la gttérilla libyenne. 1911·1932

Rosalba Davico tragique; il en est de même de celle d'Omar El Mukhtar, d'Abd el­ Krirn et d'innombrables autres, du Maghreb rifain au Moyen-Orient syrien. Seule Rosa luxemburg, en 1910, en soutenant le mot d'ordre de la grève de masses, a eu la notion claire de l'erreur fatale que

commettait la social-démocratie européenne« en séparant» la question ouvrière de la question coloniale. les intellectuels se croiront encore assez longtemps - au moins jusqu'à l'épreuve de 1936 et du deuxième conflit mondial - des démiurges de l'histoire, porteurs La guérilla libyenne. 19II-1932 « �- de culture Malgré les soulèvements des paysans siciliens contre la politique de Crispi, les répressions sanglantes de la révolte de Milan Impérialisme et résistance anticoloniale en Italie et les innombrables autres épisodes de lutte de classes en en Afrique du Nord dans les années 1920 Europe, ce sont les positions conjuguées d'un Cecil Rhodes et d'un Bernstein qui l'emportent; la génération des années vingt en Europe allait ainsi mourir, sous le fascisme et dans la guerre, logique extrêmela

d'un« système que P.». Sweezy a justement défini comme celui de

guerre constante le «présent comme l'histoire nous», apprennent

d'ailleurs que, s'il <

403 402 nécessaires à la cour, etc., Yusuf est contraint à des transactions sur Tableau A. L'émigration italienne (1881-1924) la vente des. produits des tribus et sur confiscations. Les achats sont

remboursés aux marchands européens, non en argent comptant, mais Rapport de l'émigration italienne par des tzekers, c'est-à-dire du papier-monnaie à l'ordre des adjudi­ avec la masse de l'immigration aux Etats-Unis et comparaison avec cataires de rentes publiques dans les provinces maritimes, système l'émigration espagnole et l'immi· dont l'incertitude de paiement permettait aux commerçants européens gration en Argentine. les spéculations les plus usuraires ; les mêmes tzekers sont objet de L'émigration italienne (comme l'émigration espagnole) se dirige spéculation, aussi lourde pour les finances publiques que hasardée, vers l'Amérique; elle ne se ralentit lorsque Yusuf est contraint par les nécessités économiques d'affermer pas en 1911-1913; la rupture sera le fait de la guerre mondiale. L'ar­ pour plusieurs années, la rente publique et d'alourdir le poids des ·-·-·- immiE,rfi •uJC Ecàn-Unis gument de la nécessité démographi­ impôts sur les juifs et les fellahs. La peste de 1826 et la révolte du ----- immigr�s cft ,/tlgcntinc que développé par le colonialisme --, ..••.... _émîgr1ntS émign.ms itatit-ns cspag.nols Djebel déclenchent une période d'anarchie qui se prolonge pendant donc pas probant. 1•1000 -1 ....,.-+--r::-!-- - italien n'est quelques décennies. �1 - �1 1 - �1 -,1 -: 0::+-,-1 -;;j� :.._-T;�o Entre la fin du et le début du siècle - âge d'or de l'en­ 1 §: � TAbLBAU 8 treprise RubattinoXIx• en Tunisie -, la BancoXX" di Roma commence sa pénétration économique en Libye, plus ou moins entravée par le l•hleau B. Les intérêts commer­ c!mpce$ Bloco di �orna gouvernement turc ; les accords secrets italo-français concernant la l�ux. \ /_ 1000000000 (Ttipoli/ ' / ] Libye ouvriront la voie aux initiatives de ce pionnier des instituts de / l•• comptes de la Banco di Roma v crédit italiens dans la future colonie. La succursale de Tripoli com­ / Tripoli. / / mence ses opérations en avril s'élargit bientôt dans un réseau de la taxe sur les affaires. 1907, 11tuduit libyenne correspond à côtier d'agences commerciales (à Homs, Tabia, Zleiten, Misurata, etc.), imp. Uby� � 1 rxpédition croissance des intérêts commer­ qui finance surtout les transactions foncières et les initiatives infra­ en particulier à la place A l�lie l�llllissante de l'importation. J structurelles (moulins à cylindre pour le blé, etc.) 2• l•ux, 100000 000 1 Le graphique du mouvement des recettes de la Banco di Roma de Tripoli entre 1907 et 1911 montre bien quels interets seront à IUts.(affli.rc-l) l'origine de l'intervention italienne en Libye. Et nous n'avons pas IV' été particulièrement surpris d'enregistrer, selon les documents secret � CXl'· ; 2 � \( -> t du War Office, la présence constante d'un délégué de la Banco di v Libye lt� ltlmCES. f Roma aux pourparlers de entre la Senussia et le gouvernement 1000000 1r exp. italien. Du fait qu'il ne s'agissait1913 pas véritablement, cette année-là, Italie GHISLERI, Tripolitania et -+!l ibye JV des « intérêts d'une population italienne installée », nous avons conclu 1912, 103. 5 11m11ica,- A. Milano, p. 1 que l'envoi de nouveaux contingents militaires, la poursuite de la COMMISSARIATO GENERALE imp. _1. -+ libye ) campagne coloniale, jusqu'au recours à l'aide et à la médiation an­ 1 1 'llMIGRAZIONE, Emigrazione ed ( / IIIIJ:razione, Roma, 1924. 2 lt.tie glaise, ont été décidés par des intérêts financiers précis et par ceux de A lS111'UTO CENTRALE DI STATIS- la Banco di Roma notamment (Cf. Tab. Tab. B). J A Anmtario di Statistiche del 100 000 - / A, 111 vol. XII, Roma, 1972, p. G g l.l.,'m, M E, L'Impérialisme90. co­ ' "'''' J.-L.italien IÈ de nos jours, 1968. 1 Cf. DB La Rinascita della TâpoJitania, Milan, Sedes, 1870 à 2.476 et G. VOLPI MISURATA, 1926, • �tl•. G. VOLPI, Rinascita della 0 p. s. J1l/•nli111nia, Milano,La 1926. � � � � �

404 la gttérilla libyenne. 1911·1932 l'évacuation des troupes turques l'intérieur du pays, la mobilisation Le front tripolitain des tribus de l'intérieur et leurà armement avec les fusils et les

1. « » munitions du Derna. Quant l'armement de la population urbaine , à 191 les fusils étaient distribués aux « Iman » et aux « Mukhtar » du '?ccupa ion italienne de 1 change brusquement le statu quo !- � Dahra, de la Menscia, du Sahel, d'Er-Rgheat, d'Alauna, enfin mediterraneen des grandes puissances coloniales dont les réactions tous les faubourgs et aux des environs, sous le contrôle d'uneà sont �lu ou moins « indignées », mais surtout - et c'est ce qui � commission d'officiers tripolitains ; la ville était la dernière en nous tnteres:e le plus - elle suscite le mouvement libyen d'éman­ . . avoir : les premiers les solliciter étaient les pêcheurs, les porteurs,à ctpatlon nationale. Ses débuts sont certes composites. La mise en les débardeurs réunisà et organisés dans une corporation autour de cause du sultanat ottoman sous la forme de l'ancien et irréductible Chalifa et Turchi et un certain Sciady Bey, officier vétérinaire en affronte�ent entre le bled-el-makhzen et le bled-es-siba au Maghreb, service près de la douane. La distribution des armes a lieu, mani­ est en Ltb�e une r al té bien antérieure à la révolution des Jeunes­ � � festement boycottée par des notables bien connus, qui font pression Turcs, mats ceux-ct JOUent le rôle de catalyseur. Le mouvement sur le deftardar en soutenant qu'il fallait « se conformer aux ordres nationaliste naissant fait aussi ses premières preuves dans une situa­ de Constantinople ». La distribution des armements ne sera reprise tion di f cile et paradoxale : d'un côté, face l'occupation italienne, � ! que par l'intervention du capitaine Suhni Effendi, de Tarhuna. 1 ' opposmon sourde des vieilles élites soutient àle sultanat ottoman ou Des boycots semblables ont lieu dans les oasis : des notables veulent un :ubstitut conservateur; de l'autre côté se dresse l'alliance « panis­ un mazbata qui empêche la distribution des armes au nom des lamique » des Jeunes-Turcs, dont Enver Pacha se fait le porte-parole « dispositions du gouvernement » et « pour ne pas mettre le pays fort ambigu. dans le désordre ». On envoie même une commission au consulat e régime parlementaire issu de la révolution turque de 1908 � de Grande-Bretagne, en lui proposant de prendre en charge la avatt en eff t a m né un parti de constitutionnels libyens à repré­ � . : , « sécurité » du pays; la commission est présidée par le même senter la Tnpohtame et la Cyrenaïque l'Assemblée d'Istamboul · notable qui, le octobre, montera à bord du paquebot « Umberto I » Suleiman El B�ouni, Mu tar Ku'bar, Mahmudà Naji (Tripolitain;) � pour faire acte5 de soumission l' amiral Faravelli et l'inviter et Um Al-Kikhya, ustf S atwan, Abd Quadir (Cyrénaïqu�). ;u- : ? occuper la ville. Mais les assembléesà ont voté l'armement et laà Lorsqu en 1911, apres le debarquement italienAl et Je recul vers résistance. Le peuple s'empare des caisses de fusils et de munitions. l'hinterland des troupes turques, le général Borea Ricci donna, au Entre le septembre et le 1"' octobre, la situation Tripoli est « château » de Tripoli, une réception aux consuls, aux autorites chaotique 30: un peuple armé, les notables disposés auà compromis, et aux notables locaux, 119 Tripolitains répondirent l'invitation les leaders nationalistes sortis dans l'hinterland, dans le cadre de mais ce chiffre tomba moitié, sinon moins, lors deà la secorid � la dissolution de couee structure administrative 3• réception. C'était à quelquesà jours seulement de l'explosion urbaine C'est dans l'hinterland en effet que s'organisent les premières qui succéda au départ des Turcs. Le peuple s'est abandonné durant ' mehallas de tribus •. Le correspondant français de L'Illustration, trois ou:s et trois nui s et jusqu'au débarquement italien, au saccage ) . . : G. Rémond, qui suit les arrières turcs, décrit le pathos et l'enthou- des edt�tees p�bltes, a la destruction des archives et des prisons. Le mala1se ant1turc et l'explosion de la misère préoccupent quelques notables et, au moment de l'approche des navires italiens' ils ne sont pas arrivés s'accorder sur la tactique suivre. Ministero della iby , vol. I, Rome, La vieille éliteà et le deftardar étaient contreà l'armement de ln 3. Cf. Guerra, Campana di L a 1922, p. 230 Ct S. Les chefs des mehallas et les tribus qui en faisaient partie étaient : population; le parti de la résistance - les philo-Jeunes-Turcs - S,eik4. Hadj Saadi Ben Sultan (Tarhuna) étaient pour et ils ont fini par l'emporter. Ainsi ils ont décidé Bey Scialabi (Sahel) Ali Ben Tantusc (Ur.;ceffana) Ali 406 407 la grtérilla libyenne. 1911-1932 : « . siasme de la mobilisation . .. et J ,avals entendu, qu'aucun, ;�� de plus près qui pendanr le combat insultaient ceux qui faisaient mine de reculer : battre le cœur d d : e musulm n J'avais peuple n'es � . appris qu'un " Lâche, je le crierai par toute la tribu," tu ne pourras plus venir t point vainc ' . . es que SOient les··· forces t'asseoir menacent tant qu'il qui le autour des feux du douar ! Tandis» que« j'agissais ici, ne s'Y restgne pas es lui-mêm e. [ ] p arrout Suleiman Barouni soulevait tout le Djebel. Le Djebel de El 1 vdlages, dans les douars dans » d · ' ans. 1 es ksours les plus siasme est reculés, l'enthou- - Barouni sont les tribus berbères ibadites, mais pas seulement . à son comb!e, les e hommes les e par 'état ' -J tm 1 es gens prêts à celles-ci; des haines et des conflits de tribus semblent s'effacer dans m. L -major redou ' t -l' encom b rement soId ats 1 1 y a pul s cette mobilisation unitaire, par un phénomène étonnant même aux qu'il ne lui en faut de << et 1 refère �ue les à cultiver leurs � Arabes restent yeux des officiers turcs : Aujourd'hui, les forces que30 nous leur champs, pr·t e s toute fots au 51gna1 donne , c h e f ,s, a venir prêter .' . . par leurs (aux Italiens} opposons s'étendent . . sur un front de km de main forte . C' est ' amst · Jusqu'au lointain . jusqu'à ' ·usqu' 1 Fezzan Moktar Bou Gautché à Zanzour. [ . } Toutes les tribus sont là : , J aux pays des Touareg reserves SI. ' ·1 Y a l'a tneputsablesd'' , Tarhouna, surnommés les braves avec leur chef Afmed Meriad Bey, de guerriers qui 1 ' même es Tures abando 1 a continueraient . nnatent· 1 a guerre, Sahel, Menchya, Rouguihath, Allaouna, Khetua, Ali sous les ordres 5• » et dont . les Italien5 ne fmirom courage pas d'user le d'Ali Chadbi Bey, Kaimakam de Fondouk Bou Guechir, qui fut un des héros de combat de Bir Tobras ; le Djafara avec Galaut 1 Far� at Bey, interviewé, . « décrit la mobilisation . ]'ai Effendi; les Tadjonra sous Ali Mohamed Karmous; les Fezzanais es tn bus, les villages. parcouru J'amenai, un grand Zouara . . nombre de volontaires et les Touareg; Tliten, Taourgha, Nalout, Fessaco, Zintan, Redjeban, ' J d'Ad'il at, d e zaouJa. de moztjahidin C etatt à la fm d' ocro parcs les bre. Et de toutes Mesda, Handz, pressés par Suleiman Barouni, ont tous envoyé leurs commen aient _ � d'accouru. Ils arrivaient camp déguenillés, au volontaires et aussi Gharian, Eurfela, Misrata, Naouail, Zaouia,6• » brandissant ! urs armes, une poussant tous ensemble Zanzour, Euchafna, Adjilat, Alelka, Rierhno, Kikla, Sihane sorte de rugissement" d e grognei_nent guerrier, Djihab Ô criant : " Et il y a parmi ces volontaires des femmes comme Selima Ben . . Fi Sabil Allah El . a g erre s;mte � pour la cause de [ ] II y avait là Dieu). Mogos, guerrière de la tribu de Naauaid. De son côté, le pouvoir des vieux es en ants _ : se pltant sous les colonial peut compter sur un groupe d'élites défaitistes, surtout trop lourds des femmes _ fusils. merne qUI se som ' battues bravement et urbaines : le groupe des nationalistes est en effet sorti de Tripoli. Dans la ville, l'opposition prend des aspects cachés, elle se concentre Farhar Bey (Zavia) Abdalla autour de Shoms ed Din et de son secrétaire Mansur El Hadj Den Fade! (Agelat) Ah ned : Rasen Dey Coobar (Garian) Ahmed Ben Shatwan et du qadi Tahr ed Din; on cherche à Sce, Musbah � ras Beledia (Bir Ghnem) convaincre des riches Tripolitains de liquider leurs richesses et de Sule1man El Barouni / Mohammed Fikeni groupe Djebel se transférer en Egypte. La politique italienne compte sur des per­ Sce1k Kalifa Baghni �1 du sonnages comme Omar« Fascia el Muntaser :�>,- dont l'influence va Abdalla grou e de Naama p Nalut (il se x au au t res apr ès de Sine, où il a été quamim maquam à Misurata, résidence Abdalla Harb quelques hésitations)joint Sceik Sof de son fils, jusqu'à Garyan, résidence de ses proches, Hadi,7• Muktar Abdessnlam Es Sunni ( Sa' nuss'' re, ' se charge et Quasim Ben Mohammed es Saghayyr el Mrayyed •reresF ' de l'appe aux Abel El Qacler El Dedui arabes du Djebel) et '1Ahmed El Bedui 1 6. p. et s. (Mizda, les très combatifs Mohammed Ben Abdalla � Ulad Du D'après l'interview de Farhat Bey << Les Italiens avaient cependant tour Sef) Op. âJ., 48 : Sceik Muftah Orfella (ainsi préparé admirablement pour que l'affaire fût enlevée sans coup férir. Dans Tri· Lozarik que le groupe de 7. Abd Nalut, ils sont En Nebi . réticents) poli, ils avaient douze chefs à eux : Hassauna Pacha Caramanli, Emin Gargani, Saied Ali Es Scerif Mohammed El Bouciri, Abder Raaman El Bouciri, Ahmed Ben Mounrasser Bey, (maraboutplutot de la région de Ghar) Omar Ben Mountasser, Cherif Guenaba, Mosbah Cherif, Ahmed Sta Adib Moha· G RÉMOND, . Aux chmnps ttrco·ara mud Gourgi, Youssouf Ben Hadj. » (Cf. G. cit., E. DE t b es, Paris, Hachette, 5. LEONE, La Colonizzazio11e tlell'Africa del Nord,RÉMOND, Padoue, op. Cedam, p. 29; p. 1913. 1960, 389 108 409 la guérilla libyenne. 1911-1932 Quels som les rapp orts entre le group . groupe e urbam « dirigeant la guér neutre _, et le ill ar b a-turque? large base d'appuis dans les démocraties berbères du djebel Nefusa, Congrès d'El � En novembre 1912 Aziziya deu/ s . au comme elle l'aura avec Abd el-Krim parmi les démocraties berbères favo s définisse t « rable à la con�iliati .r:: t JO?� . � ? : une tend�nce on ;me atwn du Rif. Cette constance républicaine de la mobilisation berbère en vernement � de Tnpoli avec italien) et les « le gou­ irré c �. t able est celle du �r/ s ». la première député de Zawiy ah tendance y , . ohammed adherent ; El Ben Farhat ez Zawi ques er politiques faites par les Italiens en Sirtica, Giafeh et Fezzan -, l'action hadJ. M oh amme d . maqu Ben Kh a 1 a de la Sanussya rencontre de larges bases d'adhésion populaire jusqu'aux tribus am de Fassarw, el Fikeni, quamim' 1914, son frère Ahmed . lt Tebu er aux Tuaregs de l'intérieur. En décembre Je sultan ottoman appelle des chefs moin �ad!l �vec presque s s importants des z la totalité à guerre sainte contre la France, la Russie, l'Angleterre ; ecrètement, la Porte �· ��n, e dcl h renvoiela en Libye Khalifa Ben Asker, Suleiman El Barouni er le sheik Soif El deuxième tendance !< � et de El Aseboth. La est celle berbe Mahmoud, exilés après la paix iralo-rurque; c'est l'offensive de mor d'ordre Barouni et re lbadite « », y adhèrent Abd Suleiman El panislamique appuyée par les Turco-Allemands. Khalifa Ben Asker s'installe El Nabi Belkhatr,. Mohammed El chef des Urfallah en Tripolitaine, tandis que Suleiman El Barouni er Je sheick Sof El Mahmoud Mahdi Es Su :nl. - Mizdah chef de la passent des accords avec Ahmed Sbarif, afin de déclencher l'insurrection sanussite et fils du même zawia Senusse d M� a med Ben ; au Fezzan; l'action sanussite est organisée par le frère d' Ahmed Sharif, avait été un des 1 � :Abdallah Es Sunni, leaders de r . stan qui Mohammed El Abed qui, d'Omar El Kebir, envoie son lieutenant Mohammed El Ghirzah I ce antlfrançaise - Mahadi Sounni et les bandes Tuaregs de Khaoussen et du sultan Ahmaud. A et Mohammed Ben � , Abu Bakr es dallah, che s des la fin de l'offensive est victorieuse au fort de Gahara, et Mourzouk est C Nua'il, le Scheick � Awlad Bu S 1914, Mohammed S�f aif, conquise; en mars 1915, Mohammed El Abid Mohammed Es Sharif organise des l �arunl, chef autres membres du �1 des Mahmid et l'administration sanussite dans les centres les plus importants du Fezzan, en . mt leu b erbero-lba B arounJ, tels dite res a Suleim constituant un gouvernement régulier et en instiruant des taxations et pré­ que Musa Bey .1.Gradh an El des S�� . Ben Saler, , lèvements. L'insurrection des nomades esc simultanée au Fezzan er dans le Dje· Be? Salem Kerbi � Khazzam, Yusu sh (Fassatw), Aii f : c'est la catastrophe italienne à Sabba, en novembre 4 avec toute une (Ztanran) en El hadJ Quasi bel 191 , et Khalifa Ben S . m Sheuta garnison anéantie durant le sommeil. Les guérilleros sont apparemment des atd B en Askar La ligne (Nalut), etc. nomades Zintan, Maqarhah, Hasawah, er d'autres avec des Tuaregs fusils) ; défendue · (750 par Su l e1ma. n El le groupe était parti de Bi' r Zellaf sous les ordres de Salem Abd en Na bi. Il pen dance Baro unr est elie y et de la constitutio � de l'iodé- aura ensuite l'affrontement de Waddan - autre catastrophe pour les Italiens -, n d'une provrnce. 1915 ; par une assemblée berbere administrée au début de les guérilléros sont Abd El Gelil ben Saif en Naser, er élue et ayant un son frère Mohammed avec les Awald Suleiman et autres nomades armés Cf. El Agi débouché sur a E LEONE, op. cil., at . la ligne répub . mer près de lic ame. de Sulel 1 E. D p. 'J' s man El Barouni Les représailles italiennes 429.)commandées par le général Gianinazzi consistent dans a une le bombardement des populations sédentaires du Oaddaj : un exemple parmi e� s.? 'Cett « « » e politique des chef.s », d'autres de cette psychose de l'encerclement qui conduira à des génocides cri­ nvalnes OU fondée sur de familles n·a as t JOurs eu l'exploitation de confl'tts �t de minels et à des fusillades inconsidérées. Ces actions déclenchent la révolte du elle déterminera l'hostilité Pen du succès; dans le cas de l . Djebel Nefusa; en novembre une colonne transportant des munitions l a da s lat o rè a u de Nalut à Yefren est attaquée 1915,près de Kabaw par Kalifah-ben-Said-ben-Askar; ?o�:t��:�l ���·��a: � � �:�ae�:�t;� �;� l; �h��� :��li:� ! afin de débloquer Nalut, les Italiens seront obligés de mettre en état de siège ses btens l n porte � �� a/ �: �:: � • ;. 1 occupari a Po za tout le djebel Nefusa. ra a - on de la Sirtica, esr fai�e avec n après la confiscation envuon _ e a une bande de d . Le recul des croupes italiennes du Fezzan er de l'hinterland tripolitain er capi�aine iralien, et200 av ec i·a���:n��: � le fils d'Omar Pascià J���t cyrénaïque se fait avec de nombreuses pertes, et prisonniers laissés dans les armes E. DB n Vtre� de as�e��' �� 1500 de ENury B ey. lEONE loc ctt.guerre , co nt re 1 mains des rebelles ; le front de la guérilla esc en pleine offensive. En novem­ . . �� LEONE,(Cf . . es quelques Turcs , : Cf op. cit. 3B . ) bre, les Sanusses, sous pression rurco·allemande, passent les frontières égyptiennes. preced8 L' p. e ces evenementscl occupatiOn'. faut pourtant remonter a' c� . Entre décembre et mars ils seront repoussés par les An glais près Cyrénaïque : au début colon7. Iliale n'avait pas fait qut de Marsa Matruh.1915 Ahmed Sharif,1916, endossant alors la responsabilité d'une action vril, e 1 v a co :: �0: •r.t:· ris� de Gada�t/\: 1���� :� � t ntr�le�1 le dje�:l f�����:ai:7 qu'il n'avait ni ordonnée ni appuyée, cède la direction de la Sanussya à Sayed ne tamt entre à M k o na en JUt 1et· le rs MOhammed Idriss et s'exile en Turquie. On a J'impression qu'une division er ���cit., p. •v Les effecrif/�:a��: �; �= �2 aoû�, à Ghât Ccf. E3. �: L�;�:· des conflits existent à l'intérieur du mouvement de résistance, affaiblissant ses t 410). ns é n e L b les épens ].y e sont environ 0 possibilités, notamment celle de la constitution d'un front unitaire. Le repliement Liby::� ? es dépas ent le milliard � t PICHON, de a:. s cf 120 00de italien sur la côte est mal exploité par le front tripolitain ; les dirigeants locaux Je r�gle 1 5. « »; l'hinterland se fa t ment de la Paix, Paris, 4 d . La questi se divisent dans des règlements de comptes les philo-]euoes-Turcs, con­ t alors contre des popul 9 , . pénétrationon de tact er re cu1 ent vers arions be ou•.nesP: 117) trariés par le pacte d'Akroma, affrontent l'organisation sanusse; une lutte san­ le sud. Au cours qui Larefuse nt roue réels de - grace aussi aux con- glante sévit, compliquée par des antagonismes berbères-arabes, qu'ils soient 1914 erreurs tacti- ou bien d'invention coloniale. En octobre Suleiman el Barouoi rentre 410 1916,

411 Afrique la guérilla lib'jenne. 1911-1932 du Nord pose des problèmes passionnants ; la réponse Nuri Bey, frère d'Enver Pacha, après la aillite de l'action égyp ne peut venir que . � � d'une connaissance fort approfondie tienne rejoint les forces d'El Barouni en JanvJer les 8 O hom Il des contextes. . � nous paraît que les structures 1917. ? . démocratiques des communautés mes e Ramadan El Shitawi - le groupe de l'Est mpo Jtam - berbères sont déjà, d . : par elles-mêmes, des assises occupe en Misurata, Jten, Homs et Mesellata Cette dermere sation prêtes à l'organi­ . . républicaine - de fait, avant 1917 zr· toute théorisation - et cela canquete sJgm le l'adhésion des Tarhuna, les tri'b us du D'ebel devait en faire des organismes . ' . 'f particulièrement eJman El Barouni est le seul leader tr!pohtam· · qUJ· puisse constJ . i- combatifs contre · l'oligarchie . makhzen, cette << version pervertie sulruer une instance unitaire et a ��d' . r ; e l personnage - mtel- musulmane de la conception !S� de l'Etat » (cf 1 . _ . rapport d'Youssoufi) ; en Iectuel, historien, homme de loi, pohtJCJ�n - s pop ;�: ��:: contraste entre libye, le � � : les tribus tripolitaines Saff-el-Bahàr ment parmi les tribus berbères ; son P an po mque � ! Mohamid (tribus des 1 de la côte) et Saff-el-Faghi . (tribus Ulàd Suleiman de de longue haleine et d'une ampleur qui préo cu�e 1 s serv�c�: l'hinterland) reproduit à � � l'échelle locale le même confl d'espionnage anglais, bien renseignés sur ce Be ber� JbadJte entre Bled-el-Makhzen it maghrébin � er Bled-es-Siba. Mais il de catalyser les haines intestines et les conflits an un �� s in certain nous paraît aussi � � que ce conflit n'a aucun support ethnique ; il se rapporte unitaire et offensif « contre la Tunisie, l'Afrique OCCJ denta e rf - an à tm type particulier d'organisation communautaire ». 1 de base, qui Çaise et le Nigeria serait ou bien de type démocra tique ou bien de type autocratique. A la conference, 1s· 1 am1que· de Constantinople la Tnpo Jtame Et à cee égard, un point .'. · 1· · acquis est la puissante mobilisation soutien a le mot d'ordre de continuation du dtthau_ ; meme sde bédouins de Cyrénaïque, des . . · ethnie arabe ayant des groupesdr senussJtes y a dhèrent D'après la verswn ang1 aise,J· en A décem- tiques structures démocra­ du même type · que les communautés . berbères; deux leaders bre un groupe senuss1te de à personnes, avec un tels qu'Ahmed ' · Sherif et Omar El Mukhtar 1916 300 500 . - canon et deux ou trOIS p�eces· d'artillerie fait son apparition sous dom le premier est ' aussi une autorité ' d'une communauté religieuse - d irigem, au Kausen (Afrique occidentale française) et assiege Agad z. e gr�u p e cours de vingt années, cette . . ' � insurrection libertaire vrent d e Ghat (Fezzan) et il est signalé comme le precurseurl . un la comba puissante, dont tivité et les instances démocratiques dépassent . toutes les « grand corps » guen' 'Il' e ro ' les services anglais parlent en effet, positions avancées en libye . . . par les Jeunes-Turcs, et d'une concentrauon de hommes instrUits par des ff' o tCJers delà des vont bien au­ ' ambiguïtés du « constitutionalisme 10 000 » ottoman et panisla­ allemands et turcs, q ui p sont rêts à une << guerre ed partisans · » mique. . . . en T umsJe e t Algérie '. il s'agit d'une armee, bien organisée et D'autre part, d'après les documents secrets . . . de l'Intelligence Service mstruJte, susceptl'bl e de << constituer une menace sen' euse pour du Caire, Suleiman El Barouni n'est pas « candidat au sultanat J'Alg érie le Soudan français et l'A.O.F., en de mer· pour le Nigeria selon la mystification », ' . � colportée par » conclut . << Il n y a aucun doute que les versions colonialistes, mais du Nord la note angl a1se un leader et un opposant . , . dangereux 0• Su l elillan E Barouni soit plus qu'aucun· autre capable d acquenr une i . , autorité suffisante en TripolitaJ e et �� F ez zan' qui lui permette investi � . du titre de Wali par . sultan Mohammed Rashad d'exécuter les plus grands dessems mJl!taJres » du fameux appel la c'est le moment . . guerre quile aurait dû catalyser un . . colonial en général. frontV; ami-italien et anti­ es l1m1tes de Suleiman El Barouni ne VIennent pas d u f aJt à Le Fezzan est occupé par les Turcs après nombreux avec des accrochages l · la Sanussya, dont le représentant qu'il est berbère ibadite; l'idéologie jeune-turque, b ten que c a pa- Mohammed officiel, Mohammed Es Sharif - personnage El Abid Ber · décrit sous des couleurs , est éliminé. sombres par les Avec la « conquête n'est toutefois - >> turque, le front la l p des documents pré-cités, « secrets jusqu'en 1971 », pr�­ contemporains pas pacifié ; les ttipolitain � dissidences entre les tribus viennent des archi esar du Public Record Office; les séries utilisées sont les sui- gens de Misurata continuent, ainsi des Tarhuaa et les consultables, p � t que, dans le Djebel, les vantes n 3 El Marryed et Ramadan hostilités entre Ahmed : War 0//tcc . 5 4, 441 563 32-5733, 32-5620, 106-4 , 106-672, es Shtewi es Sweihili. de Zwârah, El Barouni, après 106-673, 106·6 5 06-t7 6• 106:677 '106-1416, 106-1531, 106-1532, 1�6- se rend El Aziziya pour la bataille 7 , 1 ' rencontrer et prendre 676 o e Khalifah Said Ben des accords avec 1551, 106-1552, 106-1553, 106-137 (5) 672 673 674 675 677, F r Jgn à Askar. , f , Les sources Offjce 339, MiJccllanea 167 - 936) e 167, vol For;igt< O fice, 160, Ben du ministère des Affaires , ( S 1. . étrangères (Farnesina) P nnl c a o g ' ue) �;b: Bttreatt Papers (catalogue). 9. n'étant pas /Jooks tmd Correspondance ( a ; A Lcttcrs, t

412 413 la gttérilla libyenne. bie e d' ans authentiquement . 1911-1932 révo1uti ' '1 onnaJtes, reste etrangere, Abd En Nabi Belkhair ; le pouvoir de la Senussyia s'arrête à la démocraties liberta ' aux tres be 'd oumes. . l a venta' · ble structure Sirtica. les rapports turco-senusse ne sont pas excellents, mais de leur mobilisation portante . de masse ne sera tJonnels pas le groupe des constitu- Nu.ri Bey, bien qu'appuyant le leader de Misurata, comprend que de Tripoli' mais 1a S anussya, ses mots · sa arge . d'or d res messtaniques t.C serait une er.reur politique de se heurter à une autorité telle base d'action n teret h . 1 ntque et intern atrona f att constamment i . . · e. al rance se' qt�e celle d'Ahmed Sherif. le djebel est divisé entre Hadi Ben . dans ce nanonahsme . de masse,1 l'mats r· Mohammed Kobar (Garian), el hadj Mohammed Ben Khalifa el pourra Jamais abouti elle ne r à une mstance. politique unita1re · Fikeni (Fassatw) et Khalifah Ben Said Ben Askar, chef de Nalut 1 e nouveau vivent . : e vreux· et en confl' Il 11• �: /�ratt toutef ts. trop 1 que ce fut là la cause cl, ? facile d'écrire Cl bras droit de Suleiman El Barouni de e a lte, sans entier dtre aussi qu'un Le 16 novembre 1919, dans l'Assemblée d'El Qusbat, les groupes se fit massacrer les armes . peuple . à l par un .. . ment m1eu ennemt m f ' de l'opposition tripolitaine décident, sur proposition de Suleiman x , , . armé· Au cours d es anneesa mam 1920 ' glque , un evenement m1• Ill Barouni et d'Abd Er Rahman Azzam Bey, la proclamation de la va se dérouler . tra- . d u d'Je b e 1 rr' fam d'Abd . 12• dJe el- K nm Jusqu. " a République de Tripolitaine (Giamhuryyah et Tarabulusyya) be 1 tripolitain et cyrénaïque . . ce . e meme,• co t nuelle, décousue guérilla anticoloniale � � mais aussi Giamhuryyah a un comité directeur présidé par Ahmed ' · q�7 s era le surc1de de toute MrayyedLa et composé par Abd En Nahi Belkhair, Ramadan Esh Shtewi,El génération de l'b1 ertatres. une En 1917, Suleiman El Barouni, un comité militaire composé par Abdallah le front tripolitain . est dans 1es mams les affrontements des philo-Turcs ; Gcmsiket Masan el Maghrebi, Zazi Efendi, Abd El Quader el Qua­ avec les . troupes rta. 1 1enn. es . ont é , . dans 1a zone d'El nâwi République est née, mais les conflits internes font qu'elle te sanglants les treize Agdat . � meh� Ilas d e Suleiman E Barouni sont ne représenteraLa jamais un front politique unitaire. battues par le gé1éral latini le. 6 ·an . � lendemain VIer. la batadle reprend et laisse sur le 1e terram 1 000J arabes to E n septembre, . une nouvelle tentative . 3 000 d'El B arount et 11. Le rôle de la Sanussya hommes artne's . ' d e Nuri Bey : et quatre prec six es d'artr 11 ene· s 'affrontent bataillons de cou . aux eur - les deux groupes . . bande irrégulière - d 1 1 auxdraues et une Telle est la situation en Tripolitaine ; en Cyrénaïque, l'organisa­ e a co 1 onne Cassinis, aJss 4 morts. �m sur le terrain tion de la Sanussya - dont l'influence parmi les bédouins semble ?7 Trois jours plus tard , les m ehallas 1survrvames . a nouveau l'armée affrontent Ctre mieux connue par les services d'espionnage anglais et par les colon · e, et seu ement apres ' combats reculent . p usreurs· heures de observateurs français que par les occupants eux-mêmes - oppose vers El t aA1 ZJzya 1 . " en Iatssant sur le 1 600 · et un millier , terrain mons l'action italienne une résistance longue, imprévue et irréductible de blesses. le gouvernement . coloma . n contrôler l'intérieur ne pouvant pas Ouelques auteurs attribuent à l'influence senusse même, la mobi­ du p ays, ce som . .1 , . . , là des Jctorres a al lisation rifaine autour d'Abd el-Krim : s'agit là d'un problème les evénemems de � Pyrrhus. la Seconde G uerre il influence ondta1e ont d'ailleurs d'un grand intérêt, qui vaudrait la peine d'être posé. sur l'action ital'1enne , � leur . . et ses defaites . En sltuauon de I'oppositt'on . automne 1917 la trrpo l'Jtame . est d one ce11 e-cl Cf. E. DE LEONE, op. cit., telle jusqu'à et elle reste' ra la fin du conflit . Avec Suleiman El Barouni et Abd El Rahman Azzam Bey, partiCipent . mon dta1 · dans · Il. p. 474. Sbtew1 contrôle . · l'est, Rama d an Es tout le terntorr . l\11maJan12. es Shitewi es Sweihli, Abd En Nabi Belhair, Ahmed El Mrayyed, le e et les tribus des Urfallahs de �� huich Mohammed Suf el Mahmîdi ali ben Tantush, Khalifa ben Sa' id ben Askar, Mohammed es-Swei Kitûni, Hadi el Mukhtar Ben Mohammed Kn'bâr, el 10. Les services ll11dj Mohammed Ben Khalifah el Fikêni, Ahmed el Mohammed el Mahadi ben de J'Ime 11.Jgence Service . el re n eJgn s - - tOUJOUrs � · é évaluent les parciculièremenr Muhnmmed Ben Abdallâh es Sunni, Ishâq Pascià et Abd El Qâder el Qanâwi. de S u1 eJman bien envJron et deux . El Barouni pièces d'art'!!J . à 5 000 ommes <' est composite, travaillé par la rivalité interne berbéro-arabe et . mehal!aene, cenere les 5 950 d'aru 11 ene . du général h ommes et une guérilla intestine pour le contrôle Djebel Nefusa; ce conflit culminera Latini. Les sources quatorzeh pièces 1 groupe dirigeant Leone, iral'eJ nnes, auxqu augmentent l'importance elles se rapporte p11r l'épisode de Misurata, Je choc avec lesdu Urfallahs et le m rt e Ramadan­ du nomb et de . De armement " Shitewi.es-Sweihili. B. d11n� eu r de re 1 des rebelles. 414 415 la guérilla libyenne. D'où viennent 1911-1932 ces capacJtes , e d mo tltsatton parmi b' . les tribus la S anussya est tOut · . . . . occupation pacifique des terres, une sorte d' c occupation par d'abord une f . ore polm o-reltgieuse 1 1111e nisée, elle est ensuite : � orga i•<'nétration �, pour reprendre la terminologie utilisée par M. Colucci un systèm e eco, �omtque ut a des précis sous l'administration � privilèsca son analyse des groupes sociaux de la Somalie méridionale ; les otto ane. our expltquer thlltS joue en Cyrénaïque � le rôle qu'clio agraires étudiés par Savarese coïncident d'ailleurs - les il faut s' arreter l ' lll moment sur l'analyse lllltlrats et économique · vuriantes locales mises à part - avec des types communs à toute les seules ne. hesses e d ce pays' apres, sont la es h ommcl,sociale l'Afrique du Nord. structure sociale s'appuie sur l'unité fami­ terre (eau) et le capt . ta antmal. ' ce dern ter 1 valeur . ayant putot unt patriarcale - leLa matriarcat des Tuaregs étant un monde à d'échange de ec-onomre1 nomade qu · une· va 1 ' llnlc faut signaler eur-travail - des sociétés aussi bien sédentaires que nomades, berbères l'existence1', d'un d ca astre . turc _ 1 , . même s''l1 n .est Il pnrt ach eve - qut constituera le point de dé 1111 arabes. l'individu fait partie du groupe familial de la Bet parr d u plan pna nializzazio ta de (tt nce), qui s'intègre dans l'Alia, à son tour intégrée dans la Kabilia. ne (séquestres) italien · Il déma existe une classe dirigeante hiérarchie, de bas en haut, se fonde sur des assemblées démo­ l cale ainst . . des . � ' qu ' une monopohsau I.;L sheiks sheikhs el ressources non pas ' . on trutiques qui élisent les (chefs des Alia) les a tme personnel mais co base des priorités' muna1' sur 1/JIIShaikhs (chefs des chefs ou bien de la Kabilià), etc. La typologie reconnues des neufs . � tribus Sa , da 1 Mogarba t, 1 bres et noblesla �c·mble être celle que l'on rencontre chez les berbères marocains ' Anaghir' Orfa : ' Ab'dt , orsaD Braasa H les sa, Abe r'd at, Ulad ; l'Ami-Atlas, décrits par R. Montagne : une structure sociale tribus Marabtin sont ' ' . a dép. e d a tes et clientes l'origine � � des Sa'adi. A defondée sur la cellule familiale (le feu), sur laquelle se structurent il s'agit d'une soetete ' ' em10emmem guernere nement turc Chalil . e gouver. cercles concentriques, le village (de à feux), la jem'aat Pascià (1863-1868) ·, . ' . ré g1 a les frontteres1 rn 10 30 anciennes tribus' a Ot . . , de ces ou villages), la tribu (réunion de plusieurs jem'aat) admi­ coutumtere ftxanr que la tn 'b u . (� 5 seulement à autant1 1 avatt dr oit uistrée par l'anfaliz (assemblée des notables de chaque village). de terre qu ' e e en pouvatt. conquérir et par a guerre défendre vie sociale - politique, religieuse, économique, etc. - de tout ou par les transactionsll . 1 intertribales le c t l'b mcmbrel.tt se déroule dans le cercle tribal du même leff ou sof. Cette it c la st u re fonciè l �;� � ct � :e : ;h��� n: mucture concentrique - typique des berbères de l'Ami-Atlas, de ;�::::�::� b:::�� ��: :�c t � ' noma e evenue sedentatre une conquete . après Kabylie et des Aurès - est la même dans les groupes arabophones, pas tOUJOurs pacifique et où rnd' rvt 'd ' un processus . u represente htfondée sur les mêmes liaisons de consanguinité des membres du généalog i que final ' ' · . et la socrete uner JUxtaposition de lignages 14. même douar, régie par ses chefs réunis dans la djemaa, sur la base En libye d'une organisation commune qui n'est pas moins démocratique comme d ans e reste du Maghreb, on 1 rencontre aussi �1ue celle des montagnes berbères. L'unité religieuse commune se manifeste dans les cultes mara­ 13. << houtiques (les ouada, célébrations collectives). la fonction des Le séquestre biens fo nciers (deve . est partiellement des v s nus r b•ense domaniaux 1922 Fondiariaexposé par E SAR Le � � della ») 1 onfréries religieuses dépasse les frontières du groupement tribal LegiJlazione Ot om"n� ; � B j Cineraica secondode t e , r Ja 2 , •m delle T i , 1923, c·r intègre l'Islam rural à l'ensemble de la communauté musulmane. ol am �nm�tt tt Bengazi, of v . au i la bibliographie b Cf. ss c i�tel a?s A Bibliography Profondément enracinée dans ces structures, la Sanussya ne s'assi­ Liby"• Malte, mpérr"l•sme. R. W.colo11ial HILL, 11os iorm, 1959 et ]·196s. -L MIÈGB ' ittllieu de . Paris S.E.D.E.S., tnile toutefois pas à un type d'organisation maraboutique, comme . , 1870 Le Maghreb . a 1-1 Cf. L. avant la r' d't!e Alger, d'His­ r VALENS!1970 d'autres en Afrique du Nord ; au moment de la mobilisation toJ e, Flammarion , 1 P Pans, , · er b'bl'o ap anne Questions remarquables d'E y ,• gr h'te T�exée Peo ur la cf. untt.lllticoloniale, elle est un organisme bien St!l.lauré, doué d'une a of Pt�tron·mer s ClientPETE .Ti d d h o Type L RS notamment l a, J Libye, e Pree. Anles AccotmJ études Relationsh'" amonfJ o 11aica,1 th Bedrti-n pastoralists hiérarchie, d'une élite, d'un apparat électif, d'une organisation en ConJribuûons 1o e

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14 la guérilla libyenne. 1911-1932

comme une puissante organisation religieuse. Elle refuse toute posi· Jusqu'au moment de la mobilisation anticoloniale - l'attaque rion de front dans tout type de conflit. Son rayon d'action est française aux frontières méridionales autour du lac Tchad notam­ étendu ; la presse française présente ses adeptes comme des meneurstrès ment -, on n'enregistre pas de prises de positions explicites, sauf de révolte et de désordre, des fanatiques chefs de marabout, ou œlles qui som inspirées par des considérations fort pratiques : le bien des marchands d'esclaves ruinés par les lois françaises ; la conflit de la confrérie avec le gouvernement turc, par exemple,

version anglaise, qui n'est pas moins « concernée » par l'affaire, lorsque ce dernier décida l'institution obligatoire de l'enregistre­ attribue « leur réputation d'intolérance et d'amieuropéanisme ... ) ment de la propriété des Wilayats du Sud. Tout jugement de valeur aux exagérations de Duveyrier dans son pamphlet sur la confrérie,[ mis à part, il s'agit de définir les fonctions et le rôle de ce mouve­ publié par la Société de géographie en 1886 16 ». ment dans son cadre économique et social avant car après 1932, Il s'agit en effet d'une confrérie saharienne comme il y en < ctte date il ne restera que les vestiges d'un passé : la décimation d'autres -la secte des Kuma Bekkaia entre Tuat et le Soudan nigé.a la population bédouine, les restes des splendides bibliothèques rien par exemple -, mais qui a une importance tout à fait prioritaire. de les zawias principales qui étaient parfois des sortes d'univer­ dans Sa fonction sociale peut être comparée à celle du monachisme en �ités ambulantes sur les intinéraires des oasis. France au moyen âge. La Sanussya représente - dans le cadre où elle se situe et proli­ Sur les chemins dans la région où s'est diffusé le mouvement, dea fère - une sorte d'illuminisme religieux : cette définition, si elle travaux remarquables d'infrastructure, notamment hydraulique, ont est déconcertante, est au moins sémantiquement exacte. Quelqu'un été faits. 11 parlé aussi de � jésuitisme », mais peu importe la définition; Grâce à son caractère interethnique, le mouvement est polyva· qui est certain, c'est que la Sanussya est l'idéologie religieuse d'une lem : des noirs de Kanem et de l'Ouaddaï en font partie, aussi tcdtl-sse dirigeante économiqt�e, capable aussi d'organisation politique. bien que les berbères et des arabophones. A Tripoli, les zawias de tant que telle, elle se diffusa par des moyens tout autres que la secte som ouvertes à tous les voyageurs, juifs et chrétiens corn· l<:lteEn � hystérie panislamique » dont parle la pseudo-historiographie pris. Théoriquement, la << guerre sainte » n'est pas un dogme du rulonialiste. Nous disons classe dirigeante dans le sens donné en credo sanussite ; socialement, la cellule dirigeant le mouvement Occident à ce terme. constituée par une élite d'imellecmels de la meilleure traditionesc Les archives nord-africaines pourraient dévoiler dans les détails culturelle arabe, juridique et mathématique ; mais, en qualité l'importance économique, le curriculum, le caractère de ces élites. confrères et organisateurs à leur tour de zawias, il y a égalementde Une étude remarquable de Lars Eldblom nous propose d'autres des marchands tripolitains, des membres de familles chérifiennes ... méthodes de sondage et d'autres sources, sociologiques et géogra­ de Kel es Suk des bords du Niger autour de Goa, et même de! phiques : l'analyse de trois oasis libyennes (Ghat, Mourzauth marchands d'esclaves, activités communes aussi d'autres sectes. ( ;adamès) et de la distribution du monopole des eaux dans deset L'élite musulmane et l'élite chrétienne ne diffèrentà d'ailleurs pna woupements familiaux très restreints (à Ghat, 15 familles contre beaucoup, quant aux explications théo-anthropologiques, grâce les enregistrées comme propriétaires) amène à la conclusion 202 1 un Dieu unique créateur de la lumière (blanc) et ennemi dra� très haut degré de concentration 7• 10 d'un ténèbres (noir) • Quant à la propriété foncière, le droit coutumier de succession élaboré en grande partie sous l'influence des grands proprié­ 15. Cf. Public Record Office, 1531, History of SenuuiJm (1822-1900), I.I•,'<.;stÎres nobles touareg, qui représentent l'élément dominant en poli- Sur la Sanusya, cf. W.O.Santuiia, leiden, 1958 ; E. E. EVANS-PRITCHAI\U, The Sanusi of ,N. A. ZlADEH, Oxford, 1949. Sur le « messianisme » ec ses rappor11 avec nationalisme, cf. E. GELLNER, Santity, Purita11ism, SeculariJation and Naliu nalismI.e North Africa. A Case Study, in Contribt

420 421 la g�térilla libyenne. 1911-1932 rion industrielle -, cette oligarchie réformatrice islamique inscrira sûr, car il esc dirigé par une autorité locale, le chérif du Wazan. le système esclavagiste comme « normal » dans le cadre paternaliste Aux environs de 1832 commence la période de la prédication ec d'une société préindustrielle. Les éléments les plus dynamiques du prosélytisme ; rentré en Algérie, il fonde une école sanussice­ seront des trafiquants spéculatems plus que des eocrepreneuxs. A shadli ; ensuite, il passe en Egypte - bien qu'avec moins de côté des zawias de cultivateurs, constructeurs, constructeurs de canaux, succès - en route pour La Mecque. Le caractère « révolutionnaire > pionniers et prophètes, il y aura ainsi les commerçants qui organisent de sa prédication l'oblige à quitter La Mecque, lieu trop « histori­ et contrôlent le commerce des esclaves du Soudan au lac Tchad, tout que » d'ailleurs pour ce novateur du rigorisme « janséniste » · il ' au long des routes caravanières contrôlées par les zawias, jusqu'aux la quittera définitivement en 1843, pour parcourir à nouveau les marchés de Tripoli, Bengazi, Le Caire. De ces négriers-théologiens rouees égyptiennes jusqu'à Bengazi, et s'établir enfin définitive­ l'argent va refluer à la zawia, dans ses infrastructures, ses bibliothè­ ment en 1855 dans l'oasis de Giarabub, qui, à partir de ce moment ques, son œuvre d'alphabétisation et d'éducation. devient l'état-major de la confrérie. Le gouvernement tmc bie � A la mort de Sidi Mohammed Ben Ali, la confrérie accepte la que méfiant, préfère ne pas s'opposer au chef maintenant r connu � règle de la succession dynastique, institution apparemment préfé­ d'une organisation dont l'importance est loin d'être seulement locale. rable aux luttes de succession justifiée par une descendance du A partir de 1885, Giarabub devient une oasis - communauté reli­ Prophète, du côté de sa fille Fatima.et Sous son successeur, El Mahdi gieuse - économique, d'une rationalisation agricole remarquable : Es Sheikh Es Sanussi (ou Sidi al Mahdi), en 1870, la Sanussya on creuse des puits, on construit des citernes, on organise tout renforce ses rangs 21• Le Ouaddai passe au credo sanussite et, à la système d' - digne exemple de l'ancienne technique arabeun mort du sultan Ali, son successeur Yusuf fait du Ouaddaï un des expérimentée en Sicile et en Espagne. plus importants centres de la Sanussya . En 1882, le même sultan L'oasis de Giarabub devient enfin un modèle, le modèle même turc Abdul Mejid est gagné par cette idéologie islamique. Dès d'une cellule économique fondée sur un principe religieux réfor­ lors, le mouvement est autorisé à disposer de maisons d'édition au mateux. En 1859, année de la mort de Sidi Mohammed son Caire, où les textes religieux sont imprimés et diffusés . En 1883, prestige est déjà grand parmi les zawias de l'Afrique du No d, et � Mohammed Ahmed, mahdi du Soudan, offre le siège de khalife son nom est un mythe pour les tribus du désert. Les rapports Grand Sanusse. anglais soulignent justement, dans la Sanussya, plus que le caractère au d' << Eglise luthérienne de l'Islam » - dont la suprématie sur les autres aurait été son caractère panislamique, à côté d'un extraordi­ La mobilisation antifrançaise .. �ire syncrétisme du credo d'une tolérance exceptionnelle -, III. � 20 ». lunportance de cet « esprit etde colonisation Les rapports entre l'organisation sanusse - le prosélytisme mis Cette sorte de libéralisme islamique réformateur s'élève aussi part - et l'Etat ottoman étaient en réalité beaucoup plus ambi­ en fonction ami-absolutiste soit contre l'Etat ottoman, soit plus 22• gus,à et nous en reparlerons tard contre les tentatives coloniales françaises et italiennes. Comme tout système économique a sa logique - le libéralisme inscrivant la prolétarisation de la paysannerie comme une réalité de la révolu- 21. titre de « Mahdi » = le Messie) vient d'une pwphétie selon laquelle, !"année Le1 000 de l'hégire (1883),( un Messie réformateur et libérateur des Arabes devait paraître (E. LUPI, La Tripolitania secondo le Pit• recet1ti esploraziOtli. 20. « La colonisation et la mise en valeur des terres ont été la méthode Rome, 1885, p. 37.) En 1885, les tumultes du Soudan égyptien étaient attribués: adoptée pour diffuser la doctrine du sanoussisme ; cela allait de pair avec le ;, l'action sanusse. refus polirique des races civilisées, que ce soient les Turcs ou les Francs et avec 22. D'après les rapports anglais, « Sanussi, étant un facteur religieux si un s stème b en organisé de propriété er de commerce des esclaves. Te e fut la . � ! . ll important dans le monde musulman, a toujours été considéré avec une grande pnnctpale pohttque de son successeur. » (Cf. Public Record Office W 0 106 1531 · inquiétude par les autorités de Tripoli et Constantinople, qui voient en lui une et 1532.) ' · ' de 423 122 la guérilla libyemze. 1911-1932 Quant à ses capacités offensives, la Sanussya allait en donner un zawias sanusses de Kanem. Emre l'automne 1901 et mars 1902, trois premier exemple, à une grande échelle, au Soudan anglo-français. importants combats ont lieu : les Français sont battus à deux reprises, 1894, Le déplacement de l'état-major sanusse se fait en pendant le troisième combat semble être une défaite sanusse ; néamoins, en que les armées coloniales françaises avancent du Congo vers le nord 1902, l'avance française reste bloquée sur Kanem ; la Sanussya - et que se préparent les expéditions de Gentil et Behagle, les vu Je caractère labile de l'alliance encre Touareg et Oulad Suleiman ­ et actions militaires autour du Lac Tchad. La Sanussya se déplace choisit de répondre seulement si elle est attaquée. Tout l'effort fran­ encore de Kufra à Geru, qui à partir de ce moment et jusqu'en çais se concentre dans l'accion politique : provoquer un coup d'Etat 1907 devient la base d'une organisation offensive : cout un réseau au Ouaddaï. Ce qui réussit avec la destitution du sultan sanusse et est organisé, avec Rabeh Zuber notamment et, après sa mort, avec la proclamation par le parei légitimiste du fils de Yusuf, Mohammed Ali Dinar, sultan du . Ces alliances sont conçues, dans Dudu. l'immédiat, dans l'optique ancifrançaise, mais aussi antiturque. Le point vital du conflit est le Ouaddaï, et la lutte a pour objet le contrôle politique de cette région. Il s'agit d'une position straté­ giquement fondamentale. Le pays est déchiré par des luttes intes­ Le contrôle du mouvement sanusse semble être dans son ensemble, tines, et l'aristocratie militaire et foncière des Aghids compte sur pour la France coloniale, un épineux problème ; moins au Maroc, l'appui sanussite pour se débarrasser du sultan Ibrahim. Au cours où les zawias sont peu importantes, mais en Algérie et en Tunisie, du printemps 1901, c'est la pleine guerre civile. Selon l'Intelligence où on réagira en favorisant Ja secte rivale des Madani. La force et Service du Caire, la situation aurait été provoquée par la Sanussya, l'influence de la Sanussya se situe plutôt à l'est : pratiquement toutes afin d'avoir au Ouaddaï une base antifrançaise sûre. Ibrahim est les oasis, les populations nomades entre l'Egypte et le Soudan, les assassiné ; le nouveau sultan installé, Ahmed El Ghazali, est l'homme terriroires rouareg, sont sanussites. Ici, comme déjà au Maroc entre de la Sanussya. L'avance doit faire face maintenant à un adversaire musulmans et minorité juive, la politique coloniale française tend à prêt à l'affronter. On essaie alors la souplesse, la voie des transac­ favoriser les divisions internes, surtout parmi les Touareg. Les zones tions diplomatiques. de très récente colonisation sanussite sont celles qui font partie de 1901 Lorsqu'en autOmne les Français apparaissent dans la zone de l'Afrique coloniale anglaise, Ja zone au nord du lac de Guinée, le Kanem (près de Kans, nord du Sokoto), sur les bords du lac Tchad, Nigeria, les environs du lac Tchad. Les groupes tribaux mobilisables et avancent dans la région des Oulad Suleiman, la Sanussya appelle par Je djihad sanusse se distribuent enfin de façon irrégulière dans au djihad. L'accion avait déjà été précédée par la mobilisation à un espace immense. Dans Ja région entre Tripoli et Bengazi au nord, Kanem et dans la région des Touareg, au nord du lac, par la réconci­ et le lac Tchad au sud, Ja population vit dans les oasis ou bien elle liation des tribus rivales des Touareg et des Oulad Suleiman. La est nomade. Sanussya envoie aussi des circulaires dans la province de Bengazi, Au début de 1900, même si les adeptes sanusses à Tripoli, Bengazi pour le recrutement des volontaires ; l'appel est immédiatement reçu et Ouaddaï dépassent en nombre et en organisation le reste des pays en Cyrénaïque et à Tripoli. Bien avant l'arrivée de ces volontaires, d'Afrique du Nord, on ne peut compter en effet que sur une fraction d'autres déjà rassemblés à Geru partent sous les drapeaux de Sidi de volontaires tripolitains agissant autour du lac Tchad dans des Khalem et rejoignent les forces de Sidi Sheikh el Barouni, chef des conditions assez difficiles de communication et de ravitaillement 23•

puisance porenrielle qui pourrai n'imporre quel moment produire un soulèvement D'après les secrets anglais, « on ne croit pas que les sanussites er me e en danger l'influence ottomane en Afrique du Nord. A la même ép oque, t à tians23. les possessionsservices britaniques et anglaises à 'ouest du lac Tchad (d'après les d'un pointm de vue panislamique, son autorité pourrait se précieuse pour estimations) soient très nombreux, et leur action,l dans d'un djihad, sulran si les intérêts musulmans éraient menacés l'intervention des puissance• révéler Jo serait probablement limitée aux: éléments les plus zélés etl'éventualité les plus fanatiques, prêts chr�ticnnes (cf. Public record Ofice, W.O., cit.). » par ;, sc joindre au scheik lui-même. Si le raisonenment ci-dessus est correct, Snnuul, loc.

424 42� 1911-1932 la guérilla libyenne. on prévient le danger de troubles sanussices possibles en Algérie et Da s l'ensemble, ces effectifs sont difficiles à évaluer � : sans exagért'f, Tunisie. Les Anglais de leur côté, sont préoccupés par la situation . 000 lis doiv�m se m n rer à environ 8 hommes à chameau ou , . � � fiévreuse suscitée par les Sanusses au nord du Nigeria. che:'al ; 1l s g�� d élements sans instruction militaire, encadrés par � � lre L'attaque française est différée, on attend le traité franco-anglais shedcbs ; mais Il y a parmi eux quelques leaders prestigieux - capn d'avril 1904, cédant à la France la route Zinder-Tchad, pour com­ b e de rassembler des masses et d'organiser une armée improvisér � � mencer en août les opérations militaires. En janvier 1905, la zone St I El Barouni o ganise s r lace 2 000 hommes - la plupart dtt ? : � p nord-esc du lac Tchad (tribus Tibu, Bogarda et plusieurs tribus Oulad tnbus Oulad Sule1man - a occasion de la bataille de Kanem. 1 Suleiman du district de Chittati) est occupée par les Français. Une L'armée ouaddaï est formée tout autrement : elle est structurée sur émigration massive commence en direction de Oueta. Les rouees de la ase du système d'impôts féodaux - chaque impôt étant dû à \Ill � Badlé et Barku s'ouvrent aux Français. En 1906, ils sont engagés sur agh d ses chefs sont aussi bien une autorité tribale qu'une aristocratie . � : trois fronts différents : le premier, au sud-est, contre les forces ouaddaï militaire. Ce som : Abu Zengher (5 000 hommes) ; aghid de Bahr du sheikh Fambaro, aghid du district de Salamat ; le second, à Salamat, au sud-ouest (2 000 hommes) ; aghid de Mehamid au nord l'est, contre les Tedas ; le troisième, au nord, avec l'occupation de (2 000 h mmes) ; aghid de Jerma (2 000 hommes). A ceux-ci s'ajou � l'importante oasis de Bilma. L'avance progresse, en novembre 1906, tent plusieurs autres aghid d'importance secondaire. Au total, on peut au cours d'une expédition punitive au Nord-Ouaddaï contre les Anlu­ comp er emre 10 000 à 12 000 hommes bien armés - d'après les notes � bia, les Français arrivent à 30 milles de la capitale, Abeché. En fé­ anglaises -, avec Manchester et Martin Henry et avec des stocks de vrier 1907, ils battent une partie des forces ouaddaï et, en mars, unirions u. Cette armée, avec sa discipline rigide, représente un � assènent le coup le plus dur à l'autOrité sanusse à Borku : une partieils Instrument presque vital pour toute action sanusse. Mais aussi bien des touareg des Oulad Suleiman passent aux Français du cap Bordoux, les v lontair s sanusses que l'armée Ouaddaï, ne disposent toutefois � . � assiègent Ain Galakka, la zawia sanusse la plus importante en Borku, pas d awllene. Les Sanusses ont quelques vieux canons à Giarabub. en mant Sidi el Barouni, le chef sanusse de la région. L'été 1907, Après la faillite de l'action de Kanem, les Français considèrent c'est le coup définitif : le plus grand leader aghid, Jarma Sumayan, pour des raisons évidentes, comme le premier acte de la « revanche ; combe dans la bataille près du lac Ficcri 25• le coup d'Etat au Ouaddaï. Les buts som d'ailleurs plus ambitieux :

« nes informations sont parvenues en possession de l'Intelligence . Service selon lesquelles les Français ont l'intention d'entreprendre IV. La mobilisation anti-italienne la conquête de l'Ouaddaï aussitôt après les grandes chaleurs de l'année prochaine, c'est-à-dire aux environs de septembre ou octobre 1903. :. L'occupation italienne intervient alors que l'organisation sanussite La France prépare son coup avec des importations massives de fusils )· vient d'échouer dans sa récente mobilisation ancifrançaise. La recon- · se battant dans la région du lac Tchad ou dans l'armée d . . . du ua cat, devra1t c�m�ter, comme sou�ten pnnC!pal, sur ses disciples personnels, 0)es habitants1 · de . 1 oasts du Tt�U, armee de Ouled Suleiman et celle du Ouaddai » (cf. Record Office, 25. A moitié de les effectifs français au Tchari Tchad étaient de W.O , ctt.). . 1 hommesla ; la garnison1907, de Blima, qui ne faisait par partie du district du Les importations d'armes et de munitions de Tobrouk à Derna furent faites loc. Tchad,1 769 était composée de hommes, un lieutenant et deux sous-officiers. La a nsentement turc, ainsi que les importations par la voie clandestine ec24. le c� politique française - déjà 60largement expérimentée en Algérie, à savoir jouer sur d; Alexandne. Les rapports anglais parlent d'environ fusils _ la plu art les haines et les üvalités tribales - a ici également atteint ses objecrifs : toutes

426 quête et l'avance française la guérilla libyetme. 1911·1932 au Tchad, le débarquement italien d an1 a a les porcs méditerranéens déterminent 1,1]yvalem. Dans la campagne de ripol taine, en Enver une situation d'encerclement � � �912, , � � ·tluterviendra plus ni avec le prestige 01 avec les Idees du guer llero Le problème de l'allié possible , � pose de façon plus imminente · l'alliance turque est la seule solutionse possible et, ajoutons-le, .11�tlodonien d'il y a quatre ans ; c'est le rayonnement du « pres:Ige » évidem . A ment obligatoire. C'est une ' ct d'une Turquie qui prépare son alliance avec le Kai e . Ientot, alliance sans illusions : on connaît le pnr � � .� . " " Arabes donneront à ces nationalistes panturcs la defirutl�n de tenaire Mais il est certain aussi que la victoire du Comité Union et 11 . . Progrès d'Enver 2 1908 . •pllnislamistes sans Islam ». Au sud de l'Anatolie et e Tn?ohtame, Pacha, le juillet - avec l'enthousiasme qui � violences et des désordres éclatent contre ce qu on Juge une suivit la proclamation de la nouvelle Constitution - eut une large l•, . suite en rahison » ; des révolutionnaires panturcs et des sympathisants sont Libye, comme dans cous les domaines ottomans. Le coup , 1 2 d'Etat turc était vu comme r111ppés ou agressés sur les routes 7• une sorte de Révolution française. L'idéo· • logie républicaine était Les ressentiments ne s'apaiseront que lorsque, avec un Bey �t assez « normale » pour les communautés � . berbéro-arabes .l'lllatres officiers turcs, on pourra apprécier, dans la pre 1ère mobllt· très démocratiques ; mais, en ce qui concerne le mm � d'ordre ulon populaire libyenne, l'indiscutable apport tec� Ique et les panturc - traduit à l'occasion par panislamisme -, il pou· � turcs vait exercer une fascination politique plutôt sur •valntages de l'encadrement militaire fourni par les offlcters les élites que sur : ce. 80 % llllliment antiturc dans les zones sous domination ottom ne etait les de bédouins ; pour ces derniers, ce même mot d'ordre signl· � fiait tout 11i�neusement observé et exploité par es observateurs o CI�enraux, autre chose, et il aurait déclenché des forces ayant des � � colomahstes - objectifs fon différents des raisons bien prosaï ues. P�r�I les myt�es de ceux d'une république formelle ayant � . . I•Har1•1ur le cas libyen, dans la litterature Italienne -, Il a ra celm dune son siège à Istamboul. Bien que sur des bases équivoques, les repré· , � (111rope civilisatrice qui « libère » les arabes de ce Yregune « cruel et sentants turcs, arméniens, bulgares, juifs, arabes et albanais réuni, 8 ». 11hscurantiste 2 au Congrès de Paris en 1907 votèrent, dans un climat d'enthousiasme . un tel sentiment existe - même sans Lawrence d'Arabie Il général, une série de motions, rédigées ensuite en quatre points d'une -:-• l"nS ti l'analyser dans une optique tout à fait différente. Il y a a ce seule déclaration démocratique. Les quatre points étaient les suivants : . , 1uopos deux points à préciser, qui sont auss1 deux problemes deux Déposition du sultan. hy pothèses de travail. er 2.1. Unité de l'ancien empire. Unité de toutes les races et religions et égalités de droits. Premier point : l'appel au djihad en fut enti�reme�t in· 3. Démocratie parlementaire. "' a) 1912 Vt't1té par l'état-major turc. Le fait que les doc�ments de lln elhgence 4. · � · . restes secrets Telle était la situation \1(' [VICe dU Cau:e , qu1· en dévoile les mouvatwns, sont du temps où Enver Pacha était , encore le " guérilléro u:;q. u·en explique pourquoi les raisons profondes et le caractere des montagnes macédoniennes . et les gene osmahular pas 1971 . A encore les gene turkler. 111nbigul de l'alliance turco-sanusse restèrent ssez émg au ues, mem.e Peu après la déposition du sultan Abdul � � � . es les servl­ Hamid (27 avril 1909) pour l'analyse lucide et attentive d'Evans-Pmchard . ap s'annonce au contraire une politique radicale ? � de répression et de lt:S d'espionnage anglais, avant le début des hosul tés Italo-turques, liquidation de tout mouvement autre que pan· � . turc. Du panislamisme, le•'> Sanusses préparaient une révolte contre la dommatwn ottomane on était passé au panottomanisme, pour être : .autres, qm réduit enfin 26 nformation est fort vraisemblable : elle concorde avec d au panturquisme tout court, et seulement turc • Le mot d'ordre l.'irent exploitées par la presse colonialiste dans le s�ns dont ��us panislamique commence à se révéler un peu trop , uvlu ons par e. Au de'but du conflit, la position sanusse etait une posmon 1' Sur « ottomanisme », « panislamisme " • « panturqu·isme "• c turanisme et les », 26. théories de Gokalp, cf. Urie! HEYD, Poumlation of Ttnkish NalionaJism, et M. ORGE, AtaJIHk, Londres, 1962, p. 30 ; Ch. Warren HOSTLER, Londres , 1950. Sur la fonction catalysatrice de Soviets, Londres, 195 7, · la guerre de Libye pour le nation•· 17. 1. • panturc, 125 MARIA L'IsJamumo ' et s. 'l'u rltismBOURBON and the del MONTE SANTA P· 93-97 72 . . lisme cf. op. cil., p. 28. Città di Castello, et s . ' la ConfraJemsla ,.,_J \oMIIJJi, 1912, p. 428 429 guérilla libyetme. la 1911-1932 d'attente : si elle prévoyait déjà l'action, elle l'envisageait en dehors de toute ingérence turque et, bien entendu, italienne. C'est à ce b) Le deuxième point pose des questions d'histoire bien plus in· moment que, dans le journal du Caire Al Twajad, le 29 janvier 1912, réressantes. Pendant plus de dix années, la résistance à l'occupation est publié le fameux appel d'Ahmed Sherif à la « guerre sainte ,, icalienne fut soutenue par les bédouins de Cyrénaïque sous une forme Le rapport anglais soutient que cet appel était en réalité « ... fabriqu6 massive et sans réserve ; leurs leaders ne figurent d'ailleurs pas parmi et forgé par Mohammed El Taib El Wazzani, né au Maroc et vivant les signataires des accords de 1919 entre le gouvernement italien et à Alexandrie et Mohammed Aref Bey el Mardini, officiellement turc, la Sanussya. C'est une génération de libertaires, gommée de l'histoire vivant à Zeitum, qui a quitté le Caire à la tête des volontaires pour en 1931, un jour de septembre, quand, sur une place de Soluk, Omar 20 » la guerre de Tripoli et est devenu ouakil du Sanussi . El Mukhtar - un vieux bédouin, qu'un historien italien n'hésite pas De ce rapport anglais, nous tirons les conclusions suivantes : la définir comme « un des plus grands leaders, peut-être le plus à tactique turque se proposait de brider la Sanussya, de conclure la paix extraordinaire de rous les combattants des mouvements d'émancipa­ avec l'Italie selon la formule équivoque connue et de déléguer à tion coloniale » - est pendu par ordre de Graziani 31• Cette guerre la Sanussya l'action anticoloniale pour laquelle on garantissait des bédouine a des affinités, pour ce qui est de la mobilisation de masse aides militaires, le ravitaillement et des officiers pour encadrer les et des idéaux républicains, avec la guérilla antiespagnole au Rif, au volontaires. Prise dans ce jeu, la Sannussya, intéressée par des raisons point qu'un auteur se demande s'il n'existait pas un réseau d'organi­ vitales aux fournitures d'armements, ne put que s'incliner devant le sations sanussit€ agissant aussi au Rif dans le groupe autour d'Abç' fait accompli 30• el-Krim comme il en existait dans différents points du Maghrel:, d'une f;çon éparpillée et certes moins active et puissante que dans son état-major en Libye et dans le Soudan angle-français. 29. Cf. Public Record Office, 106·1532 (secret) , Intelligence News En tant qu'historien de cette période, nous avons toutefois re :ar­ Statement. Senuui and his relation withllV.O., Italian. n 30. La présence turque - donc les avantages matériels sone certains - prolonge qué que cette guerre bédouine s'inscrit dans un tournant « partlCU· politiquement une équivoque : en jugeant d'après « conditions de paix avec . lier » de la politique internationale colonialiste En effet, nous avwns les Italiens » proposées par la Sanussya en 1913, on a l'impression que le pouvoir . les déjà constaté, en analysant les mouvements populaires qui, d Rif colonial esc vu en quelque sorte comme un remplaçant du pouvoir ottoman ; � . propositions avancées concernent des révisions de statuts qui reflètent d'un côté une les espagnol, se prolongent par les mouvements des jeune� Al�enen� préoccupation collective pour un alourdissement éventuel des impôts et, de l'autre, et des jeunes Tunisiens jusqu'à cette puissante révolte bedoum qm une préoccuparion des élites dans l'évenrualicé d'une perce de ses propres privilèges � économiques. Sone du plus grand intérêt les paragraphes qui portent sur : était au début le seul objet de notre étude, qu'en 1918 les tactiques Le refus de tour désarmement des Arabes. de l'action coloniale semblent se synchroniser sur un contenu politique . l. Le refus du recruœmenc militaire par les Italiens Les garanties de rétribution légale de la main-d'œuvre arabe utilisée dans précis, qui dépasse même les rivalités et l es int�rêts coloniaux. Une 2. ' . , les 3.mines de l'intérieur. sorte de psychose absurde, en effet, face a la reahte de ces mouve­ L'obligation pour le représentant italien de soumettre toute décision à ments, s'empare des dirigeants colonialistes; tout durcissem�nt de l'Assemblée4. des scheiks des tribus et leurs représentants. « » 5. L'obligation pour le gouvernement italien de payer des traitements aux l'action se justifie par la phobie du rôle possible du bolchevisme scheiks à raison de L. I. aux scheiks des tribus, et de 17 à L. I. aux scheiks dans la poudrière des nationalismes arabes. Cette « psychose rouge », des zawias. 40 40 grotesque dans les textes colonialistes e�pagnols concernant Abd eJ. Les autres paragraphes concernent par contre les privilèges économiques, ainsi , que l'administration du pays : Krim, hystérique dans les textes français, est absolume�t depour':ue 1. Les terres, les animaux, les biens de propriété des zawias ne paieront pas d'humour dans les textes anglais de l'Intelligence Service du Caire. d'impôts. 2. Les fellahs ne paieront d'autre taxe que celle qu'ils payaient déjà au gou­ en garantira la vernement ottoman, cesc-à-dire la zeka-viz de 2 ou de 2,5 % du produit. ront les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux), et la Sanussya Secret, Intelligence Est déclarée officielle la religion musulmane ; aucun gouverneur ni administrateur manutention.) (Cf. Public Record Office, W.O., 101-1532, ne pouvait être nommé sans avoir eu le consentement de Sanussya ; le contrôle News, Statement. des routes commerciales est de la compétence de la Sanussyala ; les Italiens construi- Cf. La Libya (lntroduc. R. Battaglia) . 31. HASSAN,

430 431 guérilla 1911-1932 la libyenne. Qu'il ' concer­ s agisse de la de la « patrie », de l'aigle romaine ou motivations de cette psychose des années vingt. documents recon uista, Ces du British Empire, .tousq ces textes présentent des affinités patholo­ nent les derniers événements de la Turquie nationaliste M. giques. D'ailleurs, la revanche coloniale est désormais devenue un La Tripolitaine, la Bulgarie, les Balkans avaient représenté des chapitre de la politique intérieure des pays européens 32• échecs cuisants pour Enver Pacha. La Turquie s'était réduite au front ou pan­ D'où surgissent ces préoccupations Pendant les années vingt tout interne, une Turquie, non plus panislamique ou panottomane toutefois ce que l'ensemble des pays maghrébins? et nord-est africains pou aient turque, mais turque tout court 35• Enver Pacha ne renonce � sans Islam, connaître de près ou de loin, c'étaient les bouleversements sociaux de pas à la dernière de ses aventures : guerrier de l'Islam 1� Turquie nationaliste. Les événements étaient compris et commen­ il décide de se rendre à Moscou et de parler à Lénine. Pendant quel­ tes, les nouvelles, Service du Caire, on _ mêmes déformées et interprétées, circulaient d'après ques jours, aux services secrets de l'Intelligence les JOurnaux turcs, rares mais lisibles du fin du monde : de paisibles fonctionnaires anglais sont Maroc à la Libye ' dans une croit à la langue d'ailleurs familière 33• L'horizon en pleine nuit, embarqués dans des avions spéciaux, envoyés de l'information ' au niveau réveillés suivaient collectif, n'allait pas plus loin que la Turquie nationaliste : cela ressort d'urgence à Berlin sur les traces d'espions qui à leur tour des interviews de plusieurs personnages, aujourd'hui encore vivants une série de personnages voyageant entre la Knauss­ . . . . � ' nocte tempore l'ambassade de et qm avatent partiCtpe aux actions d'Abd el-Krim au Rif · il en est trasse, où Enver Pacha est installé, et le siège de déconcertante de même pour les jeunes Algériens, les jeunes Tunisiens et l;s groupes Grande-Bretagne. Les rapports sont hystériques, d'une a tour de El » les documents anglais q e nous avo s � Barouni à Tripoli et d'Omar Mukhtar à Bengazi. « psychose rouge d'après � � _ afm pouvo1r Lenme e�t un nom - quelquefois un nom prestigieuxel -, mais pour consultés ; il reste à étudier les archives turques, de telle le bédoum ou le paysan berbère Lénine est un nom qu'aujourd'hui définir exactement les mobiles profonds d'une action d'une e co � il � � ne �onnaît pas, �t nous ajouterons ironiquement qu'aujour­ envergure. d hm connatt encore moms . La découverte d'une série de documents De l'action d'Enver Pacha, il ne sortit rien. Lénine avait lieu de d des archives de l'Intelligence Service du Caire, nous a dévoilé les tout craindre du personnage. A propos du problème des nationalités rien et des minorités, la position d'Enver n'avait d'ailleurs jamais eu 32. En Italie, notamment, elle sanCtionnera celle de Ziya Gôkalp, le fondateur du nationalisme la victoire fasciste sur la « perni­ de commun avec ie se congrégation es défaitistes et bandits politiques tombera en 1922 à la � � ? qui, Rome, vivaient turc. Il est aussi bien certain qu'Enver - qui a ombre de n tre mdul ent libéralisme. ... allusion . ? � », la « àLigue des peuples - n'aurait certainement pas opprimés q I regroupau les opposants tête du Basmatché contre l'Armée rouge 1 � politiques àla guerre de Libye. On apprend, d pres le m,me Mons1e. r, le �� � � comre Volpi deà Misurata, gouverneur de la néo-colonie mpolaawe,. . ... dont plusieurs « ecrets jusqu'en que, grace à cette emprise, la position italienne marque 34. Les documents inédits les plus importants, � . « le plus haut mveau de l'autorité se trouvent aux Archives du Pubhc européenne sur les côtes africaines de la Méditer­ 1971 »' auxquels nous faisons référence, ranée de signaler ici que, » et �ue, voula?t faire une comparaison, « au Maroc, malgré J'admirable Record Office de Londres. Il nous est fort désagréable œuvre . , qu n us avons e con­ hist�fl��e du general Lyautey, la guerre sévit ; en Algérie, le communisme l'opposé de l'assistance et de la charmante collab�ration � � � � com e ce a _ . la Duect on du MI Istero n;t ? wflltrer u�c façon préoccupante dans les rangs des citoyens arabes trées auprès des archivistes du Public Record Office, � � . à tout et mediterranee� ns ; en Tun1s1e, les mouvements de l'opposition Archivi Africa ltaliana, section de la Farnest�a, a r�fuse d indigène deviennent degli Affari Esteri, . . de plu en lu dangereux, soumis à la souterraine concerne les sources anglatses, nous crtons 1CI les plus s, � s œuvre social-communiste · la accès aux sources. En ce qui n 441, Notes on Cyréna1que n est pas enco e réduite la paix ; l'Egypte esc : War Offi e 354, Military report on Tripoli ; . _ � pleine de mouvem�nts significatives : _ quelqu f 1s Vl lents et qUI menacent l'intégrité to African (Jossesswns of � ? � à des colonies européennes ... ». Nous History of Scnrniism andc N.its relations c to�s ICI des 32-5733, Reports, Memoranda, and Jugement qui n sont pas du · 563 report on Libya ; n. Fore1g" ! . � � toue originaux dans leur genre, mais Powers ' n. Military the S1galf cat1. s En conclusto , 32-5620, nationalist intrigue, � ! . n, fasCJ�mes et democraties d'Europe, sur le front colonial, History concerni g nationalist movement ; n. Turkish � 106 (153 se sohdameat. Enver PaJcià ; a. 106-43, ltaliM> Exp dition to Libya n. !� Rimllctai della Trpolitaniai · interview with � et s.) relattons. Nous ne Signalons pas tCI (Cf. G. VO LPI di MISURATA, La 1532), History of Senusii!m ; Semmi·ltaliaon � Sur l'o cupacion , p 127 E.U.R.), dont � de la Libye et l'opposition cette occupation, bien avant la prise les sources des archives des Archives centrales de l'Etat (Rome, de pou otr du . active qui nous a été � fasc1sme, la série d'essais Come Siamo Andaû in Lybia Florence nous remercions les responsables pour la collaboration 1914 à ' (tntrod. de G. Salvemcf. ini). ' fournie lors de nos sondages. 1950 ; 33. Sur la presse locale, cf 35. HEYD, Foundatiom of Trtrkisch Natio11ttlism, Londres, . Presse maghrébine _ Cf. Urie! i y Maroc, Paris, the So11iets, , SOURIAU-HOEBRECHTSéd. C.N.R.S., 1969. La C. Warren Turkùm and L b e Ttmùie, Algérie, HOSTLER, Londres, 1957. 432 433 la guérilla libyenne. 191 1-1932 moyens, sous les ordres du souscrit à l'article de Ziya Gôkalp paru en avril 1918, où le théoricien volontaires vivant de leurs propres nationaliste, s'adressant aux minorités musulmanes de Russie, les incl· �rand(1 000 Sanusse. 3 000 et 5 000 vo onta r s sous les tait à choisir dans la République des Soviets la solution possible District de Bengazi : réguliers � � : du problème des minorités nationales. Les déclarations d'Enver Sidi Ali el Aud1a, Stdt Omar el ordresl.. de Sidi Abdullah el Ashab, 1920, en août après son retour, som toutefois telles (soit qu'elles soient Mukhtar et des officiers locaux. 1 000 faites par opportunisme, soit qu'elles soient complètement inventées) 600 800 arabes zawias, ro areg, District de Tripoli : noirs, � qu'elles peuvent mobiliser les services d'espionnage internationaux. el Sunni, qui a son état-maJOr au �us�- les ordres de Sidi Mohammed Ce qui est sûr, c'est que, sur tout le front colonialiste, du Maroc espa· de Tripoli par la Sanussya en Fezzan et a été envoyé au district gnol d'Abd el-Krim à la Cyrénaïque d'Ahmed Sharif et Omar el juin 1913 36• Mukhtar, ce << tournant » pousse les puissances coloniales à la décision ­ montagnes travaillen aux arm� univoque d'en finir par tous les moyens avec toute opposition anti· Des ateliers improvisés sur les � . anglats, tl auratt coloniale locale : faute de quoi on craint une « interférence possible , aux munitions. D'après les services secrets ments et ,Y le djebel Akhdar charges de la entraînant une solidarité commune de tous les fronts. Cela fait qu'en· soixante spécialistes à Jalo et dans 1920 1925 Dans les plaines, la Sanuss a a tre et on a l'impression d'assister à l'émiettement du mouve· fabrication manuelle des cartouches. � ' , prevus transport des stocks de cereales ment. Seuls Abd el-Krim avec la République du Rif, Omar el Mukhtar organisé le rassemblement et le avec la guérilla libyenne semblent être conscients du rôle catalyseur pour une longue période. été engagé dans le but de possible d'un mouvement révolutionnaire d'émancipation collective. Les pourparlers de paix semblent avoir � . , tous les Ailleurs, les mouvements s'appuient sur des élites nationales qui, gagner le temps nécessaire au grand Sanusse pour ecnre a forces. seules, iront jusqu'au compromis extrême, le plus souvent laisseront sheikhs arabes de rassembler leurs . turque ne s' n e datent pas, à l'issue d'une révolution manquée, les révoltes tribales offrir des Si la direction sanusse et la direction � � � également une dtvtston entr la victimes dans une lutte sanglante sans avenir. La résistance cyrénaïque dans le front sanusse même il y a � _ la à la résistance à outrance us�u a ainsi que la République rifaine n'ont pas été seulement une guerre ligne Ahmed Sharif -, décidé J et la ligne plus upl et equtvoque nationale, mais deux exemples d'une véritable révolution libertaire. conquêted' de l'indépendance - � � la respo ­ el Abd. Sur ce dernter p�sera � L'histoire future pourra leur donner la place exacte qu'elles méritent de son frère Sidi Mohammed . pouvoir au Fezzan, JUSq a confltt lorsque l'Islam - si jamais ce nom signifie quelque chose - fera sabilité d'une certaine gestion du � �. est installation. Le front cyrenat�ue le point des nationalismes du présent après ses nombreuses défaites avec les Turco-Allemands et leur _ .. des deux leaders extraordmaues, et la perte d'un demi-siècle d'histoire. unitaire grâce à la présence conjugée Ahmed Sharif et Omar el Mukhtar. le mouvement va se retrouver A la fin du premier conflit mondial, sa b se les seules capacités de ! tt de � seul et ne peut compter que sur � � pat on offensive colonial et a occ� � bédouine face à la deuxième � 1 Les deux points précédents montrent dans quelle situation inter­ est supportee ar les bedoums Pendant dix ans, la résistance � 1911-1932. fasciste. e nationale se situe la guerre populaire libyenne de Après de libertaires du dj bel, rayée de la Cyrénaïque, génération � � la faillite des pourparlers de 1913, Ahmed Sharif dirige en personne rigoureuse d A med shanf en 1931 ils suivront la ligne � . l'histoire · la résistance à outrance en Cyrénaïque. L'armée est constituée de ; après 1918 - de Satd Idnss, de plus que 1 a uecttond. - effective volontaires absolument sûrs. La ligne de défense s'étend de Sollum aux frontières de la Tunisie et s'organise en trois districts avec des On fait allusio uss� Cf Public Record Office, . . de r sem\� r Noirs qu'on estop. �n ci1.. tram � .. chefs locaux et l'appui de tribus de l'intérieur : d"autre troupes _ environ UV.O., 106-1532, 36 � et de S1d1 rad, f1ls de S1d1 sous les ordres 1de 500 Sidi Idris àGiarabub -, 1. District de Derna : réguliers financés par la Sanussya, Mohammed el-Mahdi. El 3 000 435

434 la guérilla libyenne. 1911-1932 bédouin n'est que par le chameau, il pourra se battre contre tout, tem�éramem plutôt diplomatique que guérillero. Tout le pays internr contre la reconnaissance aérienne. le dJebel Akhdar, les oasis, jusqu'au nomades du désert, sont ave: u(l. cs premières bombes contre les civils avaient déjà été expéri­ Ahmed Sharif. Omar el Mukhtar' l'homme du dJ"ebel, en est J , , . . lllrntées en Libye en 1911. On en était encore à la phase expérimen­ venta· bi e herltler bien plus que Mohammed Idriss. r il s'agissait seulement de la bombe Cipelli, type de grenade Dans le dj bel cyrénaïque, nous rencontrons une rout autre gué­ � litk, nUa. qu .en Tnpolttame,. . avec d'autres leaders et une autre tactique •11�doise Haasen modifiée ; cette « primeur » internationale italienne 0� ne pourrait expliquer ce mouvement de masse comme étant bombardement civil aura son chantre dans l'immanquable G. d'An­ 1� d1·flttnzio. La tactique du bombardement aérien se développera avec des fatt de quelques �coupes seulement de nationalistes locaux, regroupés autour du denommateur, commun jeune-turc. Nous étions parti sur �méliorations techniques, ainsi que la technique de la reconnaissance 1t�rienne, faisant de la guérilla libyenne une réalité tragique d'hom­ des h pothèses de travail tirées de l'analyse des rapports consulaires . !' (trattes rapports secrets, rapports ministériels, presse, etc.), mais en mes contre la technique. : Cyrénatque. on s. est enfoncé dans l'irrationnel que la culture occiden­ Pendant dix années, le problème du désarmement des bédouins tale ne pourra jamais comprendre : le messianisme de la liberté et �cm la préoccupation prioritaire de toute action coloniale italienne. 1928, de la justice sociale, l'ami-histoire. A Derna, déserte après les bom­ le principal foyer de résistance restant encore la Cyrénaïque, 1\ns'agissait d'avancer du Fezzan en direction de Kufra, état-major de barde ents t l'�ccupation italienne d'octobre 1911, un vieux chef � � tl Sanussya. L'action est organisée par le général Badoglio ; elle est bédoum auraJt dtt au commandant Orsini .· « Comme che f Vteux· et . . précédéeln par une déclaration où il est dit : « . . si la paix n'est pas e�pénmenté, Je vous conseille de continuer sans violence ; les autres . , llCceptée, il [Badoglio} se réserve toute liberté d'action contre tout :'te?�ro�t a vous. Nous, gens de bétail ovin et bovin, nous avons cr contre tous, en poussant la guerre jusqu'à l'extermination 38• » mt�ret a rester avec vous ; ceux du chameau sont en ce moment plus Au Fezzan, la population aurait accueilli « joyeusement � ce� pro­ ex�1�és, mais ils finiront par céder 37• � Mais en Cyrénaïque toute ca­ sutsttque et tous faux problèmes expérimentés - distinction entre positions, tandis que les chefs s'opposaient à ce que les gens ém1grem en masse vers les zones d'occupation italienne 39• A Maharuga et sédentaues. et non sédentaires, berbères et arabes, berbères ibadites et Berghen, en février 1929, se réunit la dernière asse blé des leader . berbère non ibadites etc. -, la campagne de « pénétration pacifi­ � � � � Sont présents : un vieux combattant, Mohammed F1ghem, H me� Sif que � choue ; ce « du chameau » - dans le sens de l'ironique � � � en Naser Mohammed ben hadj Naser et d'autres. Le plan envtsage est prophétte - commueront dans le djebel une guerre sans frontière, mouJahtdmes. · · du désert et de la montagne, bataille enfin désespérée audacie� ; il avait déjà été essayé par Mohammed ben Hassan l'année précédente, mais avec trop peu de moyens. C?aque leader a encore lors ue dan le désert paraîtront les du général Badoglio. L'irré­ . � � environ hommes ; il s'agit donc de multiplier les forces en mobi­ duwbl lo Ique monde bédouin ROaura des catalyseurs différents : � � lisant les400 nomades dans la marche vers le Schineref et d'organiser d la dtrectton philo�u -turque des constitutionnels de Tripoli au messia­ � upa �tsme de la anussya, jusqu'à se reconnaître dans ce grand leader une attaque surprise contre Gherniat. Aprè: cette o:: �ion, le plan . � ltber 1re du dJebel qui est Omar el Mukhtar. Badoglio et Graziani _ prévoyait le soulèvement de toute la Ghtbla et elargissement de �� 1 dermere étape d .une guerre longue et difficile, devenue désormais la révolte au massif du djebel. Avec les forces et l'armement dont on disposait, ce plan était aussi un plan de d�sesp rados. �bd Gelil, une guerre de prestige aux yeux de l'opinion internationale _ n'au­ � frère du commandant, essaya de le deconseiller, a son frere ; elHamed ron plus les « hésitations » des ministères Amendola. Ils jugeront � 500 - JUStement, parce que la guerre de Libye était le fait des bédouins Sif en Naser part alors seul avec une mehala d'environ hommes - que les bédouins perdront la guerre le jour où ils perdront le et, à marche forcée, rejoint Bou Najem. Les deux mehalas restèrent désert. C'est la fin de la politique des chefs et de la guerre tactique :

MawcUillo Badoglio, 1936, 166. Evidemment, dans la version colonialiste, cf. . 39.38. Cf. U. CAIMPBNTA, Il Milan, . etf., 166. Mjlan, 1918 3 0 6 p U. CAiliPBNTA, op. p. 37. Cf. G. RONCAGLI, La Gtlet-1'4 l1alo·ltnc11, ' p. ·330. 437 436 la gttériUa Jibyerme. 1911-1932 s fiche d'appartenanc: séparées par une distance énorme et isolées des sources d'eau le foires paysannes, chacun avec � comme dans les auer ; . masse émigrante est une général Badoglio profitera de leur impossibilité de se joindre pour de cette · au partl asc1ste. L'ht'stoire . f. une hlstonogra. h' te a tout emporter la victoire. d u fascl·sme - en Italie, page trag1que honte autant La défaite d'Hamed Bey en Naser et Mohammed Ben Hassan, la rien - c'est une page de la p q é :t en n'en écrivant ' que nous compre- ». C'est en l'écrivant fuite à Tazerbo de Salh El Ateush, des frères El Gelil, de Ahmed Sif :: d:l' � « bonne conscience en Naser ct des autres survivants de la bataille de Uan el Kebir � nons le djebel sa guerre. marque la fin de toute résistance armée possible 40• et Quelques tribus de Zinktan, du Sciatit occidental, effrayées par les représailles, font acte de soumission. Le 13 juillet, l'avertissement est donné aux nomades : l'ordre de désarmement. Ils s'étaient battus vingt années les armes à la main ; pour les désarmer, il faudra la déporta· tian en masse.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE La contribution bédouine à la résistance fut immense. Evans­ Pritchard souligne les pertes humaines, augmentées par les épidémies, o am Le Caire, 1956. TAYYIB ASHHA.B med, Umar Al Mt�khtar, les décimations, les exécutions sommaires et les génocides 41• Lorsqu'en AL AL M h asi, 1922-1923. » E. della Cirenaica, Ben après l'action de Kufra et la « conquête du désert , Graziani, AGOSTINI de, Le Popolazioni � ham, 1942. . . , of Vbya, Dur selon1932, la formule « réduire le nomadisme », fait déporter dans les A SKEW, W C Europe and Italy's Acquisition oh, 1916. camps de la Sirtica et de la Marmarica plus de 100 000 personnes du G/.i abitat>ti della Tripolitania, Trip . CHEMALI _ Pans,_ 1935 . djebel Akhdar, la Cyrénaïque n'est plus qu'un immense camp mili­ DESPOIS J., La Colonisatiot> italienne en L�bye, . ]., u u taire, délimité tout le long des confins est-égyptiens par un barbelé ctur fon i i L., Swtt � soc�oc����; �:�: s:: d�:/ J:; �:�;: ���::�ib�;:n:: �: ELDBLOM mr 1a VJe e o q ' . contrôlé par les présides d'askari. Lorsque les camps de la Sirtica et comparatwe. Ghadames, Lund 1968 Ghat' Mourzouk et particulièrement ' Topo- de la Marmarica seront supprimés, sur les lieux resteront des cime­ E E , of Cyrenaica, Oxford, 1968. - EVANS-PRITCHARD Th e Santl!i », ]ou-r- tières : environ 30 00 hommes, presque un tiers des déportés. Ils h. Te ms tn· Common se among the Beduin of Cyrenaica. lan d 1 . U nd auront bâti les routes, les ponts, les maisons d'un plan de colonisation p he oyal A. opolo /h� fa il o �':t oi'� � 77��; · !J;,:ti l:�:�U:l r;;;�; .,.1[:w;h: H s;�.,.'Y f 1 _ the conçu sur des bases économiques absurdes 42• vol. S'd' a 1943 A Note on LXXBritishVI, Il,Militarv . Adm Pr�ss, ' Islam, . der �e�i:R a, f B.M.A:, Bengasi, 1945. - Sur les vagues d'un autre mythe millénaire, celui du deserta verde of t_he Santl!tJII_ or _ « Zawaya ."• C 2 1945. The Diswibtttion « of Cyrenatc a A a, �V libyen, débarqueront des paysans siciliens choisis par le régime The Sanm1_ .JI�� 1945. _ « Hereditary Succession A rtca� ' '2 . . of the Sanus1 Lodges, f · _ « Italy and . S .. L0 ge s m Cyrenatca, Man, 1946 Shteks of anust)a . 0111'11al School Oriental a11d A/rican Stttdtes, A med Ben en Nasser s'échappe en Egypte ; les deux autres, Senoust 'ya Order in Cyrenatca,d ] B . M. . , B �n- Tazerbe, essaieront de rassembler une mehalla d'une centaine . Non Sanusiia Orders in Cyrenaica, . 40. h réunis à Pt. 4, 19 46 - The ui in Cyrenaica "• A/-rtcan pA /fatrs, une action de résistance ultime. d'hommes pour ta and th e Bed n XI,_gast, 1944. 1 1 41. E. EVANS-PRITCHARD, Tho of Cyrenaica, O ord, 1949. London 45, -:-Janvter� 1946,Y 12-21. Cf. pour les données sur la l n s ti n W. HILL, Bibliography of p. 1974. Sanusic xf FIRST R., Clusive Révolution, London, . . Ubya, Durham College, 1959 ; Mohammed MURABET, Bibliography Vybia, an . 42. o o i a o , R. A of Libya, », le /eodalmne,_' E�ltlons R • « précoloniale in Sm• :t, Malte, 1959. GALLISSOT L'Algérie A · . - « 0 R 1a Luxembou-rg et la colomsatJon Sur la déportation des Bédouins, Alice GUIBON, Routes /111cistes, au sociales Pans, 1972. volatJ� 197 4 ans.. SM T-ramlibyetme, Dieppe, 1939d.; P. OS I, Libye, Lausanne, 1956, et un L'Hom;,.e et la société, 2" semestre p « 1959 reportage » sur les camps (vus dans l'optique fasciste) de R · W ·• College,· . la R S Tllt'ra A Bibliog-raphy of Lybia, , Durham - ec · nostra 1932. O FBLICI, ltlon, ans, 1972 . . HILLJULIEN · ., L'A/-riqt�e du Nord en • 1 · di Ciro>laica, Rome, Ch marche, ? p -A 438 439 LEONE E. de, Colonizzazione de/t'A/rica del Nord, Padova, CEDM.f, 1960. MAJID KHADDURI,La Modqm Lybia, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1963. MALTESil P., Terra Promessa, Milan, 1968. MIÈGE J.-L., LaL'impérialisme colonial italien de nos fours, Paris, S.E.D.E.S., 1968. 1870 à PETERS L. Emerys, - Tbe Sociology of the Beduin of Cy renaica (thèse déposée à l'Institut d'anthropologie sociale de l'Université d'Oxford) . - The Tied and the Free. ·A.n Accottnt of a Type of Patron-Client RelaJion­ ship among the Bedouin Pastoralists of Cyrenaica, in Contributions to Mediterranean Sociology Acts. . . , edited by ]. G. Peristiany, Paris, 1968. - AspecJJ of the Family among the Bedouin of Cyrenaica, in Comparative Family Sistem, Nimkoff ed., 1963. REY-GOLDZEIGUER A., Désagrégation des sociétés traditionnelles et politiques dtt Royattme arrtbe en Algérie thèse de doctorat d'Etat, Sorbonne, Paris, 1974, 8 vol., dact.,(1861-1871), sous presse S.N.E.D., Alger. SAVARESE E., Le Tarra della Cire11aica Bengasi, 1928, 2 vol. SOURIAU-HOEBRECHTS Ch., La Presse Maghrébine (Libye, Ttmisie, Maroc, Algérie), Paris, 1969. L., Le Maghreb avant la prise d'Alger, Paris, 1970. WRIGHTVALENS! J.. Libya, London, 1969. ZAGHI C., L'A/rica nella Coscienza Ettropea e l'Imperialistno ltaliano, Na­ ples, 1973.

Nous tenons à exprimer notre reconnaissance aux professeurs E. Hobsbawm (université de Londres), E. L. Peters (université de Manchester), Ch.-A. Ju­ lien (université de Paris) pour la gentillesse habituelle de leur accueil et les conseils qu'ils nous ont si généreusement donnés lors de nos recherches, ainsi qu'aux professeurs E. Evans-Pritchard (Oxford), Lewis (African Studies, Londres) , Fawzy Mansour (Ein Shams University, ].Le Caire). La direction de l'University Library de Bengazi, des National Library de Tripoli et Caire, l'université du Caire ont facilité nos recherches. Nos remerciementsdu sincères vont à toutes les personnes - amis et anonymes - qui, Benga:zi, Tripoli, Le Caire, Istamboul, nous ont apporré leurs témoignages àet documentations - photos, papiers, documents, souvenirs personnels, etc. -, qui ont traduit les souvenirs des membres de leurs familles ou tribus sur la guérilla bédouine et sur les déportations du Djebel Akhdar dans les ghettos des déserts de Sirtica et Marmarica. Ces pages, que je leur dédie, ne donnent qu'un aperçu histoire grandiose et tragique qui reste à écrire. d'une