Les Cahiers Du CIÉRA Les Cahiers Du CIÉRA
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Les Cahiers du CIÉRA Les Cahiers du CIÉRA Les Cahiers du CIÉRA publient les actes de colloques, de journées d’étude et de séminaires organisés par les chercheurs du CIÉRA, ainsi que leurs projets d’ouvrages collectifs et des contributions ponctuelles. La publication des Cahiers du CIÉRA est également ouverte aux membres des Premières nations, aux Inuit et aux Métis, ainsi qu’à tous les chercheurs intéressés aux questions autochtones. www.ciera.ulaval.ca © Éditions du CIÉRA 2010 Les Cahiers du CIÉRA n°6 novembre 2010 De l’expérience de terrain dans les sciences sociales Numéro réalisé sous la direction de Florence Dupré et Aurélie Maire Les Cahiers du CIÉRA Direction Frédéric Laugrand, directeur du CIÉRA (2005-2010) Comité de rédaction, révision des textes francophones et mise en page Florence Dupré et Aurélie Maire Révision des textes anglophones Peter Frost, membre de l’Ordre des traducteurs et interprètes agréés du Québec Maquette de couverture Aurélie Maire, avec la participation de Caroline Hervé et Florence Dupré Illustrations Michel Hellman et Mathieu Benoit Tous les droits de reproduction sont réservés Les droits d’auteur des illustrations reproduites dans ce numéro sont la propriété des illustrateurs Correspondance Comité de rédaction des Cahiers du CIÉRA Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones Pavillon De Koninck – Local 0450 1030, avenue des sciences humaines Université Laval Québec, Qc. G1V 0A6 Tel : (418) 656-7596 [email protected] www.ciera.ulaval.ca ISSN 1919-6474 Illustration de la couverture L’illustration présentée en page de couverture est une création originale de Michel Hellman. Illustrateur et journaliste, Michel Hellman vit et travaille à Montréal (Québec). Il exprime et explore son intérêt particulier pour la bande dessinée dans ses différents travaux d’illustration et de recherche consacrés à deux de ses champs de prédilection : l’Arctique et l’art autochtone canadiens. Michel Hellman a collaboré à de nombreux journaux et magazines, parmi lesquels Le Devoir, Le Bathyscaphe, Géo Plein Air, Québec Science et Vie des Arts. Son blogue offre un aperçu de son travail : www.lifeinapanel.blogspot.com. Le comité de rédaction le remercie chaleureusement pour son travail bénévole dans le cadre de l’illustration de la couverture de ce numéro des Cahiers du CIÉRA. Quelques références COLLECTIF, 2009, Bagarre, Montréal : Jimmy Beaulieu Éditeur, collection Colosse. HELLMAN Michel, 2010, (piqalujaq/iceberg), traduit en inuktitut par George Filotas, Montréal : Jimmy Beaulieu Éditeur, collection Colosse. Contact Michel Hellman www.lifeinapanel.blogspot.com Illustration intérieure du numéro L’illustration présentée à la page 82 de ce numéro est une création originale de Mathieu Benoit. Mathieu Benoit est illustrateur professionnel. Il a codirigé de 2005 à 2008 le groupe d’auteurs Surpriz Comix, aboutissant à la publication de trois albums collectifs ainsi qu’à de nombreuses présentations et animations au Québec. Il a dessiné en 2006 les deux albums de la série Jim Reaper publiés par Silent Devil Productions aux États-Unis et il a collaboré à plusieurs albums collectifs au Québec et en Europe. Il présente actuellement ses publications les plus récentes sur son site www.mathieubenoit.net. Le comité de rédaction le remercie chaleureusement pour son travail bénévole dans le cadre de l’illustration de ce numéro des Cahiers du CIÉRA. Quelques références COLLECTIF, 2008, Surpriz Comix, 5, Montréal. COLLECTIF, 2007, Surpriz Comix, 4, Montréal. COLLECTIF, 2006, Plan Cartésien, Montréal : Les 400 Coups. COLLECTIF, 2005, Surpriz Comix, 3, Montréal. COLLECTIF, 2005, Lézard Hurlant, 2, France. DWIGHT L. MACPHERSON, 2006, Jim Reaper: Week One, Los Angeles : Silent Devil Productions. DWIGHT L. MACPHERSON, 2006, Lil’Hellions: A Day at the Zoo,Los Angeles : Silent Devil Productions. Contact Mathieu Benoit www.mathieubenoit.net Sommaire De l’expérience de terrain dans les sciences sociales Présentation 3 Analyser la position sociale du chercheur : des obstacles sur le terrain à l’anthropologie réflexive 7 Caroline Hervé Entre l’étranger et le familier, le personnel et le professionnel. L’engagement personnel et émotif dans nos rapports humains 27 en milieu autochtone Véronique Audet Pour décomplexer mon anthropologie. Réflexions sur un travail de terrain en collaboration avec une chercheure autochtone 47 Marise Lachapelle Réflexions méthodologiques autour d’une recherche géographique en collaboration à Salluit (Nunavik) 65 Émilie Ruffin La recherche linguistique de terrain en milieu urbain 83 Anna Berge Contributions hors-thème Une démarche inuit de sensibilisation aux troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) : éthique, sensibilité et connaissance (note de recherche) 95 Fabien Pernet Rules of the Game: an Interview with Gilbert Whiteduck 109 Entretien avec Gilbert Whiteduck 1 The Income Security Program. Sustaining the Domestic Economy in Eastern James Bay 123 Vincent Collette et Serge Larivière Notices biographiques 145 Note à l’intention des auteurs 149 2 Présentation Ce numéro des Cahiers du CIÉRA diffère des précédents à la fois par son essence et son contenu. Il émane en effet d’une pensée collective et majoritairement étudiante qui s’est progressivement formulée, parallèlement au contexte épistémologique contemporain de la recherche en milieux autochtones, au cours d’échanges informels et récurrents entre étudiantes et étudiants du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA). Ces échanges ont la caractéristique d’interroger l’expérience personnelle et émotionnelle de la recherche de terrain et la difficulté attenante à rendre en une pensée réflexive, organisée et pertinente pour la recherche et ses participants, le contenu de cette réflexion. Nous avons souhaité, avec ce sixième numéro, formuler ces pensées et approfondir certaines de leurs principales problématiques. Comment les différentes disciplines des sciences sociales définissent-elles le travail de terrain ? Qu’est-ce qu’un « terrain » aujourd’hui ? Qu’implique cette catégorie dans la définition méthodologique et épistémologique du travail de recherche, mais surtout quels impacts a-t-elle dans le vécu et l’expérience personnels de la recherche ? Voici les questions larges, complexes et pourtant fondamentales à leurs pratiques scientifiques quotidiennes que posent les auteurs de ce numéro. Que le lecteur ne cherche toutefois pas, à travers les textes qui suivent, de constructions théoriques achevées pour y répondre. Il se confrontera plutôt au processus d’élaboration de la pensée qui pose ses premières limites et donne à lire un ensemble de données riches, multiples et parfois contradictoires. Les articles présentés dans ce numéro prennent leur source dans une littérature riche consacrée à la recherche contemporaine en milieux autochtones au Canada et hors du Canada, dont les différents développements interrogent la catégorie contemporaine de « terrain » (Sheper-Hugues 1995 ; Clifford 1996), mais aussi les catégories de « chercheur » et de « participant » (Agier 1997 ; Madden 1999 ; Jacobs-Huey 2002), les bénéfices et les difficultés rencontrées dans le cadre de partenariats de recherche (Collignon 2004 et 2010), la nature des relations et des échanges formels et informels impliqués par le processus de recherche (Tedlock 1991 ; Narayan 1993 ; Leservoisier 2005) ou encore le « bricolage » interne dont résulte le processus de recherche et son élaboration (Castellano 2004 ; Robben et Sluka 2007). Au cœur de ces réflexions qui nourrissent différemment, et depuis une quarantaine d’années, les différentes disciplines des sciences humaines, la réception émotionnelle du processus de recherche et sa transformation, par des 3 voies réflexives, en un ensemble de données opérantes pour la recherche demeurent fondamentales. Les trois premiers textes de ce numéro proposent différentes approches de la question, qui se répondent parfois de façon contradictoire. À partir de plusieurs expériences dans l’Arctique québécois, Caroline Hervé propose de réfléchir au travail de terrain à travers le caractère « manqué » ou « réussi » qui lui est attribué dans le processus de recherche. Elle définit un ensemble de normes, parfois implicites, qui conditionnent la préparation, le déroulement et le jugement scientifique d’une enquête de terrain en milieu autochtone. La réflexion menée par Véronique Audet offre une toute autre perspective de cette normativité. Elle rappelle le lien étroit entre les dimensions humaines et professionnelles fondant l’expérience ethnographique, au cours du récit de son cheminement personnel construit sur un mode narratif et retraçant ses voyages, ses rencontres et l’élaboration de sa position de chercheure dans le cadre de son travail d’anthropologue. Nourri d’une réflexion centrée sur la discipline anthropologique, l’article de Marise Lachapelle répond aux précédents en exprimant le malaise né de la rencontre des normes scientifiques, éthiques et morales dont est emprunt l’exercice ethnographique, avec la réalité du travail de terrain. À défaut d’être entièrement résolu au terme de l’article, ce malaise, qu’elle qualifie de « complexe » anthropologique, est mis en perspective par une intéressante réflexion consacrée à la catégorie de chercheur natif et de ses différentes problématiques. À ces trois premiers textes directement consacrés à l’expérience intime de la pratique ethnographique en anthropologie, suivent deux articles abordant des aspects méthodologiques plus spécifiques du travail de terrain