MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL EXÉCUTIF SÉANCE DU 23 septembre 1992 A 15 h 00 SOUS LA PRÉSIDENCE DU PREMIER MINISTRE MONSIEUR

Membres du Conseil exécutif présents:

Monsieur Robert Bourassa, Premier ministre

Monsieur Gaston Blackburn, Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Monsiepir André Bourbeau, Ministre de la Main—d’oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle Monsieur , Ministre des Communications

Monsieur , Ministre du Travail; ministre délégué aux Communautés culturelles Monsieur John Ciaccla, Ministre des Affaires Internationales

Monsieur Albert Côté, Ministre des Forêts

Monsieur Marc—Yvan Côté, Ministre de la Santé et des Services sociaux; ministre délégué à la Réforme électorale

Monsieur , Ministre des Approvisionnements et Servi ces Monsieur Sam Elkas, Ministre des Transports

Madame —Hébert, Ministre des Affaires culturelles Madame Monique Gagnon—Tremblay, Ministre des Communautés culturelles et de l’Immigration

Monsieur Daniel Johnson, Ministre délégué à l’Administration et à la Fonction publique, Président du Conseil du trésor Monsieur Gérard D. Levesque, Ministre des Finances

Monsieur , Ministre délégué aux Transports Monsieur , Ministre de l’Environnement

Monsieur Gil Rémillard, Ministre de la Justice; ministre délégué aux Affaires intergouver nementales canadiennes

Monsieur , Ministre délégué aux Affaires internationales

Madame , Ministre déléguée aux Finances

Madame , Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Science

Monsieur , Ministre des Affaires municipales; mini stre de la Sécurité publique Monsieur Raymond Savoie, Ministre du Revenu Monsieur , Ministre délégué aux Affaites autochtones

Monsieur , Ministre de Plndustrie, du Commerce et de la Technologie

Madame Violette Trépanier, Ministre déléguée à la Condition féminine

Monsieur André Vallerand, Ministre du Tourisme

Certains renseignements ont été caviardés dans ce document, et ce, en vertu des dispositions de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (RLRQ, chapitre A-21). Les articles pertinents apparaissent aux endroits concernés. MÉMOIRE DES DÉLIBÉRATIONS LE 23 SEPTEMBRE 1992

IMPLANTATION DE CASINOS D’ÉTAT AU QUÉBEC (RÉF.: 2-0192)

Le ministre des Finances, en son nom et au nom du ministre de la Sécurité publique et du ministre du Tourisme, soumet un mémoire daté du 23 septembre 1992 et portant sur l’implantation de casinos d’État au Québec, sur les conditions d’opération relatives aux aspects sociaux et de sécurité publique et sur la localisation du casino de Montréal. Le mémoire rappelle que, lors de sa séance du 30 juin 1992, le Conseil des ministres décidait de considérer favorablement l’implantation de deux casinos d’État au Québec, l’un dans la région de Montréal et l’autre dans la région Charlevoix. Le Conseil des ministres avait toutefois exprimé le désir de disposer d’informations additionnelles avant d’autoriser l’implantation de ces casinos, à savoir notamment si la localisation d’un casino dans la périphérie de la région de Montréal était suffisamment avantageuse pour pallier aux inconvénients que peut comporter la présence d’un casino dans une région densément peuplée. Le Conseil des ministres voulait également savoir l’impact que pourrait avoir une augmentation possible de la criminalité sur le coQt des services policiers et voulait que l’on examine la possibilité que les entités municipales bénéficient d’un dédommagement à cet effet. Le Conseil des ministres confiait donc à un comité composé de représentants du ministère des Finances, du ministère du Tourisme, du ministère des Affaires municipales et du ministère de la Sécurité publique ainsi que de Loto-Québec et de la SOreté du Québec, le soin de poursuivre les consultations avec la Ville de Montréal, la Communauté urbaine de Montréal ainsi qu’avec les autres municipalités et organismes concernés afin d’identifier les avantages et les inconvénients de chacun des sites proposés et de proposer un choix définitif à cet égard.

Le mémoire indique que le comité ainsi créé a procédé à un examen des sites de Mirabel, du Palais de la civilisation sur 7’Ile Notre-Dame, du Stade olympique et du Palais des congrès et à l’unanimité conclu que le site de Mirabel n’était pas souhaitable d’une part et que, bien que ces trois autres sites envisagés ne se démarquent pas sur le plan des retombées économiques et sur le plan de la rentabilité financière à court terme, le comité recommandait de retenir comme site d’implantation du casino dans la région de Montréal le Palais de la civilisation situé sur l’Ile Notre-Dame et ce, en raison des avantages significatifs qu’il offre à l’égard des aspects sociaux et de la sécurité publique. Il mentionne que les autorités policières privilégient ce site en raison notamment de l’absence de population dans son environnement immédiat et de la facilité d’en contrôler l’accès. Quant au casino dans le comté de Charlevoix, le comité propose le Manoir Richelieu seul site considéré en raison de l’unanimité des intervenants de cette région. Il faudra cependant arrêter 7es conditions d’utilisation avec les promoteurs concernés avant de prendre une décision quant à cet hôtel. Le mémoire mentionne qu’après examen des modèles européen et américain, il apparaît nécessaire pour minimiser les risques de l’implantation du casino de choisir d’abord un site hors des quartiers criminogènes et ensuite d’ajouter la garantie des modalités d’exploitation à l’européenne, qui semblent minimiser les risques à l’égard des aspects sociaux et de sécurité publique. Ces modalités d’exploitation sont les suivantes: 1- des restrictions à l’entrée, notamment l’identification obligatoire, l’instauration de frais d’entrée et l’adoption d’un code vestimen taire strict;

2- une philosopie d’exploitation du casino à titre d’activité de divertissement plutôt que d’incitation maximale au jeu ayant notamment les caractéristiques suivantes, soit un seul casino par ville ou agglomération, un aménagement conçu de façon à éloigner les clientèles non désirées, une restauration de haute qualité, un aménagement aéré favorisant l’arrêt du jeu au besoin, une absence de crédit, une absence d’alcool aux tables de jeu, la possibilité des joueurs de s’exclure du casino, une promotion du casino réduite et z axée vers la clientèle touristique étrangère, une interdiction aux employés de jouer et des heures d’exploitations contrôlées;

3- un système de surveillance de haute qualité, soit 7e suivi informa tisé des opérations de jeu, un système de caméras et de surveillance physique.

Le mémoire souligne que les ministres de la Sécurité publique et des Finances présenteront ultérieurement l’ensemble des mesures de sécurité destinées à minimiser les risques sociaux et de criminalité. Il ajoute que les modalités de gestion des casinos de même que les procédures administratives et budgétaires seront aussi arrêtées ultérieurement. Le mémoire propose par ailleurs l’approbation des mesures déjà énoncées dans le mémoire du 2 juin 1992, afin de minimiser l’impact des nouveaux casinos sur les casinos forains et le pari mutuel.

Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres:

1- que deux casinos soient implantés au Québec, l’un dans la région de Montréal et l’autre dans la région de Charlevoix et que Loto-Québec soit retenue comme gestionnaire de ces casinos;

2- qu’afin de minimiset les risques sur le plan des aspects sociaux et de sécurité publique, les casinos d’Ètat du Québec soient de type européen et comportent notamment les modalités d’opération suivan tes, soit des restrictions à l’entrée, une philosophie d’exploita tion basée sur le divertissement plutôt que sur l’incitation au jeu et une surveillance et un contrôle sophistiqués et rigoureux; 3- que dans la région de Montréal, l’actuel Palais de la civilisation situé sur l’Ile Notre-Dame soit retenu comme site d’implantation du casino et ce, en raison des avantages significatifs qu’il offre à l’égard des aspects sociaux et de sécurité publique;

4- que le ministre des Finances présente au gouvernement les modalités de gestion de chacun de ces casinos, les procédures administratives et budgétaires entourant l’implantation de ces établissements de même que les pièces réglementaires fixant l’offre de jeu et les règles afférentes à chacun des jeux retenus;

5- que 7e ministre de la Sécurité publique soit mandaté en collabora tion avec 7e ministre des Finances, pour présenter au gouvernement l’ensemble des mesures de sécurité publique qui devront être prises pour minimiser les risques en regard des aspects sociaux et de sécurité publique et par la même occasion, de déposer, le cas échéant, les pièces législatives et réglementaires fixant ces mesures, y incluant la mise sut pied d’un organisme indépendant de contrôle sous la responsabilité du ministre de la Sécurité publique; 6- que tous 7es aspects touristiques reliés aux recommandations 4 et 5, dont notamment les liaisons entre le site du casino de Montréal et 7es principaux hôtels du centre-ville et les questions relatives à la promotion du casino, fassent l’objet d’une consultation avec le ministre du Tourisme;

7- qu’à la lumière des expériences vécues par les opérateurs de casinos étrangers et par les autorités policières concernées, le ministre des Finances et le ministre de la Sécurité publique procèdent à une évaluation des coQts additionnels de police résultant de l’implanta tion d’un casino et des retombées fiscales générées par ces établissements au niveau local et examinent l’opportunité d’offrir une compensation financière aux municipalités concernées;

8- que, sujet aux garanties nécessaires en matière de sécurité publique, les recommandations présentées par le ministre des Finances et le ministre du Tourisme dans le mémoire complémentaire du 2 juin 1992, relativement aux casinos forains et à l’industrie des courses de chevaux, soient adoptées par le gouvernement. 3

Monsieur Levesque explique à ses collègues que ce n’est pas la première fois que ce projet est discuté. Lors des dernières discussions, le Conseil des ministres a mis sur pied un comité formé de représentants des ministères de la Sécurité publique, des Finances et du Tourisme ainsi que de Loto-Québec, et chargé de poursuivre les discussions avec le milieu montréalais afin d’identifier les avantages et les inconvé nients de chacun des sites envisagés et de proposer un choix définitif à cet égard. Les conclusions de ce comité, qui tiennent compte des aspects sociaux et de sécurité de même que de la réaction de plusieurs collègues, portent sur Je Palais de la civilisation de l’ue Notre-Dame. Les membres du comité se sont rendus aux tats-Unis et en Europe et ont rencontré les autorités policières concernées, de même que les autorités administratives ou politiques. Ils ont visité et analysé les sites projetés dans la région de Montréal et leur préférence a porté sur celui de l’île Notre-Dame. Le ministère du Tourisme a manifesté certaines réticences quant à ce choix, préférant le Palais des congrès en raison de sa proximité des grands hôtels de Montréal.

Le Premier ministre demande si l’accès à ce site est le pont de la Concorde. Monsieur Levesque lui répond que oui et que les moyens de communications appropriés seront disponibles. Cette question de l’accessibilité a été vérifiée. Il ajoute que Loto-Québec prévoit que les résultats financiers d’un tel site seront les mêmes que ceux des autres sites envisagés à Montréal. La recommandation du ministère des Finances et celle du ministère de la Sécurité publique portent sur l’ue Notre-Dame. Quant au casino de la région de Charlevoix, le consensus porte sur le Manoir Richelieu. Ce choix n’est pas traité abondamment dans le mémoire, puisque les négociations avec le propriétaire de cet hôtel ne sont pas terminées. Il ne faut donc pas annoncer ce choix et ce, afin de conserver un certain pouvoir de négociation.

Monsieur Marc-Yvan Côté demande si l’ouverture des deux casinos sera simultanée. Monsieur Levesque répond par l’affirmative. Il ajoute que les exigences du ministère du Tourisme ont été satisfaites, sauf celle qui avait trait à l’utilisation d’une partie des droits d’entrée dans les casinos aux fins de la promotion touristique des régions. Monsieur Albert Côté demande ce qu’il advient des casinos forains. Monsieur Levesque répond que cette question est déjà réglée avec le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Le Premier ministre demande quel est l’échéancier de réalisation. Monsieur Levesque répond que l’on prévoit l’ouverture des casinos pour le printemps 1993. Le Premier ministre demande où en seront les démarches du gouvernement ontarien en ce qui à trait à l’implantation de casinos dans cette province. Monsieur Levesque répond qu’il existe en Ontario quatre ou cinq projets de casinos qui sont en marche. Le Premier ministre demande s’il existe en Ontario des engagements fermes à cet effet. Monsieur Levesque lui répond par la négative et que les projets ontariens de casinos n’en sont actuellement qu’à l’étape d’intention.

Monsieur Vallerand soutient qu’au plan touristique, le site du Palais des congrès offrirait 7es plus grandes retombées. Il ajoute que son ministère a besoin d’une source de revenus additionnels afin d’améliorer la promotion touristique partout en régions. Il faut se rappeler que plusieurs régions ont déjà demandé l’implantation de casinos et qu’il est nécessaire de les satisfaite partiellement. Il dit comprendre les réticences du ministère des Finances sur le principe des revenus désignés. Il ajoute que ce n’est pas cette formule qu’il souhaite, mais une ristourne sur le prix d’entrée dans les casinos. Monsieur Elkas signale que les maires de l’ue de Montréal se sont déjà opposés à ce projet. Il demande ce qu’il advient de cette opposition. Monsieur Ryan lui répond que seuls les maires de banlieue s’y opposent. Monsieur Elkas demande s’il y aura des spectacles sur le site du casino. Monsieur Ryan lui répond que cela fait partie des possibilités. Monsieur Elkas demande comment on aura accès à ce site. Monsieur Ryan répond que ces accès seront améliorés.

Monsieur Vallerand signale que le Service de la police de la Communauté urbaine de Montréal ne possède pas d’expertise dans le domaine de la 4

surveillance et du contrôle des casinos. Il ajoute qu’il souhaite des précisions en ce qui concerne le site de Charlevoix. Il rappelle qu’en 1986, lors de la cession du Manoir Richelieu à monsieur Malenfant, le gouvernement avait exigé que celui-ci fasse des rénovations pour un montant de 10 M$ et que le gouvernement s’était octroyé un droit de premier refus dans l’éventualité où il y aurait un changement de destination de cet hôtel. Il signale que si le gouvernement doit exercer son droit de premier refus avant le Mouvement Desjardins qui est le prêteur, c’est alors le gouvernement qui serait tenu de lui rembourser la dette de 11 M$. Monsieur Matc-Yvan Côté dit se rappeler que le casino de Charlevoix devait être exploité à l’extérieur de la bâtisse même du Manoir Richelieu et qu’il devrait être opéré pat Loto-Québec et nàn pas pat le propriétaire du Manoir. Il admet cependant que cet hôtel est un endroit idéal.

art. 53, 54

art. 53, 54

Madame Frulla-Hébert signale que le Palais de la civilisation est actuellement utilisé comme centre d’exposition, de sotte que les expositions devront désormais avoir lieu au Marché Bonsecours. Elle demande s’il est vrai que le déménagement des expositions sera défrayé par Loto-Québec. Monsieur Levesque répond que le comité interminis tériel a creusé cette question. Il ignore si Loto-Québec s’est engagée en ce sens, mais considère que cela devra faite partie de l’entente.

Le Premier ministre résume le consensus en indiquant que le choix du site de Montréal est celui du Palais de la civilisation et qu’un autre casino sera exploité dans la région de Charlevoix. Monsieur Levesque confie que le gouvernement est actuellement intéressé à utiliser aux fins du casino, la bâtisse attenante au Manoir Richelieu. Il est cependant nécessaire d’attendre jusqu’au 15 octobre pour arrêter définitivement un choix quant à la région de Charlevoix, art. 23, 24 Madame Gagnon-Tremblay considère que le site choisi pour Montréal est un site sécuritaire, mais qu’il y a certains coûts additionnels qui n’ont pas été présentés, tels que ceux du déménagement d’expositions, ceux de l’amélioration des accès, etc. Elle suggère d’attendre des précisions quant à tous ces coûts avant de prendre une décision définitive à l’égard de ces casinos. Monsieur Levesque lui répond que Loto-Québec a déjà examiné toutes ces questions.

Le Premier ministre souhaite que l’annonce de ces casinos soit faite discrètement. Il ajoute que la région de l’Outaouais québécois demeure une troisième possibilité pour l’implantation d’un casino. Monsieur Rémillard considère qu’il y aurait plus d’impact positif pour le gouvernement si celui-ci annonçait carrément le choix du Manoir Richelieu dès maintenant. Monsieur Levesque répète qu’il teste des négociations à terminer à l’égard de ce site. Monsieur Iremblay croit aussi au’il est oréférable d’attendre pour annoncer ce site, art. 23, 24 Une annonce immédiate pourrait faire en sorte que art. 23, 24 se montre intéressé à devenir propriétaire du manoir Klcnelleu. 5

Monsieur Levesque se dit prêt à examiner la possibilité que certaines sommes provenant de l’exploitation des casinos puissent être affectées au ministère du Tourisme.

Le Premier ministre conclut la discussion en indiquant qu’il faudra attendre une semaine avant de faire l’annonce de la présente décision. Décision numéto: 92-215 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire daté du 23 septembre 1992, soumis par le ministre des Finances, le ministre de la Sécurité publique et le ministre du Tourisme, et portant sut l’implantation de casinos d’État au Québec, sur les conditions d’opération relatives aux aspects sociaux et de sécurité publique et sur la localisation du casino de Montréal (réf.: 2-0192),

1- d’accepter que deux casinos soient implantés au Québec, l’un dans la région de Montréal et l’autre dans la région de Charlevoix et que Loto-Québec soit retenue comme gestionnaire de ces casinos;

2- de prévoir qu’afin de minimiser les risques sur le plan des aspects sociaux et de sécurité publique, les casinos d’État du Québec soient de type européen et comportent notamment les modalités d’opéra tion suivantes:

A. des restrictions à l’entrée,

B. une philosophie d’exploitation basée sur le divertissement plutôt que sur l’incitation au jeu,

C. une surveillance et un contrôle sophistiqués et rigoureux;

3- de retenir, dans la région de Montréal, l’actuel Palais de la civilisation situé sur l’Ile Notre-Dame comme site d’implantation du casino et ce, en raison des avantages significatifs qu’il offre à l’égard des aspects sociaux et de sécurité publique;

4- de confier au ministre des Finances le soin de présenter au gouvernement les modalités de gestion de ces casinos, les procédures administratives et budgétaires entourant l’implantation de ces établissements de même que les pièces réglementaires fixant l’offre de jeu et les règles afférentes à chacun des jeux retenus;

5- de confier au ministre de la Sécurité publique, en collaboration avec le ministre des Finances, le soin de présenter au gouvernement l’ensemble des mesures de sécurité publique qui devront être prises pour minimiser les risques en regard des aspects sociaux et de sécurité publique et, par la même occasion, de déposer, le cas échéant, les pièces législatives et réglementaires fixant ces mesures, y incluant la mise sur pied d’un organisme indépendant de contrôle sous la responsa bilité du ministre de la Sécurité publique;

6- de prévoir que tous les aspects touristiques reliés aux para graphes 4 et 5, dont notamment les liaisons entre le site du casino de Montréal et les principaux hôtels du centre-ville et les questions relatives à la promotion du casino, fassent l’objet d’une consultation avec le ministre du Tourisme;

7- de confier au ministre des Finances et au ministre de la Sécurité publique, à la lumière des expériences vécues par les exploitants de casinos étrangers et pat les autorités policières concernées, le soin de procéder à une évaluation des coQts additionnels de police résultant de l’implantation d’un casino et des retombées fiscales générées par ces établissements au niveau local, et d’examiner l’opportunité d’offrir une compensation financière aux municipalités concernées; 6

8- d’accepter, sujet aux garanties nécessaires en matière de sécurité publique, que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation soit toujours autorisé à permettre la tenue de casinos forains et qu’un programme de garantie de revenu soit instauré pour compenser les pertes de revenu subies par ces casinos forains, sous réserve des conditions suivantes:

A. le nombre de jours-événements autorisés annuellement devrait être limité globalement à 280 jours, dont un maximum de 80 jours pour les casinos spécialisés tenus par les associations d’éleveurs ou des organismes agricoles assimilés,

B. le niveau de revenu garanti globalement aux organismes tenant de tels événements devrait être limité à 6 M$ par année; de plus, afin notamment de maintenir l’incitation pour les organismes à maximiser le rendement des casinos qu’ils tiendront, la compensation financière devrait correspondre à 85 % de l’écart entre les revenus nets de jeu des casinos forains et le montant de 6 M$, avec un maximum de 3,5 M$ annuellement,

C. si, au cours d’une année un nombre de jours-événements inférieur à celui qui est permis pour chaque catégorie de casinos est tenu, le niveau de garantie pour cette année devrait être réduit de façon proportionnelle,

D. l’entente de garantie de revenu prendrait effet à compter de l’exercice 1993-1994 et les modalités des éventuels versements, dont notamment les procédures de vérification financière, seraient prévues dans le cadre de la revue des programmes,

E. la nature des jeux autorisés et le niveau des mises ne devraient pas être modifiés par rapport à la situation actuelle, et, de plus, le pourcentage des revenus bruts des casinos affecté aux dépenses ne devra pas être haussé de façon globale par rapport à la situation observée en 1991,

F. dans l’éventualité où le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation désirerait après un certain temps réduire de façon permanente le nombre de jours- événements autorisés, le principe d’une compensation forfaitaire finale pourra être considéré;

9- d’accepter, sujet aux garanties nécessaires en matière de sécurité publique:

A. que se poursuive l’entente de garantie de revenu conclue relativement à la piste Blue Bonnets,

B. que soit demandé à Loto-Québec d’examiner, de concert avec la Commission des courses du Québec, l’opportunité d’ins taller une salle de pari hors-piste dans le casino de Montréal ou à proximité et, le cas échéant, de présenter une proposition à cet effet,

C. que se poursuive la collaboration entre la Commission des courses du Québec et Loto-Québec afin d’examiner les moyens pour assurer le développement et la gestion ordonnée du secteur des paris sur les courses de chevaux, notamment par l’introduction de nouveaux types de paris et de techno logies nouvelles de gestion,

D. que soit accepté le principe du maintien, pour une période minimum de 5 ans, de l’aide actuelle de 2,8 M$ (s-1992) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimenta- tian aux éleveurs de chevaux; 7

10- de prendre acte que le ministre des Finances examinera la possibilité qu’une partie des frais d’entrée aux casinos soit remise au ministère du Tourisme aux fins du financement de la promotion touris tique des régions.

PROJET IMAGE (RÉF,: 2-0193)

Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie, en son nom et au nom de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Science, soumet un mémoire daté du 31 juillet 1992 et portant sur une demande d’aide financière pour un projet mobilisateur dans le cadre du Fonds de développement technologique: projet Image. Le mémoire expose que le projet Image est un projet d’une durée de trois ans d’un coût estimé de 21,5 M$ et qui vise le développement, la mise au point et la commercia lisation de nouvelles technologies dans le domaine des systèmes d’affichage graphique haute performance. Ce projet a été mis au point par la firme Systèmes M3i Inc. et la Firme ATS Aérospatiale Inc. qui s’entendent pour intégrer leurs compétences et technologies réciproques et favoriser une approche qui leur permettra de consolider leur position sur leurs marchés respectifs et d’ouvrir de nouveaux créneaux de marché dans le secteur de l’industrie aérospatiale. Il explique que les efforts de recherche porteront sur la réalisation d’une carte graphique 2D pour représenter dynamiquement toute l’information de gestion requise pour illustrer l’état et l’évolution de processus complexes dans des salles de contrôle variées. Cette technologie doit s’intéger aux diverses plates-formes de micro-ordinateurs disponibles sur le marché. Les partenaires s’appliqueront également à développer un générateur d’images 3D offrant la même puissance et flexibilité que la mosaïque 2D mais pour des besoins spécialisés de formation dans le contexte de l’aviation civile et du secteur spatial. Le mémoire indique que les dépenses de recherche et de développement totalisent 12,615 M$ et incluent des contrats d’une valeur de 1 M$ au CRIM et à l’Université McGill. Le mémoire précise que la mise de fonds des partenaires privés dans le projet est de 11 M$ alors que la subvention du Fonds de développement technologique s’élève à 4,45 M$ et que les crédits d’impôt s’élèvent à 4,545 M$ pour le gouvernement du Québec et à 1,515 M$ pour le gouvernement fédéral. Le mémoire signale que le financement relié à la participation de Systèmes M3i Inc. au projet serait assuré par un investissement en capital de l’ordre de 10 M$ de la Société MIDLANDS alors que le financement requis de ATS Aérospatiale Inc. proviendrait principalement d’un prêt sans intérêt de 2 M$ à 3 M$ consenti par le Defense Industries Participation Programs, d’emprunts bancaires et du fonds de roulement de l’entreprise.

Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres: 1- de reconnaître le projet Image comme projet mobilisateur dans le cadre du volet I du Fonds de développement technologique;

2- de prévoit qu’un accord intervienne entre le gouvernement et les promoteurs pour le versement de la subvention et le suivi du projet et que cet accord tienne compte des conditions suivantes:

a) que les plans de financement proposés pat les partenaires aient préalablement été réalisés ou qu’ils soient en voie de réalisa tion à la satisfaction du Fonds de développement technologique, notamment:

1) que l’apport substantiel de capital prévu par MIDLANDS dans Systèmes M3i Inc. se concrétise,

2) que le scénario de financement revu et proposé par ATS Aérospatiale Inc. soit accompagné des garanties inhérentes;

b) que le montant total des dépenses de recherche et de développe ment à être effectuées au Québec ne soit pas inférieur à 12,6 M$; $

c) que Je montant total de la valeur des contrats octroyés dans les centres de recherche universitaires québécois ne soit pas inférieur à 1 M$;

d) que le montant total des dépenses admissibles à la subvention ne dépasse pas 4,35 M$ pour AIS Aérospatiale Inc. et 4,55 M$ pour Systèmes M3i Inc.;

e) que le taux maximal de subvention des dépenses admissibles soit fixé à 50%, soit une subvention maximale de 4,45 M$ pour des dépenses totales admissibles de 8,9 M$; f) qu’un rapport d’étape soit soumis au gouvernement au plus tard 1$ mois après la date de début de réalisation du projet;

g) que les dépenses de mise en valeur pour J’Agence spatiale canadienne fassent partie d’un poste budgétaire spécifique et soient effectuées conjointement par les deux partenaires afin qu’elles puissent être déclarées admissibles à la subvention; h) que toute somme payée par les clients valideurs éventuels pour les installations prototypes soit soustraite des montants admissibles à la subvention;

1) que les partenaires s’engagent à ne verset aucun dividende au cours de la durée du projet;

3- de prévoir que la convention de contribution financière à intervenir entre le gouvernemnt du Québec et les promoteurs soit signée seulement après l’approbation par le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie de l’ensemble des conditions reliées au projet;

4- de prévoit que le 20 décembre 1991, soit la date à compter de laquelle les dépenses effectuées par les partenaires seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet mobilisateur Image;

5- de prévoir que la date projetée de la fin du projet soit déterminée avant la signature de la convention à intervenir entre le gouver nement et les partenaires et qu’elle soit mentionnée dans ce contrat;

6- de prévoir que le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie soit responsable avec le Fonds de développement technologique de la négociation de cette convention;

7- de constituer un comité interministériel formé de représentants du ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie, de la Société de développement industriel du Québec, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science et du Secrétariat du Fonds de développement technologique, pour assurer le suivi administratif, technologique et financier du projet;

8- de désigner le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie à titre de ministre responsable du suivi du projet.

Ce mémoire a été recommandé par le Conseil du trésor, à sa séance du 23 septembre 1992.

Madame Robillard indique à ses collègues que les produits qui pourraient être issus de toutes ces nouvelles technologies représentent un marché mondial de 250 G$. Les deux entreprises associées au projet Image ont quant à elle une niche potentielle de 2 G$ pour leur produit. Le projet Image vise le développement, la mise au point et la commercialisation de nouvelles technologies dans le domaine des systèmes d’affichage graphique haute performance pour Je contrôle aérien et aérospatial. Les deux partenaires sont Système M3i inc. et ATS Aérospatiale. Le projet comprend des contrats de recherche d’une valeur de 1 M$ au CRIM et à l’Université McGill. La mise de fonds des partenaires privés s’élève 9

à 11 M$, tandis qu’une subvention de 4,45 M$ sera versée par le Fonds de développement technologique. De plus, des crédits d’impôt à la recherche et au développement de 4,5 M$ et de 1,5 M$ proviendront respectivement du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral. Les deux entreprises ont leur siège social sur la Rive-Sud de Montréal. Le Premier ministre ajoute que ce projet fera l’objet d’une annonce publique vendredi prochain. Décision numéro: 92-216 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire daté du 31 juillet 1992, soumis par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Science et le ministre de l’industrie, du Commerce et de la Technologie, et portant sur une demande d’aide financière pour un projet mobilisateur dans le cadre du Fonds de développement technologique: projet Image (réf.: 2-0193),

1- de reconnaître le projet Image comme projet mobilisateur dans le cadre du volet 1 du Fonds de développement technologique;

2- de prévoir qu’un accord intervienne entre le gouvernement et les promoteurs pour le versement de la subvention et le suivi du projet et que cet accord tienne compte des conditions suivantes:

A. que les plans de financement proposés par les partenaires aient préalablement été réalisés ou qu’ils soient en voie de réalisation à la satisfaction du Fonds de développement technologique, notamment:

1) que l’apport substantiel de capital prévu par Midlands dans Systèmes M3i Inc. se concrétise, et

2) que le scénario de financement revu et proposé par ATS Aérospatiale Inc. soit accompagné des garanties inhérentes,

B. que le montant total des dépenses de recherche et de développement à être effectuées au Québec ne soit pas inférieur à 12,6 M$,

C. que le montant total de la valeur des contrats octroyés dans les centres de recherche universitaires québécois ne soit pas inférieur à 1 M$,

D. que le montant total des dépenses admissibles à la subven tion ne dépasse pas 4,35 M$ pour ATS Aérospatiale Inc. et 4,55 M$ pour Systèmes M3i Inc.,

E. que le taux maximal de subvention des dépenses admissibles soit fixé à 50 %, soit une subvention maximale de 4,45 M$ pour des dépenses totales admissibles de 8,9 M$,

F. qu’un rapport d’étape soit soumis au gouvernement au plus tard 18 mois après la date de début de réalisation du projet,

G. que 7es dépenses de mise en valeur pour l’Agence spatiale canadienne fassent partie d’un poste budgétaire spécifique et soient effectuées conjointement par les deux partenaires afin qu’elles puissent être déclarées admissibles à la subvention,

H. que toute somme payée par les clients valideurs éventuels pour les installations prototypes soit soustraite des montants admissibles à la subvention,

I. que les partenaires s’engagent à ne verser aucun dividende au cours de la durée du projet; 10

3- de prévoir que la convention de contribution financière à intervenir entre le gouvernement du Québec et les promoteurs soit signée seulement après l’approbation par le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie de l’ensemble des conditions reliées au projet;

4- de prévoir que le 20 décembre 1991 soit la date à compter de laquelle les dépenses effectuées par les partenaires seront considérées comme étant faites dans le cadre du projet mobilisateur Image;

5- de prévoir que la date projetée de la fin du projet soit déterminée avant la signature de la convention à intervenir entre le gouvernement et les partenaires et qu’elle soit mentionnée dans ce contrat;

6- de prévoir que le ministère de l’industrie, du Commerce et de la Technologie soit responsable avec le Fonds de développement techno logique de la négociation de cette convention;

7- de constituer un comité interministériel formé de représentants du ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie, de la Société de développement industriel du Québec, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science et du Secrétariat du Fonds de développement technologique, pour assurer le suivi administratif, technologique et financier du projet;

8- de désigner le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Technologie à titre de responsable du suivi du projet.

PROGRAMMATION TRIENNALE 1992-1995 DU PROGRAMME D’ASSAINISSEMENT DES EAUX ET DES NIVEAUX D’INVESTISSEMENTS ANNUELS (RÈF.: 2-0088)

Le ministre de l’Environnement soumet un mémoire daté du 7 avril 1992 et portant sur la programmation triennale 1992-1995 du programme d’assainissement des eaux et sur les niveaux d’investissements annuels. Le mémoire expose que le coût du volet municipal du programme d’assai nissement des eaux, lancé en 1972 et évalué à l’époque à 4 G$, a été réévalué périodiquement en fonction de l’avancement des travaux, de la nature des ouvrages à réaliser et de l’indexation des coûts. La dernière révision porte ces coûts à 7,4 M$ incluant 390 M$ associés au contrôle des débordements et à la gestion des boues. Le mémoire souligne qu’alors qu’en 1978, environ 1,5% de la population desservie par un réseau d’égouts voyait ses eaux usées traitées par une station d’épuration, ce pourcentage atteint aujourd’hui 60%. Le mémoire rappelle qu’en décembre 1988, le gouvernement fixait à 1,5 G$ le niveau total des investissements dans le cadre du programme pour la période 1989-1992 avec un maximum annuel de 555 M$. On prévoit que 1,27 G$ auront été investis au cours de cette période. Le mémoire propose donc d’accélérer les immobilisations de 50 M$ par année ce qui donne un niveau d’investissement de 1,525 G$ pour la période de 1992-1995, soit 400 M$ pour 1992-1993, 530 M$ pour 1993-1994 et 595 M$ pour 1994-1995. Il indique que cette solution permet la poursuite des immobilisations selon le rythme prévu tout en entreprenant graduellement l’assainisse ment de nouvelles municipalités et en amorçant la réalisation des ouvrages de contrôle des débordements et de gestion des boues. Il signale que cette solution permet de déplacer d’une année à l’autre un montant d’immobilisations de 50 M$. Le mémoire indique que la quote part du gouvernement dans les investissements est de l’ordre de 65 M$ et est versée sous forme de contribution pour les emprunts effectués par les municipalités ou par la Société québécoise d’assainissement des eaux.

Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de fixer à 1,525 G$ le montant des immobilisations dans le cadre du programme d’assainissement des eaux pour les années 1992-1995, soit un objetif de 400 M$ pour 1992-1993, 530 M$ pour 1993-1994 et de 595 M$ pour 1994-1995 avec la possibilité de déplacer d’une année à l’autre un montant d’immobilisations de 50 M$. 11

Ce mémoire a été recommandé par le Comité ministériel permanent de l’aménagement, du développement régional et de l’environnement à sa séance du 6 mai 1992.

Quant au Conseil du trésor, qui a examiné ce mémoire à sa séance du 15 septembre 1992, il recommande au Conseil des ministres:

1- de reconnaître, en conformité avec le plan triennal d’immobilisa tions gouvernemental 1992-1995, des niveaux maximums d’immobilisa tions annuels respectifs de 350 M$, 420 M$ et 545 M$ pour les exercices financiers 1992-1993, 1993-1994 et 1994-1995, avec la possibilité de déplacer d’un exercice à un autre un montant n’excédant pas 50 M$; 2- d’indiquer au ministre de l’Environnement qu’il convient de différer la mise en oeuvre des immobilisations dans le domaine du contrôle des débordements et de la gestion des boues, jusqu’à ce que le cadre de gestion ait été amendé de manière à prévoir les mécanismes administratifs appropriés à la gestion de ces deux volets du programme;

3- d’indiquer au ministre de l’Environnement:

a) qu’il devra soumettre au Conseil du trésor, d’ici le 1er décembre 1992, un plan d’évaluation de programme conforme à la Directive concernant l’analyse de programme et la vérification interne, selon un échéancier et des modalités de production à être convenus avec le Conseil du trésor, étant entendu que ce plan devra comprendre notamment les raisons de l’augmentation de la prévision du coût du programme au cours des trois dernières années, une limite cible des coûts et de la durée du programme et des mécanismes de contrôle des coûts et des échéanciers du programme,

b) qu’il devra soumettre au Conseil du trésor un bilan annuel du programme;

4- de confier au Conseil du trésor le mandat de considérer annuellement les niveaux d’immobilisations reconnus dans le cadre de l’élabora tion des prévisions budgétaires gouvernementales, en tenant compte des besoins révisés du programme, de la situation économique et du contexte budgétaire du gouvernement.

Monsieur Paradis explique qu’il s’agit de la programmation triennale du programme d’assainissement des eaux et qu’il demande un niveau d’investissements annuels majoré de 50 M$ en raison de la conjoncture économique actuelle. Il demande donc des niveaux d’investissement respectifs de 400 M$, 530 M$ et 595 M$ pour les exercices financiers 1992-1993, 1993-1994 et 1994-1995, avec la possibilité de déplacer d’une année à l’autre un montant d’immobilisations de 50 M$. Il ajoute que pour chaque million de dollars investi, 13 emplois sont créés dans le secteur de la construction. De plus, la couverture du programme est en retard par rapport à celle des autres provinces.

Monsieur Albert Côté demande si les nouvelles municipalités qui seront inscrites à cette programmation sont connues. Monsieur Johnson répond que les municipalités y sont inscrites au fur et à mesure qu’elles sont prêtes à réaliser des travaux. Il faut se rappeler que chaque fois que l’on inscrit une municipalité à la programmation, elle n’est pas tenue de débourser tant que les travaux ne sont pas réalisés. Monsieur Paradis signale que le Conseil du trésor n’est pas favorable à l’accélération prévue de 50 M$. Monsieur Johnson se dit d’accord pour procéder à une accélération durant la première année, quitte à ce que cette accélération soit examinée durant la deuxième année. 12 Décision numéro: 92-217 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire daté du 7 avril 1992, soumis par le ministre de l’Environnement et portant sur la programmation triennale 1992-1995 du programme d’assainissement des eaux et les niveaux d’investissements annuels (réf.: 2-0088),

1- de reconnaître, en conformité avec le plan triennal d’immobilisa tions gouvernemental 1992-1995, des niveaux maximums d’immobilisations annuels respectifs de 350 M$, 480 M$ et 545 M$ pour les exercices financiers 1992-1993, 1993-1994 et 1994-1995, avec la possibilité de déplacer d’un exercice à un autre un montant n’excédant pas 50 M$; 2- d’indiquer au ministre de l’Environnement qu’il convient de différer la mise en oeuvre des immobilisations dans le domaine du contrôle des débordements et de la gestion des boues, jusqu’à ce que le cadre de gestion ait été amendé de manière à prévoir les mécanismes administratifs appropriés à la gestion de ces deux volets du programme; 3- d’indiquer au ministre de l’Environnement:

A. qu’il devra soumettre au Conseil du trésor, d’ici le 1er décembre 1992, un plan d’évaluation de programme conforme à la Directive concernant l’analyse de programme et la vérification interne, selon un échéancier et des modalités de production à être convenus avec le Conseil du trésor, étant entendu que ce plan devra comprendre notamment les raisons de l’augmentation de la prévision du coût du programme au cours des trois dernières années, une limite cible des coûts et de la durée du programme et des méca nismes de contrôle des coûts et des échéanciers du programme,

B. qu’il devra soumettre au Conseil du trésor un bilan annuel du programme;

4- de confier au Conseil du trésor le mandat de reconsidérer annuellement les niveaux d’immobilisations reconnus, dans le cadre de l’élaboration des prévisions budgétaires gouvernementales, en tenant compte des besoins révisés du programme, de la situation économique et du contexte budgétaire du gouvernement.

PROGRAMME D’ALLOCATION-LOGEMENT EN FAVEUR DES PERSONNES ÂGÉES (LOGI RENTE) (RÉF.: 2-0175)

Le ministre des Affaires municipales et ministre responsable de l’Habitation soumet un mémoire daté du 30 juin 1992 et portant sur le programme d’allocation-logement en faveur des personnes âgées f Logi rente). Le mémoire expose qu’actuellement Logirente est un programme d’allocation-logement en faveur des personnes âgées de 60 ans ou plus pour qui la dépense de logement représente une trop forte proportion de leurs revenus. Le programme vise essentiellement à alléger Je fardeau financier que représente le coût du logement pour certains de ces ménages et ainsi favoriser leur maintien dans les lieux ou encore à leur permettre d’accéder à un logement de meilleure qualité. La subvention prévue en vertu de ce programme est de 75% de la partie de la dépense du logement qui excède 30% des revenus du ménage bénéficiaire, qu’il soit locataire, propriétaire ou chambreur. Toutefois la dépense de logement considérée dans 7e calcul de la subvention est limitée mensuellement à des plafonds de 270 $ pour un chambreur, de 360 $ pour une personne seule et de 410 $ pour un ménage de deux personnes ou plus habitant un logement. Chaque année ces barèmes font l’objet d’une révision. De plus, les revenus minimum doivent être ajustés en fonction des barèmes de l’aide sociale. Le mémoire propose donc pour cette année des loyers mensuels admissibles de 277 $ pour les chambreurs, 370 $ pour les personnes seules et 420 $ pour les couples soit une augmentation de 2,5%. Quant au revenu minimum considéré pour les fins du calcul de 13

l’allocation au logement il indique qu’on prévoit une hausse de 3% pour l’année 1992-1993. Il rappelle par ailleurs que, lors du Discours sur le budget, le ministre des Finances annonçait qu’au cours des cinq prochaines années l’âge d’admissibilité au programme Logirente serait abaissé graduellement de 60 ans à 55 ans. Ceci implique donc en 1992- 1993 que les personnes de 59 ans pourront se prévaloir de ce programme. Le mémoire mentionne que pour l’exercice financier 1992-1993 des crédits supplémentaires de 3,1 M$ seront nécessaires pour défrayer l’excédent de coût par rapport aux crédits prévus.

Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres de modifier les conditions et le cadre normatif du programme sut l’allocation- logement en faveur des personnes âgées de façon à:

1- rendre admissibles les personnes qui ont 59 ans ou plus à un moment quelconque de l’année de référence;

2- porter le loyer annuel admissible pour fins de la détermination de l’allocation-logement à 3 324 $, 4 440 $ et 5 040 $, soit 277 $, 370 $ et 420 $ par mois selon les types de logements et d’occupation;

3- porter à 5 868 $, 7 044 $ et 11 196 $ le montant minimum considéré selon le type de logement et d’occupation;

4- d’accorder des crédits supplémentaires de 3,1 M$ à la Société d’habitation du Québec pour le programme d’allocation au logement en faveur des personnes âgées.

Ce mémoire a été examiné par le Conseil du trésor à sa séance du 1er septembre 1992, lequel recommande au Conseil des ministres: 1- d’approuver les recommandations contenues dans ce mémoire, sous réserve:

a) que le loyer annuel admissible pour fins de détermination de l’allocation logement soit porté à 3 312 $, 4 428 $ et 5 040 $, soit 276 S, 369 $ et 420 $ pat mois selon les types de logement et d’occupation,

b) qu’aucun crédit additionnel ne soit accordé pour le moment à la société;

2- d’indiquer à la Société que sa demande de crédits additionnels sera examinée, le cas échéant, lors de l’étape de l’analyse des équi libres financiers du gouvernement.

Pour sa part, le ministère des Finances qui a examiné ce mémoire, indique ne pas avoir de commentaire à formuler à son égard.

Quant au Comité ministériel permanent des affaires culturelles et sociales qui a examiné ce mémoire à sa séance du 16 septembre 1992, 17 indique au Conseil des ministres:

1- qu’en dépit d’une évolution légèrement différente de l’inflation, il lui apparaît préférable de maintenir le taux d’indexation du montant de loyer admissible à 2,5% compte tenu des difficultés administra tives et coûts importants que son changement entraînerait;

2- qu’il recommande, en conséquence, d’approuver telles quelles, les autres propositions du ministre des Affaires municipales et ministre responsable de l’Habitation.

Monsieur Ryan indique qu’il n’est pas d’accord avec la décision du Conseil du trésor qui recommande une réduction des plafonds mensuels de loyer. Monsieur Johnson indique qu’il a dû y avoir une correction à la recommandation du Conseil du trésor à cet égard. 11 se dit d’accord avec monsieur Ryan. Monsieur Ryan demande ce qu’il advient des crédits supplémentaires. Monsieur Johnson lui répond que cette question est 14 laissée en suspens jusqu’à ce que l’analyse des équilibres financiers du gouvernement ait eu lieu. Monsieur Bourbeau dit s’étonner que l’indexation prévue soit de 2,5 %, alors que les barèmes d’aide sociale n’ont été indexés que de 2 %. Il demande d’où vient cette incohérence apparente. Monsieur Johnson lui répond que cet écart est attribuable aux consultations avec le ministère des Finances qui ont eu lieu à des époques différentes. Il ajoute que les formulaires destinés aux bénéficiaires du programme ont déjà été imprimés et qu’ils prévoient une indexation de 2,5 %. Monsieur Bourbeau fait remarquer que pour un logement analogue occupé par un bénéficiaire de l’aide sociale, l’indexation des plafonds de loyer est de 2 %, alors qu’elle est de 2,5 X dans le cas des personnes âgées. Un tel écart peut entraîner des critiques. Il ajoute que le salaire minimum a également été augmenté sur cette base. Monsieur Ryan lui répond que c’est seulement la période de référence qui diffère. Le Premier ministre croit qu’il doit y avoir de bonnes raisons pour justifier cet écart. Monsieur Ryan ajoute que l’allocation-logement doit être indexée sur la base du coût du logement. Décision numéro: 92-218 Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire daté du 30 juin 1992, soumis par le ministre des Affaires municipales et ministre responsable de l’Habita tion et portant sur le programme d’allocation-logement en faveur des personnes âgées (Logirente) (réf.: 2-0175),

1- de modifier les conditions et le cadre normatif du programme sur l’allocation-logement en faveur des personnes âgées (Logirente) de façon à:

A. tendre admissibles les personnes qui ont 59 ans ou plus à un moment quelconque de l’année de référence, B. porter le loyer annuel admissible pour fins de la détermi nation de l’allocation-logement à 3324 $, 4440 $ et 5040 $ soit 277 $, 370 $ et 420 $ par mois selon les types de logements et d’occupation,

C. porter à 5868 $, 7044 $ et 11 196 $ le revenu minimum considéré selon le type de logement et d’occupation, étant entendu qu’aucun crédit additionnel ne sera accordé pour le moment à la Société d’habitation du Québec pour ce programme;

2- d’indiquer à la Société d’habitation du Québec que sa demande de crédits additionnels sera examinée, le cas échéant, lors de l’étape de l’analyse des équilibres financiers du gouvernement;

3- d’adopter en conséquence le décret proposé par le ministre responsable de l’Habitation concernant des modifications aux conditions et au cadre administratif du Programme sur l’allocation-logement en faveur des personnes âgées (Logirente).

FINANCEMENT 1992-1993 DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTABLISSEMENTS DE PLEIN AIR DU QUÉBEC (RÉF.: 2-0219)

Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, en son nom et au nom du ministre des Finances, soumet un mémoire daté du 24 juillet 1992 et portant sur l’autorisation de financement 1992-1993 de la Société des établissements de plein air du Québec. Le mémoire expose qu’en mai 1992, la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) adoptait ses prévisions budgétaires pour l’exercice financier 1992-1993, lesquelles faisaient état de besoins de liquidités additionnelles et du besoin d’une augmentation de la marge de crédit autorisée. Il indique que le budget d’immobilisations 1992-1993, était essentiellement consacré à des travaux essentiels ou urgents de consolidation ou de 15 maintien de la qualité des actifs. Compte tenu de l’insuffisance de liquidités au terme de l’exercice 1991-1992, et de la portion rembour sable des dettes contractées au cours des exercices antérieurs, la société estime à 3 M$ son besoin de liquidités additionnelles. Il mentionne par ailleurs que la marge de crédit autorisée de la société est de 3 M$ et que, pour l’exercice financier 1992-1993, compte tenu des variations mensuelles de trésorerie, le montant de la marge de crédit devra être porté de 3 M$ à 4M$. Le mémoire conclut en recommandant au Conseil des ministres:

1- d’adopter un décret concernant le financement 1992-1993 de la Société des établissements de plein air du Québec de façon à: A. autoriser le ministre des Finances à payer à la StPAQ, sur le fonds consolidé du revenu, une somme de 1,5 M$ pour l’achat de 15 000 actions du capital social de la SÉPAQ au cours de l’exercice financier 1992-1993;

B. autoriser la SPAQ à contracter des emprunts additionnels n’excédant pas 4,5 M$ auprès d’institutions financières et à leur consentir toute garantie hypothécaire ou autre;

2- d’adopter un décret concernant la marge de crédit de la Société des établissements de plein air du Québec de façon à:

A. autoriser la SPAQ à porter le montant de la marge de crédit de 3 M$ qu’il est actuellement à 4 M$, B. abroger le décret 1446-85 du 10 juillet 1985 concernant le montant des emprunts que la SÉPAQ peut contracter sans l’autorisation du gouvernement.

Monsieur Blackburn explique que les autorisations financières recher chées ne visent qu’à répondre aux besoins réguliers de la SPAQ. Quant aux fonds liés aux immobilisations, ils seront consacrés à des travaux essentiels ou urgents de consolidation ou de maintien de la qualité de ces actifs. La SPAQ a aussi besoin de liquidités additionnelles en raison d’une insuffisance de fonds constatée au terme du dernier exercice financier et de la nécessité de rembourser une partie des dettes contractées au cours des exercices antérieurs.

Monsieur Marc-Yvan Côté s’informe sur la possibilité que le Mont-Sainte Anne soit vendu. Monsieur Blackburn lui répond qu’aucune décision n’est prise à ce sujet et que l’on est actuellement à effectuer des études sut les valeurs immobilières. Monsieur Marc-Vvan Côté indique que certaines études établissent un prix. Il croit nécessaire que le Conseil des ministres se prononce sur le principe d’une telle vente, avant que des discussions sur le prix n’interviennent. Monsieur Levesque indique que le gouvernement éprouve actuellement des difficultés en ce qui concerne ses revenus et qu’une telle vente est une possibilité qui est examinée, mais à condition que la cession s’effectue au prix du marché. Actuellement, les valeurs estimées oscillent entre 30 et 60 M$, selon l’opinion de Merryl-Lynch. Il faut maintenant déterminer s’il, existe au Québec des acheteurs en mesure de faire une telle acquisition. Monsieur Côté est d’avis qu’il faut aussi examiner l’impact de la vente de cet équipement sur les autres équipements de la SPAQ, puisque le Mont Ste-Anne constitue 7e joyau des actifs de cette société. Monsieur Levesque réplique que le gouvernement a toujours considéré qu’il faut réaliser ces placements lorsque l’entreprise devient rentable. Monsieur Albert Côté demande quel est l’intérêt d’une telle vente lorsque la rentabilité est assurée. Monsieur Blackburn a fait remarquer que l’an dernier, le Mont Sainte-Anne a connu un déficit d’exploitation.

Le Premier ministre constate qu’une telle transaction n’est pas prévue dans un avenir rapproché et que les études n’en sont qu’à un stade exploratoire. 16 Décision numéro: 92-219

Le Conseil des ministres décide:

à la suite du mémoire daté du 24 juillet 1992, soumis par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le ministre des Finances et portant sur une autorisation de financement 1992-1993 de la Société des établissements de plein air du Québec (réf.: 2-0219),

1- d’adopter le décret proposé par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le ministre des Finances concernant l’autorisa- tion de financement 1992-1993 de la Société des établissements de plein air du Québec;

2- d’adopter le décret proposé par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche concernant l’autorisation à la Société des établissements de plein ait du Québec d’emprunter un montant jusqu’à concurrence de 4 M$.

LEVOE DE LA SÉANCE A 16H30.