Humbles Voix

Total Page:16

File Type:pdf, Size:1020Kb

Humbles Voix HUMBLES VOIX « Entrez, Monsieur, entrez, les poètes sont des rois... » Victor Hugo à Savinien Lapointe. (Visite de 1842). Poètes ouvriers et grands romantiques ébauchèrent des amitiés. Une voix d'en-bas, du cordonnier Savinien Lapointe, est dédiée à Victor Hugo, « le fier archange dont le rayon vous attire au foyer créateur ». Les discrètes esquisses des Contes, de Jérôme Gilland, annoncent l'accent neuf qu'apporteront plus tard au roman les Emile Guillaumin, les Charles-Louis Philippe, les Marguerite Audoux. Dans l'histoire du peuple français, les poètes mineurs que voici nous permettent d'évoquer des heures de sympathie et des gestes fraternels. JEAN REBOUL Jean Reboul, né le 25 janvier 1796, est le fils d'un serrurier. A treize ans, il est employé pendant quelque temps chez un avoué, mais la besogne de copiste ne convient pas à cette âme ardente. Sa mère étant restée veuve avec quatre enfants, il choisit le métier de boulanger. Les loisirs que lui laisse son état, il les emploie à dévorer des livres. A vingt-quatre ans, en 1820, Jean Reboul est membre d'un cercle de joyeux vivants, se réunissant dans un café en face de l'Esplanade à Nîmes. Et parmi cette jeunesse nîmoise, alerte et vive, entre un verre de bière et un cigare, il compose, pour un cercle d'amis, des chansons et des satires. Mais « des douleurs domestiques tournent l'esprit de Jean Reboul vers les tristes médi• tations et firent vibrer la corde plaintive. » En 1828, la Quotidienne publie L'Ange et VEnfant. M. de Lamar• tine, étonné, « répond par une harmonie, Le Génie dans VObscurité ». Et c'est entre les deux poètes, écrit le biographe de Jean Reboul, auquel j'emprunte ces lignes « une joute courtoise dignement sou• tenue. » Jean Reboul remercie Lamartine de lui avoir donné le courage de publier son premier recueil, qui paraîtra en avril 1836. Voici la dédicace : « Les premiers jours de mon existence littéraire furent semblables à ces infortunés enfants abandonnés qu'on exposait HUMBLES VOIX 131 sur une table de marbre, à la porte des églises... Je vis longtemps passer l'indifférence devant moi ; mais enfin vous parûtes et la pauvre muse délaissée, réchauffée aux rayons de votre gloire, revint à la vie et à l'espérance. » A quoi Lamartine réplique : « L'égalité des intelligences, lorsque Dieu et la nature les ont faites égales, se manifestent dans les lettres. Les nobles études appelant tous à tout, élevant le niveau commun, confondant les classes, faisant vivre du même pain intellectuel tous ceux qui vivent du même pain du jour, et réalisant, dans le domaine de la pensée, cette répu• blique des intelligences où les droits ne sont que des dons de Dieu, où les fonctions ne sont que des services, où la dictature n'est que du génie. » En 1835, Alexandre Dumas, passant à Nîmes, vient rendre visite à Jean Reboul. Il était annoncé par une lettre du baron Taylor et il a raconté lui-même cette visite. Il décrit ainsi le visage du poète et de son logis. « Un beau front couronné d'une abondante et noire chevelure... Des yeux qu'ombrage un épais sourcil sont des yeux puissants et veloutés faits pour exprimer l'amour ou la haine... » Alexandre Dumas rappelle le petit escalier tournant situé dans l'angle d'une rue, le grenier sur le plancher duquel est amoncelé en tas séparés, du froment de qualités différentes, les petites vallées que ces montagnes nourricières forment entré elles, et, au bout de dix pas, la porte d'une chambre dont la simplicité est presque monastique ; des rideaux blancs du lit à la croisée, quelques chaises de paille, un bureau de noyer, un crucifix d'ivoire, un modeste canapé forment tout l'ameublement. « Cette chambre si simple a reçu bien des visiteurs illustres, elle a vu arriver bien des hommages de livres ou de lettres aux sceaux armoriés. Autour du cadre d'une glace, brillent des cartes de hauts personnages, de princes étran• gers et d'écrivains. » Parmi ces personnages, vint à Nîmes en juillet 1838 : « M. de Chateaubriand, avec sa courtoisie et la grâce du génie, s'empresse de conduire sa Muse vers celle de son humble frère en poésie. Ce fut le boulanger lui-même qui vint répondre à son émissaire et lui donner son heure, celle où commence un peu de repos après le travail de la journée.*Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il vit sur la carte qui lui fut remise le nom de Chateaubriand ! » On com• prend que le biographe de Jean Reboul ajoute que, venu à Paris en avril 1839, et fêté par tous les célèbres, celui-ci fut étonné, mais non ébloui. 132 LA REVUE AGRICOL PERDIGUIER Agricol Perdiguier est né le 3 décembre 1805 à Morières, près d'Avignon. Son père était un artisan qui possédait en terres et en vignes une culture d'une assez large étendue. Ce père, paysan et ouvrier, s'était enrôlé dans l'enthousiasme de 89, avait fait la cam• pagne d'Italie et était revenu en son pays exercer son métier de menuisier. Dans sa petite enfance, Agricol Perdiguier avait labouré sarclé, vendangé ; il aimait la liberté et les travaux des champs, les fleurs et les oiseaux, et il avait beaucoup d'amitié pour ses petits camarades, ce qui l'avait fait appeler le père des enfants. C'était un être spontané et charmant, sans rien d'excessif dans sa gravité. La fraîcheur et la vivacité de son imagination se retrouvent dans Mémoires d'un Compagnon, qu'il n'écrira que beaucoup plus tard en 1853. Il s'arrête devant les parades et écoute les chanteurs ambu• lants, apprenant d'abord les airs, puis les chansons qu'il était un des premiers à faire entendre au village. Comme tous les petits paysans de Morières, il ne reste que quelques mois à l'école. Ses deux maîtres sont très différents, l'un, M. Madon, à la fois médecin et instituteur dont la méthode ne connaissait que la férule, con• sistant à faire pleuvoir les coups sur les bras, sur les épaules, sur les têtes de ses élèves, — l'autre, un ancien capucin, vicaire du village, M. Pertus, « songeait plus, nous dit Agricol Perdiguier, à nous amuser qu'à nous instruire » et il donnait à ses élèves des biscuits et friandises, comme M. Madon leur donnait des coups de nerf de bœuf. Aussi bien ni l'un ni l'autre ne furent-ils les vrais maîtres d'Agricol Perdiguier, mais son grand-père, Gaspard Gou- nin, qui vivait dans la pauvreté et eût été un apôtre de Jésus-Christ. «Sa maison était la maison des pauvres, le refuge, l'asile des mendiants. Il les recevait dans sa cuisine, leur trempait à tous la soupe, leur laissait passer les soirées avec lui... Il me semble le voir encore avec son chapeau à trois cornes, sa grande et longue veste grise, ses culottes courtes, ses guêtres d'étoffe montant jusqu'aux genoux... Sa figure, si vénérable et si bonne. Je dois le dire, je n'ai jamais vu un homme pareil ; il m'a familiarisé avec la pauvreté, avec les pauvres ; il m'a rendu l'ami, le frère de tous les hommes... Il me menait souvent avec lui, je le vois s'arrêter sous un abrico• tier, cueillir des fruits, les manger sans façon. « Mais, grand-père, je lui dis, cet arbre n'est pas à vous ? » Il me répond : « Mon enfant, il appartient au bon Dieu. » Un autre jour, je lui montre un homme HUMBLES VOIX 133 qui mangeait du raisin dans l'une de ses vignes. Il me répond : « Laisse-le faire ; tout cela appartient au bon Dieu. » Gaspard Gounin était un homme du vieux temps, aimé, respecté comme tel et jamais on ne se fût avisé de lui faire le moindre re• proche pour les libertés qu'il prenait chez les autres et qu'il accor• dait à tous chez lui, sans murmure, sans arrière-pensée. » Agricol était allé à peine deux ou trois ans à l'école : il savait lire, écrire, calculer, d'une manière incomplète ; ses maîtres lui avaient donné des livres en latin, le Syllabaire, les Heures romaines, et, en français, le Devoir d'un chrétien et VImitation de Jésus-Christ. La bibliothèque de son grand-père complétait ces lectures saintes. Il goûtait l'histoire des Quatre fils Aymon et il se passionnait pour Renaud, Roland, Geneviève de Brabant, et pour les Fables d'Esope. Son admiration pour Moïse n'avait d'égale que celle qui l'exaltait pour les Preux Paladins, pour Godefroy de Bouillon, pour Tan- crède et Armide. Seulement l'amour qu'avait ce jeune éleveur d'oiseaux, la vie familière des prés et des bois ne parvient pas à convaincre son père, le rude et énergique Pierre Perdiguier, qui avait dressé ses trois garçons et ses quatre filles à une rude école, car pour avoir de l'en• grais, il leur faisait ramasser le crottin sur les routes, leur disant : « Si vous travaillez trois jours par semaine, vous aurez trois sous le dimanche, et si vous travaillez six jours vous aurez six sous ; autant de jours de travail, autant de jours de repos... » Que je re• mercie mon père de nous avoir habitués de jeunesse au travail, à la fatigue, à l'intempérie des saisons... Dans son atelier de menui• serie, il nous employait à pousser des languettes, des rainures ; enfin il tirait de nous le meilleur parti possible, et certainement, il faisait bien. » Si l'on veut comprendre ces enfances d'autrefois, façonnées d'autant de poésie que de réalités, il faut ajouter que Agricol Perdiguier utilisait ses loisirs à élever des oiseaux, à les défendre contre les griffes du chat, à s'arrêter aux ombres chinoises, aux polichinelles des ambulants.
Recommended publications
  • Dictionnaire Du Compagnonnage Du Même Auteur
    DICTIONNAIRE DU COMPAGNONNAGE DU MÊME AUTEUR : - Carcassonne La Palme des Beaux Arts, ou le Tour de France d'un Compagnon Menuisier au XIX siècle, C.N.D.P., 1979. (épuisé) - Compagnonnages d'hier et d'aujourd'hui, C.N.D.P., 1980. (épuisé) - Sur le chemin des Compagnons, éditions de Poliphile, 1984. (épuisé) - « Le Compagnonnage aujourd'hui », chapitre historique in Revue La France, 1986. — Le Tour de France de Jean Bellegarde, Compagnon Charpentier du Devoir (Dessins de Mor), éditons Belisane, 1988. (épuisé) – Agricol Perdiguier dit Avignonnais la Vertu, Compagnon Menuisier du Devoir de Liberté (Dessins de Mor), éditions Bélisane), 1989. (épuisé) - Le Compagnonnage, Jacques Grancher Editeur (Collection Ouverture), 1989. — Voyages dans le Compagnonnage, éditions de Mortagne, 1991. • Couverture : Le Siège de Rhodes (voir notice du Dictionnaire). • Les lettrines sont issues de la Divine Proportion de Fra Luca Pacioli di Boryo San Sepolcro, rééditée par La Librairie du Compagnonnage, Paris, 1980. • Les treize illustrations de cet ouvrage sont de Jules Noël, elles parurent pour la première fois dans L'Illustration en novembre 1945. DICTIONNAIRE DU COMPAGNONNAGE François ICHER Editions du BORRÉGO Si vous désirez être tenu régulièrement au courant de nos parutions, il vous suffit d'envoyer vos nom et adresse aux Editions du Borrégo, BP 37 - 72001 Le Mans cédex. © Editions du Borrégo - 72001 Le Mans, 1992. ISBN : 2-904724-16-8 A Marie et Guillaume Pourquoi un dictionnaire du compagnonnage Un dictionnaire est un recueil de mots d'une langue, rangés dans un ordre en général alphabétique et suivis de leurs défi- nitions. Une encyclopédie est un ouvrage abritant un choix de mots, ce choix se rapportant à un secteur particulier du savoir humain.
    [Show full text]
  • Histoire Illustrée Du Second Empire (Nouvelle Édition) Par Taxile Delord
    Histoire illustrée du Second Empire (Nouvelle édition) par Taxile Delord,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Delord, Taxile (1815-1877). Auteur du texte. Histoire illustrée du Second Empire (Nouvelle édition) par Taxile Delord,.... 1880- 1883. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : - des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. - des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire).
    [Show full text]
  • Rixes Compagnonniques En Eure-Et-Loir (Xixe S)
    La rixe - L’Illustration, journal universel, numéro du 29 novembre 1845. Rixes compagnonniques en Eure-et-Loir (XIXe s). par Brix Pivard La première moitié du XIXe siècle est synonyme pour les compagnonnages1 d’interdictions, de concurrences, d’évolutions, d’adaptations, de remises en question, de surveillances policières, de grèves2, de violences3. Jusqu’à l’autorisation de l’existence des syndicats, par la Loi Waldeck-Rousseau en 1884, les compagnonnages demeurent le premier organe de défense des ouvriers. De nombreux corps de métiers qui n’appartiennent pas aux compagnonnages vont emprunter et adopter les formes et les modèles compagnonniques. Cela entraîne des scissions, des divisions et des conflits. Chartres, qui est une ville de compagnonnage4 et de Devoir5 bien qu’il s’agisse d’une ville d’importance secondaire6 sur le Tour de France7, va connaître ces événements. La cote 10 M 38 consultable aux Archives départementales de l’Eure-et-Loir, comporte des rapports, des corres- pondances, des interrogatoires. Ces archives publiques et administratives qui émanent des auto- rités (préfet, sous-préfets, maires, commissaires de polices, etc.) sont des pièces de circonstance. Elles permettent de supposer ce qu’a pu en penser la société au moment des faits. Dans cet article, je chercherai à présenter comment s’est manifestée cette période de trouble pour les compagnonnages à Chartres et en Eure-et-Loir. 1. Je tiens à remercier M. Laurent Bastard, conservateur du musée du Compagnonnage de Tours, pour ses observations et pour son aide documentaire. 2. Pour en savoir plus sur le phénomène des grèves dans le milieu ouvrier, Xavier Vigna : « Pourquoi les ouvriers se révoltent », in l’Histoire, n° 404, octobre 2014, p.
    [Show full text]
  • Métiers, Compagnons, Compagnonnage Et Chef D'œuvre.Pdf
    Seconde BAC PRO HISTOIRE Cours adaptable à distance proposé par M.BELLARD Métiers, Compagnons, compagnonnage et chef d’œuvre au XIX e siècle. (en 2 parties) Partie 1 INTRODUCTION (nous allons rendre concret ce qui est abstrait pour la quasi-totalité de nos élèves) Tout d’abord nous demandons aux élèves de visualiser cet extrait : https://www.dailymotion.com/video/x76085g (clic droit pour copier puis coller sur le cahier de texte) Commentaire : La cathédrale de Paris a en partie brulée en 2019.L’état veut faire appel à l’expertise des compagnons pour la reconstruire. Qui sont-ils ? Côté techniQue : Le lien vidéo peut être déposé sur PRONOTE ou l’ENT, les réponses attendues par mail, devoir rendu, ou logiciel exerciseur type QUIZINIERE, tutoriel disponible sur le site) La trace écrite pourra être donné en .PDF en fin de séance ou au fur et à mesure. On peut questionner les élèves sur 2 idées qui apparaissent dans cet extrait : On parle ici de COMPAGNONS, qui sont-ils ? (Des jeunes en formations) comme eux Que font-ils ? (Des métiers manuels Qui nécessitent de l’expertise) Au début de quoi parle-t-on ? D’un tour d’Europe pour se former. Nous y reviendrons. Trace écrite possible : Ainsi il existe de nos jours des corps de métier Qui ont un rôle important dans certaines « communautés de métier ». Ces « compagnons » dans le cadre d’une formation dense et d’un « tour » de France ou d’Europe acQuièrent de nouveaux savoir. Nous chercherons à comprendre comment ce système du compagnonnage toujours présent de nos jours s’est organisé au XIXe siècle ? Commentaire : ce sujet est pour eux, le plus compliqué de l’année, ils ont peu de références, nous chercherons à le rendre concret et lisible.
    [Show full text]
  • The School Textbook and the People's Library
    1 The School Textbook and the People’s Library Originally published as “Le manuel scolaire et la bibliothèque du peuple” in Romantisme, 1993, volume 23, number 80. L'édition populaire. pp. 79–93. “He who controls books controls education,” exclaimed Education Minister Jules Ferry on May 5th 1879 to the Classical Texts Examination Commission.1 Ten years later, a decree dated January 29th 1890 made the use of school textbooks mandatory in primary schools, even stipulating their number. Henceforth, no schoolchild in France would escape learning and acculturation by the book. Research by Alain Choppin has shown that schoolbook publishers gladly supported this unprecedented initiative; the annual total of 200 titles published in 1865–67 rose to 500 publications in 1872–75, increasing to a peak of 933 titles in 1883.2 Precise figures for print runs are scarce; however, the late nineteenth century clearly saw a deluge of print destined to cram the basics of education into the offspring of the masses. Armand Colin's bookshop alone reportedly sold 50 million volumes between 1872 and 1889, when schools numbered some 4.3 million pupils.3 In the light of the 5.8 million copies disseminated by Colin in 1882–83, it is clear that the whole of France was inundated by his works and that those who managed to avoid reading them were rare indeed. 1 National Archives, F 13 955, cited by Alain Choppin, Les Manuels scolaires. Histoire et actualité (Paris: Hachette, coll. “Education,” 1992), 22. 2 Ibid., 85. 3 See Antoine Prost, Histoire de l'enseignement en France 1800-1967 (Paris: Armand Colin, 1977).
    [Show full text]
  • L'écriture De La Sexualité
    L’écriture de la sexualité Nicolas Adell To cite this version: Nicolas Adell. L’écriture de la sexualité : Les discours du sexe dans les autobiographies des compagnons Ménétra et Perdiguier. Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, Belin, 2006, pp.293-310. halshs-00589072 HAL Id: halshs-00589072 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00589072 Submitted on 27 Apr 2011 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Nicolas ADELL-GOMBERT [email protected] L’écriture de la sexualité Les discours du sexe dans les autobiographies des compagnons Ménétra et Perdiguier Résumé À partir de l’exemple de deux autobiographies, celles de Jacques-Louis Ménétra et d’Agricol Perdiguier, tous deux compagnons du Tour de France, il s’agit d’établir des constantes de l’écriture de soi. La perspective adoptée, le discours sur la sexualité, sert de point d’ancrage. Après avoir déterminé les sphères d’énonciation de la sexualité des deux compagnons, le ludique chez Ménétra, l’altérité chez Perdiguier, on en vient à établir, au-delà des spécificités de chacun, une permanence des formes et, partant, des règles de transformation internes au récit autobiographique.
    [Show full text]
  • Masters Thesis
    A Manifesto of Impossibilities? Workers, Politics, and the History of the Luxembourg Commission, February-May 1848 by Jason Thomas Hewer A thesis submitted to the Graduate Faculty of Auburn University in partial fulfillment of the requirements for the Degree of Master of Arts Auburn, Alabama August 3, 2019 Keywords: Louis Blanc, Luxembourg Commission, 1848 Revolution Copyright 2019 by Jason Thomas Hewer Approved by Ralph Kingston, Chair, Associate Professor of History Rupali Mishra, Associate Professor of History Christopher Ferguson, Associate Professor History Abstract The Luxembourg Commission was the response of the provisional government of France during the Revolution of 1848 to demands by workers of Paris that the government do something to help alleviate the harsh conditions under which they labored. The Commission was a step short of the full government ministry of progress that many workers called for. However, during the few months it existed, the Luxembourg Commission gave impetus to grassroots workers’ organization and successfully began to act as an arbitrator in disputes between workers and bosses. The elections of April 1848 were disastrous for worker candidates, and the Commission itself winked out of existence in May. Workers’ frustration led to them storming the National Assembly and successfully suspending it on May 15. An analysis of May 15 shows how volatile the allegiances of the National and Mobile Guards were on the day. Both the Luxembourg Commission and the journée of May 15 were sidelined in histories of the Revolution written during the nineteenth century because these items did not support the political narrative of the authors of these histories.
    [Show full text]
  • Père Lachaise – Visite 2
    Guide de visite gratuit - sources principales : Wikipédia et Les amis et passionnés du Père Lachaise : http://appl-lachaise.net Cimetière du Père Lachaise – Visite 2 Version 170701 1 - Morts pour la France MPF Tchécoslovaques 1 1 MPF Belges MPF Italiens 2 MPF Russes et soviétiques 3 MPF Arméniens MPF Polonais 7a - Merleau-Ponty 2 - Agricol Perdiguier 7b – Ted Lapidus 4 8a - Georges Bizet 5 3 – Colombarium Loie Fuller 5382 8b – Raymond Radiguet Leilah Mahi 5011 8c - Alexandar Petrovic 9a - Louis Blanc 6a Marthe Richard 5629 6b 10 - Maria Waleska (Chapelle d’Ornano) 7a Max Ophuls 6219 Jules Guesde 6323 10 – Edouard Lalo 7b Isidora Duncan 6796 10 – Paul Signac Maria Callas 16528 11 - Jules Vallès 8a Stéphane Grapelli 417 11 - Georges Seurat 8b Richard Wright 848 12 - Georges Méliès 12 13 – Ylmaz Güney 9a 8c Achille Zavatta 1918 Max Ernst 2102 14 – Pierre Brasseur 11 Pierre Dac 4462 15a – Maria et Rozy Carita 10 Alwin Nikolaïs 6627 15b–Clotilde de Vaux (Marie de Ficquelmont) Georges Perec 382 16a – Léon et Robert Morane 4 - Simone Signoret & Yves Montand 15b 5 - Imre Nagy 13 14 15a 6a – Dominique Ingres 16a 6b - Victor Schoelcher 24b 24a 32 23c 28 31 26 27 33 23a 30 23b 29 24b 25 24a 23a 23a – Marcel Marceau 22 23b 23b – Claude Bernard 22 - Alexandre Falguière 23c – E.Jaguer & A.Ethuin 21 - Felix Faure 24a - Gustave Doré 21 - Albert Bartholomé 24b – Carel Appel 20 - Ledru-Rollin 24b – Christiane Rochefort 21 20 - Felix Barthe 25 - James Pradier 19 - G-E. Haussmann 20 26 – Molière 19 19 - Alfred de Musset 26 - Jean de la Fontaine 18 19 - Rossini 27 – Alphonse Daudet 17 19 – Louis Visconti 28 – A-A.
    [Show full text]
  • Bulletin Trimestriel N°82
    ASSOCIATION DES AMIES ET AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS (1871) · 2020 TRIMESTRE 2 82 ÉDITORIAL Le vent de la Commune 1871-2020. Près de 150 ans après, le vent fut capable d’innovation en son temps et nous de la Commune souffle toujours sur Paris, sur devons innover au nôtre. Mais son état d’esprit la France et sur le monde. Il n’est pas de mani - peut encore aujourd’hui nous servir de guide. festation de rue qui, à un moment ou à un La Commune fut un pouvoir du peuple, pour autre, ne se réclame pas de la Commune de le peuple, par le peuple. Elle donna à voir ce Paris 1871. que peut être une République sociale. Elle Comment s’en étonner ? esquissa le projet d’une démocratie pleinement L’injustice sociale est encore bien présente et citoyenne, où le droit de décider ne s’arrête les inégalités, dénoncées il y a 150 ans, sont pas aux portes de l’entreprise, où l’élu ne peut d’une actualité criante. se détacher des citoyens, où la liberté, l’éga - Une des idées centrales de la Commune était lité et la fraternité marchent du même pas. que la République est infirme, quand elle n’est pas sociale, quand le droit du travail n’est pas Comme en 1871, nous appelons toujours à respecté, quand le travailleur n’a pas son mot combattre toutes les formes d’exploitation, à dire sur son lieu d’activité. En un moment où d’exclusion, contre les atteintes aux droits se parachève le détricotage de tout ce que la de la Femme et de l’Homme, pour continuer lutte sociale avait conquis pièce par pièce, il l’œuvre amorcée par les communards, pour est bon de faire connaître l’œuvre et l’expé - une République démocratique et sociale rience de la Commune de Paris.
    [Show full text]
  • Actes Et Paroles – Volume III
    Victor Hugo Actes et paroles – Volume III 2003 - Reservados todos los derechos Permitido el uso sin fines comerciales Victor Hugo Actes et paroles – Volume III PARIS ET ROME I Cette trilogie, _Avant l'Exil, Pendant l'Exil, Depuis l'Exil_, n'est pas de moi, elle est de l'empereur Napoléon III. C'est lui qui a partagé ma vie de cette façon; que l'honneur lui en revienne. Il faut rendre à César ce qui est à Bonaparte. La trilogie est très bien faite; et l'on pourrait dire selon les règles de l'art. Chacun de ces trois volumes contient un exil; dans le premier il y a l'exil de France, dans le deuxième l'exil de Jersey, dans le troisième l'exil de Belgique. Une rectification pourtant. L'exil, pour les deux derniers pays, est un mot impropre; le mot vrai est expulsion. Il n'y a d'exil que de la patrie. Une vie tout entière est dans ces trois volumes. Elle y est complète. Dix ans dans le tome premier; dix-neuf ans dans le tome second; six ans dans le tome troisième. Cela va de 1841 à 1876. On peut dans ces pages réelles étudier jour par jour la marche d'un esprit vers la vérité; sans jamais un pas en arrière; l'homme qui est dans ce livre l'a dit et le répète. Ce livre, c'est quelque chose comme l'ombre d'un passant fixée sur le sol. Ce livre a la forme vraie d'un homme. On remarquera peut-être que ce livre commence (tome Ier, Institut, juin 1841) par un conseil de résistance et se termine (tome III, Sénat, mai 1876) par un conseil de clémence.
    [Show full text]
  • A PROPOS DE PERDIGUIER : QU'est-CE QUE LE COMPAGNONNAGE ? Alain FAURE
    A PROPOS DE PERDIGUIER : QU'EST-CE QUE LE COMPAGNONNAGE ? Introduction à : Agricol Perdiguier, Mémoires d'un compagnon. Paris, François Maspero, 1977, p. 7-33, collection "La mémoire du peuple". (réimpression en 2002). On trouvera aussi dans cette version deux des annexes qui complétaient cette introduction. Une précision : dans les citations et surtout les titres d'ouvrages, nous avons respecté l'orthographe ancienne compagnonage (avec un seul n), quand elle était encore celle de l'auteur. En effet, si les compagnons ont beaucoup perdu en influence, ils auront au moins gagné une lettre (compagnonnage) dans la graphie du nom de leur organisation. La pagination originale est donnée en italiques entre crochets. Alain FAURE Université de Paris X-Nanterre [email protected] Ce livre fut une invitation au départ. Le menuisier Agricol Perdiguier vécut pour une idée : sauver le compagnonnage. Inlassablement répétée en de multiples brochures et chansons, elle nous vaut ce beau recueil d'images à la gloire du travail et du "joli Tour de France". Ce récit d'une jeunesse compagnonne fut écrit pour la jeunesse ouvrière : ramassez les cannes et les bannières, venez repeupler les Sociétés, voyagez la France comme tant de vos aînés. La route est difficile, mais semée de merveilles, et, rentrés au port, vous verrez qu'une autre âme vous aura poussé et votre main vaudra de l'or. Des Mères partout et des rubans pour tous ! Nous ne pouvons donc plus lire ces pages comme Perdiguier le voulait. Depuis longtemps nous avons d'autres voies pour notre avenir.
    [Show full text]
  • The Making of the French Working Class
    The making of the French working class Chapter 2 The making of the French working class Writing the social history of the French working-class Labour historiography has undergone two major paradigm shifts since the 1960s. In the first, historians located the origins of the ‘working class’ in the resistance of artisans to threats to their skills, job autonomy, communities and lifestyle posed by the advent of the factory system. Labour movements – reformist or revolutionary – were viewed as key agents in the creation of a more just egalitarian society. Workplace and community solidarities, the cooperative ethos and job pride were all celebrated. Artisans were portrayed, even in defeat, evolving from craft to class consciousness and transmitting to subsequent proletarian labour movements a heritage of pride in working- class identity, combativeness and stubborn refusal to submit to the inexor- able logic of the laws of the market. After 1980 de-industrialisation of heartlands of organised labour undermined trade-union power. The global triumphs of the free-market Right provoked a crisis of welfare states, of social democracy and – in France – of the Communist Party. As confidence in the ‘forward march of labour’ faded, a second paradigm shift occurred within the historical profession. The ‘new social history’ had sought to recover the experiences of workers whose identity was assumed to be rooted in the work- place. Influenced by post-modernism and cultural anthropology, historians now claimed that workers had multiple, shifting identities, of which class position was not necessarily the most significant. Instead of workplace solid- arities, endless ethnic, religious, sectional, generational, gender and regional divisions were now emphasised.
    [Show full text]