Vendredi 15 Et Mardi 19 Juin Emmanuel Nunes Emmanuel Nunes
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EIC IRCAM 15 juin:EIC IRCAM 15_19 juin 14/06/07 10:18 Page 1 Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Vendredi 15 et mardi 19 juin Emmanuel Nunes Dans le cadre du cycle Lisbonne du jeudi 14 au dimanche 24 juin et du festival Agora du 6 au 24 juin 2007 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr | Vendredi 15 et mardi 19 juin mardi 15 et | Vendredi La librairie-boutique de la Cité de la musique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Emmanuel Nunes EIC IRCAM 15 juin:EIC IRCAM 15_19 juin 14/06/07 10:18 Page 2 Cycle Lisbonne DU JEUDI 14 AU DIMANCHE 24 JUIN Pour Emmanuel Nunes, Lisbonne est la ville de ses premiers apprentissages musicaux, aussi bien du point JEU de vue pratique qu’en tant que mélomane. Sur ce dernier plan, deux lieux l’ont particulièrement marqué : le théâtre São Carlos (opéra) et le Coliseu dos Recreios. C’est ainsi qu’il découvrira avec émerveillement Son son premier opéra à l’âge de quinze ans, Hänsel und Gretel de Humperdinck. À partir de ce moment, Pier il prit un abonnement qu’il conserva jusqu’à son départ du Portugal en 1964, alors qu’il avait vingt-trois ans. Il fut un spectateur assidu et ne manqua jamais un des douze ou quatorze opéras qui étaient donnés chaque année, se constituant ainsi une culture spécifique à ce genre, mais aussi affinant progressivement son jugement esthétique. Mozart, Strauss et Wagner l’ont immédiatement conquis. Il eut aussi la chance VEN d’entendre la première exécution de Wozzeck de Berg à Lisbonne (en 1959), dirigée par Pedro de Freitas Branco, ainsi que de voir la mise en scène, les décors et les costumes de Jean Cocteau pour Pelléas et Em Mélisande de Debussy (en 1962). Lich Lita Le deuxième lieu assez magique où se rendait régulièrement Emmanuel Nunes était le Coliseu dos Lich Recreios. Cette sorte d’immense cirque d’hiver accueillait à l’époque des manifestations de toutes sortes (créa qui allaient du cirque au concert symphonique en passant par des zarzuelas importées d’Espagne. Ens Les impressions musicales et acoustiques spécifiques de ce lieu resteront toujours très vives dans Jon la mémoire du compositeur, au point qu’une trentaine d’années plus tard, il composa une œuvre Séb spatialisée spécialement conçue pour cette salle : Quodlibet (en 1991). Éric mus Mais, au début des années soixante, alors que Nunes poursuivait des études littéraires, il fréquentait aussi quotidiennement un café, rendez-vous exclusif des étudiants où les idées de résistance face à la dictature de Salazar fleurissaient et où le parti communiste trouvait ses alliés. C’est ainsi qu’il s’engagea dans ce mouvement et qu’il participa aux grèves de l’université de Lisbonne. SAM Par ailleurs, sur le plan musical, c’est dans ces premiers temps que le jeune Nunes improvisa au piano, Les seul ou avec des amis, et qu’il éprouva les sensations très concrètes de la richesse sonore de Villa cet instrument. Ce n’est sûrement pas un hasard si l’un de ses premiers opus est écrit pour le piano : Hue les Litanies du feu et de la mer (1969-1971). On retrouve d’ailleurs dans le titre même de l’œuvre cette idée Pau de fascination dans l’observation d’un phénomène naturel. Bea Ant C’est en 1961-1962 que Louis Saguer, installé à l’Académie de Lisbonne, fera découvrir à Emmanuel Nunes Man les principaux représentants de la musique contemporaine : l’école de Vienne, Stockhausen et Boulez. Luis Après être allé une première fois à Darmstadt, en 1963, avec son ami pianiste et compositeur Jorge Peixinho, Nunes travaille un an avec Fernando Lopes-Graça (la composition musicale) et Francine Benoît avant de quitter Lisbonne pour s’installer à Paris pour une période de sept ans, puis en Allemagne pour une vingtaine d’années. Aujourd’hui, ce compositeur éminemment européen vit à nouveau en France, mais, tout au long de ces années, il n’a jamais perdu le contact avec le Portugal où la Fondation Gulbenkian a toujours suivi son travail et lui a commandé de nombreuses œuvres. Alain Bioteau 2 EIC IRCAM 15 juin:EIC IRCAM 15_19 juin 14/06/07 10:18 Page 3 JEUDI 14 JUIN, 20H DIMANCHE 17 JUIN, 16H30 VENDREDI 22 JUIN, 20H Sonates de Domenico Scarlatti Carlos Seixas Cabelo branco é saudade Messe en sol majeur Pierre Hantaï, clavecin Spectacle de Ricardo Pais Georg Friedrich Telemann Direction musicale de Diogo Clemente Psaume 71 « Deus judicium tuum Regi da » Ode au tonnerre (Die Donnerode) Teatro Nacional São João VENDREDI 15 JUIN, 20H Argentina Santos, chant Akademie für Alte Musik Berlin Celeste Rodrigues, chant Emmanuel Nunes RIAS Kammerchor Alcindo de Carvalho, chant Lichtung II, pour ensemble et électronique Hans-Christoph Rademann, direction Ricardo Ribeiro, chant Litanies du feu et de la mer II, pour piano Simone Nold, soprano Bernardo Couto, guitare portugaise Lichtung III, pour ensemble et électronique Franziska Gottwald, mezzo-soprano Diogo Clemente, guitare et direction (création) Markus Schäfer, ténor musicale Henryk Böhm, basse Nando Araújo, basse Ensemble intercontemporain Marek Rzepka, basse Nuno Carinhas, scénographie et costumes Jonathan Nott, direction João Coelho de Almeida, lumières Sébastien Vichard, piano Pedro Santos,son Éric Daubresse, réalisation informatique musicale Ircam MARDI 19 JUIN, 20H IRCAM – ESPACE DE PROJECTION SAMEDI 23 JUIN, 20H Emmanuel Nunes SALLE PLEYEL SAMEDI 16 JUIN, 20H Rubato, registres et résonances, pour flûte, clarinette et violon Mariza Les Larmes de Lisbonne Improvisation II – Portrait, pour alto Transparente Villancicos et fados Improvisation I – für ein Monodrama, pour ensemble Mariza, chant Huelgas Ensemble Paul Van Nevel, direction Ensemble Recherche Beatriz da Conceição, fadista Emilio Pomárico, direction António Rocha, fadista Christophe Desjardins, alto DIMANCHE 24 JUIN, 16H30 Manuel Mendes, guitarra portugesa Luis Miguel Ramos, viola Fado jeunes talents Première partie Amelia Muge, voix Seconde partie «Diário» Mafalda Arnauth, voix 3 EIC IRCAM 15 juin:EIC IRCAM 15_19 juin 14/06/07 10:18 Page 4 Emmanuel Nunes Modèles Entre Boulez et Stockhausen, entre la rigueur de l’harmonie et la quête du son dans ses composantes acoustiques et son déploiement spatial, Emmanuel Nunes revendique une conception de l’œuvre d’art en tant qu’organisme vivant. S’il suivit, à Darmstadt, les séminaires de Pousseur sur les techniques électroniques, avant de se rendre auprès de Stockhausen à Cologne, Nunes situe les fondements de son art dans l’étude de Bach, des trois musiciens de la seconde école de Vienne et de l’ouvrage théorique de Boulez Penser la musique aujourd’hui (1963). Sur l’Invention en fa mineur de Bach, Nunes compose The Blending Season et Rubato, registres et résonances, dont le titre résume les modulations affectant l’original : le rubato comme élément d’interprétation et métamorphose des proportions rythmiques ; les registres, souvent discontinus, que Beethoven dota d’une fonction structurelle ; les résonances enfin, dans l’allongement d’événements harmoniques et mélodiques suscitant d’autres rapports. Des références à la tradition romantique, de Schubert à Mahler, émergent dans 73 Oeldorf 75 – II, utilisant des extraits de La Belle Meunière, du Quintette à cordes D. 956 et de la Sonate pour piano D. 960, et plus encore dans Ruf, traversé notamment de bribes du dernier mouvement du Chant de la terre (une œuvre où la trilogie Appelant, Appel et Appelé se réduit à des dyades excluant tour à tour le troisième terme). L’histoire de la musique légitime de tels renvois, en raison de son cheminement non linéaire : dans l’évolution de la modalité, puis de la tonalité, coexistent toutes les tendances, selon un « dosage différent ». Dawn Wo reprend ainsi l’effectif du Kammerkonzert de Berg, mais sans les solistes, certains de ses enchaînements rythmiques étant déduits des Trois Petites Pièces pour violoncelle et piano op. 11 (de Webern) – indépendamment d’autres allusions à Schönberg, à Varèse ou à Stockhausen. Néanmoins, les sources, qu’un travail d’écoute et une acuité analytique transforment jusqu’à les rendre subreptices, ne se devinent guère. Cette attitude culmine dans Quodlibet, biographie musicale empruntant ses matériaux à des compositions antérieures de Nunes, dont Peter Szendy a dressé la liste : les traits individuels de Degrés, un intervalle de Fermata, le madrigal de Voyage du corps, la harpe d’Impromptu pour un voyage II, un enchaînement harmonique de Purlieu… Une biographie qu’il convient de prendre au sens strict : non pas le triste bavardage autobiographique, mais l’écriture de la vie. De Stockhausen, Nunes retient la « forme ouverte ». Comme dans les derniers quatuors de Beethoven ou certaines sonates de Schubert, la forme s’écoute in statu nascendi, presque inconsciente de soi, et fait rythme, moment d’émergence, lieu de l’Ouvert. L’intérêt de Nunes porte donc moins sur le dédale de la partition que sur une « forme ouverte potentielle permettant d’écouter n formes fermées ». Avec Momente, Stockhausen, s’inscrivant dans la filiation de Beethoven et de Wagner, recherche une durée, une unité dans la durée, laquelle se constitue par l’immobilisation provisoire de certains éléments. « Je crois que, de tout temps, un certain gel de telle ou telle dimension du discours musical, et une incessante adéquation de ce gel aux différents degrés de mobilité de telle ou telle autre dimension, mènent, entre ces dimensions, à une transformation profonde des rapports de force, dont l’un des aspects les plus importants est la mutation de responsabilité d’une dimension à une autre, en ce qui concerne leur rôle dans la concrétisation de ce que j’ai appelé la portée téléologique du geste musical »1, écrit Nunes, chez qui la réduction du matériau n’a d’égal que le foisonnement de la combinatoire.