FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE EN VUE D’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE (DEA)

Le sect eur tertiaire dans la ville d’

Tsienimparihy face à sa position sur la RN7 et à sa

périphérie (Région )

Présenté par : Ginot Olivier ANDRIAMIRIJA

Sous la direction de Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de conférences

Date de soutenance : 24 SEPTEMBRE 2010

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Mémoire en vue d’obtention du Diplôme d’Etude Approfondie (DEA)

Le secteur tertiaire dans la ville d’Ambalavao Tsienimparihy face à sa position

sur la RN7 et à sa périphérie (Région Haute Matsiatra)

Présenté par :

Ginot Olivier ANDRIAMIRIJA

Les membres de jury sont composés de :

Président : Madame RAMAMONJISOA Joselyne, Professeur titulaire Rapporteur : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de conférences Juge : Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Docteur en Géographie

Date de soutenance : 24 SEPTEMBRE 2010 REMERCIEMENTS

Je remercie vivement et infiniment tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail de mémoire. Tous vos encouragements, vos conseils, vos soutiens m’ont beaucoup aidé à bien méditer et à réfléchir. En effet, je vous adresse, à toutes et à tous mes chaleureux et vifs remerciements. Parmi tant d’autres, je tiens à remercier particulièrement à : - Dieu, qui m’a donné vie et santé au cours de la réalisation de ce travail ; - Madame RAMAMONJISOA Joselyne, professeur titulaire qui a accepté de présider cette soutenance malgré ses nombreuses obligations ; - Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, maître de conférences qui m’a orienté dans l’élaboration de ce mémoire, pour ses précieux conseils tout au long de la recherche ; - Monsieur, ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Docteur en Géographie qui a sacrifié de son temps pour porter un regard critique sur ce travail ; -Monsieur ANDRIAMASINORO Maurice, adjoint au chef de district d’Ambalavao, pour tous ses conseils dans la progression de cette recherche ; -Monsieur ANDRIAMOSARISOA Jean Anicet, maire de la commune urbaine d’Ambalavao, ses adjoints et sa famille pour avoir facilité nos séjours lors des travaux de terrain ; -Monsieur RAZAKA Olivier, commissaire de police de la commune urbaine d’Ambalavao et Monsieur RAMIANDRINIRINA Jacklin Bertomi, adjoint de la brigade de la gendarmerie d’Ambalavao qui m’ont fourni de documentation et m’ont accepté de répondre à toutes mes questions lors de l’entretien ; - Tous les responsables des services publics et privés pour leur collaboration efficace sur place ; - Tous les opérateurs responsables d’entreprises tertiaires dans la ville d’Ambalavao qui ont facilité mes enquêtes ; - Les ménages que nous avons enquêtés, pour leur gentillesse et leur chaleureux accueil ; - Tout le corps enseignant du département de géographie de l’université d’Antananarivo pour m’avoir amené à ce niveau ; - Ma famille, mes ami(e)s, et mes collègues qui m’ont toujours soutenu tout au long de ce travail. Que tous trouvent ici le témoignage de ma profonde reconnaissance !

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RESUME

Le district d’Ambalavao Tsienimparihy est un lieu de convergence de personnes et de marchandises venant du Sud et du centre du pays grâce à sa position centrale sur la RN7. Il fut un temps, on l’a dénommé « la porte du Sud ». Le district a connu en effet l’activité tertiaire pendant la colonisation, et a été classé comme un bourg commercial. Cette activité a progressé avec sa population. Ce travail a pour objectif d’analyser les enjeux du développement du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao face à sa position centrale sur le grand axe Sud. Ainsi, nous avons analysé la réalité à travers la théorie de lieux centraux d’A. Lösch et de W. Christaller. Par sa position, la ville d’Ambalavao entretient des échanges en permanence avec les grands centres urbains de la RN7 et avec les communes rurales du District. Il existe une relation d’interdépendance, que se soit dans le secteur tertiaire marchand que social. En tant que chef-lieu du district, les services décentralisés et déconcentrés de l’Etat s’y concentrent. De plus, ont y enregistre différents types de flux de personnes et de marchandises. A cet effet, le passage de la RN7 reliant Antananarivo-Tuléar est un grand privilège pour Ambalavao dans le cadre de développement des activités de services. Le secteur tertiaire commence à marquer l’espace et la vie quotidienne de la population dans le district d’Ambalavao malgré les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques et leurs employés. Cette situation n’avait pas pour autant effacer l’activité primaire qui fait vivre la majorité de la population du district. Nombreuses sont les recommandations avancées dans cette étude pour y faire face. Force est de préciser que le secteur tertiaire est un signe du progrès technique et économique du district.

Mots clés : Lieux centraux, activité de services, tertiaire, interdépendance.

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SOMMAIRE

Remerciements……………………..…………….…………………………………………….....i Résumé …………………………………………..………………………………… ……... ……ii Sommaire………………………………………………………..………………………...... ……iii Liste des abréviations……………………… …………………………………….…………… ..iv Table des illustrations………………………………………..…………………………………....v PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE…………………………………6 CHAPITRE I : Les techniques de recherche adoptées …………………………………………. .6 CHAPITRE II : Processus et contexte d’évolution de la ville d’Ambalavao ………………..…. 21 CONCLUSION PARTIELLE………………………………….………………………………..30 DEUXIEME PARTIE : INTERDEPENDANCE DES ACTIVITES DE SERVICES D’AMBALAVAO AUX GRANDS CENTRES URBAINS DE LA RN7…. .31 CHAPITRE III : Ambalavao en étroite relation avec les grands centres urbains de l’axe Sud……………………………………...………………………………...31 CHAPITRE IV : La ville d’Ambalavao, un pôle d’attraction pour sa périphérie……………...44 CONCLUSION PARTIELLE………………………………………………………….………..59 TROISIEME PARTIE : LE TERTIAIRE, UN SECTEUR PORTEUR MAIS FRAGILE.60 CHAPITRE V : Les contraintes liées au secteur tertiaire………………………….….………..60 CHAPITRE VI : L’inévitable développement des activités de services…………………….…66 CONCLUSION PARTIELLE…………………………………………………………………...83 CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………...84 Bibliographie…………………………………………………………………………………….87 Annexes………………………………………………………………………………………….90 Table des matières…………………………………………………………………………..…...99

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LISTE DES ABREVIATIONS

A.G.T.A : Association des Guides Touristiques d’Ambalavao A.MI : Anjà MIray A.P.M.M : Association des Populations des Montagnes du Monde BPO: Business Process Outsourcing CU : Commune Urbaine C.U.A: Commune Urbaine d’Ambalavao CEG : Collège d’Enseignement Général CHD I : Centre Hospitalier du District de première catégorie CR : Commune Rurale CSB I : Centre de Santé de Base de première catégorie ESPA : Ecole Saint Pierre Ambalavao FEKRITAMA : Fédération des Chrétiens paysans de FID : Fonds d’Intervention pour le développement FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra G.T.T : Groupement Touristique Tsienimparihy HPH : Habitat pour l’Humanité JIRAMA : JIro sy RAno MAlagasy NPI : Nouveaux Pays Industrialisés NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication O.R.T.F : Office Régional du Tourisme à OMC : Organe Mixte de Conception PCD : Plan Communal de Développement PRD : Plan Régional de Développement RAT : La Radio Akon’ny Tsienimparihy RN7 : Route Nationale n°7 UNICEF : Unités des Nations Unies pour l’Education et l’Enfance

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX n°01 : Tableau d’échantillonnage……………………………………………………………….10 n°02 : Catégorisation de la population du district d’Ambalavao ……………………………....26 n°03 : Caractéristiques du transport national à Ambalavao………………...... ….38 n°04 : Situation du transport régional …………………………………………………..……... 38 n°05 : Caractéristiques des services offerts de trois opérateurs téléphoniques ………………....47 n°06 : Caractéristiques du transport suburbain ………………………..………………………..48 n°07 : Evolution des infrastructures d’accueil dans les sites périphériques…………………… 51 n°08 : Nombre total d’élèves pendant l’année scolaire 2008-2009…………………….…….…55 n°09 : Récapitulatif des emplois issus du tertiaire marchand…………………………………...69 n°10 : Tableau récapitulatif des emplois créés dans les tertiaires sociaux……………………...71

LISTE DES PHOTOS n°01 : Le bureau rural postal au centre urbain d’Ambalavao…………………………………. . 33 n°02 : Le colis Express d’Ambalavao…………………………………………………………...33 n°03 : L’agence de location de vélo nommée « Tsaraventure »…………...…………………. ..42 n°04 : L’agence de voyage nommée « JB Trekking »…………………………………………..42 n°05 : Le grand marché hebdomadaire d’Ambalavao à Antanimalalaka……….……………….45 n°06 : Les pousses-pousses………………….…………………………………………………..49 n°07 : La « varamba »…………………………………………………………………………...49 n°08 : La station Tsienimparihy, une station de service TOTAL ……………….……………...50 n°09 : La Radio Akon’ny Tsienimparihy (RAT) avec son animateur ………………………….52 n°10 : Le commissariat de la Police nationale d’Ambalavao …………………………………...56 n°11 : La brigade de la gendarmerie du district d’Ambalavao…………………………………..56 n°12 : Le TIAVO Miaramandroso …….………………………………………………….…….63 n°13 : La CECAM à Ambalavao …………………………………………………………..……63

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LISTE DES FIGURES n°01 : Carte de localisation du district d’Ambalavao ……………………….…………...…...... 05 n°02 : Position d’Ambalavao par rapport aux centres urbains le long de la RN7…………...….19 n°03 : Organisation de l’espace urbain d’Ambalavao……………………………………….…..25 n°04 : L’inégale répartition de la population du district d’Ambalavao………..………………..29 n°05 : Flux de distribution des produits vivriers et immobiliers du marché d’Ambalavao……..35 n°06 : Flux de départ et d’arrivée des zébus du marché d’Ambalavao ……………………..….37 n°07: Flux de voyageurs………………………………………….……………..………………39 n°08 : Courbe d’évolution de la capacité d’accueil et du personnel des hôtels et restaurants dans la ville d’Ambalavao...... 40 n°09 : Répartition spatiale des infrastructures sanitaires dans le district d’Ambalavao ………..54 n°10 : Répartition des dispositifs et agents de sécurité dans le district d’Ambalavao .………...57 n°11 : Répartition de la population active suivant les secteurs d’activités (en %)………..…..…66 n°12 : Proportion des emplois issus du tertiaire marchand……………………………………...69 n°13 : Le ratio élève-enseignant au niveau I dans le district d’Ambalavao………….………….73

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INTRODUCTION GENERALE

On distingue traditionnellement, en économie, trois secteurs d’activités, à savoir le primaire, le secondaire et le tertiaire. Cette classification a été créée par FISHER A.G.B. en 1935. L’économiste écossais CLARK C. en 1940 a repris cette classification, mais il a eu l’idée de définir les trois principaux secteurs économiques selon la nature de l'industrie. Ces trois secteurs sont d’une part, le secteur primaire qui concerne la collecte et l'exploitation directe de ressources naturelles, tels que les matériaux, l’énergie et certains aliments ; d’autre part, le secteur secondaire regroupant les industries de transformation, c’est-à-dire agissant sur une matière. Enfin, le secteur tertiaire qui rassemble les industries du service essentiellement immatériel : le conseil, les assurances, l’intermédiation, la formation, les études et recherche, l’administration, les services à la personne, la sécurité, le nettoyage, etc… Cependant, cette classification est rigide. L’agriculture par exemple a été classée successivement dans le secteur primaire puis secondaire. En 1935, FISHER A.G.B. a classé le domaine agricole dans le secteur secondaire. Pourtant, CLARK C. l’a intégré dans le secteur primaire.

Du fait de son manque de fonctionnalité, la classification de CLARK C. a été aussi reprise par FOURASTIE J. en 1952, KUZNETS S. en 1957 et SINGELMAN J. en 1974. Si la majorité des auteurs donnent la même définition du secteur primaire, une certaine ambigüité a été constatée au niveau de la frontière entre le secondaire et le tertiaire. En 1980, VINCENT-THOMAS E. déclare à propos du tertiaire qu’il existe une confusion supplémentaire qui provient du fait que l’on désigne sous ce terme aussi bien des branches d’activités que des types d’emplois.

Pour lever toute ambiguïté dans la suite de notre recherche sur le tertiaire et pour mieux comprendre la définition de ce terme, nous avons choisi les deux définitions ci-après comme base de notre étude. ECALLE F. (1989) [5] a défini le secteur tertiaire comme étant « l’ensemble des branches qui ne relèvent ni de l’agriculture, ni de l’extraction des matières premières, ni de la construction, ni de l’industrie, c’est à dire que ce sont les activités non comprises dans les secteurs primaires et secondaires ». La seconde définition est celle de VEYES P. (1991) [31] , les « activités tertiaires » désigne « l’ensemble de celles qui sont destinées à rendre des services à un individu, un ménage ou une organisation, qu’elles soient

1 liées ou non à l’échange de biens matériels, privés ou publics, marchands ou non marchands ».

Actuellement, le secteur tertiaire devient une activité en plein essor. Sa présence est visible dans l’espace et les services induits tiennent une part importante dans l’économie mondiale. Dans les pays développés, on remarque la prédominance des activités liées au secteur secondaire et tertiaire. Dans les pays sous développé tel que Madagascar, trois secteurs d’activités forment l’économie nationale, à savoir le primaire, le secondaire et le tertiaire. Le secteur primaire reste le plus dominant malgré l’ascension progressive des deux autres branches. Il occupe les 80% de la population active d’après le FNOIM (1998) [32] , tandis que les deux autres partagent les 20% restantes. Ainsi, le secteur secondaire et tertiaire reste encore à promouvoir. Le secteur secondaire est dominé par les industries textiles dont certaines ont été placées dans les « zones franches1 » et les industries agroalimentaires. Par ailleurs, le tertiaire se développe grâce aux Nouvelles Technologie d’Informations et de la Communication (NTIC). Ce phénomène commence à atteindre les grands centres urbains des districts de Madagascar entre autre Ambalavao qui fait l’objet de notre étude.

L’émergence du tertiaire a fait du district d’Ambalavao une zone à polyactivités même si l’économie est encore fondée sur les activités liées à l’agriculture et à l’élevage. La part du secteur secondaire et tertiaire reste encore minime mais non négligeable. De part sa position sur l’axe Sud, Ambalavao affiche une large ouverture dans le domaine du tertiaire. La prolifération de ce secteur est de plus en plus observable surtout dans l’espace. Ce phénomène a suscité notre attention et nous a conduits à poser l’interrogation suivante :

Dans quelles mesures la position centrale d’Ambalavao sur le grand axe Sud contribue au développement du secteur tertiaire ?

A cette problématique s’attache les questions suivantes : - Quels sont les facteurs explicatifs de l’organisation spatiale et économique du district d’Ambalavao ? - Quels sont les enjeux liés à la position d’Ambalavao sur la RN7 pour le développement du secteur tertiaire ? - Quelles sont les perspectives de développement du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao ?

1 Ce sont des entreprises qui bénéficient une exonération de taxe 2

Nous avons choisi d’aborder ces questions sous l’angle de la géographie humaine et économique à travers cette étude intitulée : « Le secteur tertiaire dans la ville d’Ambalavao Tsienimparihy face à sa position sur la RN7 et à sa périphérie (Région Haute Matsiatra) ».

Ce sujet est le prolongement de l’étude que j’ai réalisé en maîtrise de géographie intitulée « Le tourisme dans la ville d’Ambalavao Tsienimparihy et sa périphérie : réalités et perspectives de développement (Région Haute Matsiatra)». Un thème qu’on peut classer dans le domaine scientifique de la géographie humaine et économique et utilise les méthodes y afférentes.

Ainsi, notre étude se concentre sur l’analyse des enjeux du développement des activités tertiaires dans le district d’Ambalavao Tsienimparihy. Ce district est localisé dans la partie australe de la région de Haute Matsiatra. Il est composé d’une commune urbaine et de 16 communes rurales. Il est délimité au Nord par le district de Fianarantsoa II, au Sud par le district d’Ivohibe, Au Sud-ouest par le district d’Ihosy, à l’Est par celui d’Ikongo et enfin à l’Ouest par celui d’. Le district d’Ambalavao est traversé par la Route Nationale n°7 (RN7) du col de Vatoavo jusqu’à la Commune Rurale d’Ankaramena (cf. figure n°01).

Le milieu naturel du district est marqué par des paysages de montagne dont les roches granitiques apparaissent très dominantes. Le relief se présente en général sous forme d’une cuvette dont les bordures sont formées par des chaînes de montagnes aux quatre points cardinaux. Au Nord, s’allonge d’Est en Ouest la chaîne de Vatoavo (point culminant : 2071m). A l’Est, orientée du Nord au Sud, la montagne d’Ambondrombe à 1936 m ainsi que la première falaise du pays Tanala. Au Sud, d’Est en Ouest, culmine le Mont Imarivolanitra à 2658m d’altitude, le sommet du massif d’Andringitra. Ainsi, le grand bassin de la région d’Ambalavao a une morphologie essentiellement liée à l’érosion et à une structure granitique imposante. Le bassin d’Ambalavao correspond à un bas plateau (950 m d’altitude générale) largement dégagé, en faible pente du Sud-est au Nord-ouest. Il s’étend sur 300 km² environ, selon une forme ovoïde du Nord-ouest au Sud-est. La ville d’Ambalavao est au centre du bassin, au cœur d’une zone dégagée sur un rayon de 12 km.

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Le bassin d’Ambalavao est aussi un nœud hydrographique important. Nous adhérons à l’étude effectuée par PETIT M. (1974) [13] , pour parler du principal cours d’eau de ce bassin et pour dire que la Mananantanana prend sa source sur le rebord Ouest de la falaise (à 1850m dans le massif de ). Cette rivière alimente en eau la ville d’Ambalavao. Elle conflue avec la Matsiatra donnera plus à l’Ouest le grand fleuve de Mangoky . Le climat y est contrasté et se divise en deux saisons bien distinctes : une saison sèche et fraîche qui s’étale du mois d’avril jusqu’au mois de septembre et une saison chaude et humide du mois d’octobre au mois de mars.

La température maximale se situe au mois d’octobre et novembre avec 25.1°C, tandis que la minimale se localise au mois de juin avec 20.0°C. L’amplitude thermique est alors de 5.1°C. La température moyenne annuelle est de 23.8°C. L’arrivée de nuage et d’humidité est atténuée dans ce bassin encaissé, d’où un climat local plus chaud et plus ensoleillé qu’à Fianarantsoa pendant la saison fraîche. La région connait un relatif hiver du fait de l’altitude.

La moyenne pluviométrique est de 84.3 mm. Le mois de décembre est le plus humide avec 224.1 mm de pluie. Par contre, le mois d’août avec une quantité de 10.7 mm est le moins humide ; le nombre total de jours pluvieux est de 79 jours par an. La présence du relief élevé à l’Est protège la région d’Ambalavao de l’influence des Alizés et limite souvent les très fortes pluies. Selon NAST N. (2002), Ambalavao bénéficie d’un climat tropical de montagne proche du climat méditerranéen avec une précipitation modérée.

Pour mieux structurer notre travail, nous avons adopté un type de plan linéaire. Dans la première partie, nous exposerons le cadre général de l’étude. Ensuite, nous démontrerons l’interdépendance des activités de service d’Ambalavao à celles des grands centres urbains le long de la RN7 et à sa périphérie. Enfin, nous déduirons dans la troisième partie que le tertiaire dans le district d’Ambalavao Tsienimparihy est un secteur porteur mais fragile.

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Figure n°01 : Carte de localisation du district d’A mbalavao

Limite du district

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle

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PREMIERE PARTIE :

CADRE GENERAL DE

L’ETUDE

Dans cette partie, nous allons essayer d’évoquer le lien entre la problématique et le débat conceptuel de la recherche à travers les théories évolutives des systèmes de ville et la localisation des activités afin de déduire les points conceptuels applicables sur Ambalavao. Ensuite, nous allons aborder le processus et le contexte d’évolution de la ville d’Ambalavao pour nous servir de bonne base d’analyse de la place du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao.

CHAPITRE I : LES TECHNIQUES DE RECHERCHE ADOPTEES

Dans ce chapitre, nous allons parler d’une manière détaillée la démarche qu’on a suivie dans l’élaboration de cette étude. Ensuite, nous allons démontrer le cadre conceptuel qu’on a choisi pour mieux cerner ce sujet.

1.1 La démarche suivie Avant d’aborder les étapes suivies durant le travail de recherche, il est nécessaire de savoir les raisons qui nous ont dirigés vers le district d’Ambalavao.

1.1.1 Choix du milieu d’étude et du sujet

Notre choix a été orienté vers le district d’Ambalavao Tsienimparihy car nous voulons bien déterminer la place du secteur tertiaire dans le développement de ce district. Face à l’omniprésence du secteur primaire, les activités tertiaires enregistrent déjà une nette évolution grâce au tourisme et aux services induits. Notre travail de recherche antérieure en maitrise nous a permis d’avoir de plus amples informations sur le tourisme. A travers cette étude, on a pu constater la dynamique des activités touristiques et des autres services dans le district d’Ambalavao. L’évolution de cette filière a fait de ce district une zone à polyactivités. Cette situation a entrainé également le développement des autres secteurs de services liés directement ou indirectement au tourisme. La prolifération du tertiaire est de plus en plus observable surtout dans l’espace à travers les bâtiments immobiliers. Le développement du secteur tertiaire est indéniable. La tertiarisation 2 progressive des secteurs d’activités nous a impressionnés. En tant qu’originaire de ce district, les problèmes logistiques sont résolus, parmi lesquelles l’hébergement, le repas et les déplacements ; la charge financière et la perte de

2 C’est l’évolution de la structure économique de la ville et de sa population vers le secteur des services (secteur tertiaire)

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temps sont aussi réduites ; des paramètres qui risqueraient d’avoir des conséquences négatives sur les résultats. Ainsi, ce district en question a été choisi pour mener à terme notre étude. L’étude du dynamisme du secteur tertiaire dans ce district pourrait susciter celle des autres villes du Sud. En effet, on veut attirer l’attention des dirigeants et les opérateurs économiques locaux, régionaux, nationaux vers ce domaine. Il s’avère nécessaire de rehausser la place des activités tertiaires dans le développement d’un espace donné. Ainsi, on a choisi notre cadre conceptuel à partir de la théorie de lieux centraux de Lösch A. et Christaller W. en favorisant aussi la théorie de l’interaction spatiale. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons décidé de poursuivre notre étude concernant le secteur tertiaire dans le même district.

En outre, le domaine d’étude est original, la preuve est la rareté des documents bibliographiques dans nos centres de documentation. Cette étude va servir de nouvelle piste de réflexion pour les futurs chercheurs. Elle va constituer à la fois un guide et une référence pour les étudiants, les responsables locaux et les acteurs de développement.

1.1.2 L’objectif, l’hypothèse et la démarche de l’étude

L’objectif de cette étude est d’effectuer une analyse des enjeux du développement du secteur tertiaire d’Ambalavao face à sa position centrale sur le grand axe Sud. L’hypothèse est un élément fondamental d’une étude géographique. Elle est une proposition de réponse à la question posée au niveau de la problématique, qui demande à être vérifiée sur le terrain. Dans cette étude, nos hypothèses se traduisent comme suit : - la place occupée par la ville d’Ambalavao par rapport aux autres centres urbains de la RN7 et à sa périphérie s’explique par l’histoire de la ville et de l’implantation humaine à travers la migration ; - le passage de la RN7 reliant Antananarivo-Tuléar est un grand atout pour Ambalavao dans le cadre du développement des activités de services ; - les activités de services d’Ambalavao sont interdépendants de celles des grands centres urbains de la RN7 ; - les communes rurales du district restent encore dépendantes du centre urbain d’Ambalavao dans le tertiaire non marchand ; - les activités tertiaires créent des emplois dans le district d’Ambalavao.

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Pour apporter des éléments de réponses à la problématique et afin d’atteindre l’objectif de la recherche, on a procédé aux étapes suivantes :

1.1.3 La pré-enquête

Tout d’abord, nous sommes partis de la recherche qu’on a effectuée dernièrement avant d’entamer la pré-enquête. Cette dernière constitue une étape préalable avant de mener les enquêtes. Elle a pour fonction de nous révéler des indicateurs et de nous orienter dans le choix de l’instrument d’observation.

 Bibliothèque et centre de documentation fréquentés Pour enrichir nos acquis sur le thème et sur la zone d’étude, on a lu des ouvrages, des revues, des journaux et des documents dans divers centres de documentation et bibliothèques. Parmi celles-ci la Bibliothèque Universitaire, la Bibliothèque de Géographie, la bibliothèque nationale, la bibliothèque de l’étude des sciences agronomiques, le Centre d’Information Technique et d’Etude à Ambatonakanga (CITE), la bibliothèque de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), les différents ministères concernés par notre thème d’étude, la bibliothèque de la Banque Mondiale à et celle de l’Union Européenne à Ankorondrano. On a aussi consulté des documents sur Internet pour compléter notre travail de documentation. Cette étape nous a permis d’enrichir les données en notre possession et de construire le corps du sujet, a servi à la fois d’entrée dans le vif du sujet et de support durant toute les étapes de la recherche.

Cette phase a été suivie d’une première visite de zone d’étude en vue de mieux préparer les travaux de terrain. Elle a pour objectif d’établir une relation avec des personnes ressources.  Contacts et entretiens avec les personnes ressources On a pour cela contacté les personnes ressources, c’est-à-dire celles qui sont susceptibles de donner des informations écrites ou orales concernant le district dont le but est de compléter les données bibliographiques sur la zone et d’observer ce qui existe réellement sur le terrain avant d’entamer les enquêtes proprement dites.

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Pour se faire, on a contacté l’adjoint du chef de district et quelques maires pour avoir accès aux différents documents disponibles, à savoir les plans communaux de développement, les monographies et les différents documents relatifs à notre thème. On a aussi visité les établissements publics et privés qui font partie du secteur tertiaire. On a pu rencontrer quelques responsables et essayer de procéder à des entretiens semi-dirigés afin d’examiner les réalités sur le terrain. Les responsables de services interministériels nous ont fourni la liste des entreprises et des établissements publics et privés ainsi que les opérateurs économiques œuvrant dans le district pour cette première étape. Ces différentes étapes ont permis d’élaborer un plan provisoire et de préparer le prochain travail de terrain à travers l’établissement d’une fiche d’enquête et la définition des zones à visiter.

1.1.4 Investigation sur terrain

 Enquêtes proprement dites La méthode de travail adoptée pour bien mener la réflexion sur le secteur tertiaire du district d’Ambalavao est la réalisation d’une enquête auprès des entités concernées et les ménages. Un focus group 3 et des entretiens individuels ont permis de capitaliser les constatations et les vécus des administrateurs et travailleurs dans le secteur. Cette démarche nous a servi à la collecte des informations nécessaires pour comprendre les réalités dans le district. Vu l’étendue du District, nous avons dû prendre des sites tests. Notre choix s’est orienté sur trois communes suivant des critères.

 Choix des communes enquêtées Il était primordial de choisir les zones d’enquête. Le district d’Ambalavao compte au total 17 communes dont une commune urbaine et 16 rurales. Trois communes ont été choisies pour effectuer les enquêtes. La commune urbaine d’Ambalavao a été choisie parmi les sites primordiaux, car c’est surtout dans cette ville que se concentrent les activités tertiaires. De plus, en tant que chef-lieu du district, Ambalavao tient une grande place dans tous les domaines d’activités. Les deux autres sont choisies par rapport à sa localisation au centre urbain et à sa densité de la population. La commune rurale d’ a été choisie grâce à sa proximité de la ville d’Ambalavao ainsi qu’à sa densité moyenne de son peuplement par rapport à l’ensemble du district. Elle appartient aussi à la zone d’extension de

3 Le focus group est une technique de recherche d’information qui consiste à recruter un nombre représentant de personnes répondant à des critères d’homogénéité, ces personnes étant regroupées par petits groupes de 6 à 12 dans le but de susciter une discussion ouverte à partir d’une grille d’entrevue de groupe préalablement élaborée. 9

la ville d’Ambalavao. Quant à la commune rurale de , sa position plus éloignée du centre urbain d’Ambalavao fait partie du critère de sélection (cf. tableau n°01 en annexe). Ainsi, la sélection des lieux d’enquêtes a été dictée par leur importance et par leur situation par rapport à la ville. D’autres paramètres ont influencé également notre choix parmi tant d’autres ; l’accessibilité et la relation avec les responsables locaux. Ainsi, on a pu déterminer le taux d’échantillonnage qui a été défini à partir des critères démographiques locaux.  Taux et échantillon d’enquête Lors des enquêtes, on a pris un échantillon de la population mère étant donné que l’on ne pouvait pas interroger toute la population concernée par la recherche. C’est au niveau de cet échantillon que l’enquête a été effectuée. L’échantillon doit être représentatif, par conséquent, on a utilisé souvent de la technique d’échantillonnage aléatoire et par quotas (cf. tableau n°01) dont le taux d’échantillonnage est de 1/10 en moyenne pour ceux qui œuvrent dans le secteur tertiaire et 1/100 pour l’enquête ménage. Tableau n°01 : Tableau d’échantillonnage Catégories des personnes Mode d’enquête Echantillon Technique de enquêtées prélèvement Adjoint du district d’Ambalavao Entretien semi- 01 Par sélection directif Maires (un maire de la commune Entretien semi- 03 Par sélection urbaine et deux des CR directif Adjoints au maire Entretien semi- 04 Tirage au hasard directif Responsables des services techniques Entretien semi- 08 Par sélection directif Responsables des services publics Entretien semi- 07 Par sélection (directions interrégionales) directif Responsables des services privés (ONG, Entretien semi- 05 Tirage au hasard association,…) directif Acteurs commerciaux (grossistes, Enquête 24 Tirage au hasard marchands ambulants, micro- détaillants, collecteurs, intermédiaires, vendeurs informels, vendeur de zébu) Transporteurs (taxi-brousse, pousse- Enquête 16 Tirage au hasard pousse, varamba, guichetier, Opérateurs responsables d’entreprises Enquête 12 Tirage au hasard tertiaires (propriétaire de voiture, d’hôtel restaurant, de micro finance, de téléphone,…) Citadins et Paysans Enquête 24 Tirage au hasard Source : Conception de l’auteur, Juillet 2009

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Le second aspect du travail de terrain consiste à réaliser des entretiens auprès des responsables locaux, des fonctionnaires et des opérateurs économiques œuvrant dans la filière tertiaire.  Enquêtes : réalisation, facilité, problèmes rencontrés Le travail de terrain consiste à réaliser les enquêtes, c'est-à-dire utilisation de questionnaire qui demande des entretiens libres, semi libres et directifs selon le cas. Les enquêtes constituent une phase capitale de nos investigations sur terrain. C’est à partir des résultats de celles-ci qu’on a pu obtenir les informations nécessaires pour répondre aux questions posées dans la problématique et pour vérifier nos hypothèses. Pour pouvoir mener à bien les enquêtes, on a élaboré des fiches d’enquête qui vont nous servir de guide pendant notre investigation sur terrain.

Pendant la phase de collecte des données de base et les entretiens individuels, nous avons essayé de gagner la confiance des personnes enquêtées et d’éveiller leurs intérêts. Pour ce faire, il a failli se familiariser avec eux. Cette technique a été associée à une observation participante et non participante de la zone d’enquête. Ces étapes ont été suivies d’une série d’entretiens libres afin de pouvoir disposer des idées et de saisir les perceptions des administrateurs et des acteurs locaux sur les réalités. Nous avons aussi pris des photos pour appuyer la constatation.

Les enquêtes se sont bien déroulées en général. Néanmoins, on a rencontré des difficultés lors de leur réalisation. D’une part, la distance entre les Fokontany n’a pas vraiment facilité notre travail durant la phase d’observation et d’enquête. D’autre part, la réticence de certaines personnes et l’insuffisance des données statistiques locales nous a obligés d’approfondir l’enquête pour obtenir des informations plus proches de la réalité. Certains de nos interlocuteurs ont eu du mal à répondre aux questions posées. On a été souvent forcés de reformuler les questions et cela a engendré une perte de temps. En outre, quelques responsables administratifs et présidents de Fokontany n’étaient pas présents sur place lors de notre visite, du fait de leur occupation quotidienne. Malgré tout cela, les 85% d’entre eux ont répondu aux questions qui leur sont destinées. Toutes ces épreuves ont limité notre investigation sur le terrain et ont rendu certaines informations incomplètes.

Ces différents procédés nous ont conduits aux dépouillements, à l’analyse de toutes les données recueillies et à la confection des cartes.

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1.1.5 Dépouillement et rédaction

Le dépouillement des données constitue la dernière étape de notre travail de terrain. Il consiste surtout à comptabiliser les résultats des enquêtes sur terrain. Cette phase est d’une grande importance, car tous les renseignements et les données collectées lors de travaux précédents sont inventoriés et analysés. On a dû les classer et répartir de façon à avoir des preuves et des illustrations aux arguments avancés dans les résultats. Elles nous ont servi à la fois de champ de réflexion lors des discussions et d’appui lors de la rédaction finale de la recherche.

1.2 Cadre conceptuel de la recherche Au début, la géographie économique a été limitée à la description et à l’énumération des phénomènes économiques à travers des données chiffrées et des cartes. Une démarche qui n’est pas du tout loin de celle des économistes. Plus tard, les géographes sont conscients de l’importance de la distance et de la notion d’espace. Le côté descriptif a été accompagné par la suite par des explications de faits localisés, d’où l’avènement de la théorie de localisation des activités économique.

CLAVAL P. (1984) [4] , a même annoncé qu ’un bon nombre de chercheurs et de théoriciens ont primé cette étude notamment vers la fin du XVIIe siècle. Parmi les précurseurs de la théorie de la localisation, on distingue des géographes et des économistes comme William Pretty en Angleterre, Bois Guilbert, Vauban, Von Thünen, Cantillon et Stewart. Leurs objectifs à cette époque consistent seulement à trouver la meilleure localisation pour une activité donnée mais aussi à connaitre la meilleure activité à implanter en un lieu donné .

Après avoir procéder à l’épistémologie de la géographie économique, nous allons montrer l’évolution des théories de la localisation des activités économiques selon le contexte et dans le pays développé et sous-développé. Puis, nous allons définir les caractéristiques de la ville d’Ambalavao à partir de la théorie des lieux centraux de Christaller et de Lösch. Notre réflexion est partie alors des relations qu’exerce la ville d’Ambalavao avec les grands centres urbains de la RN7 et les autres communes du District.

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1.2.1 Le contexte économique d’évolution de la théorie de localisation des pays développés

La majorité des pays riches ont suivi les étapes de développement des activités économiques suivant trois phases. La première phase a été marquée par la révolution agricole qui a été enclenchée par la révolution industrielle suivie par la suite d’une structure de pays post industrielle ou les services se développent. Dans les pays développés, la croissance de la population active s’est accompagné de profondes mutations qui ont engendré un déclin de la paysannerie. L’essor de l’industrie après la révolution industrielle a fait augmenter la classe ouvrière. Il faudra attendre l’année 1960 pour que les emplois de bureau et le tertiaire progressent. L’extension du salariat en 1997 marque le déclin des professions indépendantes. Notons aussi que quelques pays d’Amérique ont connu les mêmes mutations que les pays de l’Europe et les NPI 4. Actuellement, dans ces pays, beaucoup d’activités attachées au tertiaire sont transférées dans les pays du Sud là où il y a tant de main-d’œuvre. Dans ce marché de l’externalisation, les entreprises confient de plus en plus de fonctions à des prestataires de service, cantine dans une école par exemple. Ces entreprises se recentrent alors sur leurs activités principales. Parfois, elles délèguent une partie de leurs activités aux entreprises des pays du Sud. Nous nous rejoignons à LETOURNEL J. (2004) [21] pour dire que « ce phénomène a été baptisé «Business Process Outsourcing» (BPO) et se définit comme le transfert d’une partie de la production nationale de services dans des pays à bas coût suivi de sa réimportation sur le marché domestique ».

Actuellement, le BPO provient surtout des pays anglo-saxons et prospère à travers un bon nombre de pays. Les pays exportateurs sont constitués en général par les pays anglophones des continents américains et européens, à savoir les Etats Unis, le Canada et la Grande Bretagne pour l’Europe. Par contre, les pays récepteurs sont composés par les pays asiatiques, principalement l’Inde et par quelques pays anglophones d’Afrique. Le phénomène n’affecte que quelques pays francophones. Les services informatiques et les activités liées à la télécommunication sont les plus touchées par la délocalisation.

Cette nouvelle stratégie est dictée par trois raisons : il existe d’abord une motivation financière qui tient compte du rapport qualité-prix. Les sociétés détenteurs du marché essayent de maitriser les coûts de productions. Elles sont aussi à la recherche de l’excellence,

4 Nouveaux Pays Industrialisés 13

c’est-à-dire elles ont recours à des spécialistes. A partir de cette stratégie, elles comptent garder une grande souplesse dans la gestion du personnel grâce au travail contractuel (1 à 2 ans) des prestataires de service. Ainsi, la société mère peut éviter le problème de licenciements.

Les théoriciens se sont penchés alors sur la recherche de théories afin d’expliquer l’espace et la manière dont on pourrait l’organiser par le biais de la localisation des activités économiques. Les théoriciens suivants sont parmi les plus connus et qui ont travaillé au service des pays développés.

En 1826, Von Thünen a effectué une étude sur la localisation des activités agricoles. Il avait essayé d’analyser la logique des agriculteurs concernant l’activité à implanter dans leur terroir. D’après lui, le choix des agriculteurs tourne autour d’un noyau concentrique à partir de la ville vers l’extérieur suivant un ordre décroissant. Pour Von Thünen, la localisation des activités s’effectue en fonction de l’accessibilité au marché de la ville. Le marché représenté par la ville forme un état isolé au centre d’un système où les activités agricoles tournent autour. La théorie s’est concentrée surtout sur le principe du producteur qui ne pense qu’aux profits. La recherche de profits repose sur l’utilisation optimale de la surface et les coûts de transport.

Face à l’existence de certaines limites dans la théorie de Von Thünen, les autres chercheurs et théoriciens réagissent en essayant de proposer des modèles plus élaborés. Ricardo de son côté, a mis un point sur l’étude des sols et de sa fertilité associée par la suite aux rôles du marché et les pôles urbains suivant l’anneau concentrique que Von Thünen avait avancé sans oublier la linéarité du coût de transport et de la distance. Il évoque ainsi l’hétérogénéité de l’espace. Alonso a repris ce modèle de Ricardo, mais il l’a utilisé en dehors du monde rural, c'est-à-dire dans la zone intra urbaine. Il a développé le phénomène de la rente foncière et expliqué les raisons du choix de la classe aisée pour les banlieues et la décroissance de la densité de la population en périphérie. Cantillon pense qu’il est nécessaire de considérer les villes dans les études de la localisation des activités économiques car ce sont des pôles de dynamismes économiques et régionaux. Ces villes sont des centres de consommation où résident les grands propriétaires fonciers cherchant à satisfaire leurs besoins.

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Si ces différents modèles théoriques se sont concentrés essentiellement sur la localisation des activités agricoles, A. Weber en 1909 a apporté une sorte de progrès dans cette théorie de localisation. Il a essayé de trouver des réponses sur la meilleure localisation des activités industrielles et des services. Dans ce cas, il s’est penché sur la maximisation du profit à travers la reconsidération du coût de transport. Pour avoir beaucoup de bénéfice, il faut chercher à réduire les coûts de transport des intrants, de la main-d’œuvre par exemple et à mieux rapprocher le client pour minimiser le déplacement.

Les géographes comme Auguste Lösch et Walter Christaller ne s’y mettent que plus tard, avec la localisation des activités économiques à l’aide de la géographie économique. Ils ont repris les œuvres des précurseurs et ont mis sur route la théorie des lieux centraux qui sont surtout axés sur le rôle économique des centres urbains et la localisation des services. Ces courants de pensées ont été rejoints par des économistes, tels que Malthus et Ricardo, qui ont mis un accent sur l’économie spatiale. Ils ont fait l’étude sur l’équilibre entre la société prise dans son ensemble et les ressources. L’économie spatiale se développe en marge des sociologues et économistes par la suite. Pour mieux appréhender l’étude de la répartition spatiale des activités tertiaires dans le district d’Ambalavao, le modèle de Lösch et de Christaller ont été choisi.

 La théorie des lieux centraux La théorie des lieux centraux a été conçue principalement par W. Christaller en 1933. Pour Christaller, la ville est un lieu central, qui fournit des biens et des services à l'espace qui l'entoure. Il distingue différents niveaux dans ce réseau hiérarchisé et organisé sur une triple hiérarchie : hiérarchie des populations urbaines et hiérarchie commerciale des villes, hiérarchie des biens, des services et des activités tertiaires, hiérarchies urbaines et localisation des activités économiques. Cette idée de KADDOURI L. (2000) [19] vient en renfort de ce que nous avons énoncé précédemment à savoir que « les places centrales sont organisées selon un cadre hexagonal. Une hiérarchie s’installe selon les niveaux de services offerts ». Cette théorie déductive et générale, exprimée à partir de l’étude des villes de l’Allemagne du Sud, explique la taille, le nombre et surtout la distribution des villes. En effet, partant du fait qu’un bien est offert à partir d’un lieu central, la zone de desserte de ce lieu représente donc un cercle qui est égal à l’aire de chalandise 5. Cependant, l’on s’aperçoit très

5 Ce mot vient de l’ancien mot « chaland » qui veut dire client 15

vite que cette représentation n’est pas la plus adéquate, puisqu’il existe des zones vides qui ne peuvent être desservies. Pour couvrir l’ensemble de l’espace, il décide d’emboiter ces cercles avec l’aide d’hexagones pour expliquer la taille et le nombre des villes et leur espacement dans un territoire. Elle s'appuie sur une définition de la ville qui est, en fait essentiellement un centre de distribution de biens et de services pour une population dispersée, et sur des principes d'optimisation qui tiennent compte des coûts de transport.

La théorie est fondée sur la distinction entre des centres, qui sont le siège d'une offre de biens et de services, et des périphéries ou région complémentaire du centre, où réside la demande, la population utilisatrice. Cette idée repose sur le fait que « La notion de centralité justifie le regroupement en un même lieu de la production des services de même niveau et de mêmes portées destinées à la population dispersée dans la région complémentaire ou zone d'influence, dont le centre polarise la clientèle. Les centres sont en effet hiérarchisés, du fait de l'existence de plusieurs niveaux de services définis par des portées spatiales, c'est-à-dire la distance que le consommateur accepte de parcourir pour se procurer le service, définie par le coût additionnel du transport supportable pour l'achat du produit et des seuils d'apparition fixés par le volume de clientèle nécessaire à la rentabilité de l'offre de service. Les services d'usage fréquent et bon marché sont offerts dans de nombreux petits centres proches des consommateurs, tandis que ceux dont la fréquentation est plus rare se localisent dans des villes plus grandes mais plus éloignées» d’après le magazine Hypergéo (2004) [33] . La théorie de Christaller avait déjà suscité un bon nombre de critiques qui ont fait ressortir d’autres modèles géométriques ou analytiques. Cette idée abonde dans le sens de KADDOURI L. (2000) [19] qui a dit que La théorie des lieux centraux est une explication incomplète de l'organisation hiérarchisée des systèmes de villes surtout ses relations avec sa périphérie. Elle est fondée sur une forme d'organisation spatiale de la production des biens et des services fortement contrainte par l'exigence de proximité entre le producteur de matière première et de service ainsi que ses clients, soit du fait d'une forte sensibilité aux coûts de transport (boulangerie artisanale, poste), soit à cause du caractère périssable du produit (abattoirs, ceintures maraichères et laitières à proximité des villes avant la diffusion des transports frigorifiques), soit du fait de la nature du service rendu (coiffeur, médecin) . Par conséquent, quelques modifications ou compléments ont été apportés au modèle de Christaller, sans toutefois nier la puissance de ses travaux. A. Lösch est parmi ceux qui ont apporté un amendement à la théorie de Christaller, qui l’a intégrée plus tard dans ses théories économiques fondées surtout sur l’étude de marché. Pour Lösch, l’existence des niveaux de

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villes peut être démontrée dans le cadre de la théorie néoclassique de l’équilibre général, si ce n’est que le rapport du nombre de villes entre les différents niveaux peut être variable. La théorie générale de W. Christaller reste à la base d’une répartition des systèmes de peuplement fondée sur l’offre et la demande de services.

C'est une théorie qui se situe aux limites entre la géographie et l'économie spatiale. L'explication alors évolue et invite à intégrer la théorie des lieux centraux dans une théorie plus générale qui pourrait être une théorie évolutive des systèmes de villes.

Depuis son avènement, la théorie de localisation ne cesse d’évoluer. Les différents chercheurs et théoriciens n’ont pas hésité à apporter des critiques et des réflexions sur chaque modèle proposé. Par exemple, la théorie de Christaller associée à celle de Lösch a été commentée par les géographes du fait qu’elle ne tienne pas en compte des conditions physiques du milieu étudié. Cette théorie nous a permis de comprendre l’organisation spatiale de l’économie et de la société surtout dans les pays développés, rarement des pays sous- développés.

1.2.2 Essai d’application de la théorie de localisation dans les pays sous- développés

Si telles sont les étapes franchies par les pays riches avec ses éléments explicatifs, ces étapes ne sont pas suivies dans les pays sous-développés. Nombreuses sont les théories lancées pour expliquer la localisation des activités économiques. Cependant, bon nombre d’entre elles ont été évoquées à partir d’observation et d’analyse de la réalité dans les pays développés. Certains pays du Sud connaissent une croissance très importante du tertiaire sans avoir franchi l’étape de l’industrialisation. On dirait que ce phénomène est lié à la technologie qui s’est beaucoup améliorée vers les années 90. Ce transfert de technologie a été amplifié par l’externalisation des activités que les pays riches appliquent actuellement. Le cas des pays sous-développés comme Madagascar n’est pas pris en compte, or il existe un écart entre ces deux grands groupes de pays. Les théoriciens ont tendance à standardiser les faits alors que les réalités sont différentes. L’application des modèles proposés est donc limitée pour le cas d’Ambalavao si on fait une étude de la localisation des activités économiques, notamment avec le renforcement de l’écart de développement actuel.

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 Etude de cas du district d’Ambalavao

Pour effectuer l’étude des activités tertiaires du district d’Ambalavao Tsienimparihy, nous allons essayer d’appliquer la théorie des lieux centraux de Lösch et de Christaller aux réalités de notre zone d’étude .

La ville d’Ambalavao est classée parmi les villes satellites autour de la ville de Fianarantsoa après Ambositra selon la hiérarchie christallerienne. Les demandes au sein d’Ambalavao s’étendent au-delà de Fianarantsoa jusqu’à Antananarivo. Au niveau du district, la ville occupe une place centrale. Plusieurs fonctions dites « centrales » y sont localisées. Elle occupe à la fois la fonction administrative, économique, culturelle et sociale. Part rapport au reste du District, elle est la plus avancée et abrite un bon nombre de consommateurs. Dans cette théorie, la répartition des commerces et des services dans les zones rurales en périphérie , interviennent plus fortement que les effets du coût additionnel de la distance. En ville, l'accessibilité en temps prime très largement sur la distance, des aspects beaucoup plus complexes sont à considérer à partir d’autres théories que les modèles de Christaller.

Le choix du centre le plus proche n'est pas systématiquement pratiqué par le consommateur si on prend l’exemple du district d’Ambalavao. D’après notre enquête, nous avons vu qu’environ 40% du pouvoir d'achat des consommateurs sont dépensés lors de " voyages à buts multiples" à Antananarivo ou à Fianarantsoa. Dans un lieu où les consommateurs s'approvisionnent simultanément pour des biens et services de niveau inférieur dans un centre de niveau supérieur, compensant ainsi une distance en moyenne accrue par le bénéfice d'une offre de services plus diversifiée. Cette pratique tend à court- circuiter les plus petits centres et à renforcer la dimension des plus grands, donc provoque une hiérarchisation plus forte des centres, ce que prévoit la théorie. Les modèles spatiaux tels qu'ils ont été proposés par Christaller sont insuffisants d'emblée, car leur configuration repose sur l'hypothèse d'une répartition uniforme de la population à desservir. L’hypothèse contradictoire avec l'existence de centres induisent nécessairement de forts gradients centre- périphérie en termes de densité de population par exemple. C’est justement le cas d’Ambalavao.

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Figure n°02 : Position d’Ambalavao par rapport aux autres centres urbains et sa périphérie le long de la RN7

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Pour expliquer la place de la ville d’Ambalavao par rapport au reste du territoire, nous fondons sur la théorie de la trilogie adoptée par RAMANDIMBIARISON N. (1991) [44] qui consiste à dire que « la notion de centre se définit par le lieu où est dispensé le service. La zone d’influence est la zone où se recrute les utilisateurs de services. Entre les deux entités existent des relations qui se traduisent par des flux . Dans cet ordre d’idée, la ville d’Ambalavao constitue le grand lieu qui procure des services et les communes rurales qui gravitent autour d’elle forment leurs zones d’influences ou les principaux utilisateurs de services. Cette relation est animée surtout par des échanges commerciaux.

Avec la mondialisation de l’économie et des échanges, on passe d’un principe à d’autres. Au début des années 70, la réflexion des chercheurs s’est concentrée surtout sur la localisation des activités économiques et cherché à apporter des éléments de réponses à la problématique centrale suivante : Comment localiser les activités avec ses impacts dans l’espace ? A ce problème se greffent les interrogations suivantes :

- Quelle est la meilleure localisation pour une activité donnée ? - Quelles est la meilleure activité à implanter en un lieu donné

Ainsi, la place occupée par la ville d’Ambalavao par rapport aux autres centres urbains de la RN7 et à sa périphérie s’explique par l’histoire de la ville et l’histoire de l’implantation humaine.

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CHAPITRE II : PROCESSUS ET CONTEXTE D’EVOLUTION DE LA VILLE D’AMBALAVAO

Nous allons dégager dans ce chapitre, le processus et le contexte d’évolution de la ville d’Ambalavao afin que nous puissions déterminer sa position par rapport à l’axe grand Sud. C’est la raison pour laquelle, nous allons essayer de revoir l’histoire de l’implantation humaine, la naissance de la ville d’Ambalavao, la construction de la route du Sud, ainsi que l’extension de la ville et l’inégale répartition de sa population. Tous ces éléments pourront nous aider à mieux comprendre l’organisation actuelle de l’espace.

2.1 Population ancienne soutenue par les migrations

La première installation humaine dans le bassin d’Ambalavao s’effectuait en altitude. Les guerres continuelles entre les seigneurs locaux appelés « Hova » en pays betsileo dès l’origine, ont fait choisir des sites d’habitats défensifs aux sommets de collines. Ces derniers offrent des terrasses protégées de tous côtés par de profonds fossés aménagés. Dans ces conditions, la grande plaine occupant le fond de la cuvette n’était pas très attirante au début de l’installation humaine. Les sites d’habitats les plus recherchés étaient les vallons de l’Est, affluents de la Mananatanana, où les conditions de civilisation agraire et de ressources en eau étaient les plus favorables aux activités rizicoles. Ce sont alors les migrants originaires du Nord de la région de dans l’actuel district de Fianarantsoa qui ont soutenu le peuplement du grand bassin d’Ambalavao. Ces gens sont venus par vague depuis des siècles. Ils ont imprimé leurs traits fondamentaux à la population de la région.

Au temps du royaume de Madagascar, le Sud betsileo a été soumis à l’autorité des rois de Tananarive suite à une série d’attaques. Les soldats merina occupèrent alors une petite garnison à Ambohimandroso, au centre du bassin, qui devint ainsi le chef-lieu de la région. Plus tard, le pays s’ouvre à l’Ouest et au Sud-ouest au domaine de la tribu Bara, celle-ci a de tout temps été considéré comme le grand peuple éleveur et semi-nomade du Sud. Dans les parties du betsileo, les sites défensifs étaient plus rares ou difficilement aménageables et les villages s’entouraient de très épaisses protections de cactées. A l’Est, la grande forêt limite les échanges avec le pays Tanala et les peuples de la côte Antaimoro principalement.

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Ainsi, DUBOIS R.P (1938) [18] a parlé des principaux contacts avec l’extérieur qui se firent surtout au Nord par le col d’Ambalavao pendant que les migrants venus du reste du pays betsileo continuaient de peupler la région. Le mouvement de la population se caractérise par des déplacements qui se sont accélérés considérablement à partir de la colonisation, soit à l’intérieur du district soit à l’intérieur de la région Haute Matsiatra. Cette population continue jusqu’à présent de coloniser l’espace à travers les déplacements qu’elle effectue à l’intérieur de la région mais aussi grâce à la croissance démographique.

2.2 Une ville crée pendant la colonisation

PORTAIS M. (1974) [29] , nous a donné de plus amples informations sur l’évolution de la ville d’Ambalavao. C’est surtout à travers l’histoire qu’il a pu identifier la place de la ville autrefois. La ville d’Ambalavao est née durant la colonisation. L’examen des cartes anciennes nous montre l’évolution qui se fit au profit d’Ambalavao après la conquête française. En 1886, la carte du capitaine SPASFIELD Olivier, éditée à Londres chez Mac Millan indique Ambohimandroso comme la seule « ville » de la région betsileo Sud alors qu’Ambalavao reste encore un simple village. Ainsi, la commune d’Ambohimandroso était choisie par l’autorité française colonisatrice comme poste de commandement pour favoriser la mise en place des structures coloniales et sa politique de pacification. La pacification de la région est achevée et l’on recherche l’accès facile de préférence aux positions fortes. Ambalavao, le premier village important de la « plaine de Tsienimparihy » fut naturellement appelée chef- lieu du territoire administratif par l’administration coloniale. Elle est parmi les premières villes construites après Ambohimandroso. Pendant ce temps, les commerçants merina désertaient peu à peu la commune d’Ambohimandroso pour venir s’installer à Ambalavao. Ces derniers furent les premiers à organiser de véritables courants ainsi que du tabac à mâcher pour les vendre vers la côte et à Antananarivo. Ils incitent les Betsileo à l’échange, ce sont eux qui introduisaient les premières fonctions urbaines dans le pays. Plus tard, Grâce au développement des échanges entre les résidents et les migrants venant des grands centres urbains, telle que Fianarantsoa et Antananarivo, la commune urbaine d’Ambalavao fut dénommé chef-lieu du district depuis l’année 1900. Les fonctions administratives et de responsabilités exercées par le chef lieu du district sont devenues les principales causes de l’arrivée d’un flux de personnes en ville. Son statut a été renforcé par la construction de la route du Sud reliant Fianarantsoa et Ambalavao entre 1912 et 1916. Durant deux décennies, la petite ville d’Ambalavao resta le terminus de cette route, à laquelle elle doit sa première phase d’expansion. Cependant, elle a 22

été le plus grand marché aux zébus du Sud avant la construction de la route en direction de Tuléar entre 1927 et 1939. Ce marché devient rapidement l’un des plus importants de l’île. C’est en effet à ce terminus que se rencontrait les troupeaux venus du Sud, et les marchands de bestiaux, descendus de Tananarive principalement. L’afflux de marchands de zébus favorisa le développement de l’activité commerciale à Ambalavao qui fait sa renommée par la suite. Ce n’est qu’en 1957 que le bitumage de la route de Fianarantsoa à Ambalavao fut achevé. Après la construction de cette route, la ville d’Ambalavao se développe petit à petit avec l’accroissement simultané de la population et les migrations.

 Présence d’un seul centre urbain

L’espace urbain d’Ambalavao présente une physionomie conforme à toutes les anciennes petites villes coloniales malgaches. Le plan de la ville reflète encore le processus d’urbanisation lancé à cette époque. Ambalavao est structurée suivant un plan linéaire. L’espace urbain est traversé au centre par une rue principale bitumée. Les autres rues sont presque perpendiculaires à la principale. Plus tard, un plan d’urbanisme et des aménagements ont été entrepris par l’administration malgache pour offrir de belles perspectives et faciliter la circulation. Des transformations internes, telles que l’adduction d’eau, l’électrification de la JIRAMA et la réhabilitation des bâtiments administratifs vétustes (écoles, bureaux administratifs) ont été dictées par les nécessités.

Ensuite, on remarque également l’extension classique de la périphérie, soit par le développement des centres de service, à savoir le Collège d’Enseignement Général (CEG), le lycée, le Centre de Santé de Base (CSB), et du commerce, soit par la création des nouvelles formes de logement ou de construction de nouveau Fokontany. La possibilité d’extension est l’avantage primordial du site d’Ambalavao. L’aménagement et l’exploitation des zones agricoles environnantes garantissent leur sécurité économique.

La croissance urbaine a été aussi dictée par l’implantation des migrants. Ces derniers viennent de la région Haute Matsiatra composées principalement des fonctionnaires et des commerçants. Ils louent d’abord un appartement dans les quartiers centraux peuplés, puis ils s’établissent en famille dans la périphérie en construisant de logement. Ainsi, la croissance spatiale de la ville continue et le mode d’installation des divers groupes humains a favorisé la

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formation des Fokontany différenciés. Ces différents Fokontany, voire même les divers quartiers constituent l’armature urbaine et marquent la dynamique de la ville. L’extension urbaine se fait suivant la partie Nord et Sud de la RN7 (cf. figure n°03).

 Occupation de l’espace : habitat et construction Le paysage urbain se caractérise par la coexistence d’une habitation traditionnelle et d’une habitation de type moderne. L’association des immeubles à étage avec véranda, typiquement betsileo et d’un ensemble des bâtiments administratifs très récents, rénovés ou en construction, donnent une autre image de la ville, celle d’un centre urbain. Le tracé de la rue partage tout de suite la ville d’Ambalavao en Fokontany si on se réfère à la division administrative actuelle. On distingue 22 Fokontany qui se divisent en plusieurs quartiers dont sa création et sa localisation se caractérisent selon les fonctions remplies ou selon l’origine des occupants. La quasi-totalité des bâtiments administratifs sont construites en dur, de même pour les maisons d’habitation des commerçants indiens et nationaux nantis. Les plus anciennes constructions sont en briques rouges. Tous les services publics déconcentrés et la résidence des responsables se sont concentrés dans le quartier administratif. La présence de l’unité administrative a permis de créer un centre urbain et a contribué à sa croissance. Les infrastructures économiques, tels que la place du marché, les magasins de vente, les hôtels et les restaurants se sont implantées dans le quartier commercial. En outre, les chinois avaient construits des maisons d’habitations en dur, des grands magasins de vente de type moderne le long de la rue principale.

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Figure n°03 : Organisation de l’espace urbain d’Amb alavao

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A côté de cette modernité, se dégage l’aspect de ruralité des quartiers ou Fokontany villages. Le type d’habitat connait le même caractère de sous intégration par rapport à l’ensemble moyennement urbanisé. Il se développe, mais le mode de vie de sa population est similaire à celui des zones rurales. Ainsi, la physionomie rurale est ici très manifeste, à savoir les routes non bitumées, l’insuffisance d’équipements collectifs surtout l’eau et l’électricité, la prédominance assez remarquable des activités rurales, la dynamique du secteur informel et l’existence d’un ensemble de construction traditionnelle. Ce sont surtout les migrants issus des zones rurales qui occupent ces quartiers. L’arrivée des migrants dans la ville d’Ambalavao est très importante dans la mesure où ils participent au phénomène d’extension urbaine. Par conséquent, la mobilité fréquente de la population a créé une disparité au niveau de la répartition de la population au sein du district.

2.4 Une population inégalement repartie dans l’espace

En 2008, la population totale du district d’Ambalavao s’élève à 272 885 habitants qui se répartissent sur une superficie de 4586 km². Ce qui donne une densité moyenne de 112 habitants au km². Les 11.70% de la population totale du district soit 31925 habitants se concentrent dans la commune urbaine et le reste se répartisse de façon inégale sur les autres communes du district (cf. tableau n°01 en annexe). Le traitement des différentes données démographiques en rapport avec la superficie des communes nous montre cette distribution inéquitable de la population. Ce phénomène est lié aux conditions géographiques, aux mouvements et aux activités économiques qu’exerce la population. De ce fait, le district en question peut être classé en trois grandes zones de peuplement : la zone de forte densité, la zone de densité moyenne et la zone de faible densité.

Tableau n°02 : Catégorisation de la population du district d’Ambalavao Densité Nb des Population des Pop° Superficie totale Superficie communes communes (%) des communes (%) concernées concernées en 2008 concernées( km²) [0-50[ Faible 4 56375 20.65 2441 53.23 [50-100[ Moyen 6 106131 38.90 1566 34.15 [100 et plus Forte 7 110379 40. 45 579 12.62 Source : Conception personnelle, Novembre 2009

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 Zone de forte densité La zone de forte densité dont le nombre d’habitant au km² est supérieure à 100 habitants (cf. tableau n°02). Elle correspond à la zone centrale et orientale du district entre autre la commune urbaine d’Ambalavao et les communes rurales d’, d’Ambohimandroso, d’, d’, de , et de qui se trouvent à la périphérie immédiate du centre ville. La population de cette zone est estimée au total à 110379 habitants, soit 40.45 %, presque la moitié de la population totale du district. Néanmoins, cette population est repartie sur près d’un dixième seulement du territoire soit 12.62%.

La forte concentration de la population dans la commune d’Ambalavao est due à sa position géographique, à sa situation administrative et économique. Elle est à la fois le chef- lieu du district et traversée par la route nationale n°7. De plus, l’existence du grand marché de zébus a fait de cette ville un lieu de convergence de population, un pôle d’attraction et d’échange. Les six communes rurales ont une densité supérieure à la moyenne de l’ensemble du district. Cette situation s’explique par l’extension de la ville vers la partie orientale. En général, cette partie accueille aussi la plupart de migrants venant essentiellement du Sud et de Sud-est, entre autres les Bara, les Antandroy, les Antaisaka et des Hautes Terres Centrales dominées par les Betsileo et les Merina. Ainsi, la continuité de l’urbanisation du chef-lieu du district suivant la RN7 se confirme.

 Zone de densité moyenne La densité de la population de la commune rurale d’, de , d’Iarintsena, de , de Miarinarivo, et de varie entre 50 à 100 habitants au km². Ces communes sont classées dans la zone de densité moyenne. Ce sont surtout les communes qui se trouvent à la périphérie lointaine du centre urbain d’Ambalavao. Elles appartiennent aussi à la zone d’extension de la ville d’Ambalavao (cf. figure n°04). La population de cette zone est au nombre de 106131 habitants qui représente 38.90% par rapport à l’ensemble de la population totale du district. Elle est repartie sur le tiers du territoire soit 34.15%. Cette situation s’explique par l’existence des communes dont la majorité de son territoire est occupée par des forêts. Elles sont moins desservies par la voie de communication. En général, cette partie accueille également des migrants venant des régions voisines qui n’arrivent pas à s’installer en ville.

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 Zone de faible densité Cette dernière catégorie de peuplement regroupe quatre communes, à savoir la commune rurale d’Ambinaniroa (Andonaka), d’Ankaramena, de Fenoarivo et de Vohitsaoka. Ces communes se localisent dans la partie occidentale et septentrionale du district avec un faible pourcentage d’occupation de l’espace de moins de 50 hab/km². Ce sont les communes les plus éloignées du centre ville. Cette partie est la moins peuplée, mais elle occupe plus de la moitié de la superficie totale du district soit 53.23%. Le nombre d’habitants de cette zone est estimé à 56375 soit 20.65% de la population totale du district. Elle offre une possibilité d’aménagement de grande envergure, car on y trouve encore de vastes espaces dominés par des chaines de montagnes, entre autres Ivohibe et Andringitra qui demeurent encore faiblement occupés. La dynamique de la population est très importante dans la mesure où elle contribue au développement socio-économique grâce aux diverses activités qu’elle entreprend. Cela signifie qu’il existe une relation étroite entre l’évolution de la population et son activité. Nous rallions à l’idée de RAMAMONJISOA J. (1978) [43], qui consiste à dire que « le développement économique d’une région est fondée avant tout sur la corrélation entre la population et les activités, c’est-à-dire la croissance démographique entraine le développement des activités et réciproquement ».

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Figure n°04 : L’inégale répartition de la populatio n du district d’Ambalavao

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle

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CONCLUSION PARTIELLE

Les théoriciens se sont inspirés des réalités dans les pays développés durant leurs investigations. Néanmoins, ces théories pourraient se servir de guide pour les pays sous- développés, les aident à comprendre ce qui va se passer et à choisir les meilleures pratiques. Dans la présente étude, nous avons choisi la théorie des lieux centraux de Lösch et de Christaller pour expliquer les relations qu’entretiennent la ville d’Ambalavao avec les centres urbains le long de la RN7 et sa périphérie dans le domaine du tertiaire. De part sa structure, on dirait que la ville d’Ambalavao suit le plan des villes européennes. La division en quartier se fait souvent suivant les axes routiers. Chaque quartier se distingue par l’usage et la structure des bâtiments. Cette ville a été ainsi construite durant la période coloniale, pourtant la zone a été habitée bien avant cette époque. C’est surtout grâce à sa position et aux échanges commerciaux qu’elle entretienne avec d’autres localités et fut baptisé « Porte du sud ». Donc, sa population s’est multipliée suite à une série de migration. La population s’est répartie d’une façon inégale au sein du territoire, ce qui a donné la division du district en trois grandes zones de densité.

Les nouveaux occupants ont apporté avec eux leurs activités économiques axées surtout sur le commerce et le transport. Les chinois font partie des grands commerçants qui ont apporté des innovations à la ville. Elle est devenue par la suite une ville commerciale, ce qui fait que l’activité tertiaire a existé depuis longtemps à Ambalavao. Le passage de la route nationale n°7 reliant Antananarivo-Tuléar a accentué l’extension de ces activités. Cette route forme alors un grand enjeu pour la ville d’Ambalavao dans le cadre du développement du secteur tertiaire.

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DEUXIEME PARTIE :

INTERDEPENDANCE DES ACTIVITES DE SERVICES

D’AMBALAVAO AUX GRANDS CENTRES

URBAINS DE LA RN7

Cette deuxième partie va nous permettre d’analyser l’interdépendance des activités de services d’Ambalavao à celles des grands centres urbains de la RN7 et à sa périphérie en privilégiant la théorie de l’interaction spatiale. Pour ce faire, nous allons utiliser comme outil d’analyse de ces échanges, la théorie de lieux centraux suivant l’approche multiscalaire 6. Nous allons évoquer dans un premier temps les relations qu’Ambalavao entretiennent avec les autres centres urbains le long suivit de près par ce qu’elle entretienne avec les communes rurales du District.

CHAPITRE III : AMBALAVAO EN ETROITE RELATION AVEC LES GRANDS CENTRES URBAINS DE L’AXE SUD

Dans ce chapitre, nous allons essayer de déterminer les échanges existant entre la ville d’Ambalavao et les autres centres urbains de l’axe Sud en termes d’activités de services afin que nous puissions dégager la place de ce centre dans ce grand espace géographique.

3.1. La ville d’Ambalavao, un relais administratif La politique de déconcentration de l’administration conçue à Madagascar constituait une stratégie déterminante en vue du développement de l’économie, mais aussi et surtout de la consolidation de l’administration publique. Cette structure a été concrétisée par la mise en place des directions régionales et interrégionales des ministères. Ces dernières tiennent une grande fonction de responsabilités et représentent les différents ministères au niveau des régions et au sein des districts. Nombreux sont les représentants des services publics 7 dans le chef-lieu du district d’Ambalavao, à savoir le service du ministère de l’environnement, des eaux et forêts, celui du ministère de finance et de budget à travers le centre fiscal et le bureau de la perception du trésor public. La direction interrégionale de l’agriculture, de l’élevage, et de la pêche, celui de la santé, de l’éducation nationale et de la sécurité intérieur y sont aussi. Tous ces services assurent la gestion et le bon fonctionnement des affaires publics et parapublics locaux.

En effet, l’administration se charge des fonctions de commandement public, subit l’idéologie politique que prônaient les différents régimes au pouvoir.

6D’après le dictionnaire en ligne wikipedia, une démarche multiscalaire a pour but de comprendre l’organisation et l’aménagement d’un territoire en l’étudiant à différentes échelles : mondiale, nationale, régionale, locale. 7 Au sens concret du terme, le service public est un ensemble d’agents et de moyens qu’une personne publique affecte à une même tâche. 31

Chaque service a son rôle respectif et joue un rôle de représentant de l’Etat central et de la direction régionale et interrégionale des ministères. Malgré la présence de ces représentants ministériels, la prise de décision dépend de la direction interrégionale de Fianarantsoa et du ministère de rattachement à Antananarivo. Cette dépendance ne se situe pas seulement au niveau de la prise de décision, mais touche également certain service comme la justice. Le district d’Ambalavao ne dispose pas de tribunal pour traiter les affaires judiciaires malgré l’existence d’un greffier rattaché aux services du district. Ce greffier se charge uniquement des enquêtes judiciaires, de recevoir des dossiers et des plaintes, pourtant l’affaire est toujours traitée au sein de tribunal de Fianarantsoa.

Beaucoup de personnes se rendent alors, de temps en temps vers Fianarantsoa pour les affaires judiciaires et administratives. Cette demande de service est facilitée par les lignes de transport reliant Ambalavao à Fianarantsoa et les services postaux. Ces derniers jouent encore un rôle majeur en tant qu’établissement public à caractère industriel.

Les trois bureaux de poste du District sont localisés notamment au cœur du centre ville d’Ambalavao (cf. photo n° 01) ; dans la commune rurale d’Ambohimahamasina et celle d’Ankaramena assurent les liaisons postales intérieures et extérieures District. La poste cherche à satisfaire les besoins publics à travers les offres de services variées qu’elle procure. Le Bureau Postal Rural (BPR) de la commune urbaine d’Ambalavao est le plus visité, il enregistre environ 50 clients par jour, selon l’enquête auprès du responsable de la poste d’Ambalavao. La vente de timbres ou d’enveloppes déjà des timbrés appelées vonona, tokotelo et passero reste le principal service demandé par les clients. Outre la transmission de courriers et colis, la poste d’Ambalavao procure aussi un service de transport qui relie le District avec la ville de Tuléar.

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Photo n°01 : Le Bureau Postal Rural du centre urbain d’Ambalavao

Source : cliché de l’auteur, août 2009

La société privée et anonyme colis express (cf. photo n°02) figure parmi les distributeurs de courriers et de colis à Ambalavao depuis l’année 2004. Durant ces 5 années de service, ses clients ne cessent de s’accroitre, elle y reçoit 5 à 10 clients par jour et 10 à 20 clients chaque fin du mois et le jour de marché, selon l’enquête auprès du responsable de colis express. Les parents habitants dans les communes rurales périphériques sont les principaux clients de la société colis express et de la poste. Ils envoient de l’argent et de paquetage pour leurs enfants qui étudient principalement à Antananarivo, à Tamatave et à Mahajanga. Certains utilisent ce service pour l’envoi urgent des dossiers administratifs comme le diplôme, la procuration, le casier judiciaire, etc.

Photo n° 02 : Le colis express d’Ambalavao

Source : cliché de l’auteur, Août 2009

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En tant que chef-lieu du district, Ambalavao abrite les bureaux régionaux des ministères et des grandes entreprises. Elle joue donc le rôle d’antenne entre l’administration centrale et la population. Cette liaison ne se limite pas au niveau de service administratif, mais se poursuit dans le domaine du tertiaire marchand.

3.2 Tertiaire marchand dominé par des échanges et flux 3.2.1 Ambalavao, nœud d’activités commerciales

Les activités commerciales du district se concrétisent à travers les différents marchés où s’articulent les flux de marchandises y existants. On distingue parmi lesquels le marché de bovidés et la commercialisation de gros.

 Développement de la commercialisation des bovidés

Le marché aux zébus d’Ambalavao exporte environ 9.000 têtes tous les ans vers la capitale et de 4.000 têtes vers la côte Est. Les bétails vendus dans ce marché viennent généralement de la partie Sud et Sud-ouest de l’île. Selon le rapport de l’Atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao en 2004, environ 10.000 têtes des zébus venus à Ambalavao sont originaires du grand Sud, les 6.000 têtes proviennent du Sud- ouest. Ce marché forme ainsi un point de rencontre des opérateurs économiques et des éleveurs. Cette situation va augmenter la circulation de monnaie à travers les échanges commerciaux.

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Figure n°05 : Flux de départ et d’arrivée des zébus du marché d’Ambalavao

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 Les autres flux commerciaux Le commerce de gros concerne la collecte et la distribution de produits aux détaillants pour la revente. La majorité des grossistes dans la ville d’Ambalavao importent leurs marchandises de Fianarantsoa et d’Antananarivo. D’habitude ce sont les Produits de Première Nécessité que prennent les grossistes à Fianarantsoa, car c’est le centre le plus proche du District. Les commerçants de gros cherchent à réduire le prix de revient afin d’obtenir un maximum de bénéfice. Certains marchands d’Ambalavao viennent jusqu’à Antananarivo pour acheter les équipements immobiliers surtout électroménagers et les commissions individuelles. Cette tendance est liée toujours à la recherche de profit, de la nouveauté et de la diversité. Par ailleurs, ce sont les chinois et quelques nationaux qui monopolisent la vente des matériels issus de la nouvelle technologie de l’information et de la communication comme les téléphones mobiles, les fournitures de bureau et les matériels informatiques,... Ils jouent le rôle de fournisseurs de pièces automobiles pour les transporteurs routiers du district. Si Fianarantsoa et Antananarivo forment un centre d’achat de PPN et de matériels immobiliers pour le district d’Ambalavao, le grand Sud constituent un lieu de vente des ses produits agricoles. Le Sud de l’île figure donc parmi les clients potentiels du district en produits vivriers. Le district d’Ambalavao est le centre des productions agricoles le plus proche de cette région au climat aride par rapport à d’autres. Par conséquent, il exporte 100 à 200 tonnes de produits vivriers chaque année vers le district de Sakaraha, de Betroka, d’Ihosy et parfois jusqu’à Toliara d’après le précédent rapport sur l’atelier sur le programme de développement économique d’Ambalavao (cf. figure n°06). L’échange commercial entre le district d’Ambalavao et les autres centres urbains de l’axe Sud se fait souvent par voie terrestre. Généralement, ce sont les camions qui assurent l’approvisionnement de marchandises venant d’Antananarivo, de Fianarantsoa ou allant vers Tuléar. En outre, le taxi-brousse assure une partie du transport car les commerçants préfèrent voyager avec leurs marchandises. Ce flux commercial est facilité par l’existence des lignes nationales et régionales qui desservent l’axe. D’une part, la ligne nationale utilise trois coopératives qui assurent la destination Ambalavao-Antananarivo, Ambalavao-Tuléar et une coopérative relie Ambalavao-Majunga. Chaque coopérative dispose au moins 6 voitures qui assurent la même destination dans une journée. Une voiture de 14 places reliant Ambalavao-Antananarivo par exemple ne fait qu’un seul voyage par jour, soit 21 voyages aller par semaine. Cette ligne achemine en moyenne 294 voyageurs/semaine (cf. tableau n°03).

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Figure n°06 : Flux de distribution des produits viv riers et immobiliers à Ambalavao

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Tableau n°03 : Caractéristiques de transport national à Ambalavao Commune de Destination Nb Nb Voyage Voyageurs/ Frais départ coop. véhicule Aller/sem en sem en en Ar moyenne moyenne ZONE NATIONALE AMBALAVAO MAJUNGA 1 6 5 70 45.000 AMBALAVAO TANA 3 12 21 294 20.000 AMBALAVAO TULEAR 3 6 14 196 40.000 Source : Enquête personnelle, Août 2009

Cette ligne Ambalavao-Antananarivo enregistre beaucoup de voyageur par rapport aux autres destinations. Le frais de transport varie généralement en fonction de la distance parcourue, celui d’Ambalavao-Antananarivo directe est de 20.000 Ar, tandis qu’Ambalavao- Majunga est de 45.000 Ar. D’autre part, la ligne régionale est assurée par dix coopératives d’après l’enquête effectuée auprès des présidents des coopératives à Ambalavao. Ces coopératives relient principalement Ambalavao de la région de Fianarantsoa, d’Ihosy et d’Ilakaka avec environ 8000 voyageurs/semaine. Une voiture arrive à effectuer au moins un voyage aller-retour par jour vers ces zones. Par exemple, la ligne reliant Ambalavao à Fianarantsoa dispose une quarantaine de voitures qui font 1.5 voyages aller-retour par jour en moyenne. Les 42 voitures de 18 places transportent environ 6615 voyageurs/semaine avec 441 voyages par semaines en moyenne (cf. tableau n°04). Tableau n°04 : Situation du transport régional Commune de Destination Nb Nb total Voyage A- Voyageurs/ Frais départ coop de R/sem en sem en en Ar véhicule moyenne moyenne ZONE REGIONALE AMBALAVAO FIANARANTSOA 4 42 441 6615 2000 AMBALAVAO IHOSY 3 10 49 882 6000 AMBALAVAO ILAKAKA 3 8 28 504 9000 Source : Enquête personnelle, Août 2009 Le frais de transport varie de 2000 Ar pour la destination d’Ambalavao–Fianarantsoa et de 9000 Ar pour la destination d’Ambalavao–Ilakaka (cf. tableau n°04). Les premiers usagers de transport routier sont les marchands, les employés de bureau et les paysans. Ils représentent 70 % des usagers enquêtés dans la gare routière de cette ligne. Cela est dû à la situation d’Ambalavao comme étant une ville secondaire, dépendante de Fianarantsoa en termes de services déconcentrés et décentralisés.

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Figure n°07 : Flux de voyageurs

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle 39

Bref, la ville d’Ambalavao a donc une relation commerciale directe avec les grands centres urbains le long de la RN7 grâce aux réseaux de transport routier qui connait une grande envergure régionale mais aussi nationale. Le transport matérialise les flux de personnes et de marchandises à l’intérieur du district. C’est surtout le long des axes qui mènent vers la ville Ambalavao que le trafic est assez fort, non seulement il s’agit du chef- lieu du district mais aussi le lieu qui abrite le grand marché de la zone. Ces axes sont parmi ceux qui sont praticables toute l’année contrairement à ceux qui sont faiblement fréquentés qui relient les zones les plus éloignées du centre. Il convient de préciser que le transport tient une place prépondérante dans le secteur tertiaire du fait qu’il facilite les échanges.

3.2.2 Ambalavao, zone d’accueil et d’attraction touristique

De part sa position sur la RN7, Ambalavao joue un rôle stratégique dans la filière tourisme. La ville d’Ambalavao constitue un lieu d’escale pour les visiteurs qui veulent effectuer le circuit Sud. Etant donné l’existence de divers attraits touristiques, elle forme un passage obligatoire. Elle est la deuxième ville artisanale après Ambositra sur la RN7 dont ses produits sont caractérisés par le tissage de la soie et le papier Antaimoro. En effet, nombreux sont les touristes attirés par cette offre. Pour satisfaire les besoins des visiteurs et surtout pour les attirer à rester assez longtemps dans le district, les hôteliers et les restaurateurs ne cessent d’améliorer les services offerts à travers la multiplication des infrastructures d’accueil. Depuis, l’année 2004 jusqu’en 2009, la capacité d’accueil des hôtels restaurants a augmenté de 70% (cf. figure n°08).

Figure n°08 : Courbe d’évolution de la capacité d’accueil et nombre du personnel des hôtels et restaurants dans la ville d’Ambalavao

Source : Conception personnelle, Novembre 2009

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Si en 2004, il n’y a que quatre établissements hôteliers dans la ville d’Ambalavao dont trois hôtels ont au total 35 chambres avec une capacité d’accueil de 97 personnes et trois restaurants pouvant accueillir 216 personnes d’après l’enquête réalisée par ATW/DAT du février-mars 2004. Par ailleurs, ces établissements emplois à cette époque 39 personnes. En 2007, huit établissements hôteliers ont été enregistrés dont cinq sont des hôtels - restaurants et les trois restants sont des hôtels. Ces huit hôtels sont composés de 93 chambres et de 8 bungalows qui peuvent recevoir 237 personnes. Les cinq restaurants ont la capacité d’accueil de 474 personnes dont le nombre d’employé est estimé à 75 personnes d’après l’enquête effectuée par ANDRIAMIRIJA G. (2008) [40] . Enfin, en 2009, la hausse est effective car beaucoup d’opérateurs hôteliers ont procédé à des travaux de réaménagement des quelques hôtels malgré la crise politique qui est survenu dans notre pays. Par exemple, le Tsienimparihy a aménagé leur chambre dans le but de recevoir plus de clients, c’est-à-dire il a réduit les chambres à 14, mais a augmenté le nombre de lits pour pouvoir accueillir 41 personnes au lieu de 37 personnes, sa capacité d’accueil depuis l’année 2007. De même pour le Tropik, son projet d’extension de 11 chambres est déjà opérationnel. Il possède maintenant 32 chambres avec une capacité d’accueil d’environ 100 personnes. Durant l’année 2009, la ville d’Ambalavao dispose 101 chambres et 8 bungalows de capacité de 272 personnes et des restaurants de 520 couverts au total.

Bref, la ville d’Ambalavao dispose actuellement 251 chambres pouvant accueillir 606 personnes et des restaurants de 1210 couverts (cf. tableau n°02 en Annexe). La majorité d’entre eux appartiennent malheureusement à la catégorie ‘’Ravinala’’. Malgré les efforts déployés par les opérateurs touristiques locaux, la capacité d’accueil reste insatisfaisante voire insuffisante, notamment pendant la haute saison hors crise.

Par ailleurs, le district d’Ambalavao travaille en étroite collaboration avec l’Office Régional du Tourisme de Fianarantsoa (ORTF) à travers le Groupement Touristique Tsienimparihy pour le lancement des produits touristiques locaux. Dans ce cas, l’ORTF tisse une relation entre les opérateurs touristiques locaux, tels que l’agence Tsaraventure (cf. photo n°03), le JB Trekking (cf. photo n°04) et les agences de voyages de la capitale régionale et celle d’Antananarivo.

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L’agence Tsaraventure a existé depuis le mois de juillet 2008, propose aux visiteurs l’initiation à l’escalade au pied de la montagne femme couchée et le service de location de Vélo. L’agence dispose maintenant 4 vélos Tout Terrain de luxe.

Photo n°03 : L’agence de location de vélo Photo n° 04 : L’agence de voyage nommée « Tsaraventure » « JB Trekking »

Source : cliché de l’auteur, Août 2009

La deuxième agence procure des services de location de voiture 8, de moto 9, de vélo 10 et des options de circuits sur des thèmes diversifiés comme l’écotourisme, le tourisme solidaire à l’intérieur du district et aussi des circuits en dehors du district par exemple, allant d’Ambalavao en passant par Ambohimahamasina et jusqu’à Manakara. Nombreux sont les services que partage le district avec les autres centres urbains suivant l’axe Sud surtout dans le secteur marchand si on ne parle que du commerce et du tourisme. L’échange qu’il entretient dans les tertiaires sociales reste non négligeable grâce aux différents programmes nationaux qui vont dans cet axe.

3.3 Les tertiaires sociaux : d’une faible couverture vers la dépendance 3.3.1 Absence d’enseignement supérieur au niveau du district

Comme dans la majorité des villes secondaires à Madagascar, le cycle d’enseignement public est limité au niveau secondaire. Le district d’Ambalavao est dépourvu de centre de formation supérieure. Par conséquent, les jeunes qui veulent poursuivre des études

8Le coût de location varie de 150.000 Ar à 200.000 Ar selon le type de voiture et la distance parcourue. 9 Le coût de location d’une moto cross est de 30.000 Ar par jour dont le carburant est en sus pour le voyage aux alentours d’Ambalavao 10 Le prix de location d’un vélo de JB trekking coûte 6.000 Ar par jour 42

supérieures doivent se déplacer vers d’autres centres urbains. Toutefois, la majorité des jeunes n’ont pas assez de moyens et sont obligés de rejoindre l’université de Fianarantsoa qui est la plus proche. En revanche, ceux qui ont la possibilité continuent leurs études à la capitale pour avoir accès à de diverses filières, puisque Antananarivo offre une variété de formation au sein des universités publiques et privées. Cette situation est l’une des raisons du déplacement des jeunes d’Ambalavao vers la capitale. Ils veulent jouir des privilèges que les jeunes de la capitale ont droit.

3.3.2 Insuffisance des infrastructures sanitaires

Force est de constater que le district souffre d’un retard sanitaire par rapport à la ville de Fianarantsoa due au sous équipement. Le seul Centre Hospitalier du District de niveau 1 (CHD I) urbain est dépourvu d’un bloc opératoire. Par conséquent, les malades nécessitant une intervention chirurgicale doivent être évacuées à Fianarantsoa ou à Antananarivo. L’évacuation sanitaire est facilitée grâce à une ambulance. Le nombre de personnels médicaux reste encore faible dans l’ensemble du district si l’on se réfère au nombre d’habitant. Ce genre de problème s’accentue encore en milieu rural.

En somme, le district d’Ambalavao tisse une relation de dépendance avec Antananarivo et la capitale régionale de part leurs statuts administratifs et d’interdépendance avec les autres centres urbains le long de la RN7 dans le domaine du tertiaire. Cette situation se manifeste également à l’intérieur du district.

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CHAPITRE IV : LA VILLE D’AMBALAVAO, UN POLE D’ATTRACTION POUR SA PERIPHERIE

Nous allons essayer de déterminer dans le présent chapitre, les relations qu’entretiennent la ville d’Ambalavao avec sa périphérie en termes d’activités de services afin que nous puissions dégager la place de cette ville par rapport au reste du district.

4.1 Ambalavao, le chef-lieu du district La ville d’Ambalavao joue un double rôle. D’un côté, elle tient le pouvoir décentralisé qui se charge de l’organisation territoriale et technique en tant que chef-lieu de commune. D’autre côté, elle a le pouvoir de décision à travers son statut de chef-lieu du District. Ces attributions sont marquées par la centralisation des services administratifs en ville. Cette dernière constitue ainsi le principal distributeur de ces services. Les services déconcentrés de l’Etat sont localisés principalement dans le chef-lieu du district. Ils se sont chargés de recevoir, d’exécuter et de transmettre les décisions. Les collectivités déconcentrées représentées par la sous-préfecture au niveau du district, assurent le fonctionnement de l’administration locale, notamment sur le contrôle de la légalité et le maintient de l’ordre public au sein des communes. Par exemple, les papiers administratifs sur la commercialisation des bovidés, se font généralement au niveau des communes, en revanche le district est le seul service compétent au cas où les troupeaux doivent être transférés vers d’autres régions. Malgré l’autonomie financière de chaque commune en termes de gestion de budget, leurs activités sont supervisées et contrôlées par le district, surtout dans le domaine administratif. Par conséquent, ils travaillent en étroite collaboration concernant le développement global. La présence des différents services garantie effectivement les fonctions de responsabilité de la ville. Dans ce cas, elle assume pleinement sa fonction administrative.

4.2 Ambalavao, un centre polarisateur de ses communes environnantes 4.2.1 Centre de collecte et de distribution commerciale Pour parler du commerce, il est nécessaire d’aborder le rôle des marchés d’Ambalavao. Ces derniers constituent le pôle de commerce et de distribution du district. C’est surtout dans la ville d’Ambalavao que se concentrent les centres commerciaux. Elle reste un lieu propice pour les transactions commerciales de toutes sortes entre les communes périphériques.

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Les paysans viennent en ville pendant le jour de marché pour acheter et vendre les produits agricoles, vivriers et artisanaux, pour échanger de nouvelles ou pour envoyer des courriers, car la plupart des communes rurales environnantes n’ont pas de bureau de poste. Le marché constitue un pôle d’attraction importante pour les ruraux du district. Pour appuyer notre idée nous avons recours à SOJA V.F (1998) [46] , « Le marché joue un double rôle : il fonctionne à la fois comme un point de ravitaillement et un centre de regroupement des aires de distribution ainsi que des zones les plus animées et les plus commerçantes. Il constitue l’élément majeur sur lequel se fonde la dynamique des circuits de distribution des produits locaux ». Les commerçants détaillants 11 des communes périphériques font leurs achats auprès des 5 grossistes du marché quotidien appelé localement « Antsenakely » ou traduit littéralement « le petit marché » et auprès du grand marché hebdomadaire « d’Antananimalalaka » le mercredi (cf. photo n° 05) pour les revendre pendant le jour de marché dans chaque commune. D’après nos enquêtes, les 80% des détaillants des communes rurales environnantes préfèrent se ravitailler en produits de premières nécessités tous les mercredis à Ambalavao, et les 20% restant vont à Fianarantsoa. Ce comportement est lié à la recherche de la réduction du coût de transport et de la distance parcourue. D’habitude les consommateurs préfèrent s’approvisionner auprès du centre le plus proche. Ils ne viennent dans centres les plus éloignés qu’occasionnellement.

Photo n° 05 : Le grand marché hebdomadaire d’Ambalavao à Antanimalalaka

Source : cliché de l’auteur, Août 2009

11 Il s’agit le plus souvent des vendeurs de produits courants à la clientèle locale et de fréquentation journalière (savon, huile, pétrole,…). Ils opèrent financièrement sur une petite échelle avec un point d’investissement initial qui leur permet de produire avec un chiffre d’affaire annuel très bas. 45

D’ailleurs, en dehors des structures commerciales officielles, c’est surtout au niveau de la ville que se développe le secteur informel 12 . Son extension dans les campagnes et surtout dans les petits centres urbains est très considérable. A Ambalavao cette extension s’observe par la prolifération des épiceries, de bar, de gargote,…qui vendent des petites marchandises essentiellement des biens de consommation courante. Les marchands informels demeurent plus présents. Ils s’installent le long des principaux axes de déplacement de façon à faciliter les courants de chalandises, ou bien ils sillonnent le marché hebdomadaire en ville.

 Centre de commerce de produits locaux Nombreux sont les paysans qui viennent en ville pour vendre leurs produits. Cela englobe les migrations pendulaires qu’ils effectuent entre leurs villages et la ville. Ce sont surtout les marchands de bétails et les commerçants. On enregistre ainsi un fréquent déplacement des ruraux vers le centre urbain d’Ambalavao qui est le principal point de vente des produits agricoles. En tout cas, la dynamique du commerce en ville est inséparable aux activités rurales. Dès lors, nous rejoignons PORTAIS M. (1974) [29] pour affirmer que « le commerce s’est développé en fonction du milieu rural. Il s’alimentait lui-même en achetant les productions paysannes. La prospérité du commerce reste très largement dépendante de la prospérité des campagnes ». Les marchés ruraux n’ont qu’une influence extrêmement faible dans la diffusion des besoins nouveaux contrairement à ceux de la ville.

 Un lieu de diffusion des besoins nouveaux Le marché d’Ambalavao tient un rôle capital dans la diffusion de nouveaux produits pour les paysans des communes environnantes, tels que les nouvelles tendances vestimentaires, la confection, les produits issus de la nouvelle technologie de l’information et de la communication. Prenons par exemple le cas des téléphones mobiles comme un nouveau besoin de communication pour la population du district. Nombreux sont les paysans disposant de téléphone mobile (cf. tableau n°05) dans les communes rurales couverts de réseau téléphonique de TELMA, de ZAIN et d’ORANGE œuvrant dans le District. Ces trois opérateurs téléphoniques fixes et/ou mobiles ont leur kiosque principal ou leur siège dans le centre urbain d’Ambalavao. Leurs principes de distribution de service commencent dans la ville vers la périphérie où les communes rurales sont le moins desservie.

12 Le secteur informel concerne toutes activités informelles qui n’entrent pas dans une structure de forme capitaliste dans la production. 46

Tableau n° 05 : Caractéristiques des services offerts de trois opérateurs téléphoniques Operateur Date Nombre Taux de Kiosque Nb de point Effectif de d’installation d’abonnés couverture principal de de vente l’employé distribution ZAIN 2004 60% de la 90% du Ambalavao et 123 en ville 04 population district Ankaramena 97 en milieu du district d’Ambalavao rural TELMA 1998 120 clients Ville Au centre 1 07 FIXE d’Ambalavao ville TELMA Mai 2008 30% de la et 50 km 60 06 MOBILE population environ du district ORANGE Novembre 65% de la Ville Au centre 100 04 2006 population d’Ambalavao ville urbaine 40 km 10% des CR environ Source : Enquête personnelle auprès de responsable de ZAIN, TELMA et ORANGE, Août 2009

D’après le tableau n°05, la société ZAIN est le premier opérateur qui a enregistré un très fort taux de couverture puisqu’il arrive à couvrir environ 90 % du district. Il approvisionne 123 points de vente qui s’éparpillent en ville, notamment les épiceries et 97 dans les communes rurales. La livraison de crédit ou recharge est assurée par deux livreurs et les deux kiosques principaux de distributeur à Ambalavao et à Ankaramena. La société ORANGE se trouve au deuxième rang du classement, ayant pour client les 65% de la population de la commune urbaine d’Ambalavao et 10% seulement dans les communes rurales. Deux livreurs sont au service de cet opérateur. Ils assurent la distribution de carte de crédit sur 100 points de vente réparties dans ces lieux précités. La société TELMA occupe la troisième place. Il couvre environ 30% du district avec le TELMA mobile et enregistre 120 abonnés pour le TELMA fixe au mois d’Août 2009. « L’existence des réseaux téléphoniques dans le District pourrait réduire le fréquent déplacement de la population rurale », tel est l’opinion publique. Ce n’est pourtant pas le cas des communes rurales dépourvue d’électricité, les gens doivent se déplacer vers la ville pour charger leurs téléphones pendant le jour de marché. Dans ce cas, le téléphone amplifie le déplacement vers le centre urbain. Par contre, il constitue un outil efficace pour l’information, la sensibilisation et la communication. Ainsi, la ville d’Ambalavao a une aire d’influence assez vaste sur le plan commercial si on fait l’analyse du marché, des réseaux de téléphonique et de la mobilité de la population. La population se déplace pour diverses raisons selon l’activité qu’elle exerce. Le déplacement dans le cadre du commerce à l’intérieur du district se fait habituellement entre la population

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de la ville et des campagnes. Cet échange est facilité par la présence des transports suburbains qui desservent les communes rurales. On dénombre 22 coopératives qui relient les 16 communes rurales du district. Elles enregistrent environ 9000 voyageurs/semaine 13 . Le nombre de voyage journalier effectué par une voiture varie en fonction de la distance de la zone de destination par rapport à la ville d’Ambalavao. La distance des communes périphériques par rapport au centre ville varie de 12 km à 90 km. Le prix du transport varie en fonction de cette distance parcourue, c'est-à-dire entre 1000 Ar à 14000 Ar (cf. tableau n°06). Tableau n° 06 : Caractéristiques du transport suburbain Lieu de Commune de destination Distance Frais/ Durée du Nb de départ (km) pers trajet en coopéra en Ar voiture tive AMBAIBOHO 12 1000 30 mn 2 IARINTSENA 7 600 15 mn

VOHITSAOKA 39 3000 1h20 2 ANKARAMENA 46 3000 1h20 2 BESOA 28 2000 40 mn 2 FENOARIVO 90 14000 4h 2 Ambalavao SENDRISOA 26 3000 2h 2 AMBOHIMAHAMASINA 45 3500 1h35 2 ANDONAKA 63 5000 3h 1 AMBINANINDOVOKA 30 2500 1h 2 ANJOMA 12 1500 30 mn 1 MAHAZONY 28 3000 1h30 1 ANKIRIRIOKA - 1000 30 mn 1 Source : Enquête personnelle, Août 2009

Faute de transport spécial marchandises, les voyageurs des lignes suburbaines emportent avec eux leurs bagages. Ce sont surtout les marchandises générales et les produits agricoles destinés pour la vente qu’ils transportent. L’embarquement des voyageurs et le chargement des voitures en commun doivent en effet s’effectuer dans un lieu spécial afin de ne pas gêner la circulation. Ambalavao possède deux stationnements, l’un pour la destination régionale et l’autre pour la destination à l’intérieur du district. Ils permettent d’harmoniser et de préparer le voyage. C’est un carrefour pour attendre et recevoir des voyageurs avant leur départ. Le stationnement constitue un lieu de rencontre pour les transporteurs et les voyageurs. Pour les responsables locaux, il est inséparable du transport, car c’est un lieu permettant de surveiller ou contrôler son fonctionnement.

13 Faute de l’inexistence des chiffres exacts au bureau et l’existence des transporteurs informels, ces données approximatives sont obtenues par la somme de voyageur par jour de chaque coopérative fournis par des responsables du guichet suburbains et l’existence des transporteurs informels 48

A l’intérieur de la ville, les marchands et les simples voyageurs utilisent les moyens de transport non motorisé, tels que le pousse-pousse (cf. photo n°06), et la « varamba » (cf. photo n°07). Ces derniers sont les plus pratiqués par les grossistes, les petits commerçants voire même les clients pour le transport de marchandises courantes.

Photo n°06 : Les pousse-pousse Photo n°07 : La « varamba »

Source : cliché de l’auteur, août 2009 Pour mieux assurer le fonctionnement du transport des voyageurs et des marchandises, une station service est mise à la disposition des usagers.

4.2.2 L’importance de la station service TOTAL dans la ville

La station service TOTAL nommée « station Tsienimparihy » (cf. photo n°08) est l’unique station d’essence qui ravitaille en carburants les usagers du district d’Ambalavao. Elle arrive à vendre 2500 litres de gasoil en raison de 30 litres par voiture en moyenne, d’où 85 clients environ par jour. Selon l’enquête effectuée auprès du gérant de la station, il vend environ 1100 litres d’essence avec 10 litres par voiture en moyenne, d’où à peu près 110 clients par jour. En somme, environ 195 voitures s’approvisionnent en carburants auprès de cette station. Le nombre de client est variable pour le pétrole puisque pendant la période de récolte (mois de Mars, Avril et Mai) la consommation augmente. Elle est alors le réacteur de nombreuses activités tertiaires. De plus, la station Tsienimparihy occupe une place stratégique puisqu’elle se trouve sur la RN7. Elle reste la première station qui ouvre le circuit Sud. Elle constitue un point de ravitaillement de carburants pour les transporteurs régionaux et suburbains mais aussi pour les clients dans la ville.

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Photo n° 08 : La station Tsienimparihy, une station de service TOTAL

Source : cliché de l’auteur, août 2009 Ainsi, la ville constitue un lieu de convergence de la population et de marchandises du district. Le développement de la commercialisation des bovidés et les cultures commerciales (riz, arachides,…) accentuent la mobilité de la population. Il convient de signaler que les gens continuent à se concentrer davantage le long de la RN7. A cet effet, par ses fonctions, la ville attire un certain nombre des ruraux qui y résident pour affaires, achats et formalités administratives. Elle est considérée comme un centre de distribution et de consommation. C’est le résultat de l’influence de la ville à travers les activités commerciales et la communication à l’intérieur du district.

4.2.3 Dépendance des attraits touristiques en périphérie de la ville

L’ouverture de la ville aux visiteurs constitue une opportunité pour les communes rurales environnantes. Cela a favorisé la construction de nouveaux établissements hôteliers dans les sites périphériques. Dans le cadre de son projet tourisme solidaire, Iarintsena a procédé à une réhabilitation de 18 maisons à varangue en bois ajouré formant des motifs, suivant l’architecture betsileo qui sont réparties dans tout le village. Ces maisons à étages sont composées de 4 chambres : les deux pièces en bas sont habitées par le propriétaire et les deux en haut sont réservés aux touristes pour des raisons de sécurité. Au total, la capacité d’accueil des hébergements à Iarintsena s’élève à 72 personnes assurés par 14 personnels habitants dans la dite commune (cf. tableau n°07). Prenons ensuite le cas, du gîte d’étape du Parc National d’Andringitra qui a commencé à recevoir des visiteurs depuis l’année 2004. Il est doté de 7 chambres qui ne peuvent accueillir que 30 personnes outre la possibilité d’emplacement des tentes au sein des circuits avec une

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capacité d’accueil de 134 personnes. Ce parc national figure parmi les lieux qui attirent les visiteurs passant par Ambalavao.

Tableau n°07 : Evolution des infrastructures d’accueil dans les sites périphériques Nom d’établissement Identité Année Classificat Nb de Capacité Nb de Effectif du de ion chambre d’accueil couvert personnel création (pers.) (pers.) Un gîte d’étape Un gîte 2004 Ravinala 07 30 - 04 d’étape Maison d’hôtes à Maison 2007 Ravinala 04 08 ND 04 Ambohimahamasin d’hôtes a Maison d’hôtes à Maison 2008 Ravinala 18 72 ND 14 Iarintsena d’hôtes Le Camp H R 2008 Une 04 50 65 12 Catta étoile bungalows conforts et Meva camp H R 2008 Ravinala 09 18 80 07 Total 38 178 145 41 chambres et 12 bungalows Source : Enquête personnelle, décembre 2007 et Enquête personnelle, Août 2009

Ainsi, chaque site potentiel en périphérie est doté aussi des infrastructures d’accueil qui ne cesse d’évoluer et pouvant recevoir jusqu’à 160 personnes. Malgré tout cela, certains sites périphériques restent dépendants de la ville là où se concentre la majorité des infrastructures d’accueil. Les attraits touristiques en périphérie sont nombreux, mais les sites à visiter sont encore à peine exploités et les infrastructures d’accueil restent insuffisantes qui les démarques au profit de la ville.

4.2.4 Ville, lieu d’encadrement agricole et d’animation rurale

La ville attire aussi les paysans grâce à la présence des divers centres d’orientations comme le Centre de Service Agricole (CSA) et le centre d’information d’Ambalavao nommée CITE. Ces centres offrent des services de soutien agricole. D’une part, le CITE est un lieu d’encadrement, de formation agricole et d’animation rurale. L’animation rurale est facilité par

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la présence de la Radio Akon’ny Tsienimparihy (RAT) qui a son siège dans le centre ville. La RAT (cf. photo n°09) couvre 14 communes sur 17 du district d’Ambalavao plus le district de Fianarantsoa II. Ses programmes accordent une grande importance à la sensibilisation des ruraux et la vulgarisation agricole. A cet effet, cette station joue un rôle stratégique dans l’envoi et la gestion de l’information. Elle constitue un moyen de communication très efficace et rapide pour la transmission d’information entre les dirigeants locaux et les administrés mais aussi entre les opérateurs, les techniciens agricoles et population.

Photo n° 09 : La Radio Akon’ny Tsienimparihy (RAT) avec son animateur

Source : cliché de l’auteur, août 2009 D’autre part, le CSA est une institution rurale qui procure des services aux agriculteurs. Il n’est ni un nouvel opérateur, ni fournisseur d’appui direct à la production. Il se veut une interface et un catalyseur des initiatives locales de développement rural. L’existence de ces centres renforce les attirances des paysans vers la ville, à cela s’ajoute aux conforts sociaux que les citadins privilégient.

4.3 La ville d’Ambalavao, le mieux équipé en services sociaux 4.3.1 Faible taux de couverture sanitaire généralisé Ambalavao a un faible taux de couverture sanitaire dans son ensemble avec un indice de couverture 14 de 2.39 agents en moyenne pour 10.000 habitants, c'est-à-dire un agent de santé pour 3543 habitants. Le nombre de personnel reste insuffisant malgré l’existence d’un Centre de Santé de Base (CSB) par commune. La ville d’Ambalavao est la seule qui possède un CHD I, 5 autres communes sont dotées de CSB I avec un médecin pour chacun (cf. annexe

14 L’indice de couverture médicale est mesuré par le nombre d’agents pour 10.000 habitants par commune.

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tableau n°06). Les 11 communes 15 restantes ont chacune un CSB II qui ne dispose presque pas de médecin mais des personnels paramédicaux comme un infirmier ou une sage femme. Le nombre assez élevé de paramédicaux tient un rôle prépondérant dans la satisfaction des soins médicaux des paysans, mais le traitement des malades est limité à cause de son statut. Outre l’insuffisance de personnels médicaux, les centres de santé en milieu rural sont vétustes et mal équipés. Par conséquent, les habitants sont obligés de parcourir de long trajet pour accéder aux services du CHD I en ville, notamment la dentisterie, la pédiatrie, le centre de diagnostic de la maladie tuberculose et le laboratoire d’analyse de selles et de crachats. Le besoin sanitaire figure parmi le motif de déplacement invoquer par les paysans venus en ville. Cette situation renforce l’attractivité de la ville et la dépendance médicale des campagnes. La fonction sanitaire est donc un indicateur précieux pour délimiter une éventuelle zone d’influence d’une ville (cf. figure n°08).

4.3.2 Insuffisance d’établissement d’enseignement secondaire dans les communes rurales

Le service éducatif constitue également le principal facteur de déplacement des ruraux vers la ville. Cette situation est liée à l’insuffisance d’établissement secondaire en milieu rural surtout le lycée. Au niveau du district, il n’existe que quatre lycées publics répartis dans la commune urbaine d’Ambalavao, la commune rurale d’Ambohimahamasina, d’Ankaramena et de Mahazony. Au total, ces établissements ont 1230 élèves inscrits avec 59 enseignants. La ville a eu le privilège d’avoir deux lycées privés avec 893 élèves inscrits et 44 enseignants. En effet, beaucoup d’élèves se déplacent en ville pour poursuivre leurs études auprès du lycée privé Lovasoa, de l’Ecole Saint Pierre Ambalavao (ESPA) ou du lycée public Joël Sylvain avant de passer au niveau supérieur. Plus du tiers des élèves inscrits au lycée public en ville sont venus des communes rurales dépourvues de lycée d’après l’enquête effectuée auprès de responsable pédagogique du CISCO d’Ambalavao.

15 CR Ambinanindovoka, Ambohimandroso, Mahazony, Ankaramena, Besoa Sendrisoa, Kirano, Manamisoa, Vohitsaoka, Andrainjato et Miarinarivo 53

Figure n°09 : Répartition spatiale des infrastructu res sanitaires dans le district d’Ambalavao

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle 54

Si tel est le cas du niveau III, celui des EPP et des CEG est différent. Chaque commune privilégie au moins une EPP et un CEG en moyenne, seule la commune rurale d’Ambohimahamasina, d’Anjoma et de Mahazony qui ont eu deux. A cela s’ajoute les 7 collèges privés répartis dans l’ensemble du district d’Ambalavao. C’est au niveau de d’éducation primaire qu’on enregistre 339 écoles publiques et privées au total (cf. annexe tableau n°03). Pour l’année scolaire 2008-2009, les établissements primaires publics d’Ambalavao accueillent 49214 élèves et 11661 élèves dans l’établissement privé. Ils sont répartis dans 270 EPP avec 1356 enseignants et 69 dans les écoles privées avec 281 enseignants (cf. tableau n°08). Tableau n°08 : Nombre total d’élèves pendant l’année scolaire 2008-2009 Niveau I (EPP) Niveau II (CEG) Niveau III (LYCEE) Etablissement Etabliss. Etabliss. Etabliss. Etabliss. Etabliss. public privé public privé public privé 49214 11661 6216 2422 1230 893 Total 60875 8638 2123 Source : Bureau du CISCO d’Ambalavao, Août 2009 Pour la même année scolaire, le niveau secondaire a accueilli 6216 élèves dans l’établissement public et 2422 dans l’établissement privé. Les élèves sont répartis dans 20 établissements publics avec 273 enseignants dont 182 enseignants publics et 91 enseignants privés.

4.3.3 Recours au service de sécurité de proximité

Les postes de commandement des services de sécurité se localisent généralement en ville. De ce fait, la population rurale est obligée de se déplacer en ville en cas de besoin de service. Un commissariat (cf. photo n°10), trois postes de police, deux vigies et une brigade de la gendarmerie (cf. photo n°11) se trouvent dans la ville d’Ambalavao. La commune rurale de Fenoarivo dispose une brigade de la gendarmerie. Les deux postes avancés et des détachements autonomes de sécurité ou DAS se sont installés essentiellement dans la commune rurale de Sendrisoa, d’Andrainjato, de Vohitsaoka,... Ils travaillent en étroite collaboration avec le bureau central en ville et utilisent le BLU pour le transfert rapide de message. Ces dispositifs de sécurité sont mis en place dans le district d’Ambalavao afin de maintenir l’ordre et protéger les biens et la vie de la population. Les agents de sécurité publique offrent des services de jour et de nuit. Ils font des enquêtes, enregistrent des

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renseignements, des dépôts de plainte et interviennent directement en cas de nécessité. D’après l’enquête réalisée auprès de l’adjoint de la brigade de la gendarmerie d’Ambalavao en août 2009, la brigade de la gendarmerie d’Ambalavao recevait au moins 6 plaintes directes par jour et réalisait 250 procès verbaux depuis le mois de janvier jusqu’au juillet 2009. Les services de sécurité sont très demandés en milieu rural. L’insuffisance de l’effectif des agents explique le recours à d’autres mesures de sécurités. Vu l’étendue du district, les quartiers mobiles ont été créés en milieu rural. La collaboration avec les paysans est très significative. La sensibilisation à l’autodéfense villageoise, la patrouille, le quartier mobile et le DINA 16 sont parmi les mesures prises pour instaurer la paix en milieu rural. Photo n°10 : Le commissariat de la Photo n° 11: La brigade de la gendarmerie Police nationale d’Ambalavao du district d’Ambalavao

Source : cliché de l’auteur, août 2009

La ville d’Ambalavao est la mieux sécurisée par rapport aux autres communes environnantes. Cependant, l’insuffisance de personnels responsables de la sécurité publique est de plus en plus ressentie en milieu rural. De plus, les communes rurales souffrent de l’insuffisance de l’éclairage pourtant l’électricité est un service social garant de la sécurité. L’électricité fait partie des conditions nécessaires pour le développement du tourisme et d’autres activités économiques. Les ruraux utilisent encore des lampes à pétrole. La bougie n’est utilisée qu’occasionnellement contrairement à ce que vivent les citadins à travers le service offert par la société JIRAMA. Les éclairages publics sont nombreux, bien entretenus, et à haute puissance malgré la grande distance entre les lampadaires en ville.

16 C’est une charte pouvant avoir une valeur juridique et acceptée par l’ensemble de la population pour la gestion de la sécurité locale. 56

Figure n°10 : Répartition des dispositifs et agents de sécurité dans le district d’Ambalavao

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle 57

Le District d’Ambalavao souffre d’une insuffisance d’agent de sécurité en général malgré certaines conforts en ville. Un policier assure la sécurité de 541 habitants en milieu urbain, tandis qu’un gendarme pour 2316 habitants en milieu rural (cf. figure n°10) d’après l’analyse du tableau n°07 en annexe.

Outre la concentration des services sociaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité, la ville d’Ambalavao constitue un centre de loisirs pour le reste du District. .

4.3.4 Les autres activités tertiaires génératrices des services  Les activités socioculturelles Ambalavao n’est pas une ville très animée par rapport aux autres villes du Sud. Elle possède tout de même un terrain de spectacle pour distraire la population à travers la production des artistes nationaux. Les établissements confessionnels privées et les établissements scolaires publics organisent une fois pas an des manifestations culturelles à l’occasion de la journée des écoles et de la classe verte. De plus, la mairie organise et reçoit souvent des manifestations culturelles et rencontres sportives entre les équipes au niveau des Fokontany, puis que les associations sportives et culturelles commencent à se multiplier. A cela s’ajoute, les animations à travers les chants et les danses traditionnelles au sein des auberges touristiques.

 Eau potable : un privilège pour la commune urbaine L’eau potable est parmi les avantages sociaux que détient la ville. L’adduction et la gestion de l’eau sont assurées par la commune urbaine. On puise l’eau du sol suivant un système gravitaire depuis la station de traitement de Soarano au Nord-est de la commune. A l’heure actuelle, cette station est en cours de construction grâce au financement venant de la Banque de Développement Africain (BADEA). Pour y remédier un château d’eau d’une capacité de 550 m 3 a été installé. Ce dernier n’arrive pourtant pas à combler le besoin en eau de la ville. Il n’y a que les Fokontany d’Ambohipaha, d’Ambohitravo, de Firarintsoa, de Tokoamivondrona et d’Anjàmana de la commune rurale d’Ambohimahamasina à savoir ont pu bénéficier d’un projet d’adduction en eau potable grâce à l’ONG FIKRIFAMA. Les autres Fokontany puisent encore l’eau des sources ou des puits.

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CONCLUSION PARTIELLE

Ambalavao est une ville secondaire qui dépend de plusieurs centres le long de la RN7. Par rapport à la ville d’Antananarivo et Fianarantsoa, Ambalavao reste encore demandeur de service. Elle est liée étroitement à ces centres tant sur le plan administratif que commercial. Jusqu’à présent, les commerçants d’Ambalavao s’approvisionnent auprès des grossistes de Fianarantsoa ou d’Antananarivo. Le district d’Ambalavao est également parmi le distributeur de produits agricoles dans la région Sud. Le marché aux zébus donne à Ambalavao une dimension régionale et nationale. Etant donné que ce district fait partie de la région Haute Matsiatra, bon nombre d’affaires administratives n’y sont pas résolues qu’à Fianarantsoa. Ambalavao reste toujours en étroite relation d’interdépendance avec les grandes villes de l’axe Sud et aussi avec ses communes rurales. Cette situation se manifeste aussi à l’intérieur du district. Les bureaux de la direction régionale des ministères et les infrastructures sociales se concentrent en milieu urbain. Les habitants vont plus facilement à la ville parce qu’ils y trouvent non seulement les soins ou la scolarisation qu’ils recherchent mais aussi les services administratifs, les produits vestimentaires et alimentaires dont ils ont besoin. Ces différents services sont classés parmi le secteur tertiaire, un secteur qui commence à prendre l’élan dans le district. Dans ce sens, le rôle impulseur de la ville d’Ambalavao comme centre de consommation et de distribution des biens et de services pour la campagne est rempli. Elle peut assurer également des relations nécessaires avec leur environnement immédiat et lointain. En outre, en raison du développement de leurs fonctions administratives et commerciales, cette ville connait une expansion, mais elle vit encore en symbiose avec les communes environnantes. Cet échange est favorisé surtout par la présence des lignes de transport nationales, régionales et suburbains passant à Ambalavao. Les différents services de communication à savoir les services postaux, les services liés à l’information et à la télécommunication renforcent également la liaison d’Ambalavao avec les régions environnantes.

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TROISIEME PARTIE :

LE TERTIAIRE, UN SECTEUR

PORTEUR MAIS FRAGILE

La tertiarisation des activités est devenue un phénomène inévitable pour Ambalavao. Ceci a été renforcé par les échanges que la ville entretient avec les centres urbains le long de l’axe Sud et avec sa périphérie. En effet, les activités tertiaires marquent déjà ses empreintes sur l’espace, ses apports dans le domaine social et économique restent non négligeables. Néanmoins, nombreux sont les paramètres qui empêchent le développement du secteur tertiaire dans le district.

CHAPITRE V : LES CONTRAINTES LIEES AU SECTEUR TERTIAIRE

Dans ce chapitre, nous allons essayer d’analyser les facteurs de blocages au développement du secteur tertiaire que se soient des facteurs exogènes qu’endogènes. Ces facteurs méritent bien d’être soulignés avant de dégager le bilan et les perspectives d’avenir du secteur dans le district en question.

5.1 Les facteurs externes : la dépendance face à la conjoncture politique nationale

Le secteur tertiaire est le plus affecté par les différentes crises qui prévaut le pays surtout depuis 2002. En 2004, il a connu un recul de 0,5 à 1% dans le District avec une chute de 5 % de l’activité globale des sociétés de services d’après le rapport de l’atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao en 2004 par Projet PAGU - DEVECO et HAONA SOA. Il paie non seulement les dégâts directs issus de la crise, mais aussi la fermeture de certains établissements hôteliers. Toutes les branches du secteur tertiaire ont enregistré des baisses significatives. Ainsi, les ventes de détail ont connu une baisse globale de 0,6 % sur l’année 2004 d’après le précédent rapport. Cette chute est attribuée à la diminution des revenus des ménages, touchés par la fermeture ou la suspension de certaines activités, la mise au chômage technique et le départ des investisseurs.

5.1.1 Le tourisme : le secteur le plus vulnérable

Certainement après la crise politique de ces neuf dernières années, Ambalavao est particulièrement touchée dans son industrie touristique. A chaque fois que le pays traverse une crise, le nombre de touristes baisse. Les hôteliers, les restaurateurs et les artisans sont les principales victimes. La diminution du nombre de la clientèle est inévitable pour les opérateurs touristiques. Par conséquent, ils ont réduit leurs dépenses. Ils ont utilisé en effet des mesures plus ou moins restrictives à l’égard des personnels pour s’en sortir. L’hôtel « Aux Bougainvillées » et le « Tropik » par exemple ont dû réduire presque à moitié l’effectif de

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leurs personnels. Le Tsienimparihy a opté la mise en chômage technique de certains employés pour quelques mois. La résidence de Betsileo a limité le temps de travail de leurs personnels dans le but de ne payer que leur jour de travail. Les autres établissements sont obligés d’effectuer une rotation de travail sur un mois. Un propriétaire d’établissement hôtelier a soulevé que les recettes qu’il obtient pendant la période de crise n’arrivent pas à payer les impôts et les salaires des personnels. Durant, la crise de l’année 2009, il n’y a que 59 sur les 103 employés qui travaillent dans les hôtels et restaurants d’Ambalavao lors de notre visite sur place.

L’année 2009, a été ainsi, une année de catastrophe pour les opérateurs touristiques. Plus de 500 touristes ont annulé leur voyage vers le pays faute de garantie de leur sécurité. Les touristes reculent souvent devant l’instabilité politique. Seulement durant les périodes de fêtes que le taux d’occupation hôtelière atteint les 20% à Ambalavao pendant cette crise, dont la majorité des clients sont des nationaux. Or, le secteur tourisme reste encore le plus touché par l’instabilité politique du pays, mais cela n’empêche les autres activités d’y être.

5.1.2 Fragilité des autres branches d’activités de services

Outre l’activité touristique, le transport et le commerce sont concernées également de près par les crises politiques qui sévissent le pays. Les opérateurs économiques internationaux et nationaux ont peur de circuler durant cette période. Ils réduisent au strict minimum leur voyage surtout vers les grandes villes. Les échanges s’affaiblissent au fur et à mesure que l’instabilité s’installe. Les producteurs ont tendance à stocker leurs produits afin de surpasser la pénurie ou d’augmenter le prix. Par la suite, les collecteurs en profitent pour les acheter à un prix déjà élevé pour les revendre à un prix optimal aux consommateurs. Cette situation aggrave l’impact des crises. Les services publics ne font pas l’exception durant cette période. Malgré les déclarations officielles sur le fonctionnement des services administratifs, un ralentissement des travaux a été enregistré. Seule la moitié des employés reprenait leur poste faute d’incohérence au niveau de l’organisation. Certains se rallient aux idéologies politiques et devancent la décision de son supérieur hiérarchique. Cette situation se manifeste non seulement en période crise mais aussi et surtout durant les périodes ordinaires. L’instabilité au niveau central a toujours des impacts sur l’organisation locale. A cela s’ajoute la lenteur des services publics concernant le traitement des dossiers administratifs.

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Outre l’existence des différents facteurs externes, nombreux sont les contraintes internes qui entravent le développement du secteur tertiaire. 5.2 Les facteurs internes

5.2.1 Le développement de la concurrence déloyale

La concurrence déloyale crée un problème au sein des activités formelles. Il se manifeste au niveau principalement dans le domaine du transport et des échanges commerciaux. Nombreux sont les transporteurs dits « clandestins » dans le district. Ils travaillent sans payer en totalité les droits et taxes qui régissent le transport de marchandises et de voyageurs dans la zone. De plus, ils proposent aux voyageurs une réduction du frais de transport. Par conséquent, l’enquête auprès des transporteurs à Ambalavao nous a révélé que les 74 % des transporteurs suburbains et régionaux évoquent le problème de l’instabilité du nombre de voyageurs, ce qui entraîne une très forte variation des recettes. Certains transporteurs régionaux ne peuvent effectuer que deux voyages aller-retour par jour faute de clients, car ces derniers préfèrent le transport clandestin à petit prix. Néanmoins, pendant la haute saison, durant laquelle le flux de voyageur s’intensifie, ils n’arrivent pas à les transporter malgré l’existence de ces transporteurs clandestins. Il est difficile pour eux de suivre d’une façon précise l’évolution de leurs chiffres d’affaires. Par ailleurs, l’absence de comptabilité dans l’unité informelle entraîne aussi la diversité des prix pratiqués sur le marché.

5.2.2 L’existence des intermédiaires La présence des entremetteurs constituent un problème majeur pour les opérateurs économiques dans la zone d’étude. Ce phénomène se manifeste par l’existence d’une tierce personne entre les producteurs et les collecteurs dans les activités commerciales. Les intermédiaires achètent les produits à bas prix pour les revendre aux collecteurs à deux fois élevés du prix payé aux producteurs. Cette situation entraine une perte au niveau des producteurs mais aussi et surtout une hausse de prix à la consommation. C’est surtout le cas des produits vivriers.

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5.2.3 L’insuffisance de fonds L’initiative privée comme l’esprit d’entrepreneuriat est fortement développé dans cette zone. Cette situation est encouragée et supportée par des organisations spécialisées (le FEKRITAMA et le SAF/FJKM). Les 92 % des entrepreneurs ou opérateurs enquêtés procèdent à titre personnel le financement de leur capital initial. Ce titre personnel est constitué principalement de l’épargne préalable qui est le fruit d’un travail antérieur. Il n’y a que 8% d’entre eux accèdent aux offres de crédits des institutions de micro finance 17 . Ces derniers existent à Ambalavao depuis 1996, elles ont pour objectif d’initier la population à l’épargne et au crédit afin d’investir dans le secteur de son choix. Ambalavao dispose deux types d’établissements financiers, à savoir l’institution financière mutualiste nommée TIAVO (Tahiry Ifampisamborana Amin’ny Vola) ou mutuelle Miaramandroso Ambalavao (cf. photo n°12) et celle de la CECAM ou Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel (cf. photo n°13). Elles servent de petite banque à la population et l’aide à gérer ses biens. Ces deux institutions financières procurent les mêmes services financiers d’épargne, de crédit et de conseil. La première est implantée depuis l’année 1996 avec 6076 adhérents, alors que la seconde l’est récemment en juin 2009 avec 197 adhérents seulement. Par son ancienneté, les membres de TIAVO Miaramandroso viennent de la commune urbaine d’Ambalavao et sept communes du district, tandis que ceux de la CECAM sont seulement issus de la dite commune urbaine au départ. Les entreprises mutualistes offrent généralement des services financiers et génèrent des emplois dans le district d’Ambalavao avec ses 11 employés. Photo n°12 : Le TIAVO Miaramandroso Photo n° 13 : La CECAM à Ambalavao

Source : cliché de l’auteur, août 2009

17 La micro finance est définie comme l’offre à titre habituel des services financiers de proximité à des personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système bancaire. Elle est constituée par des services d’épargne et de crédit en vue de soutenir des activités génératrices de revenus. 63

Les conditions d’adhésion au sein de micro finance sont souvent contraignantes pour les gens qui n’ont pas assez de biens immobiliers pour porter garant à l’emprunt. Les entrepreneurs reculent souvent face au crédit à cause du taux d’intérêt élevé situant autour de 1.5 % et les formalités à suivre pour la constitution des dossiers. Toutefois, les 57 % des entrepreneurs qui ont contracté du crédit au sein de ces établissements financiers, pratiquent l'activité informelle comme une activité secondaire et les 33 % sont ceux qui arrivent à dégager un chiffre d’affaire assez important comme la maçonnerie d’après notre enquête. Pour s’en sortir, les opérateurs limitent leurs investissements. Les restaurateurs n’achètent par exemple les denrées alimentaires périssables que s’il y a une commande. Cette stratégie est liée à l’insuffisance de moyens financiers qui ne leur permet d’acheter des produits en quantité. Ce mode d’approvisionnement s’observe souvent dans la branche du commerce, du tourisme, etc... Malgré la présence des institutions mutualistes, l’investissement dans le District est limité par l’absence des banques. Par conséquent, les clients sont obligés d’aller à Fianarantsoa pour toutes opérations bancaires.

5.3 Prolifération du secteur informel Dans une conception étroite, le secteur informel englobe les petites unités de production artisanale, de réparation, de prestation de service à caractère familial et les divers petits métiers 18 . Ces activités sont faiblement capitalistiques et peuvent échapper en tout ou en partie au contrôle public et à la fiscalité. Elles pratiquent une gestion empirique. Le projet MADIO dans son étude du secteur informel (EPM 1993) retient le critère du « non enregistrement administratif » comme définition du secteur informel. Pourtant, nous nous fondons sur la définition issue du dictionnaire en ligne Wikipédia qui dit que « le secteur informel est l’ensemble des activités qui ne sont pas soumis au régime d’enregistrement dans le registre du commerce » pour traiter notre sujet. Il s’agit donc des entreprises individuelles ou familiales qui ne sont pas soumises au même régime fiscal que les autres secteurs. Ce sont des activités précaires et pratiquées, surtout par une population marginalisée. Cette dernière travaille surtout dans le secteur du transport et du commerce. Les petits métiers liés aux activités commerciales sont animés par de nombreuses personnes soit 7,5 % des commerçants du District environ selon le responsable du marché d’Ambalavao.

18 Le petit métier est une activité dotée d’un petit local et d’un petit étalage en plein air équipé des matériels rudimentaires 64

L'économie informelle avec ses divers petits métiers contribue à la création d’emploi dans le secteur tertiaire du District. Ce secteur utilise de nombreuses personnes et se révèle, en conséquence, distributeur de revenus. Malgré son importance en termes d'emplois, le secteur informel ne représente qu'une moindre part dans le produit national. Ceci s'explique notamment par l'absence ou le faible niveau de qualification de ses animateurs, le non- imposition ainsi que le caractère rudimentaire des équipements utilisés, qui génèrent une faible productivité. Dans ce cas, elle constitue un problème pour l’économie du District.

Le nombre d’individu qui œuvre dans le secteur informel à Ambalavao pourrait encore augmenter due à la forte extension du secteur tertiaire, surtout dans le domaine de la télécommunication. On apercevra d’ici quelques années, l’émergence des taxiphones et vendeurs ambulants de cartes prépayées. On pourrait alors envisager le développement du secteur. Globalement, les petits métiers et les emplois précaires vont se développer principalement dans le secteur commercial.

5.4 Insuffisance des infrastructures et de personnels publics dans le tertiaire social L’insuffisance des enseignants et des infrastructures adéquates, telles que la salle de classe, la table banc, la craie ainsi que les supports didactiques sont beaucoup ressentis au niveau de l’éducation dans le District. Des efforts ont été fournis de la par l’association des parents d’élèves ou FRAM et de l’administration pour y remédier. Le nombre d’enseignants suppléants s’est beaucoup amélioré grâce à la participation active des parents par le paiement de leurs salaires depuis un certain temps. Les enseignants sont renforcés, par des enseignants semi-spécialisé qui ont reçu une formation de 2 ans après le bac de la part de l’administration centrale. Ils sont au nombre de 178 enseignants littéraires et scientifiques travaillant dans le district d’Ambalavao.

Une partie de la construction et la réhabilitation des établissements publiques au sein du District ont été financées par le FID et l’UNICEF. La commune urbaine a pris en charge de celles qui sont en ville. Tout ceci justifie les efforts que l’on doit effectuer pour améliorer le tertiaire social du District.

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CHAPITRE VI : L’INEVITABLE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES DE SERVICES

Malgré l’existence des différents facteurs internes et externes qui peuvent constituer des freins au développement des activités tertiaires. Le secteur tertiaire dans la ville d’Ambalavao affiche déjà un certain dynamisme grâce à la multiplication des échanges le long de l’axe Sud. Ainsi, le développement de ce secteur est inévitable, c’est ce que nous allons démontrer dans ce chapitre.

6.1 Tendance vers la tertiarisation de l’économie du District 6.1.1 Etats de lieux des différents secteurs d’activités L’atelier sur le programme de développement économique d’Ambalavao en 2004 nous a révélé déjà que l’économie du district tend à tourner vers le secteur de service. Ce phénomène se manifeste tant en milieu urbain que rural malgré la prédominance des activités primaires dans ce dernier. Figure n°11 : Répartition de la population active suivant les secteurs d’activités (en %)

Source : Atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao, Projet PAGU - DEVECO et HAONA SOA, 2004, p.7 En milieu rural, l’emploi reste fortement concentré dans le secteur primaire (cf. figure n°11). Plus de 60% de la population active sont des agriculteurs-éleveurs. L’agriculture a été traditionnellement leur activité économique principale. Ce secteur prédomine surtout dans les zones les plus éloignées de la ville, c'est-à-dire dans la partie occidentale et septentrionale du district composée de la commune rurale de Fenoarivo, de Vohitsaoka, d’Ambinaniroa et d’Ankaramena. En effet, la disponibilité du terrain et la présence de vaste espace occupé par des forêts et des savanes incitent les chefs de ménage à pratiquer des activités liées à l’agriculture et à l’élevage dans cette zone. Les 21% de la population active œuvrent dans le

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secteur secondaire notamment au sein des industries viticoles dans la zone suburbaine. On distingue trois industries de transformations viticoles à Ambalavao, à savoir la Société de Vin Spiritueux, le CHAN FOUI et le SOAVITA ainsi que de l’artisanat. Le climat plus chaud et plus sec de la région est propice à la viticulture, même si la saison de pluie coïncide toujours avec la période des vendanges, en janvier-février. Très tôt, Ambalavao avait attiré l’attention des premiers vignerons. C’est entre Ambalavao et Fianarantsoa que les colons ont construit des grands domaines. Après l’indépendance, ils ont été remplacés par une nouvelle génération de viticulteurs, d’origine chinoise et commerçante la plupart. L’un deux n’est autre que le père Chan Fao Tong : Chan Foui. Il a acquis son domaine de Maroparasy au début des années 70. Chan Foui est alors devenu un commerçant prospère de Fianarantsoa. Quatre de ses fils ont pris la relève, des projets. Le domaine Soavita figure parmi les vignobles d’Ambalavao. C’est une terre à vigne qui a existé depuis un demi-siècle. On y produit le « château verger » du nom de son propriétaire, Jean Verger. Les industries viticoles du district emploient environ 250 salariés avec 150 employés à titre temporaire pendant le période de vendange. Actuellement, les viticulteurs ont eu de grave problème malgré les efforts qu’ils ont fait preuve. Le tertiaire en milieu rural est caractérisé par l’exploitation des sites touristiques qui se développe grâce à la large ouverture du district aux centres urbains le long de la RN7.

Le secteur tertiaire se trouve au premier rang du classement par rapport au nombre des employés dans le secteur en milieu urbain avec 52% de la population active. Cette situation est liée à la prolifération des activités de services (cf. figure n°11). Dans la commune urbaine d’Ambalavao, on enregistre un taux le plus élevé d’employés dans le tertiaire grâce à son statut administratif, chef lieu du district. Cette ville est la plus densément peuplée du district ce qui fait qu’elle abrite la majorité de la population. En outre, ce sont les chinois et quelques nationaux qui œuvrent dans ce secteur à travers le commerce, la collecte des produits agricoles, les hôtel-restaurants jusqu’aux transports routiers.

L’artisanat a été classé parmi les activités du secteur secondaire. En milieu urbain, les 25% restant de la population active travaillent dans les ateliers de fabrication d’objets d’arts et de tissus. Le district est très réputé dans le domaine de la confection des tissus en soies ou « lamba landy » et du papier « Antemoro ».

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Bref, le secteur tertiaire ne cesse d’évoluer dans le temps et dans l’espace à Ambalavao et commence à atteindre les communes rurales du District. En 2009, les activités liées aux tertiaires ne cessent de se multiplier et d’avoir une place dans l’économie locale si on ne parle que du domaine de l’emploi. Force est de constater que les activités de services se développent d’un moment à l’autre dans le district d’Ambalavao.

6.1.2 Bilan des services et l’emploi dans le secteur tertiaire  Les services offerts par le secteur Pour mieux appréhender la qualité de services offerts par les institutions publiques dans le district d’Ambalavao, nous avons dû enquêter quelques usagés rencontrés sur place. En effet, les 60% de la population enquêtées n’ont pas voulu donner leur opinion sur la qualité de service public et leur connaissance sur le fonctionnement d’administration public. Cette attitude est due à de diverses raisons, notamment à la méconnaissance des services offerts ou à l’absence des contacts avec ces institutions et l’incompréhension des notions d’efficacité. La situation n’est pas la même pour chaque institution.

Le ministère de l’éducation nationale est très efficace selon les perceptions de la population enquêtée dans la commune urbaine d’Ambalavao. Ils ont pu constater leurs efforts à travers la distribution des kits scolaires, l’augmentation du taux de scolarisation et le sport scolaire. Une nette amélioration a été enregistrée dans le tertiaire social grâce à l’évolution de l’accès à l’éducation au sein du District. En effet, plus de 17% des personnes enquêtées reconnaissent cette amélioration. Ce progrès lié au programme Education pour Tous de l’Etat Malgache, mais aussi et surtout aux efforts déployés par les acteurs locaux. Par rapport aux années précédentes, le taux de scolarité et les résultats scolaires sont devenus encourageants. A cela s’ajoute à la réduction du taux de redoublement.

En outre, le ministère de la santé est apprécié par les différentes campagnes de vaccinations et la lutte contre le paludisme. Les citadins que nous avons enquêtés sont très reconnaissants pour les efforts entrepris par la police nationale représentés par le ministère de la sécurité intérieure concernant le maintient de l’ordre public en ville. Par contre, moins de 10% des interlocuteurs ont voulu donner leurs réponses sur le fonctionnement de la direction régionale chargées des finances et du budget.

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 Les emplois issus du tertiaire marchand Le tableau suivant nous montre les emplois générés par le tertiaire marchand dans le district. Tableau n° 09 : Récapitulatif des emplois issus du tertiaire marchand Secteur Effectif du Pourcentage par rapport personnel au secteur marchand Tourisme 509 41.90 Commerce 400* 26,31 commerçants : grossistes, marchands ambulants, détaillants les intermédiaires, et vendeurs informels) dans la ville Commerçants de zébu 150* 9,82 Transport : 18,55 Transporteurs (véhicules) 282* 4,80 tireur de pousse pousse 73 loueur de Varamba 50 3,28 Services financiers 11 0,72 Services postaux : 21 1,38

Services liés à l’information et la 32 2,10 communication Station TOTAL 14 0,92 Total 1520 100 Source : Conception personnelle * Chiffre approximatif obtenu lors de notre entretien auprès de responsable faute de données statistiques fiables.

Figure n°12 : Proportion des emplois issus du secteur marchand

Source : conception personnelle

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Le secteur marchand du district est dominé par les activités touristiques et le commerce. Les activités touristiques se trouvent au premier du classement avec 41,90% du total de l’emploi dans le secteur tertiaire marchand (cf. tableau n°09) due à l’emploi direct 19 et indirect génères par le tourisme. Ce chiffre a été estimé à partir de l’hypothèse selon laquelle des emplois seront créés au sein des fournisseurs locaux à qui seront confiés des contrats de fourniture de biens ou de services, principalement pour ce qui a trait au complexe hôtelier, comme l’entretien des équipements sanitaires et la fourniture d’outillages et d’équipements. Notons que les emplois indirects touchent aussi les divers aspects de la demande suscitée par les besoins de la population. Nombreux sont les sites touristiques dans le district, à savoir le Camp Catta, la réserve villageoise d’Anjà, le parc national de l’Andringitra qui justifient la présence de ces emplois indirects. Ces sites génèrent des services comme le guide touristique, l’hôtellerie et la restauration qui requièrent beaucoup d’employés. Le tourisme permet à la population locale et celle qui œuvre dans ce domaine d’avoir un revenu supplémentaire. Elle pourra fournir des moyens pour améliorer les techniques de production agricole et artisanale. L’essor du tourisme suscite en effet le développement des autres secteurs d’activités économiques et sociaux. Les multiples emplois créés, les revenus supplémentaires font du tourisme un des secteurs les plus rémunérateurs de l’économie du district. Il entraîne des effets multiplicateurs. Il contribue aux rentrées fiscales de l’Etat grâce aux taxes et redevances issues de la filière, donc il joue un rôle considérable dans la lutte contre la pauvreté. Le classement est suivi de près par les activités commerciales qui sont estimées à 26,31 % du total de l’emploi non agricole dans la zone (cf. figure n°12). Le commerce a un poids relativement important en matière de création d’emplois. Le commerce fait partie des premières activités tertiaires du district. Ce dernier était le premier bourg commercial qui a ouvert le marché du Sud. Plus de la moitié de la recette annuelle de la commune urbaine d’Ambalavao provient des taxes et redevances issus des activités commerciales. En 2001, l’ensemble du budget annuel est d’un montant de 143 640 668 Ariary, la part du marché est de 74 490 58 Ariary selon le rapport de l’Atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao, organisé par le Projet PAGU - DEVECO et HAONA SOA en 2004. Le grand marché au zébu joue un grand rôle dans cette entrée budgétaire. D’après les enquêtes entrepris au sein de la mairie de la commune urbaine d’Ambalavao, le taxe perçu par la commune varie entre 200 à 500 Ariary par jour pour les épiceries et les petits commerces, celui des zébus peut aller jusqu’à 1400 Ariary par tête par jour.

19 Emploi lié directement au secteur touristique 70

Cette situation va augmenter la circulation de la monnaie, les dépenses et les besoins des vendeurs. Le commerce figure ainsi parmi les activités génératrices de revenus et d’emploi pour la commune urbaine d’Ambalavao. Ceux des services financiers ont la moindre part dans cette répartition suite à la faible part des investissements dans cette zone. Si tel est le cas du secteur marchand, celui du tertiaire social et les services décentralisés de l’Etat sont non négligeables.

Tableau n°10 : Tableau récapitulatif des emplois créés dans les tertiaires sociales Les services déconcentrés et Effectif du personnel Pourcentage décentralisés de l’Etat Les services décentralisés Sous-préfecture 35 1,23 Mairie de la commune urbaine 126 4,42 Mairie des communes rurales 240 8,43 Les services déconcentrés Agriculture et génie rural 7 0,25 Elevage 2 0,07 Pêche 1 0,03 Environnement, eaux et forêt 1 0,03 Education de base 21 60 75, 90 Service de santé et planning 77 2,71 familial Trésor 6 0,21 Centre fiscal 6 0,21 Contribution 2 0,07 Poste et nouvelle technologie 7 0,25 Policiers 59 2,07 Gendarmes 104 3,65 Agents pénitentiaires 9 0,32 JIRAMA dans la commune 4 0,14 urbaine Total 2846 100 Source : Enquête personnelle auprès des services décentralisés et déconcentrés de l’Etat dans la ville d’Ambalavao, août 2009

L’éducation tient la première place dans le domaine de l’emploi dans le tertiaire social avec 75,90%. Ce chiffre englobe les enseignants avec les personnels administratifs et techniques des établissements publics et privés. A cela s’ajoute aux 20 fonctionnaires 71

travaillant dans le bureau de la ZAP répartis dans tout le district et 38 fonctionnaires travaillent dans le bureau de CISCO d’Ambalavao. Le nombre de personnel dans les services éducatifs est de 1634 pour le niveau I, de 365 pour le niveau II et 103 pour le niveau III. L’ Etude socio-économique sur la région Haute Matsiatra, réalisée par Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF) avec la Direction interrégionale de l’INSTAT à Fianarantsoa en 2004 nous a fait ressortir que la moyenne de ratio élève-enseignant au niveau primaire pour le district d’Ambalavao est de 38 élèves pour un maître restant inférieur à celui de la région Haute Matsiatra qui est 21 élèves pour un maître(cf. figure n°13). D’après le croquis n°10, ce ratio varie d’une commune à l’autre dans le district en question. Au total, les services éducatifs enregistrent 2160 employés. Les agents administratifs de l’Etat suivent le classement avec 14,08 % de l’emploi dans le tertiaire social dans son ensemble à travers les services décentralisés et déconcentrés de l’Etat. Le service de sécurité se trouve au troisième rang avec 6,04%, parce qu’il existe 163 militaires qui travaillent au sein du district dont 59 policiers et 104 gendarmes. La commune urbaine d’Ambalavao a eu le privilège d’avoir de nombreux agents de sécurité par rapport aux autres communes.

A la quatrième place se trouve la santé et le planning avec seulement 2,71 %, car le district ne possède que 77 agents de santé. Parmi ces agents, il n’existe que 15 médecins plus un dentiste, soit un médecin pour 17055 habitants, ce qui explique le faible taux de couverture sanitaire du district. Le service des eaux et de l’électricité se trouve au dernier rang, puisque seuls les habitants de la ville et quelques campagnes bénéficient le service du JIRAMA (cf. tableau n°10). En considérant le total de l’emploi direct et indirect issu du tourisme avec celui qui se trouve dans différentes branches d’activités économiques et sociales, on estime à environ 10% des employés du district travaille dans secteur tertiaire. Ce chiffre est relativement proche à celui de Madagascar en général. La part de l’emploi dans le secteur primaire est de 82%, celle du secondaire est de 3,5% et le tertiaire est de 13,5% selon les données collectées auprès du Ministère des finances et du Budget. Seule la région d’ se démarque des autres régions, puisque moins de la moitié des actifs occupés travaillent dans le secteur primaire. Les autres services créent plus de 19% des emplois et le commerce 11%. La Monographie de la région d’Analamanga indique que les emplois dans le secteur secondaire se sont concentrés dans l’industrie textile équivaut à 4,5% et le BTP est 4,7% de l’emploi total.

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Figure n°13 : Le ratio élève-enseignant du niveau I dans le district d’Ambalavao

Sources : FTM BD 500 et conception personnelle 73

Ce n’est seulement pas au niveau des emplois que le secteur tertiaire occupe une place considérable dans le district, mais sa présence est aussi marquée sur espace et son organisation.

6.2 Dynamique spatiale et économique du tertiaire 6.2.1 Le secteur tertiaire et l’extension urbaine

La présence spatiale du secteur tertiaire dans la ville se manifeste par la multiplication des logements liés directement ou non aux activités de services, par l’existence de grands bâtiments en dur et par l’entassement humain au cœur de la ville d’Ambalavao. Si au début de sa création, Ambalavao a été considérée comme une ville commerciale, sa fonction dépasse ce stade actuellement. Beaucoup de bâtiments administratifs se concentrent en plein centre ville et forme le quartier administratif. Ce centre constitue un lieu de transmission des décisions politiques et administratives du district. Nous nous joignons à ANDRIAMITANTSOA T. (2009) [41] pour dire que « les villes des pays en développement sont caractérisées par le poids important du système administratif et politique. Les villes africaines et malgaches sont des relais administratifs et politique très importants ».

Le nombre de logements autour de la ville ne cesse de s’accroitre grâce à l’avènement de nouveau type d’activités liées l’évolution du secteur tertiaire. L’espace occupé par les grands bâtiments, les logements et infrastructures diverses a augmenté sensiblement. Cette situation est facilitée par la présence du projet Habitat pour l’Humanité (HPH). Ce projet consiste à donner une opportunité aux habitants d’Ambalavao de bâtir une nouvelle maison (cf. figure n°03, p. 25). Dans ce projet, la mairie a donné un terrain gratuitement à ceux qui n’ont pas de terrain et remplissent les critères d’éligibilités dans une zone prédéfinie pour la construction, c'est-à-dire les dossiers et les conditions exigées par le projet. Ainsi, la commune urbaine d’Ambalavao puisse améliorer ses ressources à travers la perception de l’impôt sur la propriété bâtie. De plus, la densification des habitats marque l’élargissement du tissu urbain d’Ambalavao. Cette croissance est significative mais plus modérée et n’a encore de grand impact sur le prix des terrains en ville jusqu’à présent. L’augmentation des infrastructures socio-économiques et du logement pour les habitants implique l’usage des parcelles disponibles autour de la ville et peuvent aller jusqu’en périphérie . Les constructions se situent logiquement, le long de la RN7, pour tirer profit de l’accès et de l’utilisation des services d’eau et d’électricité. En effet, la multiplication 74

des bâtiments le long de cet axe et vers la partie Nord-est et Sud-ouest de la ville d’Ambalavao justifie l’extension de la ville le long des axes de communication.

6.2.2 Réduction de la dépendance des campagnes vis-à-vis du centre urbain

La réduction de l’inégalité entre la ville d’Ambalavao et les campagnes environnantes sont forts probables avec le développement du secteur tertiaire. Puisqu’au fur et à mesure que les campagnes puissent avoir accès aux différents services de base de proximité, tels que la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité etc... Son attachement à la ville est devenu limité. Les paysans ne seront plus obligés de rejoindre la ville pour des soins médicaux ou pour le lycée. En effet, la naissance de plusieurs centres urbains est fort probable.

6.2.3 Le tourisme, un secteur consommateur d’espace

Ambalavao est en train de valoriser ses potentialités touristiques si on ne cite que les nouvelles constructions et l’extension des établissements hôtelières. La plupart des établissements hôteliers et de restauration se situent dans la ville d’Ambalavao et s’installent le long de l’axe principal pour deux raisons majeures. D’une part, le centre ville est topographiquement favorable à la construction des espaces hôteliers. D’autre part, les équipements et les services liés au tourisme s’y concentrent : la poste, le marché, les bâtiments administratifs, etc. Nous allons épouser le point de vue d’ANDRIAMIRIJA G. (2008) [40] pour dire que l’espace urbain d’Ambalavao est envahi par des infrastructures de services. Les nouvelles constructions entraîne l’extension de la ville, parce que la construction immobilière et l’agriculture fait partie des activités qui consomment énormément d’espace. De même, le paysage urbain est susceptible de subir des modifications par l’exode rural qui provoque l’augmentation des constructions illicites. On peut dire que le tourisme a connu une évolution dans la ville en question et ses impacts sont observables sur l’espace urbain. Pour appuyer notre idée, nous avons recours à ANDRIAMITANTSOA T. (2009) [41] en disant que « le poids des services et prestations diverses a occupé une part sans cesse croissante au sein de la ville ». Les activités de services ont toujours évolué et laissent en effet des traces sur l’espace urbain et le reste du territoire. Il est donc nécessaire de procéder à une étude des perspectives d’avenir du secteur tertiaire d’Ambalavao afin d’harmoniser son développement.

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6.3 Etude prospective de développement du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao

Les nouvelles technologies ne cessent d’envahir le marché actuellement grâce au développement des recherches. Jusque là, la capitale est le principal centre distribution de la Grande Ile, tandis que le reste constitue une zone de transmission. Il faut que chaque région prenne en main son avenir à travers la réorganisation du territoire de façon à réduire cet écart.

6.3.1 La mise en place d’une règlementation sur l’aménagement du territoire

 La révision du schéma général d’urbanisme Vaut mieux prévenir que guérir tel est le dicton malgache. En 2005, la ville d’Ambalavao a déjà mis au point un schéma simplifié d’aménagement qui détermine l’organisation future de la ville. Les techniciens ont prévu l’extension de la ville vers l’Est le long de la RN7. Cette tendance n’est pas respectée à la lettre. Actuellement, la ville d’Ambalavao s’étend sur deux axes : l’un vers le Nord-est et l’autre vers le Sud-ouest. En effet, cette situation est liée au développement des activités attachées au tourisme. Le circuit Sud figure parmi l’axe le plus prisé des touristes à Madagascar. Avec la vitesse que prenne l’activité tertiaire à l’heure actuelle, on assistera à un développement anarchique de la ville si aucunes mesures préventives ne sont prises. La reconsidération du schéma directeur devrait être pour la commune urbaine d’Ambalavao un moyen de contrôle du développement et d’aménagement de l’espace urbain.

Grâce à un schéma d’urbanisme bien réfléchi, la commune aura le pouvoir d’interdire ou d’expulser les installations illicites. Les tâches des percepteurs de droit sur le marché vont être rendu plus faciles, parce que ces endroits vont être mieux structurés. Elle pourrait ainsi, prévoir des réserves foncières pour les éventuelles extensions de voies de communication et mieux organiser la perception des impôts.

 Elaboration d’un plan sommaire d’urbanisme ou POS

Après la révision du schéma d’aménagement, il est nécessaire d’établir un POS équivalent du plan sommaire d’urbanisme pour la ville d’Ambalavao. Le POS est un document urbain qui fixe les règles générales et les utilisations des sols. Dans un POS, on distingue deux catégories de zones. Les zones urbaines identifiées par la lettre U qui accueille les constructions autorisées et les zones naturelles N. Cette dernière se divise encore en 4 sous

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zones, à savoir les zones d’utilisation future (NA), les zones d’habitat diffus (NB), les Zones agricoles (NC) et les zones naturelles de protection (ND). Ce plan consiste à mieux structurer l’espace afin d’éviter l’anarchie.

6.3.2 Amélioration de la qualité et l’accès aux services publics

 Services administratifs Le taux de fréquentation des services publics marque l’existence d’une relation entre l’administration et l’administré. Dans le district d’Ambalavao, ce taux varie entre 20 à 40 %. Cette variation est surtout liée aux besoins et à la disponibilité des usagers. Par rapport à celui de Fianarantsoa, ce taux est encore faible, car la majorité de la population sont des paysans qui ont peur de fréquenter les bureaux et l’administration publique. Certains d’entre eux préfèrent n’y aller qu’en cas de problèmes importants pour ne pas perdre de temps et d’argent. D’autres, ne veulent plus y retourner suite à une insatisfaction. Beaucoup de gens se plaignent de la lenteur et des difficultés rencontrées au niveau des services administratifs. Néanmoins, l’efficacité et la performance de l’administration publique déterminent le résultat final des politiques de l’Etat et des collectivités publiques. L’organisation de leur fonctionnement doit figurer parmi les priorités des administrateurs locaux. Il faut que chaque service soit mieux équipé afin que les employés puissent satisfaire les demandes du public.

Des campagnes d’information et sensibilisation doivent être effectuées dans les zones les plus reculées pour que les gens comprennent le rôle des services administratifs. Rendre les agents de l’Etat plus performants est une tâche difficile mais non impossible, comme le démontre les administrations de certains pays d’Asie de l’Est et les pays développés. Il suffit tout simplement d’associer la perspective d’un bon salaire et un mode de sélection d’employé assez objectif qui pourra être par exemple un système d’examen d’entrée assorti d’un entretien. Il se peut que les administrateurs accordent aux agents de la fonction publique une récompense pour apprécier leur travail et les tenir coupables de leurs échecs. Une promotion basée sur la durée de service et le mérite individuel pourra les encourager selon l’avis du chef de service. Ce système de promotion au mérite a toujours été difficile à réaliser dans la fonction publique malgache, puisque nombreux sont les chefs de services qui ne sont pas capables de mesurer objectivement le travail de son personnel.

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 Amélioration des services socio-sanitaires Le manque de personnels et l’insuffisance des matériels médicaux figurent parmi les plus grandes difficultés rencontrées dans le domaine de la santé dans le district. Ces problèmes ne se résolvent qu’au niveau supérieur, car le recrutement des employés surtout les médecins dépend du budget de l’Etat. Il est donc difficile de donner des solutions adéquates. Pourtant, les employés des différents centres de santé essaient d’accomplir leurs fonctions dans le respect de la déontologie et du règlement intérieur. En général, les employés de ces services doivent intégrer dans leur travail les trois principes suivants : éducation, prévention et thérapie afin qu’ils tiennent leurs rôle dans le développement du district. Ces trois volets sont indissociables. L’éducation a pour objectif de transmettre la connaissance et ce n’est qu’à travers les préventions que ces dernières se concrétisent. Sans les deux volets précédents, nombreux feront appel à la thérapie qui est souvent couteuse et inaccessible pour la majorité de la population.

 Promouvoir le développement équitable des communes du district Par rapport au reste du monde, Madagascar figure parmi les pays les plus en retard en matière de décentralisation. Il est grand temps pour chaque commune de prendre en main son avenir. Les différentes communes doivent faire la mainmise sur l’initiative privée. Par exemple, la mobilisation des gens devraient se concentrer sur l’amélioration de la productivité dans la campagne. Cette dernière est habitée par un groupe de personnes à faible niveau d’éducation en majorité. Cette population rurale n’est pas capable de relever le défi sans avoir faire appel à une aide. Dans ce cas, l’Etat devrait intervenir à travers les assistantes techniques correspondantes. Grâce à ce coup de pouce, les paysans seraient capables de bien gérer leurs exploitations et d’améliorer ainsi leur niveau de vie. Tout ceux-ci vont ensuite engendrer le développement économique des campagnes ayant pour base l’augmentation du budget de chaque ménage. Les représentants et les élites locaux doivent assumer entièrement leurs responsabilités pour que ces propositions se réalisent. Il faudrait qu’ils s’engagent pour assurer le développement des différentes localités qu’ils ont à administrer. Pour ce faire, il faut que l’Etat appui l’initiative des acteurs locaux à travers les formations des maires et ses collaborateurs afin qu’ils démarrent sur la même base. Ce sont souvent les dirigeants des communes urbaines et périphériques qui arrivent à mieux contrôler les affaires par rapport aux autres plus éloignés de la ville. Il faut ainsi soutenir l’équité de l’administration territoriale.

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6.3.3 Valorisation des activités touristiques

Particulièrement, le tourisme peut constituer un levier pour le développement local. Il peut être considéré comme un outil d’aménagement global et un moyen de mise en valeur de la diversité locale. Cette particularité justifie la nécessité d’agrandir les champs d’exploitation touristique, ce qui demande la création de réseaux de communication, telle que la route permettant de relier les localités avec les autres endroits qui ont des sites attractifs mais aussi et surtout l’amélioration de l’offre.

 Le respect des normes de qualités de service Les services d’hébergement auprès des sites périphériques doivent être améliorés. Cela concerne surtout les « hébergeurs » qui accueillent les touristes à Ambohimahamasina ainsi qu’à Iarintsena. La meilleure qualité des services permet aux touristes de faire une tâche d’huile auprès de leurs amis à l’étranger pour la prochaine visite. Elle joue une condition importante dans l’accueil des clients, notamment pour le cas du tourisme solidaire et rural qui se lancent sur le marché touristique mondial. En terme de qualité de service, servir par exemple des plats traditionnels dans de bonnes conditions d’hygiène, proposer une chambre d’hôte agréable avec des sanitaires complets font partie des meilleures prestations à offrir aux invités. De plus, la population locale doit être accueillante, vis-à-vis des étrangers. L’environnement doit être tranquille, animé et propre. Mais, les hébergeurs doivent avoir une formation sur l’accueil et la restauration et surtout sur les langues étrangères par exemple le français et l’anglais,… pour être compétents. Tout ceci concerne surtout les types de tourisme en périphérie qui ont pour objet une rencontre directe avec la vie quotidienne de la population locale. Il ne faut surtout pas oublier que les malgaches sont encore très rattachés à des us et coutumes qui conditionnent parfois leur existence et forment une ressource exploitable pour chaque région.  Promotion culturelle Il est essentiel que le capital culturel génère des ressources économiques, tout en rendant la culture de la zone accessible aux autres peuples. Par la force des choses, il ne peut résulter qu’une plus grande créativité ainsi que de la synergie entre la culture et l’économie. La population de la zone est très ouverte. Il faut que chaque localité mesure et apprécie tout ce qui gagne à être exploré, murie et exploité. La promotion culturelle tient compte de la nécessité de capitaliser sur cet acquis tout en prenant des dispositions pour élargir l’horizon de

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la culture betsileo tout en augmentant les possibilités d’interface avec les autres cultures. Cette politique s’appuie sur le concept suivant lequel la richesse matérielle et le bien être intellectuel sont indissociable, parce qu’ils mènent l’un à l’autre. La prospérité matérielle crée le besoin de loisirs et fait évoluer la culture, tandis qu’une éducation solide fait voir dans la culture et ses atouts, ce qui peut générer plus de prospérité. Afin de tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le développement du tourisme, et tout en poursuivant les efforts de sensibilisation en cours, les responsables locaux doivent stipuler les manifestations culturelles, la préservation et l’exploitation prudente du patrimoine. Il faut que chaque zone sache exploiter les richesses dont elle dispose.

 Restructuration des activités commerciales à travers : - La mise en place d’une politique de formation La formation tient une place majeure dans la vie d’une société, car elle permet d’améliorer la qualité des produits, de fixer le prix, d’organiser le travail au sein d’une entreprise ou d’une institution publique. L’absence d’un centre de formation professionnelle se fait sentir dans le District. Il est donc nécessaire de créer des centres d’apprentissages aux différents métiers correspondants aux atouts de la zone. Il faut bien définir d’abord le besoin en formation qui correspond aux besoins des jeunes en âge de travailler, à savoir la formation en tourisme, en gestion, en mécanique auto ou en construction de bâtiment, car on importe souvent des spécialistes venant de Fianarantsoa ou même d’Antananarivo pour effectuer les travaux correspondants à ces spécialités. Cette formation permet d’améliorer la qualification de la main-d’œuvre, d’avoir l’esprit d’entreprise, d’aider les gérants des hôtels et restaurants à réaliser un énorme chiffre d’affaire. Former les entrepreneurs à mieux gérer leurs comptes est nécessaire afin qu’ils connaissent bien les coûts liées aux investissements pour pouvoir fixer les prix, de réduire les dépenses ostentatoires, etc.

- La mise en place d’un centre d’orientation et d’information La mise en place d’un centre d’orientation et d’information paraît indispensable pour le cas d’Ambalavao, parce que beaucoup de jeunes veulent s’orienter vers la création d’entreprise, le tourisme et l’hôtellerie. Ce centre leur permet d’avoir des conseils et des orientations vers des secteurs favorables au développement du District. Cette situation pourrait encourager les jeunes à s’investir dans sa propre ville, car plus de 60% des opérateurs locaux sont de nationalité étrangère. Cette situation pourrait être le reflet de l’histoire de la région mais aussi issue de l’insuffisance d’encouragement des jeunes à s’y investir.

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En outre, cet endroit pourrait inciter les jeunes à aller plus loin dans les études. Il peut également jouer un rôle sur l’allègement des formalités administratives, car quelque fois, la formalité lourde à suivre au niveau de l’administration et du service fiscal, est l’une des causes de l’apparition des activités informelles.

6.4 Perspective de travail de recherche en doctorat

Le thème du développement suscite toujours notre attention. C’est pourquoi nous en voulons faire notre thème directeur de thèse. Développer signifie lutter contre la pauvreté qui est à l’origine de divers facteurs et touche les trois secteurs de l’économie.

L’activité primaire est caractérisée en général par la faiblesse de la productivité à Madagascar. Pour soutenir le développement de ce secteur, l’Etat a déjà mis au point diverses stratégies qui furent réalisées à travers le projet AROPA, le PROSPER et tant d’autres. Certains d’entre eux ont réussi et d’autres ont échoué. Les dirigeants du pays ont beaucoup insisté sur l’importance de la mise en place d’un développement agricole à Madagascar. Certes, cette politique a fondé, mais il ne faut jamais négliger les autres secteurs.

Le secteur secondaire qui est lié en partie au secteur tertiaire, souffre de l’insuffisance de matières premières. Ce problème touche les industries agroalimentaires et les grandes unités de transformation qui ont survécu après l’adoption de la politique de nationalisation par les dirigeants de notre pays vers les années 70. Certaines industries ont dû affronter d’autres obstacles, telles que la vétusté des machines, la concurrence déloyale et la crise financière mondiale qui amoindrie la clientèle, etc. Ces désordres sont couverts jusque là par la présence des entreprises franches qui ont fait signe de la présence des industries textiles à Madagascar. Ces dernières rencontrent aussi des problèmes actuellement à cause de la rupture de l’AGOA. Malgré leur statut et par le biais de la délocalisation, ces unités ont pu embaucher des milliers d’employés. Depuis l’année 2007, le taux de croissance du secteur a nettement augmenté de 9,8%, en 2006. Ce secteur mérite encore une certaine considération même s’il n’engage que 3,5% de la population active à Madagascar d’après l’enquête ménage effectuée par l’INSTAT en 2005.

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Enfin, le secteur tertiaire, le plus vaste dans son domaine est le plus courant. A Madagascar, ce secteur englobe à la fois les activités à but sociales et économiques parfois légales ou illégales. Il lutte entre cette confusion et qui fait perdre son originalité. Il est pourtant le seul secteur qui enregistre un taux de croissance progressive et qui a su tenir la première place entre les trois secteurs de l’économie sur quatre années successives : 6,11% en 2005, 7,48 % en 2006, 7,8 % en 2007 et 9 % en 2008 d’après L’enquête de l’INSTAT en 2005. En outre, cette branche d’activité capte notre attention, ce qui a conduit nos recherches vers cet axe. « Problèmes et perspectives de développement du tertiaire non marchand de la région Haute Matsiatra ». Tel est le thème que nous avons choisi pour effectuer notre thèse de doctorat. L’objectif de la recherche est de mesurer dans le temps et dans l’espace l’importance des tertiaires sociales à Madagascar. Pour atteindre le développement d’un pays, il faut considérer tous ces paramètres. Durant notre travail de recherche pour le doctorat, nous allons en effet agir dans ce sens.

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CONCLUSION PARTIELLE

Ainsi, nombreux sont les contraintes liées au secteur tertiaire du district que ce soit exogènes ou endogènes. La plupart des activités tertiaires dépendent de la conjoncture politique nationale. Le tourisme, le commerce et le transport sont parmi le secteur le plus vulnérable et plus fragile aux crises politiques. Le développement de la concurrence déloyale et les activités informelles créent un problème au sein des activités formelles et figure parmi les contraintes endogènes. La présence des intermédiaires, l’insuffisance de fonds constituent aussi un problème majeur pour les opérateurs économiques dans la zone d’étude. A cela s’ajoute à l’absence de grande institution financière telle que les banques qui permettent de faire de change ou procurer d’autres services financiers. Force est de préciser que les activités de services ne cessent d’évoluer et l’économie tend à tourner vers ce secteur dans le district d’Ambalavao malgré l’existence de ces contraintes. La tertiarisation des activités présente déjà des impacts socio-économiques et spatiaux dans la zone. Le tertiaire marchand et non marchand génèrent des emplois nouveaux. Pourtant, ces impacts restent encore minimes face à la précarité des services socio-administratifs et à l’insuffisance de la valeur ajoutée créée par le tertiaire marchand. Ainsi, des stratégies sont avancées pour essayer d’améliorer le secteur tertiaire du District, à savoir la mise en place d’une règlementation sur l’aménagement de territoire, l’amélioration de la qualité et l’accès aux services publics, notamment les services administratifs et les services socio-sanitaires. Les activités touristiques méritent bien aussi de se développer afin qu’elles puissent générer plus d’emplois. La restructuration des activités commerciales à travers la mise en place d’une politique de formation et d’un centre d’orientation et d’information est très importante eu vue de donner des conseils et de diriger les opérateurs locaux vers les secteurs favorables au développement. Ces propositions forment les perspectives d’avenir de ce secteur dans le district d’Ambalavao.

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CONCLUSION GENERALE

Nombreux sont les chercheurs qui ont axé leur travail sur la recherche de meilleure localisation des activités. Différentes théories ont été utilisées en effet comme des modèles théoriques qui se servent à expliquer l’organisation des activités économiques sur divers échelles. Dans la présente étude, le modèle théorique de W. Christaller et d’A. Lösch a été choisi pour mieux analyser le secteur tertiaire dans la ville d’Ambalavao face à sa position par rapport à la route nationale n°7 et à sa périphérie. Cette position a favorisé les échanges entre la ville et les autres centres urbains le long de cet axe depuis la période coloniale. La ville d’Ambalavao Tsienimparihy est née de cette large ouverture et lui a valu par la suite sa dénomination de chef-lieu du district plus tard. Elle est devenue le siège de différentes institutions publiques et privées du District. C’est surtout au niveau de la ville que se concentre les services déconcentrés de l’Etat grâce à son statut administratif. Elle constitue un relais administratif. Elle peut être classée parmi les villes secondaires après Fianarantsoa si on se réfère au modèle de Christaller et Lösch. Tant de gens et de marchandises se convergent dans la ville et circulent dans le reste du District, ce qui a étoffé le peuplement de la zone. Le nombre d’habitant ne cesse d’augmenter depuis. La population a occupé l’espace à selon sa manière. Par conséquent, elle se répartie et s’organise différemment dans l’ensemble du district. Cette situation engendre une inégale répartition de la population et des revenus. Ce contraste démographique dans le district d’Ambalavao a été accompagné de profonds écarts entre la ville et les autres communes du District au niveau des échanges commerciales, de la répartition des emplois et de l’accessibilité aux différents services. La ville d’Ambalavao profite largement de sa proximité par rapport à la ville de Fianarantsoa dans le domaine du commerce. Elle élargit même son espace d’approvisionnement et de distribution jusqu’à Antananarivo et le grand Sud. Elle figure parmi les plus importants marchés de bovidés de Madagascar qui ravitaille les boucheries de la capitale. La commune urbaine d’Ambalavao assure largement l’approvisionnement en produits agricoles des régions Sud. L’activité commerciale en ville est marquée par la présence de grands magasins dont la majorité appartient aux chinois et aux riches. Ces derniers achètent les PPN et autres produits auprès des grossistes à Fianarantsoa et à Antananarivo pour les revendre à Ambalavao. Elle est le mieux équipé du District dans le domaine du tertiaire social à travers les établissements scolaires de trois niveaux, les centres de services de base, le commissariat et les brigades de la gendarmerie. Ce phénomène entraine une forte convergence de la population rurale vers la ville. Cette dernière est devenue un pôle d’attraction pour les ruraux. 84

Cette situation entraine la dépendance des campagnes face à la ville, mais aussi l’interdépendance du district face aux autres centres urbains de l’axe grand Sud.

La ville d’Ambalavao se différencie également des zones rurales par le type d’activité qu’exerce sa population. La ville est caractérisée par la réduction du nombre d’employé dans le secteur primaire, le déclin des industries et la progression des emplois issus des activités tertiaires. La majorité des habitants de la ville œuvrant dans le tertiaire exercent l’activité commerciale, le transport et puis le tourisme. Ces trois activités marquent leur présence sur le territoire suivi de près par les divers services issus du développement de la nouvelle technologie de l’information et de la télécommunication. Le nombre des employés du tertiaire sociale gonfle grâce à l’effectif des fonctionnaires issus des services éducatifs et administratifs.

En milieu rural, la majorité de la population sont des paysans qui vivent de l’agriculture et de l’élevage bovin associés aux petits métiers, tels que l’artisanat, les travaux de bois, la poterie, etc. L’activité commerciale est caractérisée par l’existence des marchés communaux et la multiplication des petites épiceries qui achètent leurs marchandises à Ambalavao pendant le jour de marché hebdomadaire, d’où une sorte d’hiérarchie au niveau de l’approvisionnement des commerçants. Par contre, au niveau des clients, cette hiérarchie centre et périphérie n’est pas tellement respectée. Il existe des clients qui font leurs achats directement à Fianarantsoa ou à Antananarivo sans passer par le marché d’Ambalavao.

Le secteur tertiaire commence à envahir le District et joue un rôle très important tant économique, social que spatial. Nombreux sont les services et les emplois issus du tertiaire dans le district d’Ambalavao. Cette tendance vers la tertiarisation des activités de service dans la ville d’Ambalavao est assez remarquable depuis quelques années. Le tertiaire figure parmi les branches d’activités d’actualités dans le district malgré les difficultés liées à des facteurs externes et internes existants. Les services continuent à représenter une source d’emploi nouveau. Ainsi, les effectifs des employés du tertiaire augmentent plus vite que ceux des autres secteurs, toutefois le tertiaire ne peut pas connaitre un développement tout à fait autonome.

Il est bien de préciser que le développement du secteur tertiaire dans le District n’a forcement pas entrainé une évolution économique, mais l’expansion du tertiaire constitue déjà

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un signe du progrès technique et économique de la zone. Cette hypertrophie du secteur tertiaire n’est pas nécessairement synonyme de développement. On constate le nombre élevé de fonctionnaires, de petits métiers et une augmentation du taux d’activité de la population. Le tourisme a rehaussé l’image du tertiaire dans les campagnes du district. Ces derniers ont pu diversifier leurs sources de revenus. Dans ce sens, la stratégie de développement du secteur tertiaire contribue à l’amélioration des services du district grâce au progrès technique que connaît les pays du Nord et qu’ils exportent vers le Sud avec les activités y afférentes. Il s’agit du phénomène de délocalisation.

A Madagascar, seule la ville d’Antananarivo bénéficie de la délocalisation des activités exercées par des entreprises internationales. Généralement, ce phénomène engendre un certain nombre d’impacts économiques positifs pour les pays qui accueillent les services délocalisés. Les transferts de production apportent de l’activité et des emplois sur place et permettent aux pays en développement, de prendre leur place dans l’économie mondiale, de même pour les pays d’origine. Elle procure quand même des effets indésirables pour les pays exportateurs des services, à savoir la réduction du nombre d’emplois disponibles contrairement au cas des pays récepteurs.

Dans les dernières années, on enregistre une augmentation du nombre d’emploi dans le secteur de service voire une dynamique de l’activité tertiaire à Madagascar. Les emplois liés à la télécommunication et au service informatique se développent de temps à autre dans le pays. Les services tels que les centres d’appel, la téléphonie mobile connaissent un essor fulgurant dans la capitale et dans quelques grandes villes du pays. Ce genre de situation n’atteigne pas encore le district d’Ambalavao mais qui pourrait y arriver plus tard avec l’application effective de la déconcentration des services. Ainsi, l’essor du secteur tertiaire du district pourrait aller dans ce sens avec la considération de perspectives proposées lors de cette étude. On pourrait alors assister à un développement de la technologie dans le district d’Ambalavao d’ici peu accompagné de l’électrification des villages.

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BIBLIOGRAPHIE

Les ouvrages généraux

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Les ouvrages spécialisés

16. Atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao (2004), Projet PAGU - DEVECO et HAONA SOA, 38p 17. BAILLY (A.S) et MAILLAT D. (1986), Le secteur tertiaire en question : activités de service, développement économique et spatial, éditions régionales européennes, 1ére édition, 133p 18. DUBOIS RP. (1938), Monographie des Betsileo (Madagascar), travaux et mémoire de l’institut d’ethnologie, Université de Paris, 1513p 19. KADDOURI L. (2000), Une distribution urbaine comparée au modèle de Christaller : l’arc méditerranéen français, Networks and Communication Studies (NETCOM), vol. 14, n° 3-4, p. 415-424 20. LEMAITRE P. et MADERS H-P (1991), L’efficacité du tertiaire par l’analyse de la valeur des processus, collection les éditions d’organisation, 311p 21. LETOURNEL J., Les délocalisations d’activités tertiaires dans le monde et en France, Économie et Prévision 2004/5, n° 166 p. 137-144 22. LIAN-Christie T. (2003), République de Madagascar : Etude du secteur tourisme, Banque mondiale, Paris, 127p 23. MARCIAUX M., LUBEK J., et EPITER J-P, (2000), L’emploi dans le secteur tertiaire, Ministère de l’économie des finances et de l’industrie, Document de travail, Paris, 42p 24. MENRS, Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (O.N.E.F) (2004), études socio-économiques sur la région de la Haute Matsiatra, 94p 25. NICOLAS N. (2002), « Guide touristique d’Ambalavao : randonnée en sud Betsileo », édition Carambole, Antananarivo, 28p 26. Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Continue et Entrepreneuriale (OMEF), Mars 2007, Etude sur les secteurs porteurs dans le District d’Ambalavao, 108p 27. Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF), septembre 2004, Etude socio-économique sur la région Haute Matsiatra, Direction interrégionale de l’INSTAT (Fianarantsoa), 110p 28. POLESE M. (1974), Le secteur tertiaire et le développement économique régional : vers un modèle opérationnel des activités motrices, l'Actualité économique, vol. 50, n° 4, p. 475-490

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29. PORTAIS M. (1974), Le bassin d’Ambalavao : influence urbaine et évolution des campagnes, Collection ORSTOM, Paris, 162p 30. ROCHEFORT M. (1976), Les activités tertiaires : leur rôle dans l’organisation de l’espace, tome I, éditions SEDES et CDU, Paris, 78p 31. VEYES P. (1991), Le secteur tertiaire : spécificité et singularités, édition Vuibert gestion, 150p

Revus, Monographies, Documents de travail

32. Fédération Nationale des Organisations d’Ingénieurs malgache (FNOIM), Proposition sur les politiques sectorielles et les grands problèmes de la nation malgache, 1998, Antananarivo, 93p 33. Hypergéo, mercredi 19 mai 2004, Théorie des lieux centraux de Lösch A. et de Christaller W. 34. MIN ATV- PAGU/ DEVECO(2004), Diagnostic et prospective de la microrégion d’Ambalavao, enquête ATW consultants, 55p 35. Ministère des Finances, de l’Economie et du Budget (novembre 2001), Inventaire des Fivondronana de Madagascar. 36. Monographie de la commune rurale d’Iarintsena 37. Monographie de la commune rurale de Vohitsaoka 38. Monographie de la commune urbaine d’Ambalavao 39. Monographie du district d’Ambalavao Tsienimparihy 40. SIRSA, 2005, fiche structurelle communale, 152p

Les mémoires et thèses

41. ANDRIAMIRIJA G. (2008), Le tourisme dans la ville d’Ambalavao Tsienimparihy et sa périphérie : réalités et perspectives de développement, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH), Université d’Antananarivo, 111p 42. ANDRIAMITANTSOA T.M (Avril 2009), Une métropole régionale dans un Pays en voie de développement : Majunga, thèse de doctorat es-lettres et sciences humaines, Antananarivo, 361p

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43. HARVEY M.C (2000), Croissance, emploi et productivité dans le secteur tertiaire : controverses théoriques et réalités suisses, Thèse pour l'obtention du grade de docteur ès- sciences économiques et sociales, à la Faculté des sciences économiques et sociales de l'Université de Fribourg (Suisse), 1-17p 44. RAMAMONJISOA J. (1978), Antananarivo, étude géographique d’un espace urbain, Thèse de doctorat es-lettres et sciences humaines, Antananarivo, Tome II, 259p 45. RAMANDIMBIARISON N. (1991), Les banques et l’espace économique à Madagascar, Thèse de doctorat d’Etat, Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Tome I, 224p 46. RANDRIAMAMPIANINA A. (2006), Dynamique et échelles d’intervention des transporteurs d’Ambatolampy, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, FLSH, Université d’Antananarivo, 107p 47. SOJA V.F (1998), Dynamique des villes secondaires du Sud-ouest malgache. Exemple de Morombe, de Sakaraha, Bezaha, mémoire pour l’obtention du diplôme d’étude approfondie (DEA), département de Géographie, FLSH, Université d’Antananarivo, 85p

Webiographie

48. http//fr.wikipedia.org/wiki/ Modèle christallérien 49. http//fr.wikipedia.org/wiki/fichier : von_thunen 50. http//fr.wikipedia.org/wiki/théorie des lieux centraux 51. http//fr.wikipedia.org/wiki/secteur tertiaire 52. http://fr.wikipedia.org/wiki/Scalaire 53. http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ECOP&ID_NUMPUBLIE=ECOP_16 54. http://www.google.com/activités tertiaires, interaction spatiale, approche multiscalaire 55. Microsoft Encarta 2008 56. Encyclopédie universalis 2009

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ANNEXES

ANNEXE 1 QUESTIONNAIRE MENAGE

COMMUNE RURALE COMMUNE URBAINE N° : FOKONTANY : Nom de l’enquêté : Village : Quartier : Hameau : Secteur :

A. Chef de ménage : A1 Sexe : M ou F A2 Age : A3 Origine : A4 Niveau d’étude : A5 Activités : Principale Secondaire A6 Lieu : B. Ménage B1 Date d’arrivée dans la commune : B2 Nombre de personnes dans la famille : B3 Nombre d’enfants à la charge : B4 Nombre d’enfants scolarisés : non scolarisés : B5 Nombre de personnes actives et leurs activités respectives : B6 Nombre de personnes chômeurs : C. Accès du ménage aux services sociaux C1 Fréquentation des établissements publics : - Eglise - Marché - CSB/CHD -Bureau administratif : Commune Région District Autres C2 Recours aux services de sécurité : Quartier mobile Gendarmerie C3 Assistance aux réunions du Fokonolona : C4 Moyen de déplacement : C5 Approvisionnement en eau : bornes fontaines (particulier ou communautaire) Puits sources rivières lacs D. Participation aux différentes manifestations sociales D1 Organisation paysanne : Oui Non Pourquoi ? Raisons d’adhésion ? D2 Autres associations : lesquelles ? Raisons d’adhésion ? Activités sociales ? D3 Paiement des impôts : mobilier Immobilier D4 Participation et/ou assistance aux différentes rituelles et festivités : E. activités

E1 PRIMAIRE Agriculture : Propriétés : colline, tête de vallon, rizières, autres Type de culture : cultures pluviales, cultures d’exportations, cultures maraîchères, riziculture pluviale, riz de tavy ou « tanety », culture de contre saison Problèmes rencontrés ? Superficie (en are) :

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Titre foncier : Origine de la propriété : héritage terrain domanial achat autres Mode d’exploitation : Propriétaire : Usufruitier : fermage métayage Salariat agricole : Production (en tonne/ha) : Riz Culture d’exportation Autres Technique de production Utilisation de fertilisant : Fumure organique Engrais chimique E2 Elevage : nombre ? Transaction ? Taxe et redevance ? Bovin : Porcin : Caprin : Ovin : Apiculture : Autres Pêche : Aquacole : Piscicole : Artisanat : Tissage Broderie Tressage Autres Finalité : Technique : Traditionnel Moderne

E3 -SECONDAIRE PMI (Simple industrie de transformation) : - Agroalimentaire- Textile - Tannerie - Autres

E4-TERTIAIRE 1. Tourisme et activités induites : 2. Hôtel et restaurant : nombre ? Services offerts ? Emplois crées ? Fonction et description des tâches ? 3. Commerce : - Produits : - Origine - Lieu de vente, les débouchés, les taxes et redevances,..) 4. Transport : - Ligne nationale (parcours + durée, motifs et fréquence de déplacement) - Ligne régionale (parcours+ durée, motifs et fréquence de déplacement) - Ligne intérieur (parcours+ durée, motifs et fréquence de déplacement, nombre des voyageurs, coopératives, nombre de véhicule, Frais de transport) Articles : - Personne - Marchandises - Produits alimentaires - Autres 5. Administration : - Entreprise privée - Secteur public 6. Service : - Education - santé - Autres E5 Informel - Electricité : - JIRAMA - Autres - Gaz

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DONNEES COLLECTEES AUPRES DE L’ADMINISTRATION LOCALE

A. POPULATION 1. Population des communes et de l’ensemble du district, caractéristiques de la population B. ACTIVITES 1-Activité principale des chefs de ménage (secteurs d’activités) par commune Nombre de commerçants : Nombre de transporteurs : Nombre d’agriculteurs : Nombre de guides, hôteliers : Nombre de fonctionnaires : Nombre de militaires : Nombre de médecins : Nombre d’artisans : Nombre d’enseignants : Nombre d’employés de bureau :

2- Caractéristiques des activités SECTEUR PRIMAIRE - Elevage .Evolution du nombre de ménages éleveurs Evolution de la taille du cheptel Caractéristiques des ventes de bovidés (flux commerciale) Revenus issus de la vente de bêtes (en milliers d’Ariary) Caractéristiques de la vente d’animaux vivants autres que les bovidés (flux commerciale) - Agriculture Caractéristiques de l’emploi de main d’œuvre extérieure dans les exploitations.. Production céréalière, tubercules, maraîchères, légumineuses dans les communes rurales. Evolution du taux de ménages producteurs de cultures traditionnelles de rente Evolution de la production moyenne de cultures traditionnelles de rente (en kg/ménage/an). Principaux aliments amortisseurs - Artisanat Matières premières Source de financement Durée de travail Destination finale des produits

SECTEUR SECONDAIRE Les PME : - Source de financement ? - Production ? – Finalité ?

SECTEUR TERTIAIRE - Service public Niveau d’amélioration des services publics (santé, éducation, accueil auprès des services administratifs) Récapitulatif de la situation de fonctionnement des services publics pendant les périodes normales et pendant les crises). - Commerce : Nombre de marché, nombre des détaillants ? nombre des grossistes ? Les produits vivriers ? Origine et destination des produits ? Evolution annuelle des prix moyens, minima et maxima aux producteurs du Paddy (Ariary/kg).

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Evolution annuelle des prix au producteur des cultures d’exportation (Ariary/kg) Evolution annuelle des prix au producteur des autres cultures ? Finalité des produits ? Satisfaction des responsables (consommateurs, vendeurs) par rapport aux besoins ? Les effets vestimentaires : Origine et destination ? Caractéristiques des clients ? Fréquence des achats ? Autres - Tourisme Flux touristique ? Revenus ? Taxe et redevance crée ? - Education Proportion d’individus n’ayant jamais fréquenté l’école par tranche Taux d’alphabétisation, d’abandon - Institutions financières Nombre d’institution, Statut Caractéristiques des emprunts monétaires

C. INFRASTRUCTURES SOCIO SANITAIRES Nombre de CHD et CSB Nombre de bornes fontaines Nombre des Etablissements scolaires Nombre des Etablissements publics Nombre et fréquence des services postaux

D. INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES Nombre d’Hôtels (capacité d’accueil + nombre et type de client par saison) et restaurants (taux de fréquentation) Nombre d’établissement financière Nombre de centre commerciale et marché communal Les différentes entreprises

E. OPINIONS PUBLICS Quels sont bénéfices issus de l’activité touristique pour chaque commune ? A votre avis, quelle est la signification du développement de différents services et entreprises dans votre localité.

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ANNEXE 2 Tableau n°01 : Description de la population du district d’Ambalavao en 2008 N° Commune Distance par rapport Population Superficie Densité au chef lieu du district 2008 (hab) km² 2008 (km) Hab/km² 1 AMBALAVAO 0 31925 102 313 2 AMBINANINDOVOKA 30 12074 78 155 3 AMBINANIROA 63 19638 668 29 4 AMBOHIMAHAMASINA 45 24250 407 60 5 AMBOHIMANDROSO 9 13451 88 153 6 ANDRAINJATO 15 10337 48 215 7 ANJOMA 12 18482 112 165 8 ANKARAMENA 46 9032 256 35 9 BESOA 28 10000 140 71 10 FENOARIVO 90 13205 959 14 11 IARINTSENA 7 36548 482 61 12 KIRANO 14 11987 41 292 13 MAHAZONY 28 12123 110 110 14 MANAMISOA 7 7131 99 72 15 MIARINARIVO 47 9952 120 83 16 SENDRISOA 26 18250 318 57 17 VOHITSAOKA 39 14500 558 26 Total 272885 4586 112 Source : District d’Ambalavao Tsienimparihy, année 2008

Tableau n° 02 : Evolution des infrastructures d’accueil dans la ville d’Ambalavao Nom Identité Classification Nb de Capacité nombre Effectif d’établissement chambre d’accueil de de (pers.) couvert personn (pers.) el 1. Aux H-R Ravinala 100 Bougainvillés 35 Environ 85 26 pers 2. H-R Ravinala 16 8 Année 2004 Tsienimparihy 3. Samoina R Ravinala - - 100 4 4. Le Notre H N-C 06 12 - 1 2 établissements en cours de construction dont la capacité prévue est environ 25 chambres 1 établissement projeté pour 10 chambres Total 41 97 216 39 chambres 1. Aux Bougain 30 ch + 4 69 125 30 villées H-R Ravinala bungalows

2.Samoina H-R Ravinala 4 bungalows 12 100 05

3. Tsienimparihy H-R Ravinala 15 37 16 14 4. La Résidence du H-R 2 Ravinala 11 18 33 13 Betsileo

5. Le Tropik H-R 2 Ravinala 21 70 pers 200 10 Année 2007 6. Le Notre H N-C 06 environ 12 - 01 7. Tsy kivy H N-C 05 10 - 01

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8. Stop hôtel H N-C 05 10 - 01

Projet en cours d’extension de Tsienimparihy avec 4chambres et 5 bungalows et la capacité prévue de restaurant est de 60 couverts Projet en cours d’extension de « le Tropik » pour 11 chambres Un nouveau hôtel et restaurant en cours de construction Total 93 chambres 237 474 75 8 bungalows 1. Aux Bougain H-R Ravinala 30 ch + 4 69 125 20 villées bungalows 2. Samoina R Ravinala 4 bungalows 12 100 05

3. réaménagement H-R Ravinala 14 41 50 14

deTsienimparihy

5. Extension de H N-C 09 18 - 01 « Le Notre » 6. La Résidence du H-R 2Ravinala 11 22 45 13 Betsileo Année 2009 8. Le Tropik H-R 2 Ravinala 32 100 pers 200 05 environ 9. Tsy kivy H N-C 05 10 - 01 10. fermeture de ------stop hôtel Etablissements opérationnels en 2010 : -Projet en cours d’extension de Tsienimparihy avec 4chambres et 5 bungalows et la capacité prévue de restaurant est de 60 couverts -Un nouveau hôtel et restaurant en cours de construction -Projet d’extension de restaurant de la résidence du Betsileo dont la capacité prévue est de 25 couverts Total 101 chambres 272 520 59 8 bungalows Totaux 251 606 1210 173

Source : Enquête ATW consultants avec MIN ATV- PAGU/ DEVECO en 2004 Enquête personnelle, décembre 2007 Enquête personnelle, août 2009 L S : Lit simple L T : Lit triple R : Restaurant H-R : Hôtel-Restaurant L D : Lit double L F : Lit familial H : Hôtel N C : Non classé

Tableau n° 03 : Les établissements financiers existants dans le district d’Ambalavao Dénomination Année Nombre Nom des communes Services Effectif d’existence d’adhérant bénéficiaires de financiers de l’intervention des personnel établissements financiers TIAVO 1996 6076 Commune urbaine Epargne, 08 d’Ambalavao,CR crédit et Sendrisoa, conseil Ambinanindovoka, Ambohimahamasina, Iarintsena, Besoa, Ambinaniroa, Anjoma CECAM Juin 2009 197 Commune urbaine Epargne, 03 d’Ambalavao crédit et conseil Source : Enquête personnelle, aout 2009

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Tableau n°04 : Nombre total d’établissement public et privée pendant l’année scolaire 2008-2009 N° Commune Niveau I (EPP) Niveau II (CEG) Niveau III (LYCEE) E. P E. Privé E.P E. Privé E. P E. Privé 1 AMBALAVAO 18 7 1 4 1 2 2 AMBINANINDOVOKA 12 2 1 0 0 0 3 AMBINANIROA 22 4 1 2 0 0 4 AMBOHIMAHAMASINA 18 7 2 0 1 0 5 AMBOHIMANDROSO 9 2 1 0 0 0 6 ANDRAINJATO 7 0 1 1 1 0 7 ANJOMA 18 5 2 0 0 0 8 ANKARAMENA 14 2 1 0 1 0 09 BESOA 12 0 1 0 0 0 10 FENOARIVO 12 0 1 0 0 0 11 IARINTSENA 40 9 1 0 0 0 12 KIRANO 8 1 1 0 0 0 13 MAHAZONY 11 6 2 0 1 0 14 MANAMISOA 9 0 1 0 0 0 15 MIARINARIVO 9 6 1 0 0 0 16 SENDRISOA 17 15 1 0 0 0 17 VOHITSAOKA 34 1 1 0 0 0 Total 270 69 20 7 4 2 Source : Bureau du CISCO d’Ambalavao, août 2009 E.P : Etablissement public E. Privé : Etablissement privé Tableau n°05 : Nombre total des enseignants et personnels administratifs et techniques publics et privé pendant l’année scolaire 2008-2009 N° Commune Niveau I (EPP) Niveau II (CEG) Niveau III (LYCEE) Ep E.pv P. Ep E.pv P. Ep E.pv P. Adm Adm Adm 1 AMBALAVAO 160 60 18 42 56 22 36 37 18 2 AMBINANINDOVOKA 78 7 01 14 - 01 - - - 3 AMBINANIROA 94 33 06 10 12 01 - - - 4 AMBOHIMAHAMASINA 129 21 04 21 - 02 5 - 02 5 AMBOHIMANDROSO 52 13 - 11 - 01 - - - 6 ANDRAINJATO 44 05 - 09 08 01 - - - 7 ANJOMA 111 19 06 29 - 03 01 - - 8 ANKARAMENA 62 13 - 9 - 03 04 - - 09 BESOA 53 - - 7 - - - - - 10 FENOARIVO 39 - - 6 - - - - - 11 IARINTSENA 151 17 01 15 - 03 - - - 12 KIRANO 41 5 - 10 - 01 - - - 13 MAHAZONY 71 13 - 16 - 02 - - - 14 MANAMISOA 42 - - 12 - 01 - - - 15 MIARINARIVO 48 15 - 07 06 02 - - - 16 SENDRISOA 75 32 - 9 - 01 - - - 17 VOHITSAOKA 92 3 - 7 - 01 - - - Total 1342 256 36 238 82 45 46 37 20 Source : Bureau du CISCO d’Ambalavao, Août 2009 Ep: Enseignant public E.pv : Enseignant privé P. Adm: Personnel administratif et technique public et privé

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ANNEXE 3

Tableau n°06 : Les infrastructures sanitaires dans le district d’Ambalavao COMMUNE Pop type FS Pv Personnel AG/ 2008 M D P AD AP A 10.000 (hab) G AMBALAVAO 31925 BSD 01 10 1 12 5 5 33 10.34 CHDI CSBII AMBINANINDOVOKA 12074 CSBI 0 0 0 3 0 0 3 2.48 CSBII AMBINANIROA 19638 CSBI 0 1 0 3 0 0 4 2.04 CSB I CSBII AMBOHIMAHAMASINA 24250 CSBI 0 1 0 2 0 2 5 2.06 CSBII

AMBOHIMANDROSO 13451 CSBII 0 0 0 3 0 0 3 2.23

ANDRAINJATO 10337 CSBII 0 0 0 2 0 0 2 1.93

ANJOMA 18482 CSBI 0 1 0 2 0 0 3 1.62 CSBII ANKARAMENA 9032 CSBII 0 0 0 3 0 0 3 3.32

BESOA 10000 CSBII 0 0 0 2 0 1 3 3

FENOARIVO 13205 CSBII 0 1 0 1 0 0 2 1.51

IARINTSENA 36548 CSBI 0 1 0 3 0 0 4 1.09 CSB I KIRANO 11987 CSBII 0 0 0 2 0 0 2 1.67

MAHAZONY 12123 CSBII 0 0 0 3 0 0 3 2.47

MANAMISOA 7131 CSBII 0 0 0 1 0 0 1 1.40

MIARINARIVO 9952 CSBII 0 0 0 1 0 0 1 1.00

SENDRISOA 18250 CSBI 0 0 0 2 0 0 2 1.10 CSBII VOHITSAOKA 14500 CSBII 0 0 0 2 0 0 2 1.38 Total 272885 01 15 01 45 05 07 77 Mo= 2.39 Source : Enquête personnelle auprès de service de santé de district d’Ambalavao Tsienimparihy, Août 2009

M : médecin D : dentiste P : paramédicaux AD : administratif AP : appui AG : nombre d’agent de santé BSD : bureau de santé de district Mo : indice moyen d’agent du district CHDI : centre hospitalier de district CSB I : centre de santé de base niveau I CSB II : centre de santé de base niveau II FS Pv : formation sanitaire privée AG/10 000 : nombre d’agents de santé pour 10.000 habitants

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TABLE DES MATIERES Remerciements……………………………………………………………………………..…..i Résumé ……………………………………………………………… ………………...... ….ii Sommaire…………………………………………………………………………..…...... …...iii Liste des abréviations……………………… ………………………………………………... iv Table des illustrations………………………………………..……………….. ……………... v INTRODUCTION GENERALE ...... i PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE……………………….……6

CHAPITRE I : LES TECHNIQUES DE RECHERCHE ADOPTEES ...... 6 1.1 La démarche suivie ...... 6 1.1.1 Choix du milieu d’étude et du sujet ...... 6 1.1.2 L’objectif, l’hypothèse et la démarche de l’étude ...... 7 1.1.3 La pré-enquête...... 8 1.1.4 Investigation sur terrain ...... 9 1.1.5 Dépouillement et rédaction ...... 12 1.2 Cadre conceptuel de la recherche ...... 12 1.2.1 Le contexte économique d’évolution de la théorie de localisation des pays développés ...... 13 1.2.2 Essai d’application de la théorie de localisation dans les pays sous-développés 17 CHAPITRE II : PROCESSUS ET CONTEXTE D’EVOLUTION DE LA VILLE D’AMBALAVAO ...... 21 2.1 Population ancienne soutenue par les migrations ...... 21 2.2 Une ville crée pendant la colonisation ...... 22 2.4 Une population inégalement repartie dans l’espace ...... 26 CONCLUSION PARTIELLE ...... 30 DEUXIEME PARTIE : INTERDEPENDANCE DES ACTIVITES DE SERVICES D’AMBALAVAO AUX GRANDS CENTRES URBAINS DE LA RN7.31

CHAPITRE III : AMBALAVAO EN ETROITE RELATION AVEC LES GRANDS CENTRES URBAINS DE L’AXE SUD ...... 31 3.1. La ville d’Ambalavao, un relais administratif ...... 31 3.2 Tertiaire marchand dominé par des échanges et flux ...... 34 3.2.1 Ambalavao, nœud d’activités commerciales ...... 34 3.2.2 Ambalavao, zone d’accueil et d’attraction touristique ...... 40 3.3 Les tertiaires sociaux : d’une faible couverture vers la dépendance ...... 42 3.3.1 Absence d’enseignement supérieur au niveau du district ...... 42 3.3.2 Insuffisance des infrastructures sanitaires ...... 43

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CHAPITRE IV : LA VILLE D’AMBALAVAO, UN POLE D’ATTRACTION POUR SA PERIPHERIE ...... 44 4.1 Ambalavao, le chef-lieu du district ...... 44 4.2 Ambalavao, un centre polarisateur de ses communes environnantes ...... 44 4.2.1 Centre de collecte et de distribution commerciale ...... 44 4.2.2 L’importance de la station service TOTAL dans la ville ...... 49 4.2.3 Dépendance des attraits touristiques en périphérie de la ville ...... 50 4.2.4 Ville, lieu d’encadrement agricole et d’animation rurale ...... 51 4.3 La ville d’Ambalavao, le mieux équipé en services sociaux ...... 52 4.3.1 Faible taux de couverture sanitaire généralisé ...... 52 4.3.2 Insuffisance d’établissement d’enseignement secondaire dans les communes rurales ...... 53 4.3.3 Recours au service de sécurité de proximité ...... 55 4.3.4 Les autres activités tertiaires génératrices des services ...... 58 CONCLUSION PARTIELLE ...... 59 TROISIEME PARTIE : LE TERTIAIRE, UN SECTEUR PORTEUR MAIS FRAGILE

CHAPITRE V : LES CONTRAINTES LIEES AU SECTEUR TERTIAIRE ...... 60 5.1 Les facteurs externes : la dépendance face à la conjoncture politique nationale ...... 60 5.1.1 Le tourisme : le secteur le plus vulnérable ...... 60 5.1.2 Fragilité des autres branches d’activités de services ...... 61 5.2 Les facteurs internes ...... 62 5.2.1 Le développement de la concurrence déloyale ...... 62 5.2.2 L’existence des intermédiaires ...... 62 5.2.3 L’insuffisance de fonds ...... 63 5.3 Prolifération du secteur informel ...... 64 5.4 Insuffisance des infrastructures et de personnels publics dans le tertiaire social ...... 65 CHAPITRE VI : L’INEVITABLE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES DE SERVICES66 6.1 Tendance vers la tertiarisation de l’économie du District ...... 66 6.1.1 Etats de lieux des différents secteurs d’activités ...... 66 6.1.2 Bilan des services et l’emploi dans le secteur tertiaire ...... 68 6.2 Dynamique spatiale et économique du tertiaire ...... 74 6.2.1 Le secteur tertiaire et l’extension urbaine ...... 74 6.2.2 Réduction de la dépendance des campagnes vis-à-vis du centre urbain ...... 75 6.2.3 Le tourisme, un secteur consommateur d’espace ...... 75 6.3 Etude prospective de développement du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao ... 76 6.3.1 La mise en place d’une règlementation sur l’aménagement du territoire ...... 76 6.3.2 Amélioration de la qualité et l’accès aux services publics ...... 77

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6.3.3 Valorisation des activités touristiques ...... 79 6.4 Perspective de travail de recherche en doctorat ...... 81 CONCLUSION PARTIELLE ...... 83 CONCLUSION GENERALE ...... 84 BIBLIOGRAPHIE ...... 87 ANNEXES……………………………………………………………………………………90 TABLE DES MATIERES……………………………..………………..…………………....99

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