Bref Portrait Des Archives De La Vie Politique À La Ville De Montréal
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Journée d’échanges Le patrimoine politique du Québec : un état des lieux des traces documentaires, le vendredi 22 mai 2015 Bref portrait des archives de la vie politique à la Ville de Montréal par Mario Robert, chef de la Section des archives, Service du greffe, Ville de Montréal (Diapo 1 : page titre) La création d’un service d’archives par le Conseil de ville. La Ville de Montréal en tant qu’administration municipale est créée en 1833 par le gouvernement du Bas-Canada, bien que l’histoire de son territoire soit plus ancienne. (Diapo 2) Après l’élection du 3 juin de cette même année, le conseil municipal tient sa première séance le 5 et les conseillers choisissent unanimement Jacques Viger comme premier maire de Montréal. Ce n’est qu’en 1913 que le Service des archives voit le jour grâce aux efforts conjugués de l’avocat en chef de la Ville, Me Charles Laurendeau, et du notaire et conseiller municipal Victor Morin. (Diapo 3) Pour le premier, l’administration municipale subissait des pertes d’argent nombreuses en raison du «désordre de ses archives» alors que le notaire Morin témoignait d’un grand intérêt à l’égard des documents relatifs à l’histoire et au patrimoine de Montréal. C’est donc le plus ancien service d’archives publiques au Québec et le plus ancien service d’archives municipales au Canada. En 2013, nous avons célébré notre 100e anniversaire de création avec bon nombre d’activités et la publication du livre Quand les archives racontent Montréal : 100 pièces d’exception aux Publications du Québec. (Diapo 4) Aujourd’hui, le service des archives c’est : • Près de 4,25 km de documents; • Plus de 500 fonds et collections d’archives couvrant surtout les années 1796 à nos jours; • Un million de photographies couvrant principalement les années 1920 à nos jours. (Diapo 5) Ces fonds sont répartis en cinq groupes distincts : • Les fonds d’archives institutionnelles de la Ville (VM et MTL); • Les fonds en provenance de la Communauté urbaine de Montréal (CUM); • Les fonds d’archives privées (P), dont ceux des municipalités annexées à Montréal, d’associations, de corporations et d’individus; • Les 100 fonds qui proviennent de la Salle Gagnon de la Bibliothèque de Montréal (BM), qui nous ont été versés en 1997; 1 • Les 24 fonds de la Société historique de Montréal (SHM) qui nous a fait l’honneur de devenir les gardiens de leur patrimoine archivistique en 2005. (Diapo 6) Les archives des instances politiques Dans l’ensemble de nos fonds d’archives institutionnelles (conseil, services, commissions, comités, etc.), les archives des instances politiques représentent près de 60% des archives que nous conservons. Parmi ces instances, le conseil de ville représente près de 2 km de documents. Outre les instances démocratiques, nous conservons les fonds des juges de paix (1796-1833 et 1836-1840) et de la Commission administrative (1918-1921), époque où la Ville de Montréal est mise en tutelle par le gouvernement du Québec. La série Bureau du maire comprend à la fois de la correspondance et l’activité protocolaire du premier magistrat de la Ville. (Diapo 7) Si les archives textuelles représentent la grande majorité des supports conservés dans ces fonds, il ne faut pas négliger les archives photographiques des différents conseils. Songeons à celui de 1885, présidée par le maire Honoré Beaugrand, aux conseillers du 20e siècle ou aux nombreuses activités protocolaires et autres événements auxquels participent les élus montréalais. (Diapo 8) Il ne faut toutefois jamais oublier que derrière l’intense activité politique se profilent aussi des problèmes domestiques comme, par exemple, celui d’égouts de la rue Bonsecours en 1837. En effet, Louis-Joseph Papineau, Jacques Viger et leurs voisins déposent une pétition aux juges de paix le 22 septembre 1837 pour la mise en place d’un égout. Or, un peu plus de 15 jours auparavant, les Fils de la Liberté étaient fondés à l’hôtel Nelson sur la Place Jacques-Cartier. Un mois plus tard, avait lieu l’assemblée des Six- Comtés à Saint-Charles. Finalement, le 6 novembre, l’altercation entre les Fils de la Liberté et le Doric Club marquait le début des rébellions. (Diapo 9) Les fonds d’archives privées Dans les fonds d’archives où la politique est présente, on retrouve deux grandes catégories : les fonds reliés à la politique municipale montréalaise et les fonds et en lien avec la politique québécoise. Pour les premiers, nous conservons d’autres instances telles que la CUM et la vingtaine de municipalités annexées par Montréal à compter de 1883 avec Hochelaga jusqu’à Pointe-aux-Trembles, cent ans plus tard, en 1982. Pour ce qui est des individus, le fonds le plus substantiel est celui de Pierre DesMarais qui a été conseiller, chef du conseil et président du Comité exécutif. Nous possédons aussi les archives du conseiller et journaliste Nick Auf Der Maur. En ce qui concerne la politique québécoise et canadienne, pensons en premier lieu à la correspondance de Louis-Hippolyte la Fontaine qu’il avait légué lui-même à la Société historique en 1864. Ces archives ont été entièrement mises en ligne dans notre catalogue (http://archivesdemontreal.ica-atom.org/) tout comme les archives du journaliste, pamphlétaire et militant nationaliste Olivar Asselin. 2 Le fonds du curé Antoine Labelle se rapporte essentiellement à ses activités de 1888 à 1890, au moment où il est sous-ministre au Département de l'Agriculture et de la Colonisation. On conserve ainsi 2 registres de correspondance dont sa lettre de démission au premier ministre Honoré Mercier. Les fonds de la Ligue des droits de la femme, du Montréal Suffrage Association et d’Idola Saint-Jean, porte principalement sur le droit de vote des femmes. Enfin, deux petits fonds, celui de Louis-Onésime Loranger concerne ses activités comme député de Laval à l'Assemblée législative de la province de Québec entre 1877 et 1879. Celui de l’avocat Joseph-Alexandre-Camille Madore s’intéresse à la vie politique fédérale et provinciale entre 1877 et 1886. (Diapo 10) Pour cette diapositive, j’ai retenu une lettre de Louis-Hippolyte La Fontaine, datée du 26 avril 1849, au lendemain de l’incendie du Parlement du Canada-Uni à Montréal. Il y réclame l’intervention de l’armée pour protéger le marché Bonsecours, là où siègeront les députés. (Diapo 11) Politique d’acquisition En accord avec son mandat et en vertu de la Politique du patrimoine de la Ville de Montréal, la Section des archives de la Ville de Montréal acquiert des fonds d'archives privées constituant un complément aux archives institutionnelles de la Ville de Montréal. Nous intervenons dans quatre champs d’acquisition : 1. Politiciens et partis politiques; 2. Personnel et groupements d'employés de la Ville de Montréal; 3. Organismes (annexés, municipalisés, paramunicipales, mandats complémentaires – par exemple une bibliothèque privée); 4. Archives d'autres personnes, physiques ou morales, riches en informations sur l'administration et les activités de la Ville de Montréal (culturelles, socio-économiques, politiques, sportives) ainsi que sur des événements marquants tels Expo 67 ou les Floralies internationales de 1980. En ce qui concerne notre premier champ, nous visons les personnes élues dans ainsi que le personnel politique qui leur est attaché de même que les regroupements politiques officiels qui œuvrent sur la scène municipale montréalaise. (Diapo 12) Voici trois exemples d’acquisitions, dont une est en cours. Le Rassemblement des citoyennes et citoyens de Montréal (RCM) est le premier vrai parti politique municipal à Montréal. Le parti a été fondé en 1974 et est arrivé au pouvoir avec Jean Doré comme maire en 1986. 3 Un an après la défaite de 1994 aux mains de Pierre Bourque et de Vision Montréal, le Conseil exécutif du RCM souhaitait verser rapidement ses archives à la Ville. Le premier versement a été effectué en 1995 alors que le second l’a été en 2001 au moment où le RCM cesse ses activités. Ce fonds a été très utilisé en décembre 2014 lorsque 300 anciens du RCM se sont réunis pour souligner le 40e anniversaire du parti et rendre hommage à Jean Doré. (Diapo 13) Les archives personnelles du maire Jean Drapeau sont toujours en demande. Elles sont encore fermées à la consultation. Au moment du décès de Jean Drapeau en août 1999, le maire Pierre Bourque a fait des démarches auprès de madame Marie-Claire Drapeau pour offrir nos services. Nous avons alors mis en boîtes les documents pour les transférer dans nos chambres fortes. Durant l’année suivante, un traitement plus que sommaire a été effectué par nos archivistes. La convention de donation de ces archives a été signée en 2006. Les donataires ont demandé que les documents ne soient accessibles que 20 ans après le décès du maire Drapeau. (Diapo 14) Les archives de Camillien Houde sont l’une des plus belles surprises de l’année 2015. Conservées par une de ses petites filles, on y retrouve principalement sa correspondance reçue lors de son internement à Petawawa et à Fredericton de même que de rares photos de jeunesse. Le traitement de ces archives est en cours et sera suivi d’un contrat de donation. Ces archives seront assurément numérisées en vue de les rendre éventuellement accessibles sur nos plateformes de diffusion. (Diapo 15) La mise en valeur Nous avons certes le mandat officiel d’acquérir, de traiter, de conserver et de communiquer les archives de la Ville de Montréal. En fait, nous souhaitons rendre facilement accessible les ressources historiques conservées à la Ville et promouvoir l’histoire de Montréal. Cela nous amène ainsi à être très présent sur le web par les différents médias sociaux; à collaborer avec plusieurs institutions, à être actif au Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal de l’UQAM; et à proposer des chroniques télé à partir de nos archives pour l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (http://matv.ca/montreal/mes- emissions/montrealite).