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Au lendemain de la proclamation des résultats à Bouira

Entre risques de blocage et ambitions sénatoriales

à défaut de consacrer le changement et l’alternance au pouvoir, les résultats des élections locales à Bouira ont matérialisé à la perfection la politique du système, à savoir : diviser pour régner. En effet, à cause de l’émiettement de la carte politique locale, aucune formation politique n’a réussi à se faire élire avec une majorité confortable, lui conférant les pleins pouvoirs. L’ensemble des élus, toutes tendances confondues, doivent composer, tisser des alliances et faire des concessions, s’ils veulent éviter le blocage de leur commune. Et à Bouira, le spectre tant redouté des blocages au sein des nouvelles APC plane dangereusement. Ainsi, pas moins d’une dizaine de municipalités sont menacées de blocage faute de majorité. Dans la commune de Haïzer, on retrouve une véritable mosaïque politique : le FLN, le MPA, le PVAD, le FNA, le RND et le FNJS qui sont contraints de composer, tant bien que mal, s’ils veulent éviter une situation similaire à celle de 2007, où cette commune a été entièrement paralysée. Même topo du côté de la commune voisine de Taghzout, où le FLN et le RND sont ex aequo en nombre de sièges et n’ont d’autres choix que de tisser des alliances pour gouverner et faire “barrage” au RCD, qui s’est adjugé trois sièges. Les municipalités d’El-Mesdour, , , et , pour ne citer que celles-ci, risquent probablement de connaître certaines dissensions, au vu de la composante hétéroclite de leurs APC. Conséquence de cet éparpillement politique, sous le couvert de “pluralisme” : le développement local a de fortes chances d’être freiné à cause des tiraillements des uns et des autres. À titre de rappel, sous l’ancienne mandature, pas moins de cinq APC, avaient connu des situations de blocage, à l’instar de celle d’El-Adjiba et de . Concernant l’Assemblée populaire de wilaya (APW), les enjeux sont tout autres. Les élus, du moins ceux les plus en vue, considèrent l’APW comme une rampe de lancement pour les prochaines sénatoriales. D’ailleurs, la bataille pour siéger à la Chambre haute du Parlement est déjà en cours et attise nombre de convoitises. En effet, et selon les observateurs de la scène politique locale, le représentant du Forum des chefs d’entreprise (FCE) à Bouira et fraîchement élu à l’APW, Jawad Bouteraâ, en l’occurrence, serait le candidat tout désigné du FLN pour les sénatoriales. À en croire les mêmes observateurs, M. Bouteraâ a été coopté 4e de la liste APW, afin d’être le “candidat idéal” pour le Sénat. Il est vrai qu’un homme d’affaires tel que lui n’a pas grand intérêt à présider une insignifiante commission de wilaya. Au RND, et même si cette formation politique a échoué à prendre la tête de l’APW au FLN, sa tête de liste, Ahmed Boutata, un transfuge du RCD, serait en pole position pour les élections sénatoriales.

RAMDANE BOURAHLA