VALÉRIE MILOT HARPE / HARP © Alain Lefort

Choisir | Initiée très tôt à la musique, Valérie Milot Briller | En 2008, Valérie Milot obtient le Prix avec choisit la harpe à l’âge de 10 ans suite à quelques Grande Distinction au terme de ses études au années de piano. Si aux premiers abords, la harpe Conservatoire et remporte le Prix d’Europe. Elle est évoque romantisme et délicatesse, elle y sen- d’ailleurs la première harpiste en presque 100 ans tira plutôt vibrer l’énergie du lion. Jeune adulte, à remporter cette bourse qui lui a permis d’étudier elle choisit de s’y consacrer entièrement pour à New York auprès de Rita Costanzi. Plusieurs prix développer un jeu puissant et mettre en valeur la s’enchaînent par la suite : Révélation de l’année versatilité insoupçonnée de son instrument. Elle Radio-Canada, Prix d’interprétation au Concours complètera sa formation aux Conservatoires de International de harpe de la Cité des Arts de musique de Montréal et de Trois-Rivières. Valérie Paris, Jeune Soliste des Radios Francophones Milot est d’ailleurs maintenant professeure de Publiques, Opus de la Découverte de l’année, harpe au sein de ces deux institutions, depuis Prix des arts de la scène Louis-Philippe-Poisson 2017 et 2015, respectivement. de la Ville de Trois-Rivières, Prix Trois-Rivières

2 sans frontière pour son rayonnement à l’échelle parfum d’innovation rafraîchissant. Le spectacle nationale et internationale, ainsi que trois nomi- accompagnant l’album fait vivre au spectateur nations au gala ADISQ. une expérience autant pour les yeux que pour les oreilles, grâce au mariage de la musique et de l’art Rayonner | Si elle a déjà pu faire résonner son numérique. instrument sur des scènes internationales et lors de prestigieux festivals, l’année 2016-17 l’a défi - S’enraciner | Si la carrière d’une musicienne peut nitivement mise à l’avant-plan, alors qu’elle a eu parfois sembler étourdissante, Valérie Milot trouve la chance de se produire à titre de soliste avec l’équilibre nécessaire en cultivant les plaisirs orchestre à plus de 20 reprises au Canada et en simples et en restant profondément attachée à son Europe. Entre autres, Valérie Milot fut « Soliste milieu. Elle puise son énergie et sa sensibilité en en résidence » de l’Orchestre Métropolitain de s’entourant de sa famille, de ses chats dodus et Montréal pour cette saison avec qui elle a offert surtout de sa belle Simone, qui lui fait entendre la une dizaine de concerts à la Maison Symphonique plus belle des musiques en l’appelant « maman ». et en tournée sur l’île de Montréal aux côtés de Yannick Nézet-Seguin et Julian Kuerti. Parallèlement, elle a complété une tournée dans Choosing | Introduced to music at a very early plusieurs villes du Québec avec Les Violons du age, Valérie Milot studied the piano for sev- Roy - suite au succès de leur album de concertos eral years before choosing the harp at the - en plus d’être la soliste invitée de l’Edmonton age of ten. Although, to most people, the harp Symphony Orchestra (Maestro Mathieu Lussier) et evokes romanticism and delicacy, she sensed an l’Opera i Filharmonia Podlaska en Pologne (Mestro untamed energy in the instrument. As a young Paweł Kotla). adult, she began to devote herself exclusively to her chosen instrument, developing a powerful Innover | Valérie Milot a huit albums à son actif. playing style and bringing out its unexpected ver- Son septième opus, Orbis, repousse les frontières satility. She went on to complete her studies at the de son style. Ce projet lui a permis de regrouper Conservatoire de musique du Québec in Montréal ses précieux collaborateurs et d’oser un langage and Trois-Rivières, where she now teaches the musical actuel. Un répertoire surprenant et des harp since 2017 and 2015, respectively. défi s techniques prodigieux donnent à Orbis un

3 Shining | In 2008, Valérie Milot graduated magna tour across Québec and abroad with Les Violons cum laude from the Conservatoire and was award- du Roy and conductor Mathieu Lussier, as well as ed the Prix d’Europe. She was the fi rst harpist in being guest soloist of the Edmonton Symphony nearly 100 years to be awarded the scholarship, Orchestra and the Opera i Filharmonia Podlaska in which enabled her to study in New York under Poland (Maestro Paweł Kotla). Rita Costanzi. She went on to be nominated for Innovating | Valérie has recorded eight albums. and win numerous other prizes, including: Radio- In her seventh work, Orbis, she pushes the bound- Canada’s Revelation of the Year, a performance aries of her own style. Creating this project has prize at the International Harp Competition of the allowed her to work with her most valued artistic Cité des Arts de Paris, the Young Soloist Prize of partners and to venture boldly into a contem- the Public Francophone Radios, the Discovery of porary musical realm. A surprising repertoire the Year Award at the Opus Prizes, the Louis- and tremendous technical challenges give Philippe-Poisson Performing Arts Award of the Orbis a refreshingly innovative fl avour. The live City of Trois-Rivières, the Prix Trois-Rivières Sans multimedia concert series featuring music from Frontière for her achievements both nationally the album has been met with great acclaim and and internationally, as well as three Gala ADISQ rave reviews. The show is now presented on tour nominations. across Canada and abroad. Rising to new heights | Spectacular artistic Staying grounded | The pace of a professional successes have not left Valérie Milot resting on musician’s life can be dizzying. Valérie fi nds the her laurels. To the contrary: she is working even balance she needs in the enjoyment of life’s simple harder on exploring new and innovative ideas, pleasures and in her deep attachment to her com- enriching her artistry and looking for new forums munity. She gets her energy and stays grounded to express her talent. In 2017, she has given over by surrounding herself with her family, including 20 performances as a soloist with an orchestra her (slightly chubby) cats and, most importantly, her including ten performances with the Orchestre darling daughter Simone, who calls her “maman” - Métropolitain de Montréal, where to which the sweetest sound in the world. she was season’s Soloist-in-Residence for one season, under batons of Yannick Nézet-Seguin and Julian Kuerti. She also completed a concert

4 ANTOINE BAREIL VIOLON / VIOLIN Le violoniste Antoine Bareil s’est produit en concert dans plus d’une douzaine de pays. Diplômé du Conservatoire de musique de Trois-Rivières, boursier de la Fondation Wilfrid Pelletier, grand gagnant aux Concours de musique du Canada, il s’est ensuite perfectionné à l’Université Mozarteum de Salzbourg en Autriche. En tant que soliste, il s’est exécuté devant les orchestres sym- phoniques de Drummondville, Halifax, Longueuil, Trois-Rivières, Saskatoon, Sudbury, l’Orchestre Métropolitain de Montréal, I Musici de Montréal et l’Aspekte Ensemble fü r Neue Musik de Salzbourg. Il a joué les oeuvres de Philip Glass et Karlheinz Stockhausen devant les réputés compositeurs, notamment le fameux Helicopter Quartet du défunt compositeur allemand. Il a signé la musique de quelques courts métrages produits par l’Offi ce national du fi lm du Canada ; arrangeur singulier, ses réalisations sont jouées et enregistrées entre autres par Alain Lefèvre, La Sinfonia de Lanaudière et Angèle Dubeau & La Pietà. Musicien polyvalent, on peut l’entendre sur une cinquantaine d’albums de styles très variés, dont quatre avec la harpiste Valérie Milot. Il est membre de Quartango, violon solo de l’Orchestre symphonique de Laval et joue régulièrement avec les Violons du Roy. Il a rem- porté plusieurs prix dont le Juno Award du meilleur album instrumental en 2015 pour « Encuentro » de Quartango. Antoine Bareil joue sur un violon

© Vivian Doan Vuillaume et un archet Voirin prêtés par Canimex.

5 Violinist Antoine Bareil played in more than a dozen countries. A graduate from the Music Conservatory of Trois-Rivières, a scholar of the Wilfrid Pelletier Foundation, winner of the Canada Music Competition, he also studied at the Mozarteum University in Salzburg, Austria. As a soloist, he performed with the orchestras of Drummondville, Halifax, Longueuil, Trois-Rivières, Saskatoon, Sudbury, the Metropolitan Orchestra, I Musici de Montréal and the Aspekte Ensemble fü r Neue Musik in Salzburg. He played the works of Philip Glass and Karlheinz Stockhausen in front of the famous composers, notably the famous Helicopter Quartet by the late german composer. He wrote the music for a few short fi lms produced by the National fi lm board of Canada; soughtafter arranger, his works are played and recorded by Alain Lefevre, the Sinfonia de Lanaudière and Angèle Dubeau & La Pietà among others. Versatile musician, he can be heard on many recordings of various styles, counting four with harpist Valerie Milot. He is a member of Quartango, solo violin of the Laval Symphonic Orchestra and plays regularly with the Violons du Roy. He won various prizes, namely the Juno Award for best instrumental recording in 2015 for Quartango’s “Encuentro”. Antoine Bareil plays on a violin by Vuillaume and with a bow by Voirin, loaned by Canimex.

6 STÉPHANE TÉTREAULT VIOLONCELLE / CELLO Nommé premier soliste en résidence de l’Orchestre Métropolitain, Stéphane s’est produit entre autres avec Yannick Nézet-Séguin lors de la saison 2014-2015. En 2016, il a fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Philadelphie, sous la direction de Maestro Nézet-Séguin et s’est aussi produit au prestigieux Gstaad Menuhin Festival en Suisse. Au cours de la saison 2017- 2018, il participera à la première tournée euro- péenne de l’Orchestre Métropolitain et fera ses débuts avec le London Philharmonic Orchestra. Il a partagé la scène avec le célèbre violoniste et chef d’orchestre Maxim Vengerov ainsi qu’avec le pianiste Alexandre Tharaud et a travaillé avec les

© Luc Robitaille chefs Michael Tilson Thomas, Kent Nagano, Paul McCreesh, Julian Kuerti, Timothy Vernon, James Détenteur d’innombrables prix et distinctions, Feddeck et bien d’autres. Stéphane a aussi parti- Stéphane Tétreault fut choisi dans la Classe cipé à de nombreuses classes de maître, notam- d’Excellence de violoncelle Gautier Capuçon de ment avec les violoncellistes Gautier Capuçon et la Fondation Louis Vuitton et s’est vu remettre le Frans Helmerson. Career Development Award du Women’s Musical Club of Toronto. Il a reçu la toute première Bourse C’est le troisième album auquel Stéphane de carrière Fernand-Lindsay de la Fondation Père Tétreault participe en tant que soliste ; les deux Lindsay de même que le Prix Choquette-Symcox enregistrements précédents ont été nommés des Jeunesses Musicales du Canada. Lauréat dans la catégorie Album classique de l’année du Premier prix au Concours de l’Orchestre sym- au Gala de l’ADISQ. Stéphane Tétreault a étudié phonique de Montréal Standard Life-OSM 2007, pendant plus de 10 ans sous la tutelle du regretté il a été nommé Révélation Radio-Canada en violoncelliste et chef d’orchestre Yuli Turovsky. musique classique, récipiendaire du Prix Opus de Il est titulaire d’une maîtrise en interprétation à la Découverte de l’année et couronné Personnalité l’Université de Montréal. Stéphane Tétreault de la semaine par le quotidien La Presse en 2012. joue sur le violoncelle Stradivarius « Comtesse

7 de Stainlein, Ex-Paganini » de 1707, qui lui est the Orchestre Métropolitain’s fi rst European tour généreusement prêté par Madame Jacqueline and make his debut with the London Philharmonic Desmarais. Orchestra. Stéphane has performed with violinist and conductor Maxim Vengerov and pianist Alexandre Tharaud and has participated in a num- Having received numerous awards and honours, ber of masterclasses, notably with cellists Gautier Stéphane Tétreault was also selected as a laureate Capuçon and Frans Helmerson. He has worked of the 2015-2016 Classe d’Excellence de violon- with conductors Michael Tilson Thomas, Kent celle de Gautier Capuçon at the Fondation Louis Nagano, Paul McCreesh, Julian Kuerti, Timothy Vuitton and received the 2015 Women’s Musical Vernon, James Feddeck, amongst many others. Club of Toronto Career Development Award. He was the very fi rst recipient of the Fernand-Lindsay This is the third album in which Stéphane Tétreault Career Award as well as the laureate of the 2013 participates as a soloist; the two previous releases Choquette-Symcox Award from the Jeunesses were nominated as the “Best Classical Album of Musicales du Canada. First Prize Winner at the the Year” at the ADISQ Gala. Stéphane Tétreault 2007 Montreal Symphony Orchestra Standard was a student of the late cellist and conductor Life-OSM Competition, he was named Révélation Yuli Turovsky for more than 10 years. He holds a Radio-Canada in classical music, was chosen as Master’s Degree in Music Performance from the Personality of the Week in La Presse newspaper in University of Montreal. 2012, and received the Opus Award for New Artist Stéphane Tétreault plays on the 1707 “Countess of the Year in 2013. of Stainlein, Ex-Paganini” Stradivarius cello, Chosen as the fi rst ever Soloist-in-Residence of generously loaned to him by Mrs. Jacqueline the Orchestre Métropolitain, Stéphane performed Desmarais. alongside Yannick Nézet-Séguin during the 2014- 2015 season. In 2016, he made his debut with the Philadelphia Orchestra under the direction of Maestro Nézet-Séguin and performed at the pres- tigious Gstaad Menuhin Festival in Switzerland. During the 2017-18 season, he will take part in

8 TRIOS POUR VIOLON, VIOLONCELLE ET HARPE

Axé sur la musique française de la première 10 juin 1940, lorsque Mussolini déclare la guerre à moitié du XXe siècle, cet album nous permet la France et à la Grande-Bretagne : contraint de d’apprécier le subtil alliage des sonorités de rentrer au pays, il a tout juste le temps d’être la harpe, du violoncelle et du violon à travers mobilisé avant que l’armistice ne soit signé. La les trios de Jacques Ibert et d’Henriette Renié. guerre est une période diffi cile pour Jacques Ibert : L’exploration du répertoire de cette époque se le compositeur dut user de maints stratagèmes poursuit avec la Danse des lutins, pièce de haute pour éviter de collaborer avec les Allemands, qui voltige pour harpe seule, de la même composi- auraient souhaité le voir s’impliquer dans la vie trice. À la manière de rappels, Antoine Bareil et musicale parisienne. Stéphane Tétreault nous offrent l’éblouissante C’est à cette époque que sa fi lle Jacqueline, Passacaglia pour violon et violoncelle de Händel/ talentueuse harpiste d’une vingtaine d’années, Halvorsen avant d’être rejoints par Valérie Milot lui « commande » un Trio pour violon, violoncelle dans une transcription d’un lied de Schubert, et harpe (1944) – en échange de quoi elle promet fi nale introspective et toute en douceur. de lui remettre toutes les cigarettes (!), si rares en Jacques Ibert est né à Paris en 1890. Il est initié temps de guerre, sur lesquelles elle pourra mettre au piano par sa mère, excellente pianiste, et se la main. Caractérisé par la fi nesse de son écriture découvre rapidement une vocation musicale. La et par sa texture aérienne, le Trio s’ouvre sur un volonté paternelle de le voir faire carrière dans Allegro tranquillo lumineux. L’Andante sostenuto le commerce retarde l’entrée de Jacques au qui lui succède, où de sensuelles mélodies de Conservatoire. Il s’y présente seulement en 1911, violon et de violoncelle s’entremêlent au-dessus et voit son cursus interrompu par la guerre, dans des riches harmonies de la harpe – dans les pre- laquelle il décide de s’impliquer par devoir moral mière et troisième parties – semble suspendre le – même si son état de santé délicat aurait pu l’en cours du temps. qui se précipite toutefois dans dispenser. En dépit de ses quatre années de ser- le vif Scherzando con moto, s’apparentant à un vice, Ibert obtient le Premier Grand Prix de Rome mouvement perpétuel, qui clôt le Trio. en 1919. Les trois ans qu’il passe comme lauréat Née en 1875, Henriette Renié apprend le piano à la Villa Médicis sont le prélude à une durable dès la petite enfance. Elle est fascinée par la relation avec l’Académie de France à Rome, harpe à partir de l’âge de cinq ans, mais doit dont il devient directeur en 1937. Il s’y trouve le

9 attendre sa huitième année – soit le temps qu’elle poignant, le Final débute par une introduction devienne suffi samment grande pour que ses mains énigmatique, où sont rappelés les principaux atteignent les cordes ! - avant de commencer à thèmes des mouvements précédents. À cette pratiquer cet instrument. Lorsqu’elle peut enfi n s’y étonnante entrée en matière, où s’entremêlent consacrer, ses progrès sont fulgurants : à onze ans, reconnaissance et incertitude, succède un mouve- elle obtient déjà un Premier Prix du Conservatoire ment rapide aux accents folkloriques, qui conclut de Paris. Quelques années plus tard, Henriette l’œuvre dans une festive frénésie. Renié devient la première jeune fi lle à suivre des Henriette Renié a aussi contribué au dévelop- cours de fugue et de composition dans cet établis- pement du répertoire pour harpe seule, tant en sement, auprès de Charles Lenepveu. C’est à ce transcrivant pour cet instrument de nombreuses « cher maître » qu’elle dédie son Trio pour violon, œuvres écrites pour le piano qu’en composant des violoncelle et harpe. Composée en 1901, soit pièces originales, comme la Danse des Lutins. À l’année où a lieu la création de son Concerto en l’instar de plusieurs autres de ses compositions, il ut mineur pour harpe et orchestre, cette œuvre de s’agit d’un morceau d’une grande virtuosité, dont musique de chambre s’inscrit manifestement dans l’inspiration a été puisée dans une œuvre littéraire une volonté d’amener la harpe au-delà du rôle - en l’occurrence, ces quelques lignes tirées du Lai orchestral auquel elle était jusqu’alors confi née. du dernier ménestrel de Walter Scott : « De joyeux Le Trio pour harpe, violon et violoncelle d’Hen- esprits exécutent des danses légères au son d’une riette Renié allie le raffi nement harmonique carac- harmonie aérienne ; […] vois leurs pieds agiles, téristique de la musique française à la cohésion écoute leur douce musique ». thématique typique de la tradition germanique. Deux transcriptions terminent ce programme. L’œuvre commence par un Allegro risoluto de D’abord, la Passacaglia pour violon et violoncelle forme sonate, dont certains passages évoquent (1894), de Johan Halvorsen, librement inspirée du le premier mouvement du Quintette avec piano dernier mouvement de la suite de clavecin n°7 en fa mineur de César Franck. S’ensuit un Scherzo en sol mineur de Georg Friedrich Händel. Cette très contrasté, dans lequel la simplicité presque série de variations mélodico-rythmiques sur une rustique de la section centrale s’oppose au carac- progression harmonique inéluctable constitue tère fantastique, furtif et mystérieux des première une formidable démonstration de l’agilité des et troisième parties. Après l’Andante, intime et

10 deux instrumentistes, en plus de donner lieu à des moments d’une grande intensité dramatique. Après ces feux d’artifi ce, harpe, violon et violon- celle se réunissent comme pour un dernier rappel : l’adaptation du lied Lob der Tränen (Éloge des larmes), composé par Franz Schubert vers 1819 sur un texte d’August Wilhelm von Schlegel, qui peut s’entendre comme une méditation douce- amère sur la fugacité de l’existence et l’éternité du désir. © Florence Brassard

11 TRIOS FOR VIOLIN, CELLO AND HARP

Focused primarily on French music from the fi rst numerous strategies to avoid cooperating with half of the 20th century, this album reveals the the Germans, who would have liked to see him subtle blend of sonorities formed by the harp, involved in the Paris music scene. cello, and violin through the trios of Jacques It was during this period that his daughter Ibert and Henriette Renié. The exploration of this Jacqueline, a talented 20-year-old harpist, “com- period continues with Danse des lutins, an acro- missioned” a trio for violin, cello, and harp (1944) batic work for harp by Renié. Antoine Bareil and in exchange for which she promised to give him all Stéphane Tétreault then perform the dazzling, the cigarettes, so rare during wartime, she could encore-worthy Passacaglia for violin and cello by get her hands on. With its delicate writing and Handel/Halvorsen, before Valérie Milot re-joins ethereal texture, the Trio opens with a luminous the trio for a sweet, introspective fi nale in the “Allegro tranquillo”. The “Andante sostenuto” form of a Schubert lied arranged for these forces. that follows, in which sensual melodies in the Jacques Ibert was born in Paris in 1890. Introduced violin and cello intertwine above rich harmonies in to the piano by his mother, an excellent pianist, he the harp – in the fi rst and third sections – seems soon discovered his musical vocation. However, to suspend time but eventually falls into the lively, his father’s desire for him to embark on a busi- perpetual-motion-like “Scherzando con moto” that ness career delayed young Jacques’ entry into the closes the work. Conservatoire until 1911, and his studies were fur- Born in 1875, Henriette Renié played the piano ther interrupted by what he felt was a moral duty from early childhood. She became fascinated to fi ght in World War I, even though fragile health with the harp at the age of fi ve but had to wait would have exempted him. Despite four years of three more years – until she was tall enough for military service, Ibert won the Premier Grand Prix her hands to reach the strings – before she could de Rome in 1919. The three years he spent in the begin playing the instrument. Once started, how- Villa Medici as winner began a long-standing rela- ever, she made astounding progress: by the age tionship with the Académie de France in Rome, of of 11, she was awarded the Premier Prix from the which he became director in 1937. He was there in Conservatoire de Paris. A few years later, Renié 1940 when Mussolini declared war on France and became the fi rst girl to take the fugue and com- Great Britain. Forced to return home, he was only position course at the Conservatoire, studying just mobilized when the armistice was signed. The with Charles Lenepveu. It was this “dear master” war was a diffi cult time for Ibert, and he employed

12 to whom she dedicated her trio for violin, cello, case, lines from Walter Scott’s narrative poem and harp. Composed in 1901, the same year her The Lay of the Last Minstrel: “Merry elves their Concerto in C Minor for Harp was premiered, this morris pacing,/ To aërial minstrelry/ […] Up, and chamber music work was clearly written with a mark their nimble feet!/ Up, and list their music view to taking the harp beyond the orchestral role sweet!” to which it had theretofore been confi ned. The album concludes with two transcriptions. Renié’s Trio blends the harmonic refi nement that First, Passacaglia for violin and cello (1894) by characterizes French music with the thematic Johan Halvorsen, freely inspired by the last move- cohesion typical of the Germanic tradition. The ment (no. 7) of Georg Friedrich Handel’s Suite in G work opens with an “Allegro risoluto” in sonata Minor for harpsichord. This series of melodic and form, certain passages of which evoke the fi rst rhythmic variations over an inexorable harmonic movement of César Franck’s Piano Quintet in F progression is an astonishing demonstration Minor. In the contrasting “Scherzo” that follows, of agility by two musicians. It also gives rise to the almost rustic simplicity of the middle sec- several intensely dramatic moments. After these tion is juxtaposed with the fantastic, furtive, and fi reworks, harp, violin, and cello reunite for one mysterious character of the surrounding sections. last encore: an adaptation of Franz Schubert’s lied After an intimate and poignant “Andante,” the “Lob der Tränen” (In Praise of Tears), composed “Finale” opens with an enigmatic introduction that on a text by August Wilhelm von Schlegel around recalls the main themes of the preceding move- 1819. This poignant song is a bitter-sweet medi- ments. Out of this surprising start, which blends tation on the fl eetingness of existence and the recognition with uncertainty, emerges a quick folk- eternity of desire. music-inspired movement that concludes the work © Florence Brassard with a festive fl ourish. Translated by Peter Christensen Renié also contributed to the solo harp repertoire, both by transcribing numerous works for piano and by composing original works such as Danse des Lutins (Dance of the Elves). Like many of her compositions, this is a highly virtuosic piece that takes its inspiration from a literary work, in this

13 14 Cet enregistrement a été réalisé à l’Église St-Augustin-de-Mirabel, Québec, Canada en mars 2017. This recording was made at the St-Augustin-de-Mirabel Church, Québec, Canada in March 2017. Réalisateur; Mixage / Producer; Mix: Carl Talbot (Productions Musicom) Preneurs de son / Sound Engineers: Carl Talbot, Christopher Johns Éditeur / Editing: Christopher Johns Mastérisation / Mastering: Marc Thériault (Le Lab Mastering)

ANALEKTA Producteur, Directeur artistique / Executive Producer, Artistic Director: François Mario Labbé Directrice de production / Production Director: Julie M. Fournier Assistante de production / Production Assistant: Kathleen Désilets Traduction et révision / Translation and proofreading: Peter Christensen, Kathleen Désilets Photo de couverture / Cover photo: © Frédérik Robitaille Conception et production graphique / Graphic Design and Production: Pragma Création

Groupe Inc. reconnaît l’aide fi nancière du gouvernement du Québec par l’entremise du Programme d’aide aux entreprises du disque et du spectacle de variétés et le Programme de crédit d’impôt pour l’enregistrement sonore de la SODEC. / Groupe Analekta Inc. recognizes the fi nancial assistance of the Government of through the SODEC’s Programme d’aide aux entreprises du disque et du spectacle de variétés and refundable tax credit for recording production services. Nous reconnaissons l’appui fi nancier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien (Fonds de la musique du Canada). / We acknowledge the fi nancial support of the Government of Canada through the Department of Canadian Heritage (Canada Music Fund). AN 2 9888 Analekta est une marque déposée de Groupe Analekta Inc. Tous droits réservés. / Analekta is a trademark of Groupe Analekta Inc. All rights reserved. Fabriqué au Canada. / Made in Canada.

15 TRIOS POUR VIOLON, VIOLONCELLE ET HARPE TRIOS FOR VIOLIN, CELLO AND HARP ANTOINE BAREIL, violon / violin STÉPHANE TÉTREAULT, violoncelle / cello VALÉRIE MILOT, harpe / harp

Jacques Ibert (1890 – 1962) Henriette Renié (1875 – 1956) Trio pour violon, violoncelle et harpe / 8. Danse des lutins 4 : 16 Trio for violin, cello and harp 1. Allegro tranquillo 6 : 01 Johan Halvorsen (1864 – 1935) 2. Andante sostenuto 6 : 33 9. Passacaglia pour violon et violoncelle en sol mineur, d’après la Suite pour clavecin 3. Scherzando con moto 4 : 33 no 7 en sol mineur de G. F. Haendel, HWV 432 : VI. Passacaille / Henriette Renié (1875 – 1956) Passacaglia for violin and cello in G minor, after G.F. Handel’s Keyboard Suite No. 7 Trio pour violon, violoncelle et harpe / in G Minor, HWV 432 : VI. Passacaille 7 : 25 Trio for violin, cello and harp 4. Allegro risoluto 10 : 47 Franz Schubert (1797 – 1828) 5. Scherzo: Vivace Scherzando 6 : 16 10. Lob der Tränen, S.557/R.242 3 : 47 6. Andante 7 : 36 Arrangements: Vogel & H. Guérout, Adaptation: Milot-Bareil-Tétreault 7. Finale: Allegro 7 : 02

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