Barbe-Bleue Jacques Offenbach
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Dossier de presse Opéra Nouvelle production Du 14 juin au 5 juillet 2019 Barbe-Bleue Jacques Offenbach Direction musicale Michele Spotti Mise en scène et costumes Laurent Pelly Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon Photographie © Chung Sung-Jun / Getty Images / AFP – © CNCS / Pascal François - Collection CNCS / ONP Barbe-Bleue Jacques Offenbach Barbe-Bleue, pochade non sanglante mais Laurent Pelly, Offenbach fort amusante, a été créée au Théâtre galvanisé des Variétés en 1866. Cet opéra bouffe C’est avec une hilarante Belle Hélène, s’inscrit dans la lignée de La Belle Hélène découverte au Théâtre du Châtelet Barbe-Bleue et de La Vie Parisienne. Quelque peu en 2000, que Laurent Pelly s’est fait Opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux, 1866 étouffé entre ces deux monuments du rire, connaître d’un large public. Adepte du Livret de Henri Meilhac et le Barbe-Bleue d’Offenbach tourne en décalage comique et des gags visuels, son de Ludovic Halévy dérision le conte cruel de Charles Perrault. style emprunte tout autant au cinéma qu’à En français Le livret, signé Meilhac et Halévy, la bande dessinée ou à la culture classique. installe durablement la collaboration des Mais le metteur en scène a d’abord fait chantres du Second Empire. Mais qu’on ses armes à l’Opéra de Lyon en y montant Direction musicale : Michele ne s’y trompe pas, les trois compères, Orphée aux Enfers (1997). Il enchaînera Spotti sous couvert d’amuser la bonne société par la suite La Périchole, La Grande Mise en scène et costumes : parisienne, pratiquent aussi un subtil jeu Duchesse de Gérolstein, La Vie parisienne Laurent Pelly de massacre. ou Le Roi Carotte. Laurent Pelly forme Adaptation des dialogues : avec la scénographe Chantal Thomas un Agathe Mélinand Décors : Chantal Thomas L’Empire du rire duo de choc qui dynamise avec bonheur Lumières : Joël Adam La terrible histoire de Barbe-Bleue, où Rossini et Richard Strauss, Berlioz et Chefs des choeurs : Charles Perrault met en conte la légende Ravel. Karine Locatelli du roi Henri VIII, a inspiré compositeurs Collaboration à la mise en scène : et librettistes. Songeons à l’Ariane Vincent Borel Christian Räth Collaboration aux costumes : et Barbe-Bleue de Paul Dukas, ou au Jean-Jacques Delmote Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók. La pochade d’Offenbach propose une Barbe-Bleue : Yann Beuron toute autre lecture. Voici le roi Bobèche, Prince Saphir : souverain mollasson, voici deux bergers Carl Ghazarossian enamourés, les bien nommés Saphir et Fleurette: Jennifer Courcier Boulotte: Héloïse Mas Fleurette, puis un Barbe-Bleue inspiré de Popolani : Christophe Gay Falstaff et une maîtresse femme, Boulotte, Roi Bobèche : dont la verve mènera l’intrigue à bride Christophe Mortagne abattue. Elle était incarnée, à la création, Comte Oscar : par Hortense Schneider. Le talent « Thibault de Damas La Reine Clémentine : offenbachien » de Laurent Pelly s’empare Aline Martin e cet opéra bouffe croquant le Second Empire. Offenbach, Meilhac et Halévy s’y Orchestre et Chœurs montrent en effet des amuseurs tout en de l’Opéra de Lyon finesse. Leur Barbe-Bleue, parodique sans méchanceté, est un fanfaron fainéant qui semble le reflet des nouveaux riches du Nouvelle production Second Empire. Lesquels n’en tiendront En partenariat avec l’Opéra royal guère rigueur à Offenbach ! Le Tout-Paris de Mascate, Oman et l’Opéra de reprendra les airs d’une œuvre sémillante Marseille qui conquit aussitôt l’Europe et triompha jusqu’à New York. À partir de 12 ans Durée : 2h30 De 10 à 108€ Juin 2019 Vendredi 14 20h Dimanche 16 16h Vendredi 21 20h Samedi 22 20h Lundi 24 20h Mardi 25 20h Samedi 29 20h Juillet 2019 Lundi 1er 20h Vendredi 5 juin 20h Note d’intention de mise presque !... Mais le pouvoir et le sexe sous-tendent, sans doute, en scène : Au royaume toute l’œuvre de Jacques Offenbach. de Barbe-Bleue L.P. : Je crois que la personnalité d’Hortense Schneider y est pour beaucoup. La Belle Hélène avait déjà évidemment, Conversation entre Laurent Pelly et Agathe Mélinand par essence, cette dimension sexuelle. Mais pour moi, ici, la plupart des personnages sont aussi un peu fous. Barbe-Bleue Laurent Pelly : Je pense qu’il faut d’abord resituer et Popolani, son alchimiste, le roi Bobèche et le comte Oscar, Barbe-Bleue dans la production de Jacques Offenbach. son ministre, la femme et la fille du roi. Tous sont animés, guidés par cette folie. C’est ainsi que la parodie débute de façon Agathe Mélinand : En 1864, Hortense Schneider a trente- très construite, pour glisser dans l’absurdité. Le dernier acte de et-un ans, elle triomphe aux Bouffes Parisiens, dans La Belle Barbe-Bleue est ainsi totalement loufoque. Hélène première œuvre signée par le trio Offenbach – Meilhac et Halévy. La parodie antique va faire courir le Tout-Paris du A.M. : Offenbach et ses librettistes font du roi Barbe-Bleue Second Empire et lancer vraiment la carrière de l’interprète un portrait qui n’est pas classique, un personnage totalement fétiche du compositeur. Deux ans plus tard, Offenbach n’est joyeux, libre et inconscient. Un Landru avant l’heure, séduisant plus directeur des Bouffes Parisiens et c’est aux Variétés qu’il et insouciant. Et puis… il a une si jolie voix, comme on dit dans va présenter Barbe-Bleue dont le livret est aussi de Meilhac et l’œuvre ! Halévy. C’est une parodie du conte de Perrault mais aussi, et peut-être surtout, un hymne à la créatrice du rôle de Boulotte, L.P. : Pour moi, cela correspond à la figure du noceur, qui à Hortense Schneider, à ses chairs, à son abattage, et, bien revient souvent dans l’œuvre d’Offenbach, tel Oreste dans sûr, à sa voix. Huit mois plus tard, le trio présentera La Vie La Belle Hélène ou le Baron de Gondremarck dans La Vie Parisienne. parisienne. Car, de la même manière que Boulotte est Mais toi, c’est la onzième œuvre d’Offenbach que tu mets en nymphomane, Barbe-Bleue est érotomane. C’est un tombeur scène. Que t’évoque-t-elle par rapport à celles sur lesquelles qui n’a qu’une obsession : les femmes. C’est un prédateur sexuel nous avons travaillé pendant toutes ces années ? qui consomme. Cela fait, bien sûr, écho à notre actualité récente mais comme il tient à épouser chacune de ses conquêtes, il L.P. : La première était Orphée aux Enfers en 1997, dans ce lui faut les éliminer physiquement pour que le mouvement se même Opéra de Lyon, à l’invitation de Jean-Pierre Brossmann, perpétue. Le ressort vital et dramatique est là. qui, je m’en souviens, m’avait proposé d’abord de mettre en scène… Barbe-Bleue justement. La boucle semble bouclée, A.M. : L’amant d’Hortense Schneider était d’ailleurs le duc de mais elle ne l’est pas. Il y a évidemment beaucoup d’œuvres Gramont-Caderousse, un des plus grands noceurs du temps. d’Offenbach à redécouvrir, comme nous l’avons fait avec Immensément riche et phtisique, il brûlait la chandelle par Le Roi Carotte il y a quatre ans. Dans les œuvres d’Offenbach les deux bouts pour accélérer sa fin. Où on voit que, comme que j’ai mises en scène, s’il y a des traits communs, il y a aussi d’habitude, Offenbach parle de son époque… Et toi, dans ton des genres distincts. La parodie de l’antiquité avec La Belle travail, comment penses-tu rapprocher l’œuvre de notre monde Hélène ou Orphée aux Enfers, la satire très sociale avec à nous ? Monsieur Choufleuri ou La Vie parisienne, la féerie potagère et fantastico-satirique avec Le Roi Carotte... Barbe-Bleue est L.P. : Je prends toujours l’œuvre au sérieux, en prenant en une parodie, avec une dimension un peu scabreuse et en tous compte ce qui dépasse l’aspect comique. Ces personnages cas érotique. L’enjeu pour moi, comme toujours d’ailleurs, est sont dans des situations dramatiques. Ici, en l’occurrence, de la retranscrire pour le public d’aujourd’hui. Comment le des meurtres. La campagne du premier acte, je la voudrais personnage de Barbe-Bleue, qui prend le crime tellement à la presque sinistre. C’est le village du crime où l’on a de « beaux légère, peut-il être perçu ? Au-delà de la parodie du conte, ce assassinats ». C’est là que Barbe-Bleue vient se fournir en jeunes qui m’intéresse ici, est de traiter le film noir, le thriller, le monde vierges. Nous avons eu aussi envie avec Chantal Thomas, la du crime. Mais il y aussi dans Barbe-Bleue, comme presque scénographe, d’évoquer la presse à sensation d’une certaine toujours chez Offenbach, une satire très virulente du pouvoir. époque, comme Détective ou Qui ? Police, en affichant des Le roi Bobèche qui règne sur ce pays imaginaire est un tyran unes de ces magazines en fond de décor. Et puis, en contraste profondément stupide, hargneux, superfétatoirement méchant… avec le sordide du village, il y a le palais très réaliste, évoquant le Palais de l’Élysée ou le rocher de Monaco, l’immense palais A.M. : Moi, j’ai été frappée en travaillant sur le livret par où vit Bobèche, ce petit roi hystérique. Là, le fond de décor la vision qu’ils ont de la campagne… Vision comparable à sera constitué de pages et de titres de la presse à scandale celle d’une certaine émission de téléréalité d’aujourd’hui…. d’aujourd’hui, démesurés pour jongler entre rêve et la réalité. Mais Offenbach et ses librettistes opèrent une distorsion Tu sais, surtout, finalement, ce que je retrouve dans Barbe-Bleue, comme ils avaient distordu l’antiquité dans La Belle Hélène c’est cette passion du théâtre qu’avait Offenbach, son rêve et ou Orphée.