Ventilo N°418 Du 14 Au 27 Novembre #2018
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
LA REVUE DE VOS SORTIES CULTURELLES DU 14 AU 27 #2018 GRATUIT musique * théâtre * ciné * expos * danse NOVEMBRE www.journalventilo.fr N° 418 FestivAnges DANSE 23 novembre • 9 décembre ENFANCE www.kelemenis.fr JEUNESSE THÉÂTRE SCÈNE CONVENTIONNÉE SAISON VI ART ET CRÉATION 2018-2019 JOLIETTE EXPRESSIONS ET ÉCRITURES LENCHE+MINOTERIE CONTEMPORAINES Face à la mère Jean-René Lemoine Alexandra Tobelaim Cie Tandaim 29 nov > 1er dec www.theatrejoliette.fr - 04 91 90 74 28 L’ESSENTIEL DE LA QUINZAINE 3 > 4 6 MUSIQUE 10 SOCIÉTÉ par POURRITURE(S) Marsactu TOURS DE SCÈNES « Ce n’est pas la pluie. » Les mots cinglants d’une La Donna del Lago à De la rue d’Aubagne à La banderole hissée sur un immeuble de Noailles, l’Opéra de Marseille Palud, Noailles, laboratoire de l’incurie municipale à proximité de l’effondrement, ont clos le débat IDENTITÉS REMARQUABLES indécent lancé par les principaux responsables. Yul Une foule de Marseillais l’a emportée jusqu’à > la mairie samedi, derrière les familles et les MULTIPISTE 11 23 L’AGENDA habitants meurtris. La solidarité qui s’organise L’essentiel des concerts de la quinzaine Toutes les sorties de la quinzaine répond à l’urgence. L’indignation laisse place à la faim de vérité. On chercherait des boucs émissaires, monsieur le maire ? Bien inutile. SUR LES PLANCHES > ARTS Les faits révèlent crûment l’inaction coupable 7 24 29 des rangs de la municipalité et de l’État. Le (RE)TOURS DE SCÈNES Julien Prévieux – Mordre rapport de l’ancien directeur du logement Soirée monologues au Théâtre Joliette la machine au [mac] à la Ville de Paris Christian Nicol, remis au WEFRAC et Mise en ministre du logement de l’époque, annonçait dès 2015 « un parc privé potentiellement ÇA PLANCHE pli au FRAC PACA indigne présentant un risque pour la santé ou L’essentiel des spectacles C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS la sécurité de quelques 100 000 habitants. » de la quinzaine vivants Le Centre Photographique Marseille Quand le quart des Marseillais vit sous le seuil de pauvreté. En 2011, la Justice avait > mis en place un Groupement opérationnel de 8 9 LA FUITE 30>35 CINÉMA lutte contre l’habitat indigne pour initier des DANS LES IDÉES procédures judiciaires. La Mairie ne l’a plus Festival Image de Ville alimenté en données. Il n’existe plus. L’Agence Les Rencontres d’Averroès à Marseille La Semaine Asymétrique régionale de santé décrit l’incompétence et Festival Databit.me à Arles au Polygone Étoilé l’empressement des agents municipaux à Cycle « Routes et déroutes : résistances Tournée régionale du fi lm Moi, cacher les dossiers signalés sous le tapis. Le afghanes » à Martigues et Port-de-Bouc Magyd Cherfi – portrait d’un chanteur n°63 était en péril depuis 2006, avant de Cycle « Femme(s) et résistance(s) » devenu écrivain de Rachid Oujdi devenir propriété publique en 2017 dans un au Théâtre de l’Œuvre « plan d’éradication de l’habitat indigne. » Les budgets consacrés à la rénovation des logements insalubres sont dix fois moindres que dans les villes comparables. La politique du pourrissement a abouti. Huit morts, des dizaines de sans-abri, autant de victimes de l’incurie municipale. Le seuil de considération de la Ville rend les pauvres invisibles à l’action publique. Relégués dans le nord à l’abandon, consignés dans le centre pour attendre de les voir disparaître, remplacés par plus estimables. Les responsables sont devant nous, le roi est nu. Pour la succession, on entendra les lamentations du changement, ces relayeurs de la doxa malsaine du ruissellement, qui verrait le fl ouze des plus riches s’égoutter sur des naufragés. Ne nous faites pas répéter. Ce n’est pas la pluie. VICTOR LÉO Toutes vos sorties, tous les 15 jours Direction Laurent Centofanti • Rédaction et agenda Cynthia Cucchi, Couverture www.journalventilo.fr Éric Fabbricino, Mathilde Ayoub • Direction artistique, webmaster, © Lola Donati www.facebook.com/ventilojournal gestion Damien Bœuf | www.damienboeuf.fr • Responsable par François Guery communication Nadja Grenier • Développement Web Olivier Editeur : Association Aspiro www.francoisguery.com Petit • Brigades du titre Sébastien Valencia • Ont collaboré à ce www.instagram.com/lodonati 28, rue Arago | 13005 Marseille numéro Céline Ghisleri, Victor Léo, Marsactu, Catherine Moreau, La Tél : 04 91 58 16 84 Nuit Magazine, Olivier Puech, Patricia Rouillard, Emmanuel Vigne, Rédaction : [email protected] Roland Yvanez • Impression et fl ashage Imprimerie La Provence, Communication : 06 14 94 68 95 248, avenue Roger-Salengro, 13015 Marseille • Dépôt légal : 21 mars 2003 ISSN-1632-708-X [email protected] Diffusion : [email protected] TÉLÉCHARGEZ EN PDF Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction, même partielle, des articles et illustrations sans autorisation est interdite POUR FIGURER DANS L’AGENDA Les informations doivent nous parvenir le vendredi matin au plus tard avant parution, par email ou courrier, adressées à la rédaction. 4 MUSIQUE TOUR DE SCÈNE | LA DONNA DEL LAGO À L’OPÉRA DE MARSEILLE Un Rossini à point L’Opéra de Marseille affi che un Rossini là où on ne l’attendait pas, dans le registre romantique et sérieux. Trempée aux sources des légendes écossaises, cette mystérieuse Dame du Lac a néanmoins vu le jour sur la terre d’élection des plus grandes voix d’opéra de son temps. maginez une capitale italienne baignant dans un passé glorieux où, dans l’incidence de son déclin progressif, abondent fêtes et divertissements musicaux pour satisfaire un public qui a conservé du siècle précédent un goût, formé à l’école des Porpora et des Pergolèse, pour les spectacles délicats tout autant que pour les intermèdes comiques. Ce n’est pas Venise, ni Rome. Voici Naples en 1819 et, planté au centre du Ipaysage urbain, le San Carlo, l’un des plus fameux temples d’une civilisation théâtrale © Christian Dresse et lyrique consciente du poids socialement cardinal de sa culture. Aux manettes de la prestigieuse maison d’opéra, son jeune directeur artistique est en train d’y vivre les années zénithales de sa carrière de compositeur, profi tant d’un outil de quatre-vingts instrumentistes, de chœurs réputés et de solistes parmi les meilleurs de la génération. Qu’avons-nous retenu de lui ? Sans doute le cortège célèbre de ses comédies. Pourtant, ce sont des drames sérieux qu’il réserve au public napolitain et, en ce soir de première au San Carlo, le 24 septembre 1819, un plongeon dans l’inconnu qu’un élan romantique nouveau lui a inspiré : « une chose prodigieuse » selon le poète Leopardi. Stendhal en gardera une forte impression qu’il consigne dans ses Notes d’un Dilettante s’ouvrant par le compte-rendu de la première parisienne au Th éâtre-Italien. MAIS QUE FAISIEZ-VOUS ? Il aura fallu attendre près de deux siècles après sa création pour accueillir dans la cité phocéenne La Donna del Lago, melodramma en deux actes de Gioacchino Rossini. Chose faite à l’Opéra de Marseille, en version concertante. Chanteurs en frac, chanteuses en robe nous parait en quête d’ampleur dans son bas médium et d’assurance dans les attaques. longue et musiciens sur le plateau ; point de décors ni de mise en scène. Cette abstention Mais la sylphide retrouve ses ailes et parvient à convaincre le public marseillais, suspendu s’est révélée un vrai adjuvant au plaisir de l’écoute. Servies en cela par l’implication aux touchantes cantilènes du premier acte, étourdi par les coloratures du second, que sa de tous les interprètes, les modalités vocales et orchestrales ont semblé si fraîches, si sobriété n’est qu’un raffi nement de plus. Moment très attendu, son rondo « Tanti aff etti intuitives, qu’on en oubliait qu’elles devinrent les « fi gures imposées » de l’opéra italien in tal momento » dans le fi nale de l’acte II, d’abord tout de retenue puis prodiguant pendant les décennies suivantes. Inspiré d’un poème de Walter Scott, le livret dépeint progressivement un fi orito plus jubilatoire, est ovationné. des sentiments collectifs anciens, oppositions claniques et nationales enracinées dans Edgardo Rocha campe un Uberto (Giacomo V) en soupirant désappointé puis en roi le terroir écossais, et des passions amoureuses intemporelles où la tendresse dispute à magnanime. Le jeune ténor uruguayen, archétype du contraltino rossinien aux aigus la violence sa toute puissance parmi les forêts hostiles, landes sauvages, lacs étranges et brillants et agiles, déploie dans sa cavatine « Oh, fi ama… » un long phrasé aux césures cascades pittoresques, tout l’imaginaire ossianique qui animait la toile des paysagistes ornées de triples croches serrées en conservant une douceur d’intonation à ses eff usions romantiques attentifs à la couleur locale et aux atmosphères passées. Rossini se haut perchées. Voix plus longue dans les graves, le ténor italien Enea Scala (Rodrigo) fait peintre à son tour en renouvelant sa palette orchestrale aux teintes saturniennes affi rme, dès son grand solo d’entrée, la prestance qui sied à son rôle et colore cet air de la légende des vieux bardes. Il réserve des eff ets singuliers à la section des cuivres pourtant très orné d’un timbre plus sombre et puissant que son rival. Tous trois, en (trompettes et cors) et propulse les chastes effl orescences de la harpe au premier plan mobilisant ensemble les ressources que Rossini a off ertes au plein développement de la en compagnie de clarinettes moelleuses et sensuelles. La baguette de José Miguel Pérez- voix, communiquent au trio du second acte une intensité électrique qui laisse pantois. Sierra reste allusive, ne force pas le coloris, n’appuie jamais la citation. Elle rassemble Reste le personnage troublant de Malcom, rôle travesti confi é à la mezzo Varduhi les instrumentistes dans le juste équilibre rossinien entre style et émotion et conforte Abrahamyan.