Super Foot 83
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
. i y I V/vS *:7. I: .• " .. -i I ' î . I' 1 I ' I:: ï " : , I ; i: «r. ^ ^ ^ ^ " **wmmr '' m 3 I . :# f:. ^ , ;. |: . % À MM*?' ^ 1f ;? # fc: -':^âj ' -^'gi ... ;: '% ^ &• -, ^ "-. ^1k ^ ^ j ^ ^ ^ |fe' %, :#- -:^f- S^5"' '~ï' Vit. Ngp<.,. ^ : "™-.^ Il Monique PIVOT Jean-Philippe RÉTHACKER HACHETTE ' 1983 Hachette AutantA qu'un panorama de la saison écoulée, Super Foot 83 vous offre des perspectives sur celle à venir et vous propose une fiche détaillée des quatre-vingt-seize meilleurs joueurs français et étrangers: à côté des caractéristiques essentielles sur chacun d'eux, un emplacement a été réservé afin de permettre aux vrais «mordus» de faire signer Giresse, Rocheteau, Platini et les autres. Ces fiches, détachables, constituent une grande première dans la littérature sportive. Elles ne constituent pas, pourtant, le seul objet de ce livre qui se veut, en même temps qu'un bilan, une réflexion sur le plus populaire des sports. L'aventure des Bleus lors du Mundial a encore accru l'audience et le prestige du football en France, c'est pourquoi vous trouverez ici, non seulement les photos des phases de jeu les plus spectaculaires et les plus représentatives, mais aussi des articles sur les clubs, les événements et les hommes les plus marquants de l'année. Les stars du football et ceux qui sont en train de le devenir ont donc rendez-vous dans Super Foot 83 pour, nous l'espérons, votre plus grand plaisir. Monique Pivot Jean-Philippe Réthacker AUX 4 POINTS CARDINAUX Prenons notre boussole. Pour une fois, elle indique l'Ouest et non le Nord. Cette bous- sole-là, en effet, a été formée aux affaires du football, et elle n'ignore pas que la Bretagne a été la région la mieux repré- sentée lors du championnat 82-83. Nantes a conquis le titre sans que s'élève la moindre opposition. Laval disputera la coupe de l'U. E. F. A. Brest a terminé au milieu du tableau. Rouen s'est maintenu et Rennes figure parmi L'ÉCLIPSE DU LYONNAIS les trois promus. Un équilibre parfait, qui Au bilan de la région lyonnaise, le passif risque de ne pas le rester. Faute de moyens, l'emporte sur l'actif. En puisant dans ses Laval s'est résigné à voir partir ses meilleurs ultimes ressources, Saint-Étienne est par- éléments: Redon, Krause, et jusqu'à Tempet, venu à éviter les barrages. Échappera-t-il devenu international et redevenu Lensois. pour autant à d'autres dissensions, de nou- Tout comme Brest qui a dû notamment rem- velles querelles et ces affrontements dra- placer Bureau, Bernard et Le Roux unanime- matiques où chacun eut à cœur d'amener ment considéré comme le meilleur stoppeur à la surface un peu plus de boue, un peu plus de l'année. Les Diables rouges de Rouen de honte, un peu plus d'indignité? pourront, eux, compter sur le renfort de A cinquante kilomètres de là, leurs der- Redon. Sur le papier, Rennes paraît mieux nières forces n'ont pas suffi aux Lyonnais. loti, avec l'arrivée de Stopyra, Marais, Hiard Cette fois, ils sont bel et bien en division II, et Horsmann, ce dernier transfuge du Bayern où ils entraînent... leur entraîneur, Robert Munich. Et on peut compter sur Jean Vincent Herbin, arrivé en cours de saison pour l'opiniâtre pour que, son équipe ayant conquis tenter l'impossible sauvetage. Là aussi, les sa place au paradis, elle n'y renonce pas luttes intestines et des interventions souvent sans s'être battue jusqu'à son dernier souffle. inopportunes de la municipalité ont rendu désespérée une situation déjà bien compliquée. CHAUD ET FROID DANS LE NORD Polonais, «l'ancien », Ogaza, et le nouveau, Le Nord, quant à lui, a soufflé le chaud et Tlokinski, et sur la présence sécurisante, le froid — et le climat n'y est pour rien. Tan- dans les buts, de Tempet, cependant qu'à dis que Gérard Houllier transcendait une Lille Dos Santos a vu partir onze joueurs auce lensoise jugée modeste au départ, (un record). Ces départs massifs étant com- le L.O.S.C. manquait de sombrer dans des pensés par l'arrivée des Yougoslaves Savic rivalités des personnes et de méthode. Les et Primorac, du Monégasque Ricort et du Sang et Or pourront compter sur leurs Brestois Bureau. L'EST : PAS DE QUOI SE VANTER L'Est ne pavoise pas non plus. Nancy, qui n'en attendait pas tant en début de saison, a cependant manqué de peu une partici- pation européenne, et a dû céder Zénier à Bordeaux. Metz, pour être la seule équipe à avoir battu le champion à Marcel-Saupin, n'en a pas moins terminé à la neuvième place, et le club ne doit sa survie qu'à un accord conclu six jours avant la reprise du championnat et à une aide de la Ligue nationale. Strasbourg a dû combattre jusqu'à la fin pour échapper aux barrages. Ce qu'a raté Mulhouse, victime d'un système de jeu dépassé et d'une défense encore plus dépassée. Les gens de l'Est ont retenu la leçon: Nancy a fait signer l'Italo-Ivoirien Zahoui, et Pécout, le «banni» de Monaco, portera désormais les couleurs de Metz. Strasbourg «s'offre» Sundermann, ex-coach de Stuttgart (il vient sans Six) tandis que Banide, ex- Monaco, entraînera désormais Mulhouse (avec Six). L'avenir de Sochaux, après une saison en demi-teinte, s'annonce nettement plus sou- riant, grâce notamment aux duettistes Paille- Fernier qui font passer un vent de jeunesse sur le vieux stade Bonal. LE MIDI SE DÉFEND Le Midi a accompli une performance moyenne: personne en coupes d'Europe, Monaco ayant rétabli trop tard une situation compromise en début de saison, mais deux équipes, Nîmes et Toulon, qui accèdent à la division I, et Bastia qui s'y est finalement et miraculeusement maintenu. C'est sans doute pour chasser le spectre de la relé- gation, qui chaque année s'étend sur l'île de Beauté, que les Corses ont enrôlé l'Espa- gnol Solsona et l'Argentin Tarantini. Rien à voir, cependant, avec le plétho- rique recrutement effectué par les Moné- gasques: un entraîneur tout d'abord, Banide partant pour des cieux moins cléments, et des acteurs de premier plan: Le Roux, Krause, Bravo, Genghini, Benoît, Simon... Départ, en revanche, d'Edstroem, de Vitalis, de Ricort, de Barberis et de Pécout. Sous la direction de Lucien Muller, l'« Espagnole Monaco se muscle. ont ainsi succédé le 4-2-4 de nos pères, le 4-3-3 de nos oncles, et le 4-4-2 contem- porain de nos enfants. 4-2-4, 4-3-3, 4-4-2 : vous avez tout de suite DANS LE VENT vu et compris que si la tête de la défense n'a pas changé, le ventre du milieu a beaucoup grossi, pendant que les jambes de l'attaque maigrissaient à vue d'œil! DU 4-4-2... On s'est tout simplement aperçu au fil des années que les défenses devenant de mieux en mieux organisées et les défenseurs de plus en plus habiles et invulnérables, il était indispensable de reculer les bases de l'attaque pour créer effet de surprise ou surnombre. Évolution tactique d'autant plus efficace que les progrès techniques et tacti- ques réalisés par les joueurs du milieu et par les arrières faisaient de ces derniers des créateurs ou des finisseurs tout aussi redou- tables que les spécialistes de l'attaque. Quatre demis derrière deux avants, est-ce vraiment une nouveauté? Les Anglais qui ont inventé le football, et qui ne sont pas L'organisation et l'animation tactique d'une si conformistes qu'on veut bien le dire, équipe de football ne cessent d'évoluer et avaient déjà provoqué la révolution du WM de se transformer, à l'image de ces ludions vers les années 1930-35. Trente ans plus aquatiques et visqueux qui dans un vase tard, pour remporter enfin leur premier illuminé, aux eaux colorées, changent cons- titre de champions du monde, ils innovèrent tamment de forme. une fois encore avec une formation où Alf Le football est ainsi vie et mouvement Ramsey, le grand patron technique de perpétuel, mais un certain ordre mathéma- tique, voire géométrique, permet à l'équipe d'associer ses forces, ses efforts, et d'en tirer le meilleur parti, Ainsi en fut-il toujours la sélection anglaise 1966, décida de faire de l'art militaire, auquel le football et ses replier ses deux ailiers, Ball et Peters, à techniciens empruntèrent tant d'idées et de hauteur de ses demis, et de ne laisser en réalisations... attaque que deux centre-avants, Hurst et Depuis vingt-cinq ans, la terminologie Hunt, double pointe acérée et meurtrière en matière tactique a remplacé les lettres de la flèche offensive. par les chiffres. Au WM de nos grands-pères Ce fut, à notre connaissance, le premier embryon d'un 4-4-2 qui allait naître offi- ciellement en Espagne au cours de l'été 1982. Certes, avant ce Mundial-là, bon nombre d'équipes de club (comme Ipswich 1981, Aston Villa et le Bayern 1982) ou de sélection nationale (comme la Belgique, l'Allemagne fédérale, l'U.R.S.S., l'Angleterre) avaient opté pour ce dispositif tactique. Mais la révolution vint surtout du Brésil et de la France, dont les responsables techniques Tele Santana et- Michel Hidalgo, abondam- ment et richement pourvus en «milieux de terrain» de grand talent, abandonnèrent délibérément leur 4-3-3 de prédilection pour un 4-4-2 bourré, malgré les apparences, de ressources et de forces offensives. Il est vrai que, lorsqu'on possède dans son effectif un quatuor d'entrejeu comme l'association Zico-Cerezo-Falcao-Socratés, ou comme l'ensemble Tigana-Giresse-Platini-Genghini, on est bien obligé de construire l'équipe autour de ces quatre perles rares, rois de l'offensive.