Ferdinand Buisson Et La Foi Laïque

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Ferdinand Buisson Et La Foi Laïque Bibnum Textes fondateurs de la science Sciences humaines et sociales Ferdinand Buisson et La Foi laïque Liliane Maury Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/bibnum/800 ISSN : 2554-4470 Éditeur FMSH - Fondation Maison des sciences de l'homme Référence électronique Liliane Maury, « Ferdinand Buisson et La Foi laïque », Bibnum [En ligne], Sciences humaines et sociales, mis en ligne le 01 juin 2012, consulté le 30 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/ bibnum/800 © BibNum Ferdinand Buisson et La Foi laïque par Liliane Maury chargée de recherches honoraire au CNRS Figure 1 : Ferdinand Buisson (1841-1932). Il est directeur de l’enseignement scolaire de 1879 à 1897 et participe à l’élaboration des lois Ferry. Dreyfusard, il est en 1898 l’un des fondateurs de la Ligue des droits de l’Homme, qu’il préside de 1913 à 1926. Après la Première Guerre, il est un fervent promoteur de la création de la Société des Nations et du rapprochement franco-allemand : c’est notamment pour cette raison qu’il obtient le Prix Nobel de la paix en 1927, conjointement avec l’écrivain et homme politique allemand Ludwig Quidde (1858-1941). Le texte de Ferdinand Buisson analysé ici s’intitule : La religion, la morale et la science, leur conflit dans l’éducation contemporaine. Il est composé d’extraits de quatre conférences, faites au mois d’avril 1900 à l’Aula de l’Université de Genève et publiées la même année sous forme de livre (Paris, Librairie Fischbacher) : le premier paragraphe de la première conférence, qui est un exposé général de la question traitée — c’est-à-dire des causes et de l’histoire de ce conflit —, et la seconde partie de la troisième conférence. Dans la deuxième conférence, Ferdinand Buisson examine les diverses solutions susceptibles de résoudre le conflit entre religion, morale et science. Elle 1 s’achève par une critique de la philosophie de Kant, alors introduite depuis peu en France, et pour laquelle Buisson a manifestement un grand respect. Ce qui ne l’empêche pas d’achever la conférence en ces termes : […] Le kantisme nous apparaît comme une sorte de stoïcisme néo-chrétien qui ne donne d’autre raison de sa raideur sublime que sa raideur elle- même. Avec ses formes scolastiques qui expriment l’héroïsme dans ce qu’il a d’abrupt, il nous fait penser à ces premiers chefs-d’œuvre de l’art primitif, égyptien ou dorien, qui déjà figurent la personne humaine, mais encore figée dans la pose immobile de son moule hiératique, qui déjà expriment la vie, mais encore enfermée et comprimée sous sa lourde robe de pierre d’où seul le génie classique saura un jour la faire jaillir, libre, souple et mouvante. Qui sera le Phidias et le Praxitèle auquel il sera donné d’animer l’immortelle, mais rigide statue qu’est l’homme moral de Kant ? La quatrième et dernière conférence est une application de la solution préconisée par Buisson lui-même dans la troisième partie. Il s’agit en fait d’une sorte d’hommage à Félix Pécaut (1828-1898), qui avait été le directeur de la nouvelle École normale d’institutrices de Fontenay-aux-roses, fondée en 1880. C’est là qu’ont été formées les premières directrices des écoles normales de jeunes filles et, par conséquent, elle est le lieu de naissance de toutes les futures institutrices de France. Pécaut a laissé, et les lettres des jeunes filles en témoignent, un souvenir inoubliable. En particulier, toutes se souviennent avec émotion des causeries morales qu’il leur offrait chaque matin. @@@@@@@ Le principal ouvrage de Buisson a pour titre La Foi laïque. Il paraît en 1912 et, selon l’auteur lui-même, c’est un « dossier ». Il s’agit en effet d’un recueil de textes de toutes sortes (discours, conférences, articles ou extraits de cours) datant de différentes époques et s’adressant à des publics également divers. Si nous avons repris à notre compte ce titre, c’est qu’il correspond exactement à l’œuvre de Buisson. Une œuvre où le religieux et le profane se heurtent, s’opposent et se réconcilient. De cette contradiction mouvante et vivante est née une laïcité particulière, spécifiquement française, et dont nous avons hérité. De fait, la contradiction qui traverse la laïcité n’est pas une simple affaire de mots. Elle entraîne à sa suite une sorte de brouillage des frontières entre diverses instances : entre la vérité religieuse et celle, expérimentale et rationnelle, de la science, entre la théorie et la pratique et, ce qui nous concerne 2 de plus près, entre l’institution scolaire et ce qui lui est extérieur, c’est-à-dire la société. Or, si tous ces éléments ont bien changé depuis l’époque de Ferdinand Buisson, les contradictions subsistent – tout en se déplaçant parfois – et continuent à travailler la notion de laïcité. Cette dernière est, comme le montre Pierre Macherey, une « idéologie de compromis1 ». Aussi retourner aux origines de « la foi laïque » permet peut-être de mieux saisir le sens de ces transformations. @@@@@@@ Buisson a reçu une formation de philosophie. Ainsi il importe de voir, dans un premier temps, en quoi « la foi laïque » reflète la philosophie de son époque, c’est-à-dire celle qui, à la charnière des XIXe et XXe siècles, est dominante en France. Ce moment est particulièrement significatif puisque c’est à cette époque que la philosophie rencontre et se heurte aux sciences de la nature. De ce heurt naîtra un nouveau champ d’investigation, plus ou moins hétéroclite et omniprésent de nos jours, celui des sciences humaines. Dans un deuxième temps, nous considérerons le résultat concret de cette conception de la laïcité, à savoir le statut et le rôle de l’école primaire de la Troisième République. Enfin il va de soi que cette école, où l’on enseigne en même temps que la morale laïque, les « droits de l’homme et du citoyen » issus de la Révolution, confère aussi à l’instituteur un rôle et un statut particuliers. Notre analyse rejoindra ici celle que nous avons proposée de la Lettre envoyée par Jules Ferry, le 17 novembre 1883, à tous les instituteurs de France2. UNE PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE Si l’on considère l’histoire de la philosophie en France, on s’aperçoit que tout un pan de cette histoire semble avoir sombré dans l’oubli : celui qui occupe la période allant de la Révolution à la fin du XIXe siècle, où émerge et s’impose le bergsonisme. À cette période appartiennent tout d’abord les Idéologues, dont le plus célèbre est Condorcet, auquel Jules Ferry rend hommage, dans son 1. Pierre Macherey, « Philosophies laïques », in Mots, n°27, « Laïc, Laïque, Laïcité », juin 1991, Presses de la fondation des sciences politiques, 5-21 (en ligne). 2. Liliane Maury, « Jules Ferry, lettre aux instituteurs », BibNum, mai 2011. 3 « Discours sur l’égalité d ‘éducation » (1870). Ensuite, s’impose une nouvelle philosophie, universitaire contrairement à la précédente, fondée par Victor Cousin (1792-1867) : l’école spiritualiste française. C’est à cette dernière qu’appartiennent tous ceux qui ont lié la philosophie à la morale et la politique et, bien entendu, Ferdinand Buisson. Reportons-nous au problème posé dans notre texte par Buisson, à savoir la résolution du conflit entre « la religion, la morale et la science » : Ainsi commence […] à nous apparaître pour la religion un rôle tout nouveau. S’il fallait opter entre elle et la science, entre elle et la morale, notre choix était fait. Nous n’avons pas le droit de subordonner le certain à l’incertain, l’évidence au clair obscur, la raison à la tradition, notre conscience à celle d’autrui. Plutôt que de condamner l’esprit humain à s’incliner, adulte, devant les idoles qu’il s’est taillées, enfant, nous irons sans hésiter à ce qu’on a fièrement nommé “ l’irréligion de l’avenir […] On sait avec quelle force de réflexion et avec quel éclat d’éloquence un penseur de génie, qui n’a fait que passer, laissant une trace à jamais lumineuse, J. M. Guyau, a fait de ces mots “irréligion de l’avenir” le titre et le résumé d’une des études les plus pénétrantes, les plus loyales, les plus profondes qu’ait vu paraître cette fin de siècle. Jean-Marie Guyau (1854-1888), malgré une vie très courte, a écrit de nombreux ouvrages. Poète et philosophe, il a un style rapide, familier, hardi et tout à la fois lyrique, par conséquent aussi très démodé. Buisson lui doit beaucoup. Ainsi par exemple, dans l’article « Morale » du Nouveau Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire (1911), il reprend à son compte pour qualifier cette dernière, le titre d’un ouvrage de Guyau : Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885). Mais ici, Ferdinand Buisson modifie l’intitulé de Guyau et parle de la « religion de l’avenir ». L’Irréligion de l’avenir paraît en 1886, et il est spécifié en sous-titre qu’il s’agit là d’une « Étude sociologique ». Or la sociologie n’est pas encore conçue à l’époque comme une science à part entière, indépendante de la philosophie : il faudra attendre Émile Durkheim (1858-1917) pour cela. En effet, Durkheim, après avoir succédé à Buisson dans la chaire de sciences de l’éducation de la Sorbonne, en 1902, la transforme en chaire de sociologie. Mais le mot « sociologie » — ou « physique sociale » — a été forgé avant cela par Auguste Comte (1798-1857). Cette science est d’ailleurs le couronnement et l’aboutissement de l’échelle des sciences, que Comte a conçue 4 et exposée dans la première leçon de son Cours de philosophie positive.
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