La Professionnalisation Du Football Français : Un Modèle De Dénégation
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UNIVERSITÉ DE NANTES FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES La professionnalisation du football français : un modèle de dénégation ______________________ THÈSE DE DOCTORAT École doctorale : Droit et Sociologie Discipline : Sociologie présentée et soutenue publiquement par Hassen SLIMANI le 30 novembre 2000, devant le jury ci-dessous M. Roger ESTABLET, Professeur, Université de Provence M. Jean-Michel FAURE, Professeur, Université de Nantes M. Daniel GAXIE, Professeur, Université de Paris I M. Jocelyn GOURVENNEC, Footballeur professionnel au Stade Rennais M. Michel RASPAUD, Professeur, Université de Lille II M. Charles SUAUD, Professeur, Université de Nantes Directeur de thèse : M. Jean-Michel FAURE UNIVERSITÉ DE NANTES FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES La professionnalisation du football français : un modèle de dénégation ______________________ THÈSE DE DOCTORAT École doctorale : Droit et Sociologie Discipline : Sociologie présentée et soutenue publiquement par Hassen SLIMANI le 30 novembre 2000, devant le jury ci-dessous M. Roger ESTABLET, Professeur, Université de Provence M. Jean-Michel FAURE, Professeur, Université de Nantes M. Daniel GAXIE, Professeur, Université de Paris I M. Jocelyn GOURVENNEC, Footballeur professionnel au Stade Rennais M. Michel RASPAUD, Professeur, Université de Lille II M. Charles SUAUD, Professeur, Université de Nantes Directeur de thèse : M. Jean-Michel FAURE En mettant un point final à ce travail, mes premières pensées vont à mon père, Mohamed SLIMANI, qui j’en, suis sûr, doit être fier de moi. Mes sentiments les plus profonds sont aussi destinés à ma mère et ma grand- mère, Françoise et Madeleine WOILLON, et aux « miens » qui m’ont soutenu et ont été près de moi dans les moments difficiles. Toute ma gratitude va également à Isabelle BARBELIVIEN, Patrice BRICAUD, Alain DOLBEAU, Valérie ÉVAIN et Gaëtan GABORIT pour leur réconfort, leur aide précieuse et leur patience. Je me dois également de remer- cier Jean-Marie ROUDEAU pour la chance qu’il m’a donnée et que j’ai su prendre, et René RICHARD pour sa philosophie de la vie et du football. Cette thèse n’aurait pu aboutir sans le soutien et les conseils avisés de Jean- Michel FAURE qui dirige mes travaux depuis la Licence. Associé à Charles SUAUD, Di- recteur du Centre nantais de sociologie (CENS), les remarques pertinentes qu’ils y ont apportées en matière de sociologie du sport et, en particulier, de football européen m’ont permis de mieux maîtriser ma réflexion. Je suis également redevable envers Rémy LE SAOUT pour la disponibilité dont il a fait preuve et sa contribution décisive à l’organisation de mes idées et écrits. Ma re- connaissance va en outre à Cécile CRÉAC’H, Jacqueline GUILBODEAU, Gérald HOU- DEVILLE, Richard JUIN, Gildas LOIRAND, Gilles LAZUECH, Patrick MALHERBE, Domini- que MARCHETTI, Pascale MOULÉVRIER et Sylvain ROBERT pour leur compétence et leur attention. Je tiens enfin à souligner la précieuse collaboration de Joël DELPIERRE, Do- minique VÉZIR, René CHARRIER, Jean VINCENT et Michel TRONSON, de même que celle des joueurs et anciens joueurs professionnels ayant participé à mes enquêtes. SOMMAIRE..................................................................................................4 INTRODUCTION..............................................................................................6 PREMIÈRE PARTIE La structuration de l’espace du football français et l’administration de son élite...............................................................................13 CHAPITRE 1 L’internationalisation du football français...........................................................15 La genèse des règles du jeu et ses configurations ...............................................17 La place du football au sein des instances omnisports en France .......................21 La création de la Fédération internationale .........................................................38 La conquête de la représentation nationale .........................................................56 CHAPITRE 2 La dénégation de l’économie marchande du football de haut niveau...........80 L’essor de l’économie du football.......................................................................82 La lutte ouverte contre l’autonomisation de l’élite .............................................99 Les premières formes de dénégation de la « marchandisation » du football ....120 SOMMAIRE – 4 CHAPITRE 3 Le maintien d’un professionnalisme « euphémisé » .......................................150 La construction du professionnalisme...............................................................152 La « fédéralisation » du marché des joueurs .....................................................186 La reconnaissance de l’ordre fédéral par l’État.................................................205 SECONDE PARTIE L’autre professionnalisation du professionnalisme .........................................226 CHAPITRE 4 Une professionnalisation par transgressions .....................................................231 Un délit d’ascension sociale par le football : le cas Ernest VAAST ...................233 D’un syndicalisme militant à un syndicalisme consensuel ...............................248 La « fraude forcée » du président Roger ROCHER.............................................285 CHAPITRE 5 Les centres de formation comme enjeu national ..............................................309 Le marché de la détection..................................................................................311 La production du capital footbalistique : entre éducation et compétition .........329 Les profits de la formation ................................................................................345 CHAPITRE 6 Effets de dénégation et crise de la croyance......................................................358 L’individualisation du rapport à la profession ..................................................360 L’exode des footballeurs français......................................................................372 Le paradoxe des résultats internationaux ..........................................................379 CONCLUSION ..............................................................................................391 ANNEXES ......................................................................................................397 BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................407 SOMMAIRE – 5 INTRODUCTION Au lendemain de la victoire de l’équipe de France de football lors de la Coupe du monde 1998, les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle se sont attachés à rappeler en quoi le football pourrait être une école de vertu et un facteur d’intégration sociale, sentiments résumés dans les propos de ce journaliste de L’Équipe : « On a en- tendu beaucoup de monde s’exprimer autour de la conquête des Bleus, qui ne pouvait échapper, de par l’onde de choc qu’elle a provoquée, à une certaine récupération. Tout le monde même, quasiment, sauf ceux qui prônaient, un peu fort à mesure qu’on avan- çait dans les années 90, des idées très différentes de l’image “tricolore et multicolore” véhiculée par l’équipe de France. Depuis, et tant mieux, silence radio, tant a été puissant le symbole d’un jeune homme prénommé Zinedine [ZIDANE] capable d’emmener son pays aussi loin, aussi haut. Et d’appuyer ainsi le concept d’un droit du sol plus fort que le droit du sang. Inaudibles, déphasés, balayés ces jours-ci, les avis contraires. Tant mieux, même si la victoire sur le racisme sera plus longue à se dessiner encore que les soixante-huit ans d’attente pour un succès en Coupe du monde. »1 Le discours sur 1 Claude Droussent, « Droit du sol, droit du foot », L’Équipe Magazine, n° 849, 18 juillet 1998, p. 5. INTRODUCTION – 6 l’intégration « à la française », incarnée par une équipe qui représente la nation à l’échelle planétaire, a été unanimement repris lors du nouveau succès des footballeurs français au Championnat d'Europe des nations 2000. D’un point de vue sportif, les per- formances de cette sélection, seule formation au monde à avoir remporté consécutive- ment deux compétitions internationales majeures, posent d’autres questions. L’équipe qui a réalisé ces résultats a, en effet, la particularité d’être composée à 80 % de joueurs évoluant dans des championnats « étrangers ». Sans un quota d’internationaux aussi important parti jouer dans les principaux championnats euro- péens, la sélection française avait déjà obtenu quelques résultats prometteurs mais pas aussi constants. Elle s’était classée troisième des Coupes du monde 1966 et 1982, et avait remporté le Championnat d'Europe des nations en 1984, avec son capitaine, Mi- chel PLATINI, seul joueur évoluant en Italie. Sans faire de la nouvelle composition de l’équipe de France une des conditions nécessaires à sa consécration mondiale, le départ des footballeurs vers les grands clubs allemands, anglais, espagnols et italiens au début des années 1990 est l’autre constat qui singularise le football de haut niveau en France1. Même si cet « exode » récent ne concerne qu’une minorité d’internationaux — quoi que depuis 1996 ce phénomène touche progressivement des joueurs d’un moindre niveau et les jeunes encore en formation2 —, il conduit à s’interroger sur les raisons de départs qui se généralisent. En 1996-97, les joueurs étaient dix fois plus nombreux que la saison précédente à quitter l’hexagone. L’explication la plus répandue de ce processus, typi- quement français,