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dans le Rhône à l’extrémité sud-ouest du canton de Genève de canton du jetant se sud-ouest et l’extrémité à Mont-de-Sion le Rhône sur le dans source sa prenant rivière Une Fiche-rivière no 6 La Laire 2e édition (2004) La Laire La Des rivières vivantes

Merveille de la nature située à l’extré- froide et humide, entre bois, mousses exploitation durable des ressources mité ouest du canton, la Laire est un et pâturages. dans le respect de l’environnement. Et cours d’eau vagabond, comme ceux Mais ce site privilégié n’est pas à le plan de gestion du vallon permettra et celles qui désirent le découvrir. l’abri des pressions. La Laire reçoit en- d’aboutir à un entretien favorisant la Pour le connaître, mieux vaut pren- core les eaux usées de trop nombreu- préservation à long terme de la riches- dre son temps, car chaque détour de ses habitations non reliées au réseau se de ce site alluvial de grande valeur. chemin réserve une surprise. Rivière d’assainissement. Les exploitations En rééditant cette fiche rivière, on tantôt tranquille, tantôt capricieu- de graviers et l’agriculture intensive a voulu remettre à jour les informa- se, la Laire change de cours, laissant ne sont pas loin. De plus, l’amont du tions qu’elle comporte. De nouvelles apparaître des plages de graviers, cours d’eau et les affluents subissent suggestions de promenades sont pro- paradis d’une multitude de plantes de sévères étiages. posées. Qu’elles incitent le lecteur, pionnières. Les reptiles s’y dorent au C’est pour préserver ce lieu uni- avec le respect dû à ce site remarqua- soleil, profitant de cette zone allu- que qu’a été signé le contrat de riviè- ble, à aller à la découverte du vallon viale préservée, milieu si riche et si res transfrontalier du Genevois. Les de la Laire. rare en Suisse. actions qu’il prévoit permettront 2 D’une berge à l’autre, le prome- d’assainir la situation des deux côtés neur passe d’un climat méditerranéen, de la frontière. Sur Genève, le nouveau Robert Cramer où le sentier se faufile au milieu de plan directeur des gravières offre un Président du Département de l’intérieur, pins et d’orchidées, à une ambiance cadre légal à même d’assurer une de l’agriculture et de l’environnement sommaire  

5 origine de la rivière 6 richesses naturelles 11 le vallon de la Laire 14 la région de la Laire 18 promenade 24 tourisme rural 25 généralités 27 une rivière en danger 32 géologie et hydrogéologie 34 histoire 36 état actuel 38  qualité globale 40 altération 41 assainissement 42 actions et mesures de revalorisation Sommaire 44 glossaire 3 Les astérisques (*) renvoient au glossaire en fin de brochure.

La Laire, fiche-rivière no 6 (2 e édition) « Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif, portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs ainsi que les vôtres. Par conséquent, vous devez les traiter avec le même amour que celui donné à vos frères. »

Lettre du chef Seattle à Franklin Pierce, président des Etats-Unis en 1854 4

Embouchure de la Laire dans le Rhône. Origine de la rivière

La Laire prend naissance sur le re- lief du Mont-de-Sion, au Thouvet, à 853 m d’altitude. Nommée Aire de Viry en , elle traverse la com- mune de Viry sur une distance d’envi- ron 7 km. Le cours d’eau longe ensuite la frontière sur 6 km pour finalement se jeter dans le Rhône, en Suisse, sur la commune de , à 333 m d’al- titude.

Paysage La Laire crée un long cordon de verdure, s’étendant par endroits en Origine de la rivière La Laire et son cordon de verdure. une large forêt, sur les pentes douces 5 du Mont-de-Sion. zones alluviales* d’importance na- que à l’alternance de sécheresses, Avec ses milieux naturels variés, tionale du canton de Genève. Il doit d’inondations, d’érosions* et de dé- le vallon de la Laire est l’une des cinq son extraordinaire richesse biologi- pôts d’alluvions. Richesses naturelles

Par sa situation et son orientation Faune mifère en régression en Suisse comme Est-Ouest, la largeur de ses flancs dans le reste de l’Europe, trouve près et son lit* de glariers*, la richesse Oiseaux du site des conditions de vie qui lui des biotopes* de la région est éton- Près de la Laire, il est possible conviennent particulièrement bien. nante. d’observer, entre autres, le martin- On peut également surprendre les Les caractéristiques du vallon pêcheur et le cincle plongeur, de la Laire ne sont pas sans rappeler deux espèces caractéristiques celles d’un autre fameux vallon du des cours d’eau. Le pic-vert, canton, celui de l’Allondon. Cepen- la bondrée apivore, le faucon dant, une pression humaine moins crécerelle et l’épervier d’Euro- importante favorise le développe- pe sont également présents. ment d’une flore très variée. Tant du côté français que du côté suisse, la Mammifères diversité de la faune et de la flore est En se promenant le long du digne d’intérêt et de protection. vallon, il est possible d’aper- 6 Cette richesse faunistique est cevoir l’avance prudente d’un manifeste pour les vertébrés les plus cerf, la surveillance furtive menacés en Suisse, à savoir les ba- d’un renard ou la course rapide traciens et les reptiles. d’un blaireau. Le lièvre, mam- Mante religieuse. grognements d’une famille de san- gliers qui fait fi de la frontière et vient se réfugier en terres genevoises afin d’éviter les chasseurs. Toutefois, Un insecte unique au les dégâts qu’ils occasionnent, prin- monde ? cipalement dans les vignes, nécessi- Le vallon de la Laire pourrait tent des tirs de régulation afin d’en abriter un coléoptère* unique limiter les effectifs. au monde, le Paraleptusa genavensis. Ce petit insecte Insectes jaune, de deux millimètres et Le vallon de la Laire abrite des demi, n’a été vu qu’une seule insectes remarquables grâce à la di- fois en 1961. Au printemps versité de ses milieux et au micro- 2004, une cinquantaine de climat chaud et sec qui permet la sur- vie d’espèces thermophiles. Parmi les spécialistes du monde entier sauterelles, citons le criquet italien, se sont retrouvés sur les bords l’oedipode automnal, le phanérop- de la Laire dans l’espoir de le tère méridional et le grillon d’Italie, découvrir. Les échantillons et parmi les plus beaux papillons, le de terre collectés ont été flambé, le machaon, le damier de la emmenés en laboratoire pour succise et le sphinx de l’argousier. analyse. Actuellement, le Richesses naturelles Ajoutons encore la célèbre mante reli- suspens reste entier sur la 7 gieuse, et, le long du cours d’eau, une présence de ce coléoptère des plus rares espèces de libellules du Paraleptusa genavensis. unique. canton, le gomphe à crochets. Crapaud accoucheur ou alyte. Couleuvre vipérine. Batraciens énormes têtards se développeront. Reptiles La diversité des milieux permet Le triton alpestre, le triton crêté et La couleuvre vipérine est le ser- aux batraciens de se développer dans la salamandre tachetée, le sonneur pent le plus rare de Suisse et le can- les meilleures conditions. à ventre jaune, espèces également ton de Genève a la chance d’accueillir Très rare dans le canton, l’alyte rares, sont aussi présents au bord quelques-unes des dernières popu- ou crapaud accoucheur est souvent du cours d’eau. Le crapaud commun, lations, en particulier au bord de la caché dans la végétation au pied de la grenouille rousse et la grenouille Laire. Son régime alimentaire, ex- petites falaises, où il tente de se dis- agile se trouvent en abondance dans clusivement piscivore, la confine aux 8 simuler des nombreux prédateurs. Il ces lieux boisés. Les grenouilles ver- milieux humides poissonneux où elle vit dans ces petites falaises de terre, tes et les grenouilles rieuses peuplent côtoie la couleuvre à collier qui se où il peut creuser des abris et trou- les berges du cours d’eau, plongeant nourrit, elle, de batraciens. Sa co- ver des points d’eau dans lesquels ses bruyamment à la moindre alerte. loration peut la faire confondre avec une vipère, mais la forme ronde de sa pupille ne laisse pas de doute : c’est bien une couleuvre, inoffensive. D’autres serpents profitent des milieux secs et caillouteux exposés au soleil du vallon, comme la couleu- vre verte-et-jaune, la coronelle lisse et la vipère aspic. La gorge bleue du lézard vert mâle Lézard vert. contraste avec la végétation. Il hésite entre le désir de montrer ses couleurs reptiles, qui doivent se chauffer au que la Laire présente une faune pis- éclatantes et la peur de sortir de sa soleil pour être actifs, se font fré- cicole moyennement diversifiée avec cachette. L’instinct de séduction est quemment déranger par des chiens cinq espèces fréquentes : la truite généralement le plus fort et on peut divagant. Cette pression accrue fait fario, le chevaine, le vairon, la loche ainsi l’observer facilement sur une diminuer les populations. franche et le blageon. Six autres es- souche ou une pierre. pèces provenant du Rhône, l’ombre Les murs de pierre sont le royaume Poissons de rivière, le brochet, le barbeau, du lézard des murailles, petit lézard La Laire possède une faune la perche et le chabot sont présen- Richesses naturelles brun qui chasse activement insectes ichtyologique* intéressante, mise en tes occasionnellement. Le blageon, 9 et mollusques. En plus des nombreux relief notamment dans l’inventaire espèce rare et fortement menacée prédateurs habituels (rapaces, foui- piscicole des rivières genevoises ef- sur le plan suisse, ne se retrouve que nes, renards, hérissons, etc.), les fectué en 2000. Cette étude conclut dans la Laire et dans la Seymaz. Flore les lichens terricoles*. Ces organis- Flore mes ne peuvent vivre qu’à l’abri de la Comme pour le vallon de l’Allondon, compétition des plantes à fleur qui la situation particulière de la Laire, à poussent plus rapidement. Ils trou- proximité du Fort-l’Ecluse, a favorisé vent dans les prairies très sèches du l’implantation de certaines espè- vallon au sol graveleux, drainant, ces venues du Sud, parmi lesquelles trop chaud et trop sec pour les plan- beaucoup d’espèces rares ou mena- tes, des conditions favorables à leur cées sur le plan suisse. Dans la région développement. Une douzaine d’es- des Raclerets poussent, entre autres, pèces y survivent. Elles sont peu quelques plantes telles que la dent- nombreuses au niveau suisse, de par Dent-de-chien. de-chien qui n’apparaît ailleurs en la rareté des terrains secs qui leur Suisse qu’au Tessin ; l’isopyre faux- sont nécessaires. pigamon, seule présence nationale et la linaigrette à larges feuilles, unique station du canton. Vingt-sept sortes d’orchidées ont été réperto- riées dans la partie française sur les cinquante-six que compte la Haute- Savoie, dont les ophrys mouche, bourdon et litigieux. 10 Lichens Le vallon de la Laire abrite une population de lichens particuliers : Ophrys litigieux (Ophrys araneola). Cladonia rangiformis. Le vallon de la Laire un petit bijou qui mérite protection

Une zone alluviale* d’importance fédérale sur la protection des zones Une réserve pour les oiseaux d’eau nationale alluviales a été rédigée. Elle est en- et migrateurs Les zones alluviales constituent trée en vigueur en 1992. Son texte sti- Les rives du lac, les berges du des milieux d’une richesse biologique pule que « les cantons sont chargés de Rhône ainsi que les vallons de l’Allon- rare. En Suisse, la moitié des espèces délimiter les zones alluviales, de créer don et de la Laire sont des endroits végétales et une diversité faunistique des zones tampons, de rétablir dans la très prisés par de nombreux oiseaux remarquable s’y rencontrent. Mais mesure du possible la dynamique na- aquatiques et migrateurs, tels que le ces milieux sont fortement menacés. turelle et de veiller au développement loriot ou le rossignol. Ils font partie Actuellement, on considère que 90% de la faune et de la flore caractéristi- des réserves OROEM (Ordonnance sur des zones alluviales de Suisse ont que de ces milieux ». Sur Genève, cinq les réserves d’oiseaux d’eau et migra- disparu. Il y a donc urgence à les pro- zones alluviales ont été délimitées teurs d’importance internationale et téger et à les reconstituer partout où dont celle, encore très riche et très nationale) de Suisse. Dans ces sites, Le vallon de la Laire cela est possible. La Confédération sauvage, du vallon de la Laire. des mesures sont prises afin de con- 11 s’est engagée à appliquer, en 1982, server le lieu comme espace de repos la recommandation R82 du Conseil de et de nourriture pour l’avifaune. l’Europe. A cet effet, l’Ordonnance SUISSE

Le Rhône Chancy

Sézegnin

La Laire

FRANCE

12 Un site classé... la qualité de leur massif forestier, prairies et pâturages secs de Suisse. Au niveau cantonal, le vallon de la soit pour leurs prairies sèches, mé- Situées sur les terrasses graveleuses Laire est protégé, depuis 1980, par la ritent une protection spécifique. Les de la zone alluviale, ces prairies sont loi sur la protection des monuments premières par le biais des réserves en riches en espèces xérophiles*, dont de la nature et des sites (LPMNS). Ce forêt gérées par le canton de Genève plusieurs proviennent des pays mé- classement permet d’assurer la sau- et les secondes par l’inventaire des diterranéens. vegarde de la nature, en ménageant l’espace vital nécessaire à la flore et à la faune, et en maintenant les milieux Le paradoxe du vallon naturels. Aujourd’hui, pour garantir Présence d’une zone militaire au centre d’une leur pérennité, un plan de gestion est zone naturelle d’importance internationale. en cours d’élaboration. Il permettra de définir clairement les mesures à pren- En arrivant dans le secteur des « Ra- locales. En « compensation », le val- dre pour la préservation des richesses clerets », une des plus belles parties lon a obtenu le statut de site classé ! de l’endroit. La valeur du vallon est du vallon et une des plus intéressan- Aujourd’hui, la présence militaire a également reconnue au niveau na- tes au niveau biodiversité, le prome- diminué mais le stand est majoritai- tional par son classement dans l’in- neur aura la surprise d’y découvrir rement occupé par divers autres or- ventaire fédéral des paysages et des un terrain d’exercice militaire et un ganismes (polices privées, etc). Ces monuments naturels de signification stand de tir. L’achat de ces terrains exercices de tirs amènent des nui- nationale (IPF). par l’Etat de Genève en 1972 pour sances non négligeables. Le plan de les mettre à disposition de l’armée gestion en cours d’élaboration doit Le vallon de la Laire ... composé de réserves en forêt et et les constructions qui ont suivi, permettre de remédier à cette situa- 13 de prairies sèches avaient suscité de vives réactions tion dans le cadre d’une collabora- A l’intérieur du vallon de la Laire, de la part des milieux de protection tion entre les différents organismes des parcelles remarquables, soit pour de l’environnement et des autorités concernés. La région de la Laire une nature riche à préserver

Les forêts environnantes homogène aux bois et provoqué un loppé par endroits, nous rappellent Le bassin versant de la Laire abri- épuisement de l’écosystème. Actuel- que la forêt a reconquis un terrain te une des plus grandes et des plus lement, les forestiers visent à res- autrefois défriché. Le paysage est le diversifiées forêts du canton, les bois taurer la futaie*. fruit d’une évolution dont il est pos- de Chancy. En amont des Raclerets, l’em- sible de retracer l’histoire. Plus chaud et plus sec que celui buissonnement est plus avancé et du plateau suisse, le climat genevois recouvre les glariers* colonisés. La favorise les chênaies à charmes. Le viorne lantane et l’amélanchier ovale chêne pédonculé est présent, dans poussent dans ces lieux. En aval, les les dépressions bien drainées et hu- épines-vinettes et la coronille (Co- mides. Il est souvent accompagné de ronilla emerus L.) s’ajoutent à cette charmes, frênes, ormes et aulnes. Le diversité végétale. Mais dès que 14 chêne sessile, quant à lui, préfère les l’on quitte la rivière, la végétation pentes faibles aux sols compacts. change. Les pins, les bouquets de L’exploitation en taillis* prati- bouleaux et de peupliers, ainsi que le quée naguère a donné un aspect très parterre herbeux, encore bien déve- Le réseau agro-environne- mental de la Champagne Dernier refuge pour les perdrix grises Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la population de perdrix gri- ses n’a cessé de diminuer. Dans les années 90, on ne dénombrait plus qu’une douzaine de couples dans la Champagne genevoise. Genève joue alors un rôle de pionnier en recons- tituant haies, friches et bandes- La région de la Laire abris favorables à la perdrix sur un 15 périmètre d’environ 6 km2, appelé aujourd’hui le réseau agro-environ- nemental de la Champagne. Forêts de pins : un petit air de méditerranée. des besoins de la na- centaine de jachères non ensemen- ture, de l’agriculture cées, dénommées bandes-abris, ont et de délassement. été réalisés. Sur le canton, cinq ré- Beaucoup d’espèces tels que la seaux sont en cours de fauvette grise ou le bruant royal ont réalisation dont celui déjà profité de cette revitalisation de la Champagne qui des milieux. Mais, pour la perdrix englobe les derniers grise, ces efforts arrivaient trop territoires occupés par tard, le nombre d’individus étant la perdrix grise. Son au départ trop faible pour avoir une objectif principal est population viable. La seule solution d’aménager les mi- pour sauver l’espèce était de procé- lieux favorables aux der à une réintroduction de perdrix espèces de terrains sauvages. Les premiers lâchers ont cultivés ouverts, telles eu lieu, début février 2004, avec des que la perdrix grise. individus provenant de Pologne et Leur mise place est le de France. Des couples se sont for- fruit d’un partenariat més et des perdreaux sont nés. Le Perdrix grise. entre agriculture et projet se poursuivra pendant trois Les réseaux agro-environnemen- protection de la nature. Grâce à la ans, l’objectif étant de reconstituer taux s’inscrivent dans une politique participation de 47 agriculteurs, 22 une population stable de plusieurs 16 de développement durable et ont hectares ont été destinés aux SCE dizaines de couples nicheurs de cet pour objectif la valorisation d’élé- (Surface de Compensation Ecolo- oiseau faisant partie des 50 espèces ments patrimoniaux naturels ou gique*) et mis en réseau. Ainsi, une dont la sauvegarde est prioritaire en paysagers, tout en tenant compte dizaine de haies, trois vergers et une Suisse. Combe Borda, depuis la route du Creux du Loup. 17 Promenade Temps de marche : 4 h • Il est possible d’écourter le circuit d’environ 1 h, au départ de Sézegnin, en prenant le pont de la route de Sézegnin (C).

18 Accès à la promenade sont entièrement balisés (panneaux tion d’Avusy. En regardant à gauche Le promeneur a le choix entre jaunes de tourisme pédestre pour la vers la colline (A), nous apercevons plusieurs itinéraires au départ de Suisse, flèches jaunes sur fond vert une borne. Celle-ci (n° 26) n’est Chancy (ligne TPG K), d’Avusy ou pour la partie française). étonnamment pas située sur la li- de Sézegnin (bus L ; départ de ces Nous traversons le village de mite territoriale. Entre les bornes 26 lignes aux Esserts, ). Depuis Chancy, qui affiche déjà un petit et 25 (cette dernière est également 2002, la mise en place d’itinéraires air méridional, par le chemin de La située sur le territoire suisse dans le de randonnée pédestre balisés, Ruette ; laissons sur notre gauche le bois des Bouchets), il existe une ligne transfrontaliers, permet d’aborder temple, construit en 1840 en rempla- frontière dont la seule matérialisa- le vallon par le versant sud, au-delà cement d’une église d’origine médié- tion est une petite encoche orange de la frontière, et de découvrir un vale, et, sur notre droite, le complexe sur une roche de la rive gauche de la paysage quasi méditerranéen. Nous communal, pour sortir du bourg par Laire, que nous rencontrerons ulté- avons ici les plus beaux chemins le chemin des Raclerets, bientôt libre rieurement. L’érosion du vallon étant creux encore en usage dans le canton de toute construction et qui se perd importante, la frontière, à cause des et sur sa frontière sud. Un régal ! au pied du coteau de Néry. La barrière dépôts d’alluvions, n’a en effet pas pu forestière et les annonces militaires être fixée durablement par des repè- Nous débutons notre randonnée à (affiche, drapeau rouge et blanc de res paysagers. C’est une particularité Chancy village, face à l’ancienne tir) nous informent que nous péné- peu connue des lignes de démarcation mairie, point de départ le plus oc- trons non seulement dans un site franco-genevoises, lesquelles sont ri- cidental de Suisse pour trois direc- sensible, mais aussi dans le périmè- ches en situations analogues. tions, dont celle que nous décrivons tre d’une place de tir. Il n’y a toute- Nous nous dirigeons vers le ha- Promenade (Avusy-Sézegnin-). Elle com- fois aucun danger pour qui demeure meau de Champlong et son château 19 mence sur la rive suisse de la Laire sur les chemins balisés ! des barons de La Grave (XVes.), qui et se prolonge par un parcours fran- A l’embranchement de La Coulou- marque l’extrémité sud du plateau de çais sur la rive gauche. Les itinéraires vrière, prendre tout droit en direc- La Champagne, en suivant le magni- fique chemin de Néry, lequel n’a pas varié depuis le XVIIIe s. Coup d’œil à l’enceinte primitive du château et à la belle ordonnance de sa cour, puis légère descente jusqu’à Avusy, par le chemin du Cannelet. A la croisée de la route de La Grave et du chemin du Moulin-de-La-Grave, il vaut la peine d’aller jusqu’à la hau- teur de l’auberge – éventuellement pour s’y désaltérer – mais également pour admirer la belle courbe de la route du Creux-du-Loup dans la combe de Borda, en direction de Sézegnin, et son ancien tracé végétalisé (B) ; la vue avec le Salève en arrière plan est d’une remarquable sérénité. Revenons alors sur nos pas et descendons 200 m en direction du Moulin-de-La Grave, que pourtant nous ne rallions pas. Sur notre droite, 20 au milieu de la prairie surmontée de l’enceinte médiévale du château de Champlong, un ancien lavoir couvert sert aujourd’hui d’abreuvoir. A gau- Le chemin de Néry en automne. che, le chemin bitumé devient na- ton. (Cette promenade allant vers de Lancy, passant par Lully et Soral. turel et rejoint les vignes des Graves Malagny est une variante de la boucle Aujourd’hui encore, pour le prome- par les terres basses de la combe de transfrontalière.) neur, c’est une croisée importante Borda. Ce tronçon de voie historique Nous quittons le hameau de Sé- avec trois directions, notamment vers est de toute beauté. Devenu sentier, zegnin par la route peu fréquentée Soral par la passerelle voisine du nant il nous conduit jusqu’à la terrasse des du Creux-de-Boisset surplombant le des Fourches. Plantées. vallon (il existe un sentier sur le flanc Nous remontons sur la rive fran- Le hameau de Sézegnin – avec ses droit du vallon ; bien qu’entretenu par çaise pour atteindre Veigy, puis le vieilles et belles demeures restaurées la commune d’Avusy, il s’est effondré plateau de Malagny par les prairies qui s’ouvrent au soleil – offre au pro- à plusieurs endroits en raison du ter- de Camot (chemin de la Férat). Le meneur de belles fontaines de calcai- rain instable et des nombreuses sour- bourg de Malagny présente égale- re : la première, avec deux bassins, ces. Il n’est donc pas recommandé de ment de belles fermes restaurées, est située à l’angle de la route de s’y aventurer !). Délaissant l’horizon typiques de l’architecture du bassin Grenand en provenance d’Athenaz et des gravières de Champs-Grillet et genevois, qui sur ce plan ne connaît placée sous un large couvert (1856) ; de Champs-Pointus, nous bifurquons pas de frontière. Avant la Réforme, la seconde, peu avant le chemin bien à droite pour plonger en direction de Malagny était d’ailleurs une paroisse nommé des Neufs-Fontaines, de deux la Laire. Le chemin du Pont-de-Veigy, de l’évêché de Genève. (A la croisée, bassins également (1821), est abon- inscrit déjà dans les premiers relevés à droite, variante passant par le poste damment alimentée par trois goulots cadastraux du XVIIIe, conduit à la ri- douanier vers Sézegnin.) de fer forgé. vière et la franchit par un ouvrage Quittant le village par le sud- A la hauteur de l’ancienne laite- restauré en 2005, dans le cadre des ouest, nous contemplons la belle Promenade rie, la route de Sézegnin descend ra- travaux de renaturation des cours vue sur le Jura et le défilé de l’Ecluse, 21 pidement dans le vallon de la Laire, d’eau. Nous avons ici une très an- puis commençons la descente, par franchie par un pont du XIXe (C), cienne voie de communication et un un chemin agricole, vers le ruisseau parmi les mieux conservés du can- passage de la Laire (D) en provenance des Foges, franchi sur une étroite 22

La Laire, une rivière vivante. passerelle de béton. Le sentier re- Bientôt, nous entrevoyons l’en- demment. Peu avant la passerelle, monte rapidement dans une pente trée de la propriété privée de La le randonneur trouvera encore les buissonneuse, très sèche l’été. Après Repentance et amorçons – par un indications pédestres permettant deux crochets contournant les cul- chemin graveleux en pente douce – la de rallier directement le village de tures, nous rejoignons la petite route descente vers le gué de la Laire (F). Chancy, ou de s’enfoncer profondé- (privée) de La Tuilière, dépassons la Ancien passage très fréquenté entre ment dans les bois en suivant le sen- demeure toponyme et son curieux et Avusy, voire et le tier des douaniers, pour rechercher la carrousel d’entraînement de che- Rhône, le gué illustre, tout comme fameuse borne n° 25... vaux, puis abordons le creux du val- celui de La Grave (E), l’important ré- lon de La Repentance, dont le flanc seau des voies de communications lumineux du Crêt-de-Puits semble qui a existé durant des siècles dans nous plonger sur les rives de la Médi- cette partie très boisée et fermée Documentation terranée. Prairies clairsemées de pins du Genevois. Fort heureusement, les • Guide de découverte du patrimoine sylvestres, flore extraordinaire et chemins de randonnée transfronta- transfrontalier, Editions Slatkine. avifaune exubérante. Un arrêté pré- liers mis en place en 2002 permettent • Carte nationale 270 T, Genève, fectoral protège cette merveilleuse de maintenir ces liaisons ancestra- au 1 :50 000e. palette d’habitats et d’espèces. les. Si le franchissement de la Laire, • Topoguide Salève – Vuache, Deux panneaux de sensibilisation au plus fort de l’été, est tout à fait Editions FFRP (2005). présentent la richesse de l’endroit possible à pied sec par le gué, le pas- Autres promenades conseillées et les règles à respecter pour le pré- sage est aisé par la passerelle métal- • Les bois du Bouchet et de Fargout server. (Lorsqu’on quitte le chemin lique voisine de la place d’armes des dans les bois de Chancy. Brochure Promenade légèrement gravillonné pour pénétrer Raclerets, rénovée en 2004, qu’on re- didactique disponible auprès du 23 au cœur de cette zone, on est instam- joint en cheminant sur la rive gauche, SFPNP (www.geneve.ch/nature/ ment prié de ne pas quitter la sente, et où l’on passe la frontière marquée publications). fut-elle boueuse !) de l’encoche orange évoquée précé- Tourisme rural

Le vallon de la Laire est un excellent Soral, Athenaz ou vous pro- Chambres d’hôtes 24 endroit pour se promener, se délasser posent des dégustations et ventes de Pierre et Margrit Forestier et profiter des produits du terroir et leurs excellents produits (pour info : Route de Bellegarde 100 de la vigne, tout cela à proximité de www.opage.ch) 1284 Chancy Genève. De nombreux viticulteurs sur tél. 022 756 18 25 Généralités

Statut du cours d’eau sur France, 6,1 km de frontière com- Depuis le Moulin-de-Veigy : Q347 es- Privé sur le cours français. Cantonal mune franco-suisse et 1,8 km sur timé à 20 l/s. sur tout son cours suisse. Suisse. Avec une dénivellation totale de 520 m, ce qui représente une pente Régime* hydrologique Communes concernées du moyenne de 3,5 %. Régime de type pluvial. bassin* versant France : Viry, Chênex, Vers, Valleiry Débit moyen* Affluents* principaux et, pour une petite part, Présilly et Débit moyen pluriannuel : 340 l/s La Laire prend naissance par l’ad- Feigères. Débit médian* inconnu. jonction de plusieurs sources sur la Suisse : Soral, Avusy, Chancy. montagne du Mont-de-Sion au Thou- Débit de crue* vet. Elle récolte ensuite les affluents Surface du bassin* versant Débit 10 ans estimé à 44 m3/s suivants : 46,2 km2 dont 38,9 km2 sur le terri- Débit 100 ans estimé à 72 m3/s France : les ruisseaux des Foges (qui toire français. reçoivent les ruisseaux des Coppets Généralités Débit d’étiage* (Q347) et de Chênex), de la Tuilière et de la 25 Longueur du cours d’eau A l’amont : Q347 estimé à 2 l/s Repentance. Des sources à son embouchure dans Tronçon intermédiaire : Q347 estimé Suisse : le ruisseau des Fourches, le le Rhône, environ 15 km, dont 7,1 km à sec. bief du Moulin-de-la-Grave. Hydrogéologie Crues* dation du lit* et des berges du cours La source du Moulin-de-Veigy à Séze- Les débordements de la Laire lors des d’eau, phénomène préoccupant pour gnin constitue la seule source d’eau très fortes crues ne touchent pas de la faune piscicole. En effet, suite aux naturelle d’importance du canton. zones habitées. Il y a donc peu de ris- crues, les habitats des poissons di- Elle constitue la décharge de la nappe que de mise en péril des personnes et minuent. Or, la dégradation d’habitat superficielle avec des débits réguliers des biens malgré l’importance des est la première cause de raréfaction de l’ordre de 1000 litres/minute. débits de crue. Néanmoins, l’urbani- des poissons en Suisse. sation croissante de certaines parties Etiage* du bassin versant induit une augmen- En période d’étiage de la Laire, la tation de la fréquence et de l’ampleur source du Moulin-de-Veigy consti- des crues. Ceci provoque une dégra- tue l’unique apport d’eau de la rivière dans son cours aval. A noter qu’en pé- riode sèche, l’eau de la rivière, au ni- veau du pont de Soral, s’infiltre dans ses alluvions* ; ceux-ci reposent sur une couche géologique dite « l’allu- Chevaine. vion ancienne » issue de la dernière glaciation du Würm (entre 14 000 et 80 000 ans), siège de la nappe d’eau Loche franche. profonde utilisée pour l’eau de bois- 26 son. Il est probable que la rivière ali- mente cette nappe profonde.

Truite fario. Une rivière en danger

Pendant l’été, il arrive souvent que la Laire soit asséchée en amont du Moulin-de-Veigy. Son débit sur l’ensemble des tronçons est généra- lement faible et sa qualité est me- nacée par les dysfonctionnements de l’assainissement dans la partie amont de son bassin versant. En période d’étiage, la sécheresse aggrave les problèmes de débit et de dilution de la pollution ce qui provo- que, parfois, de véritables hécatom- bes pour la faune piscicole. Depuis quelques années, l’Etat est Une rivière en danger régulièrement obligé, dès le début de 27 l’été, de procéder à des pêches élec- triques de récupération des poissons afin de les déplacer sur la partie aval La Laire, à sec, en amont de la source du Moulin-de-Veigy. de la rivière, qui dispose de débits Elle peut être porteuse compatibles avec la survie piscicole. d’un champignon, Apha- nomyces astaci, respon- Espèces envahissantes sable de la peste des Dans le vallon de la Laire, comme écrevisses, une maladie dans de nombreux sites naturels de mortelle pour les espè- Suisse, la biodiversité est menacée ces européennes, telles par des espèces envahissantes. Il que l’écrevisse à pat- s’agit d’animaux et de plantes qui, tes blanches. Les spores grâce à la mobilité grandissante de de ces champignons se l’homme, ont eu l’opportunité de transportent facilement voyager. Dispersés dans la nature, grâce aux animaux, aux certains sont devenus envahissants. bateaux et aux humains. Renouée du Japon, en aval du pont de la route de Sézegnin. Ils peuvent représenter une grave me- Actuellement, le bassin nace pour la biodiversité* mais aussi versant de la Laire est encore préservé nement. Elle a une capacité de pro- pour l’économie ou pour la santé pu- de cet envahisseur. Mais les rares po- pagation hors du commun. Une plante blique. N’ayant aucun prédateur na- pulations d’écrevisses à pattes blan- produit des rhizomes souterrains pous- turel, ces espèces croissent très vite, ches présentes sur territoire français, sant jusqu’à 8 cm par jour. De plus, un au détriment des espèces indigènes. résisteront difficilement à la probable seul fragment de racine ou de plante arrivée de l’écrevisse américaine. suffit à produire un nouvel individu. Point de situation Elle occupe donc rapidement l’espace 28 sur la Laire La renouée du Japon et étouffe les plantes locales. De plus, L’écrevisse américaine Originaire d’Asie du Sud-Ouest, la ses racines stabilisent mal les berges, L’écrevisse américaine est très renouée du Japon a été introduite, en qui deviennent alors victimes d’éro- prolifique et résistante aux polluants. Europe, en 1825, comme plante d’or- sions importantes. Différents foyers sont présents sur la Laire. Ils risquent, à long terme, de modifier l’écosystème si riche de ce bassin versant.

Solidage géant et du Canada Originaire du Canada, le solidage est une espèce décorative très appré- ciée. Elle s’est toutefois échappée des jardins et a colonisé de très nombreux milieux naturels, surtout humides. Elle se retrouve à de nombreux endroits sur les berges de la Laire, où elle concur- rence des espèces rares et menacées. Renouée du Japon, en aval du pont de la route de Sézegnin. Solidage, sur les rives de la Laire. Buddleias ou arbre à papillons pour la végétation riveraine indigène. tinents. Au mois d’août, pendant sa Cet arbuste de 3 mètres de haut Sur la Laire la situation n’est pas en- floraison, elle dégage des nuages est très apprécié pour ses belles flo- core aussi critique que sur son grand fortement allergène. Sur Genève, de- raisons et les papillons qu’il attire. voisin l’Allondon, mais le développe- puis 2001, des capteurs de pollen ont Ceux-ci ne semblent cependant pas ment des foyers actuels pourrait être été placés pour mesurer les quantités l’utiliser dans leur cycle larvaire. Le très rapide ces prochaines années et de pollen. Les pollens proviennent de buddleia supporte très bien la séche- menacer fortement la biodiversité. la région lyonnaise déjà fortement danger en rivière Une resse et apprécie particulièrement infectée, mais aussi des plants s’ins- 29 les terrains graveleux et filtrants, Ambroisie à feuilles d’armoise tallant sur Genève. La région de la typiques des zones alluviales. Il pré- Originaire d’Amérique du Nord, Laire constitue une des portes d’en- sente donc une forte concurrence l’ambroisie a conquis les cinq con- trée principales de cette espèce. Il est impératif de repérer rapidement L’eau de la Laire menacée par les la nappe afin de conserver les trans- les foyers d’infection et de les dé- exploitations de graviers ? ferts d’eau existants, la conservation truire rapidement, au risque, sinon, En période d’étiage, la seule ali- d’un système d’infiltration des eaux de se retrouver devant un grave pro- mentation en eau conséquente de la de pluie au travers des chemins et de blème de santé publique. Laire provient de la source du Mou- tranchées drainantes, ainsi que par lin-de-Veigy qui a un débit constant la construction d’un bassin d’infiltra- d’environ 1000 litres par minutes. Or, tion. Ce bassin constitue également un Que faire pour éviter la les richesses en gravier de la région plan d’eau apprécié par les oiseaux et dissémination ? voisine de cette source ont suscité la faune des milieux humides, comme • Ne cultivez pas les plantes enva- l’intérêt des exploitants. Cette ré- par exemple le petit gravelot. Les ex- hissantes tels que la renouée du gion, dénommée Champs-Pointus, ploitants doivent également conserver Japon, les verges d’or (solidages d’une surface d’environ 80 hectares, les habitats des hirondelles de rivage géant et du Canada), le buddleia, est située sur le territoire des commu- dans les falaises sablonneuses ap- ou encore l’ailanthe, la berce du nes d’Avusy, Laconnex et Soral. Afin paraissant lors de l’extraction. Des Caucase ou le chèvrefeuille du de pouvoir exploiter cette vaste zone plantations d’arbres, de haies vives japon. Toutes ces espèces peu- tout en respectant les contraintes en- et de bandes abris pour les perdrix se- vent facilement être remplacées vironnementales, un rapport d’impact ront aussi réalisées comme mesures de par des espèces indigènes. sur l’environnement et un concept compensation écologique. • Ne libérez pas vos tortues de Flo- de suivi environnemental ont été ef- Toute nouvelle gravière fait l’ob- ride, poissons rouges et autres fectués. Grâce à cette démarche, la jet de diverses mesures permettant espèces « exotiques » dans la pérennité de la source, de la nappe de garantir une exploitation respec- 30 nature. et des milieux naturels est garantie. tueuse du site et de son environne- Plus d’infos, renseignements : Les principales mesures de protection ment. Cette démarche est inscrite SFPNP, www.geneve.ch/nature prises consistent en une interdiction dans le plan directeur des gravières d’exploiter les graviers saturés par du canton de Genève. Une rivière en danger

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Bassin d’infiltration des gravières de Champs-Pointus (au premier plan, buddleias). Géologie et hydrogéologie

Contexte géologique roches molassiques d’âge Tertiaire d’arrachement et de petits glisse- Le vallon a été créé, il y a environ et les différentes unités géologi- ments de terrain superficiels se dé- 12000 ans, lors du retrait du glacier ques glaciaires d’âge Quaternaire, veloppent à la faveur des méandres du Rhône, parallèle au Mont-de-Sion telles que l’alluvion ancienne, les du cours d’eau. qui n’est autre, lui-même, que les complexes morainiques intermé- restes d’une immense moraine fron- diaires et supérieurs, les sédiments Contexte hydrogéologique tale formée par le verrou du Salève et glacio-lacustres de retrait glaciaire La Laire surmonte l’importante du Vuache. Il est composé de dépôts ou encore des sédiments deltaïques nappe du Genevois, exploitée comme glaciaires et fluvio-glaciaires prove- grossiers. Les falaises de Rouge- eau de boisson pour sa qualité irré- nant de diverses phases d’avancées mont permettent en particulier prochable. Les contacts entre la ri- et de retraits des glaciers du Rhône l’observation de ces unités géolo- vière et l’aquifère sont ténus puisque et de l’Arve. Ces dépôts sont propices giques souvent peu visibles ailleurs. c’est seulement dans le secteur de à l’exploitation du gravier. Le long de la Laire, les phénomènes Rougemont que les eaux de surface Le cours de la Laire est un terrain d’érosion* des berges mettent aussi peuvent s’infiltrer dans les graviers 32 d’étude privilégié pour découvrir à nu les sédiments quaternaires, en de l’alluvion ancienne, siège de la les unités géologiques principales particulier lorsque la rivière entaille nappe d’eau souterraine principale. du bassin genevois. En effet, cette les moraines glaciaires limono-ar- En revanche, la nappe superficielle rivière traverse successivement les gileuses et que de petites niches de la Champagne a des échanges très Contexte géologique de la Laire.

Nappe de la Champagne Source du Moulin-de-Veigy (nombreuses sources alimentant la Laire) La Laire Sézegnin Gravières Nappe du Genevois Dépôts graveleux (exploitée pour l’eau de boisson) Moraine glacière Limons argileux glacio-lacustre « Alluvion ancienne » Molasse

Entre les villages de Soral et Exagération verticale : 3x de Sézegnin, la rivière coule principalement sur les moraines glaciaires würmiennes déposées il importants avec la rivière. En effet, vallon de la Laire. Sa principale ré- y a environ 20 000 ans. Les sables cet aquifère, dont l’épaisseur maxi- surgence naturelle, qui constitue la et graviers exploités dans les male est d’environ 10 mètres, circule source la plus importante du canton principales gravières du canton Géologie entre 2 et 10 mètres de profondeur avec des débits qui se situent entre sont le siège de la nappe d’eau 33 entre les villages de Soral, Cartigny, 800 et 1000 litres par minute et qui souterraine de la Champagne qui Avully, Avusy et Sézegnin, présente alimente la Laire, est la source du alimente la Laire par de nombreuses de très nombreuses sources dans le Moulin-de-Veigy. résurgences. ... et du cours d’eau XIXe siècle L’énergie hydraulique du Histoire cours d’eau est utilisée par différents moulins. 1851 Les habitants d’Avusy récla- ment un pont en remplacement d’une passerelle régulièrement emportée par les crues. de la région... lors du dernier retrait glaciaire, il y a 1911 Après plus de 50 ans, la passerelle Les plus vieilles découvertes dans 15 000 ans. Façonnées à la main, les est enfin remplacée par l’actuel pont. la région remontent au quaternaire tuiles étaient mises à sécher avant 1980 D’importants travaux de stabi- (environ 1 million d’années). Dans d’être cuites. L’importance des débris lisation de berges pour protéger les les sédiments profonds du vallon, de terre cuite retrouvés près des rui- vignes sous Soral sont réalisés. des restes de mammouths ont été nes atteste d’une longue et intense 1995 Aménagement d’un nouveau trouvés. Beaucoup plus proches de activité. Notons également l’impor- seuil sous le pont d’Avusy pour per- nous, à l’époque romaine (environ tante découverte d’un cimetière Bur- mettre la migration des poissons. 50 avant J.-C.), les légionnaires de gonde, au lieu-dit « Sur le Moulin ». Il César étaient présents dans la ré- fut vraisemblablement utilisé de la fin gion pour surveiller les Helvètes en du IVe siècle, jusqu’au début du VIIIe. quête d’un gué. La présence des Plus récemment, l’annexion du Romains sur les pentes adjacentes canton de Genève à la Confédération 34 au Rhône est toujours visible, grâce suisse est rappelée par une borne aux ruines d’une tuilerie. La glaise sculptée et datée de 1816, dressée à nécessaire à leur confection prove- proximité du nant de la Vosogne qui se nait des couches argileuses déposées jette dans le Rhône. Travaux de stabilisation des berges sous Soral, réalisés dans les années 80. 2004 Réfection de la passerelle des Raclerets dans le respect de la zone alluviale et d’une espèce de libel- lule, le gomphe à crochets (ony- chogomphus forcipatus) dont la seule station du canton se trouvait à proximité.

Contrat de rivières transfrontalier 10 octobre 2003 Signature du contrat de rivières transfrontalier du gene- Gomphe à crochets. vois regroupant 9 cours d’eau entre l’Arve et le Rhône, dont la Laire. Les ces objectifs sont définies dans des nissement des villages de Chênex, principaux objectifs retenus pour « fiches-actions », dont les princi- Vers et des quartiers non assainis cette rivière sont de : pales sont : de Viry, • rétablir une qualité biologique et Pour la Suisse : • construction de 4 petites STEP* sur bactériologique des eaux, • pérennisation de la passerelle des les communes de Viry, Chênex et Vers, • maintenir et développer les condi- Raclerets, • stabilisation du talus sous le ha- tions propices aux espèces piscico- • enlèvement des gabions* et protec- meau de Veigy, les entre Veigy et le Rhône, tions de berges fortement dégradés • reconstruction du pont du Moulin- Histoire • maintenir et améliorer l’intérêt avec pour objectif de rendre sa dy- de-Veigy, 35 écologique fort du vallon, namique naturelle au cours d’eau. • nettoyage et remise en état de la • améliorer la dynamique alluviale. Pour la France : décharge pour matériaux inertes Les actions à réaliser pour atteindre • raccordement au réseau d’assai- « Dupanloup ». Etat actuel

État du lit* et des berges Occupation des sols céréales et des cultures fourragères. Sur France comme sur Suisse, la France : une grande partie du Ces terres sont en partie drainées et/ rivière a conservé un caractère natu- bassin versant de la Laire est consa- ou irriguées pour accroître les rende- rel. Toutefois, un approfondissement crée aux milieux naturels et à l’agri- ments. important du lit est constaté. Il oc- culture : 54% en terres agricoles ; 25 Suisse : 15 exploitations agricoles casionne des glissements de terrain % en zones humides et bois (bois de la sont présentes. La viticulture prédo- et des érosions* de berges ponctuels. Rippe, bois d’Humilly et les bois com- mine l’aval du bassin de la Laire. En outre, la molasse est apparente à munaux de Viry et de Valleiry) ; 21% de nombreux endroits au fond du lit. en tissus urbains et industriels. Activités industrielles La Laire est un affluent* impor- Suisse : 90% des terres sont des- En France comme en Suisse, les tant du Rhône, en particulier pour la tinées à la production agricole, 6% activités industrielles et tertiaires reproduction de la truite de rivière. A pour les bois et les zones humides et sont très limitées. On peut citer, du cet effet, le seuil situé à 280 mètres 4% pour les tissus urbains et indus- côté français, la zone industrielle de en amont de l’embouchure, qui était triels. Viry qui comprend un centre de dé- 36 difficilement franchissable, a été molition de véhicules et d’autres in- réaménagé, en 1995, de la manière la Activités agricoles dustries de moyenne dimension. plus naturelle possible afin de facili- France : la majeure partie des ter la migration des poissons. terres agricoles est occupée par des Bassin versant* et paysage France : le bassin versant a un ca- ractère rural et vallonné. Quelques villages sont proches du cours d’eau : Viry et sa zone industrielle, Veigy, Malagny. Suisse : sur les pentes marneuses et sèches, vignobles et bois se cô- toient. Les lieux ont gardé un carac- tère naturel, malgré l’implantation d’une zone de tirs militaires sur la partie aval du bassin versant. Etat actuel

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Erosion des berges de la Laire. Qualité globale

Qualité physico-chimique* Qualité biologique* des des eaux eaux A Genève, la qualité physico-chi- seigne sur les pollutions d’origine do- La qualité biologique de l’eau mique de l’eau des rivières est éva- mestique et agricole.Le tableau (IPC) des rivières est évaluée à l’aide de luée à l’aide de l’Indice de Pollution ci-dessous présente les résultats des l’Indice Biologique Global Normalisé Chimique (IPC)*. Cet indice nous ren- mesures effectuées en 2000. (IBGN)*. Cet indice renseigne sur la qualité écologique du cours d’eau. Basé sur les mesures de l’IBGN, le ta- Indice de pollution chimique IPC* bleau (page suivante) illustre la qua- lité biologique de la Laire en 2000. Station Pollution La Laire - Rougemont (Soral) faible Qualité sanitaire* Basée sur le dénombrement de La Laire - Sézegnin faible germes fécaux dans l’eau, la qualité 38 La Laire - Moulin-de-la-Grave faible sanitaire de la Laire est considérée La Laire - embouchure faible comme mauvaise sur tout le cours et traduit des problèmes d’assai- Bief du Moulin-de-la-Grave faible nissement des eaux usées* et/ou de Qualité biologique de la Laire et de deux affluents*

Station 2000 La Laire - Vaux bonne La Laire - Rougemont (Soral) médiocre La Laire - Sézegnin bonne La Laire - Moulin de la Grave bonne La qualité biologique de la Laire devient La Laire - embouchure bonne insatisfaisante lors de son entrée en Ruisseau de Chênex (Malagny) bonne Suisse (Soral), traduisant l’impact de l’agglomération de Viry sur le cours d’eau. Bief du Moulin-de-la-Grave (embouchure) médiocre La qualité redevient bonne dès Sézegnin. pollution d’origine agricole. L’as- d’espèces présentes dont certaines du cours d’eau est souvent restrein- sainissement des agglomérations sont sensibles à la pollution, mais la te. Cela est à mettre en relation avec riveraines prévu dans le contrat de situation est précaire du fait des dé- l’érosion* provoquée à la suite des rivières améliorera la qualité sani- bits très faibles, voire parfois nuls à crues ; la glaise apparaît en de nom- taire de l’eau. certains endroits. breux points au fond de la rivière, la Qualité globale Les populations de salmonidés rendant ainsi stérile du point de vue 39 Qualité piscicole sont cependant réduites, ce dont biologique. La diversité piscicole de la Laire témoigne le rendement de la pêche est intéressante, au vu du nombre assez bas car la surface productive Altération

Principaux rejets et De plus, il existe le long de ce cours Pollution d’origine agricole sources d’altération d’eau de petites décharges sauvages et maraîchère Malgré l’existence d’un réseau qui constituent une nuisance visuelle France : on déplore des rejets d’ori- d’assainissement et de fosses septi- et altèrent la qualité des paysages. gine animale sous forme de purin dans ques, un nombre important de rejets Elles provoquent surtout une pollution la plaine de Viry. Les élevages très pré- polluants subsistent. directe de l’eau par infiltration. sents sur ce bassin sont également à la source de rejets polluants. Suisse : apports diffus* de phos- phore et d’azote d’origine agricole et maraîchère possibles par les af- fluents*.

Déversoirs* d’orage France : néant Suisse : néant 40

Importants développements d’algues, indice d’une eau chargée en matières nutritives. Assainissement

Réseau primaire* Stations* d’épuration Réseau secondaire* et France : sur la commune de Viry, (STEP) assainissement individuel* environ 70% des maisons et la tota- France : sur la commune de Viry, France : sur Viry 30%, Chênex et lité des activités économiques sont environ 2400 habitants sont raccor- Vers 100% des habitations ne sont branchées sur un réseau collectif sé- dés sur la STEP de Chancy et une pe- pas raccordées au réseau d’assainis- paratif*. Sur les communes de Chênex tite STEP traite sommairement les sement. Dans la plupart des cas, les et de Vers, il n’existe actuellement effluents de la Rippe. D’ici 2009, qua- habitations et activités sont munies pas de réseau. Selon le contrat de ri- tre nouvelles petites STEP devraient d’installations particulières privées. vières signé en 2003, le taux de rac- être construites (une sur la commune Leur fonctionnement sera prochaine- cordement de ces trois communes à de Viry, une sur la commune de Chê- ment contrôlé (création d’un service un réseau collectif d’assainissement nex et deux sur la commune de Vers). d’assainissement non collectif prévu devrait passer à 90% d’ici 2009. Suisse : pas de STEP sur le bassin pour 2006). Suisse : le réseau est en sépara- versant* de la Laire. Les 2000 habi- Suisse : on compte environ 40 ha- tif* dans l’ensemble des zones cons- tants des communes genevoises de bitants qui ne sont pas raccordés sur truites. Chancy et d’Avusy ainsi qu’environ le réseau collectif d’assainissement, Assainissement 2400 habitants de la commune fran- mais disposent d’une installation in- 41 çaise de Viry sont raccordés sur la dividuelle de traitement des eaux. STEP de Chancy. Résumé des actions et des mesures de revalorisation

Actions permanentes des communes de Chancy, Avusy, Renaturation du bief du • Recherche des causes de pollutions Laconnex et Soral. Moulin-de-la-Grave et prises de mesures. Une étude sur la renaturation • Suppression des pollutions prove- Mesures de revalorisations du bief du Moulin-de-la-Grave a nant des mauvais raccordements. prioritaires été lancée courant 2004. Ce bief est • Entretien des équipements de col- • Etablissement du plan de gestion un affluent* entièrement genevois lecte des eaux. du vallon de la Laire. de la Laire, situé sur la commune • Nettoyage et entretien du cours • Renaturation du bief du Moulin-de- d’Avusy. Actuellement, seuls les 440 d’eau et de ses affluents. la-Grave. derniers mètres de son parcours sont • Entretien, réhabilitation et gestion • Remplacement de protections de à ciel ouvert, les 3 kilomètres res- des équipements en assainissement berges devenues obsolètes par des tants étant sous tuyau. Dirigée par individuel*. techniques de génie biologique, no- le Département de l’intérieur, de • Contrôle des installations de sto- tamment à Soral. l’agriculture et de l’environnement ckage de produits pouvant altérer (DIAE), cette étude a pour objectifs les eaux. Contrat de rivières entre principaux de remettre à ciel ouvert 42 Arve et Rhône le nant jusqu’à la route du Creux-du- Autres opérations en cours • Réalisation des actions prévues Loup et de rétablir la libre circula- • Etablissement du PREE* « Allon- dans le contrat tant du côté suisse tion des poissons avec la Laire. Deux don-Champagne » et des PGEE* que français. chutes importantes empêchent pour Cette fiche-rivière a été élaborée par le Département de l’intérieur de I’agriculture et de l’environnement (DIAE), en particulier avec les collaborations suivantes : • Service cantonal du programme l’instant toute remontée. Ce projet de renaturation des cours d’eau permettra de reconstituer un habi- et des rives (SRCER) • Service cantonal de l’écologie tat piscicole bienvenu lors des pé- de l’eau (SECOE) riodes d’étiages* sévères de la Laire. • Service cantonal de l’évacuation De plus, cette renaturation tentera des eaux (SEVAC) d’améliorer la qualité des eaux du • Service des forêts, de la protection de la nature et du bief en favorisant son auto-épura- paysage (SFPNP) tion* et en agissant sur une meilleure • Service cantonal de géologie gestion des réseaux d’assainissement (SCG). à l’amont. Elle visera, également, Textes : J.-C. Cima, G. Dändliker, la revitalisation de milieux naturels M. Gfeller (coordination et synthèse), C. Meissner Denham, de grande valeur environnementale M. Meyer, M. Vust, A. Wisard, comme les zones humides, les haies A. Wyss. ou les lisières, ceci en adéquation Photographies : DIAE, Lightmotif/ avec le développement du réseau Blatt, G. Reyfer, M. Vust. Résumé des actions agro-environnemental. Dessins : P. Baumgart. 43 Graphisme : la virgule de Polo (A. Julliard), Genève. © DIAE 2004 Chute infranchissable sur le bief du Moulin-de-la-Grave. Glossaire C Capacité d’auto-épuration duit chaque jour environ 70g de DBO5. Pouvoir d’une rivière de dégrader les ma- Débit tières organiques et d’assimiler ou de dé- Volume d’eau qui s’écoule par unité de truire les polluants qui y sont déversés. Une temps (1 m3/s = 1000 litres par seconde). morphologie naturelle et une agitation de Débit de crue A Affluent l’eau en surface favorisent ce processus Débit élevé lors de hautes-eaux exception- Cours d’eau qui se jette dans un autre. dans lequel les micro-organismes jouent nelles. La crue décennale est une crue sur- Alluvial un rôle important. venant statistiquement tous les dix ans, Transportant ou comportant des alluvions : COD (carbone organique dissous) la crue centennale, tous les 100 ans. Les sable, galets, résidus terreux arraché au lit Carbone lié à la matière organique dissou- crues les plus fortes se produisent lorsque du cours d’eau. Tout cours d’eau étant al- te, biodégradable ou non. Il provient pour des précipitations abondantes sont asso- luvial, ce terme s’utilise particulièrement une part de la production interne du mi- ciées à la fonte des neiges. dans le cas de lourds charriages. lieu et pour une autre part de l’activité hu- Débit d’étiage (Q347) Assainissement individuel maine. Débit en période d’étiage. En Suisse, il est Habitations non raccordées au réseau col- Coléoptère défini comme le niveau atteint ou dépassé lectif d’assainissement des eaux qui ont Insecte à quatre ailes, généralement pendant 347 jours par année. leur propre installation de traitement, en brillantes, dont deux sont cornées. Débit moyen général il s’agit de fosses septiques. Crue Moyenne annuelle des débits. Montée des eaux d’un cours d’eau à la suite Déversoir d’orage B Bassin versant de précipitations atmosphériques abon- Dans le cas des réseaux unitaires, les débits Surface du territoire sur lequel les précipi- dantes ou de la fonte des neiges. en cas d’orage deviennent trop importants tations s’écoulent vers un cours d’eau. pour être conduits aux STEP. Les déversoirs Biodiversité D DBO5 (Demande biochimique en d’orage permettent d’évacuer ces eaux vers Variété des espèces vivantes qui peuplent oxygène) le milieu naturel (rivière, lac). 44 un milieu. Paramètre donnant une estimation de la Diffus/diffuses (rejets, apports ou Biotope teneur en matière organique biodégradable pollutions) Milieu offrant des conditions d’habitat fa- par la mesure de la quantité d’oxygène né- Qualifie des charges polluantes qui n’ont vorables à un type d’organisme. cessaire à sa dégradation. Un homme pro- pas de sources géographiquement déter- minées. C’est en particulier le cas de la plu- Futaie Qualité IBGN part des rejets liés aux activités de l’agri- Forêt d’arbres issus de graines, se déve- très bonne 17 à 20 culture et de l’élevage. loppant jusqu’à maturité et favorisant un bonne 13 à 16 seul pied. médiocre 9 à 12 E Eaux usées mauvaise 5 à 8 Elles comprennent les eaux domestiques G Gabion très mauvaise ≤ à 4 (cuisine, lavage, toilette, matières féca- Ensemble de pierres, généralement des ga- les, urines...) et les eaux résiduaires in- lets, retenu par un treillis. IPC (indice de pollution chimique) dustrielles. Glarier Paramètre intégrateur qui regroupe en un Eaux pluviales (eaux claires) Zone alluviale composée de galets, de gra- seul chiffre les valeurs des quatre paramè- Partie des précipitations atmosphériques vier et de sable. tres chimiques d’appréciation de la qualité + recueillie par les toitures et tous les sols des eaux (DBO5, COD, NH4 , Psoluble). La rendus étanches (parkings, chaussées, I Ichtyologique valeur de chaque paramètre est normalisée trottoirs), ainsi que l’eau qui s’écoule des Relatif aux poissons en la divisant par la valeur d’appréciation fontaines publiques. IBGN la plus basse (limite de la classe eau non Erosion Indice Biologique Global Normalisé évalué polluée). L’IPC est la moyenne des quatre Arrachage par l’eau des matériaux consti- de 0 à 20 (voir « qualité biologique »). valeurs ainsi normalisées. tuant le lit ou les berges. Etiage Baisse périodique, généralement en été, du IPC (indice de pollution chimique) débit d’un cours d’eau. Le plus bas niveau Appréciation DBO5 COD Ammonium P soluble IPC + des eaux. mg/l mg/l (NH4 ) mg N/l mg P/l

non polluée – de 1,8 – de 1,3 – de 0,04 – de 0,03 – de 1,5 Glossaire F Faune benthique faible 1,8 à 3,0 1,3 à 2,0 0,04 à 0,15 0,03 à 0,10 1,5 à 3,1 Ensemble de la faune d’invertébrés vivants nette 3,0 à 5,0 2,0 à 3,5 0,15 à 0,4 0,10 à 0,3 3,1 à 8,0 45 sur ou dans le fond des rivières (mollus- forte + de 5,0 + de 3,5 + de 0,4 + de 0,3 + de 8,0 ques, vers, larves d’insectes, etc.). L Lépidoptère effluents de STEP sans déphosphatation. dice de qualité biologique globale norma- Ordre d’insecte à métamorphose complète, C’est un engrais pour les plantes aquati- lisé de l’eau (voir IBGN) allant de 1 à 20 et possédant à l’état d’adulte quatre ailes, ques et les algues. L’homme produit cha- qui permet de classer les cours d’eau en 5 tels que les papillons. que jour environ 1,5 à 2 grammes de phos- catégories. Lit (lit mineur / lit majeur) phore. Qualité physico-chimique Creux naturel du sol ou canal dans lequel PGEE Les paramètres physico-chimiques les plus coule un cours d’eau. Un lit mineur peut, Plan général d’évacuation des eaux, établi couramment mesurés sont le pH (degré naturellement ou artificiellement, être au niveau communal. d’acidité), la conductivité, l’oxygène dis- creusé dans le lit majeur. En période d’étia- PREE sous, la DBO5, ainsi que la teneur en phos- ge, l’eau s’écoule dans le lit mineur, l’éva- Plan régional d’évacuation des eaux, établi phore, sulfate, chlorure, COD, calcium, poration est ainsi limitée. au niveau cantonal. magnésium et en différentes formes de l’azote. La recherche de produits antipa- + N NH4 (ammonium) Q Qualité biologique rasitaires, de micropolIuants et de métaux Sous forme dissoute dans l’eau, l’ammo- L’analyse de la qualité biologique expri- lourds peut compléter ces analyses. niac (NH3) se trouve majoritairement sous me les effets des dégradations chimiques Qualité sanitaire + forme d’ions ammonium (NH4 ). Il pro- et physiques du milieu sur les organismes La qualité sanitaire est évaluée selon des vient essentiellement des engrais agri- aquatiques. Elle est basée sur l’observation critères chimiques et surtout bactériologi- coles et des effluents de STEP, sauf celles de la faune benthique qui détermine un in- ques qui permettent d’apprécier si une eau qui procèdent à la nitrification. L’ammo- niac peut être toxique pour les poissons et Qualité biologique la faune benthique. L’homme produit cha- que jour environ 10 g d’azote qui passe ra- Critère : 1A 1B 2 3 HC Qualité : Excellente Bonne Moyenne Médiocre Hors classe pidement sous forme ammoniacale dans DBO (mg O /l) ≤ 3 3 à 5 5 à 10 10 à 25 > 25 les eaux usées. 5 2 DCO (mg O /l) 20 20 à 25 25 à 40 40 à 80 > 80 46 2 ≤ + NH4 (mg N/l) ≤ 0.08 0.08 à 0,4 0,4 à 1,5 1,5 à 6,2 > 6,2 P P soluble (phosphore soluble) IBGN ≥ 17 16 à 13 12 à 9 8 à 5 ≤ 4 Forme du phosphore qui a essentiellement pour origine les engrais agricoles et les R sant aux STEP. Collecteursprincipauxconduiégoutsdes primaire Réseau (qui dépend des eaux de pluies). pluvial ou neiges) les par (alimenté nival glaciers), des fonte la de dépend (qui re riations de débit d’un cours d’eau : glaciai Ensemble des phénomènes régissant les va hydrologique Régime toutes les rivières genevoises. font que la baignade est déconseillée dans piscicoleprotection la etbactériologique peut être destinée à la baignade. La qualité La Laire. La - - - viales) dans une même canalisation. et les eaux de ruissellement (nivales et plu Réseaud’égoutscollectant uséeseaux les unitaire système ou Réseau viales vers le milieu naturel (rivière, lac). STEP,une plu eauxl’autreconduisantles tincts,conduisantl’unuséesverseaux les dis réseaux deux de composé Système séparatif système ou Réseau cepteur. ré milieu le verspluviales eaux les et re, primai réseau au industries ou bitations Canalisation des eaux usées reliant les ha secondaire Réseau S Sur sol français, la propriété propriété la français, sol Sur ton, une commune ou un privé. can le être peut d’eau cours du l’entretien de responsable propriétaire le suisse, sol Sur d’eau cours du Statut industrielle. uséesd’origine domestique ou eaux des d’épuration Station (STEP) d’épuration Station d’eau par écoulement lent. gorgé terrain de Glissement Solifluxion ------X T Qui vit dans les régions sèches. Xérophile la vase. Espècenevivant quedans laterre oudans Terricole sent à partir des anciennes souches. que l’on coupe périodiquement et qui crois Forêtcomposée d’arbres depetit diamètre Taillis haies vives, vergers haute-tige. extensives, jachères florales, arbres isolés, Exemplesdirects.paiementsdes prairies : à droitdonnent agriculteurs.Elles les par entretenues et place en mises indigènes, Surfaces, favorables à la faune et à la flore (SCE) écologique compensation de Surface vée et s’arrête alors au centre du lit. coursdesd’eaupeutêtrepublique pri ou - - 47 Glossaire Fiches-rivières déjà parues N°1 L’Allondon (3e édition) N°2 La (2e édition) N°3 L’Aire (2e édition) N°4 L’ (épuisée) N°5 La Drize (2e édition) N°6 La Laire (2e édition) N°7 L’Arve (épuisée) N°8 Le Foron N°9 Le Rhône N°10 La Seymaz

Fiches-rivières à paraître Le Marquet – Gobé – Vengeron L’Arve (2e édition) Le Nant d’Avril Les principaux nants du Canton de Genève

Pour toute information ou commande de fiche Service du programme de renaturation des cours d’eau et des rives (SRCER) • Domaine de l’eau 1, rue David-Dufour • Case postale 206 • 1211 Genève 8 Tél. 022 327 70 84 • www.geneve.ch/eau Bassin versant de la Laire.

Déc. 2004