Conservatoire De Paris, Ensemble Intercontemporain
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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Vendredi 29 février 29 Vendredi | Vendredi 29 février Conservatoire de Paris | Ensemble intercontemporain Dans le cadre du cycle Utopies et réalité Du vendredi 29 février au jeudi 6 mars 2008 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Conservatoire de Paris | Ensemble intercontemporain Ensemble | Paris de Conservatoire EIC 29 fev.indd 1 25/02/08 15:53:25 Cycle Utopies et réalité Du VenDreDi 29 FéVrier Au jeuDi 6 mArs VENDREDI 29 FÉVRIER, 18H30 SAMEDI 1er MARS, 15H MARDI 4 MARS, 20H MERCREDI 5 MARS, 20H Zoom sur une œuvre Forum Musique et communisme Bruno Mantovani Anton Webern 15H : Projection L’Autre côté – version de concert Six Pièces pour orchestre op. 6 Notes interdites – scènes de la vie musicale en Russie soviétique Opéra fantastique en un prologue Alain Mabit, musicologue Film de Bruno Monsaingeon et deux actes d’après Alfred Kubin Livret de François Regnault 16H : Table ronde Animée par Jeanne-Martine Vacher, Orchestre National d’Île-de-France VENDREDI 29 FÉVRIER, 20H productrice à France Culture Chœur de chambre Les Éléments Avec Pascal Huynh, Frans C. Lemaire, Les Percussions de Strasbourg Anton Webern musicologues, Bruno Monsaingeon, Pascal Rophé, direction Six Pièces pour orchestre op. 6 réalisateur Fabrice Dalis, Alfred Kubin Alban Berg Maryline Fallot, madame Kubin Trois Fragments de Wozzeck 17H30 : Concert Lionel Peintre, Gautsh, Teretatian, Reinhard Fuchs Solistes de l’Ensemble l’Huissier, l’Américain Blue Poles – création française intercontemporain Avi Klemberg, le Coiffeur Bernd Alois Zimmermann Œuvres d’Edison Denisov, Sofia Sylvia Vadimova, l’éditeur Photoptosis Goubaïdoulina, Alfred Schnittke, Robert Expert, le médecin, Lampenbogen Dmitri Chostakovitch Jean-Loup Pagésy, son excellence, Ensemble intercontemporain Patéra Orchestre du Conservatoire de Paris Susanna Mälkki, direction Angela Denoke, soprano SAMEDI 1er MARS, 20H Dmitri Chostakovitch Dix Poèmes sur des textes de poètes révolutionnaires op. 88 Alfred Schnittke Trois Hymnes sacrés Psaumes de repentance – extraits Accentus Laurence Équilbey, direction 2 EIC 29 fev.indd 2 25/02/08 15:53:25 JEUDI 6 MARS, 20H Der Jasager (Celui qui dit oui), opéra pour les écoles – version de concert Texte de Bertolt Brecht, d’après La Chute dans la vallée, conte japonais du XVe siècle musique de Kurt Weill Bertolt Brecht Der Neinsager (Celui qui dit non) – version de concert Orchestre de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie Maîtrise de Seine-Maritime Oswald Sallaberger, direction musicale Richard Brunel, mise en espace Grégoire Aubert, assistant mise en espace Jean-Joël Duchesne, chef de chœur Daniel Isoir, chef de chant Estelle Kaïque, la mère Olivier Naveau, l’instituteur Élise Duchesne, Clémentine Poul, Léna Legoledec, l’enfant EIC 29 fev.indd 3 25/02/08 15:53:26 VENDREDI 29 FÉVRIER – 20H salle des concerts Anton Webern Six pièces op. 6 – version de 1928 Alban Berg Trois Fragments de Wozzeck op. 7 entracte Reinhard Fuchs Blue Poles – création française Bernd Alois Zimmermann Photoptosis Angela Denoke, soprano Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Coproduction Cité de la musique, ensemble intercontemporain et Conservatoire de Paris. Fin du concert vers 21h45. EIC 29 fev.indd 4 25/02/08 15:53:26 VenDreDi 29 FéVrier Anton Webern (1883-1945) Six pièces op. 6, pour orchestre – version de 1928 i. etwas bewegte (1928 : Langsam) ii. Bewegt (1928 : Bewegt) iii. Zart bewegt (1928 : mässig) iV. Langsam, marcia funebre (1928 : sehr mässig) V. sehr langsam (1928 : sehr langsam) Vi. Zart bewegt (1928 : Langsam) Composition : été 1909 ; partition révisée en 1928. Création : le 1 mars 191 à Vienne, sous la direction d’Arnold schönberg. effectif : flûte, flûte/flûte piccolo, 2 hautbois, clarinette sien bémol, clarinette en si bémol/clarinette basse, basson, basson/contrebasson, cors, trompettes, trombones ténor-basse, tuba basse, timbales, percussions, célesta, harpe, cordes. édition : universal edition. Durée : environ 12 minutes. Premiers chefs-d’œuvre sur le terrain nouvellement conquis de la libre atonalité, les Opus 5 et 6 d’Anton Webern affirment certains des traits les plus radicaux de son langage dans une transparence de texture, une souplesse de la ligne, une concision du propos et une intensité expressive qui ne laissent pas de séduire. Privée de l’appui tonal, la forme tend à la concentration, donc à la brièveté. elle se déploie en général en un geste unique (arche, crescendo, ou l’inverse) construit autour d’une mélodie flexible, gracieuse, imprévue et ponctuée d’accords ou de figures complémentaires, comme dans la première pièce : la nouveauté tenant ici du principe de la Klangfarbenmelodie (mélodie de timbres) qui distribue cette ligne à travers les sonorités de l’orchestre. La couleur instrumentale n’est plus décorative : elle participe essentiellement de la constitution de l’identité des éléments et vient rendre sensible le jeu plastique entre les lignes et les motifs, les points et les surfaces, les pleins saturés et les vides. il suffira d’écouter par exemple la troisième ou la cinquième pièce. Le tutti orchestral n’est que rarement convoqué au profit de dispositifs variés pour chacune des pièces où le jeu entre timbres individuels et fusions inédites de couleurs est particulièrement recherché. Cet aspect presque géométrique de la composition s’allie avec un sens du geste dramatique extrêmement sûr qui place d’emblée les Six Pièces op. 6 dans la sphère de l’expressionnisme. Les contrastes entre dureté et douceur de la première pièce, l’opposition entre les masses statiques et les esquisses mélodiques de la deuxième et le climax déchirant de la « marche funèbre » (quatrième) sonnent comme le dévoilement des abîmes de l’intériorité : « Au plus profond de l’être s’éveille un cri », dit le poème de stefan George que schönberg emprunte pour son Quatuor op. 10, qui marque le passage vers l’univers de l’atonalité. Webern confiera plus tard à schönberg, dans une lettre du 1 janvier 191, peu de temps avant la création de l’œuvre, combien sa composition était étroitement liée au travail de deuil qui s’opérait trois ans après la mort de sa mère : EIC 29 fev.indd 5 25/02/08 15:53:26 « La première pièce entend exprimer mon état d’esprit lorsque j’étais encore à Vienne, pressentant déjà le désastre, mais avec pourtant toujours l’espoir que je trouverais ma mère encore vivante. C’était une belle journée. Durant une minute, je croyais tout à fait fermement que rien n’était arrivé. Je n’appris la nouvelle que dans le train pour la Carinthie – l’après-midi du même jour. La troisième pièce transmet l’impression d’une senteur de bruyère, que je ramassai dans la forêt, et qui a pour moi une grande signification – je la jetai sur le cercueil. La quatrième pièce, je l’ai intitulée plus tard “Marche funèbre”. Même aujourd’hui, je n’arrive pas à saisir quels étaient mes sentiments alors que je marchais derrière le cercueil au cimetière. Je sais seulement que j’avançai le jour durant en tenant ma tête haut levée, comme pour bannir tout ce qui était bas alentour. (…) La soirée fut miraculeuse. Avec ma femme, nous allâmes une fois encore au cimetière, et là ramassâmes les gerbes et les fleurs sur la tombe. J’avais toujours le sentiment de la présence physique de ma mère – je la voyais sourire amicalement. C’était un sentiment divin, qui dura longtemps. Deux étés après [en fait, trois], j’étais dans notre propriété à nouveau, pour un bon moment : j’écrivis alors ces pièces à la fin de l’été. Chaque jour, vers le soir, j’étais sur sa tombe – souvent dans la nuit noire.1» 1. Cité dans Dominique jameux, L’École de Vienne, Fayard, 2002. Alban Berg (1885-1935) Trois Fragments de Wozzeck op. 7, pour soprano et orchestre Composition de l’opéra : 1922-2. Création de la suite : en juin 192 à Francfort par Hermann scherchen. effectif : soprano solo, 2 flûtes, 2 flûtes/flûte piccolo, hautbois, hautbois/cor anglais, 2 clarinettes en si bémol, 2 clarinettes en si bémol/clarinette en mi bémol, clarinette basse, 2 bassons, basson/contrebasson, cors, trompettes, trombone alto, trombones ténor-basse, tuba contrebasse, timbales, percussions, célesta, harpe, cordes. éditeur : universal edition. Durée : environ 20 minutes. 192 est pour Berg l’année des premiers grands succès publics, notamment avec la création à salzbourg de son Quatuor à cordes op. C’est à cette occasion que le chef d’orchestre Hermann scherchen lui suggère de réunir, à partir de l’opéra Wozzeck terminé en 1922, une suite pour orchestre destinée à faire connaître l’œuvre auprès du public et des maisons d’opéra. La version de concert des Trois Fragments, ainsi que la réduction pour piano de l’opéra, disponible dès 1922, prépareront la création – retentissante – de Wozzeck à Berlin en 192 par erich Kleiber. Ces Trois Extraits, même s’ils se concentrent sur les pages les plus expressives en relation avec le personnage de marie, esquissent, de manière fulgurante, le ton et la densité du drame entier. Webern dira : « Oui toute la tragédie de cette femme y est contenue. Et bien 6 EIC 29 fev.indd 6 25/02/08 15:53:26 VenDreDi 29 FéVrier que les deux hommes n’apparaissent même pas, on sait tout. » Les passages instrumentaux choisis, intimement liés aux ressorts dramatiques de l’opéra et à la révélation des forces psychiques et sociales en jeu, signent ici leur présence, loin de toute description naïve. Le premier fragment commence dans l’atmosphère inquiétante des premières hallucinations de Wozzeck. marie, mère de leur enfant illégitime, regarde passer la musique militaire, conduite par le tambour-major : celui qui deviendra son amant.