C’est à l’été 2007 qu’a été inauguré le stade Oscar Heisserer, du nom de cette figure locale.

Qui était Oscar Heisserer ?

Oscar Heisserer est un footballeur né le 18 juillet 1914 à Schirrhein et décédé le 7 octobre 2004 à Strasbourg. Il fut 7 fois capitaine de l'équipe de et sélectionné 25 fois. Il est considéré comme le meilleur joueur alsacien de tous les temps. Oscar Heisserer débuta au FC Bischwiller où il se fait remarquer en enlevant deux titres consécutifs de champion d'Alsace (1933 et 1934). Attaquant puis milieu ne ménageant pas ses efforts mais doué d’une solide technique, Il rejoint ensuite les rangs professionnels au RC Strasbourg en 1934. Il passe professionnel à 20 ans. En 1938, il est transféré au Racing club de Paris considéré à l'époque comme l'un des meilleurs club de France et y remporte 3 Coupes de France (1939, 1940 et 1945). En 1938 lors de la coupe du monde en France, il est l'un des piliers des bleus avec Jean Nicolas, et malgré son but à la dixième minute, l'équipe est éliminée (1-3) en quart de finale face à l'Italie. Son match le plus mémorable en équipe de France fut celui contre l'Angleterre le 26 mai 1945 à Wembley où il égalisa (2-2). Le milieu de terrain alsacien marqua 8 buts avec l'équipe de France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, au moment de l'annexion de l'Alsace-Moselle par les nazis en 1940, les Allemands lui propose de devenir entraineur de l'équipe d'Allemagne. Il refuse et subit de multiples pressions pour participer à la propagande nazie. Il reste inflexible, sa notoriété le protège. En 1943, il est menacé d'être incorporé de force dans une Panzerdivision de la Wehrmacht s'il ne cède pas. Il décide de fuir en Suisse. Durant cette période, il aurait aidé plusieurs familles juives à passer la frontière helvétique, des épisodes sur lesquels il restera toujours discret, refusant d’être qualifié de "Juste". Entré en résistance et parvenant à rejoindre l’armée française fin août 1944, il participera aux combats de la Libération. Pour protéger son épouse enceinte, il fait croire, avec la complicité de ses amis, qu'il s'est enfui avec une danseuse. Son épouse demande le divorce pour crédibiliser son alibi. Avec l'aide de son coéquipier Léon Vuillard, il prend l'identité d'un mort et devient Louis-Henri Malaisé. Il rejoint la Suisse par Nancy. En août 1944 il se rend à Pontarlier et s'engage dans l'armée française et participe à la libération de l'Alsace. Pendant son absence sa fille Francine nait. Pour la protéger sa femme annonce qu'elle est la fille d'un officier allemand. A la libération Oscar Heisserer se remarie une deuxième fois avec son épouse et reconnait sa fille. Son plus grand regret fut cette période de conflit qui lui prit selon lui ses meilleures années. Le conflit à peine achevé en Europe, il retrouve le maillot bleu le 26 mai 1945 à Londres face à l’Angleterre du futur premier Ballon d’or Stanley Matthews, dans un stade de Wembley garni de 60 000 spectateurs. Les Anglais sont en passe de l’emporter, comme souvent alors face aux Tricolores, lorsqu’Oscar Heisserer, lancé par Alfred Aston, égalise dans la dernière minute à l'issue d'une percée de 15 m (2-2). Il signe ainsi un nul historique pour l’Équipe de France, toujours battue jusqu’ici dans ce stade mythique. Sa carrière en bleu s’achèvera le 4 avril 1948 sur une défaite à domicile contre l’Italie (1-3), au soir de sa vingt-cinquième sélection et pour le dernier de ses sept capitanats. Non sans auparavant quelques nouveaux coups d’éclats contre la Tchécoslovaquie en 1946 (3-0), l’Autriche pour le dernier de ses huit buts en sélection (3-1) et l’Angleterre la même année (2-1). En 1950, il deviendra le premier entraîneur de l'. Miné par les blessures, il achèvera sa carrière comme entraîneur de l’Olympique Lyonnais, qu’il mènera en Division 1 après avoir remporté le championnat de D2 en 1951.

Il rechaussera les crampons une dernière fois la saison suivante avec le club, pour une victoire et un dernier but à 37 ans, contre le CO Roubaix-Tourcoing. Après s'être retiré définitivement du football en 1954, il retournera à Strasbourg et restera proche de son club et de son stade, la Meinau. Décédé le 7 octobre 2004, il répètera toute sa vie : « Les Allemands ont pris mes plus belles années ».

Coupe du monde 1938

Après avoir éliminé la Belgique, l’Equipe de France rencontre l’Italie en quarts de finale au Stade de Colombes. 10ème minute, l’inter alsacien Heisserer crochète deux défenseurs transalpins puis bat Olivieri. C’est l’égalisation dans la foulée de l’ouverture du score par l’ailier Italo-hongrois Colaussi. Mais les italiens l’emporteront par 3 buts à 1 avant de remporter cette Coupe du Monde disputée en France. https://www.youtube.com/watch?v=f2JJ4TL5ql8&feature=emb_logo&ab_channel=W.MFootballYan dT

Coupe du Monde 1946

Le commentateur télé attribue le but à , mais il sera officiellement ajouté au total d’Oscar Heisserer qui marque là sur corner direct.

La France l’emportera 3 à 1. C’est la première fois que l’Equipe de France bat celle de l’Autriche https://www.ina.fr/video/AFE85001462

Dur au mal, doté d’une rare endurance physique, d’une technique individuelle pointue, de qualités de buteur et et d’un mental inégalable, il préfigure les milieux d’aujourd’hui.

Sous le maillot du Racing Club de Paris.

Avec ses coéquipiers du RC Paris et en bleu Émile Veinante et (de gauche à droite), posant avec à leurs pieds la Coupe de France 1939, première des trois qu’il a remportées.

France-Belgique en 8es de finale de la Coupe du monde du monde 1938, le 5 juin au stade olympique de Colombes (de gauche à droite) : Alfred Aston, , Hector Cazenave, Oscar Heisserer, Émile Veinante, Jean Bastien, Auguste Jordan, Jean Nicolas, Laurent Di Lorto, et le capitaine Étienne Mattler.

Avec Larbi Ben Barek le 7 avril 1946 au stade olympique de Colombes, auteur d’une passe décisive et d’un but pour une victoire en amical sur la Tchécoslovaquie (3-0).

Un podcast à écouter https://www.chosesasavoir.com/footballeur-oscar-heisserer-reste-celebre/

Article ça m’intéresse https://www.caminteresse.fr/histoire/oscar-heisserer-le-footballeur-qui-a-dit-non-aux-nazis- 11124841/

Lien vers l’historique du club FC Etoile Schirrhein-Schirrhoffen http://fce.schirrhein-schirrhoffen.fr/pages/historique.html