Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Samedi 11 février Solistes de l’Ensemble intercontemporain Samedi 11 février Samedi 11

Dans le cadre du cycle Des pieds et des mains Du 10 au 12 février

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Solistes de l’Ensemble intercontemporain | Solistes de l’Ensemble intercontemporain Cycle Des pieds et des mains

L’Ensemble intercontemporain présente deux concerts dans le cadre du cycle Des pieds et des mains à la Cité de la musique. Inori (un mot japonais qui signifie « invocation, adoration ») est une expérience totale. La mimique quasi dansée des deux « solistes » emprunte le code de ses gestes de prière à diverses religions du monde. À chaque mouvement des mains correspond une note : Inori est en 1974 l’une des premières pièces de Stockhausen à se fonder sur une « formule », sorte d’hyper-mélodie qui non seulement est entendue comme telle mais se retrouve pour ainsi dire étirée à l’échelle de l’œuvre dans son entier, dont elle dicte et caractérise les différentes parties. Enfin, chacune des sections d’Inori se concentre sur un aspect du discours musical – dans l’ordre : rythme, dynamique, mélodie, harmonie et polyphonie –, si bien que la partition, selon le compositeur, « se développe comme une histoire de la musique » reparcourue en accéléré, depuis l’origine jusqu’à nos jours.

Dans le saisissant Pas de cinq de Mauricio Kagel, composé en 1965, les cinq exécutants, munis d’une canne, parcourent et sillonnent une surface délimitée en forme de pentagone couvert de différents matériaux. L’impact de leurs cannes et de leurs pas obéit à des modèles rythmiques fournis par le compositeur. Dans la Musique de tables de Thierry De Mey (1987), ce sont en revanche trois percussionnistes qui, assis chacun devant une petite table blanche, exécutent une chorégraphie gestuelle avec leurs mains, leurs doigts, leurs paumes. De leurs coups, frottements et glissements sur leurs minipistes de danse manuelle et digitale, il résulte une délicate polyphonie. La scène se rétrécit, se réduit plus encore dans ?Corporel de Vinko Globokar (1984) : en effet le percussionniste n’utilise cette fois que son propre corps comme surface pour des frappes, des caresses et des résonances…

2 du vendredi 10 au dimanche 12 février

VENDREDI 10 FÉVRIER – 20H SAMEDI 11 FÉVRIER – 20H DIMANCHE 12 FÉVRIER – 15H

Karlheinz Stockhausen Mauricio Kagel Démonstration de capoeira Inori, adorations pour un ou deux solistes Pas de cinq et ensemble Vinko Globokar Groupe Angoleiros Do Mar ?Corporel Kathinka Pasveer, Alain Louafi, gestes Thierry De Mey de prière Musique de tables Ensemble intercontemporain DIMANCHE 12 FÉVRIER – 16H30 Wolfgang Lischke, direction Sequenza XIV Thierry Coduys, projection du son Jean-Pierre Drouet Capoeira et Samba de roda Le jardin d’en face Ce concert est précédé d’un avant-concert Groupe Angoleiros Do Mar à 19h dans la Médiathèque de la Cité Solistes de l’Ensemble Samba Chula de São Braz (Brésil) de la musique. intercontemporain : Information et réservation : 01 44 84 44 84. Samuel Favre Frédérique Cambreling Jérôme Comte Éric-Maria Couturier

Et Frédéric Stochl

Ce concert est précédé d’un avant-concert présenté par Clément Lebrun à 19h dans la Médiathèque de la Cité de la musique. Information et réservation : 01 44 84 44 84. Il sera suivi par une discussion avec les musiciens (environ 30 minutes).

Samedi 11 février – 20h Rue musicale – Amphithéâtre

Mauricio Kagel Pas de cinq – Scène à déambuler Frédérique Cambreling, Jérôme Comte, Éric-Maria Couturier, Samuel Favre, Frédéric Stochl

Vinko Globokar ?Corporel, pour un percussioniste sur son corps Éric-Maria Couturier

Thierry De Mey Musique de tables, pour trois exécutants* Frédérique Cambreling, Éric-Maria Couturier, Samuel Favre

Luciano Berio Sequenza XIV, pour violoncelle Éric-Maria Couturier (violoncelle)

Jean-Pierre Drouet Le jardin d’en face, pour harpe et percussion Frédérique Cambreling (harpe), Samuel Favre (percussion)

Solistes de l’Ensemble intercontemporain : Frédérique Cambreling Jérôme Comte Éric-Maria Couturier Samuel Favre

Musicien supplémentaire : Frédéric Stochl

* Nicolas Berteloot, amplification

Concert suivi d’une discussion avec les musiciens (environ 30 minutes).

Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain.

Fin du concert vers 21h30.

5 Mauricio Kagel (1931-2008) Pas de cinq – Scène à déambuler

Composition : 1965. Dédicace : « J. A. Riedl gewidmet ». Création : le 1er janvier 1966 à Munich. Effectif : 5 acteurs/actrices. Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 15 minutes.

(…) La canne que chaque interprète de Pas de cinq utilise dans sa marche est indispensable pour que les personnages qui se transforment continuellement puissent donner des indications rythmiques. Les coups de la canne doivent remplacer l’éloquence de la langue. Au cours de la pièce, la gestique de l’interprète se forme à travers la manière dont il tient le bâton, dont il le frappe sur le sol. Le réseau de relations acoustiques qui naît à chaque instant, et il s’agit là de relations à plusieurs niveaux, ne gagne que grâce à la percussion des bâtons, sa transparence et son efficacité nécessaires. Que les différents plans se superposent jusqu’à n’être plus reconnaissables ou qu’ils deviennent en un seul instant parfaitement synchrones, ce sont les cannes qui scandent – tel le martellement d’une jambe de bois auquel on ne peut échapper – l’événement. Comme la canne frappe le sol avec un rythme indépendant de celui de la marche, et la plupart du temps différent, ses interventions sont comme des signes de ponctuation dans le flot du mouvement : des signes qui articulent le temps par une accentuation sonore. (…)

En tant que compositeur, je me vois de plus en plus contraint d’employer des matériaux non sonores. Cela ne remplace en aucune façon pour moi la composition proprement dite, mais je pense qu’il faut accepter consciemment les différentes définitions qu’on trouve, dans le dictionnaire, au mot composition : à savoir « assemblage » et « mélange », à côté de la définition traditionnelle : « assemblage de sons ». Mais, abstraction faite des spéculations à propos de terminologie, il devient normal d’utiliser une manière de penser musicale au théâtre. La parole, la lumière et le mouvement s’articulent comme des sons, des timbres et des tempi ; l’événement scénique ne peut prendre tout son sens sans la musicalité, car la création de l’homme de théâtre s’inspire plus des véritables méthodes de composition musicale que de toutes autres (et c’est une des raisons pour moi d’ouvrir peu à peu mon métier musical au métier théâtral).

Mauricio Kagel (Musique en jeu n° 7)

6 Vinko Globokar (1934) ?Corporel, pour un percussionniste sur son corps

Composition : 1985. Dédicace : à Gaston Sylvestre. Effectif : 1 percussionniste et son corps. Éditeur : Peters. Durée : environ 10 minutes.

?Corporel, composé en 1985 et sous-titré « drame pour et sur un corps », est dédié au percussionniste Gaston Sylvestre. L’œuvre fait partie d’un ensemble de plusieurs pièces ouvertes pour un à dix instruments, composées entre 1973 et 1985, intitulé Laboratorium.

Thierry De Mey (1956) Musique de tables, pour trois exécutants

Composition : 1987. Création : octobre 1987, Théâtre 140, Bruxelles, par Thierry de Mey, Jean-Paul Dessy et Dirk Descheemaeker. Effectif : 3 percussionnistes. Éditeur : PM Europe Publications. Durée : environ 8 minutes.

Musique de tables est une pièce pour trois percussionnistes disposant chacun d’une table pour seul instrument. Les positions des mains et les « figures » de mouvement sont codifiées dans un répertoire de symboles. Au point de rencontre entre musique et danse, le geste importe autant que le son produit.

Thierry De Mey

7 Luciano Berio (1925-2003) Sequenza XIV, pour violoncelle

Composition : 2002. Commande : WDR Cologne, Fundação Calouste Gulbenkian (Lisbonne), Società del Quartetto di Milano. Dédicace : « Scritta per Rohan de Saram ». Création : le 28 avril 2002 à Witten, Blote Vogel, par le dédicataire. Effectif : violoncelle. Éditeur : Universal Edition. Durée : environ 13 minutes.

L’inspiration de la Sequenza XIV est en partie venue à Luciano Berio par l’intérêt qu’il portait aux rythmes des percussions de Kandy, ancienne capitale de Ceylan, le Sri Lanka d’aujourd’hui. À plusieurs reprises, après mon interprétation de Ritorno degli Snovidenia, qu’il dirigeait lui-même, Berio voulut mieux connaître les instruments de mon pays d’origine, et notamment le tambour de Kandy dont je joue depuis l’enfance.

C’est un instrument traditionnel de l’île, par ailleurs riche en percussions de toutes sortes. Les cérémonies auxquelles il est associé remontent aux temps prébouddhiques. La caractéristique qui intéressait particulièrement Berio dans cet instrument de forme cylindrique était sa faculté de produire quatre sons différents, deux par face. À ce propos, il fit un parallèle amusant entre les deux instruments auxquels je me consacrais, l’un disposant de quatre cordes et l’autre pouvant produire quatre sons.

Luciano Berio m’a plus tard demandé d’enregistrer ces rythmes et de les noter afin qu’il puisse en suivre le développement. L’un de ceux qu’il choisit d’utiliser dans les parties rythmiques de cette Sequenza était un rythme à douze temps qu’il employa de manière assez libre, ajoutant ou retranchant un temps selon l’épisode.

Les parties rythmiques de la pièce développent leur cadence avec un motif toujours renouvelé au moyen de frappes, en général simultanées, des doigts de la main gauche sur les cordes et de la main droite sur la caisse du violoncelle, sans utilisation de l’archet.

La partie rythmique qui ouvre la troisième et dernière version de cette Sequenza n’existait pas dans la première version que j’ai créée à Witten en avril 2002. Cette partie rythmique fut introduite dans la deuxième version que j’ai interprétée pour la première fois à Milan en novembre 2002. La partie rythmique qui apparaît vers la fin est, quant à elle, présente dans les trois versions. La troisième version, dont j’ai également assuré la création, à Los Angeles en février 2003, diffère de la deuxième non seulement par quelques éléments rythmiques mais aussi par certains ajouts aux parties mélodiques, notamment vers la fin de la pièce. J’y ai adjoint, avec l’accord du compositeur, plusieurs indications de dynamique et de timbre.

Rohan de Saram, août 2003

8 Jean-Pierre Drouet (1935) Le jardin d’en face

Composition : 1985 ; nouvelle version en 2006. Création : première version, le 27 juillet 1985 par Brigitte et Gaston Sylvestre ; nouvelle version, le 17 février 2008 par Frédérique Cambreling, harpe, et Samuel Favre, percussion, Paris, Centre Pompidou. Effectif : harpe/percussion, percussion/piano. Éditeur : inédit. Durée : environ 15 minutes.

On voit souvent dans le jardin d’en face des merveilles que l’on n’a pas dans son propre jardin, et que l’on s’efforce d’acquérir ou d’imiter : le percussionniste ne joue pas de harpe, mais il compense au piano ; la harpiste ne joue pas de zarb mais elle a trouvé des tumbas ; on peut donc s’entendre, malgré un moment de tension égocentrique passager où l’on semble s’éloigner mais pour mieux se retrouver ensuite.

Jean-Pierre Drouet

9 Biographies des compositeurs compositeur a mis l’accent sur le instrumentation plus traditionnelle : théâtre instrumental, dont Sur Scène cycle Die Stücke der Windrose pour Mauricio Kagel (1959) est la première manifestation orchestre « de salon » (1991-94), Compositeur et chef d’orchestre et va faire de lui une autorité dans Études (1992-96) et Broken Chords, argentin, né le 24 décembre 1931 le paysage de la création musicale pour grand orchestre (2002), Quirinus’ à Buenos Aires, résident allemand européenne. Par la suite, ses Liebeskuss (2002), pour ensemble depuis 1957 jusqu’à sa mort le pièces instrumentales et scéniques vocal et instruments, Fremde Töne 18 septembre 2008, à Cologne, se multiplient, entrecoupées und Widerhall pour orchestre Mauricio Kagel suit des études de de symphonies de conception (2005). Mauricio Kagel est lauréat musique, d’histoire de la littérature « ouverte », Hétérophonie et de nombreux prix : Koussevitzky en et de philosophie à l’Université Diaphonies I, II et III. Dans les années 1965, Scotoni (Zurich) pour Hallelujah de Buenos Aires et devient 1970, il dirige son travail vers la en 1969, Adolf-Grimme en 1970 et conseiller artistique de l’Agrupación déconstruction de la grande tradition 1971, Karl Sczuka (SWR Baden-Baden) Nueva Música à l’âge de 18 ans. (Bach, Beethoven, Brahms), qu’il en 1980, Erasmus en 1998, Maurice- Cofondateur de la cinémathèque confronte à des formes de musique Ravel en 1999, Ernst-von-Siemens argentine, critique de cinéma et de variété. En 1970, Ludwig van vient en 2000, doctorat d’honneur de de photographie, il commence à souligner, par le retentissement la Musikhochschule Franz-Liszt de composer ses premières pièces de sa version cinématographique, Weimar et Prix Jena en 2001, Prix de instrumentales et électroacoustiques. l’invention de Kagel dans les genres l’Université du Texas en 2005. De 1955 à 1957, il est directeur des de la scène, du concert, du cinéma © Ircam-Centre Pompidou réalisations culturelles à l’Université, et de la radio. L’année suivante, des études à l’Opéra de Chambre, Staatstheater précède de peu un Vinko Globokar et chef d’orchestre au Teatro Colón retour à l’orchestre symphonique Né en 1934, Vinko Globokar a été de Buenos Aires. C’est en 1957 qu’il avec les Variationen ohne Fuge. Pièces tromboniste de jazz à Ljubljana s’installe à Cologne où il crée, deux instrumentales et pièces théâtrales avant d’entrer au Conservatoire de ans plus tard, le Kölner Ensemble continuent de s’imbriquer dans cette Paris (CNSMDP) en 1955, où il suit für Neue Musik, et, entre 1969 et exploration des sons inouïs et des l’enseignement de René Leibowitz et 1975, dirige les Cours de musique gestes « producteurs » de musique : d’André Hodeir. Plus tard, il prolonge nouvelle à Cologne. À partir de 1974, de Charakterstück pour quatuor de ses études avec Luciano Berio. il occupe la chaire de théâtre musical, cithares et Exotica pour instruments Il suscite de nombreuses créations ouverte pour lui à la Hochschule extra-européens (1972) aux deux contemporaines, notamment de für Musik. Même si Kagel n’est à opéras Die Erschöpfung der Welt (1980) Karlheinz Stockhausen, Mauricio l’origine d’aucune « école », 35 années et Aus Deutschland (1981). Dans les Kagel et Toru Takemitsu. Professeur d’enseignement ont eu un impact années 1980, Kagel brise de plus en à la Musikhochschule de Cologne important sur un grand nombre plus les conventions et les habitudes (1967-1973), il enseigne et dirige de compositeurs d’une génération auditives : Rrrrrrr…, ensemble de ensuite, de 1983 à 1999, plus jeune. L’œuvre de Kagel est 41 pièces (1980-1982) et Troisième le répertoire du XXe siècle auprès étendue et variée. Il est l’auteur de Quatuor à cordes (1986-1987). de l’Orchestra Giovanile Italiana compositions pour orchestre, voix, L’esprit théâtral et l’humour de Kagel à Fiesole. La musique de Vinko piano et orchestre de chambre, et de restent toujours sous-jacents dans Globokar est parcourue de très nombreuses œuvres scéniques, les pièces de ces dernières années, dualités telles que voix/instrument films et pièces radiophoniques. où le compositeur revient pourtant (Discours II, 1968 ; Mutation, 2007) Au début des années 1960, le plus souvent à l’utilisation d’une ou tradition/avant-garde (Kolo,

10 1988). Il n’hésite pas à faire de ses Anne Teresa De Keersmaeker, Wim 2004), 9 compositeurs répondent à compositions un vecteur de critique Vandekeybus et sa sœur Michèle son invitation : Steve Reich, Fausto politique, sociale ou anthropologique Anne De Mey, il fut souvent bien Romitelli, Magnus Lindberg, Toshio (Les Émigrés, 1986 ; Les Chemins de la plus qu’un compositeur, mais aussi Hosokawa, Georges Aperghis, liberté, 2004). Convaincu du potentiel un précieux collaborateur dans Jonathan Harvey, Luca Francesconi, inventif de l’interprète, il favorise la l’invention de « stratégies formelles » – Robin De Raaf et Stefan Van Eycken. création collective (Concerto grosso, pour reprendre une expression qui lui En 2003, le processus de travail avec 1969-1975 ; Dmdaj, 2009). est chère. Ses principales réalisations Anne Teresa De Keersmaeker sur April Il exploite en outre la théâtralité, et compositions sont Rosas danst me a fait l’objet d’un documentaire, qu’elle soit scénique (Kaktus unter Rosas, Amor constante, April me, Corps accords, produit par Arte, qui Strom, 1999), corporelle (Res/As/Ex/ Kinok (chorégraphies d’Anne Teresa a par ailleurs diffusé et coproduit Ins-pirer, 1973 ; ?Corporel, 1985) ou De Keersmaeker), What the body la plupart de ses films. En 2005, il instrumentale, comme en témoigne does not remember et Les Porteuses a été nommé dans le quatuor de son utilisation des machines de mauvaises nouvelles, Le Poids direction artistique de Charleroi/ musicales de l’architecte Claudine de la main (chorégraphies de Wim Danses, Centre chorégraphique de Brahem dans Destinées machinales Vandekeybus), Dantons Töd (mise la Communauté française, aux côtés (2009). en scène de Bob Wilson), Musique de de Michèle Anne De Mey, Pierre tables, Frisking pour percussions, un Droulers et Vincent Thirion. En 2006, Thierry De Mey quatuor à cordes, Counter Phrases, il a réalisé une installation d’après le Né en 1956, Thierry De Mey est etc. Il a participé à la fondation de conte de Perrault Barbe-Bleue et un compositeur et réalisateur de Maximalist ! et de l’ensemble Ictus film, One Flat Thing Reproduced, sur films. L’intuition du mouvement qui a créé plusieurs de ses pièces la chorégraphie de William Forsythe, guide l’ensemble de son travail, lui (direction Georges-Élie Octors). diffusé sur Arte. Pour les Biennales permettant d’aborder et d’intégrer Sa musique a été interprétée par de Charleroi/Danses 2007 et 2009, différentes disciplines. Le postulat de grands ensembles tels que le il crée From Inside, une installation préalable à son écriture musicale Quatuor Arditti, l’Ensemble Hilliard, interactive en forme de triptyque, et filmique veut que le rythme soit le London Sinfonietta, l’Ensemble puis Equi Voci, polyptique de films de vécu dans le(s) corps et qu’il soit Modern, le Muziek Fabriek et danse accompagné d’un orchestre révélateur du sens musical pour l’Orchestre Symphonique de Lille. comprenant entre autres Prélude à l’auteur, l’interprète et le public. Les installations de Thierry De Mey, la mer, film basé sur l’une des plus Thierry De Mey a développé un où interagissent musique, danse, belles chorégraphies d’Anne Teresa système d’écriture musicale du vidéo et processus interactifs, ont été De Keersmaeker qu’il a tourné en mer mouvement, à l’œuvre dans certaines présentées dans des manifestations d’Aral en octobre 2009. Il prépare de ses pièces où les aspects visuels telles que les biennales de Venise et actuellement un autre film de danse et chorégraphiques revêtent la de Lyon, ainsi que dans de nombreux qui viendra compléter ce projet, même importance que le geste musées. Son travail a été récompensé La Valse, de Thomas Hauert et la producteur de son : Musique de de prix nationaux et internationaux compagnie Zoo. Enfin, sa nouvelle tables (1987), Silence must be ! (2002), (Bessie Awards, Eve du Spectacle, installation, Rémanences, réalisée Light Music, créé à la Biennale Forum des compositeurs de l’Unesco, grâce à un procédé de captation par Musique en scène de Lyon en 2004. FIPA…). Le film/installation Deep caméra thermique, est créée en mars Une grande partie de sa production in the woods (2002-2004) réunit 2010 en Belgique et en France aux musicale est destinée à la danse et plus de 50 danseurs/chorégraphes. festivals Via et Exit. au cinéma. Pour les chorégraphes Pour le film Counter Phrases (2003-

11 Luciano Berio bande magnétique (Mimusique n°1) soixante, il collabore avec Edoardo C’est à Oneglia, au nord-ouest de la et effectue son premier pèlerinage Sanguineti à des œuvres de théâtre péninsule italienne, que Luciano Berio à Darmstadt où il rencontre Pierre musical dont Laborintus 2 (1965) sera voit le jour le 24 octobre 1925. Le Boulez, Henri Pousseur et Mauricio la plus populaire. Il appartient alors cercle familial où il vit jusqu’à l’âge de Kagel, et s’imprègne de la musique à la gauche intellectuelle italienne. dix-huit ans sera le lieu de sa première sérielle à laquelle il réagit de façon En 1968, il compose Sinfonia qui, éducation musicale, essentiellement personnelle avec Nones (1954). Il avec ses multiples collages d’œuvres dispensée par son grand-père Adolfo retournera à Darmstadt entre 1956 du répertoire, traduit son besoin et son père Ernesto, organistes et et 1959, y enseignera en 1960, mais constant d’interroger l’histoire. compositeurs. Il y apprend le piano et gardera toujours ses distances par Durant cette période, il intensifie y pratique beaucoup de musique de rapport au dogmatisme ambiant. ses activités de chef d’orchestre. chambre. À la suite d’une blessure à Berio s’intéresse à la littérature Berio retourne vivre en Europe en la main droite, il doit renoncer à une (James Joyce, E. E. Cummings, Italo 1972. À l’invitation de , carrière de pianiste et se tourne vers Calvino, Claude Lévi-Strauss) et à il prend la direction de la section la composition. À la fin de la guerre, la linguistique, qui nourriront sa électroacoustique de l’Ircam (1974- il entre au Conservatoire Giuseppe pensée musicale. En 1955, il fonde 1980). Il supervise notamment le Verdi de Milan, d’abord avec Paribeni avec son ami Bruno Maderna le projet de transformation du son (contrepoint et fugue) puis avec Studio de Phonologie Musicale en temps réel grâce au système Ghedini (composition) et avec Votto de la RAI à Milan, premier studio informatique 4X créé par Giuseppe di et Giulini (direction d’orchestre). Il de musique électroacoustique Giugno. Enrichi de son expérience à gagne sa vie en tant que pianiste d’Italie. De ses recherches naîtra l’Ircam, il fonde en 1987 Tempo Reale, accompagnateur et rencontre la notamment Thema (Omaggio a l’institut florentin d’électronique chanteuse américaine d’origine Joyce) en 1958. En 1956, il crée avec live. Son intérêt pour les folklores arménienne Cathy Berberian, qu’il Maderna les Incontri musicali, séries lui inspire Coro (1975), une de ses épouse en 1950 et avec laquelle il de concerts consacrés à la musique œuvres majeures. Dans les années explorera toutes les possibilités de la contemporaine, et publie une revue quatre-vingt, Berio réalise deux voix à travers plusieurs œuvres dont la de musique expérimentale du même grands projets lyriques : La Vera Storia célèbre Sequenza III (1965). En 1952, il nom (de 1956 à 1960). Passionné par (1982) et Un re in ascolto (1984), sur part à Tanglewood étudier avec Luigi la virtuosité instrumentale, il entame des livrets d’Italo Calvino. Tout en Dallapiccola pour qui il éprouve une en 1958 la série des Sequenze dont continuant à composer, il revisite le grande admiration. Chamber Music la composition s’étendra jusqu’en passé à travers des transcriptions (1953) sera composé en hommage 1995, et dont certaines s’épanouiront et des arrangements ou à travers au maître. Au cours de ce séjour, dans la série des Chemins. À partir la reconstruction de la Symphonie il assiste à New York au premier de 1960, il retourne aux États-Unis n° 10 de Schubert (Rendering, 1989). concert américain comprenant de où il enseigne la composition à Parallèlement à son activité créatrice, la musique électronique. En 1953, la Dartington Summer School, Berio s’est impliqué sans relâche il réalise des bandes sonores pour au Mill’s College d’Oakland, à dans des institutions musicales des séries de télévision. À Bâle, Harvard, à l’Université Columbia. Il italiennes et étrangères. Sa notoriété il assiste à une conférence sur la enseigne aussi à la Juilliard School internationale a été saluée par musique électroacoustique où il de New York, entre 1965 et 1971, de nombreux titres honorifiques rencontre Karlheinz Stockhausen où il fonde le Juilliard Ensemble universitaires et prix dont un Lion d’or pour la première fois. Il fait alors (1967), spécialisé dans la musique à la Biennale de Venise (1995) et le ses premiers essais de musique sur contemporaine. Dans les années Praemium Imperiale (Japon). Luciano

12 Berio meurt à Rome le 27 mai 2003. marquée par l’enseignement de Conservatoire de Paris (CNSMDP). © Ircam-Centre Pompidou Pierre Jamet. Elle remporte trois Lauréat de la Fondation Meyer pour le grands prix internationaux : Paris en développement culturel et artistique, Jean-Pierre Drouet 1976, Israël en 1976 et le Concours de la Fondation d’entreprise Groupe Percussionniste et compositeur Marie-Antoinette-Cazala en 1977. Banque Populaire, il est filleul 2003 français né en 1935, Jean-Pierre Entre 1977 et 1985, elle occupe le de l’Académie Charles-Cros. Jérôme Drouet abandonne le piano à poste de harpe solo à l’Orchestre Comte est lauréat de plusieurs la suite d’un accident, étudie la National de France. Elle partage concours internationaux. Il se produit composition avec René Leibowitz, actuellement sa carrière musicale dans des formations de musique de Jean Barraqué et André Hodeir, entre l’Ensemble intercontemporain, chambre ou au sein d’ensembles part en tournée aux États-Unis avec dont elle est membre depuis 1993, ou de grands orchestres tels que Luciano Berio et Cathy Berberian, et ses activités de soliste. Elle est l’Orchestre de l’Opéra de Paris, traîne dans les clubs de jazz, cherche également professeur à Musikene l’Orchestre de Paris, l’Orchestre la musique dans de multiples (Centre supérieur de musique au National de France, le London directions : il crée de nombreuses Pays basque). Son éclectisme lui Symphony Orchestra et l’Ensemble œuvres contemporaines (Luciano permet de participer à de nombreux intercontemporain, dont il devient Berio, Karlheinz Stockhausen, Iannis festivals de musique de chambre membre en 2005 à l’âge de 25 ans. Xenakis, etc.), étudie les musiques en Europe. Plusieurs compositeurs Jérôme Comte est invité par de extra-européennes (zarb, tablas), lui dédient des œuvres, et elle crée nombreux festivals en France comme improvise en solo ou avec des notamment Offrande pour harpe à l’étranger. Au cours de la saison amis… Il compose pour le théâtre solo de Michael Jarrell, Die Stücke 2008/2009, il a en particulier été le (Coline Serreau, Claude Régy), la des Sängers pour harpe solo et soliste, sous la direction de Pierre danse (Brigitte Lefèvre, Théâtre du ensemble de Wolfgang Rihm (sous Boulez, du Concerto pour clarinette Silence, Jean-Claude Gallotta), le la direction de Pierre Boulez), Hélios d’Elliott Carter et, en 2009/2010, de concert (Atem, Musica, 38e Rugissants, pour harpe solo et orchestre de Dialogue de l’ombre double. Orchestre de Paris). Le théâtre Philippe Schœller avec l’Orchestre musical, qu’il découvre à travers de National de Lyon sous la direction de Éric-Maria Couturier, violoncelle nombreuses collaborations avec David Robertson. En octobre 2003, Né en 1972, Éric-Maria Couturier Mauricio Kagel et Georges Aperghis, elle est invitée par l’Orchestre de la remporte deux Premiers Prix à le conduit à une pratique de la SWR à interpréter Chemin I de Luciano l’unanimité au Conservatoire de scène où il rencontre notamment Berio en hommage au compositeur. Paris (CNSMDP) – violoncelle et les machines musicales de Claudine Frédérique Cambreling réalise de musique de chambre –, se distingue Brahem, compose des musiques pour nombreux enregistrements, tant dans dans plusieurs compétitions les hommes-chevaux de Bartabas… le domaine de la musique classique internationales (il est lauréat des © Ircam-Centre Pompidou que contemporaine. concours Rostropovitch, de Trapani, de Trieste, de Florence) et reçoit le Jérôme Comte, clarinette soutien des fondations Natexis et Biographies des interprètes Après ses études auprès de Thomas Pendleton. Il intègre l’Orchestre de Friedli, Pascal Moraguès, Michel Paris puis devient violoncelle solo de Frédérique Cambreling, harpe Arrignon et Maurice Bourgue, Jérôme l’Orchestre National de Bordeaux- Frédérique Cambreling effectue Comte obtient successivement le Aquitaine avant de rejoindre ses études musicales supérieures à prix de virtuosité du Conservatoire l’Ensemble intercontemporain en Paris, où elle est particulièrement de Genève et le prix à l’unanimité du 2002. Il partage sa quête d’expressions

13 nouvelles avec des ensembles tels et percussionniste, qui l’invite en 2000 (CNSMDP), où il anime aussi un atelier que Arcema, Carpediem, Multilatérale. à rejoindre la compagnie ARCOSM de théâtre instrumental. Éric-Maria Couturier se produit en pour créer Echoa, spectacle mêlant musique de chambre aux côtés de intimement la musique à la danse, et Ensemble intercontemporain Tabea Zimmermann, Pierre-Laurent qui a déjà été représenté près de 400 Créé par Pierre Boulez en 1976 avec Aimard, Jean-Claude Pennetier, fois en France et à l’étranger. Depuis l’appui de Michel Guy (alors secrétaire Christian Ivaldi, Gérard Caussé, Régis 2001, Samuel Favre est membre de d’État à la Culture) et la collaboration Pasquier et Jean-Guihen Queyras. l’Ensemble intercontemporain, avec de Nicholas Snowman, l’Ensemble Ses rencontres avec Pierre Boulez, lequel il a notamment enregistré Le intercontemporain réunit 31 solistes Wolfgang Sawallish, Carlo Maria Marteau sans maître de Pierre Boulez partageant une même passion pour Giulini, György Kurtág, Peter Eötvös, et le Double Concerto pour piano et la musique du XXe siècle à aujourd’hui. ainsi que son travail sur l’œuvre de percussion d’Unsuk Chin. Constitués en groupe permanent, ils , Luciano Berio, Franco participent aux missions de diffusion, Donatoni, marquent profondément Frédéric Stochl, contrebasse de transmission et de création fixées son évolution. Son étude de la Frédéric Stochl arpente de multiples dans les statuts de l’Ensemble. Placés musique indienne avec Patrick univers artistiques. Sa double sous la direction musicale de Susanna Moutal le conduit à une réflexion sur formation, de musicien et de danseur, Mälkki, ils collaborent, au côté des le rapport ente création musicale le conduit à réaliser de nombreuses compositeurs, à l’exploration des contemporaine et improvisation. mises en scène et chorégraphies : techniques instrumentales ainsi Ses recherches dans le domaine Histoire du soldat à Villeneuve-lès- qu’à des projets associant musique, musical s’étendent également à Avignon, au Festival de Saint-Céré, danse, théâtre, cinéma, vidéo et celui du cirque. Pierrot lunaire à Aix-en-Provence et au arts plastiques. Chaque année, Festival du Marais, Un voyage musical, l’Ensemble commande et joue de Samuel Favre, percussion écrit avec Ivan Grinberg, à la Cité de nouvelles œuvres, qui viennent Né en 1979 à Lyon, Samuel Favre la musique à Paris et à Cologne, ainsi enrichir son répertoire et s’ajouter débute la percussion dans la classe que des créations personnelles. Il aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. d’Alain Londeix au Conservatoire collabore à des spectacles musicaux En collaboration avec l’Institut National de Région de Lyon, où et chorégraphiques avec des artistes de Recherche et Coordination il remporte une médaille d’or en aussi différents que Jean-Claude Acoustique/Musique (Ircam), 1996. Il entre la même année au Pennetier, Georges Aperghis, l’Ensemble intercontemporain Conservatoire National Supérieur Garth Knox, Gérard Buquet, Ami participe à des projets incluant des de Musique de Lyon dans les classes Flammer, Gérard Barreaux. Membre nouvelles techniques de génération de Georges Van Gucht et de Jean de l’Ensemble intercontemporain du son. Les spectacles musicaux Geoffroy, où il obtient en 2000 un de 1980 à 2011, il se produit pour le jeune public, les activités de diplôme national d’études supérieures également en soliste avec l’Orchestre formation des jeunes instrumentistes, musicales à l’unanimité avec les Philharmonique de Radio France et chefs d’orchestre et compositeurs félicitations du jury. Parallèlement à l’Orchestre National de France, et crée ainsi que les nombreuses actions ce cursus, Samuel Favre est stagiaire entre autres des œuvres de Franco de sensibilisation des publics de l’Académie du Festival d’Aix-en- Donatoni, Klaus Huber, Emmanuel traduisent un engagement profond Provence et au Centre Acanthes. Il Nunes, Denis Cohen. Frédéric Stochl et internationalement reconnu au débute également une collaboration est professeur de musique de service de la transmission et de avec Camille Rocailleux, compositeur chambre au Conservatoire de Paris l’éducation musicale. Depuis 2004,

14 les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris

15 É Et aussi… Nora, mezzo-soprano Gubisch Alain Altinoglu , direction Ensemble intercontemporain Folk Songs Luciano Berio /créationSiren française Song Lu Wang Trois Poèmes deStéphane Mallarmé Maurice Ravel Concertino, 12instruments pour Huit Miniaturesinstrumentales Igor Stravinski Palimpseste Marc-André Dalbavie MERCREDI 25AVRIL, 20H Pierre, direction Boulez Ensemble intercontemporain Suite op. 29 Arnold Schönberg Éclat/Multiples Pierre Boulez /créationSecond française BorowskiJohannes Boris Tema Franco Donatoni JEUDI 22MARS, 20H David violon , direction, Grimal Les Dissonances Métamorphoses StraussRichard nocturnes » àcordesQuatuor n° 1« Métamorphoses György Ligeti Light Distant Peteris Vasks Funf op. Sätze 5 Anton Webern DIMANCHE 18MARS, 16H30 > CONCERTS diteur

: Huguesde Saint Simon|R édacteur enchef édacteur : Pascal Huynh| R Les métamorphoses DU VENDREDI 16AU DIMANCHE 18MARS > CITÉSCOPIE Maurizio PolliniMaurizio , piano Klavierstück Karlheinz Stockhausen n° 27op. 90Sonate n° 26op. 81aSonate « Les Adieux » n° 25op. 79Sonate « Allatedesca » n° 24op. 78Sonate « ÀThérèse » Ludwig van Beethoven Pollini Perspectives 20H MARDI 14FÉVRIER, > SALLEPLEYEL du 27marsau26juin Cycle de10séances, lemardi, Musique etenvironnement > PRATIQUE MUSICALE Bermond,Romain dessin Jean-Baptiste Maillet, musique de7ans À partir manipulationDessin, etmusiquelive Stéréoptik MERCREDI 21MARS, 15H > SPECTACLE JEUNEPUBLIC

édactrices : Véronique Plasseraud Brindeau, Gaëlle | Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de laR Jean-Charles FrançoisJean-Charles Percussion etmusique contemporaine de … delire : deMey Musique detablesThierry … deregarder : Kagel Pas decinq :Wandelszene deMauricio … deconsulter lapartition : > Àlamédiathèque la Cité delamusiqueendécembre 2004 Pierre Strauch (violoncelle) enregistré à XIVdeLuciano par Sequenza Berio « Concerts » : … d’écouter unextrait audiodansles dans les« R Portraits decompositeurs : Luciano Berio pédagogiques » : … deregarder dansles« Dossiers http://mediatheque.cite-musique.fr > Surlesite Internet proposons… En échoàce concert, nousvous > MÉDIATHÈQUE

epères musicologiques » eza.

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