MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 20 SEPTEMBRE 1995 À 13 h 30 SOUS LA PRÉSIDENCE DU VICE-PREMIER MINISTRE MINISTRE DES AFFAIRES INTERNATIONALES, DE L'IMMIGRATION ET DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES ET MINISTRE RESPONSABLE DE LA FRANCOPHONIE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents: Madame , Ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Charte de la langue française Monsieur Paul Bégin, Ministre de la Justice et ministre responsable de l'application des lois professionnelles Madame Jeanne Blackburn, Ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine Monsieur , Ministre des Finances et ministre du Revenu Monsieur , Ministre d'État au Développement des régions, ministre des Affaires municipales, Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable de la réforme électorale Madame Rita Dionne-Marsolais, Ministre déléguée au Tourisme, ministre responsable de la Régie des installa­ tions olympiques Monsieur , Ministre de l'Éducation Monsieur François Gendron, Ministre des Ressources naturelles Madame , Ministre d'État à la Concertation et ministre de l'Emploi Monsieur Jean-Pierre Jolivet, Whip en chef du gouvernement Monsieur Bernard Landry, Vice-premier ministre, ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Francophonie Monsieur Marcel Landry, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation Monsieur Jacques Léonard, Ministre des Transports Madame ,' Ministre déléguée à l'Administration et à la Fonction publique, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de la Famille Monsieur Serge Ménard, Ministre de la Sécurité publique Monsieur Daniel Paillé, Ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie Monsieur , Ministre de la Santé et des Services sociaux MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE20 SEP1EMBRE 1995

MISE EN OEUVRE PAR LA SOCIÉTÉ D'HABITATION DU QUÉBEC DE DEUX PROGRAMMES DE RÉNOVATION RÉSIDENTIELLE (RÉF.: 95-0200)

Le ministre des Affaires municipales soumet un mémoire daté du 18 septembre 1995 et portant sur la mise en œuvre par la Société d'habitation du Québec de deux programmes de rénovation résidentielle, un premier étant inspiré de l'ancien programme Virage Rénovation et un second destiné spécifiquement aux villes ayant des problèmes reliés à la détérioration de vieux quartiers telle Montréal (Quartier Hochelaga-Maisonneuve) inspiré du programme PRIL + et des programmes d'amélioration de quartiers des années 1970. Ce mémoire propose la mise en œuvre de deux programmes, soit le programme "Prêt Rénovation" et le programme "Revitalisation de quartiers", dont l'administration souple et décentralisée doit donner beaucoup de latitude aux municipalités. Le premier programme ressemble au programme "Virage Rénovation", alors que le second s'inspirerait à la fois du programme de rénovation des immeubles locatifs (PRIL +) et des anciens programmes d'amélioration de quartiers. Ce second programme s'inscrirait particulièrement dans les orientations formulées dans le Livre vert sur la décentralisation. L'expérience acquise dans la conduite de ces programmes devrait se traduire par une grande rapidité d'intervention et une grande efficacité.

Monsieur Chevrette explique à ses collègues que le nombre de mise en chantier dans le domaine de la construction ne cesse de diminuer. Ce sont 25 000 logements nouveaux qui seront construits cette année au lieu de 43 000. Il est donc nécessaire de stimuler les activités dans le secteur de la construction. Le Comité des priorités a récemment accepté que 100 M$ de crédit soient recyclés à partir du Programme PRIL pour ce faire. Le 1er volet vise la rénovation résidentielle, tandis que le second au montant de 50 M$ veut répondre au problème de vétusté de certains quartiers des centres-villes.

Monsieur Brassard demande d'où proviennent les fonds pour financer ce programme. Madame Marois répond que pour les deux premières années du programme, on recycle les crédits du Programme PRIL. Le Conseil du trésor a aussi suggéré que le programme destiné aux vieux quartiers soit le mieux ciblé possible dans les quartiers des centres-villes. Monsieur Léonard ajoute qu'il est nécessaire de cibler les centres-villes et de ne plus utiliser des programmes de type "bar ouvert". Monsieur Chevrette lui répond que le programme sera doté d'une enveloppe fermée.

Pour madame Harel, il est possible que le programme n'atteigne pas son objectif si les bénéficiaires du programme doivent se procurer du financement auprès des banques, lesquelles ont, par ailleurs, des directives afin de ne pas prêter pour ce genre de projets, puisqu'il y a des risques de perte. Il faut donc ouvrir le programme aux coopératives et aux organismes sans but lucratif. Il faudrait à tout le moins envisager une formule qui donne accès au crédit. Monsieur Chevrette répond qu'il sera possible de créer une coopérative en vue d'emprunter au nom des individus.

Monsieur Bernard Landry signale que le Québec connaît déjà un taux d'inoccupation de ses logements de 6 % et que les loyers payés au Québec sont les plus bas au Canada. Il demande s'il est bien nécessaire de stimuler le secteur de la construction. Monsieur Chevrette lui répond que la conjoncture est telle que, malgré les programmes existants, 1' effet de stimulation ne s'est pas produit selon les résultats escomptés. Il est donc nécessaire de stimuler du côté de la rénovation. Cependant, il n'est pas certain que les municipalités s'associent au gouvernement pour les fins de ce programme.

Décision numéro: 95-187 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 18 septembre 1995, soumis par le ministre des Affaires municipales, et portant sur la mise en œuvre par la Société d'habitation du 2

Québec de deux programmes de rénovation résidentielle, un premier étant inspiré de l'ancien programme Virage Rénovation et un second destiné spécifiquement aux villes ayant des problèmes reliés à la détérioration de vieux quartiers telle Montréal (Quartier Hochelaga-Maisonneuve) inspiré du programme PRIL + et des programmes d'amélioration de quartiers des années 1970 (réf.: 95-0200),

d'autoriser la Société d'habitation du Québec à mettre en œuvre les programmes de rénovation résidentielle "Prêt-Rénovation" et "Revitalisation de quartiers" selon les paramètres exposés au mémoire du ministre des Affaires municipales.

APPROBATION DE L'ACQUISITION PAR CASILOC INC. DE CERTAINS IMMEUBLES ET DE L'AGRANDISSEMENT DES CASINOS DE MONTRÉAL ET DE CHARLEVOIX

Le ministre des Finances soumet un mémoire daté du 13 septembre 1995 et portant sur l'approbation de l'acquisition par Casiloc inc. de certains immeubles et de l'agrandissement des casinos de Montréal et de Charlevoix. Ce mémoire vise à autoriser Casiloc inc. à se porter acquéreur des lieux qu'elle loue actuellement sur l'Île Notre-Dame, de l'ancien pavillon du Québec qu'elle remettra en état et aménagera en aires de jeux et divertissements additionnels et d'un terrain additionnel permettant d'agrandir ses stationnements. Il vise également à autoriser Casiloc inc. à agrandir l'immeuble du Casino de Charlevoix, du côté nord, dans la continuité de son style architectural. Il vise également à autoriser l'entreprise à acquérir 1 250 machines à sous, ainsi que des équipements de gestion informatisés des jeux et de surveillance par caméra en circuits fermés.

Monsieur Campeau explique à ses collègues que le mémoire qu'il présente vise à autoriser Casiloc, une filiale de Loto-Québec, à acquérir des immeubles, telle pavillon du Québec, sur le site de l'Expo et d'autres terrains aux coûts de 50 M$. Une somme de 73,8 M$ sera également consacrée à l'acquisition d'équipement et à la construction. On prévoit aussi l'agrandissement du Casino de Charlevoix pour un montant de 13,2 M$.

Décision numéro: 95-188 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 13 septembre 1995, soumis par le ministre des Finances et portant sur l'approbation de l'acquisition par Casiloc inc. de certains immeubles et de l'agrandissement des casinos de Montréal et de Charlevoix (réf. 95-0198),

1- d'adopter les décrets suivants proposés par le ministre des Finances:

A. décret concernant l'autorisation pour Casiloc inc. d'acquérir de la Ville de Montréal un immeuble sur l'Île Notre-Dame,

B. décret concernant l'autorisation pour Casiloc inc. d'acquérir certains équipements dans le cadre de l'agrandissement du Casino de Montréal et du Casino de Charlevoix,

C. décret concernant l'autorisation pour Casiloc inc. d'acquérir du Manoir Richelieu inc. un immeuble situé au Manoir Richelieu;

2- d'approuver le budget d'implantation de l'agrandissement du Casino de Montréal pour un montant n'excédant pas 73,8 M$;

3- d'approuver le budget d'implantation de l'agrandissement du Casino de Charlevoix pour un montant n'excédant pas 13,2 M$. 3

L'état de situation des revenus du gouvernement

Monsieur Campeau explique à ses collègues qu'en date du 15 septembre, les revenus autonomes du gouvernement étaient de 92 M$ inférieurs aux prévisions en raison d'une activité moins intense que prévue dans le domaine de la construction et d'une baisse de la consommation. Ce manque à gagner est compensé en partie par des sommes que le ministère des Finances avait gardées en réserve. Du côté des sociétés d'État, la diminution des revenus s'élève à 193 M$. Loto-Québec a connu une baisse de revenu de 40 M$ à cause de la grève survenue au Casino de Montréal. Loto-Québec essuiera aussi une perte de 40 M$ du côté des loteries-vidéos qui ne sont pas encore en opération. Mises à part Loto-Québec et Hydro-Québec, globalement les autres sociétés d'État ont des revenus en hausse de 40 M$. '

Aucune nouvelle n'a été communiquée par le gouvernement fédéral quant aux transferts fédéraux. Il est trop tôt pour réviser la prévision relative au service de la dette, mais on peut déjà prévoir que les taux d'intérêt seront plus favorables que prévus. Le Québec a reçu une somme de 45,3 M$ du gouvernement fédéral en règlement de sa réclamation relative à la crise d'Oka. Le Québec n'a pas encore indiqué au fédéral qu'il acceptait cette somme. Par ailleurs, le contentieux avec le gouvernement fédéral, en ce qui concerne sa contribution à l'éducation des enfants autochtones, se chiffre à 193 M$. Au net, c'est donc 92 M$ en moins que le Québec compte récolter en revenus pour le présent exercice financier.

Monsieur Bernard Landry souligne que le gouvernement doit atteindre à la fois ses objectifs de dépenses et ses objectifs de revenus pour être crédible. Le ministère du Revenu doit donc être vigilant et les autres ministères doivent respecter leur objectif de dépenses. Madame Marois précise qu'il existe un écart budgétaire négatif de 260 M$ à résorber du côté des dépenses.

MESURES DE REDRESSEMENT DE L'INDUSTRIE DES COURSES DE CHEVAUX (RÉF.: 95-0197)

Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en son nom et au nom du ministre des Finances, soumet un mémoire daté du 20 septembre 1995 et portant sur des mesures de redressement de l'industrie des courses de chevaux. Afin d'aider les hippodromes de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal à améliorer leurs infrastructures et à créer un environnement susceptible de favoriser le développement de l'industrie des courses de chevaux dans son ensemble, le mémoire propose de créer un fonds spécial pour l'industrie des courses de chevaux à partir des revenus de la taxe sur le pari mutuel, fonds qui servira à assurer le financement de la Société de promotion de l'industrie des courses de chevaux, et de permettre aux hippodromes de regrouper dans un même lieu, qui serait détenteur d'un permis de bar, un nombre d'appareils de loteries vidéo pouvant atteindre 125 appareils à Montréal, 100 appareils à Québec et 50 appareils à Trois-Rivières, de modifier la représentation au conseil d'administration de la Société de promotion de l'industrie des courses de chevaux afin de faire porter le nombre des ex-membres du conseil d'administration de 9 à 11 et de confier au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, ainsi qu'au ministre de la Sécurité publique, le soin de proposer les modifications législatives et réglementaires requises afin d'assurer la probité du secteur des courses de chevaux.

Monsieur Marcel Landry explique à ses collègues que sa proposition vise à modifier la représentation au sein du conseil d'administration de la Société de promotion de l'industrie des courses de chevaux. Actuellement, cinq des neuf membres de ce conseil sont des représentants du milieu des courses et de 1' élevage. Il faut aussi songer à des représentants des hippodromes. Le nouveau conseil d'administration se composera donc de trois représentants de 1'industrie des chevaux Standardbred, un représentant de l'industrie des chevaux Thoroughbred, un représentant de l'industrie du trot et amble, 3 représentants des hippodromes et trois représentants du gouvernement. Ce changement 4 ne comblera cependant pas toutes les attentes du milieu des courses de chevaux. Toutefois, cela permet d'atteindre un certain équilibre, de procéder à de nouvelles immobilisations et de réaliser un léger surplus. Il compte revenir au Conseil des ministres le printemps prochain avec une solution définitive concernant l'Hippodrome Blue Bonnets. Les maires de Montréal et de Québec considèrent la présente proposition comme un pas dans la bonne direction. Au début du mois de novembre, la ville de Montréal réagira aux hypothèses de solution proposées par le ministère de 1'Agriculture, des Pêcheries et de 1' Alimentation.

Madame Marois précise qu'il ne s'agit pas d'une solution à long terme. Il faut également se rappeler que le gouvernement a déjà beaucoup investi dans ce secteur d'activité. De fait, il y a injecté 120 M$. Avec la présente proposition, les revenus du gouvernement diminueront de 3,5 M$. Elle souligne que le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation accepte la recommandation du Conseil du trésor. Cette proposition sera financée à même 1' enveloppe fermée du ministère. La recommandation du Conseil du trésor est à 1' effet de trouver une solution permanente. Il faut constater une diminution des revenus de 300 M$ à 192 M$ dans le domaine du pari mutuel. Il faudra considérer cet élément lors de l'élaboration de la solution à long terme.

Monsieur Ménard fait remarquer que le gouvernement porte cette industrie à bout de bras depuis fort longtemps. Si cette industrie mettait fin à ses activités, le gouvernement épargnerait 2 M$ rien qu'en frais de surveillance. Le gouvernement n'impose pas de tarif pour cette surveillance, de sorte qu'il s'agit d'une subvention déguisée. Par ailleurs, dans le contexte du nouveau principe de 1' enveloppe fermée, il faudra songer à un mécanisme pour fournir un financement adéquat aux ministères qui effectuent plus de dépenses afin de procurer davantage de revenus au gouvernement.

Décision numéro: 95-189 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 20 septembre 1995, soumis par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le ministre des Finances, et portant sur des mesures de redressement de l'industrie des courses de chevaux (réf.: 95-0197),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi proposant la création d'un fonds spécial affecté au soutien de l'industrie des courses de chevaux, étant entendu:

A. que les revenus provenant de la taxe sur le pari mutuel seront transférés au fonds spécial,

B. que les sommes perçues par le fonds spécial seront redistribuées selon la formule suivante, soit 75 % au fmancement de la Société de promotion de l'industrie des courses de chevaux (SPICC) inc. et 25 % aux hippodromes, ou selon toute autre répartition pouvant être déterminée par le gouvernement,

C. que les sommes perçues par les hippodromes serviront, prioritairement à éponger les éventuels déficits d'opération,

D. que, pour 1995-1996, les revenus provenant de la taxe versés au fonds spécial ne pourront pas excéder 25 % du montant de la taxe perçue à compter de la date de création du fonds auquel s'ajoute le solde de la subvention de 11,35 M$ à être versée à la SPICC par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,

E. qu'advenant que les revenus de la taxe sur le pari mutuel ne permettent pas au fonds spécial de verser à la SPI CC une aide financière de 10,5 M$ pour 1996-1997, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation versera une subvention pour atteindre ce montant, 5

F. que, pour 1995-1996 et 1996-1997, l'enveloppe budgétaire du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ainsi que les dépenses de programme du gouvernement seront réduites d'un montant équivalent aux sommes devant être versées à la SPI CC par le fonds spécial, jusqu'à concurrence de 10,5 M$ par année;

2- d'inviter le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, après l'entrée en vigueur du projet de loi proposant la création du fonds spécial, à soumettre au Conseil des ministres un projet de décret abrogeant le décret 666-94 du 11 mai 1994 concernant le versement à la Société de promotion de l'industrie des courses de chevaux (SPI CC) inc. d'une subvention de 10,5 M$ pour l'année financière 1994-1995 et d'une subvention additionnelle pour les années 1995-1996 et 1996-1997;

3- de confier à la Régie des alcools, des courses et des jeux le soin de soumettre à l'approbation du gouvernement des règles modifiées afin d'autoriser les hippodromes à regrouper dans un même lieu où sera exploité un permis de bar, des appareils de loteries vidéo, étant entendu que le nombre maximal autorisé ne pourra pas excéder 125 pour l'Hippodrome de Montréal, 100 pour l'Hippodrome de Québec et 50 pour l'Hippodrome de Trois-Rivières, et qu'un tel lieu sera réservé aux personnes de 18 ans et plus;

4- de confier au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation le soin de modifier l'entente de collaboration qui lie son ministère à la SPI CC afin de porter à 11 le nombre de membres du conseil d'administration de la SPICC et de modifier sa composition de la façon suivante:

A. 3 représentants élus au suffrage universel par les membres d'une association d'éleveurs Standardbred reconnue par le ministre,

B. 1 représentant élu au suffrage universel par les membres d'une association Thoroughbred reconnue par le ministre,

C. 2 représentants élus au suffrage universel par les membres de l'Association trot et amble du Québec (ATAQ),

D. 3 représentants des hippodromes, les dirigeants des hippodromes de Montréal, Québec et Trois-Rivières désignant chacun leur représentant,

E. 2 représentants du gouvernement nommés par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation dont le président-directeur général qui exercera exclusivement ses fonctions à la SPI CC,

étant entendu qu'en ce qui concerne les associations d'éleveurs, une seule association de chacune des races Standardbred et Thoroughbred aura dorénavant le privilège de déléguer des administrateurs au conseil d'administration de la SPICC et que l'association qui sera reconnue par le ministre devra, par ses règlements généraux, rendre admissible comme membre à part entière tout éleveur de chevaux de cette race et regrouper dans ses rangs le plus grand nombre d'éleveurs;

5- de confier au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ainsi qu'au ministre de la Sécurité publique le soin d'examiner le système de sanctions des activités reliées aux courses de chevaux et de recommander les modifications législatives ou réglementaires qui corrigeront les problèmes identifiés;

6- d'indiquer au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation qu'il devra autofinancer à même son enveloppe fermée toute subvention subséquente au secteur des courses de chevaux, à l'exception de l'écart entre la subvention déjà autorisée à la SPICC pour 1996-1997 et les revenus versés à la société par le fonds; 6

7- de confier au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentatiçn et au ministre des Finances de soumettre, d'ici le 31 mars 1996, un mémoire conjoint proposant des solutions permanentes à la problématique des hippodromes, notamment 1'hippodrome Blue Bonnets, et visant l'autofinancement de l'ensemble des coûts de cette industrie;

8- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et du ministre des Finances au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

LOI MODIFIANT LA LOI SUR LA SOCIÉTÉ DU PARC INDUSTRIEL ET PORTUAIRE DE BÉCANCOUR (RÉF.: 95-0191)

Le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie soumet un mémoire daté du 28 août 1995 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour en vue d'assurer la validité des titres de propriété des immeubles que la société détient, de même que ceux qu'elle a aliénés. Ce mémoire vise à permettre à la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour de garantir un titre de propriété clair à tout acheteur d'un immeuble que la société possède. Il vise également à garantir aux personnes qui ont déjà acquis des immeubles de la Société ou de la société du parc industriel et portuaire du centre du Québec un titre de propriété clair. De plus, il vise à transformer en une réclamation personnelle contre la société tout droit réel sur un immeuble visé et qu'une personne aurait pu revendiquer.

Monsieur Paillé explique à ses collègues que le projet de loi qu'il propose est une modification mineure afin de régulariser les titres de propriété que détient la Société du Parc industriel de Bécancour ou des titres qu'elle a cédés à d'autres. Les juristes ont émis des doutes sur la validité de ces titres puisque, à l'origine, les immeubles ont été acquis par le ministère des Transports en vertu d'un contrat signé par l'ingénieur divisionnaire qui n'avait peut-être pas le pouvoir de signer de tels actes.

Décision numéro: 95-190 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 28 août 1995, soumis par le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour en vue d'assurer la validité des titres de propriété des immeubles que la Société détient, de même que ceux qu'elle a aliénés (réf.: 95-0191),

1- de soumettre à l'Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, de façon à:

A. garantir des titres de propriété clairs à tout acheteur d'un immeuble que la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour possède,

B. garantir des titres de propriété clairs aux personnes qui ont acquis des immeubles de la société ou de la Société du parc industriel du centre du Québec,

C. transformer en une réclamation personnelle contre la société tout droit réel sur un immeuble visé et qu'une personne aurait pu revendiquer, selon les modalités prévues au mémoire du ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie;

2- de transmettre la présente décision et le mémoire du ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie au Comité de législation afin qu'il s'assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle. 7

ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE DANS LA RÉGION DU NORD-DU-QUÉBEC (RÉF.: 95-8115)

Le ministre d'État au Développement des regiOns soumet un mémoire daté du 18 septembre 1995 et portant sur l'organisation politico-administrative dans la région du Nord-du-Québec. Ce mémoire vise à affirmer la volonté du gouvernement de maintenir et de renforcer la région du Nord-du-Québec en tant qu'entité administrative et de convenir d'une stratégie d'intervention dans cette région. À cet effet, il propose la nomination d'un délégué régional pour la région du Nord-du-Québec, l'enclenchement immédiat du processus devant permettre l'ouverture, au 1er avril 1996, d'un bureau régional autonome du Secrétariat au développement des régions dans cette région et l'annonce publique à la population dè la région de ces décisions gouvernementales.

Monsieur Chevrette indique à ses collègues que, dans le Nord du Québec, les hommes d'affaires cris et inuits, de même que la population blanche, souhaitent avoir un interlocuteur en région. C'est pourquoi il est nécessaire de procéder à la création d'une nouvelle région. Une telle décision risque tout de même de soulever de la controverse dans la région du Lac-Saint-Jean et dans celle de l'Abitibi-Témiscamingue dont il a rencontré les représentants.

Cependant, le gouvernement a avantage à désigner un délégué régional et un secrétaire adjoint pour cette région. Ceux-ci recevront un mandat précis du ministre responsable du développement des régions. Un tel geste pourrait entraîner la municipalisation de Radisson au lieu de maintenir la municipalité de la Baie-James. D'ailleurs, les Cris ne souhaitent plus être concurrencés par la Société de développement de la Baie-James. Une telle décision pourrait avoir des effets positifs au plan référendaire. Il ajoute qu'il a rencontré les députés concernés et il semble que cela ne soulèvera pas de soubresauts politiques.

Monsieur Bégin demande s'il s'agit d'une vraie région administrative. Monsieur Chevrette lui répond qu'il s'agit d'une région au plan politique.

Monsieur Gendron reconnaît que monsieur Chevrette a consulté les représentants de la région de l'Abitibi. Cependant, pour la région 10, les problèmes sont plus graves qu'en apparence. Le gouvernement n'est pas encore assez présent dans cette région. De fait, c'est Hydro-Québec et ses filiales qui y sont toutes puissantes.

À la suite de la création de cette région, il faudra examiner la question du Conseil de la Radissonnerie. En outre, le mandat de la Société de développement de la Baie-James devrait se limiter à 1' aménagement du territoire seulement.

Monsieur Bernard Landry souligne qu'au moment de la création de la Direction générale du Nouveau-Québec, en 1963, si le gouvernement avait su, il aurait favorisé davantage 1' occupation de ce territoire.

Monsieur Rochon signale qu'en ce qui concerne son ministère, il existe déjà une organisation formée de cris, d'inuits et de blancs. La présente décision aura un effet bénéfique pour le secteur de la santé et des services sociaux.

Madame Harel précise qu'elle a conclu une entente avec le Nunavik en matière de main-d'œuvre. Il faudrait maintenant agir de même dans le cas des cris de la Baie-James.

Décision numéro: 95-191 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 19 septembre 1995, soumis par le ministre d'État au Développement des régions et portant sur l'organisation politico-administrative dans la région du Nord-du-Québec (réf.: 95-8115), 8

1- de prendre acte de l'intention du premier ministre de proposer la désignation d'un délégué régional pour la région du Nord-du-Québec;

2- d'accepter la mise en place d'un bureau régional du Secrétariat au développement des régions dans la région du Nord-du-Québec;

3- de confier au délégué régional le mandat d'effectuer des consultations et de préparer les étapes ultérieures dans ce dossier, notamment la délimitation territoriale de cette région;

4- d'autoriser le ministre d'État au Développement des régions à annoncer:

A. la mise en place d'un bureau régional du Secrétariat au développement des régions dans la région du Nord-du-Québec à compter du 1er avril 1996,

B. que le délégué régional effectuera des consultations et préparera les étapes ultérieures de ce dossier, notamment la délimitation territoriale de cette région.

LA REVUE DE LA SITUATION POLITIQUE

Monsieur Chevrette souligne à ses collègues que le Conseil des ministres aurait intérêt à discuter bientôt de la directive que le ministère de l'Éducation a expédiée aux commissions scolaires en ce qui concerne les contrats de services professionnels.

En ce qui a trait à la campagne référendaire, monsieur Bernard Landry indique à ses collègues que le gouvernement doit bien analyser la situation et mobiliser ses troupes en conséquence. Il indique qu'instinctivement, il croit qu'il est possible de gagner le référendum en mobilisant de façon exceptionnelle les militants du oui. Si le gouvernement perd son référendum, ce sera par le compte de 47,48 ou 49% d'électeurs favorables au oui. Si le référendum se tenait maintenant et que le gouvernement le perdait, ce serait par une marge variant de 1 à 3 %. De tels résultats sont donc suffisants pour engager à fond nos troupes pour le reste de la campagne. Les sondages démontrent que le camp du oui dispose déjà d'une majorité chez les francophones. Il est donc possible de transformer ces résultats en une victoire à cause des troupes dont le camp du oui dispose sur le terrain. Sur le terrain, nos adversaires ne sont presque pas présents. L'affichage qu'ils ont fait ne prouve pas leur présence. Le camp du oui a la maîtrise du terrain et il faut qu'il se serve de ses troupes pour recueillir les adhésions qui lui manquent. De plus, il dispose de la force morale et intellectuelle dans ce débat, alors que nos adversaires ne 1' ont pas. Il faut montrer davantage que nous avons cette force. Les trois chefs souverainistes ont fait du bon travail au cours de 1' émission de monsieur Bureau de TVA. Notre leadership est puissant et objectivement, notre produit est bon.

Pour madame Harel, il est nécessaire de se doter d'un objectif de 50 % et plus de votes en faveur de la souveraineté. Cependant, certaines gens ont le sentiment que le gouvernement leur cache quelque chose. Les Libéraux ont gagné le débat jusqu'à ~aintenant et on a aussi dominé du côté de 1' affichage. Le gouvernement ne doit pas voter contre l'amendement de l'Opposition officielle qui veut modifier la question référendaire pour y ajouter le terme "pays", car les Libéraux vont faire leur campagne sur le fait que le gouvernement veut cacher quelque chose. Elle ajoute que l'affaire Le Hir n'a pas aidé la cause souverainiste et que le gouvernement doit faire davantage pour convaincre les femmes. Monsieur Landry répond que le gouvernement du Québec n'a pas la liberté d'ajouter le terme "pays" à la question référendaire, puisqu'il n'est pas le seul en cause. D'autres formations politiques appuient le oui.

Monsieur Brassard indique que le dernier sondage confirme ce qu'il pensait. Les Libéraux se sont déchaînés contre la notion de partenariat avec le reste du Canada. Le gouvernement se doit de tenir la route avec ce concept. Il faut constamment tenter de le 9 mettre en valeur. Il faut de plus faire appel à la solidarité des francophones. Il faut leur dire que s'ils divisent leur vote, ce sont les anglophones et les allophones qui vont décider de leur avenir à leur place. En outre, il faut rendre publiques toutes les études effectuées sous la direction de monsieur Le Hir. Monsieur Bernard Landry lui répond que toutes ces études seront rendues publiques.

Madame Beaudoin dit déplorer le fait que les représentants du oui ne savent parfois pas quel discours tenir. On sent parfois une cacophonie.

Monsieur Léonard indique que ces sondages ne le surprennent pas. Le gouvernement n'a pas remporté le débat à la période des questions à 1'Assemblée nationale. Le gouvernement ne pourra pas gagner dans la presse nationale. C'est donc sur le terrain qu'il doit le faire. De plus, lorsqu'un camp est en avance dans les intentions de vote, il recueille plus de votes d'indécis. Il faut donc revenir aux choses simples. Le texte préparé par le camp du oui sera distribué partout. Par ailleurs, si le gouvernement accepte de modifier la question référendaire, il donnera l'impression de ne pas être sûr de lui-même. D'ailleurs, le texte du camp du oui parle du terme "pays". Il faut parler davantage des perspectives que du passé.

Monsieur Paillé signale que ce sont les Québécoises qui vont faire gagner ou perdre ce référendum.

GROUPE CONSEIL CHARGÉ DE VALIDER LE CONCEPT DU MUSÉE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES DU QUÉBEC (RÉF.: 95-0203)

Le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, en son nom et au nom de la ministre de la Culture et des Communications et du premier ministre, soumet un mémoire daté du 19 septembre 1995 et portant sur la nomination d'un groupe conseil chargé de valider le concept du Musée des sciences et des technologies du Québec. ·Ce mémoire propose la mise sur pied d'un groupe conseil qui, à partir de l'examen des diverses propositions développées ces dernières années pour la mise en place d'un Musée des sciences et des technologies au Québec et plus particulièrement de la proposition de concept faite par le ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, aura pour mandat de conseiller le gouvernement sur les grandes orientations qu'il souhaite arrêter pour le Musée des sciences et des technologies du Québec, notamment en précisant les éléments de la vision de ce musée et en commentant la mission qu'on compte lui confier, étant entendu que deux axes particuliers sont retenus préalablement à tout concept, soit la régionalisation qui favorise un véritable musée éclaté dont les antennes sont branchées sur huit musées ou centres de diffusion des huit grandes régions et la mise en réseau informatique permettant de relier non seulement huit régions avec le centre mais, graduellement, l'ensemble du territoire du Québec, desservant ainsi les collectivités locales. Ce groupe conseil aura également pour mandat de présenter toute suggestion qui fera du Musée des sciences et des technologies du Québec une institution scientifique et culturelle adaptée au temps présent et centrée sur l'innovation.

Monsieur Paillé explique brièvement son mémoire à ses collègues.

Décision numéro: 95-192 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 19 septembre 1995, soumis par le premier ministre, le ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie et la ministre de la Culture et des Communications, et portant sur la nomination d'un groupe conseil chargé de valider le concept du Musée des sciences et des technologies du Québec (réf.: 95-0203), 10

1- de constituer un groupe conseil qui, à partir de l'examen des diverses propositions développées ces dernières années pour la mise en place d'un musée des sciences et des technologies au Québec, et plus particulièrement de la proposition de concept faite par le ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, aura pour mandat:

A. de conseiller le gouvernement sur les grandes orientations à arrêter pour le Musée des sciences et des technologies du Québec (MSTQ), notamment en précisant les éléments de la vision de ce musée et en commentant la mission qui lui serait confiée, étant entendu que deux axes particuliers sont retenus préalablement à tout concept, soit:

1) la régionalisation qui favorise un véritable musée rayonnant dont les antennes sont branchés sur 8 musées ou centres de diffusion des 8 grandes régions,

2) la mise en réseau informatique permettant de relier non seulement 8 régions avec le centre mais, graduellement, l'ensemble du territoire du Québec, desservant ainsi les collectivités locales,

B. de présenter toute suggestion qui fera du MSTQ une institution scientifique et culturelle adaptée au temps présent et centrée sur l'innovation;

2- de prévoir que ce groupe conseil soit sous la présidence de monsieur Roland Arpin, directeur général du Musée de la civilisation, et soit composé des autres membres suivants:

A. Louis Berlinguet, président du Conseil de la Science et de la Technologie,

B. Patrick Beaudin, directeur général de la Société pour la promotion de la science et de la technologie,

C. Pierre Dansereau, professeur émérite à l'Université du Québec à Montréal,

D. Alain Caillé, vice-recteur à la recherche à l'Université de Sherbrooke,

E. Jean-Marc Carpentier, journaliste scientifique,

F. Daniel Langlois, président de SOFTIMAGE,

G. Hubert Reeves, astrophysicien (remplacé par Jules Beaudet de l'Université de Montréal, pour la première réunion); monsieur Reeves fournira ses commentaires à distance,

H. Réal Jantzen, directeur - Éducation et Formation jeunesse à la Cité des Sciences et de l'Industrie, La Villette,

1. Hani Macramallah, vice-président Opérations de CAE Électronique,

J. Pierre Jadoul, vice-président de Norte!,

K. Robert Thivierge, secrétaire général associé au Secrétariat à l'autoroute de l'information,

L. Francine Lelièvre, directrice générale du Musée de Pointe-à-Caillière,

M. Robert Lepage, homme de théâtre et créateur, ainsi que des membres observateurs suivants avec droit de parole: Il

N. Jacques Brind'Amour, ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie,

O. Pierre Lafleur, ministère de la Culture et des Communications,

P. Johanne Landry, ville de Montréal,

Q. Jean-Guy Lavigne, Secrétariat au développement des régions, le secrétariat de ce groupe conseil étant assumé par les personnes désignées par son présiden~.

Lors de l'adoption des décrets, au moment où le Conseil des ministres adopte les décrets relatifs aux nominations, monsieur Bégin signale que le juge Jocelyn Crête est le cousin de son épouse.

LA SÉANCE EST LEVÉE À 15H20

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