d’autre part et en même temps, il infirme : « C’est bien plutôt dans ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, etc. » Cet « etc. » contient donc « ce qu’il a pensé, ce qu’il a écrit » . C’est sur une telle dénégation collective que s’appuient encore l’enseignement et la recherche universitaires dans de nombreux pays, en particulier en France. Or, une dénégation si marquée ne va pas sans produire des effets négatifs. Resümee. — Ursprung der folgenden Bemerkungen ist eine kollektive Verneinung. Alain Badiou, der es liebt, seine Forschungen auf die Ebene und in Übereinstimmung mit den angesehenen Denkern zur Frage des Seins, Parménides, Aristoteles, Malebranche… zu stellen, trifft einen gewissen Martin Heidegger.
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