Du Conseil Ex~Cutif S~Ance Du 14 Juin 1995 Premier
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M~MOIRE DES D~LIB~RATIONS DU CONSEIL EX~CUTIF S~ANCE DU 14 JUIN 1995 A 11 h 30 SOUS LA PR~SIDENCE DU PREMIER MINISTRE ET MINISTRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS MONSIEUR JACQUES PARIZEAU Membres du Conseil exécutif présents: Monsieur Jacques Parizeau, Premier ministre et ministre de la Culture et des Communications Madame Louise Beaudoin, Ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes Monsieur Paul Bégin, Ministre de la Justice et ministre responsable de l'application des lois professionnelles Madame Jeanne Blackburn, Ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine Monsieur Jacques Brassard, Ministre de l'Environnement et de la Faune Monsieur Jean Campeau, Ministre des Finances et ministre du Revenu Monsieur Guy Chevrette, Ministre d'État au Développement des régions, ministre des Affaires municipales, Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable de la réforme électorale Madame Rita Dionne-Marsolais, Ministre déléguée au Tourisme, ministre responsable de la Régie des installa tions olympiques Monsieur François Gendron, Ministre des Ressources naturelles Madame Louise Harel, Ministre d'État à la Concertation et ministre de l'Emploi Monsieur Jean-Pierre Jolivet, Whip en chef du gouvernement Monsieur Marcel Landry, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation Monsieur Jacques Léonard, Ministre des Transports Madame Pauline Marois, Ministre déléguée à l'Administration et à la Fonction publique, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de la Famille Monsieur Serge Ménard, Ministre de la Sécurité publique Monsieur Jean Rochon, Ministre de la Santé et des Services sociaux MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 14 JUIN 1995 LA REVUE DE LA SITUATION POLITIQUE Le premier ministre explique à ses collègues que 1' entente entre les 3 partis sur la stratégie référendaire a été signée avant-hier. La table est maintenant mise pour la campagne référendaire. Chaque ministre devrait maintenant mettre de 1' ordre dans les affaires de son ministère. Il invite ses collègues à prendre des vacances en juillet pour que le travail sur le terrain débute au mois d'août. Cependant, durant le mois de juillet, certains ministres devront demeurer dans leur ministère pour faire fonctionner le gouvernement. C'est monsieur Bernard Landry qui assumera cette tâche pour la majeure partie du mois de juillet, en compagnie d'un nombre minimum de collègues. Le gouvernement s'est donné huit ou neuf mois pour régler les problèmes les plus importants dans les différents ministères et organismes et pour aplanir les difficultés financières. Certains dossiers ne sont pas réglés comme ceux de la réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux, la formation professionnelle et l'aide juridique. Le gouvernement doit être en mesure de compléter son travail. Cependant, le gouvernement ne proposera plus de nouvelles lois, sauf pour des raisons urgentes. Il ajoute qu'il a contacté certains membres du gouvernement afin de nettoyer certains dossiers. Il s'agit maintenant de déterminer de quelle façon on doit maintenant terminer la présente session législative. Il faut identifier les projets de loi pour lesquels on utilisera le bâillon. Ce pourrait être l'aide juridique par exemple. D'autres projets de loi ont été identifiés comme des priorités gouvernementales. Il s'agit des modifications à la Loi sur la santé et les services sociaux, le projet de Loi sur la formation professionnelle et le projet de Loi portant sur la liste électorale. Il faudra également mettre la pédale douce en ce qui concerne les mémoires s'adressant au Conseil des ministres, à l'exception des mesures ou des projets qui présentent des perspectives intéressantes. Les modifications à la Loi sur la sécurité du revenu sont retirées. Ces mesures de réduction de dépenses seront remplacées par une mesure administrative: l'appariement des fichiers informatiques du ministère du Revenu et du ministère de la Sécurité du revenu, en ce qui a trait aux déclarations d'impôt. La proposition du ministère de la Santé et des Services sociaux quant aux soins optométriques et dentaires est abandonnée pour quelques mois. Il ne s'agit pas de mettre de côté les préoccupations du Conseil du trésor, mais d'examiner le prix politique à payer pour certaines réductions de dépenses. Le gouvernement doit d'abord convaincre la population du bien-fondé des 55 mesures qu'il a déjà mises de l'avant, avant d'en amorcer de nouvelles. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'ordre du jour de la séance du Conseil des ministres d'aujourd'hui a été réduit. Il est cependant important que les choix législatifs soient évoqués à la séance d'aujourd'hui. On discutera des projets de loi qui feront l'objet d'un bâillon. Nos députés ministériels sont très mécontents des longues nuits qu'ils doivent passer à l'Assemblée nationale. Il faut examiner également quels sont les projets de loi que le gouvernement n'a pas l'intention de faire adopter à la présente session, comme le projet de Loi sur l'Agence métropolitaine de transport qui comporte des avantages et des inconvénients. Madame Marois indique qu'elle souhaite que le Conseil des ministres prenne une décision aujourd'hui quant aux compressions au ministère de la Sécurité du revenu. LOI MODIFIANT LA LOI SUR LES IMPÔTS ET D'AUTRES DISPOSITIONS LÉGISLATIVES D'ORDRE FISCAL (RÉF.: 5-0143) Le ministre des Finances soumet deux mémoires datés des 6 et 13 juin 1995 et portant sur un projet de loi modifiant la Loi sur les impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal. Ce mémoire propose d'apporter au projet de loi modifiant la Loi sur les impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal un amendement portant sur une modification à la Loi concernant l'impôt sur le tabac de façon à prévoir qu'une personne doit être titulaire d'un certificat d'inscription émis en vertu de la Loi sur la taxe de vente 2 du Québec ou d'un certificat d'enregistrement pour vendre du tabac au Québec. Ainsi pour atteindre l'objectif, qui est d'interdire l'approvisionnement en tabac fait à un commerçant qui ne perçoit pas la taxe de vente, le ministère du Revenu n'aurait qu'à révoquer le certificat d'inscription émis en vertu de la Loi sur la taxe de vente du Québec. Cette solution évitera d'avoir à enregistrer les 17 000 vendeurs au détail ainsi qu'à procéder à la création d'un fichier inhérent au suivi de cette clientèle. Monsieur Campeau indique à ses collègues qu'il souhaite que monsieur André Brochu, sous-ministre adjoint au ministère du Revenu, puisse expliquer ce projet de loi au Conseil des ministres. Monsieur Brochu relate qu'un nouveau comportement a été observé chez les contrebandiers. Ainsi, les grossistes approvisionnent les autochtones en n'exigeant pas le paiement de la taxe de vente du Québec et de la TPS. Les détaillants autochtones revendent à des autochtones et à des détaillants blancs et les taxes ne sont alors pas exigées. Il est impossible de déceler quels produits sont illégaux, puisque les paquets de cigarettes sont identifiés de la même façon que tous les autres. Un grand nombre de détaillants blancs sè plaignent d'une concurrence déloyale. Les grossistes se plaignent également d'une diminution de la clientèle des détaillants qui s'approvisionnent chez les autochtones. Le ministère du Revenu a donc dû réfléchir à une formule rapide et efficace pour contrer ce phénomène. La stratégie est la suivante: jusqu'à maintenant, le ministère du Revenu n'a jamais mis en application l'exigence imposée aux détaillants de s'enregistrer conformément à la Loi sur le tabac. Le ministère s'est plutôt contenté, jusqu'à maintenant, d'exiger l'enregistrement au sens de la Loi sur la taxe de vente. En somme, il s'agit d'utiliser la même stratégie que celle utilisée dans le cas des stations d'essence qui n'exigeaient pas le paiement des taxes. Ce sont les détaillants visés qui seront cotisés. Mais, ils refuseront de payer la taxe et devront fournir un cautionnement d'un montant assez élevé. S'ils ne fournissent pas un tel cautionnement, leur enregistrement sera suspendu. Les grossistes ne pourront alors plus les approvisionner. On évite ainsi d'exiger des 17 k détaillants de s'enregistrer conformément à la Loi sur le tabac. Le projet de loi proposé prévoit qu'il sera défendu de vendre à un détaillant qui ne possède pas de certificat d'enregistrement aux fins de la taxe de vente. Cette disposition n'incommodera que ceux qui font de la contrebande. Monsieur Ménard demande quel est le pourcentage- de la taxe de vente du Québec. Monsieur Brochu lui répond qu'il s'élève à 6,5 %, auquel il faut ajouter l'impôt sur le tabac qui est perçu d'avance. Puis, monsieur Ménard demande si les autochtones seront tenus de détenir ce certificat d'enregistrement à la taxe de vente. Monsieur Brochu lui répond par l'affirmative et ajoute que si ce certificat est retiré, les autochtones ne pourront ni vendre de cigarettes, ni d'autres produits. Monsieur Brassard demande si des certificats ont déjà été retirés dans le cas de la contrebande sur l'essence. Monsieur Brochu lui répond que non. Le tribunal a décidé qu'ils conserveraient leur certificat, mais il leur a ordonné de payer les taxes. Monsieur Léonard demande s'il existe des risques que certains fabricants aillent s'installer hors du Québec. Monsieur Brochu lui répond que non. Monsieur Gendron demande si les 17 k détaillants sont touchés. Monsieur Brochu répond que non, étant donné que le projet de loi est articulé autour du certificat de la taxe de vente. Puis, monsieur Gendron demande s'il existe une solution pour les distributrices automatiques.