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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Vendredi 15 et mardi 19 juin Emmanuel Nunes

Dans le cadre du cycle Lisbonne du jeudi 14 au dimanche 24 juin et du festival Agora du 6 au 24 juin 2007

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr | Vendredi 15 et mardi 19 juin mardi 15 et | Vendredi

La librairie-boutique de la Cité de la musique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Emmanuel Nunes EIC IRCAM 15 juin:EIC IRCAM 15_19 juin 14/06/07 10:18 Page 2

Cycle Lisbonne DU JEUDI 14 AU DIMANCHE 24 JUIN

Pour Emmanuel Nunes, Lisbonne est la ville de ses premiers apprentissages musicaux, aussi bien du point JEU de vue pratique qu’en tant que mélomane. Sur ce dernier plan, deux lieux l’ont particulièrement marqué : le théâtre São Carlos (opéra) et le Coliseu dos Recreios. C’est ainsi qu’il découvrira avec émerveillement Son son premier opéra à l’âge de quinze ans, Hänsel und Gretel de Humperdinck. À partir de ce moment, Pier il prit un abonnement qu’il conserva jusqu’à son départ du en 1964, alors qu’il avait vingt-trois ans. Il fut un spectateur assidu et ne manqua jamais un des douze ou quatorze opéras qui étaient donnés chaque année, se constituant ainsi une culture spécifique à ce genre, mais aussi affinant progressivement son jugement esthétique. Mozart, Strauss et Wagner l’ont immédiatement conquis. Il eut aussi la chance VEN d’entendre la première exécution de Wozzeck de Berg à Lisbonne (en 1959), dirigée par Pedro de Freitas Branco, ainsi que de voir la mise en scène, les décors et les costumes de Jean Cocteau pour Pelléas et Em Mélisande de Debussy (en 1962). Lich Lita Le deuxième lieu assez magique où se rendait régulièrement Emmanuel Nunes était le Coliseu dos Lich Recreios. Cette sorte d’immense cirque d’hiver accueillait à l’époque des manifestations de toutes sortes (créa qui allaient du cirque au concert symphonique en passant par des zarzuelas importées d’Espagne. Ens Les impressions musicales et acoustiques spécifiques de ce lieu resteront toujours très vives dans Jon la mémoire du compositeur, au point qu’une trentaine d’années plus tard, il composa une œuvre Séb spatialisée spécialement conçue pour cette salle : Quodlibet (en 1991). Éric mus Mais, au début des années soixante, alors que Nunes poursuivait des études littéraires, il fréquentait aussi quotidiennement un café, rendez-vous exclusif des étudiants où les idées de résistance face à la dictature de Salazar fleurissaient et où le parti communiste trouvait ses alliés. C’est ainsi qu’il s’engagea dans ce mouvement et qu’il participa aux grèves de l’université de Lisbonne. SAM

Par ailleurs, sur le plan musical, c’est dans ces premiers temps que le jeune Nunes improvisa au piano, Les seul ou avec des amis, et qu’il éprouva les sensations très concrètes de la richesse sonore de Villa cet instrument. Ce n’est sûrement pas un hasard si l’un de ses premiers opus est écrit pour le piano : Hue les Litanies du feu et de la mer (1969-1971). On retrouve d’ailleurs dans le titre même de l’œuvre cette idée Pau de fascination dans l’observation d’un phénomène naturel. Bea Ant C’est en 1961-1962 que Louis Saguer, installé à l’Académie de Lisbonne, fera découvrir à Emmanuel Nunes Man les principaux représentants de la musique contemporaine : l’école de Vienne, Stockhausen et Boulez. Luis Après être allé une première fois à Darmstadt, en 1963, avec son ami pianiste et compositeur Jorge Peixinho, Nunes travaille un an avec Fernando Lopes-Graça (la composition musicale) et Francine Benoît avant de quitter Lisbonne pour s’installer à pour une période de sept ans, puis en Allemagne pour une vingtaine d’années. Aujourd’hui, ce compositeur éminemment européen vit à nouveau en France, mais, tout au long de ces années, il n’a jamais perdu le contact avec le Portugal où la Fondation Gulbenkian a toujours suivi son travail et lui a commandé de nombreuses œuvres.

Alain Bioteau

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JEUDI 14 JUIN, 20H DIMANCHE 17 JUIN, 16H30 VENDREDI 22 JUIN, 20H

Sonates de Domenico Scarlatti Carlos Seixas Cabelo branco é saudade Messe en sol majeur Pierre Hantaï, clavecin Spectacle de Ricardo Pais Georg Friedrich Telemann Direction musicale de Diogo Clemente Psaume 71 « Deus judicium tuum Regi da » Ode au tonnerre (Die Donnerode) Teatro Nacional São João VENDREDI 15 JUIN, 20H Argentina Santos, chant Akademie für Alte Musik Berlin Celeste Rodrigues, chant Emmanuel Nunes RIAS Kammerchor Alcindo de Carvalho, chant Lichtung II, pour ensemble et électronique Hans-Christoph Rademann, direction Ricardo Ribeiro, chant Litanies du feu et de la mer II, pour piano Simone Nold, soprano Bernardo Couto, guitare portugaise Lichtung III, pour ensemble et électronique Franziska Gottwald, mezzo-soprano Diogo Clemente, guitare et direction (création) Markus Schäfer, ténor musicale Henryk Böhm, basse Nando Araújo, basse Ensemble intercontemporain Marek Rzepka, basse Nuno Carinhas, scénographie et costumes Jonathan Nott, direction João Coelho de Almeida, lumières Sébastien Vichard, piano Pedro Santos,son Éric Daubresse, réalisation informatique musicale Ircam MARDI 19 JUIN, 20H IRCAM – ESPACE DE PROJECTION SAMEDI 23 JUIN, 20H Emmanuel Nunes SALLE PLEYEL SAMEDI 16 JUIN, 20H Rubato, registres et résonances, pour flûte, clarinette et violon Mariza Les Larmes de Lisbonne Improvisation II – Portrait, pour alto Transparente Villancicos et fados Improvisation I – für ein Monodrama, pour ensemble Mariza, chant Huelgas Ensemble Paul Van Nevel, direction Ensemble Recherche Beatriz da Conceição, fadista Emilio Pomárico, direction António Rocha, fadista Christophe Desjardins, alto DIMANCHE 24 JUIN, 16H30 Manuel Mendes, guitarra portugesa Luis Miguel Ramos, viola Fado jeunes talents

Première partie Amelia Muge, voix

Seconde partie «Diário» Mafalda Arnauth, voix

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Emmanuel Nunes

Modèles Entre Boulez et Stockhausen, entre la rigueur de l’harmonie et la quête du son dans ses composantes acoustiques et son déploiement spatial, Emmanuel Nunes revendique une conception de l’œuvre d’art en tant qu’organisme vivant. S’il suivit, à Darmstadt, les séminaires de Pousseur sur les techniques électroniques, avant de se rendre auprès de Stockhausen à , Nunes situe les fondements de son art dans l’étude de Bach, des trois musiciens de la seconde école de Vienne et de l’ouvrage théorique de Boulez Penser la musique aujourd’hui (1963).

Sur l’Invention en fa mineur de Bach, Nunes compose The Blending Season et Rubato, registres et résonances, dont le titre résume les modulations affectant l’original : le rubato comme élément d’interprétation et métamorphose des proportions rythmiques ; les registres, souvent discontinus, que Beethoven dota d’une fonction structurelle ; les résonances enfin, dans l’allongement d’événements harmoniques et mélodiques suscitant d’autres rapports. Des références à la tradition romantique, de Schubert à Mahler, émergent dans 73 Oeldorf 75 – II, utilisant des extraits de La Belle Meunière, du Quintette à cordes D. 956 et de la Sonate pour piano D. 960, et plus encore dans Ruf, traversé notamment de bribes du dernier mouvement du Chant de la terre (une œuvre où la trilogie Appelant, Appel et Appelé se réduit à des dyades excluant tour à tour le troisième terme). L’histoire de la musique légitime de tels renvois, en raison de son cheminement non linéaire : dans l’évolution de la modalité, puis de la tonalité, coexistent toutes les tendances, selon un « dosage différent ». Dawn Wo reprend ainsi l’effectif du Kammerkonzert de Berg, mais sans les solistes, certains de ses enchaînements rythmiques étant déduits des Trois Petites Pièces pour violoncelle et piano op. 11 (de Webern) – indépendamment d’autres allusions à Schönberg, à Varèse ou à Stockhausen. Néanmoins, les sources, qu’un travail d’écoute et une acuité analytique transforment jusqu’à les rendre subreptices, ne se devinent guère. Cette attitude culmine dans Quodlibet, biographie musicale empruntant ses matériaux à des compositions antérieures de Nunes, dont Peter Szendy a dressé la liste : les traits individuels de Degrés, un intervalle de Fermata, le madrigal de Voyage du corps, la harpe d’Impromptu pour un voyage II, un enchaînement harmonique de Purlieu… Une biographie qu’il convient de prendre au sens strict : non pas le triste bavardage autobiographique, mais l’écriture de la vie.

De Stockhausen, Nunes retient la « forme ouverte ». Comme dans les derniers quatuors de Beethoven ou certaines sonates de Schubert, la forme s’écoute in statu nascendi, presque inconsciente de soi, et fait rythme, moment d’émergence, lieu de l’Ouvert. L’intérêt de Nunes porte donc moins sur le dédale de la partition que sur une « forme ouverte potentielle permettant d’écouter n formes fermées ». Avec Momente, Stockhausen, s’inscrivant dans la filiation de Beethoven et de Wagner, recherche une durée, une unité dans la durée, laquelle se constitue par l’immobilisation provisoire de certains éléments. « Je crois que, de tout temps, un certain gel de telle ou telle dimension du discours musical, et une incessante adéquation de ce gel aux différents degrés de mobilité de telle ou telle autre dimension, mènent, entre ces dimensions, à une transformation profonde des rapports de force, dont l’un des aspects les plus importants est la mutation de responsabilité d’une dimension à une autre, en ce qui concerne leur rôle dans la concrétisation de ce que j’ai appelé la portée téléologique du geste musical »1, écrit Nunes, chez qui la réduction du matériau n’a d’égal que le foisonnement de la combinatoire. S’il retient encore de Stockhausen l’idée d’une musique au croisement de la constitution interne

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du son et du langage, scrutant l’ensemble des conditions et des modalités qui confèrent à une dimension acoustique le statut de dimension musicale, Nunes dit avoir aussi appris la contradiction fondamentale entre le temps de la conception, le temps de la réalisation et le temps de l’écoute.

Temps Avant sa rencontre avec Stockhausen, Nunes étudie les Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps de Husserl. Attentif à ce que le musicien ne s’immisce pas dans le domaine de la philosophie, mais ouvre le concept sans le détruire, selon l’invite de Merleau-Ponty, Nunes souligne la rigueur déontologique de Husserl, qui fait de la nature temporelle du son et des modalités de l’écoute les paradigmes de la phénoménologie. Procédant à la mise « hors circuit » du temps objectif, de toute appréhension et de toute ts thèse transcendante, Husserl prend le son comme pure donnée hylétique, analyse les objets temporels immanents et leurs modes d’apparition, et dégage le caractère intentionnel de la conscience intime du temps. En effet, nous retenons le son en sa retombée. Les rétentions, ou les résonances du son, se doublent d’intentions d’attente, de protentions amenant la mélodie à sa réalisation. Le son dure, production de la conscience ue à partir d’un « point source » originaire. Une, sa durée résulte d’une double intention qui le traverse et l’étire, et par laquelle s’attache au son ce que Husserl nomme une « queue nsi de comète », qui retient le son advenu dans l’orbe du présent, auquel conduit également s la protention. C’est cette « intentionnalité longitudinale », selon Paul Ricœur, qui fait que le maintenant, plus qu’un point limite, accède à la continuité étale d’un « grand maintenant ». « Que quelque chose persiste en changeant, voilà ce que signifie durer. » Cette formule de Ricœur définit au mieux l’écoute d’une œuvre de Nunes, où se trament et s’imbriquent ons mouvance et permanence, entre le fleuve et son lit, dans un fascinant jeu paradoxal. e t Quatre éléments sont à retenir. 1. « Le son commence comme maintenant sonore, et il s’y accroche continûment un maintenant sans cesse nouveau, et chaque maintenant a son contenu, sur lequel, tel qu’il est, je peux diriger mon regard. Je peux ainsi nager dans le cours de ce flux, le suivre du regard de mon intuition ; je peux aussi être attentif, non seulement à chaque contenu instantané, mais à toute l’extension, qui s’appelle ici flux, avec sa plénitude ale concrète ou en faisant abstraction. »2 Nunes rappelle ces mots de Husserl. Ce qui est en jeu dans son œuvre, c’est une continuité, l’unité compositionnelle « discrète, composée, empreinte d’une certaine directionnalité, d’une gestualité locale et localement accomplie ». Or, cette continuité musicale résonne aussi de continuités dramatiques, même si chaque phénomène est interprété selon l’attention que nous lui accordons, et selon différents on, points de vue et hiérarchisations, à l’image d’Improvisation II – Portrait, sur La Douce de Dostoïevski, qui énonce le portrait du personnage en creux de la nouvelle, non la narration, les sinuosités de l’intrigue, mais une intériorité, un monde propre. »1,

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2. Nunes souligne, avec Husserl, que la perception d’objets temporels comporte de la temporalité, mais aussi que la perception de la durée présuppose une durée de la perception. Le compositeur se doit de réaliser un tissage entre la manière dont la durée se constitue à travers l’acte de composer (les travaux et les jours nécessaires à l’écriture de quelques mesures) et la manière dont la durée musicale se constitue (ces quelques mesures précisément) et se reconstitue lors de l’écoute, au temps de la perception. « L’acte de composer en tant qu’orientation anticipée, que protention composée des modes de perception et de re-représentations (Wieder-Vergegenwärtigungen) de l’objet musical, signifie pour moi que certaines décisions, prises lors de sa composition même, orientent en amont sa future écoute, délimitent a minima un parcours de la “portée au vécu sonore” accompli par l’auditeur, renforcent en quelque sorte la possibilité d’adéquation éventuelle du temps de l’objet musical au temps de la conscience qui le perçoit. »3

3. Toute note, toute forme est la réduction d’une totalité. Nunes adopte le mythe d’un son de l’origine, d’un Urklang, contenant tout ce qui accède à la perception sensible, et vis-à-vis duquel l’œuvre, dans sa finitude, est retrait, hors-temps, libre d’une existence dans la chronologie. Composer signifie prélever. Et le son, révélé, luttant contre le silence (Silentium) et le non-sonore (das Nichtklanglisches), reconduit le musicien avec une force insistante à cet illimité originel. Autrement dit, lorsque nous écoutons une sonate de Beethoven, in absentia se donne aussi tout ce qui n’est pas cette sonate-là de Beethoven. À l’aune de cette idée, aux résonances platoniciennes, se mesure le cycle des Lichtung, où l’éclaircissement, la clairière et les percées de lumière au sein d’une matière sonore en fusion modifient le flux de l’œuvre.

4. Le chiffre soutient certains aspects de l’écriture musicale. Là se dessine l’hermétisme de Nunes, désireux d’une langue secrète. Das Märchen, théâtre musical d’après un conte de Goethe riche de la tradition alchimique, en témoignera sans doute. Nunes n’y emprunte pas le chemin de l’abstraction philosophique, mais celui de l’image saisissant la vie, l’effort de l’âme. L’imagination élabore les créatures, formes vivantes, comme dans les Épures du serpent vert, traces du prologue et de la scène I. Minnesang articulait déjà mots, emblèmes et concepts du théosophe Jakob Böhme, mais aussi séquences de verbes ordonnés et extraits de son œuvre. Citons encore le cycle des Chessed. Dans les textes de la Kabbale, Chessed, quatrième sefirah, quatrième des dix sphères de la manifestation divine, de l’Arbre de la Vie, signifie charité, amour ou miséricorde de Dieu. Après Tif’ereth et la lecture des écrits de Buber, ce cycle se réfère au judaïsme et à l’expérience d’une violente lumière aveuglante décrite par le Zohar. Au sein de Chessed II et Chessed IV, dans leurs différentes sections, sonnent Chessed I et le quatuor à cordes Chessed III. Un temps de l’épiphanie lumineuse naît de l’ambiguïté d’un moment et de ses suspensions, où déduction et mise en perspective de ce qui existait sinon à l’origine, du moins antérieurement, dépeignent les multiples rapports possibles de l’instrumentarium. Dans une veine similaire, citons enfin Wandlungen organisé autour du chiffre cinq, par le nombre de ses instruments (vingt-cinq) et par des accords de cinq sons où dominent souvent deux intervalles de quinte.

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Cycles Une grande part de l’œuvre de Nunes se divise en deux cycles. Dans le premier, quatre notes, sol, sol dièse, mi et la, apparaissent comme le « subconscient harmonique sous-jacent à toutes les pièces ». Nachtmusik I, charnière entre les deux cycles, négative par rapport au premier, positive par rapport au second, morendo adossé à l’absence de ces quatre notes, à leur bannissement, contraindrait presque le geste créateur à les faire apparaître, ne fût-ce qu’une fois. Un second cycle, intitulé La Création, débute. Nunes en résume l’enjeu en ces termes : « Que se passe-t-il lorsque l’on a des périodicités qui se superposent de manière cyclique ? » La notion de paire rythmique se forge alors. Soit deux rythmes : un septolet et un quintolet, par exemple. Saisissant les deux termes de la paire sur une même ligne, autrement dit chiffrant les « proportions de durées qui séparent les attaques dans leur ordre événementiel », la structure rythmique de la superposition peut être décrite au moyen du plus petit commun multiple des deux pulsations, soit ici la séquence 5 + 2 + 3 + 4 + 1 + 5 + 1 + 4 + 3 + 2 + 5 = 35. La Création utilise des paires principales (27/20, 27/16, 19/16, 19/12, 19/10, 17/15, 17/12, 16/15, 15/14, 15/8, 10/7, 9/8, 9/5, 8/5) et des paires secondaires (7/5, 6/5, 5/4, 5/3, 4/3, 3/2, 7/1, 5/1, 3/1).

Trois points : a) toute paire rythmique se réduit à un formalisme mathématique ; b) toute paire rythmique est nécessairement symétrique, à l’instar des rythmes non rétrogradables de Messiaen (la seconde moitié d’une paire formant toujours la rétrogradation de la première : 5 + 2 + 3 + 4 + 1 / + 5 / + 1 + 4 + 3 + 3 + 5) : en ce sens, rapportée à un axe commun, la symétrie rejoint à la fois le rythme, la périodicité et l’espace ; c) partant, toute paire rythmique, mathématiquement réduite, abstraite ou formalisée, est susceptible d’organiser un autre domaine du langage musical : tempos, intervalles, structures harmoniques (dans la série des harmoniques) ou mélodiques (dans Einspielung I notamment), phrasés rythmiques… Et la continuité entre rythme et hauteurs n’est pas sans évoquer l’article « …wie die Zeit vergeht… » de Stockhausen ou les « séries harmoniques de proportions » dans Penser la musique aujourd’hui de Boulez.

Avec le cycle des Lichtung, les paires rythmiques s’appliquent à la spatialisation. Nunes scrute l’espace comme élément constitutif d’idées musicales, recouvrant, en les dépassant, l’agissement réel, la vie et le comportement de toutes les dimensions du discours. Indissociable du rythme, du timbre, donc de l’enveloppe optimisant le sens de la moindre attaque, mais aussi, à l’évidence, de la réverbération de la salle de concert, de la propagation du son, de sa localisation et de sa directionnalité, dans la dissémination comme dans l’encerclement, l’espace lit le son, qui le dévoile en retour. Nunes se distingue radicalement de l’histoire et de l’idéologie du lieu sonore, des rituels et autres offices religieux, dramatiques, scéniques, sinon naturalistes. Dès lors, d’après Alain Bioteau, la segmentation des parcours, des pleins et des déliés au sein d’une figure en mouvement, l’utilisation du cercle, comparable à l’octave selon une métaphore des hauteurs utile à la constitution d’un lexique analytique du lieu, les jeux de kaléidoscope ou les acciacature, ces pulsations régulières sur des trajectoires courtes et rapides, constituent les modèles de sa virtuosité spatiale – une virtuosité idiomatique, les traitements électroniques métamorphosant certains rapports fréquentiels ou timbriques des ensembles ou des orchestres, fulgurante,

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par la diffraction des événements, et vertigineuse, éblouissante de motilité. L’informatique y contribue, non comme surplus, non comme bigarrure extérieure, mais comme auscultation active de l’écriture instrumentale, tissant avec cette dernière un strict contrepoint. Un tel espace naît avant tout d’une distance, d’un essentiel éloignement, reflet du sentiment tragique.

Laurent Feneyrou © Ircam - Centre Pompidou Ce texte sera publié sur Brahms, base d’information en ligne sur la musique contemporaine développée à l’Ircam http://brahms.ircam.fr

1. Emmanuel Nunes, « Grund », dans Emmanuel Nunes, Grund, Minnesang, Pierre-Yves Artaud, flûte (I), Groupe Vocal de France (II), Michel Tranchant, dir. (II), CD Adda, 1990, n° 581 110, p. 9-10. 2. Edmund Husserl, Sur la phénoménologie de la conscience intime du temps, Grenoble, Jérôme Millon, 2003, p. 168. 3. Emmanuel Nunes, « Préalables à une lecture “musicale” de Husserl », Filigrane, Volume 1, 2005, p. 189.

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VENDREDI 15 JUIN – 20H Salle des concerts

Emmanuel Nunes

Litanies du feu et de la mer II, pour piano

Lichtung II, pour ensemble et électronique

Lichtung III, pour ensemble et électronique (création mondiale, commande de Radio Classique/Fonds Maurizio Pollini)

Ensemble intercontemporain Jonathan Nott, direction Sébastien Vichard, piano Éric Daubresse, José Fernandez Miguel, réalisation informatique musicale Ircam

Équipe technique Ircam : Sébastien Naves, ingénieur du son Maxime Le Seaux, régisseur son David Raphaël, régie générale

Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou. Dans le cadre du Festival Agora. Avec le soutien du Réseau Varèse, subventionné par le Programme Culture 2000 de l’Union européenne, de la Fondation Calouste Gulbenkian et de la Sacem. En partenariat avec Télérama.

Ce concert est enregistré par Radio Classique et sera retransmis le 4 septembre à 22h dans le cadre de l'émission "La Soirée contemporaine".

Fin du concert vers 21h30.

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Emmanuel Nunes (né en 1941) Litanies du feu et de la mer II, pour piano

Composition : 1969-1971. Création : le 20 mai 1976 à Paris, par Harald Bojé. Effectif : piano. Éditeur : Jobert. Durée : environ 19 minutes.

Lichtung II, pour ensemble et électronique

Composition : 1996-2000. Réalisé dans les studios de l’Ircam avec le concours du réalisateur en informatique musicale Éric Daubresse. Commande : Françoise et Jean-Philippe Billarant pour l’Ircam. Création de la version complétée : le 22 juin 2000 à Paris, par l’Ensemble intercontemporain, sous la direction de Pascal Rophé ; Éric Daubresse, réalisation en informatique musicale. Dédicace : Vieira da Silva. Effectif : clarinette en si bémol, clarinette en la, clarinette basse en si bémol, cor en fa, trombone alto, euphonium (tuba ténor en si bémol), 4 percussions, harpe, violon, alto, violoncelle, contrebasse, dispositif électronique. Éditeur : Ricordi. Durée : environ 30 minutes.

Lichtung III, pour ensemble et électronique

Composition : 2007. Réalisé dans les studios de l’Ircam avec le concours du réalisateur en informatique musicale Éric Daubresse. Commande : Radio Classique/Fonds Maurizio Pollini. Création : le 15 juin 2007 à Paris, par l’Ensemble intercontemporain, sous la direction de Jonathan Nott ; Éric Daubresse, réalisation en informatique musicale. Effectif : flûte/flûte piccolo, flûte/flûte piccolo, flûte en sol, tompette en ut/trompette piccolo en si bémol, clarinette en si bémol, clarinette en la, clarinette basse en si bémol (clarinette contrebasse en si bémol/ contrebasson), cor en fa, trombone alto, euphonium, 4 percussions, clavier numérique, 2 harpes, 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse ; dispositif électronique. Éditeur : Ricordi. Durée : environ 22 minutes.

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VENDREDI 15 JUIN

À la lumière du renouveau de l’esthétique et des techniques du début du siècle, auquel contribuèrent notamment Kandinsky, Klee et les mouvements du Bauhaus ou du Blaue Reiter, Emmanuel Nunes étudie, dès le début des années 1970, la Deuxième Cantate de Webern. Il y fait montre d’une attention soutenue à l’espace musical, lequel recouvre et excède la vie et le comportement de toutes les dimensions qui se manifestent dans une œuvre, le « résultat d’un acte compositionnel à jamais irrécupérable dans son intégralité». Dans les Litanies du feu et de la mer, contemporaines de telles recherches et de séances d’improvisation avec des amis américains, la réalité du piano, qu’il s’agissait de servir, de « révéler » selon Nunes, le poids des registres et des octaviations, et les résonances de la troisième pédale renforcent l’univers harmonique et la corporéité de l’instrument, contribuant grandement à la qualité de l’espace, des couleurs de l’accord et de ses nuances. Fondé sur cinq notes (si bémol, ré, mi, sol, la), cet univers harmonique, volontiers exclusif, est saisi dans une combinatoire complexe, dont les transpositions sont choisies de manière à organiser l’absence de deux notes, le do et le fa. Au-delà de l’esprit de réduction, le négatif, sinon le retrait, l’art qui ne crée qu’en écartant, y travaillent donc. Des notes pivots apparaissent, avant de s’effacer. Points, lignes et blocs harmoniques se heurtant violemment, stèles sonores lentement transformées, en quête d’un centre, expérimentent, non sans mélancolie, l’impossibilité de l’atteindre. Les silences reviennent, de plus en plus longs, brisant la véhémence de l’expression : une écriture du désastre en somme, où la tentation du mutisme consume la déflagration, comme la flamme exalte et détruit à la fois.

En allemand, Lichtung désigne la clairière, ouverte à la lumière, l’éclaircie, la trouée – le mot, parfois, est traduit par allégie, selon une étymologie l’apparentant davantage à leicht, léger, qu’à licht, clair, lumineux. Lichten signifie aussi décimer, et den Anker lichten, lever l’ancre. L’émondage, l’arbre abattu, élagué, donne lumière à la forêt. Nunes se remémore la clairière latine, porteuse de la clarté, là où, comme le rappelle le Littré, « les arbres ne sont point si touffus» qu’ailleurs, et le bois sacré, lucus, si proche en sa phonation de la lux et du lucere, luire, briller, éclairer. « Nulli est certa domus, lucis habitamus opacis », écrit Virgile dans L’Énéide (VI, 673) : « Personne n’a de demeure fixe ; nous habitons dans les bois sacrés opaques. »

Si Lichtung I apparaît aujourd’hui comme une œuvre autonome, les deux volets suivants constituent un diptyque. Présentant morphologiquement un développement horizontal, œuvrant essentiellement sur le contrepoint et la mélodie, Lichtung III constitue probablement la dernière pièce d’un gigantesque cycle, La Création, qui s’est ouvert en 1977. Une grande part de l’œuvre de Nunes se divise en effet en deux cycles. Dans le premier, sans titre, quatre notes, sol, sol dièse, mi et la, apparaissent comme le « subconscient harmonique sous-jacent à toutes les pièces », à neuf compositions datant de 1973 à 1983. Nachtmusik I fut la charnière entre les deux cycles, négative par rapport au premier, positive par rapport au second, morendo adossé à l’absence de ces quatre notes. Nunes en résumait l’enjeu en ces termes : « Que se passe-t-il lorsque l’on a des périodicités qui se superposent de manière cyclique ? » Il forge alors la technique des paires rythmiques, qui décrit deux objets au moyen de leur plus petit commun multiple et qui s’applique, dans Lichtung II,

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plutôt à la spatialisation, et dans Lichtung III, à la durée des parties et à l’élaboration informatique. La diffusion des deux œuvres s’appuie sur l’expérience essentielle, « en espace réel », que Nunes a retenue depuis son dernier concert, en 1996, dans la grande salle de la Cité de la musique. De plus, une spatialisation assistée par ordinateur en temps réel explore des situations de jeux extrêmes. Indissociable du rythme, du timbre, donc de l’enveloppe optimisant le sens de la moindre attaque, mais aussi, à l’évidence, de la réverbération de la salle de concert, de la propagation du son, de sa localisation et de sa directionnalité, l’espace lit le son, qui le dévoile en retour. Selon Alain Bioteau, la segmentation des parcours, des pleins et des déliés au sein d’une figure en mouvement, l’utilisation du cercle, les jeux de kaléidoscope et les pulsations régulières sur des trajectoires courtes constituent les modèles de sa virtuosité spatiale. L’informatique y contribue, non comme surplus, non comme bigarrure extérieure, mais comme auscultation de l’écriture instrumentale, en tissant avec celle-ci un strict contrepoint. Un tel espace naît avant tout d’une distance, d’un essentiel éloignement.

Laurent Feneyrou

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MARDI 19 JUIN – 20H Ircam – Espace de projection

Emmanuel Nunes

Rubato, registres et résonances, sur l’Invention en fa mineur de Johann Sebastian Bach, pour flûte, clarinette et violon

Improvisation II – Portrait, pour alto

entracte

Improvisation I – für ein Monodrama, pour ensemble

ensemble recherche Emilio Pomárico, direction Christophe Desjardins, alto

Coproduction Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou. Dans le cadre du Festival Agora, avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian et de la Sacem. En partenariat avec Télérama et France Musique.

Fin du concert vers 21h30.

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Emmanuel Nunes (né en 1941) Rubato, registres et résonances

Composition : 1991. Commande : ville de Saint-Jacques de Compostelle. Création : le 13 mars 1991 à Saint-Jacques de Compostelle, pendant les Journées de musique contemporaine, par Pierre-Yves Artaud, flûte, Edmundo Tedesco, clarinette, et Pi-Chao Chen, violon. Dédicace : à la mémoire d’Enrique Macias. Effectif : flûte (flûte octobasse), clarinette en la (clarinette basse en si bémol), violon. Édition : de l’auteur. Durée : environ 17 minutes.

Improvisation II – Portrait, pour alto

Composition : 2003. Commande : Biennale de Venise et Fondation Calouste Gulbenkian. Création : le 9 mai 2003 à Witten, par Christophe Desjardins, alto. Dédicace : à Christophe Desjardins. Effectif : alto. Édition : de l’auteur. Durée : environ 23 minutes.

Improvisation I – für ein Monodrama, pour ensemble

Composition : 2002. Commande : ensemble recherche et Fondation Calouste Gulbenkian. Création de la première version : le 10 mai 2003 à Witten, par l’ensemble recherche, sous la direction de Franck Ollu. Création de la version intégrale : le 19 août 2005 à Salzbourg, par l’ensemble recherche, sous la direction de Lucas Vis. Effectif : flûte (piccolo, flûte basse), hautbois d’amour (hautbois), clarinette en si bémol (clarinette contrebasse en la), euphonium, piano préparé, percussion, violon, alto. Éditeur : Ricordi. Durée : environ 25 minutes.

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MARDI 19 JUIN

Entre la rigueur de l’harmonie et la quête du son dans ses composantes acoustiques et son déploiement spatial, Emmanuel Nunes situe les fondements de son art dans la seconde école de Vienne et chez Bach, musicien dont il n’a cessé d’étudier L’Art de la fugue et Le Clavier bien tempéré, et dont résonnent Ruf, pour orchestre et bande magnétique, qui emprunte à l’aria pour cordes de la Troisième Suite, et la quatrième antiphonie de Tif’ereth, pour six solistes et six ensembles : la cantate O Ewigkeit, du Donnerwort, déjà citée dans le Concerto à la mémoire d’un ange de Berg, y revient, au même titre que la célèbre signature du nom de Bach (si bémol, la, do, si). Sur l’Invention en fa mineur, qu’une partition antérieure, The Blending Season, avait déjà ralenti à l’extrême, Nunes compose Rubato, registres et résonances. Aucune note qui ne soit de l’original, le titre résumant toutes les modulations qui l’affectent : le rubato, rigoureusement écrit, non seulement comme élément d’interprétation, mais aussi, plus conceptuellement, comme métamorphose des proportions rythmiques, rendant ainsi méconnaissable le temps de Bach ; les registres, souvent discontinus, que Beethoven a entre-temps dotés d’une fonction éminemment structurelle, et qui éloignent ici des contours harmoniques du modèle ; les résonances enfin, dans l’allongement d’événements harmoniques et mélodiques suscitant des rapports toujours autres.

Improvisation I – für ein Monodrama et Improvisation II – Portrait reposent sur une « nouvelle fantastique » de Dostoïevski, La Douce (1876), hantée par deux suicides, celui « étrange et énigmatique » de la fille de Herzen, et celui « humble et serein » d’une couturière de Saint-Pétersbourg, une icône dans les bras. « Imaginez un mari dont la femme, qui s’est suicidée en se jetant par la fenêtre quelques heures plus tôt, est allongée sur la table. Dans son désarroi, il n’a pas encore réussi à reprendre le fil de ses pensées. Il arpente son appartement et essaye de trouver un sens à ce qui s’est produit, de réunir ses pensées en un point », écrit Dostoïevski. Non des notes éparses, mais le soliloque, le monologue, le Monodram d’un mari sévère, orgueilleux, le récit adressé à soi-même, ou à un juge invisible, d’un usurier hypocondriaque se justifiant, accusant sa femme ou cherchant une explication qui apaiserait ses angoisses, se contredisant bien souvent, dans la logique comme dans ses sentiments, et parvenant, au terme d’une série de souvenirs, à la vérité, « laquelle élève inéluctablement son esprit et son cœur ».

Sur cette nouvelle, qui inspira lointainement à Robert Bresson Une femme douce, et dont Dostoïevski écrivait que Victor Hugo, dans Le Dernier Jour d’un condamné, avait utilisé un procédé analogue, Nunes envisage un cycle de cinq « improvisations » : la troisième pour alto, soprano et actrice, la quatrième pour quatuor à cordes, la cinquième pour clarinette contrebasse, avant une recomposition de l’ensemble, sans doute pour vingt-trois musiciens, soprano, acteur, actrice et récitant – un projet théâtral prévu pour 2009. Nunes dresse, à travers sa musique, le « Portrait » du personnage en creux de la nouvelle, et, plus que les sinuosités de l’intrigue, évoque l’intériorité, le monde propre de la Douce aux yeux rêveurs et désireuse d’aimer. Chez Dostoïevski, peintre de la souffrance humaine, dominent les réponses parcimonieuses de la jeune femme, ses moues sarcastiques, sa fierté, à laquelle succèdent bientôt révoltes muettes et agressions, comme si la douceur

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était une gêne, et ses violences, un revolver sur la tempe de son mari qui feint le sommeil, Emm sa maladie, ses crises, jusqu’à sa défenestration après la prière, une icône contre elle. Emm « Il n’y avait là, apparemment, même pas la moindre plainte, ni le moindre reproche : à Li simplement, il était devenu impossible de vivre, “Dieu ne l’avait pas voulu” », notait cont Dostoïevski de la couturière pétersbourgeoise. Mais ici, sourdent la faute et la culpabilité de m de la jeune femme et de l’époux défait, à l’image de leur temps stagnant, pesant, du vide Ben dévorant de leur espace. Et surtout, sous les sons, sous le flux du discours musical, De 1 affleurent les silences de la nouvelle. « Au début, il n’y avait pas de disputes, et pourtant phil il y avait déjà le silence », se souvient le mari. Puis la Douce se taira devant l’offense et grec offensera par son silence. Notons enfin que l’Improvisation II – Portrait utilise deux altos, Aux dont l’un est accordé selon l’usage, et l’autre en scordatura, induisant des tiers et des de 1 sixièmes de ton, et suscitant un étrange sentiment polyphonique. mar de H Se f Laurent Feneyrou seu Kar ce q et p Mus mai Jaa Geo L’an lui-m 1’« é prem Obt esth Bea Sup il en sur 2an du m du P Fon Il es Aka de B rési la B fran Il en 1981 à Li

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BIOGRAPHIES

Emmanuel Nunes Musik de Fribourg de 1986 à 1992. Biographies des interprètes Emmanuel Nunes est né le 31 août 1941 Emmanuel Nunes est nommé professeur à Lisbonne. Il étudie l’harmonie et le de composition au Conservatoire VENDREDI 15 JUIN – 20H contrepoint de l959 à 1963 à l’Académie National Supérieur de Musique de Paris de musique de cette ville avec Francine en 1992. Il a également exercé des Sébastien Vichard Benoît et Fernando Lopes-Graça. activités pédagogiques à l’Université Né en 1979, Sébastien Vichard fait De 1961 à 1963, il suit aussi des cours de de Harvard, à l’Ircam, aux cours d’été de ses études au Conservatoire National philologie germanique et de philosophie Darmstadt, à la Civica Scuola di Musica Supérieur de Musique de Paris dans grecque à 1’Université de Lisbonne. de Milan et à l’Icons de Novara (Italie). les classes de Michel Béroff, Jean Aux cours d’été de Darmstadt, qu’il suit Plusieurs de ses œuvres ont fait l’objet Koerner et Pierre-Laurent Aimard. de 1963 à 1965, il est particulièrement d’une commande de la Fondation Ancien membre de l’Ensemble marqué par les cours de composition Calouste Gulbenkian, de Radio France, Alternance, il a participé entre autres de et de Pierre Boulez. du ministère français de la Culture, et aux saisons de l’ensemble Court-circuit, Se fixant à Paris en 1964, il étudie ont été jouées lors d’importants festivals de l’Orchestre de Paris et de l’Ensemble seul dans le but d’aller travailler avec internationaux et retransmises par intercontemporain. Membre de à Cologne, les grandes radios européennes. l’Ensemble intercontemporain depuis ce qu’il fait à partir de l’année suivante Elles sont éditées par Jobert et Ricordi, septembre 2006, Sébastien Vichard et pour 2 ans (cours à la Rheinische et abordent divers genres : du solo est actuellement titulaire à l’Orchestre Musikhochschule avec Stockhausen, instrumental (Litanies du feu et de la Lamoureux, membre de l’ensemble mais aussi Pousseur pour la composition, mer I et II pour piano, Aura pour flûte Multilatérale, et enseigne la lecture Jaap Spek pour la musique électronique, seule) aux grands ensembles (Quodlibet à vue au Conservatoire National Georg Heike pour la phonétique). pour 28 instruments, 6 percussionnistes Supérieur de Musique de Paris. L’analyse des Momente par Stockhausen et orchestre, Machina Mundi pour 4 lui-même fut vécue par Nunes comme instruments solistes, chœur, orchestre Éric Daubresse 1’« étape la plus importante de sa et bande magnétique). L’Ensemble Après des études musicales première initiation à la composition ». intercontemporain a enregistré les et scientifiques notamment Obtenant en 1971 un premier prix en Lichtung I et II en 2001, parus en 2003 au Conservatoire National Supérieur esthétique musicale avec Marcel chez Accord. En 1999, Emmanuel Nunes de Musique de Paris, Eric Daubresse Beaufïls au Conservatoire National obtient le Prix Cim - Unesco, et en effectue des stages au CEMAmu Supérieur de Musique de Paris, décembre 2000, le prestigieux Prix et à l’INA-GRM. Il participe à la création il entreprend un travail de doctorat Pessoa. Les Epures du Serpent vert et aux activités du studio Premis au sein sur Webern qu’il abandonne finalement (élément de l’opéra en cours Das de l’ensemble 2e2m. Il collabore également 2 ans plus tard. Il est boursier Märchen) ont été créées à Porto à de nombreuses créations de musiques du ministère de l’Éducation nationale en décembre 2004. mixtes avec l’ensemble Itinéraire. Depuis du Portugal en 1973-1974 et de la 1992, il est réalisateur en informatique Fondation Gulbenkian en 1976-1977. musicale à l’Ircam, où il assure la Il est invité par le Deutscher réalisation informatique d’œuvres Akademischer Austausch Dienst (DAAD) en création d’Emmanuel Nunes, parmi de Berlin comme compositeur en lesquelles Lichtung I et II, Wandlungen, résidence en 1978-1979. Il obtient Einspielung I, Nachtmusik I. Il compose la Bourse de la création du ministère des musiques électroacoustiques, français de la Culture en 1980. instrumentales ou mixtes et participe Il enseigne la composition, à partir de à des activités pédagogiques autour 1981, à la Fondation Calouste Gulbenkian, des musiques contemporaines et à Lisbonne, puis à la Hochschule für des nouvelles technologies.

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José Fernandez Miguel il a été nommé chef principal ils participent aux missions de diffusion, Cor Né en 1973 à Osorno (Chili), José Miguel de l’Orchestre symphonique de Lucerne. de transmission et de création fixées Jen Fernandez commence par étudier Depuis le milieu des années 90, dans les statuts de l’Ensemble. Placés le piano. Il obtient ensuite une maîtrise Jonathan Nott est invité à diriger sous la direction musicale de Susanna Trom de musique à l’université du Chili, de nombreuses formations de renom – Mälkki, ils collaborent, au côté des Anto où il étudie également la composition Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, compositeurs, à l’exploration des et participe à plusieurs cours avec Orchestre de la Radio de Hambourg, techniques instrumentales ainsi qu’à Trom des professeurs chiliens et étrangers. Orchestre du Concertgebouw des projets associant musique, danse, Ben En 1996, il suit un stage de composition d’Amsterdam, London Philharmonic théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. et d’informatique musicales au LIP Orchestra, Orchestre philharmonique Chaque année, l’Ensemble commande et Tub à Buenos Aires en Argentine. De 2000 à de Munich, Orchestre de Paris et, joue de nouvelles œuvres, qui viennent Arn 2004, il étudie dans la classe de tout dernièrement, BBC Symphony enrichir son répertoire et s’ajouter composition électroacoustique et Orchestra. Il a également dirigé le aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. Perc d’informatique musicale du CNSMD Berliner Philharmoniker, avec lequel Les spectacles musicaux pour le jeune Mich de Lyon. Puis il suit le cursus de il a enregistré l’intégrale des œuvres public, les activités de formation Vinc composition et d’informatique musicale pour orchestre de György Ligeti (dont des jeunes instrumentistes, chefs Sam à l’IRCAM (2005-2006). Parallèlement le Requiem). En août 2000, il a été d’orchestre et compositeurs ainsi que à son activité de compositeur, il assure la nommé directeur musical de l’Ensemble les nombreuses actions de sensibilisation Pian réalisation informatique pour divers intercontemporain, qu’il dirige en tant des publics, traduisent un engagement Séb projets de compositeurs, d’interprètes que chef principal invité depuis 3 ans. profond et internationalement reconnu et pour des installations sonores. Au cours de la saison 2006/2007, au service de la transmission et de Har Jonathan Nott poursuivra sa l’éducation musicale. En résidence à la Fréd Jonathan Nott collaboration avec l’Orchestre Cité de la musique (Paris) depuis 1995, Chef principal de l’Orchestre symphonique de New York, l’Orchestre l’Ensemble se produit et enregistre en Viol symphonique de Bamberg depuis janvier symphonique de Los Angeles et France et à l’étranger où il est invité par Jea 2000, Jonathan Nott a régulièrement l’Orchestre de la NHK. Il répondra en de grands festivals internationaux. Hae dirigé cette formation sur les grandes outre aux invitations du Philharmonia Financé par le ministère de la Culture et scènes internationales, notamment en et de l’Orchestre de la Radio de la Communication, l’Ensemble reçoit Alto Amérique du Sud, en Russie, aux Néerlandaise, achèvera l’enregistrement également le soutien de la Ville de Paris. Odil festivals d’Édimbourg et de Salzbourg, de l’intégrale des symphonies de Chr à New York, à Londres (BBC Proms) et Schubert avec l’Orchestre symphonique Flûtes au Japon, où l’orchestre vient de donner de Bamberg (les premiers volumes ont Emmanuelle Ophèle Viol son centième concert. Né au Royaume- été salués par une critique unanime) Sophie Cherrier Éric Uni, Jonathan Nott a étudié la musique et fera paraître de nouveaux disques Pier à Cambridge, la flûte et le chant consacrés à Janácek, Mahler et Stravinski. Clarinettes à Manchester ainsi que la direction Alain Damiens Con à Londres. Il a été nommé Kapellmeister Ensemble intercontemporain Jérôme Comte Fréd de l’Opéra de Francfort en 1989 Créé par Pierre Boulez en 1976 avec puis Kapellmeister du Théâtre national l’appui de Michel Guy (alors secrétaire Clarinette basse Mus de Hesse à Wiesbaden en 1991. Au cours d’État à la culture), l’Ensemble Alain Billard de cette période, il a dirigé un vaste intercontemporain réunit 31 solistes Perc répertoire allant des grandes œuvres partageant une même passion pour Basson Her de Mozart, Verdi et Puccini au cycle la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Pascal Gallois complet de la Tétralogie. En 1998, Constitués en groupe permanent,

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BIOGRAPHIES

on, Cor Clavier numérique du Monde de la musique, Grand Prix du Jens McManama Franz Michel Disque de l’Académie Charles Cros. Pour s faire découvrir et percevoir autrement a Trompette Harpe la musique, il crée des spectacles mêlant Antoine Curé Maria Jeannin Lopez à la musique d’autres arts, poésie, danse, vidéo : « Il était une fois l’alto», Trombone « Alto/Multiples », « Quatre fragments , Benny Sluchin MARDI 19 JUIN – 20H pour Harold», « Chansons d’altiste», ues. « Carmina Cromatica». Christophe e et Tuba Christophe Desjardins Desjardins joue alternativement un alto nt Arnaud Boukhitine Christophe Desjardins, altiste, est engagé de Francesco Goffriller fait à Venise vers avec constance et passion dans deux 1730 et un alto de Capicchioni de 1953. Percussions domaines complémentaires : la création, Improvisation II-Portrait sera e Michel Cerutti où il est un interprète très recherché au programme du CD Emmanuel Vincent Bauer des compositeurs de classe internationale, Nunes/Christophe Desjardins, Samuel Favre et la diffusion du répertoire de son qui paraîtra en septembre 2007 e instrument auprès du plus large public. sous le label AEON. tion Piano Il a créé en soliste des œuvres de Berio, nt Sébastien Vichard Boulez, Boesmans, Jarrell, Fedele, Emilio Pomárico nu Nunes, Manoury, Pesson, Levinas, Né à Buenos Aires en 1953, le chef Harpe Harvey, Stroppa et Rihm. Il joue en d’orchestre et compositeur italien Emilio a Frédérique Cambreling soliste avec des orchestres comme Pomárico a fait ses études à Milan. 5, le Concertgebouw d’Amsterdam, Par la suite, il a également suivi les n Violons les orchestres de la NDR, de la WDR masterclasses de Franco Ferrara par Jeanne-Marie Conquer et de la SWR, l’Orchestre de la Fondation (Accademia Musicale Chigiana, 1979- Hae-Sun Kang Toscanini, l’Orchestre National de Lyon, 1980) et de Sergiu Celibidache (Munich, et l’Orchestre symphonique portugais et 1981). Il a commencé sa remarquable oit Altos bien d’autres ensembles et orchestres carrière de chef en travaillant avec ris. Odile Auboin en Europe. Il est membre de l’Ensemble les principales institutions musicales Christophe Desjardins intercontemporain, après avoir été alto italiennes – RAI, orchestres solo au Théâtre de La Monnaie de symphoniques des radios de Milan, Violoncelles Bruxelles. Dans sa discographie, citons Turin et Rome, Orchestre symphonique Éric-Maria Couturier Diadèmes de Marc-André Dalbavie, de Sicile, Orchestre de Toscane, Pierre Strauch sous la direction de Pierre Boulez, Orchestre de chambre de Padoue et de Surfing de Philippe Boesmans, la Vénétie, La Fenice de Venise, Opéra Contrebasse Assonance IV et …some leaves II… de Rome, Teatro Verdi de Trieste, Frédéric Stochl de Michael Jarrell, Les lettres enlacées II La Scala de Milan. Plus récemment, de Michaël Levinas et la Sequenza VI il s’est produit à la tête de formations Musiciens supplémentaires : de Luciano Berio, enregistrée par comme l’Orchestre Philharmonique Deutsche Grammophon. Son CD Voix de Radio France, l’Orchestre de l’Opéra Percussions d’alto consacré à Luciano Berio et et du Musée de Francfort, l’Orchestre Hervé Trovel Morton Feldman, sous le label æon, symphonique de la BBC-Écosse, a reçu les plus hautes récompenses : l’Orchestre de la Suisse romande, Diapason d’or, ffff de Télérama, Choc l’Orchestre philharmonique de La Scala

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de Milan, l’Orchestre symphonique de compositeur. Il a remporté deux prix antérieure à 1700 constitue un autre Rég de l’Académie Sainte Cécile de Rome, dans des concours internationaux centre d’intérêt de l’ensemble. Plus Tho l’Orchestre symphonique Giuseppe Verdi de composition, dont le prestigieux de 40 CD témoignent de l’étendue de Milan, l’Orchestre symphonique Prix Viotti (Vercelli, Italie). Ces dernières de son répertoire. Avec le Freiburger Ass de la Radio de Hambourg, l’Orchestre années, ses œuvres ont également été Barockorchester, l’ensemble recherche Emm symphonique de la Radio de Cologne, jouées dans d’importants festivals de organise chaque année une académie Jea l’Orchestre symphonique de la Radio de musique contemporaine à Venise, Milan d’été à l’intention des musiciens Baden-Baden et de Fribourg, l’Orchestre (Musica nel nostro tempo, Milano professionnels, forum où se rencontrent Rég symphonique de la Radio de Leipzig, Musica), Parme, Turin, Bâle, Genève, musiques ancienne et nouvelle. Cath l’Orchestre symphonique de la Radio Paris (Festival Présences), Fribourg, Les musiciens de l’ensemble de Stuttgart, l’Orchestre philharmonique Darmstadt, Cologne (Musik der Zeit), enseignent dans les Musikhochschulen Irca de Hollande, le Symphonique de Bamberg, Vienne (Wien Modern), etc. Emilio et dispensent des cours dans le cadre Fon etc. Il est en outre régulièrement Pomárico enseigne actuellement du prestigieux festival de Darmstadt. l'Irc à l’affiche de festivals internationaux la direction à l’Académie internationale L’ensemble est autogéré et a sa propre Pom comme le Festival d’Automne à Paris, de musique de Milan (Italie). série de concerts à Fribourg. dep le Festival d’Édimbourg, la Biennale l'un musicale de Venise, le Festival de ensemble recherche Flûte rech Salzbourg, Milano Musica (Milan), Depuis sa création en 1985, l’ensemble Martin Fahlenbock à la Settembre Musica (Turin), la Biennale recherche s’est imposé comme un Plus de Berlin ou Wien Modern (Vienne). ensemble de premier plan dans le Hautbois à l'a Emilio Pomárico est un ardent défenseur domaine de la musique nouvelle. Jaime González che du répertoire contemporain. En tant Avec plus de 400 créations à son actif, tech que compositeur, il a la ferme conviction il a contribué de façon déterminante Clarinette prin que seul un rapport étroit et soutenu au développement du répertoire Shizuyo Oka de l à la création de notre temps permet contemporain de musique de chambre qu'u d’acquérir le recul nécessaire à et d’ensemble. L’ensemble, composé Violon pou la compréhension et à l’interprétation de 9 solistes, s’est acquis par l’originalité Melise Mellinger L'ins de notre héritage musical. Dans le de sa programmation une place solide renc registre de l’opéra, il a par ailleurs dirigé sur la scène internationale. Parallèlement Alto de c L’Or du Rhin de Wagner au Teatro São à une large activité de concerts, Barbara Maurer prog Carlos de Lisbonne en mai 2006. il produit pour la radio et le film, sont On aura prochainement l’occasion participe à des projets de théâtre Violoncelle la cr de l’entendre à la tête de l’Orchestre musical, dispense des cours pour Åsa Åkerberg (mu symphonique de la RAI de Turin, instrumentistes et compositeurs ciné de l’Orchestre symphonique de la Radio et permet à la jeune génération Percussion AGO de Cologne, de l’Orchestre symphonique une approche de son travail par l’accès Christian Dierstein ces de la Radio de Francfort, de l’Orchestre libre à certaines répétitions. un c symphonique de la Radio de Munich, Son répertoire s’étend de la fin du XIXe Piano des de l’Orchestre de l’Opéra de Paris, siècle aux expériences les plus radicales Jean-Pierre Collot tech de l’Ensemble Schönberg (Amsterdam) de l’avant-garde en passant par de l et du Klangforum de Vienne. les impressionnistes français, l’école Euphonium nom Parallèlement à ses nombreuses de Vienne et l’expressionisme, l’école de David Maillot (invité) inte obligations de chef d’orchestre, Emilio Darmstadt ou le spectralisme. Un regard un s Pomárico mène une brillante carrière contemporain porté sur la période mus

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MARDI 15 MAI

Régie générale musicale. Ces travaux trouvent des Thomas Leblanc applications dans d'autres domaines artistiques comme l'audiovisuel, les arts Assistants régisseurs plastiques ou le spectacle vivant, e Emmanuel Martin ainsi que des débouchés industriels e Jean-Marc Létang (acoustique des salles, instruments d'écoute, design sonore, ingénierie ent Régie lumière logicielle). L'Ircam est un lieu de Catherine Verheyde formation à l'informatique musicale. Son Cursus et ses stages réalisés en Ircam en collaboration avec des chercheurs e Fondé en 1970 par Pierre Boulez, et compositeurs internationaux font l'Ircam est un institut associé au Centre référence en matière de formation re Pompidou que dirige Frank Madlener professionnelle. Ses activités depuis janvier 2006. Il est aujourd'hui pédagogiques concernent également l'un des plus grands centres de le grand public grâce au développement recherche publique dans le monde dédié de logiciels pédagogiques et interactifs à la recherche et à la création musicale. nés d'une coopération étroite avec Plus de 150 collaborateurs contribuent l'Education Nationale et les conservatoires. à l'activité de l'institut (compositeurs, L'Ircam s'est enfin engagé dans chercheurs, ingénieurs, interprètes, des formations universitaires avec techniciens). L'Ircam est un des foyers l'université Paris VI pour un Master. principaux de la création musicale de la deuxième moitié du XXe siècle ainsi qu'un lieu de production et de résidence pour des compositeurs internationaux. L'institut propose une saison riche de rencontres singulières par une politique de commandes. De nombreux programmes d'artistes en résidence sont engagés, aboutissant également à la création de projets pluridisciplinaires (musique, danse, vidéo, théâtre et cinéma). Enfin, un grand festival annuel AGORA, permet la présentation de ces créations au public. L'Ircam est un centre de recherche à la pointe des innovations scientifiques et technologiques dans les domaines de la musique et du son. Partenaire de nombreuses universités et entreprises internationales, ses recherches couvrent un spectre très large : acoustique, musicologie, ergonomie, cognition

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Et aussi…

CONCERTS > MÉDIATHÈQUE ÉDITIONS

SAMEDI 22 SEPTEMBRE, 20H • Venez réécouter ou revoir Voix du Portugal les concerts que vous avez aimés. De Slawa El-Shawan Castelo-Branco, Morton Feldman • Enrichissez votre écoute en suivant 1997, 167 pages. Neither (opéra, version de concert) la partition et en consultant Livret de Samuel Beckett les ouvrages en lien avec l’œuvre. Musique, villes et voyages • Découvrez les langages et les styles Ouvrage collectif, 2006, 129 pages. Orchestre de la Radio de Francfort musicaux à travers les repères Emilio Pomárico, direction musicologiques, les guides d’écoute Anu Komsi, soprano et les entretiens filmés, en ligne sur le portail. MUSÉE VENDREDI 28 SEPTEMBRE, 20H http://mediatheque.cite-musique.fr SAMEDIS 16 et 23 JUIN À 15H Œuvres de György Ligeti, Pierre LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE Visites guidées pour adultes : « La ville, Jodlowski (création), Veli-Matti Puumala le voyage » et Gérard Grisey Nous vous proposons… DIMANCHE 24 JUIN À 15H Ensemble intercontemporain … de lire : Visite en musique pour adultes Susanna Mälkki, direction Emmanuel Nunes, compositeur portugais et adolescents : « Autour du clavecin e (XX siècle) par Hélène Borel, Alain et du piano » Bioteau et Eric Daubresse • Emmanuel VENDREDI 12 OCTOBRE, 20H Nunes, textes réunis par Peter Szendy (1998) Œuvres de Bruno Mantovani, York Höller,

Marco-Antonio Pérez-Ramirez (création) … d’écouter : 757543 757542, 757541, o et George Benjamin Nachtmusik I de Nunes par les solistes de l’Ensemble intercontemporain, concert Ensemble intercontemporain enregistré à la Cité de la musique le 4 juin François-Xavier Roth, direction 2004 • Lichtung I et II, par l’Ensemble Jean-Jacques Gaudon, trompette intercontemporain sous la direction Pierre Strauch, violoncelle de Jonathan Nott

MERCREDI 7 NOVEMBRE, 20H

Œuvres de Karlheinz Stockhausen, Bent Sorensen, Wolfgang Rihm et Franz Schreker

Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Christiane Libor, soprano

SAMEDI 10 NOVEMBRE, 20H

Œuvres de Richard Wagner, Karlheinz Stockhausen (création française), Iannis

Xenakis et Charles Ives (création française) photos n Pinkhassov/Magnum | Licences © Gueorgui Repro couverture Photo | Imprimeur SIC France

Noord Nederlands Orkest Michel Tabachnik, direction

Éditeur: Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef: Pascal Huynh | Rédactrice: Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Adelaïde Rauber | Maquette: Elza Gibus EIC583 _IRCAMAGORA_ AP15_ ACCENTSjuin:EIC AF IRCAM.qxp: Mi15_19se en juin page 14/06/071 3/05/07 10:18 17: 01 Page Page 24 1

FESTiVAL AGORA 9 JUiN CENTRE POMPiDOU EXOTiCA : VERS L’ORiENT I 15 JUiN RENCONTRES CLAUDE ViViER, JONATHAN HARVEY, L’ESPACE : LiCHTUNG KARLHEiNZ STOCKHAUSEN, MUSÉE DU QUAi BRANLY EMMANUEL NUNES MAURO LANZA 6 JUiN musikFabrik Ensemble intercontemporain CiTÉ DE LA MUSiQUE LES GRANDS TÉMOiNS : MAURiCiO KAGEL EXOTiCA : VERS L’ORiENT II 15, 16 ET 17 JUiN DAi FUJiKURA, JONATHAN HARVEY, MiSATO MOCHiZUKi, CLAUDE ViViER EXOTiCA : JAPON iRCAM 6 AU 24 JUiN 2007 Orchestre Philharmonique Cinéma muet en concert 8 JUiN de Radio France MiSATO MOCHiZUKi ATELiER STOCKHAUSEN MAiSON DE LA RADiO Kenji Mizoguchi 11 JUiN 6 JUiN 12 JUiN Ensemble Contrechamps AUDiTORiUM DU LOUVRE OUVERTURE : UTOPiA LE BALLET ÉLECTRONiQUE COLLOQUE : NOUVEAUX PARADiGMES 17 JUiN POUR L’iNFORMATiQUE MUSiCALE VALERiO SANNiCANDRO, RAPHAËL CENDO, OLiViA EDGARD VARÈSE GRANDViLLE, ANDREA ViGANi, YUVAL PAROLES 12, 13 ET 14 JUiN Ensemble intercontemporain PiCK, DE STEFANO GERVASONi ATELiERS DU FORUM CENTRE POMPiDOU ET iRCAM HÈCTOR PARRA, FRÉDÉRiC LESCURE L’Instant Donné « RECHERCHE ET CRÉATiON » 7 JUiN Jeune Ballet et étudiants musiciens iRCAM 15, 16 JUiN du CNSMD Lyon EXOTiCA iRCAM 19 JUiN JOURNÉES MUSiQUE LAB 2 iMPROViSATiONS NUNES MAURiCiO KAGEL 14 JUiN 20 JUiN Ensemble Modern Ensemble Recherche MUSÉE DU QUAi BRANLY ANiMA ATELiER BOULEZ, JODLOWSKi iRCAM JAMES DiLLON, HÈCTOR PARRA, 22 ET 23 JUiN 8 JUiN JONATHAN HARVEY, 22 JUiN HYMNEN LUCA FRANCESCONi TREMPLiN JOURNÉES PROFESSiONNELLES : LE MÉTiER DE RÉALiSATEUR KARLHEiNZ STOCKHAUSEN Garth Knox, Pierre Strauch iRCAM LEiLEi TiAN, MiCHAEL JARRELL, EN iNFORMATiQUE MUSiCALE Gérard Fromanger, Didier Deschamps, MATTHiAS KRÜGER, VALERiO MURAT, Lia Rodrigues CARNET D’ÉTUDES : JONATHAN PONTiER DANSE & MUSiQUE Ballet de Lorraine Ensemble intercontemporain CENTRE POMPiDOU STEFANO GERVASONi, LUCiANO iRCAM 01 44 784816 / www..fr AVANT-PREMiÈRE BERiO, 23 ET 24 JUiN D’UN JARDiN SONORE JEAN-SÉBASTiEN BACH, LUiS NAÓN, iGOR STRAViNSKY, BELÀ BARTÓK, WAGNER DREAM JEAN-LUC HERVÉ GYÖRGY LiGETi, THOMAS HAUERT OPÉRA DE JONATHAN HARVEY RUE DES NONNAiNS D’HYÈRES, 4° Alain Billard, Laurent Korcia, Geneviève Strosser, Chrysa Parkinson Ictus THÉÂTRE NANTERRE-AMANDiERS