MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU let FÉVRIER 1995 A 10 H 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE ET MINISTRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents:

Monsieur Jacques Parizeau, Premier ministre et ministre de la Culture et des Communications

Madame , Ministre déléguée aux Affaites intergouvernemental es canadiennes

Monsieur Paul Bégin, Ministre de la Justice et ministre responsable de l’application des lois professi onnelles Madame , Ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine

Monsieur , Ministre de l’Environnement et de la Faune

Monsieur , Ministre des Finances et ministre du Revenu

Monsieur , Ministre d’tat au Développement des régions, ministre des Affaires municipales, Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable de la réforme électorale

Madame Rita Dionne-Marsolais, Ministre déléguée au Tourisme, ministre responsable de la Régie des installa tions olympiques

Monsieur , Ministre de l’ducation Monsieur François Gendron, Ministre des Ressources naturelles

Madame , Ministre d’tat à la Concertation et ministre de l’Emploi Monsieur Jean-Pierre Jolivet, Whip en chef du gouvernement

Monsieur Marcel Landry, Ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Monsieur Richard Le Hit, Ministre délégué à la Restructuration Monsieur Jacques Léonard, Ministre des Transports

Madame Pauline Matois, Ministre déléguée à l’Administration et à la Fonction publique, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de la Famille Monsieur Serge Ménard, Ministre de la Sécurité publique

Monsieur Daniel Paillé, Ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie Monsieur , Ministre de la Santé et des Services soci aux

Certains renseignements ont été caviardés dans ce document, et ce, en vertu des dispositions de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (RLRQ, chapitre A-2.1). Les articles pertinents apparaissent aux endroits concernés. MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 1%?ÉVRWR 1995

LA REVUE DE LA SITUATION POLITIQUE

Le premier ministre indique à ses collègues qu’il a pris connaissance du compte rendu des délibérations de la séance du Conseil des ministres de la semaine dernière. Beaucoup des éléments qui ont été évoqués quant au fonctionnement du gouvernement sont pertinents. Il est bon de faire le point sur cette question après quelques mois au pouvoir. Plusieurs ministres ont eu raison de souligner que le Comité des priorités monopolise bien des choses et ce, étant donné l’abolition des différents comités ministériels permanents. Cependant, le Comité des priorités peut aussi inviter des ministres à discuter des dossiers litigieux entre eux.

Par ailleurs, il est devenu évident que la lune de miel du gouvernement est terminée. Les médias ont commencé à marteler certains incidents de parcours. Il est possible de se ressaisir devant l’opinion, mais notre prudence s’est relâchée dans les relations que nous avons entre nous et cela est déplorable à l’approche du référendum. Il faut se rappeler que la fièvre monte et que n’importe quel incident peut prendre des dimensions gigantesques. Il faut donc que nous soyons prudents dans nos déclarations et dans nos humeurs les uns par rapport aux autres. Il indique qu’il a reçu des lettres évoquant la nécessité de faire une place plus grande aux femmes au sein de la Commission nationale en vue du référendum et mentionnant également que le mémoire portant sur la perception des pensions alimentaires doit être examiné cette semaine au Conseil des ministres. Il est inouï que des gens de l’extérieur aient eu vent de nos discussions internes. Il faut donc être prudents dans nos rapports avec la presse, avec notre entourage et entre nous. Il doit exister un minimum de solidarité entre nous, même avant qu’une décision soit prise par le Conseil des ministres.

Même si toute notre action doit être menée dans le contexte du référendum, il nous faut résoudre les problèmes de la société le plus rapidement possible. Madame Blackburn répond qu’elle n’a que fait ressortir l’importance du vote des femmes au référendum. Elle ajoute qu’elle n’a jamais discuté de cela avec madame David. Elle souligne qu’elle est toujours loyale et discrète. Cependant, beaucoup de fonctionnaires ne souhaitent pas l’adoption de cette loi et se prononcent sur les fondements du projet. La fuite vient peut-être des fonctionnaires. De plus, quatre députés ont collaboré à l’élaboration de ce projet. D’ailleurs, il est bon de signaler que certains députés se croient encore dans l’opposition. Le premier ministre lui répond que ce n’est pas l’incident qui est en cause, mais ce qu’il représente. Le dossier de la perception des pensions alimentaires est un dossier délicat qu’on tente de mettre au point de la meilleure façon. Il ne sait pas d’où viennent les rumeurs. Cependant, il faut être solidaires puisqu’à l’approche du référendum, la population portera un jugement sur la performance du gouvernement.

Madame Dionne-Marsolais indique qu’elle remercie le premier ministre de la libérer du ministère de la Culture et des Communications, puisqu’elle ne parlait pas le même langage que les gens de ce milieu. Les événements récents à cet égard ont été orchestrés par l’Opposition afin de conserver un contrôle marqué sur ce milieu. Une telle chose peut se produire dans d’autres domaines. Il faut tirer une leçon de cet incident et considérer l’avenir plutôt que le passé. Le débat qui entourera l’adoption de la Loi sur la perception des pensions alimentaires sera agité, car la moitié de la population est composée d’hommes. Il faut nous servir de cette expérience pour consolider les relations que nous avons entre membres du Conseil des ministres. Le premier ministre reconnaît que ce risque existe et que la prochaine cible pourrait être le secteur de la santé et des services sociaux. Dès que des perturbations surviendront, il nous faudra réagir ensemble de façon solidaire.

Pour monsieur Ménard, le gouvernement doit maîtriser le déficit, ce qui l’amènera à prendre des décisions difficiles qui affecteront souvent les régions. De telles décisions ne peuvent qu’affecter les services à la population. Il faudra nous concerter afin d’annoncer 2 de bonnes nouvelles en même temps que ces décisions difficiles. Il faudra aussi tenter de démontrer que les services ne seront pas affectés et que des emplois pourront être créés. Il faut trouver le moyen de faire cela en collaboration avec les délégués régionaux. II nous faut démontrer à la population que le gouvernement met sur pied des projets dans le but de créer des emplois structurants qui auront de meilleurs résultats dans le développement des régions. Le premier ministre indique qu’il retient cette suggestion et que la “salle des projets” pourrait être cet outil de concertation.

Madame Marois signale qu’on aura bientôt une discussion au Conseil des ministres sur les réductions budgétaires qui affectent la population et les régions, et ce sera alors le moment de faire cet exercice. Le premier ministre indique que cette discussion aura lieu lorsque la Revue des programmes sera terminée. Par ailleurs, il faut se rappeler que le gouvernement se retrouve dans la plus mauvaise période de l’année en termes médiatiques.

Pour monsieur Le Hir, il existe en ce moment un exercice concerté de déstabilisation du gouvernement et nous ne réagissons qu’au jour le jour. Il faut analyser ce phénomène en profondeur. La concertation semble présente de façon plus évidente dans certains médias. L’arrivée du réseau RDI de Radio-Canada a un effet d’amplification sur ce plan. Cette société d’État se comporte de façon partisane. II faut démonter cette machine qui tente de déstabiliser le gouvernement. Il ajoute qu’il a été surpris de constater que la lune de miel du gouvernement se soit estompée si rapidement. Quelqu’un lui a fait un commentaire à cet égard. Dans le premier mois du nouveau gouvernement, les médias percevaient que nous agissions dans l’intérêt commun. Ils croient maintenant que notre agenda partisan a pris le dessus et ce, depuis la publication de l’avant-projet de loi sur la souveraineté du Québec. C’est pourquoi un agenda de projets démontrant que nous sommes un bon gouvernement est nécessaire.

Monsieur Chevrette croit qu’il faut également déterminer comment contrer ce phénomène. Il faut tout d’abord solidariser le Conseil des ministres et les députés ministériels. Ceux-ci n’acceptent pas que certains ministres s’interrogent sur le bien-fondé du projet de loi concernant la perception automatique des pensions alimentaires. De plus, les députés sont très perméables aux lobbys. Il faut mettre sur pied un groupe qui réfléchit à cette question et qui prépare une contre-attaque. Il faut annoncer des projets simultanément. Par ailleurs, beaucoup de ministres sont trop crédules vis-à-vis leur appareil administratif. De plus, il n’est pas certain que tous les ministres abordent les questions des régions de la même façon. Nos députés sont inquiets de l’attitude de certains ministres. Les ministères à réseaux ont beaucoup de difficultés à répondre aux demandes des députés. Nous avons suscité des espoirs et nous devons maintenant faire face à la pression qu’ils ont engendrée. Mais il faut d’abord être solidaires.

Pour monsieur Garon, le gouvernement fédéral dispose certainement d’un pion dans chaque média. Il existe une machine organisée qui lutte contre notre gouvernement, qui a sa stratégie et qui connaît nos intentions. Il considère que l’affaire Dionne-Marsolais a été montée de toutes pièces. Il faut nous organiser pour lutter contre ce phénomène. D’autre part, il faut bannir le terme “coupure” de notre vocabulaire. La réforme de monsieur Rochon dans le domaine de la santé doit faire l’objet d’un bon plan de communication. Le gouvernement ne doit pas indiquer qu’il effectue des réductions de dépenses, mais qu’il fait mieux les choses, par exemple en utilisant le plus possible la chirurgie d’un jour. A cet égard, on ne devrait pas utiliser l’expression “service ambulatoire”.

Le premier ministre reconnaît qu’un langage incompréhensible provenant du ConseiL du trésor est utilisé depuis un certain nombre d’années. Il faut éviter d’utiliser ce langage hermétique dans nos communications publiques. La prochaine cible des médias sera le secteur de la santé et des services sociaux. D’ailleurs, la chose commence à transpirer dans certains médias. Monsieur Garon croit qu’il faut présenter les choses de façon positive dans un langage simple. II a lui-même fait part aux gens de son ministère de ne proposer aucune réduction qui affecte les enseignants ou les étudiants. En ce sens, il proposera bientôt un processus d’appel d’offres auprès des banques afin d’obtenir le taux 3 d’intérêt le plus bas pôssible en ce qui a trait aux prêts aux étudiants. Par ailleurs, il a été surpris de constater que ses fonctionnaires lui ont suggéré d’aménager des provisions de crédit dans les enveloppes budgétaires des commissions scolaires.

Madame Harel signale que le réseau RDI de Radio-Canada couvrira nos activités de fin de semaine et elle espère que le gouvernement s’y sera préparé. Par contre, le gouvernement ne doit pas adopter une mentalité d’assiégé. Nous sommes le nouveau gouvernement et on doit s’en prendre à l’ancien gouvernement. Elle déplore que l’Assemblée nationale n’ait pas siégé cette semaine, puisqu’on aurait eu l’occasion de démontrer que le gouvernement dispose d’un autre agenda que son agenda partisan. Par ailleurs, le monde culturel a vu ressortir récemment son vieux complexe à l’effet qu’il a été abandonné par le gouvernement depuis quinze ans. Cependant, il nous est possible de faire des choses dans l’adversité, puisque le gouvernement dispose d’appuis très larges. D’autre part, elle indique qu’elle revient de voyage en Gaspésie où elle a pu constater que le transfert de six agents de la Sûreté du Québec à Rimouski a presque causé une révolution. Il s’agit d’une réaction irrationnelle de la part de la population, mais il s’agit de la réalité.

Le premier ministre invite à la prudence face aux réflexes de l’appareil administratif central du gouvernement qui a tendance à faire supporter trop de réductions de dépenses par les régions. Il est parfois plus facile de réduire au niveau central. Les appareils administratifs ont des réflexes humains dont il faut se méfier. Monsieur Marcel Landry confirme qu’il est très difficile de faire accepter des réductions de dépenses dans des régions qui ne disposent pas beaucoup de ressources gouvernementales. Lorsque cela se produit, c’est préférable que ces réductions soient compensées par de nouvelles ressources. Il a aussi remarqué que plus on s’éloigne du centre et plus la qualité des services diminue. De plus, il a constaté que les réponses aux demandes des députés tardent à venir des cabinets ministériels. Il ajoute qu’à chaque fois qu’on effectue des regroupements dans l’Est du Québec, c’est à Rimouski qu’on le fait et la population n’accepte plus cette situation. Le premier ministre souligne que la centralisation des services gouvernementaux qui s’est faite à Rimouski sert encore d’aimant pour un regroupement plus considérable. Il faut se rappeler que la fonction publique ne raisonne pas nécessairement de la même façon que les membres du Conseil des ministres. Par exemple, ils sont encore en faveur de capitales régionales bien structurées.

Monsieur Rochon indique qu’il est à développer un discours pour son secteur en raison de la situation financière actuelle du gouvernement. Ce discours fera état de la transformation du réseau, plutôt que des réductions de dépenses. Cependant, en plus du discours, il est nécessaire d’adopter une stratégie de communication afin que les médias soient en réaction aux gestes du gouvernement et non pas l’inverse. De plus, il faut fournir aux députés ministériels une information complète et leur suggérer la façon de réagir face aux réductions de dépenses; sans quoi ils risquent de prendre des positions embarrassantes. Une telle stratégie de communication pourrait renverser la vapeur. Il faut dire qu’il n’est pas facile pour un député de bien cerner le fonctionnement de nos structures gouvernementales. Le premier ministre signale qu’il a eu plusieurs conversations avec des députés dans le but de faire un examen de conscience. Ceux-ci ont fait beaucoup de suggestions. Le gouvernement ne doit annoncer que des projets qu’il est en mesure de réaliser. Après la tenue des commissions régionales sur l’avenir du Québec, les ministres devront s’entourer de quelques députés avec qui ils devront être très ouverts. Il ajoute qu’il déjeune une fois par mois avec huit députés afIn de les informer et de connaître leurs opinions. Un plan sera bientôt prêt à cet égard. Monsieur Bemard Landry fait de même avec un groupe de députés. Il est essentiel d’améliorer notre façon de fonctionner. On articulera cela.

DÉBAT PUBLIC SUR L’ÉNERGIE

Monsieur Gendron indique à ses collègues qu’il se trouve actuellement dans une impasse depuis que certains écologistes connus font front commun pour exiger des changements 4

à ce projet de débat et ce, même s’ils ont été traités de façon très correcte par le ministère des Ressources naturelles.

Puis, monsieur Gendron fait la lecture du mandat qui est prévu pour le comité d’experts, à l’aide de la note d’information qu’il a distribuée à ses collègues. Ensuite, il donne une description du mandat de la table de consultation multi-sectorielle. Enfin, il cite la proposition des groupes écologistes. Puis, il lit la partie de sa note d’information portant sur les trois options qui s’offrent au gouvernement. Il ajoute qu’il recommande la troisième option. Il suggère également que monsieur art. 53, 54 préside ce débat public. Celui-ci n’a pas encore accepté ce mandat, puisqu’il attend une décision de ses supérieurs, art. 53, 54

Puis, il indique qu’il a été très ouvert et que les paramètres de ce débat public sur l’énergie ont été bien négociés. Cependant, on se retrouve à la case départ dans nos discussions avec certains groupes d’écologistes. Il ajoute qu’il doit donner une conférence de presse sur le sujet le plus tôt possible.

Le premier ministre demande quelle est la composition prévue pour la table de concertation. Monsieur Gendron lui répond que le Parti québécois, le Parti libéral du Québec, ilydro-Québec, les pétrolières, les entreprises gazières, les consommateurs, la Fédération des travailleurs du Québec, les Cris de la Baie James et les entreprises oeuvrant dans le domaine des énergies nouvelles auront chacun un représentant à cette table, tandis que les groupes d’écologistes en auront trois. Le premier ministre demande s’il est vrai que les écologistes réclament un comité d’experts. Monsieur Gendron lui répond qu’ils réclament un comité d’experts ayant des pouvoirs d’enquête. Le premier ministre indique qu’il ne saisit pas exactement ce que souhaitent les écologistes. Monsieur Gendron lui indique que ceux-ci souhaitent pouvoir enquêter sur des secrets dont disposent certaines entreprises ou organismes, comme par exemple Hydro-Québec.

Monsieur Brassard rappelle que le ministère des Ressources naturelles leur a proposé un scénario qui avait déjà été approuvé par le Conseil des ministres. La formule privilégiée par les écologistes est un organisme jouissant des mêmes pouvoirs que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Le Conseil des ministres a choisi une autre formule. De plus, les écologistes souhaitent que cette table ne soit composée que de membres qui ne sont pas impliqués dans des industries. Le premier ministre croit qu’il est nécessaire d’examiner les implications de cette demande des écologistes, notamment les implications juridiques. Monsieur Gendron fait remarquer que ce qu’il propose lui-même, ce n’est pas une commission de même nature que le Bureau des audiences publiques sur l’environnement. Les écologistes, après de longues discussions, sont revenus à leur position de départ. Il leur a dit qu’il ne s’agissait pas pour le moment d’un projet précis, mais d’un débat qui aurait lieu plus tard. Le premier ministre souhaite examiner de plus près les pouvoirs qu’aurait cette table de concertation, notamment en matière de production de documents. Monsieur Gendron lui répond que la table de concertation n’aurait qu’un pouvoir d’entendre les intervenants qui soumettraient des mémoires. Le premier ministre lui indique qu’il souhaite qu’on lui fasse part des implications politiques de toute cette question et qu’on lui apporte des précisions sur les pouvoirs du comité d’experts. Il souhaite connaître les aspects juridiques des deux formules évoquées. Monsieur Gendron fait remarquer que les médias savent déjà qu’une annonce doit être faite le 25 février prochain à l’égard de ce débat. De plus, les autochtones souhaitent discuter avec nous le plus tôt possible. Si la décision du Conseil des ministres tarde à venir, les écologistes risquent de dénoncer le gouvernement. Madame Dionne-Marsolais suggère d’être prudent avec ces écologistes, puisque leur stratégie consiste à se marginaliser et à exercer un contrôle sur les décisions de l’État. fi s’agit là d’un phénomène nord-américain. Il ne serait pas souhaitable de mettre sur pied une commission dont les représentants du gouvernement n’auraient pas le contrôle. Le premier ministre lui répond qu’il faut tout de même considérer que ces gens jouissent d’une bonne crédibilité auprès des médias. Il faut donc connaître les aspects juridiques. Le mémoire est donc reporté. 5

PERCEPTION AUTOMATIQUE DES PENSIONS ALIMENTAIRES (RÉF.: 5-0005)

La ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine, en son nom et au nom du ministre de la Justice et du ministre du Revenu, soumet un mémoire portant sur la perception automatique des pensions alimentaires. Ce mémoire propose l’adoption d’un projet de loi facilitant le paiement des pensions alimentaires qui confie au ministère du Revenu les fonctions de perception et de distribution des pensions alimentaires. Le projet de loi vise à implanter des mécanismes permettant aux femmes et aux enfants d’obtenir les pensions alimentaires auxquelles ils ont droit, réduire les délais, augmenter le taux de perception des pensions alimentaires et ainsi réduire le taux de pauvreté des femmes et des enfants, notamment en améliorant la situation économique des familles monoparentales.

Madame Blackbum explique à ses collègues que ce projet de loi est le fruit d’une collaboration de tous les instants de la part des trois ministères impliqués, des députés membres de la mission qui a examiné les législations les plus avancées des autres juridictions, de la député de Mille-11es et du comité ministériel spécial. L’intention derrière ce projet de loi était de doter le Québec de ce qui se fait de mieux dans ce domaine dans les autres juridictions, qu’il s’agisse de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, etc.

Le projet de loi prévoit la possibilité pour les conjoints de s’exclure du système. Il s’agit d’une loi universelle qui n’est pas fondée sur le défaut du débiteur. Elle intègre les suggestions de l’Assemblée des évêques, des représentantes des femmes qui sont chefs de familles monoparentales et du Protecteur du citoyen. De fait, la Commission d’accès à l’information, le Protecteur du citoyen, la Chambre des notaires et le Barreau se sont dits d’accord avec ce projet de loi. La seule réticence provient du Barreau qui ne souhaite pas que la loi se substitue à la discrétion du juge. Un sondage a été effectué auprès de la population, lequel sondage a démontré que $5 % des citoyens sont en faveur du projet de loi et cela, peu importe l’âge, le sexe ou l’origine des personnes contactées. Même ceux qui ont une pension alimentaire à payer, sont en faveur du projet de loi à 67 %. Les employeurs sont également en faveur. Il faut se rappeler qu’il s’agit d’un projet de loi qui a été conçu avant tout pour protéger les enfants. 94 % des créances alimentaires sont adjugées en faveur des femmes. Un mariage sur deux se solde par un divorce.

Puis, à l’aide de son mémoire, madame Blackbum explique les statistiques sur la situation des femmes en indiquant le nombre des créancières alimentaires, leur niveau de vie et le nombre de celles qui vivent des prestations de la sécurité du revenu. Egalement à partir de son mémoire, elle dresse l’historique de la législation québécoise. Elle ajoute que les femmes prennent du temps à dénoncer les mauvais payeurs et qu’il peut s’écouler deux ans avant que la pension alimentaire soit versée. L’actuel régime de perception des pensions alimentaires n’intervient que lorsqu’il y a défaut du débiteur. Il faut améliorer le sort des enfants, surtout que les dommages engendrés par la pauvreté sont connus. On veut aussi assurer la stabilité du paiement des pensions alimentaires.

Puis, elle explique le fonctionnement du régime proposé en citant les passages pertinents de son mémoire. Elle ajoute qu’une garantie correspondant à trois mois de pensions alimentaires peut être versée afin de permettre au débiteur de s’exclure du système. Ce système simplifie la démarche de la créancière, tout en diminuant les tensions familiales.

Les coûts de la première année d’implantation du nouveau régime sont élevés, puisqu’il faut procéder à des modifications administratives et informatiques pour un montant de 7,6 M$. Cependant, le potentiel d’économie s’élève à 41 M$ la deuxième année et les augmentations de coûts ultérieurs représentent 1,3 M$ par année si on les étale sur dix ans.

La préparation de ce projet de loi n’a pas été facile, mais le résultat est remarquable, puisque les efforts de tous ont permis de fignoler un projet très serré. De plus, le consensus social en faveur de ce projet est exceptionnel. Par ailleurs, de légères 6

modifications devront être apportées aux articles 48 et suivants pour éviter des recours qui auraient pu être dilatoires. Le premier ministre rappelle qu’un long débat est survenu sur la possibilité pour un débiteur d’être exclu du régime avec le consentement de sa créancière. Il demande si cette possibilité a été introduite dans le projet de loi. Madame Blackbum lui répond par l’affirmative. Cette possibilité existe en tout temps moyennant le dépôt d’une garantie correspondant à trois mois de pension alimentaire.

art. 31

Quant à la confidentialité des renseignements obtenus, le projet mentionne que ces renseignements ne peuvent servir qu’à des fins prévues par la loi. Il suggère que ces renseignements ne servent qu’à des fins de perception des pensions alimentaires et non pas également à des fins de perception fiscale. Par ailleurs, les articles 55 à 52 du projet de loi relatifs aux poursuites pénales prévoient ce qu’il advient en cas de fausse déclaration. Le ministère du Revenu souhaite pouvoir poursuivre lui-même les contrevenants à ces articles. Généralement, c’est le Procureur général qui détient un tel pouvoir, sous réserve des plaintes privées que peuvent porter les citoyens. Ce n’est pas le cas pour les poursuites intentées par le ministère du Revenu.

Pour monsieur Chevrette, le Conseil des ministres ne devrait pas accepter le pouvoir accordé au ministère du Revenu de réduire lui-même le montant de la retenue à la source. Ce pouvoir devrait plutôt être remplacé par un délai qui serait consenti au débiteur. Par ailleurs, ce projet ne devrait pas être un projet de nature fiscale, mais un projet de loi de nature sociale. Le premier ministre signale qu’une telle divergence de vue aurait dû être réglée avant que le dossier ne soit présenté au Conseil des ministres. Monsieur Campeau croit que monsieur Chevrette a bien situé le débat sur cette question. Une loi fiscale rend la perception plus efficace tout en étant moins onéreuse pour le gouvernement. Il faut se rappeler que le ministère du Revenu aura à avancer des sommes d’argent aux créancières. Madame Blackbum souligne qu’il est nécessaire que le Conseil des ministres se prononce sur le statut à donner à cette loi, mais qu’il considère aussi qu’il s’agit de débiteurs fautifs. Il faut un système de perception qui soit le plus efficace possible. II faut manifester autant d’égards relativement à une dette à des enfants qu’à une créance fiscale du gouvernement. Quant au traitement confidentiel des données à l’intérieur du ministère du Revenu, monsieur Comeau, le président de la Commission d’accès à l’information, ne voit pas de problème puisque la circulation des renseignements se ferait à l’intérieur du ministère du Revenu. Quant à l’objection de monsieur Chevrette à l’effet que le ministère du Revenu ne devrait pas se substituer au juge, les correctifs appropriés seront apportés. Cependant, quant aux recours prévus aux articles 38 et suivants, ils pourraient s’avérer dilatoires et retarder le paiement des pensions alimentaires.

Madame Marois dépose un tableau illustrant les coûts prévus pour ce nouveau régime. Ceux-ci s’élèvent à 11,1 M$. Cependant, à partir de l’an deux du régime, des économies pourront être réalisées. Elle ajoute que le Conseil du trésor est d’accord avec cette proposition de réforme, mais croit que l’évaluation des coûts a été faite de façon conservatrice. Elle insiste pour que ces coûts soient financés à même les enveloppes budgétaires des ministères impliqués.

Le premier ministre indique, à l’égard du statut social ou du statut fiscal de ce projet de loi, qu’il avait toujours compris que le choix du ministère du Revenu en tant que percepteur a été fait parce qu’il est plus commode d’agir ainsi, puisque ce ministère perçoit déjà des impôts à la source. Cependant, il n’a jamais été dit que ce ministère pourrait se servir des renseignements recueillis dans le cadre du régime de perception des pensions alimentaires, à des fins fiscales. Il n’a jamais été question non plus que ce ministère puisse se servir de toute son artillerie fiscale, même si cela s’avère efficace. Les débiteurs de pensions alimentaires ne doivent pas ces sommes au gouvernement. De plus, il est possible de concevoir un système de perception efficace sans utiliser le véhicule d’une loi fiscale. Monsieur Campeau indique qu’il faut considérer autant l’efficacité que les coûts de fonctionnement du régime. Monsieur Bégin se dit d’avis que le système prévu peut très bien fonctionner sans cette artillerie fiscale. De plus, s’il s’agissait d’une loi 7

fiscale, en cas de faillite, la créance alimentaire se trouverait liquidée. Quant aux banques de données, il réitère ses arguments malgré l’opinion favorable de la Commission d’accès à l’information. Il craint que l’on mette de côté la loi d’accès à l’information par ce précédent. Madame Blackbum souligne qu’il peut s’agir de débiteurs fautifs qui ont fait une fausse déclaration dans le but de se soustraire au paiement de la pension alimentaire. Elle préfere que la loi ait un caractère fiscal, sans quoi le régime sera davantage judiciarisé et comportera des délais plus longs. Elle ajoute que art. 23, 24 exerce un lobby discret à cet égard. Elle répète qu’elle est d’accord pour que le ministère du Revenu ne puisse se substituer aux juges, mais ajoute qu’il faut conserver le caractère fiscal de ce projet de loi. Le premier ministre souligne qu’il existe aussi des débiteurs qui ne sont pas en mesure de payer. Monsieur Bégin indique que, techniquement, il ne s’agit pas d’une loi fiscale. Le premier ministre demande ce que recommande le Comité de législation. Monsieur Chevrette répond que le comité suggère qu’il s’agisse d’un statut social et que ce soit le Procureur général qui gère le régime. Madame Marois fait remarquer qu’une telle solution engendrerait des coûts supérieurs de 3 M$. Madame Blaekbum ne croit pas que ce soit le cas. Elle ajoute qu’il y a eu des contacts suivis entre les gens de son ministère et ceux du Comité de législation. Elle se dit d’accord pour que l’article 22 du projet de loi touchant la durée de la sûreté soit modifié. Quant aux saisies qui touchent un tiers, cette question a été examinée avec le Comité de législation. Il faut considérer que ce sont les enfants qui sont touchés par les pensions alimentaires impayées.

Le premier ministre indique que ce projet de loi sera déposé demain à l’Assemblée nationale avec les trois amendements convenus durant la présente discussion. Il sera possible de revenir plus tard au Conseil des ministres afin de faire accepter des modifications au projet de loi. Entre temps, les ministres qui ont des objections touchant certaines dispositions de ce projet de loi devront les présenter au Comité de législation. Monsieur Chevrette répond que toutes ces questions ont été discutées au Comité de législation et que les trois autres éléments en litige peuvent se régler dans la mesure où il ne s’agit pas d’une loi fiscale.

Monsieur Le Hir demande quels seront les effets de ce projet de loi sur les entreprises. Il demande en outre si la présente décision peut inciter des gens à oeuvrer dans l’économie souterraine. Le premier ministre répond qu’il appartient au gouvernement de mettre sur pied des registres pour contrer le travail au noir. Il faudra inspecter les chantiers de construction. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas pris jusqu’à présent toutes les mesures pour contrer le travail au noir que l’on doive craindre que des gens s’y engagent. Par ailleurs, le type de régime de perception des pensions alimentaires que l’on veut se donner est en train de se généraliser en Amérique du Nord. Monsieur Le Hir répond qu’un tel régime est nécessaire, mais qu’il faut en soigner les modalités, de façon à ce qu’il y ait le moins d’impacts possibles sur les entreprises.

Madame Beaudoin suggère qu’il s’agisse d’une loi fiscale, puisque cela est plus efficace et que cela permet d’économiser 3 M$. Le premier ministre répond que le Comité de législation tentera de concilier ces points de vue.

Décision numéro: 95-011 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par la ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine, du ministre de la Justice et du ministre du Revenu, et portant sur la perception automatique des pensions alimentaires (réf.: S-0005),

1- de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi facilitant le paiement des pensions alimentaires de façon à:

A. établir un régime d’enregistrement des ordonnances alimentaires au ministère de la Justice et prévoir la transmission, par le ministère de la Justice au ministère du Revenu, des renseignements et documents utiles à la perception efficace des pensions alimentaires, g

B. prévoir que le ministre du Revenu soit chargé du paiement des pensions alimentaires et ce, pour la durée de l’ordonnance, à moins que le tribunal n’en exempte les parties lorsqu’un préjudice pourrait être causé à l’une des parties et que le paiement est autrement garanti par une sûreté équivalant à trois mois de pension alimentaire, lorsqu’il ordonne la création d’une flducie ou, sauf dans le cas où le créancier alimentaire est admis à un programme d’aide de dernier recours en vertu de la Loi sur la sécurité du revenu, lorsqu’il y a accord écrit des parties devant le tribunal et constitution d’une sûreté équivalant à trois mois de pension alimentaire, et prévoir qu’en cas de défaut le régime s’applique pour la durée de l’ordonnance alimentaire,

C. permettre au ministre du Revenu de requérir d’un tiers payeur qu’il retienne à la source et remette au ministre une partie des sommes qu’il doit verser périodiquement au débiteur alimentaire, à moins qu’en l’absence d’arrérages, le débiteur ne dépose une sûreté suffisante pour garantir le paiement de trois mois de pension alimentaire et verse le montant de la pension au ministre, et prévoir qu’en cas de défaut, le débiteur ne puisse plus se prévaloir de cette exception pour la durée de l’ordonnance alimentaire,

D. prévoir que toute personne qui doit effectuer une retenue soit tenue d’aviser le ministre dès que le montant périodique qui fait l’objet de la retenue cesse d’être payable au débiteur,

E. établir la responsabilité du tiers payeur qui ne donne pas suite à un avis du ministre lui ordonnant d’effectuer une retenue sur les montants versés périodiquement, f. prévoir qu’en attendant la retenue à la source ou en cas de cessation ou d’interruption de la retenue à la source, le débiteur paie la pension directement au ministre du Revenu,

G. prévoir que le débiteur qui ne perçoit pas de revenus périodiques dépose, auprès du ministre du Revenu, une sûreté suffisante pour garantir le paiement de trois mois de pension alimentaire, un délai pouvant être accordé pour déposer cette sûreté,

H. prévoir que le ministre perçoive la pension alimentaire au moyen d’un ordre de paiement en l’absence d’un montant pouvant faire l’objet d’une retenue, lorsque la retenue est insuffisante pour acquitter le montant de la pension, pour le reliquat, ou sur demande du débiteur alimentaire et en l’absence d’arrérages, sauf si le créancier alimentaire est admis à un programme d’aide de dernier recours en vertu de la Loi sur la sécurité du revenu,

permettre au ministre du Revenu, lorsqu’il le juge approprié, d’inscrire au nom du créancier alimentaire, une hypothèque légale sur tout bien du débiteur alimentaire,

J. prévoir que la créance alimentaire prend rang avant toute créance chirographaire postérieure à la créance alimentaire, sauf s’il s’agit d’une autre créance alimentaire,

K. prévoir diverses mesures de recouvrement pouvant être exercées par le ministre du Revenu, notamment lui permettre de conclure avec le débiteur une entente relative au délai de paiement des arrérages et effectuer des saisies administratives, 9

L. prévoir diverses dispositions pénales en vue d’assurer le respect de la loi, étant entendu que ces dispositions seront réaménagées de façon à ce que les règles prévues par le Code de procédure pénale, plutôt que celles prévues par la Loi sur le ministère du Revenu en matière pénale, s’appliquent, le droit de poursuite du sous-ministre du Revenu étant toutefois préservé,

M. permettre au gouvernement, par règlement, de prévoir des frais de perception dans les cas et selon les conditions qu’il détermine, de déterminer la nature d’une sûreté pouvant être exigée, de prévoir d’autres montants sur lesquels peut être effectuée une retenue par le ministre, de déterminer les renseignements et documents qui doivent, en certains cas, être transmis au ministre,

N. prévoir un mécanisme de contestation et d’appel de certaines décisions du ministre,

O. prévoir la constitution, au ministère du Revenu, d’un Fonds des pensions alimentaires, déterminer de quelles sommes ce fonds sera constitué, quels paiements seront effectués sur ce fonds ainsi que la nature des coûts qui lui seront imputés et les règles relatives à son administration,

p. prévoir les modalités de versement au créancier alimentaire des sommes qui lui sont dues ainsi que la remise au débiteur des montants perçus en trop, des sCiretés non réalisées et des intérêts, le cas échéant,

Q. prévoir que la perception des pensions alimentaires découlant d’une ordonnance prononcée antérieurement à l’entrée en vigueur des présentes dispositions peut être effectuée par le ministre du Revenu suivant les présentes dispositions, en cas de défaut et sur demande du créancier,

R. prévoir également que les nouvelles règles édictées s’appliquent, en faisant les adaptations nécessaires, aux pensions alimentaires dont le percepteur assume déjà la perception le jour de l’entrée en vigueur des présentes dispositions,

selon les modalités prévues au mémoire de la ministre de la Sécurité du revenu et ministre responsable de la Condition féminine, du ministre de la Justice et du ministre du Revenu;

2- d’autoriser le ministre des finances à entreprendre des démarches auprès du ministre fédéral afin que la loi fiscale fédérale soit harmonisée à la loi québécoise sur cette question;

3- de prévoir que les ministères concernés proposeront un plan de financement des dépenses additionnelles générées par le régime de perception des pensions alimentaires et ce, dans le respect du plafond de dépenses qui leur a été signifié;

4- d’accepter que ce projet de loi fasse l’objet d’une consultation publique lors d’une commission parlementaire;

5- de confier au Comité de législation le soin d’établir un consensus entre les ministres intéressés sur:

A. la question de la précarité des créances garanties des institutions financières dans le cas des employeurs en défaut,

B. l’utilisation, à des fins fiscales, des renseignements obtenus en vertu de la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires. 10

LOI SUR LA SOCIÉTÉ INNOVATECH DU SUD DU QUÉBEC (RÉF.: 5-0006)

Le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie soumet un mémoire daté du 14 décembre 1994 et portant sur une demande de création de la Société Innovatech sud du Québec, ainsi qu’un mémoire daté du 27 janvier 1995 portant sur le même sujet. Ces mémoires proposent de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la Société Innovatech du sud du Québec qui vise la création d’une telle société qui aura pour mission de promouvoir et de soutenir les initiatives propres à relever la capacité d’innovation technologique pour le sud du Québec et à améliorer ainsi la compétitivité et la croissance économique du Québec. Il vise également à modifier la Loi sur la Société Innovatech du Grand Montréal et la Loi sur la Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches pour rendre possible le soutien aux initiatives à l’ensemble des régions du Québec.

Monsieur Paillé explique à ses collègues qu’un projet de 1 oi est nécessaire afin de mettre sur pied la Société hmovatech du sud du Québec. La formule des sociétés Innovatech fonctionne de façon adéquate et le premier ministre a publiquement retenu cette formule. Pour la présente Société Innovatech, on prévoit des coûts de fonctionnement annuels de 350k$.

La question qu’il y a lieu de se poser dès à présent est celle de savoir combien de telles sociétés le gouvernement souhaite implanter et cela, sur quels territoires du Québec. Il serait possible d’agrandir le territoire de la Société Innovatech du Grand Montréal vers l’ouest, tandis qu’on prolongerait le territoire de celle de Québec vers l’est. Une autre Société Innovatech couvrirait le reste du territoire. Il serait aussi possible d’envisager la création d’une quatrième société. Ce qu’il propose dans son mémoire, c’est de créer une Société Innovatech du sud du Québec pour une période de cinq ans. Il ajoute qu’il propose aussi un moratoire sur la mise sur pied d’autres sociétés. Le nombre des membres du conseil d’administration des trois sociétés serait porté à onze. Deux délégués sans droit de vote seraient désignés par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie en raison de la nouvelle juridiction accordée à ce ministre en matière de science. Le projet de loi permettrait également au trois sociétés d’investir dans des projets mis sur pied par des organismes sans but lucratif en dehors du territoire d’une société. Cependant, un tel projet d’investissement devrait être autorisé par le gouvernement. La dotation de capital de la Société lnnovatech du sud du Québec s’élève à 40 M$ sur une période de cinq ans.

Madame Marois suggère que le ministère de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie autofmance cette dotation de capital à même ses enveloppes budgétaires fermées. Le premier ministre rappelle que certains budgets de ce ministère ont été virés au Fonds de développement technologique pour ensuite être transférés à la Société Innovatech du Grand Montréal. D’ailleurs, cette société fonctionne très bien puisque les membres de son conseil d’administration sont issus du secteur privé et que son directeur général est compétent. Cette formule connaît également du succès en raison de la complicité accrue qui s’est tissée entre les universités et l’industrie. La société de Québec a connu également une bonne performance pour les mêmes raisons.

Quant à la Société Innovatech du sud du Québec, la demande est parvenue de la région de Sherbrooke il y a un an. Le projet est maintenant arrivé à maturité. Cependant, le territoire proposé pour cette société ne devrait pas être délimité de façon permanente. Si une autre région atteint le même niveau de maturité que celle de Sherbrooke, il faut disposer de toute la souplesse pour modifier les limites du territoire de la Société Innovatech du sud du Québec. Il ajoute que ce projet de loi n’est qu’une autre étape. D’autres sociétés du même genre verront le jour et d’autres projets de loi seront proposés.

Monsieur Gendron se dit d’avis que le gouvernement se fait du tort en voulant greffer le territoire de l’est du Québec à la Société Innovatech de Québec, et celui de l’Abitibi à celle de Montréal. Cela signifie que la décision de créer une Société Innovatech pour les régions ressources est reportée à plus tard. Cependant, ces régions ont également besoin d’un lien entre les universités et l’industrie. Il serait préférable, en termes de crédibilité, 11 que le gouvernement indique qu’une quatrième société sera mise sur pied pour les régions ressources, mais que la création de cette quatrième société se fera ultérieurement. Le premier ministre se dit sympathique au réseau de l’Université du Québec. Cependant, pour réussir un projet de Société Innovatech, celui-ci doit émaner des populations des régions concernées. C’est ce qui s’est produit dans le cas de $herbrooke. Cependant, le gouvernement pourrait indiquer qu’il est ouvert à des propositions émanant d’autres régions. Le premier ministre ajoute qu’il conserve certaines hésitations quant au découpage projeté du territoire des trois sociétés.

Monsieur Paillé souligne qu’il ne tient pas fermement à ce que deux sièges soient ajoutés au conseil d’administration des sociétés Innovatech pour y accueillir des représentants des régions. Si la population de certaines régions ne souhaite pas l’agrandissement des territoires des sociétés, il est possible d’en modifier les limites. Monsieur Gendron se dit d’avis que les régions ne souhaitent, ni déléguer leur représentant au conseil d’administration des sociétés, ni même que ces sociétés aient juridiction sur leur territoire. Monsieur Brassard ajoute que les autres régions souhaitent obtenir un tel instrument. Par ailleurs, il existe une forme de maraudage effectué par les sociétés de Québec et de Montréal qui font des offres alléchantes pour attirer des entreprises sur leur territoire. Il y a même des entreprises régionales qui sont tentées de quitter les régions en raison de ce maraudage. Cependant, il considère essentiel que les régions aient accès aux sociétés Jnnovatech. Monsieur Chevrette se dit d’accord avec la proposition contenue dans le mémoire de monsieur Paillé. Même s’il ne faut pas faire rêver les régions en évoquant la possibilité que plusieurs autres sociétés soient mises sur pied, il reconnaît que certains investissements ont été effectués à Montréal plutôt que dans une région non desservie par une société hmovatech. Il rappelle que la Société Innovatech du Grand Montréal a été mise sur pied pour tenter d’enrayer le dépeuplement dont l’Île de Montréal était victime. Cependant, le gouvernement n’a pas les moyens de mettre sur pied quinze sociétés Innovatech. Ce qu’il souhaitait, c’était de faire cesser cette concurrence déloyale que livrent les sociétés de Montréal et de Québec. C’est cette concurrence qui est à l’origine du présent projet de loi.

Monsieur Garon fait remarquer que les cégeps participent également au développement ou à la survie des entreprises. C’est pourquoi les lois existantes prévoyaient un représentant du monde collégial au conseil d’administration des sociétés, représentant qui était désigné après recommandation du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Science. Il rappelle que le milieu collégial a fourni des efforts pour orienter la recherche sur les besoins des entreprises. Il demande pourquoi on a retranché du projet de loi la représentation des cégeps au conseil d’administration. Il ajoute, par ailleurs, que la société lnnovatech de Québec et de Chaudières-Appalaches ne devrait pas couvrir les régions de l’est du Québec, puisque ces régions ne le souhaitent pas. Le premier ministre demande si les délégués régionaux ont été consultés. Le délégué régional de la région de $herbrooke répond par l’affirmative et ajoute que les municipalités régionales de comté se sont également déclarées d’accord.

Le premier ministre conclut que la proposition de créer une nouvelle Société lnnovatech du sud du Québec est acceptée. 11 ne s’agit pas là de la dernière société de ce type qui verra le jour et le gouvernement doit le déclarer publiquement. Il doit aussi indiquer qu’il attend cependant des propositions émanant des régions qui souhaitent mettre sur pied une telle société. En attendant, les régions auront accès aux sociétés Innovatech et les limites des trois sociétés Innovatech seront définies de nouveau lorsque d’autres sociétés verront le jour. Enfm, les conseils d’administration de ces trois sociétés ne comprendront pas de représentants des régions. Monsieur Gendron signale qu’une seule autre société Innovatech est nécessaire, celle des régions ressources. Le premier ministre lui répond que ces régions ressources n’ont formulé aucune demande en ce sens au gouvernement et qu’il ne souhaite pas leur dicter leur choix.

Madame Marois avance qu’une seule société Innovatech pour tout le territoire du Québec pourrait constituer une solution intéressante. Le premier ministre lui répond que le gouvernement ne ferme pas la porte à une telle possibilité. 12

Monsieur Paillé conclut que la composition des conseils d’administration actuelle demeure la même et qu’il est disposé à accepter un représentant du ministère de l’Éducation à titre d’administrateur désigné.

Décision numéro: 95-012 Le Conseil des ministres décide: à la suite des mémoires datés des 14 décembre 1994 et 27 janvier 1995, soumis par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie et portant sur une demande de création de la Société Innovatech Sud du Québec (réf.: 5-0006),

1- de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la Société Jnnovatech du sud du Québec, de façon à:

A. instituer la Société Innovatech du sud du Québec,

B. préciser que cette société aura pour mission de promouvoir et de soutenir les initiatives propres à relever la capacité d’innovation technologique du sud du Québec et à améliorer ainsi la compétitivité et la croissance économique du Québec,

C. établir les modalités de fonctionnement de la société, notamment celles relatives à la composition de son conseil d’administration ainsi qu’à la rémunération et autres conditions de travail des administrateurs,

D. prévoir que la société disposera, pour la réalisation de sa mission, d’un montant n’excédant pas 40 M$ réparti sur les cinq prochaines années,

E. prévoir la dissolution de la société au terme de cette période de cinq ans et les modalités de sa dissolution,

F. modifier la Loi sur la Société Jnnovatech du Grand Montréal et la Loi sur la Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches afin de rendre possible le soutien aux initiatives à l’ensemble des régions du Québec et d’effectuer certaines modifications de concordance,

selon les modalités prévues aux mémoires du ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science etde la Technologie, étant entendu que:

G. le nombre de membres des conseils d’administration des sociétés Innovatech sera maintenu à neuf, compte tenu qu’il n’est pas approprié pour l’instant que des représentants des régions siègent au conseil d’administration de ces sociétés,

H. les personnes déléguées au conseil d’administration de chacune des sociétés seront au nombre de deux, l’une étant désignée par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, et l’autre par le ministre de l’Education,

I. l’appellation des deux sociétés Innovatech existantes n’est pas modifiée;

2- de confier au ministre de l’industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie le soin de proposer, dans le cadre de la revue des programmes 1995-1996, les réaménagements de crédits permettant l’autofinancement de la nouvelle Société Innovatech du sud du Québec;

3- de transmettre la présente décision et les mémoires du ministre de l’industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie au Comité de législation afin qu’il s’assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle. 13

ÉLIMINATION DES BPC SOUS LA GARDE DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE (REF.: 5-0012)

Le ministre de l’Environnement et de la Faune soumet un mémoire daté du 31 janvier 1995 et portant sur l’élimination des BPC dont le ministère de l’Environnement et de la Faune a la garde. Ce mémoire vise à donner suite à la décision du Conseil des ministres du 20 janvier 1993 et à obtenir les autorisations nécessaires pour poursuivre la mise en oeuvre du plan d’élimination des BPC dont le ministère de l’Environnement et de la faune a la garde, en débutant sur la Côte-Nord. Il vise également à autoriser le ministère de l’Environnement et de la Faune à conclure une entente avec Hydro-Québec concernant l’élimination de matières contaminées au BPC appartenant à cette société.

À l’aide de son mémoire, monsieur Brassard relate brièvement l’historique des faits survenus dans ce dossier et signale que la question des BPC revêt une dimension sociale importante qui tourne même à la phobie collective dans certains cas. Le gouvernement doit donc tenir compte de l’état d’esprit de la population. Celle-ci manifeste beaucoup de craintes à l’égard du transport de cette matière dangereuse, alors que la circulation de camions citernes sur nos routes est plus dangereuse que le transport des BPC suivant la solution qui est envisagée.

Il ajoute que le gouvernement précédent a octroyé à l’entreprise Cintec un contrat en vue de l’élimination des BPC à l’aide d’équipements mobiles. Le Bureau des audiences publiques sur l’environnement a procédé à l’examen de cette technologie qui est basée sur des équipements mobiles. Le dossier en est à un stade avancé d’évolution et le gouvernement actuel doit prendre le train qui est déjà en marche. Le Bureau des audiences publiques sur l’environnement reconnaît que la technologie de Cintec est adéquate. Cet organisme recommande que l’élimination des BPC débute sur le site de la Côte Nord, sous la surveillance d’un comité de vigilance. On procédera en premier lieu à des essais. Ces essais auront lieu sur le site de Manie II qui est le seul site visé par le présent projet de décret. Si les essais sont concluants, cet équipement mobile pourrait être utilisé pour les BPC de $t-Basile le Grand et d’ailleurs. Une somme de 43 M$ a déjà été dépensée dans ce dossier, dont 4 M$ ont été défrayés par Hydro-Québec.

Il rappelle qu’il a proposé douze scénarios différents au Comité des priorités, dont celui de l’exportation de ces matières et celui de leur élimination au moyen des cimenteries. Cependant, ces autres scénarios comportent des coûts et des délais additionnels, puisqu’il faudrait recommencer le processus d’examen par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement. De plus, on ne peut être certain de l’acceptabilité sociale de ces autres scénarios. En conclusion, en tenant compte de tous ces éléments, c’est la solution recommandée par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement qui s’avère la meilleure.

Madame Beaudoin considère qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle qu’il faudrait gérer adéquatement en termes de présentation publique.

Madame Marois signale que le gouvernement précédent n’avait rien provisionné pour ces dépenses. Elle se dit d’accord pour qu’elles soient effectuées, sauf que la limite budgétaire de 38 M$ ne doit pas être dépassée, sans quoi le ministère de l’Environnement et de la Faune devra autofmancer le dépassement. Monsieur Brassard ajoute qu’il fera examiner s’il est socialement acceptable de faire procéder à l’élimination, sur le site de Manie II, de tous les BPC dont son ministère a la garde, à l’exclusion des sols contaminés. Le premier ministre lui indique qu’il n’est pas souhaitable de procéder à cet examen et que seuls les BPC entreposés sur le site de Manie II pourront être éliminés à cet endroit. Monsieur Brassard conclut qu’en conséquence la dernière partie de son mémoire devra être retranchée. 14

Décision numéro: 95-013 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 31 janvier 1995, soumis par le ministre de l’Environnement et de la Faune et portant sur l’élimination des BPC dont le ministère de l’Environnement et de la faune a la garde (réf.: 5-00 12),

1- d’autoriser le ministère de l’Environnement et de la Faune à effectuer les travaux d’élimination des BPC en débutant sur la Côte-Nord et d’adopter le décret proposé par le ministre de l’Environnement et de la Faune concernant la délivrance d’un certificat d’autorisation en faveur de Cintec Environnement inc. pour la réalisation d’un projet de traitement et d’élimination des BPC dont le ministère de l’Environnement et de la Faune a la garde dans la région de la Côte-Nord;

2- d’autoriser le ministère de l’Environnement et de la Faune à conclure une entente avec Hydro-Québec concernant l’élimination de matières contaminées aux BPC appartenant à cette société;

3- d’accorder au ministère de l’Environnement et de la faune des crédits additionnels de 30,5 M$, à compter de l’exercice financier 1995-1996, jusqu’à la réalisation complète des travaux de traitement et d’élimination des BPC dont le ministère de l’Environnement et de la Faune a la garde, tout en précisant que le ministère de l’Environnement et de la Faune devra autofinancer tout dépassement de coûts éventuel.

DEMANDE D’ADHÉSION À INTERNATIONAL FUEL TAX AGREEMENT CONCERNANT LA PERCEPTION DE LA TAXE SUR LES CARBURANTS (RÉF.: 5-0010)

Le ministre du Revenu, en son nom et au nom de la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes et du ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, soumet un mémoire portant sur une autorisation de présenter une demande pour adhérer à l’entente intitulée: “International Fuel Tax Agreement” concernant la perception de la taxe sur les carburants. Ce mémoire vise l’adhésion du gouvernement du Québec à l’International Fuel Tax Agreement, un accord de coopération entre les juridictions membres ayant pour but de promouvoir, notamment l’uniformité de la perception et du remboursement de la taxe sur les carburants pour les transporteurs interjuridictionnels du Canada et des Etats-Unis.

Monsieur Campeau explique brièvement son mémoire à ses collègues.

Monsieur Léonard ajoute qu’une seule association de transporteurs s’est objectée à cette proposition et que le différend est actuellement en voie de règlement.

Décision numéro: 95-014 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre du Revenu, la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes et le ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles et portant sur une autorisation de présenter une demande pour adhérer à l’entente intitulée “International Fuel Tax Agreement” concernant la perception de la taxe sur les carburants (réf.: 5-0010),

d’adopter le décret proposé par le ministre du Revenu, la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes et le ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, concernant l’autorisation du gouvernement de présenter une demande à l’International Fuel Tax Association inc. pour adhérer à l’International Fuel Tax Agreement. 15

LOI MODIFIANT LA LOI CONCERNANT LA COMPOSITION DU BUREAU DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE (RÉF.: 5-0013)

Le Leader parlementaire du gouvernement et ministre des Affaires municipales soumet un mémoire portant sur un projet de loi modifiant la Loi concernant la composition du Bureau de l’Assemblée nationale. Ce projet de loi vise à modifier la Loi concernant la composition du Bureau de l’Assemblée nationale afin de porter de 15 à 90 jours le délai pour la désignation des membres et des membres suppléants devant composer le Bureau de l’Assemblée nationale.

Monsieur Chevrette explique brièvement son mémoire à ses collègues.

Décision numéro: 95-015 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le Leader du gouvernement et ministre des Affaires municipales et portant sur un projet de loi modifiant la Loi concernant la composition du Bureau de l’Assemblée nationale (réf.: 5-0013),

1- de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi modifiant la Loi concernant la composition du Bureau de l’Assemblée nationale de façon à:

- porter de 15 à 90 jours le délai de désignation des membres et des membres suppléants devant composer le Bureau de l’Assemblée nationale,

selon les modalités prévues au mémoire du Leader du gouvernement et ministre des Affaires municipales;

2- de transmettre la présente décision et le mémoire du Leader du gouvernement et ministre des Affaires municipales au Comité de législation afin qu’il s’assure de la cohérence juridique et législative du projet de loi qui en découle.

PROPOSITION DE CRÉATION DE CENTRES HOSPITALIERS UNIVERSITAIRES AFFILIÉS À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL ET À L’UNIVERSITÉ LAVAL (RÉF.: 5-0011)

Le ministre de la Santé et des Services sociaux soumet un mémoire portant sur une proposition de création de centres hospitaliers universitaires affiliés à l’Université de Montréal et à l’Université Lavai. Ce mémoire vise à désigner les centres hospitaliers universitaires, les instituts universitaires et les centres affiliés universitaires rattachés à l’Université de Montréal et à l’Université Lavai. Il découle de cette désignation que certains regroupements de centres hospitaliers devront être effectués.

Monsieur Rochon explique à ses collègues que sa proposition est le résultat final d’un long processus qui a été mis en branle en 198$. La création de centres hospitaliers universitaires regroupés est une pratique largement utilisée à l’extérieur du Québec. Une telle pratique engendre des masses critiques souhaitables au plan des effectifs, des équipements et des technologies. Elle permet également d’effectuer des rationalisations. Elle permet surtout une transformation des ressources vers les soins de courte durée.

Puis, il explique à ses collègues les grandes lignes de son mémoire en insistant sur les modifications législatives qui seront requises.

Il ajoute que le projet de centre hospitalier universitaire affilié à l’Université McGill est le projet de regroupement le plus avancé au Québec. II s’agirait d’un hôpital neufpouvant regrouper l’offre de soins actuellement dispensés par cinq hôpitaux différents, ce qui entraînerait une réduction de lits de l’ordre de 500. Ce projet est passablement avancé puisqu’il existe même un conseil d’administration unique pour coiffer ce regroupement. 16

Quant aux centres hospitaliers universitaires de Sherbrooke, l’actuel centre hospitalier universitaire sera regroupé avec deux autres centres hospitaliers. Cela permettra de diminuer de 250 le nombre de lits de courte durée dans cette région.

La présente proposition vise à définir ce que seront les centres hospitaliers universitaires des régions de Montréal et de Québec. Les différentes possibilités qui s’offraient pour les régions de Montréal et de Québec ont été analysées par les deux délégués régionaux concernés. Dans ces deux régions, la majorité des dirigeants des hôpitaux ont considéré que leur établissement devait demeurer un centre hospitalier universitaire. Il ajoute que sa proposition s’est aussi fondée sur les possibilités de rationalisation. A Montréal et à Québec, il existe deux noyaux incontournables que sont le Centre hospitalier Notre-Dame de Montréal et le Centre hospitalier de l’Université Laval, lesquels sont les plus gros centres de leur région. Ces deux centres devront être pourvus d’équipements additionnels et on y attachera d’autres centres hospitaliers. A Montréal, les centres hospitaliers ont été identifiés à l’aide des critères qui ont été élaborés par la firme de consultants mandatée dans ce dossier. Il ajoute qu’il faut diminuer le nombre des sites où seront dispensés des soins de courte durée.

Puis, il explique les différents scénarios qui ont été envisagés, tout en indiquant qu’il préfere le premier scénario. Ce scénario pose cependant le problème du Centre hospitalier universitaire à vocation pédiatrique à Montréal, puisqu’il y aura également le Centre hospitalier universitaire du centre-ville. Cependant, la proposition permet de regrouper les lieux d’enseignement universitaire sur soixante sites plutôt que sur quatre-vingt-douze.

Quant à la région de Québec, on assisterait au regroupement du Centre hospitalier de l’Université Lavai, de l’hôpital St-françois d’Assise et de l’Hôtel-Dieu de Québec. L’hôpital Lavai serait un institut spécialisé en cardiologie qui pourrait éventuellement se joindre au centre hospitalier universitaire.

Puis, monsieur Rochon explique brièvement les scénarios alternatifs.

Il souligne cependant que le premier scénario qui fait l’objet de sa proposition fera des mécontents, puisque plusieurs centres hospitaliers se considéraient comme des centres hospitaliers universitaires. Par ailleurs, le Centre hospitalier Notre-Dame se voyait comme le seul centre hospitalier universitaire de la région de Montxéal. D’autre part, il aurait été théoriquement possible de concevoir une proposition selon laquelle tous les hôpitaux de Montréal auraient été reconnus à titre de centres hospitaliers universitaires. L’inconvénient d’un tel choix aurait été un message beaucoup moins clair en termes d’attraction. Dans la région de Québec, l’alternative à la présente proposition aurait été de regrouper l’hôpital Lavai et le Centre hospitalier de l’Université Lavai, de même que l’hôpital St-François d’Assise et l’Hôtel Dieu de Québec. Cependant, le scénario A, préconisé dans la présente proposition, ne posera pas de difficultés.

Lorsque le Conseil des ministres aura pris sa décision, on annoncera la création de deux comités d’implantation, formés de représentants de l’université, de la régie régionale et des hôpitaux concernés. Ce sont des citoyens qui présideraient ces comités. Leur mandat pourra s’échelonner jusqu’en septembre prochain.

Le délégué régional de Montréal, le Dr , indique qu’il a suivi de près l’évolution de ce dossier et ce, en tant que chef du département de l’enseignement universitaire. Il a rencontré tous les directeurs de services professionnels et tous les directeurs généraux des hôpitaux de l’île de Montréal. Il a aussi eu des rencontres avec les neufcléputés ministériels de l’Ile et les représentants de la régie régionale de Montréal. Il ajoute qu’il est parti du principe qu’il fallait effectuer des regroupements avec trois centres hospitaliers universitaires au lieu de six, notamment pour des raisons pédagogiques et cliniques, tel que le suggérait la firme de consultants qui avait été mandatée pour étudier toute cette question. Cependant, ces trois regroupements comportaient des failles. Il a donc proposé un centre hospitalier universitaire au centre-ville, comme le propose le mémoire du ministre de la Santé et des Services sociaux. Un centre hospitalier universitaire de taille au moins aussi importante que celui 17 de l’Université MoGiil est nécessaire dans l’Est de Montréal. Par ailleurs, l’Université de Montréal prétend qu’elle a besoin de trois centres hospitaliers universitaires. Chacun des hôpitaux visés par le scénario portant sur trois centres hospitaliers universitaires a son propre centre de recherche et dispose des spécialités de pointe. Toutefois, les deux centres hospitaliers universitaires, autres que celui du centre-ville, joueraient un rôle moins important. De plus, les responsables médicaux de plusieurs grandes villes américaines ont compris les inconvénients de n’avoir qu’un seul centre hospitalier universitaire, puisqu’on ne développe alors que des spécialistes de pointe et non pas des spécialistes dans les spécialités de base. En outre, le fait de conférer à un centre hospitalier le statut de centre affilié entraîne des difficultés de regroupement, puisque les jeunes médecins souhaitent une carrière qui soit à la fois académique et clinique. Il y a donc des éléments humains à considérer en plus du coût des équipements. Il propose donc l’établissement de trois centres hospitaliers universitaires, dont le plus important au centre-ville qui effectuera la répartition de Penseignement. Quant aux deux autres centres hospitaliers universitaires qui seraient plus périphériques, ils auraient une clientèle plus diversifiée, ce qui procure un atout important dans le cas de l’enseignement aux omnipraticiens et aux spécialistes des spécialités de base. L’enseignement aux omnipraticiens et l’enseignement du tronc commun doit disposer d’appuis dans le domaine de la recherche. De tels appuis dans le domaine de la recherche existent déjà et on ne doit pas les laisser péricliter. Il ajoute qu’il accepte la première partie de la recommandation du mémoire du ministre de la Santé et des Services sociaux.

Monsieur Michel Rivard, délégué régional de la région de Québec, signale que les scénarios A ou B proposés dans le mémoire susciteraient tous deux du mécontentement. Il souhaite que trois centres hospitaliers universitaires soient établis à Québec et qu’ils soient formés chacun d’un regroupement de deux hôpitaux. Si celle proposition n’était pas retenue par le Conseil des ministres, il serait nécessaire, avant de procéder à l’annonce publique du choix gouvernemental, de tenir une rencontre avec les membres des conseils d’administration de l’hôpital du St-Sacrement et de l’hôpital de l’Enfant-Jésus. Le nom de ces deux hôpitaux devrait être modifié. D’ailleurs, si ces deux hôpitaux étaient fusionnés, il serait possible de réaliser des économies de 22 M$.

Monsieur Campeau demande à combien s’élèvent les économies résultant de la proposition du ministre de la Santé et des Services sociaux. Il demande à quelle époque s’effectueront les autres regroupements envisagés. Monsieur Rochon lui répond que ces économies ne sont pas chiffrées avec exactitude, mais qu’on peut penser qu’il y aura une diminution du nombre de lits de 25 %. Par celle opération de regroupement, on déclenche une réduction totale de 1 000 lits de courte durée dans la région de Montréal. D’autres réductions seront par la suite complétées par le regroupement d’hôpitaux de taille plus petite. Il est nécessaire d’effectuer toute celle rationalisation afin d’être en mesure, entre autres, de maintenir l’excellence des soins médicaux et hospitaliers.

Madame Harel souligne que plusieurs autres provinces et états américains ont déjà adopté comme pratique de n’avoir qu’un seul centre hospitalier universitaire et ce qui est proposé dans le présent mémoire est conforme à celle tendance. Cependant, il y aura du mécontentement du côté de l’hôpital du Sacré-Coeur et de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Les personnes concernées percevront la proposition gouvernementale comme une trop grande Concentration des investissements au centre-ville de Montréal. D’ailleurs, art. 53 54 l’hôpital Maisonneuve-Rosemont a suggéré que le gouvernement examine la possibilité qu’un centre hospitalier universitaire soit créé par le regroupement des hôpitaux Sacré-Coeur et Maisonneuve-Rosemont. Le gouvernement devrait donc annoncer qu’il enclenche la mise sur pied d’un gros centre hospitalier universitaire dans le centre-ville de Montréal et qu’il examine aussi la possibilité d’en créer un deuxième à partir du regroupement des hôpitaux Sacré-Coeur et Maisonneuve-Rosemont. Un tel examen diminuerait l’anxiété des personnes qui souhaitent le statut de centre hospitalier universitaire pour ces deux établissements.

Monsieur Léonard demande si la proposition de monsieur Rochon entraînera des économies au plan de l’organisation des hôpitaux. Il demande également si la recherche 18 sera maintenue au niveau actuel. Il demande enfin si les universités ont été consultées. Monsieur Rochon lui répond que son intention est de favoriser des fusions et qu’un tel processus débute par l’établissement d’un conseil d’administration unifié, ce qui signifierait la disparition des anciens conseils d’administration. Cependant, la loi actuelle ne permet pas au ministère de la Santé et des Services sociaux de fermer un établissement hospitalier sans l’accord de son conseil d’administration. Par ailleurs, la principale économie réside dans la diminution du nombre de lits. La seule façon de maintenir notre compétitivité dans le domaine médical et hospitalier, c’est de procéder à des regroupements. Quant aux universités, ce sont elles qui ont guidé tout le processus jusqu’à maintenant. Madame Dionne-Marsolais se dit d’accord avec le Dr Camille Laurin. Il faut que le gouvernement considère le phénomène d’attraction pour les médecins, et la population considérable qui est desservie par chacun de ces centres hospitaliers en raison de la taille de la région de Montréal. Monsieur Rochon indique que le développement des établissements est conditionné par les budgets que le ministère de la Santé et des Services sociaux alloue aux établissements. De plus, il est nécessaire de limiter les endroits où s’effectuent la recherche et l’enseignement.

Le premier ministre souligne qu’un des aspects intéressants de la proposition de monsieur Rochon est qu’on initie immédiatement un comité de fusion. Par ailleurs, il y a des fusions qui sont indiscutables comme celle de l’hôpital Notre-Dame, de l’Hôtel-Dieu de Montréal et de l’hôpital Saint-Lue. Il souhaite que cette fusion se réalise. Il souhaite également la fusion du centre hospitalier de l’Université Lavai, de l’hôpital Saint-françois d’Assise et de l’Hôtel-Dieu de Québec. Quant aux autres fusions, il serait nécessaire de mettre sur pied un autre comité qui examinera la possibilité d’établir un troisième centre hospitalier universitaire à Montréal, centre qui reposerait sur le regroupement des hôpitaux du Sacré-Coeur et de Maisonneuve-Rosemont. Si la chose n’est pas possible, on pourrait annoncer qu’il s’agirait d’établissements affiliés. Monsieur Rochon indique qu’il souhaite que ce comité d’examen fasse rapport directement au ministre de la Santé et des Services sociaux.

Pour monsieur Garon, il existe plusieurs groupes de médecins qui sont rémunérés pour faire de l’enseignement et qui n’enseignent pas, selon les étudiants. Par exemple, il n’y a pas d’enseignement à l’hôpital de l’Enfant-Jésus. Les médecins de cet établissement sont rémunérés à temps plein en plus d’effectuer de la pratique médicale. La situation est moins sérieuse à l’hôpital LavaI. Par ailleurs, il faut signaler qu’à Montréal les francophones ne valorisent pas leur faculté de médecine et que ce sont les hôpitaux qui prennent les décisions. Il ajoute qu’il considère que la réflexion gouvernementale n’est pas terminée à l’égard de toute cette question.

Le premier ministre ajoute qu’il faudrait aussi mettre sur pied un comité d’implantation pour le centre hospitalier universitaire de la région de Québec. Il ajoute que les hôpitaux du Saint-Sacrement et de l’Enfant-Jésus n’ont pas la taille suffisante pour constituer un deuxième centre hospitalier universitaire. Monsieur Rivard indique qu’il se rallie à cette décision, mais qu’une rencontre avec les membres des conseils d’administration de ces deux derniers hôpitaux devra avoir lieu. Il ajoute qu’il accepte la proposition de fusionner tout de même les hôpitaux de l’Enfant-Jésus et du St-Sacrement.

Décision numéro: 95-016 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre de la Santé et des Services sociaux et portant sur une proposition de création de centres hospitaliers universitaires affiliés à l’Université de Montréal et à l’Université Lavai (réf.: 5-0011),

1- d’approuver la constitution de deux centres hospitaliers universitaires affiliés à l’Université de Montréal, soit:

A. un centre hospitalier universitaire mère-enfant (hôpital Sainte-Justine), 19

B. un centre hospitalier universitaire Centre-ville (regroupement des hôpitaux Notre-Dame, Hôtel-Dieu de Montréal et Saint-Lue);

2- de prévoir la formation dun comité qui aura pour mandat d’examiner l’opportunité de constituer un troisième centre hospitalier universitaire affilié à l’Université de Montréal qui serait issu du regroupement de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et de l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal;

3- d’approuver la constitution d’un centre hospitalier universitaire (regroupement des hôpitaux Centre hospitalier de lUniversité Lavai, Hôtel-Dieu de Québec et Saint-françois d’Assise), de trois centres affiliés universitaires (Hôtel-Dieu de Lévis, hôpital Saint-Sacrement et hôpital de l’Enfant-Jésus) et d’un institut universitaire (hôpital Lavai) affiliés à l’Université Lavai.

CONFÉRENCES INTERPROVINCIALE ET FÉDÉRALE-PROVINCIALE DES MINISTRES RESPONSABLES DU SPORT ET DES LOISIRS (RÉF.: 5-1146)

Le ministre des Affaires municipales, en son nom et au nom de la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes, soumet un mémoire portant sur la participation du Québec aux conférences interprovinciale et fédérale-provinciale des ministres responsables du sport et des loisirs, le 18 février 1995, à Grande Prairie en Alberta. Ce mémoire vise à faire définir le mandat qui sera donné à la délégation québécoise qui doit participer à la Conférence interprovinciale et à la Conférence fédérale-provinciale des ministres responsables du sport et des loisirs qui se tiendront à Grande Prairie en Alberta, le 18 février 1995.

Décision numéro: 95-017 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre des Affaires municipales et la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes et portant sur la participation du Québec aux conférences interprovinciale et fédérale-provinciale des ministres responsables du sport et des loisirs le 1$ février 1995 à Grande Prairie (réf.: 5-1 146),

1- d’accepter que le mandat de la délégation québécoise à la Conférence interprovinciale et à la Conférence fédérale-provinciale des ministres responsables du sport et des loisirs, qui se tiendront à Grande Prairie, en Alberta, le 18 février 1995, soit le suivant:

A. d’approuver la mise en oeuvre des stratégies visant à établir des exigences de certification pour les entraîneurs à tous les niveaux à l’intérieur de leur système sportif respectif et en collaboration avec leurs partenaires majeurs dans ce secteur,

B. d’approuver le principe voulant que, parmi les critères utilisés pour établir le niveau de soutien financier accordé par I’Etat aux organismes de sport, on tienne compte de leur implication dans le programme national de certification des entraîneurs,

C. participer aux échanges d’information et aux discussions sur les autres sujets inscrits à l’ordre du jour des rencontres et faire connaître les réalisations du Québec dans ces domaines;

2- d’adopter le décret proposé par le ministre des Affaires municipales et la ministre déléguée aux Affaires intergouvernementales canadiennes concernant la délégation québécoise aux rencontres interprovinciale et fédérale-provinciale des ministres responsables du sport et des loisirs, le 18 février 1995, à Grande Prairie. 20

CONFÉRENCE DES MINISTRES DE L’ÉDUCATION DES PAYS AYANT LE FRANCAIS EN PARTAGE (RÉF.: 5-1136)

Le ministre de l’Éducation, en son nom et au nom du ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, soumet un mémoire daté du 20 janvier 1995 et portant sur la composition et le mandat de la délégation québécoise participant à la réunion du Bureau de la Conférence des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage (CONFEMEN), prévue les 9, 10 et 11 février 1995, à Bamako, au Mali. Ce mémoire vise à définir le mandat qui sera donné à la délégation québécoise qui participera à la réunion du Bureau de la Conférence des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage qui doit se tenir à Bamako, au Mali, les 9, 10 et 11 février 1995.

Décision numéro: 95-018 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire daté du 20 janvier 1995, soumis par le ministre de l’Éducation et le ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, et portant sur la composition et le mandat de la délégation québécoise participant à la Conférence des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage, prévue les 9, 10 et 11février1995, àBamako, Mali (réf.: 5-1136),

1- d’accepter que le mandat de la délégation québécoise à la réunion du Bureau de la Conférence des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage (CONFEMEN), qui doit se tenir à Bamako, au Mali, les 9, 10 et 11 février 1995, soit le suivant:

A. dans les suites de la résolution concernant la réorientation de la CONFEMEN, continuer d’appuyer tous les efforts pour la mise en application de la Déclaration de Yaoundé qui a consacré l’éducation de base comme priorité de la coopération multilatérale francophone pendant le biennum 1996-1997,

B. appuyer les stratégies de mise en oeuvre des trois axes prioritaires adoptés à Yaoundé, telles que définies dans le document de travail préparé par le groupe de travail de Dakar:

- redéfinition des finalités de l’école et réforme des curricula,

- politique concernant le manuel scolaire,

- formation et encadrement des enseignants,

C. confirmer, pour l’année 1996, et sous réserve d’approbation par le Conseil du trésor, la contribution québécoise au budget de fonctionnement de la CONFEMEN, pour une part ne dépassant pas 10,6 % du budget total, soit environ 21 k$, tel que prévu à la grille de répartition des cotisations annuelles (budget du ministère des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles),

D. confirmer, sous réserve de l’approbation gouvernementale, la participation québécoise aux activités découlant de la mission d’information et de concertation de la CONFEMEN, de même qu’au financement du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN dont les premiers résultats devraient être partagés lors de la prochaine conférence ministérielle, les engagements financiers étant estimés à 41,7 k$ pour l’exercice 1996 (budget du ministère de l’Education), I E. proposer ou appuyer toute mesure ou intervention visant à ce que les pays prennent en charge les frais de séjour de leurs participants aux réunions des instances de la CONFEMEN, soit la Conférence ministérielle et le Bureau, afin de réduire le fardeau financier des pays hôtes, 21

f. demander que des mesures incitatives soient proposées et mises en place en vue de l’adhésion de nouveaux membres,

G. faire valoir la nécessité d’accélérer les travaux de réflexion sur le thème de l’insertion technique et de la formation professionnelle et sur les stratégies de mise en oeuvre de cette priorité;

2- d’adopter le décret proposé par le ministre de l’Éducation et le ministre des Affaires internationales, de l’Immigration et des Communautés culturelles, concernant la délégation du Québec à la réunion du Bureau de la Conférence des ministres de l’Éducation des pays ayant le français en partage qui doit avoir lieu à Bamako, Mali, les 9, lOet 11février 1995.

CONTRIBUTION FINANCIÈRE REMBOURSABLE À TEXTRON CANADA LIMITÉE, DIVISION BELL HELICOPTER TEXTRON (RÉF.: 4-2611)

Le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie soumet un mémoire portant sur Beil Helicopter Textron inc., développement du BeIl 407. Ce mémoire vise à autoriser le versement, à Beli Helicopter Textron inc., d’une contribution remboursable de 6,48 M$ représentant 15,07 % du coût de son projet de développement du Bell 407 et d’agrandissement des installations de l’usine de Mfrabel, contribution qui est conditionnelle à une contribution de 9,72 M$ du gouvernement fédéral.

Décision numéro: 95-019 Le Conseil des ministres décide: à la suite du mémoire soumis par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie et portant sur Beli Helicopter Textron inc., le développement du BelI 407 (réf.: 4-2611),

1- d’adopter le décret proposé par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie concernant une contribution financière remboursable à Textron Canada itée, division Beli Helicopter Textron, par la Société de développement industriel du Québec d’un montant maximal de 6,48 M$;

2- de demander à la Société de développement industriel du Québec et au ministère de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie qu’à l’avenir:

A. les autorisations de principe demandées fassent état des modalités de remboursement des aides financières proposées,

B. l’utilisation de la formule de remboursement des aides financières au moyen de redevances soit limitée au minimum dans le cas de projets d’entreprises importantes présentant une solide situation financière et ce, même dans le secteur aéronautique.

CONTRIBUTION FINANCIÈRE REMBOURSABLE À NOVA-QUINTECH CORPORATION PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DU QUÉBEC (SDI) (RÉF.: 5-1074)

Le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie soumet un projet de décret concernant une contribution financière remboursable à Nova-Quintech Corporation par la Société de développement industriel du Québec d’un montant maximum de 1,2 M$. Ce projet de décret vise à accorder à Nova-Quintech Corporation une contribution financière remboursable de 1,2 M$ pour l’achat des actifs des entreprises 22 américaines MCI-TMC et la relocalisation au Québec des activités de production de pièces et composantes des autobus RIS utilisés dans les grandes villes américaines.

Décision numéro: 95-020 Le Conseil des ministres décide: 1- d’adopter le décret proposé par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie concernant une contribution financière remboursable à Nova-Quintech Corporation par la Société de développement industriel du Québec d’un montant maximal de 1,2 M$;

2- de demander au Secrétariat au développement des régions et à la Société de développement industriel du Québec de s’assurer, en collaboration avec le ministère de l’Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, que le versement de la subvention de 1 M$ provenant du Fonds décentralisé de création d’emplois respecte les accords du GATT et de 1’ALÉNA, de manière à ne pas susciter de difficultés commerciales à l’entreprise sur le marché américain.

LA SÉANCE EST LEVÉE À 16 H 00

Approuvé par:

Louis